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Ext CNC 2016

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Concours National Commun – Session 2016 – Filière MP

Extrait

Problème

Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2, on désigne par E = Mn (R) l’espace vectoriel des matrices
carrées d’ordre n à coefficients réels et on note par E ∗ = L (E, R), le R-espace vectoriel des formes linéaires
sur E, (une forme linéaire sur E est une application linéaire de E sur R). On rappelle qu’un hyperplan de E
est un sous-espace vectoriel supplémentaire à une droite vectorielle dans E. La matrice transposée de M est
notée tM . Si M ∈ E, on note Vect(M ) le sous-espace vectoriel de E engendré par M . On désigne par In la
matrice unité de Mn (R) et pour tout s ∈ N, on note [[1, n]] = {1, ..., s}.
On définit l’application trace, notée Tr, de E vers R comme suit, pour tout M = (mi,j )1≤i,j≤n ∈ E,
n
P
Tr(M ) = mk,k .
k=1
L’objet du problème est de montrer, dans la partie V, que tout hyperplan vectoriel de E contient au moins une
matrice inversible et dans la partie VI, que tout hyperplan vectoriel de E qui est muni d’un produit scalaire,
contient au moins une matrice orthogonale.

Partie I
Étude de quelques propriétés de l’application trace
1. (a) Montrer que Tr est une forme linéaire.
(b) Montrer que pour tous éléments A et B de E, Tr(AB) = Tr(BA) = Tr((tA)(tB)).
(c) Déterminer la dimension de ker Tr.
(d) Montrer que E = ker Tr ⊕ Vect(In ).
(e) Vérifier que ker Tr est un hyperplan de E qui contient au moins une matrice inversible.
2. Soit ϕ l’application qui, à toute matrice M de E associe ϕ(M ) = M + Tr(M )In .
(a) Montrer que ϕ est un automorphisme de E.
(b) i. Déterminer E1 (ϕ) = {M ∈ E; ϕ(M ) = M }.
ii. Montrer que En+1 (ϕ) = {M ∈ E; ϕ(M ) = (n + 1)M } = Vect(In ).
iii. En déduire que ϕ est diagonalisable et déterminer les valeurs propres de ϕ.
3. Soit J une matrice non nulle de E dont la trace est nulle. On considère ψ l’endomorphisme de E qui, à
toute matrice M de E associe ψ(M ) = M + Tr(M )J.
(a) Vérifier que le polynôme X 2 − 2X + 1 est un polynôme annulateur de ψ.
(b) Montrer que 1 est la seule valeur propre de ψ.
(c) ψ est-il diagonalisable ? Justifier la réponse.

Partie II
Un premier résultat préliminaire
Soient F et G deux espaces vectoriels de dimensions respectivement finies p ∈ N∗ et m ∈ N∗ . Soit u une
application linéaire de F vers G, de rang r tel que r ∈ N. Mm,p (R) désigne l’espace vectoriel des matrices à
coefficients réels, à m lignes et p colonnes.
1. Soit F1 un supplémentaire de ker u dans F , on considère l’application v : F1 → Im(u) telle que
x 7−→ v(x) = u(x). Montrer que v est un isomorphisme.
2. On suppose que 0 < r < min(p, m) et on note B = (e1 , ..., ep ) une base de F , telle que (e1 , ..., er ) soit
une base de F1 et (er+1 , ..., ep ) une base de ker u. On pose, pour tout entier naturel i ∈ [[1, r]], εi = v(ei ).
(a) Montrer qu’il existe une famille (εr+1 , ..., εm ) de vecteurs de G, telle que la famille C = (ε1 , ..., εm )
soit une base de G.
(b) Déterminer MatB,C (u), la matrice de u relativement aux bases B et C .
3. En déduire que pour toute matrice M de Mm,p (R), si 0 < r = rg(M ) < min(m, p), alors il existe
deux matrices
 inversibles
 S et T respectivement de Mm (R) et Mp (R) telles que M = SJm,p,r T −1 avec
Ir 0
Jm,p,r = ∈ Mm,p (R) et Ir la matrice identité de Mr (R).
0 0
4. Quelle est la forme de la matrice Jm,p,r , dans chaque cas suivant, ( 0 < r = p < m), ( 0 < r = m < p ), (
0 < r = m = p) ? Justifier la réponse.

Partie III
Un deuxième résultat préliminaire
Soit L un espace vectoriel sur R de dimension finie s( s ∈ N∗ ). Notons L∗ = L (L, R) l’espace des formes
linéaires de L. Soit B = (l1 , ..., ls ) une base de L. On note, pour touti ∈ [[1, s]], li∗ la forme linéaire sur L définie
1 si i = j
de la façon suivante, pour tout entier j ∈ [[1, s]], li∗ (lj ) = δij où δij = , le symbole de Kronecker.
0 sinon
1. Montrer que B ∗ = (l1∗ , ..., ls∗ ) est une famille libre de L∗ .
X s
2. Soit x ∈ L tel que x = xi li , montrer que, pour tout j ∈ [[1, s]], lj∗ (x) = xj .
i=1
3. En déduire que B ∗ est une famille génératrice de L∗ .
4. En déduire la dimension de L∗ .

Partie IV
Une caractérisation d’une forme linéaire sur E
Soit A une matrice de E, on définit l’application φA de E vers R, de la façon suivante, pour tout M de E,
φA (M ) = Tr(AM ).
1. Vérifier que φA est une forme linéaire sur E.
2. Soit h l’application définie de E vers E ∗ par A → h(A) = φA .
Soit (i, j) ∈ [[1, n]] × [[1, n]], une matrice élémentaire Ei,j = (ek,l )1≤k,l≤n ∈ Mn (R) est définie comme suit,
pour tout couple d’entiers (k, l) ∈ [[1, n]] × [[1, n]], ek,l = δki δlj , ( δki ( resp. δlj ) est le symbole de Kronecker
qui est défini dans la partie III).
(a) Vérifier que h est une application linéaire.
(b) i. On pose A = (ak,l )1≤k,l≤n ∈ Mn (R) et soit (i, j) ∈ [[1, n]] × [[1, n]], calculer φA (Ei,j ) en fonction
des coefficients de la matrice de A.
ii. En déduire que h est injective.

(c) En déduire que h est un isomorphisme d’espaces vectoriels.


Partie V
Tout hyperplan de E contient au moins une matrice inversible
Soit H un hyperplan de E.
1. Montrer que pour toute matrice A non nulle de E qui n’appartient pas à H, on a E = H ⊕ Vect(A).
2. Montrer qu’il existe une matrice B de E telle que H = ker(φB ).
 
0 ... ... 0 1
 1 0 
.. .. ..
 
3. On note r = rg(B) et on considère la matrice de E, P1 =  . . .
 
 0

 . . . .. ..

 .. .. .. .

. 
0 ... 0 1 0
(a) Montrer que P1 est une matrice inversible.
ri,i = 1 si 1 ≤ i ≤ r

(b) On suppose que 0 < r < n et on note Rr = (ri,j )1≤i,j≤n , avec . Montrer
ri,j = 0 sinon
que P1 appartient à ker(φRr ).
4. En déduire que tout hyperplan H de E contient au moins une matrice inversible.

Fin extrait

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