Chap1à5 Journal - Aventures Le - Mal Blanc

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Journal d’aventures de la Compagnie des Ages

An 2946 du Troisième Age ; nous sommes au 14 ème jour du mois de Nárië qui célèbre le
commencement du Lairë, saison estivale chaude et lumineuse.
Voilà déjà cinq ans que s’est terminée la bataille des cinq Armées sur les contreforts
d’Erebor où s’affrontèrent les Orcs, les Wargs, les Hommes, les Nains et les Elfes, sous un
ciel noirci par les nuées de chauve-souris géantes aux prises avec les Aigles de Thorondor.
De nombreuses prouesses furent réalisées en ce temps-là. Des héros s’élevèrent là où
d’autres tombèrent, jusqu’à la victoire finale des Peuples Libres du nord.
Lorsque le fracas de la bataille retomba, tous purent se regarder les uns les autres avec un
cœur serein, oubliant des années de méfiance et d’amertume.

Orbelain, 14ème jour de Nàrië, période du Lairë : un Repas Cordial


L’Anduin pourrait s’appeler « le fleuve des hommes », il s’étire paresseusement depuis sa
source glaciale dans les confins septentrionaux des Terres Sauvages jusqu’aux étendues
baignées de soleil au sud du Gondor. Il coule sur plus de deux milles kilomètres depuis sa
naissance à son embouchure. Sa partie nord est surnommée « Anduin la Blanche » à cause
des nombreux rapides et de son débit soutenu. Au sud de Lorien, il est appelé « Anduin la
Verte », puis « Anduin la brune » lorsqu’il se déverse dans les chutes du Rauros pour se
mêler aux flots de l’Entalluve. Finalement il deviendra « Anduin la Bleue » près de son
embouchure, une fois dépassé le port de Pelagir, au sud du Gondor.
C’est par une magnifique après-midi d’été que Noham digère le plantureux repas bien
arrosé qu’il a dégusté goulument. Ses ronflements sonores déchirent la quiétude des lieux
qui exhalent milles senteurs enivrantes.
Il erre, au gré de ses envies…Et du vent, profitant de chaque « moment » que l’existence lui
réserve, sans autre but que celui d’aller gaiement à la rencontre de la vie et des êtres.
A pas mesurés, Atanaël, surnommé Morëfindë « Longs Cheveux noirs de jais » s’approche
prudemment de son campement avec toute l’agilité et la discrétion propres aux Elfes.
Aguerri par sa science de la guerre, il réalise vite que l’apparente nonchalance du
campement et son « chaos » sont en fait « maîtrisés » et que tout est en place pour être
capable d’agir rapidement en cas d’attaque. Il découvre même un trou destiné à faire
tomber un assaillant imprudent.
Les présentations se font autours des restes du repas et d’une bonne liqueur dont Noham a
le secret. Très vite Morëfindë aborde l’épineux sujet qui le préoccupe et le mène sur les
Rives de l’Anduin : la faune et la flore sont malades, corrompus par Fànëninquë, le Mal
Blanc, qui les rend livides, les yeux vitreux et gonfle leur langue provoquant une lente mort.
Si Noham est une statue de chair, chamarrée de tatouages de toutes les nations, Morëfindë
semble sorti d’un autre âge. Ses armes, son armure et sa prestance témoignent de la
grandeur des Elfes. Et même s’il arbore les couleurs de Mirkwood, ses manières élégantes et
mesurées trahissent ses origines Noldor.
Ils sont rejoints en pleine discussion par Jehlan, un beau jeune gars du peuple des Hommes
des Bois. Ses longs cheveux blonds abandonnés aux 4 vents, il porte un magnifique
Röndskjuld, large bouclier de guerre rond, finement ouvragé par une habile combinaison de
cuir et de bois. Comme le veut sa fonction, il se présente comme étant un Walderwacht, un
garde officiel des champs et forêts. Lui-aussi en vient rapidement à l’objet de son voyage, le
Weiskhrang, le Mal Blanc. C’est à ce titre qu’il interroge les gens qu’il rencontre
Noham lui demande si l’auberge du Cochon Qui Pue, tenue par les deux sœurs Kvunthel, est
toujours aussi bruyante et accueillante. Surpris, Jehlan lui répond qu’elles ont bien existé
mais pas de son vivant. Leurs portraits commémoratifs pendent derrière le comptoir du
réputé « Pwuirr Gorret ».
Enthousiasmé par de si intéressantes et cordiales rencontres, Noham ne peut réprimer son
envie de pousser la chansonnette. Jehlan, lui-même Skölld (Barde), apprécie la prouesse en
connaisseur car ce grand gaillard tatoué vient nonchalamment de démontrer toute
l’amplitude de sa tessiture.
C’est donc ensemble qu’ils repartent sur les rives fertiles à la recherche d’indices.

Orgilion, 15ème jour de Nàrië, période du Lairë : le Maître-Chiens


Dans la matinée, nos 3 compères découvrent des poissons morts sur la berge et dans l’eau.
Noham perçoit que l’eau n’est pas potable à l’endroit et Jehlan utilise toutes ses
connaissances pour récolter de précieux indices.
L’après-midi, un spectacle morbide interrompt la quiétude de leur marche. Alertés par la
vue perçante de Morëfindë, ils se dirigent plus loin dans la haute plaine vers un vol de
corbeaux tournoyant au-dessus d’une colline.
Là, un Homme des Bois git, adossé à une pierre, un chien qu’il serre sur son ventre et 30
mètres plus loin un second chien criblé de 3 flèches est assailli de corbeaux avides de ce
festin improvisé.
Jehlan le reconnait, c’est Tharvik le Hundrhirrim, le Maître-chiens. Son peuple est réputé
pour la qualité de ses chenils et la proximité qu’ils ont avec leurs fidèles compagnons. La
coutume veut que l’enfant soit élevé en même temps que son chiot afin de créer ce lien
indéfectible teinté de respect.
Voilà pourquoi il ne comprend pas la scène qu’il découvre, c’est anormal voire inconcevable.
Regroupant leurs analyses, ils déduisent le déroulement de ce sombre épisode. Tharvik
marchait avec un chien au plus près tandis que l’autre est loin en avant, alternant ainsi pour
maîtriser leur instinct de chasse. Soudain, le chien s’est jeté à sa gorge, le faisant tomber à la
renverse contre la pierre affleurant la berge. Le Maître se saisit d’un poignard et éventre son
compagnon avant de décocher 3 flèches pour stopper la charge de son second molosse.
En revanche, ils ne trouvent pas de lien de cause à effet pour sa piqûre par une abeille des
Beornides, leurs premières habitations se trouvant à bien des lieues.
Autre fait troublant, dans son souvenir Jehlan se rappelait d’un homme maigre et aux
muscles secs. Hors là, ils ont affaire à un type hyper musclé aux veines gonflées. Il a dû
subir une sorte de changement lié au Mal Blanc.

Oranor, 16ème jour de Nàrië, période du Lairë : Patrouille et Mariés


Tôt dans la matinée, c’est le martèlement d’une troupe montée venant dans leur direction
qui trouble la monotonie des lieux. Jehlan reconnaît Gannelda, fière guerrière suivie de son
host équestre, l’Hestrleydd, constituée exclusivement femmes guerrières particulièrement
entraînées et aguerries. Sa jeune sœur Yarelga fait aussi partie de cette patrouille, ainsi que
Ruuna leur meilleur archer qui avait trompé leur vigilance par une approche feutrée.
Elles traquent des Orcs chevauchant des Wargs, sorte de loups monstrueux, sombres
abominations issues de magie interdite et de croisements contre nature. Ils sont sortis de la
forêt un peu au nord de Dol Guldur pour venir sur les rives du fleuve.
Elles repartent rapidement à leur traque.
Après le restant d’une journée sans fait notable, ils perçoivent des rires et des chants
résonnant plus loin sur les berges. Deux grandes gabarres nuptiales ont accosté et un
énorme campement éclairé par moultes braseros et les feux des rôtissoires leur fait face. Un
type essaie de trouver suffisamment d’équilibre pour se soulager. Noham, qui d’un coup a
pris les devants du groupe, vient à son aide en le délestant de sa bière au passage, l’honteuse
coupable de ses dodelinages éthyliques. Il rejoint les chants paillards en cours, se fendant de
petites améliorations personnelles reprises par les convives.
Divers jeux sont en cours dont le fameux « Roy Pourcia » qui consiste en deux enclos
boueux remplis de cochons qu’il faut regrouper le plus rapidement possible.
L’Oeuf Boulet requiert plus de dextérité car il faut écraser avec une balle en bois un œuf cru
posé sur un billot. Une réussite, un shot de Vodkh, un alcool fort local.
La fête bat son plein et Jehlan reconnait la famille Sunvild et le marié qui n’est autre qu’un
ami d’enfance, un rouquin au large sourire Framoric Sunvild. Cette famille respectée et
intègre, prospère principalement dans le mouton et possède de nombreuses fermes et
bergeries sur les rives Est.
Sa jeune épouse Meliana Gaelnurig, à la longue chevelure blonde, affiche aussi un adorable
petit minois au sourire mutin. Ils vont si bien ensemble !
Ils remarquent Maervik, le père du marié, en grande conversation avec un maître Naugrim,
et apparemment le sujet est litigieux vu leur attitude.
Un nain aux tatouages rituels de « tueur de troll » soulève une énorme barrique et la
ramène vers ses condisciples buvant et hurlant l’écart.
Alors que Morëfindë entreprend une approche discrète pour en écouter la teneur, Jehlan
reconnaît un rire familier de l’autre côté d’un tente, entrecoupé de vomissements sonores.
Mahaulx, sa jeune sœur de 17 ans est en train de se saouler avec Elhyna, son incorrigible
amie. Non seulement elle n’a rien à faire aussi loin de chez elle, mais en plus elle a
« emprunté » la chope légendaire de son père « Svarth-Ürn» la Corne-Noire !
Alors qu’il tente péniblement de raisonner sa sœur, celle-ci vomit tout son saoul de sorte
qu’il n’a d’autre choix que de s’isoler quelque peu avec elle.
Morëfindë, se laisse surprendre par un nain ivre qui cuvait dans sa tente et qui, perdant
l’équilibre, déchire celle-ci pour atterrir bruyamment sur le pauvre elfe médusé.
« Un Elfe ! Aux armes, Baruk Khazaaad !’ S’écrient les nains qui s’arment de ce qu’ils
trouvent et improvisent promptement une muraille inexpugnable à l’aide de barriques et
autres caisses derrière laquelle ils se barricadent.
Noham désamorce la situation par des chants paillards nains mais aussi et surtout en leur
servant sa fameuse liqueur dont il a le secret: la Truandaille. Les nains en viennent à sortir
la Kuggash, une bière forte aux herbes folles, relevée d’un savant mélange d’épices corsées
et agrémentée de deux liqueurs extra fortes. Noham boit d’un trait et repose son broc à Cul.
Médusés, les nains demandent à l’un d’eux de tester s’ils ne se sont pas mépris de baril. Un
bruit sourd ponctue la perte de connaissance de l’infortuné Naugrim, terrassé par la
Kuggash. Même la Khidrill, l’herbe jaune qui pue, ne parviendra pas à le ranimer avant de
bien longues heures.
Un peu plus tard dans la soirée Maervik, le père, s’excuse d’avoir failli à leur accueil comme
le veut la tradition des vœux du mariage car il est préoccupé par le Mal Blanc et certaines de
ses caravanes marchandes qui sont restées introuvables depuis plusieurs jours.
Seul fait notable durant le périple nuptial, un vieux prédicateur fou vociférant contre les
riches « qui seront tous maudits », qu’il a dû chasser promptement.
Jehlan l’averti que la Patrouille équestre est occupée à traquer des Orcs et profite de
l’occasion pour prévenir les gardes du camp pour qu’ils redoublent de vigilance cette nuit.
En outre, il demande une faveur au père à savoir s’occuper de sa sœur car elle ne peut
l’accompagner vu la dangerosité de sa mission. Ce qu’il accepte sans hésiter.
Tandis que sous les acclamations des 14 témoins, les jeunes mariés batifolent dans la grande
tente nuptiale rouge, les convives partent se coucher, les uns entrainant les autres.
Ils doivent encore continuer la navigation rituelle qui se terminera par la dernière offrande
des vœux sous une antique arche elfique construite sur un îlot de l’Anduin, à 4 jours plus au
sud. Nos compagnons remarquent un 6ème nain en tenue sombre veillant sur les Naugrims.
Au petit matin, les gabares repartent emmenant sa sœur et laissant derrière elle quelques
serviteurs et gardes afin de nettoyer les traces de leur passage et de laisser les monticules de
jarres et vaisselles cassés comme le veut la tradition.
Nos compagnons, font leur paquetages et repartent le long de la Grande Rive, en quête de
nouveaux indices. Le soleil darde ses rayons de bon matin, présageant une chaude journée.
Orithil, 17ème jour de Nàrië, période du Lairë : l’Ours et l’Héritière
Trois jours plus tard, Morëfindë perçoit à nouveau des crébains tournoyant bruyamment
dans le ciel. Et c’est un campement de grande taille qui s’offre à leur regard.
4 grandes gabares, dont deux remplies de troncs de chênes massifs, sont amarrées.
A terre, c’est la désolation; partout, souvent à même le sol, des paillasses d’agonisants râlant
doucement au milieu des « déjà morts ». Les pleurs déchirants d’une petite fille au chevet
de sa maman morte ajoutent à ce triste tableau.
Le groupe contourne le camp et remonte une colline surplombant la berge et le campement.
Jehlan décide de secourir la fillette mais l’Elfe lui recommande de contourner le camp par
précaution. Alors qu’il dépasse une grande tente, la gamine le voit et se rue vers lui en le
prenant pour son père. Esquivant son étreinte par crainte de la contagion, Jehlan provoque
la chute de l’infortunée fillette qui percute bruyamment des tonneaux.
Un ours de guerre, visiblement contaminé et tiré de son sommeil impie, sort de la tente, son
maître nain désespérément accroché à son entrave pour le retenir d’attaquer.
Le monstre rentre dans la tente massacrer son ancien maître et provoque l’affaissement de
la toile où il se retrouve prisonnier, ivre de furie.
Le jeune Wachtwalder en profite pour emporter la fille et courir vers se mettre en lieux sûrs.
Ils décident de s’écarter d’une centaine de mètres vers la plaine.
Noham et Jehlan veillent sur elle tandis que l’Elfe remonte vers le campement maudit.Alors
qu’il revient prudemment sur leurs pas, il entend des bruits d’armes et de bois sur leur rive.
Jehlan perçoit brièvement une forme tapie dans les fourrés, probablement un gobelin
envoyé en éclaireur. Alors qu’il s’apprête à décocher un trait, Noham hurle un truc en orcish
qui saisit totalement son compagnon de route… Qui manque alors complètement sa cible.
Voyant la vie quitter la mignonette, Noham se concentre et met toute son énergie pour
dissiper les fièvres et le miasme qui la rongent et stupeur, non seulement cela marche mais
une petite larve sort de son oreille. Cette dernière est prestement récupérée par Jehlan qui
l’enferme dans une flasque.
Morëfindë voit deux nouvelles gabares rouges frappées des mêmes emblèmes qui ont
accosté et dont les hommes armés tentent de rabattre l’ours sur un vieil homme d’arme,
flanqué d’un nain lourdement armé.
L’ours charge enfin dans la direction souhaitée et l’Elfe décoche 2 flèches blessant
grièvement l’animal qui tombe lourdement pour être achevé par le nain et le Maître.
Invités par la troupe à la rejoindre, nos trois compères viennent à eux.
Les hommes fouillent activement le camp, s’affairant à charger la précieuse cargaison et à
repartir aussitôt pour les uns, s’occupant des dépouilles et de leur rituel funéraire pour les
autres. Ces gens sont organisés et arborent un ensemble de couleurs évoquant une Guilde.
Une mystérieuse Haradrim, au bras tatoué de runes magiques, semble tenter de soigner un
des gardes grièvement blessé et contaminé par l’ours. Mais elle fait pire que bien.
Noham l’interrompt sans formalité, au risque de lui faire «perde honneur », et lui explique
en pesant bien ses mots qu’il doit être soigné différemment.
Noham s’exécute une seconde fois avec succès et la larve est elle-aussi récupérée avec de la
terre pour être mise en pot à son tour.
Le commandant de la troupe reconnaît la fillette dans les bras de Jehlan, c’est Sygvild,
devenue dès à présent la seule héritière vivante de toute la fortune familiale.
Ces gabares proviennent de la ville de StrandLöften (la Rive des Promesses), située dans la
Haute Vallée Est. Elles battent le pavillon de l’une des trois plus grosses familles
commerçantes de l’Anduin : la Hanse marchande des Rött Eikeskrög (les Coques Rouges de
Chêne). Cette importante famille marchande est dirigée d’une main de fer par le vieux
Hanvarr Fenrönssen en copropriété avec la famille naine Hursingror. Leur blason : une
proue rouge de face fendant les flots bleus avec lettres F-H
Jehlan les connaît de réputation et a déjà entendu des rumeurs « inquiétantes » sur leur
manière de conduire certaines affaires courantes.
Si au départ le Commandant se montrait suspicieux à leur égard, le sauvetage de la petiote
détend très vite les échanges qui se font plus cordiaux et ouverts. Car elle était l’objectif
principal de sa mission de sauvetage expresse.
Tandis que les ouvriers s’affairent à remettre la précieuse cargaison de bois précieux et
d’armes naines pour le Migdhal nain (fortin) d’Ekrundri-Kadrin (L’escalier de garde du
Grand Col), le commandant fait les présentations
Fort mince et au visage circonspect, ce vieux maître d’armes et excellent lancier, répond au
nom de Vehmund Hangsen. Ce barbu arborant une longue tresse, recouvre ses larges
épaules d’une large cape doublée en fourrure de loup. Sa lance ouvragée est d’origine
elfique. Sa cotte de maille est elle-aussi de première qualité et est ajustée avec soin.
Il commande cette petite armée de 30 personnes, bien équipées et disciplinées.
Son Second est un nain au crâne chauve et tatoué. Il porte fièrement une barbe très noire :
Baragrim Glothar. Noham le reconnaît pour avoir été un inoubliable compagnon de
beuveries et de ripailles.
C’est surtout un redoutable guerrier dont Morëfindë connaît les faits d’armes durant les
terribles guerres nains-orcs et plus récemment à la bataille des 5 armées.
Baragrim engueule Noham rapport à un bras de fer où il a triché de façon éhontée en lui
faisant boire de la Kuggash avant le duel. Les retrouvailles sont viriles et tonitruantes.
Vemund explique qu’ils ont été alertés via des oiseaux-messagers envoyés par Frödrung, le
père de Sygvild et qu’ils sont arrivés au plus vite sur des Eskiffs, une version plus rapide des
gabares. Mais hélas, malgré leur rapide départ, ils sont arrivés bien trop tard.
Le chef de ce convoi marchand était donc Frödrung Brynjolf voyageant avec sa femme
Ethilda et leur petite fille de 10 ans Sygvild.
Ensemble ils analysent le livre de bord, relatant jour après jours leur pérégrination.
Là-aussi, encore la présence dérangeante du prédicateur, qu’ils désignent comme s’appelant
Vannek le Fromentin. Surpris en train de parler à leur fille, il se fera chasser par le père.
Interrogée sur cette conversation, Sygvild mentionnera finalement une de ses prédictions :
« Tu es l’oiseau annonciateur qui fera que tout ira mieux après ton chant »

Vehmund leur présente officiellement les remerciements de la Hanse Familiale et les assure
que leur aide sera rapportée et surtout qu’elle ne sera jamais oubliée
Pour commencer, il leur propose un hébergement sur la seconde gabare pour la nuit.
Au cours de la nuit, ils surprennent Vehmund s’entraînant avec l’Haradirm mais très vite
leur passe d’armes se mue en quelque chose de plus intime et c’est sous une remarque
salace de Noham que tout le monde part se coucher.
Jehlan reste au chevet de Sygvild qui ne veut plus jamais le quitter. Elle s’endort, apaisée.

Orgaladh, 18ème jour de Nàrië, période du Lairë : les Tiranduins


Départ des gabares ramenant Sygvild chez son grand-père et de nos trois compères qui
reprennent leur route le long de l’Anduin.
Cela fait déjà cinq jours qu’ils remontent le cours tranquille de l’Anduin à la recherche
d’informations sur le Mal Blanc.
Les voici à présent dans la région rurale des Hommes des bois, où fument çà-et-là les
cheminées des fermes clairsemées. Rien de notable durant leur avancée. Tout est paisible et
c’est avec entrain qu’ils traversent ce paradis buccolique.
Les élevages sont principalement de porcs et de moutons, trois ou quatre chèvres, et parfois
avec quelques rares têtes bovines. Les rives fertiles, riches en alluvions, offrent une terre de
choix pour la culture maraîchère et les vallons offrent un terrain de chasse parfait pour ce
peuple toujours occupé, souvent perçu comme rude et peu loquace.
Escortés de loin par des renards craintifs, des blaireaux furtifs ou encore des loutres
curieuses, nos aventuriers progressent rapidement.

Déroutés des rivages pour aller inspecter un autre vol de corbeaux plus avant dans la plaine,
ils décident finalement d’installer le camp. Noham se surpasse et son repas exhale à mille
lieues à la ronde. L’ambiance est détendue, faisant presque oublier l’enjeu de leur présence.

Ils sont rejoints par une patrouille de 5 cavaliers Tiranduin. Cette milice privée, constituée
d’hommes et de femmes formant un réseau d’observateurs et d’explorateurs, patrouille dans
toute la région. Chargés de protéger au mieux les populations de l’Anduin, ils sont soutenus
et intégrés par les pouvoirs locaux : Conseil, Chefs de clans, Beorn et Radaghast.
Leur chef Audgrim se présente comme officiant en qualité de Tirdôr, sentinelle régionale, et
demande s’ils peuvent partager le repas du soir. Sans avoir eu le temps d’avertir ses
hommes, il constate qu’ils ont déjà mis pieds à terre.

Mais dès les libations vespérales commencées, des gardes sont pris de vomissements. Si
Noham peut en sauver un, Ekvuth, l’autre prénommé Mornack commence sa
transformation en monstre ivre de la rage blanche.
Malgré leurs efforts désespérés pour le maîtriser, ils n’ont pas d’autre choix que de le tuer
après que ce dernier ait brisé la nuque d’un de ses équipiers.
Audgrim se charge de la sale besogne car c’est l’un de ses hommes après tout. Mais sa lame
se fige dans le corps de son monstrueux condisciple.
Morëfindë dégaine alors sa lame qui bleuit d’un éclat antique et le décapite prestement.
Après avoir rendu les honneurs aux morts, Audgrim et Jehlan font le point sur la région…
Leur patrouille a effectivement partagé un repas il y a quelques jours avec Vannek le
Prédicateur. Ce dernier leur a dit se rendre à Bourg-Les-Bois afin d’éclairer la population
sur les vices et autres blasphèmes exercés par les familles marchandes et commencer la
« Grande Répurgation » qui libèrera le peuple.
La tenue extraordinaire et en urgences d’un Grand Conseil du Nord a été annoncée et des
messagers ont été envoyés pour convier les Chefs des Hommes des Bois, les Elfes, les Nains,
les Hommes du Nord, les Beornides, les Gens de Dale et du Peuple du Lac.
Le père de Jehlan, Ramnulf Thaurismund « Corne-Broc », fils du grand Whaldrünner
Kothvärr, est membre du Conseil local où il représente les marchands des trois cités.
Lui-aussi a été convié au grand Conseil du Nord pour compter pour la voix du peuple.
Mais il est l’ombre de lui-même depuis que sa fille chérie a disparu. Quand il ne se morfond
pas, il bat la région à sa recherche…
Jehlan lui explique qu’il a retrouvé sa sœur et lui demande de retourner à Bourg-Les-Bois
dans les meilleurs délais pour informer son père et lui annoncer son arrivée prochaine.
Audgrim met en garde la Compagnie des événements sombres et néfastes qui se passent
actuellement dans la grande cité forestière…
Isarn d’Eigbert, fils d’Hallstein un riche Tanneur, a rejoint Vannek et formé un groupe de
vigilants nommé les « Répurgateurs » qu’il finance entièrement. Ces gens sillonnent la ville
et ses faubourgs à dessein de débusquer les réfugiés ayant fui la destruction de Dale et qui
ont, selon lui, ramené avec eux « la Malédiction du dragon ». Ils doivent être chassés et
bannis des Territoires.
Un ghetto a d’ailleurs été formé à l’entrée de la ville où sont parqués les gens identifiés puis
raflés par les Répurgateurs et autres sympathisants à cette « cause ».
Ils se démarquent en portant un brin de Daghoril, la plante curative pour les infections.
Alarmé par tant de mauvaises nouvelles, Jehlan presse ses amis de se détourner de leur
route et de l’accompagner à Bourg-Les-Bois afin d’aider sa ville et sa famille. Ce qu’ils
acceptent derechef !
Noham est tellement affecté par cette soirée mouvementée qu’il s’isole 3 heures pour
confectionner un camp confortable avec un énorme four à pains en argile… Ses chants ne
parvenant pas à l’égailler lui-même, il décide de boire une bonne lampée de sa Truandaille.
Mais Baragrim, le nain revanchard, avait profité de leur repos sur les Gabares Rouges pour
remplacer le contenu de sa flasque par de la Kuggash! C’est enfin apaisé, et pour un bon
moment, que Noham s’écroule, le visage figé dans un sourire béat.

Ormenel, 19ème jour de Nàrië, période du Lairë : les réfugiés


A mesure qu’ils s’enfoncent dans les terres en direction de la Lisière de la Forêt Noire de
Mirkwood, ils croisent des réfugiés fuyant la Grande Répurgation et les exactions commises
en son nom. Enfants terrorisés et affamés, femmes molestées, époux épuisés et harassés, se
succèdent au fil des kilomètres les rapprochant de Bourg-Les-Bois
Morëfindë sent le regard empli de reproches de la population, ses sens aiguisés ne peuvent
s’empêcher d’entendre les chuchotements à l’encontre de son peuple: « Pourquoi nos
voisins ne font rien pour le Mal Blanc, nos caravanes qui disparaissent et les violences. Ils
nous ont abandonné pour se terrer égoïstement dans leur forteresse sylvestre ».
Par d’autres, il est remercié avec soulagement. « Enfin les elfes répondent à nos prières ! ».

Ils arrivent en vue d’un campement où ils comptent demander la permission de s’arrêter.
Mais il s’avère qu’il s’agit du campement de Vonkhar le Magnifique. Un riche bedonnant
gras-porc, aussi avide que cruel. Borth son garde du corps leur accorde un accueil glacial.
Après avoir molesté une servante maladroite, il leur propose de rester en son camp. Ce
qu’ils refusent unanimement ! Ils repartent donc s’établir plus loin.
A la fin du jour, ils campent à la frontière forestière. Ils seront bientôt enfin arrivés
Voici plus d’une semaine qu’ils battent la route, mus par cette mission commune mais ici,
l’enjeu prend une tournure telle que l’ambiance est sombre et silencieuse. Le nombre
d’exilés forcés ne cesse de croître sur les routes. Les uns rejoignent leur famille tandis que
les autres errent sans destination précise.

Orbelain, 21ème jour de Nàrië, période du Lairë : la morne journée


Durant les deux journées passées à remonter le Chemin de la Lisière, les plaines et les
vallons ont vite laissé la place à de grands feuillus, principalement des bouleaux et de
grands chênes. A mesure qu’ils approchent de leur destination, la végétation se fait plus
dense et plus sombre. Les fermes ont laissé la place à de grandes maisons regroupant le clan
familial et à des commerces jalonnant la route principale.
C’est à « la brune », expression désignant la soirée, qu’ils parviennent enfin aux portes de
Bourg-Les Bois. Le spectacle n’est, hélas ici, guère plus réjouissant.
Comme indiqué par Audgrim, ils découvrent un ghetto improvisé où sont parqués des
familles entières dans des conditions épouvantables.
Clairement, la question divise le peuple et les autorités en passant par les gardes médusés
qui ne savent plus quoi faire. L’un d’eux, reconnaissant Jehlan, l’invective en demandant ce
que son père et le Conseil attendent pour prendre leurs responsabilités !
Ils aperçoivent le Whudd Dagsorn le « Thain », Haut Chef Beornide accompagné de sa fille
Ennalda, la guerrière si jeune et pourtant déjà renommée pour être une redoutable tueuse.
Ce haut personnage, respecté dans tout l’Anduin, montre son désaccord et parlemente force
gestes avec la piétaille qui ne veut rien entendre à ses tentatives d’appel à la raison.
Excédé, il envoie toute sa suite et ses gens s’occuper des réfugiés avant d’entrer dans la ville
avec sa fille sous les regards noirs de la garde.
Emboîtant leurs pas, la Compagnie traverse une ville en proie au chaos et aux exactions.
Certaines maisons et commerces sont barricadées et souillées d’avertissements et autres
insultes rédigées en lettres rouge sang.
Des gens sont pris à parti par des groupes de Répurgateurs et de loin ils aperçoivent Isarn
menant les disciples de Vannek dans les rues désertées.
Soulagés, ils entrent enfin dans la magnifique Maison-Hanse de la famille Thaurismund.
Appelée Bredökseyld, « la position protégée par la grande Hache », cette énorme bâtisse
ancestrale fut construite il a 900 ans environ et est l’une des premières maisons de la ville.
Son père Ramnulf et Hilduara, sa mère, se jettent dans les bras de leur fils, soulagés de le
revoir sain et sauf.
Sa sœur Isoldh descend à son tour, et si elle ressemble furieusement à Mahaulx, elle semble
tellement plus posée et réfléchie. Son visage est paisible et son regard doux et intense.
Noham apprécie en fin connaisseur les innovations et autres améliorations rendant cet
endroit si particulier et si robuste. Dans l’atelier, tout a été conçu pour une efficacité de
travail maximale. Rien ne traîne. Une énorme hache antique trône au-dessus du comptoir.
Ramnulf explique à son fils que le grand-père Kothvärr a disparu dans la Forêt Noire pour
aller consulter la Sorcière Ecarlate, Gersande Rohsskuld.
S’il n’osait prendre parti, c’est suite à un messager mystérieux qui l’avait informé que sa fille
Mahaulx était enlevée et qu’elle serait mise à mal si ce dernier intervenait au Conseil.
Aussi présent dans la pièce, Erwald le Rünner, l’un des trois membres la confrérie des
Messagers formée jadis par le grand-père de Jehlan. Les vêtements passés par les ans et une
vie à l’extérieur, ce vieil homme imberbe affiche des traits burinés et un regard intense.
Jehlan décide de partir aussitôt récupérer son grand-père, aidé de ses amis. Erwald propose
de les accompagner.
Leur conversation est entrecoupée de réfugiés et de proches frappant à la porte pour
demander asile. Très vite la maison se remplit de plus de 60 personnes.
Parfois, des projectiles se brisent sur les épais volets fermés, des gens frappent sur la porte
pour faire du grabuge et effrayer les âmes.
Soudain Vannek le Fromentin, escorté par Isarn et ses sympathisants tente d’entrer de force
mais sont refoulés par Ramnulf qui a enfilé sa broigne et promptement décroché sa hache
redoutée de derrière son comptoir. Ils partent enfin, non sans avoir proféré moultes insultes
et malédictions à leur encontre.
C’est au tour de Whudd, reprenant sa forme humaine visiblement très épuisé, et de sa fille
de venir trouver refuge. Cette dernière fait mine de repartir dans la rue, ce à quoi Whudd
s’oppose formellement avant de sombrer dans un sommeil réparateur forcé.
Cette jeune femme rousse, à l’allure féline et au charme sauvage est abordée par Isoldh qui
la prend par la main pour aller raconter des histoires aux enfants morts de peur.
Très vite, la complicité s’installe entre les deux adolescentes et la grande cuisine résonne des
cris admiratifs et participatifs des enfançons.
Il est temps de partir rechercher le grand-père et la troupe se met en devoir de quitter la
ville rapidement. Ils sont suivis de loin par des Répurgateurs aussi stupides que maladroits
qu’ils parviennent à semer sans difficulté.

Pas de chemins, pas de vie, pas de lumière, pas d’espoir, pas de nourriture, pas d’eau, pas
d’air frais, bienvenue dans la Forêt Noire où ne survivent que les initiés !
Morëfindë les mène jusqu’à un Tiënanmuilé, l’un des chemins secrets des elfes.
S’enfonçant sous les sombres frondaisons, ils sont escortés par des « Filles de l’eau » esprits
servant le Valar Ulmö et qui vivent dans les rivières noires sillonnant la forêt. Elles guident
et protègent les êtres qui se perdent et dont la grandeur d’âme suscite leur considération.
Malgré leur présence, Morëfindë n’est pas en paix car cette forêt pourtant si familière se
refuse à lui au point qu’il en perd sa route plus d’une fois.
Ils découvrent le corps d’un Dunedain venu apporter un important message à Gersande.
Une fille de l’eau s’occupe de la dépouille de ce messager, qu’ils ont identifié comme étant
un certain Aern, alors qu’ils se pressent de traverser ces lieux hostiles.
Noham perçoit 4 formes spectrales qui les escortent en faisant fuir tantôt les énormes
araignées noires, tantôt les créatures trop curieuses.
Ils arrivent enfin à l’antre de la sorcière écarlate, à l’aube. Quoiqu’aucune lumière ne puisse
attester du cours de la journée qui semble s’écouler très lentement.
Gersande les accueille, en grande conversation avec le grand-père de Jehlan. Elle explique
qu’une force sombre les empêche de repartir pour de rejoindre le Conseil où elle doit
témoigner. Son mignon, le fameux gobelin entrevu par Jehlan les rejoint, tout sourire.
Ils délivrent le message qui indique que « les deux enfants Numénoriens doivent être
protégés car ce sont eux qui termineront le Troisième Age et mèneront le Quatrième ».
Si le premier est caché à Rivendell, l’autre a été recueillie par une grosse famille marchande
dirigeant des Gabares Rouges. Leur sang ne fait qu’un tour… Il s’agit de Sygvild !!!
Cette adorable gamine constitue à présent une cible pour divers ennemis: les concurrents
commerciaux, les héritiers par demi droit… Et les Ennemis servant l’Ombre.
Un craquement sinistre ponctue l’implosion des portes et volets qui volent en éclats.
Monte dans l’air un chuchotement en Noir-Parler elfe, que Morëfindë entendit un jour
déclamé par son père, Gwaerënor Thangurion, en guise d’avertissement et de formation.
Ce grand général, au service de Thranduil, a déjà affronté des rares Elfes Sombres au cours
de terribles rencontres lors du Premier Age. Il s’agit de la magie Axi « bannie », la
Nécromancie, dont les incantations impies déchirent l’atmopshère.
Des volutes laiteuses, surmontées de mains éthérées, entrent alors dans la chaumière
creusée à même un grand chêne et entreprennent une fouille minutieuse des lieux.
Frappé par une magie impie, Jehlan prend le précieux message et se dirige lentement et
mécaniquement vers la sortie, Erwald semble lui-aussi affligé par la sombre magie.
Morëfindë le récupère et Noham dissipe l’emprise du noir enchantement mais leur
adversaire monte en puissance et déchaîne ses pouvoirs !
Noham psalmodie alors un cantique très ancien implorant l’aide d’un Valar mais il est vite
interrompu par le Nécromant. Ce n’est qu’en puisant au plus profond de son être une
énergie qu’il ne pensait jamais devoir utiliser un jour que l‘Istari plante alors son bâton dans
le sol pour relâcher un halo de lumière sacrée réduisant à néant toute la corruption encore à
l’œuvre. Mais avant de s’avouer vaincu, le Sombre elfe doit faire payer le prix de sa magie
ainsi exercée. Dans sa noirceur, il adresse le choix à Morëfindë : Erwald ou Kothvärr ?
Quel qu’en soit le choix, cela déchirera son âme irrémédiablement.
Erwan s’effondre inanimé, sous les cris de douleur de son vieil ami de toujours alors qu’ils
s’enfuient de la maison en ruines. Le goblin se chargeant de sauver ce qu’il peut.
Sur le grand sentier, Radaghast les rejoint avec une harde de Grands Cerfs menés par une
créature à forme humaine prenant les traits graciles d’une jeune fille vêtue d’une peau de
loup et le visage recouvert par un masque peint surmonté de bois de cerfs.
Avec cette aide providentielle, la Compagnie revient sans encombre s’abriter à Bredökseyld.
Tous regroupés dans l’espace de vie, servant habituellement aux grands repas pour toute la
Maisonnée et ses gens, et les volets barricadés nos amis et les réfugiés se tiennent prêts à
toute éventualité. Dehors, le chaos est à son paroxysme et c’est sur fond de cris et de fracas
qu’ils attendent ensemble le lendemain, jour du Grand Conseil du Nord.

Ainsi commence la « Longue Nuit » …


C LE MAL BLANC C
Orgilion, 22ème jour de Nàrië, période du Lairë : la Longue Nuit
La quiétude vespérale de la fin du jour fut longtemps déchirée par les cris et les lamentations du
peuple de Bourg-Les-Bois, en lisière de la Forêt Noire.
A la veille de la tenue du Grand Conseil du Nord, les gens attendent des réponses et de l’aide tandis
que les Répurgateurs sillonnent les rues à la recherche de réfugiés et d’étrangers à blâmer de tous les
maux. Cette « longue nuit » risque bien d’être la dernière pour certains…Ou pas.
Minuit passé, réunis tous ensemble dans la salle de vie, nos héros écoutent Isoldh, la sœur de
Jehlan, raconter de magnifiques histoires pour tenter de calmer les enfants des réfugiés qui ne
parviennent pas à s’endormir, au son d’une douce mélodie apaisante entonnée par Hilduana sa
maman, tandis qu’elle leur verse un bon lait chaud à la Khanilis.
Nos amis devisent sur la tenue du conseil et préparent leurs arguments tandis qu’Isoldh décide de
monter les enfants à l’étage dans la chambre des jumelles pour les mettre au lit.
Whudd et Eldanna arrivent remontent eux-aussi à l’espace de vie où Hilduana les accueille
cordialement et s’apprête à les mener à leurs chambres. Quelques sourires éclairent les visages en
dépit de l’ambiance sombre qui appesantit la pièce.
Un peu plus tard, trois elfes frappent à la porte à leur tour. Très vite, Atanaël reconnaît la voix altière
et le pas félin de son frère Arahel Esgariel !
Il vient à lui pour lui annoncer que leur père a monté une expédition en direction des Monts de Fer
du roi Daïn II, nouvellement roi d’Erebör. Il n’en sait pas plus mais il apporte deux consignes de ce
dernier: Atanaël est officiellement mandaté par son père Gwaërenor Thangurion pour représenter
les Elfes en émissaire du roi Thranduil, au nom duquel il dispose dès à présent des plein pouvoirs
pour participer aux négociations et voter pour son peuple.

I
La seconde est un présent, une antique lame de Gondolin thilmacil, qui célèbre la fin de son second
cycle de formation et atteste de son rang de Haut Représentant Elfique, mais surtout de l’immense
fierté d’un père pour son fils !

«Nányë Ithilmacil tavnen im Gondolin mornië caurë nacnya»

-Je suis l'éclat lunaire d'argent forgée à Gondolin, les Ténèbres redoutent ma morsure-

Mais soudain, le chaos déferla sur la Maison-Hanse!


Etage… Cris d’Isoldh et des enfants !
Espace de vie… Craquement du bois d’un porterne qu’on défonce !
Atelier…Bruits de métal et de bois renversés, couverts par les clameurs d’effroi !
Très vite, nos héros se répartissent les dangers: Jehlan se rue à l’étage, Ennalda à sa suite, pour
porter secours à sa petite sœur; Ramnulf et son épouse Hilduana assistent Whudd qui se transforme
en ours avant de se jeter furieusement sur les 6 intrus Orcs.
Noham et Atanaël dévalent quatre à quatre les escaliers menant à l’atelier pour y découvrir les
réfugiés se défendant désespérément face à des orcs. Derrière eux, monté sur un amas de caisses et
de sacs, un jeune Hobbit à la précision redoutable les cible avec sa fronde!
Jehlan se retrouve face à des Goblins qui avaient escaladé les façades pour s’introduire via les
fenêtres de l’étage. Après les avoir mis en déroute, il descend à la chambre de ses parents pour
assister son grand-père encerclé par deux tarentelles gigantesques. Mais alors qu’il veut engager
l’affrontement, Ennalda se fige et pousse un cri déchirant qui se mue rapidement en grognements,
sous le regard médusé de notre jeune Homme des Bois!
Complètement perdue et confuse par sa toute première transformation, l’animal cherchant sa voie
en déchirant son humanité, Ennalda représente une proie de choix pour une tarentelle, devant
laquelle Jehlan s’interpose courageusement. Ils finissent pas les défaire…
En bas, dans l’atelier, Noham et Atanaël perçoivent des bruits remontent par le puits construit à
l’intérieur de l’atelier pour l’alimenter la dalle de refroidissement du métal.
Retrouvant les mots qu’il n’avait plus prononcé depuis longtemps, Noham senti la résurgence de son
énergie magique sourdre dans chaque part de son être.
Esgariel, touché par un dard empoisonné, s’écroule avant d’être sauvé in extrémis par la lame de
Gondolin brandie par son frère et qui entame sa mortelle danse.
Noham assombrit les lieux par un savant jeu de fumées afin de les couvrir des tirs ennemis et très
vite, ils reprennent l’avantage… Avant de voir un énorme troll faire irruption dans l’entrée, tandis
que Noham sent monter une sombre puissance, annonciatrice de la présence d’un goétien de
l’Ennemi tout proche !
Dans l’espace de vie, Ramnulf et Whudd affrontent leur seconde vague d’intrus qu’ils repoussent
furieusement, l’éclat de l’antique Hache zébrant la pénombre de la salle de sa lueur d’un autre âge.
Whud s’abandonne enfin totalement à cette part de lui, qu’il gardait en harmonie depuis trop
longtemps, et qui exulte dans le sang de ses adversaires.
Jehlan crie à son grand-père de prendre l’arc dans le coffre mais ce dernier, distrait par le cri de son
petit-fils, perd pied et se cogne durement sur le mur et perd connaissance.
Jehlan se bat donc seul pour protéger Ennalda qui a repris semi forme humaine et dont les
glapissements terrifiés attisent la soif de sang des orcs arrivés en renfort depuis le balcon de la
chambre parentale, tandis que Kothvarr, son grand-père, git inconscient.
La forge voit l’affrontement contre le troll arriver à sa conclusion victorieuse lorsque qu’un
contingent de renforts orcs fait irruption, dont l’un deux portant des colliers et des brassards tribaux
dont les bruits de crécelles semblent soudain faire perdre toute contenance au hobbit au point de
vouloir atteindre à tout prix ce dernier arrivant qui lui-aussi l’a reconnu à l’évidence !
Mais arrivés trop tard, ils essuient les coups maladroits de leur propre troll avant que ce dernier ne
s’effondre sous les attaques concertées de nos vaillants héros. Le chef orc n’a d’autre choix que de
sortir et de prendre la fuite, les défenseurs à ses trousses.
A l’étage, Jehlan armé d’un arc décoche des volées sur les assaillants et remarque sur le « rocher aux
bouleaux » un Champion orc veillant sur ce qui ressemble à un chaman.
Alors qu’il crie à un elfe monté sur la toiture de cibler le chaman, ce dernier, alerté par ses cris bien
imprudents lance un sort de «Noir-Parler» qui provoque la chute mortelle de l’Elfe.
Dès leur sortie de l’Atelier, nos trois compères essuient les tirs d’archers embusqués sur la passerelle
surplombant la rivière à hauteur de la roue à aube. Finalement, aidés par l’arrivée providentielle de
Balin et de trois de ses suivants, ils réussissent à passer et à mettre les archers en fuite, provoquant
malencontreusement la chute de leur chef qui est emporté par la courant bien malgré lui. La route
est libre pour continuer la poursuite!
Le chaman entame une passe d’arme magique avec Noham mais nos héros, survoltés au-delà de
toute espérance sont ivres de revanche. L’Elfe se rue à la poursuite du champion mais trébuche
malencontreusement en voulant franchir la barrière d’un enclos attenant à l’édifice.
Avec une précision aussi redoutable qu’implacable, Timbold envoie un projectile qui percute
violemment la tête du chef de guerre qui s’abat au sol, permettant au hobbit de se porter au contact
pour lui asséner le coup fatal, couvert par les tirs de Jehlan, finalement aidé de son grand-père lui-
aussi armé d’un arc. Mais le chaman prononce à nouveau son terrible «Noir-Parler» souillant la
force naturelle des lieux, déchirant son voile d’harmonie, pour faire chuter lourdement Kothvarr
depuis le premier étage, sous le regard horrifié de Jehlan qui ne peut réprimer un cri.
Noham, ayant promptement demandé à Balin de porter secours à Esgariel empoisonné par une
flèche noire des Irgash Mornuk (Montagnes Grises en Orc), était entretemps monté au second étage
pour accéder aux fenêtres de la chambre des parents de Jehlan, lui offrant un angle de vue
stratégique sur la fuite des orcs. Rapidement, il réalise que des Worgs, tenus par un petit groupe de
guetteurs, attend ses chefs pour les extraire de la bataille.
A nouveau, sentant l’énergie d’Iluvatar sourdre en son cœur, Noham déchaîne les éléments pour
couper la route des fuyards qui seront terrassés.
Timbold, le cœur battant et les poings serrés, le corps encore tendu par le combat, a le temps
d’entendre une dernière infamie du chef de guerre avant qu’il ne rende son dernier souffle
méphitique. Après leur fouille, Noham met la main sur le bâton du chaman qui rayonne d’une magie
impie, assombrissant quelque peu son âme trop longtemps assoupie par une vie d’errance et de
normalité. Il décide de le cacher dans le puits de forge.
Ils apprennent par Timbold que ces orcs ne sont pas de simples pillards mais bien les redoutables
créatures vomies des grottes les plus sombres des Montagnes Grises : le clan des Sshugs, de terribles
esclavagistes dont la cruauté n’a d’égale que la méphitique intelligence. Mais ceux-ci ne sont pas du
genre à chasser aussi bas dans le Rhovanion, ce n’est pas normal. Atanaël apprendra aussi que ce
Hobbit à l’allure et aux manies d’un nain n’est autre qu’un grand ami de son frère Esgariel.
Très vite, les secours arrivent et les intendants organisent la remise en état rapide de la Maison-
Hanse, aidés par les nains, les Elfes et des familles alertées par le fracas du combat. Leur défense
victorieuse, quoique fort coûteuse en vies précieuses, aura porté un dur coup à ce clan, en mettant
un terme définitif aux méfaits de trois de ses plus grands chefs !

Orgilion, 22ème jour de Nàrië, période du Lairë : Le Conseil du Nord


Après une douloureuse matinée à ruminer les événements de la nuit et à aider à remettre les lieux en
état, nos héros se rendant à la Mötruhm, ou encore « la Grande Salle des Lampes » servant aux
grands événements et plus particulièrement aux Grands Conseils des Hommes de bois ou du Nord.
Là, le maître de cérémonie en la personne de Jehlan, entame la séance par le « Süng unt Spilht », un
lai d’ouverture, puis la présentation des membres, suivie de celle des invités. Ensuite, vient l’écoute
des demandes et griefs officiels de ces personnalités. Au moment où Vonkhar se lève pour demander
la main d’Ennalda, à la stupeur générale, celle-ci refuse en invoquant son droit selon la loi de
l’Olthod, scellant sa majorité et lui donnant droit de choisir elle-même l’élu de son cœur. Elle se
retourne alors et désigne du doigt…Jehlan !
«Je me suis transformée, j’ai versé le sang à ses côtés, il a défendu ma vie !Telle est
notre loi et c’est lui que j’ai choisi pour m’imprégner !»
Après ce petit coup de théâtre suivi de longues heures de débats, la soirée festive de clôture du
premier jour peut enfin commencer et alléger le peuple des sombres derniers jours passés.
Membres du conseil du Nord
 Balin : émissaire des Maîtres Nains d’Erebor et des Montagnes Grises
 Fastred le Thain : chef de la communauté béornide de Pierregué
 Fridwald le Rünner : émissaire du refuge forestier de Carhunac
 Hartfast Skagührn : Jarl de la ville fortifiée de Castelpic
 Ingomer Jorhund : Jarl de la ville fortifiée de Fortbois
 Vonkhar le magnifique : Jarl de la ville marchande de Thifanges
 Whudd Dagsorn le Thain Beornide : chef des villages des Moyennes Vallées Est
 Garsendis l’Oiseleuse : émissaire du Roi Bard de Dale et Lacville.
 Ramnulf Thaurismund: Hansmästhar pour les artisans des Hommes des Bois
 Atanaël Thangurion: Emissaire des Elfes du Roi Thranduil de Dolengroth
 Noham: Emissaire des Istaris, en place de Radaghast
 Timbold Badhoric: Emissaire des Peuples Libres de la Forêt septentrionale

Invités et requis du Conseil du Nord


 Amaleoda «la Tenace» : Jarl de la communauté des Eaux Noires du Lac
 Cëawin «le Généreux» : Jarl de la communauté de la Brèche Est
 Harmust «l’impavide»: fils de Hartfast de Castel-Pic
 Ennalda «la Farouche»: fille de Whudd le Thain de la Vallée Est
 Gersande «la Sorcière écarlate» : guérisseuse et alcine du Peuple Libre.

Comité dirigeant le Grand Conseil


Jarlinghär (Président): Leif Hangerson, le Burghod de Bourg-Les-Bois
Skölld-Fölklarr (Maître de cérémonie): Jehlan Thaurismund,
Kuntörinn (Greffière): Irlanildh Bretisson

Balin (Nains des Montagnes Grises et d’Erebor)


Présentation
Fils aîné de Fundin et frère aîné de Dwalin, Balin se trouvait avec Thorin Ier lors de l'attaque de
Smaug qui chassa les nains d’Erebor. Il vient d'une noble famille et il est un Seigneur Nain de son
plein droit. Sage et doux par nature, il a été forcé de vivre une vie marquée par la guerre et une lutte
continuelle pour survivre. Balin est resté l'un des conseillers les plus proches et les plus dignes de
confiance de Thorin jusqu’à la mort tragique de ce dernier.
Il réside à présent à Erebor mais parcourt régulièrement les routes en émissaire du Roi Daïn.
Les dirigeants des Peuples du Rhovanion connaissent sa sagesse et sa tempérance. Son envoi par
Daïn II en tant qu’émissaire pour son peuple est perçu comme un signe d’ouverture!

Fastred le Thain des Beornides de Pierregué


Présentation
Barbu, la quarantaine, posé et bienveillant, ce mastodonte parle peu, mais lorsqu’il émet son
opinion, il tranche sans prendre de gants et fait autorité chez les siens comme pour les autres
peuples car son avis est mûrement réfléchi avant de l’exprimer. Les rares qui l’on vu perdre son
calme témoignent de la terrible forme d’un ours noir gigantesque qu’il adopte pour laisser éclater sa
rage ou exploser sa haine des créatures maléfiques.
Fridwald le Rünner (Refuge forestier de Carhunac, Forêt Orientale)
Présentation
Ce coureur des bois est usé par de longues années passées à arpenter le Rhovanion dans toutes les
directions. Il est l’un des derniers des Whaldrünners.
Cette petite unité d’investigateurs d’élite a pour mission d’arpenter toute la contrée de l’Anduin, de
la Brèche Sud aux pieds des Montagnes Grises, voisines des Monts Gundabad. Souvent seuls ou en
petites patrouilles de deux ou trois, ces agents ont pour mission de surveiller toute la Vallée de
l’Anduin, de rapporter toute information utile aux autorités locales, et d’investiguer pour toute
affaire de nature sociale, militaire ou judiciaire. Au fil des décennies, ils ont tissé un vaste réseau de
contacts et d’informateurs, comptant les Rôdeurs, les Elfes et certains Beornides partageant la
même mission de Gardiens des Peuples Libres.

Hartfast et son fils Harmust (Jarl de Castel-Pic)


Présentation
Hartfast, fils de Hartmut, est le Jarl du clan montagnard établi à Castel-Pic sur les flancs Est des
Monts Brumeux. Cet homme fier, dans la force de l'âge, est surnommé le "Nain Géant" à cause de son
obstination, de sa raideur pragmatique et de son caractère aussi obstiné que les nains aux côté
desquels il combat régulièrement, maniant la hache aussi bien qu’eux!
Cet imposant guerrier aux cheveux longs blonds et grisonnants, tressés est un querelleur et un
redoutable guerrier qui n'a pas de temps à perdre avec les étrangers! Hartfast est un Seigneur de
guerre aussi aimé que respecté qui peut compter sur le soutien indéfectible des siens.
Ce géant rappelle les Monts Brumeux avec ses traits taillés à la serpe, sa taille immense et sa crinière
sauvage de cheveux blancs. Sa barbe grise est ornée d'amulettes en or.
A l'occasion du Conseil, Harfast est venu accompagné de son fils Harmust l’impavide.
Ce jeune homme est l’aîné d’un grandes fraterie et fait la fierté de son père ! Sa magnifique longue
crinière blonde n’a d’égale que celle du beau Jehlan de Bourg-Les-Bois avec qui il a passé son
premier cycle de formation comme le veut la tradition afin de consolider les liens entre Castel-Pic et
les cités forestières.
Sous des abords calmes et doux, son humour vif et piquant rappelle sa vivacité d’esprit et son
caractère hyper réfléchi. C’est un jeune homme connu pour son intelligence et sa brillante stratégie
qu’il ne faut jamais sous-estimer. Ce dernier a participé jeune aux longue campagnes de son père
dans la nord des Monts Brumeux afin de protéger les peuples nomades établis trop près de
Gundabad, selon son avis. Harmust s’impose comme le digne successeur de son père et de son
grand-père qui fondent de grands espoirs sur lui.

Garsenis l’Oiseleuse (Messagère du roi Bard de Lacville)


Présentation
On sait très peu de choses d’elle mis à part son don inné pour commander et comprendre les oiseaux
qui ne la quittent jamais. Elle est venue avec Balin et les Nains. Certains racontent que c’est l’une des
dernières descendantes des Numénoriens, ces Dunedains dotés d’une longue vie et de certaines
affinités magiques. Elle voyage souvent et dans la plus grande discrétion. Ses cicatrices sur le corps
et au visage témoignent des périls qu’elle a traversés.
Ingomer Jorhund (Jarl de Fort-Bois et Seigneur de Guerre)
Présentation
Depuis les contreforts des Monts-Brumeux jusqu'à la lisière Ouest de la Forêt, nul n'ignore son nom.
Ingomer Briseur-De-Haches est le vénérable Jarl de Fort-Bois, et le plus fort des guerriers parmi les
siens. Ancien guerrier et meneur d'hommes au caractère fort, c’est la personnalité la plus respectée
de Fort-Bois. Il fait autorité au Conseil où il possède la voix la plus forte. Vieux guerrier dépassant la
soixantaine, il est courageux et rusé. Si les Hommes des bois devaient choisir un roi se serait lui !
Ingomer est un homme vigoureux à la carrure imposante, même pour son âge avancé. Son regard
sévère ne laisse en général rien paraitre de ses émotions. Ses longs cheveux blancs s'emmêlent
jusqu'à ses épaules, tandis que sa barbe est toujours noblement tressée, à la manière des Hommes
du Nord de jadis. Lorsque vient l'heure du combat, il revêt une magnifique armure de mailles
renforcées de brassards d'acier dorées qui accentuent son imposante stature.
A ses 23 ans, Son père et sa mère perdent la vie lors d'une escarmouche d'orques venant de Dol
Guldur. L'année suivante, il se marie à Sigrid, fille du Jarl de Castel-Pic, qui lui donne un premier
enfant : Ingold. Son second fils, Iglund, est stupide aux yeux de tous. Sa vie est alors ponctuée de
batailles et d'affrontements contre les armées du Nécromancien. Ingomer participe à la première
bataille du Champ des Héros, et se distingue comme l'un des meilleurs guerriers du peuple des Bois
aux côtés de Ramnulf et de Hamfast. Un jour son fils Igold, alors en séjour à Rhosgobel l’année de
ses 7 ans, disparait dans la forêt. Malgré tous les efforts qu'il déploie, Ingomer ne le retrouvera pas.

Vonkhar le magnifique (Jarl de Thifanges-Rives Anduin)


Présentation
Ce gras-porc est très obséquieux, imbu de lui-même et de sa richesse. Riche, gras et cruel, il occupe
une position sociale élevée car il régit tout le commerce sur l’Anduin. Ramnulf Thaurismund lui fait
de l’ombre car le peuple va chez lui plutôt que chez Vonkhar pour toutes les affaires commerciales et
régler les litiges, ce qui sape son autorité. Beaucoup le soupçonnent de tremper dans de sombres
affaires concernant ses concurrents ou ceux qui vont à l’encontre de ses désirs, mais aucune preuve
n’est jamais venue étayer cela. Ce qui est avéré c’est son goût immodéré pour les très jeunes filles.
Borth, son garde du corps, est une brute aussi cruelle que son maître et un tueur sans pitié.

Whudd Dagsorn (Thain Beornide, des Moyennes Vallées Est)


Présentation
Il représente Beorn et les Beornides de la région du Carrock. Sage et très avisé, il est aussi un
redoutable combattant touché par le Don de l’Ours qu’il utilise très rarement, préférant les longues
conversations diplomatiques aux coups de griffes. C’est un Beornide modéré qui est très ouvert au
peuple des Hommes des Bois avec lesquels il a des contacts fréquents au cours de visites qu’il fait en
personne. Il est beaucoup plus distant et réservé quant aux Elfes. Sa région est considérée comme la
plus ouverte et hospitalière aux étrangers à la condition expresse qu’ils ne s’approchent sous aucun
prétexte du Carrok sacré, à moins d’y être invités !
Il est accompagné par sa fille unique, Ennalda. Cette adolescente, qui s’est rapidement muée en
guerrière redoutable, sera bientôt une jeune adulte émancipée. Elle est connue de tous pour son
ardeur au combat et ses redoutables aptitudes avec sa lance, aussi vive que mortelle. Fidèle guerrière
de Beorn et dévouée à la protection de son peuple, elle prend tjrs le parti de son père qu’elle défend
farouchement.
Ramnulf Thaurismund (Représentant des Hanses marchandes)
Présentation
Ce Maître de Maison-Hanse fait l’unanimité dans le Rhovanion. Connu pour son accueil prévenant
et sa gentillesse, il est de notoriété publique que nulle aide ne sera refusée ni ignorée en son
Domaine. Mais son passé de guerrier aussi courageux qu’honorable et les faits d’armes de ses
ancêtres sont autant de mises en garde pour les créatures ou les malandrins qui s’y risqueraient car
il ne prend aucune menace à la légère! C’est un Maître-Artisan dont les boucliers sont très
recherchés, particulièrement chez les Rohirrims des Maisons Nobles.

Atanaël Thangurion (Emissaire du roi Thranduil)


Présentation
Ce jeune seigneur elfe semble sorti d’un autre âge. Sa prestance et son armement dénotent de la
livrée et de la gestuelle des habituels Elfes de Mirkwood. Son visage impassible et scrutateur, met
mal à l’aise et impose le respect. Il s’agirait du fils d’un Grand Seigneur qui serait plus ouvert à la
diplomatie avec les Peuples Libres que le roi Thranduil. Il a participé à la bataille des 5 armées.

Noham (Représentant des Mages)


Présentation
Peu de gens connaissent ce curieux personnage à la voix forte et au regard malicieux. Ses nombreux
tatouages témoignent de ses contacts étroits avec diverses cultures et peuplades. A part son amour
prononcé pour un bon repas et les alcools forts, personne ne pourrait dire d’où il provient et encore
moi évaluer son âge. Radaghast n’ayant jamais parlé de lui auparavant, son arrivée au conseil en
étonne plus d’un, entre mélange de doutes et de questionnements. Elfes et Nains semblent le
connaître et l’apprécier énormément !

Timbold Badhoric
Présentation
Il existe peu de communautés de Hobbits de l’Anduin, la plupart d’entre eux vivent sur les rives
occidentales de l’Anduin, dans des zones marécageuses où il est difficile de survivre sans leur
expérience. Il provient de ces rares communautés vivant au plus profond des bois septentrionnaux,
en retrait du monde des Hommes. Leur existence n’est pas paisible pour autant car les Orcs et les
pillards de Gundabad, des Montagnes Grises ou des Terres sauvages Orientales sant autant de
menaces qu’ils doivent combattre régulièrement, souvent côte à côte avec les communautés naines
et elfes. C’est la toute première fois qu’ils acceptent de venir occuper leur siège au Conseil du Nord.

Dame Amaleoda protectrice des Eaux Noires du Lac


Présentation

A la tête de sa famille depuis la mort de son père, Amaleoda est le Jarl de Bourg-Eaux-Noires.
Elle vit avec son clan sur la rive occidentale du lac, au plus près de l’ombre de Dol Guldur.
Cette petite communauté, à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Rhosgobel, est
implantée en pleine Forêt Noire et à proximité du Goulet.
Amaleoda est qualifiée par les siens de Protectrice des Eaux-Noires. Peu de guerriers peuvent
se vanter d'avoir livré autant de batailles que la damoiselle protectrice des Eaux-Noires : durant les
heures de règne du Nécromancien, la vie d'Amaleoda n’était qu’une lutte sans fin pour la survie des
hommes de la Lisière Ouest. A l'instar d'Ingomer Briseur-De-Haches, Elle représente cette caste
vieillissante de vétérans du Peuple des Bois. Noble et gracieuse, ses traits vieillissants n'entament
rien à sa beauté. Son regard inspire la sagesse et sa posture force le respect. Toujours drapée de
fourrure et de vêtements sombres, on l'identifie immédiatement dans sa fonction de Jarl. Elle porte
un collier de bronze gravé d'une chouette, symbole de sa Maison et héritage de sa famille.

Depuis que l’Ombre a quitté la Forêt Noire Méridionale, la communauté d’Amaleoda n’a
cessé de s’agrandir, et elle est devenue relativement prospère. Elle vient au Grand Conseil
pour obtenir de l’assemblée la reconnaissance de Bourg-Eaux-Noires comme un
établissement majeur des Hommes des Bois de la Lisière Ouest – concrètement, elle
demande l’autorisation d’édifier une Maison Longue chez elle, invitant qui le souhaite à
intégrer la nouvelle communauté. Cela passerait par la construction d’une enceinte assez
large pour le bourg en expansion. Bourg-Eaux-Noires deviendrait un établissement
conséquent en pleine Forêt Noire, proche de Rhosgobel, mais distinct.

Ceawin le Généreux (Brèche Est)


Présentation

Ce jeune homme aux cheveux d’or dirige la communauté installée dans la Brèche Est en
lisière orientale de Mirkwood. Ce sont de lointains cousins des Hommes des Bois.
Il plaide pour que ses compatriotes et lui intègrent la plus vaste communauté des Hommes
des Bois, ce qui passerait par la reconnaissance officielle de sa Maison. Ceawin est aux petits
soins avec tout le monde, et il est venu avec de nombreux cadeaux pour ses cousins de
l’Ouest, faisant honneur à son surnom – vins, pâtisseries, produits de l’artisanat… Un
moyen comme un autre d’obtenir le soutien des Hommes des Bois.
Ayant eu vent de la Bataille des Cinq Armées, son père a traversé le Goulet de la Forêt,
partant des Basses Vallées Ouest de l’Anduin, pour s’installer avec les siens dans la Brèche
Est. Cette communauté a prospéré depuis, récoltant les fruits de son rude travail.
Il souhaite ériger sa Maison Longue à l’ombre des arbres, dans le respect des traditions et
sollicite une reconnaissance officielle de son statut. Mais ses arguments ne sont pas que
d’ordre culturel : les terres sont bonnes, dans la Brèche Est – très fertiles. Et le commerce
aisé avec Esgaroth et Dale, ou même Erebor, voire les Monts du Fer ou le riche Dorwinion,
qui le fournit notamment en ces vins de qualité dont il a abreuvé le Conseil.
Tout le monde y gagnerait à ce que la communauté de Ceawin intègre officiellement celle
des Hommes des Bois afin de perpétuer la bonne entente suite à la grande victoire de la
Bataille des Cinq Armées et qu’elle ne reste pas sans lendemain.

C LE MAL BLANC C
Süng unt Spilht, lai d'ouverture du Conseil par Jehlan Thaurismund-
Oyez ces événements,
Si proches et tellement vrais,
Weiskrang ou le mal blanc,
tous sa source cherchaient.

Forêts, vaux et torrents,


portent sa sombre marque,
Tharvik le Hundrhirrim,
mort en pleine Walderwacht.
Tous les êtres pensants,
de sa faim sont la proie,
Abritant le ver blanc,
dans le crâne devers-soi.
De par-dessus ses maux,
les paix oncques ne tiennent,
Sur chemins et chenaux,
les marchands point ne viennent.

Aidés par les corbeaux,


les noirs prédicateurs,
Empoisonnent nos vaux,
et nos vieilles demeures.
Allions en la forêt,
pour chercher mon parent,
Khotvarr et était absent,
chez Gersande discutait.
Entendirent Noir Parlé,
assaillis par les brumes,
S'enfuirent à la volée ,
dissipant cette écume.

J'ai vu le Branwhodam,
les filles de la rivière,
En sortie téméraire,
nous délivrer des charmes.

D'un elfe perverti,


sombre nécromancien,
Voulant percer l'écrit,
criant de l'Âge sa fin.
Hier en Bourg-les Bois,
Clan noir nous attaqua,
Perdîmes hélas une vie,
mais vainquirent fin de nuit.
Le peuple appelle à l'aide,
au Conseil réunit,
Qu'il trouve le remède,
après cette longue nuit.
GALERIE DES PORTRAITS
Orgilion, 22ème jour de Nàrië, période du Lairë : Le Conseil du Nord
Les mots de Fastred, à l’annonce d’Ennalda, résonnent encore dans l’esprit de Jehlan. Qu’avait-il
voulu dire à son père? «Enfin de retour parmi les tiens Ramnulf, il était grand temps !»
Finalement, ce n’est qu’après de longues heures passées en présentations du conseil et de ses invités,
de l’écoute des annonces et autres doléances que le Grand Conseil s’apprête à clôturer cette première
journée quand soudain résonnent le Cor du guet de l’Entrée Principale de Bourg-les-Bois, en
provenance de la forêt au sud-est. Les rires cessent aussitôt, tout le monde redevient extrêmement
sérieux. Certains se montrent même plus nerveux, la main se posant par réflexe sur leur arme.

Quelques petites minutes s’écoulent, puis un Homme des Bois arrive en courant de la porte du
village : « Une troupe arrive ! Une quinzaine de cavaliers, en armures ! Je sais pas qui,
mais ils n’ont pas l’air d’être des Hommes des Bois ! ».

Ingomer, Hartfast, Fridwald se lèvent, l’air inquiet. Puis un autre guetteur prend le relais du premier
: « Ils disent être venus pour l’assemblée, et veulent que je leur ouvre ! Je fais quoi ? »
Ingomer, suivi de tous, s’avance vers la porte.

Deux chevaux, à l’arrière, ploient sous la charge visiblement lourde de grands sacs qui pendent de
part et d’autre de la selle. À la tête de la compagnie, un cavalier est revêtu d’une armure plus
ouvragée que les autres, avec un heaume en forme de dragon qui dissimule ses traits. Tout le monde
est dans l’expectative.

Ingomer s’avance enfin : « Seuls les Hommes des Bois et leurs invités sont les bienvenus
à l’assemblée. Vous n’en faites pas partie, qui que vous soyez ! »

Mais le cavalier au casque en forme de dragon l’enlève alors, et répond avec une certaine morgue : «
Mais je suis un Homme des Bois ! Par le sang. Tu ne me reconnais pas, Ingomer ? ».
Ce dernier, interloqué, ne répond pas. ..

« Je m’en doutais… Je suis ton propre fils, Ingold ! C’est ainsi que tu m’appelais, à
l’époque. Mais tu n’as pas fait tant d’efforts pour extirper le pauvre petit gamin que
j’étais des geôles du Nécromancien ! Alors je me suis dit que je pouvais changer de
vie et de nom. On m’appelle maintenant Moghdred – le seigneur de la Colline du
Tyran. Je me suis établi là-bas, après avoir langui des années dans l’esclavage. Mais
elles ne m’ont pas brisé : maintenant, je commande une troupe nombreuse dont cette
compagnie n’est qu’un mince aperçu et qui vous serait utile, à vous autres. »

Il pointe du doigt Amaleoda : « Toi, je te connais. Toi et les tiens, vous seriez morts depuis
longtemps sans ma protection. »

S’adressant de nouveau à tous : « Si vous ouvriez seulement les yeux, vous verriez que les
ténèbres s’abattent de nouveau sur la forêt ! Les orques rôdent à Pont-Marais – et il
y a quelque chose à Dol Guldur ! »

Personne n’a osé interrompre le discours de Moghdred. Ingomer accuse visiblement le coup et le fier
guerrier se mue subitement en vieillard fragile, à l’esprit tourmenté, au point qu’il doit s’asseoir,
s’appuyant sur l’épaule de Hartfast pour ne pas s’effondrer au sol.

Ce coup de théâtre a secoué l’assemblée mais les Hommes des Bois sont plus sceptiques et même
méfiants qu’autre chose. Vonkhar s’avance : « Quelles preuves Mogdred a-t-il qu’il est bel et
bien le fils d’Ingomer ?
Se retournant promptement vers lui, Moghdred lui rétorque : « Disparu à l’âge de sept ans
dans cette forêt, mes traits ont changé et je n’ai certes rien sur moi qui atteste de ma
paternité… ». Il se tourne vers « son père » : « Mais regarde-moi, Ingomer ! Regarde-moi,
et tu sauras que c’est la vérité. » Et de fait, il y a bien quelque chose dans ses traits...

Le silence plane, pesant. Puis, dans la foule, un Homme des Bois anonyme s’avance, dont le ton est
agressif : « Bien, tu as fait ton apparition très théâtrale, tu nous as raconté de jolies
histoires… Mais que fais-tu ici à cette assemblée ? »

« Ce que j’attends de cette assemblée ? Au fond, quelque chose de pas si différent de ce


que vos invités, Amaleoda et… Ceawin, sont venus quémander: un siège au conseil
des Hommes des Bois… » Il pointe du doigt Amaleoda : «… Un tribut des Eaux-Noires et
de la Brèche de l’Est… » Il ouvre les bras : «… Des femmes pour mes soldats… » Il fixe
Hartfast du regard : « De l’or et du fer des montagnes !»

Tout le monde, à vrai dire, est stupéfait. Amaleoda et Ceawin se sont montrés humbles dans leurs
requêtes, mais Moghdred se comporte en pays conquis : il ne demande pas, il exige ! L’intrus en est
visiblement conscient, et s’en amuse, le sourire au coin des lèvres.

Il se plante enfin devant Ceawin : « Le voici, "le Généreux" ! Il a plaidé sa cause bien à
l’avance, à grands renforts de présents, et de pots-de-vin à proprement parler ! Des
babioles, du miel, la promesse de juteux contrats avec Dale et le Dorwinion… Mais
tout ça c’est du vent. Mon offre est plus… concrète. »

Moghdred adresse un signe aux cavaliers de l’arrière-garde. Ils descendent de cheval, et ôtent les
gros sacs pendant de part et d’autre de la selle – qu’ils traînent ensuite jusque devant Mogdred. Ils
en défont les cordes et en déversent le contenu au pied du Conseil…

Des têtes d’orques tranchées, plusieurs dizaines. La foule des Hommes des Bois, pourtant des
guerriers stoïques, ne peut retenir l’expression de sa surprise à ce spectacle. Moghdred est
visiblement satisfait de l’effet produit.

« Qu’en dites-vous ? Les hommes de la Colline du Tyran sont en mesure de vous


protéger contre les orques qui infestent la forêt au sud. Car il y a toujours quelque
chose à Dol Guldur. Vous avez le choix : si vous accédez à mes demandes, nous serons
les meilleurs amis du monde, et les meilleurs alliés qui soient, quand l’Ombre
frappera à nouveau, ce qu’elle ne manquera pas de faire. Et si vous refusez… Ma foi,
je m’en remettrai, mais vous, ça n’est pas garanti ! »

Tout le monde est stupéfait. Ingomer est très affaibli, sous le choc, incapable de mener les débats.
Hartfast, le seigneur de Castel-Pic, a tout naturellement pris le relais. Fridwald doit reconnaître que
l’âge apparent du seigneur de la Colline du Tyran correspond, et qu’il y a bien quelque chose
d’Ingomer dans les traits de Moghdred mais peut-être est-ce seulement l’effet du contrecoup de ses
explications ? Mais personne ne comprend comment Mogdred aurait pu fuir les geôles du
Nécromancien – ils le suspectent d’être bien plutôt un agent de l’Ombre, oui ! Mais, là encore,
Fridwald explique l’Ombre a été chassée de Dol Guldur à peu près au moment de la Bataille des Cinq
Armées. Il n’en sait guère plus mais peut-être que les prisonniers ont-ils eu alors l’occasion de
quitter les lieux ? Il n’en sait rien.

Mogdred se détourne alors de l’assemblée, retournant d’un pas nonchalant vers son cheval tandis
que le silence persiste. Il monte en selle, et s’adresse une dernière fois aux Hommes des Bois :

« Je sais que les votes auront lieu demain. J’espère que vous saurez prendre la bonne
décision. À demain, mes amis, j’attendrai à mon camp ! »
Alors que la voix forte de Moghdred résonne encore dans les lieux, la soirée de clôture du premier
jour de séance peut enfin commencer. Toute la ville attendait ce moment avec impatience pour
alléger son cœur des sombres souvenirs des derniers jours passés. Les grands jardins de la « Grande
Salle des Lampes » ont été aménagés pour permettre aux ménestrels de faire danser jouvenceaux et
jouvencelles pendant que les adultes devisent autours d’une bonne bière accompagnée de produits
venant des Peuples participant au Conseil. L’ambiance est bon enfant même si certains visages sont
encore marqués par la Longue Nuit.
Vonkhar se porte à la rencontre de Jehlan et invoque son droit d’«A Parte» pour l’emmener dans
une petite salle attenante à celle des grands débats. A peine entrés, il essaie de raisonner Jehlan au
sujet de la déclaration d’Ennalda, exposant son jeune âge et les aventures qu’un jeune homme est en
droit de souhaiter, là où une femme et des enfants n’ont pas leur place. Habilement il pousse Jehlan
à se confier et à reconnaître qu’il l’aime bien, que c’est fort soudain et qu’ils n’ont pas eu le temps de
vraiment s’apprécier, et qu’il est plus réservé qu’elle quant aux sentiments réciproques.
Mais ses sens aigués de Wachwelder ont perçu une autre présence, un parfum légèrement animal ou
rude qui trahit qu’ils ne sont pas seuls ! Intelligemment, avec toute sa science de barde, il retourne la
conversation et reprend l’avantage des arguments, laissant le gras-porc seul avec son plan déjoué.
De son côté, Noham s’était éclipsé dès la fin de séance pour aller vérifier que le bâton du chaman
était bien en sécurité dans le puits de forge…Mais ce dernier a disparu ainsi que la maman de
Jehlan. Revenant en hâte avertir ses compagnons, il retrouve Atanaël en premier puis Timbold.
Ils décident de revenir rapidement à la Maison-Hanse pour évaluer la situation, suivis de loin par
Jehlan, qui n’avait pas non plus le cœur à danser, malgré les sollicitations nombreuses…
En chemin, Timbold perçoit deux ombres de taille moyenne qui les suit à très bonne distance, de
rues en rues. Nos 4 amis échafaudent un petit plan afin de les prendre à leur propre jeu.
Ils découvrent un jeune couple, en tenue de serviteurs et avec un petit sac de voyage rempli à la hâte.
Hemag et Mirrah sont au service de Mogdhred depuis quelques mois et sont morts de peur rien qu’à
l’évocation de son nom ! Ils relatent que certaines nuits on l’entend hurler de douleur et de rage de
façon parfois quasi inhumaine. Qu’il peut être très doux puis devenir brutal et rageur.
Il force les paysans et les forestiers du coin à travailler pour lui et à lui verser un tribut en
compensation pour sa « protection ». Ses hommes reviennent de leurs raids avec quelques rares
blessés et quasi jamais aucun mort au combat. Sa forteresse est grande et il commanderait une
troupe forte de 600 à 800 hommes dont 150 cavaliers. L’évocation de ce nombre imposant interpelle
immédiatement Atanaël, qui en Capitaine de guerre, évalue immédiatement le potentiel de cette
force qui a tout d’une petite armée...
Hemag leur révèle que la cousine de Mirrah l’a même surpris alors qu’il tenait une réunion secrète
dans la forêt, avec une guerrière au visage rude et à la moitié du crâne rasé ainsi qu’un hobbit dont le
visage ressemble aux avis de recherche !
Jehlan décide de les ramener à la Maison Hanse pour assurer leur protection…
Arrivés sur place, ils découvrent Moghdred et 15 cavaliers tentant de parlementer avec l’intendant à
dessein d’entrer dans le domaine. Il explique à Jehlan que deux personnes attachées à sa Maison ont
disparu et qu’il les cherche. Il demande la permission de laisser un homme en faction au cas où, ce
que Jehlan accepte poliment. A ce moment Isoldh revient de la fête avec son groupe d’amies… Et ne
manque pas d’attirer l’attention de Moghdred qui la dévisage sans retenue jusqu’à ce qu’elle rentre
dans la Maison-Hanse. Dès que la troupe a disparu, Noham fonce chercher de la nourriture et de la
boisson forte pour « Occuper » le brave troupier dont les cicatrices trahissent une longue expérience
de la vie de soldat. Ce sympathique bardide ne se fait pas prier pour déguster son panier de
victuailles.
Pour détourner l’attention du groupe d’amies, Jehlan se lance dans un numéro de canteur-
séducteur, ouvrant sa chemise et détachant ses cheveux avant de se lancer dans un mini récital sur
l’estrade réservée à cet effet dans l’espace de vie, pour le plus grand bonheur des jouvencelles !
Atanaël repère sans difficulté d’autres guetteurs caché dans la forêt au point que Noham ne peut
s’empêcher de remarquer qu’il faudrait installer des zones d’attente pour chaque groupe…
Au dernier étage, Hemag termine ses confidences sur son Maître tandis que Mirrah, épuisée,
s’écroule de sommeil dans ses bras. Suivant des yeux son mouvement d’endormissement, Atanaël
remarque alors un carnet de croquis dans la main du jeune homme et ses yeux acérés d’Elfes
s’arrêtent sur le croquis d’une femme aux airs elfiques, marchant bâton à la main… LE Bâton !
Hemag leur répond que les deux dames allaient en direction des quais, il y a deux heures environ.
Lorsque Jehlan remonte enfin près de ses compagnons, leur conciliabule est souvent interrompu par
Orhiane d’Isuwhen entraînant les autres filles à aller titiller le beau Jehlan en frappant à la porte de
la chambre. Heureusement, il peut compter sur Noham qui a tôt fait de chasser la nuée de mouches !
Tenu au courant, il n’en faut pas plus pour que Jehlan décide de partir avec ses amis sur les quais ...
Heu…Le banquet… Chuuut, le garde est toujours dehors à attendre…
Guidés par les perturbations magiques et les réminiscences dues au passage d’un objet teinté de
magie, Noham les emmène dans la cabane d’un vieux pêcheur où ils trouvent Gersande et Hilduara
en pleine préparation d’un rituel de divination.
Par affection pour son ami, fort fatigué par le combat de la longue nuit, Jehlan prend le gobelet de
liqueur qui traînait sur la table et le tend à Noham qui le boit d’une traite… Sauf qu’il s’agissait d’un
puissant philtre d’esprit qui a pour effet immédiat de la plonger en état de transe.
Après de longues minutes, Gersande émerge enfin. Les images se sont bousculées dans sa tête,
puissantes et trop nombreuses pour être toutes mémorisées. Elle a clairement vu Gundabad et des
Orcs envoyés faire ou chercher quelque chose de précis en divers endroits dans tout le Rhovanion.
Elle a vu les tribus Orcs des Montagnes grises avec les cruels Barbares des Montagnes, images
entrecoupées par le visage sombre du terrible Ukhan des tribus de Montagnards, Khugg Buttmöh !!!
Elle ne peut attester d’une coalition entre les Orcs et les Barbares, le flot d’images l’ayant
submergée ! Mais une force puissante est à l’œuvre !
Hilduana révèle à Jehlan que la Maison-Hanse a été fondée sur les restes d’un grand arbre elfique
appelé «Adûnabêl-La Lumière de l’Ouest- » qui était un « Nodh » un haut lieu de puissance
tellurique et magique. Ce dernier a été détruit il y a 400 ans au cours d’une bataille qui s’est
terminée à l’endroit même où est bâtie la Maison-Hanse.
Marahir Borogrion fut un grand Seigneur numénorien jusqu’à ce qu’il soit terrassé au cours de cette
bataille. Il a été enterré sous les racines encore vivaces de l’arbre et on raconte que c’est son dernier
souffle de vie qui a sauvé l’arbre. Depuis lors, les Numénoriens nomment un gardien qui veille
discrètement sur la tombe depuis 400 ans. Le vieux Halgiond Vorontor arrive au terme de sa veille
mais sans avoir de successeur. Les Thaurismund ont participé à cette bataille et ont reçu l’honneur
de pouvoir y bâtir leur Maison qui s’est agrandie au fil des générations pour devenir une grande
Maison-Hanse. A ces révélations, Noham comprend mieux pourquoi son énergie semblait revenir
plus vite près du puits, et pourquoi le chaman n’avait pu déchaîner sa magie impie en ces lieux! De
son côté, Jehlan se remémore ses souvenirs d’enfance et commence à réaliser tous ces petits détails
anodins et constituant pourtant un schéma qui se répétait invariablement d’années en années. Cette
maison est protégée, les gens s’y réfugient, s’y sentent bien et y reprennent espoir. C’est donc bien
réellement un Havre ! Cette révélation ouvre une nouvelle perspective car, aux dires du gardien, la
tombe ne renferme aucun objet de pouvoir susceptible d’attirer les convoitises de l’Ennemi…. Mais
plutôt l’énergie bénéfique du lieu qu’il chercherait à corrompre en préparation de quelque chose…
Noham, toujours en lutte avec l’entassement chaotique des connaissances et des souvenirs dans sa
tête, commence à tisser mentalement une trame reliant chaque Nodh entre eux. Comparant avec
ceux que Gersande connaît, il comprend que leur extinction agirait fortement sur le Rhovanion !
Là est peut-être une autre explication à cette attaque concentrée qui ne pouvait être la conséquence
de leur présence en ces lieux, puisqu’elle n’a pu être planifiée que des mois à l’avance… Le Mal blanc
puis les émeutes dans la cité servant parfaitement d’écran de fumée !
Les idées fusent mais les yeux se ferment et tous sont à bout de force. Il est grand temps de regagner
la Maison-Hanse pour un repos bien mérité et indispensable surtout ! En voyant la vieille façade
éclairée, Jehlan sent affluer les émotions mêlant affection et fierté et emplissant son âme d’Espoir.

Durant leur «Ecuilostë» rêve-éveillé, l’Elfe et l’Istari remarquent le pauvre Ramnulf tenter de
congédier les notables pour enfin essayer de trouver le sommeil peu après quatre heure. Atanaël
remarque aussi que les guetteurs sont toujours postés dans les bois…Et que le garde s’est endormi.

Oranor, 23ème jour de Nàrië, période du Lairë : Débats et Décisions


Ce n’est que peu après dix heures que nos héros se réveillent enfin, tirés de leur sommeil réparateur
par les bonnes odeurs de fricassées et de viandailles. Timbold est déjà occupé à manger sa 6ème
saucisse qui était emballée avec l’avis de recherche du Hobbit le plus détesté de la Contrée.
Ramnulf est réveillé mais semble de mauvais poil comme le démontre sa manie d’entretenir sa
magnifique hache à chaque fois qu’il rumine de sombres pensées. Jehlan sait que dans ces moments
«Ours», il vaut mieux ne pas insister. Alors qu’il explique juste à son père qu’il devrait parler à deux
réfugiés en haut, un courrier lui est remis, provoquant sa colère.
«Jehlan!» (son fils connaît ce regard qui incite à prendre la fuite) «Tu es certain d’avoir vu
Mahaulx remonter dans la gabarre? Je te lis son message»:
« Bonjour Dah, finalement je ne serai pas là pour le 24ème jour de Narië car j’ai décidé d’aller
en Rohan chez maître Deorhelm pour y apprendre l’équitation et découvrir nos cousins du
Sud… Et j’entends déjà mon gentil frérot te parler de nos poneys minuscules, c’est non ! Qu’il
te parle plutôt de l’énorme cuite qu’il s’est mise avec les nains ! Tu peux me faire confiance, je
serai prudente comme toujours, embrasse Mah et Isoldh. Je vous adore »

A la lecture de la missive, Ramnulf se lève pour aller casser du bois avec sa hache, ce qui est le
second signe d’alerte pour Jehlan et ses sœurs qu’il ne faut absolument pas en rajouter.
Mais en sortant, il bute contre un livreur de fleurs « Pour mamzelle Isoldh ! De la part du
Seigneur Moghdred!». Et il n’a pas le temps de congédier le premier que déjà un second arrive
avec un panier de douceurs locales lui-aussi adressé à sa fille...
Isoldh revient du Grand Marché avec Orihan et les filles qui se mettent à glousser dès qu’elles voient
arriver Jehlan, encore tout ébouriffé de son sommeil et la poitrine négligemment apparente.
«Pas le tonneau de droite les filles… Déjà dit!» remarque dame Rowed, l’intendante.
Isoldh remarque les paniers et avant qu’elle ne puisse s’extasier, Jehlan la met en garde contre
Moghdred, son lourd passé et ses zones d’ombres qui entourent son présent.
Elle le rassure par un doux baiser affectueux et lui explique son intention de partir pour Minas Tirith
pour y suivre la formation dans les Maisons de Guérisons, ces belles et hautes demeures construites
à l’écart pour le soin des personnes gravement malades ou blessées. «Et puis, il est trop vieux!»
«Pas le tonneau de droite mademoiselle, dernière fois !»
Jehlan décide d’aller retrouver Ennalda au centre du Bourg, Noham, Timbold et Atanaël à sa suite.
Sur la Place principale, une arène de lutte a été montée et il y reconnaît son ami d’enfance Arnkarl
occupé à tenter de vaincre un jeune beornide passé la veille à la Maison-Hanse avec Whudd. Ce
dernier lui indique l’auberge fréquentée par les éclaireurs et les bûcherons: «Le Premier Combat».
Dès son entrée, il repère Ennalda qui est sur l’estrade de chant, un pied sur un gros tronçon de tronc
d’arbre, occupée à chanter pour l’assistance. A peine a-t-elle remarqué le jeune skalde qu’elle
module sa voix et féminise plus son attitude et sa gestuelle à son intention.
Toute l’auberge retient son souffle en silence alors qu’il lui demande s’ils peuvent parler dehors.
Pendant ce temps nos amis questionnent les nains au sujet des caravanes et de tout ce qu’ils
auraient pu voir. Visiblement très déçus parce que Noham n’a pas sa fameuse liqueur avec lui, les
Nains se rabattent sur le pauvre serveur à qui ils commandent 5 parts pour deux… Dans l’euphorie
du moment, Noham lâche une petite drache de liqueur forte, provoquant la liesse générale!
Jehlan emmène Ennalda à la « Place de la petite pleureuse » où le clapotis de la fontaine adoucit les
rumeurs du marché tout proche. Il lui ouvre son cœur et le fond de sa pensée sur la soudaineté de sa
déclaration, et des implications qui vont en découler. Alors qu’l veut lui demande du temps, elle le
coupe doucement et lui explique que c’est juste un vœu de cinq ans au cours desquels ils
s’observeront et sonderont leurs sentiments sans engagement. Après quoi elle pourra confirmer son
choix et s’il est partagé, ils entameront alors l’équivalent de 5 ans de fiançailles.
Rassuré par ses mots, Jehlan lui fait une franche bourrade, lui mettant fesses dans l’eau et allégeant
leur conversation par une bagarre aquatique. Mais le temps passe et il faut penser au Conseil!
Il redescend la rue bras-dessus, bras-dessous avec elle, non sans avoir remarqué le chaperon
beornide qui les suit discrètement de loin. Ceawin est en grande conversation avec des marchands,
Moghdred adresse quelques courtoisies à Isoldh devant l’échoppe d’un herboriste tandis que de son
côté, Vonkhar déambule entre les échoppes en se donnant des airs importants d’homme pressé.
«Dégage gamin !» Grogne Borth, son garde du corps en repoussant vivement Timbold par terre.
Sans que personne n’y comprenne ni comment ni pourquoi, la seconde d’après Borth se retrouva
étendu de tout son long au beau milieu d’une échoppe de cruches, toutes réduites en miettes dans un
fracas qui ne pouvait qu’attirer tous les regards amusés, à la plus grande gêne de Vonkhar !
«Hey, Messire Vonkhar, faudra tout me rembourser! J’irai voir votre argentier !»
Ennalda a préféré se battre sur l’estrade avec le beornide et Arnkarl qu’elle retourne comme une
crêpe deux fois de suite avant d’adresser un clin d’œil mutin à Jehlan.
Pour cette seconde session, seuls les membres du Conseil, assistés par le Jarlinghär, le Skölld et
la Kuntörinn sont autorisés à entrer. Ingemer, la mine sombre et désemparée croise le regard de
Moghdred qui soutient son regard de toute la force des yeux noirs au point de lui faire baisser la tête.
Très amicalement, Harmust vient saluer Jehlan à l’entrée et lui confesse que leurs jeunes années
communes lui manquent parfois cruellement et qu’il essaiera de revenir passer du temps au Bourg.
Hartfast, son père, à un geste affectueux pour son fils tout comme Ramnulf qui ébouriffe les beaux
cheveux de Jehlan au passage; Ingemer n’en rate hélas rien, sombrant plus encore dans le désarroi.
Noham, dont l’humeur semble délestée du poids des derniers jours, se jette sur le siège à côté de
Vonkhar, immédiatement imité par Fastred visiblement très amusé par l’initiative! Coincé entre ces
deux forces de la nature, Vonkhar sera perpétuellement gêné, bousculé, perturbé innocemment par
les deux comparses improvisés de la sorte.
«Noham, vous pouvez commencer, nous vous attendons!» lui assène l’Oiseleuse en
déployant ses oiseaux et en lui montrant une table avec divers composants et objets.
«Petit indice» ajoute-t-elle en lui tendant un fagot vert, un sourire éclairant son visage couturé.
Finalement, mis au pied du mur, Noham parvient à retrouver les antiques formules et se lance dans
la protection des lieux.
Il faudrait de longues pages pour retranscrire chaque petit événement au cours des heures menant à
la clôture de la seconde séance. Mais un événement particulier mérite d’être relaté.
Alors que commence le vote concernant la requête de Moghdred, Ingmer invoque son «droit de
réserve» pour un second tour de table. Son regard troublé par la peine et rongé par le doute croisa
alors celui de Noham. Ce dernier lui renvoya son regard avec une telle force et une telle
bienveillance qu’il accomplit ce genre de miracle que même ce que la plus forte des magies n'aurait
pu faire: rendre espoir et dignité au chef de guerre et au père à la fois.
Se reprenant et se relevant du fond de sa chaise, Ingemer frappe du poing sur la table en criant bien
fort que non seulement il reste à son poste que pour Moghdred et bien c’est non!
Sur ce sujet, un autre «NON» très remarqué fut celui d’Atanaël qui avait peu parlé jusqu’à présent!
Et en définitive, le Grand Conseil du Nord rendra les décisions suivantes:
 Oui, des patrouilles conjointes seront menées dans tout le Rhovanion.
 Oui, une enquête beaucoup plus scrupuleuse sur la disparition des caravanes va être ouverte.
 Oui, Amaleoda rejoint la Communauté des hommes des Bois et peut fonder Bourg-Eaux-Noires
 Oui, Cëawin rejoint la Communauté des hommes des Bois et peut fonder Bourg-Radieux
 Non, Moghdred ne peut intégrer la Communauté des hommes des Bois mais sa demande est simplement
ajournée d’un an probatoire où ses faits et gestes seront suivis avec grand intérêt.
 Non, il n’y aura pas d’expéditions à Dol Guldur (mais la question reste ouverte)
 Oui, il faut que tout le monde collabore et échange ses informations sur le Mal Blanc par les Relais

Et alors qu’ils s’apprêtent à refermer ce Conseil extraordinaire, Noham sauve in extremis la vie de
Vonkhar qui s’apprêtait à boire de l’eau empoisonnée qu’une servante lui avait apportée sur
demande.
Prompts à la réaction, Jehlan et Atanaël se ruent aux cuisines où ils interceptent deux criminels. Et
alors qu’ils sont maîtrisés et mis aux fers, le Conseil ouvre ses portes et annonce ses décisions aux
intéressés ainsi qu’à la foule nombreuse.
Débouté, Moghdred quitte la ville non sans avoir proféré que tôt ou tard, ils regratteraient cette
stupide décision qui leur coutera bien cher. Ceawin et Amaleoda, quant à eux, viennent cordialement
remercier le Conseil pour sa confiance, les yeux emplis d’allégresse et de confiance en l’avenir…

Malgré tout ce qui a été accompli ces derniers jours, nos héros savent que beaucoup d’autres
péripéties les attendent encore: monter au Carrock pour y parler au Grand Ancien et
qu’Ennalda leur présente Jehlan, retrouver le vieux guerrier ermite fou, parvenir jusqu’à
Khugg Buttmöh pour le convaincre de les laisser approcher son chaman et trouver remède au Mal
Blanc, résoudre le mystère des Nodhs et de ce qui se cache derrière la disparition des chariots.
Mais d’abord, ils ont une «petite conversation» à avoir avec deux empoisonneurs…
LE SECOND JOUR

1. Balin (Nains des Montagnes Grises et d’Erebor)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Pour
 Demande d’Alliance avec Mogdred Pour
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Pas d’Avis
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Pas d’Avis
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Contre
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre

Remarques émises

 Leurs caravanes sont sous protection payante de Mogdred.


 Parfois ils doivent abandonner un chariot et s’enfuir pendant que Mogdred les couvre.
 Il faut ménager Mogdred et s’en faire un allié
 Leurs sémantistes, savants et apothicaires travaillent sur le Mal blanc
 Le chaman de Khugg Buttmöh est le guérisseur le plus puissant à sa connaissance !

2. Fridwald le Rünner (Refuge forestier de Carhunac)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Contre
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Pour
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Contre
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Pour
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre

Remarques émises

 S’excuse pour sa néglicence et ses mauvaises au sujet des caravanes


 Très triste d’avoir causé la mort d’un novice, alors qu’ils de font si rares
 N’a absolument rien trouvé qui disculpe les orcs des pillages des chariots
 Va partir pour le «Long Voyage» qui met fin à sa carrière de Rünner.

3. Hartfast et son fils Harmust (Hommes des Bois de Castel-Pic)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Pour
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: son fils Harmust Pour
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Contre
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Contre
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre
Remarques émises

 En veut énormément à Ingmer et Fridwald pour leur néglicence au sujet des caravanes
 Remonte Ingmer pour qu’il se ressaississe et comprenne que Mogdred n’est plus son fils perdu
 Prêt à allert avec les « Anciens » à Dol guldur s’ils remontent leur «Groupe»
 Réfute que les barbares soient des esclavagistes, des voleurs de caravanes, qu’ils s’allient aux orcs
 Confirme que les Orcs ont un objectif et qu’ils se déplacent dans le Rhovanion pour cela

4. Ingomer Jorhund (Jarl de Fort-Bois et Seigneur de Guerre)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Contre
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Pour
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Pour
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Contre
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre

Remarques émises

 Perturbé par le retour de son fils perdu, il se ressaisit grâce à Noham et redevient efficace
 Dans un sursaut d’orgueil il réaffirme ses vœux de rester le Seigneur de Guerre
 Il a connu Aslak Fjorlingal, comme compagnon d’armes. Cet ex-noble guerrier est devenu fou.
 Il déconseille d’aller le voir il est très dangereux et insaissisable. Voyage tout le temps

5. Vonkhar le magnifique (Jarl de Thifanges-Rives Anduin)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Contre


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Contre
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Pour
 Demande d’Alliance avec Mogdred Contre
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Contre
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Pour
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Contre
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Pour

Remarques émises

 Ne comprend pas pourquoi Ramnulf siège en même temps que lui


 Voulait que Ramnulf prenne place d’Ingmer et cède son siège de Maître-Hanse
 Apprécie beaucoup Mogdred et son armée dont l’alliance renforcerait les lieux
 Refuse la contruction de Maisons Longues alors que finalement il pourrait le faire
 Veut que les Beornides lèvent le coûteux péage du Vieux Gué
 Prépare un dossier pour renforcer défenses de Thifanges

6. Whudd Dagsorn (Thain Beornide)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Contre
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Pour
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Contre
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Contre
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre

Remarques émises

 Veut remonter les informations au Carrok où le Grand Ancien doit venir pour des festivités saisonnières
 Veut présenter sa fille au Carrok pour bénir sa Première Transformation et son Don de l’Ours et présenter Jehlan
 En veut à Ramnulf d’avoir tourné le dos à son peuple, malgré la grande affection qu’il a pour lui

7. Fastred (Thain Beornide)

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Contre
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Contre
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Contre
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Pour
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre

Remarques émises

 Déteste Moghdred et ne veut rien entendre à son sujet


 Prêt à aller à Dol Guldur avec le vieux «groupe»
 Adore l’idée d’avoir Jehlan et Ramnulf de retour dans la famille

8. Garsenis l’Oiseleuse

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Contre


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Pour
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Pour
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Contre
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Pour
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre

Remarques émises

 Semble s’amuser énormément de la gaucherie de Noham pour la partie magique de son rôle
 Parle peu , très méfiante et particulièrement vis-à-vis d’Amaleoda !
 Très inquiète la disparition des caravanes et des mouvements orcs loins dans les terres

9. Ramnulf Thaurismund

Doléances, Griefs, Votes

 Création Maison Longue par Amaleoda des Eaux Noires Pour


 Création Maison Longue par Cëawin le Généreux de la Brèche de l’Est Pour
 Création Maison Longue par Mogdred de la Colline au Tyran Contre
 Demande d’Alliance avec Mogdred Contre
 Demande en mariage d’Amaleoda pour: Harmust Pour
 Demande en mariage d’Ennalda pour: Vonkhar Contre
 Création et mise en place de patrouilles par les 6 peuples du conseil Pour
 Demande d’enquêter sur la disparition des caravanes Pour
 Demande d’expédition à Dol Guldur Pour
 Demande d’enquêter au Nord sur le Mal Blanc Pour
 Demande de mise en jugement de Gersande pour sorcellerie Contre
GALERIE DES PORTRAITS
Oranor, 23ème jour de Nàrië, période du Lairë : dernier jour du Conseil
Comme l’interrogatoire des deux empoisonneurs ne donne aucune info permettant
d’identifier le commanditaire, ils sont confiés aux autorités locales.
La Compagnie des Ages décide de rester deux semaines chez les parents Thaurismund afin
de reprendre des forces et d’améliorer leurs compétences en s’entraînant ensemble mais
aussi de procéder à diverses recherches.
De son côté, Noham s’isole énormément, s’occupant des heures durant dans les ateliers.

1. ENQUETER SUR LE MAL BLANC


 Tracer son périple de contamination
 Investiguer sur la contamination par l’eau
 Analyser les échantillons de la Compagnie des Ages

2. ENQUETER SUR LE LIEN NECROMANT ET LES HERITIERS


 Trouver l’identité du nécromant
 Comprendre ses motivations à l’égard des deux héritiers
 Rassembler rumeurs sur l’identité du second héritier
 Trouver la prophétie du 3 ème âge

A force de recherches et usant de toutes leurs ressources, nos amis parviennent à réunir les
informations suivantes :
« Ce nécromant serait un certain Màghin, un Elfe Sombre du premier Age, qui
ne serait que le frère du légendaire Eöl. Ce dernier était un Elfe Sindar vivant
au Beleriand. Celui qui fut l’un des plus grands forgerons de tous les temps
inventa un métal aussi dur que l'acier tout en restant malléable: le Galvorn.
Il faisait partie de la famille de Thingol mais ne supportait pas le pouvoir de
Melian, qui empêchait Elfes et Hommes de quitter Doriath sans l'accord de
Melian ou de Thingol. Il partit fonder son royaume dans la forêt de Nan-
Elmoth, et, détestant les rayons du soleil, il devint un Elfe Sombre.
Un jour, Aredhel, la soeur du roi Turgon de Gondolin, se perdit durant un
voyage. Eöl la trouva et l'obligea à se marier à lui. Il lui interdit d'aller au soleil
et de quitter sa forêt sombre.
Elle lui donna un fils, qu’elle prénomma Lómion « Fils du Crépuscule» en
quenya, tandis que plus tard son père l'appellera à ses 12 ans, Maeglin
« Regard vif » en sindarin. Ce dernier fut semblable à ses ancêtres Noldor, de
stature mais ayant la mentalité de son père.
Il allait souvent avec lui aux Montagnes Bleues pour apprendre des Nains leur
savoir de la pierre. Mais Maeglin préférait être en compagnie de sa mère, et
rêvait de voir les Noldor et leur merveilleuse cité cachée.
Un jour où son père était parti à une fête des Nains, Maeglin et sa mère en
profitèrent pour s'échapper de la forêt sombre. Alors qu'ils étaient partis
depuis deux jours, Eöl revint (plus tôt que prévu) et les poursuivit alors
jusqu'aux portes cachées de Gondolin, où son épouse et son fils venaient de se
réfugier.
Pris par les gardes de Turgon, ce dernier lui proposa de vivre à Gondolin ou de
mourir, pour ne pas révéler l'entrée secrète. Eöl refusa, et ne pouvant se
séparer de son fils, lui lança son javelot. Aredhel s'interposa entre les deux, et
blessée à l'épaule. Elle mourut dans la nuit, le bout du javelot étant
empoisonné. Eöl fut condamné à mort pour avoir tué la sœur du roi et pour
vouloir partir de Gondolin. Il fut jeté depuis les murailles de la cité sans que
Maeglin ne s'opposa à sa mise à mort…
Dès lors, Maeglin devint un puissant de Gondolin et eut de nombreux disciples
dans l'art de la forge. Mais son désir véritable restait inassouvi car il aimait en
secret Idril Celebrindal, la fille du roi, qui préféra épouser Tuor, un Homme
parmi les rares à avoir contemplé Gondolin, et qui était le cousin du fameux
Túrin Turambar. Sa hache à deux mains, magnifiquement ouvragée, attestant
de son haut lignage. Maeglin se consumait de jalousie.
Lors d'une expédition hors des remparts de Gondolin, au mépris des ordres du
roi Turgon, Maeglin fut capturé et amené devant Morgoth, Valar déchu du
premier âge et mentor de Sauron. Lorsque Morgoth lui promit le pouvoir sur
Gondolin et la main d'Idril, Maeglin accepta de lui révéler l’entrée secrète de la
vallée abritant la Cité.
Il retourna à Gondolin œuvrer en silence pour Morgoth. Lorsque ses dragons,
ses légions, et ses Balrogs menés par Gothmog le commandant des forces de
Minas Morgul, détruisirent la ville, Maeglin combattit Tuor mais périt écrasé
sur les rochers d'Amon Gwareth, là même où son père avait été jeté».
« …Eöl avait un frère aîné, Màghin, un puissant nécromant dont beaucoup
ignoraient l’existence. Apprenant la mort de son frère et de son filleul, il
proféra le « Sombre Serment », jurant de prendre sa revanche et d’éteindre la
lignée des Numénoriens et des Elfes de Gondolin… »

Blason d’Arhedel Blason de Maeglin

L’enquête sur le Mal Blanc ne donnera rien de concret mais les précieux échantillons et
carnets de notes seront envoyés aux Maîtres Nains d’Erebor et à Dame Galadriel en Lorien…
En revanche, la Compagnie retrouvera la fameuse prophétie concernant les « héritiers »
ainsi que des précisions sur leur auteur, un certain Malbeth, "Verbe d’or" en Sindarin.
Malbeth le Voyant était un Dúnedain du Nord, et un conseiller royal de l’Arthedain, qui
vécut à l'époque des rois Araphant et Arvedui, régnant depuis leur capitale, Fornost. Il était
connu pour ses pouvoirs de voyant et l’exactitude de ses prophéties. Parmi celles-ci, deux
furent mémorables.
- La première concernait Arvedui, en prédisant qu’il serait le dernier roi. Lorsque ce fils
d'Araphant (quatorzième roi d'Arthedain) naquit, Malbeth lui conseilla de nommer son fils
Arvedui, ce qui signifie « dernier roi » car nul autre ne porterait la couronne avant la venue
de «l’héritier».

« Arvedui tu l'appelleras, car il sera le dernier à Arthedain. Bien qu'un choix


vienne aux Dúnedains, et s'ils prennent celui qui semble le moins prometteur,
alors votre fils changera de nom et deviendra le roi d'un grand royaume. Sinon,
alors beaucoup de chagrin et de nombreuses vies humaines passeront, jusqu'à ce
que les Dúnedains se lèvent et soient à nouveau unis."
Et en effet, lorsque le Gondor se retrouva sans roi, Arvedui en revendiqua la royauté, à la
fois en tant qu'héritier d'Isildur et en tant qu'époux de la princesse gondorienne Fíriel qui
aurait le droit de succéder à son père sur le trône. Cependant, les Gondoriens choisirent à la
place quelqu'un de la Maison d'Anárion, de sorte qu'Arvedui ne devint jamais "le roi d'un
grand royaume". Au lieu de cela, et comme l'avait prédit Malbeth, il y eut «beaucoup de
chagrin» et la bataille de Fornost détruisit le royaume du Nord. Arvedui se noya dans la mer
peu de temps après.
- La seconde portait sur les héritiers pouvant prétendre à cette couronne vacante :

« Au-dessus de la terre il y a une longue ombre,


vers l'ouest atteignant les ailes des ténèbres.
La Tour tremble ; au tombeau des rois
le malheur approche. Les morts se réveillent ;
car l'heure est venue des briseurs de serment :
à la pierre d'Erech, ils se tiendront à nouveau
et entends là sonner un cor dans les collines.
A qui sera la corne ? Qui les appellera
du crépuscule gris, le peuple oublié ?
Après beaucoup de sombres chagrins,
Et bien de nombreuses vies d’hommes
Deux flammes s’éveilleront d’Est en l’Ouest
Färonä s’éteindra à Yulë d’un traître souffle,
L’ambition estampant la reconnaissance.
L'héritier de celui à qui ils ont prêté serment.
Du Nord viendra-t-il, le besoin le chassera :
il passera la Porte des Chemins des Morts.»
La Compagnie émit l’hypothèse que la flamme de l’Est serait la petite numénorienne qu’ils
sauvèrent il y a quelques semaines du Mal Blanc, Sygvild, l’héritière de la guilde des
«Coques rouges». Mais comme aucune allusion à une date n’était précisée, ce pouvait être
aussi bien un hiver de cette année que celui se déroulant dans 30 ans… Pas de quoi en faire
une priorité mis à part l’avertir.
De son côté, Whudd le Thain et père d’Ennalda se mettra en route sans tarder pour affaires
urgentes, laissant Fastred –parrain de sa fille- pour chaperon. Mais ce dernier partira à son
tour, une semaine plus tard, non sans une chaleureuse étreinte et un regard complice pour
les jeunes fiancés.
Durant cette période de repos, Jehlan va tenter de raisonner sa sœur Isoldh concernant les
propositions pressantes de Mogdhred de venir apprendre les soins à sa Colline au Tyran. Il
se fera vertement remettre en place par celle-ci lui qui lui rappellera sèchement que les
« Thaurismund ont toujours écouté leur cœur ! ». Toutefois Isoldh lui précise qu’elle
compte se rendre à la cité gondorienne de Minath Tirith où se trouvent les plus grandes
« Maisons de Guérison » qui sont dirigées par Dame Loreth.
Excédé, Jehlan descend à l’étage pour parler à Ennalda qui était en train de se laver à demi
nue. Celle-ci se retourne franchement en regardant Jehlan droit dans les yeux avec un
sourire coquin. C’en est trop pour le jeune Skhuld qui referme la porte derechef et
redescend les escaliers quatre à quatre, juste pour arriver au moment où son père reçoit une
missive de son autre sœur Mahaulx :

« Chers parents, finalement j’ai décidé de poursuivre mon voyage vers le Rohan
où je compte apprendre l’équitation et les soins aux chevaux. Je vous renvoie la
précieuse corne de père et vous embrasse de tout mon cœur, votre petite étincelle
qui vous aime très fort ! »
Serrant la lettre fermement dans son poing gauche, Ramnulf annonce qu’il «va couper du
bois » ce que Jehlan décode très vite par « Foutez-moi la paix, je dois passer mes nerfs !»
En sortant, il est bousculé par un énième porteur de cadeaux de Moghdred pour sa fille, ce
qui l’achève littéralement, le faisant quitter l’espace de vie en hurlant furibond…
La veille de leur départ c’est soir de grand fête à Bourg-Les-Bois et tout le monde profite de
ce dernier grand moment d’insouciance avant leur long périple et ses enjeux.
Noham fait la rencontre de Girsude, une jeune veuve délurée et aux plantureux atours.
Ecumant les bars et leurs chambrées, ils finiront jusqu’aux petite heures, repus de tout,
Noham s’étant finalement endormi sur la brouette ayant servi à leur virée festive…

Orithil, 8ème jour de Cermië, période du Lairë : le départ pour Carrok


Et c’est par un frais matin, que la Compagnie des Ages se met en route pour un voyage de 4
jours en direction de la première ferme relais tenue par des amis de Jehlan, les Kethilmund.
Ils prennent congé des jeunes Mirrah et Hemag, à présent sous la protection du clan
Thaurismund, et saluent une dernière fois les parents de Jehlan.
«N’oublie pas mon fils, tu es un Thaurismund et j’ai confiance en tes choix.
Nous t’avons enseigné de quoi vivre et survivre mais surtout à être un homme
respectable et respectueux. Je suis fier de toi mon fils, quoi que tu décides au
Carrock ! Tu as ma bénédiction !».
Noham offre à Ramnulf et Hilduara un modèle réduit, magnifique et parfaitement
fonctionnel, de la Maison-Hanse, avant de partir en emportant sa brouette… Qu’il choisira
d’abandonner plus tard.

Orbelan, 12ème jour de Cermië, période du Lairë: embuscade et messager


Après deux jours passés à quitter les frondaisons de la forêt abritant Bourg-Les-Bois, et
après deux autres à remonter la plaine en lisière de celle-ci, c’est par un beau matin qu’ils
arrivent à la ferme de Farulf Kethilmund, de sa femme Aria et de leurs deux filles.
Mais à l’approche, Jehlan reconnaît vite le code de détresse et d’avertissement des Hommes
des Bois: des branchages en fagot posés sur la corniche, au-dessus de la porte principale !
A ce moment, un messager, vêtu de beau et armé, arrive à cheval pour prendre relais. Il
décide de se joindre à la Compagnie qui se heurte vite à des Orcs surgissant de toutes parts.
Soudain un puissant grognement mêlé de rage et de douleur monte du corps de logis de la
ferme. Immédiatement Ennalda crie « C’est Fastred ! » et elle se transforme prête au
combat. Resté à ses côtés, Noham garde les chevaux et se prépare à affronter les Orcs
fonçant sur eux !
Timbold monte sur les toits d’où il fait pleuvoir une grêle de pierres sur les infortunés
assaillants.
Morëfindë, déchaîne toute son envie de massacrer de l’Orc et taille dans leurs rangs avec
une horrible facilité, complètement abandonné à sa mortelle danse ! Alas, ivre de combat, le
Seigneur elfe blesse grièvement Emmy, une des filles du fermier, avec son antique lame.
De son côté, Jehlan a beaucoup de mal à passer par la fenêtre arrière et se retrouve plus
d’une fois en mauvaise posture, décidément ce n’est pas son jour de gloire… Mais il assiste
ses compagnons au mieux et fait même preuve d’habileté à la dague, à sa grande surprise !
Le shaman orc tente bien d’aider ses sbires mais sans succès et finit par décider de prendre
la fuite… Morëfindë, de son côté, se lance à la poursuite d’orcs dans la forêt, suivi par
Noham mais ils se retrouvent maîtrisés et complètement à la merci des lieutenants…
D’Alfio, le dangereux criminel Hobbit le plus recherché !
Une grande femme barbare, ressemblant étrangement à la description de celle qui négociait
avec Moghdred selon Mirrah et Hemag, et un homme à la peau basanée et à l’accent du
Harad les tiennent en respect. Alfio les remercie «cordialement» pour la sacoche du
messager et semble refuser une demande de la barbare à leur encontre, avant de prendre
congé d’eux, épargnant leurs vies !
« Nous avons ce qu’on recherchait, on s’arrache ! A bientôt mes amis… »
Frustré et en colère d’avoir été capturé par Alfio, Morëfindë met un bon moment à retrouver
son calme tandis que ses amis se portent au secours de Fastred qu’ils retrouvent enchaîné et
torturé dans la cave de la ferme et qu’ils tentent de sauver l’infortunée Emmy, grièvement
blessée. C’est avec beaucoup de maîtrise que Noham et Jehlan sauvent les pieds de Fastred
pourtant horriblement brulés.
Avant de s’évanouir, Fastred leur confie « qu’il n’a rien révélé à l’Ennemi et qu’il les a
entendu dire qu’ils avaient attaqué Whudd et sa suite mais qu’il leur avait échappé,
grièvement blessé ».
Vers midi, arrive l’host équestre de Ganelda, l’Hestrleydd, constitué exclusivement de
femmes guerrières particulièrement entraînées et aguerries.
Elles traquent cette troupe d’Orcs depuis quelques jours et ont trouvé sur les rives de
l’Anduin quatre barques camouflées et dont les gardiens ont été égorgés, sans même: avoir
eu le temps de réagir et se battre…
Dans les bois avoisinant la ferme, même constat, quelqu’un a prestement fait le ménage.
Autre découverte de taille, ces Orcs n’en sont pas, il s’agit en majorité d’hommes déguisés et
grimés bien que parmi les dépouilles, ils dénombrent deux Orcs véritables.
Nos amis décident alors de camper à la ferme avec l’Host en attendant que Fastred se
réveille pour en savoir plus.
Deux gardiennes sont tuées par des pièges aussi mortels qu’élaborés laissés par Alfio pour
ralentir ou plutôt « stopper net » d’éventuels poursuivants…
Il faudra deux nuits et un jour complet avant que Fastred ne reprenne connaissance.
GALERIE DES PORTRAITS
Oranor, 14ème jour de Cermië, période du Lairë : le réveil de Fastred
Après avoir dormi l’espace d’un jour et deux nuits, Fastred se réveille enfin ! Il quitte son lit,
coupant court à toute question d’un geste de la main, avant de se diriger vers la forêt tout en
enlevant son surcot et sa large chemise. C’est torse nu qu’il s’engage sous les frondaisons.
Début d’après-midi, il revient à la ferme avec une bien meilleure mine et l’air apaisé, prêt à
répondre aux questions de la Compagnie.
Il a été attaqué sur la route par des Orcs qu’il a très vite remarqué être des hommes
déguisés. L’enchaînant pour le torturer, ils ont parlé entre eux de l’embuscade ratée alors
qu’ils comptaient capturer le Thain Whudd à desseins qu’il révèle comment entrer
secrètement dans le Carrock sacré des Béornides !
C’est là que Noham lui explique l’existence des «Nods» ces points telluriques où les forces
magiques et naturelles convergent en harmonie. En ces lieux, on se sent apaisé, revigoré et
on y reprend espoir. Fastred lui explique qu’il y a le «Hjerthingal», le cœur sacré qui bat au
centre du Carrock et d’où les Sages et les Anciens tirent leurs pouvoirs et leur spiritualité.
Noham explique que quelqu’un cherche à souiller et corrompre tous les Nods de la région et
qu’il y en a un chez les Thaurismund, un à Rhosgobel où réside Radaghast, et très
probablement un à la Colline Au Tyran abritant Moghdred et son armée.
Fastred leur parle d’un Lac Noir au fond duquel il y aurait aussi un endroit que les faux Orcs
doivent absolument atteindre. Il mentionne aussi une étrange fiole renfermant un curieux
liquide luminescent qu’ils doivent utiliser pour réussir leurs missions en ces endroits…
Fastred et la Compagnie décident de concert qu’il faut prévenir le Carrock rapidement !
Noham ouvre la fenêtre et tente d’appeler un oiseau messager pour l’y envoyer mais sans
grand résultat. Il faut dire que l’espace de vie est bruyant. Il sort donc dans la grande cour
de la ferme, se concentre et recommence…
Est-ce à cause de l’importance du message mais toujours est-il que Noham sent monter en
lui une énergie naturelle, claire et vive qui s’envole haut dans les cieux pour lancer son appel
à l’aide. De haut, très haut dans les nuages, une forme descend sur lui à grande vitesse et
plus les secondes passent plus ce petit point grossit jusqu’à dépasser de loin la taille d’un
corbeau, puis d’un veau, puis d’une vache… Les guerrières de l’Host, alarmées par les
guetteuses se préparent à toute attaque venue du ciel, serait-ce un antique dragon ?
Majestueusement, un Aigle gigantesque se pose à deux pas de Noham et courbe le bec
respectueusement devant l’assistance médusée :
« Je te salue Mage Istari, je suis le Seigneur Tegwaïr –Gardien du
Septentrion-. Comment puis-je te servir ? »
Sous son plumage, certains éclats scintillants trahissent une fine armure et un diadème sous
son plumage tandis que ses serres semblent enduites d’un vernis brillant pareil à celui que
les Elfes utilisent pour certaines armes enchantées.
Noham lui demande d’avertir le Carrock d’une forte menace d’intrusion ainsi que l’extrême
honneur d’accepter de transporter quelqu’un d’important jusqu’à cette destination.
Médusé, Fastred entend Noham lui demander de faire son baluchon car le départ est
imminent. Au temps il est rare de voir le blanc des yeux mi-clos de Fastred, cachés par son
épaisse chevelure, au temps qu’il est rare de le voir craindre quoi que ce soit mais devant la
perspective de s’envoler dans les airs, Fastred ne peut réprimer d’écarquiller grand ses
yeux d’ambre ! Et déjà Tegwaïr emporte son précieux chargement vers le Nord.
Mittsih, la plus petite fille des fermiers, demande si elle peut aussi monter sur le gros
noiseau et Noham la juche sur ses hautes épaules qu’elle ne quittera avant le soir !
Ce petit moment d’insouciance allège la gravité des révélations du jour et même Rhigga, la
plus sévère et la plus taiseuse des guerrières de l’Host se prend au jeu et demande à la
petiote de lui faire des tresses aussi jolies que les siennes, pour sa plus grande joie ! Noham
ne peut s’empêcher de lui demander pareille faveur à son tour.
Nos amis se penchent aussi au chevet de sa grande sœur Emmy, non sans se confondre à
nouveau en profondes excuses, pour l’avoir « navrée » par erreur durant le combat. Deux,
voire trois semaines d’alitement et elle devrait être sortie d’affaire.
Ils profitent d’un dernier repas suivi d’une bonne nuit réparatrice avant de remonter sur le
«Threil», la piste assez fréquentée qui longe la lisière de la forêt.
Aaria, leur a préparé spécialement des gâteux et autres biscuits que Jehlan a juste le temps
de mettre dans leurs sacs avant que Timbold, le Hobbit, ne les dévore tous avant le départ !
« Un que je mange tout de suite, un autre que je mets dans la sacoche. »

Orithil, 15ème jour de Cermië, période du Lairë : sur le Threil


En chemin, Jehlan leur explique que la prochaine ferme-relais s’appelle «Drey Brudhers»
en rapport aux trois frères qui tiennent ensemble ce vaste établissement. Ils sont aussi roux
qu’accueillants et sympathiques. Le cadet, Geroldt, est un ami de Jehlan et âgé de quelques
années de plus que lui, avec lequel il a partagé une partie de sa formation de forestier. C’est
un marrant qui a le don de faire accuser les autres à sa place. On raconte que leurs trois
épouses sont ravissantes et font des hôtesses prodiguant un accueil et un service de qualité.
Il y a l’aîné, Ottbert, qui a marié Stiva l’espiègle, puis Geroldt Eberulf qui a épousé Heva aux
noirs cheveux et le benjamin, Yorik, époux de la belle Sannah, il y a quelques années.
Les garçons ont perdu leurs parents dans un tragique accident qui a laissé leur grand-père
paternel Hudrigg aphasique voire quasiment aphone, n’exprimant son mécontentement
qu’en frappant de sa lourde canne sur le sol...
Ils ont été élevés par Oppah (Gd-père) Hudrigg et la généreuse Omi (Gd-mère) Astreid.

Orbelain, 19ème jour de Cermië, période du Lairë : la naissance


Et c’est au soir du quatrième jour de route qu’ils arrivent en vue de la grande Ferme-Relais.
Bien avant qu’ils rejoignent l’Hostellerie, les narines de nos amis sont assaillies par les
moultes fumets des rôtissoires mélangés aux effluves alcoolisées des fûts mis bruyamment
en perce. La musique et la danse rythment la tombée de la nuit et les ménestrels se relayent
cordialement pour assurer une ambiance festive aux nombreux convives.
Chez les Hommes des bois, la tradition veut que la naissance du premier né d’un foyer soit
accompagnée d’une « Feestnhöss » où tout le village et les fermes avoisinantes sont
chaleureusement conviés ! Tout le monde apporte alcools, présents et victuailles.
L’ Elfe Morëfindë voit une ombre se glisser dans le dos de Noham, trop absorbé par ce
tableau présumant une nuit de libations festives, mais celle-ci lui adresse un clin d’œil
complice et amical sans équivoque. Rien à craindre d’elle.
Noham sent un bras passer lentement sous le sien tandis qu’une main légère et parfumée se
pose tendrement sur ses yeux…Un doux contact qu’il reconnaît comme une étreinte
familière et surtout une femme particulière. En se retournant pour la dévisager, Noham
pose son regard sur une dame aux longs cheveux blancs arborant ce magnifique sourire
espiègle qui le fit craquer 35 ans plus tôt… En voyant le visage de son aimé inchangé après
toutes ces années, Astreid ne peut réprimer un geste timide de recul, masquant le sien :
« Comme tu n’as pas changé ! Läs, le temps a posé ses mains sur mon visage»
Alors qu’Astreid prend Noham dans ses bras pour lui chuchoter des mots doux de
retrouvailles à l’oreille… Retentit le TOC TOC TOC d’une canne rageusement frappée au sol.
Oppah Hudrigg ne semble pas apprécier du tout les familiarités de Noham avec son épouse,
et il tient à le faire savoir !
Comprenant la situation, Noham va s’assoir à côté du vieil homme et entreprend un
discours afin de le rassurer sur ses intentions au sujet de sa femme. Apparemment celui-ci
porte ses fruits car Hudrigg semble rasséréné.
C’est au tour de Jehlan d’être très cordialement accueilli par Geroldt qui le présente à
Ottbert et leurs épouses. Là-aussi les retrouvailles donnent lieu à des anecdotes comiques
sur leur enfance. Le seul à ne pas être à la fête, c’est le futur père, Yorik, qui fume
nerveusement la pipe sur le banc de la Maison des Soins dont la porte est farouchement
gardée par une femme aux bras et à la massue imposants. Aucun homme ne passe !
Très vite, Ennalda coupe court et demande s’ils n’auraient pas recueilli un seigneur Thain
Béornide prénommé Whudd car elle est sa fille et le présume gravement blessé.
Geroldt confirme qu’il est dans la Maison des Soins et propose de les conduire à sa
chambre. Dans le couloir, ils reconnaissent deux membres de l’escorte de Whudd, eux-aussi
forts blessés, et qui se relayent pour monter la garde devant la chambre de son père.
Visiblement, il a reçu tous les soins possibles mais il est fort mal en point, comme en
témoignent les multiples plaies pansées recouvrant tout son corps. Sa respiration se fait
presque râle dans son sommeil réparateur.
La soigneuse explique qu’on a retiré de curieuses pointes de flèches profondément fichées
dans son corps et qu’il a abondamment saigné.
Regardant ces flèches de plus près, Jehlan se rappelle avoir vu la même accrochée à côté de
l’énorme hache antique de son père à leur Maison-Hanse. Souvent, ce dernier lui expliquait
qu’il la laissait là pour se rappeler que personne n’est immortel et que le danger implacable
peut toujours funestement frapper et ce, même les plus grands héros.
« Fils, si un jour tu remarques ce genre de flèches lors d’un affrontement, je
t’en conjure… Tu romps le combat et tu te barres. Tu m’as bien compris ?! »
Morëfindë a lui-aussi entendu parler de ces pointes si singulières. Les Elfes racontent
qu’elles ne sont fabriquées que par un seul homme vivant dans le Harad, très loin à l’Est.
Ces mortelles pointes sont fixées à des flèches uniquement conçues pour l’archer qui les a
commandées. Equilibrées et enchantées pour son seul usage, elles sont mortelles et
implacables ! Mais dans les mains d’un autre, elles s’avèrent n’être que de simples flèches.
Ce forgeron fabriquerait aussi ce qu’on surnomme « Les Merveilles » de petits objets
magnifiquement ouvragés et animés via un remontoir.
Personne ne sait où le trouver et la légende dit que c’est lui qui vous trouve.
Les suivants de Whudd racontent qu’une quarantaine d’Orcs leur est tombée dessus et
comment ils ont réussi à les repousser jusqu’à ce que « l’Archer Rouge » n’entre dans le
combat, les décimant un par un avec ses flèches à pointes ondulées comme des serpents.
Whudd fut percé en de nombreuses reprises avant de s’effondrer. Ils ne durent leur salut
qu’à l’arrivée providentielle d’un groupe de guerriers Raen, ces Hommes des Vallées Hautes
de l'Anduin et qui se nomment « Les Insoumis ». Ils résident au sud du sentier des Elfes.
Mal en point, ils furent chaleureusement accueillis et soignés par les Eberulf.
Leur conversation est souvent couverte par les cris de douleur de Sannah qui semble avoir
toutes les peines du monde à enfanter son premier. Une porte sépare le couloir des
chambres des malades de la grande salle de soins où les femmes sont rassemblées autour de
la future mère. On peut y entendre les encouragements des villageoises et les conseils de la
sage-femme. Des bruits d’allées-et-venues et de bassine lourdement posée au sol sont aussi
audibles. L’angoisse est perceptible et se sent dans l’intonation des voix.
De son côté, Morëfindë est resté au dehors, les sens en alerte et la vigilance toujours aux
aguets. Ce qui lui permet d’ailleurs de remarquer le curieux manège d’un marchand à
l’épaisse barbe et au teint sombre qui apporte de la nourriture et des boissons jusqu’à
l’armoire transportable dans laquelle il range tous ses produits à vendre. En y regardant
plus attentivement, l’Elfe aperçoit une petite paille métallique sortant de l’armoire et
plongeant dans une cruche de lait ! Et même que l’armoire est percée de plusieurs orifices
comme pour permettre à une créature d’y respirer !
Sans plus attendre, le jeune Seigneur elfe se porte à sa rencontre pour l’interroger. A sa
grande surprise, il reconnaît le fameux général du Harad « Imrhan Ibad Dahil » !
Ce général est un des rares à avoir jamais défait les armées d’elfes de Mirkwood, alors
dirigées par son propre père Gwaërenor Thangurion. Ce dernier lui avait raconté avec quel
instinct et avec quelle intelligence ce général anticipait toutes ses manœuvres, même les
plus élaborées. A la fin de la bataille, Imrhan mit fin aux affrontements en disant qu’assez
de sang avait été versé et que les Elfes pouvaient emmener leurs morts et quitter librement
le champ de bataille, car « Imrhan Le Juste » portait bien son surnom.
Si ce prestigieux « Imalouth » -Commandeur- s’est déguisé et s’il a tout abandonné, c’est
parce que sa fille Suleima a été gravement atteinte par une étrange maladie qui a blanchi ses
yeux et sa peau. Un de ses contacts dans la Vallée de l’Anduin, une sorcière Haradrim
surnommée l’ Epervier, l’a informé qu’un mage à la peau tatouée de bleu et de langages a
déjà réussi à guérir une fillette de ce même mal. Il le recherche donc avec tout l’espoir qu’un
père peut avoir pour la chair de sa chair.
Morëfindë comprend vite que ce « Sahir Mushim Alghat », l’Arpenteur bleu, n’est autre que
son ami Noham ! Il demande au marchand dans quelle chambre il est descendu et lui intime
de l’y attendre car il va lui amener ce fameux mage bleu !
La porte de l’annexe de la Maison des Soins s’ouvre soudain et la sage-femme, le regard
désespéré, conjure tout guérisseur de se porter au chevet de la mère en grand danger.
Noham et Jehlan répondent à l’appel et entrent dans la grande salle où ils découvrent une
trentaine de femmes aux visages tendus et angoissés, certaines étant en pleurs.
Les lèvres sont bleues et la respiration très faible, Sannah perd trop de forces et déjà au
dehors, le Seigneur Elfe pressent l’arrivée de la roide mort…
Noham prend son visage dans ses mains en psalmodiant des chants d’apaisement tandis
que Jehlan rassemble toute sa maîtrise de la guérison pour analyser la situation.
Nos amis sentent des coups vifs portés depuis le ventre et réalisent que l’enfant se présente
par le siège, requérant des massages et de savantes manipulations pour le faire sortir.
Jehlan y parvient et remarque qu’il s’agit d’un beau garçon bien bâti et c’est le cœur empli
de fierté et de joie, qu’il le soulève et le montre à l’assistance qui ne peut réprimer sa liesse.
Mais alors qu’il le tient encore, Jehlan voit les visages radieux se muer en masques blêmes !
Les bouches sont bées, les bras sont ballants, quand la main n’est pas posée sur le front.
Contre toute attente, il y a un horrible souci avec le petiot !
C’est alors qu’il constate l’impensable… La main gauche du bébé est celle…D’un ourson !
Un grand moment de gêne, teinté de suspicion, fige toute la salle avant de laisser place à de
vives conversations et commérages.
Le père entre dans la salle et demande des nouvelles de l’épouse et l’enfant. Sans écouter la
tentative d’avertissement de Jehlan, il se porte au chevet de sa femme qu’il embrasse sur le
front avant de se diriger vers son premier né, son fils… Son mouvement est stoppé net alors
qu’il remarque la main poilue et griffue du nourrisson :
« C’est quoi cela ? Quelle est cette monstruosité ? Ceci n’est pas mon fils ! »
Et le père de s’évanouir avant d’être transporté dans une chambre à côté par ses deux frères.
A ce moment, un râle sort de la bouche de la mère, au bout de ses forces, de sa vie. Elle a
déjà perdu 2 bassines de sang et d’eau que déjà on emporte la troisième. Elle saigne trop !
Jehlan ne voit pas d’autres solutions que d’ouvrir son ventre pour panser les plaies de
l’intérieur, probablement causées par les griffes du nourrisson.
« Faites venir Othar le vacher, il s’y connaît pour l’avoir pratiqué maintes fois
sur son troupeau, allez le chercher viiiiite ! » crie la sage-femme.
Arrive un gros bonhomme, très éméché qui brandit un énorme coutelas de sa ceinture en
balbutiant : « Elle est où la vêleuse à trancher ? »
Horrifiés, Jehlan et Noham sont décontenancés par ce personnage empestant la vinasse et
agitant sa lame à tout va, manquant d’éborgner la sage-femme au passage. C’en est trop
pour Noham qui use de sa magie pour le faire dessaouler promptement, ce qu’il réussit au-
delà de ses espérances ! L’homme paraît transfiguré par cette expérience magique.
Remis en état, Othar guide les gestes de Jehlan qui s’est procuré une lame plus adaptée.
Ils ouvrent délicatement la mère, soignent les plaies, conseillés par Ennalda la jeune
béornide qui a déjà vu ce genre de blessures particulières à son peuple. Sannah est sauvée in
extremis grâce aux soins extrêmement réussis par chacun et ses lèvres reprennent enfin des
couleurs, au grand soulagement de nos amis ! Deux vies ont été sauvées ce soir…
« Non, je ne veux pas toucher ce monstre ce n’est pas mon fils ! » Hurle le père
qui a repris ses esprits, tandis que Timbold berce l’enfant que la sage-femme n’ose toucher.
Ennalda se propose d’aider Timbold dont le bébé serre un doigt de sa petite patte griffue, le
visage paisible. Alors qu’il lui fait une caresse au visage, ce dernier semble lui sourire.
Excédée par Yorik, Ennalda se retourne vers lui les poings serrés et le visage empourpré de
colère : « Nous ne sommes pas des monstres, vous nous insultez, ça suffit ! ».
Jehlan connaît bien le tempérament fougueux et passionné de sa fiancée et se met en devoir
d’éteindre ce dangereux départ de feu sans tarder.
Un claquement sonore déchire le silence pesant de la pièce !
Astreid, excédée par le comportement de son petit-fils, n’a pu réprimer son geste et gifle
fermement Yorik qui quitte le bâtiment sans demander son reste, ni se retourner.
La « Tchalette », surnommée ainsi pour son art consommé du commérage, est sortie et
commence à répandre son fiel dans les convives et déjà les conversations vont bon train.
Voyant cela, Noham et Ennalda confectionnent un fagotin d’herbes beornides qu’ils
allument afin que les senteurs apaisantes et magiques détendent l’enfançon au point qu’il
reprenne totalement forme humaine. Ils y parviennent sans difficulté.
Timbold ressort de la salle avec le bébé qu’il montre à toute l’assemblée en criant « regardez
ce magnifique bébé, n’est-il pas robuste et mignon ? ».
Le mari de la tchalette se moque d’elle et lui conseille d’aller cuver sa bière qu’elle a dû boire
avec la fin du fût pour avoir la vue si mauvaise ! Ils finissent par se prendre le bec
publiquement, pour le plus grand amusement de la foule.
Arrivant avec toute la prestance qu’un Istari peut se donner, Noham prend alors l’enfant des
mains de Timbold et profère alors bien haut devant toute l’assistance une bénédiction
prophétique pour cet enfant «…Qui fera de grandes choses, j’en suis certain ! ».
Astreid prend la charge du bébé, laissant nos compagnons se remettre de la scène, non sans
les avoir remercié chaleureusement pour tout ce qu’ils viennent de faire.
Timbold se met en devoir de surveiller Yorik, afin qu’il ne commette pas de choses
irréparables. Il le voit entouré de ses amis mais indifférent à eux, pas même les tentatives de
Stiva, sa belle-sœur préférée, ne le sortent de son mutisme. Il boit, et beaucoup même !
Terminant sa conversation avec Imrhan, l’attention de Morëfindë est attirée par une troupe
équestre, menée par un colosse monté sur un gros cheval de trait. Il s’agit de l’ignoble Borth
et de ses troupiers. Que vient donc faire ici le sbire de ce « gras-proc » de Vonkhar le
Magnifique, le Jarl de la cité riveraine de Thifanges ?
« Bonsoir, nous traquons un espion Haradrim qui a tué 5 de mes hommes
avant de s’enfuir. Occupez-vous de nos chevaux et donnez-nous gîte et couvert
au nom du Jarl Vonkhar ! »
A leur vue, Imrhan et le Seigneur elfe se séparent discrètement et l’Haradrim repart en
direction de sa chambre privative. C’est alors que voyant Noham sortir, Morëfindë
l’interpelle et lui explique avoir besoin de ses connaissances curatives pour une affaire très
particulière. Il lui demande de lui emboîter le pas sans délai.
L’Elfe remarque rapidement qu’ils sont suivis gauchement par l’un des soldats de Borth,
déguisé sommairement et aussi discret qu’un oliphant… Il le remballe vertement en lui
conseillant d’aller plutôt boire un coup avec ses compères.
L’infortuné, retourne alors auprès de ses collègues qui sont hilares, certains s’échangeant
même les pièces de leurs paris en le pointant du doigt !
Noham et Morëfindë entrent dans la chambre d’Imrhan qui leur ouvre son armoire de
camelot dissimulant sa petite fille, qui est effectivement en piètre état !
Visage blanc, zébré de noir et de bleu, les lèvres couleur givre et la langue gonflée et
purulente… Le Mal Blanc à n’en pas douter.
Très concentré devant l’importance de la situation, Noham réunit toute sa science et
parvient avec succès à guérir la petite fille qui pousse un soupir de soulagement alors que
déjà son visage reprend des couleurs. Peu de temps après, ses grands yeux ambre s’ouvrent,
suivis par un large sourire. Elle est sauvée ! Son père ne peut réprimer des larmes et une
danse de joie propre à son peuple. Ils sont serrés l’un contre l’autre.
« Sahir Mushim Alghat, Grand Arpenteur Bleu, je t’offre ma vie pour avoir
sauvé celle de ce que j’ai de plus cher au monde. Ordonne et je t’obéirai car je
t’appartiens ! Mon Tchaï Imoudh (sabre sacré) est tien, commande-moi ! »
Noham refuse son cadeau, non sans avoir très savamment choisi ses mots afin de ne pas
gravement offenser ce personnage honorable issu d’un peuple très fier.
« Un jour peut-être, j’aurai besoin de ton aide, il me suffit de simplement
savoir que je pourrai compter sur toi, Imrhan ! »
La petite fille se sent déjà bien mieux et est vite attirée par les rires, la musique et les chants.
Elle supplie son père de pouvoir y aller, ce qu’il ne peut se résoudre à refuser.
Ils descendent donc, suivis bien après et en toute discrétion par nos deux compères.
De son côté, Jehlan a pris ses instruments et relaie le ménestrel qui lui apporte un hydromel
en toute cordialité, non sans l’avoir présenté à l’audience et aux danseurs.
Notre jeune skhuld choisit des airs plus anciens, racontant des histoires flattant leurs
souvenirs, de sorte que même le vieux Oppah Huddrig bat la mesure de sa canne !
Ennalda, plus belle que jamais, entreprend un pas de deux avec l’un des suivants de son
père, non sans adresser des gestes tendres à Jehlan à chacun de ses passages.
Quand les soudards de Borth n’embêtent pas les marchands et ceux qui ont une tête « pas
de chez nous », ils dansent et boivent bruyamment.
Même Borth, d’un naturel rustre et méchant, est d’une gentillesse peu courante de sa part et
va jusqu’à proposer à boire à Morëfindë, avec ce regard de celui qui aimerait un jour avoir
son duel contre ce fameux bretteur elfique, mais pas en ce soir de fête. Borth se contente
d’un petit sourire doux avant de se rendre auprès d’un marchand pour lui acheter une petite
bourse d’un produit qui semble le contenter amplement !
La soirée suit son cours sans autre événement notable et alors que Jehlan termine son tour
de chant sous les applaudissements, Ennalda vient langoureusement s’assoir sur lui, face
contre face. Très vite, ses jeunes lèvres deviennent de plus en plus pressantes et
passionnées, cherchant le contact avec celles du jeune skuhld.
Elle se colle de plus en plus contre Jehlan, ses reins se balançant de désir, ses mains
brûlantes enserrant sa nuque jusqu’à ce que leurs corps impatients n’en puissent plus
d’attendre. Et c’est dans la forêt, sur un confortable lit de mousse aux senteurs de bruyères,
qu’ils s’offrent l’un à l’autre passionnément jusqu’aux petites heures…
De son côté Noham monte gaiement sur une grande table avant de sortir un tonitruant :
« Quelles dames viennent terminer cette nuit en ma compagnie ? »
Alors que Timbold décide d’aller se coucher dans le corps de logis, où la famille Eberulf leur
a préparé à chacun une chambre d’hôtes de marque, il est dépassé par Noham chantonnant
gaiement bras dessus, bras dessous avec trois femmes riant bruyamment !
C’est en soupirant qu’il met de la cire d’abeilles dans ses oreilles avant de s’endormir.

Orgilion, 20ème jour de Cermië, période du Lairë : révélations


Notre compagnie s’éveille doucement sous les caresses des premiers rais de soleil. Les
gentes dames ont quitté la chambre de Noham qui s’apprête à se lever pour aller déjeuner
quand la porte s’ouvre doucement… Laissant apparaître Astreid, ses longs cheveux argent
scintillant dans la clarté matinale. Elle sent ce parfum si particulier, si intime, si intense…
Celui des souvenirs.
Elle enlace tendrement Noham, avant de se mettre à califourchon sur lui et d’enlever sa
chemise d’un geste lent et mesuré. Noham tente vainement d’ânonner le moindre mot.
« Astreid, je te préviens, réfléchis bien, car moi je n’aurai aucuns regrets »
« Noham, mon chéri, fais-moi redevenir l’espace d’un matin cette jeune
femme espiègle et amoureuse que tu as connue, jadis. Enflamme mon être ! »
Malgré une nuit agitée Timbold, le hobbit de la Compagnie, s’étire parresseusement dans
ses draps avant de retirer ses boules de cire, pour les remettre aussitôt, blasé, au son des
voix de la chambre contigüe :
« Oooh Noham, mais tu as combien de mains, oooh… Hmm… Ouiiiiiii ! »
Finalement nos amis rejoignent la famille dans la salle commune du corps de logis.
Tout le monde prend place à table et Astreid descend finalement le grand escalier de chêne
ouvragé, les cheveux défaits et la chemise quelque peu débraillée… Mais au fait, cette
chemise ? Ce ne serait pas celle de Noham par hasard ?
Noham qui descend justement à son tour, feignant le détachement et l’innocence, mais sans
sa chemise et la démarche un peu maladroite, ce qui lui vaut les coups de cannes courroucés
du vieux Hudrigg qui dévorait une grosse tranche de pain et de pâté de goret aux herbes.
Tout le monde devise calmement lorsque Yorik fait irruption dans la salle pour aller
finalement s’assoir en bout de table, dos aux gens en grommelant.
Astreid essaie de le raisonner mais une fois de plus Yorik dépasse les bornes en traitant le
bébé de monstre et annonçant qu’il va répudier sa traitresse de mère.
A ce moment la porte d’entrée s’ouvre pour laisser placer à Choucas « la Noueuse»,
guérisseuse du village et gardienne des lois et traditions.
« Vous m’avez mandé pour tenir conseil et voici nos lois: il faut en appeler au
jugement sacré du «Sorgenstein », La Pierre de Chagrin, aux pieds de laquelle
il faudra abandonner l’enfant deux jours et deux nuits sans intervention de
qui que ce soit. S’il est toujours en vie, le père devra assumer l’enfant surprise
et en assumer la garde. Telle est la Tradition ! »
« Quoi qu’il arrive je refuse de m’occuper de ce monstre qui n’est pas mien ! »
« ASSEZ, ASSEZ ! » hurle Ennalda qui se rue sur Yorik, le corps durci par la rage et la
colère. Jehlan sait que le point de non-retour a été franchi et il tente de se lever de table
pour s’interposer mais sans succès face à cette jeune guerrière beornide enragée !
Vif comme une dague fendant l’air, Timbold se jette dans les pieds de la jeune femme et par
une cabriole, rappelant à l’Elfe le combat de la mangouste face au serpent, Timbold parvient
à la stopper net au dernier moment !
« LAISSEZ –MOI, MAIS LAISSEZ-MOI TOUS ! » Hurle Yorik en pleurant
Et alors qu’il hurle sa rage et sa peine, une voix plus forte et plus ferme encore s’élève
jusqu’à couvrir toutes les autres ! Morëfindë, jeune Seigneur elfe noldor, commandant d’un
host Magwädor, la « Fraternité du sabre », et fils du légendaire général Gwaërenor
Thangurion s’est levé et de toute son autorité martiale, combinée à son intense présence
aussi intimidante qu’impressionnante, il ordonne à Yorik de le suivre sans attendre dehors.
« Yorik, je te fais remarquer que la particularité de cet enfant peut aussi bien
provenir du père que de la mère !!! » Lui assène-t-il sans ménagement.
Et alors que la tension s’appesantit de plus en plus sur l’assemblée, Astreid se lève
doucement et demande à toutes et à tous de l’écouter attentivement car elle a une
importante révélation à faire :
« Tromperie, il y a bien eu, il y a longtemps mais pas par ton épouse Sannah.
Les garçons, votre mère a rencontré un beau vagabond aux cheveux noirs
l’année précédant sa mort. J’ai fait tout ce que j’ai pu mais leur passion les
consumait trop au-dedans, déchirant leurs âmes, et j’ai laissé faire. Ils se sont
farouchement aimé tout le printemps alors que Reginar, votre père était parti
sur notre gabare au sud de l’Anduin vendre nos produits avec Oppah.
Et puis, il a dû repartir, non sans promettre de revenir après l’hiver. La suite
vous la connaissez, votre petit frère est né en Hisimë aux premiers flocons et
votre mère est morte un mois plus tard aux côtés de votre père, nous laissant
seuls pour assurer votre garde… Te souviens-tu de tes éternelles sautes
d’humeur Yorik, de ton caractère ombrageux en hiver, de tes réactions
instinctives et de ce pouvoir à pressentir certains dangers ? Tu es bien leur
frère Yorik car tu viens du même ventre, tu as bu le même lait, senti les mêmes
caresses mais le sang qui coule en toi est celui d’un Beornide ! »
Astreid adresse alors discrètement un regard affectueux et ampli de regrets à Noham.
« Mais quel idiot, qu’ai-je fait, c’est moi le monstre, c’est moi, imbécile ! » hurle
Yorik en s’écroulant au sol alors qu’Ennalda marche lentement à sa rencontre. Elle le relève
doucement, avant de le regarder droit dans les yeux et de lui dire :
« Je te salue jeune frère, bienvenue dans notre communauté. Je te vois !
Lorsque ton fils aura 12 ans, tu l’emmèneras au Carrock sacré et tous
connaîtront ton odeur et te laisseront passer en paix. Là nous vous
apprendrons nos coutumes mais avant d’être en harmonie avec la bête,
l’homme doit être en harmonie avec lui-même. Apprends-lui à vivre comme un
homme, un vrai, et lorsqu’il sera prêt, nous serons là pour vous. Souvenez-vous
de cette histoire à chaque fois que vous traiterez quelqu’un de monstre parce
qu’il est différent. Une vie nouvelle et prometteuse vient de rejoindre notre
communauté. Hail Yorik !»
Et alors que ce moment aussi solennel que fraternel met enfin un terme à cette naissance
houleuse en réconciliant tous et chacun, la porte de la Maison des Soins s’entrouvre.
« Whudd est mort… Whudd notre Thain est mort… » Gémit le suivant béornide.
Figée, les yeux embués de larmes, Ennalda se retourne doucement, après de lourdes
secondes et marche lentement vers la chambre du Seigneur Beornide… De son père adoré.
« Les derniers sons qu’il entend ne doivent pas être ceux d’une femme qui
pleure, Ennalda, c’est un Beornide… ».
Rassemblant tout son courage et sa dignité et après avoir serré longuement son père dans
ses bras, elle se dirige vers la grande cour d’où retentit bientôt un puissant grognement mêlé
de défiance et de douleur à la fois.
« Mon peuple est prévenu, ils vont venir le chercher »
Durant la journée, la jeune maman s’est réveillée et le bébé lui a été confié à sa plus grande
joie, Yorik tendrement enlacé à ses côtés.
Sannah demande à la Compagnie des Ages s’ils veulent bien les honorer en choisissant pour
eux un prénom béornide pour leur premier né.
Ils choisirent BARALD, qui signifie « Celui qui crée le lien », « Celui qui unit fermement ».
Oranor, 21ème jour de Cermië, période du Lairë : le grand départ
En fin de matinée, une main pesante frappe à la porte de la ferme. C’est Grimbeorn, fils de
Beorn, accompagné de deux énormes ours bruns et noirs dont l’un deux porte une sorte de
travois funéraire. Respectueusement et avec une énorme affection très poliment contenue,
Grimbeorn offre ses plus sincères condoléances à Ennalda qui peine à tenir son protocole.
« Ca sera un honneur de servir mon maître pendant sa dernière chasse dans
la Verte Forêt, je souhaite l’y accompagner ! » annonce un des suivants, sous le
regard approbateur et prévenant de Grimbeorn.
Après avoir très chaleureusement remercié les Eberulf pour leur accueil et leurs soins à l’un
de leurs plus fameux Héraults, ils emportent la dépouille du Thain qu’ils montreront de
villages en repaires, drainant les Thains de chaque communauté pour finir en un énorme
cortège par arriver au Carrock.
Ils attendront Ennalda et la Compagnie pour débuter les funérailles dont les préparatifs
prennent le temps qu’ils mettront à les y rejoindre.
Avant de partir, nos compagnons se rendent aussi à la chambre d’Imrhan mais ce dernier
est parti de bon matin en leur laissant un cadeau singulier, un petit oiseau métallique à
remontoir accompagné de ce mot : « Une merveille pour une autre merveille ! »
Le cœur lourd, la Compagnie des Ages prend enfin congé des Eberulf et du petit Barald.

« J’en fais le serment par la griffe et par le sang, je te retrouverai l’Archer


Rouge et je te crèverai » crie Ennalda, le poing serré et levé au ciel :

« JE TE TRAQUERAI OU QUE TU TE CACHES, TU M’ENTENDS ?! »


« JE TE TUERAI ! »

« JE TE TUERAI ! »
GALERIE DES PORTRAITS

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