Université Sultan Moulay Slimane, ENSA Khouribga, API, Semestre 2,

Année universitaire: 2023-24, Correction du TD3, Module : Algèbre 2

Exercice 1:
Une bande de 17 pirates dispose d’une pillerie composée de N pièces d’or d’égale
valeur. Ils décident de se le partager également et de donner le reste au cuisinier (non
pirate). Celui-ci reçoit 3 pièces. Mais une bagarre s’éclate et 6 pirates sont tués. Toute
la pillerie est reconstituée et partagée entre les survivants comme précédemment ; le
cuisinier reçoit alors 4 pièces. Dans un naufrage ultérieur, seul la pillerie, 6 pirates
et le cuisinier sont sauvés. La récolte est à nouveau partagée de la même manière et
le cuisinier reçoit 5 pièces. Quelle est alors la fortune minimale que peut espérer le
cuisinier lorsqu’il décide d’empoisonner le reste des pirates ?

Solution:
Notons x ∈ N le montant du trésor. De part les hypothèses

 x≡ 3 [17]
y≡ 4 [11]
x≡ 5 [6]


On commence par résoudre le système


x≡ 3 [17]
y≡ 4 [11]

17 et 11 sont pemiers entre eux càd 17 ∧ 11 = 1 avec la relation de Bézout

2 × 17 − 3 × 11 = 1.
On a alors la solution particulière

x = 3 × (−33) + 4 × 34 = 37

et donc x ≡ 37[11 × 17] = 37[187]. Par conséquent


 x≡ 3 [17] 
x≡ 37 [187]
y≡ 4 [11] ⇐⇒
y≡ 5 [6]
x≡ 5 [6]


187 et 6 sont pemiers entre eux càd 187 ∧ 6 = 1 avec la relation de Bézout
187 − 31 × 6 = 1. On a alors la solution particulière

x = 37 × (−186) + 5 × (187) = −5947.

La solution générale du système est alors

x = −5947 + (11 × 17 × 6) k = 785 + 1122 l avec l ∈ Z.
Le cuisinier peut espérer empocher au moins 785 pièces d’or.
Exercice 2 :
On considère les matrices à coefficients réels :
     
1 3 4 −3 −1 4 −3
A= B= C=
2 4 −2 1 1 −2 1
1. Calculer s’ils ont un sens les produits AB, BA, AC, CA, BC, CB, B 2 .
2. En déduire, sans plus de calcul, que A et C sont inversibles et préciser leurs
inverses.

Solution:

1.  
−2 0 2
AB =
0 −2 2
BA n’a pas de sens car la taille des lignes de B n’est pas égale à celle des
colonnes de A.  
−2 0
AC = = −2 Id2
0 −2
 
−2 0
CA = = −2 Id2
0 −2
 
22 −15 −7
CB =
−10 7 3
BC n’a pas de sens car la taille des lignes de de B n’est pas égale à celle des
colonnes de C. B 2 n’a pas de sens car la taille des lignes de de B n’est pas
égale à celle des colonnes de B.
2. Nous avons : AC = CA = −2Id2 , nous en déduisons:
   
1 1
A − C = − C A = Id2 .
2 2
Il en résulte que la matrice A est inversible, d’inverse :
−2 32
 
−1 1
A =− C=
2 1 − 12
De même :    
1 1
− A C = C − A = Id2 .
2 2
Il en résulte que la matrice C est inversible, d’inverse :
 1
− 2 − 23

−1 1
C =− A=
2 −1 −2

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Exercice 3:
1. Soit A une matrice carrée d’ordre n inversible et B une approximation de A−1 .
On pose X = I − AB et on suppose que ∥X∥ < 1. Montrer que

∥BX∥
A−1 − B ⩽
1 − ∥X∥

Solution:

AB = I − X ⇒ B −1 A−1 = (I − X)−1 ⇒ A−1 = B(I − X)−1

A−1 = B(I − X)−1 = B I + X + X 2 + · · ·

A−1 − B ⩽ ∥BX∥∥I + X + · · · ∥
⩽ ∥BX∥ 1 + ∥X∥ + ∥X∥2 + · · ·

∥BX∥
⩽ , pour∥X∥ < 1
1 − ∥X∥

2. Existe-il des matrices A et B telles que AB − BA = In ?

Solution:
Non, car Tr(AB) = Tr(BA) implique Tr(AB − BA) = 0 ̸= Tr (In ).

3. Soient (A, B) ∈ Mn (K) tels que AB − BA = A. Calculer Tr (Ap ) pour tout

entier non nul p.

Solution:
Tr(A) = Tr(AB − BA) = Tr(AB) − Tr(BA) = 0
Tr (Ap ) = Tr Ap−1 (AB − BA)

= Tr (Ap B) − Tr Ap−1 BA

Or

Tr Ap−1 BA = Tr Ap−1 B A = Tr A Ap−1 B = Tr (Ap B)

et donc Tr (Ap = 0).

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Exercice 4 :
Calculer An pour tout entier n ≥ 1
 
0 1 − sin θ
1. A =  −1 0 cos θ 
− sin θ cos θ 0
 
ch x sh x
2. A =
sh x ch x
 
5 −4
3. A = .
4 −3

Solution:

1. On constate que A3 = 0.

2. Première méthode :
Soient x et y deux réels.

  
ch x sh x ch y sh y
A(x)A(y) =
sh x ch x sh y ch y
 
ch x ch y + sh x sh y sh x ch y + ch x sh y
=
sh x ch y + ch x sh y ch x ch y + sh x sh y
 
ch(x + y) sh(x + y)
=
sh(x + y) ch(x + y)

En particulier,
 
1 0
A(x)A(−x) = A(−x)A(x) = A(0) = = I2
0 1

et A(x) est inversible d’inverse A(−x). On a aussi, pour n entier naturel non
nul donné :

(A(x))n = A(x)A(x) . . . A(x) = A(x + x . . . + x) = A(nx),

ce qui reste clair pour n = 0 car A(x)0 = I2 = A(0). Enfin, (A(x))−n =

n
(A(x)−1 ) = A(−x)n = A(−nx). Finalement,
 
n ch(nx) sh(nx)
∀n ∈ Z, (A(x)) = A(nx) =
sh(nx) ch(nx)

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 Deuxième méthode :    
x −x 1 1 1 1 1 −1
Poser A = e J + e K, avec J = et K = 2 .
1 1 2 −1 1
Constater que J 2 = J, K 2 =K, et JK = KJ  = 0.
ch nx sh nx
En déduire : ∀n ≥ 1, An = .
sh nx ch nx
 
1 −1
3. Noter que A = I + 4J avec J = et J 2 = 0. En appliquant la
1 −1
formule du binôme de Newton:
n   1  
n
X n k n−k
X n
A = (4J) I = (4J)k
k k
k=0 k=0

On peut déduire An = I + 4 n J.

Exercice 4 :
   
√ 1
1 x
Montrer que 1−x2
, x ∈ − 1, 1[} est un groupe pour la multiplication des
x 1
matrices.

Solution: 

√ 1
1 x
Pour x ∈] − 1, 1 [, posons M (x) = 1−x2
.
x 1
Posons ensuite G = {M (x), x ∈] − 1, 1[}. Soit alors x ∈] − 1, 1[:
Posons a = argth x de sorte que x = tha. On a
     
1 1 x 1 th a ch a sh a
M (x) = √ = ch a = .
1 − x2 x 1 th a 1 sh a ch a
 
ch a sh a
Posons, pour a ∈ R, N (a) = .
sh a ch a
On a ainsi ∀x ∈] − 1, 1[, M (x) = N (argth x) ou aussi, ∀a ∈ R, N (a) = M ( th a).
Par suite, G = {N (a), a ∈ R}. Soit alors (a, b) ∈ R2 .
  
ch a sh a ch b sh b
N (a)N (b) =
sh a ch a sh b ch b
 
ch a ch b + sh a sh b sh a ch b + sh b ch a
=
sh a ch b + sh b ch a ch a ch b + sh a sh b
 
ch(a + b) sh(a + b)
= = N (a + b)
sh(a + b) ch(a + b)

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Montrons alors que G est un sous-groupe de (GL2 (R), ×):
N (0) = I2 ∈ G et donc G est non vide.
∀a ∈ R, det(N (a)) = ch2 a − sh2 a = 1 ̸= 0 et donc G ⊂ GL2 (R).
∀(a, b) ∈ R2 , N (a)N (b)
 = N (a + b) ∈ G.

−1 ch a − sh a
∀a ∈ R, (N (a)) = = N (−a) ∈ G.
− sh a ch a
On a montré que G est un sous-groupe de (GL2 (R), ×).

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