Economiepublique 4762
Economiepublique 4762
Economiepublique 4762
18-19 | 2006/1-2
Varia
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/economiepublique/4762
DOI : 10.4000/economiepublique.4762
ISSN : 1778-7440
Éditeur
IDEP - Institut d'économie publique
Édition imprimée
Date de publication : 1 octobre 2007
ISBN : 44-22-89-M
ISSN : 1373-8496
Référence électronique
Nadir Altinok, « Capital humain et croissance : l’apport des enquêtes internationales sur les acquis des
élèves », Économie publique/Public economics [En ligne], 18-19 | 2006/1-2, mis en ligne le 17 octobre
2007, consulté le 12 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/economiepublique/4762 ;
DOI : https://doi.org/10.4000/economiepublique.4762
économiepublique
Revue de l’Institut d’Économie Publique
Deux numéros par an
no 18-19 – 2006/1-2
économiepublique sur internet : www.economie-publique.fr
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La revue économiepublique bénéficie du soutien du Conseil régional Provence-Alpes-
Côte d’Azur
ISSN 1373-8496
Dépôt légal octobre 2007 – no imprimeur 442289M
recherches articles
Nadir Altinok ∗
Résumé
L’estimation de la relation entre éducation et croissance
économique est traversée de contradictions. Celles-ci ont
notamment souligné le manque de précision dans les indi-
cateurs mesurant le capital humain. Cet article introduit de
nouveaux indicateurs, construits à partir des enquêtes inter-
nationales sur les acquis des élèves. Ainsi, notre nouvelle
base de données, qui regroupe 105 pays, permet de tester la
relation entre éducation et croissance. Au final, après avoir
pris en compte l’endogénéité de l’éducation, il en ressort un
effet positif : les indicateurs qualitatifs du capital humain
permettent d’expliquer la croissance économique des pays
entre 1960 et 2000. L’estimation de la contribution de l’édu-
cation à la croissance est significative, tant d’un point de
vue quantitatif que qualitatif.
∗. IREDU (Institut de Recherche sur l’Éducation) UMR 5192 CNRS/Université de Bourgogne. Pôle
AAFE – Esplanade Erasme – B.P. 26513 F – 21065 Dijon Cedex (France). Correspondance électronique :
Nadir Altinok (nadir.altinok@u-bourgogne.fr). L’auteur tient à remercier Jean Bourdon (IREDU, CNRS,
Université de Bourgogne), Claude Diebolt (BETA, CNRS, Université Louis Pasteur Strasbourg), Marc
Gurgand (PSE, CNRS), Francis Kramarz (CREST, INSEE), François Leclercq (DIAL, Université Paris I,
Unesco), Katharina Michaelowa (CIS, Université de Zurich), Marie-Claude Pichery (LEG, CNRS, Université
de Bourgogne), Alain Trannoy (EHESS) ainsi que deux rapporteurs anonymes pour leur aide dans
l’amélioration de ce travail.
économiepublique
no 18-19 (2006 / 1-2), 3-??
recherches Nadir Altinok
Summary
The estimation of the relationship between education and
economic growth is marked by contradictions. These con-
tradictions underline the lack of precision characterising
indicators of human capital. This paper constructs new indi-
cators based on a pool of international surveys concerning
pupil assessment. Thus, our new database, which includes
105 countries, makes it possible to confirm or not the pos-
itive relationship between education and growth. Taking
into account the endogeneity of education, we measure a
positive effect of qualitative indicators of human capital and
the growth of countries between 1960 and 2000. The contri-
bution of education to growth therefore appears significant,
both from a quantitative and a qualitative point of view.
1. Introduction
La recherche portant sur les déterminants de la croissance économique a été
l’un des plus importants maillons de la recherche en économie depuis le milieu
des années quatre-vingts. Ce domaine de recherche a été remis à jour par les
travaux sur la croissance endogène de Romer (1986) et de Lucas (1988) et par
l’économétrie appliquée sur la croissance qui a débuté avec le test de l’hypothèse
de convergence des économies (Baumol, 1986 ; Barro, 1991 ; Barro et Sala-i-Martin,
1992 ; Mankiw, Romer et Weil, 1992). Il faut également souligner la contribution
importante relative à la mise à disposition de données internationales comparables
sur le Produit intérieur brut (PIB), la productivité ou encore le capital humain
(Summers et Heston, 1988 ; Barro et Lee, 1993, 1996, 2001). Dans les travaux sur la
croissance endogène ainsi que ceux sur l’économétrie appliquée à la croissance, le
concept de capital humain, ou encore celui d’éducation, a été au centre des études
les plus influentes (Lucas, 1988 ; Mankiw, Romer et Weil, 1992).
Pour autant, dans un article publié dans cette revue en 2000, Marc Gurgand
soulignait les controverses concernant la relation éducation-croissance (Gurgand,
2000). Effectivement, malgré le nombre élevé d’études empiriques récentes, menées
sur des données de comparaison internationale, l’hypothèse d’une relation claire
et positive entre l’investissement en capital humain et la croissance économique
est largement remise en question. Notons que dans cet article, nous considérons
uniquement l’éducation dans la composante du capital humain. Certaines études
de comparaison internationale ont montré que de nombreuses variables éducatives
étaient un facteur déterminant de la croissance du PIB par tête des pays (Barro,
1991 ; Mankiw et al., 1992). Cependant, les problèmes de données ont apporté de
nombreuses limitations : les variables éducatives, telles que les taux de scolarisation
ou le nombre moyen d’années scolaires sont des indicateurs imprécis de la mesure
du capital humain relatif à l’éducation (Benhabib et Spiegel, 1994 ; Gurgand,
2000). Dans un article récent, Pritchett (2001) s’est même demandé « où est allée
l’éducation ? » ou, en d’autres termes, à quoi servaient les dépenses publiques
d’éducation.
Cet auteur dégage trois grandes explications permettant de comprendre pour-
quoi les analyses économétriques les plus robustes ne permettent pas de conclure à
une relation stable et positive entre le capital humain et la croissance économique :
La direction suivie par cette contribution est la prise en compte de cette dernière
hypothèse. Suivant l’analyse de Hanushek et Kimko (2000), nous partons de l’idée
qu’une année d’éducation dans un pays i n’a pas le même rendement qu’une
année d’éducation dans un pays j. Ainsi, les études qui prennent uniquement en
compte des indicateurs quantitatifs de l’éducation seraient biaisées, du fait qu’elles
considèrent le capital humain comme un facteur de production homogène.
Nous proposons une nouvelle méthodologie permettant d’obtenir des indicateurs
qualitatifs du capital humain (IQCH) pour un plus grand nombre de pays, comparé
aux études pionnières dans ce domaine (Hanushek et Kimko, 2000 ; Barro, 2001).
En utilisant une méthodologie spécifique, nous avons compilé les résultats des pays
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dans les enquêtes internationales sur les acquis des élèves pour chaque domaine
de compétence (mathématiques, sciences et lecture) et ce, pour les années les plus
récentes. Notre objectif est d’avoir un indicateur synthétique de qualité du capital
humain pour l’ensemble des pays et pour l’année la plus récente. La distinction de
chaque domaine de compétence (mathématiques, sciences, lecture) a été effectuée,
ce qui permet d’obtenir plusieurs dimensions à la qualité de l’éducation. Cette
séparation nous a permis d’obtenir un total de 272 observations (respectivement
104, 79 et 89 pour les mathématiques, les sciences et la lecture). Le principal apport
de notre étude est la prise en compte de nouveaux pays (la plupart des pays à
revenu intermédiaire ou faible), tandis que les précédentes études se focalisaient
presque exclusivement sur des pays à revenu élevé. Par exemple, notre base de
données comprend 27 pays d’Afrique subsaharienne, là où les autres bases de
données négligent souvent cette partie du continent africain dans leurs analyses.
La section 2 présente les principales études qui ont été menées sur la relation
entre l’éducation et la croissance économique. En section 3, nous dressons les
sources de données et la méthodologie générale utilisée pour obtenir la base de
données sur les indicateurs qualitatifs du capital humain. La section 4 procède à
l’estimation de l’apport de la qualité de l’éducation à la croissance économique.
Enfin, la section 5 conclut.
2. Revue de littérature
Cette section dresse une brève revue de littérature sur la relation éducation-
croissance, en s’appuyant surtout sur les analyses qualitatives de cette relation.
Pour une revue plus complète, voir Gurgand (2000, 2006).
1. Le taux brut de scolarisation pour un niveau scolaire défini est égal au rapport entre le nombre
d’élèves effectivement présents en classe et le nombre d’élèves qui devraient théoriquement être présents.
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positifs (toutefois, ils ne le sont qu’au seuil de 10 % pour les pays de l’OCDE
étudiés).
Pays
Mankiw et al. (1992) Non-pétroliers OCDE Taux de scolarisation PIB en 1960, taux
0,233 0,223 secondaire rapporté à la d’investissement, taille de la
(0,060) (0,144) population active, population.
moyenne 1960-1985
Tableau extrait de Gurgand (2000). Source pour Mankiw et al. (1992) : tableau V, pour Barro (1991) :
tableau IV. La variable expliquée est toujours le taux de croissance du PIB par tête sur la période
1960-1985, mesuré par la différence des logarithmes à ces deux dates. Écarts-types entre parenthèses.
ŷ = â + αk ∗ k̂ + αh ∗ ĥ + ε (4)
Pritchett utilise les données de stocks collectées par Barro et Lee (1993) et de
Nehru et al. (1995) afin de construire une estimation du nombre d’années scolaires
de la force de travail. Barro et Lee (1993) tentent d’estimer la scolarisation de la
population de 25 ans en utilisant des données de recensement ou d’enquêtes emploi
quand elles sont disponibles afin d’obtenir un panel complet d’observations tous les
cinq ans pour la période 1960-1985, pour un grand nombre de pays, et lorsque les
données manquent, il les remplace par les taux bruts de scolarisation. Nehru et al.
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(1995) tentent de répertorier tous les taux bruts d’achèvement et de les combiner
avec les stocks d’éducation de la force de travail, créant par là des observations
annuelles sur la période 1960-1987. A partir de ces données, Pritchett dégage une
mesure du capital scolaire en utilisant notamment la spécification microéconomique
des salaires développée par Mincer (1974). En utilisant les données recensées par
Psacharopoulos (1993) sur les taux de rendement, Pritchett calcule la croissance
du capital éducatif en se servant de la relation précédente, des données récoltées
par Barro et Lee (1993) ou Nehru et al. (1995), tout en considérant l’hypothèse
selon laquelle r est égal à 10 % pour toutes les années d’éducation. En plus de ces
données d’éducation, il utilise deux séries sur l’accumulation de l’investissement et
des estimations sur le niveau initial du stock de « capital » (King et Levine, 1994,
Nehru et Dhareshwar, 1993). La variable dépendante est le taux de croissance du
PIB par travailleur issu de la base Penn World Table 5 (PWT5). Les résultats des
estimations en termes de « comptabilité de la croissance » sont reportés dans le
tableau 2. De façon assez surprenante, l’estimation de l’impact de la croissance du
capital éducatif sur le taux de croissance du revenu par travailleur est négative
(-0.049) et non significatif (t = 1, 07).
thodes de panel plus complexes. Il estime une forme intermédiaire dans laquelle le
capital humain est mesuré directement en stock tandis que le capital physique est
introduit à travers le taux d’investissement. Les résultats de cet auteur donnent à
penser que l’inversion des conclusions tient moins au changement de modèle (mé-
thode d’équilibre versus fonction de production) qu’à la prise en compte des effets
fixes par la deuxième génération d’estimations. Les résultats de cette estimation
sont proches de ceux de Pritchett, puisque l’on est conduit à supposer une relation
négative de l’éducation sur la croissance, de manière significative.
Ainsi, lorsque les méthodes économétriques les plus robustes sont utilisées, il
devient impossible de faire apparaître une relation positive entre le capital humain
et la croissance ou le niveau du produit agrégé, quelle que soit la spécification éco-
nomique retenue (Gurgand, 2000). Les analyses de Pritchett (2001) et de Benhabib
et Spiegel (1994) soulignent cette absence de relation entre croissance et éducation.
Plus surprenant encore, ces modèles démontrent que l’éducation agit négativement
sur le revenu agrégé, parfois de façon très significative.
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3. Données et méthodologie
Cette section présente la nature des données utilisées afin d’obtenir les in-
dicateurs qualitatifs du capital humain (IQCH). Par la suite, nous présentons la
méthodologie générale utilisée afin d’homogénéiser ces données et de pouvoir les
utiliser directement dans les régressions.
dans la mesure où leur échantillonnage est adéquat, peuvent mesurer les variations
internationales dans les connaissances cognitives des élèves et ainsi, distinguer les
différences dans la qualité de la future force de travail.
Nous avons utilisé les résultats les plus récents issus de 6 groupes d’enquêtes
internationales différentes (IEA, PISA, SACMEQ, PASEC, LABORATORIO et MLA 2 ).
Contrairement à Barro (2001), nous n’effectuons pas une approche en termes de
panel. Elle rejoint ainsi davantage l’approche d’Hanushek et Kimko (2000), tout
en distinguant chacun des domaines de compétence (mathématiques, science et
lecture) et en augmentant le nombre de pays. Le choix de ces enquêtes demande
des explications. Les analyses précédentes ont utilisé des enquêtes allant de 1961
à 1995, sans s’interroger sur la qualité de celles-ci. Par exemple, Barro a pris les
résultats de réussite à tous les tests disponibles, entre ces deux dates, et, ce, pour
tous les domaines de compétence. Hanushek et Kimko ont réalisé une certaine
prise en compte de la qualité des données en pondérant les résultats bruts par les
erreurs types. Mais ils ont effectué un re-calibrage des données uniquement en se
basant sur l’enquête nationale américaine d’évaluation scolaire (NAEP – National
Assessment of Evaluational Progress). Ils ont alors supposé que les résultats issus
de cette enquête suffisaient à effectuer un ancrage global des données.
Certaines enquêtes ont été réalisées dans des pays en développement et tentent
de mesurer la qualité de l’éducation dans des pays qui sont en général en dehors des
évaluations effectuées par les grandes enquêtes internationales initiales. Bien que le
niveau d’exigence pour ces enquêtes soit critiquable, elles représentent une source
de données indispensable afin d’inclure des pays très pauvres dans les comparaisons
internationales. La qualité des enquêtes de l’IEA a été très critiquée par l’OCDE,
dans la mesure où les questionnaires donnés aux élèves étaient trop basés sur
les résultats américains. Le lancement de PISA par cette institution témoigne que,
malgré l’avancée de ces dernières années dans les méthodes d’échantillonnage,
les enquêtes restent imprécises dans leur mesure du capital humain 3 . Ainsi, il
reste clair que les enquêtes internationales ne peuvent à elles seules expliquer la
qualité du capital humain. Cependant, elles constituent une source unique pour une
comparaison des systèmes éducatifs, au-delà des simples indicateurs quantitatifs à
l’exemple du taux d’achèvement d’un cycle scolaire.
L’ensemble des enquêtes utilisées et les informations principales relatives à
celles-ci sont résumées dans le tableau 3. Pour une description plus approfondie de
ces enquêtes, voir notamment Beaton et al. (1999) et Bourdon (2005).
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Tableau 3 : Présentation des enquêtes internationales sur les
acquis des élèves (enquêtes utilisées)
Abréviations : IEA (International Association of the Evaluation of Educational Achievement), TIMSS (Third In-
ternational Mathematics and Science Study), PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study), OECD
(Organization for Economic Co-operation and Development), PISA (Programme for International Student Assess-
ment), UNESCO (United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization), CONFEMEN (Conference of
Francophone Education Ministers), PASEC (Programme on Analysis of Education Systems), SACMEQ (Southern
and Eastern Africa Consortium for Monitoring Educational Quality), MLA (Monitoring Learning Achievement).
Capital humain et croissance : l’apport des enquêtes internationales sur les acquis des élèves
Il faut remarquer que les enquêtes utilisées ne font pas toujours référence au
même niveau éducatif. Tandis que certaines d’entre elles mesurent les compétences
des élèves du secondaire (IEA-TIMSS, PISA, IEA), d’autres s’effectuent au niveau
primaire (IEA-PIRLS, LABORATORIO, PASEC, SACMEQ, MLA). Plus généralement,
les enquêtes mesurant les compétences des élèves des pays riches sont celles qui se
concentrent sur le secondaire, tandis que les autres enquêtes préfèrent mesurer les
compétences au niveau primaire. Une autre différence vient du fait que certaines
évaluations observent des élèves de même âge (PISA), d’autres des élèves de
même niveau scolaire (IEA, LABORATORIO, PASEC, MLA). Cette distinction classe
différemment les pays selon l’ampleur du redoublement, qui peut être considérable
dans les pays en développement. Malgré leur existence, ces limites modifient peu
la procédure de re-calibrage dans la mesure où la plupart des pays ayant participé
à l’enquête PISA ont également des résultats dans l’enquête de référence IEA.
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Les indicateurs statistiques usuels des IQCH sont présents en annexe B. L’ensemble
des données est disponible sur demande. Pour une présentation complète de la
méthodologie, voir Altinok et Murseli (2007).
4. Modèle et résultats
Cette section dresse les estimations effectuées concernant la relation éducation-
croissance. Dans le premier paragraphe, nous estimons un modèle simple, puis avec
des variables de contrôle. Dans le second paragraphe, nous prenons en compte
la possible endogénéité de l’éducation en recourant à un système à équations
simultanées.
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5. Nous ne pouvons pas comparer directement les variances expliquées de notre modèle avec celui
de Hanushek et Kimko (2000) ou encore celui de Barro (2001), car les bases de données sont différentes.
En effet, nous avons un nombre de pays largement plus élevé (105 pays contre 31 pour le premier
article et 43 le second).
6. Le calcul de l’impact d’une augmentation d’un écart-type d’un indicateur sur le taux de croissance
annuel moyen se fait en multipliant le coefficient obtenu pour l’indicateur par l’écart-type de cet
indicateur dans l’échantillon entier. Voir Wooldridge (2006, p. 195).
Remarques : L’estimation est de type Moindres Carrés Ordinaires avec correction de l’hétéroscédasticité
selon la méthode de White et correction des écarts-types avec la méthode de segmentation (cluster).
Les erreurs types robustes selon la méthode de White et corrigées selon la méthode de segmentation
(cluster) figurent entre parenthèses. Dans les trois dernières lignes, les tests de multicolinéarité liés au
Variance Inflation Factor (VIF) sont effectués pour les indicateurs éducatifs et l’ensemble du modèle.
Des valeurs inférieures à 10 soulignent que la multicolinéarité dans le modèle est tolérable. Les sources
des données sont disponibles en annexe 2.
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l’approche de Solow. Dans l’estimation (5), nous avons introduit une indicatrice re-
lative au continent de l’Asie du Sud et de l’Est. Le coefficient associé à cette variable
est positif mais non significatif. Les variables éducatives restent significatives quant
à elles. On peut conclure que la croissance des pays d’Asie n’est pas totalement due
à une « valeur asiatique » (définie par des caractéristiques culturelles et religieuses,
voir Stevenson, 1992, 1993) mais également à des systèmes éducatifs performants
pour ces pays. Lorsque nous introduisons la variable indicatrice relative à l’Afrique
subsaharienne (colonne 6), le coefficient est négatif, mais non significatif : la faible
croissance de certains pays africains peut probablement s’expliquer par la faiblesse
de la qualité de leurs systèmes éducatifs.
Enfin, en colonne 7, nous effectuons une combinaison entre l’indicateur quan-
titatif de l’éducation S et les IQCH (SIQCH ). En procédant ainsi, nous testons si le
ré-ajustement du nombre moyen d’années scolaires par la qualité de l’éducation
peut améliorer notre mesure de l’éducation, en supposant qu’une année scolaire
dans un pays considéré n’était pas identique à une même année dans un autre
pays. La valeur obtenue en calculant IQCH/100 × S peut donc être considérée
comme un nombre moyen d’années scolaires ajusté à la qualité de l’éducation. Le
résultat est que le coefficient associé à cette variable est positif et significatif. Une
augmentation d’un écart-type de cet indicateur (soit environ 0,83 année scolaire
corrigée par les IQCH) permet une augmentation de 1,5 point du taux de croissance
annuel. Cet effet est plus important que le seul effet de l’indicateur de quantité
d’éducation : l’ajustement d’un indicateur quantitatif d’éducation par les IQCH peut
permettre d’améliorer l’impact de l’éducation sur la croissance. Comme souligné
plus haut, il faut pour autant rester assez prudent sur l’amplitude de ce coefficient.
Dans la tradition de Levine et Revelt (1992), nous introduisons dans la spé-
cification une variété d’autres mesures communes en économie afin de vérifier
si les coefficients associés aux IQCH n’englobent pas des variables omises dans
les spécifications précédentes. Le tableau 5 inclut une série d’autres indicateurs
explicatifs présents dans les analyses précédentes de l’analyse de la croissance (voir
Aghion et Howitt, 2000). Les indicateurs supplémentaires sont le ratio entre les
dépenses en matière de défense et en éducation exprimés en pourcentage du PNB
(DEFENSE), le taux d’investissement privé en pourcentage du PNB (INVPRI) et le
taux d’ouverture de l’économie mesuré par la part des échanges commerciaux avec
l’extérieur en pourcentage du PNB (COMMERCE). Comme indiqué précédemment,
la relation de causalité entre ces facteurs et la croissance est sujette à caution. Pour
autant, notre intérêt principal est la sensibilité de notre indicateur qualitatif de
l’éducation avec l’introduction de ces variables clés (voir Levine et Revelt, 1992,
Levine et Zervos, 1993). Nous avons reproduit en colonne (1) l’estimation classique
avec les IQCH. L’introduction de variables-clés modifie certes l’amplitude des IQCH
et de S sur la croissance, mais ces derniers restent positifs et significatifs. En
effet, le coefficient associé est divisé par deux lorsque des variables de contrôle
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7. Nous avons tout d’abord utilisé le test de Hausman entre le modèle MCO et celui TMC. Afin de
confirmer les résultats, nous avons tenté de voir si les variables S et IQCH étaient bien endogènes dans
les spécifications des pages précédentes. Pour ce faire, nous avons régressé une à une ces variables avec
les autres variables (en inluant celles apparaissant dans les équations 7 et 8). Puis, nous avons régressé
l’estimation classique en MCO en ajoutant à la spécification les résidus issus de la précédente estimation.
Si le coefficient associé à ce résidu est significatif, alors la variable en question est potentiellement
endogène. Les deux variables S et IQCH ont donné des résultats soulignant leur probable endogénéité.
Voir Wooldridge (2006, p. 532) pour la méthode utilisée.
gi = Xi β + γSIQCH,i + εi (9)
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Remarques : La méthode d’estimation est celle des triples moindres carrés dans un système à trois
équations simultanées, sauf pour la colonne 1 qui est une estimation des moindres carrés ordinaires.
Nous n’avons reproduit que les résultats issus de la première équation, à savoir l’équation 7 décrite
dans le texte. Les erreurs types robustes selon la méthode de White apparaissent entre parenthèses. Les
sources des données sont disponibles en annexe B.
5. Conclusion
À travers toutes les explications de la croissance économique des pays, l’une
d’entre elles le plus souvent acceptée, est le niveau de capital humain. Cette évi-
dence a toutefois rencontré de nombreuses incohérences dans la littérature existante.
Les approches macro-économiques les plus robustes apportent des contradictions
dans la relation éducation-croissance. Pritchett (2001) montre que très souvent
l’impact de l’éducation sur la croissance est négatif et de manière significative.
Pour autant, la plupart des études ont ignoré le caractère qualitatif du capital
humain, en ne s’appuyant que sur des indicateurs purement quantitatifs.
La prise en compte des enquêtes nationales ou internationales sur les acquis des
élèves en mathématiques, sciences et lecture peut permettre de combler ce manque
de mesure qualitative. Hanushek et Kimko (2000) et Barro (2001) ont emprunté ce
chemin qualitatif, mais sans exploiter l’ensemble des enquêtes internationales et
pour seulement un échantillon de 36 pays pour le premier et 43 pays pour le second.
Dans ce travail de recherche, nous avons utilisé une méthode qui nous a permis
d’avoir des indicateurs qualitatifs du capital humain (IQCH) pour environ 105 pays,
et pour chaque domaine de compétence (mathématiques, sciences, lecture). Par
conséquent, notre échantillon regroupe davantage de pays en développement que
les deux principales études existantes dans ce domaine.
L’estimation de la relation éducation-croissance montre le rôle positif joué à la
fois par la quantité de l’éducation que par la qualité de celle-ci : lorsque les IQCH
sont pris en compte, l’effet quantitatif diminue, mais reste significatif. Quelles
que soient les spécifications retenues (avec ou sans variables de contrôle), l’effet
qualitatif de l’éducation est toujours positif et significatif sur le taux de croissance
de l’économie.
Un problème important a dû être pris en compte : la croissance économique
jouant également un rôle dans l’explication de la qualité des systèmes éducatifs,
il a fallu recourir à un modèle à équations simultanées. La prise en compte de la
possible endogénéité de l’éducation – via les deux indicateurs éducatifs – a permis
de distinguer la double relation causale possible entre éducation et croissance.
Avec cette endogénéisation, l’effet de l’éducation sur la croissance se maintient,
tant du point de vue quantitatif que qualitatif. L’éducation a donc un effet réel sur
le taux de croissance de l’économie.
Néanmoins, l’effet estimé de la qualité de l’éducation sur la croissance semble
surestimé : en effet, nos résultats montrent que l’augmentation d’un écart-type de
la qualité de l’éducation entraîne l’augmentation d’un point du taux de croissance
annuel moyen. Comme l’indiquent Hanushek et Kimko (2000), il n’y a pas de rela-
tion directe et claire entre des différences de productivité dans les gains d’individus
de nations différentes et la croissance économique de celles-ci. Il serait tout à fait
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recherches Nadir Altinok
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Annexe
économiepublique
29
recherches Nadir Altinok
participé qu’à l’enquête TIMSS 1999, et non à celle de 2003 (5 pays concernés).
Ainsi, en recalculant la moyenne pour les 3 pays ayant participé aux enquêtes 1995
et 1999 et en regroupant les données des trois années, un indice des compétences
de TIMSS a pu être obtenu pour 64 pays.
Toutes les enquêtes ont été mises à une échelle de 0-100, en supposant que le
résultat du pays qui avait obtenu le plus grand score était égal à 100. Ce résultat
nous permet d’effectuer un re-calibrage entre les enquêtes.
xk
ij
xijk = × 100 (A.1)
ajusté
max x k
ij
À partir de ces indices TIMSS, les pays qui avaient participé à TIMSS et à
au moins une autre enquête ont servi pour le re-calibrage. Toutes les enquêtes
comprennent des pays qui ont participé à TIMSS et à une autre enquête au moins,
à l’exception de l’enquête PASEC pour laquelle aucun pays n’a participé à TIMSS.
Ainsi, en effectuant un appariement sur la moyenne des pays ayant participé à deux
enquêtes (que nous appellerons « doublons »), nous avons effectué un re-calibrage
de chaque enquête, selon son niveau de comparabilité, par rapport à l’enquête
référence de l’IEA (TIMSS). Cela nous a permis le calcul d’indices de passage d’une
enquête donnée à l’enquête de référence.
k̃ k̃ k̃
xĩ,doublons + xĩ,doublons + · · · + xĩ,doublons
x k̃ĩ,doublonsn = 1 2 n
n
n (A.2)
P k̃
xĩ,doublons
n
i=l
=
n
L’équation (A.2) explique l’opération effectuée afin d’obtenir la moyenne des
doublons pour chaque enquête que nous notons x k̃ĩ,doublonsn . Celle-ci est obtenue
en effectuant la moyenne des résultats des pays doublons, c’est-à-dire ceux qui
ont participé à la fois à l’enquête de référence IEA et à l’autre enquête que nous
désirons ajuster.
n
n
P k̃
(A.3)
xIEA,Paysn
i=l
=
n
Dans leur travail, Hanushek et Kimko ont pris en compte l’effet de dispersion. Il
ont alors réajusté les moyennes par les erreurs type. Cette pondération considère
qu’une grande erreur de mesure conduit à une moindre information en matière
de performance du pays considéré. Bien que cette méthode permette en partie
d’éliminer les éventuels biais d’estimation et qu’elle intègre la variabilité des
compétences à l’intérieur des pays, elle suppose que le calcul des erreurs-type
soit comparable entre les enquêtes et dans le temps. Si cette hypothèse est plutôt
acceptable pour une même enquête, elle devient inadaptée si nous nous référons
à plusieurs enquêtes de nature très différente et pour l’année la plus récente.
Cette pondération accentue l’effet de moyenne puisqu’elle élimine partiellement
la variabilité d’un résultat. La prise en compte de l’écart type dans la pondération
des moyennes, bien qu’elle apporte une correction dans la variabilité des résultats,
est tout aussi difficile à utiliser dans le cas de comparaison entre enquêtes de
nature différente. D’un point de vue économique, l’hypothèse d’une pondération
par un indicateur de variabilité rejoint l’idée de Lucas (1988) selon laquelle les
inégalités de compétences scolaires ont un impact sur la croissance économique.
Notre approche est davantage axée sur l’hypothèse de Nelson et Phelps (1966)
qui suppose que les inégalités en matière éducative n’entravent pas la relation
éducation-croissance, mais au contraire peuvent la renforcer, au moins dans un
premier temps.
Dans l’étape suivante, l’indice de passage d’une enquête i à l’enquête ajustée
par rapport à l’enquête de référence de l’IEA est calculé. Celui-ci s’effectue en
divisant la moyenne de l’enquête de référence x k̃IEA,Paysn par la moyenne de l’enquête
d’ajustement x k̃ĩ,doublonsn (équation A.4).
k̃
x k̃IEA,Paysn
IndiceIEA,ĩ
=
x k̃ĩ,doublonsn
x k̃IEA,Pays1 + x k̃IEA,Pays2 + · · · + x k̃IEA,Paysn
=
x k̃ĩ,doublons1 + x k̃ĩ,doublons2 + · · · + x k̃ĩ,doublonsn (A.4)
n
P k̃
xIEA,Paysn
i=l
= n
P k̃
xĩ,doublons
n
i=l
économiepublique
31
recherches Nadir Altinok
Enfin, nous procédons au calcul des valeurs de l’enquête initiale ajustée par
rapport à l’enquête de référence. Celui-ci s’effectue
en multipliant le résultat
initial du pays j à l’enquête i pour le domaine k xĩjk̃ par l’indice de référence
ajusté
k̃
correspondant, à savoir IndiceIEA, ĩ
(équation A.5). Une procédure spécifique a été
utilisée pour l’enquête PASEC puisqu’aucun des pays participant à celle-ci n’a
effectué l’enquête de référence IEA. Afin de contourner ce problème, nous avons
dû passer par un ajustement de la même nature au travers de l’enquête MLA.
x̂ĩjk̃ = xĩjk̃ k̃
× IndiceIEA,ĩ
(A.5)
ajusté
À la suite de toutes ces procédures, nous avons obtenu la totalité des résultats en
mathématiques, pondérés par rapport à l’enquête TIMSS. Puis, chaque fois que
certains pays disposaient des résultats ajustés à plusieurs enquêtes, nous avons
effectué la moyenne arithmétique de ces résultats (équation A.6).
n
x̂ijk̃
P
k̃ i=l
x̂ j̃ = (A.6)
n
Le même type de procédure a été effectué en ce qui concerne la mesure des
compétences en sciences et en lecture. Afin d’obtenir un indicateur synthétique
de la qualité du capital humain, la moyenne arithmétique des scores dans les
trois domaines a été effectuée. L’ensemble des données est disponible sur simple
demande.
Écart-
Indicateur Source Abréviation Pays Moyenne Minimum Maximum
type
PIB par habitant en 1960
Penn World Tables 6,1 ;
(en millieurs de dollars
Heston, Summers et Aten Y60 110 3,29 4,35 1,12 30,39
constants 1996 chain
(2002)
series)
Taux de croissance Penn World Tables 6,1 ;
annuel moyen période Heston, Summers et Aten PNB 109 1,80 1,70 -2,05 7,03
1960-2000 (2002)
Penn World Tables 6,1 ;
Taux de croissance
Heston, Summers et Aten DEMO 111 1,93 0,96 -0,10 4,49
annuel démographique
(2002)
Variable quantitative de
l’éducation : nombre Barro et Lee (2001)
moyen d’années scolaires augmenté avec Unesco S 165 4,55 2,37 0,16 10,88
des personnes entre 15 et (2004)
25 ans
Voir texte et Altinok et
Variable qualitative de
Murseli (2007) IQCH-M 104 69,80 16,58 22,69 100
l’éducation : indicateurs
IQCH Mathématiques IQCH-S 79 80,71 13,03 42,21 100
qualitatifs du capital
IQCH Sciences IQCH-L 89 72,24 20,39 23,71 100
humain
IQCH Lecture
Ratio des dépenses
gouvernementales en
Easterly et Rebelo (1993) DEFENSE 95 0,11 0,05 0 0,24
défense et éducation sur
le PNB
Taux d’investissement Barro et Lee (1994)
INVPRI 107 0,15 0,06 0,03 0,32
moyen en % du PNB [INVWB-INVPUB]
Taux d’échange
King et Levine (1993) COMMERCE 112 0,61 0,32 0,13 1,83
commercial en % du PNB
33
économiepublique
Capital humain et croissance : l’apport des enquêtes internationales sur les acquis des élèves
Tableau A : Source des données utilisées
34
Écart-
Indicateur Source Abréviation Pays Moyenne Minimum Maximum
type
Dépenses publiques par
Unesco (2004), Unesco
élève en éducation en % DEPEDU 151 4,63 2,03 1,1 11,2
(2005)
du PNB