LEMESLE Mémoire2
LEMESLE Mémoire2
LEMESLE Mémoire2
L’enseignement du genre
grammatical des
substantifs en français
Représentations d’enseignants anglophones
d’Angleterre et de Nouvelle-Zélande
Lemesle Kevin
Membres du jury
Ulma Dominique | Enseignante-Chercheure
Guérif Noémie | Doctorante
Soutenu publiquement le :
11 juin 2018
Despite working so hard and coming so far with the
French to help them with their freedom, I have never
mastered the gender of French nouns!
Je remercie évidemment mes parents, qui ont toujours été derrière moi et
qui m’ont soutenu tout au long de cette rédaction.
Je remercie enfin Alexis qui partage ma vie depuis mon retour en France
et qui a souvent su trouver les mots pour me remotiver dans les moments
plus difficiles.
SOMMAIRE
INTRODUCTION .......................................................................................... 1
PARTIE I — CADRE CONCEPTUEL : LE GENRE GRAMMATICAL ............... 5
1. DÉFINISSONS LE(S) GENRE(S) ...................................................................................6
2. L’ACQUISITION DU GENRE GRAMMATICAL EN LANGUE MATERNELLE ............. 16
3. L’ENSEIGNEMENT-APPRENTISSAGE DU GENRE GRAMMATICAL EN FLE .......... 30
Les nombreuses questions qui ont motivé ce travail de recherche nous ont permis
de dégager une interrogation centrale que nous traiterons comme la problématique de ce
travail et que nous exposons ici :
Dans quelle mesure l’enseignement du genre grammatical représente-t-il un
point d’achoppement dans la maîtrise à un niveau élevé du français par des
apprenants de FLE ?
Nous tenterons de répondre à cette problématique en développant un certain
nombre d’hypothèses que nous tenterons de confirmer ou d’infirmer au cours de notre
recherche.
Les hypothèses qui nous intéressent sont les suivantes :
H1 : Les enseignants non natifs ne disposent pas d’une formation initiale leur permettant
d’appréhender le genre grammatical avec efficacité quand, a contrario les enseignants
natifs ne disposent pas de connaissances métalinguistiques sur le genre grammatical ;
Tandis que le genre biologique ou naturel s’appuie sur des critères physiques
dans sa détermination, le genre grammatical ne suit pas cette règle. Le genre grammatical
(parfois simplement appelé « genre » par abus de langage), « est un terme déjà utilisé en
linguistique et en grammaire pour expliquer des variations morphologiques qui n’ont
parfois rien à voir avec le sexe anatomique ou biologique » (Bailly & Houdebine-
Gravaud, 2008 : 29). C’est ainsi qu’en français, « table », bien qu’inanimé et ne
présentant pas de sexe biologique, se voit attribué le genre grammatical féminin. Comme
le souligne l’annexe documentaire 12 d’ÉOLE1 à propos des substantifs dans les langues
romanes, « la répartition entre féminin et masculin est purement arbitraire. Il n’existe
pas de règles systématiques autres que celles de l’usage » (ÉOLE, 2003 : Annexe
documentaire 12).
Il est toutefois intéressant de remarquer que la distinction de genre (naturel ou
grammatical) ne se situe pas uniquement du point de vue de l’animé et de l’inanimé : « En
allemand, des mots qui désignent des jeunes femmes (Fräulein, Mädchen) sont de genre
grammatical neutre » (Bailly & Houdebine-Gravaud, 2008 : 29). Ainsi, il est tout à fait
possible, comme le montrent Bailly & Houdebine-Gravaud (2008), que les genres
grammaticaux et naturels ne coïncident pas non plus pour les signifiants des êtres animés.
De plus, le genre grammatical de certains substantifs diffère d’une langue à
l’autre, comme le remarquent Bailly & Houdebine-Gravaud : « Parfois aussi, certains
mots ont un genre grammatical dans une langue et le genre contraire dans une autre
langue. Par exemple, la lune est un nom féminin en français et masculin en allemand »
(Bailly & Houdebine-Gravaud, 2008 : 29). Bien qu’il puisse s’agir d’évolutions
linguistiques diverses (le français faisant partie des langues romanes quand l’allemand
est une langue germanique), cette différence se retrouve également dans une même
famille de langues. Le mot « tableau » (en tant que support mural d’écriture) est un
substantif de genre grammatical masculin en français, tandis qu’il est féminin en espagnol
(le tableau vs. la pizarra). La notion de genre grammatical est donc bien plus complexe
que la distinction de genre naturel. Nous aborderons dans la troisième partie de ce
développement, concernant l’apprentissage en langue étrangère que les apprenants,
suivant leur langue maternelle, sont soit confrontés à des difficultés liées à la différence
d’attribution du genre grammatical des substantifs entre le français et leur langue
1
ÉOLE : Éducation et Ouverture aux Langues à l’École.
33% 56%
2
La Déclaration de 1984 est une réponse de l’Académie Française au gouvernement français qui a lancé,
en février 1984, une Commission de terminologie visant à étudier la possibilité de féminisation des noms
de fonctions, de professions à laquelle l’Académie Française était fermement opposée.
Nombre de genres
21%
45%
11%
23%
2 3 4 5 ou plus
Avant toute chose il nous semble pertinent de faire remarquer que le genre
grammatical ne s’articule pas de la même manière dans toutes les langues. Le cas du
français, qui dispose de deux genres grammaticaux (le masculin et le féminin) ne
représente en rien une norme universelle. L’allemand (comme le grec ou le latin pour ne
citer que ces langues) possède par exemple trois genres : le masculin « der », le féminin
« die » et le neutre « das ». Nous l’avons vu, le genre grammatical est une notion
complexe, quelle que soit la langue dans laquelle cette notion s’inscrit. Afin de
comprendre plus spécifiquement comment le genre grammatical fonctionne, nous avons
fait le choix de revenir sur son évolution au cours des milliers d’années qui séparent
l’indo-européen du français et de l’anglais. Nous nous intéresserons dans un premier
temps à l’évolution du genre grammatical en indo-européen, à ses mutations, avant
d’avoir un regard sur ce qu’il est devenu en français et en anglais.
Avant de procéder à ce retour, il nous semble intéressant de noter que « Les
procédés par lesquels on distingue les substantifs désignant des mâles de ceux désignant
des femelles se sont constitués seulement au cours de l’histoire propre de chacune des
langues indo-européennes et ils sont toujours restés incomplets » (Meillet, 1982 : 204).
Meillet nous prouve ici que même la distinction dans les substantifs désignant des animés
n’est pas terminée. Cela vient corroborer les propos de Bailly & Houdebine-Gravaux
(2008) quant à certains substantifs désignant des femmes de genre grammatical neutre.
Toutefois, une étude sociologique de la langue permet d’expliquer en partie cette
catégorisation, notamment en allemand. La jeune fille (das Mächen) n’est pas un être
sexué (au sens de la reproduction), et l’allemand ayant conservé un marqueur de genre
neutre lui attribue ce genre. Comme le remarque Meillet (1982), « la question du genre
grammatical, où bien des détails ne sont pas encore élucidés, se laisse déterminer
clairement en ses traits essentiels. Plus on l’examine, et mieux on voit que la différence
entre « animé » (masculin-féminin) et « inanimé » et celle entre masculin et féminin sont
hétérogènes » (Meillet, 1982 : 229). Comment, alors, a évolué le genre grammatical en
indo-européen ? Qu’est-il devenu dans les langues qui en descendent, notamment dans
Les langues slaves dont font partie, entre autres, le russe et le polonais possèdent
encore aujourd’hui une morphologie très marquée concernant le genre grammatical. Nous
reviendrons brièvement sur son fonctionnement dans cette partie afin de mettre en
perspective la morphologie du genre grammatical dans ces langues face au
fonctionnement dans les langues romanes et germaniques.
Le genre grammatical en polonais est très distinctement marqué. Avec la
présence, pour les substantifs, de sept cas (nominatif, génitif, datif, accusatif,
instrumental, locatif et vocatif), trois genres (masculin, féminin, et neutre) et trois
nombres (singulier, pluriel et duel) les possibilités sont nombreuses, comme le notent
Dziadkiewicz & Thomas : « Par exemple, en polonais, les inanimés terminés au
nominatif singulier par – o (kłamstwo - mensonge), ou par – e (pole - un champ) se voient
attribuer le genre neutre. Chaque genre entraînant un type de déclinaison pour les
substantifs y appartenant, il faudra, de ce fait, parler de genres flexionnels »
(Dziadkiewicz & Thomas, 2007 : 38), précisant ensuite : « en polonais, on distingue au
singulier cinq genres flexionnels : masculin – personnel, masculin – animal, masculin –
inanimé, féminin et neutre » (Dziadkiewicz & Thomas, 2007 : 38). Il est intéressant de
remarquer ici que le genre grammatical se décline beaucoup plus qu’en français
notamment, avec la présence de trois masculins différents, rien qu’au singulier. Bien que
cela semble d’une relative complexité, le fonctionnement du genre grammatical (et son
attribution) suit un schéma stable grâce à des terminaisons distinctes pour chaque cas de
figure.
3
(Rousseau & Starobinski, 1990) : « Le langage de convention n’appartient qu’à l’Homme. »
4
Traduction libre : « La langue est un don caractéristique de l’espèce humaine. »
Fayol & Jaffré (2014) partent d’un constat simple : « A l’entrée à l’école
élémentaire, les enfants francophones disposent ainsi d’une connaissance du genre et du
nombre pour une quantité non négligeable de noms » (Fayol & Jaffré, 2014 : 93). Il peut
5
Traduction libre : « Les résultats ont montré que dès l’âge de 3 ans, les enfants associent le déterminant
correspondant à l’indice suffixal à un taux au-delà du hasard. »
6
Traduction libre : « Acquérir une langue requiert de découvrir le système morphosyntaxique complexe
qui définit l’organisation sous-jacente de la langue. »
7
Traduction libre : « Il a souvent été démontré que l’acquisition du genre n’est pas problématique dans
l’acquisition de sa L1. »
Alors que l’attribution du genre grammatical à tout substantif français n’est donc
pas une affaire de règles strictement applicables (tout du moins simplement), l’accord est
dans la syntaxe, lui, parfaitement stable et explicable. Bien que Bourdin, Leuwers, &
8
Rigault a mené une étude sur Le Petit Larousse de 1962 et vérifiée sur plus de 1700 substantifs du Français
Fondamental, d’après Catach et al., 2005.
9
Traduction libre : « Pour donner un ordre d’idée, Séguin (1969) a identifié 570 finales différentes pour
les formes masculines uniquement. »
Dans notre étude linguistique en première partie, nous avons pu observer que
l’anglais était une langue qui connaissait le genre grammatical, puisqu’elle en possède
trois (le masculin, le féminin, et le neutre). Les anglophones sont donc coutumiers de la
Nous l’avons vu, le genre grammatical, aussi complexe soit-il à appréhender, est
au cœur de la structure de la langue. Sans entrer dans une étude sociologique poussée,
nous nous posons légitimement la question de la vision du monde que peuvent avoir les
10
Yvette Roudy a été Ministre déléguée aux Droits de la femme entre 1981 et 1984 (sous le gouvernement
Mauroy), puis Ministre des Droits de la femme de 1984 à 1986 (sous le gouvernement Fabius).
11
Traduction libre : « De plus, il semble y avoir consensus sur le fait que le marquage de genre pose des
problèmes récurrents pour des apprenants de langue étrangère, principalement mais pas uniquement
lorsque la langue maternelle ne marque pas le genre. »
Pendant longtemps, les recherches en FLM et en FLE ont été dissociées. Nous
souhaitons dans cette partie mettre en évidence les liens qui peuvent exister entre ces deux
contextes afin de mieux comprendre les enjeux autour de l’enseignement du genre
grammatical dans le contexte du FLE. Nous reviendrons dans un premier temps sur les
étapes dans l’acquisition en FLM que nous avons vues, comparées aux étapes par
lesquelles passent les apprenants de FLE lorsqu’ils sont confrontés au genre grammatical.
Nous évoquerons dans un second temps la méthodologie utilisée de nos jours d’après les
études d’Aguerre (2018), Lyster (2010) et Meshoub-Manière (2016).
En toute vraisemblance, les apprenants anglophones ne passent pas par les mêmes
étapes dans l’acquisition du genre grammatical que les apprenants natifs du français.
Nous l’avons vu plus tôt, les apprenants francophones, avant leur scolarisation acquièrent
une maîtrise dans l’utilisation du genre grammatical grâce aux effets de collocations.
Cette étape ne peut se retrouver pour un apprenant anglophone, comme le souligne
Lambelet (2012) : « la première étape de l’acquisition [l’effet de collocation] du genre
grammatical durant laquelle les éléments co-occurrents seraient indissociés dans le
lexique mental de l’apprenant ne se retrouve pas dans une aussi forte mesure en
apprentissage L2 » (Lambelet, 2012 : 30). Ainsi ; dans la construction de son lexique
mental, l’apprenant anglophone n’associera pas systématiquement un article (défini ou
non) à un substantif. Par extension, il pourra même être amené à alterner l’utilisation d’un
déterminant masculin et d’un déterminant féminin pour un même substantif. Cette étape
de collocation ne se retrouve d’ailleurs qu’à l’oral chez l’apprenant natif de la langue,
avant qu’il ait appris l’écriture. La question de sa faisabilité en langue étrangère se pose
alors.
12
Traduction libre : « Comprendre la grammaire de base de la langue étudiée, incluant (le cas échéant) :
les formes féminines, masculines et neutres ».
13
Traduction libre : « Les enfants bilingues allemand-français maitrisent l’utilisation à la fois des articles
définis et indéfinis, dans les deux langues aux alentours de 2,6 ans, utilisant l’article défini en français
avec un taux de réussite autour de 95% avant l’âge de trois ans. »
14
Traduction libre : « Globalement, le français dispose d’une combinaison de règles formelles et
sémantiques contrôlant l’attribution du genre grammatical. Cependant, on ne peut pas attendre d’un
apprenant qu’il la maitrise à la manière d’un natif sur la seule connaissance de ces règles. »
15
Terminologie de Lyster : Enseignement Centré sur la Forme.
dc
Nous avons pu voir dans les trois chapitres constituant cette première partie que
le genre grammatical était une notion complexe, tant dans son enseignement en langue
étrangère que dans sa conceptualisation, même en langue maternelle. Le genre
grammatical fait partie de ces catégorisations grammaticales pour lesquelles, au moins
pour sa phase d’attribution (la phase d’accord étant généralement travaillée avec l’accord
en nombre en langue maternelle), les francophones s’appuient sur leurs connaissances
épilinguistiques plus que sur leurs connaissances métalinguistiques. C’est-à-dire que
l’input qu’ils reçoivent depuis leur naissance, jusqu’à leur scolarisation leur permet
d’assimiler et conceptualiser les règles de fonctionnement de la langue, et donc
d’attribution du genre grammatical.
Pour rappel, notre recherche s’inscrit, d’un point de vue didactique sur la
compréhension des mécanismes d’acquisition-apprentissage du genre grammatical des
substantifs par les anglophones afin de proposer des éléments de remédiation qui
pourraient permettre à ces apprenants de mieux maitriser l’attribution du genre
grammatical des substantifs français.
La deuxième partie de notre travail détaillera la méthodologie avec laquelle nous
avons mené notre recherche, tandis que la troisième et dernière partie sera consacrée à
l’analyse des données que nous avons recueillies, permettant ainsi de répondre à notre
problématique, en vérifiant nos hypothèses et en proposant un positionnement didactique
adapté au contexte.
1. Rappel du questionnement
Avant de détailler notre protocole de recherche dans les chapitres suivants, nous
trouvons important à ce stade d’effectuer un retour sur les questions et sur les hypothèses
qui animent et motivent cette recherche.
Dans tout travail de recherche, il est important, en amont, et même s’il est
susceptible d’évolution, de comprendre et d’accepter le positionnement qui sera le nôtre,
et de savoir le justifier. La méthodologie de recherche, telle que la définissent Reuter &
Perrin-Glorian (2006) est la suivante : « Une méthode de recherche peut se définir comme
la forme prise par la démarche de travail mise en place pour tenter de répondre à une
question dans une discipline de recherche déterminée » (Reuter & Perrin-Glorian,
2006 : 17). La méthode que nous utilisons vient donc construire un cadre grâce auquel
nous pourrons répondre aux hypothèses que nous nous posons. Nous reviendrons dans
cette partie sur le choix du positionnement hypothético-déductif que nous avons fait.
Nous développerons également ce qui pour nous, représentent les atouts de ce
positionnement, tout en gardant à l’esprit les limites que cette posture peut imposer à tout
chercheur.
Nous l’avons dit, nous avons choisi pour cette recherche de prendre le parti de la
réflexion hypothético-déductive avec une approche qualitative. Avant toute considération
méthodologique, nous justifions ce choix par notre propre expérience et notre vécu face
à la problématique centrale. En effet, comme le soulignent Benabdeljalil et al., « la
pertinence d’une méthode s’évalue à la lumière de la finalité de la recherche »
(Benabdeljalil, Desjeux, & Garabuau-Moussaoui, 2009 : 14). Ainsi, la finalité de notre
recherche relevant de la compréhension de pratiques de classes s’agissant de
l’enseignement du genre grammatical, il apparait clair qu’une recherche qualitative sur
les pratiques enseignantes était le choix le plus judicieux. Il ne s’agissait pas dans cette
recherche de faire un tableau exhaustif des pratiques en usage dans toutes les classes,
mais de comprendre précisément quelques pratiques, auprès d’un échantillon restreint
d’enseignants. Nous développerons dans un point ultérieur le choix des personnes
interrogées.
La finalité que nous voulons donner à notre recherche, et donc les réponses que
nous souhaitons apporter à notre problématique consiste en la compréhension des
pratiques déclarées et à leurs confrontations afin de dégager, a minima, des préconisations
didactiques. En ce sens, la recherche qualitative se justifie d’autant plus, toujours d’après
Benabdeljalil et al. qui la définissent ainsi : « ou encore comme préparation à l’action et
Pour cette recherche, nous avons fait le choix d’une démarche hypothético-
déductive. Cette démarche implique un cheminement en trois axes, que Giordano et
Jolibert (2012) présentent comme suit :
16
Traduction libre : « c’est une application de deux opérations : la formation d’hypothèses et la déduction
de leurs conséquences pour arriver à des croyances qui —bien qu’elles soient hypothétiques— sont
appuyées par le fait que leurs conséquences déduites correspondent à nos expériences et nos autres
croyances elles-aussi étayées »
3. Le recueil de données
Il n’est pas de recherche sans recueil de données à analyser par la suite. Le recueil
de données constitue ainsi une part importante presque cruciale du travail de chercheur.
Pour répondre à sa question, le chercheur doit alors se mettre à la poursuite d’informations
diverses. Nous aborderons dans cette partie comment nous avons mis en place notre
terrain d’enquête et comment nous avons mené nos entretiens. Nous présenterons
brièvement les enquêtés et détaillerons le processus d’entretien pour obtenir nos données.
HJB DT SH
Nationalité Anglaise Néo-zélandaise Néo-zélandaise
Sexe F F M
Formation Initiale Français des affaires Littérature française Littérature française
(Business french)
Expérience ± 20 ans ± 5 ans ± 30 ans
d’enseignement
Pays d’enseignement Angleterre Nouvelle-Zélande Nouvelle-Zélande
Contexte École secondaire mixte École secondaire pour École secondaire pour
d’enseignement filles garçons
Autres postes Subject Leader in N/A Tête du département de
MFL17 français
Pour mener à bien notre recherche nous avons été confronté à diverses
problématiques. D’abord, il nous a fallu, avant même la recherche d’enseignants
volontaires pour répondre à nos questions, nous interroger sur les autres sources
17
MFL : Modern Foreign Languages
Dans le cadre de notre recherche, nous avons été amenés à réaliser des entretiens
semi-directifs, si l’on reprend la définition de Blanchet & Chardenet (2011) : « l’enquête
semi-directive est constituée de questions ouvertes auxquelles l’informateur peut
répondre tout ce qu’il souhaite, de préférence lors d’un entretien » (Blanchet &
Chardenet, 2011 : 125). Ce choix s’explique par le fait que nous voulions des informations
précises sur les pratiques enseignantes sans toutefois proposer une catégorisation rigide
de ces pratiques construite à partir de nos présupposés. En effet, lors de l’élaboration d’un
canevas d’entretiens semi-directifs, Benabdeljalil et al. nous rappellent qu’ « il s’agit de
construire une trame souple de questions, qui traduit les questionnements de la
problématique et les hypothèses en questions concrètes, formulées simplement, à poser à
l’interlocuteur » (Benabdeljalil et al., 2009 : 84). Nous détaillerons l’élaboration de notre
canevas dans le paragraphe qui suit.
Notre recherche possède ceci de particulier que le terrain de recherche qui nous
intéressait, et dont nous ne voulions pas nous séparer ne nous était pas directement
accessible. Il ne nous était en effet pas possible de nous déplacer, ni au Royaume-Uni, ni
en Nouvelle-Zélande (pour des raisons matérielles et financières évidentes pour une telle
recherche). Nous avons alors tenté de trouver la meilleure solution pour mener notre
recherche. Plusieurs pistes ont été étudiées, nous les détaillerons dans ce paragraphe.
Dans un premier temps nous avions pensé faire conduire nos entretiens par les
étudiants du Master PGCE18 de l’université de Worcester, avec leur accord. Des
contraintes de temps et de disponibilité ont empêché cette pratique. La possibilité de
mener des entretiens de cette manière (en sous-traitance, finalement) se justifie par la
présence des trois unités théâtrales nécessaires à la conduite d’un entretien : la
programmation temporelle, la scène et la distribution des acteurs (Blanchet & Gotman,
2010). S’agissant de la programmation temporelle, il aurait été relativement commode
pour les enseignants interviewés ainsi que pour les étudiants menant l’entretien de trouver
un moment commun pour enregistrer l’entretien rapidement. Les entretiens ayant
probablement lieu au sein de l’établissement cela aurait permis de rassurer à la fois
l’enseignant et l’étudiant, puisque dans un environnement connu et commun. Enfin,
chaque acteur aurait pu trouver sa place dans cet entretien. Pourtant, cette méthode
possède quelques désavantages. Ainsi, concernant la distribution des acteurs, Blanchet &
Gotman (2010) notent : « on fait référence à l’influence du sexe, de l’âge, de la position
sociale etc., des protagonistes dans l’entretien et leurs effets sur les représentations que
l’interviewé se fait de son rôle dans l’entretien » (Blanchet & Gotman, 2010 : 70-71). Il
est possible alors que les réponses données par les enseignants lors des entretiens soient
biaisées par la supériorité hiérarchique de l’enseignant sur l’étudiant-intervieweur qui
peut conserver même malgré lui son rôle de tuteur.
Nous avons alors choisi de mettre à profit Internet pour mener à bien nos
entretiens. Nous avons choisi de faire les faire passer grâce à un logiciel de
visioconférence (Skype) pour plusieurs raisons. D’abord, car la visioconférence permet
de pallier l’absence de scène dont nous évoquions l’existence précédemment. Grâce à la
visioconférence une nouvelle scène, neutre et fabriquée, permettait de conduire les
18
PGCE : Postgraduate Certificate in Education, diplôme préparé en 1 ou 2 ans permettant d’obtenir le
statut d’enseignant qualifié au Royaume-Uni et permettant ainsi d’enseigner dans l’enseignement primaire
et secondaire.
Mener des entretiens semi-dirigés implique, pour le traitement des données qui
suit cette étape de collecte, de retranscrire les discours tenus par l’enquêteur-chercheur et
par les enseignants enquêtés le plus fidèlement possible. Nous souhaitons revenir dans
cette partie sur les choix que nous avons opéré pour retranscrire ces entretiens. Nous
parlerons d’abord du choix de la norme de transcription, puis de la langue dans laquelle
nous avons conduit ces entretiens et ce que cela implique pour notre recherche. Nous
reviendrons enfin sur l’intérêt que présente la transcription d’un entretien pour notre
recherche.
Nous avons fait le choix de conduire les entretiens en anglais, mais ce n’est pas
une décision que nous avons prise dès le début de notre recherche. Nous revenons ici sur
les raisons qui ont motivé cette position, ainsi que les questions qu’elle continue de
soulever.
Dans un premier temps nous pensions conduire nos entretiens en français. Nous
avons rapidement fait le choix de changer de stratégie et de les mener en anglais, langue
maternelle des enseignants interrogés. Ce choix s’explique par notre besoin de recueillir,
lors de ces entretiens, le plus d’informations possibles concernant les pratiques et les
représentations des enseignants s’agissant du genre grammatical. Bien qu’ils enseignent
le français, ce retour personnel et réflexif sur leur enseignement peut parfois être difficile
à faire lors d’un entretien, d’autant plus avec un enquêteur dont la langue maternelle est
le français. De plus, les enseignants avaient ainsi la possibilité de développer plus en
détail leurs pratiques et représentations sans risquer l’incompréhension. La difficulté était
alors décalée de l’incompréhension des deux participants vers la compréhension, a
posteriori, du discours de l’enseignant interrogé par le chercheur dont l’anglais n’est pas
la langue maternelle. C’est ce que nous abordons dans le paragraphe qui suit.
Nous venons de le voir, les entretiens ont été menés dans la langue maternelle
des enseignants interrogés et non dans la langue maternelle de l’enquêteur. Ce choix se
justifie de plusieurs manières comme nous avons commencé à l’aborder précédemment.
En effet, il était plus facile pour les enseignants de verbaliser de manière plus précise sur
leurs pratiques de classes dans leur langue maternelle, l’anglais. Nous avons choisi de
mettre en annexe de notre travail les transcriptions originales (en anglais) des entretiens ;
tandis que lorsque nous analysons certains tours de parole pour répondre à nos questions,
nous avons choisi de les traduire en tentant de rester le plus proche du discours des
enseignants. Notre expérience et notre expertise en anglais nous a permis de transposer
ces discours en anglais vers des analyses en français.
Bien qu’il s’agisse d’une étape fastidieuse dans la création et la préparation des
données à analyser lors d’une recherche, la transcription nous semble impossible à éviter
pour le chercheur, pour plusieurs raisons. D’abord cela permet au chercheur de se rendre
compte s’il a bien compris son interlocuteur. Cela lui permet également de vérifier que
ses propres interventions durant l’entretien ont eu l’effet désiré, lui délivrant un retour et
si besoin des pistes d’améliorations pour les entretiens futurs.
Mais pour le chercheur, c’est également l’occasion de commencer une pré-
analyse de ses données. Pendant le travail de transcription nous avons ainsi pu commencer
à relever certains points intéressants pour notre recherche. Le vocabulaire utilisé, les
L’analyse que nous menons de nos entretiens tente d’être le plus proche possible
des discours qu’elle traite. C’est pourquoi nous avons choisi de procéder à une analyse
par étape du corpus de données. Dans un premier temps, nous observerons et comparerons
les discours (représentations et pratiques) des enseignants. Dans un second temps nous
analyserons les discours des enseignants indépendamment dans un premier temps afin
d’avoir une vision d’ensemble de leurs représentations et de leurs pratiques, puis nous
comparerons ces discours afin de construire une réponse à notre problématique, de valider
ou non nos hypothèses. Nous souhaitons pour cela expliquer le choix de cette double
analyse dans les points suivants.
5. Précautions d’étude
dc
1. La formation enseignante
L’une des raisons que nous avons pu mettre en avant lors de la définition de
notre recherche et de sa problématique se trouve du côté des processus d’apprentissages
pouvant différer entre le francophone natif et l’anglophone. Nous souhaitions également
comprendre s’il n’y avait pas des différences dans la pratique enseignante. Nous l’avons
évoqué plus haut, nous n’avons malheureusement pas pu interroger des enseignants
francophones travaillant dans un contexte anglophone. Nous pouvons tout de même
déduire un certain nombre de remarques concernant la formation initiale de chacun des
types d’enseignant, étant nous-même de formation en didactique du FLE.
Nous partirons du fait, comme sous-entendu dans l’hypothèse principale, que les
enseignants natifs du français disposent d’une connaissance épilinguistique concernant le
genre grammatical leur octroyant une maitrise (quasi-)parfaite du genre grammatical
(nous n’évoquons pas ici ses compétences didactiques ou pédagogiques mais simplement
de la maitrise de la notion à titre personnel). Ils ne semblent donc pas avoir besoin, dans
leur formation initiale, d’une « mise à niveau » afin de maitriser tous les savoirs savants
relatifs à l’attribution du genre grammatical en français. On peut toutefois noter qu’il
pourrait être intéressant de s’interroger sur la nécessité de leur fournir des outils leur
permettant de verbaliser/extérioriser ces savoirs ainsi que les didactiser pour pouvoir les
transmettre de manière efficace aux apprenants non natifs. Notre recherche ne permet pas
de répondre à cette question, mais elle permet d’aller plus loin s’agissant des enseignants
non natifs du français, comme nous le développons dans le paragraphe suivant.
Les enquêtés 2 et 3 ont ainsi suivi un parcours FLE afin d’enseigner le français.
Le genre grammatical est-il étudié de manière précise dans la formation en FLE des futurs
enseignants anglophones ? C’est ce que nous avons voulu savoir. Dans le cas de l’enquêté
3 (SH), ce dernier nous dit :
« In the course of learning French and teacher training I can’t remember ever having
had any specific content related to gender, apart from the overall subject of correction of
student work, how to achieve accuracy in general » SH-68_70
A l’instar de la formation en FLE pour des francophones, donc, SH nous dit ne
pas avoir eu de cours de grammaire spécifiquement sur le genre grammatical. Il précise
toutefois y avoir été confronté par la correction de travaux d’étudiants. Les propos de SH
sont appuyés par l’expérience de DT, qui précise toutefois :
« when i was learning it was all grammar grammar grammar grammar and then (inaud.)
when i was at university it became very uncool » DT-28
Bien que n’ayant pas été confrontée au genre grammatical en tant que tel, DT
précise que l’enseignement qu’elle a reçu lorsqu’elle apprenait le français (au collège et
au lycée) était très centré sur la grammaire. On peut donc en déduire que l’enseignement
des règles grammaticales était de mise. Un changement a eu lieu quand elle est entrée à
l’université où l’accent a principalement été mis sur la compétence de communication.
DT avoue d’ailleurs que l’enseignement pour la communication lui parait aujourd’hui
bien plus pertinent :
« i was so grammar focused when i was young (inaud.) i think it’s a terrible way of doing
it » DT-28
DT ajoute d’ailleurs un peu plus tard dans l’interview que l’enseignement quasi
exclusivement centré sur la grammaire ne lui avait pas été d’un grand secours lors d’un
voyage en France :
« i learned like that and that turned out to be useless because of course when i went to
france i couldn’t speak a word and i ended up uncomfortable speaking » DT-28
Parmi les enseignants ayant répondu à nos sollicitations, comme nous les avons
présentés en partie deux, trois générations sont ici représentées. DT est une relativement
jeune enseignante avec six années d’enseignement, HJB enseigne depuis déjà vingt ans
et SH arrive au terme de sa carrière enseignante. Nous avons donc dans ce corpus un
panorama large de l’évolution de l’enseignement en contexte anglophone, bien qu’il ne
faille surtout pas généraliser ces discours. Tous ont eu des informations pertinentes
s’agissant de leurs pratiques de classes personnelles.
Nous avons pu observer, grâce aux réponses des enseignants que la formation
continue (qu’elle soit formelle ou non) a généralement permis une adaptation des
enseignants à leur contexte d’enseignement. S’agissant des enseignants anglophones,
leurs connaissances métalinguistiques, de leur avis personnel, se trouve parfois
insuffisante malgré leur formation. Nous reviendrons dans le point suivant plus en détail
sur notre première hypothèse et en quoi notre recherche a permis de la confronter.
Toutes ces informations nous permettent d’avoir un regard plus éclairé sur notre
première hypothèse, qui était la suivante :
H1 : Les enseignants non natifs ne disposent pas d’une formation initiale leur permettant
d’appréhender le genre grammatical avec efficacité quand, a contrario les enseignants
natifs ne disposent pas de connaissances métalinguistiques sur le genre grammatical.
Cette hypothèse tire son origine du fait que nous imaginions nécessaire pour les
enseignants non natifs du français de bénéficier d’une formation plus approfondie que
leur apprentissage scolaire du genre grammatical en classe pour complètement maîtriser
la notion. Nous pensions également que les enseignants francophones pouvaient parfois
être perdus face à l’incompréhension d’apprenants face à une notion qu’ils n’étaient pas
en mesure de verbaliser suffisamment clairement pour ces apprenants. Comme nous
l’avons formulé en début de partie deux, la deuxième moitié de l’hypothèse n’a pas pu
être confronté durant cette recherche, du fait de l’absence d’enseignants de FLE natifs du
français dans notre échantillon. Une nouvelle recherche pourra s’attacher à cet aspect de
l’hypothèse.
S’agissant de la première partie de l’hypothèse, comme nous le pensions, les
enseignants non natifs ne disposent pas, dans leur cursus de formation initiale (de
coloration FLE ou non), d’une approche significative, d’un point de vue de la
« grammaire enseignante », du genre grammatical. Il n’en reste pas moins qu’ils sont tout
à fait capables d’enseigner le genre grammatical à des apprenants. Ils disposent d’outils
et des connaissances nécessaires pour dispenser un enseignement complet.
Nous avons pu avoir un aperçu de ces connaissances au travers de l’explication
de HJB concernant le genre des noms qu’elle donne à ses apprenants :
« if they are more able students then we tend to work on the basis that ninety percent of
the french nouns that end in e are feminine so and some words like natation those kinds
of words or feminine so they learn rules of groups of names that generally have a certain
gender and that helps them to make less mistakes » HJB-20
Notons cependant que, bien que cette règle soit utilisée par la plupart des
enseignants, elle n’est en fait exacte. Comme l’a souligné Catach (voir notre paragraphe
2.2.3.1. Le « -e » final est-il réellement un marqueur du féminin ?), c’est en fait l’absence
de -e final qui est généralement marqueur du masculin, et non sa présence qui marque le
féminin.
Afin de visualiser la place faite au genre grammatical dans les classes de nos
enseignants interrogés, nous leur avons demandé comment ils abordaient la notion. Nous
SH, nous l’avons vu plus tôt, explique la différence entre genre et sexe lorsqu’il
fait travailler ses apprenants sur le fonctionnement du genre. Ainsi, la confusion entre
genre et sexe laisse place à la sensation d’arbitraire dans l’attribution du genre
grammatical des substantifs non animés. Mais cette coupure franche n’est pas
nécessairement le choix opéré par tous les enseignants. Nous relevons ainsi l’intervention
de DT en début d’entretien :
« they don’t need to know WHY un or une or anything like that IF they ask me euh i-i will
tell them i’ll say because in french you know all words are either boys or girls or
something but we DON’T get into it too much » DT-6
Cette position nous apprend d’abord que DT ne procède pas à une explication
concernant l’attribution du genre grammatical des substantifs. Elle ne pense pas que cela
soit nécessaire pour la compréhension de ses apprenants. Elle précise que si un apprenant
avait besoin d’une explication, elle dirait que c’est comme cela que cela se passe en
français, que « tous les mots sont soit des garçons soit des filles ». Nous nous interrogeons
sur la terminologie utilisée par DT ici qui laisse penser que genre grammatical et sexe
sont liés. Toutefois, il est possible que ce ne soit pas la terminologie qu’elle utilise en
classe. Comme nous l’évoquions en première partie du travail, nous pensons que les deux
notions ne devraient pas partager la même terminologie pour éviter certains amalgames.
Il était important pour nous d’avoir le sentiment des enseignants envers leurs
curriculums respectifs afin de comprendre comment ils étaient utilisés par ces derniers et
dans quelle mesure ils pouvaient avoir une incidence sur leurs pratiques. Grâce à ces
entretiens, nous avons pu construire une idée plus précise des attendus des enseignants
envers le curriculum. Nous reviendrons plus en détail sur notre troisième et dernière
hypothèse dans le dernier point de ce chapitre avant de consacrer un chapitre à quelques
discussions et recommandations didactiques.
19
Dans la plupart des écoles néo-zélandaises, deux types d’examens sont dispensés. Les apprenants passent
les examens de Cambridge (qui ont une renommée internationale), pour lesquels DT montre une globale
satisfaction, ainsi que les examens NCEA (National Certificate of Educational Achievment), des examens
nationaux qui, selon DT, sont parfois trop centrés sur la communication (voir DT-36).
Bien que notre hypothèse de départ soit de facto correcte (les curriculums ne
donnent effectivement pas d’indication de travail sur le genre grammatical), nous ne
pensons pas que ces curriculums soient un des responsables dans la différence de maîtrise
du genre grammatical d’apprenants anglophones. En effet, les enseignants n’attendent
pas de ces documents des recommandations didactiques ou pédagogiques mais de simples
orientations de travail générales.
En revanche, nous pensons qu’avec des textes un peu plus détaillés, avec
notamment des exemples concrets de mise en application de certaines notions à enseigner,
et spécifiquement du genre grammatical, il pourrait y avoir une certaine harmonisation et
une constance dans l’enseignement du genre grammatical quel que soit l’enseignant.
Nous souhaiterions dans le dernier chapitre de notre travail proposer un retour
sur le sentiment des enseignants face à la notion de genre grammatical avant de proposer
des solutions didactiques qui nous semblent répondre, au moins en partie, à la
problématique que nous nous sommes fixés au début de ce travail.
Après être revenus sur nos trois hypothèses, nous voulions effectuer un retour
sur comment les enseignants perçoivent le genre grammatical. Nous exposerons avant de
conclure cette recherche, quelques recommandations didactiques basées sur ce que les
enseignants nous auront appris pendant les entretiens.
Nous avons pu nous rendre compte au fil des entretiens que le genre grammatical
occupait une place différente pour chacun des enseignants. Un enseignant est avant tout
un être humain et il y a des notions pour lesquelles il a une affinité particulière. La
remarque conclusive de SH illustre parfaitement ce sentiment :
« To sum up, while accuracy in gender is to be valued and encouraged, and is in itself a
subject of curiosity and interest to learners, it is a comparatively low priority on the level
of overall communication » SH-127_129
SH rejoint HJB quant au fait que le genre grammatical n’est pas un aspect
primordial de la langue, même si, sans surprise il encourage sa maîtrise. Il précise
également que c’est une notion qui suscite l’intérêt des apprenants. Il reconnait cependant
la difficulté continue qu’observent les apprenants à maîtriser parfaitement le genre
grammatical :
« While most students I have taught over the years and who have advanced to higher
levels in oral and written French have continued to exhibit problems with correct gender
use. The more students can be led to hear and read correct examples of language, the
more they will come to imitate this correct use in their own production oral and written »
SH-102_105
DT considère que le genre grammatical est une notion importante à connaître et
à maîtriser (nous l’avons exposé plusieurs fois dans nos analyses). Au-delà de ce
sentiment, elle s’intéresse aussi au moment où le manque de maîtrise devient
problématique :
« i’m sure there is a line in there where an occasional mistake (inaud.) not a big deal and
consistent mistake makes them just sound (inaud.) and i’d be interested in to know what
that line was and if that line relates to common things versus a more (inaud.) word » DT-
48
Cette recherche nous a amené à nous interroger sur les outils les plus efficaces,
les ressources les plus adaptées pour proposer un enseignement du genre grammatical
complet et pérenne. Nous n’avons à ce jour pas trouvé de méthode parfaite quant à cet
enseignement, en revanche nous voudrions émettre quelques recommandations à la suite
des entretiens que nous avons effectués.
Les entretiens que nous avons menés ont confirmé notre supposition initiale. Les
supports visuels comme les tableaux à colonnes « masculin / féminin » ou les code-
couleurs (que ce soit rose/bleu ou tout autre code) associés aux termes masculin et féminin
(ou boys et girls) nous semblent inappropriés.
Bien sûr, ils permettent une compréhension plus rapide et facilitée, notamment
pour les apprenants ayant développé une intelligence visuelle/spatiale, mais malgré toutes
les précautions des enseignants, nous pensons qu’une interférence peut avoir lieu,
résultant en une confusion possiblement renforcée entre genre grammatical et sexe.
Malheureusement nous n‘avons, à ce jour, pas trouvé de manière claire d’exprimer la
distinction de genre grammatical. En effet, la notion étant intrinsèquement abstraite dans
le cas des substantifs inanimés, il est difficile d’imaginer comment représenter cette
distinction. Cela devra faire l’objet d’une réflexion ultérieure.
Nous pensons également que la clé dans la maîtrise du genre grammatical relève
de la pédagogie utilisée. Ainsi, nous rejoignons Aguerre (2018) et Lyster (2010) quant à
l’importance de conceptualiser les notions abordées. Il nous semble important, dans le
cas du genre grammatical (et cela fait écho à la manière de faire de SH), de faire
comprendre le fonctionnement de l’attribution du genre grammatical par un jeu de
déductions de règles, d’exemples et de contre-exemples afin que les apprenants puissent
s’approprier la notion. Grâce à ce cheminement, les apprenants auront un regard plus
détaché et abstrait du fonctionnement du genre grammatical, leur permettant ainsi de se
concentrer sur le reste du message de manière plus concrète et sans avoir à se poser de
questions outre mesure.
Enfin, nous pensons qu’il est important que les apprenants puissent se référer à
leur langue maternelle et particulièrement au fonctionnement du genre dans leur langue,
qu’il diffère ou qu’il s’en approche. Le genre étant quelque chose qu’ils maîtrisent
théoriquement dans leur langue maternelle, nous pensons que cela leur permettra de
mieux appréhender le genre grammatical en français. Des travaux dont d’ailleurs déjà
évoqué cette possibilité (voir Kasazian, 2017).
dc
dc
Le genre grammatical :
Bailly, S., & Houdebine-Gravaud, A.-M. (2008). Les hommes, les femmes et la
https://www.academia.edu/4901337/Planification_linguistique_et_feminisation
Catach, N., Gruaz, C., & Duprez, D. (2005). L’orthographe française. Paris : A. Colin.
l’adresse http://wals.info/chapter/31
Dumézil, G., & Lévi-Strauss, C. (1984). Féminisation des titres et des fonctions.
francaise.fr/actualites/feminisation-des-titres-et-des-fonctions
Dziadkiewicz, A., & Thomas, I. (2007). Les langues slaves et le français : approches
Champion.
Elmiger, D. (2015a). Le genre des noms inanimés utilisés comme noms communs de
https://www.academia.edu/29993250/Le_genre_des_noms_inanim%C3%A9s_uti
lis%C3%A9s_comme_noms_communs_de_personnes
Consulté à l’adresse
https://www.academia.edu/17634961/Masculin_f%C3%A9minin_et_le_neutre_L
e_statut_du_genre_neutre_en_fran%C3%A7ais_contemporain_et_les_proposition
s_de_neutralisation_de_la_langue
*Elmiger, D. (2017). Binarité du genre grammatical – binarité des écritures ? Mots. Les
Fayol, M., & Jaffré, J.-P. (2014). L’orthographe. Paris : Presses Universitaires de France.
Houdart, O., & Prioul, S. (2009). La grammaire c’est pas de la tarte ! Paris : Éditions du
Seuil.
https://doi.org/10.3406/linx.1989.1139
161-176. https://doi.org/10.3406/roma.1894.5817
Roché, M. (1992). Le masculin est-il plus productif que le féminin ? Langue française,
Rousseau, J.-J., & Starobinski, J. (1990). Essai sur l’origine des langues. Paris :
Gallimard.
*Vaillant, A. (1958). Grammaire comparée des langues slaves. Lyon : Éditions IAC.
https://doi.org/10.3406/lgge.1987.1526
Yaguello, M., & Baider, F. H. (2007). Du Sexe des mots. Nouvelles Questions Féministes,
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00601130
*Bassano, D., Maillochon, I., & Mottet, S. (2008). Noun grammaticalization and
https://doi.org/10.1017/S0305000907008586
*Boloh, Y., & Ibernon, L. (2010). Gender attribution and gender agreement in 4- to 10-
Bourdin, B., Leuwers, C., & Bourbon, C. (2011). Impact des contraintes linguistiques et
https://doi.org/10.3917/lfa.192.0073
de France.
of America.
https://www.gov.uk/government/publications/national-curriculum-in-england-
languages-progammes-of-study/national-curriculum-in-england-languages-
progammes-of-study
français par des enfants L2. Revue française de linguistique appliquée, XXI (2),
33-48.
*Guillelmon, D., & Grosjean, F. (2001). The gender marking effect in spoken word
Kupisch, T., Akpınar, D., & Stoehr, A. (2013). Gender assignment and gender agreement
Fribourg.
*Makassikis, M., & Pellat, J.-C. (2017). Apprendre l’orthographe française quand on est
Meisel, J. M. (2011). First and Second Language Acquisition: Parallels and Differences.
Seigneuric, A., Zagar, D., Meunier, F., & Spinelli, E. (2007). The relation between
La méthodologie de recherche :
Benabdeljalil, S. A., Desjeux, D., & Garabuau-Moussaoui, I. (2009). Les méthodes
Blanchet, A., & Gotman, A. (2010). L’enquête et ses méthodes. Paris : Armand Colin.
Blanchet, P., & Chardenet, P. (2011). Guide pour la recherche en didactique des langues
Reuter, Y., & Perrin-Glorian, M.-J. (2006). Les méthodes de recherche en didactiques.
Thornes.
Honnor, S., Mascie-Taylor, H., & Spencer, M. (2012). Tricolore Total 1. Cheltenham :
Nelson Thornes.
Interrogé-é : __________
Nationalité : ___________
Clôture de l’entretien
• Une dernière remarque sur cette notion grammaticale ?
o Votre propre questionnement concernant le genre grammatical et son
travail en classe ?
o Vos doutes ?
• Possibilité d’avoir une photocopie de syllabus/de programme/de manuel
concernant le genre ? (facultatif)
Remarques :
Interviewed: __________
Nationality: ___________
Ending questions
• Any last word on this grammatical aspect of French?
o How do you feel about grammatical gender in class?
o Any doubts?
• Is there, by any chance, the possibility for me to have access either to the syllabus
you’re using (just the part dealing with grammatical gender)/a copy of a page of
the book you’re working with dealing with it? (NOT compulsory)
Notes:
// Début de l’enregistrement //
KL 1 so i wanted to ask some euh teachers in england and in new
zealand how they dealt with euh grammatical gender euh in
their classrooms (.) and so first of all i will ask you some
questions about how you deal with grammatical gender in class
what kind of tools or euh (.) kind of stuff you use in your
[classrooms
HJB 2 [ok
KL 3 then i’ll be asking you about how you were taught the euh
grammatical gender in french euh if you had some specific
lessons about that when you were studying at school or for
your euh euh master’s degree in modern foreign [languages
HJB 4 [ok
KL 5 and then maybe ask you some questions about what the national
curriculum is saying about the grammatical gender and then
we’ll have (.) like an informal chat about what you thought
about the interview and what else you can tell me about the
grammatical gender
HJB 6 ok
KL 7 ok/
HJB 8 yes
KL 13 yeah
HJB 14 and we tend to learn say if they learn le chat then they learn
le chat un chat mon chat
KL 15 hmhm [alright
HJB 16 [so they understand the different euh articles then very very
quickly and often because very often students will use le la
or les wanted to use un or une but they haven’t thought about
it properly so hopefully if we teach them all three forms at
the same time they can interchange them much more easily and
quickly
KL 17 yeah
HJB 18 i don’t think i’ve ever taught the m in brackets and the f in
brackets because you don’t hear them in your head i think
it’s important that they know when they say something that
sounds wrong if they make mistakes
KL 19 yeah yeah good euh so (.) euh english learners are not used
to attributing a gender to like every noun euh does it seem
to be a (.) difficulty euh in your classes like (.) are
students having a trouble doing that like attributing gender
HJB 20 they don’t have trouble attributing gender they just don’t
always understand why it’s necessary euh if i have a very
weak student i might say if you make a mistake it doesn’t
really matter because a french person will still understand
if you say le glace instead of la glace they will understand
what you’re asking for and we tend to then only teach the
words that have dual gender so that they know the difference
for us for example le livre and la livre it’s important
because we need to teach them how to say a pound in english
as well as a book so those sorts of words we would teach them
the difference but usually i would say it’s not a big deal
and if they are more able students then we tend to work on
the basis that ninety percent of the french nouns that end in
e are feminine so and some words like natation those kind of
words or feminine so they learn rules of groups of names that
generally have a certain gender and that helps them to make
less mistakes so they don’t they don’t find it difficult they
just don’t like it
KL 21 yeah they’re just like WHY do we [have to do that
KL 27 ok euh, yeah euh (.) about when you were learning french (.)
euh just a quick kind of feedback about euh is the grammatical
gender part of your euh initial training like did you have
precise lessons on grammatical gender or is it something like
it is assumed to be known when you are euh you know getting
your degree to be a french teacher
HJB 28 euh at school myself/
KL 29 yeah
KL 37 [((rires))
HJB 40 yeah she she’s constantly euh researching and sharing new
ideas for teaching grammar so all of my new ideas about
practising orally before you write anything down all of these
ideas came from her research so yeah she is brilliant she
really is an enthusiastic little french woman she’s lovely
(.)
KL 43 that’s sweet that’s perfect (.) euh about euh the books you
might be using (.) euh do you know how they deal with the
grammatical gender like are they are they all doing kind of
the same stuff like saying okay like there are masculine and
feminine nouns in french euh deal with it euh in blue are
masculine nouns in euh pink or red are feminine nouns just
learn it and you’ll be fine
HJB 44 yeah essentially euh every textbook we use at school have a
grammar section have a dedicated grammar section at the back
of the book as well as exercises throughout the book i can
take some pictures of some pages if you want and for you to
have a look at and send them but yeah they all tend to do it
the same way they’re trying to teach the grammatical points
in a topic where it makes sense someone in four example or we
teach the future tense and the conditional tense in the topic
of holidays because you can talk about future holidays and
dream holidays and talk about euh work experience at school
i don’t know if it’s something you do in france but our
students go for two weeks to work in a company as part of
their learning so then they can understand what it’s like to
be in the world of business and we teach the past tense when
we teach that topic because they’re talking about an
experience they already had so euh yeah and i think textbooks
do that too they try to stick the grammatical point with the
topic that makes sense but yeah especially students just have
to learn it practice loads of time
KL 45 yeah, yeah and (.) there is no (.) answer to the WHY question
KL 47 yeah
HJB 48 so euh (.) textbooks are very valuable when you- you first
starting out as a teacher because it gives you lots of ideas
on how to explain complex grammatical topics quite simply so
(.) yeah (..)
KL 49 ok, all good euh s- do you do you have any last kind of word
about grammatical gender or grammatical stuff in french in
general when you’re teaching it in class (..)
HJB 50 euh i think the biggest thing for me is to talk students about
(..) th- the communication grammar from a point of view of
KL 55 i guess [so
HJB 56 [when you give them a rule and then there is an exception
that’s what they don’t like but then there is fifteen thousand
more exceptions in english than in french so you know we’re
in no position to if we are gonna complain
KL 57 alright euh you were mentioning it earlier i would actually
very much like if you could send me like euh a few things on
books you’re using dealing with grammatical gender or
something or even if you have a (.) syllabus for your euh
classes that IS dealing with just just you know the few things
that mention grammatical gender that would be very very useful
euh i think i believe
HJB 58 so syllabus books XX information
KL 59 yeah
KL 63 [yeah thank you very much for taking this interview hopefully
this going to be very helpful i will in any case send to you
my mémoire when it’s submitted euh end of june early july i
think so i’ll send it to you and you’ll be able to read it if
you feel like so
HJB 64 yeah it will be interesting
// Début de l’enregistrement //
KL 1 so i wanted to ask you some questions about euh how you treat
grammatical gender when teaching french (.) because i’m doing
my master’s degree thesis on the teaching of grammatical
gender and how is it that not french speaking learners have
troubles with euh grammatical gender throughout their whole
life or so i-i-i still have teachers in france they are
american or english they have been living in france for like
thirty years they still can’t (..) understand the gender
DT 2 yeah
KL 3 and i’m like how-how is that/ is there something specific
about the grammatical gender that french euh just you know
KNOW how to use it and how that’s possible that english
learners just just can’t what is not wrong but where is the
difference (..) so that’s my concern even if euh no one
actually cares because that’s not- euh you don’t need
grammatical gender to- like you don’t need to use grammatical
gender for (..) like to be perfectly understood so that’s not
a big deal but i’m like okay there might be some reasons/ and
maybe someday we’ll find something to have people deal with
grammatical gender/ (.) and so as you have seen on the
questions first i will talk i will ask you some questions
about how you deal with grammatical gender in class euh then
i’ll be asking you about when euh you were studying french
and (.) doing your master’s degree to be a french teacher how
like was it something you dealt with at some point and then
ask you some questions about what the kiwi government is
saying about the grammatical gender if they are saying
something and then some genera- general questions about what
you feel- how you feel about euh grammatical gender if you
have any doubts or anything or any euh euh complementary euh
euh thing to say alright/
INTERRUPTION DE L’APPEL
KL 23 hello back
DT 24 you need to rerecord or [press record or
KL 25 [euh it’s alright i’m all good
DT 26 okay sweet yes my method has changed a lot euh i started off
teaching quite traditionally i think with a very grammatically
grammar focused then i met XX and i stopped doing that
((rires)) but yes it has changed a lot euh (.) i’m definitely
happy doing it his way euh the kids the kids love it and it’s
it’s i’ve probably changed a little bit in terms of how i was
teaching boys and now i teach girls so with boys you have to
draw a lot and repeat repeat repeat (inaud.) you can almost
give them the concept and say okay you’re a girl you can learn
it and they will ((rires)) they always do that and then
they’ll come back to you but yeah my method since probably
two thousand and (.) i’d say two thousand and thirteen has
pretty much remained the same so i’ve been teaching six years
i did one year of more traditional and then totally changed
((rires))
KL 27 alright ((rires)) good when you were actually studying french
(.) either when it was high school or whatever or later at
university did you have some (.) precise grammatical like
Entretien SH_26-5-18
// Début de l’enquête //
KL - Pouvez-vous me dire comment vous l’abordez [le genre grammatical] ? Le genre
des adjectifs ? des substantifs (noms) ? À l’oral/ à l’écrit ? Représentations
morphographiques ? (subst. (n.m/f) ou le/la ou un/une ?) Avez-vous fait évoluer votre
pratique ?
5 SH - When gender first comes into play with the learning of words to describe the
classroom and familiar objects, I demonstrate the phenomenon by indicating objects using
the appropriate indefinite article and giving the students plenty of sentences to listen to
first. I then ask students to deduce a « rule » from what they have heard i.e. before which
words did they hear « un » and which « une ». When they realise that there is no rule
10 based on the actual characteristics of the object, I then give a brief explanation of the
notion of gender, making the distinction between sex and gender. I will then intensively
drill this skill using objects at hand as well as numerous pictures. The intention throughout
this exercise is to make the students hear as many times as possible the correct use of
gender. Finally I will ask them to describe without prompting a number of objects. As
15 always the intention is to focus their attention on the goal of communication without
needing, in the process, to focus specifically on gender.
Illustration 2 — Le genre des noms, exercices, dans Tricolore Total 1, Nelson Thornes
Kevin LEMESLE
keywords: grammatical gender, natural gender, teaching, learning, FSL, FNL, didactics,
England, New Zealand
Présidence de l'université
40 rue de rennes – BP 73532
49035 Angers cedex
Tél. 02 41 96 23 23 | Fax 02 41
96 23 00
ENGAGEMENT
DE NON PLAGIAT
Je, soussigné(e) LEMESLE KEVIN ...................................................
déclare être pleinement conscient(e) que le plagiat de documents ou d’une
partie d’un document publiée sur toutes formes de support, y compris l’internet,
constitue une violation des droits d’auteur ainsi qu’une fraude caractérisée.
En conséquence, je m’engage à citer toutes les sources que j’ai utilisées
pour écrire ce rapport ou mémoire.
Présidence de l'université
40 rue de rennes – BP 73532
49035 Angers cedex
Tél. 02 41 96 23 23 | Fax 02 41 96 23 00