Comment Produire L'hydrogène
Comment Produire L'hydrogène
Comment Produire L'hydrogène
Comment produire
l’hydrogène ?
La production à partir de combustibles fossiles
Si l’hydrogène devient un vecteur énergétique, il sera très certainement produit,
au moins dans un premier temps, à partir d’énergies fossiles, comme il l’est déjà
actuellement pour ses applications industrielles.
IFP
sont le vaporeformage (reformage à la vapeur, réac- endothermique. Les deux dernières étapes consistent
tion 1), l’oxydation partielle et le reformage autother- à séparer le CO2 et l’hydrogène puis à éliminer les
mique,combinaison des deux précédentes,surtout utilisé dernières traces d’impuretés.
pour la production de carburant liquide de synthèse.
Les technologies dominantes pour la maximisation Oxydation partielle d’hydrocarbures
de la production d’hydrogène à partir du gaz de synthèse
disponible sont (réaction 2) la conversion du CO en L’oxydation partielle peut être effectuée sur un éven-
H2 (water gas shift) par l’adjonction d’eau puis, pour tail de produits beaucoup plus large allant du gaz
la purification finale, la purification sur tamis molé- naturel aux résidus lourds, et même au charbon.
culaire(1) de type PSA (Pressure Swing Absorber), la D’un point de vue économique, le traitement des
purification par méthanation et la purification par charges lourdes se justifie quand le surinvestisse-
membranes. ment consenti est compensé par un coût réduit de
la matière première, le coke de pétrole par exemple.
Le vaporeformage d’hydrocarbures En revanche, les investissements et les conditions
opératoires sont plus contraignants.
Le reformage à la vapeur consiste à transformer les À haute température (1200 à 1500 °C) et à pression
charges légères d’hydrocarbures en gaz de synthèse élevée (20 à 90 bars ou plus), en présence d’un oxydant
(mélange H2, CO, CO2, CH4, H2O et autres impuretés) (l’air ou plus couramment l’oxygène) et d’un modé-
par réaction avec la vapeur d’eau sur un catalyseur au rateur de température (la vapeur d’eau), l’oxydation
nickel. Cette transformation a lieu à haute tempéra- partielle des hydrocarbures conduit, à l’instar du vapo-
ture (840 à 950 °C) et à pression modérée (de l’ordre reformage,à la production de gaz de synthèse.En revan-
de 20 à 30 bars). Elle peut être suivie par différentes che, la réaction est exothermique et se déroule (en
opérations qui conduisent à la production d’hydro- général) sans catalyseur.Les deux technologies majeures
gène mais donc aussi à l’obtention de carburant de au niveau industriel sont les procédés Shell et Texaco.
synthèse. Dans tous les cas, la charge d’une unité de
vaporeformage peut être du gaz naturel (charge de Oxydation partielle de résidu sous vide
référence), du méthane voire du naphta(2). Les deux principales réactions sont la production de
gaz de synthèse (réaction globale simplifiée repré-
sentée par l’équation 6 ) et la conversion du mono-
xyde de carbone (équation 2 bis).
Un résidu sous vide(3) type contient plus d’une
cinquantaine d’atomes de carbone. Il est symbolisé ici
par la chaîne hydrocarbonée CnHm, qui correspond
à un rapport H/C égal à m/n.
Réaction 1:
6 CnHm + (n/2) O2 w n CO + (m/2) H2
H = - 36 kJ mol-1 (pour n = 1, m = 4)
Réaction 2:
2 bis n CO + n H2O w n CO2 + n H2
H = - 41 kJ mol-1 (pour n = 1)
Bilan des deux réactions:
Technip/Syncrude
H = - 77 kJ mol-1 (pour n = 1, m = 4)
La première réaction (température comprise entre
L’unité de vaporeformage
1 300 et 1 400 °C) correspond à l’oxydation partielle
construite par Technip Le vaporeformage de gaz naturel proprement dit. Elle est exothermique et se caracté-
pour Syncrude Canada. Le gaz naturel contient essentiellement du méthane. rise par un rapport H2/CO de l’ordre de 0,75 (pour
En une seule ligne, elle Toutefois, il doit généralement être désulfuré avant un rapport H/C de l’ordre de 1,5). Elle représente le
produit 223 000 Nm3/h
d’hydrogène et, en outre, d’être dirigé vers l’unité de vaporeformage. Pour maxi- résultat global d’un grand nombre de réactions qui
75 MW d’électricité. miser la production d’hydrogène, les deux principales conduisent à la formation de CO et d’H2 mais aussi
réactions chimiques à mettre en œuvre sont la pro- de : H2O, C (suie) et CH4. Quelques-unes des réac-
duction de gaz de synthèse et la conversion du CO. tions annexes peuvent être mentionnées :
Réaction 1: CO + 3 H2 w CH4 + H2O, CO + H2O w CO2 + H2 et
1 CH4 + H2O w CO + 3 H2 H = 206 kJ mol-1 CnHm + n H2O w n CO + (n + m/2) H2.
Réaction 2: Remarquons également que le gaz de synthèse produit
2 CO + H2O w CO2 + H2 H = - 41 kJ mol-1 dans ce cas contient souvent des produits soufrés. En
Bilan des deux réactions: effet, le soufre contenu initialement dans la charge
3 CH4 +2 H2O w CO2 +4 H2 H = 165 kJ mol-1 – résidus lourds pétroliers notamment – n’est pas séparé
en amont et est donc converti essentiellement en H2S
La première réaction correspond au vaporeformage et un peu en COS. C’est pourquoi ces deux produits
proprement dit. Elle est endothermique et se caracté-
(1) Tamis moléculaire : matériau qui, possédant des pores
rise par un rapport H2/CO de l’ordre de 3. La seconde de dimension équivalente à celle des molécules à retenir,
réaction correspond à la conversion du CO (ou water permet de séparer et capturer ces dernières.
gas shift). Elle est légèrement exothermique et plus ou (2) Principale matière première de la pétrochimie.
moins complète, selon qu’elle est effectuée en 1 ou 2 (3) Produit résiduel du traitement dans une unité de distillation
étapes. Globalement, le bilan des deux réactions est sous vide du résidu de la distillation atmosphérique du pétrole.