I Elèves Régimes Totalitaires 2

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T1 C2 Les régimes totalitaires

Au lendemain de la guerre, on espère que la démocratie va triompher en Europe… En fait, les


années 20-30 sont marquées par la multiplication de régimes forts (carte p 45) dont 3, le
stalinisme en URSS, le fascisme en Italie et le nazisme en Allemagne, vont se retrouver unis
contre les démocraties en 1939. On les désigne sous le terme de « totalitarisme ». Ce terme est
apparu dès les années 1920 en Italie. G. Amendola, un opposant antifasciste, l'emploie le
premier le 22 mai 1923. Mussolini le revendique ensuite dans son discours du 22 juin 1925.
C'est surtout dans les années 1930, quand se développe le caractère terroriste des systèmes
staliniens et nazis que le concept va se développer. L'Italie est parfois distinguée, du fait du
degré moindre du terrorisme. Mais le terme désigne généralement les trois dictatures du fait
des points qui semblent communs : l’adhésion (et pas la seule obéissance) des masses et ce, au
nom d’une idéologie, mobilisant tous les moyens pour y parvenir comme la Terreur et qui les
distinguent de simples dictatures traditionalistes comme celle de Franco.

Mais l’utilisation de ce terme unique pour désigner 3 régimes si différents ne fait pas
l’unanimité chez les historiens tout comme cette volonté de comparer nazisme et stalinisme
(une injure au communisme pour certains). La légitimité même de la comparaison fait même
polémique.

Quelles sont les convergences et les divergences entre les régimes et quelle est leur attitude
face aux démocraties ?

I. Les situations de crise favorisent l’arrivée au pouvoir des dictateurs


1917 arrivée au pouvoir de Lénine en Russie, 1928 Staline seul chef su PCUS
22 oct 1922 de Mussolini en Italie
Janvier 1933 Hitler en Allemagne

1. La 1GM a joué un rôle en déstabilisant les sociétés soit pdt soit après la
guerre. Lénine, exilé en Suisse, dit, en 1914, que « la guerre est le + beau cadeau
fait à la révolution » La 1ère guerre mondiale a, en effet, contribué à affaiblir le
régime en place en attisant les contestations. C’est d’abord le régime tsariste qui
s’effondre en février 1917 : la lassitude est à son comble au front comme à
l’arrière. Nicolas II, jugé responsable des défaites, de la pénurie, de la misère
achève de se discréditer en faisant tirer sur la foule qui manifeste à Petrograd
scandant « du pain » et « à bas l’autocratie ». ll perd le soutien de son armée et
doit abdiquer au profit d’un double pouvoir : Soviets dans la rue, bourgeois au
gouvernement. Les Bolcheviks entrent alors en lice, exploitent l’impopularité
de ce gouvernement qui veut poursuivre la guerre et s’emparent du pouvoir
à l’issue de la révolution d’Octobre 1917 préparée par Lénine.

 L’Italie souffre de sa « victoire mutilée » (n’ayant pu récupérer tous les


territoires italophones lors de la réalisation de l’unité achevée en 1870, l’Italie rêve
d’obtenir les terres irrédentes (encore rattachées) promises lors du changement
d’alliance en 1915 par les accords de Londres mais elle n’a pas la Dalmatie
(donnée à la Yougoslavie) et pas le port de Fiume.
 L’Allemagne refuse le « diktat » du 28 juin 1919. L’unité du pays achevée en
1871 n’était pas parfaite (des populations germaniques se trouvant hors des
frontières). Les traités aggravent le phénomène ex Allemands « perdus » dans le
couloir de Dantzig

2. Des crises politiques

 924 Lénine meurt et ds son testament critique tous ses successeurs dt Staline.
Mais il profite des rouages du PCUS (Parti Communiste de l’Union
Soviétique) qu’il contrôle pour se trouver des appuis dociles et pour éliminer
ses adversaires. ex : Trotski qui veut le passage immédiat au socialisme et la
révolution permanente mondiale (alors que Staline veut construire « le socialisme dans un
seul pays ») exclu du Parti en 1927 et exilé d’URSS à vie en 1929 puis assassiné en 1940
au Mexique ex : Boukharine qui veut s’appuyer sur les paysans (et non sur les ouvriers)
pour construire progressivement une économie socialiste. Ainsi Staline a pris le
pouvoir de l’intérieur. Profitant de l’héritage de Lénine, il dispose d’un Parti,
d’une doctrine. Sa dictature est en place et elle s’applique avec une extrême
rigueur dès 1929.
 L’Italie : la monarchie constitutionnelle de Victor Emmanuel III est fragile :
n’a pas encore permis d’enraciner dans les esprits les gouvernements libéraux sont peu
représentatifs (à cause du suffrage universel masculin récent 1913 et de la faible
participation politique des catholiques conseillée par le pape qui refuse toujours le
rattachement de ses Etats pontificaux lors de l’unité italienne).
 Allemagne : la République de Weimar proclamée le 9 novembre 1918 après
l’abdication de Guillaume II, est contestée dès sa naissance par l’armée, les
nationalistes la rendent responsable de la défaite : All vaincue non pas
militairement mais trahie par les civils (thèse du « coup de poignard dans le dos ») = ceux
qui faisaient la révolution pour détrôner Guillaume II et qui ont donc affaibli le pays + les
membres du nouveau gouvernement qui ont signé le Traité de Versailles comme
Erzberger) et par (les communistes ne lui pardonnent pas la « Semaine
Sanglante » (répression des Spartakistes menés par Karl Liebknecht et Rosa
Luxemburg) D’où une agitation permanente : assassinats, coups d’Etat comme
celui d’Hitler à Munich (putsch manqué de novembre 1923).

3. Des crises économiques et sociales


L’Italie des années 20 connaît une forte agitation sociale inspirée du
modèle russe (les paysans du Mezzogiorno lassés d’attendre la réforme
agraire occupent les terres des grands propriétaires ; les ouvriers des villes
industrielles du nord occupent les usines au grand dam des patrons.
Mussolini fonde le mouvement des Faisceaux de combat ou fasci d’où le
nom de fascisme = (le faisceau des licteurs symbole dans la Rome antique de
l’autorité, de l’unité ») à Milan en 1919, et en 1921 il crée le Parti National
Fasciste (31 000 adhérents en 1921 320 000 en 1922). il s’appuie sur des
formations militaires : des dizaines de milliers de « chemises noires » les squadristes qui se
livrent à des expéditions punitives contre les socialistes et les communistes avec la complicité
de la police. Doc 3 p 51) Ils constituent une force d’ordre « efficace » au service des classes
dirigeantes. Même le gouvernement était convaincu que l’on pouvait utiliser les fascistes pour
rétablir l’ordre, c’est pourquoi lorsque Mussolini fait pression sur le gouvernement avec sa
marche sur Rome le 27 octobre 1922 et ses 20 000 « Chemises Noires » (aux côtés de ses
fidèles : Emilio de Bono, de Vecchi, Italo Balbo)et Bianchi , le Roi ne lui fait pas obstacle et
l’appelle à former un nouveau gouvernement le 29 octobre. En novembre, Mussolini
obtient les pleins pouvoirs pour un an par la Chambre des députés et Sénat

- L’Allemagne vit aussi mal la crise d’après-guerre (problème des


réparations de guerre à payer + inflation galopante des années 20).
L’agitation sociale amplifiée par la crise des années 30 (6 millions de
chômeurs en 1933, classes moyennes ruinées, agitation communiste.) est
exploitée par Hitler. Il s’appuie sur le NSDAP
((Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) qu’il a réformé et sur ses SA
(Sturmabteilungen = Sections d’Assaut) ou Chemises brunes (beaucoup de
désœuvrés, de chômeurs…) dirigés par Röhm chargés de créer le désordre puis de le
réprimer. Les Schutzstaffeln (SS ou brigades de protection) ou chemises noires à tête de
mort prendront le relais pour des tâches plus « nobles ». Il choisit la voie électorale pour
triompher, fait pression sur les électeurs pour conforter le poids des fascistes au Parlement :
3% des voix aux législatives en 1928 - 40% en 1932/1933.

C’est aussi pour mieux le contrôler que le président Hindenburg l’appelle au poste de
chancelier le 30 janvier 1933 donc il accède au pouvoir de manière légale avec l’appui des classes
dirigeantes Krupp, les Quandt, les Porsche qui financent le Parti et comptent bien tirer bénéfice de la
paix sociale retrouvée.

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