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European Scientific Journal August 2020 edition Vol.16, No.

24 ISSN: 1857-7881 (Print) e - ISSN 1857-7431

Aspects Épidémiologiques, Cliniques et


Thérapeutiques des Tumeurs de la Parotide

Moussa M,
Service d’odonto-Stomatologie Hôpital National de Niamey, Niger
Abba Kaka H.Y,
Roufaye L,
Service d’ophtalmologie de l’Hopital National de Niamey, Niger
Eboungabeka Trigo ER,
Service de Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale du CHU de
Brazzaville, Congo
Bancole Pognon SA
Service d’odonto-Stomatologie CNHU HKM, Cotonou, Bénin

Doi:10.19044/esj.2020.v16n24p147 URL:http://dx.doi.org/10.19044/esj.2020.v16n24p147

Résumé
Introduction: Les pathologies des glandes salivaires sont relativement
rares, dominées par les tumeurs de la glande parotide. Elles sont caractérisées
par leur polymorphisme clinique et leur grande diversité morpho-histologique.
Le traitement est surtout chirurgical, la complication majeure de cette
chirurgie reste la paralysie faciale pouvant être transitoire ou permanente.
Dans ce sens, l’objectif de ce travail était de décrire les aspects
épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques des tumeurs
parotidiennes rencontrées dans le service de l’odontostomatologie de l’Hôpital
National de Niamey (HNN) durant la période de l’étude. Méthodologie: Il
s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive portant sur les tumeurs
parotidiennes rencontrées au service d’odontostomatologie de l’Hôpital
National de Niamey au Niger. Par ailleurs, la tumeur était homogène dans 2
cas sur 4 et bénigne également une fois sur 2. Résultats: 12 patients ont été
colligés sur une période de 29 mois. La prévalence hospitalière était de 0,11%
avec 4,97 cas par an. La tranche d’âge allait de 9 à 75 ans. Il y avait 8 hommes
contre 4 femmes. La malignité a été suspectée cliniquement devant une masse
dure, fixe, douloureuse avec présence d’adénopathies satellites et associée à
une paralysie faciale. La parotidectomie totale conservatrice du nerf facial a
été réalisée chez 10 patients sur 12 et la chimiothérapie a été préconisée chez
2 patients. L’examen ophtalmologique a été réalisé chez tous les patients à la
recherche d’une atteinte oculaire ou de la glande lacrymale. L’histologie a été
contributive dans tous les cas et les tumeurs bénignes dominaient dans 50%

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des cas avec comme chef de fil l’adénome pléomorphe. Conclusion: Les
tumeurs de la glande parotide sont rares et leur prise en charge thérapeutique
est essentiellement chirurgicale. Leur évolution est en général favorable.
Néanmoins, l’accent devra être mis sur la surveillance à long terme de
certaines formes histologiques dont le risque de dégénérescence et de récidive
est élevé.

Mots-clés: Glande Parotide, Adénome Pléomorphe, Parotidectomie

Epidemiological, Clinical, and Therapeutic Aspects of


Parotid Tumors

Moussa M,
Service d’odonto-Stomatologie Hôpital National de Niamey, Niger
Abba Kaka H.Y,
Roufaye L,
Service d’ophtalmologie de l’Hopital National de Niamey, Niger
Eboungabeka Trigo ER,
Service de Stomatologie et Chirurgie Maxillo-Faciale du CHU de
Brazzaville, Congo
Bancole Pognon SA
Service d’odonto-Stomatologie CNHU HKM, Cotonou, Bénin

Abstract
Introduction: Pathologies of the salivary glands are relatively rare and
are dominated by tumors of the parotid gland. They are characterized by their
clinical polymorphism and their great morpho-histological diversity. The
treatment is mainly surgical. The major complication of this surgery is facial
paralysis which can be transient or permanent. The objective of this work is to
describe the epidemiological, clinical, paraclinical, and therapeutic aspects of
parotid tumors encountered in the odontostomatology department of Niamey
National Hospital during the study period. Methodology: This study is a
retrospective and descriptive study on parotid tumors encountered in the
odontostomatology department of the Niamey National Hospital in Niger. In
addition, the tumor was homogeneous in 2 out of 4 cases and also benign once
in 2. Results: 12 patients were collected over a period of 29 months. The
hospital prevalence was 0.11% with 4.97 cases per year. The age range was
from 9 to 75 years old. There were 8 men against 4 women. The malignancy

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was suspected clinically before a hard, fixed, and painful mass with the
presence of satellite lymphadenopathy which is associated with facial
paralysis. Total conservative facial nerve parotidectomy was performed in 10
out of 12 patients, and chemotherapy was recommended in 2 patients. The
ophthalmic examination was performed in all patients looking for damage to
the eyes or the lacrimal gland. Histology was contributory in all cases and
benign tumors dominated in 50% of cases with pleomorphic adenoma as the
lead. Conclusion: Tumors of the parotid gland are rare and their therapeutic
management is essentially surgical. Their development is generally favorable.
However, emphasis should be placed on the long-term monitoring of certain
histological forms for which the risk of degeneration and recurrence is high.

Keywords: Parotid Gland, Pleomorphic Adenoma, Parotidectomi

Introduction
Les pathologies des glandes salivaires sont relativement rares,
représentant 3 à 4% de l’ensemble des tumeurs de la face et du cou (Fassi et
al., 2010; Lebeau, 2009). Ces affections sont dominées par les tumeurs des
glandes salivaires principales (63%) et principalement la parotide dans près de
90% des cas (Lebeau, 2009). Les tumeurs des glandes salivaires sont bénignes
ou malignes, primitives ou secondaires développées aux dépens des éléments
constitutifs de la glande. Ces tumeurs sont caractérisées par leur
polymorphisme clinique et leur grande diversité morpho-histologique
dominée par les tumeurs bénignes, notamment les adénomes pléomorphes
(Fassi et al., 2010). Le principal motif de consultation est la tuméfaction
faciale, notamment celle de la loge parotidienne. Le diagnostic repose sur
l'examen clinique et les examens paracliniques comme l’histologie,
l’échographie couplée ou non à la cytoponction et l’IRM. Le traitement
demeure chirurgical en premier lieu, pouvant être associé à la radiothérapie
externe (RTE) et/ou à la chimiothérapie en cas de lésion maligne. À cet égard,
cette étude se propose de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques,
paracliniques et thérapeutiques des tumeurs parotidiennes rencontrées au
service de d’odontostomatologie de l’Hôpital National de Niamey au Niger.

Matériel d’étude
Au cours de cette étude les dossiers des patients, le registre
d’hospitalisation (entrées et sorties des patients), le registre des comptes
rendus opératoires, le registre d’anesthésie réanimation, le registre des soins
infirmiers et le registre du laboratoire d’anatomie pathologie ont été consultés.
Les données recueillies ont été analysées par EPI INFO 2000 version 3.5.2
après réalisation d’un masque de saisie puis traitées par Microsoft Word 2010
et Excel.

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Méthode d’étude
Il s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive portant sur 12 cas
de tumeurs parotidiennes traitées dans le service de l’odontostomatologie de
l’Hôpital National de Niamey sur une période de 29 mois allant du 1er Janvier
2011 au 31 Mai 2013. Les variables étudiées ont été l’âge, le sexe et la
fréquence des tumeurs de la parotide et leurs caractéristiques cliniques,
paracliniques et thérapeutiques.

Résultats
Dans la présente étude, la fréquence des tumeurs parotidiennes était de
4,97 cas par an avec une prévalence hospitalière de 0,11%. Les patients étaient
d’âges compris entre 10 et 61 ans (extrêmes 9 et 75 ans). L’analyse de la
Figure N01 montre une prédominance des patients de tranches d’âge de 21-30
ans et 4 cas sur 12 de 41-50 ans soit une proportion de 33,3%. La tuméfaction
faciale était le principal motif de consultation chez 9 patients.

Figure 1. Répartition des patients selon la tranche d’âge

Dans la série de l’étude il a été relevé une prédominance masculine, 8


hommes (66,70%) contre 4 femmes (33,30%) soit un sex-ratio de 2.

Figure 2. Répartition des patients selon le sexe

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Figure 3. Tuméfaction en avant du tragus gauche refoulant le lobule de l’oreille (Source:


Service de stomatologie de l’Hôpital National de Niamey/ Niger)

Le délai de consultation était de 2 à 36 mois. Dans la série étudiée


huit(8) patients sur 12 avaient consulté plus de 12 mois après le début de la
maladie. Le siège des tumeurs était à gauche dans 8 cas et à droite dans 4 cas.
L’examen ophtalmologique a été systématique chez tous les patients ayant
bénéficié de la parotidectomie; cet examen était sans particularité en dehors
d’une paralysie palpébrale due à l’atteinte du nerf faciale chez certains
patients. La répartition des sujets selon les caractéristiques de la tumeur est
présentée dans le Tableau I.
Tableau I. Répartition selon les caractéristiques de la tumeur
Caractéristiques Nombre de cas

Droit 4
Coté atteint Gauche 8
Homogène Oui 11
Douloureuse Oui 3
Nerf facial Atteint 3

L’échographie a été faite chez 4 patients. Elle a permis de connaître la


localisation de la tumeur au lobe superficiel de la parotide chez 2 patients.
L’examen histologique avait retrouvé une fois sur 2 l’adénome
pléomorphe. Les résultats des examens anatomo-pathologiques sont reportés
dans le Tableau II.
Tableau II. Répartition selon la fréquence des tumeurs
Formes histologiques Nombre
Adénome pléomorphe 6
Carcinome adénoïde kystique 2
Adénolymphome 1
Carcinomes à cellules acineuses 1
Lymphangiome 1
Adénocarcinome polymorphe 1

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Au plan thérapeutique, la chirurgie a été le principal moyen sauf pour les


tumeurs malignes ou inopérables traitées par la chimiothérapie (2 cas). L’incision
cutanée en S italique a été la voie d’abord la plus pratiquée (Figure 4).

Figure 4. Infiltration à la xylocaine adrénalinée puis incision en S italique


(Source: service d’odontostomatologie de l’Hôpital National de Niamey Niger)

La parotidectomie totale conservatrice du nerf facial a été pratiquée chez


10 patients (Figure 3 a et b).

a b
Figure 5. a et b Dissection du tissu parotidien avec isolement du nerf facial
(Source: service d’odontostomatologie de l’Hôpital National de Niamey / Niger)
La masse tumorale a été totalement éliminée et les lambeaux suturés plan
par plan.

Figure 6. Exérèse de la masse tumorale


(Source: service d’odontostomatologie de l’Hôpital National de Niamey/Niger)

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Dans les 2 cas restants, les soins ont été palliatifs par chimiothérapie. Les
suites opératoires étaient simples et l’évolution s’était faite vers la guérison chez
10 patients. La durée de l’hospitalisation allait de 0 à 14 jrs.

Discussion
Au plan épidémiologique: l'incidence globale des tumeurs parotidiennes
dans la population est difficile à apprécier (Fassih et al., 2010). La prévalence
hospitalière dans cette étude a été estimée à 0,11 des consultations faites au
service de l’odontostomatologie de l’Hôpital National de Niamey avec une
incidence moyenne d’environ 5 cas par an. La tuméfaction faciale était le
principal motif de consultation chez 9 patients. Cette tuméfaction est située en
général en avant du tragus refoulant le lobule de l’oreille (Figure 3). Dans une
étude au Maroc, Essaadi et al. ont estimé la prévalence à 1,37% dans une série de
120 cas en 9 ans, soit 13 cas/an, avec une incidence moyenne annuelle de 6 cas
(Essaadi et al., 1998). De même, Séné au Sénégal avait rapporté une prévalence
de 2,51% pour une incidence moyenne annuelle de 11 cas dans une série de 218
cas colligés en 19 ans. Cette incidence faible retrouvée dans les séries est le signe
de la rareté des tumeurs parotidiennes. La tranche d’âge de 21 à 30 ans était la
plus touchée par cette tumeur dans l’intervalle de 9 à 75 ans investigué. Des
résultats similaires ont été retrouvés par d’autres auteurs africains (Fassih et al.,
2010; Essaadi et al., 1998; Diop et al., 1982). Il y avait une prédominance
féminine dans la plupart des séries (Séné, 2001; Ouoba et al., 1998). Dans la série
de cette étude par contre, il y avait 8 hommes contre 4 femmes. Cette
prédominance masculine pourrait s’expliquer par le fait que les femmes n’aient
pas le pouvoir décisionnel intimement lié à l’indépendance financière.
Le délai de consultation dans cette série allait de 2 mois à 36 mois. Des
délais moyens de consultation plus longs allant de 36 mois à 77 mois avaient
été rapportés dans différents travaux antérieurs dans la sous-région et au
Maroc (Essaadi et al., 1998; Diop et al., 1982). Ces résultats montrent
l’ampleur du retard à la consultation dans la région sujet de l´étude. Cet état
de fait est d’autant plus accentué compte tenu du caractère indolore de la
pathologie.
Au plan paraclinique: en l’absence d’orientation clinique évidente,
la radio pulmonaire recherche des signes d’une tuberculose, des adénopathies
médiastinales (lymphome), d’un cancer primitif, des métastases d’un
cylindrome (Lebeau, 2009). Elle a été demandée chez tous les patients mais
honorée 3 fois sur 4.
La sialographie est l'examen de base des glandes salivaires principales
(Ouoba et al., 1998). Elle permet d’étudier le parenchyme et le système
canalaire (Lebeau, 2009). Mais elle ne suffit pas à elle seule pour poser le
diagnostic de tumeurs parotidiennes (Ouoba et al., 1998). Certaines images
sont évocatrices de malignité sans pouvoir l’affirmer (Lebeau, 2009). Selon

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Séné (2001) au Sénégal, la sialographie a un intérêt limité dans la pathologie


tumorale, sa sensibilité pour le diagnostic des tumeurs étant seulement de
70%. Dans la série de cette étude, aucune sialographie n’a été demandée du
fait de l’extrême indigence des patients en général.
L’échographie, en plus d’être non invasive, peut indiquer la nature
kystique de la lésion (Lebeau, 2009). Elle a été demandée chez tous les patients
mais elle n’a été réalisée que par 4 patients sur 12, par manque de moyens
financiers.
L’IRM est l’examen radiologique préférentiel devant une tumeur de
la parotide car elle permet de préciser finement la morphologie, la taille et les
rapports avec les tissus avoisinants (Fricain et al., 2017). Elle n’a pas été faite
dans le cadre de ce travail en raison de sa non disponibilité au Niger.
La TDM est un examen permettant de bien apprécier les limites et
l’extension d’un processus tumoral touchant les glandes salivaires vers les
éléments du voisinage et les structures profondes, surtout quand on suspecte
une extension basicrânienne (Lebeau, 2009). Elle est plus utile pour la
planification chirurgicale que dans le diagnostic de la nature de la tumeur
(Lebeau, 2009). Elle a été réalisée seulement chez 2 patients sur 12. Ce faible
taux est dû au coût onéreux du scanner et à l’indigence de la quasi-totalité des
sujets.
La certitude diagnostique est obtenue grâce à 3 examens que sont la
cytoponction, la biopsie et la parotidectomie exploratrice. La cytoponction est
un examen peu sensible et peu spécifique ; de plus, il est très opérateur
dépendant (chirurgien et cytologiste). Elle a cependant une valeur
d’orientation (Lebeau, 2009). Elle a été réalisée chez 2 patients sur les 12 de
cette série. La biopsie à l’aveugle est fortement déconseillée car dangereuse
pour le nerf facial et exposant au risque de dissémination tumorale et à la
fistule salivaire (Lebeau, 2009). Elle n’a été faite pour aucun des patients de
cette série. La parotidectomie exploratrice avec examen histologique est le
seul examen de certitude pour le diagnostic étiologique d’une tuméfaction
parotidienne (Lebeau, 2009). Elle a permis de retenir le diagnostic de
l’adénome pléomorphe pour 6 patients. Nos résultats sont donc conformes aux
données de la littérature, en effet, l’adénome pléomorphe est la plus fréquente
des tumeurs parotidiennes, entre 50 à 70% (Lebeau, 2009 ; Fricain et al., 2017)
et Essaadi et al. au Maroc ont rapporté 49% d’adénome pléomorphe dans leur
série. Dans le cadre des tumeurs des glandes salivaires, plus la glande est
petite, plus la lésion est susceptible d’être maligne. Ainsi, seulement 20% des
tumeurs parotidiennes sont malignes (Fricain et al., 2017). Dans notre série, 4
cas de tumeurs sur 12 étaient malins.
Au plan thérapeutique: le geste chirurgical était la parotidectomie
totale conservatrice du nerf facial (PTC) chez 10 patients. La PTC serait le
type de chirurgie le plus réalisé par beaucoup de praticiens car elle minimise

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les risques de survenue de récidives tumorales et de lésions du nerf facial


(Séné, 2001). De plus, l’argument du coût onéreux d’un traitement adjuvant
comme la RTE (radiothérapie externe) devant éventuellement compléter une
parotidectomie superficielle favoriserait le choix de la PTC. Les suites
opératoires étaient simples dans les 10 cas opérés. Les complications
éventuelles après la PTC seraient principalement la dépression rétro-
mandibulaire, la fistule salivaire, la cicatrice prétragienne, le syndrome de
Frey et les atteintes du nerf facial (Lebeau, 2009). Il est important d’en
informer au préalable le patient. L’absence de visibilité de ces complications
dans la série de cette étude pourrait s’expliquer par l’acceptation par les
patients de quelques séquelles qu’ils considèreraient comme minimes par
rapport aux bénéfices du traitement qu’ils avaient reçu. Spécifiquement, pour
ce qui est de la dépression rétro-mandibulaire, parfois très inesthétique, le port
de voile par les femmes et du turban par les hommes atténuerait sensiblement
la gêne qu’elle occasionne. Dans cette étude aucune transformation maligne
des tumeurs bénignes ni de récidive tumorale n’a été notée. Ceci serait
certainement dû au court délai de surveillance des patients étudiés
contrairement aux données de la littérature qui préconisent un suivi suffisant
pour affirmer l’absence de récidive voire la guérison. Un recul de 10 ans serait
nécessaire surtout pour les adénomes pléomorphes (Junien et al., 1979; Illé et
al., 2016).

Conclusion
Les tumeurs de la glande parotide sont des lésions bénignes ou
malignes, primitives développées aux dépens des éléments constitutifs de la
glande; ou secondaires correspondant à un ensemencement tumoral de la
parotide venu d’un autre organe. Elles sont caractérisées par leur grand
polymorphisme clinique et histologique, sont de diagnostic relativement facile
et sont en principe justifiables d’un traitement chirurgical associé, si besoin
est, à une radiothérapie ou une chimiothérapie. L’évolution des tumeurs
parotidiennes est généralement favorable après traitement. Néanmoins,
l’accent devra être mis sur la surveillance à long terme des patients afin de
déceler toute transformation cancéreuse et de prévenir d’éventuelles récidives.
Conflits d’intérêt: Aucun conflit d’intérêt n’a été déclaré dans cette étude.

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