Athérome

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Athérome : anatomie pathologique, épidémiologie et facteurs de risque,

prévention.

Professeur François SCHIELE


Mise à jour du 10/2008

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INTRODUCTION
ANATOMIE PATHOLOGIQUE
PHYSIOPATHOLOGIE
EPIDEMIOLOGIE DE L'ATHEROSCLEROSE
LES FACTEURS DE RISQUE
PREVENTION
ELEMENTS A RETENIR

Documentation multimédia
Le centre nécrotique
La plaque est constituée de deux parties
La rupture de plaque entraîne une thrombose par
aggrégation plaquettaire et activation de la coagulation
Les conséquences de l'inflammation
Le remodelage artériel
Figure 4(sans légende)
La rupture de plaque
Le core lipidique
Fréquence de décès de cause cardiovasculaire (liés à
l'athérome) en fonction de l'âge et du sexe
La cellule spumeuse
Différences géographiques de l'incidence des maladies
coronaires
Hémorragie intra plaque.
La première étape du processus inflammatoire de
l'athérosclérose
Fréquence de décès de cause cardiovasculaire
La strie lipidique
Vieillissement artériel et différentes étapes de progression
de l'athéromes
Athérosclérose données générales (PDF avec
commentaires audio)
Ulcération de la plaque
Les cellules spumeuses forment un centre nécrotique
recouvert par la chape fibreuse
INTRODUCTION

L'athérome est défini par l'Organisation Mondiale de la Santé comme une "association de
remaniement de l'intima des artères de gros et moyen calibre consistant en une accumulation
focale de lipides, glucides complexes, de sang et de dépôts calcaire, avec remaniements de la
média". (Les termes "athérome" et "athérosclérose" sont synonymes).
Le développement de l'athérome se fait de façon chronique, débute dès l'enfance et progresse
de façon silencieuse (plaque athéromateuse stable). Il est marqué par des poussées évolutives
(plaque athéromateuse compliquée) qui correspondent aux tableaux cliniques des maladies
cardiovasculaires (syndromes coronariens aigus, ischémie aiguë des membres inférieurs ou
accident vasculaire cérébral) et qui font toute la gravité de cette affection.
Par ces poussées évolutives, l'athérome représente la principale cause de morbidité et de
mortalité des pays industrialisés.
Le mécanisme de développement de l'athérosclérose et de ses complications reste
incomplètement connu, mais les études de population ont permis de mettre en évidence des
facteurs de risque dont la prise en charge permet de réduire l'incidence de la maladie.

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ANATOMIE PATHOLOGIQUE

1 - Structure normale de l'artère :

1.1 - L'intima est faite de cellules endothéliales reposant sur une zone sous-endothéliale
pauvre en cellules, de structure lâche.

1.2 - La média est la tunique moyenne, la plus épaisse. Elle est limitée de part et d'autre par
les membranes limitantes élastiques interne et externe, elle est composée de cellules
musculaires lisses et d'un réseau de collagène, élastine, et de mucopolysaccharides. Suivant la
prédominance de fibres élastiques ou de cellules musculaires on distingue les artères
élastiques, gros vaisseaux proximaux, opposées aux artères musculaires, les petites artères
périphériques particulièrement douées de vasomotricité.

1.3 - L'adventice est la tunique externe formée de tissu conjonctif peu organisé.

2 - Fonctions de la paroi artérielle.

La paroi artérielle n'est pas qu'un simple conduit, mais possède des propriétés de
synthèse, des propriétés mécaniques et comporte des récepteurs à des substances
chimiques.

2.1 - Les fonctions de l'endothélium

2.1.1 - Les cellules endothéliales ont des fonctions de transport actif et passif de nombre de
constituants sanguins parmi lesquels les lipoprotéines.

2.1.2 -Les cellules endothéliales peuvent élaborer des produits ayant une action sur les
éléments figurés du sang et sur la paroi vasculaire elle-même, en particulier sur la média.
prostacycline qui inhibe les fonctions plaquettaires et qui est vasodilatatrice,
activateur tissulaire du plasminogène,
substances vasodilatatrices agissant sur les fibres musculaires lisses de la média (EDRF,
prostacycline (PGI2)),
substances vasoconstrictrices : endothéline,
l'endothélium constitue ainsi la plus volumineuse glande paracrine de l'organisme.

2.1.3 - L'endothélium est sensible à des stimulis :


par l'intermédiaire de récepteurs membranaires (muscariniques, alpha 2 adrénergiques,
vasopressine, sérotonine....),
messagers physiques : l'augmentation du flux (étirement) entraîne une vasodilatation,
médiateurs locaux : vasodilatation régulée par la thrombine, l'ADP, la sérotonine, les
catécholamines, le PAF,
conditions métaboliques : l'anoxie potentialise la vasoconstriction.

2.2 - Les fonctions des cellules musculaires lisses.

2.2.1 - Les cellules musculaires lisses ont une fonction contractile qui assure la vasomotricité
et le tonus artériel. La vasomotricité est régulée par les messagers agissant sur l'endothélium
qui transmet l'ordre aux cellules musculaires lisses par l'intermédiaire d'un second messager.

2.2.2 - En outre, les cellules musculaires lisses assurent des fonctions métaboliques en
particulier la sécrétion de matrice extra-cellulaire de la média et le catabolisme des
lipoprotéines LDL.

3 - Le vieillissement artériel

Physiologiquement, au cours du vieillissement, la paroi artérielle s'épaissit, les fonctions


endothéliales et les cellules musculaires lisses se modifient avec pour conséquence une
augmentation de la rigidité artérielle, une perte de compliance et de vasomotricité .

3.1 - Altérations des fonctions endothéliales.

Avec l'âge, les cellules endothéliales peuvent subir une destruction au moins focale qui
diminue la fonction endothéliale : la perméabilité de l'intima au flux de constituants sanguins
se trouve augmentée (lipoprotéines, cellules mononuclées).

3.2 - Les cellules musculaires lisses perdent leur phénotype contractile et adoptent le
phénotype sécrétoire ce qui conduit à la synthèse de collagène et à la fibrose progressive de la
paroi artérielle.

4 - Les différentes lésions d'athérome.

Les lésions d'athérome évoluent selon plusieurs stades : la strie lipidique est une phase
précoce et réversible, la plaque athéromateuse simple puis la plaque compliquée qui explique
l'expression clinique de la maladie.

4.1 - La strie lipidique. C'est le premier stade de l'athérome. Les stries lipidiques apparaissent
très tôt dans la vie (dès l'enfance). C'est une structure réversible mais qui peut évoluer vers la
plaque d'athérome. La strie lipidique est constituée de l'accumulation, dans l'intima, de
cellules spumeuses. La cellule spumeuse est un macrophage ou une cellule musculaire lisse
ayant migré dans l'intima et chargée d'esters de cholestérol (LDL oxydées) . L'accumulation
de cellules spumeuses réalise la strie lipidique, visible au niveau de l'endothélium comme une
protrusion linéaire de l'endothélium, de couleur jaune . Elles sont plus fréquemment
retrouvées au niveau des bifurcations artérielles.

4.2 - La plaque athéromateuse simple

4.2.1 - La plaque athéromateuse simple est un nodule fibrino-lipidique situé dans l'intima.
C'est une évolution de la strie lipidique . Elle est constituée de deux parties : le centre
lipidique (aussi appelé core lipidique) et la chape fibreuse, riche en fibres collagène, cellules
musculaires lisses et matrice extracellulaire . La chape fibreuse sépare le core lipidique du
reste de l'intima. Le core lipidique contient des lipides, des macrophages, des lymphocytes T
et des cellules musculaires lisses. Les cellules spumeuses sont localisées dans la couche
profonde de la chape fibreuse et dans le core lipidique . La chape fibreuse est formée de
cellules musculaires lisses, de matrice extracellulaire et de fibres de collagène. La média de
l'artère est normale à ce stade, mais il existe une destruction de la membrane élastique interne.

4.2.2 - Remodelage artériel : le volume de la plaque athéromateuse peut parfois être très
important. Lors de l'augmentation du volume de la plaque, il se produit le plus souvent un "
remodelage " de l'artère qui correspond à une augmentation du diamètre de l'artère, permettant
de préserver son calibre. C'est un mécanisme d'adaptation de l'artère qui retarde la survenue
des sténoses .

4.2.3 - La plaque d'athérome entraîne progressivement une réduction du calibre de la lumière


artérielle, malgré le phénomène de remodelage. Cette obstruction à l'écoulement du sang peut
être la cause de symptômes comme l'angor d'effort ou la claudication intermittente des
membres inférieurs.

4.3 - La plaque compliquée.

La transformation d'une plaque simple en plaque compliquée est le résultat de phénomènes


inflammatoires locaux responsables, par l'intermédiaire d'une thrombose, des manifestations
cliniques aiguës de l'athérome. On distingue trois types de complications :

4.3.1 - Ulcération de la plaque : correspond à l'érosion du tissu endothélial au niveau de la


plaque et entraîne l'adhésion plaquettaire et l'initiation d'une thrombose pariétale. Cette
thrombose peut être complète ou non. L'évolution se fait vers l'incorporation du thrombus
dans la paroi du vaisseau, augmentant ainsi le volume de la plaque et son caractère sténosant.

4.3.2 - Rupture ou fissure de la plaque : principale cause de thrombose aiguë, la rupture de


plaque est le résultat de phénomènes mécaniques (augmentation de la tension lors de
l'augmentation du volume de la plaque et amincissement de la chape fibreuse) et chimique
(production de métallo protéases et enzymes protéolytiques). La rupture de plaque met des
substances thrombogènes en contact avec le sang. Cette thrombose peut être complète ou
non et peut être à l'origine d'emboles cruoriques dans l'aval du vaisseau .

4.3.3 -Hémorragie intra plaque : la plaque athéromateuse possède une vascularisation


propre. Une hémorragie intra plaque est possible dans le core lipidique, entraînant ainsi une
brutale augmentation du volume de la plaque, possiblement accompagnée d'occlusion de
l'artère, de dissection ou d'emboles cruoriques et athéromateux.

5 - Distribution des lésions

5.1 - L'athérosclérose se développe particulièrement au niveau des zones de contrainte


mécanique, c'est à dire les branches de division, les bifurcations, les courbures artérielles.
Elle se développe également particulièrement au niveau des artères soumises à contrainte
mécanique externe, comme les artères coronaires épicardiques soumises aux mouvements de
la systole ventriculaire.

5.2 - Localisation : par ordre de fréquence décroissante, l'athérome se développe plus souvent
au niveau
- de l'aorte abdominale,
- des artères coronaires,
- des artères des membres inférieurs,
- de l'aorte thoracique descendante,
- des artères cervicales à destinée encéphalique, carotide, sous-clavière et vertébrale.

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PHYSIOPATHOLOGIE

Parmi les possibles mécanismes physiopathologiques expliquant la formation de l'athérome et


ses complications, on retient essentiellement le rôle du LDL-cholestérol, l'action possible
d'agents infectieux et les phénomènes inflammatoires. La dysfonction de l'endothélium est la
première étape, suivie de la formation d'une plaque simple qui peut se compliquer de
phénomènes de thrombose sous l'influence de différents facteurs.

1 - Dysfonction de l'endothélium

1.1 - Les phénomènes initiaux de l'athérosclérose dépendent d'anomalies de l'endothélium.


Celui-ci devient anormalement perméable aux éléments figurés du sang monocytes et
macrophages. Physiologiquement, les LDL pénètrent dans la paroi artérielle, sont captés par
les monocytes et macrophages résidant dans la paroi artérielle ainsi que par les cellules
musculaires lisses et subissent un catabolisme au terme duquel ils sont dégradés et évacués en
particulier par l'intermédiaire du HDL cholestérol.

1.2 - Les cellules endothéliales peuvent modifier les LDL lors de leur passage trans-
endothélial et de produire des LDL oxydés. Les LDL oxydés sont cytotoxiques pour
l'endothélium et de plus stimulent l'agrégation plaquettaire, d'où libération de substances
vaso-actives (thromboxane A2), procoagulantes (facteur plaquettaire 4, ß-thromboglobuline),
et de PDGF, facteur de croissance entraînant la multiplication des cellules musculaires lisses.

2 - Constitution des lésions athéromateuses

2.1 - Les LDL oxydés sont captés par les macrophages monocytes et cellules musculaires
lisses par une voie métabolique dite " voie SCAVENGER " ne possédant pas de rétro-
contrôle. Il s'ensuit une charge excessive en lipides des monocytes, macrophages et cellules
musculaires lisses qui se transforment ainsi en cellules spumeuses, premier stade de la
formation de la plaque.

2.2 - Les cellules musculaires lisses migrent de la média vers l'intima et se multiplient,
perdent leur phénotype contractile pour acquérir des capacités sécrétoires. Elles sécrètent du
collagène et la matrice extracellulaire et participent ainsi à la formation de la chape fibreuse
de la plaque.

2.3 - Ces phénomènes dépendent de médiateurs chimiques tels que le PDGF (platelet derived
grow factor), le b-FGF (basic fibroblast grow factor) ou l'interleukine 1. Ces médiateurs sont
produits par les cellules endothéliales, les macrophages ou les cellules musculaires lisses. La
plaque athéromateuse fibrino-lipidique évolue ainsi et devient une structure irréversible qui
s'accroît progressivement.

3 - Complications de la plaque athéromateuse

Les plaques d'athéromes peuvent rester silencieuses plusieurs mois ou années ou se


compliquer brutalement d'une thrombose qui révèle la maladie. L'évolution vers la
complication (rupture, érosion, hémorragie) ne dépend pas seulement du volume de la plaque
mais de trois facteurs : la taille du noyau lipidique de la laque, le degré d'inflammation locale
(qui peut dégrader la chape fibreuse) et les modifications de la matrice extracellulaire.

4 - Théories physiopathologiques

4.1 -Plusieurs théories physiopathologiques ont été avancées : métabolique (rôle du LDL-
cholestérol), infectieuse (agents infectieux comme le cytomégalovirus ou Chlamydia
pneumoniae) et enfin, plus récemment, inflammatoire.

4.2 - La théorie inflammatoire est la plus satisfaisante et représente un canevas pathogénique


unificateur des théories métaboliques et infectieuses. La première étape de ce processus
inflammatoire est la dysfonction endothéliale dont les facteurs sont l'augmentation des LDL
oxydées, le diabète, la présence de radicaux libres (induits par le tabagisme) ou des facteurs
infectieux (infection par Chlamydia pneumoniae ou cytomégalovirus). Les conséquences de
cette inflammation sont l'accumulation de lymphocytes T et macrophages dans la paroi
artérielle, la formation de cellules spumeuses, des modifications de la perméabilité
endothéliale et des modifications de l'adhésivité plaquettaire . A un stade plus avancé, les
cellules spumeuses forment un core lipidique recouvert par la chape fibreuse, riche en cellules
musculaires lisses . Le core lipidique se transforme en centre nécrotique, conséquence de
l'accumulation de lipides, macrophages, de l'activité protéolytique et de l'apoptose (mort
cellulaire programmée). Le centre nécrotique est susceptible de transformer la plaque simple
en plaque instable . La rupture de la plaque est également un phénomène directement lié à
l'état inflammatoire, réalisant un risque de thrombose, soit in situ (pouvant oblitérer l'artère
comme dans l'infarctus transmural), soit non oblitérant mais responsable d'emboles
plaquettaires dans l'aval du vaisseau avec foyers de micro infarctus .

5 - Eléments de la stabilité des plaques

La connaissance des éléments qui déterminent l'instabilité de la plaque (capacité de la plaque


d'athérome à se compliquer ou non) a un énorme intérêt clinique. La stabilité de la plaque
dépend de facteurs intrinsèques et extrinsèques.
5.1 - Facteurs intrinsèques :

La composition de la plaque est un élément déterminant ; le contenu en lipides, en


macrophages, en cellules musculaires lisses et en collagène. La présence d'un core lipidique
important diminue la résistance physique de la plaque. Inversement une chape fibreuse
épaisse, formée de cellules musculaire et de collagène est un élément stabilisant.

5.2 - Facteurs extrinsèques :

L'inflammation à un rôle majeur dans la déstabilisation de la plaque. Elle influence le


développement et les complications de la plaque par des effets sur la matrice extra cellulaire
et par la mort cellulaire par apoptose (mort cellulaire " programmée "). La stimulation des
protéoglycanes par l'inflammation favorise l'accumulation des lipides dans l'intima. Les
cytokines pro-inflammatoires induisent la production de métallo protéases matricielles
(MMP) qui sont capables de dégrader les constituants de la matrice. Donc, dans une plaque
inflammatoire, existent une grande accumulation de lipides et une production de MMP
capable de fragiliser la plaque et d'entraîner sa rupture. Enfin, les cytokines pro
inflammatoires ont deux autres effets thrombogènes : la diminution de l'activité fibrinolytique
des cellules endothéliales et l'induction de mort cellulaire par apoptose, responsable de la
formation de l'activation facteur tissulaire.

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EPIDEMIOLOGIE DE L'ATHEROSCLEROSE

L'ÉPIDÉMIOLOGIE DE L'ATHÉROSCLÉROSE DOIT ÊTRE DISTINGUÉE DE CELLE


DE SES COMPLICATIONS CAR ELLE RESTE TRÈS LONGTEMPS
ASYMPTOMATIQUE ET DE NOMBREUSES LÉSIONS ATHÉROMATEUSES N'ONT
AUCUNE TRADUCTION CLINIQUE.

1 - Epidémiologie des lésions anatomiques

Les stries lipidiques, premier stade de l'athérosclérose apparaissent dans l'enfance. Dès l'âge
de 15 ans il existe des cellules spumeuses au niveau aortique et coronaire chez 50% des
hommes, 8 à 10% ayant déjà constitué des lésions d'athérome. A 30 ans, 1/3 des hommes a
des lésions d'athérome au niveau coronaire.

2 - Epidémiologie clinique

La maladie athéromateuse représente la première cause de mortalité des pays industrialisés :


500 000 morts aux USA en 1995, 40% de la mortalité en Europe.

2.1 - Coronaire. Des études de suivi de population ont permis de mesurer l'incidence de la
maladie coronaire : étude parisienne = 9.7% de mortalité entre 40 et 60 ans ; étude MONICA :
274 décès pour 100 000 habitants entre 35 et 65 ans. L'incidence des maladies des artères
coronaire est plus faible chez la femme avant la ménopause.

2.2 - Cérébral. Chaque année, 125 000 nouveaux cas d'accident vasculaire cérébral
'ischémique ou hémorragique). La mortalité par AVC est de 8% par an chez l'homme entre 40
et 69 ans.
2.3 - Membres inférieurs. La prévalence de l'atteinte des membres inférieurs est en baisse
depuis 25 ans (résultat des campagnes de prévention ?).

2.4 – Malades polyathéromateux. L’athérosclérose est une maladie générale, et bien que
certains facteurs de risque exposent plus vers certains territoires, une atteinte polyvasculaire
(plusieurs territoires artériels) est très fréquente.

La diffusion de la pathologie athéroscléreuse a une grande importance sur le pronostic du


patient : la présence d’une artériopathie des membres inférieurs augmente considérablement le
risque cardiovasculaire.

Après la survenue d’un infarctus du myocarde, un patient porteur d’une artérite des membres
inférieurs a un risque multiplié par 5, et les patients ayant trois localisations de la maladie
athéromateuse (coronaire, cérébro-vasculaire et membres inférieurs) sont ceux qui sont le plus
à risque de décès cardiovasculaire, récidive d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral.

3 - Facteurs de risque

L'existence de facteurs de risque conditionne l'apparition et le développement des lésions


d'athérome ; enfin, d'importantes variations géographiques existent, notamment un gradient
nord/sud au niveau de l'Europe .
Ces différences tiennent plus à des facteurs d'environnement qu'à des facteurs ethniques
(régime alimentaire comportant un apport calorique excessif et des acides gras saturés dans
les pays du nord, par opposition à un régime comportant davantage de graisses végétales
insaturées dans les pays du sud).
En outre, le rôle protecteur d'une consommation modérée de vin rouge est fortement
envisagé.

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LES FACTEURS DE RISQUE

Les facteurs de risque de l'athérome ont été déterminés à partir de l'observation de


populations, en recherchant les éléments prédictifs de la survenue de maladies liées à
l'athérome. Les principales enquêtes ayant permis de déterminer les facteurs de risque de
l'athérome sont " l'enquête prospective parisienne " (7434 policiers parisiens entre 43 et 53
ans, suivis sur 5 ans), l'étude Framingham (suivi de la population d'une ville américaine
depuis 1948) et l'étude MONICA (étude en cours depuis 1985). On définit les facteurs de
risques au terme d'une analyse statistique. Cette analyse permet aussi de définir l'importance
relative des différents facteurs de risque (car tous n'ont pas la même importance) et à quel
type de complication ils exposent (les facteurs de risque ont un impact variable sur la
topographie de l'athérome : coronaire, cérébral ou membres inférieurs). On oppose les
facteurs de risque " modifiables " aux " non modifiables ". Les facteurs de risque modifiables
permettent des mesures de prévention en tentant de les supprimer ou de les atténuer.

1 - Facteurs non modifiables : sexe, âge, facteurs héréditaires.

1.1 - Terrain familial : Forte incidence d'angine de poitrine dans certaines fratries. Le rôle des
facteurs génétiques est indissociable des facteurs d'environnement.

1.2 - Age et Sexe : l'athérome coronaire survient plus tardivement chez la femme que chez
l'homme en moyenne 8 à 10 ans après la ménopause. La fréquence est égalisée dans les deux
sexes à partir de 65 ans .

2 - Facteurs modifiables : ils ont l'intérêt d'être accessibles à une prévention primaire ou
secondaire.

2.1 - Facteurs comportementaux

Suralimentation,
Obésité : le risque de surmortalité est parallèle à l'importance de la surcharge pondérale.
L'obésité est également souvent associée à d'autres facteurs de risque comme l'HTA, diabète
ou dyslipidémie.
 Sédentarité, risque d'infarctus est 1.9 fois plus élevé chez les sédentaires.
Stress émotionnels répétés (l'incidence la plus forte de maladie coronarienne en France est
observée au sein du personnel roulant de la SNCF et du personnel naviguant d'Air France).

2.2 - Lipides plasmatiques

L'hypercholestérolémie est le principal facteur de risque de l'athérome.


Il existe une relation curvilinéaire entre le taux de cholestérol plasmatique et la morbidité-
mortalité cardiovasculaire.

2.2.1 - Le cholestérol et ses fractions

- Il existe une relation linéaire entre le risque cardiovasculaire et le taux de cholestérol total et
de LDL cholestérol : plus le taux de cholestérol total et de LDL cholestérol est élevé, plus le
risque est élevé. Une réduction de 10% du taux de cholestérol total entraîne une réduction de
25% du risque de maladie cardiovasculaire à 5 ans. Une réduction d’1 mmol/L (40 mg/dL) de
LDL cholestérol entraîne une réduction de 20% des événements cardiovasculaires à 5 ans.
- Par contre, les lipoprotéines de haute densité HDL ont un pouvoir protecteur vasculaire car
cette fraction assure l'excrétion par la paroi artérielle des autres types de lipoprotéines. C'est
donc plus le rapport cholestérol total/HDL que le chiffre absolu de cholestérol sérique qui doit
être pris en compte pour l'estimation du risque athérogène. Cette notion permet d'expliquer
certaines constations épidémiologiques : la consommation d'alcool stimule la synthèse de
HDL cholestérol, par contre la consommation d'oestroprogestatifs la déprime (pilule). Enfin,
le HDL est plus élevé chez la femme non ménopausée que chez l'homme du même âge, ce qui
rendrait compte de la différence d'incidence de maladie artérielle dégénérative chez la femme
avant la ménopause.
- L'hypertriglycéridémie est également une dyslipidémie considérée comme athérogène
encore que son rôle demeure controversé dans la littérature.

2.3 - Tabagisme

Facteur de risque bien établi. Le risque relatif de maladie coronaire augmente de 3.6 (homme)
et 4.7 (femme) par le seul tabagisme. Le mode d'intoxication ne modifie pas le risque. L'arrêt
de l'intoxication permet de retrouver un niveau de risque de " non fumeur " au bout de 2 ans.
Le mécanisme d'action du tabac dans le déterminisme de l'athérome artériel est complexe. Il
joue probablement par le biais d'une vasomotricité exagérée chez le fumeur.

2.4 - Hypertension artérielle

L'hypertension artérielle est un facteur de risque majeur. L'augmentation des chiffres de


pression systolique comme diastolique sont à considérer. Il existe une relation linéaire très
étroite entre les chiffres de pression artérielle, qu’ils soient systoliques ou diastoliques, et le
risque d’événement cardiovasculaire, en particulier infarctus. Plus la pression est élevée, plus
le risque est élevé. Inversement, il a été montré au cours de nombreux essais thérapeutiques
que toute diminution de la pression artérielle s’accompagnait d’une diminution du risque
cardiovasculaire. La décision d'un traitement dépend cependant de l'âge, des co-morbidités et
du risque cardiovasculaire absolu (CF infra).

2.5 - Diabète

Un diabète avéré ou une anomalie du métabolisme glucidique est observé dans 30 % des
angines de poitrine. On admet classiquement que le diabète multiplie le risque coronarien par
3

2.6 – Stress Psycho-social

Le stress psycho-social a été récemment démontré comme un facteur de risque indépendant.

La difficulté réside essentiellement dans la définition du stress psycho-social, qui peut être
occasionnel, fréquent ou permanent, être ressenti plus particulièrement au travail, en famille,
en rapport avec des problèmes financiers ou des problèmes de santé.

Chez la femme, le facteur de risque du stress psycho-social a un impact aussi important que le
diabète, l’hypertension, l’hypercholestérolémie ou le tabagisme.

2.7 - Autres (" nouveaux ") facteurs de risque.

2.7.1 - Homocystéinémie :

Il s'agit d'un facteur de risque déjà très anciennement connu et débattu mais dont le rôle n'a été
formellement identifié que relativement récemment. Le taux d'homocystéine sérique est plus
élevé chez les sujets porteurs d'artériopathie ou de coronaropathie que chez les sujets sains. Il
est plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

2.7.2 - Molécules de l'inflammation : protéine C réactive, fibrinogène, intercellular adhesion


molecule 1(ICAM1).

2.7.3 - Molécules de la coagulation : plasminogen activator inhibitor (PAI-1) , facteur VII.

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PREVENTION
Les recommandations pour la prévention de l'athérome sont fondées sur l'observation de
cohortes (comme la détermination des facteurs de risque) et sur le résultat d'études "
d'intervention " qui ont démontré l'efficacité de ces recommandations sur la survie globale ou
sur la survie sans événement (sans survenue d'infarctus, angor stable ou instable, accident
vasculaire cérébral ou périphérique). On distingue la " prévention primaire " destinée à
améliorer la survie (ou survie sans événement) de patients ayant des facteurs de risque et la "
prévention secondaire " destinée aux, patients ayant déjà eu un accident vasculaire (infarctus,
angor stable ou instable, artérite des membres inférieurs ou accident vasculaire cérébral).
L'objectif des mesures de prévention est, par le biais de la réduction des facteurs de risque, de
réduire la progression de la maladie athéromateuse et d'en éviter les complications aiguës

Objectifs de prévention de la maladie cardio-vasculaire

1. Faire en sorte que les patients à bas risque cardio-vasculaire le restent avec des
recommandations appropriées pour éviter le développement des facteurs de risque.
 
2. Maintenir les caractéristiques suivantes au niveau idéal :
1. Eviter le tabagisme
2. Choix de nourriture saine
3. Activité physique 30 minutes par jour
4. Index de masse corporelle <25kg/m²
5. Pression artérielle <140/90mmHg
6. Cholestérol total <5mmol/L (<1,9g/L)
7. LDL cholésterol <3mmol/L (<1,15g/L)
8. Glycémie à jeun <6mmol/L (<1,10g/L)
 
3. Contrôle plus rigoureux des facteurs de risque chez les sujets à haut risque
particulièrement chez les sujets avec maladie athéroscléreuse documentée ou souffrant
de diabète.
1. Pression artérielle <130/80mmHg
2. Cholestérol total <4,5mmol/L (<1,75g/L) et si possible, <4,0mmol/L
(<1,55g/L)
3. LDL cholestérol <2,5mmol/L (<1,0g/L) avec une option <1,9mmol/L
(<0,70g/L)
4. Glycémie à jeun <6mmol/L (<1,10g/L) et HbA1c <6,5%.
 
4. Traitement pharmacologique à introduire chez les sujets à haut risque de façon à
atteindre ces objectifs, particulièrement chez les sujets avec maladie athéroscléreuse
documentée.

1 - Prévention secondaire

1.1 - Mode de vie

Les modifications du mode de vie visent à réduire les facteurs de risque comme le tabagisme,
la surcharge pondérale, la sédentarité. Ces mesures ont également un impact favorable sur la
tension artérielle, le diabète et les dyslipidémies.

1.1.1 - Tabac : L'arrêt du tabagisme permet, passé un délai de 2 à 3 ans de revenir au niveau
de risque d'un non fumeur. Outre les conseils et soutient psychologique, des produits comme
le patch de nicotine permettent une aide aux patients fortement dépendants du tabac.

1.1.2 - Alimentation : Le contrôle de l'alimentation a pour but de réduire une éventuelle


surcharge pondérale, réduire les apports en sucres rapides et en cholestérol. Un autre but est
d'orienter l'alimentation vers le régime de " type méditerranéen ". Ce régime alimentaire
privilégie le poisson aux viandes, les légumes et fruits frais, l'huile d'olive. Au total, pour un
patient coronarien, les objectifs diététiques sont :
Réduction de 30% de la consommation de graisses. L'apport calorique d'origine lipidique
ne doit pas excéder 1/3 de l'apport total.
Réduction de la consommation de graisses poly insaturées (substitution des graisses
animales par des graisses végétales).
Augmentation de la consommation des fruits, céréales et légumes.
Réduction de l'apport calorique total quand une perte de poids est nécessaire.
Réduction de la quantité de sel et d'alcool chez les hypertendus.

1.1.3 - Exercice physique : les patients doivent être encouragés à pratiquer un exercice
physique de type aérobique (marche à pied, bicyclette, natation) 20-30 minutes par jour 4-5
jours par semaine.

1.1.4 - Surcharge pondérale :les mesures diététiques et l'activité physique sont d'autant plus
importantes qu'il existe une surcharge pondérale. Celle ci peut être évaluée par l'indice de
masse corporelle indexée (surcharge >25kg/m², obésité si >30 kg/m²). La réduction du poids
améliore les chiffres tensionnels, le contrôle de la glycémie et des lipides plasmatiques.

1.2 - Réduction des autres facteurs de risque

1.2.1 - HTA : le but en prévention secondaire est de maintenir les chiffres en dessous de
140/90 mmHg. Si ce but n'est atteint par les interventions sur le mode vie, il faut envisager un
traitement médicamenteux. Dans le cas de patients coronariens, les bêta bloqueurs ou les
inhibiteurs de l'enzyme de conversion sont les traitement de choix.

1.2.2 - Lipides plasmatiques :.


Voir chapitre sur la prévention des maladies cardiovasculaires

1.2.3 - Glycémie :
Voir chapitre sur la prévention des maladies cardiovasculaires

1.2.4 - Médicaments recommandés en prévention secondaire


En plus des mesures de mode de vie ou des médicaments pour lutter contre les facteurs de
risque, un certain nombre de médicaments réduisent la mortalité et la morbidité.

Aspirine
Au moins 75 mg/j (entre 75 et 100 mg/j). Indispensable dans la prévention des complications
thrombotiques de la plaque d'athérome. En cas d’intolérance, allergie ou problèmes
gastriques, l’aspirine doit être remplacée par du clopidogrel à dose de 75mg/j.

Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (blocage du système rénine-angiotensine)


Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) (et la plupart des ARA II) ont été démontrés
efficaces chez les patients ayant une hypertension artérielle, et chez ceux ayant une
dysfonction ventriculaire gauche. Deux molécules d’IEC, le ramipril et le perindopril, ont
montré une efficacité vis-à-vis de la progression de l’athérosclérose, et sont donc
recommandés dans la prévention de ces pathologies.

Statines
Les valeurs cibles sont plus basses en prévention secondaire qu'en prévention primaire mais
les leur prescription dépend de la valeur du cholestérol total et du LDL (en fait, indispensable
pour la quasi totalité des patients).

2 - Prévention primaire

Le but de la prévention primaire est d'éviter le développement et les complications de


l'athérome chez des patients ayant des facteurs de risque, mais pas de maladie cardio
vasculaire déclarée.
Cette prévention passe par l'estimation du risque cardiovasculaire et, en fonction de cette
estimation, par des mesures d'intervention sur le mode de vie et par les médicaments. Un
problème actuel est l'existence de différentes recommandations (américaine, européenne,
française), basées sur des estimations différentes du risque et aboutissant à des conclusion
(légèrement) différentes. Les mesures d'intervention sont comparables à celles de la
prévention secondaire, mais avec des objectifs moins stricts.

2.1 - Estimation du risque cardiovasculaire

2.1.1 - RCVA (risque cardiovasculaire absolu) : définition et mode de calcul. Le risque lié à
l'athérome risque cardio vasculaire absolu doit être évalué en tenant compte de l'ensemble des
facteurs de risque et non en les considérant de façon indépendante. Le RCVA est déterminé
en fonction de l'âge, sexe, diabète, tabagisme, chiffre de tension artérielle et de cholestérol
total. Ainsi, seuls les principaux (ou plus anciennement connus) facteurs de risque sont
considérés et on leur affecte un coefficient calculé statistiquement à partir de données
épidémiologiques. La validation de cette prévision a secondairement été faite par comparaison
avec les résultats d'études épidémiologiques (enquête prospective parisienne, Framingham
heart study ou projet MONICA).
En pratique le calcul exact peut être fait à l'aide d'une calculette programmée ou sur des sites
internet (www.rcva-bayer.com, www.chd-taskforce.com, www.monash.edu.au,
www.besancon-cardio.com, etc).
Pour l'estimation du risque coronaire, des tableaux permettent de définir, en fonction du sexe,
âge, tension artérielle, tabagisme, diabète, cholestérolémie, le pourcentage de risque
d'événement (infarctus ou décès de cause cardio-vasculaire) dans les dix années (chez les
personnes jeunes, on doit estimer le risque à l'âge de 60 ans). Ces tables ont l'avantage d'une
grande simplicité et de permettre de prendre rapidement une décision de traitement dans le
cadre d'une prévention primaire .

2.2 - Mode de vie

Les mêmes conseils qu'en prévention secondaire doivent être donnés (tabagisme,
alimentation, activité physique, réduction de la surcharge pondérale).

2.3 - HTA
Le niveau d'intervention médicamenteuse en cas d'HTA dépend de l'estimation globale du
risque. Cette dernière prend en compte non seulement les chiffres tensionnels, mais aussi les
comorbidités (diabète, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque…) ainsi que l’impact de
l’hypertension artérielle sur les organes cibles. Pour les détails, voir section prévention de la
maladie cardiovasculaire.

2.4 - Hyperlipidémie

Là aussi, plusieurs recommandations existent. Toutes tiennent compte du risque


cardiovasculaire global, qui prend en compte non seulement les chiffres lipidiques, mais
également les comorbidités, en particulier diabète. Pour les détails, voir . section prévention
de la maladie cardiovasculaire.

2.5 - Glycémie

Les mêmes recommandations qu'en prévention secondaire sont applicables en prévention


primaire.

2.6 - Traitements médicamenteux

L'aspirine et les autres antiplaquettaires ne sont pas indiqués dans le prévention primaire, sauf
cas particulier d'individus à haut risque. L'aspirine (75 mg/j) peut réduire le risque de maladie
coronaire chez les hypertendus traités et mal contrôlés.

2.7 - Dépistage familial

Un bilan lipidique familial est recommandé en cas de suspicion d'hypercholestérolémie


familial, ou autre forme de dyslipidémie.

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ELEMENTS A RETENIR

1 - L'athérome se développe de façon chronique, débute dès l'enfance et progresse de façon


silencieuse (plaque athéromateuse stable). Il est marqué par des poussées évolutive (plaque
athéromateuse instable) qui correspondent aux tableaux cliniques des maladies
cardiovasculaires (syndromes coronariens aigus, ischémie aiguë des membres inférieurs ou
accident vasculaire cérébral) et qui font toute la gravité de cette affection. Par ces poussées
évolutives, l'athérome représente la principale cause de morbidité et de mortalité des pays
industrialisés.

2 - Les lésions d'athérome évoluent selon plusieurs stades : la strie lipidique est une phase
précoce et réversible, la plaque athéromateuse simple puis la plaque compliquée qui entraîne
l'expression clinique de la maladie.

3 - Parmi les possibles mécanismes physiopathologiques expliquant la formation de


l'athérome et ses complications, on retient essentiellement le rôle du LDL-cholestérol, l'action
possible d'agents infectieux et les phénomènes inflammatoires. La dysfonction de
l'endothélium est suivie de la formation d'une plaque simple qui peut se compliquer de
phénomènes de thrombose sous l'influence de différents facteurs.

4 - Les facteurs de risque de l'athérome ont été déterminés à partir de l'observation de


populations, en recherchant les éléments prédictifs de la survenue de maladies liées à
l'athérome. On oppose les facteurs de risque " modifiables " aux " non modifiables ". Les
facteurs de risque modifiables permettent des mesures de prévention en tentant de les atténuer
ou de les supprimer.
L'hypercholestérolémie est le principal facteur de risque de l'athérome. Il existe une relation
curvilinéaire entre le taux de cholestérol plasmatique et la morbidité-mortalité
cardiovasculaire.
Tabac : le risque relatif de maladie coronaire augmente de 3.6 (homme) et 4.7 (femme) par
le seul tabagisme. Le mode d'intoxication ne modifie pas le risque. L'arrêt de l'intoxication
permet de retrouver un niveau de risque de " non fumeur " au bout de 2 ans.
L'hypertension artérielle est un facteur de risque majeur. L'augmentation des chiffres de
pression systolique et diastolique est à considérer. Des chiffres supérieurs à 180 mmHg de
systolique ou 110 mmHg de diastolique justifient la mise en route d'un traitement anti
hypertenseur.
Un diabète avéré ou une anomalie du métabolisme glucidique est observé dans 30 % des
angines de poitrine. On admet classiquement que le diabète multiplie le risque coronarien par
3.

5 - Les recommandations pour la prévention de l'athérome sont fondées sur l'observation de


cohortes (comme pour la détermination des facteurs de risque) et sur le résultat d'études "
d'intervention " qui ont démontré l'efficacité de ces recommandations sur la survie globale ou
sur la survie sans événement (sans survenue d'infarctus, angor stable ou instable, accident
vasculaire cérébral ou périphérique). On distingue la " prévention primaire " destinée à
améliorer la survie (ou survie sans événement) de patients ayant des facteurs de risque et la
" prévention secondaire " destinée aux, patients ayant déjà eu un accident vasculaire
(infarctus, angor stable ou instable, artérite des membres inférieurs ou accident vasculaire
cérébral).

6 - L'objectif des mesures de prévention secondaire est de réduire la progression de la maladie


athéromateuse et d'en éviter les complications aiguës (ou leur récidive).
Les modifications du mode de vie visent à réduire les facteurs de risque comme le
tabagisme, la surcharge pondérale, la sédentarité. Ces mesures ont également un impact
favorable sur la tension artérielle, le diabète et les dyslipidémies.
Pour les objectifs en ce qui concerne la pression artérielle, les lipides plasmatiques et
l’équilibre glycémique, voir section prévention de la maladie cardiovasculaire.
En plus des mesures de mode de vie ou des médicaments pour lutter contre les facteurs de
risque, un certain nombre de médicaments réduisent la mortalité et la morbidité.
- Aspirine : 75 mg/j (entre 75 et 325 mg/j).
- Statines : les valeurs cibles sont plus basses en prévention secondaire qu'en prévention
primaire mais les leur prescription dépend de la valeur du cholestérol total et du LDL (en fait,
indispensable pour la quasi totalité des patients).

7 - Le but de la prévention primaire est d'éviter le développement et les complications de


l'athérome chez des patients ayant des facteurs de risque, mais pas de maladie déclarée.
Cette prévention passe par l'estimation du risque cardiovasculaire et, en fonction de
l'estimation de ce risque, par des mesures d'intervention sur le mode de vie et par
médicaments. Les mesures d'intervention sont comparables à celles de la prévention
secondaire, mais avec des objectifs moins stricts.
Le risque lié à l'athérome risque cardio-vasculaire absolu (RCVA) doit être évalué en tenant
compte de l'ensemble des facteurs de risque et non en les considérant de façon indépendante.
Le RCVA est déterminé en fonction de l'âge, sexe, diabète, tabagisme, chiffre de tension
artérielle et de cholestérol total. Pour l'estimation du risque coronaire, des tableaux permettent
de définir, en fonction du sexe, âge, tension artérielle, tabagisme, diabète, cholestérolémie, le
pourcentage de risque de d'événement (infarctus ou décès de cause cardio vasculaire) dans les
dix années (chez les personnes jeunes, on doit estimer le risque à l'âge de 60 ans).
Les décisions de traitement médicamenteux en prévention primaire pour l'hypertension
artérielle ou l'hypercholestérolémie sont prises en fonction du niveau de risque absolu
(RCVA) ou du niveau de risque coronaire.

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