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OSTÉOLOGIE 1

Anatomie de l'appareil locomoteur – Tome 3


© 2017, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
VERTÈBRES

VERTÈBRES
C

X 1-1
Empilement vertébral,
en vue postérieure (a) et
en coupe sagittale (b).

1 1

a d

1 2 3

X 1-3
Corps vertébral (1) en vues supérieure (a) et latérale (b).
b

1
6

e 1
5 4
c

X 1-2
Vertèbre type en vues antérieure (a), supérieure (b), postérieure (c), latérale (d)
et postéro-latéro-supérieure en vue oblique éclatée (e).
1. Corps 4. Processus épineux
2. Pédicule 5. Lame X 1-4
3. Processus transverse 6. PAP Pédicules (1) en vues supérieure (a) et latérale (b).

6
VERTÈBRES

Présentation
Les vertèbres1 mobiles sont au nombre de 24 : 7 cervicales, 12 thoraciques et 5 lombales. Elles consti-
tuent l'axe rachidien, c'est-à-dire la partie mobile de l'axe du tronc (fig. 1-1). La description osseuse
mentionne les principales insertions ligamentaires, mais non les musculaires, très variables selon les
étages et donc plus faciles à intégrer en myologie qu'en ostéologie.

Organisation du rachis
Le rachis se présente comme un axe mobile, du fait de ses nombreux segments, mais capable de rigi-
dité, avec l'aide des caissons thoracique et abdominal (cf. Incidences mécaniques). De plus, l'axe rachi-
dien contient l'axe nerveux médullaire et, du fait de ses disques et des ligaments intercalés entre les
arcs postérieurs, il constitue un long tunnel ostéofibreux. Cet axe relie la base pelvienne à l'extrémité
crâniale et ses organes des sens.
La vertèbre se présente comme un maillon de cette chaîne.

Description d'une vertèbre type


La vertèbre est un os court, impair et symétrique (fig. 1-2). Elle contribue à former la colonne verté-
brale avec les disques intervertébraux, elle est articulée avec eux et les vertèbres adjacentes. La ver-
tèbre a une particularité : elle est trouée en son centre pour le passage du système nerveux.
On se réfère à ce foramen vertébral pour diviser l'os en 2 parties :
• un arc antérieur, ou corps, massif, transmettant l'essentiel du poids corporel ;
• un arc postérieur, plus fin, d'où dépassent des processus allongés représentant les bras de levier de
muscles rachidiens ainsi que des facettes articulaires.
On oriente cet os en plaçant le corps en avant et la pointe du processus épineux vers le bas. L'image-
rie médicale permet de visualiser tous les aspects morphologiques [1].

Arc antérieur ou corps


Il a une forme grossièrement cylindrique, à grand axe vertical. Pour des raisons de commodité, et
comme pour tout os court, on l'assimile à un cube de façon à lui distinguer 6 faces :
• les faces supérieure et inférieure sont identiques et parallèles entre elles (fig. 1-3). On les nomme pla-
teaux vertébraux. Grossièrement circulaires, elles sont formées d'une partie centrale, d'os spon-
gieux, et d'une partie périphérique ou corticale, d'os compact formant le listel marginal. Elles sont
encroûtées de cartilage hyalin et reçoivent les disques intervertébraux correspondants ;
• les faces antérieure et latérales sont en continuité. Elles forment une paroi légèrement concave
verticalement et convexe transversalement2. La face antérieure donne insertion au ligament lon-
gitudinal antérieur (LLA) près des bords supérieur et inférieur ;
• la face postérieure est plane et forme la paroi antérieure du foramen vertébral. Elle est criblée de
trous vasculaires et donne verticalement insertion au ligament longitudinal postérieur (LLP).

Arc postérieur
Il est composé de plusieurs parties.
Pédicules
Situés de part et d'autre du foramen vertébral, ce sont de petites lames osseuses, implantées à la
moitié supérieure de la jonction des faces latérale et postérieure du corps (fig. 1-4). Le bord supérieur
est légèrement concave, l'inférieur l'est fortement. Les pédicules de 2 vertèbres consécutives forment
1
Du latin «vertere» qui veut
dire «tourner», car ce sont de
le foramen intervertébral. petits os qui animent le tronc
en torsion en tous sens.
2
Cette morphologie, avec
un rétrécissement de la partie
moyenne, correspond à une
précontrainte de l'os face
aux compressions axiales
auxquelles il est soumis.

7
VERTÈBRES

1
1
X 1-6
X 1-5
Processus épineux (1) en vues supérieure (a) et latérale (b).
Lames (1) en vues supérieure (a) et postérieure (b).

1 1
1

X 1-7
Processus transverse (1) en vues supérieure (a), postérieure (b) et latérale (c).

1 5
1 4

3 6

X 1-8
PAP (1) en vues supérieure (a) et latérale (b). 2 7
1 8

X 1-9
Foramen vertébral et son contenu.
1 sup
1. PAP supérieurs 4. Artère et veine spinales
2. Branche postérieure du nerf 5. Plexus veineux intrarachidien
post spinal 6. Pédicule
3. Branche antérieure du nerf 7. Moelle épinière
spinal 8. Méninges

X 1-10
2
Foramen intervertébral et son contenu,
processus articulaires postérieurs (PAP).
1. PAP supérieurs
2. Branche postérieure du nerf spinal
4 3. Branche antérieure du nerf spinal
3 4. Artère et veine spinales

8
VERTÈBRES

Lames
Comme leur nom l'indique, ce sont des lames osseuses très aplaties qui prolongent les pédicules vers
l'arrière et le dedans, s'unissant l'une à l'autre et fermant ainsi postérieurement le foramen vertébral
(fig. 1-5). Leurs bords supérieur et inférieur3 donnent insertion au ligament jaune4.
Processus épineux
Il prend naissance à l'union des lames et les prolonge vers l'arrière et le bas (fig. 1-6). C'est un proces-
sus allongé dont l'apex donne insertion au ligament supra-épineux. Entre 2 épineux, l'espace est
occupé par un ligament interépineux qui s'insère sur les bords supérieur et inférieur des épineux de
2 vertèbres consécutives.
Processus transverses
Ce sont les saillies transversales très proéminentes, prenant naissance à l'union des pédicules et des
lames et se dirigeant en dehors (fig. 1-7). Outre des muscles, ils donnent insertion à des ligaments
intertransversaires.
Processus transarticulaires postérieurs (PAP)
Ils sont au nombre de 2 paires par vertèbre : 2 supérieurs et 2 inférieurs, situés de part et d'autre de
l'axe de symétrie (fig. 1-8). Par convention et parce qu'ils sont plus faciles à observer, on décrit les
processus supérieurs (les inférieurs étant inversement conformés). Les PAP (processus articulaires
postérieurs) supérieurs répondent aux inférieurs de la vertèbre sus-jacente, ce sont des surfaces
planes5 de forme grossièrement ovalaire. Ils regardent en haut et en arrière et sont encroûtés de car-
tilage hyalin.

Foramens
Ils sont au nombre de deux, sauf au niveau cervical.
• Le foramen vertébral est délimité en avant par les corps des vertèbres et les disques intervertébraux,
sur les côtés par les pédicules et les foramens intervertébraux, en arrière par les lames et les PAP
(fig. 1-9). Il livre passage à la moelle et ses enveloppes méningées, au-dessus de L2, et à la queue de
cheval à partir de L2, ainsi qu'à un paquet vasculaire, notamment à un riche plexus veineux, ainsi
qu'à du tissu cellulograisseux6.
• Le foramen intervertébral, bilatéral, est délimité par 2 pédicules successifs ainsi que par le disque
intervertébral, en avant, et les PAP, en arrière7 (fig. 1-10). Il livre passage au nerf spinal de l'étage et
son rameau méningé, aux vaisseaux radiculaires, à du tissu cellulograisseux.

3
Ces lames étant disposées
à la manière des tuiles d'un
toit, l'insertion se fait très
exactement au bord supérieur
et à la face antérieure près du
bord inférieur de la lame sus-
jacente.
4
Ce qualificatif tient à la
couleur de ce ligament
particulièrement élastique. Il
s'insère plus précisément sur
le bord supérieur de la lame
sous-jacente et sur la face
antérieure de la lame
sus-jacente près de son
bord inférieur.
5
Sauf au niveau lombal,
où ce sont des trochoïdes.
6
Ses dimensions sont en
rapport avec la mobilité du
segment concerné.
7
Cette disposition fait
comprendre qu'une protrusion
(saillie) discale (ou des
ostéophytes articulaires)
puisse venir irriter ou
comprimer le contenu
du foramen.

9
VERTÈBRES

5
2

4
7

X 1-11
Rachis cervical, en vues antérieure (a) et latérale (b).
1. C1 5. Foramen transversaire
2. C2 6. C6
3. Disque intervertébral 7. Artère vertébrale
4. 1re côte 8. Artère subclavière

7
3
a d
4

X 1-12
Vertèbre cervicale en vues antérieure (a),
supérieure (b), postérieure (c), latérale
2
b 6 (d) et postéro-latéro-supérieure en vue
oblique éclatée (e).
1. Processus épineux
e 2. PAP supérieurs
3. Uncus
4. Processus transverse
1 5. Foramen transversaire
c 6. Foramen vertébral
7. Axe des 3 processus

10
VERTÈBRES

Description d'une vertèbre cervicale


Les vertèbres cervicales sont au nombre de 7 (fig. 1-11) et s'inscrivent dans une courbure à concavité
postérieure. Les 2 premières sont particulières et font l'objet d'une description spéciale. La vertèbre
cervicale moyenne se distingue de la vertèbre type par le fait qu'elle est très aplatie et présente les
caractères suivants.
• Le corps est parallélépipédique. Ses faces supérieure et inférieure sont inclinées vers l'avant et limi-
tées latéralement par des saillies ou uncus, pour les supérieures, et les biseaux qui leur corres-
pondent, pour les inférieures (fig. 1-12). La partie inférieure de la face antérieure du corps forme un
bec légèrement saillant en bas.
• Les pédicules sont obliques en arrière et en dehors.
• Les lames sont nettement plus larges que hautes.
• Le processus épineux est court, large, triangulaire à la coupe. Son apex est bifide.
• Les processus transverses sont particuliers. Larges et peu longs, ils sont dirigés en dehors, en avant
et en bas, déprimés axialement en gouttière8. De plus, le transverse prend naissance par 2 racines9,
une antérieure, implantée à la face latérale du corps (partie postérieure), et une postérieure, im-
plantée à la face latérale du pédicule. Avant de se réunir pour former un apex bifide, les racines
délimitent un orifice : le foramen transversaire.
• Les PAP supérieurs regardent en haut et en arrière.
• Le foramen vertébral forme un triangle isocèle, large.
• Le foramen intervertébral est quadrangulaire à grand axe vertical, il regarde en dehors et en avant10.
• Le foramen transversaire est propre au niveau cervical. C'est un trou qui transperce verticalement le
processus transverse et livre passage à l'artère vertébrale11 et sa veine.

8
Sur cette gouttière repose
la racine spinale de l'étage
correspondant.
9
Embryologiquement, la
racine antérieure correspond
à une ébauche costale, la
postérieure au processus
transverse proprement dit.
10
Les radiographies de ces
foramens sont des clichés
antéro-latéraux (en oblique
de 3/4).
11
Compte tenu de la position
du cœur, l'aorte dessert les
étages thoracique et lombal,
mais pas le cervical, où elle
est remplacée par les 2 artères
vertébrales.

11
VERTÈBRES

1 2

1
3

X 1-13
Rachis thoracique, en vues
postérieure (a) et latérale (b).
1. Côtes
2. Processus transverses
3. Processus épineux

2
a d

3
4

5 X 1-14
6
b Vertèbre thoracique en vues antérieure (a),
7 supérieure (b), postérieure (c), latérale (d)
et postéro-latéro-supérieure en vue oblique
éclatée (e).
e 1. Facette costale
2. PAP inférieurs
3. Côte
4. Foramen vertébral
5. Processus transverse
c 6. Processus épineux
7. PAP supérieurs

12
VERTÈBRES

Description d'une vertèbre thoracique 12

Les vertèbres thoraciques sont au nombre de 12, elles s'inscrivent dans une courbure à convexité
postérieure (fig. 1-13). La vertèbre thoracique moyenne13 se distingue peu de la vertèbre type pour
laquelle elle sert de modèle, elle s'en différencie surtout par la présence des côtes (fig. 1-14).
• Le corps forme un cylindre légèrement déformé. Ses faces latérales convergent vers l'avant, à la
manière d'un triangle. À leur jonction avec la face postérieure, elles comportent 2 demi-surfaces
articulaires pour les côtes situées : l'une en haut pour la côte de même numéro, c'est la fossette
costale supérieure, l'autre en bas pour la côte suivante, c'est la fossette costale inférieure.
• Les pédicules sont sagittaux.
• Les lames sont aussi hautes que larges.
• Le processus épineux est très long, fortement oblique en arrière et en bas.
• Les processus transverses sont dirigés en dehors, en arrière et en haut. L'apex est nettement renflé,
en effet sa face antérieure présente une facette articulaire pour le tubercule de la côte de même
numéro que la vertèbre. C'est une surface plane14, grossièrement ovalaire et regardant en avant et
en dehors, encroûtée de cartilage hyalin.
• Les PAP supérieurs regardent en haut, en arrière et légèrement en dehors.
• Le foramen vertébral est circulaire.
• Le foramen intervertébral est en forme de virgule à grosse extrémité supérieure et concavité anté-
rieure, il regarde en dehors.

12
Anciennement dorsale
(or toutes les vertèbres sont
dorsales, 12 seulement sont
thoraciques).
13
Les caractéristiques
moyennes sont moins valables
pour les vertèbres extrêmes,
qui se rapprochent du type
voisin.
14
Pour les thoraciques
supérieures, le type est plutôt
trochoïde.

13
VERTÈBRES

2
3

X 1-15
Rachis lombal, en vues
antérieure (a) et latérale (b).
1. T12
2. Processus transverses
3. Disque intervertébral
4 4. Sacrum

a d
2 3

4
1 3
b
5
1
e

X 1-16
Vertèbre lombale en vues antérieure (a), supérieure (b), postérieure (c), latérale (d) et postéro-latéro-supérieure en vue oblique éclatée (e).
1. Processus accessoire 3. Processus mamillaire 5. Processus transverse
2. PAP inférieurs 4. PAP supérieurs 6. Processus épineux

14
VERTÈBRES

Description d'une vertèbre lombale 15

Les vertèbres lombales sont au nombre de 5, elles s'inscrivent dans une courbure à concavité posté-
rieure (fig. 1-15) [2]. La vertèbre lombale moyenne se distingue de la vertèbre type par le fait qu'elle
est plus massive (fig. 1-16) et par les caractères suivants.
• Le corps est volumineux, sa section transversale est dite réniforme à hile postérieur.
• Les pédicules sont épais et sagittaux.
• Les lames sont plus hautes que larges mais s'élargissent au fur et à mesure que l'on descend.
• Le processus épineux est trapu, de forme grossièrement quadrangulaire.
• Les processus transverses sont fins et allongés. Ils sont surtout dirigés vers le dehors et légèrement
vers l'arrière, ils convergent vers le niveau de L3. À la partie postéro-inférieure de leur base, on
trouve une petite saillie : le processus accessoire16.
• Les PAP supérieurs regardent en arrière et en dedans, formant des trochoïdes17. Leur partie posté-
rosupérieure forme une saillie nommée processus mamillaire.
• Le foramen vertébral forme un triangle équilatéral.
• Le foramen intervertébral est de forme auriculaire à concavité antérieure, il regarde en dehors.

15
Anciennement lombaire.
L'adjectif de lombaire est aussi
employé dans certains termes
(ligaments iliolombaires).
16
Embryologiquement, le
processus transverse est une
ébauche de côte, soudée
au corps (d'où le terme de
processus costiforme), et
le processus accessoire (ou
styloïde de Broca) représente
le reliquat du transverse
originel.
17
Leur morphologie exacte
varie non seulement d'une
vertèbre à l'autre, mais n'est
pas forcément symétrique
entre les 2 côtés, voire n'est pas
concordante au sein du même
interligne [3, 4].

15
VERTÈBRES

3 2 2
1 1 8

a d
4

5 5
6 6
2

7
b 8
e
1

c
9

X 1-17
1re cervicale (atlas) en vues antérieure (a), supérieure (b), postérieure (c), latérale (d) et postéro-latéro-supérieure en vue oblique éclatée (e).
1. Artère vertébrale 4. Tubercule antérieur 7. Tubercule du ligament transverse
2. Fossette articulaire supérieure 5. Processus transverse 8. Arc postérieur
3. Masse latérale 6. Facette pour l'odontoïde 9. Fossette articulaire inférieure

16
VERTÈBRES

Vertèbres particulières
1re cervicale ou atlas18
C'est une vertèbre sans corps ou, plus exactement, dont le corps a été capté par C2 sous forme de
processus odontoïde. Les 2 arcs vertébraux forment un anneau horizontal. Celui-ci vient se plaquer,
en haut, autour du foramen magnum de l'occipital grâce à 2 facettes articulaires, équivalentes des
PAP. Cet os est considéré fonctionnellement comme un ménisque osseux intercalé entre le crâne et
le rachis : il faut noter qu'il n'y a pas de disque intervertébral, ni au-dessus ni au-dessous. On décrit
5 éléments (fig. 1-17).
Arc antérieur
Il est situé dans un plan horizontal, court et convexe en avant. La partie moyenne présente : à sa face
antérieure un petit tubercule donnant insertion au ligament longitudinal antérieur et, à sa face pos-
térieure, une petite facette articulaire pour l'odontoïde de l'axis, ovalaire à grand axe transversal,
regardant en arrière et encroûtée de cartilage hyalin. Les bords supérieur et inférieur de cet arc
donnent insertion aux membranes atlanto-occipitale (C0-C1) antérieure et atlanto-axoïdienne
(C1-C2) antérieure.
Arc postérieur
Il est situé dans un plan horizontal, plus long que l'antérieur et convexe en arrière. La partie moyenne
de sa face postérieure présente un petit tubercule, correspondant à un processus épineux non déve-
loppé et donnant insertion au ligament nucal (ou nuchal, les deux orthographes étant acceptées). À
la face supérieure de la jonction de cet arc avec les masses latérales, on trouve un petit sillon transver-
sal correspondant au passage de l'artère vertébrale, qui se coude pour pénétrer dans le foramen mag-
num de l'occipital19.
Masses latérales
Elles sont grossièrement cylindriques et aplaties transversalement. De ce fait on leur décrit 6 faces.
• La face supérieure forme la fossette articulaire supérieure répondant au condyle occipital cor-
respondant, c'est une bicondylaire. Elle est de forme ovalaire à grand axe oblique en avant et en
dedans, concave selon ce grand axe et transversalement. Son rayon de courbure est plus petit à
la partie antérieure. Elle regarde en haut, en dedans et légèrement en avant, elle est encroûtée de
cartilage hyalin.
• La face inférieure forme la fossette articulaire inférieure répondant aux facettes supérieures de
l'axis. De type surface plane20, elle est de forme ovalaire à grand axe oblique en avant et en dedans.
Elle regarde en bas et en dedans et est encroûtée de cartilage hyalin.
• La face médiale présente un tubercule, à sa partie moyenne, sur lequel s'insère le ligament trans-
verse de l'atlas (cf. Foramen vertébral).
• La face latérale est plus haute que la médiale et reçoit l'implantation des 2 racines du processus
transverse.
• La face antérieure est étroite et donne naissance à l'arc antérieur.
• La face postérieure est étroite et donne naissance à l'arc postérieur.
Processus transverse
Il se distingue des autres transverses cervicaux par le fait qu'il est unituberculeux, et par sa relative
longueur (la largeur totale de la vertèbre est la plus grande du rachis cervical). Il donne parfois inser-
tion au scalène moyen, et se palpe en dessous et un peu en profondeur du processus mastoïde du 18
Du nom du géant de la
temporal. mythologie grecque antique
qui supportait le globe céleste,
Foramen vertébral reposant sur sa nuque, avec ses
Il est de grand diamètre et divisé en 2 compartiments par le ligament transverse : 2 mains.
• le compartiment antérieur, plus petit, loge le processus odontoïde de l'axis ; 19
Pour participer à la
• le compartiment postérieur, large, loge le système nerveux, en l'occurrence la moelle allongée. formation du cercle artériel du
cerveau (ancien polygone de
Willis).
20
Elle est effectivement
plane, voire très légèrement
convexe d'avant en arrière
(ce qui explique le très léger
débattement dans ce plan).

17
VERTÈBRES

a d
1
2
4

5 7

6
7
b 8

X 1-18
2e cervicale (axis) en vues antérieure (a), supérieure (b), postérieure (c), latérale (d) et postéro-latéro-supérieure, en vue oblique (e).
1. Facette pour C1 5. Processus transverse
2. Odontoïde 6. Processus épineux
3. Facettes articulaires supérieures 7. Facette pour le ligament transverse
4. PAP inférieurs 8. Foramen transversaire

sup

post

b X 1-19
Morphologie de C2, de profil.
a) Moitié supérieure originale
b) Moitié inférieure cervicale type

18
VERTÈBRES

2e cervicale ou axis
C'est une vertèbre (fig. 1-18) dont la particularité est qu'on peut la diviser horizontalement en 2 moi-
tiés (fig. 1-19) : une supérieure répondant à la morphologie de l'atlas, donc spéciale, et une inférieure
répondant à la morphologie de C3, donc cervicale classique. Ainsi, on trouve un disque intervertébral
en dessous, mais pas au-dessus.
Corps
Il est plus haut que pour une autre cervicale. Son bec antéro-inférieur est particulièrement marqué.
La face la plus caractéristique de C2 est la supérieure, elle présente 3 parties :
• la partie centrale présente un processus vertical et proéminent : l'odontoïde ou dent de l'axis. C'est
une saillie cylindro-conique à sommet supérieur, très légèrement oblique vers l'arrière. Son extré-
mité ne dépasse que de très peu l'arc antérieur de C1 et donne insertion à 3 ligaments :
– un médian : le ligament de l'apex de la dent (ligament dit «suspenseur»),
– deux ligaments latéraux : les ligaments alaires21.
Elle présente :
– une surface articulaire antérieure médiane, ovalaire, de type trochoïde (plane ou légèrement
convexe verticalement ; fortement convexe transversalement), qui répond à l'arc antérieur de
l'atlas,
– une facette postérieure et médiane, plus petite, qui répond au ligament transverse de l'atlas.
Elles sont toutes deux encroûtées de cartilage hyalin ;
• les parties latérales sont occupées par des facettes articulaires, équivalent des PAP supérieurs
d'une vertèbre type. Ce sont des surfaces planes, répondant aux facettes inférieures des masses
latérales de C1. Elles en ont le même grand axe : obliques en avant et en dedans, mais sont convexes
selon ce grand axe et planes transversalement. Situées dans un plan oblique en bas et en dehors,
elles regardent en haut et en dehors et sont encroûtées de cartilage hyalin22.
Arc postérieur
• Les pédicules sont épais et les lames assez hautes.
• Le processus épineux est massif, triangulaire à la coupe et se termine par un apex bifide extrême-
ment développé, facilement palpable.
• Les transverses sont unituberculeux (insertion du scalène moyen).
• Les processus articulaires supérieurs ne sont pas au-dessus des inférieurs, mais ont migré sur le
corps, de part et d'autre de l'odontoïde (cf. Corps). Les PAP inférieurs sont semblables à ceux des
cervicales.
Foramen vertébral
Il est en forme de cœur à pointe postérieure.

21
Anciens ligaments occipito-
odontoïdiens latéraux, le
précédent étant médian.
22
La morphologie de cet
interligne, sans disque, est
à noter : avec la jonction
occipito-atloïdienne, il forme
2 diagonales dont le croisement
a pour effet d'assurer une
bonne stabilité transversale.

19
VERTÈBRES

2 3

sup

post X 1-20
1 4 C7, de profil.
1. Ligne gravitaire de la tête
2. Bras de levier gravitaire
3. Bras de levier des muscles postérieurs
5 4. Processus épineux
5. Inclinaison faible des PAP inférieurs sur l'horizontale

1
3
5

X 1-21
T12, en vues supérieure (a) et latérale (b).
1. PAP supérieurs 2
2. Tubercule transverse
3. Fossette costale unique
4. Inclinaison postérieure de T12 1
5. Tubercule mamillaire 6
6. PAP inférieurs

1 6

30°

4
a 6 10°
3
5 c

X 1-22
L5, en vues supérieure (a), postérieure (b) et latérale (c).
1. Corps cunéiforme 4. PAP inférieurs écartés
2. Processus transverse trapu 5. Tubercule mamillaire
3. PAP supérieurs 6. Processus épineux court

20
VERTÈBRES

7e cervicale (C7)23
Elle présente 3 caractéristiques (fig. 1-20) :
• elle peut parfois comporter une petite facette costale pour la 1re côte24 ;
• elle possède un processus épineux particulièrement long25 et unituberculeux ;
• ses foramens transversaires ne donnent pas passage aux artères vertébrales26.
1re thoracique (T1)
Elle possède des uncus à la face supérieure de son corps et une facette costale entière pour la 1re côte.
Son épineux est assez horizontal.

11e et 12e thoraciques (T11, T12)


Ce sont des vertèbres de la charnière thoraco-lombale (fig. 1-21). Leurs côtes sont flottantes et ne
s'articulent qu'à une facette unique sur leur corps, sans articulation costo-transversaire car ces pro-
23
La 6e cervicale n'appelle pas
de remarque. Son processus
cessus sont très peu développés, notamment sur T12 où ils sont inexistants. Cette dernière vertèbre transverse comporte un
est proche du type lombal : son corps est beaucoup plus massif, réniforme et incliné vers l'arrière. Son tubercule postérieur plus
épineux est court et presque horizontal, ses PAP inférieurs sont trochoïdes, c'est-à-dire de type lom- marqué, nommé tubercule
carotidien (ancien tubercule
bal. de Chassaignac).
24
Indépendamment du fait
qu'il peut exister, rarement,
5e lombale (L5) une côte cervicale, souvent
à l'origine de compressions
C'est la vertèbre centrale de la charnière lombo-sacrale (de L4 au sacrum). Elle a une situation méca- nerveuses.
nique très particulière (fig. 1-22) et des caractéristiques en rapport : 25
C'est la cervicale la plus
• le corps est le plus gros de toutes les vertèbres. Fortement réniforme, il est sagittalement cunéi- éloignée de l'axe gravitaire
forme : moins haut en arrière qu'en avant. Il est situé dans un plan oblique en bas et en avant27 ; de la tête et ce processus
• les transverses sont courts et trapus28, de forme triangulaire à base médiale. Leur apex donne inser- offre ainsi un bras de levier
compensatoire plus important
tion au faisceau inférieur du ligament iliolombaire29. De plus, ce transverse est relié au corps par le pour la musculature
ligament corporéo-transversaire [5], reliquat de la liaison des 2 plans du psoas30 ; postérieure.
• l'épineux est plus petit, court et horizontal31 ; 26
L'origine au niveau de
l'artère subclavière, assez
• les PAP inférieurs sont particulièrement écartés et frontalisés32. antérieure, la fait passer un
La 4e lombale reçoit également un faisceau du ligament iliolombaire (le supérieur) sur l'apex de ses peu en avant de cette vertèbre
et la place dans l'axe de la 6e,
transverses. voire de la 5e cervicale.
27
Ce qui explique
les pathologies de type
spondylolisthésis
(glissement vers l'avant
de L5 par rapport à S1).
28
Ils sont gênés par la
proéminence des ailes
iliaques toutes proches. Ils
peuvent être développés
en mégatransverses, voire
réaliser une sacralisation de
L5 (soudure de L5 au sacrum).
29
Ce ligament n'apparaît que
chez l'enfant de 7 ou 8 ans,
c'est une fibrose des fibres
les plus basses du muscle
carré des lombes et donc
les plus encaissées dans le
resserrement sacro-iliaque.
30
Il peut favoriser un conflit
radiculaire avec la racine
spinale L5.
31
On le décrit parfois comme
oblique en bas et en arrière,
mais en fait c'est le corps qui
est fortement oblique en bas
et en avant.
32
Ils regardent plus
en avant et moins en dehors
(cf. les PAP du sacrum).

21
VERTÈBRES

C T L S

1 3 5 7

2
4 6 8

X 1-23
Homologie des pièces vertébrales : cervicale (C), thoracique (T), lombale (L), sacrale (S).
1. Racine antérieure 3. Côte 5. Processus costiforme 7. Aile du sacrum
2. Racine postérieure 4. Processus transverse 6. Processus accessoire 8. Tubercule transversaire

1
1

6
4

X 1-25
Image radiologique du « petit chien » (a) et angle de prise de vue (b).
1. PAP supérieurs 4. Isthme (collier du chien)
X 1-24 2. Pédicule 5. PAP inférieurs
Repérage des processus transverses thoraciques. 3. Processus transverse 6. Processus épineux

22
VERTÈBRES

Incidences pratiques
Incidences morphologiques et palpatoires
La morphologie vertébrale s'exprime par une rectitude dans le plan frontal, 3 courbures mobiles
dans le plan sagittal et une absence de torsion dans le plan transversal. Les courbures varient, très
schématiquement, en fonction de l'âge, du sexe, de la morphologie (longiligne ou bréviligne) et du
comportement (asthénique ou tonique).
L'homologie vertébrale permet de retrouver le processus transverse sous différents aspects selon le
niveau (fig. 1-23).
Les points de repère les plus usuels, guidant la palpation, sont les processus épineux. Selon les étages,
on en ajoute d'autres :
• au niveau cervical : l'épineux, l'articulaire et le transverse sont sur la même ligne et dans cet ordre
(cf. fig. 1-12). On peut repérer 6 épineux (C1 n'en ayant pas33), celui de C7 est très saillant (surtout
en flexion du cou), C3, C4 et C5 sont courts et difficiles à repérer ;
• au niveau thoracique, les épineux sont situés un étage plus bas que la vertèbre, situés sur la ligne
joignant les transverses de la vertèbre sous-jacente (fig. 1-24). L'interligne costo-transversaire se
situe à 2 travers de doigt de la ligne des épineux, ce qui permet d'être sur le transverse à 1 doigt et
demi et sur la côte à 2 doigts et demi ;
• au niveau lombal, seuls les épineux sont repérables. Ils sont hauts et presque au contact les uns des
autres. Celui de L4 se situe sur la ligne bi-iliaque réunissant le sommet des crêtes.

Incidences mécaniques et pathologiques


• Sur le plan mécanique, les vertèbres forment un axe qui doit assurer souplesse et rigidité, deux
notions difficilement conciliables. Ce dilemme est résolu par le fait que le rachis n'est pas seul en
cause, sa mécanique intègre le caisson thoracique et le caisson abdominal, lesquels sont à géomé-
trie et pression variables, ce qui permet d'étendre le maintien à des zones larges et puissantes.
La rectitude frontale et les courbures sagittales peuvent être modifiées dans des troubles ortho-
pédiques dont l'importance varie de la simple modification sans gravité jusqu'à des déviations et
déformations monstrueuses aux lourdes conséquences fonctionnelles. Entre les extrêmes existent
tous les stades, d'où la surveillance particulière durant la croissance.
La mécanique vertébrale ne doit pas être assimilée à celle d'une simple grue que l'on utiliserait pour
les efforts : l'ensemble fonctionnel des caissons thoracique et abdominal absorbe une partie des
contraintes rachidiennes.
Certaines zones ont des fonctionnements mécaniques particuliers :
– la charnière cranio-cervicale, sans disque ni bras de levier pénible, fonctionne comme un cardan
aux variations courtes et rapides pour les organes céphaliques (les sens, la bouche, etc.) ;
– la zone cervicale, frêle et mobile, assure les mobilités de la tête sous plus large amplitude ; 33
Chez les gens minces et
– la zone thoracique, moins mobile du fait des côtes, est en rapport avec le contenu thoracique et longilignes, laxes, on peut
ses variations respiratoires ; parfois palper l'arc postérieur
de C1.
– la zone lombale, en rapport avec le caisson abdominal, a une vocation de stabilité devant confé- 34
Le collier du chien
rer la force et le maintien à la base rachidienne ; correspond à la jonction entre
– la charnière lombo-sacrale assure une jonction particulière entre la colonne et le bassin. Sa stabi- un pédicule et les PAP, une lyse
lité est parfois délicate et la qualité de l'arc postérieur de L5 est objectivée radiologiquement par (séparation) peut être la cause
d'un glissement pathologique
l'image dite «en petit chien» (fig. 1-25)34 [6]. (spondylolisthésis).
• Sur le plan pathologique, les troubles orthopédiques les plus courants sont les redressements 35
Dans la lombalisation,
de courbure (dos plat) et les exagérations (cyphose de la courbure convexitaire ou lordose c'est S1 qui, désolidarisée du
sacrum, forme une 6e vertèbre
des courbures concavitaires). Il existe aussi des déviations frontales (scolioses) avec souvent lombale (contre 4 sacrales) ;
des modifications rotatoires associées formant une gibbosité (bosse latérale formée par les côtes dans la sacralisation, c'est L5
du côté convexitaire). Par ailleurs, il existe aussi des anomalies transitionnelles, dont les plus fré- qui est soudée au sacrum,
laissant 4 vertèbres lombales
quentes sont, au niveau de la charnière lombo-sacrale, la sacralisation complète ou non (hémi-), la (contre 6 sacrales). Ces
lombalisation complète ou non (hémi-)35. anomalies peuvent entraîner
La notion de squelette porteur est souvent à l'origine d'une rhumatologie d'usure (arthrose). Les des dysfonctionnements des
zones voisines, notamment
dysfonctionnements segmentaires responsables de souffrances régionales (cervicalgies, dorsalgies, quand elles sont asymétriques
lombalgies), d'atteintes discales (lumbagos) et leurs répercussions radiculaires (névralgies cervico- (hémilombalisation,
brachiales, intercostales, radiculalgies sciatiques) sont également fréquents. hémisacralisation).

23
VERTÈBRES

X 1-26
Vertèbre type en vues supérieure (a) et latérale (c).

c X 1-27
Vertèbres cervicale (a), thoracique (b) et
lombale (c) en vue postérieure.

24
VERTÈBRES

La gravité des atteintes rachidiennes est le fait des complications neurologiques qui peuvent en
découler : soit suite à des malformations (spina-bifida), soit suite à des traumatismes (paraplégie,
voire tétraplégie), soit suite à des syndromes canalaires (canal lombaire dit «étroit» ou, plus exacte-
ment, conflit entre contenant et contenu [7]).

Comment schématiser la vertèbre


Trois vues sont à mentionner :
• la vue supérieure (fig. 1-26a). C'est la plus caractéristique. Il suffit de dessiner un cercle (plus ou
moins élargi pour une lombale ou plus quadrangulaire pour une cervicale) (1), et d'y ajouter, posté-
rieurement un cercle plus petit (2) pour le foramen vertébral (plus triangulaire aux niveaux cervical
et lombal), puis la saillie des processus en fonction de leur orientation : transverse (3) et épineux
(4). Les articulaires (5) sont à leur jonction ;
• la vue latérale (fig. 1-26b). Elle permet surtout de représenter l'arthron, c'est-à-dire l'unité fonc-
tionnelle formée par 2 vertèbres consécutives, avec la présence du disque et la vision du foramen
intervertébral. Dessiner, d'avant en arrière : un cube, pour le corps vertébral (1), une petite lame
biconcave pour le pédicule (2), un trapèze allongé pour la colonne osseuse supportant les articula-
tions postérieures (3), enfin une saillie allongée pour l'épineux (4) et le disque intervertébral (5). Le
processus transverse se projette en regard des pédicules (6) ;
• la vue postérieure (fig. 1-27). Elle n'est intéressante que pour représenter l'arc postérieur. Dessiner
un carré, pour le corps d'une thoracique (b), y superposer une surface en forme de papillon, pour
les processus articulaires et les lames, avec, au centre, la projection de l'épineux. Le carré devient un
rectangle aplati au niveau cervical (a) et allongé verticalement au niveau lombal (c).

QROC sur les vertèbres Corrigés p. 376


1. Donnez l'orientation des processus transverses des vertèbres.
2. Donnez l'orientation des processus articulaires supérieurs des vertèbres.
3. Donnez les caractéristiques propres à L5.
4. Indiquez le contenu du foramen vertébral.
5. Indiquez les parties composant l'atlas.
6. Comment peut-on résumer l'aspect de l'axis ?
7. Indiquez le contenu des foramens des vertèbres cervicales.

25
SACRUM

SACRUM
X 1-28
Ceinture pelvienne en vue
antérosupérieure (a) et incidence
de cette vue (b).

sup

lat ant

X 1-29
Schématisation du sacrum en vue
b antérolatérale.

a b c
4

3
sup

lat
5
2
6

X 1-31
Face antérieure en vue antéro-inférieure (incidence montrée par la flèche).
a) Partie médiale 3. Aile du sacrum
b) Zone des foramens antérieurs 4. PAP supérieurs de S1
c) Partie latérale 5. Foramen sacral antérieur
X 1-30 1. Piriforme 6. Crête transversale
Sacrum en vue antérieure stricte. 2. Sillon du foramen 7. Facette pour le coccyx

26
SACRUM

Présentation
Le sacrum est un os impair et symétrique. Il forme la partie terminale du rachis tout en contribuant à
former la ceinture pelvienne (fig. 1-28). Il est constitué de 5 vertèbres soudées36 et s'articule avec la
5e vertèbre lombale et son disque ainsi qu'avec les 2 os coxaux.
Il a la forme d'un prisme quadrangulaire à base supérieure inclinée vers l'avant (fig. 1-29). On l'oriente
de cette façon.

Description
Face antérieure
Elle regarde en avant et en bas (fig. 1-30). Elle est triangulaire à base supérieure, fortement concave
verticalement et légèrement transversalement. On lui décrit 3 parties (fig. 1-31).
Zone médiane
Large, elle correspond à la fusion des corps vertébraux (de moins en moins hauts en descendant).
Entre chacun, la soudure, visible, se traduit par une crête transversale correspondant à l'ossification
de la portion discale ; elles sont au nombre de 4.
Cette face est libre et répond à la face postérieure du rectum.
Zone des foramens sacraux antérieurs
De part et d'autre de chaque crête, on trouve un foramen répondant au passage de la branche anté-
rieure d'une racine spinale sacrale. Ces foramens sont le reste de l'espace compris entre 2 processus
transverses consécutifs. Ils sont plus grands que leurs homologues dorsaux.
En allant vers le bas, ils sont de taille décroissante et convergent vers le dedans. Ils sont prolongés en
dehors par 4 sillons37.
Zone latérale
Plus large en haut qu'en bas, elle correspond à la fusion des processus transverses sacraux. Entre le
niveau du 1er et du 4e foramen, on trouve l'insertion du muscle piriforme38. Cette insertion se pro-
longe entre les foramens sacraux39.

36
Il existe des anomalies
transitionnelles : L5
peut être totalement ou
partiellement soudée au
sacrum (sacralisation,
hémisacralisation), ce qui
donne 4 vertèbres lombales
et 6 sacrales, ou S1 peut
être détachée, totalement
ou partiellement, du
sacrum (lombalisation,
hémilombalisation), ce
qui donne 6 vertèbres
lombales et 4 sacrales. Ces
anomalies peuvent avoir des
répercussions fonctionnelles
péjorantes.
37
Ils convergent en dehors
vers le niveau du 2e sillon,
qui est horizontal. Ils livrent
passage aux branches
antérieures des racines sacrées.
38
Ancien pyramidal du bassin.
39
Ce qui explique que les
racines du nerf sciatique se
situent dans l'aponévrose du
piriforme et que l'on peut voir
des radiculalgies sciatiques
causées par une inflammation
de ce muscle.

27
SACRUM

6
7
6

7
S1
5
5
8
4 5

3
9 4

10 3

2 8

1 1

X 1-32 X 1-33
Face postérieure. Fusion des vertèbres sacrales.
1. Hiatus sacral 6. PAP supérieurs de S1 1. Plan transversal au grand 5. Foramen sacral antérieur
2. Crête sacrale médiane 7. Fosse criblée axe du sacrum 6. Foramen sacral postérieur
3. Sillon sacral postérieur 8. Zone des foramens postérieurs 2. Crête sacrale latérale 7. Aile du sacrum
4. Crête sacrale intermédiaire 9. Crête sacrale latérale 3. Crête sacrale intermédiaire 8. Surface auriculaire
5. Foramen sacral postérieur 10. Face latérale du sacrum 4. Crête sacrale médiale

a b X 1-34
1
Correspondance des
processus lombaux (a) et des
crêtes sacrales (b).
1 2 1' 3 4
1. Foramen sacral antérieur
2. Canal sacral
3. Foramen sacral postérieur
4. Crête sacrale latérale
2 5. Crête sacrale intermédiaire
6. Crête sacrale médiane
4' 3 4'. Processus transverse
4 5
5' 5'. PAP
5 6'. Processus épineux
6'
6

6
4
5 X 1-35
Insertions de la face postérieure.
1. Aponévrose lombo-sacrale 3. Ligament ilio-articulaire
6 (grand fessier superficiel 4. Grand fessier profond
et grand dorsal) 5. Ligaments sacro-iliaques
1'. Grand fessier superficiel 6. Ligaments sacro-coccygiens
2. Partie caudale des érecteurs postérieurs

28
SACRUM

Face postérieure
Également triangulaire à base supérieure, convexe verticalement et légèrement transversalement, elle
offre un relief irrégulier (fig. 1-32). On lui décrit 5 zones, de dedans en dehors, qui sont le reflet de la
fusion des vertèbres sacrales (fig. 1-33 et 1-34). On trouve ainsi une succession de 3 crêtes (traduisant
la fusion des processus épineux, puis articulaires, puis transverses), convergentes en bas, et de 2 sillons
(traduisant la fusion des lames, puis de la base des transverses).
Crête sacrale médiane
Verticale, elle résulte de la fusion des processus épineux, ce qui lui donne un aspect crénelé40. Elle
donne insertion (fig. 1-35) à l'aponévrose lombo-sacrale (fibres entrecroisées du grand dorsal et du
grand fessier superficiel). Sa partie inférieure se termine par un évasement appelé hiatus et limité sur
les côtés par 2 petites cornes donnant insertion aux ligaments sacro-coccygiens postérieurs.
Sillon sacral postérieur
Il est vertical et lisse, résultant de la fusion des lames. Il donne insertion à la portion caudale des
érecteurs du rachis41.
Crête sacrale intermédiaire42
Elle porte ce nom car intermédiaire entre la crête médiane et la latérale. Elle résulte de la fusion des
processus articulaires et donne insertion au plan ligamentaire ilio-articulaire décrit par Rouvière,
ainsi qu'à quelques fibres du faisceau superficiel du grand fessier (fig. 1-35).
Foramens sacraux postérieurs
Ils résultent de ce qui reste des espaces intertransversaires. Plus petits que les antérieurs, ils livrent
passage aux branches postérieures des racines spinales sacrales correspondantes.
Crête sacrale latérale43
Elle résulte de la fusion des sommets des processus transverses et, de ce fait, est irrégulière. Elle donne
insertion au faisceau profond du grand fessier ainsi qu'au plan des ligaments sacro-iliaques posté-
rieurs44. En dehors de cette crête, on trouve une petite zone verticale, irrégulière, criblée, faisant
jonction avec la face latérale de l'os.

40
La fusion peut être
incomplète en haut ou
en bas, réalisant un spina
bifida occulta, c'est-à-dire
une déhiscence entre les
lames, mais insuffisante
pour entraîner une anomalie
neurologique.
41
Ancienne masse commune
ou masse sacro-lombaire.
42
Ancienne succession
des tubercules sacrés
postéro-internes.
43
Ancienne succession
des tubercules sacrés
postéro-externes.
44
Anciens ligaments
ilioconjugués sacrés
(cf. Arthrologie).

29
SACRUM

X 1-37
30° Moitié inférieure de la face
2 latérale.
10° 1. LST
2. Grand fessier (profond)
3. LSE
1
4. Coccygien
3 5. Coccyx

a 2 3

1
4

b
5

X 1-36
Face latérale : moitié supérieure (a) et moitié inférieure (b).
1. Surface auriculaire
2. Fosse criblée (ligament interosseux)
3. Promontoire

b a b
1
2

X 1-38 9
Face supérieure : parties médiale (a) et latérale (b). 7
1. Corps de S1
2. Sillon du TLS
3. Muscle iliaque 8
4. PAP supérieurs
5. Crête sacrale intermédiaire (équivalent PAP inférieurs)
6. Crête sacrale médiale
7. Canal sacral
8. Processus transversaire de l'aile du sacrum
9. Partie costale de l'aile du sacrum 6 5 4

X 1-39
Position écartée et frontalisée
des PAP inférieurs de L5 sur S1
(retenue de L5).

30
SACRUM

Face latérale
Elle est triangulaire à base supérieure incurvée vers l'avant. On la divise en 2 parties bien distinctes
(fig. 1-36).
Moitié supérieure
Elle répond aux 2 premières vertèbres sacrales (S1 et S2), les plus grosses et mécaniquement les plus
solides45 [8]. C'est sur elles que repose la surface articulaire sacro-iliaque. Elle répond à la surface auri-
culaire de l'os coxal. Son type articulaire est discuté : on peut la classer en articulation à synoviale du
fait de ces composants, mais d'autres aspects et sa fonction sont en faveur d'un type spécifique,
mixte : mi-synoviale mi-symphyse (cf. chapitre 2). Comme pour l'os coxal, sa forme est dite auricu-
laire ou en forme de L renversé, avec un segment supérieur, oblique en haut et en arrière, et un infé-
rieur, oblique en bas et en arrière46. Son relief est irrégulier47, tourmenté, n'évoquant pas le glissement
propre à une articulation à synoviale. Elle regarde en dehors, et légèrement en bas et en arrière. Elle
est encroûtée de cartilage hyalin. Dans la concavité de cette surface se trouve une zone criblée don-
nant insertion au puissant ligament interosseux.
Moitié inférieure
Elle répond aux 3 dernières vertèbres sacrales (S3, S4, S5) et se résume à un bord épais, concave en
avant (fig. 1-37). On y trouve 4 insertions, d'avant en arrière :
• le muscle coccygien (accolé au LSE) ;
• le ligament sacro-épineux ou LSE (qui, en éventail, s'étend sur toute la hauteur) ;
• le ligament sacro-tubéral ou LST (qui remonte jusqu'à l'EIPS) ;
• le muscle grand fessier profond (accolé au LST). 45
C'est à ce niveau que
peuvent être fixées des vis
d'arthrodèse.
Ces 2 directions
Base
46

représentent celles des


Elle correspond à la face supérieure de S1, on la divise en 3 parties (fig. 1-38). contraintes auxquelles est
soumis le sacrum : tassement
et glissement (décomposition
Partie médiane ou centrale de la pression rachidienne).
C'est la zone qui entoure le canal sacral qui fait suite au foramen vertébral. On la subdivise en 2 par- 47
Ancien rail creux
ties : de Farabeuf.
• la partie antérieure, représentée par le plateau supérieur de S1, large et réniforme. Il est incliné de 48
Ce fait est à rapprocher
des pathologies de type
30 à 40° vers le bas et l'avant48 (cf. fig. 1-36). Son bord antérieur, ou promontoire, surplombe le petit spondylolisthésis dans
bassin, dont il forme la limite postérosupérieure49 ; lesquelles L5 glisse vers l'avant,
• la partie postérieure correspond à l'arc postérieur de S1. À sa partie antérolatérale, on trouve les entraînant des perturbations
orthopédiques.
PAP supérieurs de S1, dont les caractéristiques sont qu'ils sont très écartés (cf. L5) et relativement 49
Ce point est pris
frontalisés50 (fig. 1-39). en compte dans la mesure
des diamètres obstétricaux,
Parties latérales c'est le plus court, il se nomme
Chacune est l'équivalent d'un mégatransverse, appelé aile du sacrum. Cette partie est de forme tra- «diamètre conjugué» : entre
pézoïdale à grande base latérale plus ou moins relevée51. L'aile est convexe sagittalement et concave le promontoire et la symphyse
pubienne.
transversalement. 50
Ces 2 caractéristiques
En fait, cette partie est embryologiquement subdivisée en deux : la partie antérieure ou aile propre- permettent un meilleur
ment dite (2/3), qui correspond à la partie costale de S1, et la partie postérieure ou tubercule trans- ancrage de L5 sur S1,
s'opposant à son glissement
versaire (1/3), qui correspond au processus transverse de cette vertèbre. antérieur.
L'aile du sacrum donne latéralement insertion au débordement du muscle iliaque52. Près de la limite 51
Cette morphologie varie :
médiale, elle présente un léger sillon oblique en avant et en dehors, répondant au passage du tronc il existe des sacrums de type
lombo-sacral (TLS)53. hyperbasal, hypobasal ou
intermédiaire, ce qui peut
avoir des conséquences
fonctionnelles sur la plus ou
Apex moins grande mobilité de la
L'apex, ou sommet, est de taille réduite et aplati d'avant en arrière (fig. 1-31). Il supporte une facette charnière lombo-sacrale.
52
Ce muscle chevauche donc
articulaire pour la 1re pièce coccygienne54, plane, ovalaire à grand axe transversal, regardant en bas et la capsule, qu'il renforce,
en avant, encroûtée de cartilage hyalin. assurant un lien entre les 2 os.
53
Il s'agit de l'anastomose
entre les branches antérieures
des racines L5 et S1.
54
Il peut y avoir soudure
de cette jonction.

31
SACRUM

sup

lat lat

sup

45° ant

X 1-40
Schématisation de la face antérieure.
1/2

1/2

X 1-41
Schématisation de la face latérale.

ant

lat lat

X 1-42
Schématisation de la face supérieure (base).

32
SACRUM

Incidences pratiques
Incidences morphologiques et palpatoires
La crête sacrale médiane est palpable, surtout chez les personnes maigres. Elle peut devenir une zone
de compression chez le sujet alité et siège d'escarres.

Incidences mécaniques et pathologiques


Les caractéristiques des PAP supérieurs de S1 s'opposent au glissement antérieur de L5 qui se trouve
retenu, à la manière d'un skieur en position «chasse-neige» (écartement des skis dirigés en dedans)
(fig. 1-39).

Comment schématiser le sacrum


Trois croquis sont intéressants :
• la vue des faces : tracer un triangle isocèle à pointe inférieure, dont les 2 côtés présentent une partie
supérieure légèrement convexe, une partie inférieure légèrement concave, puis un rétrécissement
(fig. 1-40). La moitié supérieure de l'os répond aux 2 premières vertèbres sacrales. Les 4 foramens
sacraux sont à situer sur 2 lignes convergentes en bas et en dedans. À la face antérieure, ils sont plus
grands et prolongés en dehors par un petit sillon. La face postérieure reprend le même schéma,
il suffit d'y représenter 5 crêtes : 1 médiane, plus 1 intermédiaire et 1 latérale de chaque côté, les
foramens étant situés entre ces 2 dernières crêtes ;
• la vue latérale : dessiner un triangle effilé, à pointe inférieure et incurvée vers l'avant (vers la droite
du croquis pour une face latérale droite). La base du triangle doit être oblique d'environ 40° vers
l'avant et le bas (fig. 1-41). La moitié supérieure de la face correspond à S1 et S2 : y porter la surface
en forme de L à concavité postérosupérieure. Le bord convexe est irrégulier (crête médiane) ;
• la vue supérieure : dessiner un rectangle, formé de 3 carrés côte à côte (fig. 1-42). L'avant est en haut
du croquis, l'arrière en bas :
– dans le tiers moyen, diviser en 2 parties, antérieure et postérieure. En avant dessiner un ovale,
sectionné en arrière, limiter la partie postérieure par un V très ouvert. La pointe du V supporte le
processus épineux de S1, donc l'extrémité supérieure de la crête médiane, et les limites latérales
du V comportent les facettes articulaires,
– dans le tiers latéral, dessiner une surface trapézoïdale à grande base latérale.

33
COCCYX

COCCYX
sup
sup

ant
lat lat

a b
4 post
X 1-43
Coccyx en vues latérale droite (a) et antérieure (b).
lat lat

6
X 1-44
3
Situation centrale du coccyx, par rapport
au plancher pelvien (vue supérieure). 7
1. Fente urogénitale
2. Centre tendineux du périnée
3. Anus
4. Coccyx 2
5. LST
6. Muscle coccygien recouvrant le LSE
8
7. Élévateur de l'anus (idiorectal)
8. Élévateur de l'anus (puborectal) 1

1 3

5
6

a b X 1-45
Coccyx en vues postérieure (a) et antérieure (b) obliques (selon les
flèches).
1. Ligament sacro-coccygien latéral
2. Ligament sacro-coccygien postérieur
3. Corne
4. Processus transverse
5. 1re vertèbre coccygienne
6. 2e vertèbre coccygienne et suivantes

34
COCCYX

Présentation
Le coccyx55 est un os impair et symétrique. Il constitue la partie terminale du sacrum (fig. 1-43). Com-
posé de 4 à 6 pièces osseuses atrophiées et soudées chez l'humain, il peut en comporter davantage
chez l'animal, constituant alors la queue. Il est souvent divisé en 2 par une articulation entre les 1re et
2e vertèbres coccygiennes. Ce petit os ne doit pas surprendre par sa taille : prolongeant le sacrum, il
en forme une extrémité puissante, fortement haubanée par le système musculo-ligamentaire envi-
ronnant et se trouve situé au milieu d'une zone stratégique : le plancher périnéal, dont il assure l'arri-
mage central (cf. Incidences mécaniques) (fig. 1-44).

Description
Le coccyx est aplati d'avant en arrière, triangulaire à base supérieure.

Faces antérieure et postérieure


Elles présentent des sillons transversaux, correspondant à la fusion des pièces coccygiennes (fig. 1-45).
La face antérieure donne insertion à l'élévateur de l'anus, les 2 faces donnent insertion aux ligaments
sacro-coccygiens antérieurs et postérieurs.

Bords latéraux
Ils sont irréguliers, on y retrouve les mêmes insertions que sur les bords du sacrum, à savoir, d'avant
en arrière : le muscle coccygien, le ligament sacro-épineux, le ligament sacro-tubéral, le grand fes-
sier (faisceau profond) (fig. 1-46).

Base
Elle correspond à la 1re vertèbre coccygienne et présente 3 parties (fig. 1-47) :
• au milieu : une facette plane, ovalaire à grand axe transversal, répondant à l'apex du sacrum et
encroûtée de cartilage hyalin ;
• sur les côtés : 2 processus latéraux forment les processus transverses56 du coccyx et donnent inser-
tion aux ligaments sacro-coccygiens latéraux. À la jonction entre les parties médiane et latérales :
une paire de processus verticaux forme les cornes57 et donne insertion aux ligaments sacro-coccy-
giens postérieurs (prolongements de la face postérieure).

Apex
En position centrale dans le détroit inférieur du bassin, il participe à la stabilité du plancher pelvien.
Il donne insertion au ligament anococcygien58 (cf. fig. 1-44).

QROC sur le sacrum et le coccyx Corrigés p. 376


1. À quoi correspondent les crêtes postérieures du sacrum ? 55
En raison de sa forme,
2. Citez, sans les décrire, les insertions musculaires du sacrum. l'étymologie compare cet
3. Présentez, sans la décrire, la face latérale du sacrum. os à un bec de coucou.
4. Donnez l'orientation des surfaces articulaires du sacrum. 56
Anciennes grandes
5. Quelles sont les insertions ligamentaires du coccyx ? cornes du coccyx.
57
Anciennes petites cornes
6. Présentez, sans la décrire, la base du sacrum. du coccyx.
7. Comment se nomme le point le plus proéminent de la partie antérosupérieure du sacrum ? 58
Ancien raphé anal.

35
COCCYX

sup

ant

2
1 3
4

X 1-46
Coccyx en vue latérale droite.
1. LST
2. LSE
3. Coccygien
4. Grand fessier

3
2

4 ant

lat

a
1 5

X 1-47 sup

1re vertèbre coccygienne en vues


supérieure (a) et postérieure (b). lat
1. Corne
2. Partie latérale
3. Partie médiane b
4. Facette pour le sacrum
5. Processus transverse
6. Facette pour la 2e coccygienne 6

sup

lat lat

X 1-48
Schématisation du coccyx.

36
COCCYX

Incidences pratiques
Incidences morphologiques et palpatoires
Le coccyx n'est pas situé «en arrière», mais «en dessous». Sa palpation est donc proche de l'anus et
explique que, pour atteindre les 2 côtés de l'interligne sacrococcygien, il faille faire un toucher rectal :
index côté interne, pouce côté externe.

Incidences mécaniques et pathologiques


Les chocs directs sur le coccyx (chute sur les fesses, contre un objet saillant, coup de pied, etc.), même
en l'absence de lésion objective, sont douloureux et irradient sur toute la zone voisine. Il faut se
méfier d'interprétations radiologiques hâtives, non faites par un radiologue, sachant que cet os peut
avoir une morphologie non symétrique, être déformé, articulé en deux, sans compter qu'il peut être
le siège de lésions anciennes. Sa petite pointe osseuse, isolée au centre du détroit inférieur, ne doit pas
faire oublier la puissance des attaches ligamentaires et musculaires environnantes, qui assurent la
bonne tenue du plancher pelvien.

Comment schématiser le coccyx


Trois vues simples sont possibles.
• la vue postérieure : dessiner un triangle équilatéral à sommet inférieur (fig. 1-48) dont les angles
supérieurs sont accentués par les processus transverses. Ajouter les cornes débordant légèrement
du bord supérieur. Le corps de la 1re pièce coccygienne fait 50 % de la taille de l'os ;
• la vue latérale : tracer un petit triangle aplati à sommet inférieur et à grand axe oblique en bas et en avant ;
• la vue supérieure : elle est accessoire, elle montre l'ellipse de la surface sacrale du coccyx et la proé-
minence des transverses.

37
CÔTES

CÔTES
sup sup X 1-49
Cage thoracique.
ant med a. Vue latérale
b. Vue antérieure

X 1-50
Correspondance entre côtes
et vertèbres.

sup

med

post

med

sup

ant

c
X 1-51
Courbures costales selon
les faces (a), l'axe (b), les
a bords (c).

38
CÔTES

Présentation
Les côtes sont au nombre de 12 paires, réparties en 7 paires de vraies côtes (c.-à-d. possédant chacune
un cartilage articulé avec le sternum), 3 paires de fausses côtes (l'expression traduit le fait que leur
cartilage n'est pas isolé mais rejoint celui de la 7e côte), enfin 2 paires de côtes dites flottantes, en
raison de l'absence de cartilage antérieur de liaison avec le sternum (fig. 1-49)59. Les côtes sont globa-
lement inclinées vers l'avant et légèrement divergentes entre elles. Elles s'articulent avec 2 vertèbres,
sauf la 1re et les 2 dernières (fig. 1-50).

Description d'une côte type


C'est un os plat, pair et non symétrique, qui contribue à former la paroi thoracique. Il est articulé en
arrière avec le rachis et en avant avec le sternum par l'intermédiaire d'un cartilage.
La côte est curviligne, on l'oriente en plaçant en dedans sa face concave, en arrière l'extrémité la plus
volumineuse et en bas le sillon longeant l'un des bords.
Cet os, plat mais allongé et fin, possède 3 courbures, ce qui lui confère une extrême compliance
(cf. Incidences pratiques).
• Une courbure selon les faces, dite de cintrage ou d'enroulement, lui permet de s'enrouler autour du
contenu thoracique (fig. 1-51a). Cette courbure n'est pas régulière : d'une part, son rayon décroît
d'avant en arrière, d'autre part elle connaît 2 petites cassures : l'une en arrière, appelée angle pos-
térieur, l'autre très peu marquée, tout en avant, appelé angle antérieur. Ces 2 petits angles déter-
minent donc 3 segments : arc postérieur, arc moyen (le plus étendu), arc antérieur (le plus petit et
le plus discret)60.
• Une courbure selon l'axe, dite de torsion, se traduit par le fait que la face externe regarde vers le bas,
dans la portion postérieure de la côte, horizontalement en dehors à la portion moyenne, et vers le
haut à la portion antérieure (fig. 1-51b).
• Une courbure selon les bords, dite de cisaillement, se traduit par le fait que l'extrémité postérieure
est plus haut située que l'antérieure, par rapport à un axe longitudinal (fig. 1-51c).

59
Le terme de côtes flottantes
est celui de l'ancienne
terminologie. La nomenclature
officielle l'a abandonné,
et considère donc 7 paires
de vraies côtes et 5 paires
de fausses, sans faire de
distinction entre elles,
ce qui est regrettable.
60
Les déformations
thoraciques modifient
ces caractères.

39
CÔTES

3 X 1-52
4
Face externe d'une côte moyenne.
sup 1. Longissimus
2. Iliocostal
3. DPS
lat ant 4. Élévateur des côtes
5. Dentelé antérieur
6. Grand pectoral
7. Droit de l'abdomen
8. Oblique externe

2 5
6
1

7
8

2 3

X 1-53 4
Face interne d'une côte moyenne.
1. Cartilage costal
2. Intercostal intime 5
3. Subcostal 1
4. Sillon costal 6
5. PVN intercostal
6. Plèvre

2 3 4

sup

med
5

1
1

X 1-54
Insertion des muscles intercostaux.
1. PVN intercostal
2. Intercostal externe X 1-55
3. Intercostal interne Extrémité antérieure
4. Intercostal intime (1) et zone d'insertion
5. Sillon costal du cartilage (2). 2

40
CÔTES

Face externe
Elle est dite externe et non latérale, car sa surface est périphérique et regarde successivement en
arrière, puis en dehors et enfin en avant au fur et à mesure que l'on décrit l'arc costal du rachis vers
l'avant. Elle est convexe d'avant en arrière et légèrement verticalement, elle est lisse. On peut lui
décrire schématiquement 3 zones ou arcs61 (fig. 1-52) :
• 1 arc postérieur, où s'insèrent des muscles postérieurs (érecteurs du rachis) ;
• 1 arc antérieur, où s'insèrent des muscles antérieurs (abdominaux, dentelé antérieur), débordant
sur l'arc intermédiaire ;
• 1 arc intermédiaire, libre, où glissent les fibres du dentelé antérieur.
Entre ces 3 arcs, on trouve 2 angles dont seul le postérieur est un peu marqué.

Face interne
Concave d'avant en arrière et légèrement convexe verticalement, on la divise en 2 parties (fig. 1-53) :
• partie supérieure : lisse et libre, répond au feuillet pariétal de la plèvre ;
• partie inférieure : déprimée en sillon axial (surtout visible à la moitié postérieure) dit sillon costal,
livrant passage au PVN intercostal. Ce sillon présente 2 lèvres :
– la supérieure donne insertion à l'intercostal intime,
– l'inférieure est confondue avec le bord inférieur de l'os.

Bords
Supérieur et inférieur (fig. 1-54), ils délimitent l'espace intercostal.
• Le supérieur est mousse et donne insertion, de la superficie à la profondeur, à l'intercostal externe,
puis à l'interne, enfin à l'intime62.
• L'inférieur est plus saillant, il donne insertion, de la superficie à la profondeur, à l'intercostal externe
puis à l'interne.

Extrémité antérieure
Elle est très courte, un peu élargie. Elle se limite à une dépression ovalaire, creusée dans l'os spongieux
et aux contours corticaux plus ou moins réguliers. Elle reçoit l'extrémité latérale du cartilage costal
correspondant (fig. 1-55). Elle forme avec lui une articulation de type synchondrose.

61
La notion d'arc permet de
localiser un endroit de la côte,
notamment pour situer un
trait de fracture.
62
Anciennement intercostal
externe, puis moyen, puis
interne (attention donc
à ne pas confondre les
nomenclatures).

41
CÔTES

1 X 1-56
Extrémité postérieure (vue postéro-inférieure).
1. Tête
2. Col
2 3. Tubercule costal

2 3

X 1-57
Tête en vues antérieure (a), médiale (b) et supérieure (c).
1. Ligament radié de la tête (antérieur)
2. Subcostal
3. Disque intervertébral
4. Ligament interosseux

sup ant

lat lat

c post
c
1
2
3

X 1-58
Col costal : processus transverse écarté (a) et vue supérieure (b).
1. Ligament costo-transversaire supérieur
2. Ligament costo-lamellaire
3. Ligament costo-transversaire interosseux
c. Col

42
CÔTES

Extrémité postérieure
Elle est plus volumineuse et comporte 3 parties (fig. 1-56).
Tête
C'est une partie élargie formant un angle dièdre qui vient s'encastrer, en quelque sorte, entre 2 ver-
tèbres thoraciques (fig. 1-57). Ce dièdre forme une articulation de type plane, encroûtée de cartilage
hyalin, avec 2 facettes et une arête intermédiaire. La facette inférieure répond à la demi-facette cos-
tale de la vertèbre thoracique de même numéro que la côte, la supérieure répond à celle de la ver-
tèbre sus-jacente, l'arête répond au disque intervertébral, auquel elle est unie par un petit ligament
interosseux. La face antérieure de la tête donne insertion au ligament costo-corporéal antérieur
appelé radié de la tête, la postérieure au ligament costo-corporéal postérieur.
Col
C'est une portion rétrécie, ovalaire à la coupe (fig. 1-58).
• La face antérieure est lisse, répond à la plèvre et donne insertion au petit muscle subcostal.
• La face postérieure donne un certain nombre d'insertions ligamentaires en rapport avec le rachis
(cf. chapitre 2) :
– en haut : le ligament costo-transversaire supérieur,
– au milieu : le ligament costo-lamellaire,
– en bas : le ligament costo-transversaire (interosseux).

43
CÔTES

t
2 1

X 1-59
Tubercule costal (t) (côte écartée vers l'avant) en vues
t latérale (a) et postérieure (b).
1. Ligament costo-transversaire latéral
2 2. Ligament costo-transversaire inférieur

1
2

sup
3

ant

4
X 1-61
5 post
Face supérieure de la 1re côte.
6 1. Sillon du 8e nerf cervical
med 2. 1er élévateur des côtes
3. Scalène moyen
4. Dentelé antérieur
X 1-60 5. Scalène antérieur
7
Situation oblique de la 1re côte. 6. Sillon de l'artère subclavière
7. Sillon de la veine subclavière
8. Subclavier
8 9 9. Ligament costo-claviculaire

post X 1-62
2e côte.
1
med
1. 2e élévateur des côtes
2. DPS
2 3. Scalène postérieur
4. Dentelé antérieur

X 1-63
Rapports morphologiques, imagés,
a b des 1re (a) et 2e (b) côtes.

44
CÔTES

Tubercule costal
Il est situé à l'union du col et du corps de la côte (fig. 1-59). Il n'est présent qu'en face postérieure
puisqu'en rapport avec le processus transverse des vertèbres. On lui décrit 2 versants séparés par un
petit sillon :
• versant supérieur : occupé par l'insertion du ligament costo-transversaire latéral ;
• versant inférieur : occupé par une facette articulaire pour le processus transverse de la vertèbre
thoracique de même numéro. Globalement c'est une articulation plane (et plutôt trochoïde à
grand axe transversal pour les côtes supérieures), grossièrement ovalaire, regardant en arrière63 et
encroûtée de cartilage hyalin. Le long du bord inférieur de la facette se trouve l'insertion du liga-
ment costo-transversaire inférieur.

Caractères propres à certaines côtes


1re côte
Elle est très remarquable. Elle délimite l'orifice supérieur du thorax et se situe dans un plan transversal
basculé en avant et en bas (fig. 1-60), présentant donc une face supérieure et une inférieure. De ce fait,
elle ne comporte pas de sillon costal. Elle est très enroulée sur elle-même, courte et large.
La face supérieure est la plus intéressante (fig. 1-61). On lui décrit 2 parties :
• une antérieure, qui présente un tubercule, dit du scalène antérieur (ancien «tubercule de Lis-
franc») en raison de l'insertion de ce muscle, près du bord médial. De part et d'autre du tubercule
se trouvent 2 sillons : l'antérieur répond au passage de la veine subclavière, le postérieur à celui de
l'artère de même nom64. À l'extrémité antérieure s'insère le subclavier, encadré par l'insertion du
ligament costo-claviculaire, qu'il renforce ;
• une postérieure, divisée en 2 par une petite crête axiale en dedans de laquelle se trouve l'insertion
du scalène moyen. En dehors d'elle, on trouve celle du dentelé antérieur. Le col donne insertion au
1er muscle élévateur des côtes.

2e côte
Elle a une position et des caractères intermédiaires entre la 1re côte et les suivantes (fig. 1-62). Elle
possède une face supéro-externe et une inféro-interne. Sa particularité est l'insertion du scalène pos-
térieur à la partie moyenne de sa face supéro-externe. Au total, 1re et 2e côtes sont marquées par leur
courbure prononcée et leur taille plus réduite (fig. 1-63).

63
Elle regarde en arrière, mais
d'autant plus en dedans que
l'on descend dans le rachis.
64
Les artères occupent
toujours une position plus
protégée, donc plus profonde,
que les veines.

45
CÔTES

X 1-64
Morphologie des côtes 1 (a), 2 (b),
a b c d e moyenne (c), 11 (d), 12 (e).

a b
X 1-65
11e (a) et 12e (b) côtes, en vue antérosupérieure.

45°

X 1-66
11e et 12e côtes a b

a
X 1-67
Schématisation d'une côte en vue supérieure (a), en coupe (b) et en vue postérieure de l'extrémité postérieure (c).

46
CÔTES

11e et 12e côtes


Les côtes sont de moins en moins incurvées au fur et à mesure qu'elles sont plus basses (fig. 1-64). Les
deux dernières sont très peu courbées, de plus elles sont flottantes (fig. 1-65), c'est-à-dire que le car-
tilage de l'extrémité antérieure est atrophié et ne rejoint ni les autres, ni le sternum. Leur extrémité
postérieure ne comporte pas de tubercule (pas d'articulation costo-transversaire). Leur tête ne pos-
sède qu'une seule facette (pour la vertèbre de même numéro). La 12e ne présente pas de sillon costal
et le PVN qui passe à son bord inférieur n'est pas dit intercostal, mais sous-costal. Elle est oblique à
près de 45° en bas et dehors (fig. 1-66).

Incidences pratiques
Sur le plan morphologique et palpatoire
Le gril costal forme une enveloppe très souple, donc déformable. En dehors de toute pathologie, il
existe des types morphologiques variés. Sa palpation est superficielle donc aisée.

Sur le plan mécanique et pathologique


La souplesse du gril thoracique lui confère une certaine capacité de compliance dans les petits trau-
matismes, mais le rend plus vulnérable dans les troubles orthopédiques (gibbosité dans les scolioses)
et les affections respiratoires (asthme). La partie antéro-inférieure, ouverte et large au niveau xiphoï-
dien, à grosse dominante cartilagineuse, est particulièrement sensible aux variations, par exemple lors
d'une grossesse.
Avec ses 3 courbures, la côte réalise un véritable matériau à mémoire, capable de restituer l'énergie
emmagasinée lors d'une déformation, notamment dans la respiration, ce qui permet de bénéficier
d'un mouvement passif sur les deux temps de la respiration en mode normal.
Malgré la souplesse évoquée, la position exposée des côtes et leur minceur expliquent la fréquence
des fractures costales, généralement sans gravité, sauf s'il y a atteinte des organes sous-jacents ou
réalisation d'un volet costal65.

Comment schématiser une côte


Trois vues sont utiles.
• la vue supérieure : dessiner un arc de cercle dont le rayon de courbure décroît vers l'arrière (fig. 1-67a).
Y porter les 3 arcs, qui forment des «cassures» dans la continuité du trait (1 et 2). À la partie pos-
térieure, porter le tubercule costal, qui dépasse en arrière, et la tête, qui élargit l'extrémité (3) ;
• la coupe transversale : tracer un ovale très aplati. L'échancrer à sa partie inféro-interne (sillon costal)
(fig. 1-67b). Il est intéressant de figurer 2 coupes superposées afin de mieux comprendre la disposi-
tion des muscles intercostaux ;
• l'extrémité postérieure (en vue postérieure) : sur un rectangle à grand axe oblique en bas et en
dehors, porter 3 parties (fig. 1-67c). La plus médiale, petite et taillée en double biseau, forme la tête
(1). La partie moyenne, rétrécie, forme le col (2), et la latérale, élargie, forme le tubercule costal (3).

QROC sur les côtes Corrigés p. 376 65


Interruption d'un même
arc costal en 2 endroits, ce
1. Citez les courbures costales. qui libère un segment osseux
2. Comment se décompose, ostéologiquement, une côte ? qui ne répond plus aux
3. Quelles sont les surfaces articulaires d'une côte ? mouvements physiologiques
du thorax lors de la respiration
4. Décrivez le sillon costal. et est alors le siège d'une
5. Énumérez les ligaments s'insérant sur une côte. respiration dite paradoxale.

47
STERNUM

STERNUM
X 1-68
Situation du sternum,
vue de face (le cœur 1
est en pointillé).

X 1-69 3
Face antérieure.
1. SCM 4
2. Grand pectoral
3. Droit de l'abdomen
4. Ligne blanche

1 2 X 1-70
Face postérieure.
1. Sterno-hyoïdien
2. Sterno-thyroïdien
3. Ligament sterno-péricardique supérieur
4. Transverse du thorax
5. Ligament sterno-péricardique inférieur
6. Diaphragme
7. Projection du cœur
3

5
5 4
7 6
a b
X 1-71
Processus xiphoïde en coupe (a), en vue antérieure avec différentes morphologies (b).
1. Manubrium 4. Droit de l'abdomen
2. Corps du sternum 5. Diaphragme
3. Processus xiphoïde

48
STERNUM

Présentation
Le sternum66 est primitivement constitué de sternèbres qui s'ossifient ensuite. C'est un os plat, impair
et symétrique qui constitue la partie antérieure de la cage thoracique et qui est articulé avec les clavi-
cules et les arcs costaux. Il est allongé verticalement et formé de 3 parties, de haut en bas : manu-
brium, corps et processus xiphoïde (fig. 1-68). On l'oriente en plaçant la pointe en bas et la face
légèrement convexe en avant.

Description
Corps
Face antérieure
Elle est longue et étroite, plane (fig. 1-69). De part et d'autre de la ligne médiane, elle présente l'inser-
tion linéaire du grand pectoral. Elle est traversée transversalement par de petites crêtes, réunissant
les incisures costales, témoins de la division primitive en sternèbres.
Face postérieure
Longue et étroite, comme l'antérieure, elle est lisse et répond au médiastin (principalement au cœur)
(fig. 1-70). Sa partie inférieure donne insertion au ligament sterno-péricardique inférieur et, de part et
d'autre de la ligne médiane, au transverse du thorax67.

Manubrium68
Partie large et aplatie, le manubrium est triangulaire à base supérieure et à sommet inférieur tronqué.
On lui décrit 2 faces. Le manubrium est parfois soudé au corps, parfois articulé avec lui par une
facette de type synchondrose (articulation à cartilage), cette jonction forme l'angle manubrio-sternal
(environ 170°)69.
Face antérieure
Elle prolonge la face antérieure de l'os en s'élargissant vers le haut (fig. 1-71). Elle présente 2 crêtes
divergentes en haut. Au-dessous d'elle s'insère le prolongement du grand pectoral, au-dessus d'elle
s'insère le chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien.
Face postérieure
Elle est lisse et donne insertion, en haut, au sterno-hyoïdien, et, en dessous de lui, au sterno-
thyroïdien. À sa partie inférieure, elle donne insertion au ligament sterno-péricardique supérieur 66
Du latin sternuo :
«j'éternue», cet os étant
(cf. fig. 1-70). fortement secoué dans
l'éternuement.
Processus (appendice) xiphoïde70 67
Ancien triangulaire du
sternum. Ce muscle est placé
Il est petit et pointu, avec des formes variables : triangulaire, ou bifide, percé ou entièrement cartila- en «verrou» de maintien au
centre de la partie souple de
gineux, parfois dévié de la ligne médiane (cf. fig. 1-71). On lui décrit 2 faces, 1 base et 1 apex. la circonférence inférieure du
• Face antérieure : de chaque côté de la ligne médiane, elle donne insertion au muscle droit de l'ab- thorax.
domen. 68
Manubrium se rapporte
• Face postérieure : elle donne insertion aux fibres les plus antérieures du diaphragme. au mot «main» et désigne la
• Base : elle forme l'articulation sterno-xiphoïdienne, synchondrose parfois ossifiée ou inexistante partie que l'on saisit à la main
(manche, anse, etc.), ici il se
du fait d'un appendice cartilagineux. rapporte à cette seule partie
• Apex : il donne insertion à la ligne blanche71. du sternum que l'on peut
saisir.
69
Ancien angle de Louis.
70
Du grec xiphos : poignard,
lame d'épée, etc., ce qu'évoque
bien cette partie pointue de l'os.
71
C'est la ligne d'union des
aponévroses des muscles
larges de l'abdomen, tendue
du xiphoïde au pubis. C'est
une zone qui peut présenter
des faiblesses et être le siège
de hernies.

49
STERNUM

X 1-72
Bord supérieur du manubrium.
1. Face antérieure
2. 1re incisure costale
3. Incisure claviculaire
4. Fascia cervical superficiel
5. Fascia cervical moyen
2 3 4 5 6 6. Capsule sterno-claviculaire

X 1-73
Bord latéral.
1. Angle manubrio-sternal
2. Incisure claviculaire
3. 1re incisure costale
4. 2e incisure costale
6
5. Incisures des 3e, 4e, 5e et 6e côtes
7 6. 7e incisure costale
7. Processus xiphoïde

a b
X 1-74
Schématisation du sternum en vues antérieure (a) et latérale (b).

50
STERNUM

Bords de l'os
Bord supérieur
On le divise en 1 partie médiane et 2 latérales (fig. 1-72) :
• médianement, il est épais, convexe d'avant en arrière et concave transversalement, surplombé par la
saillie des 2 clavicules. Palpable, il donne insertion à 2 fascias : en avant au fascia cervical superficiel
et en arrière de lui au fascia cervical moyen ;
• sur les côtés, on trouve l'incisure claviculaire, surface articulaire répondant au segment vertical de
l'extrémité médiale de la clavicule par l'intermédiaire de son disque (ménisque). De type en selle,
cette surface est concave verticalement et convexe sagittalement, elle regarde en dehors et en haut
et est encroûtée de cartilage hyalin.
Bords latéraux
Ils sont épais et irréguliers, d'abord obliques en bas et en dedans, ils deviennent parallèles puis se
rapprochent l'un de l'autre à la partie tout inférieure (fig. 1-73). On leur décrit une succession de
zones articulaires et d'échancrures intercalées entre elles :
• les incisures costales. Elles sont au nombre de 7 et placées comme suit : la 1re est accolée en dessous
de l'incisure claviculaire, la 2e est à cheval sur la jonction manubrio-sternale, la 7e est à cheval sur la
jonction sterno-xiphoïdienne, les 4 autres (3e, 4e, 5e et 6e) sont réparties entre les précédentes. Ces
incisures répondent aux cartilages costaux, elles possèdent une capsule et une synoviale. Elles ont
la forme d'une encoche, formant un angle dièdre ouvert en dehors, elles sont cependant classées
comme des surfaces planes ;
• les échancrures intercostales. Ce sont les parties intercalées entre les incisures, répondant à l'espace
intercostal antérieur.

Incidences pratiques
Incidences morphologiques et palpatoires
La palpation sous-cutanée est aisée.

Incidences mécaniques et pathologiques


Cet os est fortement mobilisé par la respiration, mouvement lié à celui des arcs costaux. Il forme aussi
une protection et une zone d'appui.
Le sternum a parfois un relief concave, comprimant le médiastin et formant ce que l'on nomme un
thorax «en entonnoir»72.

Comment schématiser le sternum


Deux vues simples sont utiles :
• la vue antérieure ou postérieure (fig. 1-74a). Dessiner un rectangle vertical formé de 4 carrés empilés.
Pour celui du haut, porter un bord supérieur en 3 parties concaves et diviser également ses bords
latéraux en 3 comme indiqué. Pour les 2 carrés suivants, dessiner des bords latéraux légèrement
divergents, et pour celui du bas, les rendre convergents, se terminant inférieurement par un petit
triangle ;
• la vue latérale : dans les mêmes proportions (fig. 1-74b), porter un axe vertical pour les 3/4 infé-
rieurs et un autre oblique en haut et en arrière pour le quart supérieur, en le dessinant plus large. 72
Car, primitivement, la
mesure était faite sur un
patient allongé sur le dos
et dont on remplissait la
QROC sur le sternum Corrigés p. 376 dépression sternale pour
mesurer la quantité de liquide
1. Donnez les caractéristiques essentielles du manubrium. et objectiver l'importance
du trouble orthopédique.
2. Citez les insertions musculaires du sternum. Actuellement, cette mesure
3. Citez les ligaments du sternum. est réalisée par radiographie de
4. Donnez l'orientation des surfaces articulaires du sternum. profil, sujet toujours couché,
en plaçant une chaînette axiale
5. Qu'est-ce que l'angle de Louis ? sur le thorax.

51
OS HYOÏDE

OS HYOÏDE
1 2

3
a d

1
X 1-75
Os hyoïde, en vues antérieure (a), postérieure (b),
4
supérieure (c), latérale (d) et en position (e).
1. Corps
2. Petite corne
c e 3. Grande corne
5 4. Ligament stylo-hyoïdien
5. C4

3
2
4

1
5
X 1-76
6 Liaisons musculaires
7 de l'os hyoïde.
1. Muscle pour le pharynx
2. Muscles pour la langue
3 et 4. Muscles pour le crâne
5. Muscle pour le sternum
6. Muscle pour le cartilage
thyroïdien
7. Muscle pour la scapula

1
X 1-77
2
Vue latérale de l'os hyoïde.
3 1. Constricteur moyen
4 5 7 du pharynx
6
8 9
10
2. Stylo-hyoïdien
Vers le styloïde 3. Hyo-glosse
Vers la langue 4. Digastrique
Muscles supra 5. Poulie de réflexion
et infra-hyoïdiens 6. Ligament
Vers le pharynx stylo-hyoïdien
7. Longitudinal supérieur
8. Mylo-hyoïdien
9. Génio-glosse
10. Génio-hyoïdien
1 11. Sterno-hyoïdien
12. Omo-hyoïdien
13 12 11 13. Longitudinal inférieur

52
OS HYOÏDE

Présentation
Il s'agit d'un petit os situé en avant de la 4e vertèbre cervicale, juste au-dessus du cartilage thyroïdien
(fig. 1-75). Il n'est pas articulé avec le reste du squelette, mais en rapport musculo-ligamentaire avec
lui. Il forme un relais entre des muscles de la tête, de la langue et du pharynx et des muscles du cou
supra- et infrahyoïdiens (fig. 1-76).
Il a la forme d'un U73 posé à plat et à concavité postérieure.

Description
Cet os est divisé en une partie médiane, ou corps, et deux parties latérales, ou grandes cornes (fig. 1-77).
À leur jonction se situent deux petites aspérités dirigées vers le haut : les petites cornes.

Corps
Il est situé transversalement, convexe en avant. Il donne insertion à des muscles du cou, supra- et
infrahyoïdiens, et à des muscles de la langue :
• suprahyoïdiens : mylo-hyoïdien, génio-hyoïdien ;
• infrahyoïdiens : omo-hyoïdien et sterno-hyoïdien en avant, thyro-hyoïdien en arrière ;
• pour la langue : génio-glosse.
Grandes cornes
Elles prolongent le corps sur ses côtés et se dirigent en arrière et en haut. Elles donnent insertion à des
muscles pour la langue et le pharynx (hyo-glosse et constricteur du pharynx), elles donnent aussi
insertion à la poulie fibreuse du digastrique (qui laisse une expansion à la grande corne) et au muscle
stylo-hyoïdien.

Petites cornes
Elles sont situées à la jonction du corps et des grandes cornes, dirigées vers le haut. Elles donnent
insertion à deux muscles de la langue : les longitudinaux supérieur et inférieur, et au ligament stylo-
hyoïdien (venant du temporal).

Incidences pratiques
Cet os est situé à la limite entre le plan horizontal du plancher de la bouche et le plan vertical de la
face antérieure du cou. Situé juste au-dessus du cartilage thyroïdien (pomme d'Adam), il est facile-
ment palpable et mobilisable. Il subit des déplacements verticaux lors de la déglutition.

QROC sur l'os hyoïde Corrigés p. 377


1. Donnez le nom des processus de l'os hyoïde.
2. Citez le nom des muscles s'insérant sur l'os hyoïde et la ceinture scapulaire. 73
«Hyoïdes» signifie «en
3. Où se situe l'os hyoïde ? forme de U», en grec.

53
TÊTE : FACE

TÊTE : FACE
X 1-78
Angle craniofacial du sphénoïde.

2 5
X 1-79
Coupe frontale de la tête.
3 6
1. Cavité cérébrale
2. Cavité orbitaire
3. Cavité nasale 7
4. Cavité orale 4
5. Sinus ethmoïdaux
6. Sinus maxillaire
7. Masséter 8
8. Mylo-hyoïdien

7 8 9

7
6

5
4 5

3 8
10

9
2
3
2

1 4

X 1-80
Crâne en vues antérieure (a) et latérale (b).
1. Mandibule 3. Zygomatique 5. Sphénoïde 7. Frontal 9. Nasal
2. Maxillaire 4. Temporal 6. Pariétal 8. Lacrymal 10. Occipital

54
TÊTE : FACE

Présentation de la tête
La tête se singularise du reste du corps à tous points de vue. Elle n'est pas orientée vers le support et
la locomotion, comme les membres ou le tronc, mais surplombe l'ensemble du corps, formant une
boîte qui renferme la partie centrale du système nerveux et les principaux organes des sens74, ainsi
que l'appareil manducateur75.
Elle comporte 2 parties bien distinctes anatomiquement, embryologiquement et fonctionnellement :
la face, ou splanchnocrâne, et la boîte crânienne, ou neurocrâne. Ces 2 parties sont délimitées par
l'angle craniofacial du sphénoïde (115 à 120°) (fig. 1-78).

Face
Elle est formée de plusieurs os et possède une structure double : une renforcée au niveau des zones
de transmission d'appuis, et une dite papyracée (c.-à-d. fine comme du papyrus), ailleurs. Ces der-
nières structures délimitent des cavités, les sinus, qui allègent d'autant le massif facial (fig. 1-79). On
dénombre 6 os pairs et 2 os impairs (fig. 1-80).

74
Seul le toucher n'est pas
spécifique à cette zone qui
possède la vue, l'ouïe, l'odorat
et le goût.
75
C'est-à-dire l'appareil
masticateur, dont le rôle est
aussi la phonation, l'expression
par le faciès et, dans une
certaine mesure, la préhension
(bien que rôle infime par
rapport à l'animal).

55
TÊTE : FACE

X 1-81
Mandibule, de face (a)
et de profil (b).

1 2 3
3

4 5 6
4

2
5

1 6

10 9 8 7
b a b
X 1-83
X 1-82
Face externe de la mandibule.
Insertions de la mandibule, en vue antérieure : corps (a) et branches (b). 1. Ligament collatéral latéral 6. Foramen mentonnier
1. Buccinateur 4. Abaisseur de l'angle de la bouche 2. Ptérygoïdien latéral 7. Abaisseur de lèvre inférieure
2. Masséter 5. Abaisseur de la lèvre inférieure 3. Temporal 8. Abaisseur de l'angle de la bouche
3. Temporal 6. Mentonnier 4. Buccinateur 9. Platysma
5. Mentonnier 10. Masséter

3 4 X 1-84
2 Face interne de la mandibule.
1. Foramen mandibulaire
2. Temporal
3. Incisure mandibulaire
4. Ligament collatéral médial
5
1 5. Ligament sphéno-mandibulaire
6. Ptérygoïdien médial 1
7. Mylo-hyoïdien
8. Digastrique
9. Génio-hyoïdien
10. Génio-glosse
10
2 X 1-85
Bord supérieur
9 8 7 6
de la mandibule.
1. Dents
3 2. Processus coronoïde
3. Condyle mandibulaire

56
TÊTE : FACE

Mandibule76
Impair, c'est le seul os mobile du crâne (si l'on excepte les osselets du tympan). Il est volumineux et
situé à la partie inférieure de la face (fig. 1-81), assurant l'ouverture de la bouche. On lui décrit 2 par-
ties (fig. 1-82).
Corps
Il forme le segment horizontal de l'os, aplati de l'extérieur vers l'intérieur, c'est-à-dire présentant
2 faces et 2 bords.
• La face externe est peu haute, à grand axe transversal (fig. 1-83). Elle est convexe selon le grand axe
et légèrement concave verticalement. De chaque côté, elle présente de dedans en dehors :
– la symphyse mentonnière (fusion des 2 demi-mandibules primitives) ;
– l'éminence mentonnière ;
– la fossette mentonnière, qui donne insertion au mentonnier ;
– la ligne oblique externe, qui est dirigée en arrière et en haut, depuis l'éminence mentonnière
jusqu'au bord antérieur de la branche mandibulaire. Elle donne insertion à l'abaisseur de la lèvre
inférieure et à l'abaisseur de l'angle de la bouche ;
– au-dessus de la ligne, sur une zone déprimée, se trouve l'insertion du buccinateur ;
– le foramen mentonnier77, qui donne passage à la branche mandibulaire du nerf trijumeau ;
– les dépressions alvéolaires, qui moulent le relief des racines dentaires.
• La face interne est concave transversalement (fig. 1-84). De chaque côté, elle présente, de dedans en
dehors :
– les épines mentonnières78, 1 supérieure donnant insertion au génio-glosse, 1 inférieure donnant
insertion au génio-hyoïdien ;
– la ligne oblique interne, qui est dirigée en arrière et en haut, donnant insertion au mylo-hyoïdien
et, en arrière, au constricteur du pharynx ainsi qu'au ligament ptérygoïdo-mandibulaire ;
– au-dessus de la ligne oblique, une dépression logeant la glande sublinguale ;
– au-dessous de la ligne, une dépression logeant le ventre antérieur du digastrique ;
– le sillon mylo-hyoïdien qui livre passage au PVN mylo-hyoïdien.
• Le bord supérieur, ou alvéolaire, est concave en arrière, large et irrégulier, il est creusé par 8 alvéoles
dentaires de chaque côté de la ligne médiane (fig. 1-85).
• Le bord inférieur est épais, mousse. Il donne insertion au platysma.

76
Ancien maxillaire inférieur.
77
En regard de la 1re molaire.
78
Anciennes apophyses geni
(jumelles), puisqu'elles sont
2 paires (2 supérieures et 2
inférieures).

57
TÊTE : FACE

2 3 4 4p 4a

5 6 7

1 X 1-86
Extrémité supérieure de la
1
branche, en vues interne (a),
supérieure (b) et externe (c).
1. Temporal
2. Processus coronoïde
3. Incisure mandibulaire
1 4. Condyle mandibulaire
7 4a. Partie antérieure de la tête
4p. Partie postérieure de la tête
a b 6 c 5. Ligament collatéral médial
6. Ligament collatéral latéral
7. Ptérygoïdien latéral

2
6 sup

7
b
5 lat ant
a
4
X 1-87 8
Maxillaire, en vues antérieure (a) et latérale (b).
1. Maxillaire
2. Fissure ptérygoïdo-maxillaire 3

2 1

X 1-88
Morphologie du maxillaire en vue antérolatérale.
1. Face jugale
5 2. Processus alvéolaire
sup 3. Face infratemporale
4. Processus zygomatique
5. Sillon infra-orbitaire
med
4 6. Face orbitaire
7. Processus frontal
8. Foramen infra-orbitaire
6
3
X 1-89
Maxillaire en vue antérieure.
2 7
1. Buccinateur
2. Élévateur de l'angle de la bouche
8 3. Foramen infra-orbitaire
1
4. Élévateur de la lèvre supérieure
9 5. Ligament palpébral médial
6. Orbiculaire de l'œil
7. Nasolabial
8. Abaisseur du septum nasal
9. Fosse canine

58
TÊTE : FACE

Branche de la mandibule79
C'est une lame osseuse située de part et d'autre du corps, aplatie transversalement et dirigée vers le
haut, c'est-à-dire vers la région temporale, pour former l'articulation temporo-mandibulaire (ATM).
On lui décrit 2 faces et 3 bords.
• La face externe, plane, présente une crête oblique en avant et en bas (fig. 1-83). Au-dessus et en
avant d'elle s'insère le chef profond du masséter, au-dessous et en arrière s'insère son chef superfi-
ciel.
• La face interne présente le foramen mandibulaire (entrée du canal mandibulaire80, oblique en bas
et en dedans) bordé par l'insertion du ligament sphéno-mandibulaire (fig. 1-84). Au-dessus de cet
orifice se situe la crête temporale, au-dessous s'insère le ptérygoïdien médial.
• Le bord antérieur est mince, en forme de S italique, convexe à sa partie supérieure et concave en
dessous. Il se continue avec la ligne oblique externe du corps.
• Le bord postérieur est épais, légèrement concave. À sa partie inférieure, il donne insertion au liga-
ment stylo-mandibulaire. Sa partie tout inférieure se coude pour s'unir au bord inférieur du corps,
formant ainsi le gonion.
• Le bord supérieur est composé de 2 processus séparés par une échancrure (fig. 1-86) :
– en avant : le processus coronoïde, situé à l'angle antérosupérieur de la branche montante, est
une lame aplatie et triangulaire à sommet supérieur donnant insertion au temporal, qui déborde
sur le bord antérieur ;
– en arrière : le condyle mandibulaire, situé à l'angle postérosupérieur de la branche, forme une
saillie ovoïde à grand axe oblique en dedans et en arrière (fig. 1-86b) : la tête, surmontant un col
plus étroit. La tête est composée de 2 versants (fig. 1-86c) : un antérieur, articulaire avec le tem-
poral par l'intermédiaire d'un disque articulaire et regardant en haut et en avant, encroûté de
fibrocartilage81, et un versant postérieur non articulaire. À sa périphérie s'insère la capsule, ainsi
que les ligaments collatéraux (latéral et médial) de part et d'autre, et le ptérygoïdien latéral au
bord antérieur du condyle ;
– entre les 2 processus : l'incisure mandibulaire82, concave, livre passage au PVN massétérin.

Maxillaire83
C'est un os pair (fig. 1-87), important par sa taille et sa position : il limite une partie de l'orbite, de
l'orifice nasal et de la bouche. De plus, il donne passage à une branche du nerf trijumeau et renferme
un sinus important. Le maxillaire est en forme de pyramide triangulaire tronquée, on lui distingue
donc 4 faces ainsi que des processus (fig. 1-88).
Face jugale
Elle est antérieure et sous-cutanée. Elle est de forme grossièrement quadrilatère, légèrement concave 79
Ancienne branche
verticalement et convexe transversalement. On lui décrit 4 reliefs et 4 bords (fig. 1-89) : montante.
• à la partie supérieure, on trouve un orifice : le foramen infra-orbitaire, livrant passage au PVN 80
Ancien canal dentaire.
infra-orbitaire (du nerf maxillaire, issu du nerf trijumeau) ; 81
Ce cartilage est donc
• à la partie inféro-antérieure, on trouve une dépression : la fosse canine84, où s'insèrent le muscle différent de l'habituel cartilage
hyalin [9].
abaisseur du septum nasal et le muscle élévateur de l'angle de la bouche85 ; 82
Ancienne échancrure
• en bas et en dedans de cette fosse se trouve le jugum de la canine86, saillie correspondant à la racine sigmoïdienne.
de cette dent ; 83
Ancien maxillaire supérieur.
• un bord supérieur, ou infra-orbitaire car limitant l'orbite inféro-médialement. Il est concave ; 84
Ancienne fossette
• un bord inférieur ou arcade alvéolaire, irrégulier car limitant les alvéoles dentaires ; myrtiforme (le muscle portait
également ce nom).
• un bord médial, ou nasal car présentant essentiellement l'incisure nasale, échancrure marquée sur- À ne pas confondre avec
tout à sa partie basse. Au-dessus d'elle s'étend le processus frontal, au-dessous d'elle se trouve la la fosse incisive, située
derrière les incisives,
suture intermaxillaire87 ; à la partie antérieure du palais
• un bord latéral, divisé en 2 parties. La supérieure est proéminente et correspond au processus zygo- dur (endobuccal) où s'ouvre
matique. L'inférieure est mousse, concave verticalement, formant la limite entre la face jugale et la le canal incisif (nerf incisif).
85
Ancien muscle canin.
face infratemporale. 86
Ancienne éminence canine.
87
Elle répond, en surface,
au philtrum (sillon sous-nasal)
limité par 2 crêtes verticales.
La non-fermeture à ce niveau
réalise la malformation
dite en «bec de lièvre».

59
TÊTE : FACE

sup ant X 1-91


5 1
Maxillaire en vue supérieure.
4 ant
2 1. Processus frontal
lat
lat 2. Face jugale
3 3 3. Face orbitaire
6 10 4. Processus zygomatique
5. Face infratemporale
7 4
2 6. Sillon infra-orbitaire
7. Demi-cellules ethmoïdo-
9 maxillaires
8 5
8. Hiatus du sinus maxillaire
1 9. Processus palatin
6 10. Sillon lacrymal
7
8
X 1-90
Maxillaire en vue postérolatérale.
1. Face infratemporale 6. Sillon lacrymal
2. Processus zygomatique 7. Face jugale sup
3. Sillon infra-orbitaire 8. Épine nasale 3
4. Face orbitaire antérieure ant lat
5. Processus frontal 4

8 2
sup

7 9
post

6
1

5 10

11 X 1-93
4 Maxillaire en vue postéro-supéro-médiale.
12 1. Processus alvéolaire
2. Processus palatin
3. Processus frontal
3 4. Processus zygomatique

ant
2 1
4
X 1-92 med
Maxillaire en vue médiale. 3
1. Processus palatin 8. Processus frontal 5
2. Processus alvéolaire 9. Demi-cellules ethmoïdo-
3. Canal incisif maxillaires
4. Épine nasale antérieure 10. Hiatus du sinus maxillaire
5. Crête conchale 11. Surface pour le palatin 6
6. Crête ethmoïdale 12. Sillon grand palatin
7. Sillon lacrymal 2

X 1-94
Maxillaire en vue inférieure.
1. Face infratemporale 4. Processus alvéolaire
2. Processus zygomatique 5. Foramen incisif
3. Foramen infra-orbitaire 6. Processus palatin

60
TÊTE : FACE

Face infratemporale
Elle continue postérieurement la face jugale (fig. 1-90). Son bord postérieur est saillant et forme la
tubérosité maxillaire, qui, en haut, s'articule avec le palatin et, en bas, limite antérieurement la fissure
ptérygoïdo-maxillaire (fig. 1-87b).
Face orbitaire
Elle forme la majeure partie du plancher de l'orbite (fig. 1-91). Lisse et légèrement concave, elle est
triangulaire :
• son bord antérieur, ou infra-orbitaire est mousse ;
• son bord médial présente, d'avant en arrière : l'incisure lacrymale, une partie articulaire avec l'eth-
moïde88, puis une partie plus réduite s'articulant avec le palatin89 ;
• son bord postérieur délimite la fissure orbitaire inférieure, qui donne naissance au sillon infra-orbi-
taire, oblique en avant et en bas90.
Face nasale
Large, elle présente 4 parties, d'avant en arrière (fig. 1-92) :
• une partie antérieure, présentant une crête antéropostérieure : la crête conchale, répondant au
cornet nasal inférieur (osseux) ;
• le sillon lacrymal, grossièrement vertical ;
• le hiatus maxillaire, qui s'ouvre largement sur le sinus maxillaire ;
• le sillon grand palatin, qui répond à son homologue sur le palatin et livre passage au PVN de même
nom.
Processus du maxillaire
Ils sont au nombre de 4 et correspondent à des saillies particulièrement marquées (fig. 1-93) :
• processus zygomatique. C'est le sommet tronqué de la pyramide triangulaire formée par l'os. Ses
3 faces correspondent aux 3 faces de la pyramide (jugale, infratemporale, orbitaire). Sa surface est
irrégulière et s'articule avec le zygoma ;
• processus frontal. C'est un éperon osseux qui dépasse au-dessus de l'incisure nasale. Il présente
2 faces et 3 bords (cf. fig. 1-90) :
– la face latérale, qui est divisée en 2 par une crête verticale (crête lacrymale antérieure). En avant
d'elle, s'insèrent les muscles nasolabial et orbiculaire de l'œil, ainsi que le ligament palpébral
médial. En arrière d'elle se trouve la dépression du sillon lacrymal,
– la face médiale, qui s'articule, en haut, avec l'ethmoïde. Elle est limitée inférieurement par une
crête antéropostérieure91 : la crête ethmoïdale, qui répond au cornet nasal moyen,
– le bord supérieur, qui s'articule avec le frontal,
– le bord antérieur, qui s'articule avec l'os nasal,
– le bord postérieur, qui s'articule avec l'os lacrymal ;
• processus alvéolaire. Il est formé par l'épaisseur du bord inférieur de l'os (fig. 1-94). Il est percé de
8 cavités, ou alvéoles dentaires (2 incisives, 1 canine, 2 prémolaires, 3 molaires).
• processus palatin. Il se détache perpendiculairement à la partie basse de la face nasale (fig. 1-93). Il
présente :
– une face supérieure, lisse, limitant inférieurement la fosse nasale,
– une face inférieure, rugueuse, formant la partie antérieure de la voûte du palais. À sa partie anté-
romédiale, débouche le foramen incisif (n. nasopalatin),
– un bord postérieur, qui s'articule avec la lame horizontale du palatin,
– un bord médial, médian, qui s'articule avec le maxillaire controlatéral92 et avec le bord inférieur
du vomer.
88
Sa lame orbitaire.
89
Son processus orbitaire.
90
Il traverse la face et se
prolonge en canal osseux dans
la profondeur de l'os. Il émerge
à la face jugale par le foramen
infra-orbitaire.
91
Crête que l'on retrouve sur
la lame verticale du palatin.
92
La partie antérieure de cette
jonction est percée par le
foramen incisif.

61
TÊTE : FACE

X 1-95 sup
Vomer, en caricature imagée (a),
en position (b), en vue latérale (c) lat lat
et en vue supérieure (d).
1. Processus ptérygoïde 2
a 4
2. Vomer
3. Sphénoïde 1
3 4. Frontal
5 5. Nasal 3
6. Lame perpendiculaire de l'ethmoïde
6 7. Cartilage de la cloison 4
8. Processus palatin du maxillaire
7 9. Canal incisif 5
10. Aile du vomer
2
6
1 8
7
b 9 X 1-96
Vomer en position et en coupe frontale vue de l'arrière.
1. Aile du vomer
10 2. Sinus sphénoïdal
3. Vomer
4. Palatin
5. Cornet inférieur
c 6. Processus ptérygoïde
7. Fosse nasale

X 1-97
Zygoma (1).

1 1

X 1-98
Zygomatique en vue antéro-inféro-médiale
(maxillaire retiré).
3 1. Face jugale
sup 2. Face orbitaire
2 3. Face temporale
1 4
ant

X 1-99
Zygomatique en vues antérieure (a) et postérieure (b).
5 1. Masséter
a 6 2. Processus zygomatique
3 3. Processus frontal
sup 4. Grand zygomatique
10 7 5. Petit zygomatique
9 post 6. Face jugale
2 7. Bord pour le sphénoïde
8. Face temporale
9. Surface pour le maxillaire
b 8 10. Face orbitaire

62
TÊTE : FACE

Vomer93
Second os impair, il forme la partie osseuse de la cloison nasale, en arrière du septum cartilagineux
(fig. 1-95). Il est sagittal, plat et quadrilatère, présentant 2 faces et 4 bords :
• les faces latérales sont planes et délimitent médialement la partie postéro-inférieure des fosses
nasales ;
• le bord supérieur est creusé en sillon axial (limité latéralement par 2 ailes de petite taille) et articulé,
par contact osseux direct94, avec une crête sagittale située à la face inférieure du corps du sphé-
noïde (fig. 1-96) ;
• le bord inférieur est mince et s'articule avec la crête nasale du maxillaire et du palatin ;
• le bord antérieur est oblique en bas et en avant, tranchant, il s'articule avec la lame perpendiculaire
de l'ethmoïde et, en bas, avec le cartilage du septum nasal ;
• le bord postérieur est mince et libre.
Zygoma95
C'est un os pair, très palpable car formant le relief de la pommette96 (fig. 1-97). Il présente à décrire
3 faces et 4 angles (fig. 1-98) :
• la face jugale ou externe est antérolatérale, saillante, sous-cutanée. Elle est libre, percée d'un petit
orifice : le foramen zygomatico-facial, pour un rameau du nerf zygomatique. On y trouve les
insertions musculaires du masséter, le long du bord inférieur, et des petit et grand zygomatiques
au-dessus de lui (fig. 1-99a) ;
• la face orbitaire ou antéromédiale, est concave en tous sens et lisse. Elle contribue à former la cavité
orbitaire (fig. 1-99b). Elle est percée d'un petit orifice : le foramen zygomatico-orbitaire, pour le
nerf zygomatique ;
• la face temporale ou postéromédiale, est concave et divisée en 2 parties (fig. 1-99b). La partie anté-
rieure présente une surface articulaire avec le maxillaire, la postérieure limite antérieurement la
fosse temporale ;
• l'angle supérieur forme le processus frontal et s'articule avec cet os ;
• l'angle postérieur forme le processus temporal et s'articule avec cet os (arcade zygomatique) ;
• les angles antérieur et inférieur encadrent la surface articulaire avec le maxillaire.

93
Ce terme, latin, signifie
«soc de charrue» et répond
à la forme caractéristique de
cet os.
94
Ce qui forme une
articulation d'un type unique :
une schyndilèse.
95
Ancien os malaire.
96
De ce fait il est très exposé
aux chocs directs (chutes,
coups). Il sert en quelque sorte
de «pare-chocs» pour l'œil.

63
TÊTE : FACE

X 1-100
Os nasal (1).
sup sup
3
ant post

2
1

X 1-101
Nasal en vues latérale (a), antérieure (b) et médiale (c).
1. Foramen nasal
2. Processus frontal du maxillaire
3. Sinus frontal a b c

3 4 5

1 6

8
2

1
9

X 1-102
Os lacrymal (1) en situation.
X 1-103
Os lacrymal en vue latérale.
1. Sillon lacrymal 4. Frontal 7. Nasal
2. Crête lacrymale postérieure 5. Sinus frontal 8. Crête lacrymale antérieure
3. Ethmoïde 6. Lacrymal 9. Maxillaire

64
TÊTE : FACE

Nasal97
C'est un petit os pair (fig. 1-100), situé à la racine du nez, dont il forme le dos98. Plat et quadrilatère, il
présente 2 faces et 4 bords (fig. 1-101).
• La face externe est sous-cutanée, concave verticalement et convexe transversalement. Elle donne
insertion aux muscles procérus et nasal.
• La face interne est inversement conformée, par rapport à la précédente.
• Le bord médial est médian et s'articule avec son homologue controlatéral99.
• Le bord latéral s'articule avec le maxillaire (processus frontal).
• Le bord supérieur s'articule avec le frontal.
• Le bord inférieur se prolonge par l'aile du nez.
Lacrymal100
C'est un os pair, situé à la partie médiale de la cavité orbitaire (fig. 1-102). Il est de petite taille, aplati,
et présente 2 faces et 4 bords (fig. 1-103) :
• la face latérale ou orbitaire est divisée verticalement en 2 parties, séparées par la crête lacrymale
postérieure. La partie antérieure est déprimée verticalement, contribuant à former le sillon
lacrymal, avec le maxillaire. La partie postérieure répond à l'orbite ;
• la face médiale est articulée, en arrière, avec l'ethmoïde et, en avant, répond à la partie latérale des
fosses nasales ;
• le bord supérieur s'articule avec le frontal ;
• le bord inférieur s'articule avec le maxillaire et le cornet inférieur ;
• le bord antérieur s'articule avec le processus frontal du maxillaire ;
• le bord postérieur s'articule avec l'ethmoïde (lame orbitaire).

97
Ancien os propre du nez.
98
C'est une partie exposée aux
traumatismes.
99
Il s'articule aussi en haut,
avec l'épine nasale de frontal
et, en bas, avec la lame
perpendiculaire de l'ethmoïde.
100
Ancien unguis
(c.-à-d. en forme d'ongle).

65
TÊTE : FACE

1
2
7

a 6
3
4
5 8
b
4
5 9
3
6
10

X 1-104 2
11
Le palatin (a) prolonge le maxillaire (b) vers l'arrière.
1. Processus orbitaire 4. Crête conchale
2. Processus sphénoïdal 5. Lame horizontale
1
3. Crête ethmoïdale 6. Processus palatin a
12

13
17

14

X 1-105
Palatin en coupe frontale (a) et en vue postéro-médiale (b). 15
1. Vomer 10. Fosse nasale
2. Cornet inférieur 11. Processus ptérygoïde
3. Cornet moyen 12. Processus orbitaire
4. Cornet supérieur 13. Processus sphénoïdal 16
5. Canal palato-glosse 14. Crête ethmoïdale b
6. Canal vomer-vaginal 15. Crête conchale
7. Canal voméro-rostral 16. Processus pyramidal 9
8. Sinus sphénoïdal 17. Lame horizontale du palatin
9. Lame perpendiculaire du palatin

4
5

7 8
sup sup

9
post lat

10

X 1-106
Palatin en vues médiale (a) et postérieure (b).
1. Processus orbitaire 6. Lame perpendiculaire
2. Demi-cellules palato-ethmoïdales 7. Crête conchale
3. Processus sphénoïdal 8. Sillon grand palatin
4. Incisure sphéno-palatine 9. Processus pyramidal
5. Crête ethmoïdale 10. Lame horizontale

66
TÊTE : FACE

Palatin
Cet os, pair, prolonge le maxillaire vers l'arrière (fig. 1-104). Il forme les parois inférieure et latérale de
la partie postérieure des fosses nasales. Il a donc la forme d'un angle dièdre ouvert en haut et en
dedans (fig. 1-105). De ce fait, on lui décrit 2 parties perpendiculaires, formées chacune d'une lame
osseuse aplatie.
Lame perpendiculaire (verticale)
Quadrilatère, elle présente 2 faces et 4 bords :
• la face nasale, ou médiale, forme la face latérale de la fosse nasale (fig. 1-105 et 1-106). Elle présente
2 crêtes antéropostérieures : la supérieure, dite ethmoïdale, répond au cornet moyen (muqueux),
l'inférieure, dite conchale101, s'articule avec le cornet inférieur (osseux) ;
• la face maxillaire, ou latérale, présente 3 éléments, d'avant en arrière :
– une surface lisse surplombant le hiatus du sinus maxillaire,
– une zone articulaire, en haut avec le processus ptérygoïde du sphénoïde, en bas avec le maxillaire,
– le sillon grand palatin qui, avec le maxillaire, délimite le canal de même nom et livre passage au
nerf grand palatin et à l'artère palatine descendante ;
• le bord antérieur est oblique en bas et légèrement en avant, il croise le hiatus maxillaire,
• le bord postérieur est accolé au processus ptérygoïde du sphénoïde, avec lequel il s'articule,
• le bord supérieur présente 2 processus séparés par une incisure :
– le processus antérieur ou orbitaire forme une petite portion du fond de l'orbite, articulée à sa
périphérie avec les os voisins : ethmoïde, sphénoïde et maxillaire,
– le processus postérieur ou sphénoïdal s'articule avec cet os,
– l'incisure sphéno-palatine délimite le foramen de même nom avec le sphénoïde102 ;
• le bord inférieur est jointif avec la lame horizontale.
Lame horizontale
Plus petite que la précédente, elle présente aussi 2 faces et 4 bords (fig. 1-105 et 1-106) :
• la face nasale, ou supérieure, est lisse et forme la partie postérieure de la fosse nasale ;
• la face palatine, ou inférieure, est lisse et forme la partie postérieure du palais osseux ;
• le bord antérieur s'articule avec le processus palatin du maxillaire ;
• le bord postérieur, avec son homologue controlatéral, décrit une concavité postérieure et donne
insertion à l'aponévrose palatine ;
• le bord médial s'articule avec son homologue controlatéral et avec le bord inférieur du vomer (par-
tie postérieure) ;
• le bord latéral s'unit à la lame perpendiculaire ou verticale et s'articule avec le maxillaire, délimitant
la partie basse du sillon grand palatin.

101
Concha, en latin, signifie
coquille, ce qui est la forme
du cornet avec lequel elle
s'articule.
102
Il livre passage au PVN
sphéno-palatin.

67
TÊTE : FACE

X 1-107
Cornet inférieur (1) en situation.

ant
sup

3 4 3 5
lat lat
post

5 6 8
6
12
7

8
2
10
11 9' 1
9 13

1 14

X 1-108
Cornets en coupe frontale (a) et en vue médiale (b).
1. Maxillaire 9. Cornet inférieur
2. Zygomatique 9'. Processus maxillaire du cornet inférieur
3. Frontal 10. Fosse nasale
4. Labyrinthe de l'ethmoïde 11. Sinus maxillaire
5. Processus crista galli 12. Orbite
6. Cornet supérieur 13. Processus ptérygoïde
7. Lame perpendiculaire 14. Palatin
8. Cornet moyen

1 2 c 2
X 1-109
4 Cornet inférieur en vues médiale (a),
latérale (b) et en coupe (c).
1. Processus lacrymal
2. Processus ethmoïdal
3. Queue
4 5 4. Processus maxillaire
3 5. Maxillaire

68
TÊTE : FACE

Cornet inférieur
C'est une sorte de repli osseux disposé dans l'axe de la fosse nasale (fig. 1-107). Chaque fosse nasale
est tapissée d'une muqueuse richement vascularisée103 et porteuse de pilosité. La paroi latérale de
chaque fosse présente 3 replis ou cornets104 disposés en importance croissante de haut en bas (fig. 1-108).
Les 2 premiers sont de simples petites excroissances osseuses attenantes à l'ethmoïde (cornets
ethmoïdaux). Le plus bas est plus gros, indépendant, il forme le cornet inférieur (cornet maxillaire). Il
est composé d'une mince lame osseuse enroulée à la manière d'un copeau de bois, vers le bas et le
dedans (fig. 1-109). Elle est antéropostérieure et à concavité inférieure et s'articule à sa partie latérale
avec la crête conchale du maxillaire et du palatin.

103
Afin de réchauffer l'air
extérieur pénétrant par le
nez (d'où l'importance des
saignements de nez en cas
de choc). L'humidité de
la muqueuse et sa pilosité
retiennent les poussières.
104
Ces cornets augmentent
ainsi le lit vasculaire de la fosse
nasale et donc son pouvoir
réchauffant, à la manière
des replis des radiateurs de
chauffage.

69
TÊTE : FACE

2 5

X 1-110
Os de suture en vues
postérieure (a) et latérale (b).
1. Os astérique
2. Os lambdatique
3. Os interpariétal
4. Os bregmatique
1 5. Os ptérique

X 1-111
Constitution de la boîte crânienne.
a) Partie squameuse
b) Partie basilaire

1 3 4

X 1-112
Coupe d'une partie squameuse.
1. Péricrâne
2. Dispersion des forces d'appui
3. Diploé
4. Lame externe
5. Lame interne
6. Veines du diploé
7. Fossette granulaire 7 6 5

70
TÊTE : FACE

Configuration générale
Le crâne est une boîte, fermée et sans mobilité décelable chez l'adulte, dont les seules issues rigides105
correspondent à des afférences et efférences vasculo-nerveuses. La boîte crânienne est formée de 2 os
pairs et 4 os impairs. Il existe parfois de petits os surnuméraires, dits os de suture106, situés près des
zones de jonction entre les os (fig. 1-110).
Le crâne est formé de 2 zones embryologiquement différentes (fig. 1-111) : la calotte, ou voûte, et la
base du crâne. La première est d'origine membraneuse107 et mince108, la seconde est d'origine cartila-
gineuse, épaisse et puissante, elle est percée de trous de communication avec le dessous de cette
base.
Les pièces osseuses constituant la voûte sont :
• la partie squameuse (ou écaille) du frontal, de l'occipital et du temporal ;
• les pariétaux.
Les pièces osseuses constituant la base sont :
• l'ethmoïde et le sphénoïde ;
• les parties pétreuse et tympanique du temporal ;
• les parties basilaires de l'occipital et du frontal.

Morphologie
Voûte du crâne ou calvaria
Il s'agit d'un dôme, formé d'un os relativement mince, par rapport à la base, mais configuré de façon
particulière. Une corticale forme la lame externe, légèrement déformable sous les chocs et capable
de les transmettre à la partie sous-jacente : le diploé (fig. 1-112) constitué d'os trabéculaire disposé
en croisillons et afin de diffuser les contraintes reçues en un point à une surface plus large, limitant
ainsi les risques de rupture. Enfin, une lame interne termine la calvaria en profondeur, c'est sur elle
que s'insère la dure-mère109.
105
Ce qui diffère d'avec les
tunnels ostéofibreux des
membres, comme le canal
carpien, par exemple.
106
Anciens os wormiens, du
nom du danois Worm qui
les a décrits au xviie siècle.
Ils siègent au niveau des
fontanelles ou des sutures.
Variables, ils peuvent exister
ailleurs : en plein centre d'un
os, ou n'exister qu'au niveau de
la lame externe ou de la lame
interne.
107
Ces membranes subsistent
quelque temps après la
naissance sous forme des
fontanelles. L'enfant franchit
les détroits pelviens de sa mère
grâce au pouvoir de la calotte
crânienne d'être ramassée sur
elle-même et de s'expanser
ensuite largement avant de
s'ossifier progressivement. Cela
explique la grande capacité
de modelage du crâne, même
après un accouchement
difficile.
108
Elle peut être ouverte lors
de trépanations.
109
Sauf, toutefois, au niveau
de «l'espace décollable de
Gérard Marchant», situé
latéralement à la voûte, et dans
lequel peuvent se développer
facilement des hématomes
extra-dure-mériens.

71
TÊTE : FACE

X 1-113
Sutures du crâne.
7 1. Suture temporo-zygomatique
2. Suture sphéno-squameuse
3. Suture squameuse
4. Suture occipito-mastoïdienne
5. Suture pariéto-mastoïdienne
6. Suture lambdoïde
7. Suture sagittale
8. Suture coronale
9. Suture sphéno-pariétale
10. Suture sphéno-frontale
11. Suture fronto-zygomatique
8
6

9
10

11

3
2

1
1

X 1-114
7
Vue endocrânienne de la voûte.
1. Sillons des artères méningées
2. Sinus sagittal supérieur
3. Fossettes granulaires 8
4. Protubérance occipitale interne
5. Sinus transverse
6. Fosse crânienne postérieure
7. Crête occipitale interne
8. Selle turcique

72
TÊTE : FACE

Coupe sagittale
Elle montre l'étendue de la voûte, depuis l'épine nasale du frontal, en avant, jusqu'au foramen mag-
num de l'occipital, en arrière (cf. fig. 1-111). Sa forme exocrânienne est globalement convexe, un peu
moins à sa partie moyenne, avec, pour reliefs, le méplat de la glabelle du frontal, en avant, encadré
par les deux éminences frontales, et la protubérance occipitale externe, en arrière. Le point culmi-
nant se nomme le vertex.
Vue exocrânienne
Elle est simple et situe les écailles des os suivants : en avant, le frontal, en arrière, l'occipital et, sur les
côtés, les pariétaux (l'écaille des temporaux n'est visible que sur une vue latérale). L'articulation entre
ces os forme les sutures : coronale en avant, sagittale au milieu et lambdoïde en arrière (fig. 1-113).
À la racine du nez, on trouve la suture frontale (ou métopique), en grande partie ossifiée et marquant
la trace antérieure des 2 os hémifrontaux primitifs. Sur les côtés, on trouve les sutures : squameuse
(temporo-pariétale), sphéno-pariétale, sphéno-frontale, sphéno-squameuse, occipito-mastoïdienne
et pariéto-mastoïdienne110.
L'ensemble est convexe en tous sens, les dimensions varient, suivant le type morphologique, entre les
brachycéphales (crânes courts sagittalement) et dolichocéphales (crânes allongés).
Vue endocrânienne
Elle reprend les remarques précédemment énoncées, mais s'inscrivant dans une morphologie concave
en tous sens. On y voit nettement (fig. 1-114) :
• médianement, le sinus sagittal supérieur, qui fait suite à la crête frontale ;
• paramédianement, les fossettes granulaires et, en arrière, le foramen pariétal ;
• latéralement, les sillons formés par les artères méningées.

110
Toutes les autres sutures
portent le nom des os qui la
forment.

73
TÊTE : FACE

1 2 3

1
X 1-115
2
Évolution du neurocrâne au détriment du massif facial : bovidé (a), singe (b),
homme (c).
3

X 1-116
Les 3 étages de la base du crâne.
1. Supérieur et antérieur
2. Moyen
3. Inférieur et postérieur

X 1-117
3 4 Vue exocrânienne de la base (le foramen rond est
caché par le processus ptérygoïde).
a) Partie antérieure
b) Partie moyenne
5 c) Partie postérieure
1. Foramen stylo-mastoïdien
6 2. Pore acoustique externe
3. Mandibule
4. Foramen incisif
7 5. Foramen infra-orbitaire
a
6. Foramen grand palatin
7. Choane
8. Processus ptérygoïde
8 9. Foramen ovale
10. Foramen épineux
9
11. Canal carotidien
12. Processus styloïde
10 13. Foramen jugulaire
14. Processus mastoïde
11 15. Canal condylaire
2
16. Foramen magnum
b 12 17. Crête occipitale externe
18. Ligne nucale inférieure
13 19. Ligne nucale supérieure
1 20. Protubérance occipitale externe
14

15

16
17
c
18

19

20

74
TÊTE : FACE

Base du crâne
Il s'agit d'une plate-forme à 3 niveaux et avec des correspondances diverses entre ses 2 faces. Elle est
très résistante et épaisse (jusqu'à 2 à 3 cm au niveau du rocher), les os impairs formant un axe très
rigide111.
Coupe sagittale
Elle montre 2 éléments :
• l'angle craniofacial du sphénoïde, marquant la délimitation entre neurocrâne et viscérocrâne112
(cf. fig. 1-78). Le rapport volumétrique entre ces 2 parties a évolué jusqu'à l'homme (fig. 1-115) ;
• la face supérieure de la base et ses 3 étages (fig. 1-116) :
– en avant l'étage supérieur, formé par le frontal et la lame criblée de l'ethmoïde,
– au milieu l'étage moyen, formé par la partie moyenne du sphénoïde et les pyramides pétreuses
du temporal,
– en arrière l'étage inférieur, formé par les parties basilaires du sphénoïde et de l'occipital.
Vue exocrânienne de la base
Elle reflète un relief tourmenté, centré autour de la jonction sphéno-occipitale (fig. 1-117).
Différentes parties
• En avant, c'est la zone buccale, avec la partie inférieure du massif facial et le relief inférieur de la
mandibule.
• En arrière, c'est la zone cervicale avec le pourtour du foramen magnum et les lignes nucales.
• À la partie moyenne, c'est la zone des orifices de la base du crâne (cf. tableau p. 99), des articula-
tions temporo-mandibulaires et de la jonction sphéno-occipitale.
Reliefs de la base
Ce sont, principalement, d'avant en arrière :
• le bord inférieur de la mandibule ;
• les processus ptérygoïdes du sphénoïde ;
• les processus zygomatiques des temporaux ;
• le processus styloïde des temporaux ;
• les condyles occipitaux.

111
La jonction occipito-
sphénoïdienne est même
soudée chez l'adulte [10].
112
Cet angle a évolué
dans l'échelle animale,
traduisant le développement
du cerveau (la capacité
endocrânienne du chimpanzé
est de 450 cm3 et de 1 280
à 1 450 cm3 chez l'homme)
et l'amoindrissement de la
puissance mandibulaire.

75
TÊTE : FACE

6 X 1-118
Vue endocrânienne de la base.
7 a) Parties antérieure et supérieure
b) Partie moyenne
8
5 c) Parties postérieure et inférieure
9 1. Pyramide pétreuse
a 2. Processus clinoïde postérieur
10 3. Selle turcique
4. Processus clinoïde antérieur
5. Canal optique
11 6. Sinus frontaux
7. Processus crista galli
4
12 8. Lame criblée
3 9. Fosse antérieure
2 10. Petite aile du sphénoïde
13 11. Foramen rond
12. Foramen ovale
13. Foramen épineux
b 14
14. Foramen déchiré
15 15. Pore acoustique interne
1 16. Canal condylaire
16 17. Foramen jugulaire
18. Sinus transversal
19. Foramen magnum
17 20. Protubérance occipitale interne

18
7 8
6
sup

lat

c 19 5 9
10
20 11
4
1 3 12
2 13
1 14
sup
X 1-120
lat Face externe du frontal, en vue antérieure.
post 1. Épine nasale 8. Glabelle
lat 2. Processus nasal 9. Muscle temporal
3. Incisure supra-orbitaire 10. Éminence frontale
4. Processus zygomatique 11. Corrugateur
5. Ligne temporale 12. Suture frontale
2 X 1-119 6. Suture coronale 13. Orbiculaire de l'œil
3 Composition du frontal, en vue 7. Écaille (squame) 14. Nasolabial
postéro-supéro-latérale gauche.
1. Écaille (squame)
2. Base
3. Incisure ethmoïdale sup
3 4
lat
X 1-121
Face interne du frontal, en vue postérieure. 2 5
a) Partie squameuse
b) Partie basilaire
1. Processus zygomatique a
2. Foramen cæcum b
3. Sinus sagittal supérieur
4. Suture coronale
5. Crête frontale 1
6
6. Bosses orbitaires
7. Processus frontal
8. Épine nasale 8 7

76
TÊTE : FACE

Vue endocrânienne de la base


Elle est sagittalement divisée en 3 étages (fig. 1-118).
• La fosse antérieure loge les lobes frontaux du cerveau. Elle est formée par la base du frontal, articu-
lée en arrière avec les petites ailes du sphénoïde. On y distingue, au centre, le foramen cæcum, le
processus crista galli113, la lame criblée de l'ethmoïde et, à la partie postérieure des petites ailes,
les processus clinoïdes antérieurs114.
• La fosse moyenne, latéralement, loge les lobes temporaux et, au centre, l'hypophyse dans la selle
turcique du sphénoïde115. Cette selle est longée, latéralement, par le sillon carotidien. On dis-
tingue la fosse sphéno-temporale, formée de la face postérieure des grandes ailes du sphénoïde,
de la face interne de la squame du temporal et de la pyramide pétreuse.
• La fosse postérieure loge le tronc cérébral et le cervelet. Limitée en avant par le bord supérieur du
rocher, elle comprend le dos de la selle (dorsum sellae) du sphénoïde et la partie basilaire de l'occi-
pital, qui encadre le foramen magnum. En arrière de celui-ci, et médianement, s'étend la crête
occipitale interne, qui sépare les 2 côtés de la fosse crânienne postérieure, puis la protubérance
occipitale interne. Celle-ci est à la croisée de cette crête ainsi que des 2 sinus transversaux et du
sinus sagittal supérieur. Ce croisement est nommé éminence cruciforme.

Os du crâne
Os frontal
C'est l'os antérieur qui forme le relief osseux du front. Il est composé d'une écaille, qui participe à la
voûte crânienne, et d'une base (fig. 1-119).
Écaille ou squame
• Sa face externe, sous-cutanée116 (fig. 1-120), a grossièrement la forme d'une portion de sphère,
convexe en tous sens. Elle présente :
– en haut : la suture coronale, dont le milieu forme le bregma (à l'union des 2 pariétaux),
– en bas et au milieu : l'échancrure nasale117, qui laisse voir l'épine nasale, en retrait de l'os. Elle est
surplombée par la suture frontale, trace des 2 hémifrontaux primitifs,
– en bas et de chaque côté : une arcade sourcilière118, concave en bas, limitée en dedans par
le processus nasal et, en dehors, par le processus zygomatique. La partie médiale de l'arcade,
épaisse, loge les sinus frontaux dans l'épaisseur de l'os (cf. fig. 1-118, 1-137 et 1-155),
– au-dessus : la glabelle forme un méplat central encadré par les 2 éminences frontales, limitées
latéralement par la ligne temporale.
• Sa face interne est concave en tous sens, abritant les lobes frontaux du cerveau. On peut y noter 113
C'est-à-dire crête de coq, en
3 éléments (fig. 1-121) : raison de sa forme. Elle donne
– médianement et en bas : le foramen cæcum démarre le sinus sagittal supérieur, insertion à la faux du cerveau.
– au-dessus de lui : une crête donne insertion à la faux du cerveau et se prolonge en haut par le 114
Clinoïdes, c.-à-d. inclinés. Ils
sinus, donnent insertion à la petite
circonférence de la tente du
– de part et d'autre : des fossettes granulaires correspondent aux expansions vasculaires des cervelet.
sinus119. 115
Ce repère est visible sur
une radiographie de profil,
mécaniquement il correspond
à la localisation du centre de
gravité de la tête.
116
Le relief antérieur est plat
au-dessus du nez (partie
nommée glabelle).
117
Cette échancrure est
prolongée en haut par la
suture frontale (anciennement
métopique).
118
Dans sa portion médiale,
elle présente une encoche :
l'incisure supra-orbitaire, où
passe le PVN de même nom.
119
Elles participent à la
régulation de la pression
intracrânienne en résorbant le
liquide cérébrospinal.

77
TÊTE : FACE

1 2 2 3 4 ant sup
3
ant lat ant

5
1
lat 6
7
4
a
8
7 6 5 b
X 1-123
X 1-122 Face externe de la base, en vue inférieure. X 1-124
Face interne de la base, en vue supérieure. 1. Processus zygomatique Composition de l'occipital.
1. Sinus frontaux 2. Incisure supra-orbitaire a) Partie squameuse
2. Foramen cæcum 3. Épine nasale b) Partie basilaire
3. Incisure ethmoïdale 4. Processus nasal
4. Bosses frontales 5. Demi-cellules frontales
5. Petite aile du sphénoïde 6. Partie orbitaire
6. Lame criblée (ethmoïde) 7. Face temporale
7. Processus crista galli (ethmoïde) 8. Incisure ethmoïdale

1
sup

lat

2 X 1-125
Occipital en position (vue
postérieure).
1. Suture sagittale
2. Pariétal
3 3. Temporal
4. Condyles occipitaux
7 5. Protubérance occipitale externe
6. Ligne nucale inférieure
6 5 4 7. Ligne nucale supérieure

4 X 1-126
5
sup
Occipital en vue antérolatérale droite.
3 a) Partie squameuse
b) Partie basilaire
lat ant
1. Crête occipitale interne
2 2. Éminence cruciforme
3. Sinus sagittal supérieur
6 4. Protubérance interne
1 5. Sinus transverse
7 6. Face interne (fosse crânienne postérieure)
7. Foramen magnum
8
8. Passage du système nerveux central
9 9. Surface pour le sphénoïde
a 10. Condyles occipitaux
10
b

78
TÊTE : FACE

Base
• Sa face endocrânienne (fig. 1-122) présente une échancrure médiane et sagittale : l'incisure eth-
moïdale, qui laisse apparaître la lame criblée de l'ethmoïde et sa crête crista galli. De part et d'autre
de cette incisure, le relief est convexe (inverse de la face orbitaire) et bosselé des bosses orbitaires.
• Sa face exocrânienne est divisée en 2 parties (fig. 1-123) :
– une centrale, ou nasale, qui repose sur l'ethmoïde. Elle est constituée de 2 reliefs irréguliers situés
de part et d'autre de l'incisure ethmoïdale. Ces 2 reliefs sont irréguliers car comprenant chacun
des demi-cellules frontales, articulées avec leurs homologues ethmoïdales et séparées par les
foramens ethmoïdaux antérieurs et postérieurs. Le bord antérieur de l'incisure est prolongé par
l'épine nasale120, dirigée en bas ;
– une latérale, ou orbitaire, qui forme la voûte de l'orbite. Elle est lisse et concave en tous sens.

Os occipital
C'est l'os de la partie postérieure de la tête. Il est impair et médian, composé d'une partie appartenant
à la voûte (calvaria) et d'une partie appartenant à la base du crâne (fig. 1-124).
Écaille ou squame
Elle remonte à l'arrière du crâne, ayant grossièrement la forme d'un as de pique et présente 2 faces.
Face externe ou exocrânienne
• Forme : elle est convexe en tous sens (fig. 1-125).
• Limites : elle est limitée en haut par les sutures lambdoïdes (avec les pariétaux), latéralement par les
sutures occipito-mastoïdiennes (avec les temporaux), et en bas par la ligne nucale supérieure qui
sépare l'écaille de la partie basilaire de l'occipital.
• Composition : 3 éléments sont à décrire :
– la surface squameuse. Elle est séparée de la peau par une épaisse et résistante couche cellulograis-
seuse, comme toute la voûte crânienne ;
– la protubérance occipitale externe ou inion. Elle est l'aboutissement supérieur de la crête occi-
pitale (cf. infra) ;
– la ligne nucale supérieure (une droite et une gauche, de part et d'autre de la protubérance). Elle
est palpable, concave en bas et se prolonge jusqu'au bord postérieur du processus mastoïde du
temporal. Elle présente les insertions de muscles superficiels. Sur son versant supérieur : inser-
tion du muscle épicrânien, sur son versant inférieur : insertion des muscles (de dedans en
dehors) trapèze supérieur (partie médiale), sterno-cléido-mastoïdien (partie latérale).
Face interne ou endocrânienne
Elle est concave en tous sens (fig. 1-126). Elle est divisée en 4 parties : les 2 supérieures répondent aux
lobes occipitaux du cerveau, les 2 inférieures aux hémisphères cérébelleux. La séparation entre ces 4
parties est le fait du sinus sagittal supérieur, en haut, de la crête occipitale interne, en bas, et des sinus
transverses, bilatéralement. L'intersection, ou confluent des sinus121 forme l'éminence cruciforme, le
point de croisement correspondant à la protubérance occipitale interne.

120
L'épine s'articule avec les
os nasaux, leur offrant une
certaine surface d'appui.
121
Ancien pressoir
d'Hérophile.

79
TÊTE : FACE

1
ant

inf

7
6
5
X 1-128
12
8 Pariétal (1) en position.

10

3
2
a 1 2
9

4
6 7 8

9 ant 5

5 X 1-129
lat Pariétal : faces externe (a) et interne (b).
1. Suture sagittale 4. Sillons des artères méningées
4 2. Aponévrose temporale 5. Suture squameuse
10 3. Muscle temporal
3

b
17 16 15 14 13 12 11

X 1-127
Occipital en vues latérale (a) et inférieure (b).
1. Semi-épineux 10. Long de la tête
2. Trapèze supérieur 11. Constricteur supérieur du larynx
3. Petit droit postérieur 12. Droit antérieur
4. Épicrânien (ventre occipital) 13. Membrane antérieure occipito-C1
5. Oblique supérieur 14. Ligament de l'apex de la dent
6. Splénius de la tête 15. Ligament alaire
7. SCM 16. Membrane postérieure
8. Grand droit postérieur occipito-C1
9. Droit latéral 17. Ligament nucal

80
TÊTE : FACE

Base ou corps
Elle présente 2 faces.
Face externe ou exocrânienne
Elle prolonge l'écaille en dessous de la ligne nucale supérieure.
• Forme. Elle est grossièrement convexe en tous sens et triangulaire à sommet antérieur.
• Limites. Elle est limitée en avant par la jonction avec le corps du sphénoïde122 et en arrière par la
ligne nucale supérieure. Sur les côtés, elle est séparée de la pyramide pétreuse du temporal par le
foramen jugulaire.
• Composition. On lui décrit (fig. 1-127) :
– une portion entre les lignes nucales supérieure et inférieure. On y trouve les insertions des
muscles du plan intermédiaire : semi-épineux de la tête (partie médiale), splénius de la tête
(partie latérale), oblique supérieur (un peu en arrière) ;
– la ligne nucale inférieure (une droite et une gauche). On y trouve les insertions des muscles du
plan profond, c'est-à-dire de la tête, soit, de dedans en dehors :
– petit droit postérieur,
– grand droit postérieur,
– oblique supérieur (un peu en avant de la ligne) ;
– le foramen magnum. Circulaire, il livre passage à la moelle allongée et ses enveloppes, ainsi
qu'aux artères vertébrales et à la partie spinale du nerf accessoire. Du foramen magnum à la
protubérance occipitale externe, la crête occipitale s'étend sagittalement, donnant insertion au
ligament nucal ;
– les parties latérales au foramen magnum. Elles comportent, juste à la limite du foramen magnum,
les condyles occipitaux et, en dehors d'eux, l'insertion du droit latéral de la tête ;
– la partie basilaire. Elle correspond au rétrécissement de l'os, qui se prolonge jusqu'au contact du
sphénoïde. On trouve les insertions, d'avant en arrière :
– du long de la tête, bilatéralement,
– du droit antérieur de la tête, bilatéralement,
– sur la ligne médiane, du constricteur du pharynx (supérieur) sur un tubercule,
– tout le long du foramen magnum, de la membrane atlanto-occipitale antérieure et des autres
ligaments antérieurs de cette jonction (cf. chapitre 2).
Face interne ou endocrânienne
La partie basilaire se prolonge jusqu'au contact du dorsum sellae du sphénoïde. Légèrement concave
transversalement et inclinée en arrière et en bas, elle est en rapport avec le tronc cérébral.
Les bords du foramen magnum donnent insertion aux ligaments de la jonction avec l'atlas (cf. cha-
pitre 2).

Os pariétal
C'est un os pair, non symétrique, appartenant uniquement à la voûte (il ne possède pas de partie
basilaire). Globalement quadrangulaire, il présente 2 faces (fig. 1-128). Il est limité en haut et en
dedans par son homologue controlatéral (suture sagittale), en avant par le frontal (suture coronale),
en arrière par l'occipital (suture lambdoïde), en bas par le temporal (suture squameuse), et sur une
courte portion en bas et en avant par la grande aile du sphénoïde (suture sphéno-pariétale).
Face externe
Elle est convexe en tous sens (fig. 1-129a). La partie moyenne est parcourue par 2 lignes concen-
triques antéropostérieures à concavité inférieure : la ligne temporale supérieure donne insertion au
fascia temporal, l'inférieure est la limite supérieure de l'insertion du muscle temporal (se prolon-
geant sur l'os temporal).
Face interne
Elle est concave en tous sens et creusée par les sillons vasculaires des branches de l'artère méningée
moyenne (fig. 1-129b). Son bord supérieur est parcouru par une dépression sagittale : le sinus veineux
sagittal supérieur.

122
Soudée chez l'adulte.

81
TÊTE : FACE

1 1

sup

med

ant

3
X 1-131
Composition du temporal.
4 1. Écaille (squame)
2. Pyramide pétreuse
3. Processus zygomatique
X 1-130 4. Pore et méat acoustiques
5
Temporal (1) en position. 5. Processus styloïde
7
6. Partie tympanique
6 7. Partie mastoïdienne

7 X 1-132
sup
Temporal, en vue latérale.
a) Partie suprazygomatique 6. Pore et méat acoustiques externes
6 ant (squame) 7. Temporal
b) Zygomatique 8. Masséter
a
c) Partie infrazygomatique 9. Ligament collatéral latéral
5 d) Partie pétro-tympanique 10. Condyle temporal
e) Partie mastoïdienne 11. Fosse mandibulaire
1. Processus mastoïde 12. Fissure tympano-squameuse
4 b 2. Digastrique 13. Processus vaginal
3. Longissimus de la tête 14. Processus styloïde
4. Splénius de la tête 15. Stylo-mastoïdien
3 c 5. SCM 16. Partie tympanique

2
8

1
e 9
d 3
ant
10 2
11 med
1
12
16 15 14 13 4
5
a
a' 6
b'
b 7

X 1-133 8
Temporal, en vue inférieure.
a) Condyle (a' : partie articulaire) 8. Canalicule tympanique 16
b) Fosse mandibulaire (b' : partie articulaire) 9. Fissure tympano-squameuse
1. Ligament collatéral latéral 10. Fosse jugulaire 15 9
2. Masséter 11. Digastrique
3. Temporal 12. Longissimus de la tête
4. Ligament collatéral médial 13. Foramen stylo-mastoïdien 14
10
5. Pyramide pétreuse 14. Splénius de la tête
6. Ostium interne du canal carotidien 15. SCM
7. Ostium externe du canal carotidien 16. Pore acoustique externe 13 12 11

82
TÊTE : FACE

Os temporal
Il s'agit d'un os particulièrement important, du fait de 4 caractéristiques dont les 2 dernières lui sont
propres (fig. 1-130) :
• il fait partie de la voûte, ou calvaria (partie squameuse ou écaille) ;
• il fait partie de la base (partie pétreuse ou rocher) ;
• il renferme les organes de l'équilibration et de l'audition (vestibulo-cochléaire) ;
• il possède une surface articulaire originale pour la mandibule (articulation temporo-mandibulaire).
Le temporal est formé de 3 parties : squameuse, pétro-tympanique et mastoïdienne (fig. 1-131).
Squame ou écaille
C'est la partie la plus visible car contribuant à former la partie latérale de la calvaria. Elle est verticale
et sagittale, située en dessous du pariétal. On lui distingue 3 parties (fig. 1-132) :
• partie supérieure ou suprazygomatique. Plane, hémicirculaire, elle participe à la fosse temporale123 et
donne insertion au muscle temporal ;
• partie moyenne ou zygomatique. Elle présente une petite portion postérieure, ou base, plane éten-
due d'arrière en avant, qui forme la racine du processus zygomatique, puis une portion antérieure,
allongée. Elle fait suite à la précédente et se détache du plan osseux pour former le processus zygo-
matique, dirigé vers l'avant (légèrement concave en dedans). Son extrémité, biseautée aux dépens
du bord inférieur, s'articule avec le zygoma. Le bord inférieur est marqué par 2 tubercules surplom-
bant la fosse mandibulaire (cf. ci-dessous) : en arrière, le tubercule zygomatique postérieur, et en
avant le tubercule zygomatique antérieur124 ;
• partie inférieure ou infrazygomatique. Elle présente 2 parties (fig. 1-132 et 1-133) :
– en arrière, une surface concave en tous sens, dont la moitié antérieure forme la fosse mandibu-
laire, ou glène, seule partie qui soit articulaire avec la mandibule et encroûtée de cartilage125
(cf. chapitre 2),
– en avant, on trouve le tubercule articulaire, ou condyle temporal, concave transversalement et
convexe sagittalement126. Sa moitié postérieure est encroûtée de cartilage et complète la sur-
face articulaire pour le condyle mandibulaire.

123
Qui déborde sur le pariétal
et la face externe de la grande
aile du sphénoïde.
124
Sur lequel s'insère le
ligament collatéral latéral
de l'articulation temporo-
mandibulaire.
125
La partie postérieure fait
partie de l'os tympanique,
séparé de celle-ci par la
fissure tympano-squameuse
(ancienne scissure de Glaser).
126
Sa partie latérale
correspond au tubercule
zygomatique antérieur.

83
TÊTE : FACE

ant

lat
6
5 7

8
9
10 X 1-134
4 Pyramide pétreuse en vue supérieure.
a) Face antérosupérieure
b) Face postérosupérieure
3 a a 1. Foramen jugulaire
b 2. Pore acoustique interne
b
3. Foramen magnum
4. Foramen déchiré
2 5. Selle turcique
6. Foramen ovale
11 7. Écaille du temporal
8. Foramen épineux
9. Sillon du nerf grand pétreux
1 10. Sillon du nerf petit pétreux
11. Partie mastoïdienne

ant
3
ab 4
med

X 1-135 a
Pyramide pétreuse en vue inférieure. b
a) Face antéro-inférieure 2
b) Face postéro-inférieure
1. Incisure mastoïdienne 5
2. Processus styloïde
3. Partie tympanique
4. Ostium interne du canal carotidien 6
5. Fossette pétreuse
6. Canicule tympanique 1
7. Fosse jugulaire 7

2 3 4 5

sup

lat X 1-136
6 ant Ethmoïde en vue antéro-supéro-latérale
lat droite (b) et sa caricature morphologique (a).
a 1. Face latérale
1 2. Masse latérale ou labyrinthe
3. Fossettes (et trous olfactifs)
7
4. Lame criblée
5. Processus crista galli
6. Lame perpendiculaire
b 7. Demi-cellules ethmoïdales

84
TÊTE : FACE

Partie pétro-tympanique
La pyramide pétreuse, ou rocher, a la forme d'une pyramide quadrangulaire à sommet antéromédial
tronqué. Elle présente donc à décrire 4 faces, une base et un apex.
• Face antérosupérieure (fig. 1-134). Triangulaire à base latérale, elle forme la majeure partie de la
fosse crânienne moyenne et supporte le lobe temporal.
• Face postérosupérieure (cf. fig. 1-134). Elle forme la partie antérieure de la fosse crânienne posté-
rieure et est en contact avec le lobe occipital. Elle présente 3 éléments, schématiquement, de de-
dans en dehors :
– le pore acoustique interne (prolonge le méat de même nom) ;
– la fossa subarcuata (passage du canal pétro-mastoïdien) ;
– la fente de l'aqueduc du vestibule (veine et lymphatique).
• Face antéro-inférieure (fig. 1-135). Elle correspond à la partie tympanique du temporal (paroi
du méat externe, caisse du tympan). Elle se prolonge en dedans par le sillon de la trompe auditive.
• Face postéro-inférieure (fig. 1-135). Elle est très irrégulière et présente 3 éléments principaux :
– en avant : l'ostium (orifice) externe du canal carotidien (pour l'artère carotide interne) ;
– en arrière et en dedans : la fosse jugulaire (pour le bulbe de la veine jugulaire interne)127 ;
– en arrière et en dehors : le processus styloïde, plus ou moins long128, oblique en bas et en avant,
qui donne insertion à des ligaments (stylo-hyoïdiens, stylo-mandibulaire) et à des muscles (sty-
lo-hyoïdien, stylo-pharyngien, stylo-glosse). On y trouve le foramen stylo-mastoïdien du canal
facial, pour le passage de ce nerf.
• Base. Elle est appliquée contre la partie externe de l'os et forme le pourtour du pore acoustique
externe (orifice du méat).
• Apex. Situé à la partie la plus profonde de l'os, il est tronqué et présente l'ostium (orifice) interne
du canal carotidien. Il contribue à former le foramen déchiré.
Partie mastoïdienne
C'est la portion située en arrière du pore acoustique externe (cf. fig. 1-132 et 1-133). Elle est limitée en
haut par l'écaille, en avant par le pore et l'os tympanal, en arrière par l'occipital129. Le processus mas-
toïde est une saillie mamelonnée130, donc à sommet arrondi :
• sa face latérale donne insertion, d'avant en arrière, au chef sterno-mastoïdien du muscle sterno-
cléido-mastoïdien (SCM), au splénius de la tête, au longissimus de la tête (sur le bord postérieur) ;
• sa face médiale forme un sillon donnant insertion au digastrique du cou ;
• son apex donne insertion au SCM, chef cléido-mastoïdien.
Os ethmoïde131
C'est un os faisant partie à la fois de la base du crâne et du fond des fosses nasales. Médian, impair et
symétrique, il est situé entre le septum nasal, en avant, et le sphénoïde, en arrière. Il est extrêmement
léger, car plein de cavités séparées par de l'os mince. L'ensemble donne à l'os l'aspect de sacoches
disposées de part et d'autre d'une roue de bicyclette (fig. 1-136).

127
Dans la fosse se trouve le
canalicule mastoïdien et en
dedans d'elle l'orifice externe
du canalicule cochléaire.
128
De 1 à 3 cm, palpable. Il est
embryologiquement lié à l'os
hyoïde (appareil stylien).
129
Elle est traversée
obliquement, en bas et en
avant, par la fissure pétro-
squameuse (qui délimite
2 parties composant ce
processus).
130
Ce qui traduit son nom
grec : mastos = sein, mastoïde
= en mamelon.
131
Du grec ethmos : crible, car
c'est surtout un os criblé par
les trous des nerfs olfactifs.

85
TÊTE : FACE

1 2 sup X 1-138
a b Lame perpendiculaire en vue
ant ant latérale (labyrinthe enlevé).
1. Sphénoïde
2. Lame criblée
lat
3. Processus crista galli
2
4. Lame perpendiculaire
3 5. Cornet inférieur
4 1 3 6. Processus ptérygoïde
7. Voies aériennes
5 4

6 5

X 1-137
Lame criblée en vue supérieure.
a) Frontal et petite aile du sphénoïde en place
b) Frontal et sphénoïde retirés (masse latérale visible) 7 6
1. Bosses oculaires
2. Foramen cæcum
3. Processus crista galli
4. Fossettes de la lame criblée
5. Labyrinthe ethmoïdal
6. Queue du cornet moyen

3
1 2
X 1-139
Ethmoïde, en vue médiale avec les
cornets supérieur et moyen en place (a), 4
en coupe frontale (b) et en vue latérale (c).
1. Face médiale
2. Lame criblée 5
3. Processus crista galli
4. Face latérale
5. Demi-cellules ethmoïdales
6. Processus unciné 10
7. Sinus ethmoïdaux
8. Lame perpendiculaire
9. Cornet moyen 9
10. Cornet supérieur 8 7 6

a b sup

X 1-140 lat
1 2 3
Sphénoïde vu de face : en caricature (a) et en vue
lat ant
réelle (b).

X 1-141
Les 4 parties du
sphénoïde.
1. Grande aile 4
2. Petite aile
3. Corps
4. Processus ptérygoïde

86
TÊTE : FACE

On lui décrit 4 parties :


• la lame criblée. C'est à elle que l'os doit son nom (fig. 1-137). C'est une lame osseuse horizontale
et allongée d'avant en arrière. Elle sépare les bulbes olfactifs, en haut, des fosses nasales, en bas. De
ce fait, elle est criblée de petits trous (foramens), percés dans des petites fossettes, et qui livrent
passage aux filets du nerf olfactif (le plus court des nerfs crâniens) ;
• la lame perpendiculaire. Elle est implantée sagittalement132 en dessous de la lame criblée (fig. 1-138
et cf. fig. 1-95). Située en arrière du cartilage nasal, elle forme la partie osseuse de la cloison nasale ;
• la crête crista galli133. Elle surplombe la partie antérieure et médiane de la lame criblée (fig. 1-136,
1-137, 1-138). Elle donne insertion à la faux du cerveau ;
• les labyrinthes ethmoïdaux (ou masses latérales). Ils sont disposés bilatéralement aux parties laté-
rales de la lame criblée (fig. 1-139). Ce sont des volumes parallélépipédiques présentant 6 faces :
– face médiale. Elle répond aux fosses nasales,
– face latérale. Très mince (os papyracé), elle répond à l'orbite,
– face supérieure. Elle s'articule, par des demi-cellules, avec celles du frontal,
– face inférieure. Elle s'articule, par des demi-cellules, avec celles du maxillaire134.
– face antérieure. Elle s'articule, par des demi-cellules, avec celles du maxillaire et l'os lacrymal,
– face postérieure. Elle s'articule, par des demi-cellules, avec celles du sphénoïde.

Os sphénoïde
L'os occupe la partie centrale de la base du crâne, placé en coin entre les autres os, d'où son nom135.
Son aspect antérieur, caricatural, est celui d'une chouette (fig. 1-140). C'est un os aux contours très
irréguliers, on le décompose donc en 4 parties (fig. 1-141).

132
À noter qu'elle n'est
jamais parfaitement axiale,
généralement déviée vers un
côté.
133
Elle tient son nom à sa
forme en crête de coq.
134
Tout en arrière, elle
s'articule avec le processus
orbitaire du palatin.
135
Sphen, en grec, signifie
«coin». Cet os est coincé au
centre de la base du crâne.

87
TÊTE : FACE

sup X 1-142
Le corps et ses
2 rapports.
ant
1. Occipital
2. Cavité crânienne
3. Ethmoïde
1 3 4. Vomer
5. Voies aériennes

X 1-143 1 2 3
Face antérieure du corps
du sphénoïde (a).
1. Canal optique
a
2. Sinus sphénoïdaux
3. Petite aile
4
4. Face externe de la grande aile
5. Demi-cellules sphénoïdales
6. Rostre

6
ant

lat
1 2

a sup

1 2 ant

3
a c

b 3 4
10
4
c 5
5
6
7 6

b
9

8 8 7

X 1-144 X 1-145
Les 3 parties de la face supérieure (les flèches indiquent les bords Les 3 parties de la face latérale du corps.
antérieur et postérieur de la petite aile). a) Implantation de la petite aile 5. Racine supérieure de la grande aile
a) Partie antérieure (jugum) 4. Processus clinoïde antérieur b) Implantation de la grande aile 6. Foramen rond
b) Partie moyenne (selle) 5. Foramen rond c) Sinus carotidien 7. Racine moyenne de la grande aile
c) Partie postérieure (dorsum sellae) 6. Processus clinoïde postérieur 1. Racine inférieure de la petite aile 8. Foramen ovale
1. Canal optique 7. Foramen épineux 2. Racine supérieure de la petite aile 9. Racine inférieure de la grande aile
2. Sillon chiasmatique 8. Foramen ovale 3. Canal optique 10. Processus clinoïde postérieur
3. Petite aile 4. Fissure orbitaire supérieure

88
TÊTE : FACE

Corps
Il occupe la partie centrale, de forme cuboïde, présentant donc 6 faces (fig. 1-142).
• La face antérieure s'articule avec l'ethmoïde (fig. 1-143), c'est-à-dire présente une crête mé-
diane répondant à la lame perpendiculaire de celui-ci. De part et d'autre se trouvent les orifices
des sinus sphénoïdaux des parties latérales et des demi-cellules répondant à celles des labyrinthes
ethmoïdaux.
• La face postérieure est plus réduite, quadrangulaire, située dans un plan oblique en bas et en avant,
répondant à la partie basilaire de l'occipital (fig. 1-142 et 1-144).
• La face supérieure est composée de 3 parties d'avant en arrière (fig. 1-144) :
– le jugum sphénoïdal, qui prolonge la lame quadrilatère de l'ethmoïde en arrière ;
– la partie moyenne, limitée en avant et transversalement par le sillon chiasmatique (se prolon-
geant sur les côtés par le canal optique). En arrière de ce sillon se trouve la selle turcique, dépres-
sion tirant son nom de sa forme en selle turque. Elle loge la glande hypophyse. Elle est encadrée
par 4 saillies osseuses : les 2 processus clinoïdes antérieurs (situés à la base des petites ailes) et
les 2 postérieurs (situés à la partie antérieure du dorsum sellae) ;
– le dorsum sellae, en forme de lame quadrilatère, qui se prolonge directement avec la partie
basilaire de l'occipital. Il est situé dans un plan oblique en arrière et en bas, son bord antérieur
présente, de chaque côté, les 2 processus clinoïdes postérieurs.
• La face inférieure forme le segment le plus postérieur et bas de la cavité nasale (cf. fig. 1-142). Elle
présente une crête médiane, qui s'articule avec le rail creux du bord supérieur du vomer (articula-
tion du type schyndilèse), et dont la partie la plus antérieure forme un bec : le rostre.
• Les faces latérales (fig. 1-145) présentent chacune :
– à la partie antérosupérieure : les racines supérieure et inférieure de la petite aile ;
– à la partie inférieure : les racines supérieure, moyenne et inférieure de la grande aile ;
– à la partie postérosupérieure : le sinus carotidien (passage de la carotide interne), qui décrit une
courbure en S se dirigeant vers le haut, puis l'avant et à nouveau en haut.

89
TÊTE : FACE

1 2 sup
1
ant

lat
sup

2
ant

4
4

X 1-147
7 6 5 Morphologie de la grande aile.
1. Corps
X 1-146 2. Face antérieure (orbitaire)
Orifices de la face latérale. 3. Face externe (temporale)
1. Chiasma optique 4. Face inférieure (infratemporale)
2. Canal optique et nerf optique 5. Face interne (cérébrale)
3. Fissure orbitaire supérieure et nerf ophtalmique (V1)
4. Foramen rond et nerf maxillaire (V2)
5. Foramen ovale et nerf mandibulaire (V3)
6. Foramen épineux
7. Artère carotide interne

X 1-148
Face externe de la grande aile (1) et ses bords.

90
TÊTE : FACE

Petites ailes
Chacune est implantée à la face latérale du corps par 2 racines (cf. fig. 1-145) entre lesquelles se situe
le canal optique, où passe le nerf (fig. 1-146). La petite aile est dirigée horizontalement en dehors,
triangulaire à sommet latéral, aplatie verticalement (cf. fig. 1-144). Son bord antérieur s'articule avec
le frontal, le postérieur est libre. Son angle postéromédial forme le processus clinoïde antérieur.
Grandes ailes
Chacune est implantée à la face latérale de l'os, dirigée en dehors, et est séparée de la petite aile par la
fissure orbitaire supérieure, qui livre passage au nerf ophtalmique (1re branche du nerf trijumeau :
V1). La grande aile naît par 3 racines : supérieure, moyenne et inférieure (cf. fig. 1-145). Ces racines
délimitent 2 orifices (fig. 1-146) :
• entre la supérieure et la moyenne : le foramen rond, pour le nerf maxillaire (2e branche du triju-
meau : V2 ;
• entre la moyenne et l'inférieure : le foramen ovale, pour le nerf mandibulaire (3e branche du triju-
meau : V3).
En dehors et en arrière du foramen ovale se trouve le foramen épineux, pour l'artère méningée
moyenne (cf. fig. 1-144).
Une grande aile a, très grossièrement, une forme de pyramide triangulaire déformée et présente
4 faces (fig. 1-147) :
• face interne ou cérébrale. Elle est fortement concave et regarde en arrière. Elle est lisse et répond
à la partie antérieure du lobe temporal ;
• face antérieure ou orbitaire. Elle regarde en avant et dedans et contribue à former la cavité orbitaire
(sa partie toute latérale répond au bord postéromédial de l'os zygomatique) ;
• face externe ou temporale. Elle est lisse, quadrangulaire, donne insertion au muscle temporal. La
face externe de la grande aile présente 4 bords (fig. 1-148) :
– frontal, qui est supéromédial, large, s'articule avec le frontal,
– pariétal, qui est latéral et sagittal, s'articule avec le pariétal,
– temporal, qui est postérolatéral et concave en arrière, s'articule avec l'écaille du temporal,
– zygomatique, qui est antérieur et vertical, s'articule avec l'os zygomatique ;
• face inférieure ou infratemporale, séparée de la précédente par la crête infratemporale. Elle est plane
et forme le plafond de la fosse infratemporale136.

136
Ancienne fosse ptérygo-
maxillaire. Sa partie médiale
forme la fosse ptérygo-palatine
(ancienne arrière-fosse
ptérygo-maxillaire).

91
TÊTE : FACE

sup sup

ant lat

5 6
3

2 2
2
2

1 1

X 1-149
Processus ptérygoïde, en vues latérale (a) et postérieure (b).
1. Lame médiale 4. Dorsum sellae
2. Lame latérale 5. Surface pour l'occipital
3. Muscle ptérygoïdien latéral 6. Muscle ptérygoïdien médial

5 6 8 9 10 5 sup X 1-150
7 Cavité orbitaire, vue de face (a)
4 A 8 et en coupe sagittale en A (b).
ant
9 1. Fissure orbitaire inférieure
sup
3 11 2. Grande aile du sphénoïde
10 3. Zygomatique
4
med 4. Fissure orbitaire supérieure
11
14 5. Frontal
6. Incisure supra-orbitaire
7. Petite aile du sphénoïde
2 8. Canal optique
9. Foramens ethmoïdaux
10. Ethmoïde
12 13 11. Lacrymal
1 12. Palatin
13 13. Maxillaire
14. Canal lacrymal
15 15. Sinus maxillaire

92
TÊTE : FACE

Processus ptérygoïdes137
Ce sont des saillies osseuses inférieures, implantées à l'union du corps et des grandes ailes138 (fig. 1-149).
Ces processus naissent par 2 racines (médiale sous le corps, latérale sous la grande aile correspon-
dante). Chaque ptérygoïde se présente sous la forme de 2 lames verticales accolées en avant,
c'est-à-dire formant un angle dièdre, ouvert en arrière (à la manière d'un livre ouvert). On décrit :
• en haut : une perforation antéropostérieure, le canal ptérygoïdien139, qui livre passage au prolonge-
ment du nerf grand pétreux ;
• une lame médiale : verticale, sagittale, qui répond à la partie la plus postérieure des fosses nasales.
Sa face latérale donne insertion au muscle ptérygoïdien médial ;
• une lame latérale : verticale, située dans un plan oblique en arrière et en dehors. Sa face médiale
donne insertion au muscle ptérygoïdien médial, sa face latérale au ptérygoïdien latéral. Son bord
postérieur est marqué par la présence de 2 petites saillies140 (insertions ligamentaires en jonction
avec le corps du sphénoïde pour des passages nerveux) ;
• un espace entre les lames : formé par l'écartement de l'angle dièdre, c'est la fosse ptérygoïde. Elle
renferme le corps musculaire du ptérygoïdien médial.
Orbite
L'orbite est une cavité moulée sur le globe oculaire et ses voies vasculo-nerveuses postérieures. On le
décrit comme une pyramide quadrangulaire aux arêtes très arrondies, à base antérieure et à sommet
tronqué postérieur (fig. 1-150).
• Paroi supérieure. Elle représente la voûte. Concave en tous sens, elle est formée par le frontal et, en
arrière, par la petite aile du sphénoïde.
• Paroi inférieure. Elle représente le plancher. Légèrement concave en tous sens, elle est formée par
le maxillaire, au milieu, par le zygoma, latéralement, par une petite portion du palatin141, postéro-
médialement. Le plancher est traversé sagittalement par le sillon du nerf infra-orbitaire, (prolonge-
ment du nerf maxillaire).
• Paroi latérale. Elle est pratiquement plane, formée par le zygoma, en avant, et par la grande aile du
sphénoïde en arrière.
• Paroi médiale. Elle est concave verticalement et plane d'avant en arrière, avec successivement
le maxillaire, l'os lacrymal, l'ethmoïde, le sphénoïde142. Sa partie antérieure présente le canal
lacrymal.
• Base. Elle représente l'orifice de la cavité. Ses bords, au nombre de 4, sont palpables : 137
Ptérygoïde signifie «en
– le bord supérieur est épais et forme l'arcade sourcilière, il est échancré par l'incisure supra-orbitaire forme d'aile» en raison de la
où passe le nerf de même nom143 ; forme dièdre de chacun.
138
Bouche ouverte, on peut
– le bord inférieur, oblique en dehors et en bas, surplombe le foramen infra-orbitaire du maxillaire, deviner leur présence en
où passe le nerf de même nom ; palpant en arrière ses dernières
– le bord latéral correspond à la jonction entre le frontal et le zygoma ; dents supérieures.
– le bord médial correspond au canal lacrymal du maxillaire.
139
Ancien canal vidien.
• Sommet. Il présente un orifice circulaire et 2 fentes latérales : 140
L'inférieure est plus
marquée, c'est le processus
– le canal optique est logé entre les 2 racines de la petite aile du sphénoïde. Il livre passage au nerf ptérygo-épineux (ancienne
optique (II) et à l'artère ophtalmique ; épine de Civinini), insertion du
ligament ptérygo-épineux.
– la fissure orbitaire supérieure144 est oblique en haut, en dehors et en avant. Elle a la forme d'une vir- 141
Par son processus
gule à grosse extrémité inféromédiale. Elle est divisée en 2 par l'anneau tendineux commun145 : un orbitaire.
compartiment médial, dans l'anneau, livre passage au nerf oculomoteur (III), au nerf abducens 142
Ce sont le processus frontal
(VI), au nerf trochléaire (VI) ainsi qu'au nerf ophtalmique (V, 1) et à la veine de même nom ; du maxillaire (canal lacrymal),
la lame orbitaire de l'ethmoïde,
– la fissure orbitaire inférieure146 est oblique en bas, en dehors et en avant. Elle est comblée par une la face latérale du corps du
membrane fibreuse qui laisse passer le nerf infra-orbitaire147. sphénoïde.
143
Branche du nerf frontal,
lui-même issu du trijumeau (V).
144
Ancienne fente
sphénoïdale.
145
Ancien anneau de Zinn. Il
donne insertion aux muscles
droits de l'œil.
146
Ancienne fente sphéno-
maxillaire.
147
Nerf prolongeant le nerf
maxillaire (V2 : 2e branche du
trijumeau).

93
TÊTE : CAVITÉS

TÊTE : CAVITÉS
sup sup
6 7

lat lat lat lat


5 X 1-151
4 Orifices des fosses nasales :
8 externe en vue antérieure (a) et
3 interne en vue postérieure (b).
1. Fosses nasales
2 2. Cornet inférieur
9 3. Cornet moyen
4. Cornet supérieur
5. Vomer
1 6. Ailes du vomer
7. Dorsum sellae
10 8. Processus ptérygoïde
9. Orifice externe
a b 10. Palais osseux

sup 2 3 4
1 2 3 4
post sup

lat lat
5
1

a 5

11
6
b

10

8 7 6
7
X 1-152
9 8
Fosse nasale droite en vue médiale, avec ses orifices
externes (a) et choane (b) : cf. fig. 1-151. X 1-153
1. Processus crista galli 5. Palatin
Cavité orale.
2. Lame criblée 6. Cornet inférieur
1. Maxillaire 7. Mandibule
3. Cornet supérieur 7. Hiatus du sinus maxillaire
2. Sinus maxillaire 8. Mylo-hyoïdien
4. Cornet moyen 8. Canal incisif
3. Fosses nasales 9. Digastrique
4. Cavité orale 10. Génio-hyoïdien
5. Dents 11. Muscles de la langue
6. Joue (cf. chapitre 3)

2
1 1 1
2 2

3 3 3 4

X 1-154
Sinus osseux de la tête.
1. Sinus frontaux
2. Sinus ethmoïdaux
3. Sinus maxillaires
4. Sinus sphénoïdaux

94
TÊTE : CAVITÉS

Cavité nasale
La cavité nasale est composée de 2 fosses séparées par un septum (fig. 1-151) et comprises entre un
double orifice externe, circonscrit par les narines, et un double orifice interne : les choanes (fig. 1-152).
Cette cavité débute les voies respiratoires et contient des récepteurs olfactifs, un système de réchauf-
fement et d'humidification de l'air (par la muqueuse et les replis des cornets) et un système de pro-
tection contre les poussières (système pileux).
Cavité orale148
C'est une cavité à volume variable, puisqu'en rapport avec la mandibule. Tapissée de muqueuse, elle
est délimitée par des éléments osseux et musculaires (fig. 1-153).
• En haut : elle est limitée par le palais osseux (maxillaires et palatins), en avant et par le palais mem-
braneux, en arrière.
• En bas : elle est limitée par les muscles génio-hyoïdiens, mylo-hyoïdien, ventres antérieurs des digas-
triques. La langue occupe la partie inférieure et s'implante sur le septum lingual, la membrane hyo-
glossienne et, indirectement, l'os hyoïde.
• Sur les côtés : elle est limitée par les parties latérales des maxillaires et de la mandibule, ainsi que par
les dents et la muqueuse des joues.
• En avant : elle est limitée par les parties antérieures des maxillaires et de la mandibule, ainsi que par
les dents.
• En arrière : elle s'ouvre sur le pharynx.
Sinus paranasaux
Ce sont 4 cavités bilatérales, creusées dans le volume osseux et l'allégeant d'autant (fig. 1-154). Elles
sont situées aux alentours de la cavité nasale et sont tapissées d'une muqueuse de type respiratoire149.
• Les sinus maxillaires, en plein corps de ces os, sont les plus importants (cf. fig. 1-92 et 1-93).
• Les sinus frontaux sont situés à la base de l'écaille du frontal, entre l'orbite et la fosse crânienne
antérieure, près de la ligne médiane (cf. fig. 1-103).
• Les sinus ethmoïdaux sont situés dans les labyrinthes ethmoïdaux150 (cf. fig. 1-136 et 1-137).
• Les sinus sphénoïdaux sont situés en plein corps de l'os (cf. fig. 1-143).

148
Ancienne cavité buccale.
L'usage mêle souvent ces
deux noms (encore qu'il
ne faille pas confondre un
examen oral avec un examen
buccal).
149
Celle-ci est sujette à des
inflammations : les sinusites.
150
Anciennes masses latérales.

95
TÊTE : TROUS DE LA BASE DU CRÂNE

TÊTE : TROUS DE LA BASE DU CRÂNE

2
a

7
b
8

10
11
X 1-155
Orifices de la base endocrânienne et
12 des 3 étages de la base (a, b, c).
1. Foramen cæcum
2. Foramens de la lame criblée
3. Canal optique
4. Foramen rond
5. Foramen ovale
6. Foramen épineux
13 7. Foramen déchiré
8. Hiatus grand pétreux
c 9. Hiatus petit pétreux
10. Pore acoustique interne
11. Canal condylaire
12. Foramen jugulaire
13. Foramen magnum

96
TÊTE : TROUS DE LA BASE DU CRÂNE

Ce sont des orifices, soit forés dans les os, soit délimités par un espace entre deux os. On les trouve sur
l'une ou l'autre des faces de la base, soit sur les deux. Les principaux sont :

Trous de la face interne (endocrânienne) de la base (fig. 1-155)


Face interne Contenant Contenus (principaux)
à gauche : orifices de à droite : orifices
la face interne communs aux faces
int. et ext.
Fosse antérieure foramen cæcum dure-mère
foramens de la lame criblée nerfs olfactifs (I)
foramens ethmoïdaux ant. et post. PVN ethmoïdaux ant. et post.
Fosse moyenne canal optique nerf optique (II)
artère ophtalmique
fissure orbitaire sup. nerf oculomoteur (III)
nerf abducens (VI)
nerf trochléaire (IV)
nerf ophtalmique (V, 1)
veine ophtalmique
rameau orbitaire de l'artère
méningée moyenne
foramen rond nerf maxillaire (V, 2)
foramen ovale nerf mandibulaire (V, 3)
foramen épineux artère méningée moy.
foramen déchiré artère carotide interne
(→ canal carotidien)
plexus Σ sympathique
carotidien
veines émissaires
hiatus grand et petit pétreux nerfs grand et petit pétreux
Fosse postérieure foramen magnum moelle allongée + méninges
artères vertébrales
nerf accessoire (XI)
rameaux Σ ascendants
pore acoustique interne nerf facial (VII et VII bis)
nerf vestibulo-cochléaire
(VIII)
vaisseaux labyrinthiques
canal condylaire veine émissaire condylaire
foramen jugulaire nerf glosso-pharyngien (IX)
nerf vague (X)
nerf accessoire (XI)
artère méningée post.
sinus pétreux inf.
veine jugulaire interne
canal du nerf hypoglosse nerf hypoglosse (XII)
foramen mastoïdien veine émissaire mastoïdienne

97
TÊTE : TROUS DE LA BASE DU CRÂNE

7
8
b
9

10

11

12

X 1-156
Orifices de la base exocrânienne et les 3 zones antérieure (a), moyenne (b) et postérieure (c).
1. Foramen incisif 7. Foramen déchiré
2. Choane 8. Pore acoustique externe
3. Foramen infra-orbitaire 9. Foramen jugulaire
4. Foramen grand palatin 10. Foramen stylo-mastoïdien
5. Foramen ovale 11. Canal condylaire
6. Foramen épineux 12. Foramen magnum

98
TÊTE : TROUS DE LA BASE DU CRÂNE

Trous de la face externe (exocrânienne) de la base, et de la face (fig. 1-156)


Face externe Contenant Contenus
(principaux)
à gauche : orifices de à droite : orifices
la face externe communs aux faces
int. et ext.
Base
Ethmoïde foramens de la lame criblée nerfs olfactifs (I)
Sphénoïde foramen rond nerf maxillaire (V, 2)
foramen ovale nerf mandibulaire (V, 3)
foramen épineux artère méningée moy.
Pyr. pétreuse foramen déchiré artère carotide interne
plexus Σ sympathique
carotidien
veines émissaires
pore acoustique externe membrane du tympan
canal carotidien artère carotide interne
Mastoïde foramen mastoïdien veine émissaire mastoïdienne
foramen stylo-mastoïdien nerf facial (VII)
Temporo-occipital foramen jugulaire nerf glosso-pharyngien (IX)
nerf vague (X)
nerf accessoire (XI)
artère méningée post.
sinus pétreux inf.
veine jugulaire interne
Occipital canal condylaire veine émissaire condylaire
canal du nerf l'hypoglosse nerf hypoglosse (XII)
foramen magnum moelle allongée + méninges
artères vertébrales
nerf accessoire (XI)
rameaux Σ ascendants
Face
Orbite incisure supra-orbitaire PVN supra-orbitaire
foramens ethmoïdaux ant. et PVN ethmoïdaux ant. et post.
post.
canal optique nerf optique (II)
artère ophtalmique
fissure orbitaire sup. nerf oculomoteur (III)
nerf abducens (VI)
nerf trochléaire (IV)
nerf ophtalmique (V, 1)
veine ophtalmique
rameau orbitaire de l'artère
méningée moyenne
fissure orbitaire inf. PVN infra-orbitaire (du V, 2)
canal nasolacrymal conduit nasolacrymal
Nasomaxillaire ouverture piriforme orifice ant. des fosses nasales
Maxillaire foramen infra-orbitaire PVN infra-orbitaire (du V, 2)
Mandibule foramen mentonnier PVN mentonnier (du V, 3)
Sphénoïde choanes orifices post. des fosses nasales

99
TÊTE : SCHÉMATISATION

TÊTE : SCHÉMATISATION
1

3/4

6 3

5 1/4

X 1-157
Schématisation du crâne de profil (cf. texte).

1/2
8
1
3/4

3
1/2

1/4 2/4 1/4


4 1/4

1/5 3/5 1/5

X 1-158
Schématisation du crâne de face (cf. texte). 5 6

100
TÊTE : SCHÉMATISATION

Comment dessiner le crâne


Deux vues sont utiles :
• de profil (fig. 1-157). Dessiner un carré et ses 4 quadrants. Dans la moitié supérieure, tracer un demi-
cercle aplati (1). À la partie antérieure de la mi-hauteur se situent le début de l'arcade zygomatique
et la partie basse de l'os nasal (2). Diviser la partie antérieure en 4 parties égales : la jonction 3/4 sup.
– 1/4 inf. correspond grossièrement à celle des dents (3). L'orbite est à cheval sur la mi-hauteur, en
avant (4). Maxillaire et mandibule occupent le quadrant antéro-inférieur (5). Les régions occipitale
inférieure et mastoïdienne occupent la moitié sup. du quadrant postéro-inférieur (6) ;
• de face (fig. 1-158). Tracer un cercle : le centre (1) correspond grossièrement à la glabelle. Il inscrit
la rotondité du crâne et la jonction des dents (2). Ajouter, en bas (3), une hauteur équivalente au
quart de la hauteur totale de la tête (cercle = 3/4, partie inf. = 1/4). Les bords latéraux des maxil-
laires occupent une largeur égale à la moitié de celle de la tête (4), ceux de la mandibule occupent
les 3/5 de cette largeur (5) et la partie médiane est légèrement pointue (6). La partie haute de l'ori-
fice externe des fosses nasales affleure la mi-hauteur (7) et l'orbite est à cheval sur celle-ci (8).

QROC sur le crâne Corrigés p. 377


1. Qu'est-ce que la calvaria ?
2. Citez le nom des os composant la base du crâne.
3. Citez le nom des os composant le massif facial.
4. Citez les différentes parties composant le temporal.
5. Qu'est-ce que la selle turcique ?
6. Citez les sinus formant des cavités dans les os du crâne.
7. Citez les insertions musculaires de la ligne nucale supérieure.
8. Combien d'os forme l'orbite ?
9. Énumérez les orifices du crâne en rapport avec le passage des nerfs crâniens.
10. Citez les os impairs de la tête.

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