06 Annexe1 Fiche Toxicologique NH3 FT 16 INRS

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Base de données FICHES TOXICOLOGIQUES

Ammoniac et solutions aqueuses


Fiche toxicologique n°16
Généralités
Edition 2007

Formule :
NH 3 ( Ammoniac ), NH 4 OH ( Ammoniaque )

Substance(s)

Nom Détails

Ammoniac Numéro CAS 7664-41-7

Numéro CE 231-635-3

Numéro index 007-001-00-5

Synonymes Ammoniac anhydre

Ammoniaque Numéro CAS 1336-21-6

Numéro CE 215-647-6

Numéro index 007-001-01-2

Synonymes Hydroxyde d’ammonium ; en solution aqueuse...%

AMMONIAC ANHYDRE
Danger
H221 - Gaz inflammable

H314 - Provoque des brûlures de la peau et des lésions oculaires graves


H331 - Toxique par inhalation

H400 - Très toxique pour les organismes aquatiques

Les conseils de prudence P sont sélectionnés selon les critères de l'annexe 1 du réglement CE n° 1272/2008.
231-635-3

Selon l’annexe VI du règlement CLP.


ATTENTION : pour la mention de danger H331, se reporter à la section "Réglementation".

Numéros Index – noms chimiques Etiquetage selon le règlement CLP


(CE n° 1272/2008)

007-001-01-2 – Ammoniaque... (≥
25 %)

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Danger, H314, H400

Caractéristiques
Industrie du froid.
Fabrication des engrais.
Pétrole et carburants.
Traitement des métaux.
Synthèse organique.
Industrie des fibres textiles.
Produits d’entretien.
Industrie du papier.

Propriétés physiques
[1 à 4, 9]

L’ammoniac est un gaz incolore à odeur piquante, plus léger que l’air. Il se liquéfie facilement.
L’ammoniac est très soluble dans l’eau (33,1 % en poids à 20 °C). La dissolution s’accompagne d’un dégagement de chaleur. Les solutions obtenues sont connues sous
le nom d’ammoniaque.
La limites d’explosivité de l'ammoniac dans l’oxygène (% en volume) est de 15,5 % pour la limite inférieure et de 79 % pour la limite supérieure.

Nom Substance Détails

Ammoniac N° CAS 7664-41-7

Etat Physique Gaz

Masse molaire 17,03

Point de fusion - 77,7 °C

Point d'ébullition - 33,3 °C

Densité 0,682 à - 33,3 °C (ammoniac liquide)

Densité gaz / vapeur 0,59

Pression de vapeur 860 kPa à 20 °C

Point critique température : 132 °C

Température d'auto-inflammation 651 °C

Limites d'explosivité ou d'inflammabilité limite inférieure : 15%


(en volume % dans l'air) limite supérieure : 28%

Propriétés chimiques
[1 à 8]

À température ordinaire, l’ammoniac est un composé sta​b le. Sa dissociation en hydrogène et azote ne commence que vers 450 - 550 °C. En présence de certains
métaux comme le fer, le nickel, l’osmium, le zinc et l’uranium, cette décomposition commence dès 300 °C et est presque com​p lète vers 500 - 600 °C.
L’ammoniac brûle à l’air au contact d’une flamme en don​n ant principalement de l’azote et de l’eau.
L’ammoniac réagit, généralement violemment, sur de nombreux oxydes et peroxydes.
Les halogènes (fluor, chlore, brome, iode) réagissent vive​ment sur l’ammoniac et ses solutions aqueuses.
Des réactions explosives peuvent également se former avec l’aldéhyde acétique, l’acide hypochloreux, l’hexacyanoferrate (3 - ) de potassium.
La plupart des métaux ne sont pas attaqués par l’ammo​n iac rigoureusement anhydre. Toutefois, en présence d’humidité, l’ammoniac, gazeux ou liquide, attaque
rapidement le cuivre, le zinc et de nombreux alliages, par​ticulièrement ceux qui contiennent du cuivre. Il agit éga​lement sur l’or, l’argent et le mercure en donnant
des composés explosifs.
Certaines catégories de plastiques, de caoutchoucs et de revêtements peuvent être attaquées par l’ammoniac liquide.

Récipients de stockage
Le stockage de l’ammoniac s’effectue généralement dans des récipients en acier.

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Valeurs Limites d'Exposition Professionnelle


Des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) contraignantes dans l’air des lieux de travail ont été établies pour l'ammoniac anhydre (Article R.4412-149 du
Code du travail).

Substance Pays VME (ppm) VME (mg/m³) VLCT (ppm) VLCT (mg/m³)

Ammoniac anhydre France (VLEP contraignante) 10 7 20 14

Ammoniac anhydre Union européenne 20 14 50 36

Ammoniac anhydre États-Unis (ACGIH) 25 - 35

Ammoniac anhydre Allemagne (MAK) 20 14 - -

Méthodes de détection et de détermination dans l'air


Prélèvement sur un ensemble constitué d’un filtre en PTFE (pour retenir les sels d’ammonium particulaires en suspension dans l’air) et d’un tube contenant une
couche de charbon traité à l’acide sulfurique (pour collecter l’am​moniac). Désorption du tube à l’aide d’une solution aqueuse d’acide sulfurique. Dosage par
chromatographie ionique avec suppression chimique [10] .
Prélèvement sur un ensemble constitué d’un filtre en fibre de quartz ou d’une autre membrane (qui retient les particules de sels d’ammonium en suspension
dans l’air) et d’un filtre en fibre de quartz imprégné d’acide sulfu​r ique et de glycérol (pour collecter l’ammoniac). Désorp​tion dans l’eau déionisée. Dosage par
chromatographie ionique avec suppression chimique [11] .
Appareils à réponse instantanée équipés des tubes réactifs colorimétriques DRAEGER (Ammoniac 0.25, 2 ou 5/a), GASTEC (Ammoniac 3L, 3La ou Amines 180) et
MSA (NH 3 -2) pouvant couvrir différentes fractions de la gamme [0,25-100 ppm et plus].

Incendie - Explosion
L’ammoniac, gaz relativement peu inflammable, peut former des mélanges explosifs avec l’air dans les limites de 15 à 28 % en volume.
Le contact de l’ammoniac avec certains produits tels que le mercure, les halogènes, le calcium, l’oxyde d’argent... est une source d’incendies et d’explosions.
Les feux provoqués par l’ammoniac sont difficiles à étein​d re ; les agents d’extinction préconisés sont le dioxyde de carbone et les poudres.
Il faut refroidir les récipients voisins exposés au feu en les arrosant avec de l’eau pour éviter les risques d’explosion.

Pathologie - Toxicologie

Toxicocinétique - Métabolisme
[4, 12]

L'ammoniac agit localement et son absorption semble peu importante. Son métabolisme a été peu étudié.

Chez l'animal

Au contact avec l’humidité, l’ammoniac est rapidement transformé en ammoniaque responsable de l’attaque caustique de la peau et des muqueuses. La pénétration
du gaz dans l’arbre respiratoire a été étudiée chez l’animal et chez l’homme. La plus grande partie de l’ammoniac inhalé est retenue (transformée en ammoniaque)
au niveau des voies aériennes supérieures. Chez le lapin, lorsque la concentration atmosphérique est de 2000 ppm, celle mesurée au niveau de la trachée n’est plus
que de 100 ppm.
L’absorption digestive, respiratoire ou percutanée de l’ion ammonium formé par la combinaison d’ammoniac et d’eau n’a pas fait l’objet d’étude. L’absorption d’ions
ammonium est certainement faible. Elle n’est jamais responsable d’hyperammoniémie. Les ions ammonium absorbés sont transformés en urée et servent à la syn​‐
thèse des acides aminés. L’excrétion est surtout rénale (il existe également une faible élimination sudorale).

Toxicité expérimentale

Toxicité aigüe
[4, 12 à 15]

Elle se traduit par un effet caustique au niveau de la peau et des muqueuses oculaires, digestives et respiratoires. L'importance des lésions dépend de la
concentration et du temps de contact.
La DL50 par voie orale chez le rat est de 350 mg/kg et chez le chat de 750 mg/kg.
La CL50, par inhalation, chez le rat est de 7600 mg/m 3 , pour une exposition de 2 heures.
Chez la souris, la CL50 varie de 10 150 ppm pour une expo​sition de 10 minutes à 4837 ppm pour 1 exposition de heure ; elle est de 3310 mg/m 3 pour 2 heures.
L’exposition à de fortes concentrations d’ammoniac pro​d uit une irritation intense, puis des lésions caustiques des muqueuses oculaires, des voies respiratoires et de
la peau. À l’autopsie des animaux, on constate des ulcérations des épithéliums oculaires et respiratoires, un œdème aigu pulmonaire hémorragique et, parfois, des
atélectasies. La rétention de l’ammoniac dans les voies aériennes supé​r ieures est importante : les lésions hautes sont toujours plus importantes que les atteintes
bronchiolaires et alvéo​laires. Chez les survivants, les séquelles oculaires défini​tives (opacité cornéenne, cécité) sont fréquentes.

L’administration orale de solutions aqueuses d’ammoniac est responsable de lésions caustiques du tube digestif (ulcérations, hémorragies, perforations).

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L’administration orale de solutions aqueuses d’ammoniac est responsable de lésions caustiques du tube digestif (ulcérations, hémorragies, perforations).
L’ammoniac et ses solutions aqueuses sont caustiques pour la peau et les muqueuses ; la gravité des lésions pro​d uites dépend de la quantité de la solution
appliquée, de la concentration et du temps de contact. Les lésions ocu​laires sont particulièrement sévères, les ulcérations conjonctivales et cornéennes
s’accompagnent presque toujours d’une iritis et, parfois, d’un glaucome. À terme, les séquelles invalidantes (opacités cornéennes, cataracte, glaucome) sont
fréquentes. Les solutions hautement alca​lines (pH > 11,5) sont très irritantes.
Quelle que soit la voie d’administration, l’intoxication sys​témique par l’ion ammonium ne semble pas participer au tableau observé.

Toxicité subchronique, chronique


[4, 12, 14, 16]

L'exposition répétée provoque une irritation oculaire mais surtout respiratoire chronique (bronchite chronique).
L’exposition répétée ou prolongée à l’ammoniac est responsable d’une irritation oculaire et respiratoire dans toutes les espèces testées. Elle apparaît dès 100 ppm. À
concentration constante, lorsque l’exposition est poursui​v ie, une tolérance apparaît : les signes d’irritation s’amen​d ent ou disparaissent. En raison de la forte
rétention de l’ammoniac par les voies aériennes supérieures, les lésions sont toujours plus marquées à ce niveau. L’irritation chro​n ique de l’arbre respiratoire
favorise le développement d’infections broncho-pulmonaires.
Les signes d’intoxication systémique sont toujours dis​crets ou absents : élévation modérée de l’urée sanguine, vraisemblablement secondaire à l’absorption de l’ion
ammonium.

Effets génotoxiques
Pas de donnée disponible.

Effets cancérogènes
Pas de donnée disponible.

Effets sur la reproduction


Pas de donnée disponible.

Toxicité sur l'Homme


L'exposition aiguë est responsable de sévères effets caustiques sur la peau et les muqueuses digestives et oculaires. En cas d'exposition répétée, une atteinte de la
fonction respiratoire ne peut être éliminée. Certaines études indiquent la possibilité d'effet cancérogène sur différents organes mais restent trop imprécises pour
permettre de conclure.

Toxicité aiguë
[4, 12, 15, 17 à 21]

L’ingestion d’une solution concentrée d’ammoniaque (pH > 11,5) est immédiatement suivie de douleurs buc​cales, rétrosternales et épigastriques. Les vomissements
sont fréquents ; ils sont habituellement sanglants. L’examen de la cavité buccopharyngée révèle, presque tou​jours, des brûlures sévères. La fibroscopie
œsogastroduodénale permet de faire le bilan des lésions caustiques du tractus digestif supérieur. Le bilan biologique révèle une acidose métabolique et une
élévation des enzymes tissu​laires témoignant de la nécrose. L’hyperleucocytose est constante. Les complications pouvant survenir dans les jours suivant l’ingestion
sont :
des hémorragies digestives,
des perforations œsophagiennes ou gastriques,
un choc secondaire à une hémorragie abondante ou à une perforation,
une acidose métabolique intense et/ou une coagula​tion intravasculaire disséminée (évoquant une nécrose étendue ou une perforation),
une détresse respiratoire révélant un œdème laryngé, une destruction du carrefour aérodigestif, une pneumo​p athie d’inhalation ou une fistule œsotrachéale.
L’évolution ultérieure est dominée par le risque de consti​tution de sténoses digestives.
L’exposition à l’ammoniac provoque, immédiatement, une irritation des muqueuses oculaires et respiratoires. À concentrations élevées, on observe :
une irritation trachéobronchique : toux, dyspnée asthmatiforme ; le bronchospasme est parfois intense, respon​sable d’emblée d’une détresse respiratoire,
une atteinte oculaire : larmoiement, hyperhémie conjonctivale, ulcérations conjonctivales et cornéennes, iritis, cataracte, glaucome,
des brûlures chimiques cutanées au niveau des parties découvertes,
des ulcérations et un œdème des muqueuses nasale, oropharyngée et laryngée.
À court terme, le pronostic dépend de l’évolution des trou​b les respiratoires : bronchospasme et œdème laryngé, puis œdème aigu pulmonaire lésionnel (survenant
habi​tuellement entre la 6 ième et la 24 ième heure, après une phase de rémission apparente). Secondairement, l’hypersécrétion bronchique et la desquamation de la
muqueuse sont res​p onsables d’obstructions tronculaires et d’atélectasies ; la surinfection bactérienne est habituelle.
Les séquelles respiratoires (sténoses bronchiques, bron​chiolite oblitérante, bronchectasies, fibrose pulmonaire) et oculaires (opacités cornéennes, cataracte,
glaucome) sont fréquentes.
Les projections cutanées et oculaires d’ammoniaque sont responsables de lésions caustiques locales sévères, si une décontamination n’est pas rapidement réalisée.
En cas de projection oculaire, les séquelles (opacités cornéennes, iri​tis, glaucome, cataracte) sont fréquentes.

Toxicité chronique
[4, 22, 23]

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L’exposition prolongée et répétée à l’ammoniac entraîne une tolérance : l’odeur et les effets irritants du gaz sont perçus à des concentrations plus élevées
qu’initialement (le seuil de perception olfactif de l’ammoniac est très variable : quelques dixièmes de ppm à plus de 100 ppm).
Les effets de l’ammoniac sur la fonction respiratoire des travailleurs exposés au long cours ne semblent avoir fait l’objet que d’une étude ; la population était de petite
taille (41 personnes), exposée depuis en moyenne 16 ans à l’ammoniac et à de brutales variations de température. Les concentrations atmosphériques du gaz ne
sont pas précisées. Les seules anomalies constatées sont des dimi​n utions (non significatives) de la capacité vitale et du VEMS.
Deux cas d’éruptions urticariennes chez des personnes exposées à des concentrations d’ammoniac élevées ont été décrites. Il n’est pas possible d’être certain du
méca​n isme allergique de ces manifestations.

Effets cancérogènes
[4, 24]

Un cancer de la cloison nasale est survenu après une brû​lure par un mélange d’ammoniaque et d’huile. Il est impossible de faire la part de la responsabilité de
l’ammo​n iaque dans la génèse de la tumeur.
Selon une équipe de la République démocratique alle​mande, la mortalité et l’incidence des tumeurs cancéreu​ses pulmonaires, laryngées, urinaires, gastriques et
lymphoïdes étaient élevées dans une usine où l’ammoniac et des amines étaient manipulés. La publication est trop imprécise pour que la responsabilité de
l’ammoniac puisse être déterminée.

Réglementation
Rappel : La réglementation citée est celle en vigueur à la date d'édition de cette fiche : 2007

Les textes cités se rapportent essentiellement à le prévention du risque en milieu professionnel et sont issus du Code du travail et du Code de la sécurité sociale. Les
rubriques "Protection de la population" , "Protection de l'environnement" et "Transport" ne sont que très partiellement renseignées.

Sécurité et santé au travail


Mesures de prévention des risques chimiques (agents chimiques dangereux)
Articles R. 4412-1 à R. 4412-57 du Code du travail.
Circulaire DRT n° 12 du 24 mai 2006 (non parue au JO ).

Aération et assainissement des locaux


Articles R. 4222-1 à R. 4222-26 du Code du travail.
Circulaire du ministère du Travail du 9 mai 1985 (non parue au JO).
Arrêtés des 8 et 9 octobre 1987 ( JO du 22 octobre 1987) et du 24 décembre 1993 ( JO du 29 décembre 1993) relatifs aux contrôles des installations.​

Prévention des incendies et des explosions


Articles R. 4227-1 à R. 4227-41 du Code du travail.
Articles R. 4227- 42 à R. 4227-57 du Code du travail.
Décret 96-1010 modifié du 19 novembre 1996 ( JO du 24 novembre 1996) relatif aux appareils destinés à être utilisés en atmosphère explosible.

Cuves et réservoirs
Article R. 4224-7 du Code du travail.

Valeurs limites d'exposition professionnelle (Françaises)


Article R. 4412-149 du Code du travail : Décret n° 2006-133 du 9 février 2006.

Valeurs limites d'exposition professionnelle (Européennes)


Directive 2000/39/CE de la Commission du 8 juin 2000 ( JOCE du 16 juin 2000).

Maladies à caractère professionnel


Articles L. 461-6 et D. 461-1 et annexe du Code de la sécurité sociale : déclaration médicale de ces affections.

Entreprises extérieures
Article R. 4512-7 du Code du travail et arrêté du 19 mars 1993 ( JO du 27 mars 1993) fixant la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par écrit un plan de
prévention.

Classification et étiquetage
a) substance ammoniac anhydre :
Le règlement CLP (règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 ( JOU E L 353 du 31 décembre 2008)) introduit dans
l’Union européenne le système général harmonisé de classification et d’étiquetage ou SGH. La classification et l’étiquetage de l'ammoniac et solutions aqueuses,
harmonisés selon les deux systèmes (règlement CLP et directive 67/548/CEE), figurent dans l’annexe VI du règlement CLP. La classification est :
selon le règlement (CE) n° 1272/2008 modifié
Gaz inflammables, catégorie 2 ; H221

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Gaz inflammables, catégorie 2 ; H221


Corrosion, catégorie 1B ; H314
Toxicité aiguë (par inhalation), catégorie 3 (*) ; H331
Dangers pour le milieu aquatique – Danger aigu, catégorie 1 ; H400
(*) Cette classification est considérée comme une classification minimale ; La classification dans une catégorie plus sévère doit être appliquée si des données accessibles
le justifient. Par ailleurs, il est possible d’affiner la classification minimum sur la base du tableau de conversion présenté en Annexe VII du règlement CLP quand l’état
physique de la substance utilisée dans l’essai de toxicité aiguë par inhalation est connu. Dans ce cas, cette classification doit remplacer la classification minimale.
selon la directive 67/548/CE :
Inflammable, R 10
Toxique, R 23
Corrosif, R 34
Dangereux pour l’environnement, R 50
b) ammoniac en solution aqueuse :
selon le règlement (CE) n° 1272/2008 modifié ​
Corrosion, catégorie 1B ; H314
Dangers pour le milieu aquatique – Danger aigu, catégorie 1 ; H400
selon la directive 67/548/CE :
concentration > 25 % C, R 34 - N, R 50
10 % < conc. <25 % C, R 34
5 % < conc. < 10 % Xi, R 36/37/38
c) des mélanges (préparations) contenant de l’ammoniac :
Règlement (CE) n° 1272/2008 modifié
Des limites d eocncentration figurent à l'annexe VI du CLP.
Les lots de mélanges classés, étiquetés et emballés selon la directive 1999/45/CE peuvent continuer à circuler sur le marché jusqu'au 1er juin 2017 sans réétiquetage
ni réemballage conforme au CLP.

Protection de la population
Article L. 1342.2 et articles R. 5132-43 à R. 5132-73 du Code de la santé publique :
détention dans des conditions déterminées (art. R. 5132-66) ;
étiquetage (cf. § réglementation) ;
cession réglementée (art. R. 5132-58 et R. 5132-59) : ammoniac anhydre.

Protection de l'environnement
Les installations ayant des activités, ou utilisant des substances, présentant un risque pour l'environnement peuvent être soumises au régime ICPE. Pour savoir si
une installation est concernée, se référer à la nomenclature ICPE en vigueur ; le ministère chargé de l’environnement édite une brochure téléchargeable et mise
à jour à chaque modification ( www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr/La-nomenclature-des-installations.html ). Pour plus
d’information, consulter le ministère ou ses services (DREAL (Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) ou les CCI
(Chambres de Commerce et d’Industrie)).

Transport
Se reporter entre autre à l’Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (dit " Accord ADR ") en vigueur au 1er
janvier 2011 ( www.developpement-durable.gouv.fr/-Transport-des-marchandises-.html ). Pour plus d’information, consulter les services du ministère chargé
du transport.

Recommandations

Au point de vue technique


Stockage
Le stockage s’effectuera dans des locaux spéciaux, largement ventilés, soit par des ouvertures placées à la partie supérieure, soit par une cheminée de section
suffi​sante et s’élevant au-dessus des immeubles voisins.
L’installation électrique sera du type étanche à l’abri de l’action corrosive des vapeurs d’ammoniac. Le matériel électrique, y compris l’éclairage, sera conforme à la
régle​mentation en vigueur.
Ne pas fumer.
Les récipients seront placés verticalement, à l’abri des rayons solaires, de la chaleur et des produits susceptibles de réagir vivement avec l’ammoniac (cf. Propriétés
chimiques). Les récipients seront soigneusement fermés et étiquetés. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionnement des emballages.
Le sol des locaux sera imperméable et formera cuvette de rétention afin qu’en cas de déversement accidentel, les solutions ne puissent se répandre au dehors.
Prévoir, à proximité et à l’extérieur, des équipements de protection, notamment des appareils de protection respi​r atoire isolants autonomes, un poste d’eau à
débit abon​d ant, des douches de sécurité et des fontaines oculaires en cas d’accident.

Manipulation
Les prescriptions relatives aux locaux de stockage sont applicables aux locaux où sont manipulés l’ammoniac ou ses solutions aqueuses. En outre :
Instruire le personnel des risques présentés par le pro​d uit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident.

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Instruire le personnel des risques présentés par le pro​d uit, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident.
Effectuer en appareil clos toute opération industrielle. Ventiler convenablement les locaux de travail. Dans tous les cas, capter les émissions à leur source. Prévoir, à
proxi​mité, des appareils de protection respiratoire et des équi​p ements de protection appropriés.
Éviter le contact avec la peau et les yeux. Mettre, à la disposition du personnel, vêtements de protection, gants et lunettes de sécurité. Les effets seront maintenus
en bon état et nettoyés après usage.
Lorsqu’on utilise un appareil faisant intervenir de l’am​moniac, il faut s’assurer que les raccords sont étanches et les conduites en état de fonctionnement et qu’ils
sont compatibles avec l’ammoniac.
Pour la manutention et l’utilisation des bouteilles de gaz comprimé, il faut se conformer aux indications don​n ées par le fabricant. Ces bouteilles ne doivent pas être
soumises à une manipulation brutale ou à des chocs. Elles ne seront jamais chauffées.
Les fuites d’ammoniac peuvent être détectées, soit au moyen d’une solution de chlorure d’hydrogène, soit au moyen de chlore ou de dioxyde de soufre
comprimés. En présence d’ammoniac, il se forme des fumées blanches. L’utilisation de bougies au soufre est à proscrire en raison du risque d’incendie.
En cas de fuites d’ammoniac, seul le personnel muni d’appareils respiratoires isolants restera dans la zone pol​luée. Toutes les sources possibles d’ignition seront
élimi​n ées. S’il n’est pas possible de colmater immédiatement la fuite, on dirigera sur elle de grandes quantités d’eau.
Prévoir des douches de sécurité et des fontaines ocu​laires dans les ateliers.
Ne jamais procéder à des travaux sur et dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’ammoniac ou ses solutions aqueuses sans prendre les
précautions d’usage [25] .
L’évacuation des eaux résiduaires dans un égout ou une rivière ne pourra s’effectuer que lorsque leur pH aura été ramené entre 5,5 et 8,5.
Conserver les déchets ou les produits souillés dans des récipients prévus à cet effet. Les éliminer dans les condi​tions prévues par la réglementation (traitement
dans l’en​treprise ou dans un centre spécialisé).

Au point de vue médical


Éloigner des postes comportant un risque d’exposition les sujets atteints d’affections cutanées, cardio-pulmo​n aires chroniques ou de troubles du tractus digestif
supé​r ieur.
Recommander aux porteurs de lentilles de contact d’utiliser des verres correcteurs lors des travaux où ils peu​v ent être exposés à des vapeurs ou aérosols du
produit.
Lors des examens systématiques, rechercher des lésions cutanées, oculaires, dentaires et pulmonaires ainsi que des signes d’irritation digestive.
Lors d’accidents aigus, demander dans tous les cas l’avis d’un médecin. Lui préciser, si possible, le pH de la solution responsable. Les risques sont particulièrement
graves lorsque le pH est supérieur à 11,5.
En cas de contact cutané, laver immédiatement à l’eau pendant quinze minutes. Retirer s’il y a lieu les vêtements souillés et ne les réutiliser qu’après
décontamination.
En cas de projection oculaire, laver immédiatement à grande eau pendant quinze minutes. Toujours consulter un ophtalmologiste.
En cas d’inhalation de vapeurs ou d’aérosols, retirer la victime de la zone polluée, après avoir pris toutes les pré​cautions nécessaires. Mettre en œuvre s’il y a lieu
des manœuvres de réanimation. Laisser le sujet au repos en raison du risque d’accident respiratoire aigu retardé.
En cas d’ingestion de solutions diluées (pH inférieur à 11,5), en très faible quantité, faire boire un ou deux verres d’eau. S’il apparaît des douleurs rétrosternales et
abdomi​n ales, des nausées et des vomissements, consulter un médecin.
En cas d’ingestion de solutions concentrées dont le pH est supérieur à 11,5 ou de solutions dont le pH n’est pas connu, ne pas faire boire, ne pas tenter de
provoquer des vomissements ; faire transférer rapidement en milieu hospitalier.

Bibliographie
1 | KIRK-OTHMER - Encyclopedia of Chemical Technology, 4 e éd., New York, John Wiley and sons, vol. 2, 1992, pp. 638-688.

2 | Encyclopédie des gaz. Paris, l'Air Liquide, 1976, pp. 951-972.

3 | Matheson gas data book. Secaucus, Matheson gas products, 1980, pp. 23​33.

4 | Occupational health guideline for ammonia. Cincinnati, NIOSH/OSHA, 1981.

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Auteurs
Fiche établie par les services techniques et médicaux de l’INRS

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