Milliardaire Pour Noel Coup Foudre A Noel Coup Def

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Chapitre

1:
Là où tout a commencé
Assise dans un café de la place, Chantal Dawson laissait vagabonder son esprit
pour la première fois en six mois.
Six mois qui ont suivi le décès tragique de ses pauvres parents morts par
étouffement à cause d'un fâcheux incendie provoqué par le gaz de leur cuisine.
Certes, les pompiers étaient vite intervenus, car ni la maison ni les corps
n'avaient été brûlés, mais c'était beaucoup trop tard pour ses parents qui n'ont pas
survécu.
Selon les voisins, tout s'était passé très très vite, sa mère étant à la cuisine quand
le drame s'était produit. Son père, au lieu d'aller chercher les secours, a préféré
secourir sa pauvre femme... Malheureusement, aucun des deux ne sortirent
vivants de l'endroit...
La police les avaient retrouvé inconscients sur le sol, étouffés par la fumée. C'est
à l'hôpital qu'ils rendirent l'âme.
Six mois... Cela semblait lointain pour certains, mais pour elle, c'était comme si
c'était hier. Elle se remémora la scène...
Ce jour là, elle avait prit la direction de la maison, folle de joie à l'idée
d'annoncer la bonne nouvelle à ses parents. Elle avait enfin réussi à décrocher
une bourse qui allait lui permettre de poursuivre ses études de droit dans la
prestigieuse université d'Harvard, c'était sa dernière année. Les cours débutaient
la semaine suivante, donc il lui fallait aménager dans l'immédiat sur le campus
de l'université. La bourse ne couvrant que ses frais d'études, le reste devait être à
la charge de ses parents...
Ce n'était pas un problème puisque son père avait mis de l'argent de côté pour
ses études justement... Mais hélas, en une journée, elle avait tout perdu. Ses
rêves et ses espoirs s'étaient envolés. Comme si cela ne suffisait pas, les
banquiers vinrent quelques mois plus tard lui présenter des documents qui
prouvaient que ses parents leur devaient de l'argent, beaucoup d'argent... Elle
comprit plus tard que ces dettes avaient servi à la mettre à l'abri du besoin
pendant toutes ces années. Voitures, chaussures de luxe, vêtements, bijoux... En
tant que leur fille unique, ses parents ne lui avaient jamais rien refusé. Elle ne
s'était jamais posé de questions quant à la provenance de cet argent...
Pourtant, elle aurait dû. Son père n'était qu'un simple pharmacien, et sa mère,
une femme de ménage qui s'occupait de son côté de sa famille.
Elle fut obligée de vendre leur maison ainsi que tout leurs biens pour faire face
aux dettes qui s'élevaient à une somme astronomique.
Ah comme la vie révèle des surprises, pensa-t-elle.
Hélas, par faute de moyens, elle ne pouvait plus poursuivre ses études de droit.
La bourse lui avait été retirée, puisqu'elle ne s'était pas inscrite. Maintenant, ce
qui lui restait à faire, c'était de chercher un boulot quelconque, mais raisonnable
pour subvenir à ses besoins.
En ce qui concernait le logement, une de ses anciennes amies du lycée avait eu
l'amabilité de partager un appartement avec elle. Le prix du loyer s'élevant à 100
dollars, il lui fallait débourser 50 dollars chaque mois pour ça, sans parler des
dépenses pour la nourriture et les factures qui venaient s'ajouter à cela. À
présent, il lui restait très peu d'argent.
L'heure était grave, il lui fallait agir...
- Vous désirez autre chose, mademoiselle? Fit la voix rauque du serveur, la
ramenant brutalement à la réalité.
- Non merci.
Le serveur sourit poliment et se retira.
Que pouvait-elle s'offrir d'autre à part une tasse de café? Elle était au bord de la
misère. Elle paya la note et sortit du café. Au dehors régnait un froid de canard.
Elle n'avait pas prit de manteau, et pourtant, en ce mois d'hiver, mieux valait
prendre des précautions. Elle décida d'aller faire un petit tour au coin de la rue,
peut-être qu'il y avait quelques annonces d'offres d'emploi. Après quoi, elle
retournerai à son appartement se mettre un film de Noël à la télé. C'était le seul
truc qui la faisait oublier ses innombrables problèmes. La période de Noël
agissait comme un aphrodisiaque à son coeur meurtri...
Elle traversa la rue et s'arrêta devant une boutique de journaux. Une annonce
retint directement son attention. Il était écrit en gros caractère:
«Nous recherchons une jeune femme, brune de préférence, avec...»
Elle ne put terminer la lecture.
- Puis-je vous aider madame?
Elle sursauta, surprise, bousculant au passage un passant. Elle allait tomber si ce
dernier ne l'avait pas soutenu dans ses bras. Leurs regards se croisèrent un bref
instant. Celui de l'inconnu était froid et son visage était indéfinissable. Troublée,
elle se remit sur pied et fit en bredrouillant au monsieur:
- Ex... excusez-mo... moiii moonnsieur pour ma maladresse!
Et en s'adressant au marchand elle fit:
- Je regardait juste l'annonce inscrite sur le journal.
- Alors payez-le.
- Mais je veux lire l'annonce, monsieur...
- Si vous pas payer, vous quitter ici. Pas de lecture gratuite chez moi, fit le
marchand qui était en fait un chinois et qui s'exprimait dans un mauvais anglais.
Quoique choquée, elle lui remit le prix qu'il fallait à contre-coeur, prit le journal
et s'en alla presque en courant.
Quant au passant qu'elle avait bousculé, il n'avait toujours pas bougé.
Quelle journée de merde, autant retourner à son appartement et se mettre devant
la télé.
Point de vue de Nikos:
J'étais très pertubé dans ma vie actuelle.
Ce matin, je me rendais à mon bureau, comme à mon habitude, accompagné de
mon chauffeur quand ma voiture tomba en panne.
Laissant mon chauffeur se débrouiller seul, je décidais de continuer à pied
au lieu d'emprunter un taxi comme l'aurait fait une personne de bon sens.
Résultat; je me suis presque fait renverser par une folle devant un marchand de
journaux.
S'excusant à peine, elle avait prit ses jambes à son cou quelques secondes plus
tard.
Intrigué, je continuais ma route, essayant du mieux que je pouvais d'avaler la
nouvelle que je venait d'apprendre...
Ma mère souffrait d'une maladie incurable, il ne lui restait que très peu de temps
à vivre.
Moins de deux mois, pour être précis.
J'avais envie d'hurler ma colère au monde entier, et d'envoyer au diable la troupe
en face de moi qui ne cessait de répéter en boucle:
«We wish you a merry Christmas we wish you a merry Christmas and a happy
new year!!»
Je détestais les gens qui croyaient encore et respectaient cette ridicule coutume
de Noël. C'était d'une absurdité choquante.
Depuis des années, je trouvais toujours des excuses pour ne pas me rendre en
famille pour fêter Noël. Je savais que mon geste rendait très malheureux mes
parents, qui n'avaient que moi comme fils et enfant unique à présent, depuis la
mort de mon frère aîné. Certes, mes cousins et cousines ainsi que les frères et
soeurs de mes parents se joignaient à eux pendant cette période en Grèce, sur
l'île que je leur avais offert.
La Grèce, parce que j'étais originaire de là bas.
Bref, pour revenir à fêter Noël en famille, je crois que cette année, je ne pourrai
pas me défiler. Je devais au moins ça à ma mère.
Mais un autre problème de taille se présentait bien plus difficile à résoudre...
L'année ayant suivi la mort de mon épouse, ma mère n'avait pas cessé de
m'embêter avec l'idée de remariage en donnant comme argument qu'elle se
faisait vieille et qu'elle n'avait pas toute la vie devant elle, et qu'elle voulait au
moins faire la connaissance de ses petits enfants avant de mourir...
Intrigué par tout ça, je m'étais senti obligé de lui mentir en lui faisant croire que
j'avais une fiancée et que j'allais l'épouser avant la fin de l'année. Bien sûr,
comme c'était faux, j'avais prévu par la suite d'inventer un truc et de leur faire
croire que nous avions rompu.
Sauf que là, je ne me sentait plus assez courageux d'infliger un mensonge qui
risquerait de rendre très triste ma mère, en plus de sa maladie et de sa fin proche.
Non, il n'en était pas question. Il me fallait trouver une solution. Mais plus les
jours avançaient, plus je me sentais perdu. Que faire?
Plusieurs options s'étaient présentés à moi. Louer les services d'une actrice qui
jouerait le rôle de ma fiancée devant ma famille? Mais pas n'importe laquelle... Il
faudrait que cette personne se donne à fond dans le jeu, et soit exactement tel
que je l'avais décrite à mes parents, c'est-à-dire brune, élancée et très soumise.
Car oui, pas question de présenter une vipère à mes parents. Mais comment
retrouver une telle personne en si peu de temps? C'était un vrai dilemme pour
moi qui étais si occupé par mon travail.
Alors la solution à mon problème m'était apparue en plein visage. J'allais faire
une annonce dans un journal sous anonymat. Pour ne pas dénicher n'importe qui,
et pour être sûr que la personne s'impliquerait à fond, j'avais passé l'annonce,
mais en proposant un autre job pour une rémunération de misère.
Seule une personne sufisamment désespérée pourrait répondre à cette annonce
en cette période de Noël, et c'est là que je jouerais mes cartes en faisant une offre
à la chanceuse qu'elle ne pourra pas refuser. Mais en retour, elle n'aura pas le
droit à l'erreur, sinon, je n'aimerais pas être à sa place...
En souriant, je pensais au châtiment que je lui infligerais sinon.
Chapitre 3:
Papotage entre copines
- Sophie, t'es là? Fit Chantal, qui venait d'entrer dans leur appartement.
- Oui je suis là, viens dans la cuisine, répondit Sophie.
Chantal enleva ses bottes qui avaient prit de la neige et retira son chandail, ainsi
que ses gants. Heureusement que Sophie avait pensé à allumer le chauffage! Elle
la trouva affalée à faire la vaisselle, c'était justement son tour. Elle lui fit la bise,
prit place sur une des chaises de la table à manger et posa son journal sur la table
d'un air dédaigneux. Sophie remarqua sa mine.
- Qu'est-ce qui ne va pas? Pourquoi maltraites-tu ce pauvre journal? Fit-elle, mi-
sérieuse mi-moqueuse.
- Oh, je ne te dit pas la galère que j'ai eu. Si je te disais que je me suis fait
agresser verbalement et de surcroît par un marchand chinois à cause de cette
chose, me croirais-tu? Fit-elle, l'air choquée.
- Oh vu la tête que tu fais maintenant je te croirais même si tu me disais que tu
avais rencontré un vilain lutin, pouffa Sophie.
Malgré elle, Chantal la rejoignit dans son délire et pouffa à son tour.
- Non Sophie voyons, je ne suis pas tombée sur un méchant lutin, mais j'ai failli
renverser un monsieur.
- Wow, t'es sérieuse? Fit Sophie en lâchant la vaisselle pour s'intéresser à elle.
- Euh oui, fit Chantal, amusée par l'intérêt soudain de son
amie.
Ça faisait des mois que celle-ci n'arrêtait pas de la conseiller de se trouver un
homme. N'importe lequel, même si elle l'aimait pas au début.
Sophie affirmait que l'essentiel était qu'il soit beau, sexy et très bien au lit. Elle
en avait rougi à cette évocation.
Encore aujourd'hui, elle en rougissait à chaque fois qu'elle y pensait. C'était
inadmissible pour elle qui croyait au grand amour. Elle voyait son prince
charmant beau, séducteur et romantique. La richesse n'était pas un critère
important, quoique ça serait un avantage s'il arrivait à s'en sortir financièrement.
Elle rêvait d'une belle maison, entourée de jardins, au bord d'un lac avec une
balançoire, des enfants jouant à l'intérieur du jardin. Des enfants
à elle et lui. Une fille et un garçon, de préférence... Non, plutôt deux filles et un
garçon, ou bien...
- Hé oh, tu m'écoutes? Fit Sophie en claquant les doigts.
Ce qui eu l'effet de la sortir brutalement de ses pensées. Elle fixa Sophie, qui
semblait attendre une réponse. Mais le problème, c'est qu'elle n'avait pas du tout
écouté la question. Elle fit:
- Quoi?
- Tu vas enfin me dire comment il était ce monsieur? As-tu pris son numéro? Un
rendez-vous, au moins?
Chantal pouffa de rire. Cette Sophie avait le don de tout exagérer.
- Alors? Fit cette dernière, impatiente.
- Non, Sophie, il ne s'est rien passé de tout ça. Je t'explique exactement ce qui
s'est réellement passé. J'ai trébuché en le bousculant, j'ai failli aussi tomber et j'ai
atterri dans ses bras.
- Wow, que c'est romantique! La coupa Sophie, qui commençait à s'exciter
comme une puce.
- Ne t'excites pas si vite! Ma foi, tu ignores même si c'était un vieux, un jeune,
ou même un monsieur chauve, voyons Sophie!
- Oh pas besoin de deviner que c'était un bel homme séduisant, sinon tu ne m'en
aurais pas parlé, fit Sophie. Je te connaît bien, ma poule!
En y réfléchissant, Chantal voyait une part de vérité dans ce que venait de dire
Sophie. C'est vrai que le monsieur en question n'était pas mal du tout. Elle dirait
même qu'il était l'homme le plus beau qu'elle n'ai jamais eu l'occasion de croiser
dans la vraie vie. Pendant le bref instant qu'elle était restée dans ses bras, elle
avait eu le temps d'observer brièvement les traits de son visage. Il avait une
mâchoire carré et arborait une barbe non-rasée qui lui donnait un air très sexy.
Mais quand ses yeux avaient rencontré les siens, d'un noir si impressionnant
qu'on aurait dit celui d'un aigle, ils étaient froids et effrayants... À ce moment, sa
timidité légendaire s'était emparée d'elle, et vous connaissez la suite des
évènements, elle avait bégayé une excuse et s'était enfuie comme une voleuse.
Et maintenant, elle était là, assise dans son appartement.
Chapitre 4:
Plus jamais seule
- Pourquoi cet air si sérieux, fit Sophie en la faisant encore sortir de ses pensées.
Ne me dit pas que j'ai raison. Ah, si il était beau, hein? Fit-elle en pointant son
doigt sur elle.
Prise au piège, Chantal dut avouer.
- Oui, j'avoue... je dirais même que c'était l'homme le plus séduisant qu'il ne te
serait possible de croiser à Manhattan, fit elle avec cérémonie.
- Ouh là là, coquine! Regarde comme tu rougis, je sens que la magie de Noël a
opéré quelque part! Alors, vous vous revoyez quand?
- Oh, ne t'emballes pas rapidement, ma belle. On se reverra peut-être jamais, car
je n'ai pas pris son numéro et je me suis enfuie en courant.
- Oh, j'y croit pas! Fit Sophie en se tapant le front. Comment as-tu pu faire une
chose pareille? Et lui, il n'a pas eu de geste envers toi? A-t-il continué son
chemin sans te calculer?
- Non.
- Non?!?
- Oui, non, sa réaction m'a parue plutôt bizarre, il est resté à l'endroit précis et n'a
pas arrêté de m'observer d'une façon très bizarre.
- Du genre charmeur? Sexy?
- Rien de tout ça. C'était plutôt effrayant.
- Oh, je t'en prie Chantal, tu ne vas pas recommencer! Tu vois tout le temps le
mal partout autour de toi. Si ça se trouve, il voulait t'aborder, mais telle que tu
m'as décrit la suite des événements, je comprends mieux pourquoi il ne s'est rien
passé.
- Oh, je t'en prie Sophie, oublies cette histoire.
- Bien, comme tu veux, mais moi je te dis que tu le reverras cet homme, car sans
même le connaître, je crois que tu as craqué sur lui.
- Oh ça va, j'en ai marre d'écouter tes délires. Je vais plutôt me servir un thé
chaud et aller me reposer devant la télé et lire enfin cette annonce d'emploi, ce
pourquoi j'ai acheté ce journal, justement.
- Ouais, c'est ça, fuis toujours! Moi en tout cas, je sens que quelque chose va
arriver, c'est un signe.
- Quel signe, Sophie? Cria Chantal depuis le canapé du salon.
- Eh bien, le signe que tu ne passeras pas Noël affalée seule sur ce canapé, dans
ton vieux pyjama, à boire du thé et passer en boucle des films à l'eau de rose!
- N'exagère pas Sophie, les autres années, je les ai passées avec ma famille. Et
non, je ne perdais pas mon temps devant une télé, mais j'aidais ma mère à
préparer le dîner, ou j'accompagnais mon père au marché de Noël, ou encore, je
décorais le sapin, etc... Ce genre de chose, quoi, fit-elle, mélancolique.
- Ouais, je n'en doute pas, mais je sais qu'au fond, t'aurais aimé être dans les bras
d'un amoureux... Tu sais, après le fameux dîner de réveillon où tout le monde se
retrouve sur la véranda, main dans la main avec l'être aimé à fixer les étoiles au
ciel, comme pour apercevoir le Père Noël qui passerait peut-être avec son
chariot... Un truc bidon, je sais, quoique très romantique.
Chantal resta silencieuse un moment et finit par dire:
- Oui, tu marques un point, Sophie. C'est vrai que j'aurais bien voulu profiter de
ces moments magiques avec un amoureux, mais hélas, j'ai toujours été seule, ma
timidité m'empêche de rencontrer des hommes, ajouta-t-elle tristement.
- Ne t'en fait pas, Chantal, fit Sophie en venant la rejoindre sur le canapé avec
une tasse de thé bien fumante. Cette année, mon petit doigt me dit que tu ne
seras plus jamais seule. Tu es belle et très séduisante, je ne vois pas pourquoi tu
ne t'assumes pas, enfin, et par pitié, cesses donc de porter ces ridicules lentilles
de contact qui font de l'ombre à la beauté de tes yeux! Tu es magnifique, tu sais?
- Oh Sophie, arrêtes donc de dire des bêtises, cela ne saurait se produire, à moins
que je n'écrive une lettre au Père Noël pour lui demander de m'offrir un homme
pour Noël! Sauf que tu sais comme moi que le Père Noël n'existe pas, termina
Chantal en riant.
- Tu n'as pas tort, ma belle. Certes, le Père Noël n'existe pas, mais l'esprit et la
magie de Noël, oui. J'y crois fermement, et tu peux me croire aussi quand je te
dis que tu ne finiras pas seule cette année, parole de Sophie la fée!
- Oh ça y est, là je ne t'écoute plus, tu divagues à présent. Sophie la fée? On
aurait tout entendu, fit Chantal, ne pouvant plus s'arrêter de rire.
Quand elles se calmèrent enfin, Sophie alluma la télé et mit une chaîne qui ne
faisait que passer les films de Noël en boucle. Les films qu'elles regardèrent
étaient:
- Un cadeau pour Noël;
- Le second: Un inconnu pour Noël;
- Le troisième: Coup de foudre à Noël;
Au quatrième, il était déjà presque 20h. Sophie l'abandonna sur le canapé et alla
rejoindre son copain Benoît, un français, sa dernière conquête du moment et ils
allèrent dans une boîte de nuit. Elle lui avait proposé de venir avec eux, mais elle
avait décliné gentiment l'offre, préférant continuer de regarder ses films.
À côté d'elle trainaient des boîtes de sodas vides, un bol de cookies à moitié vide
et un carton de mouchoirs, pour les scènes touchantes où quelques larmes
coulaient.
C'est un peu plus tard dans la soirée qu'elle remarqua à nouveau le journal. Il
était tout froissé à force de se faire asseoir dessus. Zut, elle l'avait oublié celui-là!
Elle le prit et commença enfin la lecture de l'annonce.
Chapitre 5:
La fameuse annonce
Il était marqué dans l'annonce:
Nous recherchons une femme brune, âgée de 23 ans au minimum pour un job de
secrétaire privée.
Chantal s'arrêta à ce niveau et se mit à rire. Secrétaire privée, ça existait, ce
genre de poste? Et il fallait qu'elle soit brune? Et âgée de 23 ans au minimum?
C'était quoi ce délire? Quel genre d'employeur recherchait de tels critères? Bien
que déboussolée, elle continua la lecture.
Mais plus elle lisait, mieux elle comprenait. C'était pour une entreprise de
technologie, voilà pourquoi il était aussi marqué:
Il faut qu'elle soit très discrète.
Elle saisissait mieux le concept. Sûrement qu'il recherchait une telle personne
parce qu'elle serait emmenée peut-être à traiter des dossiers ultra-confidentiels,
ou des trucs de ce genre.
Mais pourquoi voulaient-ils que la fille soit brune et âgée de 23 ans au
minimum? Ça ne collait pas du tout! Ou bien, c'était le genre d'entreprise qui
n'employait qu'un type de fille, comme dans l'entreprise de Christian Grey, dans
le roman à succès (Fifty Shades of Grey) de l'écrivaine britannique E.L. James ?
C'était trop drôle, mais ça avait plutôt l'air d'être une entreprise de ce genre. Mais
ce qu'elle trouvait plus ridicule, c'était le salaire qu'il proposait. 250 dollars.
Mais c'était quoi ce truc? Toutes ces exigences pour un salaire de misère? C'était
à en mourir de rire. Elle jetta le journal loin d'elle. Elle allait se trouver autre
chose.
***
Mais deux jours plus tard, elle reprit le journal, car elle n'avait pas trouvé
d'autres offres d'emplois. C'était la période des fêtes, et la plupart des gens
étaient en congé et les entreprises de la place semblaient ne pas avoir besoin de
main d'oeuvre.
Et pourtant, il lui fallait un job très rapidement, car il ne lui restait que très peu
de sous pour survivre...
Mais que faire? Elle n'était même pas brune, et elle n'avait pas 23 ans comme
c'était exigé dans l'annonce! Une idée lui vint alors en tête...
Mais oui, elle allait se teindre les cheveux en noir et faire un maquillage
sophistiqué qui la rendra un peu plus âgée! Un an de différence n'allait pas non
plus se remarquer au premier coup d'oeil, n'est-ce pas? Ce job, il le lui fallait.
Nous étions le 15 décembre, et l'annonce prenait fin cet après-midi, à 11h. Elle
jeta un coup d'oeil à sa montre, et il était marqué 10h05. Oh mon Dieu, comment
allait-t-elle faire pour s'organiser aussi rapidement? Elle prit une feuille et nota
l'endroit où elle devait se rendre. C'était à 13 minutes en taxi de chez elle.
Donc elle avait à peu près une vingtaine de minutes pour se préparer, si elle
voulait être dans les normes. Mais c'était impossible, elle pensait ne pas y arriver.
- Pourquoi fais-tu cette tête affreuse? Fit Sophie en entrant dans la pièce, un bol
de céréales à la main.
Elle prit place sur le canapé, aux côtés de Chantal.
- Oh, je suis foutue, ma petite Sophie, tu te rappelles du job avec salaire bas et
exigences ridicules dont je t'avais parlé?
- Oh, bien sûr, celui où on n'embauche que des brunes? Fit Sophie en pouffant de
rire.
- Exactement... Voilà, je sais que je t'avais dit que je n'allais pas postuler pour ce
poste, à cause de tout ses critères, mais toi tu m'avais conseillé de tenter le coup,
et je t'avais répondu que jamais je ne ferais ça, car j'allais trouver un autre travail
meilleur avec un salaire élevé et des exigence raisonnables?
- Ouh là là, et comment?! Bien sûr que je m'en rappelle! Vu la mine que tu fais,
tout n'a pas fonctionné comme tu l'avais prévu, apparemment...
- Oui, je suis obligée de me lancer... Mais j'ai bien peur qu'il ne soit trop tard.
- Ouh là, avant de continuer, tu veux mon bol de céréales? Je sens que la suite
risque d'être super triste, fit Sophie.
- Mais non, ne sois pas idiote! Je n'en veux pas de ton bol de céréales, ce que j'ai
besoin, là maintenant, c'est du temps.
- Du temps? Tu m'expliques? J'avoue que je suis perdue.
- Oui, du temps, car vois-tu, l'offre d'emploi prend fin aujourd'hui, et je n'ai
pratiquement plus assez de temps pour me rendre présentable, puisqu'elle ne sera
plus valide dans approximativement 40 minutes!
- Ouh là, je comprend mieux, j'avoue, c'est une catastrophe! Fit Sophie.
- Je sais. Je suis si désespérée que j'aurais jamais assez de temps de me teindre
les cheveux, de me coiffer, de me maquiller, et...
- Et de choisir une tenue adéquate, termina Sophie à sa place.
- Oui et je n'arriverai jamais à l'heure là-bas. Tu connais l'expression,non? Le
temps c'est de l'argent? Je suis à 100% sûre que ces gens sont très stricts sur ce
point.
- Oui, tu n'as pas tort, mais il n'y a pas qu'eux, tu sais? Tous les américains sont
comme ça, fit Sophie en terminant son bol de céréales, avant de le poser sur la
table. Allons, laisse-moi réfléchir un moment, fit-elle en faisant des allers-
retours dans le salon, l'air de chercher une solution.
- Oh non, pas la peine, Sophie, j'abandonne, fit Chantal en s'affalant sur le
canapé, totalement déprimée.
Chapitre 6:
Une entreprise hors du commun
- Je sais!! S'écria soudainement Sophie. Mais zut, pourquoi n'y avais-je pas
pensé plus tôt! Je crois savoir comment t'aider, et crois-moi, tu seras à l'heure
pour ce rendez-vous. Allez hop, lèves-toi jeune fille!
- Mais... Commença Chantal, qui ne comprenait rien.
- Il n'y a pas de mais qui tienne, on y va, suis-moi.
Sans disputer, Chantal suivit Sophie dans sa chambre.
Quelques minutes plus tard, elle ressemblait à ça, comme sur l'image
Elle se reconnut à peine.
Sophie lui avait prêté cette perruque qu'elle avait porté comme déguisement à
Halloween. Elle s'était déguisée en Cléopâtre.
- Tu es magnifique, elle te va à merveille! En plus, on dirait tes vrais cheveux, la
complimenta Sophie. Ils ne verront que du feu.
- Tu en es sûre?
- Oui, bien sûr! Mais non, qu'est-ce que tu fais? Tu ne vas pas mettre ces
lentilles, enfin!
- Mais...
- Non ma petite, il n'y a pas de mais. Tu veux paraître plus âgée? Alors tu dois y
aller à fond. Ces lentilles de contact de couleur marron sur toi te donnent l'air
d'une lycéenne, alors que la couleur naturelle de tes yeux te donne un air de
femme fatale. Mais regardes-toi un peu dans la glace, tu es à tomber par terre!
Donc, par pitié, oublies ce truc pour une fois, et va te changer, il te reste très peu
de temps. Nous sommes à 35 minutes de là-bas, donc il te reste à peu près 10
minutes pour te préparer et être déjà dans le taxi qui te conduira à ce fameux
endroit. Et par pitié, fais-moi plaisir, ne mets pas un de tes jeans ridicules de tout
les jours, portes quelque chose de classe. Allez, hop!
- Mais...
Elle n'eut même pas le temps de placer un mot de plus que Sophie l'avait poussé
hors de sa chambre.
- Oh je te déteste, Sophie Leight!! Hurla Chantal.
- Oh, je sais que tu m'aimes, lui répondit Sophie depuis sa chambre. Tu me
remercieras plus tard, quand t'auras le job.
Malgré elle, Chantal ne put s'empêcher de rire aux éclats.
Sacré Sophie.
Sans plus tarder, elle alla dans sa chambre enfiler quelque chose de convenable,
comme l'avait exigé Sophie.
10 minutes plus tard, elle était dans le taxi, et à 15h58 le taximan la déposa
devant le vaste building où était marqué à l'entrée:
《Dimitrio company》
Elle fut très impressionnée, malgré elle. Elle descendit du véhicule et paya le
chauffeur.
Et sans plus tarder, elle pénétra dans le building.
Mais le choc...
Elle ne s'attendait pas à un tel spectacle. Tout le monde était préoccupé par autre
chose et personne ne semblait avoir le temps pour elle
Ça commence mal, pensa-t-elle, devenant nerveuse tout d'un coup.
Parmi eux, dont la réceptionniste, qui était censée s'occuper d'elle ne cessèrent
de répéter «Il arrive, il arrive, tout le monde à son poste!!»
Mais qui arrivait? C'était à ne rien y comprendre.
Mais un autre détail l'intrigua, venant ajouter un gros stress à son malaise.
Elle remarqua que, contrairement aux autres entreprises des alentours, celui-là,
de l'intérieur comme de l'extérieur, ne comportait aucun décoratif de Noël. Pas
même une guirlande!
Mon Dieu, dans quel monde ai-je atterri, se demanda-t-elle.
Chapitre 7:
Une situation plus qu'embarrassante
- Mademoiselle? Mademoiselle ? Répéta la réceptionniste qui l'avait enfin
remarquée. En quoi puis-je vous aider?
Elle dit ça d'un air très cynique, comme si sa présence dans les locaux n'était pas
normale ou un truc de ce genre.
- Euh... Je suis venue pour le poste de secrétaire, répondit-elle.
La réceptionniste semblait perdue. C'était comme si elle venait de parler le
chinois.
Puis, elle semblait s'en souvenir d'un coup.
- Ah, oui. Mais il n'est plus disponible, mademoiselle. Il y a 2 minutes, fit-elle en
regardant sa montre. On ne peut malheureusement pas vous recevoir. Vous
savez, l'heure, c'est l'heure.
- Mais justement, je suis arrivée à l'heure. 2 minutes plus tôt, pour être précise.
- Écoutez, madame...
- Non, vous, écoutez-moi! Fit Chantal, qui commençait à s'énerver.
C'était quoi cette entreprise de fous!
- Vous n'avez aucune idée de ce que j'ai dû faire pour arriver dans les temps, et
vous n'avez non plus aucune idée de ce que ce job représente pour moi!
- Euh... Fit la réceptionniste, à qui la réplique de Chantal semblait agacer. Si
vous étiez là plus tôt, comme vous le dites? Alors comment se fait-il que je vous
ai pas remarquée?
Chantal eut un rire nerveux. Dans le fond, la meuf se foutait de sa tronche...
- Vous m'auriez sans doute remarquée si vous n'étiez pas occupée à répéter:"il
arrive" "il arrive" dans tous les sens! Je ne sais pas qui arrive, mais c'est à cause
de cette personne qui arrive justement que vous avez perdu mes minutes, donc à
moins que vous trouviez un autre argument plus fondé pour ne pas me recevoir,
sachez que je ne bougerais pas d'un poil.
Bien que paraissant surprise par la réaction de Chantal, elle fit avec un calme
professionnel:
- Écoutez madame, je vous prie de bien vouloir vous retirez d'ici sans faire de
scandale, sinon je serais emmenée à appeler la sécurité pour qu'ils vous
accompagnent gentiment à la sortie.
Alors là, imaginez la tête de Chantal en ce moment. Mais pour qui se prenait
cette pimbêche? Bien sûr quelle n'allait pas se laisser marcher dessus! Certes,
elle était d'un tempérament posé, mais elle savait se défendre quand elle se savait
dans ses droits. Et là, justement, elle était dans ses droits. Elle allait insister
jusqu'à ce que sa voix soit entendue et qu'on lui donne raison. Elle le fit savoir à
la réceptionniste, qui s'empressa d'appeler la sécurité, qui essaya tant que mal de
la sortir de l'entreprise de son gré, mais elle refusa, alors les deux bolosses la
prirent par les bras dans l'intention de la mettre dehors, c'était hallucinant!
***
C'était quoi tout ce boucan dans son entreprise...?
À peine avait-il mit pied dans l'entrée qu'il avait perçut la zizanie qui y régnait.
En 9 ans, depuis la création de son entreprise, jamais une telle situation s'était
présentée. Dès que mes employés remarquèrent sa présence, tous se redressèrent
convenablement et le silence se fit dans le hall. À présent, sauf les cris de
protestation de l'individu qui causait ce vacarme se faisaient entendre. Elle
semblait ne pas avoir remarqué sa présence. Normal, puisqu'elle lui faisait dos.
Il m'approcha de la réception, où avait lieu le vacarme, tel un aigle majestueux,
et lança durement:
- Que diable se passe-t-il ici?
La réceptionniste, paniquée, fit:
- C'est cette femme, monsieur Dimitrio, elle refuse de s'en aller, alors que le
poste pour lequel elle est là n'est plus valide. Voilà 5 minutes que je ne cesse
d'essayer de lui faire entendre raison. Mais elle insiste sur le fait qu'elle était là
avant l'heure de...
- Est-ce le cas? La coupa brusquement Dimitrio.
- Oui, euh non, enfin euh... Balbutia la pauvre femme.
Elle s'était prise à son propre jeu.
- Je viens de vous poser une question, mademoiselle. J'attend une réponse. Oui
ou non, la demoiselle ici présente était-elle là avant l'heure?
Le regard que les gens dans le hall lui lançaient démontrait ce qu'il doutait déjà.
- Elle prétend qu'elle était là deux minutes plus tôt avant l'heure, mais c'est
ridicule, monsieur, parce que...
- Vous savez ce qui est ridicule, mademoiselle? C'est votre manque flagrant de
professionnalisme. Vous savez pourtant que je n'emploie que les meilleurs dans
mon entreprise. Visiblement, vous n'êtes pas à la hauteur...
- Oh non, monsieur Dimitrio, ce n'est pas un manque de professionalisme de ma
part, je...
- Je vais pas perdre mon précieux temps à vous écouter, mademoiselle. Vous êtes
virée, je veux vous voir disparaître de mes locaux dans 30 minutes maximum.
Alors imaginez la tête que tout le monde avait à présent dans le hall. Un silence
de mort était tombé, et on pouvait même entendre les mouches voler.
- Excusez-moi, monsieur, mais je ne trouve pas ça très juste, commença la
réceptionniste, sous le choc.
- Vous apprendrez à vos dépens que la vie même est injuste, demoiselle.
Puis, sans plus la calculer, il fit signe aux deux bolloses qui tenaient toujours la
jeune fille de la lâcher.
Il s'adressa à elle.
- Pour quel poste exactement êtes-vous là?
Elle fit, en se retournant lentement, la tête baissée:
- Pour celui de secrétaire, monsieur.
Puis elle souleva la tête pour enfin voir le visage de la personne qui venait de
virer à l'instant avec un sang-froid impressionnant la réceptionniste, quoique
cette dernière avait été hautaine avec elle. Mais elle ne méritait pas une telle
sanction. Malgré tout, elle se sentait mal pour elle, et le regard haineux que la
fille lui lançait acheva de la culpabiliser.
- Oh...
Le "oh" était sortit sans qu'elle le veuille, cherchez à savoir pourquoi. En face
d'elle se tenait l'homme qu'elle avait bousculé dans la rue, deux jours plus tôt!
Elle l'avait tout de suite reconnu, un visage tel que le sien ne s'oubliait pas
comme ça.
Ce dernier semblait se poser aussi des questions, puisqu'il plissait le front. Il se
demandait sans doute où il avait pu la croiser.
Chantal espérait de tout coeur qu'il ne la reconnaisse pas, sinon, oh mon Dieu, la
honte...
Mais ce jour-là, Dieu semblait ne pas être de son côté, et ce qui arriva arriva...
Soudainement, il fit:
- Vous?
Chantal ne savait plus où se mettre à présent.
Devinez la suite des événements, qu'allait-il se passer avec l'imprévisible Nikos?
Chapitre 8:
La pire honte de sa vie
Nikos n'en croyait pas ses yeux. Était-ce elle? La fille qui l'avait bousculé et
s'était enfuie aussitôt?
Vu son silence, et le visage qu'elle affichait, il semblerait que ce soit le cas.
Mais ce qui le frappa le plus, c'était sa transformation. Elle s'était transformée en
une espèce de femme artificielle. Maquillage à outrance, lentilles de contact, et
pour couronner le tout, perruque de couleur noire, car oui, il n'était pas dupe. S'il
ne l'avait pas rencontré auparavant, il serait tombé dans le panneau, mais là,
c'était impossible.
De toutes les femmes qui étaient passées pour le faux poste de secrétaire, qu'il
n'avait retenu aucune d'entre elles...
Elle était bien la pire.
Mais à elle, il allait lui infliger un truc à la hauteur de son audace. Elle allait
apprendre à ses dépens que l'on ne se foutait pas de la gueule de tout le monde
comme ça.
- Suivez-moi.
- Moi?
Sa question était bête, elle le savait. Ce dernier ne se cacha pas non plus pour le
lui montrer et fit d'un air hautain:
- Oui, vous.
Puis il tourna les talons, en direction de son ascenseur privé. Elle le suivit à
l'intérieur.
Chantal se sentait très mal à l'aise. L'homme ne disait absolument rien, ce qui
l'intimida encore plus. Elle priait Dieu, espérant que tout se passe pour le mieux.
Le fait qu'il daigne la recevoir, n'était-ce pas un bon signe?
L'ascenseur s'arrêta et s'ouvrit directement sur un vaste bureau au treizième
étage.
Alors là, waouh... Dans l'espace d'un moment, elle se crut dans la galaxie. Tout
était high-tech dans ce bureau.
La vue était à couper le soufle. L'homme s'assit en face d'elle et l'invita à s'assoir
en face de lui. Apparemment, il allait lui passer un entretient d'embauche.
Une boule se forma dans sa gorge. Elle avait horreur de ce type de formalités.
Elle paniquait tout le temps, et sa voix se mettait à trembler. Et pourtant, Dieu
seul savait qu'elle n'avait pas envie de se planter devant ce type.
- Je vous écoute, présentez-vous et dites-moi pourquoi vous voulez postulez pour
ce poste..
- Euh, bien, je... je me nomme Chantal... euh, Chantal Dawson, j'ai 22 ans et...
Zut, elle se tut immédiatement, incapable de continuer. Elle venait de faire une
gaffe, elle avait dit son âge exact. Une chose qu'il ne fallait pas, pourtant.
L'annonce avait été pourtant claire, il exigeait 23 ans au minimun et là, elle
venait de se faire griller. La honte. Pourquoi ne la jetait-il pas dehors
maintenant? Et par pitié, pourquoi l'observait-il de la sorte, tel un aigle prêt à
sauter sur sa proie?
- Votre CV, vous l'avez sur vous? Fit-il après un court moment très gênant.
- Oui, bien sûr...
Elle fouilla dans son sac et le lui tendit en tremblant légèrement.
Il le prit et y jeta rapidement un coup d'oeil.
- Vous n'avez pas terminé vos études de droit?
- Non, monsieur, c'est parce que je...
- Je ne veux pas connaître les détails, fit-il en levant la main. Vous avez énuméré
dans votre lettre de motivation que vous étiez quelqu'un de motivé? Puis-je
savoir à quel point? Fit-il en lui fixant droit dans les yeux,ce qui finit de
l'achever.
La pauvre avait du mal à s'exprimer, à présent. Ça se voyait qu'elle était
bouleversée, mais Nikos n'en n'avait pas finit avec elle. Il fit, impitoyable:
- Alors, je vous écoute?
Chantal rassembla le peu de force qui lui restait et fit:
- En effet, oui. Je suis très motivée dans tout que j'entreprend. Quand je me lance
un objectif, j'y vais à fond, et...
- Oui, ça se voit bien, fit-il en la narguant du regard.
Chantal comprit alors son petit jeu. Il tentait par tous les moyens de la ridiculiser
à cause de sa supercherie. Elle comprit maintenant l'étendue de sa folie. Elle
méritait l'humiliation qu'elle subissait actuellement. Pour son désir désespéré
d'avoir un boulot, elle s'était laissée emporter, et maintenant, voilà le résultat.
Elle allait se faire sermonner comme une gamine.
- Écoutez, mademoiselle Dawson. À part avoir menti sur votre âge dans votre
CV, arboré une perruque pour vous faire passer pour une brune et porté des
lentilles pour m'impressionner, avez-vous d'autres choses que vous me cachez?
Chantal était déboussolée. Comment lui dire que c'était la vrai couleur de ses
yeux? La dernière fois, il l'avait vu avec ses lentilles de contact marron. Il
croirait qu'elle mentait à nouveau. Et puis d'ailleurs, elle était déjà à bout. Il était
temps de se montrer sous son vrai jour.
- Non, monsieur, fit Chantal en enlevant sa perruque.
Ses véritables cheveux de couleur châtains tombèrent sur ses épaules. Cette
mascarade avait assez duré, il fallait y mettre fin.
- Je n'ai pas d'autres choses à cacher. D'abord, laissez-moi vous dire que vous
vous trompez sur un point, je ne porte pas de...
- Écoutez mademoiselle, la coupa Nikos, qui avait perdu son calme. Vous n'avez
visiblement rien à faire ici. Prenez vos joujous et allez jouez ailleurs, et la
prochaine fois que vous passerez devant mon entreprise, passez votre chemin.
Sur ce, j'en ai fini avec vous. Vous pouvez partir.
Puis, il retourna son fauteuil en lui faisant dos sur le coup.
Chantal était choquée. Elle ne s'attendait pas à ça. Des larmes lui sortirent des
yeux, jamais on ne lui avait parlé de la sorte. Elle se sentait humiliée dans sa
dignité.
Avec le peu de fierté qui lui restait, elle se leva dans l'intention de partir. Mais
arrivée à la porte, elle eu soudainement un haut-le-coeur. Ce type venait de la
traiter comme une merde, sans aucun respect et avec arrogance. Il n'avait eu
aucun geste de compassion à son égard, et s'était adressé à elle avec arrogance.
Il lui avait à peine donné l'occasion de s'exprimer. Non, avant de sortir de ce
bureau, il fallait qu'elle remette ce type à sa place, et lui dire ce qu'elle pensait de
lui et de ses manière blessantes, mais avec classe.
Ragaillardie, elle revint sur ses paset fit:
- Hey, vous. Au fait, j'ai deux choses à vous dire. Certes, je n'ai pas été honnête,
mais si j'ai fait ceci, c'était pour une bonne raison. J'avais besoin de ce job, c'était
mon seul espoir. Oui, j'ai triché, mais comprendrez que vos exigences pour ce
job sont discriminatoires, et j'oubliais le salaire, ce salaire ridicule, mais pour
lequel je suis là malgré tout. Oui, je ne suis pas brune, je n'ai ni 23 ans ni
l'habitude de me maquiller et de m'habiller de la sorte, mais je crois avoir tout ce
qu'il fallait pour ce poste.
Et si vous pouvez pas voir au-delà de mon apparence, c'est que vous n'êtes qu'un
idiot.
Puis, elle tourna les talons. Elle avait atteint presque le seuil quand elle entendit:
- Une minute...
Elle s'arrêta, interdite. Son coeur battait la chamade, qu'allait-il se passer dans les
prochaines minutes?
Chapitre 9:
Perdue
Durant tout son discours, Nikos devait avouer qu'il ne s'y attendait pas.
Elle devait être vraiment dans le pétrin pour être allée si loin pour ce job.
À vrai dire, il s'était résigné à laisser tomber. Aucune d'entre les filles qui
s'étaient présentées n'avait été à la hauteur de ses attentes.
- Alors comme ça, je suis idiot?
Elle ne répondit pas et baissa la tête.
- Dites-moi une chose, mademoiselle Dawson, avez-vous un copain?
Elle rougit jusqu'aux cheveux. La question la déboussola, apparemment.
- Non, pourquoi?
- Ici, c'est moi qui pose les questions. Écoutez, j'aurais une offre à vous faire,
mais plus tard. Sachez seulement que vous n'allez pas le regretter.
- Vous êtes sérieux?
- Ai-je la tête d'un plaisantin?
- Non, répondit-elle timidement.
- Où habitez-vous?
Elle indiqua le lieu.
Tout ça était mystérieux, elle n'y comprenait plus rien. Elle était totalement
perdue. Était-il en train de se moquer encore d'elle?
- Bien, c'est sur mon chemin. Avez-vous un numéro où je pourrais vous joindre?
- Oui.
- Passez-le moi.
Elle lui dicta son numéro.
- Bien, ce sera tout, mademoiselle.
- Euh, enfin, je ne comprend pas trop, pouvez-vous m'expliquer? Je suis perdue...
J'ai le poste ou pas?
- Oui et non.
- Oui et non? Répéta Chantal. Pouvez-vous être un peu plus clair?
- Disons que vous êtes en essai.
De retour à son appartement:
- En essai?? Répéta Sophie. C'est quoi ce truc louche!?
Chantal lui avait expliqué ce qui s'était passé. Et Sophie n'avait pas pu
s'empêcher de dire que c'était le destin qui les avait réuni, et blablabla.
Fatiguée de l'écouter, et persuadée que cet homme s'était foutu de sa gueule, elle
alla se coucher.
Elle voulait juste oublier cette affreuse journée, et surtout oublier Nikos
Dimitrio... Il s'était encore moqué d'elle, c'est sûr.
Le lendemain matin, elle se réveilla en sursaut. Cherchez à savoir pourquoi...
- Chantal! Chantal! Voyons, debout! Ton téléphone n'arrête pas de sonner, et par
pitié, va voir qui sonne à la porte! Je suis en petite serviette, je ne peux pas
ouvrir! Je sors du bain, là!
- T'es sérieuse, Sophie? Répliqua-t-elle, choquée.
Mais elle se calma quand elle vit dans quel état se trouvait cette dernière. La
pauvre était couverte de mousse.
- Oh par pitié, Sophie, retourne sous la douche. OK, tu as gagné je me lève, je
vais ouvrir.
Elle prit son téléphone et vit trois appels en absence. C'était un numéro inconnu.
Elle n'eut pas le temps de rappeler le numéro, vu que la personne qui sonnait à la
porte insistait à fond...
- Oh mon Dieu... J'arrive! Cria-t-elle.
Elle enfila son pyjama et alla ouvrir.
Alors là, elle fut choquée de voir qui c'était.
- Vous?!
- Oui, moi. Puis-je savoir pourquoi vous n'avez pas répondu à mes appels?
- Ah, c'était vous? Euh, désolée je dormais profondément. Mais que faites-vous
là?
- Quelle question, je vous avais pourtant dit que j'allais vous contacter.
- Euh, oui... Mais je pensais que vous vous moquiez de moi.
- Eh bien, ce n'était pas le cas, alors faites-moi plaisir de vous faire présentable,
et retrouvez-moi dans ma voiture.
- Euh, OK. Autre chose à exiger, monsieur? Fit Chantal, ironique, à Nikos.
- Non, mais j'aurais une question, par contre.
- Quoi?
- Vous dormez avec vos lentilles?
- Ce ne sont pas des lentilles, monsieur. Ce sont la couleur de mes yeux. Depuis
hier, j'ai essayé pourtant de vous le dire, en vain. Fit-elle en appuyant sur chaque
mot.
Apparemment surpris, il fit tout simplement:
- Je vous attend en bas.
Puis, il tourna les talons.
Quel drôle de type, pensa Chantal.
- C'était qui, fit Sophie en la rejoignant au salon, sans mousse cette fois.
- C'était personne.
- Ne me mens pas, Chantal. C'était lui, hein? Nikos Dimitrio?
- Pense ce que tu veux, je ne te répondrais pas, fit Chantal en allant se rendre
présentable. Quelques minutes plus tard, elle alla rejoindre Nikos.
Quelle offre voulait-il bien lui proposer? Car elle était sûre, à présent, que ce
n'était sûrement pas pour ce poste de secrétaire privée.
C'était quoi le mystère derrière tout ça?
Chapitre 10:
À ce prix là?
- Où allons-nous?
- Vous le saurez très vite.
Le chauffeur se gara devant un café français très réputé.
- Pourquoi m'avez-vous emmenée ici?
- Suivez-moi à l'intérieur.
Dès leur entrée, plusieurs têtes se tournèrent vers eux. Des femmes
particulièrement très raffinées devaient se demander ce qu'un homme comme lui
faisait avec une femme comme elle...
Nikos semblait un habitué du coin, il s'exprimait en français avec le directeur du
café.
On les fit asseoir dans un coin discret du café.
- Que prenez-vous?
- Moi?
La question sembla énerver Nikos, et au lieu de se répéter, il s'adressa au
serveur:
- Deux cafés noirs, s'il vous plaît.
- De quel droit osez-vous?
- Il est où le problème? Vous n'aimez pas le café?
- Là n'est pas la question, il se trouve que votre comportement m'exaspère par
moments, et d'ailleurs je ne consomme pas ce type de café.
- Vous l'aimerez. Il y a toujours un commencement à toute chose.
Il avait dit ça avec un ton plein de sous-entendus, comme s'il parlait à double-
sens.
Chantal détestait ça.
- Écoutez, je...
Elle ne termina pas sa phrase, car le serveur vint avec leur commande.
- Voici les cafés que vous avez commandé, monsieur.
- Bien, merci. Posez celui-là devant la demoiselle.
Il s'exécuta et s'en alla.
- Allez-y, goutez-le.
- Non.
- Si.
- Non.
- SI.
Il avait dit ça avec brutalité.
À contre-coeur, Chantal prit la tasse en tremblant un peu et l'approcha de ses
lèvres. Elle but une gorgée du breuvage, et elle fut agréablement suprise. C'était
divin.
- Alors?
- Pas mal, répondit-elle sèchement.
- Allons, ne me dites pas que vous avez trouvé ce café juste pas mal, c'est l'un
des meilleurs cafés du monde.
- Bon, ça va, oui. Je l'ai trouvé super. Maintenant pouvez-vous me dire pourquoi
on est là? Ou nous sommes juste venir ici pour boire du café de haute gamme?
Nikos, avant de répondre, termina sa tasse en l'observant. C'était clair qu'elle
était à bout. Il avait réfléchi, et malgré qu'elle ne correspondait pas à la
description donnée à ses parents, il allait devoir s'y faire et leur inventer un truc.
Après avoir fini son café, il posa la tasse sur la table. Le grincement de la tasse
sur la soucoupe fit sursauter Chantal, qui semblait à fleur de peau.
Il n'allait pas faire durer longtemps son suplice. Il lâcha:
- Écoutez, à l'image de ce café, vous allez trouver l'offre que je vais vous
proposer carrément déplacée au début. Mais je vous promet que vous ne le
regretterez pas si vous acceptez de jouer le jeu jusqu'au bout, car vous serez
largement récompensée.
- Un jeu? Une récompense? Fit-elle, visiblement surprise.
- Oui, un jeu, et une très très grosse récompense.
- Pour l'amour du ciel, pourriez-vous arrêter de tourner autour du pot et me dire
ce que vous attendez de moi?
Nikos sembla hésiter un moment. Comment faisait-on pour annoncer avec
délicatesse ce genre de chose? Arrêtant de se poser des questions, il se décida de
le faire le plus naturellement possible. Il lâcha, telle une bombe:
- Je veux que vous fassiez semblant d'être ma fiancée pour une période de deux
semaines, et en retour vous empocherez une somme de 500000 dollars.
Chantal faillit cracher aussitôt le café qu'elle venait d'avaler. Elle se retint de
jutesse. Bizarrement, le café n'avait plus si bon goût, il avait même un goût
amer...
Nikos avait-il perdu la tête?
Chapitre 11
Est-il sérieux?
Chantal se demandait si elle avait bien compris ce que Nikos venait de dire.
Était-il sérieux?
Incapable de faire la part des choses, elle se mit à rire nerveusement. C'était
quoi, la prochaine blague?
Elle se leva d'un coup, décidée à quitter ce lieu rapidement.
Mais Nikos la retint de justesse par le bras. C'était comme s'il l'avait brûlé, car
elle recula aussitôt.
Bien qu'ayant été choqué par sa réaction, Nikos fit:
- Où croyez-vous vous en aller comme ça?
- N'importe où. Mais je ne resterai pas une seconde de plus à vous écouter vous
moquer de moi.
- Mais une minute, vous avez cru que je plaisantais?
- Vous étiez sérieux? Fit Chantal, perturbée.
- Croyez-moi, je n'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie. Restez assise, s'il
vous plaît, fit-il gravement.
Alors Chantal se laissa tomber sur sa chaise.
500000 dollars... Il avait dit 500000 dollars?
- Écoutez-moi attentivement.
Nikos lui expliqua pourquoi il faisait cela.
Son histoire sembla émouvoir Chantal, elle n'aurait jamais crû cela de lui. Il était
tellement froid et arrogant qu'elle s'était imaginée le pire de lui et pourtant, ce
geste qu'il faisait pour sa mère était touchant. Mais pourquoi n'aimait-il pas Noël
à ce point? Que lui était-il arrivé?
- Je suis désolée...
- Pourquoi?
- Pour votre mère. Mais...
- Mais quoi, la coupa Nikos.
- Je ne me sens pas capable d'une telle supercherie. J'en ai eu ma dose avec vous.
Excusez-moi, mais je peux pas faire ça...
Puis, elle se leva et prit la fuite en courant presque. Nikos ne la suivit pas, et ne
la retint pas cette fois-ci.
À vrai dire, il s'était attendu à une telle réaction de sa part, cependant, il était sûr
d'une chose, c'est que Chantal Dawson reviendrait vers lui.
La veille, il s'était renseigné sur elle et il savait à présent presque tout de sa vie.
Elle n'avait plus de parents, et vivait dans un appartement miteux avec une
colocataire. Et le plus important, elle manquait cruellement d'argent. La somme
colossale qu'il lui proposait lui permettrait de se reconstruire une nouvelle vie.
Ça y est, il était passé au plan B de sa stratégie.
Chantal sera à sa merci, et se soumettra à lui.
Il ne lui restait plus qu'à attendre qu'elle se manifeste.
Deux jour plus tard, le 20 décembre 2016.
- Monsieur Nikos?
- Oui?
- Vous avez un appel. Je vous passe la ligne?
- C'est de qui?
- Une certaine Chantal Dawson.
- Bien, passez-moi la ligne.
Nikos prit son téléphone.
- Allô?
- L'offre tient toujours?
- Oui.
- J'accepte de jouer le jeu, seulement pour deux semaines, que vous avez dit,
n'est-ce pas ?
- Oui et aussitôt que vous aurez joué le jeu jusqu'au bout, vous recevrez l'argent.
- À ce propos...
- Oui, ce n'est pas assez?
- Non.
- Non?
- Vous ne m'avez pas compris, monsieur Dimitrio. Écoutez, j'y ai longuement
réfléchi, et je ne veux pas de tout cet argent.
- Mais...
- Laissez-moi finir. Le rôle que je jouerai a pour but de faire plaisir à une
personne aux portes de la mort, et je ne veux pas être rémunérée pour ça.
- Euh, attendez, attendez... Êtes-vous en train de me dire que vous refusez
l'argent que je vous offre? Fit Nikos, n'en croyant pas ses oreilles.
- Monsieur Dimitrio, ce que vous me demandez ne mérite pas tout cet argent, je
ne peux pas l'accepter, c'est contre les valeurs que mes parents m'ont inculqués.
Si vous avez tant d'argent à donner, allez le distribuer aux pauvres gens qui
souffrent de froid dehors, et qui n'ont ni toit, ni quoi que ce soit à manger. Et
pourtant, c'est Noël... Personne dans le monde ne devrait souffrir, et surtout, il
est important de faire un bon geste pendant cette période. Moi, c'est ce geste que
je ferai en me faisant passer pour votre fiancée, et en contrepartie, j'aimerais que
vous réalisiez une seule chose pour moi.
- Quoi?
- J'aimerais terminer mes études de droit, c'est tout ce que je souhaite.
- C'est tout? Mais pourtant, avec l'argent que je vous offre, vous pourriez vivre à
l'abri du besoin pendant un long moment...
- C'est tout ce que je demande, monsieur Dimitrio, alors, vous acceptez?
- Oui j'accepte, répondit Nikos, complètement déboussolé.
S'il s'était attendu à ça...
- Super! Nous y allons quand?
- Demain.
- Demain?!? OK? Et où ça?
- En Grèce. Mon chauffeur viendra vous chercher pour vous conduire à mon jet.
- Bien, et en me concernant?
- Que voulez-vous dire par
là?
- Dois-je me teindre les cheveux en noir? Parce que c'est comme ça que vous
m'avez décrite à vos parents, n'est-ce pas?
- Oui, enfin, non... Fit Nikos, troublé, à l'autre bout du fil. Ne changez rien,
restez telle que vous êtes, s'entendit-il dire avec plus d'ardeur qu'il ne l'aurait
voulu.
- Mais quelles explications leur donneriez-vous? Ils s'attendent à voir débarquer
une brune.
- Eh bien, je leur dirai que j'ai rencontré une autre fille, et qu'elle s'appelle
Chantal Dawson.
À l'autre bout du fil, Chantal rougit malgré elle. Sophie avait raison, le plus dur
dans le rôle qu'elle allait jouer n'était pas de faire semblant, mais de risquer de
prendre le jeu trop à coeur et finir par craquer complètement sur lui. Cet homme
était un danger pour elle. Un homme mystérieux, presque un démon.
- Bien, au revoir, à demain, monsieur Dimitrio, fit-elle d'une petite voix.
- Au revoir, mademoiselle Dawson répondit-il.
Puis, il raccrocha, bouleversé. Qui était Chantal Dawson? Une fille trop naïve?
Ou une femme au grand coeur? Une chose était sûre, cependant, c'est qu'il était
totalement perdu. Apparemment, il existait encore ce type d'individu sur terre,
qui croyait à l'esprit de Noël. Dans son monde à lui, il faisait sombre, et il n'y
avait pas de place pour des sapins ou des boules de Noël...
Chapitre 12:
Une amie en or
Le lendemain, comme prévu, son chauffeur vint la chercher chez elle.
- Alors, Sophie, c'est le moment, fit tristement Chantal en faisant un câlin à son
amie. On se revoit après les fêtes. Tu vas beaucoup me manquer, tu sais?
- Voyons, ma petite Chantal, pourquoi tant de drame, tu parles comme si tu allais
passer les fêtes dans une forêt avec la bête! Mais non, ma chérie, tu t'en vas en
Grèce sur une île paradisiaque, avec une bombe en plus! Donc je vois pas ce
qu'il y a de triste à ça, c'est le rêve, quoi. C'est plutôt moi qui devrais te jalouser,
car certes, je serai avec ma famille pour les fêtes, mais bon, c'est pas pareil...
- Oh, mais tu as ton Benoît, ton sexy français.
- Oh, celui-là... Il retourne ce soir pour Paris.
- Oh ma pauvre, que vas-tu faire?Voyons, pourquoi je m'inquiète pour toi? Telle
que je te connais, tu ne vas pas tarder à lui trouver très rapidement un
remplaçant! Pourquoi pas un italien, pour cette fois, vu que t'adores les
européens!
- Tu n'as pas tord. C'est qu'ils sont si romantiques! Mais pas question, je ne veux
pas d'italien. Je rêve d'un beau grec à l'image de Nikos Dimitrio, ça oui...
- Oh je t'en prie, Sophie, fit Chantal, devenant nerveuse d'un coup.
Elle remit sa valise au chauffeur, qui se dépêcha de la mettre à l'arrière de la
voiture. C'était l'heure d'y aller. Il lui ouvrit la portière, et juste au moment où
elle allait monter dans la voiture, l'incorrigible Sophie fit:
- Hey, minute, ma vieille, j'étais sérieuse. Écoute, tu sais ce que je voudrais
réellement comme cadeau pour Noël?
- Quoi, Sophie?
Sophie prit un air sérieux et fit:
- Tu connais pourtant la chanson, fit-elle en fermant les yeux.
- Quelle chanson Sophie, s'impatienta Chantal.
- Celle qu'on adorait chanter, adolescentes, à Noël...
- Oh voyons, Sophie, le «All I want» de Mariah Carey? T'es sérieuse? Tu vois
bien que le chauffeur s'impatiente!
- Oh, je t'en prie! Allons, je commence.
«I don't want a lot for Christmas...»
- «There is just one thing I need», continua Chantal.
Puis, ensemble, elles entamèrent:
- «I don't care about the presents,
Underneath the Christmas tree,
I just want you for my own,
More than you could ever know,
Make my wish come true, oh,
All I want for Christmas is you!»
À la fin, elles éclatèrent de rire.
Le chauffeur klaxonna.
- Mademoiselle, nous devons y aller...
- Voyons ma Sophie, cette fois, je m'en vais, fit Chantal en lui faisant rapidement
un câlin à nouveau.
Puis elle s'engouffra dans la voiture.
- Ça y est, nous pouvons partir monsieur, fit-elle à l'adresse du chauffeur. Ne
faisons pas attendre Nikos Dimitrio, ajouta-t-elle ironiquement.
Sophie fit, avant que la voiture ne démarre:
- Joyeux Noël, ma chérie, à l'année prochaine! Prends soin de toi, et surtout,
n'oublie pas de me ramener le cousin de ton fiancé!
- Ah Sophie! Ce n'est pas mon vrai fiancé, et il n'a pas de cousin, s'il se trouve!
Je t'adore, bisous, Joyeux Noël à toi, et à l'année prochaine!! Lui cria Chantal.
La voiture avait déjà démarré.
- Au revoir Chantal! Lui répondit Sophie en faisant des mouvements de la main.
Puis elle fit, pour elle-même:
- Qui sait? Peut-être que tu reviendras la bague au doigt! En tout cas, je te le
souhaite de tout mon coeur.
***
Dans le jet en partance pour la Grèce.
Assis en face à face, Nikos décida que c'était le bon moment de mettre certaines
choses au clair avant leur arrivée.
- Écoutez, il y a certains aspects importants que l'on devra mettre en pratique dès
notre arrivée sur l'île, en présence de mes parents.
- Lesquels? Répondit Chantal.
- Vu que nous sommes fiancés aux yeux de mes parents, nous allons devoir jouer
la comédie en face d'eux en permanence, pour rendre ça plus crédible à leurs
yeux et pour qu'ils ne se doutent de rien.
- Oui, ça je l'avais saisi, mais j'avoue que je ne sais pas trop comment m'y
prendre, vu que...
- Vu que...?
- Vu que, enfin euh... Vous savez, que deux personnes qui sont, euh, comment
dire, en couple sont...
- Sont?
- Je vous en prie, pourriez-vous me laisser m'exprimer correctement sans
m'interrompre à chaque fois? Vous me coupez tout le temps la parole...
- C'est peut-être parce que vous bégayez presque tout le temps quand vous
entamez une discussion sérieuse! Êtes-vous comme ça naturellement? Ou ce
n'est qu'en ma présence que vous perdez vos moyens?
Elle rougit bêtement et fit:
- Quoiiiii?! Enfin... Comment...? Euh...
- Écoutez, je crois que vous devriez commencer d'abord par vous détendre en ma
présence...
Chantal l'observa, choquée. Avait-il réellement prodigué ces paroles?
- Écoutez, monsieur Dimitrio...
- Nikos...
- Pardon?
- Nikos, appelez-moi Nikos, tout simplement. D'ailleurs, je pense qu'on devrait
arrêter de se vouvoyer, du moins, jusqu'à ce qu'on en finisse avec cette comédie.
Il était sérieux, là?
- Bien, commença Chantal. Nikos, ne crois pas que je suis comme ça à cause de
ta présence, ou je ne sais quoi. Je deviens naturellement très timide quand je...
- Quand tu...?
- Pour l'amour de Dieu, pourrais-tu me laisser terminer au moins une de mes
phrases! S'exclama Chantal.
Le ton avec lequel elle avait dit ceci l'avait surprise elle-même, et le ton avec
lequel il lui avait répondu l'avait stressé encore plus. C'était incroyable, cette
capacité qu'il avait de lui faire sortir de ses gonds.
- Vas-y, exprimes-toi, fit Nikos, calmement.
- Bien voilà, je... enfin... je disais... Bredouilla Chantal.
Se sentant ridicule, elle détourna la tête.
Pourquoi perdait-elle ses moyens comme ça devant lui? Était-ce le regard froid
qu'il lui lançait, ou la virilité qui émanait de lui qui lui faisait cet effet? Elle
respira un bon coup, et quand elle se sentit détendue, elle lui fit à nouveau face et
affirma:
- Comment devrons-nous nous comporter exactement en la présence de tes
parents?
- C'est-à-dire?
- Nous allons être distants et froids comme nous le sommes déjà maintenant, ou
autrement?
- Autrement comment? Tu peux être plus explicite et arrêter de tourner autour du
pot? Que veux-tu savoir exactement?
- Va-t-on se comporter comme un couple amoureux? Lança-t-elle, rouge comme
une tomate.
Elle était trop gênée, c'était intimidant de parler de ces choses avec lui. Comment
allait-elle faire alors, pour jouer la comédie?
- Un couple amoureux? Répéta Nikos.
- Oui, en général, les gens qui se fiancent sont très amoureux, donc on va devoir
se comporter ainsi devant votre famille ou non?
- Ça te dérangerais?
- Euh oui... Je veux dire non. Enfin, je ne sais pas trop, c'est que il y a longtemps
que je n'ai pas été en couple, et j'ai perdu l'habitude d'être, enfin, euh...
- À quand date ta dernière relation?
- Ma dernière relation?
- Oui, ta dernière relation.
- Pour être franche, je ne m'en souviens pas. Non, enfin, ce que j'essaie de dire,
c'est que je n'ai jamais vécu une relation amoureuse.
- Jamais?
- Non, jamais.
- Ça alors... Alors, là, j'avoue, ça va être un peu compliqué, mais ne t'inquiètes
pas, il n'y a rien de bien compliqué de faire semblant d'aimer une personne, fit
Nikos d'une voix bizarre, presque triste.
- Et toi?
- Et moi quoi?
- As-tu déjà aimé?
Il prit tout son temps avant de répondre.
- Oui, une fois.
Puis il lâcha durement, presque avec haine:
- Mon ex-femme.
- Oh, tu as déjà été marié? Enfin, je veux dire, elle est où, ta femme? Avez-vous
divorcé?
- Non.
- Non? Alors si c'est le cas, alors...
- Ma femme est décédée.
- Oh... Je suis désolée, fit Chantal, choquée.
Elle ne s'était pas attendue à ça! Mais la réponse qu'il lui donna ensuite l'inquiéta
au plus haut point.
- Ne le sois pas, pas plus que moi je ne le suis.
Chantal n'avait pas osé lui poser une autre question à nouveau.
Trop bouleversée par ce qu'elle venait d'apprendre, elle se recroquevilla sur elle-
même. Que s'était-il donc passé dans la vie de Nikos? Aurait-elle un jour des
réponses à ses questions?
Chapitre 13:
Je n'accepte pas la charité
- Écoute, j'ai quelque chose à te dire, concernant l'offre que je t'ai fait et que tu as
naïvement refusé.
- Je ne veux pas de cet argent, lui répondit Chantal avec ardeur.
- Tu dis cela parce que tu es trop naïve. Tu ne sais rien de la vie, tu es une grande
rêveuse, c'est dommage...
- Mais...
- Mais je ne vais pas accepter ta charité. Je n'ai jamais été redevable à quelqu'un
de ma vie, et je ne le serai jamais, donc sache que je t'ai ouvert un compte et que
j'y ai versé les 500000 dollars.
- Comment? Tu es sérieux? Je t'ai pourtant dit que...
- Oui oui, j'ai bien compris ce que tu m'as dit. Tu voulais que je te paie seulement
tes études de droit, et que plutôt que de te donner autant d'argent, mieux valait
les donner aux enfants et sans-abris en ce temps de Noël, blablabla et blablabla...
Mais écoutes, tu pourras le faire toi-même. Je n'ai ni l'envie, ni le temps de
m'affairer à ça.
- Mais je...
Elle ne termina pas sa phrase.
- Monsieur Dimitrio, le pilote me charge de vous dire que nous allons atterrir
dans cinq minutes, fit l'hôtesse de l'air.
- Bien, fit Nikos en hochant la tête.
Cinq minutes plus tard l'avion foulait le sol grec.
Un hélicoptère était garé pour les envoyer sur l'île privée où habitaient les
parents de Nikos.
Vingt minutes plus tard, on les fit descendre sur une île majestueuse. L'eau était
d'un bleu choquant et le sable était blanc et très fin. De loin, on apercevait une
immense villa.
Et à côté, des bungalows.
Une voiture vint les chercher pour les déposer devant la villa. Un chien sortit de
la demeure et se mit à courir vers eux. Il sauta sur Nikos, en le léchant.
Une femme d'un âge avancé, mais encore très belle et élégante sortit de la villa,
suivie d'un homme ressemblant beaucoup à Nikos. C'était les parents de Nikos...
- Oh, Nikos, mon enfant, fit la dame en venant vers son fils, le prenant dans ses
bras.
- Salut maman, comment vas-tu? Fit Nikos, tout souriant.
C'était choquant, Chantal n'aurait jamais crû qu'il pouvait se montrer aussi
attentionné. Après les câlins vint le tour des présentations.
- Maman, papa, fit Nikos en prenant Chantal par la taille.
Cette dernière, prise au dépourvu, sursauta.
- Excuses-moi chérie, je t'ai effrayé, fit Nikos à son adresse en souriant.
Elle rougit jusqu'aux cheveux.
C'est un jeu, Chantal, c'est un jeu, essaie un peu de te contrôler, fit une voix dans
sa tête.
- Oh, ce n'est rien, mon amour, fit cette dernière en passant ses mains autour de
son cou.
Ce fut au tour de Nikos d'être surpris par son geste. Il s'y attendait pas du tout. Il
écarquilla les yeux de surprise.
- Oh, comme ils sont mignons, fit la mère de Nikos à l'oreille de son époux.
Nikos, étrangement gêné, fit:
- Euh, alors, je me reprend. Papa, maman, je vous présente ma charmante fiancée
Chantal Dawson. Chantal, voici mes parents.
- Très heureuse de vous rencontrer enfin, fit Chantal, souriante en leur tendant la
main. Nikos m'a tellement parlé de vous.
- Oh, enfin on te rencontre, fit la mère de Nikos en la prenant dans ses bras au
lieu de lui serrer la main.
Elle semblait émue aux larmes.
- Voyons, mon amour, tu ne vas pas te mettre à pleurer, fit son mari.
- Oh, tu sais, j'attendais tellement ce moment, fit cette dernière en reniflant. Bon
voyons, les enfants excusez-moi. Entrons donc à l'intérieur, il fait un froid de
canard ici, tes oncles, tes tantes et tes cousins sont déjà là.
- Ah bon? Déjà? Fit Nikos.
- Oui mon chéri... Oh, aides donc ta fiancée à porter sa valise!
- Euh oui, désolé mon amour, passes-moi ta valise.
- Oh, non non, ne t'en fais pas, je peux la porter...
- J'insiste, fit ce dernier en lui lançant un regard qui lui dictait d'accepter sans
chichis.
Elle obéit immédiatement. Mieux valait éviter l'aigle noir.
- Bien, vas-y, prends-la, si tu insistes.
En la lui passant, leurs doigts se touchèrent à peine, et Chantal sursauta à
nouveau.
Ceci ne passa pas inaperçu auprès de Nikos, qui fit tout bas, profitant du fait que
ses parents les avaient devancés:
- Pourrais-tu arrêter de sursauter de la sorte quand je te touche? Tu le fais exprès
ou quoi?
- Non, je ne le fais pas exprès. Je ne suis pas habituée, c'est tout.
- Eh bien, commence à l'être, alors.
- J'essaierai, Nikos, ça te va?
- Ne te contentes pas d'essayer, contrôles-toi maintenant, fit-il en lui tournant le
dos.
Elle le suivit, énervée. Ça y est, il avait réussi à la mettre en colère. Mais sa
fureur tomba aussitôt quand elle fit la connaissance du reste de la famille.
Le reste de la famille de Nikos, ses cousins, cousines, tantes et oncles, loin de se
montrer froids et distants à son égard, s'étaient montrés très charmants avec elle.
Les jour suivants, tout allait pour le mieux.
Aux côtés de sa famille, Chantal avait découvert un autre Nikos, attentionné,
aimant et sociable. Il se comportait ainsi avec elle, en la présence des autres.
Mais quand ils étaient seuls dans leur chambre, car oui, ils ne faisaient pas
chambre à part, il se montrait froid. Pas même un simple "bonne nuit" au
moment de se coucher, ou un "bonjour" le matin, au réveil, rien de tout cela. Elle
avait l'impression de dormir avec une statue...
Mais à la veille du réveillon de Noël, le 23 décembre, un événement inattendu
allait se produire. Allait-elle enfin savoir quels démons poursuivaient Nikos, et
pourquoi il détestait autant Noël?
Chapitre 14:
Qui l'eut cru?
23 décembre 2016
Dernier jour avant le réveillon, 23h30
- Nikos, réveilles-toi tu fais un cauchemar! Nikos, Nikos! Paniqua Chantal.
Nikos, couché sur le canapé où il avait voulu passer ses nuits, semblait faire un
horrible cauchemar, il n'arrêtait pas de hurler dans son sommeil.
- Va-t'en! Je m'en fous que ce soit le réveillon de Noël! Je te hais, Andrew!!
Comment as-tu osé? Allez-vous en, sortez de chez moi!! Alexandra! Alexandra!
Alexandra...
- Non, Nikos, je t'en prie, je ne suis pas Alexandra. C'est moi, Chantal, et tu me
fais mal, lâches-moi... Fit Chantal, au bord des larmes, tremblante de tout ses
membres.
Nikos finit par ouvrir les yeux.
Il la tenait par le col de son pyjama, et affichait un regard noir, presque cruel.
Mais ce qui la toucha et l'effraya au plus haut point, c'était la douleur qu'elle y
lisait. Une profonde douleur, mélangée à de la culpabilité... Qu'est-ce qui le
tracassait autant? Que lui était-il donc arrivé? C'était qui cette Alexandra, et cet
Andrew? Pourquoi faisait-il allusion à eux avec une telle haine? N'arrêterait-t-
elle pas de se questionner?
Il regardait la fille au grand yeux gris, qui le regardait d'un air affolé. Sa
respiration était saccadée, ses cheveux tombaient sur ses épaules. Les boutons de
son pyjama étaient ouverts, laissant apparaître sa poitrine. Elle semblait ne pas
s'en rendre compte. Elle transpirait, elle semblait... effrayée? Effrayée, mais
pourquoi? Il jura dans sa tête quand il constata qu'il la tenait par le col de son
pyjama. Il retira automatiquement ses mains.
C'est pas vrai, il avait encore fait ce maudit cauchemar! Voilà des semaines,
depuis le début du mois de décembre, qu'il n'arrivait plus à dormir à cause de ce
cauchemar! Ce cauchemar, qui s'était passé en réalité deux ans plus tôt.
- Nikos, fit la voix douce de Chantal. Tu peux tout me dire, je saurai t'écouter. Tu
peux me faire confiance...
Il voulut se lever, mais elle le retint de force. La pauvre avait les larmes au yeux.
C'était fou à quel point elle était sensible! Devrait-il lui raconter ce qui s'était
passé? Pourquoi pas... Peut-être qu'après ça, elle comprendra pourquoi il
détestait autant Noël, et lui foutra enfin la paix avec ça.
- Tu veux savoir, c'est ça?
Elle hocha la tête.
Elle avait presque l'air d'une enfant comme ça, mais non, c'était une femme. Une
vraie femme, s'avoua-t-il enfin. Il y avait une espèce d'onde mystérieuse qui
l'attirait, chez elle.
Bizarrement, il s'était surpris à se comporter naturellement dans ses gestes,
quand il jouait le rôle du faux fiancé.
Plusieurs fois, il s'était étonné à vouloir l'embrasser sur les lèvres. Quand il lui
faisait la bise sur la joue, devant sa famille, il s'était surpris à l'apprécier. Car
même s'il savait qu'elle jouait la comédie, elle semblait s'y donner à fond. Elle
avait participé à la décoration du sapin de Noël, ainsi qu'aux préparatifs du dîner
familial que sa mère comptait faire la veille de Noël. Elle avait été chaleureuse et
souriante avec tout le monde, même avec son cousin Alexis, qui, d'habitude, était
d'un caractère froid.
Chantal jouait son rôle à la perfection. Il ne sut pourquoi, mais ses mains se
dirigèrent toutes seules vers son visage pour enlever une mèche qui lui voilait le
regard.
Elle écarquilla les yeux de surprise. Puis, elle voulu se lever, mais cette fois, c'est
lui qui la retint.
- Non, ne t'en vas pas, je vais te raconter ce que tu veux savoir...
Elle se retourna vers lui et se rassit, après un moment d'hésitation.
Alors, il commença son récit.
Chapitre 15:
Un réveillon de Noël pas comme les autres
Il commença son récit.
- Un soir, la veille de Noël, j'ai quitté ma femme, Alexandra pour aller chercher
sa surprise. Un beau sapin de Noël, un vrai, que j'étais allé couper dans les bois.
Je lui ai fait croire que j'allais au boulot, et que je rentrerais tardivement. À mon
retour à la maison, une heure plus tard, j'ai trouvé mon épouse devant la
cheminée, avec mon frère Andrew. Ils étaient ensemble.
- Oh mon Dieu, quelle horreur!! S'écria Chantal, choquée.
- Oui, j'avais découvert la veille de Noël que mon propre frère couchait avec ma
femme, et que celle-ci ne s'était mariée avec moi que par intérêt, et faisait
semblant de m'aimer. Et moi, comme un idiot, je l'avais cru, et l'aimais
éperdument.
- Je suis désolée...
Il ne répondit pas, et reprit plutôt.
- Ce soir-là, fou de rage, je l'ai mise dehors, avec mon frère sans état d'âme, alors
qu'on annonçait une forte tempête de neige à une certaine heure. Mieux valait
rester chez soi, fit-il avec un rire nerveux.
- Oui, je me rappelle bien de cette époque, j'étais resté coincée chez moi, avec
mes parents. On n'avait pas pu se rendre à l'église.
- Ce soir-là, continua-t-il, toujours plongé dans son récit. Ce qui devait arriver
arriva.
Il marqua une pause, et lâcha:
- Ils firent un accident, et tous les deux moururent sur le champ, enchaîna Nikos
d'un trait.
- Oh mon Dieu, je... je suis si... si désolée, fit Chantal, une main sur la poitrine.
C'était horrible ce qui lui était arrivé. Elle comprenait à présent tout... Comment
aimer Noël, quand on avait subit un tel traumatisme à la veille de Noël?
Ça lui donnait mal au coeur.
- Ne sois pas désolée pour ça, fit-il en se prenant la tête entre les mains.
La scène brisa le coeur de Chantal. Elle avait envie de le prendre dans ses bras et
le réconforter avec des mots doux. Mais au lieu de ça, elle fit avec une voix
brisée par l'émotion:
- Arrête de t'en vouloir pour cet épisode malheureux, ce n'était pas de ta faute,
fit-elle douloureusement.
- Mais je lui ai souhaité. Je suis un monstre, Chantal. Un vrai monstre, dont il
faudra te méfier...
Il avait dit ceci d'un ton effrayant. Comme s'il tentait de la mettre en garde.
Mais bizarrement, Chantal n'avait plus si peur de lui.
Elle ressentait plutôt de la compassion à son égard. À vrai dire, tout était confus,
à présent, dans sa tête.
Pour être honnête, depuis peu, elle ne savait plus sur quel pied danser avec
Nikos. Elle était totalement désemparée.
- Au moins, je sais maintenant pourquoi tu détestes autant Noël, finit-elle par
dire tristement, après un long silence.
***
Le réveillon de Noël chez les Dimitrio se passa dans la tristesse.
Apparemment, Nikos avait réussi à faire sombrer tout le monde dans sa
mélancolie.
Ce fut un réveillon pourri.
Elle espérait que la journée de Noël se passerait autrement.
Elle l'espérait de tout son coeur.
Chapitre 16:
Enfin Noël
25 décembre 2016
Noël...
Tôt le matin, Chantal se réveilla difficilement.
Elle n'avait pas beaucoup dormi cette nuit. Elle jeta un coup d'oeil sur le canapé
où dormait Nikos.
Il était vide.
Comme ça, il n'était pas revenu? Se questionna-t-elle.
Hier, après s'être livrée à elle, il était sorti pour aller faire un tour autour de l'île,
mais il n'était jamais revenu. Il avait sûrement passé la nuit dans l'un des
bungalows, se dit-elle.
De sa chambre, elle pouvait entendre la douce musique qui s'échappait du salon.
C'était une musique de Noël...
Bizarrement, elle ne se sentait plus autant motivée à faire la fête. Elle se sentait
mal, beaucoup trop mal, mais pourquoi? Pourquoi? Se questionna-t-elle en se
regardant dans la glace.
Brusquement, la porte s'ouvrit.
Sur Nikos.
Prise au dépourvu, elle lâcha un petit cri. Elle remit son pyjama en place, car la
moitié de sa poitrine était à découvert.
- Que... que fais-tu là? Le questionna-t-lle en balbutiant.
Question idiote, c'était aussi sa chambre, et il avait le droit d'y être. Le regard
qu'il lui lança était explicite.
Elle se reprit rapidement.
- Euh, enfin, je voulais dire... euh... oublie, excuses-moi, fit-elle, désemparée.
Sans la calculer plus que cela, il alla à la salle de bain pour prendre une douche.
Après quoi, il se jeta sur son canapé, et ferma les yeux.
Il était sérieux? Il allait vraiment passer Noël sur ce canapé, à dormir?
Bien que désemparée, elle n'osa pas lui faire la remarque. Elle prit aussi son
bain, se changea, et alla rejoindre le reste de la famille.
- Joyeux Noël, tout le monde!
- Joyeux Noël Chantal! Répondit toute la famille.
Ils étaient tous souriants. Elle leur fit la bise.
- Alors, il est où, Nikos? fit la mère de ce dernier.
Prise au dépourvu, elle ne sut pas trop quoi répondre, puisqu'elle ne s'y attendait
pas du tout. Il lui fallait trouver une explication qui tenait. Rapidement, elle fit:
- En fait, Nikos est très fatigué ce matin. La nuit n'a pas été de repos, et...
- Oh, vraiment, est-il souffrant? Fit sa mère, paniquée.
- Non non, rien de tout cela, ne vous inquiétez pas, il a juste...
- Oh voyons, ma tante, n'embêtes pas cette petite! Tu vois bien ce qu'elle essaie
de nous dire. Ils sont jeunes et en bonne santé, c'est normal qu'ils fassent
certaines choses qui les fatiguent au réveil, fit Alexis, le cousin de Nikos.
Tout le monde à la table pouffa de rire.
Oh non, pensa Chantal, toute gênée. Ils avaient mal interprété ses propos!
Elle n'eut pas le temps de se rattraper, que la mère de Nikos lui tendit une tasse
de thé fumante, et lui dit :
- Tiens, emmènes-lui au moins ce thé, fit la vieille dame d'un air triste.
Contrairement à ce que les autres pensaient, elle savait pourquoi son fils ne
souhaitait pas les rejoindre. Il se battait contre les démons de son passé.
Chantal entra dans la chambre. Nikos semblait endormi... Que faire, déposer la
tasse et s'en aller, ou le réveiller?
La première option semblait la plus sage. Elle posa le thé sur la table, et juste au
moment où elle tourna les talons, elle entendit:
- Qui est-ce?
Elle fit volte-face, et répondit:
- C'est moi, Chantal.
- Que veux-tu?
- Je t'envoie du thé, de la part de ta mère.
Alors il se redressa. Il ne portait pas de vêtements, et la couverture qu'il avait mit
sur lui glissa pour faire apparaître un torse tout en béton. Il s'assit, prit la tasse de
thé et l'observa d'un air étrange. Cette dernière ne savait plus où se placer. Elle
resta là, interdite, bloquée comme une statue de bronze. Incapable de faire le
moindre geste.
Chapitre 17:
Personne ne s'y attendait, et pourtant
Chantal ne comprenait pas trop ce qui était en train de se produire, mais une
chose était cependant claire, c'est que Nikos agissait bizarrement avec elle.
Très mal-à-l'aise, elle fit:
- Euh... bien, je vais me donc me retirer...
- C'est ça, retire-toi. Je descendrai tout à l'heure, répondit-il calmement.
Sans demander son reste, Chantal alla rejoindre les autres.
De son côté, Nikos s'affala sur le fauteuil et fixa le plafond d'un air songeur. Il se
demandait bien comment il allait se sortir de cette situation... Devrait-il mettre
un terme à ce jeu?
Mais ses parents allaient être terriblement déçus, surtout sa mère, à qui la
situation allait rendre infiniment triste... Non, elle ne méritait pas ça. Il irait
jusqu'au bout. Il le fallait, qu'importe ce qui arriverait.
C'était le moment de passer au plan C de cette comédie. Il prit son téléphone et
appela un numéro.
Quelques minutes plus tard, très satisfait, il raccrocha.
Après quoi, il alla rejoindre les autres pour le dîner. Tout le monde était affalé à
la table, personne ne l'avait vu venir.
- Salut, tout le monde, fit-il.
Toutes les têtes se tournèrent vers lui, l'air abasourdi.
Il vint vers Chantal, et au lieu de lui faire un bisou sur la joue, comme il le faisait
d'habitude, il l'embrassa sur les lèvres. Cette dernière, bien qu'étant très surprise,
réussit à jouer le jeu sans paraître troublée. Mais au fond, c'était le volcan à
l'intérieur d'elle. C'était comme si des milliers de papillons lui chatouillaient le
ventre.
Mon Dieu, que m'arrive-t-il? Se questionna-t-elle. Cette comédie devenait trop
difficile à jouer... Comment faire semblant, dans de telles situations?
- Oh, Nikos, mon chéri, que je suis contente de te voir, fit sa mère, toute émue.
Il lui fit la bise en lui prenant le visage entre ses mains.
- Je suis venu ici en partie pour toi, maman. Donc ça aurait été injuste de passer
Noël sans vous, fit-il à l'adresse des autres, qui lui rendirent son sourire.
- Oh, tu m'en vois ravie! Tiens, j'ai quelque chose pour toi, d'ailleurs...
- Ah bon? Fit-il, étonné.
- Oui, je voulais attendre à la fin du dîner pour te le donner, mais je suis si
impatiente!
- Qu'est-ce que c'est, maman? Tu me fais peur...
- Oh ne t'en fais pas, Nikos. Je sais que tu détestes les cadeaux de Noël, personne
ne t'en a fait pour cette raison. Mais comme tu le sais, c'est le dernier Noël qu'on
passera ensemble et...
- Je t'en prie, maman, ne dis pas ça...
- C'est pourtant la triste réalité, mon fils. Il ne me reste que très peu de temps à
vivre, fit-elle, les larmes aux yeux. Bon, j'arrête de parler de ça, sinon je vais
rendre tout le monde triste. C'est Noël, et personne ne devrait être malheureux.
Je vais plutôt te donner ton cadeau. Tiens.
Elle lui tendit une chaîne, avec un pendentif en coeur dans lequel il y avait sa
photo, et juste derrière, il était marqué: «À mon Nikos, que j'aimerai pour
l'éternité.»
- Oh, maman, il ne fallait pas... Fit ce dernier, les larmes aux yeux. Sache que où
que tu sois, où que tu ailles, tu seras à jamais gravée dans mon coeur.
C'était une scène vraiment émouvante. Tout le monde sortit ses mouchoirs.
- Oui, je le sais mon trésor, je le sais. Mon seul regret, c'est de ne pas avoir la
chance de voir naître mes petits enfants.
- Certes, maman, tu n'auras pas cette chance, mais tu en auras une autre.
Personne ne comprit à quoi Nikos faisait allusion, jusqu'à ce qu'il mette un
genou par terre, devant Chantal. Tout le monde retint son souffle, Chantal la
première.
La personne à qui Nikos avait parlé au téléphone était un grand bijoutier, qui ne
créait que des bijoux uniques rien que pour des gens très riches. On lui avait fait
parvenir la bague de fiançailles qu'il avait commandé.
Il fit sortir l'écrin, qui se trouvait dans sa poche. Il l'ouvrit. Un solitaire très
simple, serti de diamants brilla de mille feux.
Estomaquée par la surprise, Chantal mit une main à la bouche, et l'autre sur la
poitrine.
Elle se disait sans doute qu'il jouait encore la comédie. Mais Nikos, dès ce
moment, avait en réalité arrêté de jouer la comédie.
Il fit:
- Chantal Dawson, veux-tu m'épouser?
Chapitre 18:
Tout va vite
- Oui oui oui, bien sûr que oui, mon amour, fit Chantal en prenant la bague.
Ensuite, il fallait qu'elle l'embrasse, sinon les gens allaient se demander ce qui
n'allait pas avec ce couple.
Alors elle prit le visage de Nikos entre ses mains, et colla ses lèvres au siennes,
puis l'embrassa timidement.
Il l'attira de plus en plus contre lui et approfondit leur baiser avec une ardeur qui
la déboussola.
Il fallut une éternité avant qu'il décide de la relâcher.
​ - Hourra! Hourra! Vive les fiancés! Félicitations! Fit tout le monde en les serrant
dans leurs bras.
C'est alors que Alexis, le fameux cousin imprévisible de Nikos, fit:
- Mais je vous croyais déjà fiancés, je n'y comprend plus rien!
- Oui, en effet, fit Nikos, en passant un bras autour des épaules de Chantal. C'est
le cas, mais ce n'était pas officiel. Mais, ça l'est, maintenant.
- OK. Les amoureux, en tout cas, vous êtes mignons tout les deux, fit Alexis. Oh
Chantal, il y a ton téléphone qui sonne. C'est une blonde qui apparaît sur l'écran.
Mais attends, je la connais, cette fille! Fit Alexis en passant le téléphone à
Chantal.
- Oh, c'est Sophie, ma colocatrice. Excusez-moi, mais je vais allez lui annoncer
la bonne nouvelle, fit-elle, feignant d'être émue. Sophie est ma meilleure amie, et
la seule proche qu'il me reste...
- Bien sûr, vas-y, mon enfant, et sache que désormais, tu n'es plus seule. Tu as
une famille maintenant, répondit la mère de Nikos.
Bien que tout ceci n'était pas réel, ses paroles lui firent un baume au coeur.
Elle alla répondre au téléphone, et informa Sophie de la situation. Celle-ci
semblait toute excitée comme une puce. Mais quand va-t-elle accepter que ceci
n'est qu'un jeu?
- Sophie, voyons, je suis inquiète, moi! Fit-elle, désespérée.
- Pourquoi? Voyons, tu as peur de tomber amoureuse, c'est ça?
Silence.
- Oh non, ne me dit pas que... Oh zut... Alors là, oui, j'avoue que ça va être
compliqué, dans ce cas.
- Mais attends... De quoi est-ce que tu parles? Qu'es-tu en train de sous-
entendre?
- La vérité, ma chère... L'évidence...
- Quelle évidence? Quelle vérité?
- Ma pauvre Chantal, bien sûr que tu es tombée amoureuse de Nikos Dimitrio!
Dit comme ça, elle réalisa que c'était bien ça. Elle était bel et bien tombée
amoureuse de lui. Mais comment était-ce arrivé?
Ce ne fut pas bien difficile, fit une voix dans sa tête. À force de jouer avec le feu,
tu as fini par te brûler.
- Que dois-je faire, Sophie, que dois-je faire? Je suis totalement perdue.
- Tu veux un conseil? Profite-en. Profite de lui pendant que vous jouez encore
cette comédie, et...
- Chantal, fit une voix derrière elle.
Elle sursauta, prise au dépourvu.
C'était Nikos.
- Oui?
- Je peux te parler un instant? C'est urgent.
- Bien sûr, une minute...
Elle reprit son téléphone.
- Allo, Sophie?
- Oui, ma belle, j'ai tout entendu. Et par pitié, rends-moi un service.
- Quoi?
- Va jusqu'au bout, tu ne le regretteras pas. Bisous, bye! Fit celle-ci en
raccrochant.
Elle fit face à Nikos et déclara:
- Eh bien, je t'écoute.
- Ça concerne le mariage.
- Le faux mariage, tu veux dire?
Il ne répondit pas, mais répliqua plutôt:
- Il faut qu'on choisisse une date avant la fin de cette année.
- Sommes-nous obligés d'aller jusque là? Enfin, je veux dire... que... c'est un
mariage, pas n'importe quoi. Donc c'est du sérieux, tout ça, alors...
Il lui lança un regard si noir qu'elle dut s'arrêter de parler. Stressée, elle finit par
dire:
- Bref, OK, j'ai pas trop le choix, hein?Je me suis engagée, et je doit aller
jusqu'au bout. Très bien, Dimitrio. Nous allons nous marier le 28 décembre.
Mais je ne me sens pas capable de tenir les deux semaines jusqu'au bout.
Aussitôt après le mariage, j'exige qu'on se sépare dès notre retour à Manhattan,
c'est-à-dire deux jour plus tard, avant le Nouvel An. Je ne veux pas débuter cette
nouvelle année sur un mensonge.
Il prit un long moment avant de répondre.
- Bien, si tel est ton choix. Maintenant, allons annoncer la deuxième grande
nouvelle de la soirée.
Chapitre 19:
Moment de doute
28 décembre 2016
Jour du mariage
6h du matin
Le mariage aura lieu à l'église, puis à la mairie. Pas moyen de faire autrement.
Oh mon Dieu, pardonne-moi, je vais devoir jouer la comédie devant toi et tout
ces gens, je te prie de me pardonner, pensa Chantal.
C'est dans une église à Athènes, la capitale de la Grèce, où aura lieu le mariage.
Toute la jet-set grecque avait été conviée à ce mariage. Rien n'avait été négligé.
Les parents de Nikos n'avaient pas voulu d'un petit mariage, non.
Même le New York Times en avait fait un article spécial, c'était du lourd.
La presse, et bien sûr, les paparazzis seront présents.
Chantal réalisa l'influence qu'avaient les Dimitrio. C'était époustouflant.
Comment allait-elle gérer tout ceci? Heureusement que son amie Sophie venait
assister à ce mariage digne d'un film. Et vu que Sophie était sa seule proche, elle
avait fait d'elle sa témoin de mariage.
Nikos avait mis à sa disposition son jet privé, donc elle devait être là d'un
moment à l'autre.
Elle attendait son arrivée devant l'une des immenses villas que possédaient les
Dimitrio. Ils avaient emménagé ici le lendemain de Noël, et les préparatifs de ce
mariage imprévu s'étaient faits à partir d'ici.
C'était incroyable, tant ils avaient tout réussi à organiser en un temps record! Elle
n'avait même pas eu à lever le petit doigt, les plus grands créateurs de ce monde
s'étaient déplacés pour elle.
Son choix s'était porté sur une belle création de Dolce Gabbana. Il lui avait fait
une garde-robe complète, digne d'une première dame. Comme si cela ne suffisait
pas, à l'intérieur de la villa, une meute de coiffeurs, maquilleuses et
esthéticiennes l'attendait patiemment.
Très stressée par la tournure que prenaient les choses, elle se sentait très mal d'un
coup. De l'air, oui, voilà ce qu'il lui fallait.
Elle sortit dehors prendre une bouffée d'air et essayer de ne pas pleurer. Oui,
pleurer d'émotion et de tristesse. Tout ceci, quoique très beau et féerique, n'était
pas réel. Elle aurait tellement aimé que cela soit le cas pour de vrai, mais hélas.
On ne peut pas toujours avoir ce que l'on désire. C'était impossible. Elle allait
passer les quelques moments qui lui restaient auprès de Nikos, et profiter de
chaque instant. À partir de maintenant, elle n'allait plus jouer la comédie. Tous
ses gestes et faits seront volontaires. Même si lui continuerait de croire que
c'était de la comédie.
Quelle désespérée elle faisait, c'était pitoyable.
- Oh ma Sophie, s'il te plaît, viens maintenant... J'ai horriblement besoin de toi,
sinon je tiendrai pas jusqu'au bout, comme je te l'ai promis, fit-elle, se sentant
horriblement seule.
Elle avait terriblement besoin de son amie.
- Alors, elle est arrivée? Fit une voix derrière elle.
Chantal sursauta.
- Qui? Fit-elle.
C'était la mère de Nikos.
- Ton amie, Sophie.
- Non, pas encore. Normalement, elle devrait être là d'une minute à l'autre.
- Vous l'aimez bien, n'est-ce pas?
- Oui, Sophie est ma meilleure amie. Elle est tellement drôle et ne se prend
jamais la tête. C'est une fille qui adore croquer dans la vie à pleines dents, vous
verrez. Contrairement à moi, elle est très audacieuse et n'a pas la langue dans sa
poche, ajouta Chantal en riant.
La mère de Nikos la rejoignit dans son rire. Ça faisait du bien de relâcher le
stress. Elle l'aimait bien, cette dame. C'était une battante, malgré le sort qu'il lui
était réservé, elle vivait sans s'apitoyer sur son sort. C'était d'un courage...
C'était aussi pour elle qu'elle faisait tout ça. Elle avait la chance d'avoir un fils
capable d'aller aussi loin pour réaliser ses souhaits. Cette dame méritait la vie.
Pourquoi cette dernière était-elle si cruelle?
- Je t'aime bien, tu sais? Et je veux que tu sache que je suis, et te serai toujours
reconnaissante du fait d'être entrée dans la vie de Nikos. Mon fils t'aime, et tu ne
sais pas à quel point ça me rend heureuse, fit la dame, en faisant sortir Chantal
de ses pensées.
- Ah bon, vous croyez? Fit-elle d'une petite voix.
Comment lui dire que son fils jouait un jeu?
- Bien sûr, je n'en doute pas. La dernière fois que j'ai vu un homme regarder une
femme comme lui il te regarde, c'était à la télé. Mon fils t'aime, n'en doute
jamais.
Chantal ne savait plus trop quoi répondre. Elle répondit simplement ce qu'elle
ressentait au plus profond d'elle.
- Je l'aime aussi, vous savez.
Et c'était la vérité. D'ailleurs, pensa-t-elle tristement. Si seulement ce n'était pas
de la comédie... Mais hélas, Nikos était juste un bon acteur, et il avait berné tout
le monde. Même elle se surprenait à se prendre au jeu.
Si seulement leur amour était réciproque... Aujourd'hui allait être le défi de sa
vie. Comment faire semblant, quand ton cœur et ton âme sont mêlés?
- Oh oui je le sais, fit la mère de Nikos, en la faisant sortir à nouveau de ses
pensées. Seule une femme amoureuse a le courage de supporter les sautes
d'humeur de mon Nikos.
- Ah oui, vous l'avez remarqué, hein? Fit-elle en riant.
- Et comment... Il le tient bien de son père, très arrogant et orgueilleux, mais
tellement doux avec ceux qu'il aime... D'ailleurs, je crois que tous les hommes
Dimitrio sont comme ça.
- Ah oui, je le confirme. Tiens Alexis, par exemple. C'est presque le portrait
craché de Nikos, avec un côté beaucoup plus macho.
- Ah oui, ça, tu l'as dit. Tu commences à bien connaître notre famille, c'est bien.
D'ailleurs, j'ai quelque chose pour toi, fit celle-ci en lui tendant un petit coffret,
qu'elle cachait derrière son dos.
- Qu'est-ce que c'est? Oh non, il ne fallait pas!
Elle découvrit à l'intérieur des bijoux précieux, hors prix.
- Oh non, c'est trop, fit Chantal, les larmes au yeux. Je ne peux pas l'accepter...
- Je t'en prie, tu es ma belle-fille, c'est normal. D'ailleurs, vu que je m'en vais
bientôt pour l'au-delà, je n'en n'aurai plus besoin. Accepte-les, s'il te plaît.
- Non mais c'est trop, je...
- Je t'en prie, garde-les, tu m'offenserais, sinon.
- Bien si vous y tenez... Merci à vous, j'en prendrai grand soin, fit Chantal, émue
aux larmes malgré tout.
Cette dame était un ange, Chantal souhaitait de tout coeur que l'on se soit trompé
sur sa maladie, et qu'elle vive encore pour longtemps. Elle le méritait.
Bien sûr, ces bijoux, elle allait les remettre à Nikos après le mariage.
Chapitre 20:
Moment de doute
28 décembre 2016
Jour du mariage
6h du matin
Le mariage aura lieu à l'église, puis à la mairie. Pas moyen de faire autrement.
Oh mon Dieu, pardonne-moi, je vais devoir jouer la comédie devant toi et tout
ces gens, je te prie de me pardonner, pensa Chantal.
C'est dans une église à Athènes, la capitale de la Grèce, où aura lieu le mariage.
Toute la jet-set grecque avait été conviée à ce mariage. Rien n'avait été négligé.
Les parents de Nikos n'avaient pas voulu d'un petit mariage, non.
Même le New York Times en avait fait un article spécial, c'était du lourd.
La presse, et bien sûr, les paparazzis seront présents.
Chantal réalisa l'influence qu'avaient les Dimitrio. C'était époustouflant.
Comment allait-elle gérer tout ceci? Heureusement que son amie Sophie venait
assister à ce mariage digne d'un film. Et vu que Sophie était sa seule proche, elle
avait fait d'elle sa témoin de mariage.
Nikos avait mis à sa disposition son jet privé, donc elle devait être là d'un
moment à l'autre.
Elle attendait son arrivée devant l'une des immenses villas que possédaient les
Dimitrio. Ils avaient emménagé ici le lendemain de Noël, et les préparatifs de ce
mariage imprévu s'étaient faits à partir d'ici.
C'était incroyable, tant ils avaient tout réussi à organiser en un temps record! Elle
n'avait même pas eu à lever le petit doigt, les plus grands créateurs de ce monde
s'étaient déplacés pour elle.
Son choix s'était porté sur une belle création de Dolce Gabbana. Il lui avait fait
une garde-robe complète, digne d'une première dame. Comme si cela ne suffisait
pas, à l'intérieur de la villa, une meute de coiffeurs, maquilleuses et
esthéticiennes l'attendait patiemment.
Très stressée par la tournure que prenaient les choses, elle se sentait très mal d'un
coup. De l'air, oui, voilà ce qu'il lui fallait.
Elle sortit dehors prendre une bouffée d'air et essayer de ne pas pleurer. Oui,
pleurer d'émotion et de tristesse. Tout ceci, quoique très beau et féerique, n'était
pas réel. Elle aurait tellement aimé que cela soit le cas pour de vrai, mais hélas.
On ne peut pas toujours avoir ce que l'on désire. C'était impossible. Elle allait
passer les quelques moments qui lui restaient auprès de Nikos, et profiter de
chaque instant. À partir de maintenant, elle n'allait plus jouer la comédie. Tous
ses gestes et faits seront volontaires. Même si lui continuerait de croire que
c'était de la comédie.
Quelle désespérée elle faisait, c'était pitoyable.
- Oh ma Sophie, s'il te plaît, viens maintenant... J'ai horriblement besoin de toi,
sinon je tiendrai pas jusqu'au bout, comme je te l'ai promis, fit-elle, se sentant
horriblement seule.
Elle avait terriblement besoin de son amie.
- Alors, elle est arrivée? Fit une voix derrière elle.
Chantal sursauta.
- Qui? Fit-elle.
C'était la mère de Nikos.
- Ton amie, Sophie.
- Non, pas encore. Normalement, elle devrait être là d'une minute à l'autre.
- Vous l'aimez bien, n'est-ce pas?
- Oui, Sophie est ma meilleure amie. Elle est tellement drôle et ne se prend
jamais la tête. C'est une fille qui adore croquer dans la vie à pleines dents, vous
verrez. Contrairement à moi, elle est très audacieuse et n'a pas la langue dans sa
poche, ajouta Chantal en riant.
La mère de Nikos la rejoignit dans son rire. Ça faisait du bien de relâcher le
stress. Elle l'aimait bien, cette dame. C'était une battante, malgré le sort qu'il lui
était réservé, elle vivait sans s'apitoyer sur son sort. C'était d'un courage...
C'était aussi pour elle qu'elle faisait tout ça. Elle avait la chance d'avoir un fils
capable d'aller aussi loin pour réaliser ses souhaits. Cette dame méritait la vie.
Pourquoi cette dernière était-elle si cruelle?
- Je t'aime bien, tu sais? Et je veux que tu sache que je suis, et te serai toujours
reconnaissante du fait d'être entrée dans la vie de Nikos. Mon fils t'aime, et tu ne
sais pas à quel point ça me rend heureuse, fit la dame, en faisant sortir Chantal
de ses pensées.
- Ah bon, vous croyez? Fit-elle d'une petite voix.
Comment lui dire que son fils jouait un jeu?
- Bien sûr, je n'en doute pas. La dernière fois que j'ai vu un homme regarder une
femme comme lui il te regarde, c'était à la télé. Mon fils t'aime, n'en doute
jamais.
Chantal ne savait plus trop quoi répondre. Elle répondit simplement ce qu'elle
ressentait au plus profond d'elle.
- Je l'aime aussi, vous savez.
Et c'était la vérité. D'ailleurs, pensa-t-elle tristement. Si seulement ce n'était pas
de la comédie... Mais hélas, Nikos était juste un bon acteur, et il avait berné tout
le monde. Même elle se surprenait à se prendre au jeu.
Si seulement leur amour était réciproque... Aujourd'hui allait être le défi de sa
vie. Comment faire semblant, quand ton cœur et ton âme sont mêlés?
- Oh oui je le sais, fit la mère de Nikos, en la faisant sortir à nouveau de ses
pensées. Seule une femme amoureuse a le courage de supporter les sautes
d'humeur de mon Nikos.
- Ah oui, vous l'avez remarqué, hein? Fit-elle en riant.
- Et comment... Il le tient bien de son père, très arrogant et orgueilleux, mais
tellement doux avec ceux qu'il aime... D'ailleurs, je crois que tous les hommes
Dimitrio sont comme ça.
- Ah oui, je le confirme. Tiens Alexis, par exemple. C'est presque le portrait
craché de Nikos, avec un côté beaucoup plus macho.
- Ah oui, ça, tu l'as dit. Tu commences à bien connaître notre famille, c'est bien.
D'ailleurs, j'ai quelque chose pour toi, fit celle-ci en lui tendant un petit coffret,
qu'elle cachait derrière son dos.
- Qu'est-ce que c'est? Oh non, il ne fallait pas!
Elle découvrit à l'intérieur des bijoux précieux, hors prix.
- Oh non, c'est trop, fit Chantal, les larmes au yeux. Je ne peux pas l'accepter...
- Je t'en prie, tu es ma belle-fille, c'est normal. D'ailleurs, vu que je m'en vais
bientôt pour l'au-delà, je n'en n'aurai plus besoin. Accepte-les, s'il te plaît.
- Non mais c'est trop, je...
- Je t'en prie, garde-les, tu m'offenserais, sinon.
- Bien si vous y tenez... Merci à vous, j'en prendrai grand soin, fit Chantal, émue
aux larmes malgré tout.
Cette dame était un ange, Chantal souhaitait de tout coeur que l'on se soit trompé
sur sa maladie, et qu'elle vive encore pour longtemps. Elle le méritait.
Bien sûr, ces bijoux, elle allait les remettre à Nikos après le mariage.
Chapitre 21:
Sophie était enfin arrivée, une heure avant le mariage.
On terminait son maquillage.
- Alors ma belle, comment te sens-tu?
- À ton avis? Je suis à fleur de peau, tout ceci me dépasse. Non mais tu as vu le
monde qui sera présent? Cinq cent personnes. C'est incroyable!
- Oh oui, ma belle, tu épouses un célèbre milliardaire, apparemment.
- C'est moi, ou cette situation semble t'amuser?
- Voyons Chantal, essaie de te détendre un peu. Ce n'est qu'un jeu, comme tu le
dis, donc relaxe. Tout ira pour le mieux, je te le promets.
- Oui, tu as raison. Je vais me calmer un peu. Oh, comme je suis heureuse que tu
sois là! Fit-elle en faisant un câlin à son amie.
- Je ne pouvais pas rater ça, voyons. C'est tout de même ton mariage!
- Rectification, mon faux mariage.
- Oui, mais ça reste un mariage tout de même! Vous allez signer des papiers
devant un maire, jurer fidélité et tout le tralala à l'église. Donc, qu'importe le
nom que tu veux donner à ce mariage, ça reste un vrai mariage tout de même.
Oui, un vrai. Quoique bizarre et hors du commun, je l'avoue.
- Et si on arrêtait un peu de parler de moi? J'ai besoin de penser à autre chose.
Parle-moi donc de ta dernière conquête.
- Tu ne me croiras jamais, mais j'ai passé Noël sans amoureux, cette fois.
- Non, c'est une blague?!?
- Non pas du tout, Chantal.
- Wow, c'est nouveau, ça! J'ai raté quel épisode?
- Aucun, j'en ai eu juste marre de coucher de gauche à droite. Je cherche
maintenant le véritable amour.
- Toi, Sophie?? Fit Chantal, choquée. Alors ça... Écoute, je ne sais pas si tu
trouveras le grand amour d'ici là, mais j'ai une bonne nouvelle qui te plaira
sûrement.
- Quelle nouvelle?
- Il se trouve que Nikos a un cousin qui te semble te connaître. D'ailleurs, il est le
témoin de ce dernier.
- Ah bon? C'est quoi son nom?
- Tiens, les voilà qui arrivent, fit Chantal en voyant Nikos et Alexis qui venaient
vers elles.
Elle vint vers lui, toute émue malgré elle. Il s'était fait très beau. Déjà qu'il était à
tomber par terre de base... Elle passa ses mains autour de son cou. Certes, il
croirait que c'était encore un jeu, vu qu'il y avait des gens autour, mais tout ce
qu'elle souhaitait, c'était profiter de ces instants. Elle fit, en toute sincérité:
- Tu es très beau, mon amour.
- Merci, ma chérie. Toi alors, tu es époustouflante, fit-il en la faisant tourner sur
elle-même.
- Oh là là, les amoureux, vous n'avez pas bientôt finit? Lança Alexis.
- Oh, l'amour, quand il nous tient, fit Sophie, souriante, en se retournant pour
faire face à la personne qui venait de parler avant elle.
Elle avait eu le dos tourné, parce qu'on lui terminait son maquillage.
Sa mine changea automatiquement quand elle aperçut Alexis. Choquée, elle
s'écria:
- Vous?
- Oui, moi... Comme on se retrouve. Tiens tiens, le monde est petit! Fit celui-ci,
moqueur.
- Vous vous connaissez? Alexis, tu m'avais dit que tu la connaissais, mais toi,
Sophie tu... Fit Chantal, qui n'y comprenait rien.
- Pas vraiment, on s'est juste rencontré en boîte, où était organisée une fête
privée en mon honneur. Et cette demoiselle a versé son verre de vin sur moi,
répondit Alexis à Chantal.
- Non mais je rêve, c'était un accident, et je me suis excusée. Mais vous m'avez
foutu hors de la boîte avec mon petit ami. D'ailleurs, vous êtes qui vous pour
vous permettre de jeter les gens dehors, comme ça, d'une boîte alors qu'il faisait
deux degrés dehors?
- Oh, c'était votre petit ami? J'avais cru que c'était l'un de vos ami gay. Et je mets
qui je veux dehors, parce que vous étiez à ma fête, et de surcroît dans une boîte
qui m'appartenait. Donc sur mon territoire, les cinglés de votre genre qui
s'incrustent aux soirées des gens sans y être invités sont éjectés dehors. Et vous
et votre copain n'étiez pas invités, lança froidement Alexis.
Sophie baissa la tête. Comme si ce qu'il disait était vrai!
Pour la première fois de sa vie, Chantal vit son amie baisser la tête. Non mais ce
n'était pas croyable!! Sophie, sa Sophie qu'elle connaissait ne baissait jamais la
tête devant personne! Mais elle venait de le faire devant Alexis Dimitrio?? Que
s'était-il donc passé ce fameux jour? Et elle qui pensait que ces deux-là allaient
s'entendre, et bien non, c'était raté. Elle s'en voulait, en plus parce qu'elle sentait
qu'elle avait mis son amie dans une situation délicate.
- Hey les enfants, il est l'heure d'enfiler vos tenues. Le mariage commence
bientôt. Allez, hop, hop! Fit la mère de Nikos.
Heureusement qu'elle était là...
Chapitre 22:
La cérémonie de mariage
À l'église, il y avait un monde fou, c'était incroyable.
La cérémonie pouvait commencer à présent. Le prêtre commença son discours.
- Si nous nous sommes aujourd'hui réunis en ces lieux, c'est pour unir cet homme
et cette femme par les liens sacrés du mariage. Le mariage suppose que les
époux s'engagent l'un envers l'autre sans y être forcés par personne, se
promettent fidélité pour toute leur vie et acceptent la responsabilité d'époux et de
parents. Est-ce bien ainsi que vous l'entendez ?
- Oui, firent les futurs époux.
- Et vous, mademoiselle Sophie Leigth et monsieur Alexis Dimitrio, acceptez-
vous d'être les témoins de cette union?
- Oui, nous l'acceptons, répondirent-ils.
- Si quelqu'un veut s'opposer à cette union, qu'il le dise maintenant ou se taise à
jamais...
Nikos ne se sentait pas bien. Il allait réellement s'unir à cette femme, duper tout
le monde, et ensuite divorcer comme un idiot?
Non, il fallait qu'il agisse. Il eu soudainement très chaud et desserra sa cravate,
sous le regard ébahi de Chantal, qui devait se poser des questions. C'était
maintenant ou jamais.
- Bon, si personne n'a quelque chose à redire, alors... Commença le prêtre.
- Une minute, mon père, fit Nikos.
- Mon fils, vous voulez vous opposer à votre propre mariage?
- Non, enfin, oui...
- Quoi?! S'écria Chantal, en panique. À quoi tu joues, Nikos, fit-elle d'une petite
voix.
- Ce que j'aurais du faire il y a bien longtemps, mettre fin à cette supercherie.
- Mon fils, que fais-tu, s'écria son père.
- Oui, Nikos, qu'est-ce qui te prend d'un coup, fit Alexis en s'approchant de lui.
De loin, il vit sa mère estomaquée. On aurait dit qu'elle allait s'évanouir, la
pauvre.
- Écoutez tous, j'ai une annonce à vous faire.
- Nikos, non! Souffla Chantal. Pense à ta mère! Elle ne mérite pas ça. On avait
dit que l'on irait jusqu'au bout, Nikos...
- Justement, c'est ce que nous allons faire, mais en faisant bien les choses.
- Que veux-tu dire par là?
- Tu comprendras, Chantal, d'abord laisse-moi éclaircir certaines choses avec
tout le monde ici. Nous sommes dans maison de Dieu, et je crois que c'est
l'endroit idéal pour se repentir.
Puis, en faisant face à l'immense assemblée, il fit, à l'adresse de ses parents:
- Bon, c'est très simple. Maman, papa, depuis le début, on jouait la comédie, moi
et Chantal. Chantal n'est pas et n'a jamais été ma fiancée. C'est une femme que je
croyais banale, et que j'ai voulu payer pour jouer ce rôle. Mais détendez-vous,
elle a accepté de jouer ce rôle uniquement parce que c'est une fille au grand
coeur, qui voulait faire plaisir à une pauvre dame mourante en cette période de
Noël. C'est fou ce que je vais vous dire, et moi-même je n'arrive pas à croire que
je vais prononcer ces mots. Parce que ça fait à peine deux semaines qu'on se
connaît, mais je crois je suis fou amoureux d'elle.
Lentement, il lui refit face et prit ses mains entre les siennes. Ensuite, il
s'approcha d'elle et colla son front au sien en fermant les yeux.
- Chantal, Chantal, fit-il dans un souffle. Sache que ta rencontre a bouleversé
mon existence. Tu y es entrée, et comme un tsunami, tu as tout renversé sur ton
passage. Je me rappelle encore du regard que tu m'avais lancé, la première fois
qu'on s'est rencontré, au coin de cette rue, à Manhattan. Ce jour-là, si je n'ai pas
continué directement mon chemin, c'est parce qu'au fond, j'ai été frappé par ta
beauté, et surtout par ton innocence. Toi, tu crois à la magie de Noël et à toutes
ces choses auxquelles j'avais cessé de croire. Mais tu m'as fait voir le monde
d'une autre manière, et j'aimerais passer le reste de ma vie avec toi... Parce que je
t'aime, je t'aime... Je t'aime comme jamais je n'ai aimé une femme auparavant.
- Nikos...
- Non, attends je n'ai pas fini, fit-il en posant son index sur sa bouche. Laisse-
moi terminer, s'il te plaît. Sache que
mon souhait le plus fou maintenant serait de me marier avec toi, mais pour la
vie, pas pour divorcer deux jours plus tard.
- Mais...
- Alors, sache que je te le serai reconnaissant toute la vie, et...
Il ne termina pas sa phrase, car Chantal fit un geste qui stupéfia tout le monde.
Elle le gifla.
Alors, imaginez la tête de Nikos!
- Ça, c'est pour avoir gardé tout ça pour toi, et de me couper la parole à chaque
fois que j'essaie de placer un mot. Et ça, fit-elle en s'approchant de lui.
Elle prit son visage entre ses mains. Une larme coula sur sa joue. Elle ne pouvait
exprimer par les mots la joie qu'elle ressentait là, maintenant. Non, c'était
impossible.
- C'est parce que je t'aime désespérément, et si tu ne te dépêches pas de me
mettre la bague au doigt maintenant, je crois que je vais m'évanouir.
Puis, elle l'embrassa.
Leur baiser dura une éternité.
D'abord choqué au début, tout le monde se mit debout par la suite et fit des
applaudissements.
Chapitre 23
Enfin le mariage
- Hum, hum, fit le prêtre, en se raclant la gorge.
- Excusez-nous, mon père, fit Nikos, souriant jusqu'aux dents. Nous pouvons
commencer la cérémonie. Allez-y, je meurs d'impatience de faire de cette déesse
mon épouse.
- Bien, donc, c'est parti. Monsieur Nikos Dimitrio, voulez-vous prendre Chantal
Dawson, ici présente, pour épouse, l'aimer, la chérir, dans la richesse comme
dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l'adversité et ce, jusqu'à ce que la
mort vous sépare?
- Oui, je le veux.
- Mademoiselle Chantal Dawson, voulez-vous prendre Nikos Dimitrio, ici
présent, pour époux, l'aimer, le chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté,
dans le bonheur comme dans l'adversité et ce, jusqu'à ce que la mort vous
sépare?
- Oh que oui, je le veux. Comment pourrais-je dire non! Fit Chantal.
Tout le monde éclata de rire.
- Bien, dans ce cas, veuillez vous passer les alliances.
Ils obéirent.
- Bien. Chers invités, par leurs consentements mutuels, je les déclare unis aux
yeux de tous par les liens sacrés du mariage. Je vous présente monsieur et
madame Dimitrio. (Vous pouvez embrasser la mariée.)
Après le baiser, qui dura une éternité, ils réussirent enfin à se détacher.
- Dites donc, les amoureux, il y a des chambres pour ça, vous pouvez attendre
qu'on disparaisse, au moins, fit Alexis en prenant son cousin dans ses bras.
Félicitations à toi, tu as fait un geste incroyable, je suis épaté.
- Oh je t'en prie, Alexis. Toi aussi, tu en as la capacité, tu sais.
- Oh non, je ne crois pas. La bague au doigt, ce n'est pas pour moi.
- Oh ma Chantal, fit Sophie, en se jetant dans les bras de son amie. Tu ne sais
pas à quel point je suis heureuse pour toi. Maintenant, tu crois au miracle de
Noël? Tu te rappelles de tout ce qu'on s'était dit?
- Oh oui, Sophie, maintenant j'y crois. Je suis si heureuse, Nikos m'a
agréablement surprise.
- Et je te surprendrai toujours, mon amour, fit Nikos en tenant sa femme par la
taille. Il allait l'embrasser à nouveau quand ses parents intervinrent cette fois.
- Voyons, les enfants, laissez-nous au moins vous féliciter!
- Papa, maman, vous n'êtes pas fâchés? Fit Nikos. Je suis si désolé, c'est que...
- Oh non fiston, nous ne le sommes pas. Sache que tu nous a rendu fiers
aujourd'hui. Ton geste envers ta mère a été noble, et surtout envers Chantal. Toi
aussi, Chantal, merci... Je suis fier de t'avoir comme belle-fille, bienvenue dans
la famille!
- Mon fils, mon Nikos, fit sa mère, les larmes aux yeux, en posant ses mains sur
son visage. Je suis une mère comblée, je mourrai en paix.
- Voyons, madame, ne dites pas ça! Fit Chantal en la prenant dans ses bras.
Croyez au miracle, madame, car il existe.
- Tu crois?
- Oui, j'y crois. Ce qui se passe en ce moment en est la preuve.
- Merci Chantal, merci, tu es un ange tombé du ciel.
- Je vous en prie.
- Arrête donc de me vouvoyer, je suis ta belle-mère!
- Oh oui tu as raison, belle-maman.
Tout le monde éclata de rire encore une fois.
***
Après leur passage à la mairie pour officialiser leur union aux yeux de la loi, ils
allèrent à leur réception. Vint le moment de jeter le bouquet de la mariée.
Les filles d'honneur et Sophie se placèrent derrière elle, et devinez quoi...
C'est Sophie qui a réussi à attraper le bouquet.
Chapitre 24:
Nuit de noces
Après la réception, ils prirent un hélicoptère, direction Athènes.
Dans l'une des villa appartenant à Nikos.
Ils allaient passer leurs premières nuits de noces là-bas, et ensuite ils
s'envoleraient pour se rendre sous le soleil de Tahiti pour le reste de leurs nuits
de miel.
La villa était vide, Nikos ayant donné congé à tout les employés. Il voulait rester
seul avec sa femme.
Il la prit dans ses bras depuis l'entrée et l'emmena dans leur chambre.
Le lit était couvert de pétales de roses, et à côté était disposé un seau de glace
dans lequel reposait du champagne et deux verres.
- Madame Dimitrio voudrait un verre de champagne?
- Oui mon amour, je le veux bien, mais je te veux toi d'abord. Embrasse-moi
Nikos. Embrasse-moi pour que je réalise que tout ceci n'est pas un rêve. Toute
ma vie, j'ai espéré ce moment.
- Tes désirs sont des ordres, mon amour, fit Nikos, sans se faire prier.
Délicatement, il la débarrassa de sa robe de mariée et la fit se coucher sur le lit.
Ensuite, il voulut enlever ses vêtements à lui aussi, mais elle le retint.
- Non, laisse-moi faire.
Elle se mit à genoux et le déboutonna. Ses gestes étaient maladroits, mais
tellement mignons. En plus, elle le fixait droit dans les yeux. C'était
déstabilisant.
Après avoir fini de le déboutonner, sa femme prit la bouteille de champagne,
l'ouvrit, et versa un peu de liquide sur le corps de Nikos, puis le lécha du bout de
sa langue. Douce torture.
Il était au bord du suplice.
Elle s'approcha de ses oreilles et susurra sensuellement:
- Tu aimes ça?
- Oui, mon amour, tu me rends fou, fit-il en la tenant gentiment par les cheveux.
Elle se mit à rire. Apparemment, elle adorait ça. Était-elle de nature dominée?
Apparemment oui.
Nikos mordilla légèrement ses oreilles et l'entendit gémir de plaisir. C'était à son
tour de lui faire plaisir, à présent. Il la recoucha sur le lit et enleva son soutien-
gorge d'un geste presque brutal, tant il était impatient de posséder enfin ce corps.
Qu'est-ce qu'elle était belle...
L'époux plongea sa main dans le seau de glacon et en prit quelques-uns qu'il
plaça sur sa poitrine, et les fit glisser sur sa peau douce. Il pouvait sentir le
tremblement de son corps sous ses doigts. Après quoi, il s'empara de ses tétons et
se mit à les torturer. Ils étaient gonflés à souhait, preuve marquant qu'elle était au
bord de l'excitation. Ses gémissement aussi le prouvaient. Alors il descendit au
coeur de son intimité et augmenta son supplice. Elle hurlait de plaisir, à présent.
- Nikos, je t'en prie, supplia Chantal. Viens maintenant, je ne peux plus tenir...
Alors, il enleva son pantalon d'un coup sec et libéra son membre durci.
Chantal écarquilla les yeux à sa vue.
Il se savait très gâté par la nature, mais il ne voulait l'effrayer.
- N'aie pas peur, mon amour. Ceci n'est qu'une autre partie de moi, tu
l'apprivoiseras très vite, tu verras. Tu veux toucher?
Elle hocha timidement la tête.
- Alors fais-le.
Elle se leva et le prit entre ses mains, sans savoir que c'était quelque chose qu'il
ne fallait pas. C'était comme si elle avait allumé une décharge électrique en lui.
Tout son corps s'enflamma sous l'effet de ses caresses. N'en pouvant plus, il
l'arrêta subitement. Il la recoucha, et prit possession de son corps.
Elle lâcha un petit cri.
Il se raidit aussitôt, et s'arrêta. Elle était vierge.
- Je t'ai fait mal, fit-il à la fois confus et extrêmement flatté.
Nikos était son premier, et restera son dernier, il ferait tout pour ça.
- Non mon amour, continue, fit-elle en le suppliant du regard.
Alors, allant à une lente cadence au début, il accéléra les coups de reins au fur et
à mesure, jusqu'à ce qu'ils atteignent l'orgasme et tombent de fatigue.
Au petit matin, Chantal ouvrit lentement les yeux.
Elle envoya ses mains de l'autre côté du lit. Il était vide. Était-elle en train de
rêver? Toutes ces choses s'étaient-elles vraiment passées?
Apparemment oui, vu que devant elle se tenait une table joliment dressée pour
deux.
Et voici Nikos qui sortit des toilettes, et vint à elle en se jetant sur le lit.
- Ma déesse a-t-elle bien dormi?
- Oh oui, divinement bien, et grâce à toi mon chéri, fit-elle en l'embrassant.
Nikos s'enflamma à nouveau.
-Mon amour, tu dois manger. Regarde, je nous ai fait à manger...
- C'est toi qui a fait tout ça? Fit-elle, émue.
- Oui, bien sûr, et avec amour, répondit-il fièrement.
- Oh, tu es un amour, tu sais, mais je n'ai pas très faim de nourriture, fit-elle
langoureusement.
- De quoi as-tu faim, alors? Rétorqua-t-il d'une façon sexy.
- De toi uniquement, rien que de toi.
Alors il se fit pas prier et l'enlaça à nouveau. Ils refirent l'amour, encore et
encore, jusqu'à l'épuisement.
Mais ça tombait bien, puisqu'ils étaient en lune de miel.
La magie de Noël a opéré, finalement. Qui a dit qu'on ne pouvait pas tomber
amoureux au premier regard?
Fin
Épilogue
Neuf mois plus tard, Chantal mit au monde deux magnifiques jumeaux, Marco et
Léo.
Quant à la mère de Nikos, elle n'est pas morte, car elle avait été mal
diagnostiquée. Elle était en pleine santé, et profitait pleinement de la seconde
chance que la vie lui avait donné. Oui, aux miracles, elle y croyait, à présent.
Aujourd'hui étant le baptême des jumeaux, Chantal avait fait appel à son amie
Sophie, qui sera la marraine des jumeaux. Elle en avait été flattée. Elle devait
être là d'une minute à l'autre. Chantal avait hâte de la revoir, vu que ça faisait une
éternité qu'elles ne s'étaient pas revues, puisqu'elle habitait la Grèce désormais.
Elle était tombée amoureuse de ce pays.
Quant à Nikos? Elle ne cessait de tomber un peu plus amoureuse de lui chaque
jour. Elle était très heureuse, et vivait comme dans un rêve.
Fin de l'épilogue
le tome 2 sous l'emprise d'un grec bientôt disponible:
Extrait 1:
À peine arrivée en Grèce que Sophie était déjà dans le premier taxi afin de se
rendre au lieu où devait se tenir le baptême des enfants pour lesquels elle avait
effectué le déplacement. Elle regarda sa montre et se rendit compte qu'elle était
en retard à cause des embouteillages. Si ça se trouve ils ont déjà commencé la
cérémonie pensa t-elle.
Effectivement c'était le cas lorsqu’elle arriva alors elle entra doucement et
rejoignit le reste de la famille. Chantal, la mère des enfants et son amie, l'ayant
vu, lui sourit elle en profita pour prendre l'un des jumeaux. Tiens le parrain n'est
donc pas là remarqua t'elle Elle en était plutôt soulagée ne sachant pas comment
elle aurait réagit dans le cas contraire.
L’assemblée avait le dos tourné. Le baptême des jumeaux avait déjà commencé
depuis 15 minutes et c'est pile à ce moment qu'il choisit de faire son apparition.
Vêtu d'un costume très soigné.
Intimidée Sophie baissa la tête. Il sembla ne pas l'avoir remarquée d'ailleurs il
salua tout le monde sauf elle. On aurait dit qu’elle était transparente à ses yeux.
Très bien! Pensa Sophie révoltée.
Après l'église toute la famille se retrouva chez Nikos et Chantal pour un apéritif.
Voulant se calmer Sophie sortît sur la terrasse pour fumer une cigarette, elle en
n'avait besoin car elle était beaucoup trop énervée, mais pour qui se prend t'il a
la fin? S’écria t-elle.
- Hey ça va fit Chantal en la rejoignant
- Oui ça va dît-elle en s'efforçant de lui sourire.
- Tu fumes? Depuis quand ? Demanda Chantal
- Oh depuis peu, ne t'inquiète pas, je ne suis pas à accro répondit Sophie
- Mais qu’est-ce qu’il t'arrive ? je ne te reconnait plus et je m'inquiète pour toi
Sophie rétorqua Chantal.
- Je n'ai rien ma puce, ne t'en fais c'est juste que tenta Sophie. Cependant elle
ne pût terminer sa phrase, interrompue par une personne qui était venu sur la
terrasse afin de répondre au téléphone, c'était Alexis.
Quand il eût fini sa conversation il s'approcha d'elles. Et comme si c'était la
première fois qu'il la remarquait il lança sèchement :
- Salut
Énervée Sophie ne répondit pas et continua à fumer sa cigarette d'un air absent.
- Sophie, eh oh Alexis vient de te saluer, tu l'as entendu ? Fit Chantal surprise,
ça se voyait qu'elle n'y comprenait rien.
- Oui je l'ai entendu et alors? Répliqua t'elle
- Alors pourquoi ne réponds tu pas? Rétorqua Chantal
- Parce que je n'en ai pas envie, je lui répondrai quand ça me plaira tout
comme il m'a salué quand ça lui a plut, sur- ce excuse moi mais je vais aller me
servir un truc à manger. Je n'ai encore rien avalé de la journée. Se défendit
Sophie.
- Je t'en prie vas-y. Fais toi plaisir fit Chantal de plus en plus intriguée.
- Bien à toute alors dit Sophie
Elle lui fît la bise, écrasa sa cigarette au sol devant Alexis et tourna les talons
d'un air hautain.
- Que lui as tu fait ? Demanda alors Chantal à Alexis.
- Moi ?questionna t'il d'un air innocent.
- Oui toi Alexis répliqua Chantal durement.
- Eh bien ! rien
- Alors pourquoi se comporte t'elle comme ça avec toi?
- Je l'ignore crois moi, je n'y suis pour rien.
- si tu le dit dans ce cas si y'a une chose dont je suis sûr c'est qu'elle semble
te détester.
- Dans ce cas c'est réciproque répliqua t'il avec un sourire sadique. On rejoint
les autres?
- Après toi je t'en prie.
- Avec plaisir !
De retour parmis les autres.
Alexis ne paraissait pas troublé par son attitude. D’ailleurs il l'ignora carrément.
Tantôt pianotant sur son téléphone tantôt discutant avec Nikos ou le reste de sa
famille. Quant à Sophie elle enchainait coupe de champagne sur coupe de
champagne .
elle semblait ivre et commençait à déjanter un peu. Déjà qu'elle était fofolle de
nature, ce n'était pas gagné.
elle se mit au milieu de la pièce sur une chaise et commença à danser sous le
regard des gens. Ces derniers semblaient adorer puisqu'ils l'applaudissaient.
Alexis ne trouvant pas cette situation divertissante
décida de quitter les lieux.
Il prit congé de tout le monde et se dirigea vers la sortie. Mais au moment de
passer près d'elle.
L'inévitable se produisit.
Elle lui vomit dessus.
Tout le Monde retint alors son souffle. Sophie écarquilla les yeux de terreur
et perdu connaissance en quelques secondes dans ses bras.
- Il ne manquait plus que ça jura Alexis entre ses dents, extrêmement dégoûté.
Comme si cela ne suffisait , vu qu' ils séjournaient dans le même hôtel, il fut
obligé
de l'emmener avec lui.
Quel galère pensa t'il tout le long du trajet de la villa à l'hôtel qui était situé à
quelques mètres .

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