Lost in Satisfaction
Lost in Satisfaction
Lost in Satisfaction
Pertes et profits
Radu Turcanu
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I
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Comment la question de la satisfaction est-elle liée à celle de « la formation »
des analystes ? Chez Freud, l’une des manières de concevoir ce lien passe par son
invention de la pulsion, de ses destins et de ses satisfactions ; alors que chez Lacan,
cette liaison est désignée, entre autres, par la déclinaison de la satisfaction en satis-
faction du symptôme, satisfaction autre (de la parole), et satisfaction de la fin
d’analyse. C’est pourquoi, il me semble qu’en abordant la problématique de la
« formation » de l’analyste dans son lien à la satisfaction, il est important de suivre
la « dérive », via le transfert, de la satisfaction d’entrée en analyse vers cette « satis-
faction de la fin », assez énigmatique ; vers le moment précis où l’analysant est
censé mettre un terme – dire « assez » – à ses amours avec la vérité et à la course
au sens, lorsque l’Autre se révèle non seulement en tant qu’incomplet (barré par le
signifiant), mais aussi en tant qu’inconsistant (troué par l’objet a).
Dans ce contexte, il faudrait peut-être évoquer ici non pas tant la « forma-
tion » de l’analyste, mais plutôt sa « production ». Car, de formation, il n’y en a
que celle de l’inconscient, précise Lacan, tout comme, dans la même veine, il
explique aux étudiants en 1968 que le sens réel de toute révolution possible est
donné par la révolution des astres, qui reviennent toujours à la même place. La
dimension de « production », plutôt que de formation, dans le processus analy-
tique est en effet prégnante, si l’on tient compte du fait que ce processus abou-
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tit à la création d’une nouvelle satisfaction, qui peut rendre compte du réel en
question qui affecte l’analysant à la fin de l’analyse. Cette dimension de
« production » implique cependant un repérage, de la part de l’analysant et de
quelques autres, de la transmission d’une satisfaction et d’un réel (d’un affect,
côté sujet, et d’une jouissance, côté objet). Et, last but not least, elle permet une
pratique d’analyste.
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père, selon lui, devrait transmettre à son fils. Il considère donc qu’il n’a rien reçu de
son père et semble récuser toute notion de passation, de dette venant du père.
II
1. J. Lacan, Le Séminaire, Livre VIII, Le transfert (1960-1961), Paris, Le Seuil, 2001, p. 373.
96 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 20 •
La seconde moitié du titre, « pertes et profits », est censée indiquer une autre
manière de référer la satisfaction, terme toujours obscur selon Lacan, à la ques-
tion de la transmission en psychanalyse, et donc à la formation des analystes. Si,
dans la transmission, il s’agit, comme semble le suggérer mon premier analysant,
de faire passer à un autre ce qui se révèle comme perdu (lost) d’emblée chez tout
parlêtre, et qu’en plus il arrive que c’est de cette perte que se nourrit le désir, il
reste encore à vérifier comment le sujet se dépatouille avec la perte, comment il
fait pour en profiter et s’en satisfaire. Car, ce qui est perdu d’emblée se retrouve
précisément du côté de la satisfaction dont se supporte le sujet, à laquelle il est
fixé, et qui est la certitude du fantasme. Et c’est en se dégageant de cette satis-
faction, qui garde les traces de la satisfaction perdue, que le sujet creuse l’étroit
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passage par où il arrive non pas à advenir en guise de réponse au manque à être
qui le lançait dans sa quête de vérité, mais à faire advenir un savoir sur le trou
dans le symbolique révélé au départ, en tant qu’impossible à dire ; à faire adve-
nir donc comme bouchon un dire hors sens, un inconscient réel sans sujet, celui
de lalangue analytique qui borde, (re)produit l’inconscient structuré comme un
langage.
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mais plutôt d’un affect d’objet : d’un trait d’identification, mais aussi d’une trace
de satisfaction.
Cette pesée est convoquée par Lacan lorsqu’il note qu’en début d’analyse, il
est nécessaire de peser chez l’analysant une forme de satisfaction qui lui est
propre. Satisfaction substitutive qui marque en même temps la différence entre
besoin et pulsion : « Sublimez tout ce que vous voulez, il faut payer avec quelque
chose. Ce quelque chose s’appelle la jouissance. Cette opération mystique, je la
paie avec une livre de chair. Voilà l’objet, le bien, que l’on paie pour la satisfac-
tion du désir 8. » Autrement dit, dans ce qui se satisfait, du désir inconscient, il y
a quelque chose qui se perd, un objet nommé jouissance. C’est « ce qui est sacri-
fié de bien pour le désir 9 », lors d’une opération « religieuse » que le sujet
névrosé connaît bien, comme nous allons le constater dans notre exemple
clinique.
6. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XV, L’acte psychanalytique, leçon du 28 février 1968 (non
publié).
7. J. Lacan, Le Séminaire, Livre VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1986,
p. 247-248.
8. Ibid., p. 371.
9. Ibid.
98 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 20 •
III
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quences importantes, l’une portant sur l’objet, l’autre sur le sujet.
Concernant l’objet, il faut préciser, suivant Freud, que le fait même de le rater
à chaque fois que le circuit de la pulsion se boucle, déplace l’accent sur le chan-
gement d’objet, plus important que l’objet lui-même, ainsi que sur le trou réel
qui en résulte et que rien ne peut boucher si ce n’est le symptôme et sa satisfac-
tion dite insu-portable – alors que l’on sait que rien n’est plus recherché par le
sujet que cette même satisfaction 10. Insatisfaction donc du côté de l’objet. Sauf
que, selon Lacan, il s’agit aussi dans cette insatisfaction d’une des facettes de la
jouissance 11.
10. S. Freud, « Pulsions et destin des pulsions », dans Œuvres complètes, vol. XIII, Paris,
PUF, 1988.
11. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XV, L’acte psychanalytique, leçon du 6 décembre 1967.
« LOST IN SATISFACTION » – PERTES ET PROFITS 99
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fin d’une analyse – et qui n’est pas nécessairement un analyste.
Retenons ici l’idée d’une satisfaction qui marque la fin d’une analyse, ainsi
que la question d’une pesée de la requête quant à une urgence qui n’est certai-
nement pas étrangère à ce dont le sujet se plaint au début : à savoir une forme
de satisfaction, par le symptôme, tellement insatisfaisante qu’il se sent poussé à
12. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XIV, La logique du fantasme, leçon du 22 février 1967
(non publié).
13. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XX, Encore (1972-1973), Paris, Le Seuil, 1975, p. 61.
14. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XIV, La logique du fantasme, leçon du 1er mars 1967.
15. J. Lacan, « Préface à l’édition anglaise du Séminaire Livre XI » (1976), dans Autres
écrits, op. cit., p. 572-73.
100 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 20 •
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suprême de la perte, et donc de la quête, reste inatteignable, mais aussi parce
qu’il y a erreur dans les comptes quant à ce qui revient au sujet à partir de cette
perte ; quant à son profit donc. Là où il se croit gagnant, du côté de son « assiette
subjective » et de sa satisfaction substitutive qu’il obtient dans le symptôme, il
retrouve un manque, un moins. Et dans l’après-coup de son face à face avec l’ob-
jet, il y laisse quelques plumes, juste de quoi commencer à écrire plus tard, au
moment d’une demande d’analyse, le « assez fait ». C’est une fois que la dépen-
dance de cette satisfaction du symptôme se réduit, une fois qu’elle est en bonne
partie satis-faite, qu’elle cesse réellement de s’écrire, ouvrant ainsi la voie à la
satisfaction de la fin, à un « assez de sens » là où se logeait l’impossible à dire par
rapport au sens dont le corollaire était précisément la quête infinie de sens.
Il faudrait ajouter ici que le « assez » de la satisfaction de la fin porte aussi sur
la jouissance elle-même, non pas dans le sens où elle serait devenue une jouis-
sance satisfaisante, mais plutôt dans le sens où elle n’est plus « vécue » comme
obligatoire ou nécessaire, selon le registre phallique et surmoïque. Le sujet satis-
fait à cette nécessité, il peut donc faire place à la contingence de la rencontre
avec le phallus, mettre cette contingence même aux commandes, ce qui repré-
« LOST IN SATISFACTION » – PERTES ET PROFITS 101
sente une autre façon de dire que cette satisfaction de la fin, et d’après la fin, ne
peut être ni anticipée ni pesée. D’ailleurs, cela n’est pas contradictoire avec
« l’identification au symptôme », autre formule lacanienne de la fin d’analyse. Le
côté satisfaisant de l’identification à l’objet cause et à son savoir sans sujet se
noue ainsi à une jouissance qui, tout en s’exceptant de la nécessité, se plie à la
contingence.
IV
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incalculable de femmes, ce que son épouse finit par ne plus supporter. Elle lui
demande de faire le nécessaire pour se débarrasser de cette mauvaise habitude,
sinon elle est prête à le quitter. Pendant qu’il raconte son histoire, sa femme est
dans la salle d’attente, et j’apprends qu’elle l’a accompagné chez tous les « psy »
qu’il a vus depuis plusieurs semaines.
Dans tout acte, il y a, précise Lacan, un effet de Spaltung, mais aussi le déni
(Verleugnung) de cet effet de l’acte. L’acte « est l’instauration du sujet comme
tel, c’est-à-dire que d’un acte véritable le sujet surgit différemment en raison de
la coupure, sa structure est modifiée. Son corrélat de méconnaissance ou plus
exactement la limite imposée à sa reconnaissance dans le sujet […], c’est la
Verleugnung, à savoir que le sujet ne le reconnaît jamais dans sa véritable portée
inaugurale…17 ».
16. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XV, L’acte psychanalytique, leçon du 28 février 1968.
17. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XIV, La logique du fantasme, leçon du 22 février 1967.
102 • FIGURES DE LA PSYCHANALYSE 20 •
Cette méconnaissance est double dans le cas de l’acting out, qui est un déni
« dénié » ; une dénégation. « Le passage à l’acte n’est donc, par rapport à la
répétition, qu’une sorte de Verleugnung avouée, et l’acting out une sorte de
Verleugnung déniée 18. » Nous pouvons considérer ainsi que l’acting out par
lequel débute une analyse est un indice par rapport à ce qui est pesé à ce
moment précis, à savoir la manière dont cet acting out et cette dénégation
peuvent être repris du côté de l’interprétation et de l’acte, analytiques cette
fois-ci.
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pesée initiale, dans le sens où l’analyste en position d’objet a n’est pas celui qu’on
attendait à la place de l’Autre 19 ; de la même manière, le sujet ne se retrouve
plus dans ses énoncés, d’où il ressort comme sujet de l’énonciation.
18. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XV, L’acte psychanalytique, leçon du 28 février 1968.
19. J. Lacan, Le Séminaire, Livre VIII, Le transfert, op. cit., p. 389.
20. J. Lacan, Le Séminaire, Livre XIV, La logique du fantasme, leçon du 22 février 1967.
« LOST IN SATISFACTION » – PERTES ET PROFITS 103
femmes, à commencer par sa mère, veulent lui cacher, explique-t-il. C’est pour
cela, d’ailleurs, qu’il ne leur fait pas confiance. Son but, c’est de maintenir le déni
par rapport à l’effet sujet qui accompagne la chute de l’objet lors de la course.
Plus cette course continue, plus il est conforté dans l’idée que l’effet sujet de
l’acte n’existe pas, ce qui l’aide à se maintenir sur la place de l’artiste.
Il lui est d’autant plus compliqué d’envisager les choses autrement à l’époque
où le produit de l’acte sexuel est sciemment contrôlé. Sauf que, alors que la jouis-
sance sexuelle est de nos jours donnée gagnante par avance, et où le sexuel est
conçu sans reste, donc sans effet sujet, les conséquences de l’acte sexuel sur les
sujets mêmes ne sont pas moins présentes, ne serait-ce que par la découverte
freudienne selon laquelle le sexuel est plutôt le lieu de l’insatisfaction 21. « À
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savoir que dans l’acte sexuel, on ne s’aperçoit pas de ce qui manque 22 », à cause
du déni de ses effets subjectifs. Ceci devrait nous aider à mieux saisir ce qui est
vraiment nouveau dans les constellations symptomatiques d’aujourd’hui.
Sur ce point, Lacan ajoute : « C’est toute la différence qu’il y a avec la subli-
mation. Non pas que dans la sublimation on le sache tout le temps, mais qu’on
l’obtient comme tel à la fin 23. » Le sujet « s’avance dans ce champ de l’acte
sexuel » alors qu’il « n’est pas autre chose qu’un produit, à ce moment-là. Il n’a
besoin ni d’être, ni de penser, ni d’avoir sa règle de calcul… Il entre dans ce champ
et il se croit être égal au rôle qu’il a à tenir. Ceci, qu’il soit de l’homme ou de la
femme. Dans les deux cas le manque phallique – qu’on appelle castration dans un
cas, ou Penisneid dans l’autre – est là ce qui symbolise le manque essentiel 24 ».
Au fond, si ses rencontres sexuelles avec les femmes peuvent êtres prises dans
le sens que ce patient souhaite leur donner, celle d’un symptôme, cela se
confirme seulement si l’on considère que c’est cet exercice répétitif qui lui permet
de rester dupe quant à son identité, d’homme, mais aussi d’artiste et de père.
Selon Lacan, « l’imagination d’une possible coïncidence et d’un possible rapport
à partir de l’acte sexuel, qu’elle soit d’avant ou d’après l’ère scientifique, est une
forgerie mâle, alors que l’apparence d’une création [dans le sens d’une sublima-
tion], c’est toujours par identification à la femme qu’elle se produit 25 ».
Être artiste lui permet ainsi de rester dupe de sa division, et c’est au moment
où il se marie une deuxième fois et devient père d’une petite fille que cette divi-
sion lui éclate en pleine figure, alors qu’il continue de rencontrer des femmes.
« L’artiste » n’a pas ici la même fonction que pour Joyce, par exemple ; ce n’est
pas une suppléance à une « forclusion de fait », comme chez l’écrivain irlandais.
« L’artiste » est pour mon patient un nom de symptôme activé à chaque fois que
son identité de sujet divisé, son être même en tant que manque à être, est en jeu.
« L’artiste » représente un bouchon à la castration, bouchon qui saute au
moment où il rencontre cette femme qui le désigne en tant que père de leur
enfant. C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’il se sent de plus en plus coupable de
ses infidélités et décide qu’il est temps de les mettre à l’épreuve de la parole, de
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la satisfaction autre que celle symptomatique.
À la fin de cette première séance, je lui fais remarquer que ce ne sont pas les
conditions de production de son art qui sont pesées ici, comme il veut le laisser
entendre, car il pense en effet que sa manière de vivre correspond à celle de tout
artiste qui se respecte. Chez lui, la question est de savoir pourquoi il adhère à
cette idée, plutôt courante, pourquoi cela l’arrange et lui procure l’insatisfaction
dont il n’a pas encore eu assez. Car l’art et l’artiste, cela en fait deux. Même si
l’art est de qualité, comme il le dit, l’artiste, je complète, est « une catastrophe »,
mot que je reprends de son discours, où il est utilisé pour parler de toutes les
femmes que le patient a rencontrées. C’est à partir de cette interprétation inau-
gurale qu’il endosse une position subjective et répond à mon offre en faisant de
moi son « shrink ».
Comme la licorne, cet animal à deux têtes, de chien et de brebis, n’existe pas,
et son aspect bidimensionnel, d’anamorphose, renvoie le patient dans un
premier temps à la fois à sa fille et à lui-même. C’est à nouveau comme si, chez
lui, être artiste visait le déni de l’effet sujet de l’acte, lorsque l’objet lui-même
chute, dans le sacrifice. Pourtant, cette fois-ci, il reste une trace de cet effet. Cette
« LOST IN SATISFACTION » – PERTES ET PROFITS 105
Le rêve interprète donc dans le sens de ce qui a été nommé lors de la première
séance : il fait ressortir le côté incalculable et insaisissable, non programmable, de
l’acte, ici de l’acte sacrificiel. C’est d’ailleurs suite à ce rêve que sa fille est de plus
en plus présente dans son discours, et qu’il lui arrive de venir avec les questions
de sa femme concernant la sexualité infantile. Depuis peu, ils partent en vacances
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à trois.
Enfin, je précise que production et sublimation sont à mettre ici dans la série
(et le sérieux de) perte et profit du titre, et sont également référées à la question
de la satisfaction. Le profit sur la perte est ainsi un autre nom du trou sur le trou,
d’une visée dans l’analyse qui, dès le début, pèse la nécessaire satisfaction d’en-
trée, ainsi que, ce qui de cette satisfaction, en tant qu’objet perdu (lost), se fait
moteur du mythe individuel, de la fiction nécessaire que le sujet « construit »
dans la cure. Ce à quoi l’analyste répond par une Versagung (refus) dont la
traduction lacanienne est un « dire (que) non », dans lequel sont inscrits à la fois
« le défaut à la promesse 26 » d’une satisfaction quelconque de la fin, et la contin-
RÉSUMÉ
La question de la transmission, centrale en psychanalyse, ainsi que celle de la formation
(production) de l’analyste sont abordées ici à partir de la satisfaction. Même s’il ne s’agit
pas d’un concept fondamental de la psychanalyse, la satisfaction est évoquée à des
moments cruciaux de la théorie freudienne et de l’enseignement de Lacan, à propos de la
pulsion, de la répétition, du symptôme, de l’identité du sujet, de la jouissance ou de la fin
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d’analyse. Elle marque à la fois un effet sujet, à travers la course à la vérité que celui-ci n’ar-
rête pas de relancer, et l’incidence sur le sujet d’un objet toujours en inadéquation par
rapport à la satisfaction recherchée. À travers cette incursion dans les méandres de la satis-
faction en psychanalyse, il est question du rapport entre ce qui satisfait en début d’analyse,
comme un « assez fait », et ce qui, d’une manière contingente plutôt que nécessaire, est
nouveau dans le registre de la satisfaction – un affect selon Lacan –, à la fin de l’analyse ;
autrement dit, ce qui de la répétition reste comme création de satisfaction à la fin.
MOTS-CLÉS
Satisfaction, pulsion, jouissance, formation analytique, identité, répétition, symptôme, fin
d’analyse, transmission.
SUMMARY
In dealing with satisfaction, we tackle two central issues in psychoanalysis: the problem of
transmission, and that of the training (production) of analysts. Even if it is not a funda-
mental concept of psychoanalysis, satisfaction is evoked at some crucial moments in both
Freudian theory and Lacanian teaching, with respect to the drive, repetition, symptom, the
subject’s identity, jouissance, as well as the end on analysis. The concept thus indicates an
effect as subject, following the race for truth that this subject starts over and over again,
as well as the impact on this subject of an object which is always inadequate as far as the
sought of satisfaction is concerned. By means of this incursion into the meanders of satis-
faction in psychoanalysis, what is hinted at is the relationship between what is satisfying at
the beginning of an analysis, in terms of “enough done”, and what is new at the end of
analysis, in a contingent rather than necessary way, in the domain of satisfaction – an affect
following Lacan; in other words, what, of repetition, remains as creation of a satisfaction
at the end.
KEY-WORDS
Satisfaction, drive, jouissance, analytical training, identity, repetition, symptom, end of
analysis, transmission.