Le Mal - Corrigé

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 2

« Le Mal », Cahiers de Douai, Arthur Rimbaud.

Introduction :

Projet de lecture :

L'idée de la partie Élément à commenter Interprétation


Le titre « Le Mal » Il s'agit ici du mal de la guerre, du mal qui
existe sur terre, entre les hommes, mais
aussi (et cela est tout à fait
blasphématoire1) du mal que fait l'Eglise
et Dieu aux hommes.
« Tandis que... » x 2 v1 et v5 Proposition subordonnée de comparaison
répétée qui permet une comparaison
entre l'horreur de la guerre et
l'indifférence ou la légèreté de Dieu.
« c r a c h a t s r o u g e s d e l a Métonymie : on confond la conséquence
mitrailles » des tirs (blessures sanglantes) et les tirs
eux-mêmes (crachats).
Métaphore « crachats » : t e r m e q u i
renvoie à une réalité dégoutante, violente.
« crachats » , « mitraille », Allitération en « r » qui rend sonore le
« écarlates », « verts », « près », grondement des armes et des bombes.
« Roi », « raille » et « croulent »
« Sifflent » Verbe qui indique un bruit désagréable.
Sens de l'ouïe convoqué.
« rouges », « bleu », Lexique des couleurs. Sens de la vue
« écarlates » et « verts » convoqué.
Ici l'auteur crée une HYPOTYPOSE2 pour
rendre évidente la barbarie de la guerre.
« tout le jour » Hyperbole pour accentuer l’horreur.
« infini du ciel bleu » Contraste entre la terre transformée en
enfer et la sérénité que représente le ciel.
Hommes ici bas / Dieu là-haut
« Roi qui les raille » PARONOMASE3 pour créer une symbiose
entre la figure d'autorité et son cynisme.
« bataillons » (comme Lexique de la guerre : ce texte remet en
« mitraille ») question la guerre.

1 Qui outrage la divinité ou la religion, ce qui est considéré comme sacré.


2 Figure de style consistant à décrire une scène de manière si frappante qu'on croit la vivre.
3 Figure de style qui consiste à rapprocher des mots de sonorités voisines dans une phrase.
« les bataillons en masses » + Volonté de montrer les hommes en masse
« tas » pour insister sur leur déshumanisation.
« feu » (plus loin « fumant ») Importance du feu et de la couleur rouge
dans le poème : scène qui fait penser à
l'enfer.
« folie épouvantable broie » Diabolisation de la guerre et description
très péjorative et critique des combats.
« de cent milliers d'hommes un Anti th èse ent r e le g ra nd nom bre
tas fumant » d'hommes et l'unique tas de leurs corps :
réduction de toutes ses vies rapide et
inacceptable.
« Pauvres morts ! » Registre pathétique, phrase exclamative
qui fait entendre la pitié du poète.
« été », « herbe », « joie » Antithèse entre la Nature positive et teinté
de légèreté et le monde des hommes et de
Dieu, perverti et mauvais.
« Nature ! » + « ô » Apostrophe et interjection pour glorifier la
nature (opposée ici à un dieu méchant et
vénal).
« qui fit ces hommes Utilisation de l'adverbe « saintement »
saintement » pour critiquer la religion qui n'a de saint
que la réputation selon le poète.
« un Dieu » Mise à distance avec l'article indéfini,
première marque d’irrespect.
« qui rit » Mise en évidence du cynisme de Dieu qui
s'amuse de la misère de l'homme (mise en
parallèle avec le Roi qui raille).
« nappes damassées », Champ lexical du rite religieux : mise en
« autels », « encens », « grands lumière de l’hypocrisie de la religion qui
calices d'or », « hosannah » aime le luxe et les louanges mais dont le
Père suprême est indifférent au malheur
terrestre.
« s'endort » / « se réveille » Antithèse pour montrer que seule la gloire
et l'argent intéressent Dieu.
« quand des mères, ramassées / Subordonnée circonstancielle de temps
Dans l'angoisse, et pleurant pour retarder l'effet voulu : on montre le
sous leur vieux bonnet noir » tableau tragique de la souffrance
maternelle et seulement après on
comprend que Dieu ne s'intéresse qu'à
l'argent qu’elles lui apportent. Cela crée
un effet de surprise et rend la critique
plus forte.

Conclusion : Dans ce poème, Rimbaud exprime sa révolte contre l'Eglise qui, selon lui, s'enrichit sur la misère
des hommes. Il profite de sa critique de la guerre et de ses horreurs pour s'en prendre à Dieu et à la religion
catholique en particulier dans laquelle il a été élevé et qu'il connait parfaitement bien. Il fait de Dieu un être
diabolique, qui s'amuse du malheur d'autrui, ne fait rien pour apaiser les conflits et, au contraire, profite du
désespoir des mères qui prient pour le salut de leur famille. Dieu apparaît alors comme cynique, avide de
gloire et d'argent.

Vous aimerez peut-être aussi