Les régimes totalitaires

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Chapitre 2

Les régimes totalitaires (soviétique, fasciste et nazi)

1917-1939

INTRODUCTION

 En 1919, la démocratie semble sortir grandie de la Première Guerre


mondiale :
 les Alliés vainqueurs, qui ont tous des gouvernements fondés sur les
principes de la démocratie libérale, mettent en place la SDN et encouragent
la mise en place d’institutions démocratiques dans les nouveaux Etats crées
par les traités de paix.
 Les années 1920 et 1930 conduisent à un résultat inverse et voient
apparaître des dictatures presque partout en Europe.
 Les frustrations nées du règlement de la guerre,
 la crise économique mondiale,
 les difficultés des démocraties à trouver des solutions aux problèmes
socio-économiques nés de la guerre
 et la peur du communisme concourent à ce tournant autoritaire.
 Des dictatures de type moderne apparaissent en Italie et en Allemagne.
 Incarnés par leurs chefs respectifs, ces mouvements combattent la
démocratie parlementaire et le communisme né en URSS et qui s’affirme
sur les décombres de la Première guerre mondiale.
 Le mot totalitarisme utilisé en 1923 par Giovanni Amendola, un opposant
au fascisme, désigne d’abord le régime mis en place en Italie par Mussolini.
Il finit par englober les régimes qui voient le jour en URSS, en Italie et en
Allemagne.
 Ce mot désigne un régime politique qui rejette la démocratie et qui vise à
soumettre l’individu à l’Etat et à son idéologie grâce à un parti unique, il
embrigade la société, fait régner la terreur, contrôle étroitement les médias
et toutes les activités économiques du pays ainsi que la vie sociale et
culturelle et développe un culte du chef. C’est donc plus qu’une dictature.
L’individu n’a pas le choix. La soumission de l’individu à une idéologie, à un
parti et au pouvoir est totale. Une forte répression s’exerce sur ceux qui
n’entrent pas dans le projet.
 Ces régimes adoptent une politique étrangère agressive et expansionniste
qui remet en cause le traité de Versailles et partagent une hostilité
commune envers la démocratie. Mais par-delà leurs similitudes, ils ont des
caractères spécifiques et ne poursuivent pas les mêmes objectifs.

Problématique : Comment les différents projets totalitaires se sont-ils affirmés ?


Quels sont leurs caractères communs ? Quelles sont leurs spécificités ?

I- Genèse des totalitarismes

Les régimes totalitaires sont le produit de la brutalisation. Au cours de la


guerre, la mort de masse et l’efficacité de la propagande ont engendré une
haine de l’autre qui n’a pas disparu avec la paix

A- La montée du fascisme en Italie


 Les totalitarismes naissent dans un contexte bien particulier en lien avec les
conséquences de la Première Guerre mondiale, dans des États fragiles aux
prises avec des difficultés économiques et politiques.
 Contrairement aux promesses que les Alliés lui avaient faites pour obtenir
son entrée en guerre à leurs côtés, l’Italie ne reçoit qu’une partie des terres
irrédentes.
 Elle dénonce ce qu’elle appelle une « victoire mutilée ».
 A ce contexte s’ajoutent de fortes tensions sociales nourries par :
- une flambée des prix,
- le chômage dans les villes
- et par les revendications de réformes agraires dans les campagnes.
 En 1920, l’Italie semble au bord de la révolution.
 Les classes possédantes et une partie des classes moyennes s’inquiètent
craignant une révolution bolchévique comme en Russie en 1917 et une
contagion communiste, surtout qu’aux élections de 1919, les socialistes ont
remporté d’importants succès.
 Ancien dirigeant socialiste, Mussolini exploite le mécontentement de la
population. Il trouve ses premiers partisans parmi les hordes de soldats
démobilisés et sans travail et crée le 23 mars 1919 les « Fasci italiani di
combatimento », « les faisceaux de combat » (une organisation nationaliste
et paramilitaire).
 Au printemps 1921, le mouvement de Mussolini porte au parlement 35
députés fascistes.
 Les chemises noires apparaissent en effet comme un rempart contre le
danger communiste et reçoivent le soutien des patrons et des propriétaires
terriens.
 Le 24 octobre 1922, les fascistes organisent un grand rassemblement à
Naples et menace de marcher sur Rome. Les adeptes du mouvement
fasciste demandent au roi de nommer Mussolini chef du gouvernement.
Dans l’esprit de Mussolini, il s’agit de faire pression sur ce qui reste
d’autorité dans le pays sans violer ouvertement la légalité et de réaliser un
coup d’Etat en faisant entrer ses troupes à Rome.
 Dès que les fascistes entament leur marche, le roi Victor-Emmanuel III fait
appel à Mussolini et le charge de former un nouveau gouvernement tandis
que les députés lui donnent les pleins pouvoirs pour 12 mois.
 La manœuvre réussit donc et l’opération se déroule en toute légalité : la
crainte du désordre et l’intimidation exercée par les chemises noires
(squadristi) ont poussé le roi qui voulait aussi protéger sa couronne à éviter
une confrontation avec les fascistes et la classe politique laisse le champ
libre à Mussolini, croyant de cette façon pouvoir le contenir. Mussolini
s’empare de tous les pouvoirs en 4 ans.

B- L’ascension de Hitler au pouvoir

 L’Allemagne sort de la Première Guerre mondiale fortement ébranlée.


 La République de Weimar est rendue dès son avènement coupable de la
défaite.
 L’opinion accuse la République d’avoir porté un « coup de poignard dans le
dos » de l’armée en signant le traité de Versailles.
 Elle est aussi confrontée à de graves difficultés économiques.
 La République est alors dénoncée par de nombreuses forces politiques
comme un régime faible et incapable de sortir l’Allemagne de cette crise
multiforme.
 Dans toutes les classes sociales, s’exaspère une haine du capitalisme
international, mêlée d’antisémitisme.
 De 1918 à 1923, la République de Weimar subit des tentatives de
Révolution communiste à Berlin, à Hambourg, dans la Ruhr et en Bavière.
 En septembre 1919, Hitler adhère au parti allemand des ouvriers. Son
extraordinaire talent d’orateur fait rapidement connaître le groupuscule
qui prend en 1920 le nom de Parti national-socialiste des travailleurs
allemand (le NSDAP) ou parti nazi.
 Son programme séduit les publics les plus divers.
 Officiers et anciens combattants s’enrôlent dans les groupes paramilitaires,
les SA (section d’Assaut) du parti nazi.
 Il dénonce la mainmise des étrangers et des juifs sur l’Allemagne.
 Stimulé par la prise de pouvoir de Mussolini en Italie, Hitler tente un putsh
à Munich le 8 novembre 1923. C’est un piteux échec : il est arrêté.
 En prison, Hitler écrit « Mein Kampf » (mon combat) publié en 1925.
 Après son putsh raté de 1923, Hitler choisit une stratégie de conquête
légale du pouvoir.
 Aux élections de 1929, le parti nazi obtient 2.6% des voix.
 Aux élections de 1930, le NSDAP conquiert 107 sièges sur 577 et devient le
deuxième groupe parlementaire derrière le parti socialiste.
 En 1932, le NSDAP devient le premier parti d’Allemagne avec 37.3% des
suffrages.
 Effrayés du bon score communiste (14.3%), les grands industriels et
propriétaires fonciers obtiennent du président Hindenburg qu’il nomme
Hitler Chancelier le 30 janvier 1933.
 Ces derniers pensent pouvoir le manipuler.
 Un mois après les élections, les nazis incendient le Reichstag et accusent les
communistes. C’est le prétexte dès le lendemain pour supprimer toutes les
libertés individuelles par décret. Le 23 mars Hitler réclame les pleins
pouvoirs aux députés que seuls les socialistes, minoritaires lui refusent. Le
vote du parlement était cerné par les SA et les SS (aux initiales de
Schutzstaffel : police militaire du NSDAP. La SS « escadron de protection »
devient le principal instrument de la terreur nazie).
 Le parti communiste est interdit et les députés de gauche sont traqués. Les
élections législatives du 5 avril 1933 se font dans un climat de terreur et le
parti nazi obtient 44% des voix.
 En quelques mois tous les partis sont interdits sauf le parti nazi.
 Le 14 juillet 1933, le parti nazi est seul autorisé : il contrôle les rouages de
l’Etat.
 La même année, les premiers camps de concentrations sont ouverts (le
premier à Dachau)
 et la Gestapo (police secrète d’Etat dirigée par Heydrich) est créée.
 Les communistes sont pourchassés, de nombreux intellectuels fuient
l’Allemagne, leurs œuvres sont brûlées.
 Les SA trop révolutionnaires aux yeux des patrons qui soutiennent Hitler
sont éliminés par les SS lors de la nuit des longs couteaux le 29-30 juin 1934
qui fait 1000 morts. Par cet acte, Hitler lève l’ambiguïté de son programme
« national » et « socialiste ».
 A la mort d’Hindenburg le 2 août 1934, à la suite d’un plébiscite qui lui
donne 90% des suffrages, Hitler cumule les fonctions. Il est à la fois
président et chancelier. Il devient Reichsführer : le seul maître.
 La dictature est installée. En moins d’un an et demi, le chef du parti nazi
met en place un pouvoir absolu.

C- Le stalinisme en URSS
 Staline arrive au pouvoir alors que le communisme est déjà installé et
l’URSS fondée.
 C’est un Etat fédéral avec un gouvernement central à Moscou (qui s’occupe
des principaux dossiers tels que l’armée, les Affaires étrangères et la
monnaie…) et des Républiques autonomes qui gèrent les affaires locales.
 Staline est d’origine paysanne de Géorgie.
 Il monte les échelons un à un, tellement il est ambitieux.
 Il est nommé secrétaire général du parti communiste au début des années
20.
 Peu à peu il remplace les membres qui ont des postes importants par des
gens qui lui sont fidèles, des non-instruits car ils lui devront tout ce qu’ils
ont.
 Ceux-là, vont organiser une propagande qui est en la faveur de Staline, il
paraîtra alors devant l’opinion publique comme étant un grand
personnage.
 Lénine et Trotski se rendent bien compte de ses manœuvres.
 Mais Lénine qui se méfie de Staline est frappé d’apoplexie.
 Il assiste, impuissant à la lutte que Staline et Trotski se livrent pour lui
succéder.
 A sa mort (21 janvier 1924), Staline s’empresse de faire disparaître un
document dans lequel Lénine conseille de supprimer les fonctions de
Staline.
 Entre 1936 et 1938, il élimine ses opposants (anciens compagnons de
Lénine) par une série de « purges ». PPO LA Grande Terreur p. 54-55
 Ne pouvant pas assassiner Trotski (très populaire), il l’accuse de vouloir
diviser le parti.
 Trotski sera exilé, puis assassiné en 1940 au Mexique avec un Piolet de
glace. En 1928, Staline devient le seul maître du parti et de l’Etat.
II- Les points communs aux régimes totalitaires

Les trois régimes étudiés présentent de nombreux points communs au niveau


de leur organisation ainsi que de leur fonctionnement.

A- Une organisation similaire


 Les trois totalitarismes sont de puissantes dictatures, dans lesquelles
l’individu n’est rien et où « tout » est dans l’État.
 En effet, les populations de ces trois pays, nation italienne, Volk allemand
et classe ouvrières ou prolétariat en URSS, se fondent dans la masse qui est
absorbée par un État (Italie fasciste, III e Reich et URSS) lui-même dominé
par un Parti (le Parti Etat): le PNF, le NSDAP (National Socialistiche Deutsche
Partei) et le PCUS,
 dominé par un chef charismatique : Mussolini, le « Duce », Hitler, le
« Führer » et Staline, le « Vojd » ou « Petit père des peuples ».
 Le chef est présenté comme infaillible, entièrement dévoué au peuple.
 Dans ce cadre, le projet idéologique qu’ils imposent ne peut être discuté :
ce que le chef veut est ce que le peuple veut.
 Le régime fasciste repose sur le principe simple que « Mussolini a toujours
raison » (Mussolini ha sempre ragione). Issu de la petite bourgeoisie, il
devient « fils du peuple » comme Hitler, parvenu au pouvoir grâce à son
courage et à sa volonté. D’ailleurs, ces deux chefs sont respectivement les
fils d’un forgeron et d’un petit fonctionnaire des douanes. Staline est lui
aussi issu des couches défavorisées de la société, puisqu’il est fils d’un
cordonnier.
 Les trois totalitarismes ont en commun le rejet de la démocratie libérale, du
pluralisme politique et de l’Etat de droit.
 Les totalitarismes se donnent comme objectif essentiel la réalisation d’un
projet idéologique : la victoire de la classe ouvrière pour le stalinisme, la
puissance de l’Etat italien pour le fascisme, la supériorité de la race
aryenne pour le nazisme.
 Ce projet se veut révolutionnaire : il doit créer une société nouvelle et un
homme nouveau. Étude p. 48-49
 Pour créer cet homme nouveau, entièrement engagé dans un combat et au
service d’un projet collectif (parti, nation, Etat), les totalitarismes
s’efforcent de placer l’idéologie au cœur de la vie des populations.
 L’individu est réduit à une fonction sociale : il est le prolétaire engagé dans
le combat collectif pour la réalisation du communisme en URSS ; dans
l’Allemagne nazie, l’homme est un guerrier qui lutte pour affermir la
supériorité et la pureté de la race aryenne, que la femme, en tant que
mère, perpétue. Pour le fascisme, il faut transformer les Italiens en soldats
et en athlètes qui sous la conduite de l’Etat, rendront à l’Italie son
rayonnement et sa puissance.

B- Une logique de fonctionnement par la persuasion et la dissuasion c’est


l’endoctrinement de la société.
 Pour ce faire, la propagande est omniprésente. Radio, presse, édition,
cinéma sont mis au service de l’idéologie comme moyen d’endoctrinement
(bourrage de crane destiné à fanatiser la jeunesse).
 Le cœur du pouvoir totalitaire est un parti unique de masse, comptant
plusieurs millions de membres.
 Par ailleurs, les trois régimes encadrent et embrigadent les masses et plus
particulièrement la jeunesse grâce à une forte propagande et par des
organisations auxquelles l’adhésion est obligatoire dès le plus jeune âge (de
4 à 21 ans).
 En effet, un endoctrinement précoce doit permettre une pleine adhésion au
régime. Qu’ils se nomment Komsomol en URSS, jeunesses hitlériennes en
Allemagne ou Balillas en Italie, les mouvements de jeunesse ont une seule
mission : forger l’homme nouveau. Étude p. 56-57
 Ils viennent remplacer les anciennes structures éducatives qu’étaient
l’école, les églises ou encore la famille.
 Le temps de travail comme le temps libre de la population sont contrôlés
par le régime. Les loisirs sont organisés par des clubs ou des organisations
tels la Force par la joie en Allemagne ou l’œuvre nationale après le travail
(Opera Nazionale Dopo lavoro) en Italie.
 Les jeunes suivent également des entraînements paramilitaires (techniques
de combat, le tir…) dans le but de former de petits soldats serviles.
 Chaque régime fait de son chef l’unique dépositaire de son idéologie.
Mussolini, Hitler et Staline jouissent d’une autorité charismatique. Ils font
l’objet d’un véritable culte de la personnalité (ou culte du chef) :
D’immenses rassemblements sont organisés autour de lui. Ses portraits de
dictateurs sont exposés partout et des poèmes sont composés à sa gloire.
 La popularité du chef repose sur son charisme. Hitler apparaît comme une
sorte de grand prêtre capable de guérir le pays de ses maux et de rendre au
Reich sa grandeur. Musique, couleurs et drapeaux, salut hitlérien, grandes
messes politiques célèbrent le culte du Führer.
 En URSS, les portraits et les statuts de Staline se multiplient sur les places et
dans les édifices publics. La propagande impose l’image d’un dirigeant juste
et bon. Toutes les cellules du parti multiplient les louanges à l’égard du
« guide du prolétariat mondial », « le camarade Staline », « notre soleil,
notre joie, notre bonheur ». La propagande influence même les étrangers,
l’ambassadeur des USA à Moscou écrivant : « le regard de ces yeux bruns
est excessivement bon et aimable. Je suis sure qu’un enfant aimerait
s’assoir sur ses genoux ». Staline utilise à son profit le culte de Lénine :
photos et peintures célèbrent les valeurs, les réalisations et les leaders du
socialisme.

 Chaque régime veille aussi à dénoncer toute idée, toute opinion qui
pourrait s’y opposer.
 Toute opposition est interdite : la population est soumise à une surveillance
étroite. Presse, radio, cinéma sont censurés (dans la nuit du 10 mai 1933,
devant l’université de Berlin, les nazis brûlent 20000 livres désormais
interdits).
 La répression des opposants réels ou supposés se fait par la terreur
orchestrée par les polices politiques : Gestapo et SS en Allemagne, GPU
puis NKVD en URSS et OVRA en Italie.
 En effet, l’ultime instrument d’accession et de maintien au pouvoir des
régimes totalitaires est la terreur : meurtres, arrestations arbitraires,
tortures, procès truqués…
 Les trois régimes utilisent également des camps d’internement pour
enfermer et éliminer leurs adversaires : goulags en URSS, bagnes des îles
Lipari en Italie, camps de concentration ou de travail dans le Reich.
A ces nombreuses similitudes, les totalitarismes fasciste, nazi et stalinien
présentent des différences et même quelques spécificités.

III- Les spécificités de chaque régime les différences entre les 3 régimes.

S’ils ont des caractères communs, les trois régimes totalitaires ne sont
toutefois pas identiques. Leurs rituels et leurs pratiques sont similaires mais leurs
idéologies divergent.
A- L’Italie fasciste : un totalitarisme incomplet

 Pour certains historiens, l’Italie fasciste n’est pas un véritable régime


totalitaire, mais un régime autoritaire [ou un « totalitarisme inachevé »
(incomplet)].
 Le fascisme mussolinien exalte avant tout le principe de la Nation en
affichant comme objectif de restaurer sa grandeur.
 Il caresse le rêve de reconstituer l’Empire romain en Méditerranée.
 Mussolini renforce l’unité de la nation par un Etat tout puissant. En signant
les accords du Latran avec le pape en 1929, il se concilie l’Eglise et les
catholiques.
 L’Etat fasciste intervient massivement dans l’économie notamment par la
bonification des terres (transformation de marais en terres agricoles) qui
permettent de doubler en 8 ans la production de céréales.
 Il modernise l’économie et les infrastructures mais la propriété reste privée
et les grandes entreprises prospèrent profitant de la politique dirigiste
fasciste et du soutien de l’Etat.
 Lorsque la crise de 1929 atteint l’Italie, le pays s’engage sur la voie de
l’autarcie (politique qui vise à rompre toute dépendance vis-à-vis de
l’étranger).
 Par ailleurs, Mussolini mène à partir de 1935 une politique expansionniste
surtout tournée vers le bassin méditerranéen et l’Afrique.

B- L’URSS de Staline : Étatisation totale de l’économie

 Le communisme soviétique se veut universel et pacifiste, destiné à libérer


tous les hommes des inégalités.
 Il est internationaliste et s’adresse aux prolétaires du monde entier.
 Il prétend édifier une « société sans classe » (selon les théories marxiste,
après la révolution, l’Etat communiste sera caractérisé par la fin des
dominations de classe fondées sur la richesse) ce qui justifie la « dictature
du prolétariat » et l’élimination des « éléments bourgeois » : les tsaristes,
les koulaks, les trotskistes, les cléricaux, les libéraux, etc.
 Il s’agit pour Marx d’atteindre le rêve d’une démocratie parfaite qui
complèterait la liberté conquise par la Révolution française. Ainsi Lénine
puis Staline ont toujours proclamé dans leurs discours officiels leur volonté
d’aller vers une démocratie meilleure, même si la réalité fut à l’opposé de
toute forme démocratique. Par ailleurs, contrairement à l’Italie fasciste, le
communisme rejette l’organisation en Nations qui divise les peuples voire
les oppose dans des guerres.
 En 1929, Staline décide d’achever la collectivisation de l’économie
(appropriation des moyens de production par l’Etat : terres, mines, usines)
et notamment de l’agriculture.
 La propriété privée est progressivement abolie.
 L’économie de marché est remplacée par une économie socialiste dont les
objectifs sont fixés par des plans quinquennaux contraignants ; C’est le
Grand Tournant.
 L’industrialisation du pays devient prioritaire.
 Les paysans riches (« koulaks ») sont déclarés « ennemis de classe » et
déportés en masse lors de la « dékoulakisation ».
 Staline poursuit également un but rationnel et limité : « le socialisme dans
un seul pays ».

C- L’Allemagne nazie : un État raciste et antisémite

 Le nazisme quant à lui se fonde sur un racisme biologique qui sert de


fondement à la guerre de conquête et au génocide qui constitue la
singularité du nazisme.
 En effet, seul le nazisme a fondé son idéologie sur le racisme et
l’antisémitisme.
 En Union soviétique, il existe un antijudaïsme ancien, mais il n’est pas au
cœur du système totalitaire.
 En Italie, le fascisme est longtemps indifférent à ces questions : ce n’est
qu’en 1935 qu’il s’aligne sur l’Allemagne.
 Le nazisme est le seul des trois régimes à avoir exécuté un programme
d’extermination.
 La mise en œuvre du génocide juif et tzigane constitue sa singularité.
 Son objectif est de réunir tous les germanophones dans un seul Etat, puis
de leur donner un « espace vital » (Lebensraum).
 Ce projet est fondé sur le racisme et le darwinisme social : application à la
société des concepts créés par Darwin pour le monde animal exclusivement
(survie du plus fort, combat pour la vie).
 En 1935, les lois de Nuremberg mettent les juifs l’écart et les poussent à
émigrer. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 ou « nuit de cristal », un
pogrom est orchestré dans tout le Reich. PPO La Nuit de Cristal p. 50-51
 La popularité du régime est soutenue par le plein-emploi et l’effacement de
l’humiliation du traité de Versailles : les nazis prétendent « régénérer »
l’Allemagne et créer un « IIIe Reich pour mille ans ».

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