Les Macles Dans Les Minéraux
Les Macles Dans Les Minéraux
Les Macles Dans Les Minéraux
Sujet :
Si l’on ouvre un guide ou une encyclopédie sur les minéraux, il n’est pas rare d’y découvrir dans les premières
pages quelques « allusions » aux phénomènes cristallographiques que sont les macles. « Allusions » car, bien que ce
soient des particularités de la nature, avec un intérêt minéralogiste et esthétique de premier plan, le paragraphe
relatif aux macles n’est que peu développé.
Vous pouvez rétorquer que les macles ne sont pas très représentées dans la nature. Pourtant la grande majorité des
cristaux de quartz sont maclés, comme nous le découvrirons ultérieurement bien que cela ne nous soit pas
perceptible visuellement ( les cristaux non maclés étant très marginaux).
En outre, la plupart des minéraux peuvent former des macles, hormis peut-être le béryl et l’axinite.
La connaissance des macles permet donc de distinguer dans un amas de cristaux, s’il s’agit de « simples »
enchevêtrements de cristaux, ou de véritables macles, et de définir ainsi l’intérêt cristallographique d’un échantillon.
Alors, macles ou pas macles ?
Abstract :
When you open a book or an encyclopedy on minerals, probably you find some pages treating of the original shapes
the twins are. In spite of the optical and mineralogical interests of the twins, we must note the few of description and
studies shown about them.
Indeed, you can answer the twinned minerals are not frequently found in the nature. However, the great majority of
quartz crystals are twinned as you will discover in later although it is not perceptible for us visually.
Moreover, most of the minerals can form twin shapes, except perhaps the axinite whose we do not have yet
discovered any twin.
Also, the twins knowledge allows us to distinguish in a pile of crystals if they are either a simple tangle or a true
twin, and thus to determine the mineralogical and crystallographic interest of a sample.
Thus, twin or not twin?
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Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-175, 2004
1. INTRODUCTION
Si l’on ouvre un guide ou une encyclopédie sur
les minéraux, il n’est pas rare d’y découvrir dans les
premières pages quelques « allusions » aux
phénomènes cristallographiques que sont les macles.
« Allusions » car, bien que ce soient des
particularités de la nature, avec un intérêt
minéralogiste et esthétique de premier plan, le
paragraphe relatif aux macles n’est que peu
développé.
Fig 1 b : cristaux d’émeraude (3 cm)
Vous pouvez rétorquer que les macles ne sont
pas très représentées dans la nature. Pourtant la
2. DEFINITION
grande majorité des cristaux de quartz sont maclés,
comme nous le découvrirons ultérieurement bien
que cela ne nous soit pas perceptible visuellement Pour répondre à la question précédente si les
( les cristaux non maclés étant très marginaux). cristaux présentés ci-dessus (fig.1), des cristaux
En outre, la plupart des minéraux peuvent d’augite et d’émeraude constituent des macles ou
former des macles, hormis peut-être le béryl et pas, il convient de bien définir avant tout ce qu’est
l’axinite. une macle.
Voici deux définitions, aussi générale l’une
La connaissance des macles permet donc de que l’autre mais qui ont le mérite de montrer le
distinguer dans un amas de cristaux, s’il s’agit de paradoxe qu’il peut y avoir entre la simplicité de la
« simples » enchevêtrements de cristaux, ou de réalité de la macle, et la complexité qu’elle peut
véritables macles, et de définir ainsi l’intérêt engendrer dans sa description si ce n’est déjà dans
cristallographique d’un échantillon. son observation. Ce sont les définitions des
principaux minéralogistes dont j’ai utilisé les
Alors, macles ou pas macles ? travaux :
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4. LOIS CRISTALLOGRAPHIQUES
ET ENERGETIQUES
180°
Ainsi, il est simultanément question d’espèce
Fig. 2 : Exemples de macles par accolements minérale, et de géométrie, les fondamentaux de la
cristallographie. C’est pourquoi, l’étude des macles
La figure 2 présentent quelques macles est corrélée à l’observation des cristaux, à la
typiques de macles par accolements. Nous voyons détermination des angles des faces, en corrélation
comment lors de sa croissance, un cristal a vu celle- avec la chimie et à la structure élémentaire du
ci changer de direction. composé.
La macle de la spinelle, macle typique du
système cubique, est due à la cristallisation de deux En effet, il convient de rappeler ici les lois
1/2 octaèdres (bleu et orange) autour de la diagonale fondamentales de la cristallographie :
(axe ternaire du cube).
La macle en genou de la cassitérite et les - Loi de la constance des angles de Sténon et
macles en fer de lance et en queue d’hirondelle du Romé de Lisle :
gypse présentent également le même profil de « Dans une même espèce cristalline, l’angle
« déviation » d’une partie du cristal isolé complet. dièdre de faces correspondantes est constant. »
De sorte qu’un monocristal croissant sans
Les macles par interpénétration peuvent être gènes externes formera toujours un polyèdre
représentées schématiquement par deux individus convexe limité par des faces planes.
qui ont la même forme mais avec des éléments de
symétrie différents de sorte que si l’on tourne la - Loi de stratification multiple d’Haüy :
macle autour d’un axe de symétrie on trouve l’autre « Un cristal d’une même espèce est constitué,
individu, identique au premier. quel que soit son faciès, par la juxtaposition de
La macle en croix de fer de la pyrite sur la parallélépipèdes élémentaires, tous identiques
figure 3 montre en trait plein le dodécagone entre eux et caractéristiques de l’espèce. »
pentagonal de base de la macle. Mais la
cristallisation simultanée de deux individus en Ces lois, déduites de l’observation de
rotation l’un par rapport à l’autre de 180°, conduit à minéralogistes avertis et rigoureux, au fort pouvoir
cette forme particulière de macle par de déduction, satisfont d’un point de vue
interpénétration. géométrique aux lois énergétiques qui régissent les
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cristaux. Or, tout système physico-chimique tend à que la position d’équilibre d’un ion par rapport à
minimiser son énergie potentielle, c’est à dire, à un autre dans un cristal, ne supporte qu’une faible
minimiser son énergie interne vers une position variation. D’où la rigueur géométrique exprimée
d’équilibre stable (5). C’est la loi de Curie : « Un dans les lois fondamentales de la cristallographie
corps tend à prendre la forme qui présente une relativement à la géométrie des cristaux.
énergie superficielle minimum compatible avec les
forces orientantes. Ce minimum de l’énergie
potentielle de surface introduit comme solution pour
un volume donné celle qui fournit la surface
minimum compatible avec les liaisons. »
fig. 6 : formation d’un quartz maclé à partir d’un quartz droit et D’un point de vue microscopique, l’analyse
d’un quartz gauche (macle du Brésil) par diffraction (rayons X, électrons), permet de
définir les structures des macles. On obtient en
effet, sur les clichés la superposition des réseaux
réciproques des deux cristaux de la macle, ainsi
que le réseau propre de celle-ci, c’est à dire les
coïncidences entre les deux réseaux des éléments
de la macle.
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Ainsi, les macles possèdent très souvent des 6.1.2. Macles par mériédrie
éléments de symétrie supérieurs aux cristaux pris
seuls (sauf dans le cas de macle en V). Les macles par mériédrie que l’on appelle
également Groupe de Complément et dont
l’interprétation est due à Bravais, intervient,
Les axes binaires et les miroirs sont les comme le nom l’indique, uniquement pour des
éléments de macle les plus fréquents, par exemple : cristaux mérièdres.
- axe A2 parallèle à l’axe c pour la macle de Ces cristaux sont moins symétriques que leur
Carlsbad de l’orthose réseau ne le leur permet, c’est à dire qu’il existe
- miroir (100) pour la macle du gypse des éléments de symétrie appartenant au réseau que
- miroir (11-20) perpendiculaire aux A2, de la ces cristaux ne possèdent pas. La macle tend alors
mériédrie 32 du système rhomboédrique dans la à accroître la symétrie, vers l’holoédrie dont
macle du Brésil du quartz découle la mériédrie des deux individus.
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Remarque :
A’ B’ Pour satisfaire aux minimisations des énergies, les
macles sont souvent dues à des défauts
Fig. 12 : Macle par mériédrie d’empilement miroirs.
AA’ : plan de macle
BB’ : surface limite des cristaux quelconques Exemples :
QUARTZ
La figure 15 présente un plan de macle ainsi Fig. 16 : Apparition d’une maille multiple hexagonale à partir
de mailles élémentaires cubiques.
que la maille élémentaire de la macle. Ici l’indice de
macle est 3.
Système cubique
FLUORINE
SPINELLE
Un autre exemple de macle par mériédrie Fig. 20: Macle par mériédrie : 2 positions possibles de la
maille rhomboédrique dans la maille multiple hexagonale
réticulaire est la macle des spinelles qui associe par
contact deux octaèdres selon des plans a1 (fig. 19). Comme exemple de ce type de macle, on
peut citer la macle selon (00-1) de la calcite (fig.
21), pour laquelle le plan de jonction est parallèle
au plan a1 du cristal rhomboédrique.
Autres Exemples :
ALBITE
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Fig. 24 a) : Macles de carlsbad et du péricline dans orthose 6.1.6. Macles par pseudo mériédrie
(Issoire) réticulaire (fig. 26)
Autres exemples
CHALCOPYRITE
QUARTZ
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Enfin, il peut y avoir apparition fortuite d’une Si l’obliquité de la macle est faible, cela
morphologie hexagonale à partir de cristaux signifie que la macle est plus facile à obtenir.
rhomboédriques comme dans le cas de la macle de Ainsi, elle pourra se répéter un plus grand nombre
l’aragonite. Il en est de même pour la barytine, le de fois, et elle sera séparée par des lamelles
chrysobéryl... (individus) plus fines.
- Macles polysynthétiques
Exemples :
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- Macles cycliques
Exemples :
CUBANITE
MARCASSITE
RUTILE
CASSITERITE
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8. PRINCIPALES MACLES
8.1. Système triclinique
- Sur plan basal (010), (001) ou (100), souvent combinés, donnant une macle à symétrie pseudo-
orthorhombique leightonite, polyhalite, synadelphite, disthène, wollastonite...
- Plusieurs autres lois, toutes des cas particuliers, notamment la macle en X du disthène sur (.308), (110)
dans l'aenigmatite (amphibole triclinique), (104)(0.12) (12.1) dans l'hémihedrite.
FELDSPATHS
POTASSIQUES
FELDSPATHS Pour les feldspath plagioclases, les macles sont les mêmes
PLAGIOCLASES que pour les feldspaths alcalins, mais il existe
généralement une petite différence due à la légère obliquité
de la maille des plagioclases.
ALBITE Triclinique holoèdre Les macles les plus fréquentes des feldspaths alcalins sont
-1 les macles de l’albite, du péricline, puis dans une plus
grande rareté, celle de l’acline, de l’Estérel ou Ala, et le
maclage est souvent multiple.
On rencontre également des macles composées de
macles de l’albite et du Péricline.
ANDESINE
MICROCLINE
LABRADORITE
Macles parallèles
Macles composées
Albite-Carlsbad ⊥z (010)
(Roc tourné)
Albita-Ala B ⊥x (010)
Manebach-Acline A ⊥y (001)
(scopie) répétée ;
Manebach-Ala A ⊥x (001)
X-Carlsbad ⊥z (100)
X-Acline B ⊥y (100)
- Les macles parallèles ont pour axe de macle, l’une des arêtes du cristal. Le plan de composition est
parallèle à l’axe de macle.
- Parfois, il arrive que trois cristaux soient dépendant les uns des autres. Par exemple, s’il y a un maclage
perpendiculaire entre les cristaux A et B, et un maclage parallèle entre B et C, , A et C sont alors reliés
par un maclage composé.
Les macles de Carlsbad, Baveno et de Manebach, peuvent être observée aussi bien chez les
feldspaths monocliniques (orthose), que chez les feldspath tricliniques (albite, microcline, anorthose,
anorthite, labradorite, andésine), et principalement lors d’association simple, ne comportant que deux
individus, bien que des associations de 3 ou 4 individus ont été reportées.
Les macles de l’albite sont très fréquemment rencontrés chez les feldspaths alcalins tricliniques (albite,
microcline, anorthose) ainsi que la macle du péricline dans une moindre fréquence.
La structure des feldspaths tricliniques ne dévie pas beaucoup de la symétrie monoclinique ; (010) est
un plan pseudo miroir et y est un pseudo axe « diad »,
Dans la macle de l’albite, le plan de contact entre les deux individus (010), est un vrai plan miroir
comme pour la structure triclinique, pour chaque côté.
Elles sont diverses et nombreuses. Les plus connues sont celles des feldspaths : macle de Baveno par
rotation autour de [021] ou de Carlsbad, autour de [001], sans oublier les six macles par rotation de la
staurolite, ou quatre des macles de la cryolite (pseudocubique).
Sur plan basal : (100) très courant, donnant un édifice à symétrie pseudoorthorhombique : clinopyroxènes,
clinoamphiboles, gypse, arsénopyrite, wolframite, sphène, whewellite, herderite, lazulite, malachite,
monazite.
Parfois (001) dans les clinopyroxènes, la herderite, les clinohumites, rarement -(010), la macle «de
Montmartre», dans le gypse.
Cryolite Monoclinique 2/m Par interpénétration communes selon une dizaine de lois
de macle
Macles du gypse
a) macle de la queue d’hirondelle
b) Macle en fer de lance
La macle en queue d’hirondelle est souvent multiple et conduit alors parfois aux
surprenants faciès de la sélénite.
sélénite : Mexique : 12 cm
PYROXENES
Dioside
Hédenbergite
Spodumène
Enstatite
Staurotide Monoclinique holoèdre La staurolite forme deux macles par pénétration très
2/m typiques. En forme de croix, les cristaux sont inclinés l’un
par rapport à l’autre de 90° ou de 60° (fig. 66-67)
Rotation de 60° par rapport à l'axe ternaire : quasi universelle : carbonates rhomboédriques, hématite,
quartz (macle du Dauphiné), chabazite, phénacite, cinabre, argents rouges ...
Sur plan basal-ou encore sur plan prismatique : (11.20) même macle que la rotation susnommée : ankérite,
dolomie, pyrargyrite...
Sur plan pyramidal (10.11) calcite, dolomie, hématite, corindon, paratacamite, argents rouges, quartz
(macle de l'Esterel) ;
(10.14) antimoine, arsenic, proustite, pyramyrite ;
(01-10) calcite, proustite, pyrargyrite, quartz (macle du Brésil)
(02.21) calcite, dolomie
(11.22) quartz (macle de la Gardette ou du Japon) et quelques autres encore.
CALCITE
- Macle a1 : les cristaux se placent symétriquement de part et d’autre d’un plan horizontal (de notation
a1). Le scalénoèdre d2 montre assez souvent cette association .
a) Gargeon (59) 8 cm
b) Mons sur marchienne 6 cm
c) Poona (30 mm) Inde
- Macle p ou macle en cœur : suivant une face de clivage p qui devient commune à 2 cristaux. Les axes
des deux parties font un angle de 89° 13’
b1
2
e
2
e
e 2
b1 e
2
macle p de la calcite
- Autres macles
Mons sur marchienne 10 cm macle en mitre d'évèque, Noter le plan de macle verticale et la parfaite symétrie des deux individus
QUARTZ
Ce type de macle existe dans la très grande majorité des cristaux de quartz. Elles sont dues à la
transition polymorphique entre les quartz α et β à 573°.
Célèbres macles du quartz (de gauche à droite : macle du Brésil, du Dauphiné, du Japon)
Elle est due à l’accolement de deux cristaux de même géométrie (gauche ou lévogyre, ou bien droit
ou dextrogyre) selon leur axe ternaire. L’un des cristaux ayant subi une rotation de 180 ° par rapport à
l’autre autour de l’axe L3.
- Macle du Brésil
De formation similaire à la macle du Dauphiné, elle s’en différencie par le fait que les cristaux
formant la macle sont miroirs l’un de l’autre (1 lévogyre, et 1 dextrogyre).
formation d’un quartz maclé à partir de deux quartz non symétriques (individu en blanc et individu 2 en pointillés)
-à gauche : deux quartz de même rotation donnent la macle du Dauphiné
à droite : deux quartz de rotation différente donnent la macle du Brésil
formation d’un quartz maclé à partir d’un quartz droit et d’un quartz gauche – Macle du Brésil
remarquez l'angle rentrant sur le gros cristal de quartz, ce "cristal" a tous les critères d'une macle :taille supérieure à
ces voisins, forme très aplatie, angle rentrant et faces
(6-1-51) et (51-61) présentes,
c'est une très belle mâle du Brésil dans un échantillon avec plusieurs quarts bi terminés de 10 cm.
Le quartz ne possède pas que des macles par mériédrie ; ainsi la macle de la Gardette est due à la
symétrie presque quadratique d’une maille multiple. Le plan d’accolement est (11.2) et les individus
forment un angle de 84°33’.
Ainsi l’obliquité n’est pas nulle et la multiplicité supérieure à 1. La macle de la Gardette est donc le
cas le plus général, c’est à dire celui d’une pseudosymétrie réticulaire.
Il en résulte également la présence de contraintes mécaniques internes à la jonction des individus qui
est mis en évidence par l’aspect laiteux de cette jonction.
Célèbres macles du quartz (de gauche à droite : macle du Brésil, du Dauphiné, du Japon)
Macle de la Gardette
présence d’un aspect laiteux le long du plan de macle dû à des contraintes mécaniques internes
a) Macle de quartz du japon ou de la Gardette (échantillon chinois de 8 cm: macle excessivement plate,
avec un angle proche de 120° (116°12')
b)Quartz de l’Oisans présentant la macle de la Gardette
NOTA
Il est à noter que d’autres plans autre que le {11-2}, peuvent aussi être plans de macle pour des macles
par accolement selon les faces p des individus :
- macle de Zwickau , angle de 42°17’
- macle de Goldschmidt, angle de 47°43’
- macle de Breithaupt, angle de 48°54’, par contact selon le plan {11-1}
- macle de Friedel, angle de 90°, selon le plan {44-1} avec rotation de 45°39’
- macle de Reichensten-Griesernthal, angle de 76°26’, selon le plan {10-1] avec rotation de 180°
- macle de Sella, angle de 64°50’ selon le plan {10-2}
Bien que plus rare que les macles de La Gardette, l’existence de ces macles montrent que bon nombre des
plans réticulaires du quartz sont susceptibles de devenir plan de macle. Il est donc possible que tous les
tétraèdres du réseau soient sensibles à un seul et même type d’impuretés. les alcalins pourraient bien être la
cause réelle de ces macles.
Emmanuel FRITSCH présente quelques macles dans le système hexagonal, quoique peu nombreuses
Pour ma part, je n’en connais aucune.
Il est vrai que ce système ne renferme que peu de minéraux naturels.
Plan pyramidal : (11.21) graphite, apatite, (10.12) pyrrhotite, (30.34) iodyrite, (1.101) breithauptite et
quelques autres macles rares, toutes des cas particuliers.
Souvent, un axe deux ou quatre a tendance à apparaître perpendiculairement à l'axe sénaire.
Pas d'exemple de plan prismatique ni d'axe de macle connu dans les minéraux hexagonaux naturels.
Zincite Hémièdre
hémimorphe
Sur plan basal : topaze (010), hémimorphite (001), epsomite, perovskite et boracite pseudocubiques.
Sur plan prismatique : (110) la plus courante mène le plus souvent à un édifice pseudohexagonal : carbonates
orthorhombiques : alstonite, aragonite, cérusite, strontianite, withérite... ainsi que dans la chalcocite, la
cubanite, la cordiérite, le soufre, l'argyrodite, la hambergite, l'atacamite, la thénardite.
Très peu de macles sur des plans pyramidaux, mais quelques-unes existent sur des minéraux assez répandus :
(011) soufre, anydrite, thénardite
(112) chalcocite
(544) atacamite
(101) marcasite, orthopyroxènes.
macles de la cérusite
Chrysobéryl Orthorh 2/m 2/m 2/m Sur {130} fréquentes, souvent multiples et mimétiques
formant des pseudo hexagones
Macles de chrysobéryl
(Valle Aurina- Italie (20 mm)
sperkise
De plus, il arrive que 4 ou 5 individus peuvent former une
macle cyclique autour d’un axe central (axe de macle
parallèle à c), formant ainsi ce que l’on appelle la macle de
la sperkise (ancien nom de la marcassite toujours utilisé
dans le Nord
On peut avoir transformation d'un axe inverse d'ordre 4 (tétraèdre quadratique ou sphénoèdre de la
chalcopyrite) en axe 4 vrai.
Il existe également des macles polysynthétiques selon trois directions perpendiculaires, donnant une
symétrie globale cubique. Exemple : la leucite.
Sur le plan pyramidal : (112) est la plus courante : chalcopyrite, stannite, braunite, anatase, hétérolite ;
(101) est la plus connue : cassitérite (bec de l'étain), rutile (macle en genou), zircon, tapiolite ;
(301) rutile (macle en coeur)
(102) chalcopyrite : stannite.
Macle de contact
Rotation de 60° par rapport à un axe ternaire : très commune, correspond à un plan de macle (111)
lorsqu'elle est par contact (macle dite « des spinelles »).
Rotation de 90° par rapport à un axe binaire d'une hémiédrie restaurant un axe quaternaire : tétraédrite,
diamant (macle de Mohs-Rose, discutée), eulityte, helvite.
Restaure également les axes quaternaires : pyrite (croix de fer), skutterudite, cobaitite.
Diamant Cubique 4/m –3 2/m Macle par hémitropie moléculaire, associant deux
tétraèdres à arêtes croisées, avec leurs angles abatus par les
tétraèdres inverses.
Fluorite Cubique 4/m –3 2/m Par interpénétration fréquente avec [111] comme axe de
macle
Le cas le plus représentatif de ce type de macle par
mériédrie réticulaire, est la macle par pénétration de la
fluorine
Sur [110]
Autre :
macle observée
sur un grenat du Pakistan (0,5 mm) sur un almandin de Collobrières (30 mm)
Stries qui présentent le plan de macle
Magnétite Cubique 4/m –3 2/m Macle du spinelle selon {111}
Russie
Spinelle Cubique 4/m –3 2/m Sur 111 fréquentes macle du spinelle , 2 individus par
accolement prenant l’aspect d’une plaquette orientée selon
(111)
180°
9. LEXIQUE
Macle Henri-jean SCHUBNEL : groupement de deux ou de plusieurs cristaux de
même nature suivant des lois déterminées
Angle rentrant Par opposition aux angles saillants qui apparaissent sur les polyèdres
monocristallins (cf loi de constance des angles de Sténon et Romé de Lisle)
Macles simples Association de 2 individus
Macle multiple Association de plus d e2 individus – donnent des groupements cycliques ou
étoilés
Obliquité Angle qui peut exister entre les plans réticulaires de deux cristaux d’une
macle (elle est de l’ordre de 2à 5° environ)
Indice de la macle Nombre d’atomes nécessaires pour définir le motif de la macle par rapport au
motif d’un cristal pris isolément
Eléments de macle Eléments de symétrie d’orientation permettant le passage d’un cristal à l’autre
dans la macle (axe, plan)
Transformation Passage à l’état solide entre une phase haute température A et une phase de
polymorphique plus basse température (modification de la structure du réseau cristallin)
Réseau réciproque Représentation du réseau cristallin sur les clichés de diffraction
Un traitement mathématique par transformées de Fourier permet ensuite de
revenir à la structure réelle d’un cristal
Quartz gauche a)
Quartz droit b)
Holoédrie : Symétrie maximale d’un système de Bravais, elle est représentée par le
groupe ponctuel de la maille vide
Hémiédrie : Symétrie moitié de celle du groupe de holoédrie dans le cas d’in groupe
mériédrique
Tétartoédrie Symétrie quart de celle du groupe de holoédrie dans le cas d’in groupe
mériédrique
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Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-182, 2004
REFERENCES
1-Henri-Jean SCHUBNEL : avec la collaboration de J.F. POULLEN et J. SKROK : Larousse des
minéraux, Libraire Larousse Paris
2- Emmanuel FRITSCH, « Connaître les macles », Monde et minéraux N°77, 1987, pp17-19.
3- Emmanuel FRITSCH, « Connaître les macles », Monde et minéraux N°78, 1987, pp45-49.
4- Emmanuel FRITSCH, « Comprendre les macles : une question de symétrie « , Le Règne minéral,
N°29, 1999, pp47-51.
5- Roger TITEUX : Sur la croissance dans le minéral et le vivant, monde et minéraux, N°81, 1987, pp43-
44.-èyun
9-W. A. DEER F.R.S., R.A. HOWIE et J. ZUSSMAN : An introduction to the rock-forming minerals,
Longman Scientific & technical, copublished in the US with John Wiley & sons, inc, New York
11. H. BRASSEUR « Cristallographie – Morphologie, université de Liège, édité par F. Gothier, 11 place
du 20 août, Liège.
De nombreuses photos sont issues du livre « Le monde des cristaux) de Vincenzo de Michele,
conservateur de minéralogie au musée municipal d’histoire naturelle de Milan, ed. Atlas
Il y a macle lorsque les réseaux de cristaux imbriqués peuvent se prolonger l'un J'autre, au moins en
partie ou de façon approchée. Un nombre limité de groupements est possible ; nous avons dans cet
article commencé dans « Monde et Minéraux » n' 77 tenté d'en décrire les grands types, pour chaque
système cristallin.
ATTENTION: UNE MEME ESPECE PRESENTE SOUVENT PLUSIEURS MACLES
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