L'Essentiel de La: Fiscalité D'Entreprise
L'Essentiel de La: Fiscalité D'Entreprise
L'Essentiel de La: Fiscalité D'Entreprise
ÉRIC SPIRIDION
DE LA
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FISCALITÉ
L’ESSENTIEL
D’ENTREPRISE
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DE LA
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FISCALITÉ
L’ESSENTIEL
D’ENTREPRISE
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4 L’essentiel de la fiscalité d’entreprise
Sommaire
Introduction 9
1. Les sources du droit fiscal applicables à l’entreprise 9
2. Le rescrit fiscal : un outil aujourd’hui incontournable
pour le chef d’entreprise 12
PREMIÈRE PARTIE
L’imposition des bénéfices de l’entreprise 17
Chapitre 1 Le champ d’application des bénéfices industriels
et commerciaux 19
1. La définition fiscale des bénéfices industriels et commerciaux 20
2. La définition fiscale des bénéfices non commerciaux 22
3. La définition fiscale des bénéfices agricoles 23
Chapitre 2 La détermination du résultat fiscal en matière de BIC 25
1. La période d’imposition 25
2. Le bénéfice imposable 26
3. Le principe de rattachement des créances et des dettes 28
4. Détermination du résultat fiscal 31
Chapitre 3 La détermination du résultat fiscal en matière de BNC 33
1. Recettes encaissées 33
2. Dépenses payées 34
Chapitre 4 Le régime fiscal des sociétés de personnes 35
1. Le champ d’application de la transparence des SDP 36
2. La détermination du résultat de la SDP 37
3. L’imposition du résultat fiscal de la SDP entre les mains
des associés 38
4. Les règles applicables en cas de cession des droits sociaux 41
Chapitre 5 Le champ d’application de l’impôt sur les sociétés 43
1. Les sociétés et collectivités imposables 43
2. La territorialité de l’impôt
sur les sociétés 47
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DEUXIÈME PARTIE
L’assiette de l’impôt sur les bénéfices 67
Chapitre 8 L’évaluation des stocks et analyse
de certains produits 69
1. L’évaluation des stocks et productions en cours 69
2. L’imposition spécifique de certains revenus 72
Chapitre 9 Les frais généraux : les principes généraux
de déduction 75
1. La charge doit se rattacher à la gestion normale de l’entreprise 76
2. La charge doit se traduire par une diminution de l’actif net 77
3. La charge doit être effective et appuyée
de justifications suffisantes 79
4. La charge ne doit pas être exclue par une disposition
particulière 80
➜ Étude de cas 1 – Société Ker Noël 82
Chapitre 10 Les frais généraux : analyse de certaines charges 83
1. Les frais de personnel 83
2. Les dépenses de recherche 85
Chapitre 11 Les frais généraux : les aides interentreprises 89
1. Le caractère normal des aides entre entreprises 89
2. Le régime fiscal des abandons de créances 91
➜ Étude de cas 2 – Sociétés Ker Noël / Le Floch 95
Chapitre 12 Les règles de déduction des charges financières 97
1. La déduction des intérêts des sommes dues à des tiers 98
2. La déduction des intérêts dus aux associés
et à des entreprises liées 100
➜ Étude de cas 3 – Société Ker Noël 103
Chapitre 13 Le contrôle des opérations des groupes
internationaux 105
1. La présomption de fictivité des rémunérations versées
dans des paradis fiscaux 106
2. L’imposition des sociétés ou établissements exploités
dans les paradis fiscaux 107
3. Le contrôle des prix de transfert pratiqués
entre sociétés liées 109
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TROISIÈME PARTIE
L’imposition du capital de l’entreprise 143
Chapitre 17 L’entreprise et l’impôt de solidarité
sur la fortune 145
1. L’activité est exercée à titre individuel 145
2. L’activité est exercée dans le cadre d’une société 147
3. Les participations dans les sociétés holdings 150
4. Les exonérations partielles de titres 152
Chapitre 18 Les impôts directs locaux 155
1. La cotisation foncière des entreprises 156
2. La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) 159
3. Les mesures générales de plafonnement 162
QUATRIÈME PARTIE
Les restructurations de l’entreprise 165
Chapitre 19 La fiscalité des restructurations des entreprises :
droits d’enregistrement 167
1. Les droits dus lors de la constitution de la société
et lors des augmentations de capital 168
2. Les droits dus lors de la fusion de la société
et lors de sa dissolution 171
➜ Étude de cas 7 – SARL Goulven 173
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CINQUIÈME PARTIE
L’imposition du chiffre d’affaires de l’entreprise 195
Chapitre 21 Le calcul de la TVA exigible 197
1. Des opérations accomplies à titre onéreux 197
2. Les opérations réalisées par un assujetti 199
3. Les opérations imposables par détermination de la loi 201
4. Les opérations exonérées 202
5. Les opérations imposables sur option 202
➜ Étude de cas 9 – Vente des coffrets cadeaux 205
Chapitre 22 Le calcul de la TVA exigible :
fait générateur et exigibilité 209
1. La définition du fait générateur et de l’exigibilité 209
2. Le traitement des opérations 210
➜ Étude de cas 10 – Quelques difficultés pratiques 212
Chapitre 23 La base d’imposition à la TVA et les taux de TVA 215
1. La notion de base imposable 215
2. Les taux de TVA 218
Chapitre 24 Le calcul de la TVA déductible 223
1. Le principe général de déduction 223
2. La régularisation des déductions 226
3. Les conditions de forme 229
4. Les conditions de délai 230
➜ Étude de cas 11 – M. Le Mesnel 233
Chapitre 25 Les règles de territorialité de la TVA 237
1. Le régime applicable aux livraisons de biens 238
2. Le régime applicable aux prestations de services 242
➜ Étude de cas 12 – La territorialité des prestations de service 251
Chapitre 26 Les régimes d’imposition du résultat
et en matière de TVA 255
1. Le régime des « microentreprises » et de la franchise en TVA 256
2. Les régimes réels d’imposition 258
Index 261
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8
L’essentiel de la fiscalité d’entreprise
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Introduction
1.1. LA LOI
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impositions de toute nature ». Le droit fiscal est codifié dans deux codes :
le Code général des impôts (CGI) et le Livre des procédures fiscales (LPF) :
■ le Code général des impôts regroupe les textes législatifs relatifs aux
impôts directs, aux droits d’enregistrement, à la TVA et aux contributions
indirectes ;
■ le Livre des procédures fiscales regroupe les règles propres aux procé-
dures suivies pour calculer, contrôler et recouvrer l’impôt, ainsi que les
différentes garanties offertes aux contribuables.
Mais, caractéristique essentielle du droit fiscal, la loi doit être commentée
par l’administration fiscale. Ainsi, les sources administratives – instructions
et circulaires – sont fondamentales. Cette doctrine administrative, publiée
au Bulletin officiel des impôts (BOI), a pour objet d’interpréter la loi. Elle est
classée sous forme de séries :
■ la série 4 FE pour les bénéfices industriels et commerciaux ;
est une construction jurisprudentielle. Dans le cadre d’un litige fiscal qui
oppose le contribuable à l’administration, le juge fiscal va trancher le diffé-
rend en donnant son interprétation du texte fiscal. Il est donc fondamental
de connaître la jurisprudence fiscale pour chaque dispositif.
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Introduction 11
1.2. LA CONSTITUTION
Autre source fondamentale du droit fiscal : la Constitution. La loi fiscale doit
être conforme à la Constitution. Pendant longtemps, le contrôle a priori
de constitutionnalité caractérisait le droit français. Aujourd’hui, avec l’ins-
tauration de la question prioritaire de constitutionnalité, la loi fiscale peut
être contestée lors d’une instance en cours devant une juridiction, si cette
disposition fiscale porte atteinte aux « droits et libertés que la Constitution
garantit ». Après un filtre opéré par les juges du fond (Conseil d’État ou Cour
de cassation), le Conseil constitutionnel est seul compétent pour statuer
sur la constitutionnalité de la disposition législative.
Le principe d’égalité devant la loi (article 6 de la Constitution) et le principe
d’égalité devant les charges publiques (article 13 de la Constitution) sont
fréquemment évoqués.
directive ;
■ la Cour de justice de l’Union européenne a un rôle important en exa-
minant les dispositifs fiscaux à l’aune des grands principes posés par le
traité établissant l’Union. Chaque législateur national doit respecter les
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12 L’essentiel de la fiscalité d’entreprise
Toutefois, dès qu’il apparaît que cette réponse individuelle est susceptible de
s’appliquer à une pluralité de situations, elle est publiée et rend la décision
opposable à l’administration fiscale. Sont opposables, à compter de leur date
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14 L’essentiel de la fiscalité d’entreprise
L’imposition
des bénéfices
de l’entreprise
Le champ
d’application
des bénéfices
industriels
et commerciaux
l’ ESSENTIEL
Les bénéfices industriels et commerciaux (en abrégé : BIC) constituent l’une
des catégories de revenus passibles de l’impôt sur le revenu. Cette catégo-
rie dépasse la définition proposée par le Code de commerce. En effet, le
législateur a toujours cherché à en donner une définition élargie par rapport
à d’autres catégories de revenu.
Nous nous attacherons tout d’abord à étudier la notion de bénéfices indus-
triels et commerciaux avant d’examiner des notions souvent proches comme
les bénéfices non commerciaux et les bénéfices agricoles.
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20 L’imposition des bénéfices d’entreprise
1. La définition fiscale
des bénéfices industriels
et commerciaux
Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sont définis par trois articles
fondamentaux du Code général des impôts (CGI) :
■ l’article 34, qui traite des activités commerciales par nature ;
Par EXEMPLE
Un contribuable possédait un négoce de volailles ainsi qu’une exploitation agricole
composée, entre autres éléments, d’un élevage avicole. Pour préparer, vendre et
expédier les volailles qu’il élevait, le contribuable utilisait partiellement les moyens
en matériel et en personnel de son négoce où les produits de collecte étaient large-
ment prépondérants par rapport à ceux qui provenaient de son élevage. L’élevage
avicole a été, en conséquence, regardé comme une extension de l’activité commer-
ciale alors même que les facturations étaient distinctes et que les produits étaient
différemment marqués (CE, arrêt du 19 décembre 1975, req. n° 88119, 7°, 8° et
9° s.-s. réunies).
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2. La définition fiscale
des bénéfices
non commerciaux
Cette notion est définie par l’article 92 du Code général des impôts : les
bénéfices non commerciaux (BNC) peuvent être rangés en trois groupes :
■ les bénéfices des professions libérales proprement dites ;
utilisés et des capitaux investis est telle que l’activité procède plus d’une
spéculation sur ces différents éléments que de l’exercice d’un art ou d’une
science.
3. La définition fiscale
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les revenus que l’exploitation des biens ruraux procure soit aux fermiers,
métayers, soit aux propriétaires exploitant eux-mêmes (faire-valoir direct).
Les bénéfices de l’exploitation agricole comprennent les profits résultant
pour l’exploitant de la vente (ou de la consommation) des produits de tous
terrains propres à la culture et des produits de l’élevage. C’est ainsi que toute
personne qui obtient des produits au cours ou à la fin d’un cycle de produc-
tion végétal ou animal exerce en principe une activité de nature agricole.
〉 Quand le producteur vend sa propre production, il est agriculteur. S’il vend
des produits qui ne sont pas tirés de son exploitation, il est commerçant.
Le recours à certains procédés commerciaux ne suffit pas à entraîner la taxa-
tion au titre des bénéfices industriels et commerciaux. La seule circonstance
que l’exploitant dispose d’une installation commerciale permanente pour la
vente au détail de ses produits ne fait pas obstacle à l’imposition dans la
catégorie des bénéfices agricoles (stand dans un marché).
Il est à noter qu’un dispositif spécifique de rattachement à la catégorie
des bénéfices agricoles des revenus commerciaux accessoires a été mis en
place. Les recettes commerciales sont rattachées au résultat agricole dès
lors qu’elles n’excèdent pas 50 000 € et 30 % des recettes agricoles (calcu-
lées sur la base d’une moyenne).
Les revenus tirés des activités de production d’électricité photovoltaïque
ou éolienne rattachés au bénéfice agricole obéissent à un traitement parti-
culier. Ils ne doivent dépasser ni 100 000 € ni 50 % des recettes agricoles.
À la lumière de toutes ces notions, il est important avant de déployer toute
activité d’en mesurer toutes les conséquences fiscales eu égard à sa qua-
lification. Les règles de détermination du résultat étant propres à chaque
type de revenu, l’impact fiscal peut être important. Pour des raisons de
présentation du bilan, il est peut-être plus intéressant de choisir une comp-
tabilité d’engagement (BIC) faisant apparaître des créances client qu’une
comptabilité de caisse.
Pour une même activité, la question portant sur la nature des investisse-
ments, la participation directe ou non de l’entrepreneur, le recours impor-
tant aux salariés devra être examinée pour faire en sorte que le revenu soit
imposé dans une catégorie adaptée. Les règles de détermination du résultat
étant propres à chaque type de revenu, l’impact fiscal n’est pas neutre.
La détermination
du résultat fiscal
en matière de BIC
l’ ESSENTIEL
Le résultat fiscal des entreprises est déterminé par les dispositions de
l’article 38 du CGI. Ce résultat est égal au résultat comptable corrigé des
retraitements fiscaux.
La détermination du résultat fiscal des entreprises obéit à des principes
généraux qu’il convient d’évoquer en premier lieu avant d’examiner les
règles particulières.
1. La période d’imposition
La période dont les résultats servent de base à l’impôt est constituée en
principe par l’exercice comptable de l’entreprise :
■ lorsque l’exercice comptable coïncide avec l’année civile, l’impôt est
assis sur les résultats accusés par le bilan clos le 31 décembre ;
■ lorsque l’exercice comptable ne coïncide pas avec l’année civile, plu-
sieurs hypothèses doivent être envisagées :
− un seul bilan a été dressé : l’impôt est établi d’après le résultat accusé par
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2. Le bénéfice imposable
La définition du bénéfice imposable résulte de la combinaison des para-
graphes 1 et 2 de l’article 38 du CGI.
■ le bénéfice par le résultat des opérations : l’article 38-1 ;
À SAVOIR
B-1 : bénéfice net, article 38-1 du CGI
Le bénéfice imposable à retenir au titre du bénéfice industriel et commercial ou
de l’impôt sur les sociétés, pour l’établissement de l’impôt est le bénéfice net.
La définition de l’article 38-1 est très générale :
« Le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après les résultats
d’ensemble des opérations de toute nature effectuées par les entreprises y
compris notamment les cessions quelconques de l’actif, soit en cours, soit en
fin d’exploitation. »
« Opérations de toute nature »
Il convient de prendre en compte l’ensemble des opérations effectuées concer-
nant l’objet même de l’entreprise ou sans lien direct avec son activité et effec-
tuées à titre principal ou à titre accessoire :
– ventes, prestations de services, travaux ;
– opérations de courtage, de commission, de concessions de droits de la pro-
priété industrielle…
Les opérations qu’une entreprise accomplit tant au commencement qu’au terme
de son activité doivent être prises en compte pour la détermination du bénéfice
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…
Une cession est toute opération ou tout événement ayant pour résultat de faire
sortir un élément de l’actif de l’entreprise. Il peut s’agir de vente, expropriation,
apport, partage, donation, retrait d’actif, etc. (les plus-values et moins-values de
cession sont soumises à un régime fiscal privilégié).
Afin d’effectuer la comparaison prévue par l’article 38-2 du CGI, il est néces-
saire de déterminer les éléments d’actif faisant partie du patrimoine de l’en-
treprise. À cet égard, il convient de distinguer les entrepreneurs individuels
des membres des sociétés de personnes.
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28 L’imposition des bénéfices d’entreprise
3. Le principe de rattachement
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À SAVOIR
Créances acquises
– Certaines dans leur principe : l’existence de la créance est avérée à la clôture
de l’exercice ;
– Déterminées dans leur montant : le montant est connu avec exactitude à la
clôture de l’exercice, c’est-à-dire accord réalisé entre les parties sur la chose
(bien ou service) et sur le prix, indépendamment de la date de leur exigibilité
et de leur recouvrement.
Dettes certaines
– Certaines dans leur principe : les dettes sont certaines dans leur principe
lorsque la créance, née corrélativement dans le patrimoine de l’autre contrac-
tant, est acquise à ce dernier, c’est-à-dire lorsque l’accord est réalisé entre les
parties sur la chose (bien ou service) et sur le prix, cet accord n’étant subor-
donné à aucune condition ;
– déterminées dans leur montant : les dettes sont déterminées dans leur mon-
tant lorsqu’elles peuvent être liquidées (susceptibles d’être chiffrées avec pré-
cision). Il en est ainsi quelle que soit la date d’exigibilité ou de paiement de
ces dettes.
À SAVOIR
Il est important de connaître le rattachement des créances en matière de BIC/IS :
l’article 38-2-BIS du CGI
Nature de l’activité Comptabilité BIC/IS
Vente et opérations
assimilées (apports Livraison (transfert de propriété/délivrance du bien)
en société, échanges…)
Cas particuliers
Charge afférente à un exercice Charge non admise en déduction (spécificité des
antérieur non prescrit exercices) : réclamation possible dans le délai légal.
Paiement de cette charge sur un exercice
prescrit : charge non admise en déduction si
le contribuable ne prouve pas que cette omission de
comptabilisation entraîne une surestimation de l’actif
Charge afférente à un exercice net du bilan de clôture du dernier exercice prescrit.
antérieur prescrit
Paiement de cette charge sur un exercice
non prescrit : charge admise en déduction
si cette dette a été omise par erreur dans le bilan
de l’exercice prescrit.
Charge engagée au cours
de l’exercice, mais non payée à
la clôture de l’exercice (exemple : Charge déductible sur l’exercice N (dette certaine
loyers échus au cours de dans son principe et dans son montant en N).
l’exercice N, mais payés au cours
de l’exercice suivant)
Charge non déductible sur l’exercice N :
Charge d’exercices à venir
l’entreprise ne peut pas comprendre dans les frais
(l’événement qui génère la charge
généraux d’un exercice des charges se rapportant
ne s’est pas produit à la clôture
à des exercices avenir (possibilité de constituer
de l’exercice)
une provision, sous certaines conditions).
Charge payée ou comptabilisée
d’avance (réception,
Charge déductible de l’exercice qu’elle concerne
comptabilisation, paiement
(opérations de régularisations à effectuer en fin
d’une facture de loyers au
d’exercice afin de « réaffecter » aux exercices
cours de l’exercice N, pour des
concernés les charges qui les concernent)
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4. Détermination
du résultat fiscal
4.1. RÉSULTAT COMPTABLE
En cours d’exercice, les opérations sont enregistrées en appliquant unique-
ment les règles comptables. À la clôture de l’exercice, après réalisation des
opérations d’inventaire, l’entreprise dégage son résultat comptable sans se
préoccuper du régime fiscal de ses produits et de ses charges.
Résultat comptable = produits – charges
La détermination
du résultat fiscal
en matière de BNC
l’ ESSENTIEL
En vertu de l’article 93-1 du CGI, le bénéfice net est égal à l’excédent des
recettes totales, c’est-à-dire le produit brut sur les dépenses nécessitées par
l’exercice de la profession (tenue d’une comptabilité de caisse).
1. Recettes encaissées
Il s’agit :
■ des recettes encaissées au cours de l’année civile d’imposition ;
2. Dépenses payées
Ce sont :
■ les dépenses nécessitées par l’exercice de la profession (charges néces-
saires à l’acquisition du revenu) ;
■ acquittées au cours de l’année d’imposition ;
■ retenues pour leur montant réel (pas d’évaluation forfaitaire, sauf excep-
tions : frais de voiture…) et justifiées (appuyées de pièces justificatives).
Sont exclues de toutes déductions, les dépenses ne se rapportant pas
à l’exercice de la profession : dépenses d’ordre personnel notamment
(dépenses afférentes à des biens meubles ou immeubles non affectés à
l’exercice de la profession (loyers d’appartements privés, dépenses de mai-
son, impôts personnels…).
En cas de dépenses mixtes : ventilation pour déterminer la part desdites
dépenses se rapportant à l’exercice de la profession.
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Chapitre 4
Le régime fiscal
des sociétés
de personnes
l’ ESSENTIEL
Le régime fiscal français actuel des sociétés de personnes (SDP) est un sys-
tème dit de « translucidité » ce qui signifie que la SDP est un sujet fiscal qui
réalise le résultat fiscal sans être redevable de l’impôt dû sur ce résultat.
En effet, conformément à l’article 8 du code général des impôts (CGI), les
associés des SDP sont personnellement soumis à l’impôt sur le revenu ou
à l’impôt sur les sociétés pour la part des bénéfices sociaux correspondant
à leurs droits dans la SDP.
1. Le champ d’application
de la transparence des SDP
Les sociétés concernées sont celles visées principalement par l’article 8
et 239 quater du CGI et certaines sociétés de capitaux qui satisfont plu-
sieurs conditions :
ces sociétés la possibilité d’opter pour le régime fiscal des SDP. Les condi-
tions sont les suivantes :
■ au regard des associés, le capital et les droits de vote doivent être
détenus à hauteur de 50 % au moins par les personnes physiques et à
hauteur de 34 % au moins par un ou plusieurs dirigeants ainsi que par les
membres de leur foyer fiscal ;
■ au regard de l’activité, elle doit être industrielle, commerciale, artisa-
nale, agricole ou libérale. Elle doit employer moins de cinquante salariés,
réaliser un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan inférieur à 10 mil-
lions d’euros au cours de l’exercice.
Cette option vaut pour cinq ans.
Attention, l’option doit être expresse et être portée de manière explicite à
la connaissance de l’administration fiscale.
2. La détermination
du résultat de la SDP
Pour connaître le mode de détermination du résultat fiscal d’une SDP, il faut
tenir compte de deux paramètres :
■ on doit se référer d’abord à la nature de l’activité de la SDP ;
Par EXEMPLE
La SA Ker Noël a créé une SNC avec M. Morvan. Elle détient 60 % des droits et
le dirigeant 40 % des droits. Il perçoit une rémunération de 30 000 €. La SNC
achète un véhicule mis à la disposition du dirigeant. Elle verse la taxe sur les véhi-
cules de sociétés pour un montant de 2 000 €. Le bénéfice avant retraitement de
ces opérations est de 100 000 €.
Cet exemple nous montre les subtilités de la détermination du résultat fiscal des
SDP. Pour calculer la quote-part de la SA Ker Noël, on doit retraiter l’ensemble
du résultat de la SDP pour tenir compte des règles spécifiques de l’impôt sur
les sociétés, qui interdisent la déduction de la taxe sur les voitures particulières
des sociétés.
Pour la SA Ker Noël, la quote-part des bénéfices constitue un produit imposa-
ble ajouté aux résultats de la société, pour être soumis à l’IS. La société devra
veiller à neutraliser le résultat de la SNC si cette dernière distribue son résultat.
Cette neutralisation est opérée sur le tableau de détermination du résultat
fiscal (2058 A).
droit d’un régime réel. En application de l’article 46 terdecies E de l’annexe III du CGI un
état devra être joint à la déclaration de résultats pour justifier de la détention des parts.
2. À condition qu’une fraction des droits de la société de personnes soit détenue soit par
une personne physique soit par une entreprise individuelle BIC ou BA ne relevant pas de
droit d’un régime réel d’imposition.
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Le régime fiscal des sociétés de personnes 41
économiquement supportées, peut être conduit à céder ses parts. Or, lesdits
bénéfices ou pertes, qui affectent toujours la situation nette de la société,
contribuent à la valorisation de la société et influencent par conséquent le
résultat de cette cession. Ainsi, une perte non affectée diminue la plus-value
ou augmente la perte résultant de la vente des titres, alors que cette même
perte a pu être une source d’économies fiscales pour le cédant. Inversement,
un bénéfice non distribué augmente la plus-value imposable ou réduit la
perte de cession, cependant qu’il a déjà été imposé. C’est pour éviter une
double imposition ou une double déduction que le Conseil d’État a, dans
une jurisprudence célèbre (Établissements Quemener), institué un méca-
nisme de correction visant à modifier le prix de revient des titres cédés.
Avec pour souci affiché d’« assurer la neutralité de l’application de la loi
fiscale compte tenu du régime spécifique » des sociétés de personnes, le
Conseil d’État a élaboré un dispositif visant à prendre en compte l’historique
des résultats revenant à une entreprise associée, précédemment à la cession
de ses parts. En effet, le juge de l’impôt prescrit, pour déterminer le résultat
de cession, que le prix de revient des titres fasse l’objet d’un certain nombre
d’ajustements, selon la formule suivante :
Prix de revient fiscal = prix d’acquisition + bénéfices « imposés
non distribués » – bénéfices distribués – déficits déduits
+ pertes comblées.
Cette jurisprudence, tout d’abord appliquée aux plus-values profession-
nelles, a été étendue aux plus-values des particuliers dans un arrêt Baradé.
Attention donc aux cessions de titres de SDP, la vigilance s’impose et la
neutralité fiscale de l’opération doit toujours être recherchée.
Le champ
d’application
de l’impôt
sur les sociétés
l’ ESSENTIEL
L’impôt sur les sociétés frappe les revenus perçus par certaines personnes
morales à raison des entreprises exploitées en France.
1. Les sociétés
et collectivités imposables
Sont soumises à l’impôt sur les sociétés les sociétés proprement dites, mais
aussi les collectivités privées ou publiques qui se livrent à une exploitation
ou à des opérations de caractère lucratif. Le caractère lucratif de l’activité
va être le critère déterminant. Mais tout d’abord, quelles sont les sociétés
soumises à l’IS ?
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44 L’imposition des bénéfices d’entreprise
1.2.2. 2e
étape : examen de la situation
de l’organisme au regard de la concurrence
Si l’activité de l’organisme ne concurrence aucune entreprise, l’activité n’est pas
lucrative. Dans le cas contraire, il convient d’examiner si cette activité est exer-
cée dans des conditions similaires à celles des entreprises du secteur lucratif.
■ le « prix » pratiqué ;
Par EXEMPLE
Prenons l’exemple d’une association organisant un festival de musique et appli-
quons la démarche en trois étapes :
1re étape
Pour que la gestion soit désintéressée, les dirigeants de droit ou de fait doivent
exercer leurs fonctions à titre bénévole. Le directeur salarié de l’association ne doit
pas être considéré comme un dirigeant de fait.
2e étape
L’association concurrence-t-elle un organisme du secteur locatif ?
Eu égard à la notoriété des artistes invités au festival, la concurrence avec des
organisateurs de spectacle doit être appréciée de façon assez large. On doit passer
à la troisième étape.
3e étape : Analyse des « 4P »
Étant en concurrence avec des entreprises du secteur lucratif, il convient d’analyser
le produit offert, le public visé, les prix pratiqués et les méthodes commerciales
mises en œuvre :
– le produit : l’association doit promouvoir plutôt des artistes locaux qui ne sont
© Groupe Eyrolles
…
– le prix : les prix proposés doivent être inférieurs d’au moins un tiers aux prix
proposés par les organismes du secteur concurrentiel ou être modulés en fonction
des catégories de spectateurs ;
– la publicité : les moyens mis en œuvre ne doivent pas être trop importants.
Si ces conditions sont réunies, l’association n’exerce pas une activité lucrative. En
cas de doute, il est recommandé aux fondateurs de l’association d’interroger l’ad-
ministration fiscale, dans le cadre de la procédure du rescrit, pour valider le statut
fiscal de l’association gage de sécurité juridique.
Étape n° 1
Non Oui
L’organisme est imposable Passer à l’étape 2
aux impôts commerciaux
Étape n° 2
Non Oui
L’organisme est exonéré Passer à l’étape 3
des impôts commerciaux
Étape n° 3
2. La territorialité de l’impôt
sur les sociétés
Nous examinerons dans un premier temps le principe d’imposition des
entreprises exploitées en France, avant de présenter le régime spécifique
de la déduction des déficits étrangers des PME, qui représente une excep-
tion notable au principe.
dates ;
■ l’avantage procuré par le présent régime est temporaire. En effet, les
déficits étrangers déduits par la PME doivent être rapportés au fur et à
mesure des résultats bénéficiaires ultérieurs de la succursale ou de la