Croissance Économique

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ECONOMIE

ALGERIENNE
Kamel BOUSSAFI
Analyse des Principaux Agrégats Macroéconomiques Conjoncturels
Le cas de l’Algérie

 Selon les Objectifs


 Selon les principales relations d’équilibre
 Analyse du Carré Magique de Kaldor
Analyse des Principaux Agrégats Macroéconomiques Conjoncturels
Le cas de l’Algérie

 Selon les Objectifs


 Croissance Economique
 Taux d’Inflation
 Taux de Chômage
 La Balance Commerciale
Analyse des Principaux Agrégats Macroéconomiques Conjoncturels
Le cas de l’Algérie

La Croissance
Economique
La Croissance Economique
Le cas de l’Algérie

Pour faciliter l’entrée à la matière, il utile d’avoir les notions essentielles sur les principales
variables (agrégats) macroéconomiques en particulier, le PIB, l’inflation, le chômage, la balance
commerciale et la quantité de monnaie en circulation, ainsi que les principales relations entre
elles.

Il s’agit de grandeurs qui désignent des phénomènes qui préoccupent tout le monde
économistes, politiciens, intellectuels, les jeunes atteignant l’âge de travailler, les ménagères…
et ce, tous les jours.

Pour mieux fixer les idées, nous nous référons systématiquement aux données
macroéconomiques algériennes.

Dans les chapitres suivants, nous verrons comment et pourquoi les agents économiques, par
leurs comportements, les déterminent.
PIB, DIB et Epargne Intérieure

L’activité économique d’un pays et son évolution sont mesurées par


sa production agrégée ou le Produit Intérieur Brut (PIB).

Le PIB est ce que produit l’économie en biens et services finals au


cours d’une période donnée, généralement une année.

C’est aussi le revenu global que reçoivent les différents agents


économiques à l’occasion de l’activité de production.

C’est enfin leur dépense totale en biens et services effectuée durant


cette même période.

⇒ Il y a trois optiques pour définir et mesurer le PIB : l’optique


production, l’optique revenu et l’optique dépense.
Le PIB = somme des valeurs ajoutées

 La production d’un bien ou service final nécessite l’utilisation de plusieurs autres biens et services.
Exemple : pour produite des tables, il faut du bois, de la colle, des clous, de la teinte, de l’énergie...
Chacun de ces intrants à un coût qui entre dans la formation de la valeur de la table

 L’obtention des tables nécessite également du travail humain, moyennant salaires, et des machines,
moyennant profit qui les rétribue

 Salaires et profit s’ajoutent aux coûts des intrants pour former la valeur des tables: la valeur du produit
final de l’entreprise.

 Mais les valeurs des intrants ou consommations intermédiaires sont déjà comptabilisées aux noms des
entreprises qui les avaient produits. Il y aurait donc un double emploi si on additionne ces valeurs à celle
de la table.

 Que faire??

7
Le PIB = somme des valeurs ajoutées

 En fait, on ne doit considérer que la partie de la valeur de la table que notre


entreprise a ajoutée.

 De quoi s’agit-il?

 Revenons à la fabrique de tables.

 Supposons que la valeur d’une table = 1000 dinars; dont les coûts des intrants =
600 dinars, et les coûts internes à l’entreprise (salaires , profit et autres frais de
gestion) = 400 dinars.

 Donc, la valeur que l’entreprise a ajoutée à celle des intrants pour obtenir la valeur
totale de la table est de 400 dinars.

 Ainsi, le PIB d’une entreprise = sa valeur ajoutée = la valeur du produit final ̶ la


valeur de ses intrants (consommations intermédiaires).

8
Le PIB = somme des valeurs ajoutées

 Si nous considérons maintenant l’ensemble des entreprises qui activent dans


l’économie, nous conclurons que:

 Le PIB d’une économie, au cours d’une période donnée (habituellement une


année), est la somme des valeurs ajoutées de l’ensemble des entreprises
activant dans cette économie

Mais …..

9
Le PIB = somme des valeurs ajoutées

 …. Mais quoi ?

 En fait, cette valeur du PIB ne comporte que les coûts des facteurs de production.
C’est le PIB aux coûts des facteurs,

 Dans la réalité, l’Etat, pour financer son action, prélève des impôts et taxes.

 Ainsi, en plus des coûts des facteurs, la valeur ajoutée des entreprises sera
augmentée de ces taxes et impôts.

 Par conséquent, la valeur du PIB sera augmentée de ces impôts et taxes. C’est le PIB
aux prix du marché.

Et ce n’est pas tout…

10
Le PIB = somme des valeurs ajoutées

… Qu’y a-t-il encore ?

 Ce PIB est le fait de toutes sortes d’entreprises commerciales (de droit privés ou public). Les
biens et services le composant sont des biens et services dits marchands car ils font l’objet de
vente et d’achat sur le marché et aux prix du marché.

 En plus des biens et services marchands, il y a des biens et services qui sont le fait des
Administrations Publiques. La production de ces dernières n’est pas vendue sur le marché: elle
est non marchande.

 Mais elle s’agit bel et bien d’une valeur ajoutée qu’il faut ajouter au PIB marchand pour obtenir la
valeur de la production totale réalisée dans le pays durant une période donnée.

11
Le PIB = somme des valeurs ajoutées

 Finalement, le PIB total d’une économie, au cours d’une période donnée,


est la somme des valeurs ajoutées marchandes et de la valeur ajoutée non
marchande.

 Pour obtenir le PIB d’une économie, on agrège les valeurs ajoutées des
centaines de milliers voir des millions d’entreprises en ensembles
homogènes tels que l’agriculture, l’industrie, le commerce, les travaux
publics..., soit un nombre limité de branches ou secteurs , et on ajoute la
valeur ajoutée des AP.

12
Le PIB = somme des valeurs ajoutées
 Depuis la période du socialisme, n’était considérée comme valeur ajoutée
que celle qui découle des activités des secteurs qui produisent des biens et
services productifs d’où la dénomination de la « Production Intérieure
Brute » La PIB qui figure encore dans les différents tableaux des comptes
de la nation des statistiques algérienne;

 Idem pour les intrants. Ne sont considérées comme consommation


intermédiaires que les biens productifs non compris les services productifs.
d’où la dénomination de la « Consommation Productive » au lieu de la
consommation intermédiaire qui figure encore dans les différents tableaux
des comptes de la nation des statistiques algériennes;
Un petit souci à retenir dans le cas  Cette approche « productive » au lieu de « marchand » implique que
algérien plusieurs notions et concepts changent en comptabilité nationale algérienne,
à titre d’exemple la « formation brute du capital fixe » devient
« accumulation brute des fonds fixes » et Consommation du Capital Fixe
devient Consommation des Fonds Fixes (amortissement économique);

 Etant donné la comparaison internationale exige le calcul du Produit Intérieur


Brut, en Algérie on fait des correspondances pour le PIB non marchand en
ajoutant à la PIB la valeur ajoutée de l’Administrations Publiques et de des
Institutions Financières et affaires Immobilières et en soustrayant comme
consommation intermédiaires marchandes achats de services non productifs
et Ajustements pour services imputés Bancaires

13
Le PIB = somme des valeurs ajoutées
Exemple de - Bilan des Ressources et Emplois de la Nation en Biens et Services En Millions de DA
Valeurs Ajoutées Brutes Production Intérieure Brute 17 252 567,0

Agriculture 2 426 906,9 Plus Valeurs Ajoutées : 3 814 671,8


Hydrocarbures Administrations Publiques
4 547 784,2 2 971 926,6
Travaux publics Pétroliers
92 357,4 Institutions Financières
701 938,8
Industrie hors Hydrocarbures
1 127 981,6
Affaires Immobilières
Bâtiment et Travaux Publics 140 806,4
2 254 104,9
Transport et Communication. Achats de services non
2 139 892,3 207 177,9
Commerces productifs
2 349 598,7
Services
815 926,7 Ajust pour services imputés
-601 016,5
Bancaires

TVA 1 184 524,3


Droits de Douane 313 490,0
Production Intérieure Brute PRODUIT INTERIEUR BRUT 20 259 044,3
17 252 567,0
Consommations Productives 8 600 541,9
Production Totale Brute 25 853 108,9 14
Le PIB optique répartition

Le PIB = Revenu
 Au fur et à mesure que l’activité de production des biens et services se déroule, les
participants à cette activité reçoivent une rémunération :

 les travailleurs reçoivent les salaires en contre partie du travail fourni, c’est le revenu du
travail;

 les entrepreneurs reçoivent les profits en contrepartie de leur apport en capital, c’est le
revenu du capital;

 l’Etat perçoit des impôts et taxes pour financer les services qu’il assure au profit des
membres de la société collectivement et/ou individuellement (défense, sécurité,
éducation, santé, travaux publics et autres services publics...), ce sont les revenus de l’Etat.

15
Le PIB optique répartition

Le PIB = Revenu

Selon cette optique:

 Le PIB est la somme des revenus des travailleurs (les salaires), des revenus des
entrepreneurs (les profits) et des revenus de l’Etat (impôts et taxes indirects).

16
Le PIB optique répartition

Le PIB = Revenu

Prenons encore une fois l’exemple de l’année 2018

En 2018, le PIB a été affecté, en revenus comme suit :


2018

PRODUIT INTERIEUR BRUT


20 259 044,3

Rémunération des salariés


5 509 197,4
Consommation de Fonds Fixes
1 729 444,0
Impôts indirect net de subvention
2 953 927,9
Excédent net exploitation
10 066 475,0
Le PIB optique dépense

Le PIB = dépense
 Une fois distribué en revenus, le PIB donne lieu à une demande de biens et
services finals qui sont de deux types:

 Ceux destinés à la consommation finale (produits alimentaires, vêtements,


biens durables, tourisme, culture...); et

 Ceux destinés à la consommation productive, c’est-à-dire à l’investissement


(machines, outillage, bâtiments, brevets, logiciels...).

 Il y a donc, deux types de demande de biens et services:

 la demande pour la consommation finale; et

 la demande pour l’investissement.

La question est: de qui émanent ces demandes ?

18
Le PIB optique dépense

Le PIB = dépense
 … La réponse est:

 la demande de consommation finale émane principalement des ménages et


secondairement des administrations publiques ;

 tandis que la demande d’investissement émane, elle, essentiellement des


entreprises et secondairement des administrations publiques (construction
d’immeubles) et des ménages (logements).

19
Le PIB optique dépense
Le PIB = dépense

Deux remarques:

L’investissement brut comprend la formation brute du


capital fixe (FBCF) et la variation des stocks,

L’investissement est dit brut car l’amortissement de la période


n’y a pas été déduit.

20
Le PIB optique dépense

Le PIB = dépense

2018
Cons. finale individuelle des ménages 85 68 252,2
Cons.finale des administ. publiques 3 507 732,7
Accumulation brute de fonds fixes 8 202 530,5
Variation des stocks 1 341 387,6
Exportation de biens et services
5 191 130,2
(-) Importations de biens et services
6 551 988,9

Affectation du P.I.B 20 259 044,3


Le PIB en économie ouverte

 En autarcie, on ne peut dépenser que ce que l’on a produit localement; de même, on


ne produit que ce que l’on peut consommer localement.

 En économie ouverte, il est possible tout aussi bien:

 de dépenser plus que ce que l’on produit localement : en important le manque des
pays étrangers; et

 de produire plus que ce que l’on peut consommer localement : en exportant le


surplus vers ces pays.

22
Le PIB en économie ouverte

La question qui se pose est de


savoir ce qu’ il advient du PIB et de
ses différentes mesures dans
l’hypothèse dune économie ouverte ?
Le PIB en économie ouverte

La première remarque

Est que les biens et services produits localement ne sont pas


demandés en totalité par les agents économiques résidents. Ceux-ci
ont, certes, reçu un revenu total égal au PIB, soit 20 259 milliards
DA, mais ils n’en ont dépensé 21 620 milliards DA, c’est la demande
intérieure ou la dépense intérieure brute (DIB).
Le PIB en économie ouverte

La DIB est composée de la consommation finale des ménages (C), de celle des
administrations publiques (G) et de l’accumulation brut (du capital) ou
l’investissement brut (I = Formation brute du capital fixe + variations de stocks) :

DIB = 8568 + 3508 + (8203 + 1341) =21 620 milliards DA

25
Le PIB en économie ouverte

 L’ouverture de l’économie au reste du monde nous oblige à prendre en considération les


exportations (X) et les importations (M) de biens et services. Ce faisant, on enregistre une double
conséquence:

M = la demande des résidents locaux en de biens et services étrangers qui s’ajoute à l’offre
locale de biens et services finals;

X = la demande des résidents étrangers des biens et services locaux qui s’ajoute à la demande
intérieure des biens et services locaux, mais qui viendra en déduction du PIB.

 Nous obtenons ainsi l’offre et la demande globales en économie ouverte.

 Prenons un exemple….

26
Le PIB en économie ouverte

Prenons l’exemple de l’année 2018 :

 L’offre globale = PIB + M = 20 259 + 6 552 = 26 811 milliards DA.

 La demande globale = DIB + X = 21 620+ 5191 = 26 811 milliards DA.

Que représente donc la partie du revenu nécessaire pour la dépense intérieure brute
c’est-à-dire :

PIB – DIB = 20 259 – 21 620 = -1 361 milliards DA ?

27
Le PIB en économie ouverte

Cette somme est tout simplement le déficit d’épargne.

C’est l’épargne intérieure brute déficitaire.

En fait, il s’agit d’une épargne déficitaire : une partie du revenu nécessaire pour
couvrir toutes les dépenses aussi bien de consommation finale que d’investissement.

Comment compenser alors cette épargne déficitaire ?

La réponse constitue l’objet de la deuxième remarque.

28
Le PIB en économie ouverte

En cette année 2018,


l’Algérie a produit une quantité de biens et services finals d’une valeur totale de 20 259 milliards DA ;
elle a exporté pour une valeur de 5191 milliards DA.

Par conséquent, la valeur des biens et services finals produits localement et demandés ou consommés
localement est d’une montant de :
20 259 – 5191 = 15068 milliards DA

Or, nous savons que la DIB, est de 21620 milliards DA. Il y a donc une différence entre la demande
locale totale et la demande des biens et services produits localement. Cette différence est de :
21620 – 15068 = 6552 milliards DA,

Cette différence est égale exactement à la valeur des importations. Donc:

la partie de la demande locale totale non satisfaite par la production locale le fut par l’importation.

29
Le PIB en économie ouverte

 Au total, l’Algérie a vendu au reste du monde des biens et services produits


localement, mais non demandés par les agents économiques locaux, d’une valeur de
5191 milliards DA.

 Dans le même temps, elle a acheté au reste du monde des biens et services
demandés par les agents économiques locaux, car non produits localement ou
produits en quantités insuffisantes, d’une valeur de 6 552 milliards DA, soit la valeur
des importations.

 Et que constate-t-on?

30
Le PIB en économie ouverte

… On constate ce qui suit:

1. En 2018, l’Algérie a importé plus qu’elle en a exporté ; la différence est de :

 5191 – 6 552 = -1 361 milliards DA

C’est l’excédent des importations sur les exportations ou le solde déficitaire de la balance
commerciale (la balance des échanges de biens et services finals) entre l’Algérie et le reste du
monde en 2018. On l’appelle aussi déficit commercial.

2. Que ce déficit commercial est exactement égal à l’épargne intérieure déficitaire .

Est-ce une pure coïncidence ?

31
Le PIB en économie ouverte

… Certainement pas!

Mais en attendant d’avoir d’autres éléments (flux monétaires et de capitaux, taux de


change…) pour une explication complète de cette égalité, disons que tout se passe comme
si l’Algérie emprunte son déficit en épargne des résidents étrangers pour permettre aux
résidents locaux d’acheter une partie de leur demande non produit localement.

Le résultat : X ̶ M est appelé exportation nette (XN).

 Si XN > 0, on dit que le pays est exportateur net (de capitaux).

 Si XN < 0, on dit que le pays est importateur net (de capitaux).

 Et ce n’est pas tout…

32
Le PIB en économie ouverte

… Il y a une autre incidence de l’ouverture de l’économie nationale au reste du monde sur le PIB.

 En effet, en plus des biens et services finals, les pays exportent et importent des capitaux et de la
main-d’œuvre, c’est-à-dire des facteurs de production.

 Il découle de ce fait qu’une partie du PIB d’un pays donné est produite par de la main-d’œuvre et des
capitaux étrangers, tout comme une partie du PIB du reste du monde est produite par de la main-
d’œuvre et des capitaux ce pays.

 Cette main-d’œuvre et ces capitaux expatriés reçoivent leur part de revenu là où ils sont employés.
Aussi, ont-ils, en principe, la possibilité de transférer vers leurs pays d’origine la partie de ces revenus
non consommée (épargnée) dans le pays d’accueil.

…./…

33
Le PIB en économie ouverte

 …/…

 Cela veut dire qu’une partie du PIB du pays est transférée à l’étranger, ce qui
le réduira d’autant. Mais ce même pays reçoit une partie du PIB du reste du
monde, ce qui accroît d’autant son PIB.

 Au final, le PIB du pays concerné, comme tous ceux des autres pays ouverts,
peut se trouver accru, diminué ou inchangé selon que la balance des revenus
des facteurs de production expatriés est excédentaire, déficitaire ou équilibrée.

Qu’advient alors du PIB?


34
Le PIB en économie ouverte

 La réponse est que le PIB change en quelque sorte de nature; il devient le produit des
facteurs nationaux là où ils se trouvent localement où l’étranger.

 On l’appelle Produit National Brut (PNB).

Le PIB, en économie ouverte, devient le PNB

 Le PNB = le PIB + le solde de la balance des revenus des facteurs.

 Reprenons l’exemple de l’année 2018.


35
Le PIB en économie ouverte

En 2018, nous avons la situation suivante

Le PIB de cette année était de 20 259 milliards DA.


Le solde de la balance des revenus du facteur travail est de 15,0 milliards DA.
Le solde de la balance des revenus du facteur capital est de -498,6 milliards DA.
La balance des revenus des facteurs est donc déficitaire de :

15,0 – 498,6 = -483,6milliards DA


Par conséquent, le PNB de l’année 2018 sera inférieur d’autant par rapport au PIB de la même année, soit :

PNB = 20 259 – 483,6 = 19775,4 milliards DA


Puisque le PIB a changé en devenant PNB,

quid alors de l’épargne intérieure brute?

36
Le PIB en économie ouverte

 …/…

 De même que le PIB a changé de nature en devenant PNB, l’épargne intérieure brute suit et
devient épargne nationale, et sa valeur changera en conséquence.

 En effet, l’épargne est la différence entre le revenu et la consommation finale (C + G):

 Epargne = Revenu ̶ consommation finale (C+G)

 Or, cette consommation n’a pas changé comme ce fut le cas du PIB. Par conséquent, tout
changement touchant le PIB se répercutera automatiquement sur l’épargne.

 Prenons un exemple …

37
Le PIB en économie ouverte

Reprenons l’exemple de l’année 2018 où nous avons ce qui suit.


En économie fermée, l’épargne intérieure brute était de : PIB ̶ (C + G)
20 259 - (8568 + 3508) = 8 183 milliards DA.

En économie ouverte, le PIB, devenu PNB, a baissé de 483,6 milliards, alors que la
consommation finale n’a pas changé.
Donc, l’épargne intérieure brute, qui deviendra Epargne Nationale: PNB ̶ (C + G)
19775,4 ̶ (8568 + 3508) = 7 699,4 milliards DA
La différence entre l’épargne nationale et l’épargne intérieure brute est de :
8 183 ̶ 7 699,4 = ̶ 483,6 milliards DA.
Soit exactement le solde de la balance des revenus des facteurs
CQFD

38
PIB nominal ou PIB réel ?

 Nota bene :

 l’ONU définit le niveau de vie économique comme étant le PIB réel per
capita (par tête).

 Qu’est-ce que le PIB réel et comment le mesurer ?

39
PIB nominal ou PIB réel ?

 Deux observations:

1) On ne peut échapper à la valorisation monétaire du PIB.

2) Le problème ne réside pas dans la valorisation du PIB pour une année


donnée ; il est surtout de savoir comment ou de combien il a évolué d’une
année à l’autre en termes réels.

Une solution:

 Il s’agit d’écarter l’effet prix ou de neutraliser l’influence de leur variation sur le


PIB en le valorisant aux prix constants.

40
PIB nominal ou PIB réel ?

 Reprenons l’exemple ci-dessus

Supposons que la production de blé est passée de 1000 T en 2021 à 1 100 T en 2022 et le prix
de la T est passé de 100 à 110 DA.

 La valeur nominale la production de blé 2022 et de:

1100 X 110 = 121 000 DA.

 la production de blé 2022 est accru de 21% par rapport à celui de 2021.

On voit bien que l’accroissement de la production de blé est le résultat de deux effets:

 i) l’effet quantité de 10 %, et

 ii) l’effet prix également de 10% (auxquels s’ajoute l’effet marginal de ces deux accroissements : 10% x
10% = 1%).
41
PIB nominal ou PIB réel ?

 Pour obtenir la production de blé réel de l’année 2022, il faut le valoriser au


prix constant.

 Pour ce faire, il suffit de considérer l’année 2021 comme année de base et


utiliser le prix qui y prévalait pour valoriser la production de l’année 2022.

 On obtient le résultat suivant :

 la production de blé réel2022 = Quantité de blé2022 x Prix2021

 la production de blé réel2022 = 1 100 x 100 = 110 000 DA

42
PIB nominal ou PIB réel ?

 La différence entre la production de blé nominal et la production de blé réel de 2022 est
de:

Différence = 121 000 ̶ 110 000 = 11000 DA

 soit 10%, ce qui représente exactement la variation du prix entre 2021 et 2022.

 Après avoir écarté ou neutralisé l’effet prix, il ne reste que l’effet quantité, soit 10%.

 Au final, la production de blé réel n’a augmenté que de 10%.

Bien sur, ce qui vrai pour la production de blé, l’est aussi pour le PIB

Se pose une dernière question relative au: Rapport entre le43PIB nominal et le PIB réel ?
PIB nominal ou PIB réel ?

 Si l’on rapporte le PIB nominal au PIB réel on obtient un chiffre, une statistique,
extrêmement importante que l’on appelle:

Déflateur du PIB
Exemple :
PIB Nominal en 2012 était de 15843 * 109 DA

PIB Réel en 2012 était de 5185 * 109 DA

DONC , le déflateur du PIB en 2012 est :


PIB Nominal 15843
= =3,05
PIB Réel 5185
Ou encore ;
PIB Nominal 15843
PIB réel = = , =5185
Déflateur
PIB nominal ou PIB réel ?

 Prenons maintenant un exemple concret.

 Pour mieux illustrer et surtout, apprécier la différence entre le PIB


nominal et le PIB réel, notamment quand il s’agit de mesurer le
niveau de vie économique des habitants d’un pays, prenons
l’exemple concret de l’Algérie pour la période 2008-2018.

 Durant cette période, le PIB et la population et, par conséquent, le


PIB nominal et réel par tête ont évolué comme suit :

45
PIB nominal ou PIB réel ?

Année 2008 2009 2010 2011 2012 2014 2015 2016 2017 2018
PIB nominal (en milliards de DA) 11044 9968 11992 14520 15843 17228 16712 17514 18575 20259
PIB réel (en milliards de DA) 4644 4722 4892 5019 5185 8929 9259 9555 9689 9889
Population (en millions) 34,6 35,2 35,9 36,7 37,5 39 40 41 41 42
PIB nominal / par tête (en milliards de DA) 319,3 282,6 333,3 395,5 422,5 443 421 432 450 480
PIB réel / par tête (en milliards de DA) 134 134 136 137 138 230 233 236 235 234
Taux de croissance du PIB réel % 1,68 3,60 2,60 3,31 3,79 3,70 3,20 1,40 2,06
Taux de croissance du PIB réel par Tête % (niveau
-0,05 1,58 0,36 1,10
de vie ) 1,65 1,61 1,16 -0,56 -0,12

46
PIB nominal ou PIB réel ?

20259
18575

11044
9689 9889

4644

2008 2017 2018

PIB nominal (en milliards de DA) PIB réel (en milliards de DA)

47
PIB nominal ou PIB réel ?

480,07
436,96 442,88 432,44
422,50

333,30
319,30

225,80 229,53 235,94 234,33

134,22 136,27 138,27

2008 2010 2012 2013 2014 2016 2018

PIB nominal / par tête (en milliards de DA) PIB réel / par tête (en milliards de DA)
PIB nominal ou PIB réel ?
 En guise de conclusion : Le PIB réel dans le temps ou la croissance
économique

3,79 3,70
3,60
3,31 3,20

2,60

2,06
1,68 1,58 1,65 1,61
1,40
1,10 1,16

0,36
-0,05 -0,12
2008 2009 2010 2011 2012 2014 2015 2016 2017 2018
-0,56

Taux de croissance du PIB réel % Taux de croissance du PIB réel par Tête % (niveau de vie )

49
PIB nominal ou PIB réel ?

 Si l’on considère maintenant l’évolution annuelle du PIB réel qui


correspond à la croissance économique.

 Nous constatons qu’en Algérie le taux de croissance globale durant


la période 2008 – 2018 était de 1,2834. Ce qui veut dire que le PIB
réel a augmenté de 28,3% durant cette période, avec un taux de
croissance annuel moyen de la période de 2,78%
Pour le calcul (voir le lien suivant)
https://www.lafinancepourtous.com/html/IMG/pdf/modules/93_module-
SES-savoirfaire_croissance.pdf

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