Etude Qualite Depense Rapport Neger
Etude Qualite Depense Rapport Neger
Etude Qualite Depense Rapport Neger
MAI 2015
AVANT PROPOS
L’Institut National de la Statistique (INS) s’est engagé, depuis quelques années, dans la valorisation de
ses productions statistiques, en renforçant la dimension recherche dans ses programmes d’activités. Il
s’agit principalement de la conduite des études approfondies sur certaines thématiques majeures, en
vue d’éclairer les débats socio-économiques en cours au Niger et fournir au Gouvernement des
éléments d’orientation et d’aide à la prise de décision dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et
l’évaluation des politiques et programmes de développement. Au titre des années 2014 et 2015, quatre
(4) études approfondies ont été identifiées pour être réalisées. Il s’agit de :
3. l’étude sur les déterminants de la baisse de la mortalité des enfants de moins de cinq (5) ans et
du niveau élevé de la fécondité ;
4. et l’étude sur la qualité de la dépense publique qui fait l’objet du présent document.
L’objectif principal de ces études est de fournir à tous les utilisateurs des données statistiques,
principalement le Gouvernement, des éléments d’analyses sur la situation socioéconomique et
démographique du pays, afin de contribuer à de prises de décisions efficientes et efficaces, pour le suivi
de la mise en œuvre et l’évaluation des différentes politiques de développement économique et social,
notamment celles retenues dans le Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2012-2015, qui
en constitue le cadre de référence.
Cette étude est l’œuvre d’une équipe multidisciplinaire qui a regroupé les cadres de l’Institut National
de la Statistique (INS), ceux issus du Ministère des Finances, du Ministère du Plan, de l’Aménagement du
Territoire et du Développement Communautaire (MP/AT/DC), en particulier du Secrétariat Permanent
du PDES 2012-2015. En plus de ces cadres, l’équipe a reçu l’appui des Enseignants chercheurs de la
Faculté des Sciences Economiques et Juridiques (FSEJ) de l’Université Abdou Moumouni Dioffo (UAMD)
de Niamey, des experts de la Cellule d’Analyse et de Prospective en Développement (CAPED) et de la
Direction Nationale de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
La Direction Générale de l’INS voudrait leur adresser ses vifs remerciements pour leurs précieuses
contributions à la réalisation de cette étude particulièrement aux membres de l’équipe technique : Mr
Mahamadou CHEKARAO (INS), Mr Issaka AMADOU MAMANE (INS), Dr Sidi ZAKARI IBRAHIM (CAPED), Dr
Seyni ALMOUSTAPHA (PDES_2012-2015), Dr Ali WOBA (FSEJ), Dr Cherif CHAKO (FSEJ), Mr Mallam Souley
SALISSOU (DGI), Mr Ibrahim INOUSSA NAMAIOUA (BCEAO), Mr Laouali CHAIBOU (INS), Mr Ibrahim
ISSOUFOU KIAFFI (DGB), Ibrahim ABDOULAYE ISSAKA (INS), Ibrahim OUMAROU SADOU (INS) et Mr
Abdoulkarim MOUSSA TAMBARI (INS).
LE DIRECTEUR GENERAL
1
RESUME EXECUTIF
Cette étude a pour principal objectif de contribuer au débat sur la problématique de la « qualité
des dépenses publiques» au Niger et d’étudier leurs effets sur la croissance économique et
l’emploi sur la période 1965-2013, à la fois d’un point de vue théorique et empirique.
A cette fin, les objectifs spécifiques visés sont d’analyser la structure des dépenses publiques et
celles du PIB, de présenter leur évolution ainsi que celle de leurs composantes (dépenses de
fonctionnement et dépenses d’investissement) par rapport au PIB et à l’emploi. Elle vise aussi à
analyser l’efficience des dépenses publiques, à déterminer leur taille optimale et à identifier
celles qui ont un effet multiplicateur sur la croissance économique et l’emploi.
De l’analyse descriptive qui a été effectuée, il ressort une forte progression des dépenses
publiques, surtout ces cinq (5) dernières années, en liaison avec la volonté du Gouvernement
d’accroître les investissements dans les secteurs sociaux de base et les infrastructures.
Cependant, la progression des recettes n’a pas été à la hauteur de la forte augmentation des
dépenses publiques, compte tenu de l’importance du secteur informel et des contraintes liées à
la capacité opérationnelle des administrations fiscales et douanières à mobiliser les ressources
internes et extérieures. Selon les principaux résultats de cette étude, au Niger, le taux de
croissance des dépenses publiques évolue plus vite que celui du taux de croissance économique
sur la période considérée. Ceci a été relevé en particulier pour les dépenses d’investissements.
Sur le plan de l’efficience des dépenses publiques, appréhendée par le calcul de l’indice
d’efficience globale au Niger, seul le secteur de santé, au regard des ressources publiques qui y
sont injectées, paraît efficient, en comparaison avec les autres pays membres de l’UEMOA.
Ainsi donc, malgré la faible part du PIB alloué à la santé, comparativement à ces pays,
l’espérance de vie à la naissance du Niger, qui est choisie comme output, est à un niveau
beaucoup plus appréciable pour la période retenue, soit 58,0 ans, contre une moyenne de 56,2
ans pour les autres pays membres de l’UEMOA. Par contre, les secteurs de l’éducation et des
infrastructures routières sont beaucoup moins efficients. En effet, pour l’éducation, la plupart
des pays de référence, avec des dépenses publiques d’éducation moindres que le Niger,
arrivent à assurer une durée moyenne d’études supérieure à celle du Niger (1,4 an au Niger
contre 3,3 ans en moyenne dans les autres pays de l’UEMOA). Il en est de même pour les
infrastructures routières, à l’exception du Bénin et de la Côte d’Ivoire, si l’on tient compte du
pourcentage de kilomètres de routes revêtues. En somme, les dépenses publiques dans les
secteurs sociaux de base sont de faible qualité.
L’étude a aussi permis de faire ressortir le seuil optimal des dépenses publiques totales qui
serait compris entre 20,5% et 33,6% du PIB, avec un niveau de réalisation de 32,6% du PIB en
2013 selon deux (2) approches. De manière désagrégée, le seuil investissements publics du
Niger serait compris entre 6,5% et 8,5% du PIB, avec un niveau de réalisation de 18,2% en 2013.
Celui des traitements et salaires se situerait entre 5,9% et 6,5% du PIB pour une réalisation de
5,4% du PIB en 2013. Pour ce qui est des transferts et subventions, le seuil se situerait entre
2
4,7% et 13,3% du PIB, avec un niveau de réalisation de 6,8% du PIB en 2013. En ce qui
concerne celui du service de la dette, il se situerait entre 0,4% et 1,6% du PIB, avec un niveau
en 2013 de 0,5% du PIB en 2013.
Pour la répartition optimale dans l’allocation des ressources du budget, les résultats obtenus
suggèrent que le Gouvernement alloue 36,2%, aux investissements publics les transferts et
subventions 30,4%, les salaires et traitements 26,3% et enfin 7,1% pour le service de la dette.
Au Niger, selon les résultats de cette étude, la hausse des dépenses publiques a beaucoup
plus d’impact sur la croissance que sur la création d’emplois. A court terme, les dépenses
courantes, composées essentiellement des salaires et traitements ainsi que des subventions et
transferts, exerceraient une influence négative sur la croissance au profit de l’emploi. Les
dépenses publiques d’investissement influencent, quant à elles, à court terme positivement le
niveau de l’emploi, et dans un délai de court/moyen terme la croissance économique. Les
investissements publics sont le canal principal par lequel les dépenses totales affectent
positivement la croissance.
Pour une meilleure efficacité/efficience des dépenses publiques au Niger au vu des principaux
résultats de cette étude, les recommandations suivantes sont formulées pour le
Gouvernement :
Par ailleurs, les autorités doivent mettre l’accent sur l’efficacité/l’efficience de ces dépenses
par :
- la conduite d’une revue des dépenses publiques dans tous les secteurs ;
- une meilleure répartition des ressources publiques dans les différents secteurs ;
3
EXECUTIVE SUMMARY
This study purposes to contribute to the debate relative to the problems of the "quality of the
public expenditure" in Niger to study their effects on employment and the economic growth in
Niger over the period 1965-2013, at the same time from a theoretical and empirical point of
view. For this purpose, the specifics objectives consist to analyze the structure of the public
expenditure and those of the GDP, as well as the evolution of the components (administrative
expenditures and capital expenditure) in relation to ratio of the GDP and employment. It also
aims to analyze the efficiency of the public expenditure, determine their optimal size and
identify those which have a multiplier effect on the economic growth and employment.
It comes from the descriptive analysis which was carried out, a boom of the public
expenditure, especially these five (5) last years, in connection with the will of the
Government to increase the investments in the basic social sectors and the infrastructures.
However, the progression of the receipts was not interrelated with the height of the strong
increase in the public expenditure, taking into account the importance of the abstract sector
and the constraints related to the operational capacity of the tax authorities and customs to
mobilize the internal and external resources. According to the principal results of this study, in
Niger, the growth rate of the public expenditure evolves more quickly than the economic
growth rate over the period considered. This was raised in particular for the capital
expenditures.
In the field of the efficiency of the public expenditure, apprehended by the calculation of the
index of total efficiency in Niger, only the sector of health, in comparison with the public
resources which are injected there, appears efficient, in comparison with the other member
states of WAEMU (West African Economic Monetary Union). Thus, in spite of the weak part of
GDP allocated to health, compared to these countries, the life expectancy to the birth of Niger,
which is selected like output, is on a level much more appreciable for the appointed period,
that is to say 58.0 years, against 56.2 years on the average for the other member’s states of
WAEMU (West African Economic Monetary Union). On the other hand, the sectors of education
and the road infrastructures are much less efficient. Indeed, for education, the majority of the
countries of reference, with a level of public expenditure of education less than Niger, manage
to ensure one average duration of studies higher than Niger (1.4 year in Niger against 3.3 years
on the average in the other countries of the WAEMU). It is the same for the road
infrastructures, except for Benin and for the Ivory Coast, if it takes account of the percentage of
kilometers of surfaced roads. Thus, the quality of public expenditure in the basic social sectors
is low.
The study also made it possible to emphasize the optimal threshold of the total public
expenditure which would lie between 20.5% and 33.6% of the GDP, with a level of realization
of 32.6% of the GDP in 2013 according to two (2) approaches. In a disaggregated way, the
threshold public investments of Niger would lie between 6.5% and 8.5% of the GDP, with a level
of realization of 18.2% in 2013. The treatments and wages would range between 5.9% and 6.5%
4
of the GDP for a realization of 5.4% of the GDP into 2013. As regards to the transfers and
subsidies, the threshold would range between 4.7% and 13.3% of the GDP, with a level of
realization of 6.8% of the GDP into 2013. At last, the debt servicing would range between 0.4%
and 1.6% of the GDP, with a level in 2013 of 0.5%. For the optimal distribution in the allowance
of the resources of the budget, the results obtained suggest that the Government allocates
36.2% to public investments, 30.4% to the transfers and subsidies, 26.3% to the salaries and
wages and finally 7.1% for the debt servicing.
In Niger, according to results' of this study, the rise in the public expenditure has much more
impact on the growth rate of economy than on the employment. In the short run, the
recurring expenses, made up primarily of the salaries and wages as well as subsidies and
transfers, would exert a negative influence on the growth to the profit of employment. The
public capital expenditure influences, as for them, in the short run positively the level of
employment, and short/mean term the economic growth. The public investments are the main
channel by which the total expenditure affects the growth positively.
For a better efficacy/efficiency of the public expenditure in Niger within sight of the principal
results of this study, the following recommendations are made for Government:
- to make a better public allocation of resources on the level of the sector of education, in order
to contribute to better efficiency in this sector.
In addition, the authorities must improve the efficacy/efficiency of the public expenditure by:
- the control of a review of the public expenditure in all sectors;
-the identification of the levels and the sources of wastings of publics resources;
-the installation of a system of follow-up of the expenditure until their destination, (traceability)
in all sectors, in order to improve equity of the public expenditure like their impact on the
wellbeing of citizens.
5
SOMMAIRE
AVANT PROPOS ............................................................................................................................................. 1
RESUME EXECUTIF ........................................................................................................................................ 2
EXECUTIVE SUMMARY .................................................................................................................................. 4
SOMMAIRE .................................................................................................................................................... 6
PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS ......................................................................................................... 8
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................................... 9
LISTE DES GRAPHIQUES .............................................................................................................................. 10
I. INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................. 11
1.1. Contexte de l’étude..................................................................................................................... 11
1.2. Objectifs de l’étude ..................................................................................................................... 13
1.3. Résultats attendus ...................................................................................................................... 14
II. CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE ..................................................................................................... 15
2.1. Définition des différents concepts .............................................................................................. 15
2.1.1.1 Classifications selon les différents titres de la nomenclature budgétaire ............................... 16
2.1.1.2. Classifications selon les différentes fonctions économiques ...................................................... 17
2.1.2. Notions de croissance économique .............................................................................................. 17
2.1.3. Le concept d’emploi ...................................................................................................................... 17
2.1.4. Notion de qualité de la dépense publique.................................................................................... 17
2.1.5. Quelques définitions ..................................................................................................................... 20
2.2. Les fondements théoriques du rôle des dépenses publiques dans la croissance économique et
le plein emploi......................................................................................................................................... 21
2.3. Principaux travaux empiriques ................................................................................................... 25
III. METHODOLOGIE DE L’ETUDE ......................................................................................................... 32
3.1. Analyse approfondie de la structure, de l’évolution des dépenses publiques au Niger et de ses
composantes ........................................................................................................................................... 32
3.2. L’analyse de l’efficience des dépenses publiques au Niger ........................................................ 33
3.3. Détermination de la taille optimale des dépenses publiques au Niger ...................................... 33
IV. EVOLUTION ET STRUCTURE DES DEPENSES PUBLIQUES AU NIGER ............................................... 41
4.1. Les faits stylisés sur les dépenses publiques au Niger ................................................................ 41
4.2. Analyse de la structure et de l’évolution des principales composantes des dépenses de l’Etat
par rapport au PIB et à l’emploi .............................................................................................................. 44
4.2.1.1 Les dépenses courantes............................................................................................................... 45
4.2.1.2 Les dépenses d’investissements .............................................................................................. 46
6
4.3. Analyse comparative de la structure des dépenses publiques au Niger par rapport aux pays
membre de l’UEMOA .............................................................................................................................. 50
V. ANALYSE DE L’EFFICIENCE DES DEPENSES PUBLIQUES AU NIGER ...................................................... 53
5.1. Dépenses publiques d’éducation ................................................................................................ 53
5.2. Dépenses publiques de santé ..................................................................................................... 56
5.3. Dépenses publiques en infrastructures routières....................................................................... 59
VI. DETERMINATION DE LA TAILLE OPTIMALE DES DEPENSES PUBLIQUES AU NIGER ........................ 63
6.1. Détermination de la taille optimale par catégorie de dépense publique ........................................ 63
6.2.1.1 Les seuils des composantes des dépenses en proportion du PIB (approche de Scully) ......... 68
6.2.1.2 Les parts optimales dans les dépenses totales........................................................................ 69
Les seuils des composantes des dépenses en proportion du PIB (approche de Vedder et Gallaway) ... 73
VII. IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET L’EMPLOI ................ 75
7.1 Description des données du modèle ............................................................................................. 75
7.2 Etude de la stationnarité des séries ............................................................................................... 76
7.3 Etude du sens de causalité ............................................................................................................. 77
7.4 Estimation du modèle selon la première spécification ................................................................ 78
7.4.5.1 Les Fonctions de réponses ....................................................................................................... 81
7.4.5.2 Décomposition de la variance ................................................................................................. 83
7.5 Estimation du modèle de la seconde spécification..................................................................... 84
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................................................................... 89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................................... 92
ANNEXES ..................................................................................................................................................... 96
7
PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
8
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Synthèse des principaux résultats sur les liens entre les composantes des dépenses publiques
et la croissance économique dans la littérature ......................................................................................... 29
Tableau 2 : Synthèse des principaux résultats sur les liens entre dépenses publiques et emploi ............. 31
Tableau 3 : Classification économique des dépenses publiques en % du PIB dans la zone UEMOA en
2011. ........................................................................................................................................................... 51
Tableau 4: Classification fonctionnelle des dépenses publiques en zone UEMOA. ................................... 51
Tableau 5 : Indice de l’efficience globale des dépenses publiques d’éducation de quelques pays africains,
membre de l’UEMOA en 2011. ................................................................................................................... 54
Tableau 6 : Evolution de l’indice de l’efficience globale des dépenses publiques d’éducation du Niger de
2005 à 2012................................................................................................................................................. 56
Tableau 7 : Indice de l’efficience globale des dépenses publiques de santé de quelques pays africains en
2011. ........................................................................................................................................................... 58
Tableau 8 : Evolution des dépenses publiques de santé et espérance de vie à la naissance du Niger de
2005 à 2012................................................................................................................................................. 59
Tableau 9: Indice de l’efficience globale des dépenses publiques en infrastructures pour les pays
membre de l’UEMOA (*) en 2012 ............................................................................................................... 61
Tableau 10: Résultats des tests de stationnarité ........................................................................................ 65
Tableau 11: Test de cointégration de Johansen des variables ................................................................... 67
Tableau 12: Estimation du modèle à correction d’erreurs (Dynamique de court terme) .......................... 67
Tableau 13: Test de Chow ........................................................................................................................... 68
Tableau 14: Seuil des composantes des dépenses en % du PIB ................................................................. 69
Tableau 15: Part optimale des composantes en % des dépenses totales .................................................. 70
Tableau 16: Résultats de l’estimation avec toutes les variables ................................................................ 71
Tableau 17: Résultats de l’estimation sans HPLUV et IMPORT .................................................................. 72
Tableau 18: Seuil des composantes des dépenses et de ses composantes en % du PIB ........................... 73
Tableau 19: Test de racine unitaire sur les séries en niveau ...................................................................... 76
Tableau 20: Test de racine unitaire sur les séries en différence ................................................................ 77
Tableau 21 : Test de racine unitaire sur les séries sans leur tendance....................................................... 77
Tableau 22: Test de causalité de Granger entre dépenses publiques totales et le taux de croissance
économique ................................................................................................................................................ 77
Tableau 23: Test de causalité de Granger entre dépenses publiques totales et le niveau de l’emploi ..... 78
Tableau 24 : Synthèse des résultats du test de cointégration de Johansen ............................................... 79
Tableau 25: valeurs des critères d’information d’Akaike et de Schwartz pour différents retards ............. 80
Tableau 26: Décomposition de la variance pour la première spécification ............................................... 83
Tableau 27: Valeurs des critères d’information pour différents retards (0 à 3) ......................................... 84
Tableau 28: Décomposition de la variance pour la seconde spécification ................................................. 87
9
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Cercle vertueux induit par les dépenses publiques ..............................................................................22
Graphique 2 : Evolution en volume des dépenses publiques et des recettes totales du Niger de 1960 à 2013 (en
milliards de FCFA) ........................................................................................................................................................42
Graphique 3: Evolution comparée du taux de croissance du PIB et de celle des dépenses publiques du Niger ........42
Graphique 4: Evolution des principales composantes des dépenses publiques du Niger en millions de FCFA ..........43
Graphique 5: Evolution des dépenses publiques totales et du PIB constant du Niger de 1994 à 2013 ......................45
Graphique 6: Evolution des dépenses publiques courantes et du PIB constant du Niger de 1994 à 2013. ................46
Graphique 7: Evolution des dépenses publiques d’investissement et du PIB constant du Niger de 1994 à 2013 ......46
Graphique 8: Evolution du taux de croissance des dépenses totales et celui du taux de croissance du PIB du Niger
de 1994 à 2013 ............................................................................................................................................................47
Graphique 9: Evolution du taux de croissance de la dépense publique totale et de ses composantes, et celui du
taux de croissance du PIB du Niger de 1994 à 2013 ....................................................................................................48
Graphique 10: Evolution des dépenses publiques totales, courantes et d’investissement et celui du taux d’activité
moyen de la population du Niger de 1994 à 2012 ......................................................................................................48
Graphique 11: Evolution de la dépense publique en santé du Niger en pourcentage du PIB, de la dépense totale en
santé en pourcentage du PIB et celui du taux de croissance du PIB, sur la période 1995 – 2012. .............................49
Graphique 12: Evolution des dépenses publiques en éducation en pourcentage du PIB, des dépenses totales en
santé en pourcentage du PIB et celui du taux de croissance du PIB, sur la période 1995 – 2012. .............................50
Graphique 13: Evolution des dépenses publiques d’éducation et taux d’achèvement du cycle primaire du Niger 54
Graphique 14: Analyse comparative de l’efficience des dépenses publiques d’éducation de quelques pays africains
.....................................................................................................................................................................................55
Graphique 15: Evolution dépenses publiques de santé et de l’espérance de vie à la naissance du Niger de 1990 à
2012. ............................................................................................................................................................................57
Graphique 16: Analyse comparative de l’efficience des dépenses de santé de quelques pays africains en 2011......59
Graphique 17: Nombre de kms de routes revêtues et Valeur ajoutée du secteur des transports du Niger de 2000 à
2012. ............................................................................................................................................................................60
Graphique 18: Evolution des dépenses d’équipements et du nombre de kms de routes revêtus du Niger de 2000 à
2012 .............................................................................................................................................................................61
Graphique 19: Analyse comparative de l’efficience des dépenses d’équipements dans les pays membres de
l’UEMOA (*) en 2012 : .................................................................................................................................................62
Graphique 20: Réponse du taux de croissance suite à un choc sur les dépenses publiques .....................................82
Graphique 21: Réponse de la proportion de la population active suite à un choc sur la dépense publique totale....82
Graphique 22: Réponse du taux de croissance suite à un choc sur les dépenses publiques courantes ....................85
Graphique 23: Réponse de la proportion de la population active suite à un choc sur les dépenses publiques
courantes .....................................................................................................................................................................86
Graphique 24: Réponse du taux de croissance suite à un choc sur les dépenses publiques d’investissement .........86
Graphique 25: Réponse de la proportion de la population active suite à un choc sur les dépenses publiques
courantes .....................................................................................................................................................................87
10
I. INTRODUCTION GENERALE
L’Etat, ayant pour seul outil la politique budgétaire doit la gérer de manière efficace et donc,
maitriser l‘effet que peuvent avoir les dépenses publiques et la fiscalité sur l‘activité
économique. Si des dépenses trop élevées peuvent exercer des pressions sur la conduite de la
politique économique et biaiser la progressions de la croissance, il y a nécessité de s’interroger
sur leur qualité, et au-delà, sur leur efficacité.
La question de l'efficacité des dépenses publiques continue d'être l'une des préoccupations
permanente des décideurs politiques et des économistes. Une partie des politiques et
programmes de développement du Gouvernement du Niger inscrites dans le Plan de
développement Economique et Social (PDES 2012-2015), et les dépenses publiques qui leurs
sont associées, sont essentielles pour la performance de l'économie. Ces dépenses peuvent
aussi avoir un impact positif sur la croissance, l’emploi et la réalisation d'objectifs sociaux,
notamment pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Elles
peuvent contribuer à l’accroissement du stock de capital humain et physique et au progrès
technologique dans l'économie. Sans cela, l'économie ne peut fonctionner correctement et ne
peut croître que faiblement.
Le poids des dépenses d’un Etat dans une économie peut se mesurer par la part de ses
dépenses publiques dans le Produit Intérieur Brut (PIB). Mais une utilisation efficace des
dépenses publiques, exige une connaissance précise de leurs répercussions économiques. Le
choix de l'allocation des dépenses de l'Etat, en faveur des dépenses de fonctionnement ou des
dépenses d’investissement, peut donc s'avérer déterminant dans la relance de la croissance
11
dans les pays en développement comme le Niger. Alors, quel intérêt de cette étude pour le
Niger ?
1.1.2. Contexte de l’étude et son intérêt pour le Niger
Au Niger, le Gouvernement s’est engagé depuis plusieurs années dans la lutte contre la
pauvreté, avec l’appui des partenaires techniques et financiers.
Selon le département des Finances Publiques du Fonds Monétaire International (FMI) 1, qui a
mené une évaluation des systèmes, des procédures et des institutions de gestion des finances
publiques du Niger pour la période 2009–2011, la composition des dépenses par catégorie
économique reste dominée par les dépenses courantes. Elles ont représenté en moyenne, sur
la période, 55,5% du total des dépenses de l’administration centrale, contre 45,5% pour les
dépenses en capital et prêts nets. Les dépenses de subventions et transferts, 19,4% en
moyenne dépassent les dépenses de traitements et salaires, 16,5% en moyenne. Ce sont,
notamment les subventions à la distribution des produits pétroliers qui expliquent ces
évolutions, suite à la rigidité des prix pratiqués dans un contexte international caractérisé par
leur renchérissement. Il est à noter également que la part des dépenses en capital, financée par
l’extérieur, a dépassé la part des dépenses financées sur ressources internes durant deux (2)
années en 2010 et 2011.
Dans la même période, l’Etat a alloué ses ressources en s’appuyant sur les priorités définies
dans le document de Stratégie de Développement Accéléré et la Réduction de la Pauvreté
(DSRP)2. Les secteurs prioritaires, comprenant le développement rural, l’enseignement, la santé
et la protection sociale, ont bénéficié de ressources significatives dans la période. Les dépenses
en faveur de ces secteurs ont représenté plus du tiers (1/3) des dépenses totales de l’Etat. En
2011, les dotations en faveur du secteur rural ont été plus significatives, en raison de
financements importants des partenaires techniques et financiers pour soutenir les
programmes se rapportant notamment à l’alimentation des populations.
Eu égard à ces constats, la politique des dépenses publiques devrait jouer un rôle primordial
dans ce contexte. Une politique adéquate de celle-ci doit permettre de faire des choix judicieux
et opportuns en assurant une amélioration sensible des conditions de vie de la population en
général. Pour y parvenir, il faudrait nécessairement accroitre la richesse, ce qui implique une
action positive et durable sur la croissance économique. Les économistes, adeptes des théories
dites de la croissance endogène, mettent en exergue l’importance de considérer la structure
des dépenses dans le souci de cibler les composantes qui sont porteuses de croissance et celles
qui le sont moins. Dans le cas spécifique du Niger, assurer la qualité des dépenses publiques est
1
À la demande du Ministre des Finances de la République du Niger, le Département des Finances Publiques (FAD) du FMI a
mené une évaluation des systèmes, des procédures et des Institutions de gestion des finances publiques pour la période 2009–
2011, selon la méthodologie révisée des « dépenses publiques et responsabilité financière », connue sous son sigle anglais
PEFA.
2
Il s’agit de la Stratégie de Développement Accélérée et de Réduction de la Pauvreté (2008-2012) qui aujourd’hui a été
remplacée par le PDES, adopté en 2012, et qui est le principal document de référence en matière de politique économique et
social au Niger.
12
une condition sine-qua-non, eu égard à l’importance de ces dépenses dans le développement
économique et social du pays.
En effet, les récents développements de l’économie mondiale ont montré à quel point il était
important pour une économie de promouvoir une gestion efficace et parcimonieuse des
dépenses publiques. En particulier, l’insuffisance des ressources dans les pays en
développement devrait amener les Gouvernements concernés à porter une plus grande
attention à la qualité de la dépense publique. La perspective d’une récession mondiale devrait
entrainer une baisse non négligeable de l’aide publique au développement, resserrant
davantage la contrainte de disponibilité des ressources pour le développement
Dès lors, dans le cadre de cette étude, il convient de se poser les questions suivantes :
Quelle est la structure des dépenses publiques au Niger ? Comment ont-elles évolué par
rapport à l’emploi et à la croissance économique depuis les années 1960 ? Les dépenses
publiques au Niger sont-elles efficientes ? Existe-t-il une taille optimale des dépenses
publiques au Niger ? Quelles sont donc les dépenses publiques porteuses de croissance et
d'emploi au Niger ?
13
1.3. Résultats attendus
la structure des dépenses publiques et celle du PIB du Niger depuis 1960 est
analysée ;
l’évolution des dépenses publiques du Niger, ainsi que celles de leurs composantes
(dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissement) par rapport au PIB et à
l’emploi depuis 1960 sont analysées ;
l’efficience des dépenses publiques au Niger est analysée ;
la taille optimale des dépenses publiques au Niger est déterminée ;
les dépenses publiques, qui ont un effet multiplicateur sur la croissance économique
et l’emploi au Niger, sont identifiées ;
des recommandations au Gouvernement pour un meilleur ciblage des dépenses
publiques au Niger sont formulées.
Afin d’atteindre les objectifs fixés par l’étude, le présent rapport rend compte des travaux
d’analyse effectués, pendant plusieurs mois, par l’Institut National de la Statistique (INS) et
l’équipe technique mise en place. Il est structuré en sept (7) parties :
14
II. CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE
Les dépenses publiques désignent toutes les dépenses effectuées par l’Etat, par les
administrations de sécurité sociale ou par les administrations rattachées aux collectivités
territoriales. L’objet des dépenses publiques est la prise en compte de la satisfaction des
besoins collectifs en matière de sécurité, de santé, d’éducation, d’équipements, etc. Elles
s’imposent par leur nécessité et leurs satisfactions et sont indépendantes dans une large
mesure du coût financier. Les dépenses publiques peuvent être classifiées selon les titres du
budget de l’Etat ou selon leurs différentes fonctions économiques.
Selon l’économiste américain Richard Musgrave, « la dépense publique peut répondre à trois
(3) fonctions : une fonction d’allocation des ressources, pour financer les biens et services
publics, une fonction de redistribution, pour corriger les inégalités et une fonction de
stabilisation macroéconomique, pour lisser les variations cycliques de l’activité ». L’existence
d’un grand nombre d’acteurs publics ne facilite pas l’identification de l’effet économique des
choix effectués en matière de dépense publique. Il importe donc de clarifier le concept de
dépenses publiques et ses fonctions.
La comptabilité nationale cherche à déterminer ce qui, par nature, est une dépense, quel que
soit son intitulé, qu’elle se traduise ou non par un flux de trésorerie. Le critère essentiel est
qu’une dépense est un flux qui appauvrit l’administration concernée, au sens où son actif
financier net courant diminue, soit par une baisse de l’actif, soit par une augmentation du
passif. Cette définition implique qu’une dépense, ayant pour contrepartie un actif non financier
immobilisé (patrimoine immobilier, routes, ports…), diminue l’actif financier de l’administration
au sens de la comptabilité nationale. Ainsi, la construction d’une route (actif physique) sera
considérée comme une dépense (générant un besoin de financement équivalent), alors qu’une
prise de participation dans une société d’autoroute sera considérée comme une opération
financière (neutre sur le besoin de financement).
Concrètement, cette définition conduit à exclure du champ des dépenses publiques certaines
opérations qui sont des dépenses au sens budgétaire :
les opérations d’acquisition de titres financiers ne constituent pas une dépense publique
au sens de la comptabilité nationale. En effet, elles n’impliquent aucune diminution de
15
l’actif financier net des administrations, mais seulement une réallocation d’actifs au sein
du patrimoine des administrations entre trésorerie et titres ;
les dotations en capital peuvent aussi être exclues de la dépense publique, si elles
conduisent à une augmentation de la valeur de la participation de l’État détenue dans
l’entreprise, et in fine, du patrimoine de l’État. En revanche, si ces dotations sont à fonds
perdus, elles seront considérées comme de la dépense publique ;
les prêts à des organismes privés ou à des États étrangers sont considérés comme des
opérations financières et n’ont d’impact à ce titre, ni sur le besoin ou la capacité de
financement de l’administration publique, ni sur sa valeur nette dans le compte de
patrimoine.
Les titres des dépenses du budget de l’Etat sont définis comme suit :
16
2.1.1.2. Classifications selon les différentes fonctions économiques
Les dépenses des administrations publiques sont ventilées suivant une nomenclature
internationale définie dans le système de comptes nationaux de 1993 et révisée en 1999 : la
COFOG (Classification of the Fonctions of Government). Cette classification répartit les
dépenses des administrations publiques en dix catégories selon leur finalité : (i) services publics
généraux, (ii) défense, (iii) ordre et sécurité publics, (iv) affaires économiques, (v) protection de
l’environnement, (vi) logement et équipements collectifs, (vii) santé, (viii) loisirs, culture et
culte, (ix) enseignement, (x) protection sociale.
La croissance économique est l'accroissement, sur une longue période, des quantités de biens
et services produits dans un pays, généralement mesurés année après année. François Perroux
la définit comme étant « l’augmentation soutenue, pendant une période longue, d'un
indicateur de production en volume ». En pratique, l'indicateur utilisé pour mesurer cette
croissance est le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume.
Le concept de « qualité » est assez complexe à mettre en exergue et, dans la littérature
économique, peu de travaux sont consacrés à l’étude de la qualité pour le cas spécifique des
« dépenses publiques ».
En fait, de façon générale, la norme ISO 9000 définit la qualité comme « l’aptitude des
caractéristiques intrinsèques d’un produit, d’un processus ou d’un système à satisfaire les
exigences des clients et autres parties intéressées ». En d’autres termes, la qualité peut être
considérée comme l’aptitude à l’utilisation ou la conformité aux exigences fixées par
l’utilisateur, puisque c’est l’utilisateur qui détermine si la qualité d’un produit ou d’un service
17
correspond à ses attentes. Il convient d’ajouter aussi que le concept de qualité pour tout
produit est porteur de trois (3) dimensions :
économique où il s’agit de satisfaire ces besoins au moindre coût et dans les délais prévus,
en réduisant au minimum les dysfonctionnements internes ;
humaine qui associe le personnel de l'entreprise à un projet commun, afin que chacun
s'épanouisse et retrouve le goût du travail bien fait.
Ces caractéristiques de la « qualité », postulées par la norme ISO 9000 et appliquées aux
dépenses publiques, imposent à ces dernières des contraintes techniques, économiques et
humaines qui doivent faire l’objet d’une définition précise selon le type de dépense considérée.
On peut ainsi envisager la construction d’un indicateur qui tient compte de la satisfaction des
bénéficiaires de chaque catégorie de dépenses publiques.
Une autre approche est adoptée par la Commission de l’union Européenne (2002). Dans son
rapport, relatif aux finances publiques dans l'Union Economique et Monétaire, publié en mai
2002, la Commission européenne s'est attachée à développer un indicateur synthétique
permettant d'apprécier la qualité de la dépense publique : « les dépenses publiques de
qualité sont celles qui, par leur nature, sont susceptibles de soutenir la croissance et
l'emploi ».
le paiement des intérêts de la dette est jugé être une dépense sans intérêt
économique ;
18
les dépenses d'éducation, de santé, de recherche, et d'investissements, et les
dépenses réalisées dans le cadre de politiques actives du marché du travail, sont
considérées comme ayant toujours un impact positif sur la croissance et l'emploi. En
théorie, ces dépenses devraient devenir inefficientes au-delà d'un certain seuil, mais,
la Commission de l’UE estime que ce seuil est supérieur aux niveaux de dépenses
effectivement observés dans les États membres de l'Union européenne.
Une fois ces critères d'évaluation posés, la Commission de l’UE a comparé la « qualité » de la
dépense publique dans les divers États membres. Il ressort du classement de la Commission de
l’UE que la France est, à la fin des années 1990, l'État membre qui bénéficie de la meilleure
qualité de la dépense publique. Ce bon résultat s'explique, notamment par un haut niveau de
dépenses d'éducation, de santé, d'investissements, et de recherche, et par la relative modestie
des sommes versées au titre du paiement des intérêts de la dette.
L’étude de la Commission de l’UE présente certes un caractère novateur intéressant. Mais, une
attention doit être prêtée sur les limites de la méthodologie suivie. En premier lieu, les critères
définis pour évaluer la qualité de la dépense demeurent assez vagues, et reposent sur l'analyse
d'études empiriques dont les résultats complexes sont rarement univoques. En second lieu,
l'évaluation à laquelle procède la Commission de l’UE ne prend pas en compte la qualité des
prestations fournies par les administrations nationales ; le seul critère retenu est celui du
niveau des dépenses engagées par grand type de fonctions. Enfin, la composition « optimale »
de la dépense publique peut fort bien varier d'un pays à un autre, notamment en raison des
écarts de développement qui subsistent entre les États membres.
Pour ce qui est du cas spécifique de la Direction de Prévision et des Etudes Economiques (DPEE)
du Sénégal (2012), qui a réalisé une étude sur la « productivité des dépenses publiques » pour
la zone UEMOA, elle a retenu les critères suivants pour définir la productivité des dépenses ou
dépenses de qualité à savoir :
des dépenses publiques dont le coût marginal doit être égal au bénéfice social ;
des dépenses publiques engagées doivent remplir toutes les conditions qui
assurent la cohérence des comptes macroéconomiques.
19
La plupart de ces définitions s’appuient sur les théories de la croissance endogène qui
soulignent que l’efficacité des dépenses publiques doit être appréciée selon leur impact sur la
croissance (Barro, 1989).
Dans le cas du Niger, l’INS a retenu l’approche utilisée pour l’Union Européenne comme
méthodologie de réalisation de cette étude, malgré les limites relevées, étant donné que la
réalisation d’une croissance économique durable et la promotion d’emplois décents doivent
être en adéquation avec les principaux objectifs du PDES 2012-2015.
Impact versus Effet : l’effet décrit une conséquence d'un projet sur l'environnement,
indépendamment du territoire qui sera affecté. Par exemple, la consommation d'espace, les
émissions sonores ou gazeuses, la production de déchets sont des effets appréciables par des
valeurs factuelles (nombre d'hectares touchés, niveau sonore prévisionnel, quantité de
polluants ou tonnage de déchets produits par unité de temps). L’impact est la transposition de
cet événement sur une échelle de valeur. Il peut être défini comme le croisement entre l'effet
et la sensibilité du territoire ou de la composante de l'environnement touchés par le projet. Les
impacts peuvent être réversibles ou irréversibles et plus ou moins réduits en fonction des
moyens propres à en limiter les conséquences. Ils renvoient à la durabilité des résultats et donc
subsister après la fin du projet.
Efficience : c’est l’usage rationnel des moyens dont on dispose pour atteindre des objectifs fixés
au préalable. Il s’agit donc de la capacité d’atteindre les objectifs et les buts envisagés tout en
minimisant les moyens engagés et le temps, en réussissant ainsi leur optimisation. Elle est
mesurée sous la forme d’un rapport entre les résultats obtenus et les ressources utilisées.
20
Efficacité : l’efficacité est la capacité d’une personne, d’un groupe ou d’un système à parvenir à
ses fins, à ses objectifs (ou à ceux qu’on lui a fixés). Donc, être efficace, revient à produire à
l’échéance prévue, les résultats escomptés et réaliser les objectifs fixés, lesquels objectifs
peuvent être définis en termes de quantité, mais aussi de qualité, de rapidité, de coûts, de
rentabilité, etc.
Productivité : en économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une
production et les ressources mises en œuvre pour l'obtenir. La production désigne les biens
et/ou les services produits. Les ressources mises en œuvre, dénommées aussi facteurs de
production, désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages...), les
capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie,
transport...), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu'extrêmement
importants, tels le savoir-faire accumulé.
Deux principales approches sont considérées pour la détermination de la taille optimale des
dépenses publiques : (i) l’approche inspirée du modèle de croissance endogène développe
l’idée que le rôle de l’Etat reste incontournable dans l’analyse de la croissance observée par le
passée et pour sa prolongation en longue période ; (ii) l’approche par la courbe d’Armey (1995)
dont l’idée principale est qu’un faible niveau des dépenses publiques dans une économie
conduit à un taux de croissance faible. Réciproquement, lorsque le niveau des dépenses
publiques est très élevé, le poids de l’Etat dans l’économie devient excessif. Détournant une
grande quantité de richesse à son profit, l’Etat pénalise le secteur privé qui ne dispose plus de
moyens suffisants pour impulser la croissance économique. D’où la justification de l’existence
d’un seuil optimal de dépenses publiques.
Les dépenses publiques ont longtemps été perçues comme un instrument de l’Etat pour la
conduite des politiques de stabilisation à court terme. John Maynard Keynes fait figure de
pionnier de cette approche et il en expose les canaux de transmission dans son célèbre ouvrage
intitulé "Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie", publié en 1936. Il stipule
que les dépenses publiques, en tant que composantes de la demande globale de l’économie,
ont un effet multiplicateur sur le niveau du revenu national.
21
En effet, une augmentation des dépenses publiques, Ceteris Paribus, va entrainer une
augmentation de la demande globale. Les entreprises devront donc augmenter leur production
pour faire face à ce surplus de demande. Cette augmentation de production donnera lieu à une
demande de travail de la part des entreprises, donc à des embauches qui créeront à nouveau
de la demande, enclenchant ainsi un cercle vertueux (figure 1).
Dépenses
Publiques
Les recommandations de Keynes sont à l’origine du « New Deal », nom donné au programme
mis en œuvre par le président des Etats-Unis Franklin D. Roosevelt, entre 1933 et 1938, pour
contrecarrer les effets de la grande dépression due à la crise économique de 1929. Les
fondements de la théorie keynésienne et les développements formulés par les économistes
postkeynésiens constituent le soubassement des politiques économiques menées après la
seconde guerre mondiale et ont conduit à une croissance très forte du PIB des pays concernés.
Les détracteurs de la théorie keynésienne, notamment les néoclassiques, contestent l’effet
vertueux des dépenses publiques et font valoir que la politique budgétaire expansionniste n’a
pas d’effets favorables sur l’activité économique.
Pour David Ricardo (1817), les prélèvements de l’Etat sont forcément préjudiciables à
l’économie, car ils nuisent à l’investissement lorsqu’ils taxent le capital, et à l’épargne lorsqu’ils
taxent le revenu. En outre, la politique budgétaire peut s’avérer inefficace en raison des
anticipations rationnelles effectuées par les agents économiques (Robert Lucas).
L’augmentation des revenus, induite par la politique budgétaire, ne peut se traduire en surplus
de demande que si les agents économiques font preuve d’une certaine confiance dans l’avenir.
Sans cela, le surplus de revenu est épargné par les ménages pour faire face à une future hausse
22
des impôts, et les décisions d’investissement des entreprises sont retardées. C’est le principe
d’Equivalence Ricardienne.
Avec l’avènement des nouvelles théories sur le développement, dans les années 1940-1950, il
va être attribué à l’Etat un rôle central dans la promotion de la croissance économique. Les
partisans de l’interventionnisme étatique de cette époque vont étendre la contribution de l’Etat
à l’économie au-delà des politiques de stabilisation à court terme. Selon Rosenstein Rodan
(1943), pour assurer la croissance équilibrée, le rôle de l’Etat dans la coordination du "Big Push"
(effort minimum d’investissements dans plusieurs branches complémentaires de l’économie) et
dans la planification de l’investissement public et des infrastructures sociales (IES), est décisif. Il
précise, en outre, que cet effort en matière d’IES doit être à l’origine du développement et doit
précéder l’effort privé. Alfred O. Hirchman (1958), adepte de la théorie de la croissance
déséquilibrée, opposée à la théorie de la croissance équilibrée, affirme que l’Etat doit mener
une politique industrielle qui encourage l’investissement dans certaines branches, si possible à
forte intensité de capital, car ce sont celles-ci qui ont le plus d’effets d’entrainement.
Dans les années 1980, le rôle de l’investissement public dans la croissance économique à long
terme est relayé par les tenants de la théorie de la croissance endogène. Cette théorie met
particulièrement l’accent sur les externalités positives qu’engendrent certains aménagements
publics d’infrastructure et, a le mérite de regrouper certains néokeynésiens et néolibéraux. En
effet, les économistes s’accordent sur le fait que l’Etat doit assurer la fourniture des biens et
services non rentables pour le privé, mais qui peuvent s’avérer utiles d’un point de vue
socioéconomique. Il s’agit des biens publics ou collectifs qui n’obéissent pas aux principes
d’exclusions et de rivalités (infrastructures routières, systèmes d’adduction, éducation, sécurité
nationale, santé, aéroports, etc.). Ainsi, Paul Romer affirme que le moteur de la croissance
provient essentiellement de l’accumulation de connaissances et du capital technologique due à
l’innovation et à la recherche-développement. Robert Lucas privilégie l’accumulation de capital
humain. Robert Barro, quant à lui, prend en compte les dépenses d’infrastructures publiques.
Robert Barro (1990) construit un modèle de croissance qui inclut les services publics comme
input dans la production privée. Il considère trois (3) versions de ce type de modèle : (i) le
secteur public fournit des biens privés qui vérifient les principes d’exclusion et de rivalité ; (ii) le
secteur public fournit des biens publics qui sont non exclusifs et n’obéissent pas au principe de
rivalité ; et (iii) le secteur public fournit des biens qui sont rivaux mais dans une certaine mesure
non exclusifs. Cette dernière catégorie de biens inclut les autoroutes, les systèmes d’adduction,
23
etc. Il faut dire que le modèle spécifié par Barro est une extension du modèle de croissance de
Solow aux dépenses publiques. La forme fonctionnelle du modèle est inspirée de la fonction de
production Cobb-Douglas et se présente sous la forme :
𝑦 = 𝐴 ∗ 𝐹(𝐾, 𝐿, 𝐺)
Où A est le progrès technique neutre au sens de Hicks : il augmente à la fois l’efficacité du
travail (L), du capital (K) et des dépenses publiques (G). La fonction de production F est
continue, différentiable, homogène et vérifie les conditions d’Inada3.
La plupart des travaux théoriques et empiriques qui se sont intéressés à cette question, n’ont
pas fait cas d’une relation directe entre dépenses publiques et emploi. L’emploi est considéré
plutôt comme une réponse naturelle consécutive à tout accroissement de la production
nationale.
Le but de la politique économique, selon N. Kaldor, se résume aux quatre (4) objectifs suivants :
- la croissance de la production (taux de croissance) ;
- le plein emploi (taux de chômage) ;
- la stabilité des prix (taux d’inflation) ;
- l’équilibre des échanges extérieurs (solde commercial).
La réalisation simultanée de ces quatre (4) objectifs constituerait un carré ou “carré magique de
Kaldor“ difficilement réalisable. Compte tenu de l’existence possible d’un équilibre de “sous-
emploi“, les économistes d’inspiration keynésienne, estiment que les dépenses publiques sont
un levier à la disposition des pouvoirs publics pour agir sur l’activité économique et l’emploi.
Pour Keynes, les dépenses publiques jouent également un rôle très positif par rapport à
l'emploi : c'est ce que montre la relation keynésienne du multiplicateur de dépenses
publiques. Selon cette relation, une hausse des dépenses publiques, imprimée par l'état pour
relancer l'économie, permet une hausse du revenu national (PIB), qui permet à son tour
3
Les conditions d'Inada, du nom de l'économiste japonais Ken-Ichi Inada sont des assertions sur la forme d'une fonction de
production garantissant la stabilité de la croissance économique dans le modèle de Solow.
1. La fonction vaut 0 en 0,
24
une hausse de la consommation. Cette hausse de la consommation permet à son tour une
hausse de la production (donc du revenu national) qui entraine une création massive d’emplois.
L’objectif de plein emploi est inscrit dans la Déclaration de Philadelphie de 1944 et figure dans
la Convention 122 sur la Politique de l’Emploi de 1964, ainsi que plus récemment dans la
Déclaration sur la Justice Sociale pour une Mondialisation Equitable (2008). Bien que la réalité
diffère selon les pays, le défi de l’emploi au niveau mondial est en substance le suivant : dans la
plupart des pays, il y a trop peu d’emplois décents pour ceux qui cherchent du travail. Trouver
un emploi n’est pas le problème principal, mais trouver un travail productif, assorti de
conditions de travail et d’un salaire décent, est bien souvent un défi majeur. La crise
économique et financière de 2008 a aggravé les déficits existants en matière de travail décent,
a généré des pertes d’emplois à grande échelle et a augmenté le nombre de chômeurs et de
travailleurs pauvres à des niveaux sans précédent. La crise économique mondiale a renforcé la
nécessité et l’opportunité de poursuivre des objectifs explicites en matière d’emploi, de placer
ces préoccupations au cœur des politiques nationales et de mettre en place des cadres
nationaux pour promouvoir la création d’emplois nombreux et de qualité.
Au Niger, depuis quelques années, l’Etat a marqué un fort engagement en faveur de l’emploi en
adoptant son Programme Pays Travail Décent (PPTD)4 en 2012. La question de l’emploi occupe
une place de choix dans le Plan de Développement Economique et Social (PDES_2012-2015),
notamment à travers le programme relatif à la participation des jeunes au développement et
celui relatif à la promotion de l’insertion économique des jeunes.
Plusieurs études empiriques ont essayé d’analyser les effets de la dépense publique sur la
croissance et l’emploi. De façon spécifique, il s’agissait d’évaluer le lien de causalité qui pourrait
exister entre les variables macroéconomiques, afin de confirmer ou d’infirmer les idées
soutenues dans les débats théoriques.
Les résultats empiriques sur le lien de causalité entre les dépenses publiques et la croissance
restent très controversés. En effet, le fait de faire valoir que le premier (1er) est à l’origine du
4
Aux termes d’un processus dynamique dont la participation et le consensus auront été les piliers inamovibles, le Niger s’est
doté d’un Programme Pays de Promotion du Travail Décent (PPTD ,2012-2015), adopté en 2012, dans lequel l’organisation
Internationale du Travail (OIT) a fourni une assistance technique et financière.
25
second, ou vice versa, constitue l’objet d’un débat animé et les résultats empiriques varient
d’un pays à un autre. Alors que certaines études mettent en évidence une relation de causalité
dans un seul sens, d’autres établissent au contraire une causalité réciproque. De plus, toutes les
dépenses publiques n’ont pas les mêmes effets. Si certaines ont un effet de court terme,
d’autres, ont au contraire, un effet de long terme voire aucun effet.
Concernant les pays en développement, l’on peut citer l’étude de Ouattara [2007], appliquée
aux pays membre de l’UEMOA qui met en évidence, sur la base des tests de causalité, que la
croissance et les dépenses s’influencent réciproquement. Cette causalité à double sens a été
aussi obtenue par Cheng et Wei [1997] dans le cas de la Corée du Sud sur la période (1954-
1994). La particularité de cette étude réside dans le fait que ces auteurs, en intégrant la
demande de monnaie dans leur système de vecteurs et après le test de stationnarité de
Phillips-Perron, suivi du test de causalité de Granger, aboutissent à la conclusion selon laquelle
il y a causalité à double sens entre les dépenses publiques et la croissance économique en
Corée du Sud et que la demande de monnaie influence la croissance économique.
La principale critique que l’on peut formuler à l’encontre de la démarche de Ouattara est qu’il a
raisonné sur la base des données de panel, en mettant tous les pays membres de l’UEMOA
ensemble. Ceci cache les spécificités relatives à chacun des pays concernés. Dans le même sens,
Ben et Hassad [2006], dans leur analyse en coupe transversale sur l’efficience du financement
des services publics et la croissance dans 45 pays en développement, sur la période 1990- 2002,
ont montré, par une estimation économétrique, que les dépenses ne sont pas encore porteuses
de croissance dans les Pays en Voie de Développement.
Par ailleurs, les travaux de ces auteurs ont montré que les dépenses publiques d’éducation et
de santé sont porteuses de croissance économique si ces dépenses sont utilisées de manière
efficace. Plutôt que de procéder à une analyse en données de panel, Nubukpo [2003], dans son
étude sur les pays membre de l’UEMOA, sur la période 1965-2000, établit, sur la base d’un
modèle à correction d’erreurs, appliquée à chaque pays, qu’à court terme, les dépenses
publiques totales n’ont pas d’impact significatif sur la croissance dans la majorité des
économies de l’Union. A long terme, la hausse des dépenses publiques a un impact sur la
croissance nettement différencié par pays. Par ailleurs, il montre que la prise en compte de la
composition des dépenses publiques conduit à mettre en évidence l’effet négatif des dépenses
de consommation publique sur la croissance à court et à long termes dans l’Union. S’agissant
des dépenses publiques d’investissement, leur impact est positif, essentiellement à long terme,
sur la croissance des économies des pays membre de l’UEMOA. Cependant, Nubukpo n’a pas
étudié la causalité entre les dépenses et la croissance pour savoir d’un pays à l’autre, laquelle
des variables « cause » l’autre ou si les deux (2) s’influencent réciproquement.
A l’aide d’un modèle à correction d’erreurs, Morley et Perdikis [2000], concluent, dans le cas de
l’Egypte, à l’existence à long terme d’un effet positif des dépenses publiques totales sur la
croissance, notamment après les réformes fiscales de 1974 et 1991. Cependant, à court terme,
aucun effet significatif n’a pu être mis en évidence. Au contraire, Nelson et Singh [1994] n’ont
trouvé aucun effet significatif des déficits budgétaires (autre mode de financement des
26
dépenses publiques) sur la croissance dans les pays en développement au cours des années
1970 et 1980.
Cherchant à faire ressortir des relations causales entre l’investissement public et la croissance
économique, Ashipala et Haimbodi [2003] s’intéressent au cas de la Namibie. Leur objectif
principal était de vérifier, empiriquement, l’hypothèse selon laquelle l’investissement public
cause l’investissement privé. Les résultats auxquels ils aboutissent, grâce aux tests de causalité,
montrent deux (2) relations de long terme entre le niveau d’activité économique (mesuré par le
PIB), l’investissement public et l’investissement privé. Ces relations de long terme indiquent
d’une part, qu’une augmentation de l’investissement public a un effet positif sur la croissance
économique en Namibie et, d’autre part, l’existence d’une complémentarité entre
investissement public et investissement privé.
Safa [1999] s’investit dans la vérification empirique de la loi de Wagner5 sur les données de la
Turquie couvrant la période (1950-1990). Partant des modèles multivariés en termes de
cointégration, l’auteur cherche les relations de long terme entre les dépenses publiques et la
croissance du PIB réel. En utilisant la cointégration et la causalité au sens de Granger, il conclut
au rejet de la loi de Wagner sur les données de la Turquie. La causalité au sens de Granger sur
les données de la Tanzanie permet également à Kweka et Morrissey [1999] d’aboutir aux
résultats peu convaincants sur les relations causales entre les dépenses publiques totales et le
PIB. En procédant à une désagrégation des dépenses publiques, ces auteurs concluent à une
relation ambigüe entre l’investissement public et privé. Cependant, une causalité à sens unique
est concluante de la consommation publique vers la consommation privée. A partir d’un
modèle Vectoriel Autorégressif (VAR), Ghali [1997] a tenté d’expliciter la nature de la causalité
entre les dépenses publiques et la croissance économique en Arabie Saoudite. En accordant
une attention au test de causalité au sens de Granger, l’auteur montre que l’hypothèse selon
laquelle les dépenses publiques causent la croissance économique est rejetée et, partant de ce
fait, la politique fiscale visant le contrôle des déficits budgétaires s’avère inefficace.
27
les dépenses à des niveaux faibles, et baisse ensuite, à mesure que les effets des distorsions
dépassent les effets bénéfiques des biens publics. Les dépenses publiques et la croissance sont
donc liées positivement, quand les dépenses publiques sont en dessous de leur montant
optimal, négativement quand elles sont au-dessus, et non corrélées quand les pouvoirs publics
fournissent le montant optimal des services.
28
Tableau 1: Synthèse des principaux résultats sur les liens entre les composantes des dépenses
publiques et la croissance économique dans la littérature
Auteurs et Modèle, échantillon
période de Variables Catégorie des dépenses publiques et Méthodes Nature de l'impact
l'étude dépendantes ciblées d'estimation sur la croissance
Modèle de croissance de Solow
étendu aux dépenses publiques
pour le secteur public et privé (+) pour l'investissement
avec une forme fonctionnelle public, (-) pour les dépenses
Barro.R. (1990) PIB Investissement public, Consommation publique de type Cobb-Douglas de consommation
Données de panel sur un
échantillon de pays en
Kinght, Loayza, développement dans les (+) pour l'investissement
Villanueva. (1993) PIB Investissement public en infrastructures années 80 public en infrastructures
Données en panel sur un
Easterly, Reberlo. échantillon de 119 pays en (+) pour l'investissement
(1993) PIB Investissement public développement public en transports
Données en panel sur un (+) pour la santé le transport
Dépenses de santé, de transport, de échantillon de 14 pays de et la communication, (-) pour
Devarajan, S.(1993) Revenu par tête communication, défense et éducation l'OCDE l'éducation et la défense
Données de panel sur un
échantillon de pays d’Afrique (-) de la hausse des dépenses
Ojo, Oshikoya. (1995) PIB par tête Dépenses publiques totales saharienne publiques
Données en panel sur un (-) pour l'investissement
Devarajan, Swaroop, échantillon de pays en public, (+) pour la
Zou. (1996) PIB Investissement public, Consommation publiques développement consommation publique
Ghura, Hadjimichael. Données en Panel de pays (-) pour les dépenses
(1996) PIB par tête Dépenses publiques totales d'Afrique subsaharienne publiques totales
Données en pays en panel sur (+) pour les dépenses
Caselli, Esquivel, Dépenses militaires et d'éducation, dépenses un échantillon de pays en publiques hors défense et
lefort. (1996) PIB publiques totales hors éducation et défense développement éducation,
Données en panel sur un Pas d'effet significatif des
Easterly, Loayza, échantillon de pays d'Amérique dépenses publiques de
Montiel. (1996) PIB Dépenses publiques de consommation latine consommation
Données en panel sur un Impact différencié de l'effet
kahn, Kumar, Montiel. échantillon de pays en de l'investissement privé et
(1997) PIB Investissement privé, investissement public développement public
(+) pour les dépenses
publiques à long terme, pas
Morley, Perkidis. Modèle à correction d'erreurs d'effet significatif à court
(2000) PIB Dépenses publiques totales pour l'Egypte terme
(+) pour l'investissement
Ashipala, Haimbodi. Modèle à correction d'erreurs public à long terme, et (+)
(2003) PIB Investissement privé, investissement public pour la Namibie pour l'investissement privé
A court terme, pas d'impact
significatif des dépenses
publiques totales, (-) pour les
dépenses publiques de
consommation, (+) pour
l'investissement, A long
terme, impact différencié par
Dépenses publiques totales, dépensses de Modèle à correction d'erreurs pays dans l'UEMOA, (-) pour
consommation publique, dépenses publiques entre 1965-2000 pour les pays la consommation publique,
Nubukpo.K.K. (2003) PIB d'investissement de l'UEMOA (+) pour l'investissement
(+) pour les dépenses en
capital, pas d'impact
Modèle à correction d'erreurs significatif des dépenses de
Kane.A.H. (2004) PIB Dépenses en capital, dépenses de fonctionnement pour le Sénégal fonctionnement
Causalité unidirectionnel de
Modèle dynamique pour la l'investissement vers la
keho.Y. (2004) PIB Investissement public Côte d'Ivoire croissance
Pas d'effet significatif des
Données en coupe transversale dépenses publiques sur la
Ben, S., Hassad, M. dans 45 pays en croissance dans les pays en
(2006) PIB Dépenses publiques totales développement développement
Causalité bidirectionnelle
entre la croissance
Données de panel pour les économique et les dépenses
Ouattara.W. (2007) PIB Dépenses publiques totales pays membre de l'UEMOA publiques
29
Auteurs et période de Variables Modèle, échantillon et Nature de l'impact sur la
l'étude dépendantes Catégorie des dépenses publiques ciblées Méthodes d'estimation croissance
Modèle à correction d'erreurs (+) pour le volume des
Guessan.A.B. (2007) PIB Investissement pour les pays de l'UEMOA investissements
Une relation
unidirectionnelle du PIB vers
Hounkpodote.H, Données de panel pour les le volume des dépenses
Batiano.B. (2010) PIB Volume des dépenses publiques pays de l'UEMOA publiques totales
Pour les pays africains non
sahéliens, effet (+) et
significatif des dépenses
publiques, pour les pays
Données de panel pour les africains sahéliens, effet
Ouattara.W. (2013) PIB Volume des dépenses publiques pays membres de l'UEMOA ambigu
Source : Auteurs à partir de la revue de la littérature existante, (+) = impact positif, (-) = impact négatif
La relation entre les dépenses publique et l’emploi a fait l’objet de plusieurs études théoriques.
Toutefois, ces études théoriques n’ont pas connu beaucoup d’application sur le plan empirique.
Une étude menée par la Banque Mondiale dans les pays industrialisés, sur la période 1960-
1973, montre que les dépenses publiques ont progressé fortement dans les pays industrialisés
(+7,5% en moyenne par an sur la période en France, contre 4,5% pour les USA et 14% pour le
japon) et dans le même temps, l'emploi a également augmenté (+ 1% en moyenne par an en
France contre 2% aux USA et 1,2% au Japon). A l'inverse, sur la période 1974-1997, les
dépenses publiques ont progressé moins vite, ce qui s'est ressenti au niveau de l’emploi (+0,7%
pour les dépenses publiques en France).
En s’inspirant des travaux de Barro (1990) et Canning (2000) et dans l’objectif de trouver une
relation entre les dépenses publiques et l’emploi dans les PVD, Fisher et Turnovsky (1998)
développent un modèle dans lequel la fonction de production est augmentée des dépenses
publiques sous forme de flux. Le résultat issu des estimations montre une forte corrélation
entre l’accroissement des dépenses publiques et le niveau d’emploi.
En raisonnant dans le même sens, Kucera et Roncolato (2012) et la CNUCED (2002) montrent
que dans la plupart des économies matures et dans de nombreuses économies émergentes, les
dépenses publiques dans le secteur industriel ont un impact positif sur la croissance
économique et sur l’emploi.
Une enquête de l’Organisation Internationale du Travail (O.I.T.) sur les mesures de protection
sociale et d’emploi prises par 54 pays, a confirmé l’importance des infrastructures dans les
plans de relance budgétaire : 87 % des pays ont affecté des dépenses budgétaires
supplémentaires aux infrastructures. Parmi ceux-ci, un tiers (1/3) avaient un volet spécifique
pour l’emploi, ciblant souvent des groupes défavorisés. Ainsi, tandis qu’il est bien reconnu que
les infrastructures sont source de création d’emplois, on admet moins souvent l’attention qu’il
convient de porter au nombre d’emplois et à l’objectif des emplois lors de la conception, de la
mise en œuvre et du suivi de ces plans.
Une évaluation théorique modélisée de l’impact des dépenses d’infrastructures sur l’emploi a
conclu qu’un (1) milliard de dollars dépensé dans de grands projets dans les pays développés
30
génère environ 28 000 emplois directs ou indirects, en proportions sensiblement égales. Les
dépenses d’infrastructures ont un impact sensiblement plus important dans les pays en
développement : ainsi un (1) milliard de dollars dépensé en Amérique latine peut générer
jusqu’à 200 000 emplois directs ; la même dépense dans des projets ruraux à fort coefficient de
main-d’œuvre peut générer jusqu’à 500 000 emplois directs. Toutefois, ces estimations
approximatives doivent être utilisées avec précaution.
Tableau 2 : Synthèse des principaux résultats sur les liens entre dépenses publiques et emploi
Auteurs et Modèle, échantillon
période de Variables Catégorie des dépenses publiques et Méthode Nature de l'impact
l'étude dépendantes ciblées d'estimation sur l’emploi
Fonction de production
(+) pour les dépenses
Turnovsky (1998) Volume d'Emplois Dépenses publiques totales augmentée des dépenses
publiques
publiques sous forme de flux
Pas significatif pour les
OIT, (2002) Offre d'emplois Investissements dans les infrastructures Pays en développement investissements dans les
infrastructures
Banque Mondiale Données de panel sur la (+) pour les dépenses
Offre d'emplois Dépenses publiques totales
(2011) période 1960-1973 publiques
Croissance (+) pour les dépenses
Kucera,. Roncolato
économique et Dépenses publiques dans le secteur industriel Pays en développement publiques dans le secteur
(2012)
emploi industriel
(+) sur l'emploi dans le
Emploi dans le Modèle VAR structurel à l'aide
secteur public, pas d'effet
Dupuis, J. (2014) secteur public et Dépenses gouvernementales d'estimations de fonctions de
significatif dans le secteur
privé réponses pour le Canada
privé
Fonction de production
(+) pour les dépenses
Turnovsky (1998) Volume d'Emploi Dépenses publiques totales augmentée des dépenses
publiques
publiques sous forme de flux
Source : Auteurs à partir de la revue de la littérature existante, (+) = impact positif, (-) = impact négatif
Globalement, la littérature empirique, traitant du lien entre les dépenses publiques et l’emploi
n’est pas très riche, contrairement à celui avec la croissance économique. Il s’agit le plus
souvent d’une relation indirecte.
31
III. METHODOLOGIE DE L’ETUDE
La problématique soulevée dans le cadre de cette étude s’articule autour de cinq (5) principaux
points :
l’évolution des dépenses dans les secteurs sociaux de base comparativement à celles
des pays de l’UEMOA. Ceci permettra de faire ressortir la performance des dépenses
publiques au Niger par rapport à ces pays.
Pour réaliser cette description de l’économie nigérienne, des graphiques illustratifs (nuages des
points, courbes évolutives…) et des tableaux de ratios ont été élaborés et analysés.
32
La collecte de données complémentaires a été nécessaire (séries longues, documents
administratifs) et a été effectuée au niveau des ministères concernés (Education, Santé et
Finances) pour mener cette analyse, en plus de celles déjà disponibles au niveau de l’INS à
savoir les comptes nationaux.
Pour analyser l’efficience des dépenses publiques, trois secteurs ont été considérés :
l’éducation, la santé et les infrastructures routières.
Afin d’apprécier l’efficience d’un secteur donné, il a été mis en relation les ressources publiques
qui y sont injectées, à savoir les dépenses publiques d’éducation, celles de santé et enfin les
dépenses d’équipement à défaut d’informations précises sur les dépenses en infrastructures
routières. Ces ressources en constituent les inputs et donc :
- les outputs correspondent aux taux d’achèvement dans le primaire, l’espérance de vie
et le pourcentage de kilomètres de routes revêtues ;
- un indicateur global d’efficience (output/input) est calculé pour l’ensemble des pays
membres de l’UEMOA. Le pays ayant l’indice le plus élevé est considéré comme le plus
efficient en termes d’allocation de ses ressources pour un secteur donné (santé ou
éducation ou en infrastructures);
- l’analyse comparative des performances du Niger dans ces secteurs par rapport aux
autres pays a permis d’apprécier l’efficience des dépenses publiques au Niger.
En ce qui concerne les effets des dépenses publiques sur la production, l’analyse économique
offre deux positions extrêmes. D’un côté, selon la Théorie de l’Equivalence Ricardienne, les
dépenses publiques ne peuvent avoir d’effet sur le produit global du fait de la présence d’un
phénomène d’éviction (crowding-out) des dépenses privées. D’un autre côté, pour les
keynésiens, les dépenses publiques sont l’instrument préféré pour stabiliser le produit à son
niveau de plein-emploi.
Aux conséquences donc positives que les dépenses publiques peuvent avoir sur la croissance,
on doit opposer l’influence négative qui résulte de l’effet d’éviction (crowding-out) du secteur
privé des ressources financières qui sont utilisées par le Gouvernement.
Dès lors, une question primordiale se doit être résolue. Existe-il un seuil optimal des dépenses
publiques pour le cas du Niger?
33
La littérature empirique concernant la taille optimale des dépenses publiques pour les pays de
l’Afrique est peu fournie. En effet, les recherches menées se sont focalisées essentiellement sur
les effets des dépenses publiques sur la croissance économique et ne se sont pas intéressées à
l’étude de l’existence d’une « courbe en U » inversée (à l’image de celle de Kuznets) qui
caractérise la relation de la taille des dépenses publiques et la croissance de l’économie.
Parmi les travaux qui cherchent à déterminer la taille optimale des dépenses publiques, deux
(2) approches peuvent être retenues : d’une part l’approche développée par Scully et d’autre
part, celle développée par Armey (1995) et reprise par R. K. Vedder et L.E. Gallaway (1998).
Scully (1998, 2003) a développé un modèle qui permet d’estimer la part des dépenses
publiques dans le produit intérieur brut (PDPIB) qui maximise la croissance économique. La
fonction de production qu’il a retenue s’apparente à celle de Cobb-Douglas.
Dans un modèle à deux secteurs, le taux de croissance de l’économie est déterminé par le
secteur privé et le secteur public. Le secteur public (DPt) et le secteur non public (1-T) PIB. Avec
PIBt a DPt 1 1 Tt 1 PIBt 1
b c
Où PIB est le Produit Intérieur Brut, DP est le montant total des dépenses publiques au prix
constant et T est le montant total des prélèvements des impôts mesurés par la part des
dépenses publiques dans le PIB.
34
2 Log (1 TCPIB)
b( DPt 1 )2 0 (6)
DPt 1 2
Ainsi, il est obtenu une relation positive et décroissante entre les dépenses publiques et la
croissance économique. Ensuite le taux de croissance économique est différentié par rapport à
Log (1 TCPIB) 2 Log (1 TCPIB)
T: c(1 Tt 1 )1 0 (7) et c(1 Tt 1 )2 0 (8)
Tt 1 Tt 12
Le résultat est une relation négative et décroissante entre le taux de croissance économique et
les taux de prélèvements de l’Etat.
En substituant 𝐷𝑃 = 𝑇 ∗ 𝑃𝐼𝐵 (par définition) dans notre équation de départ (1) et en
simplifiant, nous obtenons :
PIBt a(Tt 1 ( PIBt 1 ))b ((1 Tt 1 ) PIBt 1 )c a(Tt 1 )b (1 Tt 1 )c ( PIBt 1 )bc (9)
En substituant (9) et (2), nous obtenons :
b c 1
1 TCPIB PIBt / PIBt 1 a(Tt 1 )b (1 Tt 1 )c ( PIB)t 1 (10)
Les rendements d’échelle étant constant par hypothèse : b+c=1, il vient :
1 TCPIB PIBt / PIBt 1 a(Tt 1 )b (1 Tt 1 )c (11)
La forme logarithmique de l’équation (11) donne :
Log (1 TCPIB) Log (a) bLog (Tt 1 ) cLog (1 Tt 1 ) (12)
La dérivée par rapport à Tt-1 donne :
Log (1 TCPIB)
(b c)Tt 1 b / Tt 1 (1 Tt 1 )
Tt 1
D’où :
b
Tt 1* PDPIBt 1*
bc
La taille optimale des dépenses publiques T* est :
b
T * PDPIB* b
bc
Pour mesurer la taille optimale des dépenses publiques, l’équation suivante est utilisée :
Log ( PIBt ) Log (a) bLog ( PDPIBt 1PIBt 1 ) cLog ((1 PDPIBt 1 ) PIBt 1 ) (A)
La principale faiblesse du modèle de Scully réside dans le fait qu’il soit dérivé d’un simple
modèle de croissance endogène qui considère que la dépréciation des équipements est de
100% par an. En fait le modèle de Scully ignore la contribution des biens d’équipements de la
période précédente à la période actuelle. Cependant, il est à noter que la contribution du stock
de capital et du progrès technique est implicitement capturée par la présence du terme retardé
du produit intérieur brut (PIBt-1).
35
3.3.2. Le modèle quadratique de Vedder et Gallaway
Armey (1995) a tracé une courbe semblable à celle popularisée par Kuznets6 (1955, 1963) et
plus tard par Arthur Laffer7 (1980) pour expliquer la relation non linéaire entre les dépenses
publiques et la croissance du PIB. Armey soutient qu’il existe un niveau faible de dépenses
publiques à partir duquel toute augmentation des dépenses gouvernementales augmente la
croissance économique et ce jusqu’à un niveau critique à partir duquel les dépenses publiques
seront considérées comme excessives et leur effet devient négatif sur la croissance du produit.
Il suppose qu’il existe une relation entre les dépenses publiques et la croissance économique
semblable à la courbe de Kuznets et indique que la taille optimale des dépenses publiques qui
maximise la croissance économique peut être modélisée par une fonction de second degré. Le
modèle ainsi, rend compte, donc, à la fois de l’impact du terme linéaire, que, de l’impact du
terme élevé au carré de la part des dépenses publiques dans le PIB sur le processus de la
croissance économique.
Ainsi Vedder et Gallaway (1998) ont testé la relation suivante, pour les USA, sur la période
(1947-1997).
PIB A b( PDPPIB) c( PDPPIB)2 dT eU
Où T et U désignent respectivement le temps et le taux de chômage. Ils obtiennent :
PIB 566.2 121.2( PDPPIB) 3.47( PDPPIB)2 ........
Ce qui donne une estimation de l’ordre de 17,5% pour le niveau optimal des dépenses
publiques recherché. Ces mêmes auteurs, toujours pour les USA et sur la période 1796- 1996,
testent la relation du type :
TCPIB A b( PDPPIB) c( PDPPIB)2 dT fW
Où T représente encore le temps et W est une variable qui mesure le pourcentage du nombre
d’années de guerre pour chaque période de dix années selon lesquelles ils découpent leurs
séries chronologiques.
Ils obtiennent :
TCPIB 73.7 1.52( PDPPIB) 0.069( PDPPIB)2 ........
Ce qui donne une estimation de l’ordre de 11,1% pour le niveau optimal recherché.
Vedder et Gallaway (1998) ont aussi testé des relations du même type, pour diverses catégories
et composantes de dépenses publiques comme les transferts sociaux, les dépenses visant à
soutenir les revenus de ménages, les dépenses de santé publique, de défense, des charges
d’intérêts payés par l’Etat. Ils ont trouvé des courbes d’Armey pour plusieurs catégories de ces
dépenses. Toutefois, ils observent également que l’on n’obtient pas toujours des résultats
6
L’hypothèse de Kuznets est qu’au cours de la croissance séculaire d’un pays, l’inégalité des revenus augmente d’abord pour
baisser après lorsque un certain niveau critique est atteint. Il trace une courbe en forme de U inversé pour représenter ce
phénomène. L’inégalité est fonction du revenu moyen par individu et de son terme au carré
7
R. Armey a en effet emprunté la technique graphique de Laffer pour développer ce qu’il a appelé la courbe d’Armey. La courbe
de Laffer est un concept souvent utilisé pour montrer que l’augmentation des impôts ne donne pas nécessairement une
augmentation des revenus fiscaux. C’est une courbe en U inversé ou le taux d’imposition varie entre 0 et 100%.
36
confirmant l’existence de ces courbes (donc de tels seuils), selon les catégories de dépense ou
selon les périodes d’observation.
Le choix des variables accompagnant le ratio (PDPPIB) est relativement ouvert à toutes les
variables qui jouent habituellement un rôle dans le processus de la croissance du PIB. Au Niger
on pourrait y ajouter les hauteurs pluviométriques HPLUV compte tenu de la dépendance de
l’économie aux aléas climatiques, les exportations (EXPORT) et les importations (IMPORT).
La part des dépenses publiques dans le PIB qui maximise la croissance de ce dernier est
obtenue en dérivant l’équation par rapport au PDPPIB. La dérivée première de la fonction sera
nulle pour : PDPPIB* = -α/2β. Si β<0, cette valeur sera un maximum et dans le cas contraire,
β>0, la valeur sera un minimum.
Dans le cadre de cette étude, il est adopté les techniques modernes d’analyse des séries
temporelles (test de racine unitaire, test de cointégration, les moindres carrés généralisés).
L’équation (A) comprend deux variables : LPDPPIB et le LPIB, l’équation (B) comprend six (6)
variables : LPIB, la part des dépenses publiques dans le PIB (LPDPPIB), et cette même variable
élevée au carré, les hauteurs pluviométriques (HPLUV) les exportations et les importations
(LEXPORT, LIMPORT).
Toutes les variables sont transformées en logarithme. Deux (2) raisons principales justifient
cette démarche. La première est purement statistique puisque la transformation logarithmique
agit sur les séries en amortissant l’amplitude des fluctuations et permet de les rendre
stationnaires plus facilement. La seconde raison se justifie par des implications économiques.
Dans le cas où les variations seraient minimes, la première différence du logarithme de la série
d’une variable est approximativement égale au taux de variation de la série d’origine. De cette
manière, si une variable transformée en logarithme est intégrée d’ordre 1, le taux de variation
d’origine est constant (Hamilton, 1994).
37
3.4. L’analyse de l’impact des dépenses publiques sur la croissance économique et
l’emploi
La revue de littérature a permis de prendre connaissance de quelques travaux qui ont été
réalisés sur le lien entre les dépenses publiques et la croissance économique. L’approche
économétrique qui découle de la revue empirique a consisté à analyser l’impact des dépenses
publiques sur la croissance au Niger. Dans cette perspective, il a été choisi de s’inscrire dans la
lignée des études utilisant les modèles vectoriels autorégressifs. Les avantages de ces modèles
par rapport aux modèles structurels se situent à trois (3) niveaux.
Premièrement, les modèles autorégressifs autorisent les variables explicatives à intervenir avec
un décalage temporel, cela permet de capter l’idée que les dépenses publiques affectent le
revenu et donc la croissance puis l’emploi avec un certain retard. Cela parait être une
hypothèse plus raisonnable qu’un effet instantané des dépenses publiques sur la croissance et
l’emploi. On sait que suite à un impact sur les dépenses publiques, l’amélioration du revenu
s’inscrit dans un processus cumulatif de moyen et long terme. Cependant, il est difficile de fixer
a priori le temps nécessaire à l’observation des effets des dépenses sur le revenu et l’emploi.
Néanmoins la détermination du retard, correspondant au temps de réponse, reposera sur des
critères purement statistiques, à savoir les critères d’information d’Akaike et de Schwarz8.
8
Il s’agit de critères statistiques qui permettent de déterminer la valeur du nombre de retards d’un modèle à retards
échelonnés. Dans la pratique, il s’agit de déterminer la période maximum d’influence de la série explicative
9
La théorie de la cointégration souvent utilisée en macroéconomie permet d’étudier des séries non stationnaires
mais dont une combinaison linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des relations stables à long terme
tout en analysant conjointement la dynamique de court terme des variables considérées. On appelle des variables
cointégrées Xt et Yt, une combinaison linéaire de variables intégrées du même ordre d telle que : zt = αXt + βYt soit
intégrée du même ordre (d-b), 0<b≤d. (α,β) s’appelle le vecteur cointégrant.
38
Dès lors, deux spécifications sont retenues pour étudier successivement les effets des dépenses
publiques en termes de volume et de composition. L'étude en termes de volume consiste à
analyser l'impact des dépenses publiques totales sur la croissance, tandis que l'étude en termes
de composition fait la même analyse sur chacune des grandes composantes des dépenses
publiques (dépenses courantes et d’investissement). Dans les différentes relations
économétriques, les ratios sont calculés à partir des données collectées, seules les variables
indicatrices font exception.
Pour les ratios des dépenses publiques, le PIB courant est retenu. Il en est de même pour tous
les autres ratios utilisant le PIB.
Le niveau de l’emploi, en raison de l’absence de données précises sur l’emploi, est approximé
par la proportion de la population active.
Cette identification des composantes des dépenses publiques de qualité sera dérivée de
l’analyse économétrique effectuée en amont. En adéquation avec les thèses issues de la théorie
de la croissance endogène, et de l’approche retenue par la Commission de l’Union Européenne,
il s’agit des dépenses ayant un impact positif sur la croissance et l’emploi.
Après identification des dépenses publiques porteuses de croissances et stimulant l’emploi, des
recommandions de politiques seront formulées afin de mieux orienter les décisions et choix des
autorités compétentes.
39
- la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (importations, exportations, autres
dépenses dans les autres pays de l’UEMOA) ;
40
IV. EVOLUTION ET STRUCTURE DES DEPENSES PUBLIQUES AU NIGER
Afin de donner un aperçu des effets des dépenses publiques au Niger, l’analyse réalisée ci-
dessous tente de relever les faits stylisés de leur évolution, selon une approche descriptive. La
structure des dépenses est aussi mise en relief. Une analyse a été faite des données existantes
sur le Niger par rapport aux pays voisins.
Le Niger est un pays en développement dont la population estimée à 17 138 707 millions10
d'habitants en 2012. Cette population est fortement rurale (80%) et pauvreté avec une
incidence de 48,2% (Enquête sur les Conditions de Vie des Ménages, 2011). Le volume des
dépenses publiques représentait environ 28,4% du PIB en 2013.
Même si cette proportion n’est pas en constante croissance depuis 1990, il y a lieu de noter,
qu’en valeur courante, les dépenses publiques n’ont guère cessé de croître : elles sont passées
de 153,8 milliards de FCFA en 1990, à 1 194,5 milliards de FCFA en 2013, soit un taux
d’accroissement annuel de 8,9% sur la période. Entre 2000 et 2010, les dépenses publiques
sont passées de 23,9% à 30,0% du PIB, tandis que le PIB réel connaissait une croissance
annuelle moyenne de 4,0%. En moyenne annuelle, sur la période 2009 à 2013, le taux de
croissance économique se situe à 5,0%, niveau nettement supérieur au taux de croissance de la
population (3,9%).
Au titre de la politique budgétaire, l’objectif recherché est une meilleure maîtrise des dépenses
courantes de manière à les rendre compatibles avec les ressources budgétaires disponibles.
Tout au long de la période 2000-2013, on note la poursuite de la forte progression des
dépenses publiques en liaison avec la volonté du Gouvernement d’accroître les investissements
dans les secteurs sociaux de base et des infrastructures.
Parallèlement, la progression des recettes n’a pas été à la hauteur de la forte augmentation des
dépenses publiques, compte tenu de l’importance du secteur informel (plus de 60% du PIB en
2013) et des contraintes liées à la capacité opérationnelle des administrations fiscales et
douanières et des autorités à mobiliser significativement les ressources internes et extérieures.
10
RGP/H 2012 (INS)
41
Graphique 2 : Evolution en volume des dépenses publiques et des recettes totales du Niger de
1960 à 2013 (en milliards de FCFA)
1400
1200
1000
800
600
400
200
1988
1960
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
Recettes Dépenses
Source : BCEAO
4.1.1 Aperçu global
C’est en 1977 que les dépenses publiques ont connu leur plus grand niveau (58% en
croissance), grâce à l’accroissement rapide des recettes lié aux années fastes du boom de
l’uranium. L’année 1991, par contre, correspond à la période à laquelle il a été observé une
forte contraction (-37%) suite à la sécheresse des années 80 (1984 et 1989), entrainant, de fait
une baisse drastique du prix du bétail ainsi qu’un recul de la consommation générale. A ce fléau
s’est ajouté la persistance du marasme sur le marché de l’uranium.
0,6
0,4
0,2
0
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
-0,2
-0,4
-0,6
Source : BCEAO
42
Les évolutions des composantes des dépenses publiques font ressortir que les ressources
allouées au fonctionnement et à l’investissement ont connu globalement une tendance à la
hausse (cf. figure 3).
Depuis 1960, les dépenses de fonctionnement évoluent suivant une allure généralement
croissante, avec un pic observé en 2011 (614,0 milliards) et une chute en 2013 où elles
atteignent 530,4 milliards de francs CFA. Cette baisse est due aux mesures prises en vue de
rationaliser l’évolution de ces différentes composantes. Il s’agit, notamment de la
rationalisation de la consommation de l’Etat, la modernisation de la gestion des finances
publiques, la maîtrise de la masse salariale, malgré le dégel des incidences financières liées aux
avancements et reclassements des fonctionnaires.
Quant aux dépenses publiques d’investissement, après le pic observé en 2009 imputable à la
construction de la raffinerie de Zinder un repli est observé entre 2010 et 2011, lié à la situation
socio-politique et au tarissement de l’aide publique au développement. Par la suite, elles ont
connu une progression soutenue tout au long de la période. En effet, la moyenne des dépenses
d’investissement entre 2012 et 2013 est de 529,3 milliards de francs CFA, contre 211,8 milliards
entre 2010 et 2011. Cette évolution, qui tient compte à la fois des objectifs de croissance et de
lutte contre la pauvreté, est imputable aux dépenses d’investissement sur financement interne
et à celles financées sur ressources extérieures. La mobilisation des ressources internes et la
mise en œuvre du PDES-2012-2015 ont contribué au rehaussement de ces investissements.
700 000
600 000
500 000
400 000
300 000
200 000
100 000
-
1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020
(100 000)
Depenses courantes Depenses en capital transferts et subventions
43
4.2. Analyse de la structure et de l’évolution des principales composantes des
dépenses de l’Etat par rapport au PIB et à l’emploi
Le poids d'un Etat dans une économie peut se mesurer par la part de ses dépenses publiques
dans le Produit Intérieur Brut (PIB). Mais, une utilisation efficace des dépenses publiques exige
une connaissance précise de leurs répercussions économiques. Le choix de l'allocation des
dépenses de l'Etat en faveur des dépenses courantes ou des dépenses en capital peut donc
s'avérer déterminant dans la relance de la croissance dans les pays en développement. Le
graphique 5 ci-dessous présente l’évolution des dépenses publiques totales et celle du produit
intérieur brut (PIB) du Niger, au cours des trois (3) dernières décennies. Ainsi, on peut observer
une corrélation positive entre les deux (2) courbes de 1994 à 2012, caractérisée par une nette
tendance à la hausse.
Cependant, la courbe d’évolution du PIB semble croitre plus rapidement que celle des dépenses
publiques totales. En effet, bien que les deux (2) courbes évoluent dans le même sens, la
distance entre les deux (2) courbes augmente progressivement. La période d’avant 1994
correspond à la période des ajustements structurels. En effet, le Niger, à l’instar des Etats de
l’UEMOA, enregistrait des déficits budgétaires pendant cette période. Il avait été demandé aux
pays de baisser le volume de leurs dépenses et de réduire leur train de vie. Les Programmes
d’Ajustements Structurels (PAS) n’ont pas atteint les objectifs escomptés et cette situation a
conduit à la dévaluation du franc CFA en 1994.
La tendance à la hausse du PIB et des dépenses publiques, à partir de cette année, pourrait se
justifier par le fait que de nombreux pays membre de l’UEMOA ont commencé à ressentir les
effets positifs de la dévaluation du franc CFA, en termes d’exportations des biens et services et
de compétitivité de leurs économies.
44
Graphique 5: Evolution des dépenses publiques totales et du PIB constant du Niger de 1994 à
2013
1000 3000
800 2500
2000
600
1500
400
1000
200 500
0 0
Dépenses totales
Dépenses d'investissement en milliards de FCFA
Dépenses courantes en milliards de FCFA
PIB constant en milliards de FCFA
Source : DGRF/MF
Selon le département des Finances Publiques du Fonds Monétaire International (FMI), 11qui a
mené une évaluation des systèmes, des procédures et des institutions de gestion des finances
publiques pour la période 2009–2011 au Niger, la composition de la dépense par catégorie
économique reste dominée par les dépenses courantes.
Elles ont représenté en moyenne 55,5% du total des dépenses de l’administration centrale,
contre 45,5% pour les dépenses en capital et prêts nets. Les dépenses de subventions et
transferts (19,4% en moyenne) surpassent les dépenses de traitements et salaires (16,5% en
moyenne). Le graphique ci-dessous présente l’évolution des dépenses courantes et celle du PIB
sur la période 1994-2013.
Les dépenses courantes ont enregistré une progression quasiment constante sur la période
1994-2006. Toutefois, on constate une très légère baisse de ces dépenses en 1995 et 1996. De
1998 à 2006, le niveau des dépenses publiques courantes a très peu augmenté, se situant en
dessous de 200 milliards sur toute la période. C’est à partir de 2007 que les dépenses publiques
courantes franchissent la barre des 200 milliards et entament une progression plus rapide pour
avoisiner 430 milliards en 2012.
11
À la demande du Ministre des Finances de la République du Niger, le Département des finances publiques (FAD)
du FMI a mené une évaluation des systèmes, des procédures et des Institutions de gestion des finances publiques
pour la période 2009–11, selon la méthodologie révisée des « dépenses publiques et responsabilité financière »,
connue sous son sigle anglais PEFA.
45
Graphique 6: Evolution des dépenses publiques courantes et du PIB constant du Niger de
1994 à 2013.
50
40
30
20
10
0
-10
-20
1998
1995
1996
1997
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Taux de croissance des dépenses totales Taux de croissance du PIB constant
Source : DGRF/MF
Au Niger, ce n’est qu’en 1997, que les dépenses publiques d’investissements ont franchi la
barre des 50 milliards de francs CFA. Elles ont ensuite doublé tous les cinq (5) ans. Les
dépenses d’investissements représentent en moyenne 40% des dépenses totales sur la période
1994-2012. Sur la période 2010-2011, on enregistre une baisse du montant des dépenses
publiques d’investissements. Par contre, elles ont quasiment doublé en 2012.
2000
2005
1996
1997
1998
1999
2001
2002
2003
2004
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source : DGRF/MF
46
En confrontant le taux d’accroissement des dépenses publiques à celui du PIB, dans le
graphique N°8 ci-dessous, on constate que les deux (2) courbes évoluent en dents de scie. La
courbe d’évolution du taux de croissance des dépenses publiques totales fluctue beaucoup plus
que celle du taux de croissance du PIB. Pendant que le taux de croissance du PIB fluctue entre -
3% et 13% sur la période 1994-2012, le taux de croissance des dépenses publiques totales
fluctue entre -10% et 40%. Sur l’ensemble de la période 1994 à 2012, le taux de croissance
économique reste, en moyenne, positif et est de l’ordre de 4,6%.
1996
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Taux de croissance des dépenses totales Taux de croissance du PIB constant
Source : DGRF/MF
L’idée de l’impact positif des dépenses publiques sur la croissance est largement répandue dans
la littérature. Cependant, l'effet est d'autant plus profitable que la part des dépenses
d'investissements est importante, d'où l'importance de l'étude de la structure des dépenses
publiques et son impact sur la croissance. En effet, toutes choses égales par ailleurs, une
augmentation des dépenses courantes entraîne de facto une baisse des dépenses consacrées
au financement de l'investissement public. Cette contraction des investissements publics est de
nature à influer négativement sur la croissance, en raison de la relation positive entre
l'investissement et la croissance économique.
Le graphique N°9 ci-dessous illustre cela, les années de pic et de creux de la courbe de taux de
croissance des dépenses d’investissement correspondent à ceux de la courbe de taux de
croissance du PIB. Autrement dit, lorsque les dépenses d’investissements sont en hausse, le PIB
croit également et vice versa, comme l’atteste le graphique n°8 ci-dessus.
47
Graphique 9: Evolution du taux de croissance de la dépense publique totale et de ses
composantes, et celui du taux de croissance du PIB du Niger de 1994 à 2013
120
100
80
60
40
20
0
-20
-40
1995
2000
2005
1996
1997
1998
1999
2001
2002
2003
2004
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Taux de croissance des dépenses totales
Taux de croissance des dépenses d'investissement
Taux de croissance des dépenses courantes
Source : DGRF/MF
Les dépenses d’investissements financent le plus souvent des grands travaux, occasionnant
ainsi une importante création d’emplois. Cependant, on constate, à travers le graphique n° 10
ci-dessous, que la proportion de la population active, proxy du niveau d’emploi, est restée
quasiment insensible à l’augmentation progressive du montant des dépenses publiques
d’investissements et des dépenses publiques totales en général.
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Dépenses totales
Dépenses d'investissement en milliards de FCFA
Dépenses courantes en milliards de FCFA
Source : DGRF/MF
48
4.2.3 L’évolution des dépenses publiques sectorielles (santé et éducative) par rapport à
la croissance économique
On constate, à travers le graphique n° 11 ci-dessous que les dépenses en santé du Niger n’ont
pas beaucoup fluctué sur la période 1995-2012. De 1995 à 2005, les dépenses publiques de
santé en pourcentage du PIB n’ont jamais atteint les 2%. De 2005 à 2012, elles représentaient
2,7% du PIB en moyenne. En 2006, elles ont franchi les 3%, pour retomber à 2% l’année en
2007. Un écart de 5% en moyenne est constaté entre la dépense publique et la dépense totale
en santé, en pourcentage du PIB sur la période 1995-2012.
12
10
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
49
De même, la dépense publique d’éducation en pourcentage du PIB a gardé une tendance
croissante en moyenne sur toute la période 1995-2011. Bien qu’elles aient régulièrement
augmenté, ces dépenses d’éducation ont représenté de 5% du PIB.
Graphique 12: Evolution des dépenses publiques en éducation en pourcentage du PIB, des
dépenses totales en éducation en pourcentage du PIB et du taux de croissance du PIB, sur la
période 1995 – 2012.
25 12
Dépenses d'éducation en % du PIB
10
15 6
4
10 2
0
5
-2
0 -4
1995 1996 1999 2000 2001 2002 2003 2006 2007 2008 2009 2010 2011
L’allocation des dépenses publiques par secteur est fonction des priorités du moment des
différents pays. La confrontation des dépenses publiques et du taux de croissance du Niger à
ceux des pays voisins peut constituer un premier (1er) niveau d’appréciation de l’efficacité des
dépenses publiques du Niger. Le tableau ci-dessous présente les dépenses publiques du Niger
et celles des pays membre de l’UEMOA. Ainsi, on constate qu’en 2011, avec une part des
dépenses publiques dans le PIB moindre (20,8%), la Guinée-Bissau a abouti à un taux de
croissance annuel deux (2) fois supérieur (5,3%) à celui du Niger (2,3%). Sur la même période,
avec une part des dépenses publiques dans le PIB supérieure de deux (2) points (25,3%) à celui
du Niger (23,3%), le Burkina Faso a atteint un taux de croissance annuel presque trois (3) fois
supérieur (6,6%) à celui du Niger (2,3%).
50
Tableau 3 : Classification économique des dépenses publiques en % du PIB dans la zone
UEMOA en 2011.
Burkina Côte Guinée -
Année 2011 Bénin Mali Niger Sénégal Togo
Faso d'Ivoire Bissau
Dépenses totales 24,1 25,3 21,9 20,8 23,1 23,3 27,8 23,3
Dépenses courantes 15,1 13,4 19,2 11,8 16,3 13,9 16,2 16,2
Sans les intérêts 14,2 13,0 17,2 11,6 15,8 13,6 14,9 15,3
Salaires 7,0 6,0 8,0 5,0 5,0 4,0 6,0 6,0
Intérêts 0,9 0,4 2,0 0,1 0,5 0,4 1,3 0,9
taux de croissance
3,3 6,6 -4,4 5,3 2,7 2,3 1,7 4,8
annuel
Source : Rapport AERC « un réexamen de l’impact des dépenses publiques sur la croissance économique en zone
UEMOA » juin 2013.
Le tableau n°4 ci-dessous présente les niveaux des dépenses publiques en pourcentage du PIB
dans les principaux secteurs de l’éducation, de la défense et de la santé des pays membres de
l’UEMOA. On observe d’importants écarts d’un pays à l’autre en 2011. Sur les huit (8) pays
présentés, le Niger est sixième (6ième), selon le taux de croissance annuel et cinquième ex-aequo
(5ième) selon la part des dépenses publiques d’éducation dans le PIB en 2011.
51
Ces différents constats rendent compte d’une faible performance des dépenses publiques au
Niger, comparativement aux pays membres de l’UEMOA.
52
V. ANALYSE DE L’EFFICIENCE DES DEPENSES PUBLIQUES AU NIGER
En règle générale, il n’existe pas une relation exacte entre le volume global de ressources
publiques mobilisées pour un secteur (éducatif, sanitaire, infrastructures, etc.) et la couverture
quantitative des besoins de ce dernier. En mettant en relation les ressources allouées à un
secteur et les résultats obtenus, on arrive à apprécier l’efficience des dépenses publiques
effectuées pour ce secteur.
Différents indicateurs sont généralement utilisés pour mesurer la production de l’Etat dans les
secteurs de l’éducation et de la santé. Dans les analyses effectuées ci-dessous, la production
publique dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures, est mesurée
respectivement par le taux d’achèvement de la scolarité primaire, l’espérance de vie à la
naissance et le nombre de kilomètres de routes revêtues.
Rapporté au budget global de l’Etat du Niger, le budget du secteur de l’éducation est passé de
12,2% en 2000 à 16,1% en 2002, avant de baisser à 13,7% en 2003. Depuis cette période, la part
du budget alloué à ce secteur est sans cesse croissante et s’établit à 20,8% en 2008. Sur la
période 2000-2008, la part moyenne du budget de l’éducation par rapport au budget global est
d’environ 17%, ceci permet de situer effectivement ce secteur parmi les priorités du
Gouvernement.
Ainsi, on constate qu’au Niger, de 1990 à 2000, les dépenses publiques d’éducation ont varié
entre 17 et 27 milliards, soit une moyenne de 23 milliards au cours de la décennie. Le taux
d’achèvement, quant à lui, fluctuait entre 14 et 18%, soit une moyenne de 17% au cours de la
même période. Autrement dit, pour une dépense moyenne de 23 milliards par an le système
éducatif nigérien parvenait à garder 17 élèves sur 100 à l’école jusqu’en classe de CM2.
Au cours de la décennie 2000, les dépenses publiques d’éducation ont varié entre 24 et 98
milliards, avec une moyenne de 53 milliards. Quant au taux d’achèvement, il a varié entre 19 et
41% soit une moyenne de 29% au cours de cette même décennie. Ainsi, pour une dépense
moyenne de 53 milliards par an, le système éducatif amenait 29 élèves sur 100 en classe de
CM2, soit douze (12) élèves de plus que la décennie précédente.
De 2010 à 2012, les dépenses publiques en faveur de l’éducation sont passées de 86 à 113
milliards et le taux d’achèvement est passé de 41 à 49% sur la même période.
53
De 1990 à 2012, les dépenses publiques en faveur du secteur de l’éducation ont régulièrement
augmenté. De même, le taux d’achèvement, considéré ici comme le résultat, a également
augmenté sur la même période. Cependant, la vitesse de croissance des dépenses publiques
d’éducation est supérieure à celle du taux d’achèvement sur la période 1990-2012.
Graphique 13: Evolution des dépenses publiques d’éducation et taux d’achèvement du cycle
primaire du Niger
120 60,00
Dépenses publiques d'éductation
60 30,00
40 20,00
20 10,00
0 0,00
2005
1990
1991
1992
1993
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Années
54
On peut ainsi relever qu’en 2011, la durée moyenne de scolarisation au Niger est largement en
dessous de celle des autres pays membre de l’UEMOA, excepté le Burkina Faso qui enregistre
une durée moyenne de scolarisation légèrement inférieure à celle du Niger. Les dépenses
publiques, en pourcentage du PIB, allouées à l’éducation au Niger sont proches de la moyenne
des autres pays, mais, il en résulte une efficience globale relativement faible du Niger par
rapport aux autres pays. En effet, hormis le Burkina (0,27), le Niger a l’indicateur le plus faible
d’efficience globale (0,29). La Guinée Bissau arrive, avec moins de 3% de son PIB, à assurer une
durée moyenne d’études supérieure à celle du Niger, du Mali et Burkina Faso.
L’analyse comparative de l’efficience globale peut se faire à partir d’une méthode graphique. Le
graphique n° 14 ci-dessous présente le nuage de points de quelques pays africains selon le niveau
de leurs dépenses publiques d’éducation et la durée moyenne des études qu’ils arrivent à assurer
à leur population.
Ainsi, de l’examen de ce graphique, il apparait que tous les pays qui sont représentés au-dessus et
à gauche du Niger sont des pays qui arrivent, avec des dépenses publiques d’éducation moindres
que le Niger, à assurer une durée moyenne d’études supérieure à celle du Niger. Ce sont le
Cameroun, Madagascar, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et le Mali.
Madagascar
4,8 Sénégal
4,3 Côte d'Ivoire
3,8 Mauritanie
3,3 Bénin
2,8 Gambie
Guiné Bissau
2,3
Mali
1,8 Guinée Niger
Tchad Burkina Faso
1,3
2,26 2,76 3,26 3,76 4,26 4,76 5,26 5,76 6,26
Dépenses publiques d'éducation en % du PIB
55
Tableau 6 : Evolution de l’indice de l’efficience globale des dépenses publiques d’éducation
du Niger de 2005 à 2012.
Durée moyenne Dépenses publiques d'éducation Indice de l'Efficience
Années
des études (a) en % du PIB (b) Globale (IEG): (a)/(b)
De 2005 à 2012, la durée moyenne de scolarisation n’a augmenté que de 0,1 point. Elle a d’abord
stagné de 2005 à 2007, autour de 1,3 année puis entre 2008 et 2012, autour de 1,4 année. Les
dépenses publiques, en proportion du PIB ont, quant à elles, régulièrement augmenté depuis
2006, (de 3,1 % à 4,3 % du PIB). Il en résulte une légère détérioration de la valeur de l’indicateur
de l’efficience globale qui passe de 0,42 en 2005 à 0,33 en 2012. Ainsi, malgré l’augmentation des
ressources publiques en faveur de l’éducation, la rétention des élèves dans le système scolaire ne
s’est pas améliorée. Le rythme d’augmentation du volume des ressources publiques consacrées à
l’éducation a été beaucoup plus rapide que celui de la durée moyenne des études.
Jusqu’à une date récente, dans les travaux de recherche, c’est surtout le rôle de l’éducation
dans l’analyse des déterminants de la croissance économique qui a été privilégié, au détriment
de la santé. Les travaux sur la relation entre santé et croissance économique ont sensiblement
augmenté à la fin des années 1990. Une de leurs principales caractéristiques est qu’ils
recourent à des indicateurs différents de mesure de la santé. Utilisant l’espérance de vie à la
naissance comme mesure de l’état de santé, Bloom et Malaney (1998) et Bhargava et al. (2001)
ont montré que ce dernier est un vecteur important de la croissance économique, puisqu’elle
accroît l’espérance de vie de la population active.
D’autres travaux ont analysé l’effet de la santé sur la croissance, en recourant aux indicateurs
démographiques (taux de fécondité, de fertilité et de mortalité), ou en examinant les
conséquences du Sida sur le développement économique. Ils ont ainsi montré que la baisse de
la fécondité permet aux femmes de participer à la population active, et aide à améliorer la
santé et la nutrition des enfants.
56
l’éducation et la santé, qui sont des facteurs fondamentaux de la croissance économique. Le
graphique n° 15 ci-dessous confronte l’évolution des dépenses publiques dans le secteur de la
santé et celle de l’espérance de vie à la naissance.
Les dépenses publiques de santé ont varié entre 32 et 45 milliards avec une moyenne de 36
milliards au cours de la décennie 1990 tandis que l’espérance de vie à la naissance variait entre
43 et 50 ans, soit une moyenne de 47 ans. Ainsi, pour une dépense moyenne de 36 milliards par
an dans la santé, chaque nouveau-né nigérien pouvait espérer vivre 47 ans en moyenne.
Dans les années 2000, les dépenses publiques de santé ont varié entre 41 et 134 milliards, avec
une moyenne de 86 milliards au cours de la décennie. L’espérance de vie à la naissance tournait
autour de 54 ans pendant cette décennie. Autrement dit, pour une dépense moyenne de 86
milliards par an dans le secteur de la santé, l’espérance de vie à la naissance était de 54 ans en
moyenne sur la période 2000-2010.
De 2010 à 2012, les dépenses publiques de santé sont passées de 133 à 170 milliards et
l’espérance de vie à la naissance est passée de 57 à 58 ans sur la même période.
Les dépenses publiques de santé ont régulièrement augmenté depuis 1990. De même,
l’espérance de vie à la naissance a également augmenté sur la même période. Cependant, la
vitesse de croissance des dépenses publiques en faveur de la santé est supérieure à celle de
l’espérance de vie à la naissance à partir de la décennie 2000.
120
100 40,00
80 30,00
60
20,00
40
20 10,00
0 0,00
1996
2010
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2011
2012
Années
L’indice de l’efficience globale calculé plus haut pour l’éducation, est appliqué à la santé. Le
tableau n°7 ci-dessous présente l’indice calculé à partir de l’espérance de vie à la naissance et
les dépenses publiques de santé en pourcentage du PIB pour les pays membres de l’UEMOA.
57
Tableau 7 : Indice de l’efficience globale des dépenses publiques de santé de quelques pays
africains en 2011.
Dépenses
Espérance
publiques Indice de l'Efficience
Pays de vie à la
de santé en Globale (IEG): (a)/(b)
naissance (a) % du PIB (b)
Benin 58,94 3,92 15,04
Burkina Faso 55,44 6,28 8,83
Côte d'Ivoire 50,05 8,82 5,67
Guinée-Bissau 53,80 6,26 8,59
Mali 54,19 6,29 8,62
Niger 57,48 3,51 16,38
Sénégal 63,04 4,33 14,56
Togo 55,81 5,75 9,71
Source : Banque Mondiale et PNUD.
Sur les huit (8) pays membres de l’UEMOA présentés dans le tableau ci-dessus, le Niger arrive
en troisième (3e) position en termes d’espérance de vie à la naissance élevé, après le Sénégal et
le Benin. Cependant, le Niger alloue la plus faible part de son PIB à la santé. Ainsi, malgré la
faible part du PIB alloué à la santé, l’espérance de vie à la naissance au Niger est à un niveau
appréciable. Il en résulte un indice global d’efficience relativement élevé au Niger. Avec un
volume de ressources publiques consacré à la santé moindre, le système de santé au Niger
parvient à assurer une espérance de vie appréciable. Les dépenses publiques de santé du Niger
sont donc relativement efficientes.
Comme il a été fait plus haut pour l’éducation, il est représenté, dans le graphique qui suit, le
nuage de points de quelques pays africains selon le niveau de leurs dépenses de santé et
l’espérance de vie à la naissance. La Gambie, le Bénin, le Ghana, le Sénégal et Madagascar sont
arrivés à une espérance de vie supérieure, avec des dépenses de santé en proportion du PIB
moindre que le Niger.
58
Graphique 16: Analyse comparative de l’efficience des dépenses de santé de quelques pays
africains en 2011.
Sénégal
Madagascar
62,05
Espérance de vie à la naissance
Ghana
60,05
Bénin
58,05 Niger
Gambie
56,05 Afriq sub
Guinée Burkina Faso Togo
54,05 Cameroun Mali
Guinée éq Guinée-Bissau
52,05
Tchad Côte d'Ivoire
50,05
2,84 3,84 4,84 5,84 6,84 7,84
Dépenses de santé en % du PIB
59
physiques et des biens, l’accessibilité des entreprises et le désenclavement du pays. Au Niger, la
valeur ajoutée (VA) du secteur des transports est en croissance continue depuis 2000. Le
graphique ci-dessous montre l’évolution du bitumage des routes par l’Etat et la valeur ajoutée
du sous-secteur des transports. Le transport routier assure la quasi-totalité des déplacements
intérieurs de personnes et des mouvements de marchandises. La construction des
infrastructures routières a stagné de 2000 à 2004, pour ensuite entamer une évolution
fluctuante, mais croissante en moyenne de 2005 à 2012.
Graphique 17: Nombre de kms de routes revêtues et Valeur ajoutée du secteur des
transports du Niger de 2000 à 2012.
160 000 4300
En kilomètres
100 000 4000
En millions
80 000 3900
60 000 3800
40 000 3700
20 000 3600
0 3500
2005
2000
2001
2002
2003
2004
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
VA du secteur du Transport et entreposage (au prix courant du marché)
Routes revêtues (butimés)
Le graphique n°18 ci-dessous présente l’évolution de la production de routes revêtues par l’Etat
et les dépenses publiques d’équipements. On constate, qu’entre 2005 et 2006, les dépenses
d’équipement ont baissé de 10 milliards environ, entrainant une stagnation dans la production
de route revêtue comme le montre le graphique ci-dessus. Le même constat est fait entre 2009
et 2010 : une baisse de 70 milliards environ des dépenses d’équipement et une stagnation de la
production de routes revêtues. Cependant, bien que les dépenses d’équipements aient
continué leur chute en 2011, on enregistre une hausse de la construction des routes revêtues,
fruit d’un partenariat public-privé. De tout ce qui précède, il semble avoir un lien étroit entre le
niveau des dépenses d’équipement et la production de km revêtu.
60
Graphique 18: Evolution des dépenses d’équipements et du nombre de kms de routes revêtus
du Niger de 2000 à 2012
4300 450
4200 400
4100 350
300
En Kilomètres
4000
En milliards
250
3900
200
3800
150
3700 100
3600 50
3500 0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Routes revêtues (butimés) Dépenses d'equipement
L’indice d’efficience globale calculé plus haut pour l’éducation et la santé sera appliqué aux
infrastructures. Le tableau ci-dessous présente l’indice calculé à partir du pourcentage de
kilomètres revêtus et les dépenses publiques d’équipements (proxy de celui des infrastructures)
pour quelques pays de l’UEMOA.
Tableau 9: Indice de l’efficience globale des dépenses publiques en infrastructures pour les
pays membre de l’UEMOA (*) en 2012
Routes revêtues en Dépenses
Pays membre Indice de l'efficience
% du total réseau d'équipements en % du
de l’UEMOA globale (a)/(b)
routier (a) PIB (b)
Bénin 8,8 6,6 1,32
Côte d'Ivoire 7,4 7,2 1,02
Guinée-Bissau 27,9 3,1 8,91
Mali 24,7 7,8 3,15
Niger 20,6 18,1 1,14
Sénégal 29,3 11,7 2,51
Togo 21,0 8,7 2,42
Source : Banque Mondiale, (*) = données non disponibles pour le Burkina Faso.
Sur les pays (7) pays membres de l’UEMOA, présentés dans le tableau n°9 ci-dessus, le Niger
arrive en sixième (6e) position en termes de dépenses publiques d’équipements en proportion
du PIB, juste après la Côte d’Ivoire. Aussi, le Niger alloue la plus forte part de son PIB aux
équipements. Ainsi, malgré la forte part du PIB alloué aux équipements, le pourcentage de
routes revêtues est inférieur à la plupart des pays de l’UEMOA. Il en résulte un indice global
61
d’efficience relativement faible au Niger. Avec un volume de ressources publiques consacré à
l’équipement conséquent, celles-ci ne parviennent pas à assurer une couverture en
infrastructures appréciable. Les dépenses publiques d’équipement du Niger sont relativement
inefficientes.
Le graphique n°19 ci-dessous représente le nuage de points des pays membres de l’UEMOA,
selon le pourcentage de routes revêtues et les dépenses d’équipements en proportion du PIB. A
l’exception de la Côte d’Ivoire et du Bénin, les autres pays membres de l’UEMOA ont pu obtenir
un pourcentage de routes revêtues supérieur au Niger avec une moindre dépense
d’équipements en proportion du PIB.
Graphique 19: Analyse comparative de l’efficience des dépenses d’équipements dans les pays
membres de l’UEMOA (*) en 2012 :
17,1%
Dépenses d'équipements en % du PIB
Niger
15,1%
13,1%
11,1%
Sénégal
9,1%
7,1% Togo
Mali
Côte d'Ivoire
5,1% Bénin
3,1%
7,4% 12,4% 17,4% 22,4% 27,4%
% des routes revêtues Guinée-Bissau
Source : Banque Mondiale et PNUD, (*) = données non disponibles pour le Burkina Faso.
Après l’analyse des questions relatives à l’efficience des dépenses publiques au Niger, la section
(V) qui va suivre mettra en évidence l’existence d’un éventuel seuil des dépenses publiques au
Niger.
62
VI. DETERMINATION DE LA TAILLE OPTIMALE DES DEPENSES PUBLIQUES
AU NIGER
Ce chapitre tente d’apporter des éléments de réponse quant à l’existence d’un seuil optimal
des dépenses publiques pour le cas du Niger.
L’analyse ci-dessous va porter sur la part optimale des composantes des dépenses courantes
(investissements publics et privés, salaires, transferts et service de la dette publique dans la
richesse créée (PIB) ainsi que dans les dépenses totales, qui sont mesurées au moyen de deux
(2) modèles spécifiques.
Les séries utilisées dans cette estimation sont annuelles et couvrent la période 1965-2013.
Les principales sources de données de cette étude sont les suivantes :
les données sur les exportations et les importations sont issues de la BCEAO.
63
SALDEPTOT = Part des salaires dans les dépenses totales ;
SDETTEPIB = Part du service de la dette dans le PIB ;
SDETTEDEPTOT = Part du service de la dette dans les dépenses totales ;
TSUBVPIB= Part des subventions et transferts dans le PIB ;
TSUBVDEPTOT= Part des subventions et des transferts dans les dépenses totales ;
HPLUV= Hauteurs pluviométriques.
Compte tenu des exigences de l’économétrie des séries temporelles, les données collectées
sont testées avant et après l’estimation du modèle d’analyse. C’est à juste titre que des tests de
diagnostic concernant la stationnarité des séries, ainsi que la normalité, l’autocorrélation des
résidus et l’homoscédasticité soient systématiquement effectués.
Préalablement à l’estimation des deux modèles cités plus hauts, il convient d’étudier la
stationnarité des séries ainsi que leur cointégration afin de choisir les méthodes
économétriques les plus appropriés.
La première (1ère) étape de l’analyse va porter sur la vérification des propriétés temporelles des
séries utilisées (tests de stationnarité ou de racine unitaire). Le test de racine unitaire (ou de
non stationnarité) est effectué d’abord pour vérifier la stationnarité des séries.
A la suite de celui-ci, le test de cointégration est effectué. Une série Yt est stationnaire si sa
moyenne, sa variance et ses auto-covariances sont indépendantes du temps. Elle est dite
intégrée de l’ordre d ou I(d) si elle devient stationnaire après d différenciations. L’ordre
d’intégration est habituellement établi en appliquant des tests de racine unitaire.
Le test développé par Phillips Perron (PP) 12sera privilégié par rapport celui de Dickey et Fuller
augmenté 13(ADF). En effet, si les valeurs critiques des deux (2) tests sont identiques, à la
différence du test ADF, le test PP n’est pas soumis à l’hypothèse d’homoscédasticité des termes
d’erreurs (Phillips, 1987).
Ainsi, il n’entraine pas une perte d’observations. Ceci est utile lorsque celles-ci sont limitées.
Par ailleurs, le test PP corrige la corrélation des séries de l’hétérocédasticité des erreurs.
Les résultats des tests de Phillips et Perron des variables prises en logarithme pour la plupart
sont consignés dans le tableau suivant :
12
Phillips, P.C.B., and Perron, P., (1988) “Testing for a Unit Root in time series regression”, Biometrika 75(2),
335-346
13
Dickey D.A., et Fuller W.A., (1981) « Likelihood ratio statistics for Autoregressive time series with a Unit
Root”, Econometrica
64
Tableau 10: Résultats des tests de stationnarité
En niveau En différence première Conclusion
Variables Valeur Valeur Ordre
critique Prob critique Prob d'intégration Modèle
LOG(PIB) -1,950 0,990 -2,920 0,000 I(1) Avec constante
Ni constante ni
LOG(deptotpib)2 -3,506 0,230 -1,940 0,000 I(1) tendance
LOG(DEPTOT) -1,940 0,990 -2,920 0,000 I(1) Avec constante
Avec tendance et
LOG(EXPORTPIB)
-2,920 0,330 -3,500 0,000 I(1) constante
LOG(EXPORT) -3,500 0,933 -3,500 0,000 I(1) Avec tendance
Ni tendance, ni
LOG(IMPORTPIB)
-2,920 0,160 -1,940 0,000 I(1) constante
LOG(IMPORT) -3,500 0,510 -2,920 0,000 I(1) Avec constante
LOG(HPLUV) -2,920 0,000 I(0) Avec constante
LOG(DEPTOTPIB(-1)*PIB(-1)) -1,94 0,99 -2,93 0,000 I(1) Avec constante
LOG((1-DEPTOTPIB(-1))*PIB(-1)) -1,94 0,99 -2,93 0,000 I(1) Avec constante
Ni tendance, ni
LOG(CAPUBPIB(-1)*PIB(-1))
-2,925 0,593 -1,948 0 I(1) constante
LOG((1-CAPUBPIB(-1))*PIB(-1)) -3,52 0,119 -2,92 0,000 I(1) Avec constante
Avec tendance et
LOG(CAPRIVPIB(-1)*PIB(-1))
-3,51 0,006 I(0) constante
LOG((1-CAPRIVPIB(-1))*PIB(-1)) -3,523 0,119 -2,926 0,003 I(1) Avec constante
LOG(SALPIB(-1)*PIB(-1)) -3,5 0,654 -2,926 0,000 I(1) Avec constante
LOG((1-SALPIB(-1))*PIB(-1)) -3,526 0,136 -2,926 0,001 I(1) Avec constante
LOG(DETTEPIB(-1)*PIB(-1)) -2,933 0,036 I(0) Avec constante
LOG((1-DETTEPIB(-1))*PIB(-1)) -3,51 0,5345 -2,931 0,000 I(1) Avec constante
LOG(TSUBVPIB(-1)*PIB(-1)) -3,508508 0,5395 -2,92 0,000 I(1) Avec constante
LOG((1-TSUBVPIB(-1))*PIB(-1)) -1,947 0,995 -2,926 0,001 I(1) Avec constante
Ni tendance, ni
LOG(CAPUBDEPTOT(-1)*DEPTOT(-1))
-2,925 0,609 -1,948 0,000 I(1) constante
LOG((1-CAPUBDEPTOT(-1))*DEPTOT(-1)) -1,948 0,999 -2,927 0,000 I(1) Avec constante
Avec tendance et
LOG(CAPRIVDEPTOT(-1)*DEPTOT(-1))
-3,518 0,006 I(0) constante
Avec tendance et
LOG((1-CAPRIVDEPTOT(-1))*DEPTOT(-1))
-3,553 0,036 I(0) constante
LOG(SALDEPTOT(-1)*DEPTOT(-1)) -2,158 -3,508 -2,926 0,000 I(1) Avec constante
LOG((1-SALDEPTOT(-1))*DEPTOT(-1)) -2,925 0,417 -2,926 0,000 I(1) Avec constante
LOG(TSUBVDEPTOT(-1)*DEPTOT(-1)) -3,501 0,539 -2,926 0,000 I(1) Avec constante
LOG((1-TSUBVDEPTOT(-1))*DEPTOT(-1)) -2,925 0,607 -2,926 0,000 I(1) Avec constante
Ni tendance, ni
LOG(DETTEDEPTOT(-1)*DEPTOT(-1))
-2,933 0,0359 I(0) constante
Ni tendance, ni
LOG((1-DETTEDEPTOT(-1))*DEPTOT(-1))
-1,968 0,624 -1,974 0,006 I(1) constante
Ni tendance, ni
LOG(SDETTE)
-2.931 0.2067 -1.949 0,000 I(1) constante
Constante sans
M2PIB
-2,926 0,0001 -1,948 0,000 I(0) tendance
Ni tendance, ni
TINFL
-2,924 0,0005 -1,948 0,000 I(0) constante
Ni tendance, ni
TPF
-1,948 0,914 -1,948 0,000 I(1) constante
Ni tendance, ni
TAGRI
-2,927 0,0217 -1,948 0,000 I(0) constante
65
En niveau En différence première Conclusion
Variables Valeur Valeur Ordre
critique Prob critique Prob d'intégration Modèle
Ni tendance, ni
LOG (SDETTEPIB (-1)*PIB (-1))
-2,933 0,239 -1,949 0,000 I(1) constante
Ni tendance, ni
LOG ((1-SDETTEPIB (-1))*PIB (-1))
-2,933 0,646 -2,935 0,0007 I(1) constante
Ni tendance, ni
LOG (SDETTEDEPTOT (-1)*DEPTOT (-1)
-2,933 0,237 -1,949 0,000 I(1) constante
Ni constante, ni
LOG ((1-SDETTEDEPTOT (-1)*DEPTOT (-1))
-1,949 0,9982 -2,935 0,000 I(1) tendance
Ni tendance, ni
LOG(SDETTEPIB)
-2,931 0,0634 -1,949 0,000 I(1) constante
Constante, pas
LOG(SDETTEDEPTOT)
-2,931 0,0772 -1,949 0,000 I(1) de tendance
Source : Nos calculs sous Eviews
Les résultats du test de Phillips et Perron (PP), en niveau et en différence première, ont montré
que pour toutes les séries, à l’exception de la pluviométrie, du ratio des investissements privés,
du service de la dette (dans le PIB et les dépenses totales), du taux de liquidité de l’économie et
enfin du taux d’inflation, l’hypothèse nulle de racine unitaire ne peut être rejetée, étant donné
que leurs p-valeurs associées sont supérieures au seuil de significativité du test qui est de 5%.
Par contre, le test PP, effectué sur les séries en différence première, conclue au rejet de
l’hypothèse de non stationnarité au seuil de 5% pour toutes les séries. Toutes les variables
mises en relief dans le tableau ci-dessus sont donc intégrées d’ordre 1 ou I(1), à l’exception de
celles citées en amont.
Après avoir déterminé l’ordre d’intégration, des séries qui pour l’essentiel sont intégrées
d’ordre 1 I(1), un test de cointégration est effectué afin de déterminer les relations d’équilibre à
long terme entre les variables retenues dans les deux (2) modèles. En effet, deux (2) séries
intégrées de même ordre (d) sont dites cointégrées, s’il existe entre elles une combinaison
linéaire intégrée d’ordre 0. Cela implique qu’au moins un mécanisme de correction d’erreurs
existe et empêche les variables de trop s’éloigner de leur équilibre de long terme.
Plusieurs méthodes permettent de vérifier la non cointégration des variables. Les plus
courantes sont les méthodes à deux (2) étapes d’Engel et Granger (1987) 14et celles de
Johansen (1988).
Pesaran (1987) a indiqué que le test de cointégration en deux (2) étapes d’Engel et Granger
(1987), basé sur les résidus est peu efficace et peut révéler des résultats contradictoires. Pour
cette raison, la procédure de Johansen et Julius (1990) 15 est privilégiée pour réaliser le test de
cointégration de ces séries.
14
Engle R.F., et Granger, C.W.J., (1987) « Cointegration and Error correction : representation, estimation and
testing”, Econometrica
15
Johansen et Julius, K., (1990) « Maximum Likelihood Estimation and Inference on Coitegration Will
Application to the Demand for Money”, Oxford Bulletin of Economics and Statistics, Vol. 52, N° 2, pp. 169-210
66
Comme l’indique le tableau 11 ci-dessous, les résultats montrent qu’il existe au plus une
relation de cointégration entre les variables selon le critère de la valeur propre maximum (max
eigen) au seuil de 5% (Nombre de relations de cointégration par type de modèle).
Les séries étant non stationnaires et cointégrées, cela signifie qu’une relation peut être estimée
économétriquement entre les variables, en utilisant une représentation à correction d’erreurs
(MCE) qui doit au préalable être validée.
Selon le tableau 12 ci-dessous, le coefficient associé à la force de rappel est négatif mais non
significatif. Ainsi, le modèle à correction d’erreurs n’est pas valable, car le mécanisme à
correction d’erreur n’est pas effectif.
L’estimation du modèle de Scully et de Gallaway sera donc effectuée à l’aide des moindres
carrés généralisés, afin d’enrayer l’autocorrélation des erreurs.
Tableau 12: Estimation du modèle à correction d’erreurs (Dynamique de court terme)
Method: Least Squares
Date: 01/21/15 Time: 14:48
Sample (adjusted): 1968 2013
Included observations: 46 after adjustments
67
6.2. Estimations et interprétations des modèles
Après évaluation du seuil optimal des dépenses publiques, la part optimale par composante est
mesurée afin d’effectuer une analyse plus détaillée.
Les résultats détaillés des estimations des modèles testés sont consignés en annexes.
Les estimations des seuils selon l’approche de Scully dérivent de l’équation suivante :
Log ( PIBt ) Log (a) bLog ( PDPIBt 1PIBt 1 ) cLog ((1 PDPIBt 1 ) PIBt 1 )
Au préalable, le test de Chow, établi pour la période considérée 1965-2013, indique que les
coefficients du modèle sont stables. Il n’y a pas de rupture de régime, autrement dit il n’y a pas
de changements conséquents des grandeurs macroéconomiques à partir de 1994.
6.2.1.1 Les seuils des composantes des dépenses en proportion du PIB (approche de Scully)
Les résultats des estimations des équations par type de dépenses en proportions du PIB sont les
suivants :
16
Développée par D.Cochrane et G. Orcutt en 1949, l’estimation de Cochrane-Orcutt est une méthode très
employée en économétrie, permettant de prendre en compte une corrélation type AR(1) dans le terme d’erreurs du
modèle linéaire classique. En effet, dans le cas où le terme d’erreurs est généré selon un processus AR(1), les
méthodes d’estimation usuelles ne sont pas adaptées car les écarts-type sont estimés avec un biais. C’est une des
techniques des moindres carrés généralisés.
68
Pour les salaires en % du PIB (SALPIB) :
LOG(PIB) = 0.1811320045 + 0.04400323928*LOG(SALPIB(-1)*PIB(-1)) + 0.9560351111*LOG((1-SALPIB(-1))*PIB(-1))
+ [AR(1)=0.301471477] ;
Le seuil optimal des dépenses publiques qui a été estimé sur la période d’estimation (1965-
2013) est de 33,6%, il est supérieur à celui réalisé sur toute la période considérée (18,3%) et
2011-2013 (30,4%). Ceci légitime une nécessité pour l’Etat d’effectuer encore plus d’efforts
dans l’allocation de ses ressources.
Ces efforts devraient être axés sur une plus grande maîtrise de la masse salariale qui est
supérieure au seuil (4,0%), sur une politique d’investissements moins expansive et sur les
recommandations communautaires invitant les Etats membres à réduire leur dépenses de
transfert, car le seuil est de 12,9% et est supérieur à la moyenne enregistrée. Les seuils
obtenus, en appliquant les modèles, sont relativement inférieurs aux réalisations.
Les résultats des estimations des équations des parts optimales de chaque dépense dans les
dépenses totales sont les suivants :
69
Pour les transferts et subventions en% des DEPTOT
LOG(DEPTOT) = 1.168687947 + 0.3049295931*LOG(TSUBVDEPTOT(-1)*DEPTOT(-1)) + 0.6397789162*LOG((1-
TSUBVDEPTOT(-1))*DEPTOT(-1)) ;
Il ressort des estimations effectuées ci-dessus que la part optimale des investissements publics
est de 36,2%, celle des salaires dans les dépenses totales 26,3%, celle des transferts et
subventions de 30,4%. De cette analyse, il apparait donc que, pour la période considérée
(1965-2013), la part optimale de chacune des composantes de dépenses publiques sont toutes
supérieures à leur moyenne observée à l’exception des investissements publics 55,6% >36,2%).
La taille des dépenses gouvernementales, qui maximise la croissance du PIB, est obtenue selon
le modèle ci-dessous, en utilisant une équation quadratique qui inclut la part des dépenses
publiques dans le PIB (DEPTOT), les exportations (EXPORT) et les importations (IMPORT). La
variable DEPTOT2, qui représente la part des dépenses publiques dans le PIB élevé au carré,
traduit l’effet multiplicateur des dépenses publiques supérieur à 1.
70
Tableau 16: Résultats de l’estimation avec toutes les variables
Variable Coefficient E. Type t-Statistic Prob.
En effet, en remplaçant dans l’équation les coefficients par leur valeur estimée, on obtient la
relation suivante :
En dérivant par rapport à la part des dépenses publiques totales dans le PIB (DEPTOTPIB), on
obtient alors l’équation :
90,78743419*DEPTOTPIB + 388,539119 = 0 (2)
Cette équation (1) n’admet pas de solution en DEPTOTPIB.
Pour pallier cet obstacle dans la détermination du seuil DEPTOTPIB* des dépenses publiques
qui maximisent la croissance, l’équation (1) est ré-estimée, en y retranchant les variables
explicatives non significatives au seuil de 5%, autres que la proportion des dépenses publiques.
Le résultat suivant est obtenu:
71
Tableau 17: Résultats de l’estimation sans HPLUV et IMPORT
Variable dépendante : PIB
Il y a lieu aussi de considérer que la variable « hauteurs pluviométriques (HPLUV) » a été retirée
du fait de sa non significativité dans cette deuxième (2e) estimation. De fait, les autres
coefficients sont tous significatifs.
En remplaçant dans l’équation les coefficients par leur valeur estimée, on obtient la relation
suivante :
PIB = -2351,987651 + 21311,65734*DEPTOTPIB – 51928,72645*(DEPTOTPIB)^2 +
5,119682498*EXPORT (3)
En appliquant la dérivée première, par rapport à la part des dépenses publiques totales dans le
PIB (DEPTOTPIB), on obtient alors l’équation (4) :
-103857,4529 DEPTOT+ 21311,65734=0 (4).
Cette équation (4) admet une solution unique DEPTOT*=0, 20520104 soit 20,5%.
Selon le résultat fourni par l’équation (4), la taille optimale de la dépense publique inspirée du
modèle de Gallaway et Vedder est de 20,5% du PIB pour le Niger.
Il s’agit aussi d’un seuil maximum car la dérivée seconde de l’équation (3) est négative
(d2PIB/d2DEPTOT = -103857,4529 < 0).
Sur la période 1965-2013, la courbe d’Armey pour le Niger est donc valable et indique un seuil
maximum absolu des dépenses publiques égal à 20,5% du PIB.
En outre, le signe des deux (2) variables DEPTOTPIB et DEPTOTPIB2 est comme le suggère le
modèle théorique (Gallaway et Vedder, 2003). Autrement dit, les dépenses publiques et le
multiplicateur des dépenses publiques (les dépenses publiques élevées au carré) exercent
d’une part un effet positif et significatif sur la croissance économique et d’autre part un effet
72
négatif sur la croissance du PIB en cas de dépenses excessives (DEPTOTPIB2), donc non
efficientes.
Les seuils des composantes des dépenses publiques, estimés ci-dessus selon l’approche de
Vedder et Gallaway, adoptent la même démarche.
Les seuils des composantes des dépenses en proportion du PIB (approche de Vedder et
Gallaway)
Les résultats des estimations des équations par type de dépenses en proportions du PIB sont les
suivants :
Tableau 18: Seuil des composantes des dépenses et de ses composantes en % du PIB
Modèle de G. et Vedder capubpib salpib tsubvpib sdettepib
2013 18,2% 5,4% 6,8% 0,5%
Seuil optimal 8,5% 5,7% 4,7% 2,2%
Moyenne 1965-2013 6,8% 4,3% 2,1% 1,5%
Moyenne 2000-2013 9,8% 3,9% 4,2% 1,0%
Source : Calculs des auteurs
Les analyses précédentes ont permis de mettre en évidence l’existence d’un niveau optimal des
dépenses publiques au Niger selon deux (2) approches (le modèle développé par Suclly et celui
de Vedder et Gallaway). A l’issue des résultats, il ressort que la taille optimale des dépenses
publiques totales se situe entre 20,5% et 33,6% du PIB, avec un niveau de réalisation de 32,6%
en 2013. Pour les investissements publics, le seuil est compris entre 6,5% et 8,5% du PIB avec
un niveau de réalisation de 18,2% en 2013. En ce qui concerne les salaires, il est compris entre
4,0 et 5,7% du PIB avec un niveau de réalisation de 5,4% du PIB en 2013. S’agissant des
transferts et subventions, il est compris 4,7% et 12,3% du PIB avec un niveau de réalisation de
73
6,8% du PIB en 2013. Enfin, pour ce qui est du service de la dette, il se situerait entre 0,4% et
1,6% du PIB avec un niveau en 2013 de 0,5% du PIB.
74
VII. IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
ET L’EMPLOI
Les précédents chapitres ont permis de mettre en évidence les relations empiriques entre
dépenses publiques et croissance économique et entre dépenses publiques et emploi. Cela à
partir de l’exploitation de quelques travaux qui ont été réalisés sur le lien entre les dépenses
publiques et la croissance économique ainsi que l’évolution des dépenses publiques
comparativement à celle de la croissance économique. Pour analyser l’impact des dépenses
publiques sur la croissance et l’emploi, une approche économétrique est utilisée.
Pour l’analyse empirique, l’INS s’est inspiré d’une fonction de croissance qui rassemble
plusieurs des spécifications empiriques utilisées dans les études effectuées depuis celle de
Barro (1990), relatives à l’impact des dépenses publiques sur la croissance économique. En
particulier, les équations développées dans les travaux de TENOU(1999) et de NUBUKPO (2003)
serviront à formuler le modèle économétrique dans lequel la variable emploi est introduite. Les
travaux effectués par ces derniers ont la particularité d’analyser l’effet des dépenses et de leurs
composantes sur la croissance économique des pays de l’UEMOA.
Dès lors, deux (2) spécifications sont retenues pour étudier successivement les effets des
dépenses publiques en termes de volume et de composition. L’étude en termes de volume
consiste à analyser l’impact des dépenses publiques totales sur la croissance, tandis que l ’étude
en termes de composition fait la même analyse sur chacune des grandes composantes des
dépenses publiques (dépenses courantes et d’investissement). Dans les différentes relations
économétriques, les ratios sont calculés à partir des données collectées, seules les variables
indicatrices font exception.
75
Pour les ratios des dépenses publiques, il est retenu le PIB courant. L’emploi est approximé par
la population en âge de travailler, issue de la base de données du BIT, compte tenu de l’absence
de données fiables et en séries longues sur la population occupée.
Les données utilisées dans cette partie proviennent essentiellement des comptes nationaux de
l’INS et de la balance des paiements de la BCEAO. Ce sont des chiffres en termes réels entre
1965 et 2013. Ils ont été préférés en volume, afin de ne pas traîner les biais dus aux
conversions. On dispose de dix (10) variables :
Les propriétés statistiques et les méthodes d’estimation ne s’appliquent qu’à des séries
stationnaires, c’est-à-dire des séries non tendancielles ni saisonnières. Ainsi, le test de
stationnarité a été réalisé pour toutes les séries.
Au regard de ces résultats, on constate que les séries DEPTOT, DEPCOUR, CAPUBPIB,
CAPRIVPIB, ne sont pas stationnaires en niveau, puisque leurs valeurs empiriques de leurs
76
statistiques, ADF sont supérieures à celles des seuils critiques au seuil de 5%. Il y’a donc lieu
de tester leurs stationnarités sur les séries en différence, suivant leur ordre d’intégration.
Les différentes conclusions issues de ce test sont consignées dans le tableau suivant.
Les résultats des différents tests indiquent que les séries DEPTOT, DEPCOUR, CAPUBPIB,
CAPRIVPIB sont stationnaires en différence première au seuil de 5%. En effet, les tests ADF
sur les séries d(DEPTOT), d(DEPCOUR), d(CAPUBPIB), d(CAPRIVPIB) ont des T-test inférieurs
aux valeurs critiques au seuil de 5%.
Tableau 21 : Test de racine unitaire sur les séries sans leur tendance
Phillips-Perron Conclusion
Variables ôtées de leur tendance
T-test Valeur critique 5%
CAPUBPIB - 0,0018X-0,0237 -2,646822 -1,947816 stationnaire
COURPIB - 0,0009X-0,0883 -3,537172 -1,947816 stationnaire
DEPTOTPIB - 0,0026X - 0,1176 -2,70288 -1,947816 stationnaire
Source : Calculs des auteurs
La mise en évidence de relations causales entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexions propices à une meilleure compréhension des phénomènes
économiques. Aussi, l’ordre des variables étant important dans la modélisation VAR, l’étude
du sens de causalité aidera à ordonner les variables dans l’estimation. Le test de causalité
utilisé est celui de Granger.
Tableau 22: Test de causalité de Granger entre dépenses publiques totales et le taux de
croissance économique
77
Les variables D(DEPTOT), EXPORTPIB, IMPORTPIB et PPOPACTIV ont des probabilités inférieures
à 0,05 (seuil de 5%). Ce sont ces variables et leurs valeurs retardées qui « causent », au sens de
Granger, le taux de croissance. Autrement dit, les dépenses publiques et leurs valeurs passées
(Lag 1 et Lag 2), le ratio emploi-population active et leurs valeurs passées (Lag 1 et Lag 2), les
exportations et leurs valeurs passées (Lag 1 et Lag 2), les importations et leurs valeurs passées
(Lag 1 et Lag 2), « causent » le taux de croissance.
Le tableau ci-dessous présente le résultat du test de causalité de Granger avec cette fois-ci le
ratio emploi-population active comme variable dépendante.
Tableau 23: Test de causalité de Granger entre dépenses publiques totales et le niveau de
l’emploi
On retrouve les mêmes variables mises en évidence par le test de causalité pour le taux de
croissance économique. En effet, les variables D(DEPTOT), EXPORTPIB et IMPORTPIB ont des
probabilités inférieures 0,05 (seuil de 5%). Ainsi donc, les dépenses publiques et leurs valeurs
passées (Lag 1 et Lag 2), les exportations et leurs valeurs passées (Lag 1 et Lag 2), les
importations et leurs valeurs passées (Lag 1 et Lag 2), « causent » le niveau de l’emploi.
78
Tableau 24 : Synthèse des résultats du test de cointégration de Johansen
Où Y est le vecteur des variables endogènes ; X est le vecteur des variables exogènes. A, B et C
sont les matrices à estimer ; p est le retard optimal du modèle obtenu en minimisant les
critères d’information d’Akaike ou de Schwartz et ε est le vecteur des erreurs.
La sélection du nombre de retards est réalisée à l’aide des cinq (5) critères suivants : Ratio de
vraisemblance (LR), Final Prediction Error (FPE), Akaike (AIC), Schwarz (SC) et Hannan-
Quinn(HQ). Les retards optimaux fournis par ces critères d’information sont donnés dans le
tableau 25 ci-dessous.
79
Tableau 25: valeurs des critères d’information d’Akaike et de Schwartz pour différents retards
Quatre (4) critères sur les six (6) militent pour un nombre de retards égale à trois (3). Il sera
retenu trois (3) retards.
L’estimation du modèle VAR est présentée en annexe 1. L’ordre des variables dans l’estimation
du modèle a tenu compte du résultat du test de causalité, mais aussi de l’articulation des
décisions de politique économique. Ainsi, les hypothèses suivantes ont été formulées :
les autorités publiques prennent d’abord des décisions sur les dépenses publiques
(courantes et de capital), puis sur la consommation publique, avant d’opérer une
prévision en termes de croissance économique ;
Les résultats des tests de diagnostics, présentés en annexe indiquent que la spécification
adoptée est satisfaisante. Le test de Jarque-Bera ne permet pas de rejeter l’hypothèse de
normalité des erreurs. Le test de corrélation sérielle du multiplicateur de Lagrange ne révèle
pas l’existence d’autocorrélation d’ordres 1 ou 2. Le test de White ne met en évidence aucun
problème d’hétérocédasticité.
Le modèle VAR est stationnaire. La représentation graphique (en annexe 3) des inverses de
racines du polynôme caractéristique du modèle indique que ces derniers sont tous à l’intérieur
80
du cercle unité. Ainsi donc, les racines unitaires sont à l’extérieur du cercle unité et, par
conséquent sont tous de module supérieur à 1. De ce fait, on peut valider les fonctions de
réponse aux chocs sur les innovations, ainsi que la décomposition de la variance de l’erreur de
prévision.
a ses racines à l’extérieur du cercle unité du plan complexe. Le processus est donc
stationnaire, si toutes les racines sont, en valeurs absolues supérieures à 1, ou de façon
équivalente si l’inverse de toutes les racines sont en valeurs absolues inférieure à 1.
Les inverses des racines sont, en valeurs absolues inférieurs à 1 (annexe 2). On accepte H0 au
seuil de 5%.
L’analyse d’un choc consiste à mesurer l’impact de la variation d’une innovation sur les
variables. Les graphiques qui suivent représentent les réponses à des chocs sur les erreurs des
dépenses publiques totales. Pour chaque variable, le choc est égal à l’écart type de ses erreurs.
L’horizon temporel des réponses est fixé à 10 ans. Les différents chocs effectués sur les
variables sont consignés dans les figures ci-après.
Réponse du taux de croissance et du niveau de l’emploi suite à un choc sur les dépenses
publiques.
81
Il s’agit de déterminer le comportement dynamique du taux de croissance suite à un choc sur
les dépenses publiques
Graphique 20: Réponse du taux de croissance suite à un choc sur les dépenses publiques
Un choc sur les dépenses publiques a une influence instantanée de courte durée sur le taux de
croissance mais qui s’estompe l’année d’après et une seconde influence de durée moyenne qui
s’étale sur six (6) périodes et demi. L’ampleur du choc de la seconde phase évolue en dents de
scie et est maximale à la cinquième (5e) période.
Un choc sur les dépenses publiques a un effet instantané sur le niveau de l’emploi et qui dure
quatre (4) périodes environ. L’ampleur du choc est maximale à la seconde période et s’estompe
à la 5ième période.
82
7.4.5.2 Décomposition de la variance
On peut donc conclure qu’au Niger, un choc sur les dépenses publiques globales, a un impact
plus grand sur le taux de croissance que sur le niveau de l’emploi.
83
7.5 Estimation du modèle de la seconde spécification.
Comme pour la spécification précédente, le nombre de retards (lags) a d’abord été déterminé.
La sélection du nombre de retards est réalisée à l’aide des cinq (5) critères suivants : Ratio de
vraisemblance (LR), Final Prediction Error (FPE), Akaike (AIC), Schwarz (SC) et Hannan-
Quinn(HQ). Les retards optimaux fournis par ces critères d’information sont donnés dans le
tableau 27 ci-dessous.
Quatre (4) critères sur les cinq (5) militent pour un nombre de retards égale à trois (3). Il sera
retenu trois (3) retards également.
Il sera retenu l’ordre des variables suivants : Dépenses courantes - dépenses en capital -
exportations – Importations - Investissements privés réels - Taux de croissance- Niveau de
l’emploi- variables indicatrices des années d’élections- indicatrice des années de sècheresses.
L’estimation du modèle VAR est présentée en annexe. Les résultats des tests de diagnostics
présentés en annexes indiquent que la spécification adoptée est satisfaisante. Le test de
Jarque-Bera ne permet pas de rejeter l’hypothèse de normalité des erreurs. Le test de
corrélation sérielle du multiplicateur de Lagrange ne révèle pas l’existence d’autocorrélation
d’ordres 1 ou 2. Le test de White ne met en évidence aucun problème d’hétérocédasticité. Pour
le Niger, la spécification du VAR est donc valide.
Les inverses des racines sont, en valeur absolue, inférieurs à 1 (annexe 5). On accepte H 0 au
seuil de 5%. Le modèle VAR est stationnaire. La représentation graphique des inverses de
racines du polynôme caractéristique du modèle montre que ces derniers sont tous à l’intérieur
du cercle par conséquent, elles sont toutes de module supérieur à 1. Ainsi, les fonctions de
réponses aux chocs sur les innovations, ainsi que la décomposition de la variance de l’erreur de
prévision, sont validées.
84
7.5.4 Dynamique du VAR seconde spécification.
L’analyse d’un choc consiste à mesurer l’impact de la variation d’une innovation sur les
variables. Les graphiques qui suivent représentent les réponses à des chocs sur les erreurs des
dépenses publiques totales. Pour chaque variable, le choc est égale à l’écart type de ses
erreurs. L’horizon temporel des réponses est fixé à 10 ans. Les différents chocs effectués sur les
variables sont consignés dans les graphiques 2,3 et 4 ci-après.
7.5.4.1 Réponse du taux de croissance et du niveau d’emploi suite à un choc sur les dépenses
publiques courantes.
Graphique 22: Réponse du taux de croissance suite à un choc sur les dépenses publiques
courantes
Un choc sur les dépenses publiques courantes impacte négativement le taux de croissance sur
environ trois (3) périodes consécutives au choc. Par contre, le même choc impacte
positivement le niveau de l’emploi sur environ cinq (5) périodes (graphique suivant). Les
dépenses courantes sont composées en grande parties des dépenses de traitements (salaires et
indemnités). Cela favorise donc la création d’emploi au détriment de la croissance économique.
85
Graphique 23: Réponse de la proportion de la population active suite à un choc sur les
dépenses publiques courantes
7.5.4.2 Réponse du taux de croissance et du niveau d’emploi suite à un choc sur les dépenses
publiques d’investissement
Graphique 24: Réponse du taux de croissance suite à un choc sur les dépenses publiques
d’investissement
Un choc sur les dépenses publiques d’investissements a une influence positive et instantanée
de courte durée, qui s’estompe au cours de la cinquième (5e) période. L’ampleur du choc est
maximale à la troisième période. Au cours de la seconde (2nde) période, l’impact s’amplifie, en
augmentant de vitesse. On constate ensuite une baisse au courant de la troisième période, puis
une stagnation à la 4ième période et enfin une baisse en fin de 5ième période : l’effet est donc
globalement positif.
86
Graphique 25: Réponse de la proportion de la population active suite à un choc sur les
dépenses publiques courantes
Un choc sur les dépenses publiques d’investissement a, sur le niveau de l’emploi, une influence
positive, instantanée. Le délai de persistance de ce choc est de l’horizon 2 ans.
87
Source : Calculs des auteurs
Globalement, les deux (2) composantes de la dépense, en l’occurrence les dépenses courantes
et d’investissements sont toutes deux (2) porteuses de croissance. Toutefois, les résultats
obtenus mettent en relief les effets de l’impact des dépenses d’investissements.
88
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L’une des préoccupations majeures de cette étude est d’analyser la qualité de la dépense
publique au Niger et faire avancer les réflexions autour de cette problématique si
importante, compte tenu des enjeux socio-économiques et des défis majeurs que posent
l’impact des politiques et des programmes de développement en vigueur sur l’amélioration
des conditions de vie des populations.
De l’analyse des faits stylisés qui a été effectuée, il ressort une forte progression des
dépenses publiques au Niger de 1965 à 2013, en liaison avec la volonté du Gouvernement
d’accroître les investissements dans les secteurs sociaux de base et les infrastructures.
Cependant, la progression des recettes fiscales et douanières, ainsi que des ressources
extérieures mobilisées, n’a pas été à la hauteur de la forte augmentation des dépenses
publiques, compte tenu de l’importance du secteur informel et des contraintes liées à la
capacité opérationnelle des administrations fiscales et douanières et des autorités à
mobiliser de manière significative les ressources internes et extérieures.
Cette étude a permis de constater, qu’au Niger, le taux de croissance des dépenses
publiques totale évolue plus vite que celui du taux de croissance économique, sur la période
considérée. Ceci est en particulier avéré pour les dépenses d’investissements. La hausse des
dépenses publiques ne s’est pas traduite par une progression sensible de l’emploi mesuré
par le ratio emploi-population active.
Sur le plan de l’efficience des dépenses publiques, appréhendé par le calcul d’indice
d’efficience globale, seul le secteur de santé, au regard des ressources publiques qui y sont
injectées, paraît efficient, en comparaison avec les autres pays membres de l’UEMOA. Ainsi
donc, malgré la faible part relative du PIB allouée à la santé, comparativement à ces pays,
l’espérance de vie à la naissance, qui est choisi comme output, est à un niveau appréciable
au Niger. Par contre, les secteurs de l’éducation et des infrastructures routières sont
beaucoup moins efficients. En effet, avec des dépenses publiques d’éducation moindres, la
plupart des pays membres de l’UEMOA arrivent à assurer une durée moyenne d’études
supérieure à celle du Niger.
L’étude a permis aussi de faire ressortir pour le Niger un seuil optimal des dépenses
publiques totales qui se situerait entre 20,5% et 33,6% du PIB avec un niveau de réalisation
de 32,6% du PIB en 2013 selon deux (2) approches. De manière désagrégée, le seuil optimal
des investissements publics du Niger se situerait entre 6,5% et 8,5% du PIB, avec un niveau
de réalisation de 18,2% en 2013, celui des traitements et salaires est entre 5,9% et 6,5% du
PIB avec un niveau de réalisation de 5,4% du PIB en 2013, celui des transferts et subventions
89
se situerait 4,7% et 13,3% du PIB, avec un niveau de réalisation est de 6,8% du PIB en 2013.
Enfin, pour ce qui est du service de la dette, il serait compris entre 0,4% et 1,6% du PIB, avec
un niveau en 2013 de 0,5% du PIB.
Pour la répartition optimale dans l’allocation des ressources du budget, les résultats obtenus
suggèrent que le gouvernement devrait allouer pour les investissements publics 36,2%, pour
les salaires et traitements 26,3%, pour les transferts et subventions 30,4% et pour le
remboursement du service de la dette 7,1%. Or la part optimale de chacune des
composantes de la dépense publique sont toutes inférieures à leur moyenne observée au
cours de la période considérée 1965-2013 à l’exception des transferts et subventions.
Globalement, au Niger, la hausse des dépenses publiques a beaucoup plus d’impact sur la
croissance que sur la création d’emploi. A court terme, les dépenses courantes, composées
essentiellement des salaires et traitements et des subventions, exercent une influence
négative sur la croissance au profit de l’emploi. Les dépenses publiques d’investissement
influencent, à court terme positivement le niveau de l’emploi, et dans un délai de
court/moyen terme la croissance économique. Ainsi, de façon synthétique, les dépenses
publiques courantes ont donc un impact plus grand sur le taux de croissance que sur le
niveau de l’emploi. Les investissements publics sont le canal principal par lequel les
dépenses totales affectent positivement la croissance. Quoique faiblement mises en
évidence, les dépenses courantes ont un impact sur l’emploi et ceci peut se justifier par la
prédominance des dépenses de fonctionnement qui induisent un supplément d’emploi de
main d’œuvre.
Comme les résultats de l’étude ont relevé que les différents seuils optimaux de dépenses
publiques étaient pour la plupart des postes budgétaires dépassés par le Niger, le
Gouvernement devrait mettre l’accent sur l’efficacité/l’efficience de ces dépenses par :
- la conduite d’une revue des dépenses publiques dans tous les secteurs ;
- une meilleure répartition des ressources publiques dans les différents secteurs ;
90
- l’identification des niveaux et des sources de gaspillages de ressource publiques ;
- la mise en place d’un Système de Suivi des Dépenses jusqu’à leur Destination (SSDD)
(traçabilité) dans tous les secteurs en vue d’améliorer l’équité des dépenses
publiques ainsi que leur impact sur le bien-être des populations.
91
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95
ANNEXES
96
5% level -2.925169
10% level -2.600658
97
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(CAPRIV))
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 17:42
Sample (adjusted): 1966 2013
Included observations: 44 after adjustments
98
R-squared 0.100240 Mean dependent var 0.004681
Adjusted R-squared 0.080680 S.D. dependent var 0.055375
S.E. of regression 0.053094 Akaike info criterion -2.992724
Sum squared resid 0.129674 Schwarz criterion -2.914757
Log likelihood 73.82538 F-statistic 5.124737
Durbin-Watson stat 2.003937 Prob(F-statistic) 0.028348
99
Exogenous: Constant
Bandwidth: 4 (Newey-West using Bartlett kernel)
100
Phillips-Perron test statistic -4.829369 0.0003
Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064
101
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(CAPUB))
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 17:55
Sample (adjusted): 1966 2013
Included observations: 48 after adjustments
102
R-squared 0.469049 Mean dependent var 0.006349
Adjusted R-squared 0.469049 S.D. dependent var 0.687093
S.E. of regression 0.500659 Akaike info criterion 1.475265
Sum squared resid 11.53035 Schwarz criterion 1.514630
Log likelihood -33.66874 Durbin-Watson stat 1.976377
103
Phillips-Perron test statistic -8.637844 0.0000
Test critical values: 1% level -2.615093
5% level -1.947975
10% level -1.612408
104
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(CAPUBPIB))
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 18:14
Sample (adjusted): 1966 2013
Included observations: 48 after adjustments
105
S.E. of regression 0.470609 Akaike info criterion 1.351468
Sum squared resid 10.18774 Schwarz criterion 1.390833
Log likelihood -30.75950 Durbin-Watson stat 2.005434
Dépenses courantes
106
Phillips-Perron test statistic 4.031320 1.0000
Test critical values: 1% level -2.614029
5% level -1.947816
10% level -1.612492
107
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(COUR),2)
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 21:32
Sample (adjusted): 1967 2013
Included observations: 47 after adjustments
108
R-squared 0.081081 Mean dependent var -0.014690
Adjusted R-squared 0.061104 S.D. dependent var 0.141996
S.E. of regression 0.137590 Akaike info criterion -1.088309
Sum squared resid 0.870822 Schwarz criterion -1.010342
Log likelihood 28.11941 F-statistic 4.058804
Durbin-Watson stat 1.688419 Prob(F-statistic) 0.049809
109
Phillips-Perron test statistic -3.361107 0.0689
Test critical values: 1% level -4.161144
5% level -3.506374
10% level -3.183002
110
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(COURPIB),2)
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 18:30
Sample (adjusted): 1967 2013
Included observations: 47 after adjustments
Dépenses totales
111
R-squared -0.056876 Mean dependent var 0.104554
Adjusted R-squared -0.056876 S.D. dependent var 0.180521
S.E. of regression 0.185584 Akaike info criterion -0.510003
Sum squared resid 1.618750 Schwarz criterion -0.471020
Log likelihood 13.24007 Durbin-Watson stat 1.637742
112
Adj. t-Stat Prob.*
113
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.021574
Dette
114
LOG(DETTE(-1)) -0.092647 0.030578 -3.029854 0.0042
C 0.620831 0.177142 3.504703 0.0011
115
Null Hypothesis: D(LOG(DETTEDEPTOT)) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)
116
10% level -2.603944
117
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 18:48
Sample (adjusted): 1972 2013
Included observations: 42 after adjustments
D(LOG(DETTEPIB(-
1))) -1.166551 0.159119 -7.331308 0.0000
C 0.250066 0.118482 2.110589 0.0413
@TREND(1965) -0.008611 0.003954 -2.177925 0.0355
Export
118
C 0.604953 0.444274 1.361666 0.1801
@TREND(1965) 0.005417 0.002937 1.844284 0.0717
119
Null Hypothesis: LOG(EXPORTPIB) has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 4 (Newey-West using Bartlett kernel)
120
5% level -3.508508
10% level -3.184230
La pluviométrie
121
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(HPLUV))
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 20:44
Sample (adjusted): 1966 2013
Included observations: 48 after adjustments
122
C 0.196720 0.141825 1.387066 0.1723
@TREND(1965) -0.015393 0.007115 -2.163656 0.0358
123
Importations
124
5% level -2.925169
10% level -2.600658
125
Dependent Variable: D(LOG(IMPORTPIB))
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 20:55
Sample (adjusted): 1966 2013
Included observations: 48 after adjustments
126
S.E. of regression 0.181912 Akaike info criterion -0.549540
Sum squared resid 1.522232 Schwarz criterion -0.510175
Log likelihood 13.91418 Durbin-Watson stat 2.003144
Salaires
127
Phillips-Perron test statistic -7.907336 0.0000
Test critical values: 1% level -3.577723
5% level -2.925169
10% level -2.600658
128
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(SALDEPTOT))
Method: Least Squares
Date: 01/18/15 Time: 20:59
Sample (adjusted): 1966 2013
Included observations: 48 after adjustments
129
R-squared 0.534325 Mean dependent var 0.011147
Adjusted R-squared 0.534325 S.D. dependent var 0.241004
S.E. of regression 0.164462 Akaike info criterion -0.751226
Sum squared resid 1.244198 Schwarz criterion -0.711862
Log likelihood 18.65382 Durbin-Watson stat 2.001257
Transferts et subventions
130
Adj. t-Stat Prob.*
131
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.073496
132
LOG(TSUBVDEPTOT(-1)) -0.372125 0.103852 -3.583221 0.0008
C -1.165634 0.314790 -3.702898 0.0006
@TREND(1965) 0.010994 0.003884 2.830480 0.0069
133
Null Hypothesis: D(LOG(TSUBVPIB)) has a unit root
Exogenous: None
Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)
LOG(DEPTOTPIB(-1)*PIB(-1))
134
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
135
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
136
Adj. t-Stat Prob.*
En niveau
137
Adj. t-Stat Prob.*
En différence
Null Hypothesis: D(LOG(SDETTE)) has a unit root
Exogenous: None
Bandwidth: 0 (Newey-West using Bartlett kernel)
138
Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886
10% level -1.611932
En niveau :
139
Phillips-Perron Test Equation
Dependent Variable: D(LOG(SDETTEPIB(-1)*PIB(-1)))
Method: Least Squares
Date: 05/20/15 Time: 17:31
Sample (adjusted): 1972 2013
Included observations: 42 after adjustments
En différence
140
R-squared 0.599105 Mean dependent var 0.003123
Adjusted R-squared 0.599105 S.D. dependent var 0.942699
S.E. of regression 0.596882 Akaike info criterion 1.829893
Sum squared resid 14.25072 Schwarz criterion 1.871687
Log likelihood -36.51280 Durbin-Watson stat 2.047308
En niveau
En différence
141
Null Hypothesis: D(LOG((1-SDETTEPIB(-1))*PIB(-1))) has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 2 (Newey-West using Bartlett kernel)
En niveau
142
Phillips-Perron test statistic -2.823202 0.0634
Test critical values: 1% level -3.592462
5% level -2.931404
10% level -2.603944
En différence
143
Phillips-Perron test statistic -9.327338 0.0000
Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886
10% level -1.611932
En niveau
144
Phillips-Perron test statistic -2.730804 0.0772
Test critical values: 1% level -3.592462
5% level -2.931404
10% level -2.603944
En différence
145
Residual variance (no correction) 0.335659
HAC corrected variance (Bartlett kernel) 0.193504
En niveau
146
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
En différence
147
En niveau :
LOG((1-SDETTEDEPTOT(-2))*DEPTOT(-
2)) 0.019787 0.006952 2.846153 0.0069
En différence
148
Phillips-Perron test statistic -6.196269 0.0000
Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -2.935001
10% level -2.605836
D(LOG((1-SDETTEDEPTOT(-2))*DEPTOT(-
2))) -0.991740 0.160057 -6.196166 0.0000
C 0.107247 0.038268 2.802545 0.0079
149
Series: LOG(PIB) LOG(DEPTOTPIB(-1)*PIB(-1)) LOG((1-DEPTOTPIB(-1))*PIB(-1))
Lags interval: 1 to 1
150
Selected (0.05 level*) Number of Cointegrating Relations by Model
151
Test Type No Intercept Intercept Intercept Intercept Intercept
No Trend No Trend No Trend Trend Trend
Trace 1 1 0 0 1
Max-Eig 1 1 1 0 0
152
Annexe 3 : Sorties pour les modèles VAR
Stationnarité du ration Emlpoi-population active
153
Estimation modèle var 1ere spécification
154
(0.08889) (0.39147) (0.33438) (0.16891) (0.26662) (0.06012) (1.15666) (1.07443)
[ 0.27102] [ 1.33292] [-0.14665] [-1.07736] [ 1.32986] [-1.45967] [ 0.43996] [-1.79652]
155
Adj. R-squared 0.235290 0.944453 0.913672 0.176676 0.659242 0.986130 0.080944 0.398623
Sum sq. resids 0.020761 0.402642 0.293758 0.074961 0.186765 0.009495 3.515057 3.033032
S.E. equation 0.026756 0.117831 0.100646 0.050841 0.080251 0.018095 0.348151 0.323400
F-statistic 1.865363 48.82052 30.76684 1.603532 6.441167 200.9688 1.247704 2.864267
Log likelihood 111.9054 43.71087 50.96252 82.37583 61.37935 129.8977 -6.124705 -2.732363
Akaike AIC -4.126322 -1.161342 -1.476631 -2.842428 -1.929537 -4.908596 1.005422 0.857929
Schwarz SC -3.450519 -0.485540 -0.800829 -2.166625 -1.253735 -4.232794 1.681224 1.533731
Mean dependent 0.004980 0.489126 0.569392 0.003592 0.088931 0.133396 0.152174 0.217391
S.D. dependent 0.030597 0.499955 0.342548 0.056031 0.137476 0.153646 0.363158 0.417029
156
Estimation modèle var 2nde spécification
PPOPACTIVPI
D(COURPIB) D(CAPUBPIB) EXPORTPIB IMPORTPIB D(CAPRIVPIB) TXCE B ELECTION PLUVIO
D(COURPIB(-1)) -0.551052 -0.061276 1.367350 -1.292039 0.522244 1.374621 -0.112321 -8.447635 -2.537815
(0.22803) (0.29397) (1.30839) (1.12640) (0.55114) (0.90782) (0.17053) (4.67933) (3.54283)
[-2.41657] [-0.20845] [ 1.04507] [-1.14705] [ 0.94757] [ 1.51420] [-0.65865] [-1.80531] [-0.71633]
D(COURPIB(-2)) -0.656338 0.385510 0.746609 -2.462085 -1.029860 0.118563 0.009566 -6.254749 2.299158
(0.29148) (0.37576) (1.67244) (1.43982) (0.70449) (1.16042) (0.21798) (5.98134) (4.52861)
[-2.25175] [ 1.02594] [ 0.44642] [-1.70999] [-1.46184] [ 0.10217] [ 0.04388] [-1.04571] [ 0.50770]
D(COURPIB(-3)) -0.244507 -0.501563 1.595373 1.430342 0.327353 -0.660492 -0.056168 -7.247247 7.157000
(0.37504) (0.48349) (2.15190) (1.85260) (0.90646) (1.49309) (0.28047) (7.69610) (5.82689)
[-0.65195] [-1.03738] [ 0.74138] [ 0.77207] [ 0.36113] [-0.44237] [-0.20026] [-0.94168] [ 1.22827]
D(CAPUBPIB(-1)) -0.264419 -0.407192 0.479300 -0.942356 1.596845 1.377403 -0.273603 -1.455367 -0.910777
(0.15949) (0.20560) (0.91509) (0.78781) (0.38547) (0.63493) (0.11927) (3.27275) (2.47787)
[-1.65794] [-1.98047] [ 0.52377] [-1.19617] [ 4.14258] [ 2.16937] [-2.29396] [-0.44469] [-0.36756]
D(CAPUBPIB(-2)) -0.238179 -0.231601 -1.776537 -3.069642 0.747395 2.093271 -0.371143 4.175672 -2.155881
(0.18961) (0.24444) (1.08795) (0.93663) (0.45828) (0.75487) (0.14180) (3.89096) (2.94593)
[-1.25614] [-0.94747] [-1.63292] [-3.27733] [ 1.63085] [ 2.77303] [-2.61735] [ 1.07317] [-0.73182]
D(CAPUBPIB(-3)) 0.013379 0.067617 -1.274793 -1.731520 -0.484752 0.224766 0.022007 5.661739 -2.258534
(0.19651) (0.25334) (1.12754) (0.97071) (0.47496) (0.78234) (0.14696) (4.03255) (3.05314)
[ 0.06808] [ 0.26691] [-1.13060] [-1.78376] [-1.02061] [ 0.28730] [ 0.14974] [ 1.40401] [-0.73974]
EXPORTPIB(-1) 0.105186 0.106004 0.126482 0.954974 -0.157307 -0.652146 0.185630 0.372262 0.107904
(0.03564) (0.04595) (0.20452) (0.17607) (0.08615) (0.14190) (0.02666) (0.73144) (0.55379)
157
[ 2.95100] [ 2.30689] [ 0.61844] [ 5.42376] [-1.82595] [-4.59567] [ 6.96379] [ 0.50894] [ 0.19485]
EXPORTPIB(-2) -0.020797 -0.019108 0.576615 0.012046 0.179150 0.619409 -0.149080 -0.466250 -0.336581
(0.05799) (0.07476) (0.33274) (0.28646) (0.14016) (0.23087) (0.04337) (1.19002) (0.90099)
[-0.35862] [-0.25559] [ 1.73292] [ 0.04205] [ 1.27815] [ 2.68292] [-3.43751] [-0.39180] [-0.37357]
EXPORTPIB(-3) 0.002581 -0.043505 -0.533521 0.387136 -0.087070 -0.024643 0.010535 -0.462822 0.660598
(0.03584) (0.04620) (0.20564) (0.17703) (0.08662) (0.14268) (0.02680) (0.73544) (0.55682)
[ 0.07202] [-0.94163] [-2.59450] [ 2.18679] [-1.00518] [-0.17272] [ 0.39306] [-0.62932] [ 1.18639]
IMPORTPIB(-1) 0.036483 0.030152 -0.055223 0.326448 0.424076 0.369152 -0.090128 0.546653 -0.473079
(0.04795) (0.06182) (0.27515) (0.23688) (0.11590) (0.19091) (0.03586) (0.98404) (0.74504)
[ 0.76080] [ 0.48773] [-0.20070] [ 1.37813] [ 3.65891] [ 1.93365] [-2.51318] [ 0.55552] [-0.63497]
IMPORTPIB(-2) -0.018708 0.028956 -1.275119 -0.602511 -0.602416 -0.045148 0.003710 2.264532 1.271223
(0.07232) (0.09323) (0.41494) (0.35723) (0.17479) (0.28790) (0.05408) (1.48399) (1.12356)
[-0.25869] [ 0.31059] [-3.07303] [-1.68664] [-3.44656] [-0.15682] [ 0.06859] [ 1.52597] [ 1.13142]
IMPORTPIB(-3) 0.070762 0.083323 0.957993 0.502225 0.346733 0.083303 -0.000836 0.082820 -1.372386
(0.06049) (0.07798) (0.34705) (0.29878) (0.14619) (0.24080) (0.04523) (1.24121) (0.93974)
[ 1.16989] [ 1.06858] [ 2.76037] [ 1.68091] [ 2.37177] [ 0.34594] [-0.01847] [ 0.06673] [-1.46038]
D(CAPRIVPIB(-1)) 0.048030 -0.168465 0.055118 0.708751 0.029486 -0.122789 0.039839 -1.286821 0.174956
(0.08160) (0.10520) (0.46821) (0.40309) (0.19723) (0.32487) (0.06103) (1.67452) (1.26782)
[ 0.58859] [-1.60141] [ 0.11772] [ 1.75830] [ 0.14950] [-0.37797] [ 0.65282] [-0.76847] [ 0.13800]
D(CAPRIVPIB(-2)) 0.029667 0.068447 0.805286 0.090736 -0.176740 0.093371 -0.026123 0.396225 -2.953956
(0.06910) (0.08908) (0.39648) (0.34134) (0.16701) (0.27510) (0.05168) (1.41799) (1.07359)
[ 0.42933] [ 0.76836] [ 2.03106] [ 0.26582] [-1.05823] [ 0.33941] [-0.50551] [ 0.27943] [-2.75146]
D(CAPRIVPIB(-3)) 0.017394 -0.114734 0.556231 -0.027116 0.265005 0.040881 0.008059 -0.209798 -2.893095
(0.07305) (0.09417) (0.41914) (0.36084) (0.17656) (0.29082) (0.05463) (1.49902) (1.13494)
[ 0.23811] [-1.21834] [ 1.32708] [-0.07515] [ 1.50096] [ 0.14057] [ 0.14752] [-0.13996] [-2.54912]
TXCE(-1) 0.012583 0.079095 -0.165962 -0.204366 -0.354277 -0.245601 0.027367 -2.081177 1.037551
(0.08736) (0.11262) (0.50123) (0.43151) (0.21114) (0.34777) (0.06533) (1.79260) (1.35721)
[ 0.14404] [ 0.70234] [-0.33111] [-0.47360] [-1.67796] [-0.70621] [ 0.41891] [-1.16098] [ 0.76447]
TXCE(-2) -0.029472 -0.196719 0.041012 0.133993 0.111371 0.115887 0.030234 -0.667971 1.734138
(0.08899) (0.11472) (0.51061) (0.43959) (0.21509) (0.35429) (0.06655) (1.82617) (1.38263)
158
[-0.33117] [-1.71470] [ 0.08032] [ 0.30481] [ 0.51779] [ 0.32710] [ 0.45429] [-0.36578] [ 1.25423]
TXCE(-3) 0.027381 0.038238 0.500289 0.010057 -0.047951 -0.128166 0.024606 -0.254902 0.166201
(0.05068) (0.06533) (0.29076) (0.25032) (0.12248) (0.20174) (0.03790) (1.03989) (0.78732)
[ 0.54033] [ 0.58531] [ 1.72060] [ 0.04018] [-0.39150] [-0.63529] [ 0.64929] [-0.24512] [ 0.21110]
PPOPACTIVPIB(-1) 0.075147 -0.022319 -1.803152 0.078537 -3.874752 -3.553044 1.576733 -5.664479 11.37367
(0.44131) (0.56892) (2.53214) (2.17995) (1.06663) (1.75692) (0.33003) (9.05599) (6.85649)
[ 0.17028] [-0.03923] [-0.71211] [ 0.03603] [-3.63270] [-2.02232] [ 4.77750] [-0.62550] [ 1.65882]
PPOPACTIVPIB(-2) -0.084721 -1.372732 10.98033 2.922833 6.301012 3.647234 -0.542990 -1.809690 -12.54540
(0.78992) (1.01834) (4.53240) (3.90200) (1.90922) (3.14479) (0.59074) (16.2098) (12.2728)
[-0.10725] [-1.34801] [ 2.42263] [ 0.74906] [ 3.30031] [ 1.15977] [-0.91917] [-0.11164] [-1.02221]
PPOPACTIVPIB(-3) -0.440035 0.955947 -5.922559 -5.738294 -2.635517 -0.728041 -0.040162 2.033194 1.725252
(0.58294) (0.75151) (3.34479) (2.87956) (1.40895) (2.32076) (0.43595) (11.9623) (9.05695)
[-0.75485] [ 1.27204] [-1.77068] [-1.99277] [-1.87056] [-0.31371] [-0.09213] [ 0.16997] [ 0.19049]
ELECTION(-1) -0.008586 0.004505 -0.018364 -0.027620 0.003049 0.066427 -0.004710 -0.422185 0.173076
(0.01061) (0.01368) (0.06087) (0.05240) (0.02564) (0.04223) (0.00793) (0.21770) (0.16482)
[-0.80936] [ 0.32937] [-0.30170] [-0.52706] [ 0.11890] [ 1.57283] [-0.59364] [-1.93934] [ 1.05008]
ELECTION(-2) -0.008918 0.003751 -0.009872 0.023698 -0.011810 -0.012704 0.005567 -0.224995 -0.167063
(0.01075) (0.01386) (0.06170) (0.05312) (0.02599) (0.04281) (0.00804) (0.22067) (0.16708)
[-0.82928] [ 0.27058] [-0.15999] [ 0.44612] [-0.45439] [-0.29675] [ 0.69223] [-1.01958] [-0.99991]
ELECTION(-3) -0.006256 0.000154 0.010203 0.014240 0.004599 -0.009143 0.000300 -0.479366 0.243561
(0.01115) (0.01437) (0.06398) (0.05508) (0.02695) (0.04439) (0.00834) (0.22880) (0.17323)
[-0.56109] [ 0.01072] [ 0.15948] [ 0.25854] [ 0.17066] [-0.20598] [ 0.03603] [-2.09510] [ 1.40598]
PLUVIO(-1) -0.003246 0.016939 -0.112030 -0.094299 -0.020769 0.014928 -0.004703 -0.419086 0.738843
(0.01420) (0.01830) (0.08146) (0.07013) (0.03432) (0.05652) (0.01062) (0.29135) (0.22059)
[-0.22865] [ 0.92545] [-1.37520] [-1.34456] [-0.60523] [ 0.26409] [-0.44297] [-1.43842] [ 3.34940]
PLUVIO(-2) 0.014150 -0.014919 0.075905 0.047518 -0.013465 -0.009054 0.000293 -0.074747 -0.100890
(0.01820) (0.02346) (0.10443) (0.08990) (0.04399) (0.07246) (0.01361) (0.37348) (0.28277)
[ 0.77749] [-0.63586] [ 0.72686] [ 0.52855] [-0.30610] [-0.12496] [ 0.02153] [-0.20014] [-0.35679]
PLUVIO(-3) 0.009145 0.014019 -0.072853 0.004505 0.025022 -0.028155 0.001324 0.304729 -0.024507
(0.01287) (0.01659) (0.07383) (0.06356) (0.03110) (0.05123) (0.00962) (0.26406) (0.19993)
159
[ 0.71069] [ 0.84508] [-0.98671] [ 0.07087] [ 0.80453] [-0.54958] [ 0.13761] [ 1.15400] [-0.12258]
R-squared 0.657050 0.737631 0.983887 0.973452 0.785866 0.902103 0.996894 0.631260 0.839355
Adj. R-squared 0.112365 0.320926 0.958295 0.931288 0.445770 0.746620 0.991961 0.045614 0.584214
Sum sq. resids 0.005176 0.008602 0.170410 0.126302 0.030238 0.082039 0.002895 2.179664 1.249458
S.E. equation 0.017449 0.022495 0.100120 0.086195 0.042174 0.069468 0.013049 0.358072 0.271104
F-statistic 1.206294 1.770154 38.44542 23.08706 2.310722 5.801923 202.0826 1.077886 3.289764
Log likelihood 140.2307 128.8010 61.61256 68.35195 100.5177 78.06033 153.3058 4.266334 16.78669
Akaike AIC -4.988032 -4.480046 -1.493892 -1.793420 -3.223011 -2.224904 -5.569147 1.054830 0.498369
Schwarz SC -3.863886 -3.355900 -0.369746 -0.669275 -2.098865 -1.100758 -4.445001 2.178975 1.622515
Mean dependent 0.001243 0.003800 0.471104 0.553501 0.003408 0.091385 0.125462 0.155556 0.222222
S.D. dependent 0.018521 0.027298 0.490261 0.328824 0.056651 0.138006 0.145542 0.366529 0.420437
160
Annexe 2 : stationnarité du modèle VAR
Root Modulus
161
0.848767 + 0.051235i 0.850312
0.756071 - 0.364560i 0.839373
0.756071 + 0.364560i 0.839373
-0.047350 - 0.756292i 0.757773
-0.047350 + 0.756292i 0.757773
0.455873 - 0.566838i 0.727410
0.455873 + 0.566838i 0.727410
-0.419188 - 0.593371i 0.726504
-0.419188 + 0.593371i 0.726504
-0.137411 - 0.625487i 0.640403
-0.137411 + 0.625487i 0.640403
-0.588240 0.588240
0.127822 - 0.260963i 0.290586
0.127822 + 0.260963i 0.290586
-0.258865 0.258865
162
Test de normalité des erreurs
1 9.243780 2 0.0098
2 8.327101 2 0.0156
3 7.623602 2 0.0221
4 2.154826 2 0.3405
5 2.573234 2 0.2762
6 10.60598 2 0.0050
7 6.588504 2 0.0371
8 2.295463 2 0.3174
Les probabilités sont supérieures à 5%, on accepte l’hypothèse de normalité : les erreurs du VAR suivent une loi normale.
163
Test d’autocorrélation des erreurs
VAR Residual Serial Correlation LM Tests
H0: no serial correlation at lag order h
Date: 01/21/15 Time: 15:55
Sample: 1965 2013
Included observations: 46
1 108.8227 0.4000
2 57.64362 0.6992
3 76.09855 0.1431
4 62.02572 0.5467
5 84.11808 0.0467
6 62.78942 0.5194
7 46.06256 0.9557
8 46.08229 0.9555
9 63.18765 0.5052
10 58.65485 0.6653
11 42.34987 0.9832
164
12 64.25479 0.4675
Les probabilités sont toutes supérieures à 5%. On accepte l’hypothèse nulle de non corrélation des erreurs.
VAR Residual Heteroskedasticity Tests: No Cross Terms (only levels and squares)
Date: 01/21/15 Time: 16:00
Sample: 1965 2013
Included observations: 46
Joint test:
Chi-sq df Prob.
Individual components:
165
res1*res1 0.577261 0.829070 0.6790 26.55402 0.5426
res2*res2 0.775060 2.091994 0.0572 35.65278 0.1517
res3*res3 0.632437 1.044662 0.4747 29.09208 0.4079
res4*res4 0.895544 5.205289 0.0004 41.19503 0.0515
res5*res5 0.742165 1.747634 0.1153 34.13961 0.1963
res6*res6 0.938681 9.294313 0.0000 43.17935 0.0334
res7*res7 0.807575 2.548080 0.0237 37.14846 0.1156
res8*res8 0.538580 0.708670 0.7961 24.77466 0.6401
res2*res1 0.568843 0.801028 0.7068 26.16677 0.5639
res3*res1 0.683262 1.309721 0.2842 31.43007 0.2983
res3*res2 0.569225 0.802276 0.7056 26.18433 0.5629
res4*res1 0.640872 1.083458 0.4420 29.48009 0.3885
res4*res2 0.803671 2.485337 0.0266 36.96887 0.1195
res4*res3 0.762135 1.945325 0.0769 35.05821 0.1682
res5*res1 0.681712 1.300381 0.2896 31.35873 0.3014
res5*res2 0.847986 3.386844 0.0055 39.00735 0.0808
res5*res3 0.732460 1.662208 0.1376 33.69314 0.2112
res5*res4 0.627867 1.024380 0.4924 28.88190 0.4185
res6*res1 0.699039 1.410205 0.2316 32.15580 0.2682
166
res6*res2 0.912744 6.351009 0.0001 41.98621 0.0435
res6*res3 0.787892 2.255279 0.0414 36.24303 0.1365
res6*res4 0.848791 3.408125 0.0053 39.04441 0.0802
res6*res5 0.936642 8.975598 0.0000 43.08553 0.0341
res7*res1 0.556244 0.761048 0.7462 25.58722 0.5957
res7*res2 0.583764 0.851508 0.6567 26.85315 0.5263
res7*res3 0.686013 1.326516 0.2747 31.55662 0.2929
res7*res4 0.687702 1.336970 0.2690 31.63429 0.2896
res7*res5 0.339669 0.312309 0.9969 15.62476 0.9711
res7*res6 0.694360 1.379324 0.2468 31.94058 0.2769
res8*res1 0.669172 1.228079 0.3346 30.78191 0.3268
res8*res2 0.603999 0.926042 0.5835 27.78395 0.4759
res8*res3 0.792225 2.314981 0.0369 36.44237 0.1317
res8*res4 0.812556 2.631920 0.0202 37.37758 0.1108
res8*res5 0.708204 1.473565 0.2033 32.57737 0.2517
res8*res6 0.700422 1.419521 0.2273 32.21943 0.2657
res8*res7 0.513392 0.640561 0.8561 23.61602 0.7016
La probabilité (0,1242) est supérieure à 5%. On accepte l’hypothèse nulle d’homocédasticité des erreurs.
167
Annexe 4 : Estimation du modèle VAR seconde spécification
VectorAutoregressionEstimates
Date: 01/21/15 Time: 17:20
Sample (adjusted): 1968 2013
Included observations: 46 afteradjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
D(COURPIB(-1)) -0.435604 0.156104 1.777178 0.606214 1.409258 -1.278017 -0.237254 -5.175250 -3.039226
(0.18157) (0.28514) (0.88952) (0.50829) (1.30914) (1.14437) (0.21563) (3.83633) (3.52927)
[-2.39904] [ 0.54746] [ 1.99791] [ 1.19266] [ 1.07648] [-1.11678] [-1.10029] [-1.34901] [-0.86115]
D(COURPIB(-2)) -0.571229 0.614002 0.622662 -0.256829 1.456745 -1.111051 -0.176628 -6.153583 3.456260
(0.20276) (0.31841) (0.99332) (0.56760) (1.46191) (1.27791) (0.24079) (4.28400) (3.94111)
[-2.81723] [ 1.92831] [ 0.62685] [-0.45248] [ 0.99647] [-0.86943] [-0.73353] [-1.43641] [ 0.87698]
D(CAPUBPIB(-1)) -0.174151 -0.363006 1.517191 1.280148 0.545112 -0.963616 -0.337554 -1.061941 -0.362252
(0.11906) (0.18697) (0.58325) (0.33328) (0.85839) (0.75036) (0.14139) (2.51546) (2.31412)
[-1.46275] [-1.94157] [ 2.60127] [ 3.84106] [ 0.63504] [-1.28421] [-2.38746] [-0.42217] [-0.15654]
168
D(CAPUBPIB(-2)) -0.102334 -0.235034 1.821782 1.309935 -0.408990 -1.250814 -0.326771 1.177595 -2.272237
(0.12371) (0.19428) (0.60606) (0.34631) (0.89197) (0.77970) (0.14692) (2.61384) (2.40462)
[-0.82719] [-1.20979] [ 3.00594] [ 3.78250] [-0.45853] [-1.60421] [-2.22420] [ 0.45052] [-0.94495]
TXCE(-1) 0.054183 0.015020 0.061069 -0.412977 0.309948 -0.108478 -0.001975 -1.942713 0.083092
(0.07018) (0.11020) (0.34379) (0.19645) (0.50597) (0.44229) (0.08334) (1.48269) (1.36402)
[ 0.77209] [ 0.13629] [ 0.17763] [-2.10224] [ 0.61259] [-0.24527] [-0.02370] [-1.31026] [ 0.06092]
TXCE(-2) -0.039055 0.129014 -0.014892 0.016835 -0.011047 -0.250490 0.022727 -0.758546 1.052468
(0.03290) (0.05167) (0.16119) (0.09211) (0.23723) (0.20737) (0.03907) (0.69519) (0.63955)
[-1.18697] [ 2.49684] [-0.09239] [ 0.18278] [-0.04656] [-1.20791] [ 0.58163] [-1.09113] [ 1.64565]
D(CAPRIVPIB(-1)) 0.003934 -0.047068 -0.144924 -0.199801 -0.602387 0.018523 0.022171 -0.183376 1.197769
(0.05626) (0.08835) (0.27561) (0.15749) (0.40563) (0.35458) (0.06681) (1.18866) (1.09352)
[ 0.06993] [-0.53275] [-0.52583] [-1.26866] [-1.48507] [ 0.05224] [ 0.33184] [-0.15427] [ 1.09533]
D(CAPRIVPIB(-2)) -0.007775 0.000878 0.327189 -0.187292 0.532538 -0.032630 -0.092186 0.477884 -1.798781
(0.05503) (0.08642) (0.26959) (0.15405) (0.39677) (0.34683) (0.06535) (1.16269) (1.06963)
[-0.14129] [ 0.01016] [ 1.21366] [-1.21580] [ 1.34220] [-0.09408] [-1.41062] [ 0.41102] [-1.68169]
169
EXPORTPIB(-1) 0.077208 0.041787 -0.551113 -0.157649 0.276786 0.878502 0.169082 0.011735 0.354987
(0.02672) (0.04195) (0.13087) (0.07478) (0.19261) (0.16837) (0.03173) (0.56444) (0.51926)
[ 2.89005] [ 0.99605] [-4.21100] [-2.10806] [ 1.43700] [ 5.21763] [ 5.32952] [ 0.02079] [ 0.68364]
EXPORTPIB(-2) -0.023542 -0.006912 0.289465 -0.035695 -0.202967 -0.098359 -0.073792 0.068118 -0.185524
(0.02850) (0.04476) (0.13962) (0.07978) (0.20548) (0.17962) (0.03385) (0.60215) (0.55395)
[-0.82603] [-0.15443] [ 2.07326] [-0.44741] [-0.98776] [-0.54759] [-2.18030] [ 0.11312] [-0.33491]
IMPORTPIB(-1) 0.002672 0.005322 0.746455 0.363420 -0.167411 0.090661 -0.199502 0.321294 -0.064340
(0.03452) (0.05421) (0.16911) (0.09663) (0.24889) (0.21756) (0.04099) (0.72935) (0.67097)
[ 0.07740] [ 0.09818] [ 4.41397] [ 3.76080] [-0.67263] [ 0.41671] [-4.86654] [ 0.44052] [-0.09589]
IMPORTPIB(-2) 0.038687 0.000660 -0.435422 -0.249269 -0.381782 0.296792 0.131334 0.930962 0.298136
(0.03755) (0.05897) (0.18395) (0.10511) (0.27073) (0.23666) (0.04459) (0.79336) (0.72986)
[ 1.03029] [ 0.01119] [-2.36702] [-2.37141] [-1.41019] [ 1.25410] [ 2.94521] [ 1.17344] [ 0.40848]
PPOPACTIVPIB(-1) 0.337296 0.024488 -3.660987 -3.004498 2.281904 1.608720 1.833433 -6.241373 5.825377
(0.31994) (0.50243) (1.56736) (0.89562) (2.30675) (2.01643) (0.37995) (6.75976) (6.21870)
[ 1.05425] [ 0.04874] [-2.33576] [-3.35466] [ 0.98923] [ 0.79781] [ 4.82551] [-0.92331] [ 0.93675]
170
PPOPACTIVPIB(-2) -0.564157 -0.101755 3.814117 3.306571 1.447816 -2.768075 -1.006977 2.535798 -6.620006
(0.34414) (0.54043) (1.68591) (0.96336) (2.48123) (2.16895) (0.40868) (7.27105) (6.68907)
[-1.63932] [-0.18828] [ 2.26234] [ 3.43232] [ 0.58351] [-1.27623] [-2.46395] [ 0.34875] [-0.98967]
ELECTION(-1) -0.003534 0.026885 0.077777 0.020605 0.010461 -0.045818 -0.007640 -0.231551 -0.074157
(0.00798) (0.01253) (0.03908) (0.02233) (0.05751) (0.05027) (0.00947) (0.16853) (0.15504)
[-0.44300] [ 2.14627] [ 1.99037] [ 0.92278] [ 0.18190] [-0.91139] [-0.80650] [-1.37395] [-0.47831]
ELECTION(-2) -0.013085 0.015110 -0.009577 0.011126 0.010772 0.028222 0.003674 -0.265826 -0.229010
(0.00809) (0.01271) (0.03965) (0.02266) (0.05836) (0.05101) (0.00961) (0.17101) (0.15732)
[-1.61664] [ 1.18882] [-0.24152] [ 0.49104] [ 0.18458] [ 0.55324] [ 0.38226] [-1.55446] [-1.45569]
PLUVIO(-1) -0.004343 0.006971 0.031460 -0.029467 -0.044345 -0.064159 -0.010616 -0.445623 0.948346
(0.00917) (0.01441) (0.04494) (0.02568) (0.06614) (0.05781) (0.01089) (0.19381) (0.17830)
[-0.47345] [ 0.48393] [ 0.70009] [-1.14754] [-0.67051] [-1.10977] [-0.97454] [-2.29931] [ 5.31897]
PLUVIO(-2) 0.014286 0.013068 -0.017647 -0.000553 -0.043981 -0.024008 -0.001117 0.163564 -0.289475
(0.00995) (0.01563) (0.04877) (0.02787) (0.07177) (0.06274) (0.01182) (0.21033) (0.19349)
[ 1.43504] [ 0.83590] [-0.36186] [-0.01985] [-0.61277] [-0.38266] [-0.09449] [ 0.77766] [-1.49606]
C -0.007990 -0.028871 -0.054575 -0.005552 0.187076 0.207653 0.021324 0.288874 -0.005167
(0.01247) (0.01958) (0.06107) (0.03490) (0.08988) (0.07857) (0.01480) (0.26339) (0.24231)
[-0.64093] [-1.47475] [-0.89361] [-0.15910] [ 2.08136] [ 2.64292] [ 1.44038] [ 1.09674] [-0.02132]
171
R-squared 0.512485 0.446668 0.792363 0.591867 0.965994 0.944647 0.991440 0.446538 0.644790
Adj. R-squared 0.187475 0.077781 0.653938 0.319779 0.943323 0.907745 0.985734 0.077563 0.407983
Sum sq. resids 0.007358 0.018146 0.176591 0.057660 0.382501 0.292279 0.010377 3.284679 2.779908
S.E. equation 0.016508 0.025924 0.080873 0.046212 0.119024 0.104044 0.019604 0.348790 0.320873
F-statistic 1.576828 1.210852 5.724147 2.175274 42.60963 25.59873 173.7361 1.210211 2.722849
Log likelihood 135.7623 115.0016 62.66767 88.41081 44.89115 51.07868 127.8552 -4.565604 -0.728027
Akaike AIC -5.076623 -4.173984 -1.898594 -3.017861 -1.125702 -1.394725 -4.732835 1.024591 0.857740
Schwarz SC -4.321315 -3.418676 -1.143286 -2.262553 -0.370394 -0.639417 -3.977527 1.779900 1.613049
Meandependent 0.001235 0.003744 0.088931 0.003592 0.489126 0.569392 0.141915 0.152174 0.217391
S.D. dependent 0.018314 0.026995 0.137476 0.056031 0.499955 0.342548 0.164133 0.363158 0.417029
172
Annexe 5 : Stationnarité du VAR seconde spécification.
Root Modulus
173
-0.228112 + 0.842866i 0.873188
-0.228112 - 0.842866i 0.873188
0.849123 + 0.056950i 0.851031
0.849123 - 0.056950i 0.851031
0.034815 + 0.820433i 0.821172
0.034815 - 0.820433i 0.821172
0.726646 - 0.316577i 0.792613
0.726646 + 0.316577i 0.792613
0.494751 - 0.546972i 0.737534
0.494751 + 0.546972i 0.737534
-0.437692 - 0.559343i 0.710238
-0.437692 + 0.559343i 0.710238
-0.678488 0.678488
-0.050969 + 0.565460i 0.567753
-0.050969 - 0.565460i 0.567753
-0.315161 0.315161
0.098428 + 0.253256i 0.271711
0.098428 - 0.253256i 0.271711
174
No root lies outside the unit circle.
VAR satisfies the stability condition.
175
Annexe 6 Test de diagnostics seconde specification
1 5.179973 2 0.0750
2 10.78561 2 0.0045
3 9.248880 2 0.0098
4 9.973359 2 0.0068
5 3.453440 2 0.1779
6 3.700460 2 0.1572
7 11.45092 2 0.0033
8 7.717599 2 0.0211
9 4.661533 2 0.0972
176
Test d’autocorrélation des erreurs
VAR Residual Serial Correlation LM Tests
H0: no serial correlation at lag order h
Sample: 1965 2013
Included observations: 46
1 125.8614 0.1000
2 78.74110 0.5504
3 103.5448 0.0464
4 77.30248 0.5958
5 97.55209 0.1016
6 84.44811 0.3747
7 76.63919 0.6165
8 62.23337 0.9398
9 66.73279 0.8731
10 61.84221 0.9441
11 73.35009 0.7151
12 67.04090 0.8673
177
Probs from chi-square with 81 df.
Joint test:
Chi-sq df Prob.
178
Annexe 4 : Sorties des régressions
ls log(d(pib)) c log(d(deptotpib(-1))*d(pib(-1))) log((1-d(deptotpib(-1))*d(pib(-1))))
ls log(pib) c log(deptotpib(-1)*pib(-1)) log((1-deptotpib(-1))*pib(-1))
ls log(pib) c log(courpib(-1)*pib(-1)) log((1-courpib(-1))*pib(-1))
ls log(pib) c log(salpib(-1)*pib(-1)) log((1-salpib(-1))*pib(-1))
ls log(pib) c log(capubpib(-1)*pib(-1)) log((1-capubpib(-1))*pib(-1))
ls log(pib) c log(caprivpib(-1)*pib(-1)) log((1-caprivpib(-1))*pib(-1))
ls log(pib) c log(tsubvpib(-1)*pib(-1)) log((1-tsubvpib(-1))*pib(-1))
ls log(pib) c log(dettepib(-1)*pib(-1)) log((1-dettepib(-1))*pib(-1))
ls log(deptot) c log(courdeptot(-1)*deptot(-1)) log((1-courdeptot(-1))*deptot(-1))
ls log(deptot) c log(saldeptot(-1)*deptot(-1)) log((1-saldeptot(-1))*deptot(-1))
ls log(deptot) c log(tsubvdeptot(-1)*deptot(-1)) log((1-tsubvdeptot(-1))*deptot(-1))
ls log(deptot) c log(dettedeptot(-1)*deptot(-1)) log((1-dettedeptot(-1))*deptot(-1))
ls log(deptot) c log(capubdeptot(-1)*deptot(-1)) log((1-capubdeptot(-1))*deptot(-1))
ls log(deptot) c log(caprivdeptot(-1)*deptot(-1)) log((1-caprivdeptot(-1))*deptot(-1))
Autres résultats
179
Dependent Variable: D(LOG(PIB))
Method: Least Squares
Date: 01/21/15 Time: 04:37
Sample (adjusted): 1967 2013
Included observations: 47 after adjustments
180
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
181
Inverted AR Roots .33
182
IMPORT 0.005826 0.122606 0.047518 0.9623
AR(1) 1.081412 0.013486 80.18865 0.0000
Finalement,
PIB = -91.30470103 + 1024.331831*DEPTOTPIB - 2350.587028*(DEPTOTPIB)^2 +
0.5127588886*EXPORT + [AR(1)=1.084035552]
183
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
184