Depression Guide FR
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Guide
d’information
ÉDITION RÉVISÉE
Traduction de : Depression.
Comprend des références bibliographiques.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-1-77052-575-7.--ISBN 978-1-77052-576-4 (pdf).--
ISBN 978-1-77052-577-1 (html).--ISBN 978-1-77052-578-8 (epub)
RC537.B3714 2014 616.85’27 C2014-907924-9
C2014-907925-7
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Ce guide a été édité par le Service des publicatons du Centre de toxicomanie et de santé
mentale (CAMH ).
Remarque : Dans cette publication, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a
d’autre fin que celle d’alléger le texte.
Table des matières
Remerciements v
Introduction vi
3 Les traitements 22
Les interventions psychosociales
Les traitements biologiques
Glossaire 60
Ressources 65
v
Remerciements
Les auteurs tiennent à remercier le Dr Sid Kennedy et le Dr Joel
Raskin, qui ont révisé la partie sur les médicaments de la première
édition, pour leurs précieux commentaires. Nous aimerions en outre
exprimer notre gratitude à Tom et Meg – qui ont révisé le texte du
point de vue des patients/clients et des familles – pour leur aide
inestimable et leur gentillesse.
Introduction
Le présent guide a été rédigé à l’intention des personnes atteintes
de dépression, des familles affectées et de toutes les personnes
désireuses d’acquérir des connaissances de base sur la maladie,
son traitement et la façon de la gérer. Ce guide n’est pas destiné
à remplacer les médecins ou les prestataires de soins de santé
mentale, mais il peut servir à susciter des questions sur la dépres-
sion et à engager le dialogue. Il aborde de nombreux aspects de la
dépression et il répond aux questions couramment posées. En ce
qui concerne le traitement de la dépression, étant donné l’influx
constant de nouveaux médicaments, il se peut que certains médi-
caments offerts dans le commerce n’aient pas été sur le marché
au moment de la publication du présent guide.
1 Qu’est-ce que la dépression ?
COMMENT DIAGNOSTIQUE-T-ON LA
DÉPRESSION ?
Afin de poser un diagnostic, le médecin demande au patient s’il
éprouve les symptômes suivants :
C’est chez les adolescents et les jeunes au début de l’âge adulte que
la dépression atypique est la plus répandue.
Le TAS est plus courant dans les régions nordiques, où les heures
d’ensoleillement diminuent considérablement en hiver. Bien qu’il
ne soit pas rare de connaître des changements d’humeur durant
les périodes de faible ensoleillement, les personnes souffrant de
TAS ressentent des symptômes beaucoup plus prononcés, qui
LA DÉPRESSION POSTNATALE
La dépression postnatale (ou dépression du post-partum) est liée
à un événement précis : la naissance d’un enfant. Son apparition
peut résulter de déséquilibres biochimiques et hormonaux, de pro-
blèmes émotifs et de circonstances sociales. Ce type de dépression,
qui affecte plus de 10 % des accouchées et dont les symptômes
s’apparentent aux principaux symptômes de la dépression clinique,
persiste pendant quatre semaines ou plus et perturbe le fonction-
nement socio-affectif. La dépression postnatale diffère du « baby
blues », plus fréquent et moins prononcé, que ressentent bon
nombre de femmes à la suite d’un accouchement.
LA DÉPRESSION PSYCHOTIQUE
Il arrive que la dépression s’aggrave à tel point que la personne
affectée perd contact avec la réalité et sombre dans la psychose. La
psychose s’accompagne d’hallucinations (fait d’entendre des voix
ou de voir des personnes ou des choses qui n’ont pas de réalité) ou
de délire (idées sans fondement objectif), le délire pouvant être de
nature paranoïaque (la personne s’imagine qu’on complote contre
elle). Hallucinations et délire peuvent être associés à des pensées
très critiques ou négatives, ce qui a pour effet d’aggraver l’état
dépressif. Lorsqu’une personne dépressive éprouve également
des symptômes psychotiques, elle doit être traitée à la fois par des
antidépresseurs et des antipsychotiques.
LA DYSTHYMIE
La dysthymie, ou trouble dysthymique, est un état dépressif
chronique caractérisé par de légers symptômes de dépression :
manque ou excès d’appétit ou de sommeil, baisse d’énergie et
fatigue, piètre estime de soi, manque de concentration, difficulté
à prendre des décisions et sentiment de désespoir. Si au moins
deux de ces symptômes sont présents pendant deux ans ou plus et
que la personne ne connaisse pas d’épisode de dépression majeure
durant cette période, un diagnostic de dysthymie peut alors être
posé. Bien que la dysthymie ne soit pas aussi sévère que la dépres-
sion majeure, elle peut avoir des répercussions sur la vie profes-
sionnelle, les études et les relations avec les proches. Lorsqu’une
personne qui souffre de dysthymie connaît un épisode de dépres-
sion majeure, on parle de « double dépression ».
Qu’est-ce que la dépression ? 9
VULNÉRABILITÉ PSYCHOLOGIQUE
La personnalité et la façon dont on a appris à faire face aux pro-
blèmes peuvent contribuer à l’apparition d’une dépression. Les
personnes qui ont une piètre opinion d’elles-mêmes et qui s’in-
quiètent beaucoup, celles qui dépendent exagérément d’autrui,
les perfectionnistes trop exigeants envers eux-mêmes et autrui, et
les personnes qui ont tendance à cacher leurs sentiments ont un
risque plus élevé de faire une dépression.
FACTEURS PHYSIOLOGIQUES
La dépression peut se manifester après un bouleversement physio-
logique inhabituel : accouchement, infection virale ou autre type
d’infection, d’où la théorie selon laquelle les déséquilibres hor-
monaux ou chimiques du cerveau pourraient entraîner la dépres-
sion. Des études ont montré que les taux de certaines substances
biochimiques étaient différents chez les personnes dépressives
et celles qui ne l’étaient pas. Le fait que la dépression puisse être
soulagée par des antidépresseurs et des interventions au niveau du
cerveau semble appuyer cette théorie.
Il peut être difficile de s’y retrouver dans les diverses théories expli-
quant l’apparition de la dépression. Mais si les recherches n’ont
pas encore permis d’élucider totalement les causes de la dépres-
sion, il importe de savoir qu’il existe malgré tout des traitements
efficaces.
LA PSYCHOTHÉRAPIE
Pour traiter la dépression, on a souvent recours à la psychothéra-
pie en conjonction avec la pharmacothérapie. « Psychothérapie »
est un terme générique servant à décrire une forme de traitement
basée sur un « travail de parole » entrepris avec un thérapeute. La
psychothérapie vise à soulager l’angoisse au moyen du dialogue. La
personne est encouragée à exprimer ses sentiments, à changer les
façons de voir, comportements et habitudes qui lui sont préjudi-
ciables et à adopter des moyens plus constructifs pour y faire face.
La TCC aide les gens à examiner leur façon d’interpréter les évé-
nements et à voir comment les pensées négatives contribuent à
l’apparition et à la perpétuation de la dépression.
D’apparition plus récente, la TCPC est issue des recherches sur les
bénéfices de la pleine conscience. La pleine conscience et la TCPC
font appel à des techniques de méditation pour aider les gens à
se débarrasser de leurs pensées négatives. La TCPC vise spécifi-
quement à prévenir la rechute chez les personnes qui ont connu
plusieurs épisodes de dépression.
LA PSYCHOÉDUCATION
La psychoéducation est un processus par lequel les gens
apprennent à se familiariser avec la dépression tout en ayant l’oc-
casion de parler de leur expérience de la maladie et des moyens de
l’affronter. En effet, il n’est pas rare que les personnes recevant un
diagnostic de dépression éprouvent un fort sentiment de peur ou
refusent d’y croire. En parlant ouvertement de leurs sentiments,
elles sont souvent mieux à même d’y faire face ; elles sont aussi
plus fidèles à leur plan de traitement si elles comprennent bien à
quoi il sert. La psychoéducation peut être dispensée en groupe ou
individuellement, par un médecin, un travailleur social ou un autre
prestataire de soins de santé mentale. Lorsque la psychoéducation
est offerte en groupe, elle est généralement de durée déterminée
(de 8 à 12 séances) et chaque séance porte sur un aspect différent
de la gestion de la dépression (p. ex., signes et symptômes, gestion
du stress, résolution de problèmes, etc.).
mentale. Bien qu’au cours des dernières années, l’accent ait été
mis sur la sensibilisation du public, il y a encore beaucoup de gens
que le sujet met mal à l’aise, car elles ne comprennent pas que la
dépression est une maladie. Il est essentiel que la personne dépres-
sive et sa famille puissent discuter de la question sans peur d’être
jugées et qu’elles puissent décider des renseignements à commu-
niquer aux personnes extérieures à la famille.
LES MÉDICAMENTS
Les antidépresseurs peuvent soulager ou même éliminer les symp-
tômes de la dépression. Administrés dès les premiers symptômes,
ils aident à prévenir les épisodes dépressifs graves et à maintenir
l’efficacité des stratégies d’adaptation. En atténuant les symptômes
des personnes très dépressives et repliées sur elles-mêmes, les
antidépresseurs leur permettent aussi de mieux profiter des théra-
pies langagières. Dans les cas de dépression grave, les antidépres-
seurs ont un effet régulateur sur l’humeur et ils permettent donc
de reprendre les activités quotidiennes.
On pense que c’est principalement par leur action sur les concen-
trations des neurotransmetteurs (des substances chimiques
produites par le cerveau) que les antidépresseurs agiraient sur
l’humeur, les principaux neurotransmetteurs impliqués étant la
sérotonine, la norépinéphrine et la dopamine.
Les traitements 29
L’électroconvulsivothérapie
L’électroconvulsivothérapie (ECT ), ou « traitement par électro-
chocs », est un traitement de la dépression aiguë qui existe de
longue date, mais qui est largement méconnu, et qui est tour à
tour encensé et décrié dans le milieu de la santé mentale et les
médias. À ses débuts, l’ECT était une procédure plus rudimentaire
qui entraînait des pertes de mémoire à court et à long terme.
Toutefois, dans la plupart des cas, les troubles de mémoire dispa-
raissaient au bout de six mois.
L’ECT n’a pas grand-chose à voir avec les traitements par électro-
chocs présentés dans les films comme Vol au-dessus d’un nid de
coucou. Aujourd’hui, on administre aux patients des myorelaxants
(relaxants musculaires). La procédure – un courant électrique de
faible intensité administré sur un côté du crâne ou les deux – est
réalisée sous anesthésie générale et on n’observe que peu de mou-
vements chez la personne traitée.
On ne sait pas très bien comment l’ECT agit, mais au bout de cinq
séances environ, à raison d’une séance tous les deux jours, l’hu-
meur de la plupart des patients commence à s’améliorer. Selon
la réaction du patient, de 8 à 18 séances peuvent être offertes.
Beaucoup de patients souffrant de dépression sévère que les médi-
caments n’ont pas pu soulager rapportent que l’ECT leur a donné
un « coup de fouet » en les faisant sortir d’une dépression pro-
fonde. Les résultats obtenus par l’ECT peuvent être maintenus par
la prise de médicaments, des traitements occasionnels d’ECT et une
psychothérapie ou une thérapie de réadaptation.
EFFETS SECONDAIRES
Au sortir de l’intervention, le patient peut éprouver un mal de tête
ou une douleur à la mâchoire, que de l’acétaminophène (Tylenol)
suffit généralement à soulager. Il est courant que durant le trai-
tement, le patient connaisse une certaine perte de la mémoire
immédiate (p. ex., il est incapable de se souvenir de ce qu’il a
mangé la veille au soir) ou des troubles de concentration, mais
ces symptômes s’atténuent rapidement après la fin des séances,
généralement en quelques semaines. Néanmoins, certains patients
Les traitements 35
La magnétoconvulsivothérapie
La magnétoconvulsivothérapie (MCT ) consiste à induire une
convulsion en appliquant sur le cerveau une puissante stimulation
magnétique. La MCT se veut une solution de rechange à l’ECT ,
car elle ne s’accompagne que de peu d’effets secondaires d’ordre
cognitif.
L’activité physique
On a montré que l’activité physique et l’exercice avaient des effets
antidépresseurs. Une activité physique régulière – ne serait-ce
qu’une demi-heure de marche par jour – a des effets très béné-
fiques sur la santé physique et mentale. On a également montré
que l’exercice augmentait la taille de l’hippocampe, une zone du
cerveau liée à la mémoire.
4 Le rétablissement et la
prévention de la rechute
Le processus de rétablissement
Chacun définit le rétablissement d’une dépression à sa manière.
Certains le voient comme un processus, d’autres comme un
aboutissement. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas perdre de vue le
fait que chaque personne est unique et qu’aucune étiquette de
maladie mentale ne peut permettre de la définir. Habituellement,
les personnes qui se remettent d’une légère dépression reprennent
assez facilement leurs activités et leurs responsabilités. À la suite
d’une dépression plus grave et plus longue, le rétablissement
demande plus de temps. Une période de maladie prolongée
peut porter atteinte à la confiance en soi et donner un sentiment
d’insécurité dans des situations familières où on se sentait
auparavant à l’aise. La dépression a souvent aussi pour effet
de créer une situation de dépendance à l’égard de l’entourage.
Beaucoup de personnes qui se remettent d’une dépression
sont surprises de constater à quel point elles sont effrayées à
la perspective de redevenir indépendantes et de retrouver leurs
responsabilités.
38 La dépression : Guide d’information
10. Il faut savoir que les personnes qui se sont rétablies s’in-
quiètent souvent secrètement de la possibilité d’une rechute.
Pour parer à toute éventualité – et pour apaiser ces craintes – il
est important qu’un plan d’urgence soit établi avec la famille,
le conjoint ou un ami. Ce plan devra indiquer à qui revien-
dront les diverses responsabilités en cas de rechute nécessitant
une hospitalisation : qui avertira le médecin, qui accompa-
gnera la personne à ses rendez-vous, qui préviendra l’école
ou l’employeur, qui s’occupera des enfants de la personne et
qui veillera à ce que son loyer ou son prêt hypothécaire et ses
factures soient payés.
Le rétablissement et la prévention de la rechute 43
• dates anniversaires ;
• problèmes d’argent ;
• conflit avec quelqu’un d’important ;
• situation de maltraitance ;
• maladie (p. ex. grippe).
44 La dépression : Guide d’information
fois rétablies, les personnes disent souvent à quel point elles ont
apprécié la présence et la tolérance des membres de leur famille et
de leurs amis.
Pour faire face à une crise éventuelle, il est utile d’avoir un plan
d’urgence établi à l’avance ainsi qu’une bonne relation avec le
médecin traitant et les autres prestataires de soins.
6 Comment expliquer la
dépression aux enfants
Les enfants ont une bonne intuition et ils remarquent vite tout
changement au sein de leur famille. Si l’atmosphère familiale
semble indiquer qu’il ne faut pas en parler, ils tireront leurs
propres conclusions, souvent erronées. Les jeunes enfants, en
particulier ceux qui vont à l’école maternelle ou primaire, ont
souvent une perception égocentrique du monde. Par conséquent,
quand une situation désagréable se produit, ils présument qu’ils
en sont responsables. Si, par exemple, un enfant désobéit à un de
ses parents et s’attire des ennuis, et que le lendemain le parent est
déprimé, l’enfant supposera que c’est à cause de lui.
Comment expliquer la dépression aux enfants 57
SUGGESTIONS DE LECTURE
(en version française)
Burns D. Être bien dans sa peau. Saint-Lambert : Héritage, 2005
RESSOURCES EN LIGNE
Société pour les troubles de l’humeur du Canada
www.troubleshumeur.ca
www.info-depression.fr
En anglais