Les Macles Dans Les Minéraux

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J. of Pers. Mineralogist, vol.

2, page 101-175, 2004

Les Macles dans les Minéraux

Dr. Alain ABREAL

Sujet :
Si l’on ouvre un guide ou une encyclopédie sur les minéraux, il n’est pas rare d’y découvrir dans les premières
pages quelques « allusions » aux phénomènes cristallographiques que sont les macles. « Allusions » car, bien que ce
soient des particularités de la nature, avec un intérêt minéralogiste et esthétique de premier plan, le paragraphe
relatif aux macles n’est que peu développé.
Vous pouvez rétorquer que les macles ne sont pas très représentées dans la nature. Pourtant la grande majorité des
cristaux de quartz sont maclés, comme nous le découvrirons ultérieurement bien que cela ne nous soit pas
perceptible visuellement ( les cristaux non maclés étant très marginaux).
En outre, la plupart des minéraux peuvent former des macles, hormis peut-être le béryl et l’axinite.
La connaissance des macles permet donc de distinguer dans un amas de cristaux, s’il s’agit de « simples »
enchevêtrements de cristaux, ou de véritables macles, et de définir ainsi l’intérêt cristallographique d’un échantillon.
Alors, macles ou pas macles ?

Abstract :
When you open a book or an encyclopedy on minerals, probably you find some pages treating of the original shapes
the twins are. In spite of the optical and mineralogical interests of the twins, we must note the few of description and
studies shown about them.
Indeed, you can answer the twinned minerals are not frequently found in the nature. However, the great majority of
quartz crystals are twinned as you will discover in later although it is not perceptible for us visually.
Moreover, most of the minerals can form twin shapes, except perhaps the axinite whose we do not have yet
discovered any twin.
Also, the twins knowledge allows us to distinguish in a pile of crystals if they are either a simple tangle or a true
twin, and thus to determine the mineralogical and crystallographic interest of a sample.
Thus, twin or not twin?

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1. INTRODUCTION
Si l’on ouvre un guide ou une encyclopédie sur
les minéraux, il n’est pas rare d’y découvrir dans les
premières pages quelques « allusions » aux
phénomènes cristallographiques que sont les macles.
« Allusions » car, bien que ce soient des
particularités de la nature, avec un intérêt
minéralogiste et esthétique de premier plan, le
paragraphe relatif aux macles n’est que peu
développé.
Fig 1 b : cristaux d’émeraude (3 cm)
Vous pouvez rétorquer que les macles ne sont
pas très représentées dans la nature. Pourtant la
2. DEFINITION
grande majorité des cristaux de quartz sont maclés,
comme nous le découvrirons ultérieurement bien
que cela ne nous soit pas perceptible visuellement Pour répondre à la question précédente si les
( les cristaux non maclés étant très marginaux). cristaux présentés ci-dessus (fig.1), des cristaux
En outre, la plupart des minéraux peuvent d’augite et d’émeraude constituent des macles ou
former des macles, hormis peut-être le béryl et pas, il convient de bien définir avant tout ce qu’est
l’axinite. une macle.
Voici deux définitions, aussi générale l’une
La connaissance des macles permet donc de que l’autre mais qui ont le mérite de montrer le
distinguer dans un amas de cristaux, s’il s’agit de paradoxe qu’il peut y avoir entre la simplicité de la
« simples » enchevêtrements de cristaux, ou de réalité de la macle, et la complexité qu’elle peut
véritables macles, et de définir ainsi l’intérêt engendrer dans sa description si ce n’est déjà dans
cristallographique d’un échantillon. son observation. Ce sont les définitions des
principaux minéralogistes dont j’ai utilisé les
Alors, macles ou pas macles ? travaux :

Henri-Jean SCHUBNEL (1): «On appelle


« macle » le groupement de deux ou de plusieurs
cristaux de même nature suivant des lois
déterminées.» Mais il s’empresse de rajouter :
« Cependant, dans la nature, les cristaux
apparaissent souvent étroitement imbriqués les uns
dans les autres, leurs orientations mutuelles étant
quelconques. De tels accolements sont dus au
hasard et ne doivent pas être confondus avec des
macles. »

Emmanuel FRITSCH (2-4): « Une macle est


l’association, suivant des lois géométriques bien
définies, de deux individus d’une même espèce
. minérale. Elle est due à l’existence d’un réseau
Fig.1a : cristaux d’augite de l’Yssingelais (2 cm) commun (ou presque commun) aux deux cristaux
d’orientations différentes. »

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3. PRESENTATION DE QUELQUES Les macles de la fluorine montrent


NOTIONS également ce type de macle avec deux individus
qui semblent avoir cristalliser indépendamment
l’un de l’autre mais dans le même espace, avec ses
Bien que ce soit largement développé dans la
deux cubes (gris clair et gris foncé) qui en réalité
suite de cet exposé, il est fondamental d’avoir bien à
ne forment qu’un seul cristal.
l’esprit qu’une macle n’est pas une juxtaposition de Axe A6 [111]
cristaux comme l’entendent souvent les américains 60°

mais bel et bien un seul cristal qui a formé deux ou


plusieurs individus à la suite de défauts de
croissance lors de sa cristallisation.

Fig. 3 : Exemples de macle par interpénétration


a) croix de fer de la pyrite b) fluorine.

4. LOIS CRISTALLOGRAPHIQUES
ET ENERGETIQUES
180°
Ainsi, il est simultanément question d’espèce
Fig. 2 : Exemples de macles par accolements minérale, et de géométrie, les fondamentaux de la
cristallographie. C’est pourquoi, l’étude des macles
La figure 2 présentent quelques macles est corrélée à l’observation des cristaux, à la
typiques de macles par accolements. Nous voyons détermination des angles des faces, en corrélation
comment lors de sa croissance, un cristal a vu celle- avec la chimie et à la structure élémentaire du
ci changer de direction. composé.
La macle de la spinelle, macle typique du
système cubique, est due à la cristallisation de deux En effet, il convient de rappeler ici les lois
1/2 octaèdres (bleu et orange) autour de la diagonale fondamentales de la cristallographie :
(axe ternaire du cube).
La macle en genou de la cassitérite et les - Loi de la constance des angles de Sténon et
macles en fer de lance et en queue d’hirondelle du Romé de Lisle :
gypse présentent également le même profil de « Dans une même espèce cristalline, l’angle
« déviation » d’une partie du cristal isolé complet. dièdre de faces correspondantes est constant. »
De sorte qu’un monocristal croissant sans
Les macles par interpénétration peuvent être gènes externes formera toujours un polyèdre
représentées schématiquement par deux individus convexe limité par des faces planes.
qui ont la même forme mais avec des éléments de
symétrie différents de sorte que si l’on tourne la - Loi de stratification multiple d’Haüy :
macle autour d’un axe de symétrie on trouve l’autre « Un cristal d’une même espèce est constitué,
individu, identique au premier. quel que soit son faciès, par la juxtaposition de
La macle en croix de fer de la pyrite sur la parallélépipèdes élémentaires, tous identiques
figure 3 montre en trait plein le dodécagone entre eux et caractéristiques de l’espèce. »
pentagonal de base de la macle. Mais la
cristallisation simultanée de deux individus en Ces lois, déduites de l’observation de
rotation l’un par rapport à l’autre de 180°, conduit à minéralogistes avertis et rigoureux, au fort pouvoir
cette forme particulière de macle par de déduction, satisfont d’un point de vue
interpénétration. géométrique aux lois énergétiques qui régissent les
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cristaux. Or, tout système physico-chimique tend à que la position d’équilibre d’un ion par rapport à
minimiser son énergie potentielle, c’est à dire, à un autre dans un cristal, ne supporte qu’une faible
minimiser son énergie interne vers une position variation. D’où la rigueur géométrique exprimée
d’équilibre stable (5). C’est la loi de Curie : « Un dans les lois fondamentales de la cristallographie
corps tend à prendre la forme qui présente une relativement à la géométrie des cristaux.
énergie superficielle minimum compatible avec les
forces orientantes. Ce minimum de l’énergie
potentielle de surface introduit comme solution pour
un volume donné celle qui fournit la surface
minimum compatible avec les liaisons. »

Ce principe de minimisation de l’énergie pour


tendre vers une position d’équilibre est universel. Il
est également applicable à la situation des atomes,
ions et molécules au sein même du cristal (dont la
position des éléments est responsable de la
géométrie macroscopique (Principe d’Haüy); en
particulier pour l’énergie réticulaire de cohésion du
cristal. Soit Erét cette énergie réticulaire, c’est
l’énergie qu’il faut fournir par mole, à ses ions, pris
au repos, infiniment éloignés les uns les autres, pour
reconstituer ce cristal.
En considérant en première approximation,
que tous les cristaux sont ioniques, ce qui est loin Fig. 4 : Energie par molécule du cristal de KCl, montrant les
contributions de Madelung et de répulsion
d’être erroné puisque l’affinité électronique Détermination de la position d’équilibre (distance entre deux
d’atomes comme le soufre, l’oxygène ou encore les ions successifs)
halogénures (Cl, F) est suffisamment élevée pour
attirer les électrons des éléments qui leurs sont Dans une macle, puisque ce sont les mêmes
associés (alcalins : Na, K, Cs ; alcalino-terreux : Ca, éléments qui sont présents que dans l’un des
Mg, Ba ; métaux) dans leurs orbitales ; dans ce cas cristaux pris isolément, cette énergie réticulaire est
l’énergie réticulaire s’exprime sous la forme d’un toujours valable, à ceci près que la distance des
terme d’attraction (ou énergie de Madelung) et d’un plus proches voisins s, n’est plus la même et que n
terme de répulsion. peut varier très localement (à la jonction entre les
deux cristaux formant la macle). Mais l’expression
Selon Born et Landé : reste de même nature, ce qui impose aux ions
d’avoir une position définie.
Erét = q+ q- NA A (1 – 1 ) Il en résulte que le positionnement des ions,
4 π εο s e n et donc la géométrie macroscopique des macles est
rigoureuse : c’est à dire que chaque minéral ne peut
où q présenter que quelques types de macles, et que ces
+
et q- sont les charges respectives des anions et des dernières peuvent être parfaitement définies.
cations.
A : constante de Madelung
S : distance entre le cation et l’anion De sorte qu’il est possible de définir une liste
NA : Nombre d’Avogadro de macles existantes pour chaque minéral, et
εο : permittivité du vide d’éliminer certaines géométries observées
n : coefficient de répulsion macroscopiquement, qui ne correspondent pas à
des énergies possibles ; il s’agit, généralement,
On en déduit des courbes comme celles d’accolements de cristaux de croissance parallèle.
relatives à KCl, présentées en fig.4, où il apparaît
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5. CRITERES D’EXISTENCE D’UNE


MACLE
5.1. ANGLE RENTRANT

A ma connaissance, personne ne s’est intéressé


de près à l’étude énergétique des macles. La
distinction entre accolements et macles véritables est
effectuée à partir de mesures d’angles (goniométrie)
et de statistiques.

Ainsi, le premier critère de définition


macroscopique de l’existence de la macle, est la fig.7 : remarquez l'angle rentrant sur le gros cristal de quartz,
présence d’un angle rentrant (fig. 5). ce "cristal" a tous les critères d'une macle :taille supérieure à
ces voisins, forme très aplatie, angle rentrant et faces
(6-1-51) et (51-61) présentes,
Toutefois d’après Baronnet (6), il convient de
ne pas se limiter à ce seul critère, qui n’est ni c'est une très belle mâle du Brésil dans un échantillon avec
nécessaire, ni suffisant. plusieurs quarts bi terminés de 10 cm.

De même, on peut observer des angles


rentrants sur les groupements de cristaux
parallèles ou quasi parallèles et sur les
monocristaux squelettiques et dentritiques (fig. 8)
bien qu’il ne s’agisse pas de macles.

fig. 5 : Angle rentrant dans une mâcle d'augite (Yssingeaux


2 cm)

En effet, la formation de quartz non orientée


par maclage entre deux cristaux gauche et droit
(macle du Brésil (fig. 6 et 7)) ne crée pas d’angles
rentrants.

fig. 8 : dendrites d’Argent du Mexique (4 cm)


Présence d’angles rentrants non liés à des macles

5.2 EXISTENCE STATISTIQUE

fig. 6 : formation d’un quartz maclé à partir d’un quartz droit et D’un point de vue microscopique, l’analyse
d’un quartz gauche (macle du Brésil) par diffraction (rayons X, électrons), permet de
définir les structures des macles. On obtient en
effet, sur les clichés la superposition des réseaux
réciproques des deux cristaux de la macle, ainsi
que le réseau propre de celle-ci, c’est à dire les
coïncidences entre les deux réseaux des éléments
de la macle.
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En revanche, pour nous, pauvres uniquement les positions respectives des


minéralogistes, qui ne disposons pas nécessairement réseaux des individus maclés et qui est la plus
des appareils derniers cris, qui par traitement rigoureuse. Elle permet aussi de prévoir, dans
informatiques nous restituent la structure réelle une certaine mesure ; l’existence de la macle
d’une macle, il convient de se rabattre sur son pour une espèce cristalline.
existence statistique.
A savoir, que c’est à partir de la fréquence de - la classification génétique qui permet de
rencontre d’une géométrie particulière pour un distinguer les macles à partir de leurs origines.
minéral donné, que l’on peut définir qu’il s’agit bel
et bien d’une macle. - la classification par morphologie, la plus
facile à mettre en œuvre car basée sur
l’observation.
5.3 AUTRES CRITERES

Les cristaux maclés sont généralement plus gros 6.1.CLASSIFICATION GEOMETRIQUE


que les autres cristaux environnants (fluorine de DES MACLES
Cumberland, quartz de la Gardette, calcite de
Guanajuato). De plus, ils sont souvent aplatis 6.1.1. Principes et définitions
parallèlement au plan de macle (parfois
perpendiculairement)(quartz de la Gardette) (fig. 9), Deux cristaux de même nature, jointifs,
ou allongés suivant l'axe de macle. Enfin, on peut forment une macle s’il y a concordance (ou quasi
trouver sur les macles des faces qui n'existent pas sur concordance) entre les réseaux de chacun de ces
les cristaux isolés (macle du Dauphiné ou du Brésil cristaux.
pour le quartz)(fig.7).
Le passage du réseau d’un individu à l’autre
peut s’effectuer :

- soit par rotation autour d’une rangée du réseau,


appelé axe de la macle (Romé de Lisle) ou
d’hémitropie (Haüy).
- soit par réflexion par rapport à un plan
réticulaire, appelé alors plan de macle.
- soit par inversion autour d’un point, le centre
de macle.

Les macles se construisent donc à partir


d’éléments de symétrie simples, de même types
fig. 9 : Macle de quartz du japon ou de la Gardette que le cristal pris isolément, et ce en conformité
(échantillon chinois de 8 cm: macle excessivement plate, avec avec les lois de la cristallographie (cf 3.). On les
un angle proche de 120° (116°12') appelle éléments de macle, constitués de centres de
symétrie, de miroirs ou d’axes de rotations A2, A3,
A4, ou A6, différents des éléments de symétrie des
individus formant la macle.
6. CLASSIFICATION DES MACLES Les axes, plans ou centre de macle, ne
peuvent pas en effet, être des éléments de symétrie
Il existe principalement trois types de de la classe du cristal isolé car alors il n’apporterait
classification : pas de symétrie autre que celles déjà existantes,
c’est à dire que le cristal se superposerait à lui-
- la classification géométrique définitivement même et ne constituerait pas alors une macle
établie par Friedel (1904 et 1919) qui considère
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Ainsi, les macles possèdent très souvent des 6.1.2. Macles par mériédrie
éléments de symétrie supérieurs aux cristaux pris
seuls (sauf dans le cas de macle en V). Les macles par mériédrie que l’on appelle
également Groupe de Complément et dont
l’interprétation est due à Bravais, intervient,
Les axes binaires et les miroirs sont les comme le nom l’indique, uniquement pour des
éléments de macle les plus fréquents, par exemple : cristaux mérièdres.
- axe A2 parallèle à l’axe c pour la macle de Ces cristaux sont moins symétriques que leur
Carlsbad de l’orthose réseau ne le leur permet, c’est à dire qu’il existe
- miroir (100) pour la macle du gypse des éléments de symétrie appartenant au réseau que
- miroir (11-20) perpendiculaire aux A2, de la ces cristaux ne possèdent pas. La macle tend alors
mériédrie 32 du système rhomboédrique dans la à accroître la symétrie, vers l’holoédrie dont
macle du Brésil du quartz découle la mériédrie des deux individus.

Si le réseau du premier individu ne se prolonge Dans ce cas, le réseau secondaire de la macle


pas rigoureusement dans le second cristal de la est confondu avec le réseau des deux individus.
macle, il apparaît alors une certaine variation L’indice de la macle est ainsi égal à 1, et
angulaire selon un axe ou plan réticulaire appelé l’obliquité est nulle.
obliquité. Ce défaut peut atteindre 3 à 4 °, jamais
plus de 6°, car il s’accompagne de contraintes
internes qui fragilisent le réseau cristallin de
l’édifice.

Par comparaison entre les réseaux de la macle


et ceux des cristaux, il apparaît que la maille
élémentaire du cristal isolé peut être un sous-
multiple de la maille définie pour la macle entière
(fig. 10). On définit alors l’indice de macle, le
nombre par lequel il faut multiplier le volume de la
maille élémentaire pour obtenir celui de la maille du
réseau continu.
Dans le cas de la macle de la fluorite, il est
égal à 3. Plus il est élevé, moins le nombre de
coïncidences de positions atomiques d’un cristal à
l’autre est grande, et donc moins la macle est stable.
L’indice de macle atteint souvent 5, mais est
rarement supérieur.
Fig. 11 : Défaut d’empilement dans la structure du diamant
Le plan hachuré est un plan miroir

En outre, si la mériédrie est d’ordre n, il


existe n orientations possibles du cristal,
symétriques les unes par rapport aux autres, ce qui
conduit effectivement à une superposition parfaite
du réseau, mais les éléments de symétrie de la
macle se trouvent parmi ceux du réseau que l’on
Fig. 10 : Dans ce cas, l’indice de macle vaut 3 : rapport du n’observe pas sur le cristal.
nombre total de nœuds sur le nombre de nœuds du réseau
commun (de la macle)

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A B contact, ou bien même être parfaitement


quelconque, et à la limite ne former qu’un mélange
isomorphe de plusieurs orientations d’un même
cristal comme c’est le cas si l’on considère
l’ensemble de la figure 12.

En revanche, s’il s’agit de formes affectées


géométriquement par l’holoédrie pentagone,
scalénoèdre...), alors il y aura formation de macles
par pénétration, et l’on pourra distinguer aisément
les deux individus de la macle.

Remarque :
A’ B’ Pour satisfaire aux minimisations des énergies, les
macles sont souvent dues à des défauts
Fig. 12 : Macle par mériédrie d’empilement miroirs.
AA’ : plan de macle
BB’ : surface limite des cristaux quelconques Exemples :

Ce type de macle par mériédrie peut être difficile à PYRITE


discerner par une simple observation. En effet, si les La pyrite (1) cristallise dans l’hémièdre
cristaux possèdent déjà une symétrie holoèdre, la centrée du système cubique de symétrie 3A2 4 A3 C
macle demeurera interne au volume du cristal et la 3M
macle ne sera pas macroscopiquement décelable. inférieure à celle de l’holoédrie 3A4 4A3 6A’2 C.
Ainsi, un cube peut receler des macles par mériédrie 3M 6 M’
sans que l’on puisse les détectées. Il y a deux orientations possibles du cristal par
Les figures 9 et 10 présentent comment peut rapport au réseau. Les éléments de symétrie qui
intervenir les macles par mériédrie non discernables manquent à la pyrite sont donc 3A4, 6 A’2, 6 M’.
macroscopiquement. Ces macles sont définies par Pour passer d’un individu à l’autre, on peut adopter
une superposition parfaite entre le réseau des indifféremment l’un quelconque de ces éléments
individus et celui de la macle. Ainsi, par exemple, à géométriques équivalents : rotation de 90° autour
partir de la structure du diamant (fig. 9), on peut de l’un des A4, réflexion sur l’un des 6M’..., sont
observer un défaut d’empilement de gauche à droite. des opérations identiques pour décrire la fameuse
Si l’on fixe une chronologie de genèse cristalline macle en croix de fer de la pyrite (fig. 13 – 14a)).
selon l’axe oy (gauche à droite sur la feuille). On Cette dernière est obtenue par inter-
observe un empilement abcdedcba, qui créera une pénétration de dodécaèdres (fig. 14), affectés par
macle selon le plan miroir e, mais qui ne sera pas l’hémiédrie et donc clairement identifiable.
observable macros-copiquement puisque le réseau
cfc est maintenu. Il en est de même sur la figure 10,
où l’on a simulé une quelconque géométrie limitée
dans la maille élémentaire. Lors de l’empilement des
atomes, ions ou molécules, il arrive que tantôt
intervienne le motif à pointe en haut à gauche, tantôt
celui à pointe en bas à droite (comme pour des
carreaux de faïence (1) qui seraient posés dans un
sens ou dans l’autre.

La surface d’accolement peut alors être


quelconque conduisant à un faciès de pénétration. Fig. 13 : structure de la macle croix de fer de la pyrite
Elle peut être plane et conduire à une macle par
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QUARTZ

Pour les cristaux tétartoèdres, il y a quatre


orientations possibles du motif cristallin dans le
même réseau. Le quartz α en est un bon exemple.
Le recensement des diverses associations conduit à
plusieurs types de macles qui, notamment,
modifient les propriétés physiques (pouvoir
rotatoire et piézo-électricité). On distingue ainsi la
macle du Dauphiné, ou macle électrique, celle du
Brésil, ou macle électro-optique, et la macle
optique.

Les macles dites par transformation, sont


généralement mieux connues, certainement parce
que l’un des meilleurs exemples des minéraux
comportant ce type de macle est le quartz. De
nombreux minéraux cristallisent sous différentes
Fig. 14 a) : macle en croix de fer de la pyrite phases en fonction de la température. Ainsi, si
Wyoming Mine Redeliff, Colorado, 12mm l’une de ces espèces commence à cristalliser dans
sa phase haute température, lors du refroidissement
interviendra par la suite la cristallisation de la
phase basse température. Or, généralement les
distances interatomiques sont voisines d'une phase
à l'autre. Ainsi, si le degré de symétrie de la phase
basse température est inférieure à celle de haute
température, comme c’est généralement le cas, elle
se maclera en respectant la forme cristalline
originelle.
Pour le quartz, cette transition quartz α –
Fig. 14b : Pyrite triglyphe (10mm) quartz β intervient à 573°C. Le quartz qui
cristallise dans sa phase β hexagonale à haute
température, cristallise dans sa phase α
rhomboédrique pour des températures inférieures.
Il en résulte la formation de macles, généralement
de la macle dite « du Dauphiné », plus rarement de
celle du Brésil ou encore une combinaison des
deux.
C’est ainsi que les cristaux de quartz formés
à haute température ; comme ceux des Alpes,
présente un faciès basés sur des prismes
Fig. 14c : octaèdres de pyrite maclés (Pérou) hexagonaux, alors que leur structure interne, quant
à elle , appartient au système rhomboédrique..
Dans la variété triglyphe de la pyrite (fig. 14b),
les stries visibles sur les faces sont dues à Il en est de même pour la leucite, cubique au-
l’alternance des arêtes du dodécaèdre. Elles dessus de 560 °C, qui devient quadratique en deçà
définissent donc la macle en présentant des de cette température, pour la wurtzite qui se
domaines où les stries d’une même face sont transforme en blende à 1 024°C, la pyrite qui
divergentes, correspondant aux deux orientations devient marcassite à 400°C, l’analcime, les
rectangulaires possibles. grenats...
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Autres exemples : cubique), conduisant à un réseau multiple


hexagonal par rotation de 60° autour de cet axe, qui
- Restauration d’un centre de symétrie : wulfénite, devient alors un axe de rotation d’ordre 6 (fig. 16).
topaze, tourmaline, hémimorphite..

- Restauration des axes 4 : pyrite, chalcopyrite,


cuivres gris...

6.1.3. Macles par mériédrie réticulaire

La macle par mériédrie réticulaire intervient


lorsque le degré de symétrie de la macle est
supérieur à celle des individus cristallins la
constituant, c’est à dire lorsque le réseau de la macle
est un multiple du réseau des cristaux isolés.

La figure 15 présente un plan de macle ainsi Fig. 16 : Apparition d’une maille multiple hexagonale à partir
de mailles élémentaires cubiques.
que la maille élémentaire de la macle. Ici l’indice de
macle est 3.

Système cubique

FLUORINE

Le cas le plus représentatif de ce type de


macle par mériédrie réticulaire, est la macle par
pénétration de la fluorine (fig. 17-18).
L’axe ternaire du système cubique [111]
(grande diagonale du cube) devient axe sénaire
(axe d’ordre 6), et il y a formation de la macle par
rotation de 60° autour de cet axe.
Fig. 15 : macle par mériédrie réticulaire

Les éléments de symétrie définis dans l’édifice


tout entier (la macle), et n’appartenant pas aux
cristaux indépendants jouent alors le rôle d’éléments
de symétrie de la macle.

Ce type de macle ne peut exister (par


multiplicité du réseau) que s’il existe une rangée
perpendiculaire à l’axe de la macle. Ce qui fait que
ce type ne peut exister que pour les systèmes à axe
principal (An+->2) lorsque l’élément de macle est
parallèle ou perpendiculaire à cet axe (6).

En pratique, on ne rencontre des macles par


mériédrie réticulaire que pour des systèmes Fig. 17 : Macle (00-1) de la fluorine
Pour des échantillons du Derbyshire (GB)
possédant une symétrie ternaire (rhomboédrique et Dim des cristaux environ 1 cm
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Axe A6 [111] de macle de manière similaire au maclage par


60°
mériédrie, puisque localement, sans changer la
structure globale de la macle, il y a apparition de
mailles d’orientations différentes.

Fig. 18: Macle (00-1) de la fluorine

SPINELLE

Un autre exemple de macle par mériédrie Fig. 20: Macle par mériédrie : 2 positions possibles de la
maille rhomboédrique dans la maille multiple hexagonale
réticulaire est la macle des spinelles qui associe par
contact deux octaèdres selon des plans a1 (fig. 19). Comme exemple de ce type de macle, on
peut citer la macle selon (00-1) de la calcite (fig.
21), pour laquelle le plan de jonction est parallèle
au plan a1 du cristal rhomboédrique.

Fig. 21 : Macle par mériédrie réticulaire de la calcite

Autres Exemples :

Fig. 19 : Macle des spinelles diamant, cuivre, argent, or, galène...


Mogok. Burma. 46gr.
Dans de très nombreux cas, la continuité du
réseau qui détermine la possibilité d’existence
Système rhomboédrique
d’une macle n’est qu’approximative.
CALCITE

Dans le système rhomboédrique (fig. 20), la


6.1.4. Macles par pseudosymétrie (1)(fig. 22)
maille simple peut prendre plusieurs orientations à
l’intérieur du réseau multiple hexagonal, qui
Dans ce cas, l’obliquité n’est pas nulle. Elles
renferme 3 mailles simples rhomboédriques pour 1
sont souvent dues à des cristallisations appartenant
maille multiple hexagonale . Il y a alors formation
à des systèmes de plus faibles symétries mais avec
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des paramètres proches de sous-multiples de Exemples :


systèmes cristallins de plus hauts degrés de
symétrie : ainsi l’exemple de l’albite triclinique FELDSPATHS
pseudo monoclinique, ou de cristaux ortho-
rhombiques pseudo quadratiques. Tout d’abord, permettez-moi de vous
renvoyer au paragraphe 7, qui présente de manière
très détaillée les macles des feldspaths.

ALBITE

L’albite cristallise dans le système triclinique


(le plus pauvre en éléments de symétrie), mais avec
des paramètres très proches de ceux du système
monoclinique, de sorte que l’on peut observer un
maclage pseudo symétrique grâce à ces faibles
différences.
Ainsi, le plan (010) est plan de
pseudosymétrie et la rangée [010] axe de
pseudosymétrie. Cette rangée et ce plan sont
pseudo perpendiculaires, et on peut décrire la
macle comme s’opérant par rotation binaire autour
Fig. 22 : Macle par pseudosymétrie de [010] aussi bien que par réflexion sur (010). Les
deux possibilités sont géométriquement
équivalentes, mais seul l’un des deux éléments est
Ces macles apparaissent si le réseau simple ou rigoureusement commun à deux cristaux.
multiple possède une symétrie approchée qui
n’appartient pas au cristal et, plus généralement, s’il D’où deux types de macle (fig. 23) :
existe des plans et rangées suffisamment denses,
donc d’indices de Miller simples, qui se trouvent - la macle de l’albite
être à peu près perpendiculaires. Tout plan de C’est le plan (010) qui est commun et joue le
symétrie admettra une rangée pseudo- rôle de plan de macle. L’association s’effectue
perpendiculaire. alors par contact sur ce plan ;

Dans le cas d’un plan de macle, l’angle entre - la macle du péricline


la normale au plan et la rangée pseudo C’est la rangée [010] qui est commune et joue le
perpendiculaire définira l’obliquité de la macle. La rôle d’axe binaire de macle. L’accolement se
mise en évidence d’une macle reviendra donc à fait selon un plan « de section rhombique », qui
rechercher dans le réseau une rangée suffisamment n’est pas un plan réticulaire mais qui contient
proche de la normale au plan. Le réseau, simple ou notamment la rangée [010].
multiple, de l’un des individus, se prolonge
approximativement dans l’autre, mais les cristaux
maclés ont exactement en commun le plan ou l’axe
de pseudosymétrie qui sert de plan ou d’axe de la
macle. Dans les macles par pseudosymétrie, la
surface d’accolement ne peut pas être quelconque ;
l’accord entre les deux réseaux ne pouvant se faire
que dans le plan d’accolement : macles par contact

Fig. 23 a): Macles de l’albite et du péricline

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Les réseaux tricliniques pseudomono-


cliniques ou monocliniques pseudoorthorhom-
biques en sont de bons exemples (2). Le réseau ne
se prolonge pas rigoureusement d’un individu à
l’autre, et apparaît une certaine obliquité entre les
deux individus.

Fig. 24 a) : Macles de carlsbad et du péricline dans orthose 6.1.6. Macles par pseudo mériédrie
(Issoire) réticulaire (fig. 26)

Lorsque c’est la maille multiple qui a une


symétrie approchée, les coïncidences de positions
atomiques sont encore moins nombreuses, et la
macle un peu plus improbable :on l’appelle alors
macle par pseudo mériédrie réticulaire.

Le principe en est schématisé figure 26, avec


l’exemple de la macle (001) des pyroxènes
Fig. 24 b) : Macles de l’albite (Queyras) monocliniques. Ce sont des particularités de
Cette macle (8 mm) présente de nombreuses caractéristiques
des macles : angle rentrant, plus gros que les cristaux voisins
dimensions de la maille élémentaire qui sont
responsables de la pseudosymétrie.

Autres exemples

Les macles par pseudo symétrie sont les plus


abondantes, on les observe par exemple dans les
cristaux orthorhombiques pseudo hexagonaux
(macle sur {010}) : aragonite, barytine, cérusite,
marcassite, chrysobéryl, bournonite, etc ; toutes sont
de faciès très différents.

6.1.5. Macles par pseudo mériédrie (fig. 25)


Fig. 26 : Macle par pseudomériédrie réticulaire
Lorsque la maille élémentaire possède une (pyroxènes monocliniques)
symétrie approchée supérieure à sa symétrie vraie, .
on est en présence d’une macle par pseudo
mériédrie. Exemples

CHALCOPYRITE

La maille de la chalcopyrite, quadratique, est


presque deux fois plus haute que large, et quatre
mailles associées pourront donc avoir une symétrie
grossièrement cubique. La chalcopyrite présente
ainsi, en plus des macles du système quadratique,
des macles typiques du système cubique.

Fig. 25 : Réseaux dans le cas d’une macle par pseudomériédrie


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QUARTZ

Le quartz, pour ces macles du Japon et de la


Gardette (fig. 27) possède également une pseudo-
symétrie quadratique d’une maille multiple.
Le plan d’accolement est (11-2) et les
individus forment un angle de 84°33’, proche mais
différent de 90°C, l’obliquité n’est donc pas nulle.

Fig. 27 a) : Macle de la Gardette pour le quartz

Fig. 27 c) : macle du japon dans un ensemble de


cristaux de quartz : macle 7cm , Pérou
type de macle F avec net gauchissement des
individus

Fig. 27 d) : Macle de La Gardette : mine de La Gardette


Fig. 27 b) : Macles du japon pour le quartz (Chine) Type de macle G

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pour les macles de croissance, la macle est


antérieure au développement des cristaux, les
macles de transformation et mécaniques sont quant
à elles, postérieures à la croissance cristalline et
interviennent dans le cristal déjà formé.

6.2.1. Macles de croissance

Elles sont dues à la croissance simultanée de


deux individus cristallins en géométrie de macle.

6.2.2. Macles de transformation


polymorphique

La plupart des matériaux possède à haute


température une structure à haut degré de symétrie,
c’est à dire avec de nombreux éléments de
symétrie. Principalement dues à des effets de
compacité permis par l’agitation thermique, il
s’agit là principalement de structures de type
hexagonal ou cubique. A plus basse température,
les liaisons interatomiques sont plus fortes car
moins soumises à cette agitation thermique, de
sorte que les orientations de ces liaisons vont
tendre vers des positions d’équilibre (cf fig. 4),
Fig. 27 f) : 3 macles du Japon dans un même dans des structures de moindre degré de symétrie
ensemble: pièce 7cm , Pérou
type de macle E et C-D, type de macle B
(quadratique, rhomboédrique, monoclinique...).

Ainsi, lorsqu’un minéral passe à l’état solide


Autres exemples d’une phase haute température A, à une phase de
plus basse température B, il y a ce que l’on appelle
Pour des indices de macle faible (maille transformation polymorphique.
multiple pas trop grande), les exemples sont assez
nombreux : macle des pyroxènes monocliniques,
macle de Carlsbad, macles de la staurolite, du rutile),
macle des carbonates orthorhombiques pseudo
hexagonaux (cérusite, aragonite)

6.2. CLASSIFICATION GENETIQUE DES


MACLES

On peut distinguer trois grands groupes de


macles en fonction de leur genèse, macle de Fig. 28 a) : pseudomorphisme du quartz responsable du
maclage
croissance, macle de transformation polymorphique diagramme température-pression d’existence des différentes
et macles mécaniques. Mais il est à souligner que si phases de la silice

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Fig. 28 b) : Polymorphisme : passage du quartz β au quartz α


Respect de la structure haute température hexagonale fig. 29 a) : cisaillement selon (210) et recollement d’une
Apparition d’un axe sernaire structure de type ReO3
Formation d’une macle mécanique par accolement d’arêtes
des octaèdres
6.2.3. Macles mécaniques

« Pour certaines espèces minérales, des chocs ou des


contraintes anisotropes entraînent une déformation
du réseau, laissant une partie de celui-ci en position
de macle après relâchement de la sollicitation. La
calcite et la blende présentent de nombreuses macles
mécaniques visibles sous formes de lamelles de
macles également.
Les « plis en genou » observés sur les monocristaux
déformés plastiquement de micas, chlorites,
pyroxènes, olivines, disthène, molybdénite, stibine et
graphite ont les caractéristiques de macles de ce
type. »
fig. 29 b): Macle par cisaillement dan de l’orthose (Issoire)
Je vous ai livré telle quelle la présentation de
A. Baronnet (ref. 6), car je ne suis pas vraiment En fait, pour qu’il y ait macle mécanique, les
convaincu de sa véracité. plans réticulaires doivent correspondre (à
l’obliquité près) au réseau de l’individu cristallin
Il convient de revenir à la définition de la non soumis à une quelconque sollicitation
macle. La géométrie doit satisfaire à des lois simples mécanique.
et précises. Tout angle défini par une aiguille de Pour que cette condition soit satisfaite, il faut
stibine ou une lamelle de disthène ne peuvent que le cristal ait subi un cisaillement. Le plan de
satisfaire ces lois géométriques. cisaillement devient alors le plan de symétrie de la
macle (fig. 29).

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Comme pour tout cisaillement, le maclage 6.3.2. Macle par pénétration


mécanique est facilité par la présence de défauts
structuraux, et en particulier de lacunes. La macle par pénétration est définie par
opposition à la macle par contact. Il y a donc
plusieurs plans de jonctions entre les deux
Nota individus.
Elle ne peut intervenir que pour des macles
Voici ci-dessous (fig. 30) un cristal de quartz par mériédrie et par mériédrie réticulaire. Il
qui a subi à mon avis simultanément des contraintes convient donc de ne pas considérer de simples
thermique et mécanique. Observez l'aspect mat de la rapprochements morphologiques, pour des macles
zone centrale, elle est caractéristique de la présence par pénétration.
interne de contraintes résiduelles intenses. Dans un La distinction est d’autant plus difficile que
tel échantillon, bien que le cisaillement n'est pas été l’on peut être en présence de véritables macles
total, il doit être possible de trouver des plans de mais que la morphologie de pénétration n’est en
cisaillement dus à un maclage mécanique. Ce n'est fait due qu’à un approvisionnement sélectif vers
certes pas un cas d'école mais une originalité que je l’un des deux individus qui croit ainsi plus vite que
ne résiste pas à l'idée de vous montrer. le second allant jusqu’à l’englober.

Il se peut également que la morphologie de la


macle apparaisse comme étant par pénétration lors
d’un défaut d’empilement sur un plan autre que le
plan de macle. Si le plan de composition est
confondu avec le plan de macle, il bissecte des
formes équivalentes : les faces en regard auront
donc les mêmes propriétés et en particulier la
même vitesse de croissance, et la macle se fera par
contact. Dans le cas d’un plan de composition
différent du plan de macle, les deux cristaux ne
sont plus symétriques de part et d’autre du plan de
macle, et pourront déborder à travers ce plan qui
disparaîtra rapidement. La macle sera alors par
pénétration. Si la macle se fait par rapport à un axe,
les plans de la zone définie par cet axe peuvent
tous, en principe, jouer le rôle de plan de
fig. 30 : cristal de quartz coudé thermiquement et composition.
mécaniquement
6.3.3. Macles mimétiques

Il s’agit de macles qui « miment » un édifice


de symétrie supérieure.
6.3. CLASSIFICATION
Il en ainsi pour le quartz et les autres
MORPHOLOGIQUE DES MACLES
minéraux qui maclent par transformation
polymorphique (cf 5.2.2) (leucite) dont les mailles
6.3.1. Macles par contact basse température gardent la morphologie du
réseau de le forme haute température du minéral.
Il y a macle par contact s’il n’existe qu’un seul
plan de contact entre les deux individus de la macle. Mais de nombreux minéraux « cubiques »
présentent cette propriété également : analcime,
grenats calciques, boracite, pérovskite, boléite,
sénarmontite.
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Enfin, il peut y avoir apparition fortuite d’une Si l’obliquité de la macle est faible, cela
morphologie hexagonale à partir de cristaux signifie que la macle est plus facile à obtenir.
rhomboédriques comme dans le cas de la macle de Ainsi, elle pourra se répéter un plus grand nombre
l’aragonite. Il en est de même pour la barytine, le de fois, et elle sera séparée par des lamelles
chrysobéryl... (individus) plus fines.

6.3.4. Macles multiples

Les macles multiples sont définies par


opposition avec les macles simples, à savoir qu’elles
ne sont pas constituées de seulement deux individus,
mais d’un plus grand nombre.
Ces individus peuvent être associés de deux
manières différentes :

- Macles polysynthétiques

Lorsque les plans de composition sont


parallèles, le groupe résultant est appelé
polysynthétique. Généralement, la juxtaposition des
individus s’effectue un grand nombre de fois.

Exemples :

CALCITE (fig. 31)

fig. 31 : macle polysynthétique de la calcite sur (-1012)


l’une des trois directions négatives du rhomboèdre fig. 32 a) : Macle polysynthétique de l’albite selon {010}
b) macle observée en microscope polarisant, réflexion
perpendiculairement à (010)
c) jordanite vallée de binn (Suisse)
PLAGIOCLASES

Les macles polysynthétiques ne sont pas rares


dans la série isomorphe qui va de l’albite (fig. 32) à
l’anorthite.

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- Macles cycliques

Lorsque les plans de composition ne sont pas


parallèles, le groupe résultant est appelé cyclique,
car il peut se refermer éventuellement sur 360°.

Exemples :

CUBANITE

fig. 33 : Macle cyclique de cubanite (Québec)(2,5x1,5 cm2)

MARCASSITE

Les macles de marcassite sont assez fréquentes,


et souvent multiples. La multiplicité de macles selon
un plan m conduit à la formation d’une structure Fig. 34 a): macle en crête de coq (à gauche) et en sperkise (à
ressemblant à une crête de coq. droite) de la marcassite
b) : sperkise : macle cyclique de la marcassite (cap blanc nez)

De plus, il arrive que 4 ou 5 individus peuvent


former une macle cyclique autour d’un axe central
ARAGONITE
(axe de macle parallèle à c), formant ainsi ce que
l’on appelle la macle de la sperkise (fig. 34) ancien L’aragonite se macle sur les faces {110} par
nom de la marcassite toujours utilisé dans le Nord ( hémitropie par rapport à un plan (fig. 36).
fig. 35).
Dans l’aragonite, orthorhombique, l’angle
dièdre des faces m, est égal à 116°12’, donc voisin
de 120°. Par accolement de trois prismes avec m
comme plan de jonction, on obtient une macle qui
a l’apparence d’un cristal unique de symétrie
pseudo hexagonale (fig. 36-37).

Fig. 35 : sperkise (macle de marcassite du cap Blanc-nez) :


Du fait de l’obliquité résultant de la différence
logo du magazine du club de Wasquehal entre 116°12’ et 120°, la structure de la jonction
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conduit au déplacement des atomes proches du plan


de jonction (fig. 38).

Fig. 36 : Structure de la macle par hémitropie

Fig. 38 : Structure de la jonction entre deux individus


d’aragonite

Fig. 37 a) : Macle de l’aragonite formée par. un triplet donnant


une structure pseudohexagonale
b) aragonite du Portugal (10 mm)

RUTILE

La macle en genou du rutile (fig. 39) peut


donner par multiplicité d’ordre 8, la macle cyclique
présenté en fig. 40.

fig. 39 : Macle en genou du rutile


Minas Gerais (Brésil)
fig. 40 : Macle cyclique d’ordre 8 du rutile
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CASSITERITE

Macle semblable à celle du rutile.

fig. 41: Macle cyclique de cassitérite (Pérou) 10mm

fig 44 b) : Macles de chrysobéryl


CHRYSOBERYL (fig. 42-43) (Valle Aurina- Italie (20 mm)

HEMATITE (fig. 45)

fig. 42 : Macle cyclique du chrysobéryl


parallèle aux faces {031}

fig. 43 a) : Macle cyclique du chrysobéryl


parallèle aux faces {031} fig. 45 : Macle cyclique de l'hématite avec axes principaux
Madagascar 10 mm figurés par le rutile en épitaxie sur l'hématite

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7. THEORIE DE LA FORMATION DES Le fait dominant de toute cristallisation est


MACLES la tendance à la réalisation du plus grand équilibre,
tendance qui est pleinement satisfaite quand les
particules complexes se disposent sur les nœuds
7.1. NOTION DE SYMETRIE LIMITE
d'un assemblage réticulaire, après avoir orienté
(8,13)
leurs éléments de symétrie en conformité de ceux
de l'assemblage.
Mallard a montré que tous les groupements
Cette orientation uniforme ne se réalise en
par pénétration étaient formés, soit par des cristaux
grand que dans des circonstances spéciales de
hémiédriques qui combinent les deux orientations
calme, de pureté et d’homogénéité durables du
admissibles, soit par des cristaux à symétrie-limite,
milieu cristallogène. Le plus souvent, deux parties
c'est-à-dire très voisins, par leurs paramètres, d'un
voisines de ce milieu ne sont pas dans les
degré de symétrie supérieur à celui de leur système.
conditions voulues pour adopter l'orientation
Si l'on considère un cristal orthorhombique
identique qui assurerait le mieux leur équilibre.
d'aragonite, l'angle mm des faces latérales est de
Mais alors, en vertu du principe de la moindre
116°10' donc très voisin de 120°. On pourra donc, au
action, il est naturel que du moins elles s'éloignent
moyen de ces prismes et en les accolant par trois,
aussi peu que possible de cette orientation.
obtenir des solides paraissant avoir acquis une
Or s'il existe, pour une particule, un élément
symétrie hexagonale, supérieure à celle du système
de symétrie-limite, c'est-à-dire tel que deux
orthorhombique
particules complexes, ayant le même centre de
Il en est de même pour l'orthose ou feldspath
gravité, et se disposant symétriquement par rapport
monoclinique à base de potasse dans ce qu'on
à l'élément-limite, aient une partie commune plus
appelle la macle de Carlsbad. Deux cristaux, ayant
grande que pour toute autre position relative, la
leurs plans de symétrie parallèles, tournent leurs
tendance à l'équilibre déterminera la juxtaposition
bases en sens inverse, comme si l'un d'eux, d'abord
de deux parties cristallines distinctes. Dans la
orienté comme l'autre, avait tourné de 180 degrés
première, les particules complexes auront
autour de l'arête prismatique mm. Or Mallard a
l'orientation initiale; dans la seconde, elles auront
montré que le réseau plan de l'orthose, dans le plan
l'orientation symétrique de la première
g1, est presque rhombique. Ainsi, la combinaison de
relativement à l'élément-limite.
l'orthodiagonale avec les deux axes quasi-binaires du
De la sorte, la présence de l'élément-limite
plan g1 engendre un assemblage à symétrie-limite
entraînera forcément, dans le cas de groupements
rhombique. En tournant autour de l'arête mm, qui est
non troublés, la formation simultanée d'un nombre
l'un des deux axes quasi-binaires, cet assemblage
déterminé de cristaux juxtaposés, nombre qu'on
prend une seconde position qui, combinée avec la
peut calculer d'avance, si l'on connaît la symétrie
première, fait naître un édifice plus proche de la
du réseau et celle moindre de la particule. Le
symétrie rhombique parfaite.
nombre de ces groupements, c'est-à-dire des
De la même façon, Mallard a fait voir que la
macles, sera d'autant plus grand que la symétrie de
macle de la staurotide résultait de ce que
la particule sera moins riche en éléments réels, et
l'assemblage de la substance est pseudo-cubique, de
c'est ainsi que certaines substances n'apparaîtront
telle sorte que l'axe horizontal, autour duquel a lieu
jamais que sous forme de parties groupées.
la rotation, est pseudo-quaternaire.
Il n'y a donc plus lieu de distinguer
d'hémitropies normales ou parallèles, ni d'axes
Par une application encore plus complète de
d'hémitropie, ni de groupements par pénétration.
la notion de symétrie-limite, M. F. Wallerant est
Suivant les cas, la macle réalisée mettra en
parvenu à donner, non seulement des macles
évidence, soit l'axe-limite autour duquel la rotation
proprement dites, avec faces d'accolement définies,
a eu lieu, soit le plan-limite autour duquel la
mais de tous les groupements réguliers de cristaux,
symétrie s'est accusée.
une théorie qui s’applique à tous les cas enregistrés
par l'observation.

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En poursuivant, à la lumière de cette notion,


l'analyse de tous les groupements connus, on arrive à
reconnaître que toutes les substances minéralogiques
peuvent être considérées comme possédant une
symétrie-limite cubique. De cette façon, les axes et
les plans mis en évidence par leurs groupements sont
ceux qui, si la symétrie était parfaite, joueraient dans
le système cubique le rôle d'éléments réels.
Cette notion, de la presque identité
cristallographique de toutes les substances, notion
déjà établie par Mallard, cadre bien avec ce
qu’enseigne l’étude des propriété physiques des
corps suivant les directions, car l’expérience montre
que les ellipsoïdes représentatifs de la disposition de
ces propriétés diffèrent très peu de sphères.

7.2. NOTION DE HASARD

Henri-Jean SCHUBNEL (1) s’oppose vigou-


reusement à cette théorie qui prétend que les macles
ne tendent pas à représenter la matière à la recherche
de la symétrie maximale.

Pour ma part, je suis d’accord avec lui. Et ce


pour deux raisons. Premièrement, cela n’explique
pas l’existence de macle en V (quartz de la
Gardette). Et deuxièmement, puisque les macles
existent, si elles représentaient l’état de plus haut
niveau de symétrie,, il est probable
qu’énergétiquement, leur structure du réseau
correspondrait à une énergie minimale.
Or, il n’en est rien, puisqu'il est nécessaire d’avoir
des défauts et principalement des impuretés pour
permettre l’apparition d’un plan ou d’un axe sur
lequel la croissance cristalline intervienne d’une
manière non « conventionnelle » et permette ainsi la
formation de la macle.
Si la macle est autorisée par les lois
cristallines, il est nécessaire qu’il y ait des défauts,
qui subviennent de manière hasardeuse, pour qu’il
y ait maclage.

En conclusion, définir qu’une pénétration de


deux cristaux est bien une macle est très difficile, et
nécessite beaucoup d’expérience. En conséquence,
cette étude n’est pas terminée.
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8. PRINCIPALES MACLES
8.1. Système triclinique

- Sur plan basal (010), (001) ou (100), souvent combinés, donnant une macle à symétrie pseudo-
orthorhombique leightonite, polyhalite, synadelphite, disthène, wollastonite...

- Plusieurs autres lois, toutes des cas particuliers, notamment la macle en X du disthène sur (.308), (110)
dans l'aenigmatite (amphibole triclinique), (104)(0.12) (12.1) dans l'hémihedrite.

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE

DISTHENE Triclinique holoèdre - Sur plan basal {100}


-1 - Macle en X sur {308}
FELDSPATHS De nombreuses sortes de pseudo-symétries peuvent
(9) (Tab.1) apparaître dans la structure des feldspaths. Il en résulte un
nombre important de types de macles selon diverses
symétries. Le tableau 1 présente les principales géométries
de formation de ces macles.

Ce tableau est décomposé en trois parties : les macles


perpendiculaires, parallèles et composées.

- Les macles perpendiculaires ont leur axe de macle


perpendiculaire à l’une des faces du cristal, et elle-
même est parallèle au plan de composition. Dans le cas,
d’un cristal possédant un centre de symétrie, ce
maclage conduit à une symétrie miroir, selon le plan de
composition.
- Les macles parallèles ont pour axe de macle, l’une des
arêtes du cristal. Le plan de composition est parallèle à
l’axe de macle.

- Parfois, il arrive que trois cristaux soient dépendant les


uns des autres. Par exemple, s’il y a un maclage
perpendiculaire entre les cristaux A et B, et un maclage
parallèle entre B et C, , A et C sont alors reliés par un
maclage composé.

Les macles de Carlsbad, Baveno et de Manebach,


peuvent être observée aussi bien chez les feldspaths
monocliniques (orthose), que chez les feldspath tricliniques
(albite, microcline, anorthose, anorthite, labradorite,
andésine), et principalement lors d’association simple, ne
comportant que deux individus, bien que des associations
de 3 ou 4 individus ont été reportées.

Les macles de l’albite sont très fréquemment


rencontrés chez les feldspaths alcalins tricliniques (albite,
microcline, anorthose) ainsi que la macle du péricline dans
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une moindre fréquence.


La structure des feldspaths tricliniques ne dévie pas
beaucoup de la symétrie monoclinique ; (010) est un plan
pseudo miroir et y est un pseudo axe « diad »,
Dans la macle de l’albite, le plan de contact entre les
deux individus (010), est un vrai plan miroir comme pour
la structure triclinique, pour chaque côté.

FELDSPATHS
POTASSIQUES

MICROCLINE Triclinique holoèdre La macle du microcline est caractérisée par une


AMAZONITE -1 combinaison entre les macles de l’albite et du péricline
(différente de la macle composée de l’albite).
Beaucoup de microclines sont micro-perthitiques et
gardent la structure monoclinique qu’ils ont lorsqu’ils sont
isolés. La relation singulière qui existe dans le microcline
entre les deux types de maclage peut être mis en évidence
car le microcline cristallise originellement dans le système
monoclinique.
Des zones du cristal deviennent tricliniques lorsque
l’axe y est parallèle à l’axe b du système monoclinique ; les
macles sont alors du type péricline.
D’autre zones deviennent tricliniques car le plan
(010) est parallèle au plan (010) du réseau monoclinique ;
la macle est alors de type albite.

FELDSPATHS Pour les feldspath plagioclases, les macles sont les mêmes
PLAGIOCLASES que pour les feldspaths alcalins, mais il existe
généralement une petite différence due à la légère obliquité
de la maille des plagioclases.

De plus, ils forment souvent de petites macles


multiples à l’échelle microscopique.

ALBITE Triclinique holoèdre Les macles les plus fréquentes des feldspaths alcalins sont
-1 les macles de l’albite, du péricline, puis dans une plus
grande rareté, celle de l’acline, de l’Estérel ou Ala, et le
maclage est souvent multiple.
On rencontre également des macles composées de
macles de l’albite et du Péricline.

ANORTHITE Les combinaisons observées chez la microcline sont


également fréquentes pour l’anorthoclase. Toutefois, les
sections rhombiques sont très différentes (-2 à –5 ° contre –
83° pour la microcline.

ANDESINE
MICROCLINE
LABRADORITE

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Macle de l’albite (Queyras) 8 mm

amazonite : macle de Manebach


(Colorado)

albite : macle de Baveno

Wollastonite Triclinique holoèdre Sur {100}


–1

fig. 41 : Principales macles des feldspaths

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Nom Axe de la macle Plan réticulaire Remarques


Macles
perpendiculaires

Albite ⊥ (010) (010) Répétée ; seulement


triclinique
Manebach ⊥ (001) (001) Simple
Baveno (droite) ⊥ (021) (021)  Simple , rare pour
Baveno (gauche) ⊥ (0-21) (0-21)  les plagioclases
X ⊥ (100) (100)
Prisme (droit) ⊥ (110) (110)
Prisme (gauche) ⊥ ( 1-10) (1-10)

Macles parallèles

Carlsbad [001] (hk0), souvent (010) simple


Péricline [010] (h0l), section rhombique, 
parall à y 
Acline A [010] (001)  répétée ;
Acline B [010] (100) seul pour les tricliniques
Estérel [100] (0kl), section rhombique,

parall à x
 répétée ;
Ala A [100] (001)
Ala B [100] (010) 

Macles composées

Albite-Carlsbad ⊥z (010)
(Roc tourné) 
Albita-Ala B ⊥x (010) 
Manebach-Acline A ⊥y (001) 
(scopie)  répétée ;
Manebach-Ala A ⊥x (001) 
X-Carlsbad ⊥z (100) 
X-Acline B ⊥y (100) 

Tab 1 : Macles des feldspaths

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- Les macles parallèles ont pour axe de macle, l’une des arêtes du cristal. Le plan de composition est
parallèle à l’axe de macle.

- Parfois, il arrive que trois cristaux soient dépendant les uns des autres. Par exemple, s’il y a un maclage
perpendiculaire entre les cristaux A et B, et un maclage parallèle entre B et C, , A et C sont alors reliés
par un maclage composé.

Les macles de Carlsbad, Baveno et de Manebach, peuvent être observée aussi bien chez les
feldspaths monocliniques (orthose), que chez les feldspath tricliniques (albite, microcline, anorthose,
anorthite, labradorite, andésine), et principalement lors d’association simple, ne comportant que deux
individus, bien que des associations de 3 ou 4 individus ont été reportées.
Les macles de l’albite sont très fréquemment rencontrés chez les feldspaths alcalins tricliniques (albite,
microcline, anorthose) ainsi que la macle du péricline dans une moindre fréquence.
La structure des feldspaths tricliniques ne dévie pas beaucoup de la symétrie monoclinique ; (010) est
un plan pseudo miroir et y est un pseudo axe « diad »,
Dans la macle de l’albite, le plan de contact entre les deux individus (010), est un vrai plan miroir
comme pour la structure triclinique, pour chaque côté.

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8.2. Système monoclinique

C'est le système cristallin le plus abondant, et les macles y sont légion.

Macles par rapport à un axe

Elles sont diverses et nombreuses. Les plus connues sont celles des feldspaths : macle de Baveno par
rotation autour de [021] ou de Carlsbad, autour de [001], sans oublier les six macles par rotation de la
staurolite, ou quatre des macles de la cryolite (pseudocubique).

Macles par rapport à un plan

Sur plan basal : (100) très courant, donnant un édifice à symétrie pseudoorthorhombique : clinopyroxènes,
clinoamphiboles, gypse, arsénopyrite, wolframite, sphène, whewellite, herderite, lazulite, malachite,
monazite.
Parfois (001) dans les clinopyroxènes, la herderite, les clinohumites, rarement -(010), la macle «de
Montmartre», dans le gypse.

Sur d'autres plans : pas de loi prédominante mais plusieurs macles,


(101) clinopyroxènes, phillipsite-harmotome, calaverite,
(110) micas,
(011) clinopyroxènes, manganite, micas,
(320) énargite,
et de nombreuses autres lois, particulières aux coïncidences de paramètres dans chaque espèce, restaurant
une symétrie orthorhombique (parabutlerite (.105), azurite (.102), quadratique (monazite), rhomboédrique
(kammererite), hexagonale (mimétite) ou cubique (cryolite).

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE


Acmite Monoclinique Commune sur {100}
holoèdre 2/m

Aegyrine Monoclinique Commune sur {100}


holoèdre 2/m

Arsénopyrite Monoclinique Fréquentes par accolement ou interpénétration entre autres


holoèdre 2/m selon {101}
Il existe également des macles en croix ou en étoiles

Augite Monoclinique Sur {100},


holoèdre 2/m

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Chloritoîde Monoclinique Cristaux tabulaires souvent maclés


holoèdre 2/m

Cryolite Monoclinique 2/m Par interpénétration communes selon une dizaine de lois
de macle

Diopside Monoclinique Sur {100}, souvent polygénétique ; sur {001} rare


hedenbergite holoèdre 2/m

Diopsides maclées du lac Baïkal d’après Kokscharow (1862), in


Goldschmidt

Diopside maclée de Madagascar selon (100), d’après Lacroix (1922)

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Epidote Monoclinique Sur {100}


holoèdre 2/m

FELDSPATHS Dans la macle du péricline, l’axe y est un vrai axe « diad »


POTASSIQUES comme dans la structure triclinique.

Les feldspaths monocliniques ne peuvent donc pas


montrer les macles de l’albite et du péricline lorsque pour
eux les axes de macle (⊥ (010) et y ) coïncident avec le vrai
« diad » présent dans la structure non maclée.

ORTHOSE monoclinique Seule la macle de Carlsbad est fréquemment


holoèdre 2/m rencontrée. Elle peut être de pénétration ou de contact.
Dans ce second cas, de macle de contact, l’angle rentrant
entre les faces (001) et (-101) n’est que peu prononcé

La macle de Baveno forme un prisme pratiquement


cubique à partir de l’angle entre (001) et (021) qui est
proche de 45 °. Les macles multiples de Baveno
comportant 3 voire 4 individus surviennent parfois.

La macle de Manebach est difficile à identifier car les


angles rentrants ne sont que faiblement marqués (il apparaît
une nouvelle fois ici la limite des angles rentrants comme
indicatif de la présence ou non d’une macle), et car le plan
réticulaire est parallèle au principal plan de clivage.

SANIDINE La macle de Carlsbad est la plus fréquente , mais il est


possible de trouver des macles de Baveno et de Manebach.

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Orthose présentant la macle de Baveno

Macle multiple de sanidine (Massif du Sancy)

Macle Péricline+Carlsbad(vue de dessus) (Issoire)

Orthose présentant la macle de Manebach

Macle de Carlsbad sur de l’orthose (Issoire)

Macle de Sanidine Puy de Sancy 4 cm

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Gypse Monoclinique Par accolements ou par pénétration fréquentes selon {100}


holoèdre 2/m (macles dites en queue d’aronde) ainsi que selon {-101}

Le gypse forme à partir de cristaux aplatis mg1 a2, deux macles :

- La macle en fer de lance


Après section par un plan pp passant par deux sommets opposés puis
hémitropie. Les faces de cette macle sont généralement courbes.

- La macle en queue d’hirondelle


Le plan de section est parallèle à un plan
h1 et l’hémitropie, effectuée autour d’un axe
perpendiculaire à ce plan.

Macles du gypse
a) macle de la queue d’hirondelle
b) Macle en fer de lance

a)Gypse fer de lance de Vitry sur Orne (57) 6 cm


b) pièce origine inconnue 8 cm

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La macle en queue d’hirondelle est souvent multiple et conduit alors parfois aux
surprenants faciès de la sélénite.

Gypse queue d'hirondelle de Sinard (05)


a) 8 cm b) 3 cm

sélénite : Mexique : 12 cm

Hornblende Monoclinique holoèdre Macle sur {100} de deux individus présentant la


2/m combinaison du pinacoïde {010} et des prismes verticaux
{110} et horizontal {011}

Laumontite Monoclinique holoèdre sur {100}


2/m

Lavénite Monoclinique holoèdre Fréquente sur {100}

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Malachite monoclinique 2/m Selon le pinacoïde {100} fréquentes

La malachite, bien qu’elle appartienne au système


monoclinique, possède un angle ph1 voisin de 90°. Elle
est donc pseudo orthorhombique.
La macle se forme alors avec h1 comme plan de
macle et plan de jonction, et la perpendiculaire à h1
comme axe de macle

macle de la malachite selon h1

Manganite Monoclinique 2/m Sur {011}fréquentes

MICAS Sur plan basal {001}

Sur plan {110}

Muscovite Multiple étoilée


La muscovite présentée ci-dessous est un fabuleux
exemple de macle pour un mica.

La structure du mica, hexagonale, est ici décomposée en


deux parallélogrammes dont l'orientation est différente;
comme présenté pour la calcite dans le paragraphe relatif
aux macles par mériédrie réticulaire.

Dans ce cas très particulier, les feuillets de la


muscovite ont perdu une partie de sa géométrie (axe
sernaire (ordre 6) alors que la macle, elle, l'a gardé.

- Page 135 : Monoclinique -


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Macle de muscovite (Chine) (8x5 cm2)

Macle sur (110) avec apatite , Mica étoilé


Panasqueira, Portugal (2 cm) Taquaras, Minas Gerais (3 cm)

Phillipsite Monoclinique Sur {101}

Groupe de macles simulant une symétrie cubique : les 3


quadruplets sont perpendiculaires les uns les autres,
comme les axes de symétrie d’ordre 4 d’un dodécaèdre
rhomboidal, chaque quadruplet comporte deux macles par
interpénétration (donc quatre individus cristallins)

- Page 136 : Monoclinique -


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Macle de phillipsite, Mt Mezenc (43)


Phosphophyllite Monoclinique holoèdre
2/m

Macle en V de phosphophyllite d’Hagendorf (in Kasming 1994)

Macle tabulaire et en V de phosphophyllite du Cerro Rico (in Wilson


et Petrov 1999)

- Page 137 : Monoclinique -


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Ht 1,8 cm Cerro de Potosi, Bolivie, coll C.Davis, photo J. Scovil


Ht 38 cm Llalagua,Bolivie, coll ENSMines Paris, photo J. Scovil

PYROXENES

Dioside
Hédenbergite
Spodumène
Enstatite

Spodumène Monoclinique holoèdre Commune sur {100}


2/m

Staurotide Monoclinique holoèdre La staurolite forme deux macles par pénétration très
2/m typiques. En forme de croix, les cristaux sont inclinés l’un
par rapport à l’autre de 90° ou de 60° (fig. 66-67)

La staurolite qui cristallise dans le groupe mmm forme


donc :
- une macle avec un angle proche de 90° lorsque le plan
de macle est {032}
- une macle avec un angle proche de 90° lorsque le plan
de macle est {232}

Macles cruciformes selon {031} croisette de Bretagne ou


{231} croix de St André

- Page 138 : Monoclinique -


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et une macle qui associe 60 et 90°

Titanite ou sphène Monoclinique holoèdre Accolements ou pénétrations selon {100}


2/m

- Page 139 : Monoclinique -


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Trémolite Monoclinique holoèdre Possible sur {100}


Actinote 2/m

Wolframite Monoclinique holoèdre


2/m

- Page 140 : Monoclinique -


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8.3. Système rhomboédrique

Macles par rapport à un axe

Rotation de 60° par rapport à l'axe ternaire : quasi universelle : carbonates rhomboédriques, hématite,
quartz (macle du Dauphiné), chabazite, phénacite, cinabre, argents rouges ...

Macles par rapport à un plan

Sur plan basal-ou encore sur plan prismatique : (11.20) même macle que la rotation susnommée : ankérite,
dolomie, pyrargyrite...

Sur plan pyramidal (10.11) calcite, dolomie, hématite, corindon, paratacamite, argents rouges, quartz
(macle de l'Esterel) ;
(10.14) antimoine, arsenic, proustite, pyramyrite ;
(01-10) calcite, proustite, pyrargyrite, quartz (macle du Brésil)
(02.21) calcite, dolomie
(11.22) quartz (macle de la Gardette ou du Japon) et quelques autres encore.

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE


Ankérite Hémiédrie centrée -3

Calcite Rhomboèdrique Courantes sur le rhomboèdre négatif {01-12} ou le


holoèdre pinacoïde {0001} voir texte pour toutes les macles
–32/m

Chabazite Rhomboèdrique Interpénétration sur {0001}


holoèdre –32/m

- Page 141 : Rhomboédrique -


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Cinabre Hémiédrie Macle par interpénétration selon {0001} fréquente


henantiomorphe 32

cinabre, Tongren, Chine 10 mm

Duyun, Guizhou Province, China


Corindon Rhomboèdrique – Fréquentes {10-11} et {0001}
32/m En lamelles triangulaires avec les pointes orientées vers le
haut et vers le bas

- Page 142 : Rhomboédrique -


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rubis maclé perp. à [001]


recto - verso
Hématite Rhombhoèdrique Selon {10-11} et {0001}
–3 2/m

Ilménite Rhombhoèdrique –3 Sur {10-11} et {0001}

Proustite Rhombhoèdrique 3m {10-14} ou {10-11}

Pyrargyrite Rhombhoèdrique 3m De croissance fréquente selon {10-14} ou {10-11}

Quartz - macle de la gardette ou du Japon {11-2}


- macle de Zwickau , angle de 42°17’
- macle de Goldschmidt, angle de 47°43’
- macle de Breithaupt, angle de 48°54’, par
contact selon le plan {11-1}
- macle de Friedel, angle de 90°, selon le plan
{44-1} avec rotation de 45°39’
- macle de Reichensten-Griesernthal, angle de
76°26’, selon le plan {10-1] avec rotation de
180°
- macle de Sella, angle de 64°50’ selon le plan
{10-2}

- Page 143 : Rhomboédrique -


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CALCITE

Il existe pour le moins 6 sortes de macles dans la calcite dont :

- Macle a1 : les cristaux se placent symétriquement de part et d’autre d’un plan horizontal (de notation
a1). Le scalénoèdre d2 montre assez souvent cette association .

macle a1 de la calcite sur {0001}

a) Gargeon (59) 8 cm
b) Mons sur marchienne 6 cm
c) Poona (30 mm) Inde

- Page 144 : Rhomboédrique -


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- Macle p ou macle en cœur : suivant une face de clivage p qui devient commune à 2 cristaux. Les axes
des deux parties font un angle de 89° 13’

b1

2
e
2
e
e 2

b1 e
2

macle p de la calcite

(Avesnes sur Helpe 20mm et 40 mm)

a) Macle de calcite (Egremont, Cumberland, Angleterre (18 mm) b) ?


Macle en papillon (association de 2 scalénoèdres)

- Page 145 : Rhomboédrique -


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- Macle de Derbyshire selon {10-11}

Macle de calcite (Egremont, Cumberland, Angleterre (25 mm)

Macle de calcite Mexique 3 cm

- Macle en papillon sur (0.1.12) et sur (022.1)

autres macles de la calcite

- Page 146 : Rhomboédrique -


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autres macles de la calcite 15 mm et 25 mm (Belgique)


Macle sur (022-1)

- Autres macles

Macle en papillon sur {1.102}

(02.21) (01.12) (10.11)

- Page 147 : Rhomboédrique -


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Mons sur marchienne 10 cm macle en mitre d'évèque, Noter le plan de macle verticale et la parfaite symétrie des deux individus

QUARTZ

Macles par mériédrie due au polymorphisme

Ce type de macle existe dans la très grande majorité des cristaux de quartz. Elles sont dues à la
transition polymorphique entre les quartz α et β à 573°.

- Page 148 : Rhomboédrique -


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Toutefois, elles ne sont pas observables macroscopiquement, et je vous renvoie au 5.1.1.

Macles par mériédrie réticulaire

Célèbres macles du quartz (de gauche à droite : macle du Brésil, du Dauphiné, du Japon)

- Macle du Dauphiné (ou de Suisse)

Elle est due à l’accolement de deux cristaux de même géométrie (gauche ou lévogyre, ou bien droit
ou dextrogyre) selon leur axe ternaire. L’un des cristaux ayant subi une rotation de 180 ° par rapport à
l’autre autour de l’axe L3.

- Macle du Brésil

De formation similaire à la macle du Dauphiné, elle s’en différencie par le fait que les cristaux
formant la macle sont miroirs l’un de l’autre (1 lévogyre, et 1 dextrogyre).

Le plan de macle est alors la face (1-1-20)

formation d’un quartz maclé à partir de deux quartz non symétriques (individu en blanc et individu 2 en pointillés)
-à gauche : deux quartz de même rotation donnent la macle du Dauphiné
à droite : deux quartz de rotation différente donnent la macle du Brésil

- Page 149 : Rhomboédrique -


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formation d’un quartz maclé à partir d’un quartz droit et d’un quartz gauche – Macle du Brésil

remarquez l'angle rentrant sur le gros cristal de quartz, ce "cristal" a tous les critères d'une macle :taille supérieure à
ces voisins, forme très aplatie, angle rentrant et faces
(6-1-51) et (51-61) présentes,
c'est une très belle mâle du Brésil dans un échantillon avec plusieurs quarts bi terminés de 10 cm.

- Macle du Japon ou de la Gardette

Le quartz ne possède pas que des macles par mériédrie ; ainsi la macle de la Gardette est due à la
symétrie presque quadratique d’une maille multiple. Le plan d’accolement est (11.2) et les individus
forment un angle de 84°33’.
Ainsi l’obliquité n’est pas nulle et la multiplicité supérieure à 1. La macle de la Gardette est donc le
cas le plus général, c’est à dire celui d’une pseudosymétrie réticulaire.
Il en résulte également la présence de contraintes mécaniques internes à la jonction des individus qui
est mis en évidence par l’aspect laiteux de cette jonction.

Célèbres macles du quartz (de gauche à droite : macle du Brésil, du Dauphiné, du Japon)

- Page 150 : Rhomboédrique -


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Macle de la Gardette
présence d’un aspect laiteux le long du plan de macle dû à des contraintes mécaniques internes

a) Macle de quartz du japon ou de la Gardette (échantillon chinois de 8 cm: macle excessivement plate,
avec un angle proche de 120° (116°12')
b)Quartz de l’Oisans présentant la macle de la Gardette

macle du japon dans un ensemble de cristaux de quartz : macle 7cm , Pérou


type de macle F avec net gauchissement des individus

- Page 151 : Rhomboédrique --


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Macle de La Gardette : mine de La Gardette


Type de macle G

3 macles du Japon dans un même ensemble: pièce 7cm , Pérou


type de macle E et C-D, type de macle B

NOTA
Il est à noter que d’autres plans autre que le {11-2}, peuvent aussi être plans de macle pour des macles
par accolement selon les faces p des individus :
- macle de Zwickau , angle de 42°17’
- macle de Goldschmidt, angle de 47°43’
- macle de Breithaupt, angle de 48°54’, par contact selon le plan {11-1}
- macle de Friedel, angle de 90°, selon le plan {44-1} avec rotation de 45°39’
- macle de Reichensten-Griesernthal, angle de 76°26’, selon le plan {10-1] avec rotation de 180°
- macle de Sella, angle de 64°50’ selon le plan {10-2}

Bien que plus rare que les macles de La Gardette, l’existence de ces macles montrent que bon nombre des
plans réticulaires du quartz sont susceptibles de devenir plan de macle. Il est donc possible que tous les
tétraèdres du réseau soient sensibles à un seul et même type d’impuretés. les alcalins pourraient bien être la
cause réelle de ces macles.

- Page 152 : Rhomboédrique --


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8.4 Système hexagonal

Emmanuel FRITSCH présente quelques macles dans le système hexagonal, quoique peu nombreuses
Pour ma part, je n’en connais aucune.
Il est vrai que ce système ne renferme que peu de minéraux naturels.

Plan basal : quelques macles de l'hémiédrie non centrée : zincite.

Plan pyramidal : (11.21) graphite, apatite, (10.12) pyrrhotite, (30.34) iodyrite, (1.101) breithauptite et
quelques autres macles rares, toutes des cas particuliers.
Souvent, un axe deux ou quatre a tendance à apparaître perpendiculairement à l'axe sénaire.
Pas d'exemple de plan prismatique ni d'axe de macle connu dans les minéraux hexagonaux naturels.

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE


Apatite Hémiédrie centrée
6/m
Graphite Holoèdre 6/m 2/m Sur {11.21}
2/m
Pyrrothite Holoèdre 6/m 2/m Sur {10.12}
2/m

Zincite Hémièdre
hémimorphe

- Page 153 : Hexagonal -


Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-175, 2004

8.5. Système orthorhombique

Sur plan basal : topaze (010), hémimorphite (001), epsomite, perovskite et boracite pseudocubiques.

Sur plan prismatique : (110) la plus courante mène le plus souvent à un édifice pseudohexagonal : carbonates
orthorhombiques : alstonite, aragonite, cérusite, strontianite, withérite... ainsi que dans la chalcocite, la
cubanite, la cordiérite, le soufre, l'argyrodite, la hambergite, l'atacamite, la thénardite.

Dans la bournonite, on a un groupement pseudoquadratique, (130) dans la cérusite (macle en coeur), la


bertrandite, le chrysobéryl, l'olivine, la cordiérite, la sternbergite, la stibine qui donnent une macle multiple à
symétrie pseudohexagonaie.

(120) Dans l'anhydrite et la cotunnite.

Très peu de macles sur des plans pyramidaux, mais quelques-unes existent sur des minéraux assez répandus :
(011) soufre, anydrite, thénardite
(112) chalcocite
(544) atacamite
(101) marcasite, orthopyroxènes.

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE


ADAMITE Orthorhombique
holoèdre

Aragonite Orthorhombique L’aragonite se macle sur les faces {110} par


Holoèdre hémitropie par rapport à un plan.
2/m2/m2/m
Dans l’aragonite, orthorhombique, l’angle dièdre des
faces m, est égal à 116°12’, donc voisin de 120°. Par
accolement de trois prismes avec m comme plan de
jonction, on obtient une macle qui a l’apparence d’un
cristal unique de symétrie pseudo hexagonale .
Du fait de l’obliquité résultant de la différence
entre 116°12’ et 120°, la structure de la jonction conduit au
déplacement des atomes proches du plan de jonction.

- Page 154 : Orthorhombique -


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Macles sur {110} très courantes , souvent triples, simulant


un prisme hexagonal ; ou macles par accolement ou
pénétration en fines lamelles polygénétiques qui
apparaissent comme des stries sur {001}

Macle multiple selon {110}, chaque cristal prismatique


étant combinaison de {110} et {001}
Macle selon de {110} de prismes combinaisons de {010],
{110} et {011}

- Page 155 : Orthorhombique -


Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-175, 2004

Bournonite Orthorhombique Selon {110} souvent répétées


hémièdre
hémimorphe La macle de la bournonite crée un axe d’ordre 2 (ou 4 )
mm2 central, qui donne à la macle l’allure d’une cristal du
système cubique.

Les macles multiples sont dites « en engrenage »


relativement à leurs formes

bournonite St Laurent le Minier 5 mm et 4 mm

maclé suivant une face m et aplati suivant p

- Page 156 : Orthorhombique -


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Cérusite Orthorhombique Principalement, la cérusite forme des macles de 2 ou


2/m2/m2/m 3 individus, parfois cycliques sur les plans {110}

macles de la cérusite

{110} sur le prisme vertical (plus rarement {130}, très


fréquentes et souvent multiples, aboutissant à un aspect
d’étoile ou de réseau

Fig. 69 : macles de la cérusite


Touissit (Maroc) 7 cm et 6 cm

- Page 157 : Orthorhombique -


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Chrysobéryl Orthorh 2/m 2/m 2/m Sur {130} fréquentes, souvent multiples et mimétiques
formant des pseudo hexagones

Macle cyclique du chrysobéryl


parallèle aux faces {031}

Macle cyclique du chrysobéryl


parallèle aux faces {031}
Madagascar 10 mm

Macles de chrysobéryl
(Valle Aurina- Italie (20 mm)

- Page 158 : Orthorhombique -


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Columbotantalite Orthor 2/m2/m2/m Selon {201} courantes

Cordiérite Orthorhombique Souvent pseudohexagonaux par maclage multiple sur


holoèdre 2/m2/m2/m {110}

Enargite Orthorhombique Selon {320} courantes


mm2
hémimorphite Orthorhombique Selon {001}
hémièdre 2mm

Marcassite Orthorhombique Les macles de marcassite sont assez fréquentes, et souvent


holoèdre 2/m 2/m multiples.
2/m
La multiplicité de macles selon un plan m conduit à la
formation d’une structure ressemblant à une crête de coq.

sperkise
De plus, il arrive que 4 ou 5 individus peuvent former une
macle cyclique autour d’un axe central (axe de macle
parallèle à c), formant ainsi ce que l’on appelle la macle de
la sperkise (ancien nom de la marcassite toujours utilisé
dans le Nord

macle en crête de coq (à gauche) et en sperkise (à droite) de la


marcassite

- Page 159 : Orthorhombique -


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sperkise : macle cyclique de la marcassite


(cap blanc nez)

Pérovskite 2/m 2/m 2/m Macles polygénétiques


Strontianite Orthorhomb Macles sur leprisme {110} fréquntes
2/m2/m2/m

- Page 160 : Orthorhombique -


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8.6. Système quadratique

Macles par rapport à un axe

On peut avoir transformation d'un axe inverse d'ordre 4 (tétraèdre quadratique ou sphénoèdre de la
chalcopyrite) en axe 4 vrai.
Il existe également des macles polysynthétiques selon trois directions perpendiculaires, donnant une
symétrie globale cubique. Exemple : la leucite.

Macles par rapport à un plan

Sur le plan basal : espèces appartenant à l'hémiédrie non centrée : wulfénite.

Sur le plan pyramidal : (112) est la plus courante : chalcopyrite, stannite, braunite, anatase, hétérolite ;
(101) est la plus connue : cassitérite (bec de l'étain), rutile (macle en genou), zircon, tapiolite ;
(301) rutile (macle en coeur)
(102) chalcopyrite : stannite.

Macles sur un plan prismatique, rares (110) cahnite, scheelite.

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE


Apophyllite Quadratique holoèdre
4/m 2/m 2/m

macle par pénétration (mêmes faces (100) (010) (110))

Braunite Quadratique Sur {112}


(hémièdre
tétraèdrique)
–42m

- Page 161 : Quadratique -


Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-182, 2004

Cassitérite Quadratique holoèdre Macle fréquente sur {101}, souvent multiple,


4/m2/m2/m La cassitérite forme la macle en bec de gaz

Différentes macles de la cassitérite


En haut à gauche : macle en bec de gaz
Au centre à gauche : macle en genou qui par multiplication peut former
une macle cyclique avec un axe sénaire, présentée en dernière ligne

- Page 162 : Quadratique -


Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-182, 2004

Cassiterite Pérou 40x40 mm


Mcle en genou et macle multiple

Chalcopyrite Quadratique –4 2m Sur {112}

Les cristaux de chalcopyrite présentent fréquemment


l’antihémiédrie sous la forme de sphénoèdre ou de
disphénoèdre.
Les macles des deux sphénoèdres a1 et A1 sont fréquentes

macle de chalcopyrite constitué de 2 sphénoèdres

- Page 163 : Quadratique -


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Macle de contact

Rutile Quadratique Macle fréquente sur 101, souvent multiple, cyclique


4/m2/m2/m formant des anneaux de 8 individu

Le rutile (quadratique holoédrique) présente néanmoins de


très jolies macles avec b1 (101) comme plan de macle.

- Page 164 : Quadratique -


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Il s’agit ici de macle par pseudo-mériédrie réticulaire.

Par multiplication de la macle, il peut apparaître une macle


cyclique avec un pseudo axe sénaire perpendiculaire à m
(010), comme si le réseau du rutile constituait une
mériédrie d’un réseau multiple, comportant un axe
quaternaire et un axe sénaire orthogonaux.

Le rutile forme donc principalement :


- la macle en genou
- la macle des pyramides du bec de gaz
- une macle cyclique

Rutile et quartz (Oisans) – 1,5 mm

Rutile Minas Gerais– 3 mm

Scheelite Quadratique- Par pénétration sur le prisme {110} fréquentes


Hémiédrie centrée
4/m

- Page 165 : Quadratique -


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8.7. Système cubique

Macles par rapport à un axe

Rotation de 60° par rapport à un axe ternaire : très commune, correspond à un plan de macle (111)
lorsqu'elle est par contact (macle dite « des spinelles »).

Rotation de 90° par rapport à un axe binaire d'une hémiédrie restaurant un axe quaternaire : tétraédrite,
diamant (macle de Mohs-Rose, discutée), eulityte, helvite.

Macles par rapport à un plan

Macle suivant (011).

Restaure également les axes quaternaires : pyrite (croix de fer), skutterudite, cobaitite.

NOM SYSTEME TYPE DE MACLE


Argent Cubique 4/m –3 2/m Sur l’octaèdre {111}

Cuivre Cubique 4/m –3 2/m Sur {111} parfois

Cuprite Holoèdre 4/m –3 2/m

- Page 166 : Cubique -


Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-182, 2004

Diamant Cubique 4/m –3 2/m Macle par hémitropie moléculaire, associant deux
tétraèdres à arêtes croisées, avec leurs angles abatus par les
tétraèdres inverses.

Les faces des cristaux de diamant sont souvent arrondies


avec des arêtes courbes et striées.
Les macles de diamant sont généralement constituées de 2
tétraèdres qui se pénètrent à angle droit. Il en résulte une
symétrie cubique avec des angles rentrants.

Parfois les tétraèdres sont épointés par les faces du


tétraèdre inverse et il, y a apparition d’un octaèdre dont les
arêtes sont remplacées par des gouttières.Les diamants
maclés peuvent avoir 2 sortes de déformations de
cristallisation : interne ou externe. Il existe donc des macles
simples par accolement et des macles multiples par
interpénétration multiple que l'on appelle (naat).

macle du diamant à partir de deux tétraèdres avec faible développement


avec fort développement, pour se rapprocher de la symétrie octaédrique

- Page 167 : Cubique -


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Macle du diamant par interpénétration de 2 tétraèdres

La même macle à partir de deux hémihexoctaèdres conduit à au faciès de gauche


ci-dessous. Les formes courbes abondent (fig. centrale ci-dessous, qui représentet
le dodécaèdre. Dans la figure de droite ci-dessous, deux portions d’un
hémihexoctaèdre tronqué par a1 sont maclées, avec a1 pour face de jonction.

Selon la macle de spinelle, macle multiple

- Page 168 : Cubique -


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Fluorite Cubique 4/m –3 2/m Par interpénétration fréquente avec [111] comme axe de
macle
Le cas le plus représentatif de ce type de macle par
mériédrie réticulaire, est la macle par pénétration de la
fluorine

L’axe ternaire du système cubique [111] (grande diagonale


du cube) devient axe sénaire (axe d’ordre 6), et il y a
formation de la macle par rotation de 60° autour de cet axe.
Axe A6 [111]
60°

- Page 169 : Cubique -


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Macle (00.1) de la fluorine

Galène Cubique 4/m –3 2/m Sur {111} macle de croissance


Et également sur {114}

Les macles sont fréquentes par hémitropie normale à a1.


Souvent les individus de la macle, munis des faces p et a1,
sont aplatis suivant une face a1 et donnent l’habitus de
droite ci-dessous. Cette même macle tabulaire se reproduit
avec la forme a1b1.

Cristal de galène a1b1 qui peut conduire à la macle tabulaire


Grenat Hessonite Cubique 4/m –3 2/m
Grenat Almandin

Sur [110]

- Page 170 : Cubique -


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Autre :

macle observée
sur un grenat du Pakistan (0,5 mm) sur un almandin de Collobrières (30 mm)
Stries qui présentent le plan de macle
Magnétite Cubique 4/m –3 2/m Macle du spinelle selon {111}

Or Cubique 4/m –3 2/m Sur 111 fréquentes

- Page 171 : Cubique -


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Platine Cubique 4/m –3 2/m

Russie

Pyrite Cubique 2/m –3 De croissance selon un axe [110]

Macle mériédrique d’interpénétration, classe m-3


Piece du Colorado (12 mm)

Sphalérite Cubique -4 3m 111 fréquentes par accolement ou pénétration


Ce minéral est maclé selon un plan de jonction a1

macle par contact de la blende

Spinelle Cubique 4/m –3 2/m Sur 111 fréquentes macle du spinelle , 2 individus par
accolement prenant l’aspect d’une plaquette orientée selon
(111)

Elle est due au développement de deux octaèdres suivant


un plan parallèle à l’une des faces de l’octaèdre. L’axe

- Page 172 : Cubique -


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d’hémitropie est alors un axe de symétrie ternaire

180°

Macle des spinelles

spinelle , 3 mm, MOGOK, BURMA

macle multiple – macle simple

Cette association existe lors de l’interpénétration de deux


cubes sont l’un des axes ternaires (axe d’hémitropie) leur
est, commun et où l’un des cristaux a subi une révolution
de 180° par rapport à l’autre. L’axe L63 devient alors un
axe L6, et on obtient alors la macle de la fluorine
Tennantite Cubique –43m

Tétraédrite Cubique –43m Souvent imbriquées ou recouvertes de chalcopyrite

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9. LEXIQUE
Macle Henri-jean SCHUBNEL : groupement de deux ou de plusieurs cristaux de
même nature suivant des lois déterminées

Emmanuel FRITSCH : association, suivant des lois géométriques bien


définies, de deux individus d’une même espèce minérale, due à l’existence
d’un réseau commun (ou presque commun) aux deux cristaux d’orientations
différentes.

Alain BARONNET : associations de plusieurs individus de même espèce,


orientés mutuellement selon des lois cristallographiques rigoureuses

Angle rentrant Par opposition aux angles saillants qui apparaissent sur les polyèdres
monocristallins (cf loi de constance des angles de Sténon et Romé de Lisle)
Macles simples Association de 2 individus
Macle multiple Association de plus d e2 individus – donnent des groupements cycliques ou
étoilés
Obliquité Angle qui peut exister entre les plans réticulaires de deux cristaux d’une
macle (elle est de l’ordre de 2à 5° environ)
Indice de la macle Nombre d’atomes nécessaires pour définir le motif de la macle par rapport au
motif d’un cristal pris isolément
Eléments de macle Eléments de symétrie d’orientation permettant le passage d’un cristal à l’autre
dans la macle (axe, plan)
Transformation Passage à l’état solide entre une phase haute température A et une phase de
polymorphique plus basse température (modification de la structure du réseau cristallin)
Réseau réciproque Représentation du réseau cristallin sur les clichés de diffraction
Un traitement mathématique par transformées de Fourier permet ensuite de
revenir à la structure réelle d’un cristal
Quartz gauche a)

Quartz droit b)

Mériédrie : Si la symétrie du contenu de la maille, c’est-à-dire le motif, est inférieure à


celle de la maille vide, il y a mériédrie.
Les groupes trigonaux sont à la fois des mériédries rhomboédriques et des
mériédries hexagonales car ce sont des sous-groupes de m-3m et de 6/mmm.
Symétries :

Holoédrie : Symétrie maximale d’un système de Bravais, elle est représentée par le
groupe ponctuel de la maille vide
Hémiédrie : Symétrie moitié de celle du groupe de holoédrie dans le cas d’in groupe
mériédrique
Tétartoédrie Symétrie quart de celle du groupe de holoédrie dans le cas d’in groupe
mériédrique

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Alain ABREAL, Les Macles dans les Minéraux, J. of Pers. Mineralogist, vol.2, page 101-182, 2004

REFERENCES
1-Henri-Jean SCHUBNEL : avec la collaboration de J.F. POULLEN et J. SKROK : Larousse des
minéraux, Libraire Larousse Paris

2- Emmanuel FRITSCH, « Connaître les macles », Monde et minéraux N°77, 1987, pp17-19.

3- Emmanuel FRITSCH, « Connaître les macles », Monde et minéraux N°78, 1987, pp45-49.

4- Emmanuel FRITSCH, « Comprendre les macles : une question de symétrie « , Le Règne minéral,
N°29, 1999, pp47-51.

5- Roger TITEUX : Sur la croissance dans le minéral et le vivant, monde et minéraux, N°81, 1987, pp43-
44.-èyun

6- Alain BARONNET : Minéralogie , 1988, chez Dunod

7- P. BARIAUD, F. CESBRON et J. GEFFROY : Les minéraux, leurs gisements, leurs associations

8- M. PICON, Eléments de Minéralogie, Cours professé à la Faculté de Pharmacie de Paris, Centre de


Documentation Universitaire, 1945

9-W. A. DEER F.R.S., R.A. HOWIE et J. ZUSSMAN : An introduction to the rock-forming minerals,
Longman Scientific & technical, copublished in the US with John Wiley & sons, inc, New York

10- C. KLEIN, C. S. HURLBUT Jr, Manual of Mineralogy

11. H. BRASSEUR « Cristallographie – Morphologie, université de Liège, édité par F. Gothier, 11 place
du 20 août, Liège.

12. C. GIACOVAZZO et al, Fundamentals of crystallography, International union of crystallography,


oxford science publications

13. PRECIS DE MINERALOGIE, A. DE LAPPARENT, librairie scientifique et technique Albert


BLANCHARD, Paris, 1965

De nombreuses photos sont issues du livre « Le monde des cristaux) de Vincenzo de Michele,
conservateur de minéralogie au musée municipal d’histoire naturelle de Milan, ed. Atlas

ANNEXE : article de E. FRITSCH

Il y a macle lorsque les réseaux de cristaux imbriqués peuvent se prolonger l'un J'autre, au moins en
partie ou de façon approchée. Un nombre limité de groupements est possible ; nous avons dans cet
article commencé dans « Monde et Minéraux » n' 77 tenté d'en décrire les grands types, pour chaque
système cristallin.
ATTENTION: UNE MEME ESPECE PRESENTE SOUVENT PLUSIEURS MACLES

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