Cours ROUTE CTE TOPO LABO - Evacuation Des Eaux
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ENGT
CTE TOPO-LABO
ROUTE 03
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SOMMAIRE
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Le drainage et l’évacuation des eaux
I- GÉNÉRALITÉS
L’eau est présente en plus ou moins grande quantité dans l’environnement de la route, que ce soit dans les
talus de déblai ou de remblai, à l’intérieur même de la chaussée ou dans les sols sous-jacents ou contigus des
accotements.
Une chaussée bien drainée a un meilleur comportement mécanique sur un sol support dont la portance est
également améliorée. La chaussée et la plate-forme étant à une teneur en eau plus faible tout au long des
cycles climatiques, il en résulte une augmentation sensible de la durée de vie de la chaussée, un plus grand
espacement des séquences d’entretien et une protection efficace contre les effets destructeurs des
phénomènes de gel-dégel.
Définition du drainage
Le drainage routier correspond à la collecte, à l’évacuation des eaux présentes dans le sol support et dans les
chaussées. Il constitue l’un des trois volets du domaine de l’assainissement routier avec la collecte et
l’évacuation des eaux de surface (assainissement superficiel) et le rétablissement des écoulements naturels.
Le drainage participe de façon essentielle au bon comportement mécanique de la chaussée et contribue ainsi
largement à la pérennité des ouvrages routiers. Les eaux internes à drainer proviennent :
des infiltrations au travers de la chaussée, vers les interfaces couches de chaussée/sol support ;
des infiltrations depuis les accotements, vers les interfaces couches de chaussée et chaussée/sol
support, alimentées par la plate-forme ;
des venues d’eau issues de l’environnement latéral, vers les interfaces chaussée/sol et le sol
support, et qui ont pour origines les bassins versants, les déblais et les émergences de nappe
phréatique.
Même si les réseaux de drainage et d’assainissement rejoignent souvent des exutoires communs, il est
indispensable de les différencier car ils remplissent des fonctions distinctes : en particulier, le réseau de
drainage qui véhicule une eau dite « propre » (non souillée) ne doit en aucun cas être perturbé par les eaux
de ruissellement, souvent polluées (boues, huiles, végétation, etc.) et de débit plus conséquent (pour éviter
une mise en charge).
En règle générale, il y a tout intérêt à ne pas mélanger les eaux de drainage, évacuées en priorité vers le
milieu naturel, avec les eaux de ruissellement routier afin d’optimiser le dimensionnement des ouvrages.
Dans certains cas (ex : dans le sud de la France) l’apport d’eau de drainage dans les bassins de traitement des
eaux pluviales permet d’améliorer leur efficacité (meilleure oxygénation des eaux et maintien du volume
mort…).
En déblai :
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En remblai :
Les eaux drainées par l’ouvrage de collecte seront évacuées en pied de remblai de descentes d’eau en
fonction de la pente longitudinale (plus la pente est faible, plus la distance entre descentes doit être faible) et
au minimum dans les points bas.
En profil mixte :
Les eaux collectées en déblai seront ramenées vers le fossé de pied de remblai par des traversées sous
chaussées et renvoyées sur les talus par des descentes d’eau comme dans le cas des remblais.
En phase terrassement, les difficultés (évolution des machines, compactage, stabilité des plates-formes et des
talus) sont le plus souvent liées à un excès d’eau. Il est donc bien évident que l’on a tout intérêt à réaliser
cette phase en période sèche.
Le drainage dans cette phase peut, en partie, remédier aux difficultés rencontrés mais, lorsque ce besoin de
drainage apparaît en phase de travaux et qu’il n’a pas été prévu au niveau du projet, il est souvent trop tard
pour agir avec efficacité : les actions d’amélioration se répercuteront au niveau des coûts et des délais.
Pour ces raisons, il est nécessaire de définir avec précision dès la conception du projet des hypothèses de
drainage.
Pendant cette phase de travaux, les objectifs poursuivis avec les techniques de drainage sont les suivants :
La portance varie suivant la teneur en eau, surtout pour les sols fins difficilement drainés.
Différentes solutions peuvent être proposées en fonction de la nature des sols, de la position de la nappe et
des conditions météorologiques :
Le drainage par fossés ou tranchées latérales pour les sols drainants ; l’efficacité de ce dispositif sera
fonction également de l’état de surface, d’où l’importance du réglage de surface (pente en travers).
Suffisamment dimensionnée, cette piste pourra être réutilisée dans la couche de forme ;
Souvent réalisé en matériaux graveleux drainants (piège à eau), la piste devra être conçue pour permettre
une évacuation rapide des eaux infiltrées (profil en toit accentué et fossés latéraux, voire tuyaux drainants à
la base) ;
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Amélioration de l’état hydrique des sols à réutiliser
L’amélioration n’est possible qu’au sein de matériaux aptes au drainage et à condition que la durée du
drainage précédant l’extraction du matériau soit suffisante, ce qui impose la mise en place du système de
drainage bien avant les terrassements proprement dits.
Il ne faut cependant pas attendre de miracle : Dans la plupart des sols fins, les délais sont trop importants, la
succion trop élevée ce qui ne permet pas d’obtenir un abaissement suffisant de la teneur en eau pour une
réutilisation en l’état (même si le drainage apporte une réelle amélioration).
Les dispositifs les plus couramment adoptés pour améliorer l’état hydrique de matériaux de déblai, des sols
supports de remblai et des sols servant pour une piste de chantier sont :
* le phénomène de boulance s’observe dans certains sols, lorsque la pression de l’eau généralement
ascendante est susceptible de liquéfier ce sol en mettant les grains en suspension dans l’eau. Les sables
mouvants sont une manifestation de ce phénomène.
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Interception des venues d’eau en déblai
C’est le cas traditionnel où « la ligne rouge » intercepte la « ligne bleue », c’est-à-dire lorsque les
terrassements descendent sous le niveau de la nappe phréatique. Les conditions de terrassements pourront
être en partie améliorées si :
Dans tous les cas de ce type, une étude hydrogéologique particulière s’impose. Elle précisera en particuliers
les débits, les conditions de stabilité des talus et proposera des parades (rabattement de nappe, masque
drainant, etc.)
Les solutions sont les mêmes que dans le cas précédent (fossés tranchées, puis etc.) La différence essentielle
réside dans la stabilisation des talus : si les solutions précédentes permettent de couper les venues d’eau,
elles ne garantissent pas nécessairement la stabilité des talus (en particulier pour les fossés).
Pour assurer cette stabilité, on aura recours aux tranchées drainantes, aux fossés latéraux, à la mise en place
de dispositifs tels que les masques et éperons drainants.
Dans les cas les plus courants d’arrivées d’eau ponctuelles (sources, zone faillée), la solution la plus
fréquente est l’éperon drainant. L’eau est évacuée vers un collecteur drainant en pied de talus relié à un
exutoire.
Le drainage, superficiel ou profond, est une des techniques les plus efficaces et les plus employées pour
stabiliser les versants naturels instables.
Chaussée
Une structure de chaussée peut voir ses caractéristiques mécaniques et ses performances diminuer très
nettement dans le temps en présence d’eau, souvent à l’origine de pathologies généralement irréversibles :
apparitions de flaches, affaissements de rives, faïençage, remontées de boues, battement de dalle.
C’est pour cela que l’on recherchera également à drainer le corps de la chaussée.
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III- OUVRAGES ET DISPOSITIFS DE DRAINAGE
Fossés profonds ;
Tranchées drainantes ;
Saignées drainantes (et épis drainants) ;
Ecrans drainants de rives de chaussée (EDRC) ;
Couches drainantes ;
Puits (drainage vertical).
Fossés profonds
Ce type de fossé, de profondeur supérieure à 50 cm, remplit essentiellement deux fonctions, il recueille les
eaux de ruissellement et permet le rabattement de la nappe sous certaines conditions.
Il est très utilisé en phase provisoire, pendant les terrassements. Dans ce dernier cas, il peut parfois faciliter
les opérations en diminuant les teneurs en eau des sols à extraire (réutilisation plus aisée et traficabilité
améliorée).
La sensibilité du milieu récepteur pourra parfois interdire ou limiter l’utilisation de cette technique où les
eaux de ruissellement et de drainage interne sont mêlées.
Pour le réseau routier national et compte tenu des contraintes de sécurité routière, il n’est pratiquement plus
possible d’utiliser le fossé profond en tant qu’ouvrage de drainage définitif des eaux internes de la chaussée.
En ouvrage de drainage provisoire de phase terrassement, le fossé profond représente souvent la solution la
moins onéreuse et la plus simple à réaliser
Le fossé doit descendre d’au moins 1 mètre sous l’arase prévisionnelle des terrassements pour drainer
également la PST.
Tranchées drainantes
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Saignées drainantes et épis drainants
La saignée drainante est à mettre en place sous l’accotement dans des zones d’accumulation d’eau (point
bas). Elle sert à évacuer les eaux qui percolent au travers de la chaussée. Elle doit toujours être associée à
une couche drainante dont elle est l’exutoire vers un fossé ou une tranchée drainante.
L’épi est une variante de la saignée implanté transversalement sous la plate forme.
L’objectif principal est d’amélioré l’état hydrique des matériaux du corps de chaussée et du sol support, sur
une épaisseur qui est fonction du type de chaussée, d’évacuer les eaux ayant pénétrée dans la chaussée et de
limiter les venues d’eau en provenance des accotements. Si le but habituel est d’améliorer la portance
générale de la chaussée, l’utilisation de l’EDRC peut être recommandée pour obtenir une meilleure
protection contre le gel-dégel. Il est constitué d’un géotextile enveloppant un drain.
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Couches drainantes
La couche drainante est constituée d’un matériau granulaire très perméable pour intercepter un courant d’eau
ascendant ou descendant.
On la trouvera ainsi intercalée entre chaussée et sol support. Elle récupère les éventuelles venues d’eau au
travers de la chaussée et surtout les arrivées d’eau en provenance du sol support.
Constituées de matériaux drainant granulaires, les couches drainantes sont mises en place par engins de
terrassement classiques à lame.
L’épaisseur est fonction des débits à collecter (des drains peuvent y être insérés en cas de débits importants)
mais surtout du rôle transitoire que joue cette couche lors de la phase de terrassement (piste) ou de son
intégration dans la couche de forme qu’elle peut remplacer partiellement ou totalement.
La mise en œuvre d’un géotextile à la base est nécessaire si le pourcentage de fines est > 5%.
Les puits assurent ponctuellement l’évacuation des eaux par relèvement à l’aide d’une pompe immergée
(pompe de relevage) vers un exutoire en surface. Compte tenu des problèmes de mise en œuvre et de cout,
leur utilisation doit rester exceptionnelle.
Dans les ouvrages de drainage, les géotextiles et produits apparentés permettent le remplacement des
systèmes drainants granulaires parfois complexes, difficiles à dimensionner et coûteux à mettre en œuvre. Ils
seront la plupart du temps constitués par une ou plusieurs nappes de fines fibres synthétiques enchevêtrées
tissées ou non tissées (thermoliées ou aiguilletées)
La fonction de filtration s’oppose à l’entraînement des particules de sol qui pourraient migrer sous l’action
de forces hydrodynamiques, tout en permettant la libre circulation de l’eau au travers du filtre. Dans le cas
du géotextile, il y a fréquemment réorganisation du sol et formation d’une couche filtrante au contact sol-
géotextile. Cette fonction est à privilégier lorsque le géotextile est en contact avec le sol et enveloppe le
drain ou le matériau drainant.
A ces caractéristiques fonctionnelles il faut ajouter des caractéristiques mécaniques et de durabilité minimale
pour éviter l’endommagement du géotextile lors de la mise en œuvre et au cours de la vie de l’ouvrage.
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V- DRAINS OU TUYAUX DRAINANTS
Ils peuvent se présenter sous diverses formes (rond ou de forme « tunnel », ovoïde ou à fond plat) et diverses
matières (la terre cuite, actuellement abandonnée, le grès, le béton poreux ou fibreux et surtout les matières
synthétiques, polyéthylène et PVC pour l’essentiel).
La collecte des eaux sur la périphérie s’effectue soit par pores diffus (béton poreux) soit par des fentes ou
des perforations de dimensions variables (bétons de fibre et matières de synthèse). Ces orifices peuvent être
répartis sur toute la périphérie ou localisés dans la partie haute seulement (drains à « cunettes »).
La pente est un facteur très important, plus la pente des drains est faible, plus le diamètre du drain doit être
surdimensionné pour tenir compte de zones de rétention et de sédimentation dans le réseau de drainage. A
l’inverse, les pentes trop fortes peuvent générer des phénomènes d’érosion et de cavitation entre le sol et le
drain ;
Pour les pentes trop fortes, il est préférable de diminuer les pentes par des chutes aux regards.
Un drain mal nivelé (ou insuffisamment entretenu) présente des zones de rétention d’eau ayant l’effet
inverse du drainage : mieux ne pas drainer que mal drainer.
V- EXUTOIRES
Il s’agit du point de rejet des eaux hors de l’emprise et plus généralement tout ce qui permet d’évacuer l’eau
collecté (fossé, canalisation…). Il est généralement matérialisé par un regard de visite qui met en relation le
réseau de drainage et le réseau d’assainissement de la plate forme routière.
Pour des raisons de sécurité, et celle quelle que soit la capacité d’évacuation longitudinale des dispositifs,
on a tout intérêt à ne pas trop espacer les exutoires. Leur position peut être jumelée avec celle des regards de
visite. Dans la mesure du possible, la distance entre un point du haut drain et l’exutoire immédiatement
situé en aval ou entre deux exutoires situés sur un même écoulement ne doit pas dépasser 500 m. Si la
configuration du terrain s’y oppose, on a recours à la mise en place d’un collecteur spécifique.
Le rejet des eaux est généralement effectué dans un fossé ; s’il est situé le long d’une voie ouverte à la
circulation, il devra comporter une tête de sécurité. Dans tous les cas, la sortie du drain doit être matérialisée
par une tête d’exutoire bétonnée comportant une grille anti- rongeurs. La tête de drain être implantée en
surélévation dans le talus du fossé afin qu’elle ne constitue pas une gêne pour le fauchage.
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VI- DRAINAGE DES EAUX SOUTERRAINES
Les eaux souterraines comprennent, d’une part, celles d’infiltration, d’autre part, celles provenant de la
nappe phréatique.
La pénétration des eaux d’infiltration dans le corps d’une chaussée revêtue et dans son sol support peut
cependant s’effectuer au travers des accotements,
Soit par infiltration directe des eaux de ruissellement dans les zones non revêtues des dits
accotements ;
Soit latéralement, en provenance de fossés mal dégagés ou de zones de stockage non étanchées,
ce contre quoi on protégera le corps de chaussée
Ou bien en agissant à l’origine ;
Ou bien en disposant des drains de fondation parallèlement aux bords de la chaussée à protéger.
Lorsque cela est possible, il est intéressant d’utiliser deux matériaux filtrants, de granulométries différentes,
le plus grossier étant disposé autour du drain. Il est en effet alors possible de mettre en place des drains à
plus grandes ouvertures sans risques de colmatage et d’augmenter ainsi la perméabilité.
Ces tranchées drainantes peuvent aussi être réalisées par pose d’un écran drainant composé d’un géotextile
entouré d’un matériau filtrant.
Le réseau de drainage profond sera conçu pour recueillir uniquement les eaux souterraines et ne servira pas à
l’évacuation des eaux de ruissellement.
Généralités
Ces traversées sont assurées, sous la chaussée, au moyen de petits ouvrages tels que passages busés et dalots.
Suivant le débit à évacuer, les passages busés comprennent une ou plusieurs files de buses inclinées de
l'amont vers l'aval. Les buses sont des tuyaux en bétons ou métalliques (buses ARMCO).
Lorsque la hauteur du remblai devant recouvrir les buses est insuffisante, il est préférable de construire un
dalot.
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Les buses en béton
Les tuyaux sont caractérisés par leur diamètre intérieur. Ils sont fabriqués industriellement et le béton utilisé
présente des caractéristiques élevées.
a- L'utilisation
b- La résistance à l'écrasement
c- Leur nature :
Les buses métalliques sont fabriquées à partir de tôles d'acier qui subissent successivement les opérations
d'ondulation, de perçage, de cintrage, de galvanisation.
Le mode de travail des buses métalliques résulte du fait que ce sont des systèmes flexibles. Elles peuvent
subir, après montage, des déformations longitudinales et transversales qui permettent à l'ensemble "buse-
remblai" de réaliser son équilibre dans les meilleures conditions pour que la buse supporte le poids des terres
et des surcharges mobiles.
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d- Les avantages d’emploi des buses métalliques
souplesse dans des conditions de travail permettant l'utilisation sur des terrains de qualité
médiocre ;
diversité des formes réalisables, notamment formes surbaissées ;
légèreté, donc facilité de transport et d'approvisionnement dans des endroits d'accès difficile ;
facilité de montage ;
possibilité de réemploi.
e- Les inconvénients
le mode d'assemblage fait que les buses métalliques ne sont pas étanches, bien que l'étanchéité
puisse être améliorée par différents procédés (bandes plastiques),
les buses métalliques peuvent être attaquées par la corrosion (cas des terrains acides),
elles risquent de souffrir de la présence d'éléments de grandes dimensions dans le site (cas des
sites montagneux).
Les dalots
Les dalots comportement un radier, deux murs latéraux en béton et une couverture par une dalle en
béton armé ou par des plaques métalliques.
Des murs de tête sont construits en amont pour contenir les terres du remblai et éviter le risque d'obturer les
orifices. Si une buse a pour rôle de déverser les eaux du fossé amont à l'aval de la route, il est nécessaire de
placer à sa tête (amont) un puisard où se déposeront les alluvions. Il faudra entretenir régulièrement buses et
puisards en les curant.
Ces murs de tête peuvent être construits en béton armé, en maçonnerie, en gabions, en rondins.
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