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THEME: ETUDE DE LA POSSIBILITE

D’UTILISATION DU BETON DE SABLE


COMME REVETEMENT DE CHAUSSEES
URBAINES AU SUD DU BENIN
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE POUR
L’OBTENTION DU DIPLÔME DE
MASTER EN GENIE CIVIL

Présenté par :

Abdoul Fatahi Worou BACHABI

Travaux dirigés par :


Ismaëla GUEYE, Docteur Ingénieur, Enseignant Chercheur au 2iE,

Directeur de mémoire

Mohamed GIBIGAYE, Docteur Ingénieur, Enseignant chercheur à EPAC,

Jury d’évaluation Co Directeur de mémoire


Président:
Membres:

1ère Promotion de Master/ JUIN 2009


THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

REMERCIEMENTS

Au vue de l’intérêt et du niveau technique du travail réalisé ; un travail comme celui-ci exige, certes,
beaucoup de l’auteur mais il n’en demeure pas moins être le fruit d’une grande collaboration entre des
personnes se situant à différents niveaux. Aussi nous voudrions ici porter nos remerciements à toute la
direction de l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE), son personnel, à
l’ensemble du corps enseignant qu’ils trouvent ici toute notre gratitude pour les connaissances
techniques, scientifiques et morales dont nous avons bénéficié. Cette phase de notre vie dans la
formation professionnelle ressort notre capacité à appréhender et à analyser les problèmes afin
d’apporter une gamme de solutions aussi durable que compétitive.
Nous voudrions nommer en particulier sans sous-estimer la contribution des autres :
Monsieur ISMAELA GUEYE à l’2iE pour sa disponibilité malgré ses multiples
occupations pour répondre à nos préoccupations ;
Monsieur GIBIGAYE MOHAMED Docteur Ingénieur en Génie-Civil pour toute
l’attention portée et explications données au cours de ce travail ;
Monsieur GANGBO Oswald Ingénieur à IGIP AFRIQUE pour ses explications.
Monsieur BANI SAMARI pour sa disponibilité et son soutien.
Que tous ceux qui, parents, amis, camarade de la 38ème promotion, nous ont apporté durant
toutes nos tribulations, un soutien moral, financier, matériel, trouvent ici notre sincère
reconnaissance. Seuls le travail et le sacrifice payent.

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DEDICACE
Je dédie ce mémoire de fin d’étude à :
ALLAH le Tout Puissant qui m’a pourvu jusqu’à ce jour de tout.
Ma mère et ma belle mère qui ont fait de moi un enfant heureux et un homme affranchi, je leur dis
grand merci (Que DIEU Tout Puissant leur rende les biens faits) ;
Feu mon père; lui qui a instauré l’intérêt pour moi d’aller à la recherche de la connaissance. Sache que
le grain que tu as semé a bien germé. Repose en paix (Que DIEU EXALTE lui soit miséricordieux) ;
Ma tendre Epouse Mme Zouley-Kha BACHABI née IMOROU et ma chère fille Hanane BACHABI qui
ont toujours été là pendant les moments difficiles et faciliter la réalisation de ce travail. Ceci est le fruit
de notre détermination commune. (Que DIEU EXALTE les récompense au centuple) ;
Ma sœur Ainée Nafissatou BACHABI qui m’a soutenu avec détermination ;
Mes frères Ibrahim BACHABI et Abdoul Ganyi BACHABI, que cette œuvre soit votre honneur ;
Mon cher frère Narcisse AGBATCHI, son épouse Nadège BAMBARA et ses deux filles Pamela et
Oriane ; (Que DIEU Tout Puissant vous garde en paix)
Mon cher Cousin Nourou BACHABI, pour son soutien indéfectible et sa disponibilité ;
Mes frères et sœurs qui m’ont soutenu ;
Ma belle famille
A toute la communauté Béninoise de l’2iE, en particulier à Adamou WOROU WARA et KIKI Charles
A tous les collègues Ingénieurs de la 38ème Promotion de l’2iE

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

2iE : Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement


EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
CIMBENIN: Cimenterie du Bénin
SCB : Société de Ciment du Bénin
SONEB: Société Nationale des Eaux du Bénin
CNERTP: Centre National d’Essais et de Recherches des Travaux Publics
CPJ: Ciment Portland
BAEL : Béton Armé aux Etats limites
TRRL: Transport and Road Research Laboratory
DAVU : Direction de l’Assainissement et de la Voirie Urbaine
AGETUR : Agence d’Exécution des Travaux Urbains
AGETIP : Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Publique
OBRGM : Office Béninoise de Recherches Géologiques et Minières
ABE : Agence Béninoise pour l’Environnement.
G/S (Gravillon sur Sable)
Mf = Module de finesse
Di = Diamètre du tamis i
E/C = Eau sur Ciment
V = Volume
ES = Equivalent de sable
H = Hauteur
t/m3 : tonne par mètre cube
l/m3 : litre par mètre cube
kg/m3 : kilogramme par mètre cube
PF = Plate forme

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RESUME
Ce travail réalisé dans le cadre du mémoire de fin d'étude a porté sur l’Etude de la possibilité
d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du
Bénin. Cette étude a pour objectif de contribuer à la promotion de l’utilisation optimale des
matériaux locaux de proximité tel que les sables continentaux fluviatiles et lagunaires pour la
réalisation des bétons de sable. De nos jours l’épuisement des ressources en gros granulats,
nous interpelle et nous incite à entrevoir la valorisation des sables.
Le béton de sable se distingue d’un béton traditionnel par un fort dosage en sables, l’absence
ou le faible dosage de gravillons, et l’incorporation d’additions. Le béton de sable se distingue
d’un mortier par la composition : Le mortier est en général fortement dosé en ciment et ne
comporte pas systématiquement d’addition et surtout par la destination : les bétons de sable
sont essentiellement destinés aux usages traditionnels du béton.
Cette étude nous a permis :
De déterminer et d’optimiser les critères de conception d’une chaussée revêtue de
pavés de béton issu des sables continentaux fluviatiles et lagunaires
De retenir les caractéristiques de la chaussée urbaine démontable tout en respectant les
critères de dimensionnement.
D’évaluer le coût du mètre cube et par suite du mètre carré du revêtement de la
chaussée urbaine démontable.

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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2
DEDICACE ................................................................................................................................ 3
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................. 4
RESUME .................................................................................................................................... 5
SOMMAIRE .............................................................................................................................. 6
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ 11
LISTE DES ILLUSTRATIONS .............................................................................................. 12
A. INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................... 14
I. INTRODUCTION ........................................................................................................ 14
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ......................................................................... 14
2. PROBLEMATIQUE ................................................................................................ 15
3. OBJET DE L’ETUDE .............................................................................................. 16
4. CADRE DE L’ETUDE ............................................................................................ 16
5. ZONE D’ETUDE ..................................................................................................... 17
5.1. Les plateaux ...................................................................................................... 17
5.2. Les plateaux Nord ............................................................................................ 17
5.2.1 Les plateaux du Sud ..................................................................................... 18
5.2.2 La dépression de la Lama (Dépression médiane) ......................................... 18
5.2.3 Les cours d’eau ............................................................................................. 18
5.2.4 La zone du littoral : ...................................................................................... 18
B. METODOLOGIE ............................................................................................................. 19
I. RECHERCHES ET ANALYSE .................................................................................. 19
1. RECHERCHE DOCUMENTAIRE ......................................................................... 19
2. INVESTIGATION DE TERRAIN .......................................................................... 19
3. ANALYSE ............................................................................................................... 20
II. ETUDES ET FORMULATIONS ................................................................................ 20
1. LE BETON DE SABLE ........................................................................................... 20
1.1. Historique du béton de sable ............................................................................ 20
1.2. Définition du béton de sable............................................................................. 21
2. COMPOSITION DU BETON DE SABLE ............................................................. 22
2.1. Les sables ......................................................................................................... 22
2.2. Les fines d’ajout (ou additions) ........................................................................ 22

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2.3. Les ciments ....................................................................................................... 23


2.4. L’eau ................................................................................................................. 23
2.5. Les adjuvants .................................................................................................... 23
2.6. Autres ajouts ..................................................................................................... 24
2.6.1 LES FIBRES ................................................................................................ 24
2.6.2 LES GRAVILLONS .................................................................................... 24
3. ETUDES DES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET MECANIQUES DES
GRANULATS .................................................................................................................. 24
3.1. Les sables continentaux fluviatiles ................................................................... 24
3.2. ANALYSE GRANULOMETRIQUE .............................................................. 25
3.2.1 But ................................................................................................................ 26
3.2.2 Principe......................................................................................................... 26
3.3. Densité apparente ............................................................................................. 26
3.3.1 But ................................................................................................................ 27
3.3.2 Principe......................................................................................................... 27
3.4. Equivalent de sable........................................................................................... 27
3.4.1 But ................................................................................................................ 27
3.4.2 Principe......................................................................................................... 28
3.5. Résultats d’essais.............................................................................................. 29
3.6. Commentaire et interprétations des résultats.................................................... 32
3.7. Synthèse ........................................................................................................... 33
4. FORMULATION DU BETON DE SABLE :.......................................................... 33
4.1. But .................................................................................................................... 33
4.2. Méthodes de formulation ................................................................................. 33
4.2.1 L’approche théorique ................................................................................... 34
4.2.2 Approche expérimentale .............................................................................. 36
5. EXEMPLE DE FORMULATION ........................................................................... 39
5.1. Approche théorique .......................................................................................... 39
5.2. Approche expérimentale .................................................................................. 40
5.3. Analyse et interprétation .................................................................................. 40
5.4. Exemple de formulation de base avec le cpa ................................................... 41
5.5. Formulation du premier type de béton ............................................................. 42
5.6. Formulation du deuxième type de béton .......................................................... 43
6. LES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES BETONS DE SABLE ......... 43
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6.1. Essai de résistance en compression .................................................................. 44


6.1.1 But ................................................................................................................ 44
6.1.2 Principe......................................................................................................... 44
6.1.3 Détermination théorique des résistances en compression à différents âges de
maturation................................................................................................................. 45
6.1.4 Résultats des essais pratiques de compression ............................................. 46
6.1.5 Analyse ......................................................................................................... 48
6.2. Essai de traction par fendage ............................................................................ 48
6.2.1 But ................................................................................................................ 48
6.2.2 Principe......................................................................................................... 48
6.2.3 Détermination théorique des résistances en traction à différents âges de
maturation................................................................................................................. 49
6.2.4 Résultat des essais pratiques de traction par fendage ................................... 49
6.2.5 Analyse ......................................................................................................... 51
6.3. Essai d’usure par abrasion. ............................................................................... 51
6.3.1 But ................................................................................................................ 51
6.3.2 Principe......................................................................................................... 51
6.3.3 Résultat des essais pratiques d’usure par abrasion ....................................... 52
6.3.4 ANALYSE ................................................................................................... 53
6.4. Conclusion ........................................................................................................ 53
C. DIMENSIONNEMENT DE STRUCTURE DE CHAUSSEE ........................................ 55
I. GENERALITE SUR LA STRUCTURE D’UNE CHAUSSEE .................................. 55
1. ROLE DES DIFFERENTES COUCHES D’UNE CHAUSSEE ............................. 55
2. PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT D’UNE CHAUSSEE ............................... 56
3. LES METHODES DE DIMENSIONNEMENT...................................................... 56
3.1. LES METHODES EMPIRIQUES ET SEMI EMPIRIQUES .......................... 57
3.1.1 Méthode du CBR (Californian Bearing Ratio) ............................................ 57
3.1.2 Méthode du CEBTP ..................................................................................... 57
3.2. LES METHODES RATIONNELLES ............................................................. 59
3.2.1 Le modèle de Boussinesq ............................................................................. 59
3.2.2 Le modèle Bicouche ..................................................................................... 61
3.2.3 Modèle de Hogg ........................................................................................... 62
3.2.4 Modèle de Westergaard ................................................................................ 63
3.2.5 Modèle multicouche de Burmister ............................................................... 64
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3.3. Les catalogues et les méthodes forfaitaires ...................................................... 65


3.4. Les paramètres de dimensionnement ............................................................... 65
3.4.1 Le trafic ........................................................................................................ 65
3.4.2 Détermination des paramètres du trafic ....................................................... 66
3.4.3 Les sols de plate-forme ................................................................................ 67
3.4.4 Le climat et l’hydrologie .............................................................................. 68
3.4.5 Paramètres de correction .............................................................................. 69
3.4.6 Calcul des limites admissibles...................................................................... 70
3.4.7 Sol support et matériaux non traités ............................................................. 70
3.4.8 Matériaux traités au liant hydraulique .......................................................... 70
3.4.9 Matériaux traités aux liants hydrocarbonés .................................................. 71
II. DIMENSIONNEMENT D’UNE STRUCTURE DE CHAUSSEE DONT LE
REVETEMENT EST EN PAVEE DE BETON CLASSIQUE ........................................... 72
1. DIMENSIONNEMENT SUIVANT UNE SURFACE MINERALE ...................... 73
2. DIMENSIONNEMENT SELON METHODE CBR-CETUR ................................. 76
3. DIMENSIONNEMENT EMPIRIQUE .................................................................... 76
III. DIMENSIONNEMENT D’UNE STRUCTURE DE CHAUSSEE DONT LE
REVETEMENT EST EN PAVEE DE BETON DE SABLE .............................................. 77
IV. TECHNIQUE DE POSE OU DE MISE EN ŒUVRE ............................................ 81
1. DESCRIPTION DU PAVEE ................................................................................... 81
2. TECHNIQUE DE POSE .......................................................................................... 82
2.1. PREPARATION DU TERRAIN ..................................................................... 82
2.2. COUCHE DE FONDATION ........................................................................... 82
2.3. LIT DE POSE................................................................................................... 82
2.4. POSE DES PAVEES ....................................................................................... 82
2.5. COMPACTAGE ET GARNISSAGE DES JOINTS ....................................... 83
V. CONCLUSION SUR LA POSSIBILITE D’UTILISATION DU BETON DE SABLE
COMME REVETEMENT ................................................................................................... 84
D. ETUDES FINANCIERE ET ENVIRONNEMENTALE ................................................ 85
I. ETUDE FINANCIERE ................................................................................................ 85
II. ETUDE ENVIRONNEMENTALE ............................................................................. 86
E. DISCUSSION GENERALE, AVANTAGES ET RECOMMANDATIONS .................. 87
I. VALORISATION DE LA RESSOURCE ................................................................... 87
II. QUALITES DU BETON DE SABLE ......................................................................... 87
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1. OUVRABILITE ....................................................................................................... 87
2. LA QUALITE D’ASPECT ...................................................................................... 88
3. HOMOGENEITE-COHESION ............................................................................... 88
4. INTERËT ECONOMIQUE ..................................................................................... 88
F. CONCLUSION GENERALE .......................................................................................... 89
G. BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 90
H. ANNEXES ....................................................................................................................... 91
I. Annexe 1 : ABAQUE 1 LCPC ..................................................................................... 91
II. Annexe 2 : ABAQUE 2 LCPC ..................................................................................... 92

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LISTE DES TABLEAUX


Tableau B-1 : ECHELLE D’APPRECIATION D’EQUIVALENT DE SABLE .................... 28
Tableau B-2 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE SO4, SO50,
SO6 et SO18 ............................................................................................................................... 29
Tableau B-3 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE SO10, SO19,
SO23, SO32, SO40 et SO43.......................................................................................................... 30
Tableau B-4 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE L100 W P10N,
L200 W P8 N, PRO, L150 E P3 N ................................................................................................ 31
Tableau B-5 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE L300 E P4 S,
L600 E P8 S, Sd, PRd ................................................................................................................. 31
Tableau B-6 : RECAPITULATIF ET OBSERVATIONS .......................................................... 32
Tableau B-7 : RESULTAT DE FORMULATION .................................................................. 39
Tableau B-8 : RESULTAT DE FORMULATION SUIVANT L’APPROCHE
EXPERIMENTALE ................................................................................................................. 40
Tableau B-9 : PERFORMANCES MECANIQUES EXIGEES .............................................. 44
Tableau B-10 : EVOLUTION DE LA RESISTANCE EN COMPRESSION DU BETON DE
SABLE EN FONCTION DE L’AGE ...................................................................................... 47
Tableau B-11 : TABLEAU D’ACCROISSEMENT DE LA RESISTANCE EN
COMPRESSION ...................................................................................................................... 47
Tableau B-12 : TABLEAU COMPARATIF DES RESISTANCES EN COMPRESSION .... 47
Tableau B-13 : EVOLUTION DE LA RESISTANCE EN TRACTION PAR FENDAGE DU
BETON DE SABLE EN FONCTION DE L’AGE .................................................................. 50
Tableau B-14 : TABLEAU D’ACCROISSEMENT DE LA RESISTANCE EN
TRACTIONPAR FENDAGE .................................................................................................. 50
Tableau B-15 : TABLEAU COMPARATIF DES RESISTANCES EN TRACTION PAR
FENDAGE ............................................................................................................................... 51
Tableau B-16 : EVOLUTION DE L’USURE PAR ABRASION DU BETON DE SABLE EN
FONCTION DE L’AGE .......................................................................................................... 53
Tableau B-17 : RESULTAT DE FORMULATION DU BETON DE SABLE ....................... 54
Tableau B-18: RESULTAT DES ESSAIS DE COMPRESSION ET DE TRACTION .......... 54

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Tableau C-1 : CLASSES DE TRAFIC ET DE PLATES-FORMES UTILISEES DANS LE


DIMENSIONNEMENT DES CHAUSSEES PAR LA METHODE DU CEBTP (GUIDE DU
CEBTP) .................................................................................................................................... 58
Tableau C-2 : CLASSIFICATION DES PLATES-FORMES SELON LE LCPC-SETRA .... 67
Tableau C-3: EPAISSEURS DES COMPOSANTES ............................................................. 73
Tableau C-4: CLASSIFICATION DES SOLS DE FONDATION ......................................... 74
Tableau C-5 : COEFFICIENT D’EQUIVALENCE SELON LE TYPE DE SOL .................. 74
Tableau C-6 : COMPATIBILITE DU CORPS DE CORPS DE CHAUSSEE AVEC LA
QUALITE DU SOL DE FONDATION ................................................................................... 75
Tableau C-7 : CALCUL DE L'EPAISSEUR EQUIVALENTE U DE LA COUCHE DE
ROULEMENT EN PAVEE DE BETON .............................................................................. 75
Tableau C-8: RESULTAT DU DIMENSIONNEMENT SELON METHODE CBR ............. 76
Tableau C-9 : DIMENSIONS RETENUES POUR LA CHAUSSEE ..................................... 77
Tableau C-10: VALEURS DE REFERENCE DES PARAMETRES DE CALCUL D’APRES
LE GUIDE LCPC-SETRA....................................................................................................... 78
Tableau C-11: CALCUL DES CONTRAINTES ADMISSIBLES ......................................... 79
Tableau C-12 : VALEURS DE LA CONTRAINTE DE TRACTION MAXIMALE ET DE
LA DEFORMATION MAXIMALE CORRESPONDANT A CHAQUE COUPLE DE
HAUTEUR (H1; H2 )................................................................................................................ 81
Tableau D-1: EVALUTION DU COUT D'UN METRE CUBE DE BETON DE SABLE ..... 85
Tableau D-2 : EVALUTION DU COUT D'UN METRE CUBE DE BETON ORDINAIRE . 85

LISTE DES ILLUSTRATIONS


Illustration A-1 : Zone d'étude ................................................................................................. 17
Illustration B-1 :Echantillon de sable lagunaire ....................................................................... 25
Illustration B-2 :Les tamis au laboratoire ................................................................................. 25
Illustration B-3:Préparation de l'essai d'équivalent de sable .................................................... 27
Illustration C-1 : Schéma d’une chaussée ................................................................................ 55
Illustration C-2 :Difffusion de la contrainte selon Boussinesq ................................................ 60
Illustration C-3 :Modèle bicouche ............................................................................................ 61
Illustration C-4 :Diffusion des contraintes selon Hogg ............................................................ 62
Illustration C-5 :Diffusion des contraintes selon Westergaard ................................................ 63
Illustration C-6 :Modèle multicouche de Burmister................................................................. 64

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Illustration C-7 : Pose de pavées .............................................................................................. 83


Illustration C-8 :Compactage et garnissage des joints ............................................................. 83

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A. INTRODUCTION GENERALE

I. INTRODUCTION
En République du Bénin, le béton occupe une place prépondérante dans la construction des
ouvrages modernes. En général on utilise pour ce béton les matériaux suivants : le sable, le
ciment, le gravier et de l’eau.
Les années 90 ont vu la réalisation d’importants travaux publics, dont notamment la mise en
place des structures de voiries et d’assainissement. C’est dans ce contexte qu’apparurent les
chaussées en pavé de béton dans le paysage routier au Bénin.
La période des années 1991 à 2007 a vu la réalisation de plus de 119783 ml de chaussées
urbaines démontables par l’AGETUR dans les grandes villes du Bénin, d’où on dénombre
113419 ml réalisées au sud du pays soit un pourcentage de près de 95%. Ceci a entraîné une
exploitation massive des granulats de gros calibre dans la confection des bétons de résistances
élevées. Cette option trop conventionnelle a laissé peu explorer les possibilités d’usage
d’autres granulats de proximité de performance aussi acceptable. C’est dans ce cadre que
s’inscrit notre étude.
Cette étude dont le thème est “ETUDE DE LA POSSIBILITE D’UTILISATION DU
BETON DE SABLE COMME REVETEMENT DE CHAUSSEES URBAINES AU
SUD DU BENIN ’’s’articulera autour de plusieurs axes.

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
La performance d’une chaussée revêtue de pavés de béton est directement influencée par ses
éléments constitutifs et ses caractéristiques. Les éléments constitutifs d’une chaussée en pavés
de béton sont les pavés, le lit de pose, le matériau d’empli-joint, les blocages de rive, la
fondation et la sous fondation.
La matière première de notre type de béton est sans aucun doute le sable et le cordon
littoral marin constitue la plus importante réserve de sable au Bénin. Mais en vue de lutter
contre l’érosion côtière, des gisements de sable hors du littoral ont été découverts.
Le sud du Bénin et plus particulièrement le littoral, se caractérise par une forte disponibilité
des sables continentaux fluviatiles et lagunaires.
Dans ces conditions, il apparaît que l’utilisation optimale des matériaux locaux de proximité
tel que des sables continentaux fluviatiles et lagunaires et dans une moindre mesure le sable
marin ou d’autres types favoriserait sans doute, la valorisation des ressources abondantes et
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par surcroît des gains substantiels de productivité.


De nos jours l’épuisement des ressources en gros granulats, nous interpelle et nous incite à
entrevoir la valorisation des sables du littoral du Bénin pour la réalisation des bétons de sable
dont ils seraient le principal constituant.

2. PROBLEMATIQUE
L’émergence de préoccupations nouvelles liées à l’exploitation des granulats et à leur
utilisation rationnelle, en même temps qu’une prise en compte des problèmes
d’environnement sont à l’origine de l’intérêt que nous devrions à nouveau porter au béton de
sable car on constate notamment pour des raisons multiples et multiformes que :
Les sables marins, continentaux fluviatiles et lagunaires sont disponibles,
Les secteurs du bâtiment et travaux publics sont de gros consommateurs de granulats de gros
calibres,
Les extractions de granulats compromettent les équilibres écologiques avec des conséquences
irréversibles.
Le secteur de la construction, grand consommateur de granulats naturels, exprime le besoin de
matériaux nouveaux présentant des propriétés particulières ou améliorées par rapport aux
matériaux classiques.
Notre choix dépend des propriétés souhaitées et correspond, très souvent, à un compromis
entre les caractéristiques des matériaux, dans l’objectif d’une fonctionnalisation. De plus, la
recherche de moyens permettant d’améliorer la durabilité des matériaux de construction est
d’actualité sachant, qu’en service, ces derniers sont soumis à des sollicitations mécaniques,
hydriques, physiques et chimiques, qui provoquent à long terme des dégradations plus au
moins importantes. Ainsi, l’étude de la durabilité se révèle être un aspect fondamental à la
survie de ces matériaux, en termes de durée de vie.
L’emploi du béton de sable dans le secteur routier, répond simultanément au souci
d’économie des ressources naturelles en gros granulats ainsi qu’à l’obligation de limiter la
dégradation de l’environnement.
C’est dans ce contexte que s’ouvre la réflexion sur la formulation de béton de sable qui
utiliserait une ressource abondante surtout chez nous au Bénin avec l’industrialisation de
l’extraction du sable lagunaire.
Ces préoccupations majeures trouvent un écho auprès d’universitaires et d’enseignants
spécialistes du Béton.

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3. OBJET DE L’ETUDE
Les chaussées revêtues de pavés couvrent un domaine d’applications de plus en plus vaste
essentiellement en milieu urbain. Ces applications regroupent, entre autres, les passages
piétonniers, les trottoirs, les stations-service, les intersections, les couloirs d’autobus, les
zones portuaires, les parcs et les stationnements automobiles et aéroportuaires.
Ce vaste champ d’applications s’explique par les nombreux avantages techniques, esthétiques
et économiques offerts par ce type de revêtement. Malgré ces nombreux avantages,
l’utilisation des pavés de béton de sable comme matériau de revêtement est quasi inexistant.
En effet, l’usage des pavés de béton de sable n’a pas jusqu’ici fait l’objet d’études tenant
compte des spécificités liées au sable fluviatile et lagunaire. De ce constat, nous avions
entrepris dans le cadre de notre mémoire de fin de cycle une étude dont les objectifs
principaux sont :
De déterminer et d’optimiser les critères de conception d’une chaussée revêtue de
pavés de béton issu des sables continentaux fluviatiles et lagunaires
De contribuer à la promotion de l’usage des bétons de sable tout en vérifiant les
caractéristiques à la résistance des ouvrages.
Pour y arriver, il est donc nécessaire d’identifier les paramètres clés reliés à la performance de
ce type de chaussée, de regrouper les initiatives et d’élaborer un solide programme de travail
permettant d’enrichir les connaissances sur les sables continentaux fluviatiles et lagunaires,
son comportement et ses modes de mise en œuvre.
Cette orientation trouve son intérêt dans la restructuration et la réorganisation intervenue dans
la filière de fourniture de sable au Bénin.

4. CADRE DE L’ETUDE
Ce cadre à pour objectif d’expliquer que notre étude portera exclusivement sur l’usage des
pièces moulées ou pavés ou béton de sable hyper compacté comme revêtement de chaussée.
Les chaussées revêtues de pavés de béton de sable sont considérées comme des chaussées
flexibles pour lesquelles le revêtement de béton bitumineux est remplacé par des pavés de
béton posés sur un coussin granulaire appelé lit de pose.

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16
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

5. ZONE D’ETUDE
Le territoire Béninois situé au
Sud du 9e parallèle comprend, du
point de vue géologique, deux
grandes régions :
Une région septentrionale constituée
par un socle cristallin, et une région
méridionale constituée par le bassin
sédimentaire côtier.
Cette région méridionale (Image ci-
contre), cadre du présent projet de
fin d’étude, est comprise entre les
méridiens 1°05’ et 2°48’ Est et les
Illustration A-1 : Zone d'étude
parallèles 6°10’et 7°30’. Elle est limitée au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Ouest par le
Togo, à l’Est par le Nigéria. Elle couvre une superficie de 16000 km². C’est une région dont la
morphologie, indique diverses formations géologiques. Ceci se traduit par une série de
plateaux séparés entre eux par des vallées et des cours d’eau. Les plateaux sont répartis de
part et d’autre d’une grande dépression médiane: dépression de la “Lama”. L’ensemble est
complété par une zone littorale basse.

5.1. Les plateaux


On distingue deux groupes de plateaux : les plateaux Nord et les plateaux Sud.

5.2. Les plateaux Nord


Ils comprennent d’Est en Ouest les plateaux de Kétou, Zangnanando, Abomey, Aplahoué. Ces
plateaux dominent au Nord la pénéplaine précambrienne et se terminent par une pente assez
forte .Par contre au Sud, le raccord avec la dépression de la Lama est beaucoup plus
progressif.
Le sol rencontré, est un sol sablo argileux brun rouge avec des formations superficielles de
gravillons latéritiques, qui se soudent parfois en de véritables cuirasses.

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17
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

5.2.1 Les plateaux du Sud


Ce sont les plateaux de Sakété, Allada, Bopa. Ils sont également le domaine des sols sablo
argileux

5.2.2 La dépression de la Lama (Dépression médiane)


Cette dépression, due à l’érosion, est formée par une bande orientée Ouest, Sud-ouest / Est,
Nord-Est. Sa largeur maximum est de l’ordre de 25 Km. C’est une zone assez basse où les
altitudes restent généralement comprises entre 20 et 60 m.
Le sol de cette zone est un sol argileux qui reste détrempé et boueux.

5.2.3 Les cours d’eau


Les cours d’eau qui traversent le bassin sont tous d’importance plus ou moins égale. On
distingue l’Ouémé, le Zou, le Mono, le Couffo. Certains de ces cours d’eau donnent naissance
à d’importants lacs et lagunes tels que : le lac H’lan, le lac Nokoué, le lac Ahémé, la lagune
de Porto-Novo et la lagune de Grand - Popo. Ces cours d’eau charrient d’importants bancs de
sable qui pendant la saison sèche rendent le passage difficile à de nombreux endroits.

5.2.4 La zone du littoral :


Elle forme une bande continue dont la largeur croit régulièrement d’Ouest en Est. Un cordon
littoral sableux, alimenté en sable par des courants marins venant de l’Ouest, marque le
contact de cette région avec la mer et isole derrière lui un système de lagunes.
Cette zone, est parfois formée de lagune limitée au Sud par un seul cordon littoral. Mais
souvent deux ou trois cordons sableux parallèles limitent plusieurs lagunes ou zones
marécageuses.
C’est ainsi qu’on a :
Un premier type, qui comporte des lagunes parallèles à la cote, en arrière du cordon
littoral, et forme une bande continue depuis Lomé jusqu’à la région de Cotonou.
Un deuxième type comprend les lagunes situées plus en arrière qui, pénètrent assez
profondément à l’intérieur des terres. Ainsi certaines d’entre elles prennent de
l’importance. Il s’agit de la lagune de Porto-Novo, le lac Ahémé et le lac Nokoué.

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B. METODOLOGIE

I. RECHERCHES ET ANALYSE
une recherche documentaire sur : les travaux de recherches et les ouvrages ayant
traités du sujet, les carrières de sable ;
les investigations sur le terrain afin de collecter les données complémentaires et
vérifier les informations trouvées sur la documentation, relatives aux résultats de
terrain ;
l’analyse des informations reçues et trouvées dans les travaux de recherche
documentaire et de terrain ;
l’étude technique des variantes de formulation, la proposition et l’étude des options
économiques
l’étude du système de mise en œuvre des bétons de sables et l’exploitation.

1. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Cette phase avait pour but, la collecte des informations et la recherche de la
documentation nécessaire pouvant orienter l’étude.
Cette recherche nous a conduit à certains centres de documentation :
Au centre de documentation et d’information du 2iE ;
Au niveau de certaines bibliothèques de la ville (Cotonou) ;
Au niveau de la bibliothèque de l’EPAC ;
Au CNERTP ;
Au niveau des Agences d’Exécutions et Bureaux d’Etudes
Cependant certains documents ont fait l’objet de lecture pour compléter nos idées et mieux
réaliser le travail qui nous incombe.

2. INVESTIGATION DE TERRAIN
Le travail de terrain a consisté à une visite des carrières de sable et à la collecte des données
permettant de valider les données existantes. Ces travaux de terrain se sont effectués à
Cotonou et certaines localités environnantes. Les travaux de laboratoires ont consisté à
effectuer des essais et à recenser certains résultats existants déjà sur les matériaux et le béton.

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19
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3. ANALYSE

L’analyse porte sur la fiabilité des données obtenues afin de définir des hypothèses de travail
par rapport à l’objectif de l’étude. Cette analyse permet de faire l’état des lieux pour mieux
adapter la formulation du béton de sable aux conditions de son utilisation dans le revêtement
des chaussées urbaines. Ainsi elle porte sur la résistance de l’ouvrage et le coût d’exploitation.

II. ETUDES ET FORMULATIONS

1. LE BETON DE SABLE

1.1. Historique du béton de sable


Il y a environ un siècle et demi avant que n’apparaissent les moyens de transports motorisés et
ne se développe le réseau de voies de communications, on construisait avec des matériaux
trouvés sur place ou à proximité. Il s’agit principalement de pierres, de bois, de briques
d’argile.
En effet il était inconvenable de transporter sur des charrettes à traction animale et sur des
dizaines et des centaines de kilomètres des matériaux d’origine lointaine.
Dans le but de lier entre eux ces éléments de construction, on préparait des mélanges de sable,
de chaux et d’eau. Progressivement, pour diversifier l’usage, on incorpora à ces mélanges de
pose (mortier), de la brique, de la tuile cassée puis du gravier. Les premiers bétons étaient nés.
En 1853, dans la perspective de réaliser des constructions monolithiques, l’Ingénieur français
François COIGNET mis au point le béton aggloméré destiner à être moulé et pilonné en
place.
Il s’agissait en effet, d’un mélange sans cailloux, de sable, de cendre, de scories, de charbons
brulés, de terres argileuses cuites et pilées, de chaux hydraulique naturelle et d’eau en faible
quantité. Il construisit ainsi en béton aggloméré banché une vaste maison encore visible au
N°72 de la rue Charles Michel à Saint Denis au nord de Paris.
En 1918, Nicolas de ROCHEFORT réalise une expérience très originale à Saint Petersburg.
Son expérience consistait à broyer ensemble sable et clinker à part égale puis à mélanger ce
produit à du sable dans le rapport d’un (1) produit broyé à trois (3) sables.
L’union Soviétique riche en sable mais pauvre en gravillons, ne cessa, depuis 1941 de faire du
béton composé de sable et d’un ou deux liants (ciment et chaux).
Les réalisations sont légions. Citons entre autres :
Les pistes d’aérodromes militaires de Pevek et Arkhangelsk

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THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Routes et autoroutes (Serpoukhov-Toula)


Toitures à plis et éléments divers préfabriqués dans la ville de Nadym en Sibérie.
Tunelles et Metro
Tamponnage de puits de pétrole épuisé ;
Etc..
En France, en raison de l’abondance de gros granulats, permettant d’obtenir plus facilement
des résistances élevées, les bétons de sable ne connurent pas un réel développement jusqu’à la
décennie 1970-1980. Cependant il convient en outre, de noter que les sables tant
alluvionnaires que provenant de concassage des roches massives sont excédentaires et qu’il y
a déficit en gravillon. Aussi le secteur du bâtiment principal consommateur de béton est donc
le plus gros consommateur de granulat de gros calibre.
Au même moment, conscient que les extractions de granulats des lits des fleuves et
des rivières compromettent l’équilibre écologique avec des conséquences irréversibles, les
pouvoirs publics mettent progressivement en place une politique de réduction des
autorisations d’exploitation de ces sites. C’est alors que s’ouvre la réflexion sur la formulation
de nouveaux bétons qui utiliseraient une ressource abondante et peu exploitée(le sable) et
présenteraient en raison des expériences au laboratoire des caractéristiques comparables à
celles des bétons traditionnels.
Ces premières applications sont réalisées avec succès dès le début des années 80 sur
l’initiative du laboratoire régional des ponts et chaussées de Bordeaux. Ces expériences
trouvent un écho auprès d’universitaires, de spécialistes de bétons et de laboratoires qui
s’intéressent sérieusement au sujet.
C’est alors que le béton de sable connut son renouveau en France à travers le projet
national baptisé (SABLOCRETE) crée en septembre 1988 sur l’initiative de Henri
BILLHOUET Ingénieur des ponts et chaussés, inspecteur général des bases aériennes, avec
les fédérations nationales du bâtiment et des travaux publics et le comité professionnel de la
prévention et du contrôle technique.
Ainsi dans l’optique de contribuer à la promotion de l’usage courant des bétons de
sable, il est important d’enrichir nos connaissances sur le matériau, son comportement et ses
modes de mise en œuvres.

1.2. Définition du béton de sable


Le béton est un mélange de : granulats inertes, de liants hydrauliques et d’eau qui, après sa

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21
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

mise en œuvre, durcit dans l’eau ou dans l’air, grâce au liant qu’il contient.
A part les bétons classiques dont les densités sont comprises entre 2 et 2,6 t/m3, il existe
d’autres, spéciaux dont :
Les bétons caverneux ;
Les bétons de granulats légers ;
Les bétons cellulaires ;
Les bétons de sables.
Le béton de sable est un béton fin constitué par un mélange de sable, de ciment, d’addition et
d’eau. Outre ces composants de base, le béton de sable comporte habituellement un ou
plusieurs adjuvants.
Cependant le béton de sable se distingue d’un béton traditionnel par un fort dosage en sable,
l’absence ou le faible dosage en gravillons, et l’incorporation d’additions.
Il se distingue également du mortier par sa composition. Le mortier est en général fortement
dosé en ciment et ne comporte pas systématiquement d’addition. Mieux les bétons de sables
sont essentiellement destinés aux usages du béton traditionnel.

2. COMPOSITION DU BETON DE SABLE


Les constituants entrant dans la composition du béton de sable sont ceux du béton,
produit normalisé : il s’agit des granulats, des fines d’ajout (ou additions), les ciments, l’eau,
et les adjuvants éventuellement.

2.1. Les sables


Les granulats utilisés dans les bétons de sable sont des granulats de classe O/D (D
≤5mm).Ce sont donc, conformément aux normes NFP18-540 et NFP18-541, des sables.
Il peut s’agir soit d’un sable naturel alluvionnaire, soit d’un sable de carrière issu de
concassage d’une roche massive ou détritique.
Aucun critère granulométrique n’est à priori exigible pour réaliser un béton de sable. On peut
de ce fait aussi bien utiliser un sable fin, qu’un sable alluvionnaire moyen ou grossier, ou un
O/D de concassage.

2.2. Les fines d’ajout (ou additions)


Une qualité essentielle du béton de façon générale est sa compacité qui est influencée

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22
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

par les paramètres suivants :


- La granulométrie du mélange et sa teneur en eau,
- L’énergie de mise en œuvre.
L’optimisation de cette compacité voudrait que les éléments les plus fins remplissent les vides
des éléments les plus gros. Le sable étant un matériau très poreux, il contient de nombreux
vides. Pour les bétons de sable, une partie de ces vides est comblée par du filler (calcaire
surtout) quitte à assurer la rigidité du mélange par un complément en ciment, conformément
aux dosages habituellement employés pour les bétons traditionnels.
Les dosages en fines d’addition sont souvent importants (70 à 220 kg/m³). Par conséquent
leurs caractères influenceront beaucoup les caractéristiques des bétons.

2.3. Les ciments


Les ciments utilisés pour la confection des bétons de sable restent les mêmes que ceux
utilisés pour les bétons traditionnels. Dans le cas de notre étude, il s’agira du ciment CPA de
la CIMBENIN ou de la SCB Lafarge.
Le choix du ciment se fera à partir de sa classe de résistance, de ses caractéristiques
d’hydratation, de l’agressivité du milieu, de l’usage auquel on le destine.

2.4. L’eau
Les eaux utilisées pour la confection des bétons de sable demeurent les mêmes que
celles employées dans les bétons classiques. Il s’agit ici, des eaux de la Société Nationale des
Eaux du Bénin (SONEB). Cependant l’eau efficace comprendra, en plus de l’eau de gâchage
une quantité non négligeable, apportée par les sables.

2.5. Les adjuvants


Les adjuvants utilisés dans les bétons de sable restent les mêmes que ceux utilisés dans
les bétons classiques afin d’en exploiter les mêmes propriétés.
Mais dans le cas des bétons de sable, on privilégie beaucoup plus l’usage de plastifiants ou de
super plastifiants. Les adjuvants employés dans les bétons de sable respectent en général la
norme NFP18-103.

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THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

2.6. Autres ajouts

2.6.1 LES FIBRES


Elles sont surtout utilisées dans le but de réduire le retrait au premier âge. Le dosage et
la nature sont des paramètres très importants pour assurer l’efficacité de cet ajout.
On utilise dans la plupart des cas, des fibres organiques (polypropylène) pour contrecarrer les
effets du retrait de prise et éviter la fissuration qui en résulte.
Si l’on veut améliorer la ductilité, on pourra utiliser des fibres d’acier ou des fibres de fonte
amorphe.

2.6.2 LES GRAVILLONS


Le béton de sable peut contenir un certain pourcentage de gravillons et conserver sa
domination. En effet, tant que les gravillons sont dispersés dans le sable et ne constitue pas un
squelette structuré, le comportement reste le même ; l’ajout de gravillons en faible dosage
peut améliorer sensiblement, certaines caractéristiques (fluage, retrait, résistance, maniabilité).
D’une façon pratique, on pourra considérer qu’on a affaire à un béton de sable tant que le
rapport massique G/S (Gravillons sur Sables) reste inférieur à 0,70.

3. ETUDES DES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET


MECANIQUES DES GRANULATS
Pour connaître les caractéristiques physiques et mécaniques des granulats à employer dans le
cadre de notre étude, quelques essais ont été réalisés sur les sables continentaux fluviatiles. Il
s’agit de :
L’analyse granulométrique sur le sable
Le poids spécifique des grains solides
La densité apparente
L’équivalent de sable

3.1. Les sables continentaux fluviatiles


Dans le cadre des recherches sur les sables continentaux fluviatiles en vue de leur utilisation
dans les travaux de construction, le Centre national d’Essais et de Recherches des Travaux
publics (CNERTP) a procédé à des essais de laboratoire sur dix huit échantillons de sable
prélevés et mis à notre disposition dans le cadre de notre étude sur le béton de sable.

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THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Il s’agit des échantillons ci-après :


Zone Aganmadin-Louloume: SO4 et SO50
Zone Akassato - So Ava – Agassa
Godomey: SO6 et SO18
Zone Godomey – Comey – Gbodjè: SO10
Rivière Sô: SO23
Lac Nokoué: SO40 et SO43
Lagune de Porto-Novo: SO32
Fleuve Ouémé: SO19
Illustration B-1 :Echantillon de sable lagunaire
Secteur Ouéga-Tokpa/Houédakomey: PRO et L150 E P3 N
Secteur Savi/Assogbénou-Daho : L100 W P10 N et L200 W P8 N
Secteur Tori-Gbovié/Ahossoutodo : L300 E P4 S et L600 E P8 S
Secteur Dèkoungbé : Sd et PRd

3.2. ANALYSE GRANULOMETRIQUE


L'analyse granulométrique permet de
déterminer et d’observer les différents diamètres
de grains qui constituent un granulat. Pour cela
l’analyse consiste à séparer et classer à l’aide de
tamis ces grains selon leur diamètre. Les grains
ainsi isolés peuvent être pesés pour déterminer
la proportion de chacun dans le granulat. La
représentation graphique de l'analyse permet
d'observer et d'exploiter ces informations très
Illustration B-2 :Les tamis au laboratoire
simplement. Les manipulations et les conditions de manipulation sont décrites par la norme
NF P 18-560. Elle concerne les granulats d’un diamètre supérieur à 100 micromètres
(0.001mm).
L’analyse granulométrique permet d’apprécier la classe des granulats utilisés pour la
confection des bétons.
Le refus désigne la partie des grains retenue dans un tamis. Le refus cumulé

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25
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

représente tous les grains bloqués jusqu’au tamis considérer (les grains du tamis considérer
plus les grains bloqués dans les tamis de mailles supérieures).
Le tamisat ou passant désigne la partie qui traverse le tamis.

3.2.1 But
Cette opération a pour but de déterminer la distribution en poids des granulats suivant
leurs dimensions afin de tracer la courbe granulométrique afférente. Elle doit permettre de
séparer les grains, d’un granulat et de les classer par diamètre. Le diamètre des mailles des
tamis définit ces classes.

3.2.2 Principe
Il consiste à faire passer au travers d’une série de tamis d’ouvertures normalisées une
certaine quantité de matériau.
Pour les sables, on utilise les tamis d’ouvertures suivantes 5 - 2,5 - 1,25 - 0,63 - 0,315 - 0,16 -
0,08 (mm) conformément à la norme Afnor (NFP 18-304).
On recueille les tamisats sur les tamis successifs et on pèse au fur et à mesure les refus
obtenus.
Le tracé de la courbe est obtenu en portant en ordonnée les pourcentages cumulés des tamisats
ou refus et en ordonnée l’ouverture des tamis.
On déduit le module de finesse (Mf) du granulat qui égal au 1/100 de la somme des refus,
exprimé en pourcentages des tamis suivants : 5- 2,5 - 1,25 - 0,63 - 0,315- 0,16.
En désignant par Di, le pourcentage des refus des tamis "i" on a :

Mf 
1
D5  D2,5  D1,25  D0,63  D0,315  D0,16 
100

3.3. Densité apparente


La densité apparente est l’un des paramètres les plus importants dans les études portant
sur la structure du sol. Elle est, en effet, liée à la nature et à l’organisation des constituants du
sol (CHAUVEL, 1977). Elle permet, en outre, de calculer la porosité et d’apprécier ainsi
indirectement la perméabilité, la résistance à la pénétration et la réserve en eau du sol
(HENIN, MONNIER et GRAS, 1969).

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26
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

3.3.1 But
Il a pour but de mesurer les masses ou poids volumiques apparents des sols (humide g ;
sec gd) en place, ou encore après tassement ou compactage d’un remblai.

3.3.2 Principe
Schématiquement, on mesure d’abord in situe le volume total V occupé par un échantillon
de sol au moyen d’un densitomètre à membrane. Puis, dans un deuxième temps, en
laboratoire, on détermine pour l’échantillon remanié son poids humide et sec.
Le densitomètre à membrane c’est un cylindre
dans lequel coulisse un piston poussant de l’eau ; à sa
base on adapte une membrane en caoutchouc
déformable ; en actionnant le piston on pousse l’eau
qui elle-même pousse la membrane, de sorte que la
membrane épouse de manière précise le volume
disponible (en l’occurrence le volume qui était occupé
par l’échantillon de terre remanié). Une graduation à
vernier le long du piston permet de mesurer avec
précision les variations de volume (V = V2 - V1).

3.4. Equivalent de sable


C'est un essai de propreté des sables. Il est dit
<<Equivalent de sable>> (E.S).
Illustration B-3:Préparation de l'essai
d'équivalent de sable

3.4.1 But
L'essai consiste à séparer les particules fines contenues dans le sol des éléments sableux
plus grossiers. L'essai au bleu de méthylène C'est aussi un essai de propreté qui est
complémentaire de l'équivalent de sable. On va mettre en évidence l'activité de la fraction
argileuse et pour cela on va fixer sur les grains d'argile des molécules de bleu.
L’indice d’impureté permet d’apprécier si le sable dont on dispose est bon ou pas pour la
confection du béton. Il est réalisé au moyen de l’échelle du tableau N°B.1.

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27
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Tableau B-1 : ECHELLE D’APPRECIATION D’EQUIVALENT DE SABLE


ES à VUE ES PISTON NATURE ET QUALITE DU SABLE
ES<65 ES<60 Sable argileux : risque de retrait ou de
gonflement à rejeter pour les bétons de qualité.
65≤ES<75 60≤ES<70 Sable légèrement argileux, de propreté
admissible pour béton de qualité courante
quand on ne craint pas particulièrement le
retrait.
75≤ ES <85 70≤ES<80 Sable propre à faible pourcentage de fines
argileuses convenant parfaitement pour les
bétons de haute qualité (Valeur optimale ES
piston = 75 ; ES à Vue = 80).

3.4.2 Principe
On lave l'échantillon selon un processus normalisé puis on le laisse reposer Par
décantation des particules, on va voir se former des couches, alors on pourra mesurer h1 et h2.
L'essai au bleu de méthylène On injecte des doses données de bleu. Puis on fait un test à la
tâche, c'est à dire que l'on prélève une dose de liquide que l'on applique sur un papier
absorbant. Cela va donner lieu l'apparition d'une tâche. Un test positif correspond à la
saturation de l'échantillon. Cela se repère lorsque l'auréole translucide entourant la tâche se
colore de bleu.
Il faut comparer les résultats pour caractériser un sol.
Un sable à béton présentant une forte quantité d'argile est un mauvais sable car il va
présenter des risques de mauvaise adhérence, de gonflement et de plasticité.
Un remblai présentant une forte quantité d'argile fera un mauvais remblai car celui-ci
deviendra trop sensible aux variations climatiques (sensibilité à l'eau), donc présentera des
risques de tassements et de plasticité.
Si on mesure la hauteur h1 de sable propre plus des éléments fins, et la hauteur h2
(respectivement h’2) de sable propre à vue (respectivement au piston).

Si n est le volume (ml) de solution de bleu utilisée jusqu'à obtention du test positif, et M la
masse sèche de la prise d'essai (g) :
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28
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Un ES < 65 ou un ESV < 60 correspond à un sable présentant une proportion de fines qui
peut devenir un risque lors de la confection d'un béton.
VBS = 0,2 apparition d'une légère sensibilité à l'eau
VBS = 1,5 seuil distinguant la limite entre un sable limoneux et un sable argileux.
VBS = 6 sol argileux

3.5. Résultats d’essais


Les essais ci-dessus indiqués sont réalisés sur les échantillons de sable.
Les résultats des divers essais et les observations y afférentes sont reportés dans les tableaux
ci-après :
Tableau B-2 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE SO4,
SO50, SO6 et SO18
Zone Aganmadin-Louloume Zone Akassato - So Ava –
Agassa Godomey
CARACTERISTIQUES SO4 SO50 SO6 SO18
Ømax (mm) 1,25 2,5 5 2,5
%≤12,50(mm) - - - -
%≤10 (mm) - - - -
ANALYSE %≤8 (mm) - - - -
GRANULO- %≤5 (mm) - - 97 -
METRIQUE %≤2,5 (mm) - 98 95,5 97
%≤1,25 (mm) 91 90 93 94
%≤0,63 (mm) 52,5 44,5 81 76
%≤0,315(mm) 5,5 3,5 37 24
%≤0,160(mm) 2,5 1 8 1
%≤0,080(mm) 0 0 1 0
DENSITE APPARENTE en 14,5 14,5 15,5 14,0
KN/m3
POIDS SPECIFIQUE en 26,2 26,1 26,5 26,2
3
KN/m
EQUIVALENT DE SABLE % 48 91 76 66

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Tableau B-3 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE SO10,


SO19, SO23, SO32, SO40 et SO43
Zone Fleuve Rivière Lagune Lac Nokoué
Godomey Ouémé Sô de
– Comey – Porto-
Gbodjè Novo
CARACTERISTIQUES SO10 SO19 SO23 SO32 SO40 SO43
Ømax (mm) 1,25 2,5 2,5 12,5 12,5 12,5
%≤12,50(mm) - - - 96 94 96
%≤10 (mm) - - - 92 90,5 92
%≤8 (mm) - - - 89 89,5 90
ANALYSE %≤5 (mm) - - - 84 87,5 89
GRANULO- %≤2,5 (mm) - 97 97 79 86,5 87
METRIQUE %≤1,25 (mm) 93 86 80 62 84,5 84
%≤0,63 (mm) 78 50 45 36 76,5 75,5
%≤0,315(mm) 36 10 5 10,5 36,5 34
%≤0,160(mm) 8 0,5 0,5 1,5 3,5 3,5
%≤0,080(mm) 5 0 0 0,5 0 0,5
DENSITE APPARENTE en 15,5 14,75 15,0 14,25 16,4 14,5
KN/m3
POIDS SPECIFIQUE en 26,5 26,2 26,4 26,1 26,5 26,1
KN/m3
EQUIVALENT DE SABLE 75 91 94 64 78 91
%

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30
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Tableau B-4 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE L100 W


P10N, L200 W P8 N, PRO, L150 E P3 N
Savi/Assogbénou-Daho Ouéga-Tokpa

CARACTERISTIQUES L100 W P10N L200 W P8 N PRO L150 E P3 N


Ømax (mm) 2,5 2,5 2,5 2,5
%≤8 (mm) - - - -
%≤5 (mm) - - - -
%≤2,5 (mm) 96,5 98,5 94,5 96
ANALYSE %≤1,25 (mm) 86 93 82 88,5
GRANULO- %≤0,63 (mm) 57,5 74,5 65,5 60
METRIQUE %≤0,315(mm) 20,0 30 34,5 18
%≤0,160(mm) 3 8 8,5 3,5
%≤0,080(mm) 0 1 1 ,5 0,5
DENSITE APPARENTE en 14,0 14,5 15,45 13,9
KN/m3
POIDS SPECIFIQUE en 26,4 26,2 26,2 26,3
KN/m3
EQUIVALENT DE SABLE % 19,5 22 42 24,2

Tableau B-5 : RESULTATS D’ESSAIS DES SITES DE CARACTERISTIQUE L300 E


P4 S, L600 E P8 S, Sd, PRd
Tori-Gbovié/Ahossoutodo Dèkoungbé
CARACTERISTIQUES L300 E P4 S L600 E P8 S Sd PRd
Ømax (mm) 8 2,5 2,5 2,5
%≤8 (mm) 96 - - -
%≤5 (mm) 92,5 - - -
%≤2,5 (mm) 86,5 97,5 96 97
ANALYSE %≤1,25 (mm) 74 93,5 88,5 93
GRANULO- %≤0,63 (mm) 52 73,5 60 82
METRIQUE %≤0,315(mm) 20,5 28,5 24 30
%≤0,160(mm) 3 3 1,5 4
%≤0,080(mm) 0 0 0 ,5 0,5
DENSITE APPARENTE en 14,5 14,5 15,7 15,65
KN/m3
POIDS SPECIFIQUE en 26,2 26,4 26,5 26,4
KN/m3
EQUIVALENT DE SABLE % 20 32 97 94

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31
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3.6. Commentaire et interprétations des résultats


L’analyse des valeurs de module de finesse des échantillons ont permis de mieux apprécier les
sables et de dégager les observations relatives à leur utilisation telle que consigner dans le
tableau N°B-6 ci-après :
Tableau B-6 : RECAPITULATIF ET OBSERVATIONS
N° Référence Valeurs du Equivalent
d’ordre échantillons Module de finesse de Sable Observations
Mf (%) ES (%)
1 SO4 2,48 48 Mauvais sable pour le béton de
sable
2 SO50 2,63 91 Bon sable pour le béton de sable
3 SO6 1,88 76 Bon sable pour le béton de sable
4 SO18 2,08 66 Mauvais sable pour le béton de
sable
5 SO10 1,85 75 Bon sable pour le béton de sable
6 SO23 1,73 94 Bon sable pour le béton de sable
7 SO40 3,36 78 Bon sable pour le béton de sable
8 SO43 2,49 85 Bon sable pour le béton de sable
9 SO32 3,50 64 Mauvais sable pour le béton de
sable
10 SO19 2,56 91 Bon sable pour le béton de sable
11 PRO 2,15 42 Mauvais sable pour le béton de
sable
12 L150 E P3 N 2,34 24 Mauvais sable pour le béton de
sable
13 L100 W P10 N 2,37 19 Mauvais sable pour le béton de
sable
14 L200 W P8 N 1,96 22 Mauvais sable pour le béton de
sable
15 L300 E P4 S 2,76 20 Mauvais sable pour le béton de
sable
16 L600 E P8 S 2,04 32 Mauvais sable pour le béton de
sable
17 Sd 1,89 97 Bon sable pour le béton de sable
18 PRd 1,86 94 Bon sable pour le béton de sable

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3.7. Synthèse
Eu égard aux observations du tableau N°B.6, la plupart des échantillons de sables sont de très
bonnes qualités et peuvent être valablement utilisés pour la formulation du béton de sable.
Il s’agit en effet de ceux dont les valeurs de l’Equivalent de Sable ES varient entre 66% et
97% et celles de Module de finesse Mf comprises entre 1,73 et 3,5.

4. FORMULATION DU BETON DE SABLE :

4.1. But
La formulation du béton de sable consiste à définir un mélange optimal des différents
constituants permettant de satisfaire à un cahier des charges, répondant à des critères tant
techniques qu’économiques, à partir des matériaux donnés afin de réaliser un béton dont les
qualités soient celles recherchées pour la construction d’un ouvrage ou d’une partie
d’ouvrage.
De ce fait, les bétons de revêtement de chaussées doivent être en conformité avec les
caractéristiques exigibles ; c'est-à-dire qu’ils doivent présenter une bonne résistance en
compression, une bonne résistance à la traction et une bonne résistance à l’usure. Pour cela,
le béton doit être le plus compact possible, moins poreux et, ceci à travers une optimisation
adéquate du squelette granulaire.
Le matériau que nous nous proposons de fabriquer est un matériau composite à base du
ciment CPA comme liant, du sable marin comme agrégat et de l’eau. Il est à préciser ici, que
dans le cadre du présent mémoire, nous nous proposons de ne pas utiliser de fines d’additions.
Dans quelle condition doit-on mélanger les différents matériaux pour répondre aux critères
suscités ?
Le mélange obtenu est semblable au béton. De ce fait, il s’agira de trouver les proportions
dans lesquelles il faudra mélanger ces divers matériaux pour obtenir le béton de sable qui
puisse satisfaire les conditions énumérées plus haut.

4.2. Méthodes de formulation


Plusieurs méthodes de formulation du béton conventionnel sont proposées pour la
détermination des volumes optimums des différentes classes granulaires qui permettent
d’obtenir la compacité maximum. On peut citer la méthode de Caquot, la méthode de
Bolomey, la méthode d’Abrams, la méthode de Faury, la méthode de Joisel, la méthode de

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33
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Valette, la méthode de Dreux -Gorisse qui est une synthèse des autres méthodes.
Il existe deux approches de formulation à savoir :
Une approche théorique
Une approche expérimentale
Mais, les performances d’un béton de sable étant extrêmement dépendantes de la qualité de la
formulation, du respect de cette formulation, certains usages nécessitent des formules
minutieuses ou complexes mises au point après une étude de formulation bien affûtée.
Nous nous proposons d’exposer au cours de cette étude les deux approches de formulation du
béton de sable, tout en adoptant la méthode ayant l’avantage de l’usage courant.

4.2.1 L’approche théorique


Elle vise à atteindre l’optimum de compacité du béton et à estimer ses potentielles
performances. Ceci suppose un choix judicieux des différents composants du béton.
L’avantage de cette méthode demeure dans la limitation du nombre de gâchées à réaliser en
laboratoire.
La procédure s’articule autour des quatre axes qui suivent :
Estimation du dosage en fines ;
Estimation du dosage en eau ;
Estimation du dosage en ciment ;
Estimation du dosage en Sable.

a. Estimation du dosage en fines


Les fines sont constituées du ciment, de la fine d’addition et de la fraction de sable inférieure
à 80 μm.
Le dosage en fines est estimé par la relation suivante:

 fines   0,380,08 / D0,2 1000 (l/m³)


Cette expression découle de la formule de Caquot qui, établit une relation entre le volume des
vides V d’un mélange granulaire et son étendue granulaire (d/D) donnée par la relation
suivante :

V  V0 d / D 
0, 2

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34
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(V0 variant entre 0,7 et 0,8)


Il est supposé dans la formule de [fines] ci- dessus, que V0 égal à 0,75 et que les fines et l’eau
se partagent équitablement les vides du mélange granulaire.

b. Estimation du dosage en eau


Dans la formulation du béton, le dosage en eau joue un rôle déterminant sur la qualité du
béton. Il est donc fondamental de bien estimer la quantité d’eau nécessaire permettant
d’atteindre l’optimum de compacité du béton. Pour ce faire, on, détermine le dosage en eau
par les expressions ci-dessous :

E  V min  0,8d / D  1000


0, 2
, d  0,25
(l/m³)
V   K E  , 0,2  K  0,25

Ces formules sont élaborées en considérant que, tout squelette granulaire présente toujours
une certaine porosité. Cette porosité se décompose en la somme d’un volume d’eau (E) et
d’un volume d’air piégé (V).

c. Estimation du dosage en ciment


Le dosage en ciment est obtenu après avoir partitionné les fines en le ciment et en fines
d’addition de façon à optimiser la résistance du béton suivant les relations :
Ciment   Addition   Fines 

Masse( Addition )
 Optimumd ' activité
Masse(Ciment )

(Dans le cas d’utilisation de fillers calcaires, on prend comme optimum d’activité 0,8).

d. Estimation du dosage en Sable


Le dosage en sable est obtenu par déduction de un (01) mètre cube de la somme des dosages
des constituants fines, eau, vides.

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35
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

On a :

Sable  1000  (  fines   Eau   Vides  ) (l/m³)

Ainsi, le dosage des différents composants une fois connu, il est possible d’envisager la
résistance en compression à 28 jours (σc) du béton.
Cette résistance est donnée par la formule suivante de Féret:

K f  Rc
σc=
 3,1E  V   2

1  
 C 1  k1  k 2 

σ c : Résistance en compression à 28 jours (MPa) ;

K f : Coefficient granulaire variant entre 4,5 et 5 ;

Rc : Classe vraie du ciment (MPa) ;

C : Dosage en ciment (kg/m³) ;


E : Dosage en eau (l/ m³) ;
V : Volume d’air piégé (l/ m³) ;
k1 : Coefficient pouzzolanique inférieur ou égale à 0,5 ;
k 2 : Coefficient d’activité du filler calcaire inférieur ou égale à 0,2.

4.2.2 Approche expérimentale


Elle vise aussi la formulation d’un béton de sable qui soit le plus compact possible en accord
avec les autres caractéristiques recherchées. Suivant le projet SABLOCRETE, c’est une
approche itérative basée sur la réalisation de gâchées successives. Cette méthode est une
adaptation de la méthode dite BARON-LESAGE.
Mais, compte tenu de la particularité du béton que nous souhaitions confectionner, nous nous
proposons de réaliser ce béton à partir du concept général de formulation des bétons.
La démarche est la suivante :

Choix de la teneur en ciment (C) ;


Estimation de la compacité de la pâte (c);
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36
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Estimation du dosage en eau (E);


Estimation du dosage en Sable ;
Réglage de l’ouvrabilité.

a. Choix de la teneur en ciment (C) ;


Le choix de la teneur en liant (C), qui donne le dosage minimum en ciment est
fonction d’une part, de l’environnement dans lequel l’ouvrage est appelé à être exposé et,
d’autre part de la courbe granulaire et plus particulièrement du granulat de plus gros diamètre
(D).
Ainsi lorsque l’ouvrage est exposé à un milieu sans agressivité particulière, on détermine le
dosage en ciment par l’expression :
550
C ;
5 D
Lorsque l’ouvrage est exposé à un milieu agressif il est exprimé par la relation :
700
C .
5 D
Dans le cas de notre étude, nous utiliserons la deuxième relation du fait de l’environnement
dans lequel les ouvrages seront exposés.

b. Estimation de la compacité de la pâte (c);


Pour réaliser un béton le plus compact possible, il faudra minimiser les volumes d’eau
et de vides incorporés dans la pâte de ciment. Mais, toutes choses étant égales par ailleurs, on
s’aperçoit que, plus il y a de pâte dans le mélange, moins il y a d’eau pour mouiller les grains.
De ce fait, la porosité se trouve être améliorée et par conséquent il y a augmentation de la
compacité. Alors la compacité, fonction de l’ouvrabilité, qui permet d’atteindre des
résistances acceptables s’exprime par la relation suivante :

Vc
C=
Vc  Ve  Vv

Avec Ve  Vv min obtenu à partir de l’approche théorique.

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37
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

c. Estimation du dosage en eau (E);


L’eau jouant un rôle dans l’appréciation de la qualité du béton, il est souvent
recommandé de produire, un béton ayant la stricte quantité d’eau correspondant à la porosité
minimale pour des raisons de compacité et d’ouvrabilité. Ce dosage en eau (E), fonction de la
compacité et de l’ouvrabilité du béton est déterminé par les relations suivantes:

E ' e 1  c
 
C c c

E '  E  eVv (l/m³)

c : Compacité de la pâte,
C : Dosage en ciment,
E ' : Dosage fictif en eau qui prend en compte le volume d’air occlus,
E : Dosage en eau efficace (avec E  E ' ),
Vv : Volume des vides obtenu à partir de l’approche théorique,

 c : Masse volumique du ciment,


 e : Masse volumique de l’eau.

d. Estimation du dosage en sable ;


Le dosage en sable est estimé par déduction de un (01) mètre cube du volume de pâte. On a:
Vpâte  Vciment  Veau  Vvides  (l/m³)

Vsable  100  Vpâte (l/m³)

e. Réglage de l’ouvrabilité.
Il s’agit du réglage de l’ouvrabilité par fixation au cône d’Abrams de l’affaissement du béton.
Dans le cas du béton de sable pour voirie cet affaissement varie de 2 à 7 cm. Dans le cadre de
notre étude nous nous proposons d’adopter un affaissement de 6 cm.
Mode opératoire :
Rassembler tout le matériel, et s’assurer de la propreté de celui-ci
Humidifier légèrement la plaque
Huiler légèrement le cône. Le placer et le fixer sur la plaque. Placer le portique,
venir faire glisser la règle et la faire reposer sur le cône. Prendre la mesure
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THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Introduire la première couche de béton. Cette couche sera égale au tiers de la hauteur
du cône.
Piquer la première couche de 25 coups
Réitérer les opérations 4 et 5 en prenant la précaution de faire pénétrer la tige dans la couche
immédiatement inférieure.
Remarque : Remplir à refus la dernière couche
Enlever la rehausse. Araser en roulant la tige sur le bord supérieur du cône. Nettoyer
la plaque à l’aide d’une truelle.
Détacher le moule fixé à la plaque. Démouler en soulevant délicatement.
Placer le portique et mesurer l’affaissement du béton. La mesure se fera sur le point
le plus haut et dans la minute suivant le démoulage.
Vérifier la validité des résultats en fonction de l’affaissement demandé
Nettoyage et rangement du matériel et de son poste de travail. Exploitation des
résultats

5. EXEMPLE DE FORMULATION

5.1. Approche théorique


Hypothèses : D = 5mm
Addition = 0
A l’issue de l’application de cette approche développée ci avant, on déduit :
[FINES] = 166 l/m³
[VIDE] = 44 l/m³, Soit un pourcentage de 4,4%
[EAU] = 221 l/m³
[SABLE] = 569 l/m³
Mais, étant donné l’inexistence des fines d’ajout, la partition des fines nous ramène au volume
des fines qui est égale au volume du ciment.
D’où, les proportions pondérales des différents constituants pour la formulation de béton de
sable par l’approche théorique, récapitulées au tableau B.7.
Tableau B-7 : RESULTAT DE FORMULATION
CONSTUTUANT DOSAGE (kg/m³)
CIMENT 515
SABLE 1423
EAU 221

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THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

5.2. Approche expérimentale


Hypothèses : D = 5mm
Affaissement = 6cm
De l’application de cette approche, il en découle les résultats suivants :
[Ciment] = 400 kg/m³, Soit 129,0 l/m³
[Vide]= 44 l/m³, Soit 4,4%
[Compacité] c = 0,327
[Eau] = 222 l/m³
[Sable]= 605 l/m³
D’où les proportions pondérales des divers constituants pour la formulation du béton par
l’approche expérimentale, données dans le tableau N°B.8.

Tableau B-8 : RESULTAT DE FORMULATION SUIVANT L’APPROCHE


EXPERIMENTALE
CONSTITUANTS DOSAGE (kg/m3)
CIMENT 400
SABLE 1513
EAU 222

5.3. Analyse et interprétation


Au vue des résultats obtenus à l’issue des deux approches, il apparaît qu’à des dosages
de sable et d’eau presque égaux, le dosage en ciment est très élevé, soit 515 kg/m³ pour
l’approche théorique, tandis qu’il reste modéré, soit 400 kg/m³ pour l’approche expérimentale.
Dans ces conditions, on pourra remarquer que le rapport E/C est égal à 0,43 dans le cas de
l’approche théorique et 0,56 dans le cas de l’approche expérimentale.
Or lorsque nous nous référons aux spécificités des bétons de sable, ce rapport est
généralement supérieur à 0,5 ; ce qui n’est pas le cas avec l’approche théorique.
Par ailleurs, EDROH MILATRONUAGNAN, à l’issue de ses travaux de fin d’étude intitulé
"INFLUENCE DU RAPPORT E/C, DU TEMPS DE MALAXAGE ET DE VIBRATION
SUR LA DENSITE ET LA RESISTANCE DU BETON DE SABLE", montrait que le
rapport E/C pour une formulation adéquate du béton de sable serait égale à 0,55.

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De ce fait la valeur du rapport E/C trouvée dans le présent projet de fin d’étude par
l’approche expérimentale se trouve donc être justifiée, et confirme de plus les habitudes liées
à l’usage de formulation des bétons de sable.
De plus, par l’approche expérimentale il a été possible de connaître le dosage en ciment qui se
rapproche des usages courants.
Ainsi pour la confection de nos éprouvettes, nous utiliserons la formulation de l’approche
expérimentale pour la réalisation des différentes gâchées.
Ainsi, le dosage des différents constituants du béton étant connu, la résistance en compression
escomptée σc à 28 jours est égale à 27,94 MPa.

5.4. Exemple de formulation de base avec le cpa


Pour cette formulation nous utiliserons :
Le sable lagunaire de diamètre maximal (Dmax=16mm) ;
Un ciment portland CPA 325 de classe vraie (32,5 MPa) ;
Fillers de calcaires.

Estimation du dosage en fine :


[Fines] = 0,38[0,08/DMax]1/5
[Fines] =131,70 L/m3
Estimation de la quantité en eau :
[Eau+Vides]= 0,8[d/D] 1/5= 0,8[0,32/16] 1/5
[Eau+Vides]= 210 L/m³,
[Eau]= 210 / (1+K)= 210 / (1,2)= 175 L/m³,
[Eau]= 175 L/m³,
[Vides]=K [Eau]= 35 L/m³,
[Vides]= 35 L/m³,
[Compacité] c = 0,327
Dosage en sable :
[Sable]=1000- [Fine]-[Eau]- [Vides]
[Sable]= 657 L/m³,
Dosage en ciment et en filler :
Posons C=Ciment et F=filler
C + F = [Fine] (en volume) et F/C = 0,80 (en masse)

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[Ciment]= 68,75 L/m3 = 215 Kg/m3


[Filler] = 63,25 L/m3 = 171 Kg/m3

A partir des résultats ci-dessus obtenus, nous nous proposons de fixer le dosage en ciment à
250 Kg/m3 et d’en déduire par la suite celui du filler.
C = 250 Kg/m3 = 250 / 3,1 = 80,65 L/m3
F = 132 - 80,65 = 45,35 L/m3 = 45,35 x 2,7 Kg/m3 = 125 Kg/m3

A partir de cette formulation de base nous réaliserons les deux types de bétons qui suivent :

5.5. Formulation du premier type de béton


En maintenant les proportions de matériaux obtenus à la formulation de base, on a :
[Ciment] = 250 kg/m³, Soit 80,65 l/m³
[Filler de calcaire] = 125 kg/m³, Soit 45,35 l/m³
[Eau] = 176 kg/m³, Soit 176 l/m³
[Sable]= 1650 kg/m³, Soit 68,51 l/m³

D’après la formule de Perret modifié la valeur de la résistance à la compression nous donne :

Coefficient granulaire ; compris entre 4,5 et 5

Classe vraie du ciment

=dosage en ciment

=coefficient pouzzolanique

=coefficient d’activité du filler de calcaire

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5.6. Formulation du deuxième type de béton


Nous fixons le dosage du ciment à 400 kg par mètre cube ce qui se traduit par une
diminution du dosage en filler de calcaire pour conserver la quantité optimale de fines, et par
là respecter l’optimum au-delà du quel la contribution de l’activité du filler ne participe plus à
améliorer la performance mécanique du béton.
[Ciment] = 400 kg/m³, Soit 129,03 l/m³
[Filler de calcaire] = 11 kg/m³, Soit 3,97 l/m³
[Eau] = 176 kg/m³, Soit 176 l/m³
[Sable]= 1650 kg/m³, Soit 657 l/m³

D’après la formule de Perret modifié la valeur de la résistance à la compression nous donne :

6. LES CARACTERISTIQUES MECANIQUES DES BETONS DE


SABLE
Nous pouvons mesurer les caractéristiques mécaniques du béton de sable à travers les essais
ci-après:
Essai de résistance par compression,
Essai de traction par fendage,
Essai d’usure par abrasion.
Ces essais ont pour but de vérifier que les résultats obtenus satisfont aux caractéristiques
mécaniques requises.
Pour y parvenir, les essais seront réalisés à divers jours de maturation du béton à savoir
7jours, 14jours et 28 jours.
Les bétons de sable en voirie doivent répondre à certaines caractéristiques. Ces
caractéristiques sont consignées dans le tableau B.9.

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Tableau B-9 : PERFORMANCES MECANIQUES EXIGEES


CLASSE DE RESISTANCES CARACTERISTIQUES A 28 JOURS EN
RESISTANCE MPa
COMPRESSION FENDAGE
6 / 3,30
5 / 2,70
4 / 2,40
3 25 ,00 2,00
2 20,00 1,70
1 15,00 1,30

Avec :
Classes 1 et 2, bétons de sable correspondant au dosage en ciment, compris entre 150 et 200
kg/m³ ;
Classe 3, bétons correspondant au dosage en ciment, compris entre 250 et 300 kg/m³ ;
Classes 4et 5, bétons de sable correspondant au dosage en ciment, compris entre 300 et 370
kg/m³;
Classe 6, peu applicable aux bétons de sable.

6.1. Essai de résistance en compression

6.1.1 But
Cet essai a pour but de connaître la résistance à la compression du béton de
l’éprouvette.

6.1.2 Principe
Les éprouvettes cylindriques (au nombre de trois par essai), préalablement immergées
sont sorties de l’eau, puis asséchées ;
Ensuite, on rend les deux extrémités des éprouvettes planes en les surfaçant au moyen du
soufre liquéfié ;
Les éprouvettes une fois rectifiées, sont alors centrées chacune sur une presse de chargement.
Chaque éprouvette est soumise à une charge croissante effectuée à la vitesse de 0,5 MPa/s ;
Enfin, on note la charge de rupture qui est la moyenne des charges enregistrées sur les
éprouvettes.

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44
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En désignant par P, la charge maximale qui provoque le rupture et S la section, la résistance


par compression est déterminée par la relation suivante :

P
fc 
S
Avec :
f c : Résistance par compression en Méga Pascal (MPa) ;
P : Charge en Newton (N) ;
S : Section en mm².
Pour parvenir à la détermination des ces résistances, nous utiliserons d’une part les
règlements du béton armé aux états limites (BAEL) et d’autre part l’approche

6.1.3 Détermination théorique des résistances en compression


à différents âges de maturation
Pour la détermination des résistances à la compression, nous avions utilisé les règlements du
béton armé aux états limites (BAEL) et l’approche Dreux Gorisse dans le "Nouveau Guide du
Béton Armé".

a. Suivant le règlement BAEL :


Dans son article A2.1.11, le règlement BAEL précise que la résistance à j jours (j≤28) peut
être déterminée par la relation ( ) suivante :

f cj  0,685 f c 28 log j  1

Avec :
f cj : Résistance à "j" jours (MPa) ;

f c 28 : Résistance caractéristique à 28 jours (MPa).

b. Suivant l’approche Dreux Gorisse


La résistance est déterminée par la relation ci-dessous :

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45
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1,35n  10
fn   f c 28
n  20
Avec :
f n : Résistance à "n" jours (MPa).

6.1.4 Résultats des essais pratiques de compression


Les essais effectués à 7, 14, 28 jours donnent les résultats enregistrés au tableau N°B 10.

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46
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Tableau B-10 : EVOLUTION DE LA RESISTANCE EN COMPRESSION DU BETON


DE SABLE EN FONCTION DE L’AGE
AGE POIDS DES DENSITES CHARG CHARGE SECTION CONTRAIN CONTRAIN
S EPROUVET DES ES (N) S DES TES (MPa) TES
(Jour TES EPROUVET MOYENN EPROUVET MOYENNE
s) TES ES TES (mm²) S (MPa)
14900 2,316 350000 20106 17,408
07 14900 2,316 360000 356667 20106 17,905 17 ,57
14900 2,316 350000 20106 17,408
14500 2,254 375000 20106 18,402
14 14700 2,285 390000 383333 20106 19,397 19,065
14800 2,300 390000 20106 19,397
14800 2,300 540000 20106 26,835
28 14900 2,316 540000 535000 20106 26,835 26,594
14700 2,285 525000 20106 26,112

Et l’évolution de la résistance est résumée dans le tableau N°B.11 de la façon ci-après :


Tableau B-11 : TABLEAU D’ACCROISSEMENT DE LA RESISTANCE EN
COMPRESSION
fc7/fC28 (%) fc14/fc28 (%) fc28/fc28 (%)
RESISTANCES EN 66,07 71,69 100
COMPRESSION
(Mpa)

Tableau B-12 : TABLEAU COMPARATIF DES RESISTANCES EN COMPRESSION


1,35n  10 Résultats pratiques
 f c 28
0,685 f c 28 log j  1 n  20 obtenus (MPa)

07 jours 17,28 20,13 17,57


14jours 22,51 23,75 19,07
28 jours 27,99 27,82 26,59

Il apparaît au regard de ces résultats, que les résultats pratiques obtenus se rapprochent à
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47
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quelques différences près des résultats du règlement BAEL et sont beaucoup inférieures aux
valeurs de l’approche Dreux Gorisse. Cet état de chose nous amènerait alors à dire que le
béton de sable réalisé présente un comportement acceptable en compression.

6.1.5 Analyse
L’analyse des résultats obtenus, montre que le béton de sable réalisé
présente respectivement des accroissements de 66,07% et 71,69% à 7 et 14 jours. Or lorsque
nous nous référons aux valeurs indicatives consignées dans le "Nouveau Guide de Béton
Armé" à savoir fc7/fc28 égale à 69% et fc14/fc28 égale à 88%, on s’aperçoit que le béton de
sable à 7 jours a une potentialité de maturation qui se rapproche de la valeur requise de celle
du béton conventionnel ; tandis que à 14 jours la valeur obtenue se révèle plus ou moins faible
par rapport aux valeurs spécifiées. Cet état de chose s’expliquerait probablement par la texture
du béton de sable qui, grâce aux éléments qui s’enchevêtrent facilement entre eux, confèrent
aux bétons de sable une bonne compacité et probablement une bonne résistance à de jeune
âge de maturation. De la même façon ce comportement du béton de sable peut également
s’expliquer par le temps de malaxage qui confère aussi une résistance acceptable à ces
derniers.

6.2. Essai de traction par fendage

6.2.1 But
Le but de l’essai est de connaître la résistance à la traction du béton de l’éprouvette.

6.2.2 Principe
Les éprouvettes sont préalablement immergées dans l’eau. On veille a ce que les
éprouvettes à essayer (au nombre de trois par essai), ne présentent pas d’aspérités susceptibles
de nuire à la qualité du résultat de l’essai.
Les éprouvettes sont ensuite asséchées, et on place chaque éprouvette dans la presse tout en
veillant à ce que le centrage de l’ensemble soit convenablement réalisé.
Enfin, on applique de manière continue et sans choc le long de deux génératrices opposées,
une charge de rupture à la vitesse de 0,5 MPa/s.
Si, on désigne par P, la charge qui provoque la rupture par fendage, d le diamètre du cylindre
et de sa hauteur h, la résistance à la rupture par fendage est donnée par l’expression :

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48
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2P 0,637 P
ft  
d .h d .h

Avec :
f t : Résistance à la traction par fendage en Méga Pascal (MPa) ;
P : Charge en Newton (N) ;
d : Diamètre en mm ;
h : Hauteur en mm.

6.2.3 Détermination théorique des résistances en traction à


différents âges de maturation
Pour la détermination des résistances à la traction, nous avions utilisé les règlements
du béton armé aux états limites (BAEL) et cette résistance à la traction du béton à "j" jours est
donnée par la relation suivante :

ftj  0,6  0,06 f cj

Avec :
f tj : Résistance en traction à "j" jour (MPa) ;

f cj : Résistance caractéristique en compression à "j" jours (MPa).

6.2.4 Résultat des essais pratiques de traction par fendage


Les essais effectués à 7, 14, 28 jours sont consignés de la manière suivante dans le
tableau B13.

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Tableau B-13 : EVOLUTION DE LA RESISTANCE EN TRACTION PAR FENDAGE


DU BETON DE SABLE EN FONCTION DE L’AGE
AGE POIDS DENSITES CHARGE CHARG SECTION CONTRAI CONTRAI
S DES DES S (N) ES DES NTES NTES
(Jour EPROUV EPROUVETT MOYEN EPROUVET (MPa) MOYENN
s) ETTES ES NES TES (mm²) ES (MPa)
14800 2,300 125000 51200 1,555
07 14600 2,269 120000 121667 51200 1,493 1,514
14600 2, 269 120000 51200 1,493
14500 2,254 130000 51200 1,617
14 14800 2,300 135000 133333 51200 1,680 1,659
14800 2,300 135000 51200 1,680
14800 2,300 160000 51200 1,991
28 14700 2,285 150000 156667 51200 1,866 1,949
14800 2,300 160000 51200 1,991

Tableau B-14 : TABLEAU D’ACCROISSEMENT DE LA RESISTANCE EN


TRACTIONPAR FENDAGE
ft7/ft28 (%) ft14/ft28 (%) ft28/ft28 (%)
RESISTANCES EN 77,68 85,12 100
TRACTION (Mpa)

En somme, lorsque nous nous référons aux travaux réalisés sur le béton de sable on
s’aperçoit que le béton de sable dans l’ensemble se comportent de façon acceptable tant en
compression qu’en traction.
AFO Midasir, dans son projet de fin d’étude intitulé "Formulation du Béton de Sable à base
du Sable Silteux" obtenait la formulation résumée dans le tableau B.15 ;

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50
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Tableau B-15 : TABLEAU COMPARATIF DES RESISTANCES EN TRACTION PAR


FENDAGE
0,6  0,06 f cj (MPa) Résultats pratiques obtenus
(MPa)
07 jours 1,64 1,514
14 jours 1,95 1,659
28 jours 2,28 1,949

Ces résultats sont dans l’ensemble sensiblement proches. Et donc, on peut dire également
que le béton réalisé présente un comportement acceptable en traction par fendage.

6.2.5 Analyse
On s’aperçoit à la vue des accroissements obtenus que le béton de sable présente
également une résistance acceptable à la traction par fendage. Au vue de tout ce qui précède,
ce comportement du béton de sable serait probablement aussi lié à sa composition.

6.3. Essai d’usure par abrasion.

6.3.1 But
L’essai a pour but de provoquer par abrasion au sable des empreintes sur l’éprouvette
et à mesurer la largeur de cette empreinte.

6.3.2 Principe
On recouvre d’abord une face de l’éprouvette d’un produit permettant d’améliorer la
précision de la mesure de l’empreinte. Dans le cas de notre travail, la face est peinte par un
marqueur,
On remplit ensuite la trémie, de sable sec et on écarte le chariot du disque afin de fixer
l’éprouvette de forme quelconque, d’épaisseur susceptible de s’y insérer.
Par ailleurs, on ouvre le papillon et on amène l’éprouvette au contact du disque d’usure tout
en s’assurant de la régularité du débit du sable au cours de l’essai.
Enfin on met le moteur en marche et lorsque le compte tours indique 75 rotations/mm, on
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51
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

éloigne le chariot porte éprouvette et on ferme le papillon.


Dans le cadre de notre projet de fin d’année d’étude, trois essais ont été réalisés sur chaque
éprouvette à chaque âge de maturation du béton.

6.3.3 Résultat des essais pratiques d’usure par abrasion


Les essais d’abrasion réalisés à 7, 14, 28 jours donnent les résultats du tableau N°B.
16 suivant :

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52
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Tableau B-16 : EVOLUTION DE L’USURE PAR ABRASION DU BETON DE SABLE


EN FONCTION DE L’AGE
AGES LARGEURS D’USURES (cm) MOYENNES (cm)
(Jours)
3,80
07 3,25 3,317
2,90
2,70
14 2,35 2,950
3,80
3,00
28 2,70 2,700
2,40

6.3.4 ANALYSE
Lorsque nous observons ces valeurs, on pourrait remarquer une diminution de la
largeur d’empreinte de 7 jours à 28 jours. Ceci signifierait que plus le béton mûrit, plus il y
aura réduction de la largeur d’empreinte. Toutefois lorsque nous nous référons aux
spécifications données par la norme NFP98-303 à savoir 2,5 cm à 28 jours, on s’aperçoit que
le béton de sable réalisé présente également un comportement acceptable à la résistance à
l’usure.

6.4. Conclusion
En somme, lorsque nous nous référons aux travaux réalisés sur le béton de sable on
s’aperçoit que le béton de sable dans l’ensemble se comportent de façon acceptable tant en
compression qu’en traction.
AFO Midasir, dans son projet de fin d’étude intitulé "Formulation du Béton de Sable
à base du Sable Silteux" obtenait la formulation résumée dans le tableau N°B.17 ;

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53
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Tableau B-17 : RESULTAT DE FORMULATION DU BETON DE SABLE


CONSTITUANTS DOSAGES (kg/m³)
CIMENT 400
SABLE 1300
SABLE SILTEUX 280
EAUX 240

Et il montrait, que pour un dosage de 400 kg/m³ avec des dosages de 0,4% ; 0,5% et
0,6% d’adjuvant, les résultats suivants peuvent être obtenus (tableau N°B.18) :

Tableau B-18: RESULTAT DES ESSAIS DE COMPRESSION ET DE TRACTION


DOSAGES RESISTANCES (MPa)
(kg/m³) COMPRESSION TRACTION
7 jours 28 jours 7 jours 28 jours
400 16,88 25,00 4,06 4,75
400,4 17,50 26,25 4,13 4,88
400,5 17,19 26,88 4,25 4,94
400,6 18,13 28,56 4,38 5,00

On constate qu’à la :
-Compression, à 7 jours la résistance varie de 16,88 à 18,13 MPa et à 28 jours la résistance
varie de 25 à 28,56 MPa ;
-Traction, à 7 jours la résistance varie de 4,06 à 4,38 MPa et à 28 jours la résistance varie de
4,75 à 5 MPa.
Compte tenu des performances obtenues sur le plan pratique, et après examen des résultats
théoriques attendus, il est possible d’affirmer que les résultats selon les règles de contrôle
classiques du béton à différents âges se rapprochent plus ou moins des résultats issus de
l’application des ces règles.

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54
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C. DIMENSIONNEMENT DE STRUCTURE DE CHAUSSEE

I. GENERALITE SUR LA STRUCTURE D’UNE CHAUSSEE

1. ROLE DES DIFFERENTES COUCHES D’UNE CHAUSSEE

Couche de roulement
Couche de liaison
Couche d’assise
Couche de fondation
Couche de forme
Sol support

Illustration C-1 : Schéma d’une chaussée


Toute voirie susceptible de recevoir le passage d’un poids lourd doit recevoir une
structure adaptée comportant, en règle générale :
Une couche de forme qui a pour but d’uniformiser l’assise et de supporter, le report de
l’ensemble des charges. Elle est donc réalisée avec des matériaux très résistants. Elle participe
à l’intégrité de la chaussée de part ses fonctions :
Pendant les travaux, elle contribue au nivellement et assure la traficabilité du chantier ;
Elle permet d’homogénéiser les caractéristiques du sol support et le protège contre les
agressivités.
Une couche d’assise, souvent réalisée en deux couches, fondation et base, dont le rôle
principal est la transmission des pressions et leur répartition sur le sol support de la chaussée.
Elle a aussi pour rôle de fournir un support parfaitement nivelé, d’offrir la résistance
suffisante au compactage de la couche supérieure, la résistance mécanique nécessaire pour
reprendre les charges verticales induites par le trafic et de créer une barrière thermique entre
chaussée et support. Elle répartie les pressions sur le sol support afin de maintenir les
déformations à ce niveau dans les limites de l’admissible. Cette couche d’assise se conçoit
avec des matériaux traités aux liants hydrauliques pour garantir une bonne tenue
Une couche de liaison, qui doit être particulièrement soignée car elle assure la
transition entre l’assise et la couche de roulement. Des matériaux de granulométrie comprise
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55
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

entre 0/14 et 0/20 sont utilisés. Ils doivent présenter une excellente cohésion face aux efforts
de cisaillement puisqu’ils subissent pleinement les effets d’orniérage produits par le freinage
des véhicules lourds ;
Une couche de roulement réalisée avec du béton, de l’asphalte ou un matériau
bitumineux. C’est la couche sur laquelle s’appliquent directement les actions du trafic et du
climat.
Elle assure :
La sécurité et le confort des usagers, qui dépendent directement des caractéristiques de
surfaces.
Le maintien de l’intégrité de la structure, par la protection des couches, par la protection des
couches d’assise vis-à-vis des infiltrations
L’impact sur l’environnement, qui consiste essentiellement en la réduction des bruits de
roulement.

2. PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT D’UNE CHAUSSEE


Le principe du dimensionnement est de limiter la charge transmise par la roue au sol
support afin de minimiser ses déformations et éviter de l'amener à la rupture. Ce
dimensionnement passe par la détermination sous l'effet du trafic des contraintes et
déformations à travers les corps de chaussée et sur le sol support et la comparaison de ses
contraintes et déformations avec celles admissibles.

3. LES METHODES DE DIMENSIONNEMENT


La réalisation des différents types de chaussées passe d’abord par un dimensionnement
adéquat. Pour cela différentes méthodes ont été proposées suivant deux approches.
L’approche empirique qui établit des relations entre la durée de vie et les propriétés
mécaniques des matériaux. La méthode la plus utilisée est celle du CEBTP. A coté de cette
méthode on a aussi la méthode des indices de groupe, la méthode du CBR et celle du
Transport and Road Research Laboratory (TRRL).
L’approche théorique ou rationnelle qui établit un modèle représentant le mieux
possible le comportement mécanique du corps de chaussée basée sur la rhéologie du
matériau.

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56
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

On distingue dans cette approche : le modèle de Boussinesq, le modèle du Bicouche, le


modèle de Hogg, le modèle de Westergaard et le modèle multicouche de Burmister.
Les catalogues et les méthodes forfaitaires.

3.1. LES METHODES EMPIRIQUES ET SEMI EMPIRIQUES

Ce sont des méthodes basées, pour la plupart, sur des essais accélérés et des
observations effectuées sur routes expérimentales. Ces approches empiriques ont apporté de
nombreux renseignements sur l'action des charges de trafic et des sollicitations thermiques,
sur les propriétés des matériaux constitutifs de la chaussée ainsi que sur le comportement à
long terme des structures routières. Leur principal désavantage est qu'elles ne peuvent être
appliquées que pour les conditions climatiques et de trafic pour lesquelles elles ont été
établies.

3.1.1 Méthode du CBR (Californian Bearing Ratio)


Elle considère la résistance au poinçonnement du sol de plate-forme et la transmission des
charges selon la méthode de Boussinesq. Elle donne en fonction du CBR de la plate-forme
l'épaisseur de la couche sus-jacente à partir de la formule de Peltier.

e100150 P
CBR 5

P : charge par roue en tonne
Après les travaux du TRRL qui ont abouti à des abaques, la formule a été améliorée pour
tenir compte du trafic réel.

100150 P(7550log( N ))
e 10
CBR 5

P : charge par roue en tonne
N : nombre moyen journalier de véhicules de plus de 1500 kg à vide qui circulent sur la
chaussée

3.1.2 Méthode du CEBTP


Le guide de dimensionnement du CEBTP à été établi en 1972 par le Centre Expérimental du
Bâtiment et de Travaux Publics (CEBTP). Ce guide a vu la participation de beaucoup

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57
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

d'ingénieurs des Laboratoires Nationaux des Travaux Publics en relation avec le CEBTP. Il
fait suite aux études réalisées en 1969 sur le comportement et le renforcement de 7000 km de
chaussées bitumées en Afrique tropicale et au Madagascar.
Elle tient compte de deux critères :
L’intensité du trafic et la portance de la plate-forme, paramètres à partir desquels on a les
épaisseurs des couches de fondation, de base et de revêtement d’une chaussée souple.
L’intensité du trafic et la nature des différents matériaux afin de vérifier les spécifications
pour leurs possibilités d’utilisation.
Si la chaussée a des couches traitées au liant hydraulique il faut en plus, vérifier que les
contraintes de traction à la base des matériaux traités restent compatibles aux performances de
la chaussée.
Ce guide présente sous forme de tableau les épaisseurs des couches de chaussées, granulaires
ou traitées en fonction du trafic et du CBR du sol de plate-forme ci-dessous.
Pour l'utiliser on doit disposer du CBR du sol de plate-forme qui reçoit la route selon la
classification du CEBTP et de la classe de trafic sur le tronçon recevant la route. On pourra
ainsi à partir du guide et des matériaux disponibles choisir les épaisseurs des couches de
chaussée de la structure qui conviendraient.

Tableau C-1 : CLASSES DE TRAFIC ET DE PLATES-FORMES UTILISEES DANS


LE DIMENSIONNEMENT DES CHAUSSEES PAR LA METHODE DU CEBTP
(GUIDE DU CEBTP)
CLASSE DE N équivalent PL Trafic équivalent Classe de plate-forme
TRAFIC CEBTP Véh/j CEBTP
T0
T1 < 5.105 < 300 5< CBR<10 S1
T2 5.105 à 1.5.105 300-1000 10< CBR<15 S2
5 6
T3 1.5.10 à 4.10 1000-3000 15< CBR<30 S3
T4 4.106 à 107 3000-6000 30< CBR<80 S4
T5 107 à 2.107 6000-12000 80< CBR S5

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58
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

3.2. LES METHODES RATIONNELLES


Les méthodes rationnelles sont basées sur la mécanique des milieux continus et sur la
résistance des matériaux. Ces dernières présentent l'avantage de pouvoir être appliquées à des
structures sous différents types de climat et pour divers chargements de trafic.
Le comportement des matériaux de chaussées et de plate-forme sera représenté avec des
modèles mathématiques. Les sollicitations subies par les matériaux sous l’effet du trafic
seront déterminées. Elles seront ensuite comparées aux sollicitations admissibles. Ceci
permettra de prévoir le développement de divers types de détérioration au cours de la durée
de vie de la chaussée.

3.2.1 Le modèle de Boussinesq


Boussinesq considère le sol comme un massif élastique semi-infini et suppose que le corps de
chaussée en matériau granulaire ne lui est pas très différent. De ce fait, la pression se répartit
dans la superstructure de la même manière que dans le sol. Ainsi, la charge Q de la roue sur la
chaussée crée une contrainte sz dont l‘allure du diagramme à différentes profondeurs est
représentée sur les figures ci-dessous.

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59
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Illustration C-2 :Difffusion de la contrainte selon Boussinesq

La contrainte σz est donnée par :


3Q 3
z Z (X²  Z²)5 / 2
2
Ou encore pour

cos  Z
z
3Q
cos 5
(X²  Z²) On a 2Z²

Il s’agit donc de déterminer la contrainte admissible σad du sol ainsi que la profondeur z
(épaisseur h du corps de chaussée) pour laquelle, la contrainte verticale σz sur le sol de plate-
forme reste inférieure à la contrainte admissible du sol σad ( σz < σad )

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60
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

3.2.2 Le modèle Bicouche


Lorsqu’on est en présence de matériaux traités aux liants hydrauliques, des contraintes de
traction apparaissent à la base de la couche traitée. Le modèle de Boussinesq ne se prête plus
du fait de la nécessité de la vérification de la traction à la base. On fait alors recours à la
méthode bicouche dans laquelle la vérification du travail en flexion de la couche liée est
prépondérante. Il faut ainsi satisfaire
z ≤ zad
et
t ≤ tad
qui est une condition nécessaire et suffisante
en effet
t ≤ tad  z ≤ zad

Illustration C-3 :Modèle bicouche

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61
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

3.2.3 Modèle de Hogg


Hogg, pour déterminer les contraintes et déplacements dans les chaussées, assimile ces
dernières à une plaque mince qui satisfait à l’équation de Lagrange : D*D²w = p.

E1H 3
D
12(112)
est un facteur de rigidité, w la déflexion
et
 z  qo

D²w D

Illustration C-4 :Diffusion des contraintes selon Hogg


Il utilise ensuite la théorie de l’élasticité et les hypothèses de Navier pour les plaques minces
afin de résoudre ses équations. En plus des hypothèses de Navier, il considère que les
déplacements verticaux de la fibre neutre de la chaussée sont égaux aux déplacements
verticaux du massif. Il considère enfin un glissement parfait entre les couches.
Ainsi, si P=pq0a2 est la charge par roue, la contrainte de traction est donnée par la formule de
Hogg :

 t  P 1 F( E1 . 3 )
3
H
H² 2 E2 a

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62
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1 F( E1 . H )
3

2 E2 a 3
est le facteur de rigidité
Et
3
E1 . H
E2 a 3
un facteur de rigidité relative

3.2.4 Modèle de Westergaard


Il utilise le même modèle que Hogg. Cependant il considère le sol support comme un
assemblage de ressorts dont le déplacement vertical est proportionnel à la pression verticale
V:

Illustration C-5 :Diffusion des contraintes selon Westergaard


V=K.W
K : module de réaction du sol support
Hypothèse simplificatrice qui facilitera la résolution des équations de quatrième ordre de
Westergaard par les transformations de Hankel.
La contrainte de traction est donnée par :
p I
t  C( )
H² a

3
E1H
I 4 D 4
k p(11).k
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63
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

est le rayon de rigidité de la chaussée


P : charge par roue
C : fonction croissante de I dépendant de la position de la charge

3.2.5 Modèle multicouche de Burmister


Face à la multiplicité de types de structures et au renforcement lors de leur entretien,
Burmister a développé un modèle qui peut tenir compte de plusieurs couches. Dans ce
modèle, les couches sont considérées comme des solides élastiques, la liaison entre les
couches peut être avec glissement ou sans glissement. En cas de charges multiples, la
méthode de superposition est applicable.
Pour déterminer ses contraintes, Burmister a utilisé la théorie de l’élasticité et l’hypothèse de
la symétrie de révolution du chargement. Les équations obtenues ont été résolues par les
transformations de Hankel.

Illustration C-6 :Modèle multicouche de Burmister

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64
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Actuellement, avec le développement de l’outil informatique, ce modèle est le plus utilisé.


Les logiciels comme Alize III du LCPC, Bistro de Shell et CHEV de Chevron sont basés sur
ce modèle.
Ce modèle a abouti pour la première fois à la production d’un jeu d’abaques par Jeuffroy et
Bachelez qui ont tenté de résoudre les problèmes d’une plaque reposant sur une massive
bicouche de type Burmister.
Il faut signaler aussi que ce modèle ne tient pas compte des effets de bord. Son utilisation
nécessite donc l’évaluation de l’effet des charges en bord.

3.3. Les catalogues et les méthodes forfaitaires


Les catalogues : le nombre ne cesse d'augmenter. En effet chaque pays essaie
d'élaborer ses catalogues qui sont basés sur les données de l'expérience acquise par le
suivi du comportement des réseaux routiers et sur les vérifications des structures par des
méthodes rationnelles. Comme exemple, nous pouvons citer le guide pratique de
dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux ; les catalogues de la Côte -
d'Ivoire etc.
Il existe également des méthodes forfaitaires de dimensionnement qui sont utilisées en
raison de leur simplicité et des grilles de dimensionnement qu'elles proposent.

3.4. Les paramètres de dimensionnement


Bien que performant, les logiciels utilisés pour le dimensionnement nécessitent la maîtrise des
paramètres caractérisant :
Le trafic
Les sols de plate-forme sur lesquels seront posées les chaussées;
Les variations climatiques afin de déterminer l'état hydrique des plates-formes et
de prévoir le comportement des matériaux bitumineux sous l'effet de la température.
L'aspect probabiliste du dimensionnement (risque de rupture).

3.4.1 Le trafic
Le trafic à prendre en compte dans le dimensionnement des chaussées est le trafic cumulé
poids lourds N ( en nombre d'essieux standard ) donné par :
N = 365 x t x A x n( 1- i )^n
Si
C = n( 1- i )^n

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65
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

appelé facteur de cumul on a :


N = 365 *t*A*C
t : Trafic Journalier Moyen (TJM) en poids lourd de l'année en cours : c'est le débit
total d'une période donnée en jour ( de plus d'un jour et de moins d'une année) divisé par le
nombre de jour de cette période.
A : coefficient d'agressivité qui est fonction de la composition ou du spectre d'essieux
du trafic
i : taux de croissance annuel du trafic en pourcentage.
n : La durée de vie escomptée.

3.4.2 Détermination des paramètres du trafic


Le trafic journalier moyen TJM est obtenu après comptage des poids lourds par sens
de circulation et des traitements statistiques; ou encore par des méthodes indirectes (tonnage
transporté en trafic, estimation du trafic "drainé" par la nouvelle route à partir des itinéraires
qu'elle déleste)
Le taux de croissance i est déterminé à partir des résultats des comptages actuels et
passés.
Si ces résultats ne sont pas disponibles, pour nos pays en voie de développement, il faudra
prendre un taux de 7 %;
La charge à l’essieu est celui de 13 tonnes. Cependant les véhicules circulant sur la
chaussée ont une charge plus ou moins supérieure à cette dernière, il faut donc appliquer un
coefficient d'équivalence qui prendra en compte cet écart entre le poids standard et celui
circulant sur la chaussée: c'est le coefficient d'agressivité A.

Si des études n'ont pas été pas été réalisées auparavant, il faudra prendre pour le
dimensionnement une approximation de l'agressivité :
A = 1.3
Cependant, il faut signaler que pour être plus précis, il faut faire des campagnes de comptages
et de pesages. Les résultats obtenus feront l'objet d'études statistiques, ce qui permettra de
déterminer des classes de poids par essieu P. A chaque classe correspond ainsi un coefficient
d'agressivité
A = (P/13)^4
La durée de vie d'une route est la période qui se sera écoulée depuis sa date de mise en
service jusqu'à l'apparition des dommages nécessitant un entretien. Actuellement avec la

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66
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

croissance du trafic, le niveau de service demandé et les budgets libérés pour les routes, la
tendance est à la réalisation de routes avec une durée de vie escomptée de vingt (20) ans.

3.4.3 Les sols de plate-forme


La plate-forme, couche du mètre supérieure des terrassements doit pouvoir supporter les
charges transmises par les autres couches de la chaussée sans subir de dommages. Le Manuel
de conception des chaussées neuves à faible trafic, LCPC-SETRA, 1981 définit un certains
types de plate-forme donnés dans le tableau 20 de classification suivante:
Tableau C-2 : CLASSIFICATION DES PLATES-FORMES SELON LE LCPC-SETRA
Portance des sols : Classification et essais
Module de
Examen Module de
réaction
visuel Indice portant déformation à la
Type du sol Type de sol
(essieu de CBR plaque
K
13 t) EV2 (MPa)
(daN/cm²)
Argiles fines
saturées, sols
tourbeux, faible
P0 CBR  3 EV2  15 K3 densité sèche, sol
contenant des
Circulation
matières
impossible;
organiques, etc.
sol inapte
Limon plastiques,
très
argileux et argilo
déformable
plastiques, argiles
P1 3  CBR  6 15 < EV2  3 3<K5 à silex, alluvions
grossières, etc.
Très sensible à
l'eau
Sables
alluvionnaires
P2 ou PF1 Déformable 6  CBR  10 30 < EV2  50 5<K6
argileux ou fins
limoneux, graves

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67
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

argileuses ou
limoneuses, sols
marneux
contenant moins
de 35% de fines
Sables
alluvionnaires
propres avec fines
Peu
P3ouPF2 10  CBR  20 50 < EV2  120 6<K7 < 5%, graves
déformable
argileuses ou
limoneuses avec
fines < 12%
P4ouPF3 20  CBR  50 120 < EV2  250 7 < K  15 Matériaux
insensibles à
l'eau, sables et
Très peu graves propres,
PEXouPF4 déformable CBR > 50 EV2 > 250 K > 15 matériaux
rocheux saints,
etc., Chaussées
anciennes

Le Sud du Bénin est couvert à 70 % par des sables limoneux avec un CBR variant de 10 à 35.
Ce qui correspond aux plates-formes de type PF3 et plus. Cependant il existe dans certaines
parties des sols de CBR très faibles. Ce sont en général des plates-formes constituées de
limons, de limons sableux et argileux, de tourbes ou situées en zones marécageuses.

3.4.4 Le climat et l’hydrologie


Les effets du climat sont surtout notables sur le comportement des matériaux bitumineux et
ceux traités au ciment. A des températures élevées, les matériaux bitumineux perdent leur
résistance et fluent très rapidement. Les variations de température entraînent des ouvertures
de fissures dans les matériaux traités au ciment. Les variations de température sont plus
accentuées vers l'est du Bénin, dans le Bénin oriental et sur la bande du littoral nord, avec des
températures pouvant aller jusqu'à 45 °C vers l'est et des différences de température
avoisinant15 à 20°C. La pluviométrie influe sur la teneur en eau naturelle et sur le CBR qui
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68
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

est tributaire des états hydriques de la plate-forme. Les hauteurs de pluies sont importantes
dans la zone sud et la teneur en eau naturelle peut dépasser la teneur en eau optimale de
compactage sur une période de quatre à huit mois de l'année. Néanmoins la teneur en eau
naturelle peut être supérieure à la teneur en eau optimale de compactage en période humide.
La durée de vie d'une route peut beaucoup être affectée par des défauts d'assainissement. Si la
collecte et l'évacuation des eaux pluviales et souterraines hors de l'emprise des chaussées n'est
pas bien faite, l'eau étant "l'ennemi numéro un" de la route, il peut s'en suivre des pertes de
portance des matériaux de chaussée et de la plate-forme et une dégradation prématurée de la
chaussée et même des ruptures de plate-forme. L'évaluation des eaux drainées par les bassins
versants de la zone doit faire l'objet d'études poussées afin de bien dimensionner les ouvrages
d'assainissement assurant ainsi la mise hors d'eau de la chaussée.

3.4.5 Paramètres de correction


Ils sont liés à l'aspect probabiliste du dimensionnement. En effet l'utilisation d'un modèle
mathématique des structures de chaussées, les essais réalisés sur les matériaux sont basés sur
des hypothèses probabilistes.
Pour en tenir compte, des coefficients sont utilisés dans le calcul des contraintes admissibles.
Le coefficient de calage kc permet de corriger l'écart entre les prédictions de la démarche de
calcul (modèle mathématique) et l'observation du comportement de chaussées par rapport aux
résultats des essais de laboratoire.
Le coefficient de risque kr : il est lié à l'aspect aléatoire de la durée de vie d'une route
déterminée à partir d'essais à chargement cyclique. Ce coefficient permet d'ajuster la
déformation admissible au risque de calcul retenu en fonction des facteurs de dispersion sur
l'épaisseur (écart type sh ) et sur les résultats des essais de fatigue ( écart type sn )
Le risque de calcul est défini par le Guide technique du LCPC comme suit :
Un risque de x% sur une période de p années pris pour le dimensionnement de la chaussée,
c'est la probabilité pour qu'apparaissent au cours de ces p années des désordres qui
impliqueraient des travaux de renforcement assimilable à une reconstruction de la chaussée,
en l'absence de toute intervention d'entretien structural dans l'intervalle.
Le coefficient de rigidité ks : pour tenir compte de l'hétérogénéité de la portance de la couche
de faible rigidité devant supporter les couches liées;
Le coefficient de discontinuité kd : dans les matériaux traités au liant hydraulique, ce
coefficient permet de prendre en compte l'effet de discontinuité de la couche de base

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69
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

3.4.6 Calcul des limites admissibles


Les limites admissibles correspondent soit à une contrainte soit à une déformation selon
l’assise considérée. Pour les chaussées souples, à assise granulaire, on vérifiera la déformation
verticale ez à la surface des couches non liées et du sol support ainsi que l'élongation
transversale et à la base des couches bitumineuses. On vérifiera néanmoins la contrainte
verticale sz à la surface de la couche et la déflexion W du sol support. Pour les chaussées à
assise améliorée ou traitée au ciment, la contrainte de traction st à la base des couches
améliorées ou traitées sera vérifiée ainsi que la déformation verticale ez à la surface des
couches non liées et du sol support

3.4.7 Sol support et matériaux non traités


Pour la plate-forme et les matériaux non traités (constitués de matériaux granulaires non liés),
les contraintes sont caractérisées par les contraintes z adm et déformation z adm verticales
admissibles au sommet de la couche. Elles sont calculées à partir des formules suivantes :
0,3CBR

z adm = 0,7log N
1

en bars
(Kerkoven et Dormon)

z adm = 2,8.10 - 2  N – 0,25


en mm
(Loi de tassement de Shell).

3.4.8 Matériaux traités au liant hydraulique


Pour ces genres de matériaux, la limite admissible est caractérisée par la contrainte de
traction par flexion t adm à la base de la couche traitée. Elle s’exprime par la relation :
t adm = kr  kd  kc  ks  i
i =(1-6b)x(N/106)-b0 ; 0 est la contrainte de flexion pour un cycle ;
ou

i = (N/106)-b6 ; avec 6 = (1  6 )  0 , la contrainte de flexion pour 106 cycles


 est la pente de la courbe de fatigue semi-logarithmique ;
kr est lié au risque supporté par la chaussée avec kr = 10 -t.b. ;

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70
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

t est la fractile de la loi normale réduite centrée et est directement liée aux risques de
dépassement du nombre de poids lourds;
b est la pente de la droite de fatigue bi logarithmique dans le domaine 105-106 cycles
avec :
1  5
0,5  log
b= 1  7

 est l’écart type sur les épaisseurs en cm avec


2
c
N ( ) H
2 2

= b ;
N est la dispersion de la fatigue ;
H est la dispersion des épaisseurs ;
c est le coefficient reliant la variation de déformation à la variation aléatoire
d’épaisseur de la chaussée, c est de l’ordre de 0,02 cm-1 ;
kd est le coefficient de discontinuité.
kc est le coefficient de calage.
ks est le facteur de stabilité tenant compte des hétérogénéités locales de portance d’une
couche d

3.4.9 Matériaux traités aux liants hydrocarbonés


La limite admissible pour les matériaux traités au bitume est l’élongation par traction à
leur base t adm. Elle est donnée par la formule suivante :
0,5 b
E1 N
 tadm    ( ) ( )  kr  kc  ks
6
E2 10
E1 est le module du matériau à la température équivalente de 10°C ;
E2 est le module du matériau à la température équivalente du milieu d’utilisation (soit
30°C dans notre cas) ;
N est le trafic pondéral de dimensionnement ;
6 est l’élongation admissible pour une fréquence de 25 Hz et une température de
10°C ;
b est la pente de la loi de fatigue des matériaux ;
kr est le coefficient qui ajuste la valeur de la déformation admissible au risque de
calcul retenu kr = 10 -µ.b. ;

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71
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

µ est la fractile de la loi normale réduite centrée et est directement liée au niveau de
risque choisi en fonction du niveau de trafic et de la catégorie de route ;
 est l’écart type sur les épaisseurs en cm avec  =
2
c
N ( ) H
2 2

b ;
N est la dispersion de la fatigue ;
H est la dispersion des épaisseurs ;
c est le coefficient reliant la variation de déformation à la variation aléatoire
d’épaisseur de la chaussée, c est de l’ordre de 0,02 cm-1 ;
kc est le facteur de calage pour ajuster les résultats du modèle de calcul au
comportement réel observé des chaussées ;
ks est le facteur de stabilité tenant compte des hétérogénéités locales de portance d’une
couche d.

II. DIMENSIONNEMENT D’UNE STRUCTURE DE CHAUSSEE


DONT LE REVETEMENT EST EN PAVEE DE BETON
CLASSIQUE

Nous nous proposons de dimensionner la chaussée par plusieurs méthodes


forfaitaires.
Ces méthodes nous permettrons de vérifier si les épaisseurs de couches retenues
sont en compatibilité avec la qualité du corps de chaussée. Elles présentent des grilles assez
simples de vérification. Nous utiliserons comme méthode :
La méthode de dimensionnement suivant une surface minérale ;
La méthode de dimensionnement classique ;
La méthode de dimensionnement empirique.
Avant de procéder au dimensionnement proprement dit, détermin ons les différents
caractéristiques entrant en compte pour ce dimensionnement.
Dans le cadre de notre étude nous considérons 90 véhicules par jour par sens. Sur cette
base et d'après le fascicule intitulé, « dimensionnement des chaussées » "Presse des ponts
et chaussée de Paris "; nous avons une agressivité A= 0,5. On sait que :

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72
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

N = 365 *t*A*C avec C = n (1- i)n


t : Trafic Journalier Moyen (TJM) en poids lourd de l'année en cours : c'est le débit
total d'une période donnée en jour (de plus d'un jour et de moins d'une année) divisé par le
nombre de jour de cette période ; t =90
A : coefficient d'agressivité qui est fonction de la composition ou du spectre d'essieux
du trafic ; A=0,5
i : taux de croissance annuel du trafic en pourcentage ; i=4%
n : La durée de vie escomptée ; n=20
N = 4,9.105
En se référant au tableau de dimensionnement établit dans le guide du LCPC Setra, la valeur
N = 4,9.105 trouvé correspond à une classe de trafic T4.
Comme hypothèse de base de dimensionnement, on prendra:
Classe de trafic T4
CBR>15
En se référant aux normes retenues par les différentes structures chargées de voirie urbaines
telles que : la DAVU, le CNERTP, l’AGETIP, l’AGETUR, etc.., nous avons les valeurs
consignées dans le tableau N°C.3 ci après :
Tableau C-3: EPAISSEURS DES COMPOSANTES
DESIGNATIONS EPAISSEUR
Pavée pour chaussée 11 cm
Pavée pour trottoirs 8 cm
Lit de pose 3 cm
Couche de base 20 cm

1. DIMENSIONNEMENT SUIVANT UNE SURFACE MINERALE


Ce dimensionnement consiste à établir une classification du sol de fondation, à choisir à
priori des épaisseurs de matériaux et à vérifier, à l'aide de calcul simple, que ces épaisseurs
sont bien adaptées.
D’après cette méthode, les classifications adoptées pour les corps de fondation et les corps de
chaussée sont consignées dans le tableau C.4 ci après :

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73
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Tableau C-4: CLASSIFICATION DES SOLS DE FONDATION


TYPES DE SOLS DE FONDATION CLASSES DE
SOLS
Marnes - Argiles - Sables argileux (assez S4
plastiques)
Sable limoneux (peu plastique) - Sable
limoneux - Graves argileux - Graves S3
limoneux (assez plastiques)
Graves propres (peu plastiques) S2
Graves propres S1

Les corps de chaussée sont classés selon la nature et l'épaisseur des différentes couches
constitutives. Ainsi on classe une épaisseur équivalente U en affectant un coefficient
approximatif d'équivalence à un type de couche rencontré et qui compose le corps de
chaussée.
Les coefficients d'équivalence selon le type de sol sont contenus dans le tableau C.5
suivant :
Tableau C-5 : COEFFICIENT D’EQUIVALENCE SELON LE TYPE DE SOL
MATERIAUX COEFFICIENT D’EQUIVALENCE
Sable 0,5
Tout venant 0,8
Grave naturel reconstitué 1
Grave ciment 1,3
Sable laiteux 1,4
Grave laiteux 1,5
Sable bitume 1,6
Grave bitume 2
Béton bitumineux, enrobé dense 2,2

Après avoir déterminé l'épaisseur équivalente U de la chaussée suivant la grille de


calcul, on possède à la vérification de la compatibilité du corps de chaussée avec la
qualité du sol de fondation. Pour cela après avoir déterminé l'épaisseur équivalente U, on

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74
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

procède au choix du type de sol qui irait avec ce corps de chaussée. Puis on vérifie dans la
grille déjà prévue par le tableau C.6 suivant :
Tableau C-6 : COMPATIBILITE DU CORPS DE CORPS DE CHAUSSEE AVEC LA
QUALITE DU SOL DE FONDATION
COMPATIBILITE DU CORPS DE CORPS DE CHAUSSEE AVEC LA QUALITE DU SOL
DE FONDATION
VALEUR U I II III IV V
SOL
DE U>50 50>U>40 40>U>30 30>U>20 U>20
FONDATION
S1
S2
S3 SURDIMENSIONNER BON INACEPTABLE
S4

Vérifions si les épaisseurs des composantes du tableau N°C.3 sont vérifiées.


Les résultats sont consignés dans le tableau C.7 suivant :
Tableau C-7 : CALCUL DE L'EPAISSEUR EQUIVALENTE U DE LA COUCHE DE
ROULEMENT EN PAVEE DE BETON
CALCUL DE L'EPAISSEUR EQUIVALENTE U DE LA COUCHE DE
ROULEMENT EN PAVEE DE BETON
Coefficient Epaisseur X
Couche Matériaux Epaisseur (cm)
D'équivalence Coefficient
Fondation Sable Provenant 0,5 - -
Base Sable silteux 0,5 23 11,5
Revêtement Pavée de 11 Cm 2,2 11 24,2
TOTAL U 35,70 cm

D'après la classification adoptée pour les sols de fondation et étant donné que le
sol est constitué de sable silteux de bonne qualité on peut dire que ce sol est de classe
supérieure ou égale à S3.

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75
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

Pour la valeur de U et pour une classe S3, le tableau de vérification de


compatibilité du corps de chaussée et de sol de fondation nous montre que la structure
est bonne.

2. DIMENSIONNEMENT SELON METHODE CBR-CETUR


Cette méthode fournie des fiches ou des grilles de dimensionnement basée sur la
portance CBR, des sols de plate forme et sur le trafic escompté pendant la durée de vie
prévisible de la chaussé.
En considérant notre hypothèse de base :
N = 4,9.105 correspond à une Classe de trafic T4
CBR>15 correspond à un sol de portance P4
D'après le manuel « dimensionnement des chaussées », CETUR, nous avons les résultats
consignés dans le tableau C.8

Tableau C-8: RESULTAT DU DIMENSIONNEMENT SELON METHODE CBR


DESIGNATIONS EPAISSEUR
Couche de roulement 8 cm
Couche de base 15 cm

On constate que les résultats sont proches des précédents.

3. DIMENSIONNEMENT EMPIRIQUE
Les méthodes empiriques sont basées essentiellement sur les expériences acquises
au niveau du comportement des planches d'essai ou bien sur celui des réseaux routiers
existants. Pour dimensionner les routes par cette méthodes, on se serre des abaques qui
permettent de déterminer les épaisseurs des différentes couches de la chaussée en
fonction des matériaux utilisés, de la nature du sol support, du trafic...;
En ce qui nous concerne, nous utiliserons la méthode PELTIER pour vérifier les
deux autres dimensionnements. C'est la méthode CBR améliorée qui prend en compte le
trafic journalier exprimé en nombre de poids lourds. L'épaisseur du corps de chaussée est
obtenue par la formule :

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76
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Où P : charge par roue en tonne avec P=6,5tonnes


N : nombre moyen journalier de véhicules de plus de 1500 kg à vide qui circulent sur la
chaussée avec N = 4,9.105
CBR=20

On pourrait dire que notre hypothèse de base est vérifiée et que ces résultats
confirment les précédents.
Pavée pour chaussée12 cm
Lit de pose4 cm
Couche de base20 cm
En conclusion on pourrait retenir les dimensions suivantes pour les différentes parties
de notre structure de chaussée.
Tableau C-9 : DIMENSIONS RETENUES POUR LA CHAUSSEE
DESIGNATIONS EPAISSEUR
Pavée pour chaussée 11 cm
Lit de pose 3 cm
Couche de base 20 cm

III. DIMENSIONNEMENT D’UNE STRUCTURE DE CHAUSSEE


DONT LE REVETEMENT EST EN PAVEE DE BETON DE SABLE

On se propose de choisir le béton de sable qui offre les meilleures performances mécaniques
pour dimensionner la couche de roulement de notre chaussée.
Les caractéristiques retenues sont :
Résistance en compression à 28 jours=26,60 MPa
Résistance en fendage à 28 jours=1,95 MPa

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77
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

En l’absence de l’essai de tenu à la fatigue au moment de l’étude, les caractéristiques


mécaniques découlant sont fixées par le guide technique LCPC-SETRA d’où on déduit le
tableau C.10 suivant :

Tableau C-10: VALEURS DE REFERENCE DES PARAMETRES DE CALCUL


D’APRES LE GUIDE LCPC-SETRA
Type de Classe du Résistance σ(MPa) à pente SN(log N) E (MPa)
matériau matériau en Fendage 360 jours Ecart type Module
à 28 jours de la droite élastique
de fatigue
Béton de 3 1,95 1,27 15 1 24600
sable

: Résistance en flexion pour un million de chargement

E : Le module élastique
Les bétons de sable sont plus déformables que les bétons classiques d’où le module instantané
peut alors être évalué au moyen de la formule suivante :

En se référant au guide de dimensionnement, la dispersion sur les épaisseurs des couches nous
donne :
En couche de roulement : Sn = 0,01 m
En couche de base : Sn = 0,025 m

Calcul du nombre d’essieux équivalents :


NE=t*A*n*C avec
t=trafic moyen journalier en nombre de poids lourds supposé égal à 90
n=durée de service
C=facteur de cumul

NE=

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78
THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

NE=

Calcul des contraintes admissibles :


Les résultats sont consignés dans le tableau C.11 ci-après :

Tableau C-11: CALCUL DES CONTRAINTES ADMISSIBLES


BETON DE SABLE
1,33(MPa)
σt(NE)= σ6

Risque r 15%
Fractile u associé à r -1,036

Kr=10ubs(risq) 0,85
Ks(portance) 1
Kt(thermique) 0,75
Kc(calage) 1,40
Kd(discontinuité) 1/1,35
σt admissible 0,88

Choix des épaisseurs :


La charge de calcul est le demi essieux à roues jumelées de 130KN (13t). Il est alors à noter
que les spécifications d’épaisseur minimales pour les données T4-PF2 (classe de trafic-classe
de plate forme support) imposent.
Pour la couche de base : 18cm d’épaisseur
Pour la couche de roulement : 15cm d’épaisseur.
Partant de ces valeurs minimales :
On choisit des couples de valeurs (hauteurs) de sorte que la contrainte de traction maximale à
la base de ce corps de chaussée ne dépasse pas la contrainte admissible σt(NE) du matériau
(béton de sable).
Pour ce fait on aura un système bicouche selon le modèle de Burmister constitué de :
Une couche supérieure (couche de roulement)

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Une couche inférieure d’épaisseur infinie : (couche de base et plate forme).


La théorie de Burmister permet de calculer la hauteur h’ en ramenant l’ensemble de deux
couches uniques par les formules suivantes :

En adoptant E1 comme module unique ou

En adoptant E2 comme module unique.

Ce qui nous permet en adoptant E1 comme module unique d’écrire que :

avec

- Pour =18cm on a h’= 19, 68 cm soit h’= 20cm

- Pour =20cm on a h’= 20,20 cm soit h’=21cm

- Pour =25cm on a h’=21,50 cm soit h’= 22cm

La contrainte de traction à la base du corps de chaussée correspondant à chaque valeur de


hauteur h’ est obtenue à partir de l’abaque 1 du LCPC à l’Annexe N°1.
On a donc :
- Pour h’= 20cm on a σt = 10,1 bars
- Pour h’= 21cm on a σt = 10 bars
- Pour h’= 22cm on a σt = 9,5 bars
On vérifie ensuite que la déformation verticale maximale dans le support εz reste inférieure à
la valeur admissible εz adm tel que :
εz adm = 0,024 NE-0,222
εz adm = 0,024 ( ) -0,222 = 1309µ

Connaissant la déformation admissible εz adm on calcule pour chaque valeur de h’ la


déformation εz correspondante.
Déterminons d’abord a partir de l’abaque2 du LCPC à l’Annexe N°2 les valeurs de la
contrainte de compression σz au niveau supérieur de la plate forme support.
- Pour h’= 20cm on a σz = 0,6 bars
- Pour h’= 21cm on a σz = 0,55 bars
- Pour h’= 22cm on a σz = 0,5 bars

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Alors la déformation εz qui en résulte est calculée de la manière suivante :

Pour h’= 20cm on a εz = 1278 µdef


Pour h’= 21cm on a εz = 1271 µdef
Pour h’= 22cm on a εz = 1211 µdef
Les résultats sont présentés dans le tableau C.12 ci après :

Tableau C-12 : VALEURS DE LA CONTRAINTE DE TRACTION MAXIMALE ET


DE LA DEFORMATION MAXIMALE CORRESPONDANT A CHAQUE COUPLE
DE HAUTEUR (H1; H2 )
Epaisseur Epaisseur εz
couche de couche de base Hauteur h’ σt µdef
roulement h1 h2
15 18 20 10,1 1278
15 20 21 10 1271
15 25 22 9,5 1211

De l’ensemble des couples : hauteur (béton de sable) et hauteur (couche de base) récapitulé
dans le tableau, seul le couple (15 ; 20) vérifie les hypothèses de base. On a donc :
- couche de roulement : 15cm
- couche base : 20cm

IV. TECHNIQUE DE POSE OU DE MISE EN ŒUVRE

1. DESCRIPTION DU PAVEE
Les pavés en béton sont en général de forme carrée, rectangulaire ou autobloquante. Ils sont
conformes aux normes NF P 98-303, P 98-305 ou NF P 98-306 qui imposent notamment des

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tolérances dimensionnelles, une charge minimale de rupture, une résistance à l’usure et un


bon comportement vis-à-vis des intempéries.
Les caractéristiques des pavés, en particulier l’épaisseur, sont à adapter en fonction de l’usage
qui sera fait du pavage.

2. TECHNIQUE DE POSE

2.1. PREPARATION DU TERRAIN


Dans tous les cas, il faut décaper la terre végétale et compacter le sol support.
Pratiquer un encaissement dont la profondeur dépend de l’épaisseur de la couche de
fondation.
Le fond de forme doit être plan et présenter une pente minimale d’environ 1%.

2.2. COUCHE DE FONDATION


Elle dépend de l’usage qui sera fait du pavage et de la nature du sol support.
Par exemple, pour un usage privatif (terrasse, allée de jardin, descente de garage…) avec une
faible circulation de véhicules légers : La couche de fondation mise en place dans le cas d’un
sol déformable doit être plane et d’épaisseur constante après compactage
Pour un usage non privatif, le dimensionnement de la chaussée pavée peut être réalisé grâce
au logiciel.

2.3. LIT DE POSE


La pente du fond de forme est identique à celle du revêtement terminé.
Le lit de pose est constitué :
- soit d’une couche de sable lavé 0/5, exempt de fines, de 2 à 4 cm d’épaisseur maximale ;
- soit d’une couche de sable stabilisé obtenu par incorporation de ciment dosé à 150 kg/m3
maximum sans apport d’eau (cette variante recommandée est à utiliser en particulier dans le
cas de problèmes tels que fortes pentes, présence d’eau, technique de nettoyage agressive…).
Son épaisseur aussi constante que possible est obtenue en utilisant une règle et en s’appuyant,
par exemple, sur des bastaings, dont on doit repérer le niveau.

2.4. POSE DES PAVEES


- Prendre les pavés sur plusieurs palettes pour l’homogénéité des teintes.

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- La pose s’effectue à l’avancement (poseur sur les pavés en place) en veillant à ne pas
détruire la planéité du lit de pose.
- Se tenir le plus en arrière possible de la dernière rangée posée pour éviter de la déplacer.
- Lorsqu’il y a une circulation de véhicules
(création d’efforts horizontaux), la pose
s’effectue à joints serrés, le cas échéant avec
les écarteurs en contact.
- Vérifier la rectitude et la parallélisme des
rangées de pavés au moins tous les 4 à 5
mètres.
- Pour assurer une bonne tenue de revêtement,
il est conseillé :
Illustration C-7 : Pose de pavées
- de lui assurer une butée en rive (par un solin ou une bordurette, par exemple) ;
- dans le cas de passage de véhicules, d’éviter les lignes de joints droite continues dans le sens
de la circulation (un appareillage en chevron est satisfaisant dans tous les cas).

2.5. COMPACTAGE ET GARNISSAGE DES JOINTS


(Sur surface sèche)
Effectuer un compactage au moyen d’un matériel de compactage dynamique tel que dame
revêtue d’une protection caoutchouc ou
cylindre.
Balayer un sable fin 0/2 ou un sable fin
stabilisé le cas échéant, jusqu’à refus dans les
joints.
Eliminer tout excédent de sable ou caillou en
surface

Illustration C-8 :Compactage et garnissage des joints

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THEME :Etude de la possibilité d’utilisation du béton de sable comme revêtement de chaussées urbaines au sud du Bénin

V. CONCLUSION SUR LA POSSIBILITE D’UTILISATION DU


BETON DE SABLE COMME REVETEMENT
Il est à remarquer qu’au niveau des couches de base des deux différentes structures (en béton
de sable et en béton classique) nous avons obtenus une même épaisseur. La différence
fondamentale se situe au niveau de la couche de roulement.
11 cm pour le béton traditionnel
15 cm pour le béton de sable.

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D. ETUDES FINANCIERE ET ENVIRONNEMENTALE

I. ETUDE FINANCIERE
Il est important d’avoir une idée sur le cout de revient de notre béton de sable. Compte
tenue du fait que notre étude a abordé un élément nouveau non encore expérimenté au Bénin,
nous essayerons d’évaluer le coût du mètre cube du béton de sable et le comparer au cout du
mètre cube du béton ordinaire.
Tableau D-1: EVALUTION DU COUT D'UN METRE CUBE DE BETON DE SABLE
DESIGNATION UNITE QUANTITE P.U en Fcfa TOTAL
SABLE LAGUNAIRE m3 1,625 8000 13000
CIMENT tonne 0,400 80000 32000
FILLER DE CALCAIRE tonne 0,011 10500 110
EAU m3 0,176 225 40
MAIN D’ŒUVRE ET 7500
MATERIELS heure 0,5 15000
TOTAL 52650 FCFA

Tableau D-2 : EVALUTION DU COUT D'UN METRE CUBE DE BETON


ORDINAIRE
DESIGNATION UNITE QUANTITE P.U en Fcfa TOTAL
SABLE LAGUNAIRE m3 0,400 8000 3200
CIMENT tonne 0,400 80000 32000
GRAVIER m3 0,800 21667 17334
FILLER DE CALCAIRE tonne 0,011 10500 110
EAU m3 0,176 225 40
MAIN D’ŒUVRE ET
MATERIELS heure 0,5 15000 7500
TOTAL 60184 FCFA

Nous déduisons alors des deux tableaux précédents et de l’épaisseur retenue pour chacune de
nos couches de roulement ce que, le coût du mètre carré de béton de sable pour notre chaussée
urbaine démontable est de 7898 FCFA, tandis que celui du béton ordinaire est de 6620 FCFA

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Remarques :
Les prix du sable et du gravier sont ceux appliqués à Cotonou et à Porto-Novo ;
Le prix du ciment est celui appliqué officiellement par la SCB et CIM-Benin ;
Le prix de l’eau est celui pratiqué par la SONEB ;
Le prix de filler de calcaire nous a été donné par les services de l’OBRGM.

II. ETUDE ENVIRONNEMENTALE


Des prélèvements sur le terrain et des analyses en laboratoire des paramètres
océanographiques et biologiques ont été réalisées en vue d'évaluer les impacts sur l'écologie
de la zone d'étude et plus spécifiquement sur la faune et la flore. Des résultats probants ont été
obtenus. Ainsi, il a été démontré que les 2/3 des zones en aval de l'estuaire des rivières et des
lagunes peuvent faire l'objet d'opération de dragage sans aucun impact notable sur la faune et
la flore des lieux. Il a été conclu que l'opération de dragage reste bénéfique tant qu'elle
respecte les recommandations formulées par les études faites par l’Agence Béninoise pour
l’Environnement (ABE).
Une meilleure maîtrise de l’exploitation des gisements de granulats conduit aujourd’hui à
envisager l’utilisation de sable naturel (sables continentaux fluviatiles et lagunaires) comme le
constituant majoritaire de matériaux de construction. L’utilisation du sable dans le béton en
remplacement des graviers constitue donc un axe de recherche d’avenir tant d’un point de vue
économique qu’écologique, surtout pour les pays ayant de fortes réserves.

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E. DISCUSSION GENERALE, AVANTAGES ET


RECOMMANDATIONS

I. VALORISATION DE LA RESSOURCE
Les études portant sur les bétons de sable ont montré leur avantage économique et leur
spécificité technique. Dans un contexte économique actuel comme celui du BENIN,
l'évaluation quantitative des matières premières (sables continentaux fluviatiles et lagunaires)
justifie la vulgarisation des bétons de sable comme matériau de substitution au béton classique
dont les granulats deviennent de plus en plus coûteux. En particulier, dans l'utilisation
optimale des sables résiduels naturels et des déchets industriels (cendres de balles de riz en
particulier) réside un double intérêt économique et écologique. La caractérisation des
matériaux d'étude révèle leur particularité par rapport au béton de sable habituel utilisant des
sables de base plus grossiers et des ajouts de fillers essentiellement. La méthode proposée
pour le calcul de dosage des bétons de sable, s'adapte assez bien aux données locales. Les
performances mécaniques obtenues aussi bien pour les bétons de remplissage que pour les
bétons routiers sont largement suffisantes pour confirmer la compétitivité technique de la
solution Béton de sable. Par ailleurs, les études comparatives de coût d'investissement à court
terme, portant sur les chaussées confirment l'urgence d'un développement de la technologie
des bétons de sable routiers, à condition que toutes les règles de l'art soient respectées en
matière de conception et de dimensionnement. Les résistances à la compression sont
prévisibles suivant la formule de Bolomey. Cependant, des précautions précieuses sont à
prendre pour assurer une bonne qualité mécanique et une durabilité des ouvrages réalisés en
béton de sable

II. QUALITES DU BETON DE SABLE


Les avantages du béton de sable sont extrêmement nombreux et nous pouvons citer
entre autre :

1. OUVRABILITE
Elle peut se définir comme la facilité offerte à la mise en œuvre du béton pour le
remplissage parfait du coffrage et du ferraillage.
De l’ouvrabilité dépende la plus part des qualités de l’ouvrage : compacité et

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résistance réelle du béton dans l’ouvrage lui-même, enrobage et adhérence des armatures,
cohésion du béton entrainant un moindre risque de ségrégation, parement de belle apparence,
étanchéité.
En effet, le béton de sable possède cette facilité à remplir les moules avec une énergie
de serrage moindre telle que :
Les éléments les plus fins ou plus inaccessibles des moules sont garnis ;
Sans apport d’énergie de serrage le béton de sable conserve sa cohésion,
son homogénéité et une bonne résistance.
Même sans vibration, le béton de sable garantit un bon enrobage des aciers
même si le ferraillage est dense.

2. LA QUALITE D’ASPECT
La qualité d’ouvrabilité du béton de sable induit des effets architectoniques aussi
variés qu’étonnant et séduisant :
Absence de défaut d’aspect notamment du à la ségrégation ;
Aspect très lisse, type marbre ;
Aspect finement grenu, type pierre.

3. HOMOGENEITE-COHESION
La composition et la granulométrie confèrent aux bétons de sable, homogénéité et cohésion.
L’intérêt essentiel est qu’ils offrent une bonne résistance au aux chocs et fait observer une
réduction significative de la ségrégation.

4. INTERËT ECONOMIQUE
Le déficit de gros granulat et le prix de revient très élevé du matériau sont liés à
l’utilisation d’une ressource locale abondante. C’est pourquoi l’utilisation du béton de sable
est économiquement profitable et peut donc permettre un abaissement de prix de revient grâce
à:
Des économies de matière ;
L’efficacité de la rapidité d’exécution due à l’ouvrabilité ;
La réduction de la pénibilité des travaux et des nuisances de chantier.

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F. CONCLUSION GENERALE
L’emploi du béton de sable dans le secteur routier, répond simultanément au souci
d’économie des ressources naturelles en gros granulats ainsi qu’à l’obligation de limiter la
dégradation de l’environnement.
Cette étude a permis d’identifier les paramètres fondamentaux qui influencent le
comportement des bétons de sable. En premier lieu, apparaissent les caractéristiques du sable
(nature minéralogique, granulométrie…) qui conduisent à considérer différentes catégories de
sable. Les propriétés dépendent aussi de la nature et de la finesse d’ajout employé pour
assurer la compacité optimale. Le sable joue un rôle très important lors de la fabrication du
béton, car il influence à la fois les propriétés du béton à l'état frais (rhéologie) et à l'état durci
(durabilité et résistance).
Ainsi grâce à ces propriétés spécifiques : maniabilité, bonne cohésion, absence de ségrégation,
bel aspect de surface, le béton de sable apparaît comme un produit qui apporte des solutions
techniques qui permettent d’envisager son utilisation en substitution de bétons classiques sous
certaines conditions.
Par ailleurs, malgré le bas coût du béton de sable comparativement au béton ordinaire au
mètre cube, le coût du mètre carré de la couche de roulement pour une chaussée en béton de
sable est légèrement plus cher que celui du béton ordinaire. Cette étude nous a édifié sur
l’incidence que la rareté des gros granulats aura sur le coût du mètre carré de la couche de
roulement pour une chaussée en béton de sable, en ce sens que le sable est une ressource
disponible en grande quantité.

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G. BIBLIOGRAPHIE
1- Projet National de Recherche- Développement, SABLOGRETE, Béton de sable
caractéristique et pratique d’utilisation, 1994
2- Georges Dreux, Nouveau guide du béton, 1981
3- Dr Ezéchiel I. Alloba Dr François de Paule CODO, Cours de Route 11, 2000
4- E.J.YODER M.W. Witczak, Principal of pavement Design 1975
5- Cours de route Master II Génie-Civil de l’2iE,
6- Jean-Jacques CHAUVIN, Les sables, Guide pratique d’utilisation routière
7- Mémento de l’adjoint technique des travaux, Ministère de la coopération française,
1977
8- Documents SETRA
9- Documents LCPC
10- http://www.google.fr/
11- Mémoires de OLABODE Moukaram, HOUENAGNON William et DJOSSOU Erick.

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H. ANNEXES

I. ANNEXE 1 : ABAQUE 1 LCPC

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II. ANNEXE 2 : ABAQUE 2 LCPC

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