These: Faculte de Pharmacie

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 98

Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DU MALI


DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA Un Peuple- Un But –Une Foi
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DES SCIENCES, DES TECHNIQUES ET


DES TECHNOLOGIES DE BAMAKO

FACULTE DE PHARMACIE

ANNEE UNIVERSITAIRE 2019-2020 N°_________/

THESE

ETUDE PHYTOCHIMIQUE ET DES ACTIVITÉS ANTIBACTÉRIENNE ET

ANTIRADICALAIRE DE TROIS PLANTES MEDICINALES, UTILISÉES DANS

LA PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS URINAIRES AU MALI

Présentée et soutenue publiquement le 16/10/2020 devant la


Faculté de Pharmacie

Par : Claire KONE


Pour obtenir le grade de Docteur en Pharmacie
(Diplôme d’Etat)

JURY
Président : Pr Abdoulaye DJIMDE
Membres : Dr Boubacar Sidiki Ibrahim DRAME
Dr Seydou Mohamed SOW (Invité)
Co-directeur : Dr Daouda Lassine DEMBELE
Directrice : Pr Rokia SANOGO
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA FACULTÉ DE PHARMACIE

ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2019-2020 ADMINISTRATION

Doyen : Boubacar TRAORE / Professeur

Vice-doyen : Sékou BAH / Maître de Conférences

Secrétaire principal : Seydou COULIBALY, Administrateur Civil

Agent comptable : Ismaël CISSE, Contrôleur des finances.

PROFESSEURS HONORAIRES

N° PRÉNOMS NOMS SPÉCIALITÉS

1 Flabou BOUGOUDOGO Bactériologie-Virologie

2 Boubacar Sidiki CISSE Toxicologie

3 Mahamadou CISSE Biologie

4 Daouda DIALLO Chimie Générale et Minérale

5 Souleymane DIALLO Bactériologie-virologie

6 Kaourou DOUCOURE Physiologie

7 Ousmane DOUMBIA Chimie thérapeutique

8 Boulkassoum HAÏDARA Législation

9 Gaoussou KANOUTE Chimie analytique

10 Alou A. KEÏTA Galénique

11 Mamadou KONE Physiologie

12 Mamadou KOUMARE Pharmacognosie

13 Brehima KOUMARE Bactériologie/Virologie

14 Abdourahamane S MAÏGA Parasitologie

15 Saidou MAIGA Législation

16 Elimane MARIKO Pharmacologie

17 Sékou Fantamady TRAORE Zoologie

I
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

DER : SCIENCES BIOLOGIQUES ET MÉDICALES

1. PROFESSEURS / DIRECTEURS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOMS SPÉCIALITÉS

1 Noumirou BABY Hématologie

2 Bakary Mamadou CISSE Biochimie

3 Abdoulaye DABO Biologie-parasitologie

4 Mahamadou DIAKITE Immunologie-Génétique

5 Alassane DICKO Santé Publique

6 Abdoulaye DJIMDE Biologie / Parasitologie

7 Amagana DOLO Parasitologie-Mycologie

8 Akory Ag IKNANE Santé publique/ Nutrition

9 Ousmane TOURE Santé Publique/ Santé environnement

10 Boubacar TRAORE Parasitologie-Mycologie

2. MAITRES DE CONFÉRENCES / MAITRES DE RECHERCHE

N° PRENOMS NOMS SPECIALITÉS

1 Aldjouma GUINDO Hématologie

2 Kasssoum KAYENTAO Santé publique/Bio statistique

3 Bourèma KOURIBA Immunologie chef de DER

4 Issaka SAGARA Bio-statistique

5 Mahamadou soumana SISSOKO Bio-statistique

6 Ousmane TOURE Santé publique/ Santé environnement

II
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

3. MAITRES ASSISTANTS / CHARGÉS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Mohamed AG BARAIKA Bactériologie-Virologie

2 Charles ARAMA Immunologie

3 Boubacar Tietie BISSAN Biologie Clinique

4 Djibril Mamadou COULIBALY Biologie Clinique

5 Seydou Sassou COULIBALY Biologie Clinique

6 Antoine DARA Biologie Moléculaire

7 Souleymane DAMA Parasitologie-Mycologie

8 Djeneba Koumba DABITAO Biologie Moléculaire

9 Laurent DEMBELE Biotechnologie Microbienne

10 Kletigui Casmir DEMBELE Biochimie Clinique

11 Seydina S. A. DIAKITE Immunologie

12 Yaya GOITA Biologie Clinique

13 Ibrahima GUINDO Bactériologie-Virologie

14 Aminatou KONE Biologie Moléculaire

15 Birama Apho LY Santé Publique

16 Almoustapha Issiaka MAIGA Bactériologie-Virologie

17 Dinkorma OUOLOGUEM Biologie Cellulaire

18 Fanta SANGHO Santé publique/Santé communautaire

19 Oumar SANGHO Epidémiologie

III
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

4. ASSISTANTS / ATTACHÉS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Djénéba COULIBALY Nutrition/ Diététique

2 Issa DIARRA Immunologie

3 Fatou DIAWARA Epidémiologie

4 Merepen dit Agnes GUINDO Immunologie

5 Falaye KEITA Santé publique/Santé environnement

6 N’Deye Lallah Nina KOITE Nutrition

7 Amadou Birama NIANGALY Parasitologie-Mycologie

8 Djakaridia TRAORE Hématologie

DER : SCIENCES PHARMACEUTIQUES

1. PROFESSEURS / DIRECTEURS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Drissa DIALLO Pharmacognosie

2 Rokia SANOGO Pharmacognosie Chef de DER

2. MAITRES DE CONFÉRENCES/ MAITRES DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

- Néant - -

3. MAITRES ASSISTANTS / CHARGÉS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Loséni BENGALY Pharmacie hospitalière

2 Bakary Moussa CISSE Galénique

3 Yaya COULIBALY Législation

4 Issa COULIBALY Gestion

IV
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

5 Balla Fatogoma COULIBALY Pharmacie hospitalière

6 Mahamane HAIDARA Pharmacognosie

7 Hamma Boubacar MAIGA Galénique

8 Moussa SANOGO Gestion

9 Adiaratou TOGOLA Pharmacognosie

4. ASSISTANTS/ ATTACHÉS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Seydou Lahaye COULIBALY Gestion Pharmaceutique

2 Daouda Lassine DEMBELE Pharmacognosie

3 Adama DENOU Pharmacognosie

4 Sékou DOUMBIA Pharmacognosie

5 Assitan KALOGA Législation

6 Ahmed MAÏGA Législation

7 Aïchata Ben Adam MARIKO Galénique

8 Aboubacar SANGHO Législation

9 Bourama TRAORE Législation

10 Karim TRAORE Sciences Pharmaceutique

11 Sylvestre TRAORE Gestion Pharmaceutique

12 Aminata Tiéba TRAORE Pharmacie hospitalière

13 Mohamed dit Sarmoye TRAORE Pharmacie hospitalière

DER : SCIENCES DU MEDICAMENT

1. PROFESSEURS / DIRECTEURS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Benoit yaranga KOUMARE Chimie Analytique, Chef de DER

V
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

2 Ababacar I. MAÏGA Toxicologie

2. MAITRES DE CONFÉRENCES / MAITRES DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉ

1 Sékou BAH Pharmacologie

3. MAITRES ASSISTANTS/ CHARGÉS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Dominique Patomo ARAMA Pharmacie Chimique

2 Mody CISSE Chimie thérapeutique

3 Ousmane DEMBELE Chimie thérapeutique

4 Tidiane DIALLO Toxicologie

5 Madani MARIKO Chimie Analytique

6 Hamadoun Abba TOURE Bromatologie

4. ASSISTANTS / ATTACHÉS DE RECHERCHE

N° PRÉNOMS NOM SPÉCIALITÉS

1 Mahamadou BALLO Pharmacologie

2 Dallaye Bernadette COULIBALY Chimie Analytique

3 Blaise DACKOUO Chimie Analytique

4 Fatoumata DAOU Pharmacologie

5 Abdourahamane DIARA Toxicologie

6 Aiguerou dit Abdoulaye GUINDO Pharmacologie

7 Mohamed El Béchir NACO Chimie Analytique

8 Mahamadou TANDIA Chimie Analytique

9 Dougoutigui TANGARA Chimie Analytique

VI
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

DER : SCIENCES FONDAMENTALES

1. PROSEFESSEURS / DIRECTEURS DE RECHERCE

N° PRENOMS NOMS SPECIALITÉS

1 Mouctar DIALLO Biologie, Chef de DER

2 Mahamadou TRAORE Génétique

2. MAITRES DE CONFERENCE / MAITRES DE RECHERCHE

N° PRENOMS NOMS SPECIALITES

1 Lassana DOUMBIA Chimie Appliqué

3. MAITRES ASSISTANTS /CHARGÉS DE RECHERRCHE

N° PRENOMS NOMS SPECIALITÉS

1 Mamadou Lamine DIARRA Botanique-Biologie végétale

2 Abdoulaye KANTE Anatomie

3 Boureima KELLY Physiologie Médicale

4. ASSISTANTS / ATTACHÉS DE RECHERCHE

N° PRENOMS NOMS SPECIALITÉS

1 Seydou Simbo DIAKITE Chimie Organique

2 Modibo DIALLO Génétique

3 Moussa KONE Chimie Organique

4 Massiriba KONE Biologie Entomologie

5. CHARGÉS DE COURS (VACATAIRES)

N° PRENOMS NOMS SPECIALITÉS

1 Cheick Oumar BAGAYOKO Informatique

2 Babou BAH Anatomie

3 Souleymane COULIBALY Psycologie

VII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

4 Yacouba COULIBALY Droit commercial

5 Bouba DIARRA Bactériologie

6 Moussa I DIARRA Biophysique

7 Babacar DIOP Chimie

8 Aboubacary MAIGA Chimie organique

9 Massambou SACKO SCMP/SIM

10 Modibo SANGARE Anglais

11 Satigui SIDIBE Pharmacie Vétérinaire

12 Sidi Boula SISSOKO Histologie-embryologie

13 Fana TANGARA Mathématiques

14 Djénebou TRAORE Sémiologie et Pathologie médicale

15 Mamadou B TRAORE Physiologie

16 Boubacar ZIBEIROU Physique

VIII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

DEDICACES
Je dédie ce travail,
A notre Seigneur Dieu Tout Puissant
Mon âme, bénis l’Eternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. Ta grâce et ta bonté m’ont toujours
accompagné tout au long de mes études ; merci mon Dieu pour tout.
A mon père : François KONÉ
Cher Baba, ce travail est le vôtre. Vos conseils, votre éducation, votre soutien et vos
encouragements ont été essentiels pour l’atteinte de ce niveau d’instruction. Vous avez toujours
fait des études de vos enfants une priorité ; nous ne saurions jamais vous remercier assez. Merci
cher Baba pour tout, que le Seigneur vous donne une bonne santé et une longue vie, afin que
vous puissiez goûter au fruit de votre labeur. Amen.
A ma mère : Feu Diahara MAÏGA
Nah, mon vœu le plus ardent était de vous compter parmi les participants de cette cérémonie
mais l’homme propose et Dieu dispose. Mais je suis convaincu que depuis le ciel vous êtes fier
de moi car votre rêve que je devienne pharmacien est à l’honneur. Nah, je manque de mots pour
vous remercier. Aujourd’hui, j’ai compris l’importance de votre éducation et de vos conseils. Je
remercie le bon Dieu de m’avoir donné une maman exemplaire comme vous, je suis fier d’être
votre fille. Que le bon Dieu, vous accorde son pardon et son repos éternel ainsi qu’à tous nos
disparus, Amen.

IX
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

REMERCIEMENTS
Au corps professoral de la FAPH et la FMOS :
Grand merci pour la qualité de l’enseignement reçu. Veuillez recevoir chers maîtres,
l’expression de mes sentiments de profonde gratitude et de remerciements.
A mes frères et sœurs : Jacques, Joseph, Ramata, Djenèbou et Diahara
Merci d’être toujours là pour votre benjamine. Puisse Dieu, fortifie à jamais notre fraternité tout
au long de notre vie. Amen.
A Monsieur Sékou BA :
Votre amour, votre patience, votre soutien, vos conseils, et vos encouragements ont été
déterminants pour la réalisation de ce travail. Merci d’être toujours là pour moi, un père
exemplaire. Que le tout puissant, vous donne une longue vie et une santé de fer. Amen !
A ma fille Fatoumata BA (Fifi) :
Tu as changé ma vie, en me redonnant de la force et de la confiance que j’avais tant besoin. Je
suis devenue une battante grâce à toi merci ma princesse, puisse le seigneur te protéger et
t’accorder une longue vie et une bonne santé. Amen.
A mes tantes et tontons de la famille KONÉ et MAÏGA ;
Mes cousines et cousins ;
Mes camarades de l’école de base la FARANDOLE ;
Mes ami (e.s) de près et de loin et ;
Tous mes camarades thésards du DMT : Amadou YARA, Issiaka F BAGAYOKO, Harouna
NIANGALY, Oumou K DEMBÉLÉ, Mariam BAGAYOKO, Marie Hortense TIÉNOU,
Fatoumata DIALLO, Moustapha TRAORÉ, Mamoutou SANGARÉ, Mamadou SANGARÉ,
Zoumana DEMBÉLÉ, Souleymane SIDIBÉ, Salimata DIARRA, Moumini OUATTARA,
Mariam FOMBA, Kadiatou DAOU, Aliza Sanata TOURÉ, Kansa Amadou ONGOÏBA,
Mohamed NIAMANSSOUMOU, Omar COUMARÉ, Aïssata TEMBELY.
Grand merci pour vos soutiens moraux et matériels qui m’ont permis de mener à bien ce travail.
Je n’oublierai jamais ces moments, Puisse Dieu nous donne une carrière professionnelle pleine
de succès. Amen.
A toute ma promotion (Promotion feu Professeur Moussa ARAMA)
Merci pour les moments partagés. La fraternité, la solidarité, l’union et l’entente qui nous ont
permis d’arriver au bout malgré les multiples difficultés. Que Dieu nous assiste au cours de notre
carrière. Amen.

X
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

MENTION SPECIALE
Au Professeur Rokia SANOGO, merci pour votre accueil, votre patience, votre soutien, votre
compréhension, votre humanisme, votre modestie, votre rigueur pour le travail bien fait et
l’enseignement de haute qualité, dont vous avez fait preuve tout au long de la présente thèse.
Merci pour votre disponibilité, Puisse Dieu vous accorder une longue vie pleine de santé, de
bonheur, de prospérité et surtout de succès dans toutes vos actions et faits de tous les jours.
Amen.
A mes encadreurs au niveau du DMT : Docteur Daouda DEMBÉLÉ, Docteur Mahamane
HAÏDARA, Docteur Sékou DOUMBIA, Docteur Adama DÉNOU, Docteur Birama
DIARRA, Docteur Mamadou Lamine DIARRA et Docteur Amadou DIAKITÉ, merci pour
tous vos conseils, votre disponibilité et toute l’attention que vous nous avez accordée tout au
long de ce travail. Que Dieu vous garde encore longtemps afin que nous puissions continuer à
bénéficier de vous. Amen.
Au personnel du Département Médecine Traditionnelle : Fagnan SANOGO, Fatoumata
TOUNKARA (Nandi), N’Golo BALLO, Adama CAMARA, OUOLOGUÈME, Aïssata
SANOGO et Aïssata COULIBALY : Merci pour votre aide et votre sympathie tout au long de
ce travail.
Au personnel du service bactériologique du laboratoire de l’Hôpital du Mali : Docteur
Boubacar S. Ibrahim DRAMÉ, Ambara KASSOGUÉ, Aimé Césaire KALAMBRY,
Hamed GAKOU et Mme BAMBA Hawa COULIBALY : merci pour votre aide.
Ce travail laborieux m’a permis de contribuer aux réflexions contemporaines de la science
(Pharmacie) et d’ouvrir les yeux aux prodiges du monde intellectuel.

XI
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

HOMMAGES AUX HONORABLES MENBRES DU JURY

A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DU JURY

Pr Abdoulaye DJIMDE

➢ Professeur titulaire en parasitologie-Mycologie à la Faculté de Pharmacie ;


➢ Directeur du Centre de Recherche et de Formation sur le Paludisme (MRTC) ;
➢ Président fondateur de l’Association Africaine pour la Recherche et le Contrôle de la
Résistance aux antimicrobiens (AAAMR).
Honorable Maître,
C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de présider ce jury malgré vos
multiples et importantes occupations. Nous nous réjouissons beaucoup de la qualité de
l’enseignement que vous nous avez prodigué durant notre formation. L’honnêteté intellectuelle
qui vous caractérise, votre sagesse, votre souci de transmettre vos immenses connaissances
forcent l’admiration de tous.
Nous vous prions de bien vouloir recevoir nos humbles remerciements.

XII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A NOTRE MAÎTRE ET JUGE


Dr Boubacar Sidiki Ibrahim DRAME
➢ Médecin biologiste
➢ Maitre-assistant en biochimie clinique à la FMOS
➢ Chef de service du laboratoire d’analyse de biologie et anatomopathologie médicale de
l’hôpital du Mali
➢ Expert en biosécurité et biosûreté
Cher Maître,
Nous sommes très touchés par l’intérêt que vous avez porté à ce travail. C’est un grand honneur
que vous nous faites en acceptant de juger ce modeste travail malgré votre emploie du temps
chargé. Votre disponibilité, votre dynamisme, votre souci pour le travail bien fait alliés à vos
qualités humaines font de vous un maître admiré et admirable.
Recevez cher maître l’expression de nos sentiments les plus respectueux et le témoignage de
notre reconnaissance.

XIII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A NOTRE MAÎTRE ET JUGE


Dr Seydou Mohamed SOW (Invité)
➢ Promoteur de l’officine LAFIA
➢ Président du conseil d’administration Laborex Mali
Cher Maître,
Votre maitrise de la profession et votre simplicité ont forcé notre respect et admiration. C’est un
grand honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail malgré vos multiples et
importantes occupations. Nous sommes certains que votre contribution permettra une évaluation
objective de nos travaux.
Cher maître nous vous exprimons nos sincères remerciements

XIV
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A NOTRE MAÎTRE ET CO-DIRECTEUR DE THÈSE


Dr Daouda Lassine DEMBELE

➢ Pharmacien, Assistant en Pharmacognosie à la Faculté de Pharmacie de l’USTTB ;


➢ En service à la Direction de la Pharmacie et du Médicament, Division Réglementation
et Suivi de l’exercice de la profession pharmaceutique ;
➢ Membre du mouvement Toastmasters International au Mali ;
➢ Détendeur d’un DIU certifié sur les dispositifs médicaux de l’Université Joseph Ki-
Zerbo, Burkina Faso ;
➢ Etudiant en master de Chimie dans la spécialité Chimie Organique et Substances
Naturelles à la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de l’USTTB.

Cher Maître,
Vous nous faites un immense honneur en acceptant de codiriger ce travail. Vos critiques et
suggestions ont été d’un apport inestimable pour la réalisation de ce document. Nous avons
apprécié vos qualités humaines et scientifiques tout au long de ce travail. Votre sens élevé du
travail bien fait, votre disponibilité constante et surtout votre patience font de vous un maitre
respectable et admiré. Trouvez ici toute notre admiration ainsi que notre profond respect.

XV
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A NOTRE MAÎTRE ET DIRECTRICE DE THÈSE,


Professeur Rokia SANOGO
➢ Docteure en Pharmacie, PhD en Pharmacognosie
➢ Professeur Titulaire des Universités du CAMES
➢ Enseignante chercheure de Pharmacognosie, Phytothérapie et Médecine Traditionnelle
Coordinatrice de formation doctorale de l’Ecole Doctorale de l’USTTB
➢ Enseignement de la Médecine Traditionnelle en Médecine et Pharmacie des
Universités de Ouagadougou Joseph Ki ZERBO (Burkina Faso), Abdou Moumouni de
Niamey (Niger), Felix Houphouët BOIGNY.
➢ Chef de DER des Sciences Pharmaceutiques de la Faculté de Pharmacie
➢ Chef de Département Médecine Traditionnelle de l’INRSP ;
➢ Experte de l’Organisation Ouest Africaine de Santé (OOAS), espace CEDEAO depuis
2009 ;
➢ Présidente du comité scientifique interne et membre du comité scientifique et
technique de l’INRSP de 2013 à 2019 ;
➢ Lauréate du tableau d’honneur de l’Ordre National des Pharmaciens (CNOP) du Mali
et lauréate du Caducée de la Recherche du SYNAPPO en 2009 et Membre de la
commission scientifique de l’ordre des Pharmaciens du Mali ;
➢ Membre du comité technique spécialisé de Médecine et Pharmacie du CAMES pour
l’évaluation des dossiers des enseignant chercheurs du CAMES depuis 2015 ;
➢ Lauréate du Prix Scientifique Kwame Nkrumah de l’Union Africaine pour les femmes
scientifiques, édition 2016 ;
➢ Tableau d’honneur au 08 mars 2017 et SADIO 2017 pour la Science par le Ministère
de la promotion de la femme et partenaires ;
➢ Membre du Comité de Pilotage du Réseau Francophone en Conseil Scientifique, 2017 ;
➢ Membre titulaire de l’Académie des Sciences du Mali, avril 2018 ;
➢ Membre du jury du concours d’agrégation du CAMES pour la Pharmacie en 2018 ;
➢ Experte du programme régional d’Afrique subsaharienne Oréal-UNESCO Pour les
Femmes et la Science en 2019 ;
➢ Lauréate du Prix Next Einstein Forum (NEF) pour la meilleure femme en recherche en
Pharmacie, Médecine et santé, édition 2019.
➢ Coordinatrice du PTR Pharmacopée et Médecine Traditionnelle Africaines du
CAMES, 2019

XVI
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

➢ Membre de la commission scientifique d’évaluation des projets soumis dans le cadre


de la lutte contre la maladie à coronavirus (COVID-19), 21 mai 2020, Ministère en
charge de recherche ;
➢ Membre du comité régional d'experts de l'OMS sur la médecine traditionnelle dans la
riposte contre la covid-19, juillet 2020.

Cher Maître,
Nous sommes très honorés de vous avoir comme directrice de thèse. Votre courtoisie, votre
spontanéité font de vous un maître exemplaire. Nous sommes fiers d’avoir bénéficié de votre
formation. Nous garderons de vous le souvenir d’un excellent maître, d’un professionnel digne
de respect et de considération. Soyez assuré de notre gratitude.
Veuillez accepter le témoignage de nos marques de considérations les plus respectueuses tout
en vous remerciant de votre disponibilité et de votre générosité.

XVII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Table des matières


INTRODUCTION .................................................................................................................. 1
OBJECTIFS............................................................................................................................ 2
I. GENERALITES SUR LES INFECTIONS URINAIRES ............................................. 3
Définition ................................................................................................................. 3
Epidémiologie........................................................................................................... 3
Physiopathologie ...................................................................................................... 4
Classification des infections urinaires ....................................................................... 4
Causes ...................................................................................................................... 5
Diagnostic ................................................................................................................ 8
Prévention .............................................................................................................. 13
Traitement .............................................................................................................. 13
II. LE STRESS OXYDANT ........................................................................................... 18
Définitions .............................................................................................................. 18
Stress oxydant et pathologies humaines .................................................................. 21
III. MONOGRAPHIE DES PLANTES ......................................................................... 22
Cassytha filiformis .................................................................................................. 22
Gomphrena celosioides ........................................................................................... 25
Nymphaea lotus ...................................................................................................... 28
IV. PARTIE EXPERIMENTALE ................................................................................. 31
METHODOLOGIE .............................................................................................................. 31
Cadre d’étude ......................................................................................................... 31
Materiel et méthodes ............................................................................................... 32
2.1. Matériel végétal ...................................................................................................... 32
Contrôle de qualité botanique.................................................................................. 34
Contrôle de qualité physicochimique ...................................................................... 34
Préparation des extraits ........................................................................................... 35
Réactions de caractérisation .................................................................................... 36
Etudes des activités biologiques .............................................................................. 41
RESULTATS ....................................................................................................................... 43
Qualité botanique .................................................................................................... 43
Qualité physicochimique......................................................................................... 48
Rendements de l’extraction ..................................................................................... 49

XVIII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Constituants chimiques ........................................................................................... 50


Activités biologiques .............................................................................................. 55
COMMENTAIRES ET DISCUSSION ................................................................................. 60
CONCLUSION .................................................................................................................... 64
RECOMMANDATIONS ...................................................................................................... 65
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................... 66

XIX
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Micro-organismes et leur épidémiologie ............................................................................ 6


Tableau II: Liste de quelques plantes utilisées dans la prise en charge des infections urinaires
(Ross,1999). ...................................................................................................................................... 16
Tableau III: Caractères organoleptiques des échantillons .................................................................. 43
Tableau IV: Teneur en eau, en cendres et en substances extractibles par l'eau et l'éthanol 70% .......... 48
Tableau V : Rendements des extractions (infusion, décoction et macération) des parties aériennes de
Cassytha filiformis, Gomphrena celosioides, des feuilles et des rhizomes de Nymphaea lotus. ........... 49
Tableau VI : Constituants chimiques caractérisés dans les parties aériennes de Cassytha filiformis,
Gomphrena celosioides, des feuilles et des rhizomes de Nymphaea lotus............................................ 50
Tableau VII : Rf des taches après révélations des chromatogrammes à l'UV 254-366 nm et avec le
réactif de Godin et le Fecl3 à 10%...................................................................................................... 53
Tableau VIII : Evaluation de l’activité antibactérienne (diamètres d’inhibition). ............................... 57

XX
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Processus de prélèvement des urines pour l'ECBU (Hoellinger,2017) ................................. 10


Figure 2: Antibiogramme (Hoellinger, 2017)................................................................................... 11
Figure 3: Photo de la partie aérienne de Cassytha filiformis............................................................... 22
Figure 4: Photo de la partie aérienne de Gomphrena celosioides ........................................................ 25
Figure 5: Photo de Nymphaea lotus................................................................................................... 28
Figure 6: Photo de la partie aérienne de Cassytha filiformis (A) et de Gomphrena celosioides (B) ..... 33
Figure 7: Photo des feuilles (A) et des rhizomes (B) de Nymphaea lotus ........................................... 33
Figure 8: Eléments microscopiques de la partie aérienne de Cassytha filiformis ................................ 44
Figure 9: Eléments microscopiques de la partie aérienne de Gomphrena celosioides ......................... 45
Figure 10: Eléments microscopiques des feuilles de Nymphaea lotus ................................................ 46
Figure 11: Eléments microscopiques des rhizomes de Nymphaea lotus ............................................. 47
Figure 12: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques révélé avec Godin ......................... 51
Figure 13: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques révélé avec FeCl3 10% .................. 52
Figure 14: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques révélé par le DPPH ....................... 55
Figure 15: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques, dans le système de solvants Ethyl
Acétate : Ethyl Méthyl cétone : Acide formique : Eau (50 : 30 : 10 : 10), relevé par le DPPH ............. 55

XXI
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

LISTE DES ABREVIATIONS


ASP : Abdomen Sans Préparation
BAW : Butanol- Acide Acétique-Eau
CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur
CCM : Chromatographie sur couche mince
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CRMT : Centre Régional de Médecine Traditionnelle
CRP : Protéine C Réactive
DL50 : Dose létale 50
DMSO : Diméthyl sulfoxyde
DMT : Département Médecine Traditionnelle
DPPH : 1,1 Diphényl 2 Picryl-Hydrazyle
ECBU : Examen cytobactériologique des urines
EMS : Service d’Emergence Médical.
FeCl3 : Chlorure ferrique
IECA : Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine.
INSP : Institut National de Santé Publique
IST : Infection sexuellement transmissible
IU : Infections urinaires
kg : Kilogramme
mg : Milligramme
mL : Millilitre
MTA : Médicament Traditionnel Amélioré
NH4OH : Ammoniaque
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique.
OMS : Organisation mondiale de la Santé
OOAS : Organisation Ouest Africaine de la Santé
pH : Potentiel d’Hydrogène
PNA : Pyélonéphrite aiguë
PTR : Programme Thématique de Recherche.
SYNAPPO : Syndicat Autonome des Pharmaciens d’Officines Privés
UFC : Unité Formant Colonie
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et la Culture.
USTTB : Université des Sciences des Techniques et des Technologies de Bamako
μg : Microgramme
μL : Microlitre

XXII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

INTRODUCTION
L’infection urinaire (IU) se définie comme une agression de tout ou d’une partie de
l’arbre urinaire par un ou plusieurs microorganismes qui génèrent une réaction
inflammatoire et des manifestations cliniques (Raghu, 2016). Les infections urinaires
(IU) peuvent être localisées dans les voies urinaires basses (cystite, urétrite, prostatite,
épididymite) ou hautes (pyélonéphrite ou pyélite). Sa prévalence est plus élevée chez la
femme que chez l’homme et un tiers des femmes ont une infection urinaire au cours de
leur vie (ECN, 2018). Cette fréquence augmente suivant l’âge avec 2 pics, l’un au début
de la vie sexuelle et l’autre après la ménopause. Chez l’homme, la fréquence augmente
après 50 ans du fait de la pathologie prostatique (ECN, 2018).
Les infections urinaires constituent une préoccupation importante de santé publique dans
les pays en développement. Au Mali, une étude prospective réalisée en 2006, au service
d’urologie au CHU-Point G a montré que les infections urinaires ont représenté 27,6 %
des consultations, (Sissoko, 2006).
Le diagnostic des infections urinaires repose sur un examen cytobactériologique des
urines (ECBU) qui consiste à déterminer les germes responsables et de donner le
traitement nécessaire (Revue de Gériatrie, 2000).
La prise en charge des infections urinaires repose sur l’utilisation d’antibiotiques
sensibles aux germes responsables. Le nouveau système mondial OMS de surveillance
de la résistance aux antimicrobiens révèle que la résistance aux antibiotiques est un
problème très répandu qui touche 500 000 personnes présentant des infections
bactériennes présumées dans 22 pays (www.who.int, 2018). A cause de phénomènes de
résistance aux antibiotiques et le coût du traitement des infections urinaires par les
antibiotiques augmente (https://www.hug.ch).
C’est dans ce contexte que les plantes médicinales utilisées dans le traitement traditionnel
des infections constituent une source alternative de nouvelles molécules à activité
antimicrobienne. C’est ainsi que les travaux antérieurs du Département Médecine
Traditionnelle (DMT) ont confirmé les activités antibactériennes et antalgiques d’une
recette à base de Stylosanthes erecta, utilisée dans le traitement traditionnel des infections
urinaires y compris la cystite (Ekoumou, 2003 ; Sanogo et al., 2006). Pour continuer dans
cette démarche, notre étude a été motivée dans le souci de contribuer à la recherche sur
certaines plantes à usages traditionnels et populaires pouvant être des sources alternatives

1
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

de nouvelles molécules à activité antimicrobienne, dans la perspective de la mise au point


d’un médicament traditionnel amélioré pour la prise en charge des infections urinaires.

OBJECTIFS
Objectif général
Etudier la phytochimie et les activités antibactérienne et antiradicalaire de Cassytha filiformis
(Lauracea), Gomphrena celosiodes (Amaranthaceae) et Nymphaea lotus (Nymphaeaceae).
Objectifs spécifiques
o Déterminer la qualité botanique et physicochimique des drogues des trois plantes ;
o Caractériser les constituants chimiques des extraits des drogues
o Caractériser les constituants anti-radicalaires des extraits des drogues ;
o Mesurer l’activité antibactérienne des extraits des drogues.

2
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

I. GENERALITES SUR LES INFECTIONS URINAIRES


Définition
L’infection urinaire (IU) est une agression de tout ou partie de l’arbre urinaire par un ou
plusieurs microorganismes qui génèrent une réaction inflammatoire et des manifestations
cliniques (Raghu, 2016).
Biologiquement, elle est définie par la présence significative de bactéries dans l’urine d’au
moins 105 germes par mL d’urine, accompagnée d’une leucocyturie pathologique supérieure ou
égale à 104 par mL d’urine. (Humbert, 1997).
L’infection urinaire se définit donc par des signes cliniques évocateurs et l'existence d'une
bactériurie et d'une leucocyturie considérées comme significatives. (Raghu, 2016).
Epidémiologie
L’infection urinaire constitue un véritable problème majeur de santé publique (Louise, 2015).
Elles peuvent affectées tout âge, en particulier, en période d’activité sexuelle, pendant la
grossesse et à la ménopause. La prévalence est plus élevée chez la femme que chez l’homme.
Un tiers des femmes ont une infection urinaire au cours de leur vie. Cette fréquence augmente
suivant l’âge avec 2 pics, l’un au début de la vie sexuelle et l’autre après la ménopause. Chez
l’homme, la fréquence augmente après 50 ans du fait de la pathologie prostatique (ECN, 2018).
Une étude américaine, basée sur des auto-déclarations, a retrouvé une incidence annuelle de
12% chez les femmes (Foxman et al., 2000).
En France, les infections urinaires (IUs) sont un motif très fréquent de consultation et de
prescription d’antibiotiques en médecine générale (Louise Savoye-Rossignol, 2015).
Au Burkina Faso, une étude réalisée au CHU Souro Sanou, a montré que la prevalence des
infections urinaires étaient de 27,50 % et que les femmes âgées de 21 à 30 ans étaient les plus
touchées avec un taux de 59,7 %. (Taale et al., 2016).
Au Mali, une étude prospective réalisée au CHU-Point G, sur 1838 patients, a montré que les
infections urinaires ont représenté 27,6 % des consultations, tout sexe et tout âge confondu. La
prévalence a été plus élevée chez les hospitalisés (40,30%) que chez les consultants externes
24,1 %), chez les femmes (31,30%) que chez les hommes (23,90 %), chez les malades de plus
de 65 ans (39,60 %) que chez les autres, chez les ménagères que chez les autres catégories socio-
professionnelles (34,6 %). Les infections urinaires ont été plus fréquentes chez les diabétiques
(61,4 %) que chez les autres 37,7 %), chez les porteurs de sonde urinaire (52,5 %) que chez les
autres 26,7 %). L’étude a aussi montré qu’il n’y avait pas une différence significative entre la
durée d’hospitalisation et la survenue des infections urinaires. (Sissoko, 2006).

3
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Physiopathologie
Physiologiquement, l’urine est stérile. Seul l’urètre distal est colonisé par la flore périnéale.
Dans les infections urinaires, le réservoir de bactéries est digestif et/ou vaginal. La bactérie
migre pour atteindre le méat urétral, et remonte par voie ascendante le long de l’urètre pour
gagner la vessie ou l’urètre et peut provoquer :
o une cystite, résultante de la réponse inflammatoire à l’adhésion des bactéries à la surface
de la muqueuse de la vessie ou de l’urètre ;
o une pyélonéphrite aiguë (PNA), qui représente un état inflammatoire transitoire
d’origine infectieuse, atteignant le rein et sa voie excrétrice, responsable d’un œdème,
d’un afflux leucocytaire, et d’une ischémie localisée du parenchyme rénal.
La longueur de l’urètre, chez l’homme, est un bon moyen pour prévenir la migration ascendante
des bactéries du méat urétral vers la vessie. Par contre, l’urètre chez la femme est plus court, ce
qui pourrait en partie expliquer la survenue répétée des infections urinaires.
D’autres systèmes, luttent contre la colonisation de l’appareil urinaire par des bactéries
pathogènes, entre autres : le flux permanant de l’urine au niveau urétéral, les mictions au niveau
vésical. L’adhésion bactérienne est également limitée en présence d’une muqueuse urothéliale
saine. (ECN, 2018 ; Raghu, 2016)
Classification des infections urinaires
Les infections urinaires peuvent être classées en :
a) Les infections urinaires simples (Bruyère, 2017 ; Vaud et al., 2018)
Elles surviennent chez des patients sans facteur de risque de complication (Franck Bruyère).
b) Les infections urinaires à risque de complication (Bruyère, 2017 ; Vaud et al., 2018)
Elles présentent au moins un des facteurs de risque suivants :
▪ Anomalies organiques ou fonctionnelles de l’arbre urinaire, qu’elles soient résidu
vésical, reflux, lithiase, tumeur, acte récent, etc.,
▪ Sexe masculin, du fait de la fréquence des anomalies anatomiques ou fonctionnelles
sous-jacentes des voies urinaires (interventions chirurgicales, malformations, tumeurs,
lithiases, troubles neurologiques, etc.),
▪ Grossesse,
▪ Sujet âgé,
▪ Immunodépression grave, insuffisance rénale chronique sévère (clairance inférieure à
30 mL /min).

4
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

En sommes, les infections urinaires simples sont plus souvent dues à des souches bactériennes
virulentes dites uropathogènes, alors que les infections urinaires à risque de complication
peuvent être liées à des souches bactériennes moins virulentes, qui profitent d’un terrain
favorable.
c) Les infections urinaires graves (Bruyère, 2017 ; Vaud et al., 2018)
Elles sont prédominées par les pyélonéphrites aiguës (PNA) et les infections urinaires
masculines associées à un sepsis grave (sepsis associé à une hypotension ou une dysfonction
d’organe), un choc septique, une indication de drainage chirurgical ou interventionnel (risque
d’aggravation du sepsis en péri-opératoire).
Selon la localisation de l’infection, on distingue :
• Les infections urinaires basses (www.cclin-est.fr ; Hoellinger, 2017)
Il s’agit, entre autres de :
o La cystite : elle est la plus connue de toutes les infections du système urinaire féminin
(environ 45 %). La cystite est plus généralement due à Escherichia Coli, et l’infection
touche la vessie. Elle peut être définie par une pollakiurie, une dysurie, des brûlures
mictionnelles, la pyurie et de douleurs lombaires.
o L’urétrite : c’est une infection de l’urètre, qui peut le plus souvent être touché par une
infection sexuellement transmissible (IST).
o La prostatite : il s’agit d’une inflammation de la prostate. Elle est le plus souvent (causée
par une bactérie après un rapport sexuel notamment par voie anale. Chez le sujet âgé
mâle, elle est due généralement à une colonisation des urines par des bactéries.
• Les infections urinaires hautes (www.cclin-est.fr)
Elles sont représentées par la pyélonéphrite ou pyélite. Il s’agit d’une infection des reins ou du
bassinet. Elle est généralement rencontrée chez l’homme, la femme (enceinte plus
fréquemment) et l’enfant (souffrant d’une malformation de l’urètre).
La pyélonéphrite est le plus souvent la résultante d’une infection bactérienne, d’une
malformation de l’urètre ou d’une cystite résistante, non ou mal traitée.
Causes
De nombreux micro-organismes peuvent être responsables d’infections urinaires, mais les
bacilles à Gram négatif de la famille des entérobactéries avec en premier lieu
Escherichia coli sont de loin les plus courants. Le réservoir bactérien des infections urinaires
est le plus souvent le tube digestif (Néphrologie, 8ème édition chapitre 21 – Item 157).

5
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Le tableau N°I suivant énumère les agents infectieux les plus responsables d’infections
urinaires.
Tableau I: Micro-organismes et leur épidémiologie
Micro-organismes Epidémiologie
Escherichia coli Responsable de 50 à 90 % de toutes les infections
urinaires
Proteus mirabilis Responsable de 10 % des cas d’infections urinaires
communautaires
Staphylococcus saprophyticus Responsable de 3 à 7 % des infections urinaires en
ville
Klebsiella pneumoniae,
Pseudomonas aeruginosa, Infections hospitalières
Serratia marcescens
Candida albicans,
Candida tropicalis

Une étude menée au CHU du Point G révèle que les principales bactéries impliquées dans les
infections urinaires enregistrées en 2006 ont été : Escherichia coli (40,23 %), Klebsiella
pneumoniae (14,24 %), Staphylococcus à coagulase négative (11,75 %), Staphylococcus aureus
(4,64 %), Pseudomonas aeruginosa (4 %), Streptococcus sp (4,97 %) et Enterococcus sp (2,65
%) (Sissoko, 2006).
➢ Les facteurs favorisants (Revue de Gériatrie, Tome 25)
Les facteurs intervenant dans l'augmentation de l'incidence de l'infection urinaire sont
multiples :
• Le vieillissement du système vésicosphinctérien
Il s'agit de l’un des principaux facteurs favorisants. Le vieillissement du système
vésicosphinctérien provoque une stase vésicale à l'origine de pullulation microbienne par
réduction de l'effet chasse.
• La carence hormonale
Chez la femme ménopausée, la carence hormonale modifie la flore vaginale et provoque la
disparition des lactobacilles et une alcalinisation du pH favorisant ainsi la colonisation des
urines par les souches uro-pathogènes. Avec des œstrogènes locaux, il a été démontré que l'on
pouvait obtenir une baisse du pH avec acidification, et une augmentation des lactobacilles avec
6
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

une réduction des entérobactéries. Chez des femmes ayant des antécédents de cystites à
répétition, le nombre d'infections annuelles augmente à la ménopause et diminue si la
ménopause est traitée.
• La colonisation iatrogène
La majorité des porteurs de sonde à demeure ont une bactériurie. La présence d'un cathéter
urinaire transurétral supprime les mécanismes naturels de défense contre la colonisation
microbienne rétrograde de la vessie. Il existe alors un risque de dissémination bactérienne
ascendante au parenchyme rénal ou de diffusion à la prostate. Des lésions de cystite chronique
s'installent progressivement avec parfois apparition d'un calcul intravésical (lithiase phosphato-
ammoniaco-magnésienne constituée par des germes à activité uréasique). Il est difficile de
stériliser ces réservoirs de germes et le recours à des antibiotiques de plus en plus actifs
sélectionne des germes résistants. En milieu hospitalier, l'infection urinaire nosocomiale est par
sa fréquence la première cause d'infection nosocomiale. Dans ce contexte, les germes les plus
courants sont le Proteus pyocyanique et providencia.
• La pathologie de contiguïté
Tout alitement est susceptible de favoriser la contamination des urines par atteinte du plancher
pelvien (réduction de la force de contraction des releveurs et du tonus des sphincters). Il faut
insister sur le risque particulier représenté par les fractures du col du fémur et les traumatismes
du bassin. Chez le vieillard, il existe des infections urinaires lors des incontinences fécales ou
lors des fécalomes. Cependant, chez ces patients, l'emploi de protections jetables
hyperabsorbantes est une meilleure alternative au plan du risque infectieux que la mise en place
d'une sonde à demeure au long cours : il a été démontré que l'emploi des couches plutôt qu'une
sonde à demeure diminuait de plus de 80 % la prescription d'antibiotiques pour des infections
urinaires.
• La pathologie de système
Le diabète favorise les infections urinaires par la glycosurie et les troubles de la miction.
La présence de sucre dans les urines favorise la prolifération bactérienne et altère la fonction
des polynucléaires. La cachexie et la dénutrition protéino-énergétique réduisent la réponse
lymphocytaire, de même que le taux d'IgA sécrétoire.
o Le sexe
La différence de fréquence d'une bactériurie entre les deux sexes est constante, même chez le
vieillard, le rapport est généralement de 1 à 3. A titre d'exemple, dans l'étude longitudinale d'une
population d'âge moyen 85 ans réalisée par Boscia, 30 % des femmes avaient au moins un

7
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

examen urinaire positif, 11 % des hommes seulement. La différence entre les deux sexes
s'atténue avec l'âge.
o La diminution de la sensation de soif
Elle s'observe notamment chez les sujets porteurs d'une détérioration des fonctions
intellectuelles. Elle favorise une oligurie avec réduction de l’effet « lavage » de la vessie.
o Autres facteurs favorisants
Certains facteurs de l’hôte, les rapports sexuels, certains médicaments (anticholinergiques,
opiacés, neuroleptiques), toute situation entrainant une stase urinaire peuvent également
favoriser l’infection.
L'infection sur sonde est le plus souvent asymptomatique. Le maintien d'une sonde à demeure
pendant plusieurs semaines favorise des infections urinaires à répétition avec secondairement la
constitution de lithiases (calculs phosphato-ammoniaco-magnésiens) ou / et d'une néphrite
interstitielle chronique.
Diagnostic
• L’examen clinique (Revue de Gériatrie, 2000)
Le tableau typique est entre autres, la "crise de cystite" aiguë (chez la femme, le plus souvent),
accompagnée de douleurs mictionnelles à type de brûlures s'exagérant en fin de miction,
pesanteur hypogastrique, pollakiurie diurne ou nocturne avec besoins impérieux d'uriner. A
l'examen, les urines sont troubles avec parfois une hématurie terminale. Il n'y a pas de douleur
lombaire, de fièvre, de frissons ou de signes d'accompagnement à type de nausées, d'inappétence
ou de vomissements.
Chez les sujets très âgés on observe seulement des symptômes indirects comme des urines
troubles, une incontinence d'apparition récente ou une agitation.
Dans le cas de pyélonéphrite aiguë, les urines sont infectées dans le haut appareil, généralement
par voie rétrograde. Ce syndrome associe des frissons avec une hyperthermie supérieure à 38°5,
des douleurs lombaires le plus souvent unilatérales avec parfois des vomissements et des signes
d'atteintes du bas appareil urinaire à type de brûlures mictionnelles, pollakiurie et dysurie.
Chez les sujets âgés, on observe souvent une altération de l'état général avec asthénie et parfois
hypothermie, un état confusionnel sans douleur caractérisée et l'absence de signes fonctionnels
urinaires.
Chez l'homme âgé, comme chez le sujet plus jeune, un tableau clinique évocateur d'une
pyélonéphrite aiguë est dans la majorité des cas dû à une prostatite aiguë. La dysurie et la
pollakiurie sont majeures.

8
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

• L'examen cytobactériologique des urines (Revue de Gériatrie, 2000)


Le diagnostic de l'infection urinaire est confirmé par l'examen cytobactériologique des urines
(ECBU). Le diagnostic est affirmé sur une triade précise qui associe une leucocyturie > 104
éléments / mL (soit > 10 éléments / mm3), la présence de germes à l'examen direct après
coloration de Gram et un compte de germes > 105 UFC / mL.
Les résultats doivent pour être fiables être exprimés en données cytologiques standardisées. Une
bactériurie significative peut être le résultat d'une multiplication bactérienne d'une bactérie
saprophyte (ou contaminant) lorsque le prélèvement d'urine séjourne à la température ambiante
plusieurs heures. E. coli se multiplie en 2 cellules filles toutes les 20 minutes à la température
ambiante.
Toute dissociation cytobactériologique devrait être contrôlée par un autre ECBU effectué dans
des conditions rigoureuses de prélèvement.
Il est important de réserver la pratique de l'ECBU aux patients ayant des anomalies aux
bandelettes réactives. En effet, cette technique simple permet de dépister la présence de protéine
ou d'hématies, mais aussi de leucocytes et de nitrites. Il s'agit d'un test très sensible (> 80 %),
avec surtout une valeur prédictive négative quasi parfaite (> 94 %), c'est-à-dire qu'un examen
normal à la bandelette sur des urines fraîches élimine quasi formellement l'existence d'une
infection urinaire.
La valeur des bandelettes pour affirmer l'existence d'une infection urinaire est moindre, car il
existe des faux positifs.
En pratique, l'examen cytobactériologique des urines peut se faire en plusieurs étapes :
o Le prélèvement des urines (Darbas et al., 2006)
Il peut être réalisé à la maison ou directement au laboratoire mais toujours de manière rigoureuse
afin d’avoir un résultat fiable.
L’urine est prélevée immédiatement avec une absence de miction de 3 heures (pas toujours
possible si urgence thérapeutique) afin d’avoir une forte concentration de bactéries dans l’urine.
S’il s’agit d’un simple contrôle il est conseillé aux patients de faire le prélèvement le matin (plus
de chance que les trois heures soient respectées).
Il doit se faire avant toute antibiothérapie ou 48 heures après. Le patient doit faire une toilette
intime à l’aide d’eau et de savon, même de solution antiseptique et ensuite bien rincer au sérum
physiologique ou à l’eau pour éviter de les emporter dans l’échantillon (Darbas et al., 2006).
Afin d’éliminer la flore saprophyte présente dans les premiers centimètres de l’urètre, il convient
de rappeler les patients d’éliminer le premier jet, c’est-à-dire d’uriner normalement aux toilettes

9
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

10 à 50 mL d’urine et non pas quelques gouttes. Le pot stérile devrait être ouvert et tenu par les
bords extérieurs dans lequel est recueilli le milieu de miction (2ème jet) de 5 à 20 mL. Le
processus de prélèvement des urines peut être décrit par la figure 1 (Darbas et al., 2006).

Figure 1: Processus de prélèvement des urines pour l'ECBU (Hoellinger,2017)

10
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

o Conservation et transport de l’urine


L’échantillon doit rester au maximum 30 minutes à température ambiante, sinon il doit être
conservé au réfrigérateur à une température de 4 °C (Darbas et al., 2006 ; http://www.cuen.fr).
o L’analyse des urines
Elle peut se déroulée en deux étapes. La première consiste à un examen direct au microscope
qui permet de faire une cytologie (énumération de leucocytes et d’hématies au mm3), et de noter
la présence éventuelle de cristaux et de germes. Cette analyse est rapide et peut orienter de
manière rapide le prescripteur en cas d’urgence thérapeutique. La seconde étape consiste à
mettre en culture l’échantillon sur des milieux spécifiques, afin de quantifier et d’identifier la/
les bactérie(s) présente(s) afin de certifier la première étape. Un antibiogramme est ensuite
réalisé afin d’étudier la sensibilité du germe aux différentes molécules d’antibiotiques
disponibles, pour pouvoir adapter un traitement ciblé et efficace. Cette seconde étape nécessite
24 à 72 heures pour pouvoir interpréter des résultats (Darbas et al., 2006 ; http://www.cuen.fr).
Le processus pourrait être illustré par la figure 2.

Figure 2: Antibiogramme (Hoellinger, 2017)


o Bandelettes urinaires
C’est un moyen de diagnostic facile, rapide et moins couteux que l’ECBU. Elles sont indiquées
en cas de cystite simple afin de révéler la présence de germes indésirables, ou également de
manière préventive pour les personnes à risque comme les diabétiques ou les immunodéprimés.
Elles peuvent également être utilisées pour le suivi d’une antibiothérapie afin de contrôler
l’efficacité du traitement. Cependant en cas de fièvres ou de facteurs à risque, le conseil du

11
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

pharmacien est toujours de diriger le patient vers un médecin qui lui proposera un autre
diagnostic complémentaire comme l’ECBU (Darbas et al., 2006).
Les bandelettes urinaires aident à détecter la présence de leucocytes estérases produits par les
polynucléaires neutrophiles (à partir de 104 leucocytes/ mL), mais également des nitrites
produits par les bactéries (essentiellement les entérobactéries) capables de transformer les
nitrates en nitrites. Pour être interprétable ce test doit s’effectuer sur des urines ayant séjournées
au moins trois (03) heures dans la vessie (Darbas et al., 2006).
Le diagnostic par bandelettes urinaires peut s’opérer de la manière suivante :
✓ Le recueil
Le prélèvement doit se faire sur le deuxième jet dans un récipient propre et sec mais pas
obligatoirement stérile. Il n’est pas non plus nécessaire de réaliser une toilette intime en avance.
La bandelette est ensuite trempée dans l’urine fraichement émise en veillant à ne pas mettre les
doigts sur les substances actives. La bandelette est aussitôt retirée en la tapotant sur le bord du
récipient. Elle doit être tenue parfaitement horizontalement pour éviter les échanges entre les
différentes plages (Darbas et al., 2006).
✓ L’interprétation des résultats
L’interprétation se fait par comparaison avec les couleurs de la plage colorimétrique.
Le résultat est considéré comme négatif si la bandelette ne détecte ni de leucocytes estérases ni
de nitrites dans l’urine. Ce test a une excellente prédictive négative car des études révèlent que
le résultat négatif de la bande urinaire porte à 97,5% les chances de ne pas être infecter, tandis
que la valeur prédictive positive est à 39,7% (Darbas et al., 2006).
o Les examens complémentaires
L'élévation de la Protéine C Réactive (CRP) et l'existence d'une hyperleucocytose à
polynucléaires, voire la présence d'une bactériémie à l'hémoculture, confirme l'atteinte
parenchymateuse.
Le dosage de la créatinine, de l'urée et l’ionogramme, doivent être systématiques avant
d'entreprendre un bilan d'imagerie. L'échographie malgré de nombreux faux négatifs associée à
un Abdomen Sans Préparation (ASP) de face debout permet de dépister un obstacle sur les voies
urinaires. L'urographie intraveineuse, examen radiologique de référence pour l'étude
morphologique et dynamique des voies excrétrices est souvent remplacée par l'uroscanner qui
permet une étude précise du parenchyme rénal.

12
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

L’intérêt de ces examens dépend de la diffusion (atteinte parenchymateuse du rein et de la


prostate), du terrain (diabète, immunodéprimé...) et de l'existence de signes de gravité (uropathie
obstructive, présence de germe multi-résistant, rechute, ou récidives etc.) (Darbas et al., 2006).
Prévention
De nombreuses recommandations pour la prévention de l’infection urinaire ont été publiées mais
leur application en service d’émergence médical (EMS) nécessite une adaptation.
Les traitements antibiotiques prophylactiques ne sont généralement pas recommandés car la
sélection de résistances est fréquente et la prophylaxie chronique par nitrofurantoine est associée
à un risque de toxicité pulmonaire.
• Conseils pratiques pour prévenir les infections urinaires
Les infections des voies urinaires peuvent être prévenues en veillant au respect de règles
suivantes :
o Boire suffisamment d’eau (au moins 2 litres par jour) ;
o Ne pas retenir longtemps les urines et vider complètement la vessie ;
o Adopter de bon geste après les selles (essuyez de l’avant vers l’arrière) pour les femmes ;
o Ne pas retenir les selles ;
o Éviter les sous-vêtements synthétiques ;
o Uriner le plus rapidement que possible après chaque rapport sexuel ;
o Éviter les vêtements trop taillés ou trop serrés ;
En cas d’observation des symptômes, consultez immédiatement votre docteur pour une prise en
charge immédiate. De plus, la prise des médicaments doit se faire suivant l’ordonnance de votre
médecin (www.cclin-est.fr).
Traitement
8.1. Le traitement conventionnel
Il repose sur l’antibiothérapie. Elle doit s'effectuer à la lumière d'un antibiogramme (Revue de
Gériatrie, 2000).
Les antibiotiques sont des substances capables d’inhiber la multiplication des micro-organismes
(bactéries) ou de les tuer. Ils agissent sur les micro-organismes par plusieurs mécanismes. On
distingue les antibiotiques agissant sur (Touitou, 2003) :
➢ La paroi bactérienne : Les β-lactamines (les pénicillines, les céphalosporines, les
carbapénèmes et les monobactams).
➢ La membrane cytoplasmique : La Polymyxine
➢ La réplication de l’ADN : Les fluoroquinolones

13
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

➢ La traduction de l’ARN messager : les phénicolés


➢ Les métabolites intermédiaires (dihydrofolates réductase) : Les sulfamides
L’antibiotique choisi doit répondre à plusieurs critères :
➢ Adapté au profil de résistance local des germes
➢ Bonne concentration dans les urines
➢ Moins d’effets secondaires possibles
On adopte une stratégie d’épargne des quinolones qui doivent être gardées pour les situations
dans lesquelles elles sont vraiment nécessaires (https://www.hug.ch).
Les principaux antibiotiques utilisables dans la prise en charge des infections urinaires sont entre
autres (Vaud et al., 2018) :
• Cystite simple :
- Fosfomycine (Fosfomycine) : 3 g ou 2 g si < 50 kg le soir au coucher Dose
unique
- Ou Nitrofurantoine (Nitrofurane) : comp 100 mg, 1 cp 2 x / j 5 jours
- Ou Co-trimoxazole (sulfamides) : comp 160 / 800 1 cp 2 x / j
- Attention en cas d’autre médicament pouvant provoquer une hyperkaliémie
(Inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA), etc.) pendant 3
jours si réponse rapide, sinon 7j.
• Pyélonéphrite simple :
- Ceftriaxone (céphalosporines de troisième génération) : 1g 1x / j iv ou IM
(idéalement dans l’attente de l’antibiogramme)
- Ou Ciprofloxacine (Fluoroquinolones) : comp 500mg 1cp 2x / j
- Ou Co-trimoxazole (sulfamides) : comp 160 / 800 1cp 2x / j
Durée de 10-14 jours. Pas de traitement probabiliste aux quinolones si utilisation dans les 6 mois
précédents
• Infection urinaire compliquée :
- Ceftriaxone (céphalosporines de troisième génération) : 1g iv 1x / j ou IM *
(idéalement dans l’attente de l’antibiogramme)
- Ou Ciprofloxacine (Fluoroquinolones) : comp 500mg 1comp 2x / j
✓ Cystite : 7 jours (cystite, sans argument pour pyélonéphrite c / o homme)
✓ Pyélonéphrite : 14 jours
✓ Une prostatite aigue nécessite un traitement de 2 – 3 semaines (avis spécialisé
recommande en cas de résistance aux quinolones et au co-trimoxazole).

14
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

8.2.La résistance aux antimicrobiens


Les facteurs qui favorisent l’émergence et la propagation de microorganismes résistants et les
mesures nécessaires pour combattre la résistance aux antimicrobiens sont bien connus. Un plan
global permet de regrouper tous les éléments de la lutte, de façon à ce que chacun puisse
contribuer à faire la différence (http://www.who.int, 2011).
➢ Facteurs favorisants la résistance aux antimicrobiens
o L’usage irrationnel (le mauvais usage) des médicaments antimicrobiens est l’une des
principales causes d’apparition de résistances aux antimicrobiens.
o Les antimicrobiens sont mal utilisés lorsqu’on les prend pendant une période trop courte
ou trop longue, à une posologie trop faible, à un dosage insuffisant ou encore pour une
mauvaise indication. Aussi bien la sous-consommation et la surconsommation favorisent
l’apparition de résistances (http://www.who.int,2011).
➢ Le plan-cadre de lutte contre la résistance aux antimicrobiens consiste :
o Renforcer la surveillance et les capacités des laboratoires :
La surveillance consiste à recueillir et analyser systématiquement des données sanitaires et à
communiquer les résultats à ceux qui seront appelés à les utiliser pour prendre des décisions sur
des questions de santé publique (http://www.who.int,2011).
o Assurer un accès ininterrompu à des médicaments essentiels de qualité garantie :
L’approvisionnement régulier en médicaments et leur qualité sont d’une importance cruciale
pour le traitement des patients et la lutte contre la résistance aux antimicrobiens. L’utilisation
de médicaments antimicrobiens d’une qualité inférieure aux normes est à l’origine d’infections
prolongées et de l’apparition de micro-organismes résistants (http://www.who.int,2011).
o Réglementer et promouvoir un usage rationnel des médicaments – y compris dans
l’élevage et veiller à ce que des soins appropriés soient dispensés aux patients :
La manière dont les médicaments antimicrobiens sont utilisés a un impact important sur
l’émergence et la propagation de micro-organismes résistants. L’usage correct (rationnel) des
antimicrobiens réduit le risque de voir apparaître une résistance et contribue à garder plus
longtemps leur efficacité aux médicaments (http://www.who.int,2011).
o Réduire l’utilisation des antimicrobiens chez les animaux destinés à la
consommation humaine :
Les antibiotiques sont largement utilisés chez des animaux sains destinés à la consommation
humaine pour accélérer leur croissance et prévenir les maladies. Cette pratique favorise

15
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

l’émergence et la propagation de bactéries résistantes tant dans les populations animales que
dans les populations humaines (http://www.who.int,2011).
o Améliorer la lutte contre les infections :
Les mesures destinées à assurer une bonne hygiène sont fondamentales pour prévenir la
propagation des infections et maîtriser les flambées épidémiques de maladies. De bonnes
pratiques de lutte contre les infections permettent de réduire la nécessité de recourir aux
antimicrobiens (http://www.who.int,2011).
8.3. Plantes médicinales et des recettes traditionnelles utilisées dans les infections
urinaires
8.3.1. Plantes médicinales
Il existe des plantes (tableau 2) et des recettes traditionnelles utilisées dans les infections
urinaires.
Tableau II: Liste de quelques plantes utilisées dans la prise en charge des infections urinaires
(Ross,1999).
Nom scientifique Famille Partie utilisée
Allium sativum L.Gaertn Liliaceae Bulbe
Aloe vera (L).Burn.f Liliaceae Feuilles
Carica papaya L. Caricaceae Feuilles
Mangifera indica L. Anacardiaceae Feuilles
Momordica charantia L. Cucurbitaceae Fruits
Psidium guayava L. Myrtaceae Feuilles
Punica granatum L. Punicaceae Fruits
Tamarindus indica L. Leguminoseae Fruits

Certaines de ces plantes ont des propriétés antiseptiques et/ou bactériostatiques et /ou
contiennent des Plante à huiles essentielles :
➢ Plantes qui ont des propriétés antiseptiques et/ou bactériostatiques
Arctostaphylos uva-ursi (Busserole)
La Busserole est un petit buisson de la famille des Ericaceae. On le retrouve dans les prairies
des régions montagneuses, dans les broussailles et les landes de l’hémisphère nord (Bitton,
2013). C’est une plante originaire des Etats Unis qui s’est propagée petit à petit sur les autres
continents (Elsevier, 2011).

16
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Calluna vulgaris (La Bruyère commune ou Callune)


C’est un sous arbrisseau de 30 à 100 centimètres de hauteur qui appartient à la famille des
Ericaceae (Bitton, 2013).
Erica cinerea (La Bruyère cendrée)
C’est un petit arbrisseau qui atteint au maximum 50 centimètres de haut et autant de large qui
appartient à la famille des Ericaceae (Pressac, 2000).
➢ Plante à huiles essentielles (https://www.creapharma.ch/cystite.htm)
Certaines plantes ont dans leur composition des huiles essentielles (quasiment que chez les
végétaux supérieurs). Quantitativement, les teneurs en huile essentielle sont plutôt faibles
(10 mL /kg).
Généralement, les huiles essentielles sont extraites de la plante et mises en flacon. Cependant
on peut très bien utiliser la partie de la plante qui contient le principe actif.
La concentration en principes actifs sera certainement inférieure à une huile essentielle pure
mais aura quand même un effet bénéfique sur l’infection vésicale.
Trois plantes ont une indication particulière lors des infections urinaires : le Buchu, le Genièvre,
et la Sarriette des montagnes.
La Canneberge à gros fruits ou Cranberry (Vaccinium macrocarpon Aiton)
C’est une plante qui appartient à la famille des Ericaceae. La Canneberge est un arbrisseau que
l’on trouve en Amérique du Nord.
8.3.2. Recettes traditionnelles utilisées dans les infections urinaires
➢ Quelques recettes traditionnelles utilisées dans les infections urinaires
Infusion avec 5 g de Barosma betulina Bart.et Wendl (Rutaceae) (Buchu), 5 g de Zea mays L.
(Gramineae) (Style de la fleur femelle de maïs) et 5 g de Althaea officinalis L. (Malvaceae)
(guimauve) pour 750 mL d’eau ;
Infusion avec 5 g de Barosma betulina, 5g de Althaea officinalis et 5 g de Zea mays pour 750
mL d’eau. L’infusée est réparti en 4 doses journalières.
Chez la femme enceinte, la première plante est remplacée par Solidago virgaurea
(Compositeae).
Décoction avec les baies de Vaccinium myrtillus (Ericaceae) : boire 3 à 4 tasses par jour
(Bruneton, 2002).
Décoction des Feuilles de Arctostaphylos uva-ursi L (Bruneton, 2002).

17
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

II. LE STRESS OXYDANT


Définitions
➢ Stress oxydant
Le stress oxydant correspond à un déséquilibre entre la génération d’espèces oxygénées
activées (EOA) et les défenses antioxydantes de l’organisme, en faveur des premières.
Notre mode de vie (tabagisme, alcoolisme, obésité, exercice physique intense), mais aussi nos
mauvaises habitudes alimentaires, augmentent de façon anormale la production des EOA dans
notre organisme. A long terme, ceci peut contribuer à l’apparition de diverses pathologies liées
au vieillissement comme les cancers ou les maladies cardio-vasculaires. Dans un souci de
prévention, il conviendra donc de disposer d’outils performants permettant d’évaluer
correctement le statut de stress oxydant chez un individu afin d’apporter les corrections
nécessaires pour optimaliser les défenses antioxydantes et diminuer les dommages oxydatifs
induits par les EOA au niveau de l’ADN, des protéines et des lipides (Haleng et al., 2007).
➢ Radical libre
Les radicaux libres sont des molécules intrinsèquement instables en raison de la présence
d’électrons non appariés. En conséquence, ils peuvent être très réactifs, bien que cela varie de
radical à radical, réagissant localement pour accepter ou donner des électrons à d’autres
molécules pour atteindre un état plus stable (Rodrigo et al., 2011).

➢ Antioxydant
Les antioxydants sont définis comme toute substance qui, présente à faible concentration par
rapport au substrat oxydable, est capable de ralentir ou inhiber l’oxydation de ce dernier.
(Rodrigo et al., 2011).

➢ Origines du stress oxydant


Le stress oxydant résulte d’une situation où l’organisme ne contrôle plus la présence excessive
de radicaux oxygénés toxiques. Il est potentiellement impliqué dans le développement de
nombreuses pathologies comme le vieillissement, maladies cardio-vasculaires, neuro-
dégénératives, cancer, diabète, dégénérescence musculaire, asthme (Haleng et al., 2007).

➢ Les origines sont multiples (Haleng et al., 2007)


Mode de vie
- Tabagisme.
- Faible consommation en fruits et légumes.
- Alcool.

18
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

- Médicaments.
- Pilule contraceptive.
- Exposition au soleil.
- Exercice intense ou mal géré.
Environnement

- Pollution.
- Ozone.
- Amiante.
- Radiations.
- Contacts avec des substances cancérogènes.
Mécanismes biochimiques

- Xanthine-oxydase (ischémie-reperfusion).
- Inflammation.
- Altération de la fonction endothéliale.
- Surcharge en fer.
- Oxydation de l’hémoglobine.
- Altérations mitochondriales.
- Biosynthèse des prostaglandines.
- Interventions chirurgicales (Circulation extra-corporelle, transplantations).
Le stress oxydant n’est pas une maladie mais un mécanisme physiopathologique. Un excès
d’espèces réactives mal maîtrisé qui favorisera une maladie ou un vieillissement accéléré.
(Mercan, 2010).

➢ Les principales sources d’antioxydants


❖ Les antioxydants internes
Les antioxydants endogènes se composent d’enzymes (superoxyde dismutase, glutathion
peroxydase, catalase), de protéines (ferritine, transferrine, céruléoplasmine, albumine) et de
systèmes de réparation des dommages oxydatifs comme les endonucléases (Haleng et al., 2007).
❖ Les antioxydants externes (Adiza, 2006)
Elles sont d’origine
• Médicamenteuse
Les médicaments constituent aussi une source importante d’antioxydants. Actuellement, les
agents thérapeutiques tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les anti-
19
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

hyperlipoprotéinémiques, les bêta-bloquants et autres antihypertenseurs ont été évalués pour


leurs propriétés antioxydantes ; comme exemples nous pouvons citer :
• Le probucol (Lurselle) : qui fait baisser le taux sanguin du cholestérol et prévient
l’athérogénèse en agissant comme antioxydant et en supprimant la modification
oxydative des lipoprotéines de basse densité (LDL).
• La N –acétylcystéine : c’est une molécule qui agirait de manière significative dans la
régénération du glutathion (antioxydant) en pénétrant les cellules.
Elle peut également être utile dans le traitement des blessures de poumons dues à des espèces
réactives de l’oxygène.
Certains médicaments utilisés contre l’hypertension artérielle tels que : le captopril,
l’hydralazine, le Terazosin, favoriseraient dans certaines conditions la production d’enzymes
antioxydantes.
➢ Alimentaire
L’alimentation apporte à l’organisme des substances naturelles antioxydantes. Il s’agit
notamment des vitamines E, C et caroténoïdes. Ils contribueraient de manière significative
à la prévention des maladies comme le cancer et les maladies cardiaques.
• La vitamine C (acide ascorbique) : isolée et identifiée par Szent-Györgyi au début du
XXe siècle. L’apport alimentaire en acide ascorbique se réalise par les légumes verts
et les agrumes. C’est un puissant réducteur et joue un rôle important dans la
régénération de la vitamine E.
• Le β-carotène qui, outre l’activité pro vitaminique A, possède la capacité de capter
l’oxygène singulet. Il est retrouvé dans les légumes verts, les épinards, la salade, les
carottes, l’abricot, la papaye et d’autres fruits jaunes.
• Le sélénium : oligoélément le plus « à la mode » pour ses propriétés antioxydantes
avérées. Jadis comme un toxique, ses effets bénéfiques sur l’organisme ne sont connus
que depuis un quart de siècle. Il neutralise les métaux toxiques (plomb, mercure),
prévient le vieillissement. Il aurait aussi une action préventive sur certains cancers.
➢ Les plantes sources d’antioxydants naturels
L’intérêt porté aux antioxydants d’origine naturelle ne cesse de croître ces dernières années. En
effet, on trouve dans la littérature de plus en plus de publications sur des composés naturels aux
propriétés antioxydantes. Les mécanismes d’action sont divers, incluant le captage de l’oxygène
singulet, la désactivation des radicaux par réaction d’addition covalente, la réduction de radicaux
ou de peroxydes, la complexation d’ions et de métaux de transition.

20
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Cet intérêt a plusieurs origines. En tant que constituants alimentaires, ces antioxydants d’origine
naturelle semblent contribuer de manière significative à la prévention de maladies telles que le
cancer ou encore les maladies cardiovasculaires. Les procyanidines du thé vert et du thé noir et
les polyphénols du vin rouge ont été particulièrement étudiés dans cette optique. En ce qui
concerne les plantes médicinales bien connues et économiquement importantes, nous pouvons
citer l’ail (Allium sativum L. Lilliaceae) et le ginkgo (Ginkgo biloba L., Ginkgoaceae) qui sont
très utilisées dans le traitement de problèmes cérébrovasculaires et circulatoires dus à la
vieillesse. Les antioxydants naturels sont également étudiés dans le but de trouver de nouvelles
structures modèles pour le développement des médicaments thérapeutiques ou protecteurs. Ils
représentent une alternative à l’utilisation d’antioxydants synthétiques tels que le
butylhydroxytoluène (B H T) ou le butylhydroxyanisol (B H A). Depuis ces dernières années,
la découverte des composés ayant des propriétés antioxydantes ne cesse d’augmenter.
Les antioxydants sont présents dans toutes les plantes supérieures et dans toutes les parties de la
plante. Ce sont pour la plupart des composés phénoliques. On définit par composé phénolique
tout composé possédant un noyau aromatique contenant un ou plusieurs substituants hydroxyles,
incluant différents groupes fonctionnels dérivés (esters glucidiques, etc.). Ils sont largement
répandus parmi les plantes alimentaires et sont régulièrement consommés par un grand nombre
de personne. Parmi ces composés, les flavonoïdes représentent la classe de substances la plus
étudiée. N’oublions cependant pas de mentionner d’autres classes de substances telles que les
xanthones, les coumarines, les caroténoïdes, les dérivés de l’acide hydroxycinnamique, les
tanins et les lignanes pour lesquelles on a également pu établir des activités antioxydantes
(Adiza, 2006).
Stress oxydant et pathologies humaines
Le stress oxydant est impliqué donc dans de très nombreuses maladies comme facteur
déclenchant ou associé à des complications de l'évolution. La multiplicité des conséquences
médicales de ce stress n'a rien de surprenant car, selon les maladies, celui-ci se localisera à un
tissu et à des types cellulaires particuliers, mettra en jeu des espèces radicalaires différentes et
sera associé à d'autres facteurs variables et à des anomalies génétiques spécifiques à chaque
individu. La plupart des maladies induites par le stress oxydant apparaissent avec l'âge car le
vieillissement diminue les défenses antioxydantes et augmente la production mitochondriale des
radicaux. Dans les infections urinaires, elles pourront intervenir dans le processus inflammatoire
des organes atteintes (vessie, utérus etc.) (Zahara, 2017).

21
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

III. MONOGRAPHIE DES PLANTES


Cassytha filiformis
Systématique (www.theplantlist.org)
• Famille : Lauracea
• Genre : Cassytha
• Espèce : filiformis
Noms locaux (Dénou et al.,2017 ; Adjanohoum et al., 1981 ; www.prota4u.org)
• Bambara : Ala jon, Alla nyon
• Français : l’intestin du diable.
Synonyme (Base de données des plantes d’Afrique, 2012)
• Cassytha guineensis Schumach. &Thonn
• Cassytha senegalensis A.Chev
Description botanique (Lisowski, 2009)
Cassytha filiformis est une herbe hémiparasite, à tiges volubiles, ramifiées, munies de petits
suçoirs. Les feuilles sont réduites à de petites écailles. Les fleurs sont petites, hermaphrodites,
blanches, sessiles, atteignant 2 mm de long, groupées en épis axillaires ; périgone à 6 tépales ;
12 étamines. Les fruits sont drupacés, globuleux, cachés dans leur réceptacle charnu, d’environ
6 mm de long.

Figure 3: Photo de la partie aérienne de Cassytha filiformis (Clump of Cassytha filiformis,


Bahamas, which the local call «Bahamian Love Vine »).

22
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Habitat (Lisowski, 2009)


Cassytha filiformis se trouve dans les savanes, les fourrés, les jachères arbustives, les recrûs
forestiers.
Usages traditionnels
Au Mali, Cassytha filiformis est utilisé dans la prise en charge de l’anémie et de la tuberculose
chez les enfants sous forme de décoction administré par la voie orale (Adjanohoum et al., 1981).
Au Sénégal, il est donné à petites doses contre les brulures du troisième degré (Kerharo et al.,
1974).
Cassytha filiformis est souvent utilisé dans la médecine traditionnelle africaine pour la prise en
charge du cancer, de la trypanosomiase africaine et d’autres maladies. (Hoet et al., 2004).
Au Congo, la plante entière est utilisée comme un antifongique, contre les maladies du poumon
(Bouquet et al., 1969), et contre les maux de ventre (Delaude et al., 1971).
Au Benin, la tige feuillée est utilisée en décoction dans les accouchements difficiles (Adomou
et al., 2012).
Données phytochimiques
Des études phytochimiques effectuées sur la partie aérienne de Cassytha filiformis ont révélé la
présence de tanins, flavonoïdes, oses et holosides (Diakité, 2015). D’autres études ont mis en
évidence la présence de phénols, alcaloïdes, carbohydrates, terpenoïdes, tanins, saponosides et
flavonoïdes (Mythili et al, 2012 ; Sathiavelu et Arunachalam, 2012 ; Kumar et al., 2009).
Données pharmacologiques
• Activité antibactérienne
L’activité antibactérienne des extraits de la partie aérienne a été évaluée in vitro sur des souches
standard de Klebsiella pneumoniae MTCC109 et Escherichia coli MTCC118 en utilisant la
méthode de diffusion. Les extraits méthanolique et éthanolique (100 µg/mL) ont démontré une
activité antibactérienne in vitro sur Klebsiella pneumoniae MTCC109 et Escherichia coli
MTCC118 avec des zones d’inhibitions comprises entre 13 et 21 mm (Mythili et al., 2011a).
D’autres auteurs ont démonté l’activité antibactérienne des extraits de la partie aérienne de la
plante (Vu et al., 2015 ; Adonu et al., 2013 ; Khan, 2001).
• Activité antioxydante
L’extrait méthanolique de la partie aérienne a démontré une activité antiradicalaire en inhibant
le radical DPPH (Mythili et al., 2011b). L’activité antiradicalaire des extraits de la partie
aérienne a été démontrée par d’autres auteurs (Yuliandra et al., 2017 ; Dhanalakshmi et al.,
2012 ; Vimal et al., 2009)

23
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

• Activité antipyrétique et analgésique


Les activités antipyrétique et antalgique de l’extrait éthanolique (25 – 50 -100 mg/kg) des
feuilles ont été évaluées respectivement en utilisant la pyrexie induite par la levure de bière chez
le rat et la douleur induite par la plaque chauffante chez des souris. L’extrait (50 -100 mg/kg) a
réduit l’hyperthermie chez le rat et la douleur chez les souris (Sahu et al., 2012)
Données toxicologiques
La toxicité subaiguë de l’extrait aqueux (250, 500 – 1000 mg/kg) a été évaluée pendant 28 jours
chez des rats. Les résultats de l’étude ont montré qu’à ces doses, l’extrait aqueux ne produit pas
d’effets toxiques graves sur certains organes ou sur les paramètres hématologiques et
biochimiques des rats. La toxicité aiguë de l’extrait aqueux a été aussi évaluée chez des souris.
Les résultats de l’étude ont montré que la DL50 par voie orale de l’extrait aqueux est supérieure
à 500 mg/kg (Babayi et al., 2007).
La toxicité aiguë et la toxicité différée pendant 14 jours de l’extrait éthanolique a été évaluée
sur des souris. Les résultats de l’étude ont montré que l’extrait éthanolique administré par voie
orale est toxique et produit des toxicités différés (diminution de l’activité motrice, altération de
la respiration, diarrhée, perte de poids) à des doses de 100 et 400 mg/kg. La DL50 en 24 heures
était de 52,28 mg/kg (Armenia et al., 2015).

24
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Gomphrena celosioides
Systématique (www.theplantlist.org)
• Famille : Amaranthaceae
• Genre : Gomphrena
• Espèce : celosioides
Noms locaux
• Bambara : N’tufakuru
Numéro d’herbier DMT : 0925
Synonymes (www.theplantlist.org)
• Gomphrena celosioides Mart
• Gomphrena celosioides var. fallax (seub.) Pedersen
Description botanique (Lisowski, 2009)
Gomphrena celosioides est une herbe annuelle, rudérale, à indument laineux ; tiges en touffe,
dressées ou ascendantes, sillonnées. Les feuilles sont opposées, subsessiles ; limbe foliaire
elliptique, atteignant 4 cm de long et 1-1,5 cm de large, penninerve.
Les fleurs sont groupées en capitules sessiles, terminaux, globuleux, blancs ou lilas pâle,
soutenus par 2 feuilles bractéales ; bractéoles de 5 mm de long ; périgone à tépales linéaires, de
5 mm de long. Les fruits sont capsulaires, pyxidiformes.

Figure 4: Photo de la partie aérienne de Gomphrena celosioides (image prise par Claire
KONE dans le jardin du DMT en juillet 2019).

25
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Habitat (Lisowski, 2009)


Gomphrena celosioides se trouve dans les endroits rudéraux. C’est une espèce afrotropicale.
Usages traditionnels
Au Benin, la tige feuillée de Gomphrena celosioides est utilisée en décoction contre les troubles
de dentition des enfants (Adomou et al., 2012). Au Ghana, les feuilles sont utilisées contre la
diarrhée (Blench et al., 2006). Au Togo, la plante entière est utilisée en décoction ou en infusion
contre les maladies du foie (Kpodar et al., 2016). En Afrique du Sud, les feuilles sont utilisées
en décoction contre les infections sexuellement transmissibles (Chauke et al., 2015).
Selon les informations données par Dr SOW, pharmacien d’officine privé ayant conseillé la
plante pour la présente étude, la partie aérienne est utilisée au Mali dans les infections urinaires
et contre la prostate.
Données phytochimiques
Des études phytochimiques menées sur Gomphrena celosioides ont montré la présence de
saponines, stéroïdes, acides aminés, sucres non-réducteurs, phénols et de flavonoïdes (Botha et
al., 1986). La présence de polyphénols, flavonoïdes, saponines, stérols et triterpènes, tanins et
d’alcaloïdes a été approuvée dans l'extrait d'éthanol de Gomphrena celosioides (Adeoti et al.,
2016).
Données pharmacologiques
• Activité antimicrobienne
L’activité antimicrobienne des extraits de la plante entière a été évaluée sur des bactéries,
champignons et parasites en utilisant la méthode de diffusion. Les extraits (acétate d’éthyle et
méthanol) ont démontré une activité antibactérienne avec des zones d’inhibition comprises entre
12 – 14 mm. L’extrait acétate d’éthyle a démontré une activité antifongique avec des zones
d’inhibition comprises entre 14 – 20 mm. L’extrait d’acétate éthyle a montré aussi une bonne
activité antiparasitaire contre Taenia solium et Fasciola gigantica (Dosumu et al., 2010).
Moura et al. (2004) ont démontré l’activité antibactérienne de l’extrait éthanolique de la plante
entière sur Staphylococcus aureus et Salmonella typhi.
• Activité antioxydante
L’extrait aqueux de la plante entière a démontré une activité antioxydante in vivo chez des rats
(Meite et al., 2014). Adeoti et al. (2016) ont démontré l’activité antioxydante de l’extrait
éthanolique.

26
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

• Activité anti-inflammatoire et analgésique


Les activités anti-inflammatoire et analgésique de l’extrait aqueux des feuilles ont été
respectivement évaluées en utilisant la méthode de l’œdème de la patte induite par la
carraghénine et les méthodes de douleur induites par l’acide acétique et la plaque chauffante
chez les souris. Les extraits (100 – 200 – 400 mg/kg, per os) ont réduit de manière dose
dépendante l’œdème de la patte induite par la carraghénine et la douleur induite par l’acide
acétique et la plaque chauffante (Oladele et al, 2009).
Adeoti et al. (2016) ont démontré l’activité antiinflammatoire de l’extrait éthanolique de la
plante entière à la dose de 200 mg/kg per os.
• Activité antiulcéreuse
L’activité antiulcéreuse de l’extrait méthanolique des feuilles a été évaluée chez des rats en
utilisant la méthode de l’ulcère induite par l’indométacine. L’administration par voie orale de
l’extrait méthanolique à des doses de 200 – 500 – 800 mg/kg pendant 7 jours a protégé l’estomac
des rats contre l’ulcération induite par l’indométacine (Oluwabunmi et Abiola, 2015)
• Activité diurétique
L’extrait éthanolique de la partie aérienne administré par voie orale à des doses de 100 – 300
mg/kg a démontré une activité diurétique en augmentant l’excrétion urinaire (Vasconcelos et
al., 2017).
• Activité hépatoprotectrice
L’extrait aqueux de la tige feuillée administrer par voie orale à la dose de 500 mg/kg pendant 5
jours a protégé le foie des rats contre l’intoxication par le tétrachlorure de carbone (Sangaré et
al., 2012).
Données toxicologiques
La toxicité aiguë de l’extrait éthanolique de la plante entière a été évaluée sur des rats en utilisant
la méthode de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE). La
DL50 par voie orale était supérieure à 5000 mg/kg. L’extrait n’a pas eu d’impact significatif sur
les valeurs des paramètres hématologiques cependant les valeurs des transaminases ont
significativement augmenté (Bamba et al., 2015). La DL50 par voie de l’extrait aqueux de la
plante entière était de 1000 mg/kg (Meite et al., 2014).

27
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Nymphaea lotus
Systématique (www.theplantlist.org)
• Famille : Nymphaeaceae
• Genre : Nymphaea
• Espèce : lotus
Noms locaux
• Bambara : N’koku
Numéro Herbier DMT : 2321.
• Français : Nénuphar.
Synonyme (www.theplantlist.org)
Nymphaea lotus var. thermalis (DC) Tuzson.
Description botanique et répartition géographiques (Lisowski, 2009)
Nymphaea lotus est une herbe aquatique, vivace, rhizomateuse. Les feuilles adultes sont
flottantes ou émergées, peltées, longuement pétiolées ; limbe plus ou moins circulaire, pouvant
atteindre 40 cm de diamètre, denté sur le bord. Les fleurs sont longuement pédonculées,
d’environ 10-20 cm de diamètre, à pétales blancs ou roses. Les fruits sont globuleux.
Nymphaea lotus se trouve dans les mares, anses calmes des rivières. C’est une espèce
paléotropicale.

1. HABITAT (L
Figure 5: Photo de Nymphaea lotus ((image prise par Claire KONE dans le jardin du
DMT en août 2019).

28
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Usages traditionnels
Au Nigeria du Sud-ouest, les feuilles en décoction sont utilisées contre le cancer (Ashidi et al.,
2010) ; un cataplasme de feuilles est utilisé en application sur les blessures et les brûlures
(Adetutu et al., 2011) ; les feuilles associées aux tiges sont pilées et utilisées contre les œdèmes
(Hussain et al.,1989).
En Angola, le rhizome est un complément alimentaire occasionnel (Bossard et al.,1996).
Au Ghana, les feuilles fraîches de Nymphaea lotus sont écrasées et appliquées sur des furoncles
(Blench et al., 2006).
En Côte d’Ivoire, les feuilles sont utilisées pour les rites de purification lors de funérailles et
contre la fatigue générale (Djah et al., 2009).
Au Sénégal, les feuilles sont utilisées en décoction contre les maux de ventre (colique, colite,
douleurs abdominales, brûlures d’estomac, dyspepsie, maux de ventre, maux de l’estomac,
stomachique, ulcère de l’estomac, gastralgie, gastrite, pyrosis, entérite, entéralgie (Thomas et
al.,1972).
Au Niger, le fruit mûr en poudre et délayé avec de l’eau est utilisé contre les infections uro-
génitales, les candidoses des muqueuses de l’appareil uro-génital, les urétrites, les maladies
urinaires, la cystite, douleur dans les trompes de Fallope, kyste ovarien, pneumaturie
(Adjanohoum et al., 1980).
Selon les informations données par les thérapeutes traditionnels maliens, le fruit mûr et le
rhizome sont utilisés comme produit alimentaire.
Données phytochimiques
Des études phytochimiques ont montré la présence élevée de saponines, alcaloïdes et d'hydrate
de carbone, et la présence modérée de glycosides cardiaques, tanins, composés phénoliques,
anthraquinones, terpenoïdes, quinones, la catéchine et des traces de flavonoïdes (Adelakun et
al., 2015). D’autres études ont mis en évidence aussi la présence de saponosides, tanins,
stéroïdes, flavonoïdes (Afolayan et al., 2013 ; John-Africa et al., 2012).
Données pharmacologiques
• Activité antimicrobienne
L’activité antibactérienne de l’extrait éthanolique des feuilles a été évaluée in vitro en utilisant
la méthode de diffusion sur disque.
Les zones de diamètre d'inhibition étaient comprises entre 8 et 25 mm avec Staphylococcus
aureus, Streptococcus pyogenes, Escherichia coli et 8 - 15 mm avec Klebsiella pneumoniae et
Pseudomonas aeruginosa (Akinjogunla et al., 2009).

29
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Les extraits aqueux et éthanolique des fleurs ont aussi démontré une activité antimicrobienne
sur plusieurs souches de bactéries et de champignons (Hassan et al., 2009).
D’autres études ont démontré les propriétés antimicrobiennes des extraits des feuilles (Supaphon
et al., 2018 ; Adelakun et al., 2016 ;
• Activité antioxydante
Les extraits (aqueux et acétone) des feuilles ont démontré une activité antioxydante (Afolayan
et al., 2013).
• Activité antiulcéreuse
L’activité antiulcéreuse de l’extrait éthanolique des feuilles a été évaluée en utilisant la méthode
d’ulcère induite par l’éthanol chez le rat. L’extrait éthanolique (250, 500, 1000 mg/kg, per os) a
protégé de manière dose dépendante la muqueuse gastrique contre l’ulcère induite par l’éthanol
(John-Africa et al., 2012).
• Activité antidiabétique
L’extrait éthanolique (100 mg/kg per os) des rhizomes de Nymphaea lotus ont montré une
activité antihyperglycémique chez les rats (Chaurasia et al., 2011).
• Activité hormonale
Des études ont conclu que les fleurs de lotus de Nymphaea lotus ont des propriétés androgènes
et reproductrices (Mireille et al., 2016).
Données toxicologiques
La toxicité aiguë et subaiguë de l’extrait aqueux des feuilles a été évaluée sur des rats. La DL50
par voie orale a été supérieure à 5000 mg/kg. L’administration par voie orale de l’extrait aqueux
(50 – 100 – 200 mg/kg) pendant 28 jours n’a pas eu d’impact significatif sur les paramètres
hématologiques par contre les paramètres hépatiques et la créatinémie ont significativement
diminués (Sharaibi et al., 2015).
La toxicité aiguë de l’extrait éthanolique des feuilles a été évaluée chez des rats. La DL50 par
voie a été supérieure à 5000 mg/kg (John-Africa et al., 2012).

30
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

IV. PARTIE EXPERIMENTALE


METHODOLOGIE
Cadre d’étude
Les études expérimentales ont été réalisées au Département de Médicine Traditionnelle (DMT)
de Bamako et au laboratoire du service bactériologie de l’hôpital du Mali.
Description du DMT :
Le DMT est une structure technique du Ministère de la Santé, chargée de la valorisation des
ressources de la Médecine Traditionnelle. Il est situé à Sotuba dans la commune I sur la rive
gauche du Niger dans le district de Bamako et il a un centre régional situé à Bandiagara.
Il a essentiellement deux objectifs :
o Organiser le système de Médecine Traditionnelle pour assurer sa complémentarité avec
la médecine conventionnelle ;
o Fabriquer des médicaments efficaces ayant un coût relativement bas et dont l’innocuité
est assurée.
Le DMT comprend trois services :
o Service de l’Ethnobotanique et des matières premières : Il est chargé de la conception
de l’herbier et droguiers, de l’élaboration et de l’entretien du jardin botanique (1 hectare
à Bamako et 20 hectares à Siby) ;
o Service des Sciences Pharmaceutiques : Il réalise les études phytochimiques,
pharmacologiques, toxicologiques des plantes utilisées en Médecine Traditionnelle,
mais aussi s’occupe de la production des Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA)
en vente au Mali et du contrôle de qualité de la matière première et du produit fini ;
o Service des Sciences Médicales : Il est composé d’un centre de consultation et de
dispensation des MTA, et d’un laboratoire d’analyse biologique. Par ailleurs, le Centre
Régional de Médecine Traditionnelle (CRMT) à Bandiagara est rattaché au DMT.
Le personnel du DMT est composé de spécialistes en pharmacognosie, en gastroentérologie, de
pharmaciens et médecins généralistes, d’ingénieurs des eaux et forêts, de techniciens de
laboratoire, de techniciens de génie civil et de préparateurs des MTA.
Description du laboratoire de l’hôpital du Mali :
Le laboratoire comprend :
- Une salle de prélèvement
- Deux bureaux dont un (01) pour le chef de laboratoire et l’autre pour le personnel
technique chinois.

31
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

- Une salle pour les analyses anatomo-pathologiques


- Une salle de stérilisation
- Une salle pour les examens bactériologiques
Une grande surface technique composée de quatre paillasses : Hématologie, Biochimie,
Immunologie et parasitologie.
Dans la salle pour les examens bactériologiques il y a :
o Deux étuves ;
o Deux réfrigérateurs qui conservent les milieux de culture et les réactifs ;
o Un congélateur (-20°) pour la garde temporaire des souches ;
o Et une longue paillasse divisée en 2 parties : une partie administration et une partie
technique.
Partie administration :
Les enregistrements sont effectués sur ordinateur.
Partie technique :
✓ Un bec benzène à côté du quel tout le travail se fait ;
✓ Un microscope ;
✓ Une centrifugeuse ;
✓ Un agitateur.
MATERIEL ET METHODES
2.1. Matériel végétal
Il est constitué par :
 La partie aérienne de Cassytha filiformis,
 La partie aérienne de Gomphrena celosioides (spécimen herbier N°0925/DMT) ;
 Les feuilles et rhizomes de Nymphaea lotus (spécimen herbier N°2321/DMT).
L’échantillon de Cassytha filiformis a été récolté le 11 juillet 2019 à Wassoulo. Les échantillons
(02) de Gomphrena celosioides ont été récoltés à Sotuba au DMT à la date du 01 juillet 2019 et
à Bacodjicoroni ACI (Bamako) le 30 juin 2019.
Les feuilles de Nymphaea lotus ont été récoltées au fleuve de Sotuba le 5 août 2019 et les
rhizomes ont été achetés au marché de Médine le 7 août 2019.
Les échantillons ont été séchés à l’ombre dans une chambre aérée du DMT pendant 14 jours
puis pulvérisées au moulin. Les poudres ont été conditionnées dans des sachets puis fermés
hermétiquement pour les différentes activités.

32
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Les images des différents échantillons prises par Claire KONE sont représentées par les figures
6 et 7 ci-après.

A B

Figure 6: Photo de la partie aérienne de Cassytha filiformis (A) et de Gomphrena celosioides


(B)
A
B

Figure 7: Photo des feuilles (A) et des rhizomes (B) de Nymphaea lotus

33
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Contrôle de qualité botanique


➢ Détermination des caractères organoleptiques
Elle a porté sur la description de la couleur, la saveur, la granulométrie et l’odeur de la poudre
de nos échantillons.
➢ Détermination des caractères microscopiques
Nous avons prélevé une petite quantité de la poudre à l’aide d’une spatule qui a été mise dans
un verre de montre puis triturée avec le réactif de Gadzet du Chatelier. Nous avons monté sur
une lame de verre propre, une petite quantité de ce mélange, recouvrir avec une lamelle et
appuyer légèrement pour homogénéiser la préparation, absorber les bavures à l’aide d’un papier
buvard. Nous avons ensuite procédé à l’observation au microscope avec l’objectif 40. Les
éléments microscopiques ont été photographiés en utilisant un téléphone portable de marque
Techno CamonXpro.
Contrôle de qualité physicochimique
➢ Détermination de la teneur en eau
La teneur en eau de nos échantillons a été déterminée en utilisant la méthode pondérale dont le
principe consiste en la détermination de la perte en masse d’une quantité connue de poudre par
dessiccation à l’étuve réglée à la température de 105 °C pendant 24 h.
Pour ce faire, nous avons taré trois verres de montre et y avons introduit des prises d’essai (PE)
de 2 g de poudres (pesées au mg près). Nous avons ensuite pesé les verres de montre contenant
les poudres avant de les introduire dans l’étuve réglée. À la sortie de l’étuve, les verres contenant
les échantillons sont à nouveau pesés après refroidissement.
Le pourcentage d’eau contenu dans les poudres de nos échantillons a été obtenu en appliquant
la formule suivante :
%Eau= Masseeau x 100
Masse de la prise d′ essai

➢ Détermination des teneurs en cendres totales


La teneur en cendres totales a été obtenue par dosage pondéral des cendres obtenues par
calcination de la drogue végétale dans un four.
Nous avons pesé 2 prises d’essai de chaque drogue (M) dans 2 creusets en silice préalablement
tarée (T). Après incinération au four à une température d’environ 600 °C pendant 6 h, et
refroidissement dans un dessiccateur, nous avons déterminé la masse des creusets contenant les
prises d’essai noter M’1 et M’2.
La masse moyenne en cendres totales (Mct) contenues dans les creusets a été donnée par la
formule ci-après:
34
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

(M’1 − T1) + (M’2 − T2)


Mct =
2
La masse moyenne de la prise d’essai (PE) est donnée par la formule : (M1+M2)
PE = Prise d’essai
Le pourcentage des cendres totales (% Ct) est obtenu en appliquant la formule :
Mct
%Ct = 100
PE
➢ Détermination des teneurs en cendres insolubles dans l’acide chlorhydrique 10 %
C’est une évaluation du contenu en constituants siliceux de la matière végétale. Les cendres sont
obtenues à partir de l’action de l’acide chlorhydrique dilué à 10 % sur les cendres totales.
Nous avons introduit les cendres totales dans un erlenmeyer et ajouté 20 mL d’acide
chlorhydrique à 10 %. L’ensemble a été porté à ébullition pendant 20 mn au bain-marie.
Après refroidissement, nous avons recueilli, lavé la matière non soluble sur un papier filtre sans
cendre, puis transféré le filtrat dans un creuset sec préalablement taré (T).
Le creuset contenant le papier filtre a ensuite été séché à l’étuve pendant 24 heures et calciné
pendant 6 heures au four à la température de 600 °C.
Après refroidissement dans un dessiccateur, nous avons pesé le creuset contenant les cendres
(M’). Le pourcentage des cendres chlorhydriques (% Cc) est donné de la manière suivante :
MCc
%Cc = 100
∑PE
Avec MCc : Masse de cendre chlorhydrique et ∑PE : la somme des prises d’essai.
➢ Détermination des teneurs en substances extractibles par l’eau
Elles ont été obtenues pour chaque drogue, à partir d’une décoction pendant 15 minutes de 1 g
de poudre et 20 mL d’eau. Le filtrat obtenu a été mis dans une capsule préalablement pesée et
évaporé à sec. La capsule a été ensuite pesée après refroidissement et la masse du résidu a été
déduite.
➢ Détermination des teneurs en substances extractibles par l’éthanol 70%
Nous avons effectué une macération pendant 24 heures avec 1 g de poudre et 20 mL d’éthanol
70%. Le filtrat obtenu a été mis dans une capsule préalablement pesée et évaporé à sec.
La capsule est ensuite pesée à froid et la masse du résidu a été déduite.
Préparation des extraits
Pour la préparation des extraits, nous avons utilisé pour chaque drogue, une prise de 20 grammes
de poudre en respectant à chaque fois les proportions. Le rendement de chaque extrait a été
déterminé.

35
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

➢ Décoction à l’eau :
A 20 g de chaque drogue, nous avons ajouté 200 mL d’eau distillé et porté l’ensemble à
l’ébullition pendant 15 minutes. Le produit obtenu a été filtré avec une compresse. Le filtrat
obtenu a été concentré au Rotavapor à la température de 50ºC environ puis lyophilisé après
congélation. Le lyophilisat obtenu a été conservé dans un flacon propre, bien sec et stérile.
➢ Infusion à l’eau :
Pour chaque drogue, nous avons mis 20 g de poudres et 200 mL d’eau distillé bouillante dans
un erlenmeyer. L’ensemble a été ensuite laissé reposer pendant 15 minutes. Le filtrat obtenu a
été concentré au Rotavapor puis lyophilisé. Le lyophilisat obtenu a été conservé dans un flacon
propre, sec et stérile.
➢ Macération à l’éthanol 70º :
Pour chaque drogue, nous avons mis 20 g de poudre et 200 mL d’éthanol dilué à 70% dans un
erlenmeyer. Après une agitation de 24 heures, le filtrat a été concentré au Rotavapor et
lyophilisé. Le lyophilisat obtenu a ensuite été conservé dans un flacon, propre, bien sec et stérile.
Réactions de caractérisation
Les réactions de caractérisation ont porté sur la recherche dans les poudres des plantes des
principaux groupes chimiques par des réactions colorées en tube et la chromatographie sur
couche mince (CCM). Ces réactions permettent d’avoir des informations sur la composition
chimique des plantes.
6.1. Réactions colorées en tube
Elles ont porté sur la recherche des groupes chimiques suivant :
6.1.1. Alcaloïdes
o Préparation de l’extrait
Pour chaque drogue, nous avons ajouté à 2,5 g poudre végétale, 50 mL d’acide sulfurique dilué
au 1/10 dans un erlenmeyer de 250 mL. L'ensemble a été laissé en macération à la température
du laboratoire pendant 24 heures puis filtré. Le filtrat a été complété à 50 mL avec de l’eau
distillée.
o Caractérisation
A 2 tubes à essai, nous avons introduit 1 mL de filtrat, puis 5 gouttes de réactif de Mayer
(solution aqueuse de mercuri-iodure de potassium) dans le premier tube et 5 gouttes de réactif
de Dragendorff (solution aqueuse d’iodo-bismuthate de potassium) dans le second. La présence
d'alcaloïdes a été caractérisée par la formation d’un précipité dans chaque tube, dont :

36
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

 Précipité blanc jaunâtre pour le réactif de Mayer ;


 Précipité rouge-orangé pour le réactif de Dragendorff.
6.1.2. Substances polyphénoliques
o Solution à analyser
La solution à analyser est un infusé à 5 % obtenu par ajout à 2,5 g de poudre végétale, 50 mL
d’eau bouillante contenue dans un erlenmeyer de 250 mL. Le filtrat a été complété à 50 mL avec
de l’eau distillée.
o Caractérisation des tanins
Dans un tube à essai contenant 1 mL de l’infusé, nous avons ajouté 1 mL d'une solution aqueuse
diluée de FeCl3 à 1 %. La présence de tanins a été indiquée par l’apparition d’une coloration
brun verdâtre ou bleu noirâtre.
o Caractérisation des flavonoïdes : Réaction à la Cyanidine
Nous avons introduit dans un tube à essai 5 mL de l’infusé à 5 %, ajouté 5 mL d’alcool
chlorhydrique (éthanol à 95 %, eau distillée, HCl concentré à parties égales en volumes) ; 1 mL
d’alcool isoamylique et quelques copeaux de magnésium.
L’apparition d’une coloration rose orangé (flavones) ou rose violacée (flavanones) ou rouge
(flavonols, flavanonols) rassemblée dans la couche surnangeante d’alcool isoamylique a indiqué
la présence de flavonoïdes.
o Caractérisation des anthocyanes
A l’infusé 5% présentant une coloration plus ou moins foncée, nous avons ajouté un acide (2mL
de H2SO4) puis une base (10 mL de NH4OH à 50% ou NaOH à 10%). La coloration qui
s'accentue par acidification puis vire au bleu violacé en milieu basique, a indiqué la présence
d'anthocyanes.
o Caractérisation des leucoanthocyanes
Elles ont été caractérisées en utilisant la réaction à la Cyanidine sans ajouter les copeaux de
magnésium et chauffé pendant 15 mn au bain-marie. La présence de Leucoanthocyanes a été
obtenue par le développement d’une coloration rouge cerise ou violacée.
6.1.3. Dérivés anthracéniques
o Anthraquinones libres
A 1 g de poudre, nous avons ajouté 10 mL de chloroforme et chauffé pendant 3 minutes au bain
marie. Après filtration à chaud, la solution a été complétée à 10 mL avec de l’eau distillé. A 1
mL de l’extrait chloroformique obtenu, nous avons ajouté 1 mL de NH4OH dilué et agiter. La
coloration plus ou moins rouge a indiqué la présence d’anthraquinones libres.

37
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

o Anthracéniques combinés
 O-hétérosides : nous avons préparé un hydrolysat à partir du résidu de la drogue épuisée
par le chloroforme auquel ont été ajouté 10 mL d’eau distillée, 1 mL d’acide
chlorhydrique concentré et maintenu le tube à essai au bain-marie bouillant pendant 15
minutes. Nous avons ensuite agité 5 mL de l’hydrolysat avec 5 mL de chloroforme. A la
phase organique, nous avons ajouté 1 mL de NH4OH dilué. La présence de génines O-
hétérosides a été révélée par la coloration rouge plus ou moins intense.
 C- hétérosides : nous avons repris la phase aqueuse qui a été conservée par 10 mL d’eau
distillée, et ajouté 1 mL de FeCl3 à 10%. Après ébullition au bain-marie pendant 30
minutes, nous avons agité avec 5 mL de chloroforme et ajouté à la phase organique 1
mL de NH4OH dilué. L’obtention d’une coloration rouge plus ou moins intense a
caractérisé la présence de génines C-hétérosides.
6.1.4. Stérols et triterpènes, coumarines et caroténoïdes
o Solution à analyser
L’extrait à tester a été obtenu à partir de 1 g de poudre de drogue végétale et 20 mL d’éther puis
laissés en macération pendant 24 heures. Nous avons filtré et complété à 20 mL avec de l’éther.
o Caractérisation des stérols et triterpènes
Nous avons évaporé à sec dans un tube à essai 10 mL d’extrait, puis fait dissoudre le résidu dans
1mL d’anhydride acétique et dans 1 mL de chloroforme. Nous avons partagé dans deux tubes à
essai, l’un servant de témoin. Nous avons ensuite mis dans le fond du second tube à l’aide d’une
pipette 1 à 2 mL d’acide sulfurique concentré.
A la zone de contact des deux liquides, la formation d’un anneau rouge brunâtre ou violet à la
couche surnangeante devenant verte ou violette a révélé la présence de stérols et triterpènes.
o Caractérisation des caroténoïdes
Après évaporation jusqu’à sec de 5 mL de décocté 10%, nous avons ajouté 2 à 3 gouttes d’une
solution saturée de trichlorure d’antimoine dans le chloroforme. Le développement en d’une
coloration bleue devenant rouge par la suite a révélé la présence de caroténoïdes.
o Caractérisation des coumarines
Nous avons évaporé à sec, 5 mL d’extrait éthérique, obtenu après une macération de 24 heures,
puis nous avons repris le résidu avec 2 mL d’eau chaude.
La solution obtenue a été partagée entre deux tubes à essai. Nous avons ensuite ajouté dans l’un
des tubes, 0,5 mL de l’ammoniaque à 25 % et observé la fluorescence sous UV 366 nm. Une

38
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

fluorescence intense dans le tube où il a été ajouté de l’ammoniaque a indiqué la présence de


coumarine.
6.1.5. Saponosides
o Solution à analyser
Elle a été obtenue par décoction de 1 g de poudre végétale dans 100 mL d’eau distillé pendant
15 minutes. Après refroidissement, nous avons filtré et ajusté le filtrat à 100 mL.
o Caractérisation
Dans une série de 10 tubes à essai numérotés de 1 à 10, nous avons réparti successivement 1, 2,
…10 mL du décocté à 1%. Le volume de chaque tube a été ajusté à 10 mL avec de l’eau distillée.
Chaque tube a été agité pendant 15 secondes dans le sens de la longueur puis laissé au repos
pendant 15 minutes puis la hauteur de la mousse a été mesurée.La présence de saponosides a été
démontrée par la présence de mousse persistante. L’indice de mousse (I.M.) a été calculé à partir
du tube dans lequel la hauteur de la mousse a été de 1 cm (N).
6.1.6. Composés réducteurs, oses et holosides, mucilages
o Solution à analyser
Ils ont été caractérisés à partir d’un décocté aqueux à 10 %.
o Caractérisation des composés réducteurs
Nous avons évaporé dans un tube à essai, 5 mL du décocté au bain-marie jusqu’à sec. Après
refroidissement, 1 mL de réactif de Fehling (0,5 mL réactif A + 0,5mL réactif B, mélange
extemporané) a été ajouté au résidu. L’obtention d’un précipité rouge brique a indiqué la
présence des composés réducteurs.
o Caractérisation des oses et holosides
A 5 mL du décocté aqueux à 10 % évaporé à sec, nous avons ajouté au résidu 2 à 3 gouttes de
H2SO4 concentré, puis après 5 minutes 3 à 5 gouttes d’alcool saturé avec du thymol.
Le développement d’une coloration rouge a révélé la présence d’oses et holosides.
o Caractérisation des mucilages
Nous avons ajouté à 1 mL du décocté à 10 %, 5 mL d’éthanol absolu. L’obtention d’un précipité
floconneux, par mélange, indique la présence de mucilages.
6.2.La chromatographie sur couche mince (CCM)
➢ Définition
Elle repose principalement sur des phénomènes d’adsorption : la phase mobile est un solvant ou
un mélange de solvants, qui progresse le long d’une phase stationnaire fixée sur une plaque de

39
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

verre, de métal ou un autre support. Après le dépôt de l’échantillon sur la phase stationnaire, les
substances migrent à une vitesse qui dépend de leur nature et de celle du solvant.
➢ Les éléments d’une séparation chromatographique sur couche mince
Les principaux éléments d’une séparation chromatographique sur couche mince sont :
- la cuve chromatographique : un récipient habituellement en verre, de forme variable, fermé
par un couvercle étanche.
- la phase stationnaire : une couche de gel de silice ou d’un autre adsorbant est fixée sur une
plaque à l’aide d’un liant.
- l’échantillon : une solution du mélange à analyser, déposée en un point repère situé au-dessus
de la surface de l’éluant.
- L’éluant : un solvant pur ou un mélange : il migre lentement le long de la plaque en entraînant
les composants de l’échantillon.
➢ Principe
Lorsque la plaque sur laquelle l’échantillon a été déposé est placée dans la cuve, l’éluant monte
à travers la phase stationnaire, essentiellement par capillarité. En outre, chaque composant de
l’échantillon se déplace à sa propre vitesse derrière le front du solvant. Cette vitesse dépend
d’une part, des forces électrostatiques retenant le composant sur la plaque stationnaire et, d’autre
part, de sa solubilité dans la phase mobile. Les composés se déplacent donc alternativement de
la phase stationnaire à la phase mobile, l’action de rétention de la phase stationnaire étant
principalement contrôlée par des phénomènes d’adsorption. Généralement, en chromatographie
sur couche mince, les substances de faible polarité migrent plus rapidement que les composants
polaires.
➢ Mode opératoire
Nous avons travaillé dans les conditions chromatographiques suivantes :
• Solutions à analyser : 10 mg des extraits lyophilisés dissous dans 1mL du mélange
méthanol-eau (1-1).
• Dépôt : 10 μL de la solution de chaque extrait.
Les plaques ont été séchées avant de les introduire dans les cuves de migration.
• Solvants de migration :
Butanol : Acide acétique : Eau (60 : 15 : 25).
Ethyle Acétate : Ethyle Méthyle cétone : Acide formique : Eau (50 : 30 : 10 : 10)
Après migration, nous avons séché les plaques et procédé à l’observation à la lampe ultraviolette
aux longueurs d’ondes 254 nm et 366 nm.

40
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A 254 nm les taches ont été entourées en traits pleins et à 366 nm elles ont été entourées en
pointillés. Nous avons ensuite calculé les facteurs de rétention de chacune des taches observées.
𝑑𝑥
Rf =
𝑑𝑠
dx : distance parcourue par le composé (mesuré au centre de la tache).
ds : distance parcourue par le front du solvant.
• Révélation
Les plaques ont été révélées avec le réactif de Godin, le trichlorure de fer (FeCl3)
Etudes des activités biologiques
7.1. Activité antiradicalaire
L’activité antiradicalaire a été évaluée en utilisant la méthode de réduction du radical DPPH par
CCM. Le chromatogramme des extraits a été révélé avec une solution méthanolique de DPPH
(2 mg/mL).
Les constituants qui ont une activité antiradicalaire apparaissent sous forme de spot (tache) jaune
sur fond violet.
7.2. Activité antibactérienne
L’activité antibactérienne a concerné les extraits aqueux à 20% (infusé, décocté) et l’extrait
hydro-alcoolique (éthanol 70%) de Cassytha filiformis, Gomphrena celosioides (échantillon
DMT), et Nymphaea lotus.
• Préparation des solutions à tester :
Les solutions à tester ont été obtenues en dissolvant 100 mg de lyophilisat de chaque type
d’extrait pour chaque plante dans 1 mL de Diméthyl sulfoxyde (DMSO). Chaque type d’extrait
dissous a été déposé sur un disque de papier de 6 mm de diamètre. Nous avons préparé les
disques avec 1, 4, 9 et 10 µL de solution de 100 mg/ mL correspondant à 100, 400, 900 et 1000
µg d’extrait.
• Antibiotiques standards : Augmentin (30 µg) (Amoxicilline + Acide clavulanique),
Colistine (30 µg), Ceftazidime (30 µg), Ciprofloxacine (30 µg), Cefuroxime (30 µg), Oxacilline
(30 µg) ont été utilisés.
• Solution témoin : le DMSO a été utilisé comme un témoin négatif.
• Microorganismes : Ils étaient constitués par des :
- Souches cliniques mutantes de Escherichia coli ;
- Souches cliniques sauvages de Klebsiella pneumoniae ;
- Souches standards de Klebsiella pneumoniae (ATC 700603) ;

41
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

- Souches cliniques mutantes de Staphylococcus aureus ;


- Souches standards de Staphylococcus aureus (ATC 43300).
• Origine des microorganismes cliniques : Les souches cliniques sont issues de
prélèvements d’urines des sujets présentant des signes d’infections urinaires enregistrés
au laboratoire de Bactériologie de l’Hôpital du Mali pour la période : novembre 2019-
janvier 2020.
• Identification des souches à tester : les prélèvements d’urines ont été observés à l’état
frais après centrifugation. La culture a été effectuée sur gélose ordinaire. Les colonies
bactériennes obtenues ont été identifiées sur un milieu chromogénique (URISELECT).
Les souches retenues ont ensuite été repiquées dans un milieu de conservation d’où elles
ont été reprises pour le test.
• Evaluation de l’activité antibactérienne
L’activité antibactérienne de nos extraits a été évaluée en utilisant la méthode de diffusion en
Agar selon Bauer et al., (1966).
o Préparation de la suspension à tester : Les suspensions bactériennes (105 UFC/mL) ont
été préparées par rapport à une suspension de référence. A l’aide d’une anse, nous avons
prélevé les bactéries (environ 105 𝑈𝐹𝐶) sur une boîte de pétrie. Les prélèvements ont
été mélangés avec 10 mL d’eau distillé dans des tubes à essai. L’ensemble a été soumis
à agitation mécanique pendant environ 30 secondes.
o Ensemencement : la solution obtenu a été ensemencée en milieu solide par
écouvillonnage à la surface de boîtes de pétri dans lesquelles ont été coulées 4 mm
d’épaisseur de gélose Mueller Hinton.
o Pose des disques : chaque disque a reçu une quantité de la solution préparée et les boîtes
de pétri ont été incubées pendant 24 heures à la température de 37ºC.
L’activité antibactérienne a été déterminée en mesurant le diamètre de la zone d’inhibition
obtenu par chaque extrait autour des disques correspondants.
o Disque témoin : il est constitué uniquement par les disques préparés avec le DMSO seul.

42
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

RESULTATS
Qualité botanique
➢ Caractères organoleptiques
Tableau III: Caractères organoleptiques des échantillons
Plantes Couleurs Odeurs Saveur Granulométrie

Cassytha Chamois-vert - - Poudre grossière


filiformis avocat
Gomphrena Vert tilleul- blanc Caractéristique - Poudre grossière
celosioides
DMT
Gomphrena Vert tilleul- blanc Caractéristique - Poudre grossière
celosioides
Bacodjicoroni
Feuilles Vert militaire-blanc - Salée Poudre grossière
Nymphaea lotus de lait
Rhizomes Terre de sienne - Peu salée Poudre grossière
Nymphaea lotus brulée-blanc
d’Espagne

La poudre de Cassytha filiformis, feuilles et rhizomes de Nymphaea lotus n’avait pas une odeur
caractéristique.
Seule la poudre des feuilles et rhizomes de Nymphaea lotus avait une saveur salée.

43
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

➢ Caractères microscopiques
L’observation microscopique des poudres de nos échantillons a donné les éléments
caractéristiques suivants représentés dans les figures 8, 9, 10, 11 :

A B

C D

E F

Figure 8: Eléments microscopiques de la partie aérienne de Cassytha filiformis

A : Fibres, B : Xylème spiralé, C : Xylème spiralé à ponctué, D : Cristaux d’oxalate de calcium,


E : Parenchyme, F : Grains d’amidon.

44
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A B

C D

E F

Figure 9: Eléments microscopiques de la partie aérienne de Gomphrena celosioides


A : Parenchyme aux cellules allongées, B : Xylèmes spiralés à ponctués, C : Fibres, D :
Fragment d’épiderme avec stomates, E : Cristaux d’oxalate de calcium, F : Grain d’amidon.

45
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A B C

D E F

G H I

Figure 10: Eléments microscopiques des feuilles de Nymphaea lotus


A : Fibres, B : Parenchyme lacuneux, C : Poil tecteur unicellulaire, D : Xylème spiralé à
ponctué, E : Xylème ponctué, F : Poils tecteur en étoile, G : Grain d’amidon, H : Fragment
d’épiderme avec stomates, I : Cristal d’oxalate de calcium.

46
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

A B C

D E F

D H

Figure 11: Eléments microscopiques des rhizomes de Nymphaea lotus


A : Cristaux d’oxalate de calcium, B : Xylème spiralé, C : Poils tecteurs unicellulaires, D :
Parenchyme, E : Grains d’amidon, F : Fibres fusiformes, G : Fibres, H : Tapis de fibres.

47
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Qualité physicochimique
Tableau IV: Teneur en eau, en cendres et en substances extractibles par l'eau et l'éthanol 70%

Déterminations Teneurs
C. filiformis G. celosioides Nymphaea lotus
DMT Bacodjicoroni Feuilles Rhizomes
Eau 7,75 9,66 8,66 9,66 8,16
CT 6,78 12,24 12,24 20 20
CI HCl 0,33 0,16 0,16 0,33 1,16
SE H2O 3 17 6 4 5
SE EtOH 18 18 5 13 8

SE H2O = Substance extractible par l'eau ; SE EtOH = Substance extractible par l'éthanol
70%; CT = Cendres totales ; CI HCl = Cendres insolubles dans HCl 10%.
Tous nos échantillons avaient une teneur en eau inférieure à 10 %.

48
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Rendements de l’extraction
Tableau V : Rendements des extractions (infusion, décoction et macération) des parties
aériennes de Cassytha filiformis, Gomphrena celosioides, des feuilles et des rhizomes de
Nymphaea lotus.

Parties utilisées Extraits Rendements (%)

Cassytha filiformis Infusion 19,25


(Partie aérienne) Décoction 10,65
Macération éthanol 70% 6,30
Gomphrena celosioides Infusion 18,20
DMT (Partie aérienne) Décoction 20,35
Macération éthanol 70% 16,65
Gomphrena celosioides Infusion 18,70
Bacodjicoroni Décoction 42,30
(Partie aérienne) Macération éthanol 70% 13,10
Nymphaea lotus Infusion 22,50
(Feuilles) Décoction 24,90
Macération éthanol 70% 18,25
Nymphaea lotus Infusion 20,10
(Rhizomes) Décoction 19,85
Macération éthanol 70% 10,90

Le plus grand rendement a été obtenu avec le décocté de Gomphrena celosioides Bacodjicoroni
et le plus petit a été obtenu avec le macéré de Cassytha filiformis.

49
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Constituants chimiques
Selon les réactions colorées en tubes
Tableau VI : Constituants chimiques caractérisés dans les parties aériennes de Cassytha
filiformis, Gomphrena celosioides, des feuilles et des rhizomes de Nymphaea lotus.

Constituants Résultats des réactions colorées et de précipitation


chimiques C. G. celosioides Nymphaea lotus
filiformis DMT Bacodjicoroni Feuilles Rhizomes
Coumarines ++ − − ++ −
Tanins +++ +++ +++ +++ +++
Oses et holosides +++ +++ +++ +++ +++
Mucilages +++ ++ ++ +++ +++
Stérol et triterpène + − − + −
Leucoanthocyanes + − − − −
Saponosides ++ +++ ++++ ++ +

+++ Présence abondante ; ++ Présence peu abondante ; + Présence louche ; – Absence.


Il ressort la présence abondante de tanins, d’oses et holosides, de mucilages et des saponosides
dans nos échantillons. Par contre les caroténoïdes, les dérivés anthracéniques, les flavonoïdes,
les alcaloïdes, les composés réducteurs et les anthocyanes ont été absents dans nos échantillons.
Indice de Mousse
L’indice de mousse des décoctés à 1% de 200 pour les parties aériennes de Cassytha filiformis,
de 333,33 pour les parties aériennes de Gomphrena celosioides récoltées au DMT Sotuba, de
500 pour l’échantillon de Bacodjicoroni, de 200 pour les feuilles et de 125 pour les rhizomes de
Nymphaea lotus.

50
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Selon la chromatographie sur couche mince


Les plaques chromatographiques révélées avec les différents réactifs ont confirmé la présence
de certains constituants chimiques.

Butanol – Acide Acétique – Eau : B.A.W (60 -15 -25)

D I M D I M D I M D I M D I M
C. filiformis G. Celesioides DMT G. Celesioides N. Lotus N. Lotus
Partie aérienne Baco-djicoroni Feuilles Rhizomes
Partie aérienne
Partie aérienne

Figure 12: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques révélé avec Godin
D : Décocté ; I : Infusé ; M : Macéré Ethanol 70%

51
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Butanol – Acide Acétique – Eau : B.A.W (60 -15 -25)

D I M D I M D I M D I M D I M

C. filiformis G. Celesioides DMT G. Celesioides Baco-djicoroni N. Lotus N. Lotus


Partie aérienne Partie aérienne Partie aérienne Feuilles Rhizomes

Figure 13: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques révélé avec FeCl3 10%
D : Décocté ; I : Infusé ; M : Macéré Ethanol 70%

52
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Tableau VII : Rf des taches après révélations des chromatogrammes à l'UV 254-366 nm et
avec le réactif de Godin et le Fecl3 à 10%.

Echantillon Extraits Rf UV UV Après Godin Après


s 254 nm 366 nm et Temp FeCl3 10%

Cassytha Décocté 0,22 Visible Bleu - -


filiformis, 0,31 Visible Visible Violet -
(Partie 0,57 Visible Visible - -
aérienne) 0,61 Visible Visible Jaune -
Infusé 0,13 Visible Visible Vert -
0,22 Visible Bleu - -
0,25 Visible Visible Vert -
0,31 Visible Visible - -
0,35 Visible Visible - -
0,45 Visible Visible Jaune -
0,57 Visible Visible Jaune -
0,71 Visible Visible Jaune -
Macéré 0,22 Visible Bleu - -
EthOH 0,31 Visible Visible Violet -
70% 0,36 Visible Visible Jaune -
0,5 Visible Bleu - -
0,57 Visible Visible - -
0,62 Visible Bleu - -
0,68 Visible Visible Jaune -
0,9 Visible Visible - -
0,93 Visible Rouge - -
Gomphrena Décocté 0,13 Visible Visible Vert -
celosioides 0,22 Visible Bleu - -
DMT 0,25 Visible Visible Jaune -
(Partie 0,45 Visible Visible - -
aérienne) 0,52 Visible Visible - -
0,7 Visible Visible - -
0,9 Visible Visible Jaune -
Infusé 0,13 Visible Visible Jaune -
0,22 Visible Bleu - -
0,31 Visible Visible - -
0,57 Visible Visible - -
0,81 Visible Visible Jaune -
Macéré 0,13 Visible Visible Vert -
EthOH 0,22 Visible Bleu - -
70% 0,25 Visible Visible Jaune -
0,31 Visible Visible Jaune -
0,4 Visible Visible Jaune -
0,45 Visible Visible Jaune -
0 ,53 Visible Visible - -
0,57 Visible Visible Jaune -
0,71 Visible Visible Jaune -
0,9 Visible Visible Violet -
0,93 Visible Rouge - Noir
Gomphrena Décocté 0,22 Visible Bleu - -
celosioides 0,25 Visible Visible Jaune -
Bacodjicoro 0,31 Visible Visible Jaune -
ni 0 ,4 Visible Visible - -
53
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

(Partie 0,45 Visible Visible Jaune -


aérienne) 0,52 Visible Visible Jaune -
0,68 Visible Visible Jaune -
0,71 Visible Visible - -
Infusé 0,22 Visible Bleu - -
0,25 Visible Visible Jaune -
0,31 Visible Visible Jaune -
0,37 Visible Visible Jaune -
0,45 Visible Visible Jaune -
0,53 Visible Visible - -
0,68 Visible Visible Jaune -
0,72 Visible Visible - -
Macéré 0,22 Visible Bleu - -
EthOH 0,25 Visible Visible Vert -
70% 0,31 Visible Visible Vert -
0,38 Visible Visible Vert -
0,45 Visible Visible Jaune -
0,53 Visible Visible Jaune -
0,71 Verdâtre Brun Jaune -
0,86 Visible Visible Violet -
0,93 Visible Rouge -
Nymphaea Décocté 0,22 Visible Bleu - Noir
lotus 0,25 Visible Visible Vert -
(Feuilles) 0,31 Visible Visible Vert -
0,85 Visible Visible - Noir
Infusé 0,22 Visible Bleu - Noir
0,25 Visible Visible Vert -
0,31 Visible Visible Vert -
0,85 Visible Visible - -
Macéré 0,06 Visible Visible Vert -
EthOH 0,22 Visible Bleu - Noir
70% 0,31 Visible Visible - -
0,71 Visible Bleu - Noir
0,85 Visible Bleu - Noir
0,9 Visible Visible Violet -
0,97 Visible Rouge - -
Nymphaea Décocté 0,16 Visible Visible - -
lotus 0,22 Visible Bleu - Noir
(Rhizomes) 0,43 Visible Bleu - Noir
0,52 Visible Bleu - Noir
0,81 Visible Visible - -
0,92 Visible Visible - Noir
Infusé 0,16 Visible Visible Violet -
0,22 Visible Bleu - Noir
0,81 Visible Visible - -
0,92 Visible Visible - Noir
Macéré 0,16 Visible Visible - Noir
EthOH 0,22 Visible Bleu - Noir
70% 0,53 Visible Bleu - Noir
0,81 Visible Visible - -
0,92 Visible Visible Violet Noir
0,97 Visible Rouge - Noir
Les taches jaunes, vertes et violettes qui pourraient être respectivement des flavonoïdes, des génines
stéroïdiques et triterpéniques ; Des taches noirâtres qui pourraient indiquées la présence de tanins.
54
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Activités biologiques
5.1. Activité antiradicalaire
Les constituants antiradicalaires des extraits aqueux et hydro-alcooliques des parties aériennes de
Cassytha filiformis, Gomphrena celosioides, des feuilles et des rhizomes de Nymphaea lotus,
ont décoloré le radical de DPPH selon la présence de nombreuses taches de couleur jaune sur fond violet
selon les chromatogrammes des figures dans le système de solvants BAW (Figure N°14) et (Figure
N°15).

Butanol – Acide Acétique – Eau : B.A.W (60 -15 -25)

D I M D I M D I M D I M D I M
C. filiformis G. Celesioides DMT G. Celesioides Baco-djicoroni N. Lotus N. Lotus
Partie aérienne Partie aérienne Partie aérienne Feuilles Rhizomes
Figure 14: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques révélé par le DPPH
D : Décocté ; I : Infusé ; M : Macéré Ethanol 70%

Acétate d’éthyle – Méthyléthylcétone – Acide formique – Eau : B.A.W (50 - 30 – 10 - 10)

D I M D I M D I M D I M
C. filiformis G. Celesioides N. lotus Feuilles N. lotus Rhizomes
Partie aérienne Partie aérienne

Figure 15: Chromatogramme des extraits aqueux et éthanoliques, dans le système de solvants Ethyl
Acétate : Ethyl Méthyl cétone : Acide formique : Eau (50 : 30 : 10 : 10), relevé par le DPPH

55
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

5.2. Activité antibactérienne


Dans nos conditions expérimentales, l’infusé des parties aériennes de Cassytha filiformis et le
macéré éthanolique des rhizomes de Nymphaea lotus à la dose de 1000 µg, ont présenté des
diamètres d’inhibition, respectivement 24 mm et 10 mm sur la souche clinique de Escherichia
coli. En plus l’infusé de C. filiformis, à la même dose, a inhibé la souche de Klebsiella
pneumoniae, avec 19 mm de diamètre d’inhibition. Les autres extraits à des doses de 100 – 400
– 900 µg n’ont pas inhibé les souches cliniques et standards de Staphylococcus aureus et de
Klebsiella pneumoniae et des souches cliniques de Escherichia coli. Les extraits testés aux doses
1000 µg n’ont pas inhibé les souches cliniques et standards de Staphylococcus aureus et les
souches standards de Klebsiella pneumoniae.
Dans les mêmes conditions, les antibiotiques (Augmentin ; Colistine et Ceftazidime), à la dose
de 30 µg, ont présenté des diamètres d’inhibition, respectivement 11 (résistant), 15 (sensible) et
20 mm (résistant) sur la souche clinique de Escherichia coli ; 19 (sensible), 14 (sensible) et 20
mm (résistant) sur la souche de Klebsiella pneumoniae. Les valeurs standards sont pour E. coli
et K. pneumoniae sont sensibles à la Colistine et à l’Augmentin quand les diamètres
d’inhibitions sont respectivement compris entre > 11 mm et [18 – 24 mm]. Pour E. coli et K.
pneumoniae sont sensibles à la Ceftazidine quand les diamètres d’inhibitions sont
respectivement compris entre [25 – 35 mm] et [23 – 31 mm].
Les différents résultats sont résumés dans le tableau VIII.

56
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Tableau VIIII : Evaluation de l’activité antibactérienne (diamètres d’inhibition).

Extraits & Doses Diamètres d'inhibition (mm) des extraits et


des antibiotiques avec les souches
antibiotiques (µg)
bactériennes utilisées

Escherichia coli Klebsiella


(souches cliniques) pneumoniae (souche
sauvage)

Disque contrôle 100 0 0

400 0 0

Infusé de la partie aérienne 1000 24 19


de Cassytha filiformis

Macéré (EthOH 70%) des 1000 10 0


rhizomes de Nymphaea lotus

Augmentin 30 11 19

Colistine 30 15 14

Ceftazidime 30 20 20

57
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

COMMENTAIRES ET DISCUSSION
Le présent travail a porté sur l’étude de la phytochimie et des activités antibactérienne et
antiradicalaire de trois plantes médicinales, utilisées dans la prise en charge des infections
urinaires au Mali.
Du point de vue botanique, seule la partie aérienne de Gomphrena celosioides récoltée dans le
jardin botanique du DMT et à Bacodjicoroni avait une odeur caractéristique. Les feuilles de
Nymphaea lotus avaient une saveur salée et les rhizomes étaient peu salés, les autres échantillons
n’avaient pas de saveur. Pour la microscopie presque tous nos échantillons présentaient les
mêmes éléments microscopiques.
La microscopie de l’échantillon de Cassytha filiformis a démontré la présence : des fibres, des
xylèmes spiralés, des xylèmes spiralés à ponctués, des cristaux d’oxalate de calcium, des
parenchymes et des grains d’amidons. La microscopie des échantillons de Gomphrena
celosioides récoltés au jardin botanique du DMT et celui récolté à Bacodjicoroni nous a permis
d’avoir ces éléments suivants : des parenchymes aux cellules allongées, des xylèmes spiralés à
ponctués, des fibres, des fragments d’épiderme avec stomates, des cristaux d’oxalate de calcium
et de grain d’amidon.
Celle des feuilles de Nymphaea lotus a mis en évidence la présence des fibres, des parenchymes
lacuneux, des poils tecteurs unicellulaires, des xylèmes spiralés à ponctués, des xylèmes
ponctués, des poils tecteurs en étoile, des grains d’amidon, des fragments d’épiderme avec
stomate et du cristal d’oxalate de calcium. Les cristaux d’oxalate de calcium, des xylèmes
spiralés, des poils tecteurs unicellulaires, des fibres, des tapis de fibre, des fibres fusiformes, des
parenchymes et des grains d’amidon ont été mis en évidence dans les rhizomes.
Nous n’avons pas trouvé de données reportées dans la littérature concernant les caractères
microscopiques de nos plantes.
Les éléments de contrôle botanique déterminés dans ce travail pourraient être un point de départ
pour définir les normes de qualité botanique permettant de s’assurer de l’identité botanique de
la poudre ces échantillons afin d’éviter les falsifications.
Les teneurs en eau de nos échantillons étaient toutes inférieures à 10%, cela est favorable pour
leur bonne conservation.
La forte teneur en cendres totales dans la poudre des feuilles et rhizomes de Nymphaea lotus
comparativement aux autres échantillons pourrait être due en leurs richesses en éléments
minéraux. Par contre les faibles teneurs en cendres chlorhydriques dans la partie aérienne de

60
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Cassytha filiformis, Gomphrena celosioides, pourrait être due à une faible contamination de ces
échantillons par la poussière et le sable.
La forte teneur en cendres chlorhydrique dans la poudre des rhizomes de Nymphaea lotus
pourrait être due à une contamination par la poussière et le sable ceci pourrait s’expliquer par le
fait qu’après la récolte les rhizomes n’ont pas été lavés avant d’être séché.
Les teneurs en cendres totales et chlorhydriques obtenues avec la poudre de la partie aérienne
de Cassytha filiformis sont similaires à celles obtenue par Diakité (2015) qui a trouvé une teneur
en cendres totales de 5,5% et une teneur en cendres chlorhydrique de 0,5%.
La plus forte valeur du rendement d’extraction a été obtenue avec le décocté de la partie aérienne
de Gomphrena celosioides récoltée à Bacodjicoroni (42,3%) par contre le plus faible rendement
a été obtenu avec le macéré éthanolique de la partie aérienne de Cassytha filiformis. Pour chaque
échantillon, le meilleur rendement d’extraction a été obtenu avec les extraits aqueux
comparativement à l’extrait éthanolique. Ces résultats suggèrent que plus de constituant passent
dans l’eau que la solution hydro-éthanolique ce qui est en faveur de la forme d’utilisation
traditionnelle.
Les tanins, les oses et holosides, les mucilages et les saponosides étaient présent dans tous nos
échantillons. Les coumarines, les stérols et triterpènes étaient présents seulement dans la partie
aérienne de Cassytha filiformis et dans les feuilles de Nymphaea lotus. Seul, l’échantillon de
Cassytha filiformis contenait des leucoanthocyanes.
Des travaux antérieurs ont permis de caractériser les phénols, alcaloïdes, carbohydrates,
terpenoïdes, tanins, saponosides et flavonoïdes (Mythili et al, 2012 ; Sathiavelu et Arunachalam,
2012 ; Kumar et al., 2009 ; Diakité, 2015) dans les parties aériennes de Cassytha filiformis.
Les flavonoïdes, saponines, stérols et triterpènes, tanins et les alcaloïdes ont été caractérisés
dans la plante entière de Gomphrena celosioides (Adeoti et al., 2016).
Les saponines, alcaloïdes, l'hydrate de carbone, glycosides cardiaques, tanins, composés
phénoliques, anthraquinones, terpenoïdes, quinones, catéchine et des traces de flavonoïdes ont
été caractérisés dans la plante entière de Nymphaea lotus (Adelakun et al., 2015).
La présence de certains constituants chimiques tels que les tanins, les saponosides pourrait être
bénéfique dans la prise en charge des infections. En effet les tanins et les saponosides sont doués
de propriétés antimicrobiennes (Bruneton, 1993).
Tous nos échantillons ont montré une activité antiradicalaire DPPH. Les extraits des rhizomes
de Nymphaea lotus ont présenté plus de constituants antiradicalaires suivis de ceux des feuilles
de Nymphaea lotus, de la partie aérienne de Cassytha filiformis et des parties aériennes de

61
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

Gomphrena celosioides récoltées dans le jardin du DMT et à Bacodjicoroni. Cette activité


antiradicalaire pourrait être bénéfique dans la prise en charge des infections du système urinaire
notamment dans le processus de l’inflammation consécutive à l’agression des organes urinaires.
Sur les 12 extraits testés, 2 extraits obtenus à partir de 2 plantes ont démontré une activité
antibactérienne sur des souches cliniques de Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae. Ces 2
extraits sont : l’infusé de la partie aérienne de Cassytha filiformis et le macéré éthanolique
du rhizome de Nymphaea lotus. Cependant ces extraits n’ont pas démontré une activité
antibactérienne sur les souches cliniques et standard de Staphylococcus aureus et les souches
standards de Klebsiella pneumoniae. La meilleure activité antibactérienne a été obtenue avec
l’infusé de Cassytha filiformis avec un diamètre d’inhibition de 24 mm sur Escherichia coli et
19 mm sur Klebsiella pneumoniae.
Les extraits de la partie aérienne de Gomphrena celosioides n’ont pas démontré d’activité
antibactérienne dans nos conditions expérimentales.
Différents travaux ont permis de démontrer l’activité antibactérienne des extraits des parties
aériennes de Cassytha filiformis (Vu et al., 2015 ; Adonu et al., 2013 ; Khan, 2001). Les extraits
méthanolique et éthanolique des parties aériennes de Cassytha filiformis ont démontré une
activité antibactérienne in vitro sur Klebsiella pneumoniae MTCC109 et Escherichia coli
MTCC118 avec des zones d’inhibitions comprises entre 13 et 21 mm (Mythili et al., 2011a).
L’activité antiradicalaire des extraits de la partie aérienne a été démontrée par d’autres auteurs
(Yuliandra et al., 2017 ; Dhanalakshmi et al., 2012 ; Vimal et al., 2009). L’extrait méthanolique
de la partie aérienne a démontré une activité antiradicalaire en inhibant le radical DPPH (Mythili
et al., 2011b). En outre, les activités antipyrétiques et analgésiques, de l’extrait éthanolique ont
été démontrées en précliniques (Sahu et al., 2012). Pour ce qui est de la sécurité, les études ont
confirmé la très faible toxicité des extraits aqueux (Babayi et al., 2007) et une certaine toxicité
de l’extrait éthanolique administré par voie orale (Armenia et al., 2015).
Pour Gomphrena celosioides, les extraits (acétate d’éthyle et méthanol) ont démontré une
activité antibactérienne avec des zones d’inhibition comprises entre 12 – 14 mm. L’extrait
acétate d’éthyle a démontré une activité antifongique avec des zones d’inhibition comprises
entre 14 – 20 mm (Dosumu et al., 2010). Moura et al. (2004) ont démontré l’activité
antibactérienne de l’extrait éthanolique de la plante entière sur Staphylococcus aureus et
Salmonella typhi. L’extrait d’acétate éthyle a montré aussi une bonne activité antiparasitaire
contre Taenia solium et Fasciola gigantica (Dosumu et al., 2010). L’extrait aqueux de la plante
entière a démontré une activité antioxydante in vivo chez des rats (Meite et al., 2014). Adeoti et

62
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

al. (2016) ont démontré l’activité antioxydante de l’extrait éthanolique. L’extrait aqueux des
feuilles a démontré des activités anti-inflammatoire et analgésique de (Oladele et al, 2009).
Adeoti et al. (2016) ont démontré l’activité antiinflammatoire de l’extrait éthanolique de la
plante entière à la dose de 200 mg/kg per os.
L’administration par voie orale de l’extrait méthanolique pendant 7 jours a protégé l’estomac
des rats contre l’ulcération induite par l’indométacine (Oluwabunmi et Abiola, 2015). L’extrait
éthanolique de la partie aérienne administré par voie a démontré une activité diurétique en
augmentant l’excrétion urinaire (Vasconcelos et al., 2017). L’extrait aqueux de la tige feuillée
a présenté par voie orale une activité hépatoprotectrice (Sangaré et al., 2012). La DL50 de
l’extrait aqueux de la plante entière a été de 1000 mg/kg (Meite et al., 2014) et l’extrait
éthanolique par voie orale a une DL50 supérieure à 5000 mg/kg, sans impact significatif sur les
valeurs des paramètres hématologiques cependant les valeurs des transaminases ont
significativement augmenté (Bamba et al., 2015).
Quant à Nymphaea lotus : L’activité antibactérienne de l’extrait éthanolique des feuilles a été
évaluée in vitro. Les diamètres d'inhibition étaient compris entre 8 et 25 mm sur Staphylococcus
aureus, Streptococcus pyogenes, Escherichia coli et 8 - 15 mm sur Klebsiella pneumoniae et
Pseudomonas aeruginosa (Akinjogunla et al., 2009). Les extraits aqueux et éthanolique des
fleurs ont aussi démontré une activité antimicrobienne sur plusieurs souches de bactéries et de
champignons (Hassan et al., 2009). D’autres études ont démontré les propriétés
antimicrobiennes des extraits des feuilles (Supaphon et al., 2018 ; Adelakun et al., 2016).
Les extraits (aqueux et acétone) des feuilles ont démontré une activité antioxydante (Afolayan
et al., 2013). L’extrait éthanolique a présenté des effets protecteurs de la muqueuse gastrique
contre l’ulcère induite par l’éthanol (John-Africa et al., 2012). L’extrait éthanolique des
rhizomes de Nymphaea lotus ont montré une activité antihyperglycémique chez les rats
(Chaurasia et al., 2011). Les fleurs de lotus de Nymphaea lotus ont des propriétés androgènes et
reproductrices (Mireille et al., 2016). La DL50 chez les rats par voie orale a été supérieure à 5000
mg/kg (John-Africa et al., 2012). L’administration par voie orale de l’extrait aqueux pendant 28
jours n’a pas eu d’impact significatif sur les paramètres hématologiques par contre les
paramètres hépatiques et la créatinémie ont significativement diminués (Sharaibi et al., 2015).

63
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

CONCLUSION
Au terme de notre étude, il a été déterminé des données de qualité botanique, physicochimique,
les principaux constituants chimiques et notamment propriétés antiradicalaires et
antibactériennes de Cassytha filiformis ; Gomphrena celosioides ; Nymphaea lotus. En plus de
nos résultats, de nombreux autres travaux ont confirmé in vitro un large éventail d’activités
pharmacologiques, notamment antibactériennes et antiradicalaires, antioxydantes et diurétiques
et la non toxicité des extraits aqueux et éthanoliques des trois plantes. Les activités anti-oxydante
et diurétique pourraient être aussi bénéfiques dans la prise en charge des infections urinaires.
Nos résultats et ceux de la littérature permettent de confirmer les utilisations traditionnelles des
trois plantes dans la prise en charge des infections urinaires. Ces travaux pourraient être
valorisés par la mise au point d’un MTA catégorie 2 (forme tisane) à base de ces trois plantes,
notamment la partie aérienne de Cassytha filiformis pour la prise en charge des infections
urinaires.

64
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

RECOMMANDATIONS
A l’issu de ce travail, nous recommandons :
• Au Département de la Médecine Traditionnelle (DMT) :
Continuer avec d’autres études supplémentaires sur ces différentes plantes pour obtenir des
médicaments traditionnels améliorés efficaces dans le traitement des infections urinaires.
• Au Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique (MEESRS) :
- De doter le Département de la Médecine Traditionnelle en matériels et équipements
nécessaires afin de faciliter la recherche et de valoriser notre patrimoine culturelle
(médecine traditionnelle).
- De recruter ou d’insister des jeunes docteurs notamment des femmes dans les secteurs
de la recherche comme ceux concernant les ressources naturelles pour un avenir meilleur
pour notre médicine traditionnelle.

65
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Abou, B., Félix, Y. H., & Nazaire, D. B. (2015). Determination of hematological
parameters and Biochemical markers of kidneys and liver in the acute toxicity of
Gomphrena celosioides ethanol extract. Eur. J. Biotechnol. Biosci, 3(4), 1-5.
2. Adelakun, K. M., Mustapha, M. K., Muazu, M. M., Omotayo, O. L., & Olaoye, O.
(2015). Phytochemical screening and antibacterial activities of crude extract of
Nymphaea lotus (water lily) against fish pathogens. Journal of Biomedical Sciences,
2(4), 38-42.
3. Adeoti, M. F., Gogahy, K., Bidie, P. A., Camara-Cesse, M., Monteomo, F. G., Kolia, I.
K., & Dosso, M. (2016). Anti-inflammatory and Antioxidant Effects of Ethanol Extract
of Gomphrena Celosioides (Amaranthaceae) in Wistar Rats. Journal of Pharmaceutical,
Chemical and Biological Sciences, 4(4), 503-511.
4. Adetutu, A., Morgan, W. A., & Corcoran, O. (2011). Ethnopharmacological survey and
in vitro evaluation of wound-healing plants used in South-western Nigeria. Journal of
ethnopharmacology, 137(1), 50-56.
5. Adjanohoum E, Ahyi MRA, Floret JJ, Gunko S, Koumaré M, Ahyi AMR, Raynal J,
(1981). Contribution aux études ethnobotaniques et floristique au Mali, Agence de
coopération culturelle et Technique, (A.C.C.T), 291p.
6. Adomou, A. C., Yedomonhan, H., Djossa, B., Legba, S. I., Oumorou, M., &
Akoegninou, A. (2012). Etude Ethnobotanique des plantes médicinales vendues dans le
marché d’Abomey-Calavi au Bénin. International Journal of Biological and Chemical
Sciences, 6(2), 745-772.
7. Adonu C.C., Esimone, C.O., Ugwu Okechukwu P.C., Bawa A et Ossai E.C (2013). In
vitro evaluation of the antibacterial potential of extracts of the aerial parts of cassytha
filiformis against urogenital clinical gram positive organisms. International Journal of
Pharmaceutical Biological and Chemical Sciences, 2 (1), 1 – 9.
8. Afolayan, A. J., Sharaibi, O. J., & Kazeem, M. I. (2013). Phytochemical analysis and in
vitro antioxidant activity of Nymphaea lotus L. Int J Pharmacol, 9(5), 297-304.
9. Akinjogunla, O. J., Adegoke, A. A., Udokang, I. P., & Adebayo-Tayo, B. C. (2009).
Antimicrobial potential of Nymphaea lotus (Nymphaeaceae) against wound pathogens.
Journal of medicinal plants Research, 3(3), 138-141.

66
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

10. Amadou Adiza (2006). Etude d’une recette traditionnelle des écorces de tronc de
Sclerocarya birrea Hosch et de Uapaca togoensis Pax utilisées dans le traitement du
diabète. Thèse de pharmacie .141p. USTTB, Mali.
11. Armenia, N., Gustinanda, D., Salasa, A. N., & Yuliandra, Y. (2015). Acute and delayed
toxicity study of Cassytha filiformis defatted ethanolic extract. World J Pharm Pharm
Sci, 4(10), 155-62.
12. Base de données des plantes d’Afrique, (2012).
13. Bauer, S.W., Kirby, W.M., Sherris, J.C., Thurck, M. (1966). Antibiotic susceptibility
testing by standardized single disc method. American Journal of Pathology 45 : 493-496.
14. Bennamara Fatima Zahara (2017) : Stress oxydant et pathologie humain. Thèse de
pharmacie. Faculté de médicine et de pharmacie à Rabat. 173p.
15. Bitton. La cystite chez la femme : un fléau toujours d’actualité. 2013 ;
16. Blench, R., & Dendo, M. (2006). Dagomba plant names. Cambridge, United Kingdom.
17. Bossard, E. (1996). Quelques notes sur l'alimentation et les apports nutritionnels
occultes en Angola.
18. Botha, S., & van der Vijver, L. M. (1986). A pharmacochemic investigation of
Gomphrena celosioides (Amaranthaceae). Suid-Afrikaanse Tydskrif vir
Natuurwetenskap en Tegnologie, 5(1), 40-45.
19. Bouquet, A. (1969). Féticheurs et médecines traditionnelles du Congo (Brazzaville). g
20. Bruneton (1993). Pharmacognosie et phytochimie des plantes médicinales 2eme édition ;
915p
21. Bruneton J. (2002). Phytothérapie Les données de l’évaluation. Ed Technique et
documentation Lavoisier, Paris, 242 p.
22. Bruyère AFU (Association Française d’Urologie). Prostatite aiguë bactérienne chez
l’homme adulte | Urofrance [Internet]. [Cité 15 janv 2017]. Disponible sur :
http://www.urofrance.org/nc/science-etrecherche/ base bibliographique/article/htmL
/prostatite-aigue-bacterienne-chez-lhomme adulte .htmL .
23. Chauke, M. A., Shai, L. J., Mogale, M. A., Tshisikhawe, M. P., & Mokgotho, M. P.
(2015). Medicinal plant use of villagers in the Mopani district, Limpopo province, South
Africa. African Journal of Traditional, Complementary and Alternative Medicines,
12(3), 9-26.

67
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

24. Chaurasia, S., Sharma, V., Dar, A. I., Arya, N., Saxena, R. C., Chaurasia, I. D., &
Shrivastava, R. (2011). In-vivo Antidiabetic activity of Alcoholic and Aqueous Extract
of Nymphaea lotus in Rat Model. Invenfi Rapid : Ethnopharmacology, 1(3).
25. Darbas, Marchandin, Bourgeois, Michaux-Charachon (2006). Diagnostic et suivi des
infections urinaires le bon usage de l’examen cytobactériologique des urines.
26. De Paula Vasconcelos, P. C., Spessotto, D. R., Marinho, J. V., Salvador, M. J., Junior,
A. G., & Kassuya, C. A. L. (2017). Mechanisms underlying the diuretic effect of
Gomphrena celosioides Mart (Amaranthaceae). Journal of ethnopharmacology, 202, 85-
91.
27. Delaude, C., Breyne, H., & Delaude, J. (1971). Plantes médicinales et ingrédients
magiques du Grand Marché de Kinshasa.
28. Dénou, A., Koudouvo, K., Togola, A., Haïdara, M., Dembélé, S. M., Ballo, F. N., &
Gbeassor, M. (2017). Savoir traditionnel sur les plantes antipaludiques à propriétés
analgésiques, utilisées dans le district de Bamako (Mali). Journal of Applied
Biosciences, 112(1), 10985-10995.
29. Diakité Kadiatou (2015) : Etude phytochimique et l’activité de quatre plantes utilisées
en médecine traditionnelles dans la prise en charge des cancers au Mali. Thèse de
pharmacie p105.
30. Djah, F. M. (2009). Religion traditionnelle et gestion durable des ressources floristiques
en Côte d'Ivoire : le cas des ehotilé, riverains du parc national des îles ehotilé. Vertigo-
la revue électronique en sciences de l'environnement, 9(2).
31. Dosumu, O. O., Idowu, P. A., Onocha, P. A., & Ekundayo, O. (2010). Isolation of 3-(4-
hydroxyphenyl) methylpropenoate and bioactivity evaluation of Gomphrena celosioides
extracts. EXCLI journal, 9, 173.
32. E. Taale*, S. Sanou, I. Sangare, A. D. Abdelkerim, A. Mbatna, C. Sirima and A.
Savadogo (2016). Urinary Tract Infection among Pregnant Women at Bobo-Dioulasso:
Epidemiological and Bacteriological. Journal of Fundamental and Applied Sciences.
ISSN 1112-9867. http://www.jfas.info.
33. ECN. Pilly (2018), 5ème édition. Maladies infectueuses et tropicales – Préparation ECN-
Tous les items d’infectiologie 210x270 mm-quadrichomie 324 pages – ISBN : 978-2-
916641-67-6. UE2 et UE2, Edition Alinea PLUS-8 Rue Froidevaux – 75014, PARIS,
France.

68
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

34. Ekoumou. C (2003) : Etude phytochimique et pharmacologique de 5 recettes


traditionnelles utilisées dans le traitement des infections urinaires et de la cystite. Thèse
de Pharmacie, FMPOS – Bamako, Mali, 158 pages.
35. Foxman B, Barlow R, DArcy H, Gillespie B, Sobel JD (2000). Urinary tract infection :
self-reported incidence and associated costs. Ann Epidemiol 10 : 509-515.
36. Guide pratique de prévention et de traitement des infections en établissement médico-
social (2018).
37. Haleng, J., Pincemail, J., Defraigne, J. O., Charlier, C., & Chapelle, J. P. (2007). Le
stress oxydant. Revue médicale de Liège (2007), 62(10), 628-38.
38. Hassan, A., Rahman, S., Deeba, F., & Mahmud, S. (2009). Antimicrobial activity of
some plant extracts having hepatoprotective effects. Journal of Medicinal Plants
Research, 3(1), 020-023.
39. Hoellinger Pierre. (2017). Prévention des infections urinaires par les plantes. Thèse de
Pharmacie à l’Université de METZ (57).
40. http: //www. Labrha.com : Filipendula ulmaria (Rosaceae) ou Reine-
des-prés ; consulté le 11 mars 2019.
41. http://www.who.int/world-health-day/2011, consulté le 12 mars 2019.
42. https://www.cclin-est.fr/infection-urinaire/ Infection Urinaire. Définition,
symptômes et traitement, octobre 19, 2018.
43. https://www.hug.ch/sites/interhug/files/structures/medecine_de_premier_recours/docu
ments/infos_soignants/infections_urinaires_arce.pdf. consulté le 18 novembre 2019.
44. Humbert G. Ecologie bactérienne des infections urinaires. L’Eurobiologiste 1997 ; 31 :
5-9.
45. Hussain, H. S. N., & Karatela, Y. Y. (1989). Traditional medicinal plants used by Hausa
tribe of Kano State of Nigeria. International journal of crude drug research.
46. Infections urinaires de l’adulte et de l’enfant, Livre de Néphrologie 8ème édition, Chapitre
21 – Item 157.
47. John-Africa, L. B., Idris-Usman, M. S., Adzu, B., & Gamaniel, K. S. (2012). Protective
effects of the aqueous extract of Nymphaea lotus L. (Nymphaeaceae) against ethanol-
induced gastric ulcers. International Journal of Biological and Chemical Sciences, 6(5),
1917-1925.
48. Journal des anti-infectieux infections à Staphylococcus saprophyticus. Ed. ELSEVIER.
Mars 2011.

69
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

49. Kerharo J, Adams, (1974), pharmacopée sénégalaise traditionnelle plantes médicinales


et toxiques. Edition et frere 1011p.
50. Khan, M. R. (2001). Antibacterial activity of some Tanzanian medicinal plants.
Pharmaceutical biology, 39(3), 206-212.
51. Kpodar, M. S., Karou, S. D., Katawa, G., Anani, K., Gbekley, H. E., Adjrah, Y., ... &
Simpore, J. (2016). An ethnobotanical study of plants used to treat liver diseases in the
Maritime region of Togo. Journal of ethnopharmacology, 181, 263-273.
52. La Revue de Gériatrie, Tome 25. (2000). Gérontologie Clinique - Hôpital Charité - CHU
de Saint-Etienne - 42055 Saint-Etienne Cedex 2 Page 34.
53. Lisowski, S. (2009). Flore (angiospermes) de la République de Guinée. Jardin botanique
national de Belgique.
54. Louise Savoye-Rossignol. Epidémiologie des infections urinaires communautaires.
Santé publique et épidémiologie. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2015.
55. Mercan D, (2010). Le stress Oxydatif, A R L, Lausanne, Unilabs.
56. Mireille, K. P., Desire, D. D. P., Claude, B. D., Sandrine, M. N. Y., Chantal, N. M.,
Francine, M. M., ... & Pierre, K. (2017). Effects of Nymphaea lotus Linn.
(Nymphaeaceae) extract on sperm quality and reproductive function of adult albino male
rats. Physiology and Pharmacology, 21(1), 63-71.
57. Moura, R. M. X., Pereira, P. S., Januario, A. H., de Castro França, S., & Dias, D. A.
(2004). Antimicrobial screening and quantitative determination of benzoic acid
derivative of Gomphrena celosioides by TLC-densitometry. Chemical and
pharmaceutical bulletin, 52(11), 1342-1344.
58. Mythili, S., Sathiavelu, A., & Sridharan, T. B. (2011). Antimicrobial activity of selected
Indian folk medicinal plants. Journal of Pharmacy Research, 4(6), 1894-1898.
59. Oladele, G. M., Abatan, M. O., Olukunle, J. O., & Okediran, B. S. (2009). Anti-
inflammatory and analgesic effects of aqueous leaf extracts of Gomphrena celosioides
And Momordica charantia. Int J Series B, 8(2), 1-8.
60. Oluwabunmi, I. J., & Abiola, T. (2015). Gastroprotective effect of methanolic extract of
Gomphrena celosioides on indomethacin induced gastric ulcer in Wistar albino rats.
International Journal of Applied and Basic Medical Research, 5(1), 41.
61. Ouattara Fatoumata Oumar (2005). Traitement traditionnel des infections sexuellement
transmissibles au Mali ; Etude de la phytochimie et des activités biologiques de Annona
senegalensis et de Stachytarpheta angustifolia valh. Thèse de Pharmacie Bamako. 223p

70
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

62. Pressac, M. (2000, April). La protéine de Tamm-Horsfall. In Annales de biologie


clinique (Vol. 58, No. 2, pp. 167-76).
63. Raghu Florence (2016). Epidémiologie de la résistance chez les entérobactéries isolées
sur les ECBU réalisés dans un service d’urgence, Thèse Médecine, Université Paris
DIDEROT - PARIS 7, 81, consulté 18/07/19 sur www.bichat
larib.com/publications.documents/5064_RAGHU_These.pdf.
64. RODRIGO, R., GONZALEZ, J., & PAOLETTO, F. (2011). The role of oxidative stress
in the pathophysiology of hypertension. Hypertension Research, 34(4), 431.
65. Ross I. A. (1999). Medicinal Plants of the world Chemical constituents, Traditional and
modern medicinal uses. Human Press, Totowa, New Jersey, 415 p
66. Sahu, R. K., Roy, A., Kothiya, S., Maurya, A. K., & Kumar, R. (2012). Screening of
Antipyretic and Analgesic Potential of Ethanol Extract of Cassytha filiformis Leaves.
Research Journal of Science and Technology, 4(3), IV.
67. Sangare, M. M., Sina, H., Dougnon, J., Bayala, B., Ategbo, J. M., & Dramane, K. L.
(2012). Etude ethnobotanique des plantes hépatotropes et de l’usage traditionnel de
Gomphrena celosioides Mart. (Amaranthaceae) au Bénin. International Journal of
Biological and Chemical Sciences, 6(6), 5008-5021.
68. Sanogo. R, Diallo. D, Diarra. S, Ekoumou. C, Bougoudogo. F (2006). Activité
antibactérienne et antalgique de deux recettes traditionnelles utilisées dans le traitement
des infections urinaires et la cystite au Mali.
69. Sathiavelu, M., & Arunachalam, S. (2012). High performance thin layer
chromatography profile of Cassytha filiformis. Asian Pacific Journal of Tropical
Biomedicine, 2(3), S1431-S1435.
70. Sharaibi, O. J., Ogundipe, O. T., Magbagbeola, O. A., Kazeem, M. I., & Afolayan, A. J.
(2015). Acute and sub-acute toxicity profile of aqueous leaf extract of Nymphaea lotus
Linn (Nymphaeaceae) in wistar rats. Tropical Journal of Pharmaceutical Research,
14(7), 1231-1238.
71. Sissoko Toutou (2006). Les infections urinaires à Bamako : Aspects épidémiologiques,
bactériologiques et cliniques, thèse de pharmacie, 102 pages.
72. Souleymane, M., Konan, G., Houphouet, F. Y., Souleymane, M., Adou, F. Y., & Allico,
J. D. (2014). Antioxidant in vivo, in vitro activity assessment and acute toxicity of
aqueous extract of Gomphrena celosioides (Amaranthaceae). Experiment, 23, 1601-10.

71
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

73. Supaphon, P., Keawpiboon, C., Preedanon, S., Phongpaichit, S., & Rukachaisirikul, V.
(2018). Isolation and antimicrobial activities of fungi derived from Nymphaea lotus and
Nymphaea stellata. Mycoscience, 59(5), 415-423.
74. Thomas, L. V. (1972). De l’ethnobotanique à la médecine : l’exemple Diola. Notes
Africaines, 134, 48-52.
75. Touitou, Y. (2003). Pharmacologie : diplôme d'Etat d'infirmière, professionnels.
(DEPRECIATED).
76. Vaud, Valais, Neuchâtel, Jura Et Fribourg (2018). Guide Pratique 2018. De prévention
et de traitement des infections en établissement médico-social, consulté le 18/07/2019
sur https://www.hpci.ch/sites/chuv/files/180085_EMS_Guide_96pp_E2.pdf.
77. Vimal, K., Gogoi, B. J., Meghvansi, M. K., Singh, L., Srivastava, R. B., & Deka, D. C.
(2009). Determining the antioxidant activity of certain medicinal plants of Sonitpur,(
Assam), India using DPPH assay. Journal of Phytology.
78. www.keneya.net › fmpos › theses › pharma › pdf, consulté le 19 septembre 2019.
79. www.who.int. Communiqué de presse (2018) : nouvelles données révèlent l’existence
de niveaux élevés de résistance aux antibiotiques dans le monde, consulté le 25-04-19.

72
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

ANNEXES

A B
Ceftazidine

Ceftazidine Augmentin
Augmentin Colistine

Colistine
C

Colistine

Augmentin

Ceftazidine

Figure 1 : Activité antibactérienne des infusés sur Escherichia coli (A et B) et Klebsiella


pneumoniae (C)

I1 : Infusé de la partie aérienne de Cassytha filiformis.

I2 : Infusé de la partie aérienne de Gomphrena celosioides DMT.

I4 : Infusé des feuilles de Nymphaea lotus.

I5 : Infusé des rhizomes de Nymphaea lotus

M1 : Macéré de la partie aérienne de Cassytha filiformis.

M2 : Macéré de la partie aérienne de Gomphrena celosioides DMT.

M4 : Macéré des feuilles de Nymphaea lotus.

XXIII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

M5 : Macéré des rhizomes de Nymphaea lotus


RESUME
L’infection urinaire constitue une préoccupation importante de santé publique. Les plantes
médicinales constituent une source de nouvelles molécules à activité antimicrobienne
économiquement accessibles pour faire face à l’apparition de phénomènes de résistance des
germes aux molécules chimiques. Le présent travail a pour objectif d’étudier Cassytha
filiformis, Gomphrena celosioides et Nymphaea lotus, utilisées en médecine traditionnelle
dans la prise en charge des infections urinaires au Mali.
Les constituants chimiques et anti-radicalaires ont été caractérisés par les réactions de
caractérisation en tube et par la CCM. L’activité antibactérienne des extraits a été évaluée par
la méthode de diffusion sur disque.
Le criblage phytochimique a révélé la présence de composés polyphénoliques (tanins), d’oses
et holosides, de mucilages et des saponosides dans les parties aériennes de Cassytha filiformis
et de Gomphrena celosioides, dans les feuilles et rhizomes de Nymphaea lotus.
L’infusé de la partie aérienne de Cassytha filiformis a inhibé la souche clinique de Escherichia
coli (24 mm de diamètre d’inhibition) et la souche clinique sauvage de Klebsiella pneumoniae
(19 mm de diamètre d’inhibition).
Les résultats de cette étude et ceux de la littérature pourraient justifier l’utilisation traditionnelle
de ces plantes ; notamment l’infusé de la partie aérienne de Cassytha filiformis dans la prise en
charge des infections urinaires.

Mots clés : Cassytha filiformis ; Gomphrena celosioides ; Nymphaea lotus ; constituants


chimiques et anti-radicalaires, l’activité antibactérienne, Mali.

XXIV
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

ABSTRACT
Urinary tract infection is a major public health concern. Medicinal plants are a source of new
molecules with antimicrobial activity that are economically accessible to deal with the
emergence of resistance phenomena of germs to chemical molecules. The aim of this work is to
study Cassytha filiformis, Gomphrena celosioides and Nymphaea lotus, used in traditional
medicine in the management of urinary tract infections in Mali.
The chemical and anti-free radical constituents were characterized by tube characterization
reactions and by TLC. The antibacterial activity of the extracts was evaluated by the disk
diffusion method.

Phytochemical screening revealed the presence of polyphenolic compounds (tannins), oses and
holosides, mucilages and saponosides in the aerial parts of Cassytha filiformis and Gomphrena
celosioides, in the leaves and rhizomes of Nymphaea lotus. .
The infused with the aerial part of Cassytha filiformis inhibited the clinical strain of Escherichia
coli (24 mm) and on the wild clinical strain of Klebsiella pneumoniae (19 mm).
The results of this study and those of the literature could justify the traditional use of these
plants; including the infused aerial part of Cassytha filiformis in the management of urinary tract
infections.

Keywords: Cassytha filiformis; Gomphrena celosioides; Nymphaea lotus; chemical and anti-
free radical constituents, antibacterial activity, Mali.

XXV
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

FICHE SIGNALETIQUE
Prénom : Claire
Nom : KONE
Titre de thèse : ETUDE PHYTOCHIMIQUE ET DES ACTIVITÉS ANTIBACTÉRIENNE ET
ANTIRADICALAIRE DE TROIS PLANTES MÉDICINALES, UTILISÉES DANS LA
PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS URINAIRES AU MALI .
Année de soutenance : 2019-2020
Ville de soutenance : Bamako
Pays d’origine : Mali
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Pharmacie (FAPH) et de la Faculté de Médecine
et d’Odontostomatologie (FMOS).
Secteur d’intérêt : Médecine traditionnelle, Infection urinaire.

XXVI
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020
Plantes médicinales dans la prise en charge des infections urinaires

XXVII
Claire KONE, Thèse de Pharmacie 2019-2020

Vous aimerez peut-être aussi