Myiases
Myiases
Myiases
Les myiases désignent tout parasitisme d'un être vivant par la larve d'une
mouche (diptère), ou asticot.
1 - Myiases
1.1 - Épidémiologie
Le cycle classique d'une mouche est le suivant : après accouplement, les
femelles pondent leurs œufs sur sol, eau , tige, bouton floral, fruit ou légumes…),
soit isolément, soit en traînées ou dispersés sur une surface plus ou moins
grande. Au bout d'un temps variable, de quelques minutes à plus de six mois,
l'œuf éclôt et donne une larve (l'asticot), mesurant de quelques millimètres à 2
cm environ.
À l'extrémité postérieure existe une paire de stigmates respiratoires dont la
morphologie varie en fonction des genres et des espèces. Après un laps de temps
souvent fonction de la température ambiante, et un certain nombre de mues qui
permettent à l'asticot d'atteindre son plein développement, sa cuticule durcit :
c'est la pupe, en tonnelet, à l'intérieur de laquelle l'insecte adulte (ou imago) se
forme. À maturité, la mouche s'échappe par un opercule préformé. Et le cycle
recommence.
Les mouches étant réparties sur toutes les régions du monde, les myiases sont
donc cosmopolites. Les asticots peuvent rester en surface de la peau (myiases
épicutanées hématophages : ver de case), déterger des plaies (larvothérapie
par Lucilia spp.), pénétrer des cavités (Oestrus ovis dans le nez, Musca
domestica dans le vagin), se fixer temporairement sur la cornée ou la conjonctive,
pénétrer la peau (myiases sous-cutanées soit furonculeuses : ver de Cayor ou ver
macaque, soit rampantes : Gasterophilus) ou effectuer un cycle interne tissulaire
(Hypoderma, en impasse parasitaire chez l'Homme) (tableau 25.1).
Tableau 25.1 Principales myiases en pathologie humaine
Distribution Type de
Espèces Localisation
géographique parasitisme
Wohlfahrtia Plaies, avec envahissement
magnifica possible
Hypoderma Viscérale (système nerveux
Européennes bovis Obligatoire central), intraoculaire et
furonculeuse (rare)
Gasterophilus spp Sous-cutanée rampante
.
Oestrus spp. Nasale, sinusienne et
Rhinoestrus spp conjonctivale
Auchmeromyia Épicutanée (hématophage)
Africaines
senegalensis
Obligatoire
Cordylobia Furonculeuse
anthropophaga
Distribution
Espèces Type de parasitisme Localisation
géographique
Dermatobia Furonculeuse
hominis
Américaines Obligatoire
Cochliomyia Plaies, avec
hominivorax invasion tissulaire
possible
Eristalis tenax Rectale et
Fannia spp. intestinale
Lucilia spp.
Accidentel ou
Cosmopolites Calliphora spp. Plaies et cavités
opportuniste
Musca spp naturelles (vagin,
oreille…)
2 - Physiopathologie
Les larves pénètrent et se développent dans les cavités ou dans les
tissus, et sont à l'origine de lésions inflammatoires, toxiques et
délabrantes selon le type de myiases. Dans l'hypodermose, la
migration tissulaire prolongée de la larve entraîne des réactions
œdémateuses méningoencéphalitiques et/ou oculaires,
accompagnée d'une hyperéosinophilie majeure.
1.3 - Formes cliniques
1.3 . 1 - Myiases européennes
1.3 . 1 . 1 - Hypoderma bovis
Cette mouche parasite des bovins est tout particulièrement
connue des vétérinaires sous sa forme larvaire qui, à maturité, se
nomme en France le varon.
Cette affection, devenue très rare, touche exclusivement les
enfants d'origine rurale ou ayant séjourné en région d'élevage
bovin, à la campagne pendant les vacances d'été, période de
ponte des insectes. Les signes cliniques sont multiples et peuvent se
succéder ou se juxtaposer. La période d'apparition des troubles
s'étale d'octobre à mars avec un maximum net en janvier.