La Gestion Du Risque de Change

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La gestion du risque de change

Le risque de change comporte en fait trois types de risques : le risque de convertibilité (risque que le
gouvernement ne vende pas de devises aux emprunteurs ou autres détenteurs d’obligations libellées en
monnaie forte), le risque de transfert (risque que le gouvernement ne permette pas aux devises de quitter le
pays), et le risque de dévaluation,qui est le plus fréquent. c’est le risque d’un décaissement plus élevé
ou d’une entrée d’argent moindre dû à l’utilisation d’une monnaie différente de la devise
domestique Il affecte l’entreprise de plusieurs façons et l’on peut distinguer plusieurs types de
risquesde change
Patrimonial : Il concerne les entreprises qui détiennent des participations à l’étranger.La conversion en euros
de ces actifs peut se traduire par une diminutionde leur valeur lors de l’établissement des comptes annuels
Économique : Pour les sociétés exportatrices et importatrices, une évolution défavorabledu rapport de change
peut se traduire par un affaiblissement de leurcompétitivité et, par conséquent, de leur valeur globale.Ce
risque est très difficile à évaluer précisément
Transactionnel : Il s’agit du risque supporté du fait de transactions commerciales (achats,ventes) ou financières
(emprunts, placements) effectuées dans unemonnaie étrangère. En cas d’évolution défavorable, la société
subit despertes de change affectant son résultat.

Nous limiterons notre étude au risque de change transactionnel. Ce risque de change peutêtre :
– commercial : lorsque les créances et dettes en monnaie étrangères résultent d’opérations ou d’exportation ;
– financier, dans le cas d’emprunts ou de prêts libellés dans une monnaie étrangère
Quelle stratégie adopter ?
 Ne pas se protéger contre le risque de change, ou ne s’en protéger que partiellement
peut être un choix assumé. Il peut s’agir d’une stratégie cohérente, si le risque est faible ou
son impact limité.
 Limiter ses dettes en devises : certaines entreprises limitent leurs dettes et créances en
devises, donc le risque encouru. Les limites qu’elles s’imposent sont fonction du niveau de
risque qu’elles peuvent supporter.
 Se protéger par des instruments existants

Le contrôle de la position de change


Une société exposée à un risque de change important a intérêt à réduire autant que possiblesa position de
change de façon à limiter les problèmes liés à la gestion de ce risque. Certainestechniques, qui ne relèvent pas
du trésorier, permettent d’atteindre cet objectif. Nous n’enciterons que deux pour illustrer cet aspect de la
question
Clauses d’indexation proportionnelle Elles prévoient une répercussion de l’évolution de la devise (ex : un
exportateur français afacturé ses ventes en dollars avec une clause d’indexation proportionnelle. Si le
dollaraugmente de 10 %, le montant à payer par le client sera réduit de 10 % ; s’il baisse, le montantest
augmenté d’autant).Dans ce cas, le risque de change est supprimé (à la hausse comme à la baisse).
Clauses de risque partagé La variation de prix liée à l’évolution de la devise est partagée entre l’entreprise et
sonpartenaire étranger. Le risque de change se trouve ainsi réduit, mais pas totalement éliminé

SECTION 2 : le marché des changes (ou forex)


Le marché des changes est le marché international sur lequel s’effectuent des transactions relativesaux
principales devises. Le marché des changes ne correspond pas à un lieu physique déterminé. Il se présente sousla
forme d’un réseau électronique international

Les grandes devises sont sous le régime des taux flottants, c’est-à-dire que le taux de changed’une monnaie
varie librement.
Le marché des changes comprend deux compartiments :
le marché au comptant et le marché à terme
Le marché au comptant : spot
En pratique les devises sont livrées deux jours après l’opération. Autrement dit, on a :Date de valeur = Date de
négociation + 2 jours ouvrés
Le marché à terme (forward) :
Le change à terme est l’engagement de vendre ou d’acheter à une date future un montant donné de devises à
un cours déterminé au départ (cours à terme
Il permet de fixer aujourd’hui le prix d’achat ou de vente des devises qui seront livrées àune date ultérieure.Les
échéances sont standardisées : 7 jours ; 1, 2, 3, 6 et 12 mois

Taux de change à terme


Le taux de change à terme est déterminé à partir du cours comptant et du différentiel entre les taux d’intérêt
des marchés monétaires des deux devises concernées. Ce calcul est effectué par les banques proposant des
devises à terme.
Deux situations peuvent se présenter :
taux sur DH> taux de la devise : ecours à terme est supérieur au cours comptant.La différence est appelée
report.

couverture du risque de change :


1. Garanties de la SMAEx:
La Société Marocaine d'assurance à l'exportation (SMAEX)
propose de nombreux services aux entreprises. Outre les activités de notation, la SMAEX intervient :
– dans la gestion et le recouvrement des créances ;
– dans des opérations d’affacturage ;
– dans l’assurance de risques à l’exportation de toutes natures (politique, commerciaux...) ;
– pour des garanties de change
La SMAEX propose plusieurs types de contrats permettant aux entreprises de bénéficier d’un cours de change
garanti, ceci pour plusieurs devises,
L’entreprise doit verser une prime dont le montant varie selon l’ampleur de la garantie. Encas d’évolution
favorable de la devise, l’entreprise peut, dans certains cas, bénéficier d’une partie du gain correspondant
La smaex propose des contrats qui assurent un cours de change fixe déterminé à la conclusion du contrat,

moyennant le versement d’une prime qui lui est définitivement acquise :

– en cas d’évolution défavorable du cours pour l’entreprise, la COFACE indemnise l’entreprise en lui versant la

différence entre le cours garanti au contrat et le cours au comptant ;

– en cas d’évolution favorable du cours pour l’entreprise, l’entreprise verse à la COFACE la différence entre le

cours au comptant et le cours garanti.

2. Avances de trésorerie en devises


l’avance en devises est consentie par une banque à un exportateur qui doit recevoir ultérieurement un
paiement en devises, à un taux d’intérêt basé sur celui du marché de la devise prêtée.

Quelles sont les techniques de couverture du risque de change ?

A. Les différents modes de couverture


1. Choix de la monnaie de facturation
La monnaie de facturation est la devise dans laquelle sera libellé le contrat d'achat ou
de vente internationale. Les parties au contrat, qui ont la liberté de choisir cette monnaie de
facturation, peuvent choisir une devise plutôt qu'une autre afin de minimiser le risque de change.
Deux possibilités s'offrent à elle :

1.1. Choisir la monnaie nationale

Pour éviter le risque de change, de nombreuses entreprises, notamment les PME,


choisissent de ne facturer ou de n'accepter que des transactions en monnaie nationale (ou
en euros dans le cas des pays européens). Cette situation fait peser le risque de change sur
la partie étrangère. Celle-ci ne l'admettra que si :

 l'entreprise est en position de force, les avantages que l'autre partie retire de la
transaction étant importants (qualité du produit ou des services, compétitivité du prix, délais de
règlements longs, délais d'exécution rapides, service après-vente performant, ...) ;

 le coût final sera inférieur pour l'autre partie, celle-ci anticipant une dépréciation de la
monnaie nationale de l'acheteur en cas d'achat, ou une appréciation en cas de vente.
La tentation d'utiliser la monnaie nationale est grande puisque dans ce cas, de larges
difficultés en terme de gestion disparaissent. En fait, celles-ci ne sont pas supprimées mais
sont transférées à la société étrangère qui en tiendra compte dans l'analyse de la
compétitivité de l’offre.

1.2. Choisir une devise

Pour diverses raisons, l’entreprise peut être amenée à choisir une devise de facturation
étrangère qui n'est ni celle de l'acheteur, ni celle du vendeur. Oui, mais laquelle ? Quels sont
les critères à prendre en compte dans le choix de cette devise de facturation ?

Critères externes à l'entreprise :


 la législation des changes : certains pays imposent leur monnaie nationale dans les
opérations commerciales avec l'étranger (tant à l'achat qu'à la vente) ;
 la zone géographique : des pays ont l'habitude de commercer dans une devise tierce
pour des raisons de proximité géographique, ou de liens économiques historiques. C'est le
cas du dollar américain dans de nombreux pays d'Amérique latine, du Moyen-Orient et d'Asie
du sud-est, de la livre sterling dans les pays du Commonwealth ou du franc français,
autrefois, dans certains pays africains ;
 le marché des changes : il n'existe pas dans tous les pays de marché des changes pour
toutes les monnaies. Dans ce cas, l'importateur peut éprouver des difficultés pour se
procurer la devise de paiement auprès des banques locales et peut être amené à refuser la
transaction commerciale. De même pour l'exportateur qui peut avoir du mal à convertir la
devise reçue de l'étranger.

Critères internes à l'entreprise :


 les devises du portefeuille de l'entreprise : vous pourrez opter pour une devise qui
compense une position de change de sens contraire, annulant ainsi (en totalité ou
partiellement) le risque de change. De plus, les banquiers préfèrent généralement un petit
nombre de transactions avec d'importants volumes unitaires libellés en une ou deux devises ;
 les possibilités financières qu'offre la devise : celle-ci permet-elle de bénéficier d'un
cours à terme favorable ?ou d'avoir recours à un financement à faible taux d'intérêt ?

De manière générale, l’entreprise aura intérêt à :

- facturer ou payer en une monnaie facilement transférable et servant de façon usuelle aux
paiements internationaux (dollar américain, livre sterling, yen, euro, ...) ;
- faciliter la gestion en utilisant peu de devises car suivre leur évolution demande de
disposer de nombreuses informations et du temps pour les traiter.

2. Le termaillage

Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les


décaissements des devises étrangères selon l'évolution anticipée de ces devises.

Cette technique vise donc à faire varier les termes des paiements afin de profiter de
l'évolution favorable des cours.

Les situations suivantes peuvent se présenter :


 si l'exportateur anticipe une appréciation de la devise de facturation, il tentera de
retarder l'encaissement de sa créance pour bénéficier d'un cours futur plus avantageux.
A l'inverse, si l'exportateur anticipe une dépréciation de la devise de
facturation, il tentera d'accélérer l'encaissement de sa créance pour bénéficier du
cours actuel plus avantageux ;
 si l'importateur se trouve face à une tendance à l'appréciation de la devise du contrat
d'achat, il sera tenté d'anticiper son règlement. Au contraire, si l'importateur se trouve
face à une tendance à la dépréciation de la devise du contrat d'achat, il tentera de retarder
son règlement de manière à pouvoir bénéficier d'un cours futur plus avantageux.

Les techniques visant à mesurer l'évolution des cours de change mobilisent des
ressources importantes. La technique du termaillage, basée principalement sur cette
estimation de l'évolution des cours, n'est applicable que dans la mesure où le chiffre
d'affaires à l'exportation et les pertes potentielles liées aux variations de cours de change
justifient la mise en place d'une telle structure. De plus, le termaillage présente des limites
qui sont liées au niveau de la trésorerie de l'entreprise et aux contraintes commerciales.

3. Les clauses d’indexation


Les clauses d'indexation rédigées dans les contrats d'achat ou de vente internationale
visent à prévoir contractuellement les modalités de partage du risque de change de
transaction entre l'acheteur et le vendeur, dans l'hypothèse où une variation du cours
de change de la devise choisie par les parties interviendrait.

Quelques exemples de modalités selon lesquelles celles-ci peuvent être formulées.

 Clause d'adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations des cours de


change : dès la signature du contrat, le vendeur fixe la valeur des marchandises dans
sa monnaie. Si le cours de la monnaie de facturation du contrat augmente, le prix de
l'exportation est augmenté pour l'acheteur sur base du nouveau taux de change. Le risque de
change est donc totalement supporté par ce dernier.
 Clause d'indexation « tunnel » : l'entreprise peut introduire un tunnel, présentant un
cours minimum et maximum à l'intérieur desquels le cours de la monnaie de facturation peut
fluctuer sans aucune incidence sur le prix des marchandises. Si les variations de cours de
change dépassent ces limites, le prix est revu à la hausse ou à la baisse selon les modalités
prévues dans la clause.
 Clause d'indexation sur une devise ou un panier de devises : les contractants lient
le montant à payer à une tierce devise ou à un panier de devises comme le DTS. Cette
clause répercute le risque de change sur les deux parties au contrat.
 Clause de risque partagé : la clause de risque partagé fait supporter aux deux parties
une part du risque de change. Le contrat prévoit, par exemple, qu'une partie de la
variation de cours intervenant entre la date de facturation et la date de paiement sera
partagée par l'exportateur à concurrence de la moitié, l'importateur supportant l'autre
moitié.
 Clauses multidevises : les clauses multidevises ou clauses de change multiples
permettent de libeller le montant du contrat en plusieurs devises et c'est seulement à
l'échéance que l'une des parties au contrat (l'acheteur ou le vendeur) choisit la devise de
règlement.
 Clause d'option de devises : elle permet à une partie au contrat d'utiliser une autre
devise, déterminée à l'avance, dans l'hypothèse où la devise du contrat serait inférieure (ou
supérieure) à un certain cours. Par exemple, les parties peuvent imaginer un règlement en
USD sur la base d'un dollar à 0,890 EUR et laisser la possibilité de payer en GBP si le cours du
dollar à terme est inférieur à 0,870 EUR.

Le contenu d'une clause d'indexation est souvent difficile à négocier car ce type de
clause reporte le plus souvent tout ou partie du risque sur l'autre partie au contrat.
4. La compensation

La compensation est une technique de couverture par laquelle une entreprise limite
son risque de change en compensant les encaissements et les décaissements dans
une même monnaie.

Ainsi, le règlement d'une créance en devise sera affecté au paiement d'une dette libellée
dans la même unité monétaire. La position de change ne porte alors que sur le solde.
Dans cette optique, l'entreprise veille à limiter le nombre de monnaies de facturation, de
manière à pouvoir compenser un maximum de flux d'argent « entrant » et « sortant ».
L'entreprise doit également agir sur les dates de règlement afin de disposer de suffisamment
d'entrées pour payer les sorties.

1 000 000 £

Société A - Europe Société B - USA

1 300 000 £

5. Les swaps

un swap de change consiste à échanger une devise contre une autre puis à procéder à
un échange de sens opposé à une date ultérieure. Il n'y a pas d'échange d'intérêts

Dans la plupart des cas, une banque sert d'intermédiaire pour la transaction.

6. L’assurance change

L'entreprise peut se couvrir contre le risque de change via des assurances que proposent
des organismes externes. Ces assurances ont pour objet de permettre aux entreprises
exportatrices d'établir leurs prix de vente et de passer des contrats en devises sans encourir
le risque de variation des cours de change.

Ces assurances sont multiples :


 elles concernent aussi bien des opérations ponctuelles que des courants d'affaires réguliers ;
 elles peuvent couvrir les variations de change sur un courant d'affaires à l'import ou à
l'export pendant la période de facturation jusqu'au paiement ;
 ces assurances comprennent parfois des clauses permettant de bénéficier de l'évolution
favorable de la devise, le cours garanti pouvant être modifié pendant la période de
facturation.

7. Le marché des changes à terme

La couverture sur le marché à terme est une des techniques les plus utilisée par les
entreprises étant donnée sa simplicité d'emploi.

La couverture à terme se fonde sur un échange d'une devise contre une autre, sur la
base d'un cours comptant fixé avec livraison réciproque à une date convenue.

Deux opérations sont possibles : l'achat à terme (couverture des importations) et la vente à
terme (couverture des exportations).

7.1. Principe

Le change à terme permet de fixer aujourd'hui un cours d'achat ou de vente de devises


pour une échéance future. L'exportateur, pour se couvrir contre le risque de change lié à la
dépréciation éventuelle d'une devise, vend à terme à sa banque le montant de sa créance. Il
fixe ainsi de façon précise le montant de monnaie nationale qu'il recevra à l'échéance.
L'importateur, quant à lui, pour se couvrir contre le risque de change lié à l'appréciation
éventuelle d'une devise, achète à terme les devises correspondant au montant de sa dette. Il
connaît ainsi avec précision le montant en monnaie nationale qu'il devra payer.

La technique de couverture à terme permet de connaître à l'avance le cours auquel le


banquier, d'une part, achètera la devise à l'exportateur au moment de l'échéance et, d'autre
part, vendra la devise à l'importateur au moment de l'échéance. Il est important de noter que
ces contrats sont fermes et que l'exportateur ou l'importateur ne peuvent bénéficier d'une
évolution favorable ultérieure de la devise.

Par cette technique, l'exportateur n'est cependant pas à l'abri d'un risque de non-paiement
ou d'un risque de résiliation du contrat commercial. Ce faisant, il court le risque de
retournement du terme.

7.2. Le risque de retournement du terme

Vous concluez un contrat d'exportation avec un acheteur étranger. Ce contrat est établi en
devise étrangère et vous avez dû accorder un délai de paiement de trois mois. Pour vous
couvrir contre le risque de change, vous décidez de vendre à terme à votre banque les
devises que vous recevrez dans trois mois.

Or, trois mois plus tard (nous sommes au dénouement du terme), votre acheteur ne paye
pas. Malheureusement, vous êtes obligé de vendre les devises à votre banque (c'est un
contrat à terme). Si la devise en question s'est appréciée, il est fort possible que vous soyez
obligé d'acheter les devises au comptant à un prix plus élevé que celui stipulé dans le contrat
de vente à terme pour assumer vos obligations vis-à-vis de la banque. C'est ce que l'on
appelle le retournement du terme.
Exemple de couverture d'une exportation
Graindor, exportateur européen d'huile de tournesol, vend à Good Morning, acheteur américain,
pour 1 000 000 USD, payable à trois mois. La facturation a lieu en USD.

Les cours sont les suivants :


Cours au comptant EUR/USD : 1,1990 - 1,1997.
Cours à trois mois EUR/USD : 1,1973 - 1,1980.

Graindor veut se couvrir sur le marché à terme et vend à trois mois le million de USD. Elle est
ainsi assurée de percevoir dans trois mois : 1 000 000 / 1,198 = 834 725 EUR.
 Dans trois mois, si le cours est de 1,21 EUR/USD, l'exportateur Graindor sera satisfait de
s'être couvert sur le marché à terme, le dollar ayant baissé.
 Par contre, si le cours est de 1,17 EUR/USD, l'exportateur pourrait regretter de s'être couvert, le
dollar ayant monté et offrant un montant supérieur en euros suite à la conversion.
Le résultat est toutefois que dès le départ, l'exportateur est certain du montant exact de sa
propre monnaie qu'il percevra à terme.

Exemple de couverture d'une importation


Quelques mois plus tard, Graindor, pour fabriquer son huile de tournesol, achète des graines à
Butterfly, entreprise américaine. Sa dernière commande vaut 1 000 000 USD, payable à deux
mois.

Les cours sont les suivants :


Cours au comptant EUR/USD : 1,1930 - 1,1950.
Cours à deux mois EUR/USD : 1,1890 - 1,1920.

L'importateur Graindor veut se couvrir sur le marché à terme. Il achète à terme des dollars
américains à la banque. Il s'assure ainsi d'un montant certain à payer dans deux mois de : 1
000 000 / 1,1890 = 841 043 EUR.
 Si deux mois plus tard, le cours est de 1,195 EUR/USD, en achetant ces devises à ce taux, il
n'aurait déboursé pour payer Butterfly que la somme de 836 820 EUR. Graindor pourrait
regretter de s'être couvert.
 A l'inverse, si le cours comptant dans deux mois est de 1,175 EUR/USD et qu'il avait acheté les
devises à ce moment là, il aurait du débourser la somme de 851 064 EUR, soit plus que ce qu'il
n'a dépensé en achetant à terme.
Le résultat est toutefois que dès le départ, l'importateur est certain du montant exact dans sa
propre monnaie qu'il devra débourser à terme.

8. Le marché monétaire

Le recours au marché monétaire peut se faire via deux voies : les prêts et les emprunts en
devises. Voyons ce qui retourne de ces deux techniques, quels sont les facteurs
décisionnels qui peuvent amener l'entreprise à les choisir plutôt que d'autres techniques de
couverture.

8.1. Les prêts en devises

Le prêt en devises permet à l'importateur qui a une position courte en devises, d'acheter des
devises au comptant ou grâce à un emprunt et de les placer jusqu'au jour de
l'échéance. Le fait d'acheter les devises le jour de sa commande annule son risque de
change. Si la trésorerie de l'entreprise est insuffisante, l'importateur peut emprunter des
euros sur le marché et les vendre au comptant contre devises.

8.2. Les emprunts en devises ou « avances en devises »

L'exportateur peut emprunter les devises correspondant au montant d'une créance à


recevoir sur le marché des devises et les vendre aussitôt sur le marché comptant pour
obtenir de la monnaie nationale. Il remboursera ensuite l'emprunt avec les devises reçues de
son client. L'entreprise annule ainsi le risque de change, et reconstitue sa trésorerie en
monnaie nationale. L'avance en devises sera d'autant plus intéressante que le taux d'intérêt
de la devise concernée est proche du taux de crédit en monnaie nationale.

Le schéma ci-dessous décrit le mécanisme de la procédure dans le cas où l'emprunt en


devises a été réalisé en contrepartie d'une exportation.
(1) L’exportateur emprunte des devises et les
vend aussitôt contre sa monnaie locale. Il
obtient de la sorte un financement dans sa
(2) L’importateur monnaie locale.
paie en devises

Importateur (3) L’exportateur rembourse la banque


avec les devises reçues de son client.
Exportateur Banque

La décision de recourir à ces moyens de couverture du risque de change dépend :


 de l'état de la trésorerie de l'entreprise : l'importateur privilégiera cette technique si sa
trésorerie est en bonne santé. Si celle-ci est déficitaire, il pourra emprunter en monnaie
locale le montant qu'il échangera ensuite en devises qu'il placera. Il multipliera cependant les
opérations commerciales difficiles à gérer. L'exportateur, quant à lui, pourra bénéficier par
son emprunt en devises d'une entrée d'argent dans ses caisses, disponible immédiatement. Il
aura donc peut-être intérêt à choisir cette technique dans le cas où sa trésorerie est faible ;
 du différentiel de taux d'intérêt entre les financements en monnaie et ceux dans
la devise : si ce différentiel est trop important, l'opération ne vaudra sans doute pas la
peine d'être mise en place, le cours de change réellement supporté par l'entreprise étant
trop important. Le recours à cette technique ne se justifiera que si la trésorerie nécessite
d'être renflouée et/ou si la société exportatrice peut investir les fonds procurés par
l'emprunt à l'intérieur de l'entreprise et obtenir un taux de rendement élevé.

9. Options de devises
9.1. Définition et principe

 L'acheteur d'une option d'achat de devises acquiert le droit - et non l'obligation -


d'acheter un certain montant de devises à un prix fixé dès l'origine (appelé prix d'exercice),
jusqu'à, ou à, une certaine échéance (appelée date d'exercice).
 L'acheteur d'une option de vente de devises acquiert le droit - et non l'obligation - de
vendre un certain montant de devises. Comme dans le cas d'une option d'achat, cours et
échéance sont fixés préalablement.
Le détenteur d'une option peut donc décider librement de l'exercer, c'est-à-dire d'acheter ou
de vendre la devise au prix d'exercice. Mais il peut également renoncer à utiliser ce droit si le
cours qu'il peut obtenir sur le marché des changes est plus avantageux pour lui.

L'option de change permet donc à son détenteur de couvrir son risque de change tout
en préservant la possibilité de réaliser un gain de change dans le cas d'une évolution
favorable du cours de la devise.

En contrepartie du service et des risques encourus par le vendeur de l'option (généralement


un banquier), une prime, plus ou moins importante suivant les situations (devises, durées de
couverture, cours garantis), est demandée à l'acheteur de l'option. Le risque de l'acheteur
d'options est ainsi limité au montant de cette prime.

Le dénouement d'une option peut se faire selon trois voies : il y a abandon de l'option si
l'acheteur d'option trouve avantage à acheter (ou à vendre) ses devises sur le marché des
changes. Il y a exercice de l'option dans le cas contraire. Enfin, il y a revente de l'option
lorsque celle-ci a encore une valeur positive et que l'entreprise n'a pas réalisé son opération
commerciale.

9.2. Quand l'entreprise exercera-t-elle son option ?

 Un importateur, qui veut se protéger d'une hausse de la devise dans laquelle il est facturé,
achète une option d'achat de devises. Si le cours de la devise a effectivement fortement
augmenté et est au-dessus de celui de l'option, l'entreprise a intérêt à exercer celle-ci. Si, à
l'inverse, le cours a fortement diminué (donnant une variation supérieure au prix de
l'option), l'entreprise a intérêt à abandonner celle-ci.
 Un exportateur achète, quant à lui, une option de vente de devises pour se protéger contre
une baisse de la devise dans laquelle il a facturé son client étranger. Si le cours a
effectivement fortement baissé et est en-deçà de celui de l'option, l'entreprise a intérêt à
exerce celle-ci. Si, à l'inverse, le cours a fortement augmenté (donnant une variation
supérieure au prix de l'option), l'entreprise a intérêt à abandonner l'option et à changer les
devises sur le marché au comptant.

10. Contrat de change à terme avec participation

Le contrat de change à terme avec participation est un contrat de change à terme avec
lequel l'exportateur peut bénéficier en partie de l'évolution favorable du cours de change.

Ce type de contrat fait intervenir deux éléments :


 un cours de change garanti, dont l'exportateur bénéficiera en cas d'évolution
défavorable du cours de la devise en dessous de ce taux garanti;
 un pourcentage de participation, qui permet de profiter, à concurrence de ce
pourcentage, de l'évolution favorable du cours, c'est-à-dire de la différence (positive) entre le
cours garanti et le cours au comptant.

La différence fondamentale avec l'option de devises est que l'exportateur n'aura pas à payer
une prime, puisque c'est un contrat de change à terme. Il devra néanmoins revendre les
devises à terme (pas le choix), mais pourra bénéficier partiellement d'une évolution favorable
des cours.

L'exportateur pourra fixer lui-même le cours de change garanti. Dans ce cas cependant, c'est
la banque, bien évidemment, qui fixera le pourcentage de participation. Généralement, il est
possible également que l'exportateur fixe le taux de participation. Dans ce cas, c'est la
banque qui fixera le cours garanti.
La condition pour utiliser un tel contrat est que le cours garanti soit moins
intéressant que le cours à terme. Plus le cours garanti est relativement peu
intéressant, plus le pourcentage de participation est élevé.

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