Fiche 3 La Crise Des Subprimes
Fiche 3 La Crise Des Subprimes
Fiche 3 La Crise Des Subprimes
C’est un crédit à risque, détenu par un emprunteur qui n'offre pas les garanties suffisantes pour
bénéficier d’un taux d'intérêt au prix du marché. Les établissements financiers prêteurs consentent ainsi
des crédits à des taux variables et de niveau élevé. Ces conditions d'octroi font peser un risque de
solvabilité sur les emprunteurs. Ce type de crédit hypothécaire est apparu aux Etats-Unis. Le crédit
immobilier est ainsi gagé sur le logement de l'emprunteur.
1. Définition de la titrisation
Les banques se sont rendu compte qu'elles avaient à leur bilan de nombreuses créances qui étaient là pour longtemps, et pour
lesquelles des investisseurs pouvaient avoir de l'intérêt : créances hypothécaires, crédits à la consommation, financements de
voitures, encours des cartes de crédit... Elles ont donc développé une technique leur permettant de vendre ces créances à des
investisseurs, en en faisant des "titres" négociables.
Technique financière consistant à transférer à des investisseurs des actifs financiers (créances).
On commence par regrouper des créances de même nature (des crédits immobiliers par exemple), que
l'on vend à une société créée pour cette occasion (SPC : Special Purpose Company). Cette société
finance cet achat de créances en émettant elle-même des titres sur les marchés financiers qui sont
achetés par des investisseurs.
Les banques qui détenaient des créances sur leurs clients (les crédits immobiliers) s'en sont donc débarrassées sur les marchés
financiers via les sociétés créées spécialement pour ce faire. Leur intérêt est de retrouver des liquidités en vendant leurs créances
et de se défaire du risque associé à ces créances. Ce sont les investisseurs ayant acheté les titres des SPC qui assument ce risque.
Les différents titres sont alors mélangés et on compose un gros paquet virtuel découpé par morceaux. Ce sont notamment les CDO
(Collateralized Debt Obligations). Il y a différentes tranches d’un CDO :
Tranche equity : la plus risquée. Généralement achetée par un hedge fund ou le gérant du CDO.
Tranche mezzanine : intermédiaire. Deuxième tranche à supporter le risque. Généralement achetée par des gérants
d'actifs ou des investisseurs en compte propre.
Tranche senior ou super-senior : la moins risquée. En général notée AAA par les agences de notation.
Les investisseurs sont rassurés par les tranches seniors qui assurent une bonne note au CDO
C. La conséquence une évolution divergente des crédits primes et subprimes
En 1992, Clinton veut lancer une politique d'accession à la propriété immobilière en faveur des plus pauvres. Les crédits
subprimes n'auraient probablement pas été accordés sans l'intervention du ministère du logement. Celui-ci en garantit le
refinancement par l'intermédiaire de Fannie Mae et de Freddie Mac (agences de refinancement) et exige une progression de la part
des crédits subprimes attribués par les banques.
1. Du côté de la finance
Jusqu’au début des années 80, le financement de l’économie est intermédié : une institution financière collecte des ressources
auprès de ceux qui ont des excédents au profit de ceux qui ont des déficits.
Les pouvoirs publics contrôlent les marchés financiers:
le contrôle des changes qui vise à contrôler les mouvements de capitaux entre la France et l’étranger
un encadrement du crédit
un contrôle des prix c’est-à-dire du taux d’intérêt
Cela entraîne alors une concurrence faible entre les intermédiaires financiers liée à l’intervention des pouvoirs publics tant sur les
prix que sur les quantités des crédits distribués et au cloisonnement du système financier français
A partir des années 80, s’opère une réforme financière .Ce mouvement de libéralisation s’exprime par 3 mouvements
complémentaires connus sous le nom de 3D :
un mouvement de déréglementation : qui vise à limiter la capacité de contrôle de l’Etat sur les activités financières.
Ainsi, progressivement à partir des années 80, le contrôle des changes et le contrôle des prix sont remis en cause
un mouvement de décloisonnement des canaux de financement qui vise à élargir les modalités de financement des agents
économiques
un mouvement de désintermédiation consistant en un recours accru au financement par les actions et les obligations
(Titrisation) au détriment des crédits bancaires
Les actifs sont aujourd’hui évalués selon la méthode du mark-to-market. Celle-ci consiste à évaluer régulièrement, voire en
permanence, une position sur la base de sa valeur observée sur le marché au moment de l'évaluation.
Ce mode d’évaluation a été critiqué lors de la crise : l’effondrement du marché des subprimes se traduisit par une application
massive des dépréciations d’actifs. Les produits dérivés appuyés sur les prêts subprimes, perdirent leur valeur dans des
proportions considérables en très peu de temps, créant des pertes formidables dans les bilans des institutions financières et
bancaires et, en conséquence, conduisant à un effondrement des opérations et crédits interbancaires.
III. La crise
L’endettement des ménages américains a pu s’appuyer sur les taux d’intérêt extrêmement bas pratiqués pendant des années par la
Banque centrale des États-Unis (la « FED ») à partir de 2001 après la crise boursière sur les valeurs «Internet ». En outre, les
crédits étaient rechargeables, c'est-à-dire que régulièrement, on prenait en compte la hausse de la valeur du bien, et on autorisait
l’emprunteur à se réendetter du montant de la progression de la valeur de son patrimoine.
La Banque Centrale américaine a progressivement relevé ses taux de 1 % en 2004 à plus de 5 % en 2006 pour tenir compte de
l’évolution de l’inflation et de la croissance américaine. Les charges financières des emprunts se sont considérablement alourdies.
Un nombre croissant de ménages n’a pu faire face.
Les prix de l’immobilier ont aussi fini par se retourner à la baisse dans l’ensemble des États-Unis. La valeur des habitations est
devenue inférieure à la valeur des crédits qu’elles étaient supposées garantir. L’afflux des défaillances des emprunteurs et des
reventes de leurs maisons hypothéquées a accéléré la baisse des prix de l’immobilier.
Le déclencheur de la crise se situe donc dans un sous-compartiment du marché immobilier américain. Les établissements
spécialisés dans le crédit « subprime» ont été directement et logiquement touchés. Mais, alors que les prêts subprime ne
représentaient qu’une petite partie des CDO, il y a perte de confiance dans les titres qui débouche sur une crise financière.