Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
1-1. INTRODUCTION :
L'étude du comportement d'un moteur électrique est une tache difficile et qui nécessite,
avant tout, une bonne connaissance de son modèle dynamique afin de bien prédire, par voie de
simulation, son comportement dans les différents modes de fonctionnement envisagés.
Historiquement, les servomoteurs utilisant des moteurs à courant continu ont assuré le
fonctionnement de la plupart d'équipements industriels (robots et machines outils).
Cependant, leur principal défaut reste le collecteur mécanique que l'on tolère mal dans
certaines applications. C'est pour cette raison qu'on a eu intérêt à utiliser des moteurs électriques à
courant alternatif afin d'écarter cet inconvénient et profiter de leurs avantages tels que, la flexibilité
de variation de vitesse et la stabilité de fonctionnement. Parmi les moteurs électriques à courant
alternatif utilisés dans les entraînements, le moteur synchrone à aimants permanents (MSAP) reste
un bon candidat à cause d'un certain nombre d'avantages qu'il présente, à savoir pas de
pertes au rotor, une grande capacité de surcharge, une vitesse stable et constante à une fréquence
donnée et surtout à cause de son couple massique élevé comparativement à celui du moteur
asynchrone et du moteur synchrone classique.
Le moteur synchrone à aimants permanents s’impose dans les applications nécessitant des
performances dynamiques et statiques très élevées, et plus particulièrement, dans les systèmes
embarqués (par exemple en aéronautique et dans le domaine spatial) en raison de sa puissance
massique élevée. Il présente l’avantage, par rapport aux autres machines à courant continu et à
courant alternatif, d’avoir une excitation constante et sa commande est simplifiée du fait qu’elle ne
fait appel à aucun dispositif auxiliaire au niveau de l’inducteur constitué par l’aimant
permanent.[1][6]
Dans ce chapitre, nous commençons par évoquer des généralités sur les machines
synchrones et leurs modes d’alimentation. Puis nous présentons une modélisation de la machine
synchrone à aimants permanents dans les repères statorique et rotorique. Enfin, des résultats de
simulation du comportement en "boucle ouverte" de la machine synchrone à aimants permanents
seront présentés et commentés à la fin de ce chapitre.
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Rotor à aimants
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Pour les petites puissances (usuellement < 10 kW), le rotor est à aimants permanents, n'ayant
ni collecteur ni balais, le moteur est appelé "brushless".
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Pour des puissances plus importantes, le rotor est bobiné, son alimentation en courant continu
(Connexions du + et du –) peut être assurée par un collecteur à deux bagues (beaucoup plus simple
que celui d'une MCC). Il est aussi possible d'associer sur le même arbre une deuxième MS
fonctionnant en alternateur, à aimants permanents, de puissance inférieure, débitant dans un pont
redresseur tournant qui alimente le rotor de la machine principale. Il n'y a alors ni bagues, ni
balais.[3]
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Dans cette étude, nous nous intéressons plus particulièrement aux machines synchrones à
aimants permanents. Notons qu’il existe deux grandes familles de moteurs synchrones à aimants
permanents :
- les moteurs à f.é.m. sinusoïdale destinés pour obtenir un couple uniforme ; les courants
d’alimentation doivent être également sinusoïdaux et les actionneurs correspondants c’est-à-dire les
ensembles moteurs-alimentations-autopilotages sont communément appelés actionneurs synchrones
(PMSM : Permanent Magnet Synchronous Motors).
- les moteurs à f.é.m. trapézoïdales sont de même destinés pour obtenir un couple uniforme ; les
courants d'alimentation doivent être en créneaux et les actionneurs correspondants sont
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
communément appelés actionneurs à courant continu sans balais (BDCM : Brushless Direct Current
Motors).
L’apparition sur le marché d'aimants permanents plus performants a entraîné un intérêt
grandissant pour la mise au point de nouveaux moteurs à aimants. Ceux-ci fournissent, par rapport
aux autres moteurs, les performances suivantes :
- une puissance massique élevée (le courant d’induit acceptable est plus fort d’où un couple
disponible plus élevé),
- une fiabilité plus grande due à l’absence de contact glissant bagues-balais.
Selon les vitesses de rotation envisagées, les aimants sont disposés suivant quatre types de
structures : périphérique, intérieur, axial et rotor passif. Les machines à aimants les plus usuelles,
sont celles à structure de type périphérique. Leur classification est basée sur la façon de disposer les
aimants et de les associer avec les matériaux magnétiques ; ainsi, nous distinguons deux classes de
machines à aimants périphériques qui sont les machines sans pièces polaires et avec pièces polaires.
Dans les machines sans pièces polaires, le rotor se comporte, d’un point de vue magnétique,
comme un rotor lisse ; l’inductance de l’induit est donc indépendante de sa position angulaire.
Dans les machines à pièces polaires, ces dernières servent à la concentration du flux
d’induction magnétique ; leur principale différence avec les machines sans pièces polaires porte sur
les caractéristiques de l’induit. En effet, l’inductance de l’induit n’est plus constante en fonction de
la position du rotor. À noter que les structures présentant une saillance entraînent l’existence d’un
couple de réluctance qui se superposera au couple électromagnétique résultant du couplage rotor-
stator, ce qui affecte la qualité du couple dont les ondulations seront plus importantes.[4][9]
Si une machine synchrone à (p) paires de pôles est alimentée à partir d’un réseau de fréquence
(f), en régime établi la vitesse de rotation de l’arbre du moteur est égale à :
2 f
(1.1)
p
Si la fréquence du réseau et le nombre des paires de pôles sont fixes, la vitesse (Ω) l’est
également. Donc, la machine synchrone, sans variateur de fréquence, n’est utilisable qu’à vitesse
constante. Les principaux inconvénients inhérents à son emploi dans ce type de fonctionnement
concernent les problèmes de démarrage, sa réponse oscillante à des échelons de couple résistant et
les risques de décrochage. Par contre, la machine synchrone alimentée à fréquence variable présente
un certain nombre d’avantages spécifiques :
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Moteur synchrone
Convertisseur
Alimentation statique
Capteur de
position
À partir d’une source de courant continu maintenu constant, le convertisseur statique appelé
commutateur peut, grâce à des séquences d’ouverture et de fermeture de ses interrupteurs, aiguiller
le courant dans les différents enroulements de la machine. La séquence de commutation des
interrupteurs du convertisseur consiste à assurer uniquement la tâche d’autopilotage. Dans ce cas,
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
les courants imposés dans les phases de la machine sont rectangulaires et le couple
électromagnétique qui en résulte n’est pas constant ; ceci pourrait compromettre le fonctionnement
de la machine surtout à faible vitesse.
Les courants imposés dans les phases statoriques de la machine ont une amplitude fixée par le
courant d’alimentation, une fréquence imposée par la vitesse de rotation de la machine et un
déphasage par rapport à la force électromotrice dépendant de l’information issue du capteur de
position. La figure qui suit schématise ce principe d’alimentation.
Source de
courant
Machine
Capteur de
position
synchrone
Dispositif de
commande
Si la source d’énergie alimentant le convertisseur est une source de tension, les interrupteurs du
convertisseur statique imposent aux bornes des enroulements de la machine une tension. Celle-ci a
une amplitude fixée par la tension d’alimentation du convertisseur, une fréquence liée à la vitesse de
rotation de la machine et un déphasage par rapport à la force électromotrice dépendant de
l’information issue du capteur de position. Dans ce cas, le convertisseur est appelé onduleur.
Source de
tension
Machine
Capteur de
position
synchrone
Dispositif de
commande
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Le bloc élaboration des consignes génère trois consignes de courants synchronisées sur la
position. L’amplitude de ces consignes est proportionnelle à la valeur du couple souhaité. Il est
nécessaire de connaître de façon beaucoup plus fine la position du rotor que pour une commande
utilisant un commutateur de courant, où il est nécessaire de repérer les positions correspondantes au
changement d’état des interrupteurs. Le bloc asservissements assure la commande de chaque bras
de l’onduleur afin de minimiser l’erreur entre les consignes de courant et les courants observés au
niveau du moteur. Les correcteurs utilisés peuvent être de type hystérésis, proportionnel ou encore
proportionnel et intégral, moyennant certaines précautions.
Source de
tension
Capteurs
de courants
Dispositif de
commande Capteur de Machine
position synchrone
Asservissements
Elaboration des
Courant de
consignes de
courant référence
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Où [Ls] est la matrice des inductances propres statoriques et [f] représente les flux engendrés
dans les phases statoriques par l’inducteur. Notons que les composantes des matrices des
inductances propres et des flux engendrés par le rotor sont fonctions de la position du rotor.
b) Expression du couple électromagnétique :
Le couple électromagnétique, engendré dans une machine électrique, résulte de l’interaction
des deux flux statorique et rotorique. Il est calculé à partir de la dérivée de l’énergie magnétique par
rapport à l’angle mécanique θ
We
Cem (1.4)
Où We est l’énergie magnétique emmagasinée dans l’ensemble des circuits du moteur, définie
par l’expression:
1 n
We k .i k (1.5)
2 k 1
Pour une machine synchrone triphasée à aimants permanents, l’expression suivante du couple
électromagnétique est déduite des deux relations (1-4) et (1-5) :
p T
Cem i Ls . i p.i T . f
(1.6)
2
[ i ]T est le vecteur transposé du vecteur courant.
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
a Lcs ia f cos ( p )
b Lcs ib f cos ( p 2 / 3 ) (1.9)
c Lcs ic f cos ( p 2 / 3 )
Le couple électromagnétique est donné par :
Pm ea ia eb ib ec ic
Cem (1.10)
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Comme l’axe interpolaire q est déphasé de en avant sur l’axe d, la matrice de transformation
2
P est définie comme suit :
cos e cos e 2 3 cos e 2 3
2
P sin e sin e 2 3 sin e 2 3 (1.12)
3 1 1 1
2 2 2
2 1
Pour rendre la matrice de Park orthonormée, il suffit de remplacer les coefficients et
3 2
2 1
respectivement par et , la matrice P devient :
3 2
Les équations relatives aux tensions exprimées dans le système (d-q) deviennent :
V PV
dq abc (1.14)
a
d
P b (1.16)
q
c
Après développements, nous obtenons :
d Ld id f
(1.17)
q Lq iq
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
d
Vd Rs id Lq p iq Ld id
dt
(1.18)
d
Vq Rs iq Ld p id Lq iq p f
dt
Ce modèle sous la forme matricielle devient :
Vd Rs s Ld Lq p id 0
V L p (1.19)
q d Rs s Lq iq p f
d
Où s est la variable de Laplace qui traduit une dérivée par rapport au temps dans le
dt
domaine temporel.
Cem p( d iq q id ) (1.20)
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
Les résultats montrés dans les figures suivantes représentent les caractéristiques dynamiques
et statiques de la machine synchrone à aimants permanents alimentée en tension à travers un réseau
de 50 Hz. L’essai se caractérise par un démarrage à vide.
Notons que les résultats de simulation sont obtenus pour des caractéristiques de la MSAP
reportées en annexe 1. Notons que les tensions du réseau sont exprimées par :
Var Vm cos ( wr t )
Vbr Vm cos ( wr t 2 / 3 ) (1.23)
Vcr Vm cos ( wr t 2 / 3 )
600 20
500 15
400
10
300
L a v ites s (ra d/s )
5
cem (N.m)
200
0
100
-5
0
-10
-100
-200 -15
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (s) Temps (s)
25 25
20
20
15
15
10
Le courant iq (A)
Le courant id (A)
10 5
5 0
-5
0
-10
-5
-15
-10 -20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (s) Temps (s)
20
Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
600 20
500
15
400
10
300
La vitess (rad/s)
cem (N.m)
200
0
100
-5
0
-100 -10
-200 -15
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (s) Temps (s)
25 25
20
20
15
15
10
Le courant id (A)
Le courant iq (A)
10
5
5 0
-5
0
-10
-5
-15
-10 -20
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2
Temps (s) Temps (s)
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Chapitre I Présentation et modélisation de la MSAP
I-6. Conclusion:
Le but de ce chapitre était de valider le modèle de la machine synchrone alimenté par
le réseau,
En effet, la machine synchrone à aimants permanents a été modélisée dans le repère
abc. Le modèle obtenu présente une forte nonlinéairité ce qui rend défficile sa résoulution.
Par le recours au modèle biphasé de Park, le modèle devient plus simple et les
nonlinéarités sont réduites.
Dans la dernière partie, on a simulé le modèle de la MSAP alimenté par une source
parfaite, à vide puis en charge.
D'après les résultats de simulation qu'on a pu avoir, les réponses sont très rapides et
stables mais on remarque que les performances ne sont pas bonnes surtout au démarrage.
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