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dans certains États européens déstabilisés par la Première Guerre mondiale. Une
l’exercice du pouvoir par un parti unique dirigé par un chef tout-puissant, le recours à
de la guerre.
Un coup d’État en Russie. En février 1917, les défaites militaires de la Russie face à
gouvernement provisoire est formé, mais il ne parvient pas à sortir le pays de la crise.
Rapidement, une guerre civile éclate entre les « Rouges » (communistes) et les «
Un coup de force en Italie. Vainqueur de la guerre, l’Italie se sent humiliée par ses
alliés, qui ne lui accordent pas les territoires promis en 1915. De plus, le pays est
octobre 1922, leur chef, Benito Mussolini, organise une démonstration de force : la «
marche sur Rome ». Lors de cette journée, les squadristes, aussi appelés « chemises
capitale. Le roi nomme alors Mussolini président du Conseil et les députés lui donnent
de chômeurs en 1932), entraînant une agitation sociale. Les nazis profitent de celle-ci
pour se présenter comme les garants de l’ordre. Aux élections législatives de 1932, le
NSDAP arrive en tête aux élections, permettant à Hitler d’être nommé chancelier le 30
janvier 1933.
B. L’engrenage totalitaire
malgré les divergences qui l’avaient opposé à lui. Après avoir éliminé ses principaux
député socialiste Matteotti (1924), créant un climat d’insécurité. Le PNF en profite pour
faire adopter les lois fascistissimes (1925-1926) qui établissent une véritable dictature :
les libertés publiques sont supprimées et Mussolini reçoit les pleins pouvoirs.
communistes d’avoir commis ce crime. L’état d’urgence est décrété et, le 23 mars, le
Parlement accorde les pleins pouvoirs à Hitler. Il destitue les fonctionnaires juifs ou
jugés hostiles au nazisme et interdit les syndicats et les partis à l’exception du NSDAP.
Après le décès du président Hindenburg en août 1934, Hitler cumule ses fonctions
avec celles de chancelier. En moins de deux ans, il a ainsi réalisé la « mise au pas »
(Gleichschaltung) de l’Allemagne.
marxiste, qui prône l’avènement d’une société égalitaire fondée sur la propriété
collective des moyens de production. Au XIXe siècle, le philosophe allemand Karl Marx
prévoyait qu’une société communiste, c’est-à-dire sans classes sociales et sans État,
serait mise en place après une révolution anti-bourgeoise et une période de dictature
propriété privée, mais cela suscite l’hostilité des paysans et désorganise l’économie.
1924 et 1925, intitulé Mein Kampf (« Mon Combat »), Hitler théorise la supériorité de
la race aryenne. Au nom de cette idéologie, une politique antisémite est mise en place :
les magasins juifs sont boycottés et les juifs sont marginalisés par les lois de
Nuremberg (1935). Par ailleurs, Hitler souhaite conquérir un vaste territoire, appelé
espace vital (Lebensraum), pour assurer la prospérité d’un État réunissant toutes les
grandeur de l’Empire romain. Initialement, cette doctrine n’est pas raciste, mais elle le
devient lorsque l’Italie s’allie à l’Allemagne nazie. En 1938, un antisémitisme d’État est
mis en place : les juifs sont recensés et les juifs étrangers expulsés.
homme nouveau, fidèle aux valeurs du régime. Mais leurs valeurs sont bien
3. Nous exigeons de la terre et des colonies pour nourrir notre peuple et résorber notre
surpopulation.
4. Seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen, il faut être de
sang allemand, la confession importe peu. Aucun juif ne peut donc être citoyen. […]
6. Le droit de fixer la direction et les lois de l’État est réservé aux seuls citoyens. Nous
demandons donc que toute fonction publique […] ne puisse être tenue par des non-
d’attribution des postes par relations de parti sans se soucier du caractère et des
capacités.
7. Nous exigeons que l’État s’engage à procurer à tous les citoyens des moyens
que tous les non-Allemands établis en Allemagne depuis le 2 août 1914 soient
25. Pour mener tout cela à bien, nous demandons la création d’un pouvoir central
puissant […].
ouvrière de tous les pays contre le capitalisme, c’est là un fait incontestable. […]
La tâche essentielle du plan quinquennal consistait à créer dans notre pays une
Une dictature du prolétariat, forte et puissante, voilà ce qu’il nous faut maintenant pour
éparpiller en poussière les derniers débris des classes expirantes1 et briser leurs
machinations de filous.
1. Selon Staline, les industriels, les commerçants, les nobles, les popes,
les koulaks (>voir p. 62), les anciens officiers blancs et les intellectuels
véritable réalité de l’individu. […] Dans ce sens, le fascisme est totalitaire, et l’État
exister en dehors de l’État. Par conséquent le fascisme est opposé au socialisme qui
ignore l’unité de l’État qui, lui, fond les classes en un seul bloc économique et moral.
[…]
Les individus forment des classes en raison de leurs intérêts ; ils sont syndiqués
suivant les différentes activités économiques qui ont les mêmes intérêts ; mais ils sont
avant tout et surtout « État ». Celui-ci n’est ni le nombre ni la somme des individus
formant la majorité d’un peuple. C’est pourquoi le fascisme est opposé à la démocratie
qui assimile le peuple au plus grand nombre d’individus et le rabaisse à ce niveau. […]
Le fascisme […] exige une discipline et une autorité dominant les esprits pour y régner
sans conteste. C’est pourquoi son emblème est le faisceau des Licteurs symbole de
et le stalinisme peuvent tous les trois être caractérisés comme des régimes
totalitaires.
A - Un chef tout-puissant
dans des cérémonies grandioses. Dans les trois pays, le chef est présenté par la
doit une obéissance aveugle. Ainsi, les termes Führer, Duce et Vodj– surnoms donnés
La dictature. En raison des qualités exceptionnelles qui lui sont prêtées, le chef dispose
des pleins pouvoirs. Staline est Premier secrétaire du PCUS et dirigeant du Politburo
dès 1925. Mussolini et Hitler cumulent tous les pouvoirs à la tête de l’État totalitaire.
Celui-ci n’est pas un État de droit, fondé sur la séparation des pouvoirs et le respect
des libertés. La démocratie libérale est dénoncée par Staline comme un régime
affaiblissant la nation.
Forger un homme nouveau. Dans les trois pays, les régimes se disent révolutionnaires.
Ils souhaitent faire table rase du passé et créer une société fondée sur de nouvelles
encadrée à tous les âges de la vie. La jeunesse est au centre des politiques totalitaires,
car les enfants sont plus influençables que les adultes. L’adhésion à une organisation
sportif et militaire, est fortement encouragée dans les trois pays. Elle devient même
concernés par cet encadrement, car les totalitarismes recherchent l’adhésion de toute
la population. Des ministères de la propagande sont créés et tous les médias (presse,
Bavière, le racisme nazi est jugé incompatible avec la morale chrétienne. En URSS,
les paysans s’opposent à la collectivisation des terres et cette résistance prend une
mondiale.
toute opposition est violemment réprimée. Des polices politiques sont créées pour
que l’on compte 20 000 interventions policières par semaine et des centaines
d’arrestations par an en Italie au début des années 1930, l’ l’État fasciste n’a pas la
sommaires : les rivaux du chef et toute personne perçue comme « nuisible ». Ainsi,
Staline et Hitler sont non seulement responsables de purges politiques, mais aussi
d’une terreur de masse. Entre 1931 et 1933, des millions de paysans résistant à la
collectivisation des terres sont dénoncés comme koulaks et affamés par le régime
soviétique. De 1936 à 1937, 750 000 citoyens sont exécutés au cours de la « Grande
de cristal en 1938.
société sont enfermés dans des camps de concentration. Les prisonniers y subissent
camps sont créés dès 1918 même si le nom de Goulag n’apparaît qu’en 1934. En
Allemagne, le premier camp est ouvert à Dachau en 1933. On évalue à 15 millions les
détenus du Goulag entre 1917 et 1953 et à 1 million les prisonniers des camps
n’existe pas de camps de concentration, mais les opposants sont « confinés », c’est-
à-dire envoyés en résidence surveillée dans des îles ou des villages isolés.
Dans les régimes totalitaires, le chef détient l’ensemble des pouvoirs. Il fait
propagande utilise tous les médias pour célébrer ses nombreuses qualités.
Comment le culte du chef est-il légitimé et organisé par les régimes totalitaires ?
La pensée ne vit pas dans les masses. Il faut le reconnaître une fois pour toutes, et
c’est bien évident. Si tout progrès humain représente une réalisation supérieure à la
précédente, on comprend bien qu’il faut que quelqu’un l’ait initiée. Or, ce quelqu’un qui
l’a initiée est le porteur de la pensée et non la grande masse qui le suit. Il est le pionnier.
[…]
Il faut que quelqu’un commande et il ne peut y en avoir plus qu’un ; celui qui commande
ordonne et les autres doivent obéir. […] C’est pourquoi notre État n’est en rien fondé,
peuple de la nécessité de ce qui se fait. […] L’État du Führer n’a aucune raison de
monde. Il ne se sent dans l’insécurité que lorsqu’il n’a plus de chef. Dès l’instant où il
est fermement dirigé, il est heureux ; car il sait très bien qu’il ne comprend rien à tout
ça.
le fils bien aimé de la Patrie régénérée. […] Parmi les hommes politiques qui
conduisent les grandes nations du monde, il est le plus jeune et le plus grand.
Où est-il né ? […] Peu importe où il est né. Il est le fils de l’Italie et l’Italie tout entière
l’adore comme le meilleur de ses fils. Vient-il d’une famille noble ? Non : son père était
un forgeron et, tout petit, il l’aidait dans son dur et humble labeur.
infatigable activité, sa confiance sereine dans ses propres forces, son amour ardent
pour la Patrie et pour le Peuple. Quelles sont ses ambitions ? Il n’a aucune ambition
personnelle. Sa seule ambition est celle de rendre fort, prospère, grand et libre le
Quel est le devoir des Italiens envers Mussolini et la Révolution fasciste ? Il se résume
à ceci : « Je jure d’exécuter sans discuter les ordres du Duce et de servir avec mes
Dès leur mise en place, les régimes totalitaires créent des organisations de
jeunesse, qui viennent compléter l’action de l’école. Les enfants y pratiquent des
Il existe encore des parents rétifs, pour de sots préjugés, à l’inscription de leurs enfants
aux Balillas. Il y a quelque temps, dans un village de montagne perdu, j’ai dû lutter
crédule : on l’avait persuadée que, dans une prochaine guerre, les Balillas seraient les
premiers à monter à l’assaut et à mourir. Le bien fait à l’Italie par le fascisme, ne serait-
ce qu’en la préservant de l’anarchie, est si évident et si actuel encore qu’il n’est pas
difficile de l’expliquer, même aux esprits les plus incultes. Les maîtres n’auront pas de
mal à afficher dans un cadre digne de lui le visage du Duce, qui, dans ses attitudes
forces de la nation, résume en lui les traits les plus caractéristiques de la race.
Quelques paroles du Duce doivent entrer dans l’esprit de nos jeunes Chemises noires
comme dans un nouveau Credo1. […] Nos Balillas doivent obéir à la discipline des
soldats, à la force de la règle, aux liens de la loi, et ceci sans discuter. Le règlement
Que signifie faire adhérer au Komsomol ? Cela signifie donner au jeune une formation
faire en sorte qu’il devienne un modèle pour tous les autres, aussi bien dans son travail
que dans sa vie privée. […] Les principales formes de notre travail seront :
autour du « coin rouge » pour des discussions sur des thèmes du genre : qu’est-ce
– La régénérescence des fêtes de village : durant les fêtes de Noël ou de mardi gras,
il y aura des fêtes de jeunes […]. La cellule du Komsomol devra s’efforcer d’introduire
des correctifs à ces fêtes : chansons révolutionnaires, jeux nouveaux. […] Il faut lire
– Liquidation de l’analphabétisme : la cellule fera venir les éléments les plus attardés
URSS
Cet ordre est signé par Nikolaï Iejov, chef du NKVD et principal artisan de la «
Grande Terreur ».
Les organes de la Sécurité d’État ont devant eux une tâche capitale : annihiler sans
pitié tous les éléments antisoviétiques, défendre le peuple soviétique travailleur pour
en finir une fois pour toutes avec le travail de sape mené par les éléments contre-
a. les plus actifs et hostiles des éléments ci-dessus énumérés seront affectés à la 1re
b. les éléments moins actifs, mais néanmoins hostiles, seront affectés à la 2de
catégorie, […] immédiatement arrêtés et envoyés en camp pour une durée de huit à
dix ans.
Préparez un lieu secret, si possible dans une cave du bâtiment du NKVD, où les
condamnés à mort seront exécutés. Les exécutions auront lieu de nuit. Avant
seront enterrés dans une fosse commune creusée à l’avance dans un lieu secret. Le
transport des corps devra être effectué exclusivement dans des véhicules de fonction
exemplaire. Ces certificats seront envoyés tous les cinq jours sous pli scellé et par
absolu concernant le lieu, la date, l’heure et les méthodes d’exécution. […] Vous
d’exécution. En aucun cas, il ne sera fait appel à la police ordinaire, ni à des militaires.
Toutes les personnes impliquées […] signeront un document spécial les engageant au
le district d’Oulianovsk.
a. Demande de Karoutskii, chef du NKVD de la région ouest, à Iejov, le 1er août 1937.
constitue une zone arrière stratégique en cas de guerre. Votre ordre opérationnel
n°00447 […] nous accordait un quota de 1 000 éléments en 1re catégorie et de 5 000
6 000 en 2nde. Les quotas initiaux étaient de 1 000 en 1re et de 5 000 en 2nde. Je soumets
cristal
[Je suis], en France, l’un des rares témoins du pogrom de novembre 1938, appelé
cyniquement « Nuit de cristal ». […] C’est avec une incroyable brutalité que fut
sauvage, sans aucune retenue, un déchaînement d’une haine sans bornes, contre les
Juifs, leurs biens et leurs lieux de culte. Déchaînement prémédité et organisé. D’une
façon mensongère, les autorités déclarèrent que cette manifestation était une
réalité, ce sont les troupes des SA nazis, à qui l’ordre fut donné d’agir en vêtements
Ce pogrom, que l’on pourrait croire d’un autre temps, avait pour objectif d’accélérer
1. […] a) Seules pourront être prises des mesures qui ne mettent pas en péril la vie ou
b) Les boutiques et les appartements des juifs ne peuvent être que détruits et non
les pilleurs.
2. […] Les manifestations éventuelles ne devront pas être empêchées par la police,
5. Dès que le cours des événements pendant cette nuit le permettra aux fonctionnaires
engagés dans l’opération, il faudra arrêter dans tous les arrondissements autant de
juifs – notamment des juifs riches – qu’on pourra en loger dans les locaux de détention
existants. On n’arrêtera dans un premier temps que des juifs de sexe masculin, en
bonne santé et pas trop âgés. Une fois l’arrestation opérée, on prendra contact
immédiatement avec les camps de concentration compétents afin d’y acheminer les
Mercredi, le 16 novembre 1938 […]. 6 heures : dans le couloir, des portes de cellules
s’ouvrent, on procède à un appel, mais qui ne concerne pas tout le monde. […] 6h15 :
les juifs dont les noms ont retenti dans le couloir sont conduits dans la cour encore
obscure. […] Et c’est alors que nous comprenons en un éclair ce que cela veut dire :
tous ces gens vont être envoyés dans les camps, en enfer, là où il n’y a plus d’espoir,
plus d’échappatoire, là où tout se résume à quelques mots : travail forcé, faim, maladie,
Deux jours plus tard, […] quelqu’un me glisse un paquet de cigarettes dans la main.
Une voix me chuchote en même temps : « De la part de Mme I. » […], la femme d’un
Aryen qui m’a toujours témoigné de la sympathie et dont je sais qu’il a des relations à
la Gestapo. […] J’ouvre le paquet, il s’en échappe un billet écrit à la machine : « Samedi
Dans le train qui m’a ramené chez moi, j’ai pu constater que les événements de la nuit
du pogrom échauffaient encore les esprits. Un homme en parlait avec son voisin et
disait : « Jamais je n’ai autant ri que cette nuit-là. Tous ces juifs en train de sautiller
autour de leurs maisons. Et toutes ces putains juives, pour une fois qu’on les a vues
travailler. Quand on les a forcées à ramasser dans la rue les débris de verre de leurs
fenêtres cassées. Avec leurs doigts si fins, ça faisait plaisir à voir. Elles en avaient les
mains qui saignaient. » Et l’autre de renchérir : « […] M’est avis qu’on a donné là un
fameux coup de balai. La preuve que notre Führer peut compter sur ses jeunes. »
libérale pour des motifs différents. Selon les Soviétiques, elle est fondée sur un
Selon les fascistes et les nazis, elle privilégie l’individualisme aux dépens de la nation
et de l’État. Cela conduit l’URSS, l’Allemagne et l’Italie à mener une guerre idéologique
contre les démocraties européennes. À partir de 1919, le Komintern exporte les idées
son côté, Mussolini encourage la création de partis fascistes dans toute l’Europe.
partagent une hostilité à l’égard des traités de paix. Alors que les Alliés souhaitaient
la SDN, les États totalitaires rejettent l’ordre diplomatique imposé par les vainqueurs.
Les fascistes et les nazis se préparent à la revanche : ils veulent restaurer la grandeur
Versailles, Hitler rétablit le service militaire obligatoire en 1935 et augmente les effectifs
de l’armée ; en 1936, il déploie des troupes en Rhénanie, alors que cette région devait
Italiens.
germanophones. En mars 1938, à la suite d’un coup d’État du parti nazi autrichien, la
Wehrmacht occupe l’Autriche : l’Anschluss est approuvé lors d’un plébiscite par 97 %
deux temps. Il annexe d’abord la région des Sudètes en septembre 1938 en vertu des
les théories racistes nazies en 1934. L’année suivante, il signe avec la France et le
sa volonté d’annexer l’Autriche. Mais l’Italie envahit l’Éthiopie, État membre de la SDN,
en octobre 1935 et proclame son annexion en mars 1936. La SDN condamne alors
toute l’Europe. Dans les années 1930, ces dirigeants autoritaires, hostiles au
guerre civile espagnole : les nationalistes, dirigés par le général Franco, sollicitent
l’aide de Rome et Berlin, qui envoient les premiers avions dès juillet 1936. En tout,
73 000 Italiens, 19 000 Allemands et 10 000 Portugais combattent aux côtés des
franquistes. L’appui des forces fascistes, plus nombreuses et mieux équipées que les
impuissante. Les sanctions économiques adoptées contre l’Italie ont peu d’effet et sont
levées dès 1936. Les deux États quittent l’organisation internationale, l’Allemagne en
agressions italiennes et allemandes. Dans les deux pays, l’opinion publique est
veut que celle-ci soit vraiment la « der des der ». Le gouvernement de Londres, suivi
par celui de Paris, mène une politique d’apaisement. Celle-ci culmine avec la
abandonnée à Hitler.
des démocraties occidentales : en septembre 1934, l’URSS est admise à la SDN et,
l’absence de réaction des démocraties et de la SDN face aux coups de force italiens
(1936), puis l’Italie (1937). Soucieux d’éviter un conflit sur deux fronts, Staline signe
un pacte de non-agression pour dix ans avec Hitler en août 1939. Le monde est
ignore alors que le pacte comprend des « protocoles secrets » par lesquels Hitler et
mondiale en Europe.
totalitaires ?
espagnole.
[…] Hitler refusa d’entendre raison. Il m’expliqua – je constatai une fois de plus que,
chez lui, les considérations idéologiques l’emportaient sur toutes les autres – que
socialiste, il devait s’y opposer par tous les moyens. En conséquence, il avait déjà
Madrid venait de Russie. Mussolini, lui aussi, était favorable à Franco ; enfin, le
de Léon Blum.
plus qu’à faire ses valises. Pris entre le bloc soviétique à l’est, et un puissant bloc
2007.
Camarades, […] vous voudriez qu’on arrivât à une situation telle que les livraisons
vous désirez cela. Dans d’autres pays, on désire exactement l’inverse. [….] La
de la paix, c’est la conclusion d’une convention internationale par laquelle toutes les
guerre. […]
papier que nous avons signé1, […] je réponds : « Non ! » Cela ne nous serait possible
que si nous étions devant la certitude prouvée que la signature d’autres puissances a
été violée. Nous ne pouvons pas retirer la nôtre, et nous pouvons encore moins faire
quelque chose qui, à mes yeux, serait pire encore : la trahir en fait, sans avoir le
courage de la retirer. […] Impossible d’agir autrement sans ouvrir en Europe une crise
dont il serait difficile ou dont il serait malheureusement trop facile de prévoir les
conséquences.
non-intervention.
de Munich (1938)
d’apaisement.
l’Allemagne nazie ?
demander s’il n’allait pas être précipité dans la guerre. […] Pendant ces jours
d’angoisse, deux courants se sont manifestés dans notre pays. On les retrouvait l’un
et l’autre à l’intérieur de chaque parti politique […] ; les uns mettaient leur espoir dans
Nous avons évité le recours à la force. Nous avons provoqué dans quatre pays le
sa vie libre et nous l’y aiderons de notre mieux. […] L’estime que notre patrie a imposée
pendant ces journées à tous les peuples qui l’entourent, cette estime qu’impose
toujours une nation à la fois virile et pacifique, nous avons le devoir de la ressentir,
nous aussi, pour ce grand peuple qui est notre voisin et avec lequel nous souhaitons
pouvoir établir une paix durable. (Applaudissements prolongés sur un grand nombre
de bancs)1.
1938.
le 5 octobre 1938 par 369 voix contre 150. Le député conservateur Winston
équivaut à une capitulation totale des démocraties occidentales devant la menace des
place ces deux nations dans une situation encore plus faible et plus dangereuse. Le
allemandes qui pèseront sur le front occidental. […] Ce n’est pas la Tchécoslovaquie
seule qui se trouve menacée, mais également la liberté et la démocratie dans toutes
les nations. Croire qu’on peut obtenir la sécurité en jetant un petit État en pâture aux
loups est une illusion fatale. Bientôt, en effet, l’Allemagne développera son potentiel
novembre 1938.
Moins de six mois après la conclusion de l’accord de Munich […] l’Allemagne […] a
Moravie et annexé ces deux provinces au Reich. […] La Slovaquie s’est constituée en
État soi-disant indépendant, mais qui est placé sous la protection du Reich. […]
L’opération dont la Tchécoslovaquie vient d’être victime porte […] les marques
nazis et le Führerlui-même avaient fait valoir l’impossibilité pour les Tchèques et pour
les Allemands des Sudètes de coexister au sein d’un même État. […] En
accords de Munich n’ont donc été en définitive pour les dirigeants hitlériens qu’un
en octobre. À la mort de leur leader Lénine en 1924, c’est Staline qui s’empare
progressivement du pouvoir.
(marche sur Rome), le leader fasciste Benito Mussolini pousse le roi à le nommer à la
En Allemagne, Hitler tire profit de la crise des années 1930 pour se poser en recours
face à une classe politique impuissante. Les succès électoraux du parti nazi l’amènent
au pouvoir.
2. Un ou des totalitarismes ?
Les régimes stalinien, fasciste et nazi présentent des similitudes dans leurs méthodes
de gouvernement. Cela a conduit les historiens à les qualifier tous les trois de régimes
totalitaires du fait de leur commune prétention à contrôler la totalité des faits et gestes
de leur population.
Dans les trois pays, un chef charismatique orchestre l’embrigadement d’un peuple
soumis à une intense propagande. Un climat de terreur est entretenu et les opposants
Staline prétend mener une lutte des classes à vocation internationale, le discours
fasciste est nationaliste et le discours nazi axé sur l’opposition entre « races ».
Hitler veut créer une Grande Allemagne et la doter d’un « espace vital » en Europe
Sudètes (1938). Mussolini veut doter l’Italie d’un empire colonial et entreprend la
soutiennent les troupes du général Franco dans la guerre qui les oppose aux
Tchécoslovaquie par les accords de Munich. Encouragé par ces concessions, Hitler
(pacte germano-soviétique).