La Gestion Du Risque de Change
La Gestion Du Risque de Change
La Gestion Du Risque de Change
Le risque de change comporte en fait trois types de risques : le risque de convertibilité (risque que le
gouvernement ne vende pas de devises aux emprunteurs ou autres détenteurs d’obligations libellées en
monnaie forte), le risque de transfert (risque que le gouvernement ne permette pas aux devises de quitter le
pays), et le risque de dévaluation,qui est le plus fréquent. c’est le risque d’un décaissement plus élevé
ou d’une entrée d’argent moindre dû à l’utilisation d’une monnaie différente de la devise
domestique Il affecte l’entreprise de plusieurs façons et l’on peut distinguer plusieurs types de
risquesde change
Patrimonial : Il concerne les entreprises qui détiennent des participations à l’étranger.La conversion en euros
de ces actifs peut se traduire par une diminutionde leur valeur lors de l’établissement des comptes annuels
Économique : Pour les sociétés exportatrices et importatrices, une évolution défavorabledu rapport de change
peut se traduire par un affaiblissement de leurcompétitivité et, par conséquent, de leur valeur globale.Ce
risque est très difficile à évaluer précisément
Transactionnel : Il s’agit du risque supporté du fait de transactions commerciales (achats,ventes) ou financières
(emprunts, placements) effectuées dans unemonnaie étrangère. En cas d’évolution défavorable, la société
subit despertes de change affectant son résultat.
Nous limiterons notre étude au risque de change transactionnel. Ce risque de change peutêtre :
– commercial : lorsque les créances et dettes en monnaie étrangères résultent d’opérations ou d’exportation ;
– financier, dans le cas d’emprunts ou de prêts libellés dans une monnaie étrangère
Quelle stratégie adopter ?
Ne pas se protéger contre le risque de change, ou ne s’en protéger que partiellement
peut être un choix assumé. Il peut s’agir d’une stratégie cohérente, si le risque est faible ou
son impact limité.
Limiter ses dettes en devises : certaines entreprises limitent leurs dettes et créances en
devises, donc le risque encouru. Les limites qu’elles s’imposent sont fonction du niveau de
risque qu’elles peuvent supporter.
Se protéger par des instruments existants
Les grandes devises sont sous le régime des taux flottants, c’est-à-dire que le taux de changed’une monnaie
varie librement.
Le marché des changes comprend deux compartiments :
le marché au comptant et le marché à terme
Le marché au comptant : spot
En pratique les devises sont livrées deux jours après l’opération. Autrement dit, on a :Date de valeur = Date de
négociation + 2 jours ouvrés
Le marché à terme (forward) :
Le change à terme est l’engagement de vendre ou d’acheter à une date future un montant donné de devises à
un cours déterminé au départ (cours à terme
Il permet de fixer aujourd’hui le prix d’achat ou de vente des devises qui seront livrées àune date ultérieure.Les
échéances sont standardisées : 7 jours ; 1, 2, 3, 6 et 12 mois
– en cas d’évolution défavorable du cours pour l’entreprise, la COFACE indemnise l’entreprise en lui versant la
– en cas d’évolution favorable du cours pour l’entreprise, l’entreprise verse à la COFACE la différence entre le
l'entreprise est en position de force, les avantages que l'autre partie retire de la
transaction étant importants (qualité du produit ou des services, compétitivité du prix, délais de
règlements longs, délais d'exécution rapides, service après-vente performant, ...) ;
le coût final sera inférieur pour l'autre partie, celle-ci anticipant une dépréciation de la
monnaie nationale de l'acheteur en cas d'achat, ou une appréciation en cas de vente.
La tentation d'utiliser la monnaie nationale est grande puisque dans ce cas, de larges
difficultés en terme de gestion disparaissent. En fait, celles-ci ne sont pas supprimées mais
sont transférées à la société étrangère qui en tiendra compte dans l'analyse de la
compétitivité de l’offre.
Pour diverses raisons, l’entreprise peut être amenée à choisir une devise de facturation
étrangère qui n'est ni celle de l'acheteur, ni celle du vendeur. Oui, mais laquelle ? Quels sont
les critères à prendre en compte dans le choix de cette devise de facturation ?
- facturer ou payer en une monnaie facilement transférable et servant de façon usuelle aux
paiements internationaux (dollar américain, livre sterling, yen, euro, ...) ;
- faciliter la gestion en utilisant peu de devises car suivre leur évolution demande de
disposer de nombreuses informations et du temps pour les traiter.
2. Le termaillage
Cette technique vise donc à faire varier les termes des paiements afin de profiter de
l'évolution favorable des cours.
Les techniques visant à mesurer l'évolution des cours de change mobilisent des
ressources importantes. La technique du termaillage, basée principalement sur cette
estimation de l'évolution des cours, n'est applicable que dans la mesure où le chiffre
d'affaires à l'exportation et les pertes potentielles liées aux variations de cours de change
justifient la mise en place d'une telle structure. De plus, le termaillage présente des limites
qui sont liées au niveau de la trésorerie de l'entreprise et aux contraintes commerciales.
Le contenu d'une clause d'indexation est souvent difficile à négocier car ce type de
clause reporte le plus souvent tout ou partie du risque sur l'autre partie au contrat.
4. La compensation
La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite
son risque de change en compensant les encaissements et les décaissements dans
une même monnaie.
Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera affecté au paiement d'une dette libellée
dans la même unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.
Dans cette optique, l'entreprise veille à limiter le nombre de monnaies de facturation, de
manière à pouvoir compenser un maximum de flux d'argent « entrant » et « sortant ».
L'entreprise doit également agir sur les dates de règlement afin de disposer de suffisamment
d'entrées pour payer les sorties.
1 000 000 £
1 300 000 £
5. Les swaps
un swap de change consiste à échanger une devise contre une autre puis à procéder à
un échange de sens opposé à une date ultérieure. Il n'y a pas d'échange d'intérêts
Dans la plupart des cas, une banque sert d'intermédiaire pour la transaction.
6. L’assurance change
L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via des assurances que proposent
des organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux entreprises
exportatrices d'établir leurs prix de vente et de passer des contrats en devises sans encourir
le risque de variation des cours de change.
La couverture sur le marché à terme est une des techniques les plus utilisée par les
entreprises étant donnée sa simplicité d'emploi.
La couverture à terme se fonde sur un échange d'une devise contre une autre, sur la
base d'un cours comptant fixé avec livraison réciproque à une date convenue.
Deux opérations sont possibles : l'achat à terme (couverture des importations) et la vente à
terme (couverture des exportations).
7.1. Principe
Par cette technique, l'exportateur n'est cependant pas à l'abri d'un risque de non-paiement
ou d'un risque de résiliation du contrat commercial. Ce faisant, il court le risque de
retournement du terme.
Vous concluez un contrat d'exportation avec un acheteur étranger. Ce contrat est établi en
devise étrangère et vous avez dû accorder un délai de paiement de trois mois. Pour vous
couvrir contre le risque de change, vous décidez de vendre à terme à votre banque les
devises que vous recevrez dans trois mois.
Or, trois mois plus tard (nous sommes au dénouement du terme), votre acheteur ne paye
pas. Malheureusement, vous êtes obligé de vendre les devises à votre banque (c'est un
contrat à terme). Si la devise en question s'est appréciée, il est fort possible que vous soyez
obligé d'acheter les devises au comptant à un prix plus élevé que celui stipulé dans le contrat
de vente à terme pour assumer vos obligations vis-à-vis de la banque. C'est ce que l'on
appelle le retournement du terme.
Exemple de couverture d'une exportation
Graindor, exportateur européen d'huile de tournesol, vend à Good Morning, acheteur américain,
pour 1 000 000 USD, payable à trois mois. La facturation a lieu en USD.
Graindor veut se couvrir sur le marché à terme et vend à trois mois le million de USD. Elle est
ainsi assurée de percevoir dans trois mois : 1 000 000 / 1,198 = 834 725 EUR.
Dans trois mois, si le cours est de 1,21 EUR/USD, l'exportateur Graindor sera satisfait de
s'être couvert sur le marché à terme, le dollar ayant baissé.
Par contre, si le cours est de 1,17 EUR/USD, l'exportateur pourrait regretter de s'être couvert, le
dollar ayant monté et offrant un montant supérieur en euros suite à la conversion.
Le résultat est toutefois que dès le départ, l'exportateur est certain du montant exact de sa
propre monnaie qu'il percevra à terme.
L'importateur Graindor veut se couvrir sur le marché à terme. Il achète à terme des dollars
américains à la banque. Il s'assure ainsi d'un montant certain à payer dans deux mois de : 1
000 000 / 1,1890 = 841 043 EUR.
Si deux mois plus tard, le cours est de 1,195 EUR/USD, en achetant ces devises à ce taux, il
n'aurait déboursé pour payer Butterfly que la somme de 836 820 EUR. Graindor pourrait
regretter de s'être couvert.
A l'inverse, si le cours comptant dans deux mois est de 1,175 EUR/USD et qu'il avait acheté les
devises à ce moment là, il aurait du débourser la somme de 851 064 EUR, soit plus que ce qu'il
n'a dépensé en achetant à terme.
Le résultat est toutefois que dès le départ, l'importateur est certain du montant exact dans sa
propre monnaie qu'il devra débourser à terme.
8. Le marché monétaire
Le recours au marché monétaire peut se faire via deux voies : les prêts et les emprunts en
devises. Voyons ce qui retourne de ces deux techniques, quels sont les facteurs
décisionnels qui peuvent amener l'entreprise à les choisir plutôt que d'autres techniques de
couverture.
Le prêt en devises permet à l'importateur qui a une position courte en devises, d'acheter des
devises au comptant ou grâce à un emprunt et de les placer jusqu'au jour de
l'échéance. Le fait d'acheter les devises le jour de sa commande annule son risque de
change. Si la trésorerie de l'entreprise est insuffisante, l'importateur peut emprunter des
euros sur le marché et les vendre au comptant contre devises.
9. Options de devises
9.1. Définition et principe
L'option de change permet donc à son détenteur de couvrir son risque de change tout
en préservant la possibilité de réaliser un gain de change dans le cas d'une évolution
favorable du cours de la devise.
Le dénouement d'une option peut se faire selon trois voies : il y a abandon de l'option si
l'acheteur d'option trouve avantage à acheter (ou à vendre) ses devises sur le marché des
changes. Il y a exercice de l'option dans le cas contraire. Enfin, il y a revente de l'option
lorsque celle-ci a encore une valeur positive et que l'entreprise n'a pas réalisé son opération
commerciale.
Un importateur, qui veut se protéger d'une hausse de la devise dans laquelle il est facturé,
achète une option d'achat de devises. Si le cours de la devise a effectivement fortement
augmenté et est au-dessus de celui de l'option, l'entreprise a intérêt à exercer celle-ci. Si, à
l'inverse, le cours a fortement diminué (donnant une variation supérieure au prix de
l'option), l'entreprise a intérêt à abandonner celle-ci.
Un exportateur achète, quant à lui, une option de vente de devises pour se protéger contre
une baisse de la devise dans laquelle il a facturé son client étranger. Si le cours a
effectivement fortement baissé et est en-deçà de celui de l'option, l'entreprise a intérêt à
exerce celle-ci. Si, à l'inverse, le cours a fortement augmenté (donnant une variation
supérieure au prix de l'option), l'entreprise a intérêt à abandonner l'option et à changer les
devises sur le marché au comptant.
Le contrat de change à terme avec participation est un contrat de change à terme avec
lequel l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.
La différence fondamentale avec l'option de devises est que l'exportateur n'aura pas à payer
une prime, puisque c'est un contrat de change à terme. Il devra néanmoins revendre les
devises à terme (pas le choix), mais pourra bénéficier partiellement d'une évolution favorable
des cours.
L'exportateur pourra fixer lui-même le cours de change garanti. Dans ce cas cependant, c'est
la banque, bien évidemment, qui fixera le pourcentage de participation. Généralement, il est
possible également que l'exportateur fixe le taux de participation. Dans ce cas, c'est la
banque qui fixera le cours garanti.
La condition pour utiliser un tel contrat est que le cours garanti soit moins
intéressant que le cours à terme. Plus le cours garanti est relativement peu
intéressant, plus le pourcentage de participation est élevé.