Information comptable et théorie économiques 

:
1- L’information comptable et la théorie de la décision :
Selon Degos (2005b p 17), les dirigeants ont besoin de chiffres et d’informations quantitatives pour justifier, étayer et rationnaliser leurs décisions.
Cet auteur avance également que jusqu’à présent, aucun système d’information n’a été aussi utile, dans ce sens que le système d’information
comptable.
2- L’information comptable au centre de la relation d’agence :
Les premiers auteurs, Jensen et al. (1976) définissent une relation d’agence comme « un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le
principal) engage une autre personne (agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir
de décision à l’agent ».
De ce qui précède, on peut déduire que la théorie de l’agence permet d’analyser les relations entre un principal (celui pour lequel l’action est
engagée) et un agent (celui qui agit) en supposant que l’agent a un comportement opportuniste et qu’il y a asymétrie d’information entre les deux
parties. Cette notion d’asymétrie informationnelle n’étant rien d’autre que le décalage pouvant exister entre les détenteurs de l’information,
notamment l’information financière et comptable (dirigeants), et leurs destinataires (actionnaires les actionnaires et leurs partenaires privilégiés -
experts comptables et auditeurs externes- ).
3 - L’information comptable au cœur de la théorie normative :
Le cadre conceptuel de la comptabilité est « un système d’objectifs et de notions fondamentales interreliés permettant de concevoir un ensemble
cohérent de normes et établissant la nature, la fonction et les limites de la comptabilité financière et des états financiers ».
Selon les recherches réalisées, un cadre conceptuel de la comptabilité bien construit favorise l’élaboration et la publication d’un ensemble utile et
cohérent de suggestions, de normes et de procédés. Et en conséquence, les informations financières publiées deviennent plus compréhensibles,
fiables et autorisent des comparaisons plus efficaces entre les entreprises.
Destinataires de l’information comptable :
Degos et al. (2011) affirment qu’il y’a d’une part ceux qui la font et la vérifient : ce sont les professionnels, salariés comptables d’une entreprise,
experts comptables et commissaires aux comptes indépendants ; et d’autre part ceux qui l’utilisent : ce sont les investisseurs, entrepreneurs
individuels ou actionnaires et dirigeants de sociétés.
Dans notre étude on a réparti les utilisateurs selon catégories :
- Dirigeants de l’entreprise : qui occupent à la fois la fonction de producteur et d’utilisateur d’information comptable et financière (Lacombe-
Saboly, 1994). ™
- Partenaires commerciaux directs de l’entreprise. Il s’agit :
 Des fournisseurs et autres créditeurs (d’équipements ; d’exploitation…) : information sur la solvabilité.
 Des clients : attractivité des produits par CA
 Partenaires financiers : Associés et investisseurs (actuels ou potentiels) ; Prêteurs, BF et Banques : Solvabilité et de liquidité immédiate -
bénéfice et les sommes de dividendes réparties.
 Partenaires sociaux : le personnel de l’entreprise et leurs représentants, les syndicats et le comité d’entreprise  : les comptes des charges
de personnel et les ratios de solvabilité de l’entité.™
- Etat et organismes publics :
 par la fiabilité des enregistrements et des procédures et des déclarations fiscales ;
 Par les statistiques générales afin de les intégrer à la comptabilité nationale et les utiliser pour concevoir les politiques économiques et
budgétaires ;
Le Conceptualisation des qualités de l’information comptable  :
Le concept de qualité de l’information défini par les normalisateurs :
 Le concept de qualité de l’information dans la normalisation américaine :
Le cadre conceptuel du FASB (1976) fut le premier à proposer une définition de la qualité de l’information comptable. Quatre caractéristiques sont
exigées de l’information : la comparabilité, la fiabilité, l’intelligibilité et la pertinence,
 Le concept de qualité de l’information dans la normalisation européenne :
Ce cadre conceptuel conçu en 1989, reprend les quatre caractéristiques qualitatives énoncées par la norme FASB.
 Le concept de qualité de l’information dans la normalisation française
La norme comptable française n’ayant pas définit de façon explicite le concept de qualité de l’information comptable.
deux à savoir les principes de régularité et de sincérité peuvent être regardés comme les critères de qualité retenus par le normalisateur
comptable français.
 L' International Accounting Standards Board (IASB) et le Financial Accounting Standards Board (FASB) FASB 2008 :
- Caractéristiques qualitatives fondamentales de l'information financière
La pertinence est la capacité d’une information à influencer les décisions des utilisateurs en leur permettant d’évaluer les événements passés,
présents et futurs;
Une information financière est considérée comme donnant une représentation fidèle si elle traduit la substance d'un phénomène économique de
manière complète, neutre et sans erreur significative.
- Caractéristiques qualitatives améliorant l'information financière :
Une information comparable permet aux utilisateurs d'identifier les similitudes et les différences entre deux ensembles de phénomènes
économiques.
Une information vérifiable apporte de la crédibilité à l'affirmation selon laquelle une information financière traduit le phénomène économique
qu'elle est supposée représenter.
La caractéristique de célérité fournit une information aux preneurs de décisions au moment où elle peut influencer leurs choix.
L'intelligibilité est la qualité de l'information qui permet aux utilisateurs de comprendre sa signification.
Le concept de qualité de l’information dans les écrits académiques  :
Les recherches académiques ne sont pas restées en marge de la réflexion sur la définition de la qualité de l’information comptable.
Vickrey (1985) et selon une réflexion différente de celle du FASB , met en avant deux caractéristiques qualitatives primordiales : la pertinence et le
coût.
Michaïlesco (1998, 2000), qui avance que la qualité dépend des besoins d’un récepteur et doit répondre à des contraintes de coûts et de temps.
Elle retient, pour définir ce concept, trois principales caractéristiques : la sincérité, la valeur et l’intelligibilité.
La qualité de l’information financière (la transparence financière et le niveau de divulgation) permet de réduire l’asymétrie d’information entre
l’entreprise et ses actionnaires ; et d’autre part, qu’elle permet de réduire le coût du capital à travers la réduction des coûts de transactions dans
l’entreprise et le niveau du risque chez les investisseurs (Ashbaugh et al., 2004).
Revue de littérature sur la notion performance :
- La performance d’entreprise est une notion centrale en sciences de gestion et elle a toujours été une notion ambiguë et rarement définie
explicitement. Du point de vue conceptuel, il existe une panoplie d'opinion sur le concept de la performance :
 En contrôle de gestion :
on définit la performance comme la conjonction de l’efficacité de l’efficience. Ces deux grands termes sont indissociables et décliner en vue
d’analyser la performance générale de l’entreprise.
 Performance dans la littérature :
L’origine du mot performance remonte au milieu du 19ème siècle dans la langue française. A cette époque, il désignait à la fois les résultats
obtenus par un cheval de course et le succès remporté dans une course. Puis, il désigna les résultats et l’exploit sportif d’un athlète. Son sens
évolua au cours du 20ème siècle. Il indiquait de manière chiffrée les possibilités d’une machine et désignait par extension un rendement
exceptionnel. Ainsi, la performance dans sa définition française est le résultat d’une action, voir le succès ou l’exploit. Contrairement à son sens
français, la performance en anglais « contient à la fois l’action, son résultat et éventuellement son exceptionnel succès » (Bourguignon, 1995).
 La Performance dans le domaine de la gestion :
- La définition de Bourguignon s’applique autant à l’organisation qu’à l’individu : « est performant celui ou celle qui atteint ses objectifs ».
Pour de Bourguignon (2000) : « comme la réalisation des objectifs organisationnels » (p.934).
- MALLOT Jean louis et maitre JEAN Charles définis la performance comme étant l'association de l'efficacité et de l'efficience ou l'efficacité consiste
pour une entreprise à obtenir des résultats dans le cadre des objectifs définies et l'efficience correspond à la meilleur gestion des moyens, des
capacités en relation avec les résultats.
Selon Lorino Philipe « la performance dans l'entreprise est tout ce qui, et seulement ce qui, contribue à améliorer le couple valeur-coût, et à
atteindre les objectifs stratégiques ».
- Pour Lebas (1995), la performance n’existe que si on peut la mesurer et cette mesure ne peut en aucun cas se limiter à la connaissance d’un
résultat.
Michel LEBAS Michel LEBAS (1995) a mis l'accent sur les enrichissements que la performance apporte, c’est- à-dire l'idée de la créativité qui se
traduit à une série de concepts : production au prix juste, réduction des coûts, compétitivité, création d'emplois ou des valeurs.
Alors, on évalue les résultats atteints en les comparant aux résultats souhaités ou à des résultats étalons (Bouquin, 2004).
Mesure de la performance financière :
- En gros, la performance financière donc est le résultat de différentes actions menées et la capacité pour une entreprise à créer de la valeur avec
les ressources financières qui lui sont apportées. C'est une alchimie qui est la synthèse entre un résultat « comptable » obtenu et des moyens
financiers mis en œuvre.
- Plusieurs des études ont tenté de mesurer la performance financière via une variété des indicateurs comptables tels que :
Les résultats bruts d’exploitation, EVA, Modèle d’Altman, retour sur investissement, ROA, ROE …
Donc et vu que La performance financière représente la variable à expliquer dans notre modèle de recherche, on a mis en place une investigation
sur les outils de mesure les plus adoptés par les chercheurs dans la dernière décennie.

D’après les résultats qui configurent sur le tableau, on a décidé de retenir des indicateurs les plus utilisés dans les travaux de recherche durant les
10 dernières années, à savoir le rendement des capitaux propres (ROE) et le rendement des actifs (ROA).
ROA : mesure l’efficacité de la direction dans l’utilisation des actifs.
ROA= bénéfice net / actif total
ROE : mesure l’efficacité avec laquelle l’entreprise utilise les fonds investis par les actionnaires
ROE= bénéfice net / capitaux propres

La relation entre le système d’information comptable, la croissance et la performance financière : Points de vue des théoriciens :
- Les travaux de Galbraith (1977) Ismail et King (2005) ont démontré que la quantité d’information qui doit être traitée afin de réaliser un niveau
de performance élevé sera plus grande si l’incertitude était plus importante.
- Gul (1991) Cet auteur a arrivé à la conclusion que la performance est accrue lorsque les managers utilisent des systèmes d’information
comptables plus sophistiqués.
- Graham (1994), Keasy et Watson (1991), ont démontré que l’utilisation de l’information comptable à des fins de décisions opérationnelles
permet de réduire la probabilité de faillite des PME et augmenter la performance des organisations.
- H.Affes et A.chabchoub (2007) ont aboutit a une validation empirique du concept théorique selon lequel l’utilisation de l’information comptable
dans la gestion des entreprises favorise une plus grande formalisation du processus de prise de décisions pour les dirigeants et constitue une
activité créatrice de valeur ajoutée en terme de performance organisationnelle.
- L'étude de McMahon et Davies (1994) ne montre pas de lien entre la croissance des PME et leur offre d'informations comptables. Ainsi, l'étude
de Lavigne (2002) ne montre pas une association entre la performance financière et certaines caractéristiques du système d’information
comptable.