Adduction D'Eau Potable Avec Pompe Photovoltaique Pratiques Et Recommandations de Conception Et D'Installation
Adduction D'Eau Potable Avec Pompe Photovoltaique Pratiques Et Recommandations de Conception Et D'Installation
Adduction D'Eau Potable Avec Pompe Photovoltaique Pratiques Et Recommandations de Conception Et D'Installation
MARCHE n°03.09.C.0028
Rapport final
Décembre 2004
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................... 3
1 Conception et dimensionnement des composantes d’une AEP
solaire ................................................................................................. 4
1.1 La notion de système............................................................... 4
1.2 La ressource en eau................................................................. 5
1.2.1 L'eau sur terre et dans le sol ....................................................... 5
1.2.2 Les caractéristiques du sous-sol................................................... 7
1.2.3 Les systèmes aquifères ............................................................ 12
1.2.4 Puits et forages ....................................................................... 13
1.2.5 Qualité de l'eau souterraine ...................................................... 24
1.3 Evaluation des besoins .......................................................... 28
1.3.1 Besoins en quantité ................................................................. 28
1.3.2 Besoins en qualité de service .................................................... 29
1.4 Le réservoir de stockage........................................................ 32
1.4.1 Rôle ...................................................................................... 32
1.4.2 Volume .................................................................................. 32
1.4.3 Hauteur et forme..................................................................... 33
1.4.4 Matériaux et Conception ........................................................... 36
1.4.5 Raccordements ....................................................................... 37
1.4.6 Aménagements ....................................................................... 38
1.5 Pompe photovoltaïque ........................................................... 40
1.5.1 Dimensionnement ................................................................... 40
1.5.2 Choix de la pompe................................................................... 41
1.5.3 Calcul du générateur................................................................ 42
1.5.4 Exemple de dimensionnement ................................................... 43
1.6 Réseau................................................................................... 44
1.7 Bornes-fontaines ................................................................... 46
1.7.1 Cahier des charges de la borne fontaine ..................................... 46
1.7.2 Remplissage des récipients ....................................................... 47
1.7.3 Comptage .............................................................................. 51
1.7.4 Génie civil .............................................................................. 53
1.7.5 Evacuation des eaux perdues .................................................... 53
1.7.6 Constats de terrain .................................................................. 54
2 Installation du système ............................................................... 55
2.1 Pompe photovoltaïque ........................................................... 55
2.1.1 La tête de forage et ses aménagements...................................... 55
2.1.2 Installation de la pompe ........................................................... 55
2.1.3 Installation du générateur photovoltaïque ................................... 60
3 Mise en service, réception et mesures de performance ............... 61
4 Exploitation et entretien .............................................................. 62
4.1 Exploitation : retours de terrain ............................................ 62
4.2 Entretien ............................................................................... 63
5 Annexes : Rappels techniques ..................................................... 65
5.1 Rappel de notions d’hydraulique et de pompage ................... 65
5.1.1 Définitions et unités ................................................................. 65
5.1.2 Hauteur manométrique ............................................................ 67
5.1.3 Courbe réseau ........................................................................ 67
5.1.4 Pompes.................................................................................. 68
5.2 Le pompage solaire ............................................................... 68
5.2.1 Principes généraux du pompage solaire ...................................... 68
5.3 Prix des systèmes.................................................................. 71
5.4 Rappels de photovoltaïque .................................................... 72
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AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
INTRODUCTION
Quand la pompe est animée par énergie solaire, le prestige porté à cette
dernière fait que l’on a tendance à résumer l’ensemble de l’AEP en «pompage
solaire» et faire ainsi ombrage aux autres constituants du dispositif. Le danger
qui en découle est que la qualité des autres infrastructures risque d’être
négligée ; on a en effet tendance à se focaliser sur la seule partie pompage.
Pourtant chaque élément a son importance et c’est le maillon faible qui peut
compromettre le but final et entacher la réputation de l’énergie solaire qui,
étant sous les projecteurs, est trop rapidement montrée du doigt en cas de
contre performance.
Cet ouvrage tente de passer en revue la totalité des éléments d’une "pompe
solaire", d’expliquer les phénomènes mis en jeu dans son fonctionnement et
de donner des conseils sur la conception, l’installation et l’entretien d’un
système d'AEP sur la base d’expériences et d’observations de terrain. Le
photovoltaïque (principe, cellules et modules) ne fait ici que l’objet de rappels
succincts ; il ne sera en fait traité qu'en tant que source électrique de
puissance variable dont il est impératif d’optimiser le dimensionnement et
l’utilisation. Les chapitres ressource en eau et forage sont volontairement
détaillés, car il a semblé impératif de connaître les phénomènes liés à l'origine
du sujet : l'eau.
Photo 1
3
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Il ne faut pas, enfin, oublier le but final : "tout ça" ne sert qu’à assurer un
approvisionnement de qualité en eau de manière fiable. Autant c’est au pied
du mur qu’on reconnaît le bon maçon, autant c’est devant la borne fontaine
qu’on reconnaît les qualités du concepteur et de l’exploitant d’une AEP solaire.
• La source d’eau,
• Du pompage,
• Du stockage,
• Du réseau,
• Des points de distribution.
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Tableau 1
Part de ressource Part de la population
CONTINENT mondiale en eau mondiale
Tableau 2
Croûte et Hydrosphère (surface de la terre)
manteau Eau Eau douce Eau
salée biologique
22,2% 75,6% 2,3% 0,0001%
97,1% 2,9% 0,003%
Glaces Eaux Eaux de Atmosphère
souterraines surface
58% 41% 0,3% 0,03%
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Le cycle de l'eau
La quantité totale d'eau sur la croûte terrestre (hydrosphère) est pratiquement
constante depuis un milliard d'années. Aucune eau ne s'échappe vers le haut
de l'atmosphère (la vapeur d'eau est un gaz trop lourd, attiré par la gravité
terrestre) et on admet qu'aucune eau ne se mélange à la lithosphère.
Le cycle de l'eau concerne l'eau douce, la part d'eau qui transite entre
l'atmosphère et la terre, le moteur de ce cycle est, bien entendu, l’énergie
solaire.
Le tableau suivant donne quelques chiffres sur le temps de renouvellement de
l’eau douce sur terre:
Tableau 3
Temps de séjour
Atmosphère 10-12 jours
Océans et mers ≈ 4000 ans
Lacs et réservoirs ≈ 10 ans
Marais 1-10 ans
Canaux fluviaux 2 semaines
Humidité du sol 2 semaines – 1 an
Eau souterraine 2 semaines – 10000 ans
Glaciers 10 – 10000 ans
Eau atmosphérique ≈ 10 jours
Eau biosphérique ≈ 1 semaine
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Ces masses d'eau restent en suspension en altitude et sont déplacées par les
vents. Avec un changement de température et de pression, l'équilibre peut
être rompu et des masses se "précipitent" au sol sous différentes formes :
pluie, neige ou grêle.
L'eau qui arrive sur le sol (après la fonte de la neige le cas échéant) va y
pénétrer en partie ou complètement si le sol s'y prête. La végétation influence
positivement l'infiltration en ralentissant l'écoulement de l'eau à la surface, lui
donnant ainsi plus de temps pour pénétrer dans le sol. D'autre part, le
système radiculaire améliore la perméabilité du sol. Enfin, le feuillage protège
le sol de l'impact de la pluie et diminue, par voie de conséquence, le
phénomène de battance (tassement du sol par le choc des gouttes d’eau de la
pluie).
Dans le sol, l'eau s'enfonce par gravité de façon plus ou moins rapide en
fonction de la nature des terrains traversés jusqu'à ce qu'elle rencontre un
obstacle, c'est-à-dire une roche imperméable. Le phénomène est un peu
comparable à ce qui se passe au sol : l'eau circule et s'accumule quand elle se
trouve piégée. La pente de la couche imperméable peut, dans certains cas,
conduire l'eau à ressortir en surface au niveau d'une source.
Les vitesses d'écoulement dans le sol sont toujours faibles : même dans un sol
très perméable, l'ordre de grandeur est 0,1 m/s. On a pu déterminer, par
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exemple, que l’eau de surface met environ 70 ans pour atteindre la nappe de
l’eau minérale d’Evian.
Pour mieux comprendre les phénomènes liés à l'eau dans le sol, il est
nécessaire de faire appel à deux caractéristiques des roches : la porosité et la
perméabilité.
La porosité
La porosité d'un terrain caractérise sa faculté à emmagasiner de l'eau. L'eau
peut remplir les vides qui se trouvent entre les éléments qui constituent le
terrain. Les vides peuvent être liés à la nature même de la roche (situés entre
les grains d'un sable par exemple) ou aux fractures et fissures d'une roche de
nature compacte. On parle ainsi de porosité primaire et de porosité secondaire
ou macroporosité.
La porosité se mesure par le rapport entre le volume des vides et le volume
total de la roche.
Figure 1
Figure 2
La porosité efficace
Si on soulève une éponge hors de l'eau, une partie de l'eau qui l'imbibe coule,
il faut ensuite la presser pour extraire l'eau qui est encore retenue. L'éponge
reste néanmoins humide.
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L'eau adsorbée forme un mince film autour des grains, d'une épaisseur de
l'ordre du dixième de micron. Les forces d'attraction moléculaire, consécutives
à la polarité de la molécule d'eau, peuvent atteindre 200 000 fois celle de la
gravité. Sa quantité augmente avec la finesse de la granulométrie du terrain,
c'est-à-dire comme le rapport surface/volume.
L'eau pelliculaire est une couche d'environ 1 micron d'épaisseur qui tapisse les
cavités délimitées par les grains. Elle est moins fortement liée.
Figure 3
0,5 à 1 µ
9
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Ces valeurs sont indépendantes de la taille des grains à condition qu’ils soient
de taille homogène.
Porosité totale
Roche (non fracturée) Porosité efficace
(l/m3 de roche
ou sédiment (l/m3)
saturée)
argile 400-500 10-20
calcaire 10-100 10-50
craie 100-400 10-50
granite 1-50 1-20
gravier 200-400 150-250
grès 50-250 20-150
sable fin 300-350 100-150
schiste 10-100 1-20
La perméabilité
La perméabilité mesure l'aptitude d'une roche à se laisser traverser par l'eau.
h/l est la perte de charge par unité de longueur, appelée encore gradient
hydraulique. On le mesure en plaçant 2 piézomètres distants de l mètres. Le
gradient i est le rapport entre la différence de niveau dh des piézomètres et la
distance l.
Q = K. S. i
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AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Tableau 5
Graviers Seuil 1 Sables purs Seuil 2 Sables très Seuil 3 Argiles
Gravillons fins
Tableau 6
POROSITE PERMEABILITE K
TYPE DE RESERVOIR
EFFICACE (%) (m/s)
Graviers 25 3. 10-1
Sables 15 6. 10-4
Basalte fissuré 8 à 10 Très variable
Calcaires fissurés 2 à 10 Très variable
Craie 2à5 Très variable
Limons 2 Très variable
Granite fissuré 0,1 à 2 Très variable
Schistes 0,1 à 2 Très variable
Vase argileuse 0.1 5. 10-10
Perméabilité et transmissivité
"La perméabilité est l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser par l'eau
sous l'effet d'un gradient hydraulique" (G. Castany). Elle est mesurée
notamment par le coefficient de perméabilité K défini par la loi de Darcy
comme le volume d'eau gravitaire traversant une unité de section
perpendiculaire à l'écoulement en 1 seconde sous l'effet d'une unité de
gradient hydraulique. En prenant comme unités le m2 et le m3, K est exprimé
en m/s.
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AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Figure 4
12
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
L'écoulement souterrain
Lorsque la zone d'aération du sol contient une humidité suffisante pour
permettre la percolation profonde de l'eau, une fraction des précipitations
atteint la nappe phréatique. L'importance de cet apport dépend de la structure
et de la géologie du sous-sol ainsi que du volume d'eau précipité. L'eau va
transiter à travers l'aquifère à une vitesse de quelques mètres par jour à
quelques millimètres par an avant de rejoindre le cours d'eau. Cet écoulement,
en provenance de la nappe phréatique, est appelé écoulement de base ou
écoulement souterrain.
A cause des faibles vitesses de l'eau dans le sous-sol, l'écoulement de base
n'intervient que pour une faible part dans l'écoulement de crue. De plus, il ne
peut pas être toujours relié aux mêmes événements pluvieux que l'écoulement
de surface et provient généralement des pluies antécédentes. L'écoulement de
base assure en général le débit des rivières en l'absence de précipitation et
soutient les débits d'étiage.
La nappe phréatique est la première nappe rencontrée lors du creusement
d'un puits. C’est une nappe généralement libre, c'est-à-dire dont la surface est
à la pression atmosphérique. Elle peut également être en charge (sous
pression) si les terrains de couverture sont peu perméables. Elle circule,
lorsqu'elle est libre, dans un aquifère comportant une zone non saturée proche
du niveau du sol.
La nappe est confinée si elle est surmontée par une formation peu ou pas
perméable; l'eau est comprimée à une pression supérieure à la pression
atmosphérique. A la suite d'un forage au travers du toit imperméable, l'eau
remonte et peut jaillir : la nappe est alors dite artésienne.
La recherche d'eau
Cette recherche est en principe le travail de l'hydrogéologue.
Il s'agit d'identifier la présence d'une nappe souterraine le plus près possible
au dessous du lieu d'utilisation et de stockage de l'eau. Il faut également
rassembler une forte présomption sur la profondeur et la production
potentielle de celle-ci. Le but est de ne pas forer au hasard, c'est-à-dire
13
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Construction du forage
Figure 5
Les forages sont des puits tubés de
faible diamètre creusés par un
procédé mécanique à moteur
(foreuse). C'est un moyen qui est
plus rapide et plus économique que la
construction d'un puits. Un atelier de forage peut réaliser au moins une
centaine de forages dans une année. Construire le même nombre de puits
avec une seule équipe de puisatiers nécessiterait plus de 10 ans. En
hydraulique villageoise, les forages sont réalisés avec la méthode rotary dans
les terrains tendres et celle du marteau fond de trou dans les terrains durs ;
ces deux méthodes sont vues plus loin.
Le forage rotary
Cette technique, issue de la recherche pétrolière, est aussi
appelée forage à la boue. Un derrick supporte un train de
tiges creuses au bout duquel est vissé un trépan.
L'ensemble est entraîné par une table rotative. L'outil
creuse la roche sous l'effet du poids au-dessus de lui et de
sa rotation.
Figure 6
Les outils utilisés en rotation sont des trépans de
différents types choisis en fonction de la dureté des
terrains traversés (outils à lame, à pastille, tricône à
molettes, outil diamanté, etc.). Au-dessus de l'outil, on
place de lourdes masses tiges pour accentuer la pression
verticale et avoir une bonne rectitude de forage par effet
pendulaire.
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Une puissante pompe à pistons injecte cette boue à travers le train de tiges.
Celle-ci ressort au centre de l'outil, le lubrifie et le refroidit. La boue remonte
ensuite le long des parois du trou en entraînant avec elle les débris arrachés.
Arrivée au sol, cette boue est débarrassée de ces débris par décantation dans
une fosse creusée à même le sol avant d'être injectée à nouveau dans le train
de tiges par la pompe. Pendant le creusement, l'analyse des débris remontés
par la boue renseigne sur la nature des couches traversées et leur
granulométrie tandis que les variations de viscosité de la boue indiquent une
arrivée d'eau.
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L'équipement du forage
Si le forage est jugé positif : débit suffisant et conductivité correcte, il est
équipé d'une colonne de captage. Cette colonne est constituée d'une série de
tubes vissés (ou soudés) les uns aux autres et servira à soutenir les parois du
forage de façon permanente. Au niveau des zones productrices, les éléments
de tubage comportent des orifices calibrés (perforations ou fentes) : ce sont
les crépines. La colonne de captage peut être réalisée en différents
matériaux : en acier de différentes qualités et, de plus en plus, en PVC armé
fibre de verre (tubage souvent de couleur bleue).
La préparation des tubages pleins et des crépines se fait dans l'ordre où ils
seront descendus en fonction des mesures de profondeur des différentes
formations rencontrées (logging). En bas de la colonne de captage, on
trouvera toujours un bouchon de pied et un décanteur (portion de tubage plein
de quelques dizaines de centimètres). La colonne est suspendue par son
sommet, centrée dans le trou et ne repose pas sur le fond de façon à
conserver une bonne verticalité par effet pendulaire.
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Le développement
Lors du pompage, le niveau d'eau dans le forage baisse d'une certaine hauteur
appelée rabattement, le niveau au repos étant appelé niveau statique. Plus on
se rapproche du forage, plus la vitesse d'eau est importante, puisqu’elle y
converge. La perte de charge (et donc le gradient hydraulique) va également
augmenter (Darcy), d’où la forme du cône de rabattement que nous verrons
plus loin.
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Figure 8
Forage
Massif de gravier
Crépine du tubage
Zone de développement :
les particules les plus fines
ont migré
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Essais et caractérisation
Lorsque le développement est terminé, il convient de caractériser le forage,
c'est-à-dire de déterminer ses paramètres, en particulier quel débit
d’exploitation il peut supporter. Ceci se fait par pompage.
Plusieurs scientifiques ont étudié le débit des puits (Darcy, Thies, Dupuit,
Jacob) et en ont tiré des formules relativement complexes, applicables que
sous certaines conditions et associées à différents moyens d’essai que nous ne
détaillerons pas ici.
Les deux questions principales sont en fait :
• A quel débit puis-je pomper sans que la nappe ni l'ouvrage ne soit mis
en danger ?
• Quel sera alors le rabattement ?
R = A + BQ + CQ²
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Tableau 7
Valeur de C (m/(m3/s)²) Diagnostic
C< 675 Bon ouvrage, développement correct
675< C < 1350 Ouvrage médiocre
C > 1 350 Ouvrage colmaté ou détérioré
C > 5400 Ouvrage irrécupérable
Q = K.S.dY/dL
En intégrant de 0 à L, on obtient :
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Cette courbe est une parabole d’axe horizontal sur ordonnées logarithmiques.
Niveaux dynamiques
Cône de rabattement
Vieillissement du forage
Un forage peut avoir une production stable pendant des dizaines d'années.
La baisse de productivité d'un forage peut être la conséquence de :
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Arrivée de sable :
Il faut tout d’abord éliminer l'hypothèse d'une mauvaise installation de la
pompe qui la positionnerait au droit de la crépine (voir chapitre sur
l’installation de la pompe).
La cause la plus courante d’arrivée de sable est un développement insuffisant
du forage. Il sera avantageux de pouvoir le confirmer et d’y remédier par un
nouveau développement en effectuant, dans la mesure du possible, des
pulsations alternées pour mobiliser les fines particules et casser leurs
agencements en forme de voûtes qui les bloqueraient dans le massif de
gravier.
Il se peut aussi que le massif de gravier, posé sur une hauteur insuffisante,
soit descendu par tassement au point de ne plus protéger la partie supérieure
de la crépine. Il n’y a, dans ce cas, pas vraiment de remède miracle à une
flagrante mauvaise construction du forage.
Une autre cause d’arrivée de sable peut être une rupture au niveau de la
crépine. La portion de tubage crépinée est en effet plus fragile qu’un tube plein
et ce phénomène peut se produire suite à de fortes contraintes du terrain dans
sa partie altérée. Dans le cas de crépine en acier, un phénomène similaire
peut être aussi dû à la corrosion du métal. Comme plus haut, il n’y a
pratiquement pas de remède à cet accident en forage étroit (4 et 6 pouces) : il
faudra l’abandonner.
Augmentation du rabattement
Ceci correspond, bien entendu, à une augmentation des pertes de charge
jusqu’à l’arrivée de l’eau dans le tubage. Cette modification ne peut être due
qu’à un changement de structure des couches que l’eau traverse. Il est peu
probable que le terrain aquifère, loin de la crépine, ne subisse d’évolution,
c’est plutôt à la proximité de la crépine et au niveau de la crépine elle-même
qu’il peut y avoir des modifications substantielles avec le temps. Colmatage,
incrustation et corrosion sont les phénomènes mis en jeu. Qualité de l’eau,
surexploitation et mauvaise construction du forage sont à l’origine des
différentes dégradations de façon séparée et bien souvent combinée.
Un mauvais calibrage du massif de gravier et un mauvais choix dans les
ouvertures de la crépine peuvent conduire à un colmatage par les éléments
fins mobilisés qui vont former à la longue une gangue de moins en moins
perméable.
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L'échantillonnage
L'échantillonnage est primordial car il conditionne la qualité de l'analyse. Il doit
être de qualité mais également représentatif de ce que l'on veut analyser.
Les échantillons d'eau doivent être prélevés dans des récipients propres,
rincés plusieurs fois avec l'eau à analyser, puis fermés hermétiquement sans
laisser de bulles d'air dans le flacon.
La nature du matériau du récipient de prélèvement est importante, car celui-ci
ne doit pas entrer en réaction avec l'eau à analyser.
Un prélèvement effectué sur une eau ayant longtemps stagnée n'est pas
représentatif de la nappe. En effet, l'eau a subi l'influence du matériau de
tubage et des éléments extérieurs (pollution, pluie...). Pour obtenir un
échantillon moyen de l'horizon capté, il est nécessaire de pomper
suffisamment longtemps pour renouveler l'eau contenue dans le tubage et les
tuyauteries.
La température, le pH, la conductivité, l'alcalinité et l'oxygène dissous doivent
être mesurés sur site. En effet, ces paramètres sont très sensibles aux
conditions de milieu et susceptibles de varier dans des proportions
importantes s'ils ne sont pas mesurés sur site. L'idéal est d'effectuer les
mesures dans un seau placé au refoulement de la pompe. Il faut cependant
garder en mémoire le fait que :
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Tableau 8
Situation Situation
Situation anormale /
Ion normale / douteuse /
eau fortement polluée
eau normale eau polluée
SO4 (mg/l) < 20 20 à 120 > 120
PO4 (mg/l) < 300 300 à 500 < 500
NO2- (mg/l) < 0,01 0,01 à 0,1 >1
NH4+ (mg/l) < 0,01 0,01 à 0,1 >1
Température
La température de l'eau est un paramètre de confort pour les usagers. Elle
permet également de corriger les paramètres d'analyse dont les valeurs sont
liées à la température (conductivité notamment). De plus, en mettant en
évidence des contrastes de température de l'eau sur un milieu, il est possible
d'obtenir des indications sur l'origine et l'écoulement de l'eau.
La température doit être mesurée in situ. Les appareils de mesure de la
conductivité ou du pH possèdent généralement un thermomètre intégré.
Conductivité
La conductivité mesure la capacité de l'eau à conduire le courant entre deux
électrodes. La plupart des matières dissoutes dans l'eau se trouvent sous
forme d'ions chargés électriquement. La mesure de la conductivité permet
donc d'apprécier la quantité de sels dissous dans l'eau.
La conductivité est également fonction de la température de l'eau : elle est
plus importante lorsque la température augmente. Les résultats de mesure
doivent donc être présentés en terme de conductivité équivalente à 20 ou
25°C. Les appareils de mesure utilisés sur le terrain effectuent en général
automatiquement cette conversion.
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pH
Le pH (potentiel Hydrogène) mesure la concentration en ions H+ de l'eau. Il
traduit ainsi un degré entre acide et base sur une échelle de 0 à 14, 7 étant le
pH de neutralité. Ce paramètre caractérise un grand nombre d'équilibres
physico-chimiques et dépend de facteurs multiples, dont l'origine de l'eau.
Le pH doit être impérativement mesuré sur le terrain à l'aide d'un pH-mètre
ou par colorimétrie.
Tableau 9
Acidité forte : présence d'acides minéraux ou
pH < 5
organiques dans les eaux naturelles
pH = 7 pH neutre
7 < pH <8 Neutralité approchée : majorité des eaux de surface
5,5 < pH <8 Majorité des eaux souterraines
pH = 8 Alcalinité forte, évaporation intense
Turbidité
La mesure de la turbidité permet de préciser les informations visuelles sur
l'eau. La turbidité traduit la présence de particules en suspension dans l'eau
(débris organiques, argiles, organismes microscopiques...). Les désagréments
causés par une turbidité auprès des usagers sont relatifs car certaines
populations sont habituées à consommer une eau plus ou moins trouble et
n'apprécient pas les qualités d'une eau très claire. Cependant une turbidité
forte peut permettre à des micro-organismes de se fixer sur des particules en
suspension. La turbidité se mesure sur le terrain à l'aide d'un turbidimètre.
Le fluor
Les sources principales de fluor dans les eaux souterraines sont les roches
sédimentaires (fluopatite des bassins phosphatés par exemple) mais
également les roches magmatiques et certains filons. Les zones de
thermalisme sont aussi concernées.
Le fluor est reconnu comme un élément essentiel pour la prévention des caries
dentaires (dentifrices fluorés). Cependant, une ingestion régulière d'eau dont
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Photo 6
27
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Quantité consommée
L'organisme humain a besoin d'un minimum de 2 litres d'eau par jour et il ne
peut survivre que quelques jours sans eau. Au delà du minimum nécessaire à
la survie, on peut trouver tous les stades du confort.
Les tableaux suivants indiquent les consommations typiques que l’on constate
en Europe pour l’habitat individuel ou collectif :
Habitat individuel
Tableau 10
Usage Consommation
Lavabo 5 à 10 litres
Douche 40 à 80 litres
Lave-vaisselle 25 à 80 litres
Habitat collectif
Tableau 11
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Restaurant 90 l/j/table
40 à 50 l/kg de
Buanderie
linge sec
Si, pour les Européens, il est plus souvent question d’inondations que de
pénurie, force est de constater qu’aujourd'hui, à l’échelle mondiale, une
personne sur cinq (soit plus d'un milliard d'êtres humains !) n'a pas accès à
l'eau potable. En l'espace d'un siècle, la population mondiale a triplé, alors que
la consommation d’eau douce était multipliée par 6. En 2025, nous serons huit
milliards sur Terre (contre six, aujourd'hui). À cette date, 3 milliards de
personnes disposeront de moins de 1700 m3 d'eau par an, ce qui placera leurs
ressources en dessous du "seuil d'alerte" fixé par l'ONU.
L’eau produite par des moyens mécaniques cesse actuellement d’être gratuite
pour devenir un service marchand : les gouvernements des pays du Sud ont
de moins en moins la capacité de tenir à bout de bras un service public
autrefois bien souvent gratuit pour le monde rural.
29
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
30
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Quel chiffre faut-il retenir dans la pratique ? Il sera bien sûr issu de la
conclusion des enquêtes auprès des populations concernées. Les réalités de
terrain doivent primer lorsqu’il s’agit parallèlement de faire le business plan de
l’exploitation de l’AEP afin de dégager les hypothèses réalistes qui assureront
la pérennité des installations. On s'aperçoit que les résultats de terrain sont
inférieurs aux standards des institutions reconnues (20, voire 30 litres en
Inde) mais ces chiffres sont des souhaits rarement atteints.
Au Sahel, le chiffre à retenir pour la part d'eau achetée à la borne fontaine est
proche de 10 litres par habitant et par jour, 15 litres étant rarement atteint.
Photo 7
31
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
1.4.1 Rôle
•
Le réservoir doit
pouvoir, d'autre part,
faire le tampon entre
les périodes de
pompage et les
périodes de soutirage
de l'eau. Ces périodes
et débits ne sont pas à
priori en phase : le
pompage solaire a lieu
au milieu de la journée
avec une pointe à midi alors que le puisage a lieu de façon discontinue
selon les coutumes, et quelquefois les saisons (travaux des champs), et
bien souvent le matin et le soir.
1.4.2 Volume
32
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
bat le rappel avant 11 heures du matin pour que les femmes fassent le plein,
ayant lui-même compris le phénomène.
33
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Photo 10
Figure 11
En terrain plat et pour des distances réservoir – borne fontaine de l'ordre de 500
mètres, une hauteur de radier de 5 mètres est généralement suffisante (voir
chapitres " réseau" et "bornes-fontaines").
34
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Si on peut avoir le choix dans la forme (cas des réservoirs en béton), on aura
intérêt à avoir une large surface au sol pour, à volume égal, limiter la hauteur
maximale du réservoir. Le génie civil peut s'en trouver plus onéreux, mais il ne
faut pas oublier que les économies d'énergie passent très souvent par un
certain surcoût d'investissement. S'il s'agit par exemple de cuve standard en
acier (de diamètre correspondant souvent au gabarit routier – 2,50 mètres),
au-delà de 12 m3 on gagnera à installer la cuve horizontalement plutôt que
verticalement car sa longueur devient alors plus grande que son diamètre.
Décanteur
Une autre considération intervient qui peut avoir son importance : c'est la
capacité du réservoir à jouer un rôle de décanteur. Si le forage laisse passer
des matières en suspension (sable fin, limon) – et le terrain montre que ce
n’est pas si rare - il est important de les arrêter en les laissant se décanter au
niveau du réservoir.
Photo 11
Photo 12
Photo 13
Photo 14
35
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Emplacement
Le choix de l'emplacement du réservoir sera pratiquement toujours le résultat d'un
compromis. Idéalement, le réservoir devrait se trouver entre forage et bornes
fontaines, le plus près de l'un et des autres pour limiter les pertes de charge
(et le coût) des tuyauteries de remplissage et d'écoulement. Il n'est pas inutile
de prendre également en considération l'avis de la population du village : le
réservoir (château d'eau) est en effet la matérialisation d'une fierté bien
légitime et qu'il faut respecter. On cherchera également à profiter d'un point
haut qui limitera la hauteur et donc le coût du support dans la mesure où ceci
n'entraîne pas de plus gros surcoûts de longueur de tuyauterie (et de pertes
de charge associées)
• De l'investissement initial
• De l'entretien (fréquence et coût)
• De la durée de vie estimée (à prendre en compte dans
l'amortissement).
36
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Toutes les techniques ne sont pas disponibles dans tous les pays et il est
souvent plus judicieux de s'adresser à une entreprise de la place et de faire un
choix sur ce qu'elle propose plutôt que de chercher à introduire une nouvelle
technique qui n'est pas maîtrisée localement.
1.4.5 Raccordements
Photo 15
Remplissage
Deux types de remplissage du réservoir peuvent être envisagés : remplissage
par le haut ou par le bas. On peut lister les avantages et inconvénients de
chacun :
37
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Alimentation du réseau
Toujours pour des raisons de décantation, l'alimentation vers le réseau se fera
au niveau d'une manchette d'une dizaine de centimètres de haut située à
l'extrémité opposée du réservoir par rapport au remplissage. Cette manchette,
qui détermine un volume mort, sera surmontée d'une crépine à gros orifices
pour barrer le passage aux éléments flottants qui auraient pu pénétrer par le
regard (lors d'une opération de nettoyage par exemple).
Il faut garder en mémoire que les vannes sont souvent sources de problème. Il faut
en limiter le nombre et les choisir de qualité, type à guillotine pour limiter au mieux
les pertes de charge.
1.4.6 Aménagements
38
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Elle est nécessaire pour les opérations de nettoyage et doit prendre en compte
les soucis de sécurité (interdiction d'accès aux enfants ou autres personnes
non habilitées).
• La trappe de visite (trou d'homme) doit être de diamètre suffisant pour
admettre même les forts gabarits (50 cm et plus), il n'est pas vraiment
utile de prévoir de la cadenasser si l'accès est déjà contrôlé (c'est une
clé de moins à perdre).
• Une mise à l'air séparée est nécessaire si ceci n'est pas prévu au niveau
de la fermeture du trou d'homme.
• L'indicateur de niveau
Photo 17
C'est un accessoire qui devrait être indispensable :
c'est en effet une aide précieuse à la gestion du
stockage de la ressource. Les fontainiers peuvent,
avec cet indicateur, savoir quand arrêter la vente le
soir pour réserver de l'eau pour les besoins du matin.
Les dispositifs les plus simples comprennent un
flotteur et un contre poids reliés par câble et poulies.
Il est simple de fabriquer localement un tel dispositif
en prenant un minimum de précautions (le câble ne
doit pas frotter contre les parois, les poulies doivent
être de gros diamètre pour limiter le rayon de
courbure du câble mais surtout obtenir un couple
conséquent au niveau de l'axe de la poulie afin
d'éviter tout blocage de celle-ci et usure consécutive
du câble).
39
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
1.5.1 Dimensionnement
• le débit journalier,
• la hauteur de pompage,
• l'ensoleillement et la température,
• Le rendement du type de pompe en jeu.
Le débit journalier à considérer est directement issu des estimations faites sur
la consommation journalière. On considère généralement que celle-ci est fixe
au cours de l’année, ce qui n’est pas le cas pour au moins ce qui concerne la
consommation d’eau payante.
La saison des pluies non seulement apporte une eau de surface suffisante pour
les animaux mais ralentit la soif en abaissant la température. La nébulosité
durant cette saison abaisse également la production moyenne journalière de la
pompe solaire, dans des proportions moindres généralement.
Dans la pratique, on prend, comme référence de dimensionnement, le mois le plus
chaud (le mois de mai en Afrique), c’est à ce moment que les besoins sont les plus
forts et que toute l’eau est vendue.
Le volume V (en m3) a une masse M = 1000 V.d (en kg) représentant un poids
de 1 000.V.d.9,81 Newton, c'est-à-dire 9810 V Newton puisque la densité de
l’eau est 1.
E = V x H x 2,725
40
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
A titre indicatif, voici des valeurs de R en fonction des puissances (donc des
types de pompes solaires)
Tableau 12
Rendement global indicatif en fonction de la puissance
< 800 Wc 800 à 1200 2 à 3 kWc 3 à 5 kWc 5 à 10 kWc
40% 20 ou 40% 30% 35% 40%
Remarques : la zone 800/1200 Wc voit le chevauchement entre pompes volumétriques et centrifuges avec
des rendements passant du simple au double. Si la puissance obtenue ne correspond pas au rendement
choisi, il conviendra de refaire le calcul.
41
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
La meilleure pompe est celle qui travaillera à son meilleur rendement autour
de midi solaire. Il ne faut absolument pas croire que "qui peut le plus peut le
moins". Une pompe ayant une HMT nominale (matérialisée par le nombre
d'étages pour une pompe centrifuge) supérieure à l'optimum, va démarrer
plus tôt mais plafonner en débit avec un mauvais rendement en milieu de
journée, au moment de plus fort potentiel. Dans le cas contraire, la pompe
tournera toujours sur la partie gauche de sa courbe par rapport à son point de
rendement maximum. L'heure de démarrage n'est pas en soit un critère
d'optimisation de choix de pompe.
Il est recommandé de vérifier que les chiffres de consommation n'ont pas été
surévalués avant de passer à une taille de puissance supérieure. Il faut également
vérifier que ce surdimensionnement - et donc, que le débit de pompage plus
important - puisse être supporté par le forage.
42
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Tableau 13
Nombre de branches de 20
1 2 3
modules en série
Puissance module Puissances de générateurs
50 1 000 2 000 3 000
75 1 500 3 000 4 500
85 1 700 3 400 5 100
Q = Wc.E.R /(H.2,725)
Dans la pratique :
• Le calcul théorique du générateur est utile pour estimer l'investissement
du poste pompage de l'AEP solaire,
• Le choix de la puissance unitaire du module est relativement important
et conditionne le facteur de surdimensionnement du générateur.
43
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
1.6 RESEAU
Le réseau est l'ensemble des tuyauteries et accessoires qui assure le transport
de l'eau entre réservoir et points de distribution, bornes fontaines publiques et
branchements privés.
Principe de calcul
Lorsqu'un robinet est ouvert, l'énergie potentielle de l'eau venant du réservoir
est dissipée en pertes de charge et en énergie cinétique (jet au robinet).
H = Pc + Ec
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AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Les points hauts qu'il est impossible d'éviter, parce qu'il est par exemple
impossible d'enterrer plus profondément la tuyauterie, peuvent être purgés de
façon continue par des ventouses à condition que la tuyauterie reste, dans
tous les cas, à une pression supérieure à la pression atmosphérique.
Tableau 14
Tronçon Longueur Dénivelé Débit Diamètre P de charge Cumul Pression résiduelle
Construction
On utilise généralement du polyéthylène haute densité (tuyau noir), il est
avantageux d'employer des accessoires de raccordement de qualité (les
déconvenues sont coûteuses). Les tuyauteries sont enterrées sur lit de sable
dans des tranchées de 60 à 80 cm de profondeur avec grillage d'alerte. En
plus des ventouses, lorsque la nécessité se présente, il est important de prévoir
des points de vidange qui permettront de curer le réseau en cas de sédimentation.
Photo 20
45
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Fonction
Le but est de remplir le récipient de l'usager
dans un temps raisonnable. Les seaux et
bassines ont une contenance de 10 à 20 litres,
en prenant comme objectif 15 à 30 secondes,
on arrive à un débit avoisinant les 40 litres par
minute. Souvenons-nous que, pour se laver
les mains, un robinet est calibré à 6 l/mn.
Ergonomie
L'opération complète consiste à prendre place
(il est souvent demandé de se déchausser
pour accéder à la borne), laver le récipient,
positionner le récipient sous le robinet, ouvrir
le robinet (opération qui n'est pas toujours
effectuée par le fontainier), attendre le
remplissage - jusqu'au débordement pour être
sur d'en avoir pour son argent - reprendre le
récipient et, aidé de la voisine, le positionner
sur la tête.
Photo 21
Tout ceci implique des surfaces, des formes, des détails qui font que
l'ensemble est fonctionnel ou, au contraire, qu'il ne permette pas que toutes
ces opérations se fassent dans de bonnes conditions.
Comptage et protection
S'agissant d'une vente en vrac, la quantité délivrée doit être mesurée. La
bassine ou le seau "standard" ont une contenance connue, il faut néanmoins
mesurer l'eau distribuée pour pouvoir rendre des comptes – un compteur
d'eau est donc indispensable.
46
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Hygiène
Il convient de prévoir l'évacuation naturelle des
éclaboussures qui se produisent au cours du
lavage, du remplissage et du transport, faute de
quoi les lieux deviennent rapidement insalubres.
Esthétique
Logiquement un service marchant doit attirer la
clientèle et mettre en valeur le produit. La borne
fontaine est également un lieu de rencontre :
pourquoi ne pas s'efforcer de le rendre attrayant ?
Photo 22
Le robinet est sans aucun doute le composant de l'AEP auquel il faut prêter la
plus grande attention.
On oublie trop souvent, en s'esbaudissant sur la magie du solaire, que c'est au
niveau du robinet que se mesure le résultat de tout l'investissement et une
grande partie de la qualité du service. Cet élément mériterait par conséquent
qu'on lui consacre une dose importante d'attention.
Sur le terrain, on constate qu'un robinet "dure" 3 à 4 mois. Avant qu'il ne soit
complètement à bout et enfin remplacé il aura eu largement le temps de
provoquer le gâchis d'une eau précieuse au profit de l'entretien du bourbier
qui borde l'évacuation engorgée des eaux usées. Une conclusion nette
s'impose : les robinets utilisés ne satisfont pas l’objectif poursuivi.
Photo 23
47
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
L'occasion est donnée ici de se pencher plus attentivement sur les produits
disponibles. Un robinet pour usage domestique en extérieur (appelé aussi
robinet de jardin par opposition au robinet de salle de bains) se présente
comme une vanne terminée par un coude. Celui-ci peut être lisse ou terminé
par un filetage qui permet le raccordement à une tuyauterie souple pour
l'arrosage.
Les techniques de vannage sont variées (boisseau conique, pointeau,
guillotine, papillon, etc.) mais, dans la pratique, seules deux d'entre elles sont
utilisées en Europe pour ce type de robinet : le clapet et le boisseau
sphérique.
48
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Le robinet à clapet
Sa forme extérieure est bien connue, c'est celle du…"robinet". Il
comporte deux parties : le corps et la tête. Le corps est une
pièce moulée généralement en laiton qui comporte un filetage au
pas du gaz (filetage conique qui est le standard en plomberie)
pour le raccordement à la tuyauterie et à l'autre extrémité une
sortie d'eau par un bec coudé, soit lisse (raccord nez) soit fileté
comme vu plus haut.
Photo 24
L'eau débouche dans le corps au niveau d'un siège qui est la
seule partie reprise de fonderie. Au-dessus de ce siège, est vissé la tête. Sa
partie mobile munie d'une garniture (joint nitrile, autrefois cuir) vient coiffer et
fermer la sortie d'eau au niveau du siège.
49
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Photo 26
50
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Que choisir?
Quoi qu'il en soit, il est important d'impliquer le responsable du point d'eau sur
la manipulation des robinets (sensibilisation et formation). En l'absence de
produit adapté on choisira la taille la plus importante disponible, le robinet à
clapet de 1" (27 mm) a souvent prouvé une longévité supérieure. Les
opérations de maintenance devraient inclure un remplacement systématique.
1.7.3 Comptage
Les compteurs sont des accessoires coûteux qui entraînent des raccordements
et des pertes de charge supplémentaires. Ils sont cependant indispensables
pour mesurer, d'une part, la production de la pompe et, d'autre part, la
consommation unitaire, soit au niveau des bornes fontaines, soit au niveau
des branchements particuliers.
Figure 15
51
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Photo 28
Photo 29
52
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Photo 30
Photo 31
Photos 30 et 31
Compteur de tête type Woltman et compteur de vitesse à cadran sec. On peut
remarquer, pour ce dernier, le rétrécissement de diamètre de tuyauterie.
Photo 32
Toute l'eau pompée ne se retrouve pas dans les bassines. Il y a toujours des
éclaboussures à proximité des bornes fontaines, Il est nécessaire de les
drainer et de les évacuer pour maintenir la salubrité des lieux. On trouve sur
site des constructions ne comportant qu'un périmètre drainant ou d'autres
comportant muret de protection, rigole et conduit d'évacuation enterrée.
53
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Constats de terrain
L'impression que retient l'observateur non encore blasé, est plutôt mitigée. Le
contraste entre le niveau des techniques et des qualités de construction de la
pompe solaire et celles des bornes fontaines est pour le moins renversant :
aucun souci d'ergonomie : l'eau se déverse de la hauteur du robinet en
éclaboussant la périphérie (pas de support de bassine), la dalle concave garde
ses flaques d'eau, l'évacuation à contre-pente conduit à un tuyau enterré qu'il
est impossible de curer…
Il convient quelquefois d'avoir une pensée admirative pour les talents de
persuasion qui sont déployés pour convaincre les usagers de payer pour un tel
service.
L'entretien et le renouvellement des équipements ne sont possibles qu'à travers la
contribution financière des bénéficiaires. Une mauvaise conception et une
mauvaise construction de la borne fontaine compromettent au premier chef la
qualité du service sur laquelle repose la pérennité de l'AEP dans son ensemble.
54
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
2 INSTALLATION DU SYSTEME
Figure 16
La partie du tubage du forage qui dépasse du sol doit être protégé par un
massif de béton. C'est une opération qui est bien souvent effectuée en fin de
forage mais qui doit être complétée avant l'installation pour permettre la
fixation de la tête de forage. Celle-ci est constituée d'une plaque métallique
sur laquelle est suspendue l'extrémité supérieure du tuyau de refoulement et
qui, par conséquent, supporte tout le poids de la pompe.
Transport
La pompe immergée est livrée, soit séparément, soit déjà accouplée à son
moteur. Il est bon de le vérifier avant le transport sur site.
Si le moteur est livré séparément, son emballage individuel inclut quelquefois
un calage de l'arbre. Celui-ci sert à éviter que le jeu longitudinal du rotor ne
provoque des chocs au niveau de la butée au cours du transport et
n'endommage celle-ci. Le moteur sera transporté sur site dans son emballage
d'origine, en position horizontale et, autant que possible, protégé des chocs et
vibrations.
55
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Préparation
Certains constructeurs recommandent de vérifier le remplissage du moteur,
surtout si celui-ci a été stocké longtemps dans une ambiance chaude, le
complément de remplissage se fait avec de l'eau claire par l'orifice prévu.
L'accouplement sur site entre le moteur et la pompe consiste à engager
l'extrémité cannelée de l'arbre moteur dans la douille de bout d'arbre de la
pompe. Il convient de repérer la position de la sortie du câble électrique du
moteur qui correspond souvent au niveau de la pompe à un dispositif pour
fixer ce câble et le protéger au niveau où il longe la pompe.
Avant cette opération, on peut dégommer l'arbre du moteur et vérifier qu'il
tourne librement à la main sans point dur. Mieux encore, on pourra mouiller
l'hydraulique pour que les premiers tours soient lubrifiés, ceci est impératif
pour une pompe volumétrique à rotor excentré où caoutchouc et inox, après
un long stockage à la chaleur, adhèrent fortement. La fixation entre le moteur
et la pompe se fait généralement par 4 écrous avec rondelles. Il faut effectuer
un vissage progressif en diagonale de façon à bien positionner les deux
éléments avant un dernier serrage énergique.
Sondage du forage
Le forage est supposé connu : Il est toujours utile de vérifier au moins
sommairement deux paramètres du forage qui sont la profondeur totale et le
niveau statique. L'opération peut se faire simplement avec une cordelette
lestée. Ceci permet d'éviter des déconvenues de dernière minute.
56
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
2- Si la pompe immergée
se trouve au niveau de la
crépine du forage, une
grande partie du débit d'eau
arrivera à l'entrée de la
pompe au dessus du moteur
sans le longer et, par
conséquent, ne participera
pas au refroidissement du
moteur.
Le deuxième problème est
que, si la crépine de la
pompe se trouve contre la
crépine du forage, la vitesse
d’eau à travers la crépine va
augmenter à ce niveau.
Cette vitesse locale est
supérieure à la vitesse
moyenne qui a servi à la
caractérisation du forage : le risque est donc une aspiration de sable suivi,
éventuellement, par un colmatage local du massif de gravier et ensuite de la
crépine. C’est précisément pour cette raison, en grande partie, qu’on ne
crépine que la partie inférieure d’un aquifère sur 30 à 50% maximum de sa
hauteur.
Jupe de refroidissement
Il est possible de remédier aux inconvénients des deux derniers cas
d'installation lorsque aucune autre solution n'est possible, ceci en utilisant une
jupe de refroidissement. C'est un accessoire qui est proposé dans le catalogue
de nombreux pompistes et qui est également facile de fabriquer.
La jupe d'aspiration est simplement constituée d'un tube de plus grand
diamètre que la pompe, réalisé en PVC. Le tube coiffe la partie inférieure de
l'électropompe au dessus de la crépine. A ce point, l'espace annulaire entre
tube et pompe est fermé par un collier de fixation, le tube est centré sur la
57
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
pompe. L'eau aspirée par la pompe est ainsi canalisée au préalable le long du
moteur et la vitesse d'eau à l'entrée de la jupe est suffisamment faible pour ne
pas entraîner d'anomalies locales au niveau du captage.
La mise en place de ce dispositif suppose que le diamètre du forage le
permette, pour une pompe de 4 pouces, on installera une jupe de 5 pouces
dans un forage de 6 pouces.
Figure 19
Figure 20
Une pompe immergée doit en principe être positionnée dans l'axe du tubage
par un centreur afin de réserver un espace annulaire régulier entre pompe et
forage (bonne répartition d'entrée d'eau dans la pompe sur le pourtour de la
crépine). Ceci n'est pas vraiment possible, lorsque diamètre intérieur du
forage et diamètre pompe sont voisins. C'est en revanche recommandable
lorsqu'on installe par exemple une pompe de 4" dans un forage de 6".
58
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Deux précautions doivent être prises : ne pas effectuer de traction sur le câble
à la sortie du moteur et ne pas endommager sa gaine.
Le reste de la préparation de la pompe consiste à raccorder la tuyauterie
souple, le câble de sécurité et éventuellement la sonde d'eau.
A ce stade, on peut recommander d'équiper l'ensemble d'une mesure de
niveau par tube d'air.
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AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Emplacement
L'emplacement du générateur est choisi en tenant compte de deux contraintes
principales : un ensoleillement sans masque (attention, au dessous de 23° de
latitude, le soleil passe au Nord au solstice d'été et inversement dans
l'hémisphère Sud) et une faible distance par rapport à la pompe. Il est très
souvent possible de concilier les deux. Si le forage se trouve éloigné des
habitations, il faut envisager la difficulté de gardiennage, le générateur peut
alors être implanté jusqu'à environ 400 mètres de la pompe (à vérifier avec le
constructeur).
Génie civil
Des travaux de terrassement et nivellement de terrain sont quelquefois
nécessaires pour implanter les supports des modules et l'enceinte de
protection. Les plans de support du générateur sont donnés par le fournisseur.
Une clôture est pratiquement indispensable : un grillage de 2 mètres de haut
avec porte d'accès et qui ne fasse aucune ombre sur le champ de modules. La
porte doit être disposée au niveau du forage où il sera utile d'avoir du
dégagement lors des opérations de maintenance de la pompe.
Protection
Le vol des modules est un problème récurrent.
La première mesure indispensable est d'informer clairement la population et
ses représentants locaux sur la propriété des équipements, leur part de
responsabilité et qui, nommément, est habilité à intervenir sur les
équipements. On rapporte des scènes rocambolesques où la population a aidé
les voleurs à démonter les modules.
La deuxième mesure à prendre systématiquement est un gardiennage avec en
complément la construction d'un logement "de fonction" à proximité
immédiate de l'enclos. On a observé des compléments astucieux et peu
coûteux : chien ou volaille enfermé dans l'enclos qui constitue une alarme
sonore efficace. Il faut mieux oublier toute alarme électrique qui doit
nécessairement inclure une batterie, ne serait-ce que pour fonctionner de nuit.
La pose de boulonnerie anti-vol fait aussi partie des mesures de base. Celle-ci
doit être bien faite : serrage puissant avec outil de qualité et casse de la tête
de l'écrou. Il ne faut pas oublier de placer des rondelles inox de part et d'autre
car l'aluminium se mate avec le temps, ce qui libère l'écrou (ces rondelles ne
sont généralement pas fournies avec cette boulonnerie). D'autres protections
mécaniques consistent à enfermer les modules par groupes dans des châssis
soudés.
Vient ensuite tout ce qu'on peut imaginer avec quelquefois une dose
d'irréalisme : les constructeurs devraient être invités à proposer des solutions
viables.
60
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Raccordements électriques
Les recommandations que l'on peut
faire ne sont pas spécifiques au
pompage : dénuder suffisant les
câbles, effectuer un serrage
puissant dans les connecteurs,
prévoir des boucles d'aisance, etc.
Il est peut-être utile de rappeler
que les presses étoupe ont avant
tout un rôle mécanique et qu'il est
préférable de laisser s'échapper la
condensation par le bas, et de
vérifier que l'étanchéité des boîtiers
est bien réalisée sur les côtés
supérieurs et latéraux.
Photo 34 : Câble mal serré qui a provoqué un échauffement local
Raccordements hydrauliques
La tuyauterie de la tête de forage au réservoir devrait toujours comporter une
légère pente ascendante afin de faciliter la purge d'air. A la sortie du forage,
on prévoit généralement un raccord démontable (union ou à bride), et une
section de tuyauterie droite comportant une prise pour manomètre, une
vidange manuelle et le compteur principal.
61
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
Mesures de performance
Deux types de mesures peuvent être effectuées : instantanées (puissance) ou
cumulées (énergie). Les mesures instantanées sont, en fait, des vérifications
de points de fonctionnement annoncés par le fournisseur, elles sont plus
rapides mais ne donnent qu'une présomption de bonne performance.
Du côté hydraulique, on mesurera la HMT avec le tube d'air et le manomètre
en sortie du forage. On admet généralement que la perte de charge dans la
colonne montante (de 1¼ à 2" de diamètre) est négligeable. Le débit sera
mesuré avec la lecture chronométrée du compteur ; il est quelquefois possible
de vérifier sa précision par remplissage d'un récipient de 20 litres au niveau du
réservoir.
La mesure d'ensoleillement se fera avec un solarimètre ou, à défaut, une
cellule étalon et un voltmètre, elle sera complétée par la mesure de
température ambiante à l'ombre des modules.
Il faudra ensuite se recaler sur les conditions pour lesquelles les données du
constructeur sont disponibles. Pour les HMT, débits et ensoleillement, on peut
utiliser la proportionnalité si les écarts sont de l'ordre de 10%. Par exemple, si
Qm, Hm et Em sont le débit, la HMT et l'ensoleillement mesurés et Hr et Er les
conditions de références du constructeur, le débit Q à comparer avec ce qui
est annoncé pour ces références sera :
Q = Qm x Hm/Hr x Er/Em
Le cumul des imprécisions de mesure fait que l'on ne peut pas porter de
jugement pour des écarts allant jusqu'à 20%.
Il est beaucoup plus intéressant de faire des mesures d'énergie, ce qui reflète
la vérité : peut importe, en effet, d'avoir tel débit à tel ensoleillement, le
résultat escompté est d'avoir le volume annoncé sur une journée complète.
La HMT prise sera celle mesurée à midi solaire. L'opération consiste alors à
mesurer sur une journée complète l'ensoleillement et le volume d'eau pompé ;
il faudra donc disposer d'un solarimètre intégrateur. Pour le volume, on
mesurera de préférence les niveaux d'eau dans le réservoir le matin et le soir.
On se recalera sur les conditions de référence de HMT et d'ensoleillement
comme plus haut, un écart de 10% est alors admissible.
4 EXPLOITATION ET ENTRETIEN
62
AEP solaire - pratiques et recommandations de conception et d'installation
de voir dans des zones de vente au forfait, des robinets qu'on ne ferme même
plus entre deux remplissages de bassines.
4.2 ENTRETIEN
L'entretien ne devrait pas consister à compenser de façon périodique les
conséquences d'une mauvaise conception et d'une mauvaise installation.
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La pression est la force appliquée par unité de surface, l’unité de pression est
le Pascal qui correspond à 1 Newton/m². Pour les gaz et les liquides, on
mesure par rapport à la pression atmosphérique voisine de ce que produit le
poids d'une masse de 1kg sur 1 cm² (1 Bar), et on parle alors de pression
relative.
Energie cinétique
La deuxième composante de l’énergie hydraulique est la vitesse.
Communiquer de l’énergie à un liquide ou, au contraire, la récupérer, implique
un déplacement de ce liquide dans un temps donné. Un même liquide peut
transiter dans une tuyauterie plus ou moins grosse : si la section de la
tuyauterie est faible, sa vitesse sera d'autant plus importante. Un transfert de
liquide implique donc la mise en jeu de plus ou moins d’énergie cinétique.
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E = Ep + p + Ec
E = H + P/ρg + v²/2g
En AEP solaire, les vitesses d’eau dans les canalisations sont relativement
faibles, de l'ordre du m/s. La part d’énergie cinétique est de toute façon
beaucoup plus faible que les deux autres, si bien qu’elle est généralement
négligée dans les calculs.
La puissance est la faculté d’un appareil de consommer ou de produire une
certaine quantité d’énergie dans un temps donné. L’unité d’énergie est le
Joule, celle de la puissance est le Watt (1 Watt = 1 Joule/seconde ou 1 joule =
1 Watt x 1 seconde). Le wattheure (Watt x heure) est une unité plus courante,
il vaut 3600 joules.
Pertes de charge
Considérons une tuyauterie horizontale : l’eau reste à la même hauteur et a
donc une énergie potentielle constante. Supposons maintenant que la section
diminue à un endroit donné ; le débit restant le même, la vitesse de l’eau va
augmenter, donc la part de son énergie cinétique également. Cette
augmentation ne peut se faire qu’au détriment de sa pression car, dans notre
somme, il n’y a eu aucun apport d’énergie supplémentaire : la pression du
liquide va donc diminuer.
Le liquide frotte contre la surface interne de la tuyauterie, ce qui entraîne des
pertes qui augmentent rapidement avec la vitesse de l’eau (comme le carré de
la vitesse). La transformation inverse (de vitesse en pression) est délicate :
elle demande une variation de section constante (cône divergeant). A l’endroit
où la tuyauterie retrouve son diamètre initial, on constate que la pression a
légèrement diminuée. Comme toute perte d’énergie, la différence a été perdue
en chaleur.
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Elles
sont fonction de :
•la vitesse de l’eau, donc du débit et du diamètre de la tuyauterie,
•la longueur de la tuyauterie,
•la rugosité interne de la tuyauterie : la rouille multiplie par 5 la rugosité,
un tube plastique n’est pas loin de 100 fois moins rugueux qu’un tuyau
galvanisé,
• des modifications brutales de direction (coude, té, vanne).
Quelle énergie faut-il dépenser pour élever une masse d’eau dans un
réservoir ? A la fin de l’opération, on a vu plus haut que la masse d’eau aura
une énergie potentielle égale à Mg x H et que la pression mesurée en bas
(pression statique exprimée en mètre d’eau) sera H, la hauteur du réservoir.
Mais nous avons également vu, que lors du transfert, il y a des pertes de
pression dans la canalisation (les pertes de charges Pc). Il faut les compenser
et donc appliquer une pression H + Pc au niveau de la pompe : cette pression
s’appelle hauteur manométrique, elle est exprimée en mètre de colonne d’eau.
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5.1.4 Pompes
Une pompe est une machine qui transforme l’énergie mécanique en énergie
hydraulique. L’énergie mécanique est elle-même produite par un moteur
électrique, thermique, etc. Comme une pompe ne peut se passer de moteur,
on associe moteur et pompe lorsque l’on parle d’électropompe, de motopompe
ou encore de pompe manuelle.
Une pompe ne produit que du débit, c’est le réseau qui va lui imposer la
pression à laquelle ce débit doit être fourni. On peut lire, sur la courbe réseau,
le point de fonctionnement de la pompe : le débit et la pression fournie.
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Rendement du système
Le rendement global du système est le produit des rendements de chaque
composant : pompe, moteur, onduleur et générateur (effet de la
température). Ces rendements évoluent tous au cours de la journée, il faut
donc parler de rendement global. Le rendement global s’améliore avec la
puissance tant au niveau du moteur que de la pompe. On peut donner les
valeurs indicatives suivantes :
• Pompe : 45 à 55%
• Moteur : 70 à 80 %
• Onduleur : 93 à 97%
• Générateur : 85 à 95%
• Rendement global : 25 à 40%.
L’hydraulique
Les caractéristiques demandées par ce système de pompage, c'est-à-dire
faible débit et hauteur importante, sortent du domaine de la pompe centrifuge
et correspondent à celui de la pompe volumétrique. La totalité des
constructeurs a choisi le type qui se prête le mieux dans ce cas : la pompe à
cavité progressive, plus connue sous le nom de «pompe Mono ».
C’est une pompe qui, à faible vitesse, est très bien adaptée aux liquides
visqueux, abrasifs ou ne supportant pas le brassage que leur ferait subir une
pompe centrifuge.
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Moteur
Une des caractéristiques de ces pompes volumétriques est le fort couple
demandé au démarrage (frottements statiques) puis à la mise en vitesse
comme toute pompe volumétrique. L'industrie a pour ceci développé des
moteurs à courant continu à aimant permanent (rotor en alliage de terre rare)
à commutation électronique, c’est à dire sans balais : l’alimentation alternée
des bobinages est réalisée électroniquement et non par un contact physique.
Ces moteurs sans entretien reprennent l’architecture des moteurs immergés
classiques (remplis d’eau) et ont donc leur fiabilité. Ils ont, en revanche, un
couple et un rendement beaucoup plus important. La fixation entre moteur et
hydraulique est identique à celle des pompes centrifuges immergées.
Rendement
Le rendement global de ces pompes dépasse souvent 50%, soit plus de 25
points de mieux que les électropompes centrifuges avec onduleur dans la
même gamme de puissance.
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Wc = Q x H x 2,725 / (E x R)
Connaissant le prix moyen par Watt crête (Pwc) dans la gamme de puissance
considérée, on a :
Tableau 15
Année 1975 1985 1995 2003
€/Wc 30 15 13 7
A titre d'exemple, pour le grand programme européen PRS I qui a installé plus
de 600 AEP solaires, le prix moyen des installations (pompes et
infrastructures) a été de 20 €/Wc.
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Cellule et module
Une cellule produit un courant électrique sous environ 0,5 volt : elle doit être
associée à d'autres dans un module pour pouvoir, par exemple, charger une
batterie de 12 volts. Un module comporte en général 36 cellules.
Le module doit, en outre, protéger les cellules mécaniquement et contre la
corrosion, il doit pouvoir se fixer et comporter des sorties pour son
raccordement.
Ee = I x Wc
Le générateur photovoltaïque
Pour obtenir la tension et la puissance souhaitée, les modules sont associés en
série et en parallèle. Le générateur photovoltaïque comprend également les
supports, les boîtes de connexions et les protections éventuelles associées.
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Bibliographie
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Builders and Inter Aide 2002
Technicians
Concevoir et gérer un
Programme Solidarité
petit réseau d'adduction 1997
Eau
d'eau
L'eau pour les hommes,
UNESCO 2003
l'eau pour la vie
Pierre-Alain Roche
Hydrogéologie Ecole Nationale des
Ponts et Chaussé
V. Merrien-Soukatchoff
Hydrogéologie Ecole des Mines de 2003
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Sciences de la vie et de Pierre Stouff
la terre IUFM Bretagne
Revaux – Université de
Hydrogéologie
Pau
Qualité et gestion des J. Beauchamps
2003
eaux Université de Picardie
Le Forage d'eau A. Mabillot 1998
Forage d'eau M. Detay 1993
Water Manual UNHCR 1992
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A Water Handbook Unicef 1999
Documentation
Compteurs d'eau
Desbordes
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Energy & Development
Standard Technical 1998
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Solar Pump – Handbook
Directorate of Rural
for Water Point 1996
Water Supply - Namibie
Caretaker
Mono Pumps (Africa)
Installation Manual 1985
RSA
Adduction d'eau potable
en milieu rural. Guide BURGEAP 2000
des projets
Eau Potable et
assainissement 6 Interaide 1998
Pratiques
Eléments d'hydraulique ENSG Nancy
1977
générale J. P. Laborde
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