Economie Publique Integral 2023 2024 1

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PLAN DU COURS

 Chapitre 1 : Rôle et Taille de l’Etat

 Section 1 : Les fonctions du secteur public

 Section 2 : La taille du secteur public

 Chapitre 2 : Fondements de l’économie bu bien-être

 Section 1 : L’efficacité du marché

 Section 2 : Les défaillances du marché

 Section 3 : biens publics et biens privés fournis publiquement

 Section 4 : Externalités et environnement

 Section 5 : Efficacité et Equité

 Chapitre 3 : La théorie des dépenses publiques

 Section 1 : La production publique de biens et services

 Section 2 : L’analyse des choix publics

 Section 3 : La dépense publique en pratique

 Chapitre 4 : Théorie de la fiscalité

 Section 1 : Introduction à la fiscalité

 Section 2 : L’incidence fiscale

 Section 3 : Impôt et efficacité économique

 Section 4 : Fiscalité et Optimum

 Section 5 : Fiscalité du capital

 Section 6 : Fiscalité en Pratique

CONCLUSION

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INTRODUCTION

L’intervention de l’État dans l’économie est manifeste. Dans les pays développés, les enfants
peuvent fréquenter des écoles, des jardins ou des piscines publiques. Les routes sont en
grande partie décidées, tracées, construites et entretenues par les services de l’Etat. Dans de
nombreux pays, les régimes de protection sociale relèvent aussi du secteur public. Certains
marchés sont réglementés, certaines activités ou productions sont taxées ou au contraire
subventionnées.

L’Etat intervient dans tous les aspects de la vie des individus : Ecoles, Hôpitaux, Décès,
Voirie, Poste, Sport et Culturel, la Sécurité, Eau et Electricité, etc. Des éléments qui
encadrent les différents pas des citoyens.

1-1 Qu’est-ce que l’économie publique ?

L’économie Publique est la branche de la science économique qui étudie les justifications et
les effets de l’intervention de l’Etat dans l’économie.

L’économie publique est née dans les années 1950 en se penchant sur le problème particulier
de la tarification de biens ou de services relevant d’entreprises publiques. D’abord, économie
du secteur public, la discipline s’est ensuite largement diversifiée autant sur le plan théorique
que sur le plan appliqué. On peut donc donner une définition plus complète de l'économie
publique :

Définition : L'économie publique consiste en l'analyse de la formation des décisions publiques


et de l'intervention de l'Etat justifiée par d'une part l'éthique et la justice et d'autre part les
défaillances du marché (biens collectifs, monopole naturel, externalités, asymétrie d’information).

D’un point de vue normatif, d’abord, l’économie publique traite de la définition du rôle de
l’Etat : quels devraient être ses objectifs, quelles devraient être les justifications de son
intervention dans l’économie ?

D’un point de vue positif, ensuite, la discipline analyse les instruments de cette intervention et
leurs effets sur l’économie. Dans cette perspective, elle utilise les avancées de la théorie des
incitations et, plus généralement, de la théorie des jeux.

Comme discipline, enfin, ayant de nombreuses déclinaisons empiriques dans les secteurs des
transports, de l’environnement, de la santé ou des télécommunications, l’économie publique a permis
des avancées importantes en matière de tarification, de concurrence ou de réglementation. En
revanche, et conformément à la tradition, l’économie publique, qui relève de la microéconomie, ne
traite pas des instruments spécifiquement macroéconomiques de l’Etat qui restent du ressort de la
politique économique.

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1-2- L'État vu par les économistes

Mais avant même de s'intéresser à l'économie publique, il est nécessaire d'expliciter la façon
dont les théoriciens de l'économie publique voient l'Etat.

Pour avant de définir l’Etat, il faut comprendre ce qu’est un territoire.

– Le territoire : « espace géographique dont les frontières, les périmètres ne sont pas immuables
; dans lequel vivent et travaillent des femmes et des hommes et où s’organisent les rapports
sociaux et les forces productives sous l’influence de multiples acteurs » ;
– L’État : « formes d’organisations politiques et juridiques d’une communauté de femmes
et d’hommes réunie dans un périmètre géographique et gérée par un gouvernement » ;
– La Puissance publique : « ensemble des autorités publiques qui détiennent le pouvoir
dont sont parties intégrantes les collectivités territoriales ».

NB : il existe d’autres définitions de l’Etat :

L’État possède une triple signification : sociologique ; organisationnelle ; juridique.


Sur le plan sociologique, l'État est un ensemble de personnes vivant sur un territoire déterminé
et soumis à un gouvernement. Cette définition rejoint celle de la première édition du dictionnaire de
l’Académie française de 1696, qui définit l'État comme le « gouvernement d’un peuple vivant sous la
domination d’un prince ou en république », ou bien le pays lui-même, c'est-à-dire l'État entendu « pour
le pays même qui est sous une telle domination ».
Du point de vue organisationnel, c'est une forme d'organisation que la société utilise pour s'orienter
et se gérer. L'État désigne également un ensemble de personnes qui acceptent de s'imposer un
ordre sous certaines conditions.
Sur le plan juridique, « l'État peut être considéré comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de
contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce
qu'on appelle l'intérêt général, et avec une nuance éthique le bien public ou le bien commun ».

1°) Etat-Jacobin : Doctrine qui tend à organiser le pouvoir de façon administrative (bureaucratie) et
centralisée (centralisation) et à le faire exercer par une élite d’experts (technocrates) qui étendent leur
compétences à tous les échelons géographiques et à tous les domaines de la vie sociale afin de les rendre
uniformes, ce qui en fait l’adversaire du régionalisme et du fédéralisme.
2°) Etat selon Rousseau : Le contrat social n’est pas un pacte originaire d’une époque primitive, mais
l’idée de ce contrat social pourrait être reprise à tout moment et il n’existe aucune institution qui
pourrait faire obstacle à la volonté d’un peuple de régénérer le contrat social. Un Etat (qui est une
personne publique qui se forme ainsi par l’union de toutes les autres et prend en général le nom
de corps politique) peut perdurer même en changeant de constitution.
3°) Etat selon Hobbes (L’homme est un loup pour l’homme dans l’Etat de nature) : l’Etat est un
être artificiel composé d’êtres réels, en l’occurrence les hommes. L’Etat est parce que les hommes veulent
un instrument qui les protège et qui, à défaut de l’éliminer, écarte du moins le risque de mort violente.
L’Etat = le Léviathan est un produit de l’art humain destiné à mettre fin à la barbarie naturelle, en
échange de l’obéissance par des Sujets. Formant ainsi un pacte social et politique).

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4°) Etat selon Montesquieu (le mythe du bon sauvage dans l’Etat de nature) : Si l’on se base sur
le modèle de Hobbes, Montesquieu considère que l’on court le risque important d’un Etat de puissance
despotique, et le seul moyen pour l’Etat de se régler c’est de s’autolimiter. C’est à l’Etat lui-même
de s’auto-régler et donc de séparer les pouvoirs (les trois pouvoirs sont la puissance législative, la
puissance exécutive et la puissance judiciaire).

Pour un économiste, l'État présente 3 grandes caractéristiques :

1- L'Etat utilise la contrainte de façon légitime ;


2- L'Etat a le monopole de cette contrainte légitime ;
3- L'Etat a des devoirs (fonction régalienne et plus).

Ainsi, l'Etat, par le biais d'un arsenal législatif, dicte des règles qui régissent notre vie en société.
C'est ce que l'on peut appeler le Droit.

NB : On parle d’Etat de Droit.

Note 1 : FONCTIONNEMENT DE L’ETAT

L’administration d’un pays unitaire, dès lors qu’il est suffisamment étendu, ne peut être totalement
assurée depuis le siège du gouvernement. Il faut des relais implantés sur tout le territoire. Le pays est
divisé en circonscriptions administratives territoriale qui servent de cadre d’action à des représentants
du pouvoir central. Au sein de ces dernière, une autorité dispose, au nom et pour le compte de l’Etat, de
pouvoir plus ou moins étendus. Ainsi, plus le pouvoir central lui reconnait de compétences, plus
l’administration d’Etat est dite « déconcentrée ». Plus les compétences de ces collectivités
territoriales sont étendues, au détriment des attributions des autorités étatiques, plus grande
sera la « décentralisation ». Aujourd’hui, les deux mouvements ont lieu.

1°) DECENTRALISATION DE L’ETAT OU DECONCENTRATION DE L’ETAT

Décentralisation (autonomie): Gouvernement Central, Mairies (gèrent les collectivités locales ou


territoriales : commune, département, région), établissements publics. L’Etat central transfère
des compétences et des moyens (budget, personnel, …) à des entités distinctes. Ces entités, qui
complètent l’action de l’Etat, possèdent une base territoriale et sont administrées par des conseils
élus au suffrage universel. Mais y a-t-il réellement autonomie ? L’Etat joue un rôle financier
auprès des collectivités locales (en appui aux ressources propres, l’Etat fait des ristournes et
des subventions aux collectivités locales).

Déconcentration (pas d’autonomie : décision et financière) : Gouvernement central, Gouverneur


(pour la province), Préfets de département ou de région (nommé et révoqué par le pouvoir central),
le Maire (qui a une double casquette = décentralisé et déconcentré), les recteurs (académie), les directeurs
des finances publiques et les services déconcentrés des ministères, etc. Les autorités déconcentrées sont
soumises au contrôle hiérarchique de l’Etat.

2°) ETAT DE DROIT : Prééminence du DROIT (Respect de la Loi et des procédures. Le règne de la
Loi qui se substitue de la « domination de l’homme par l’homme ») sur le POUVOIR POLITIQUE (le

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pouvoir de fixer les règles qui s’appliquent à la population sur un territoire donné. Il instaure une
inégalité entre les gouvernants et les gouvernés par les rapports de commandement et d’obéissance).

3°) SEPARATION DES POUVOIRS (Locke et Montesquieu). Il s’agit de séparer les différentes
fonctions de l’ETAT afin de limiter l’arbitraire et d’empêcher les abus liés à l’exercice de
missions souveraines. « Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la
disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » (Equilibre des Pouvoirs).

Fonction d’édiction des règles générales (LEGISLATIF) = PARLEMENT (Sénat + Assemblée


Nationale) ; Fonction d’Exécution de ces règles (EXECUTIF) ; Fonction de règlement des
litiges (JUDICIAIRE).

3°) GOUVERNEMENT ET ADMINISTRATION PUBLIQUE :

Activité Economique
(Menages et
Entreprises)

Administration
Publique (des
Fonctions Publiques)
Etat
(Gouvernement)

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L’Etat (ou le Gouvernement) impulse un rythme et un sens de marche de l’administration
Publique. L’Etat (Le Président, le 1er Ministre et les Ministres = La politique !) donne une
Finalité à atteindre de l’administration (Une VISION à atteindre, un Idéal Social validé par
les citoyens lors du vote du Président). L’administration publique (est un ensemble d’unité
institutionnelle dont la fonction principale est de fournir des services non marchands et offrir
des services de redistribution). Cette fonction est le fait de moyens humains et matériels qui
œuvrent dans l’administration publique. Elle offre un service public que vont consommer
les usagers (orienter les pas de la vie des citoyens). Tout ceci dans le respect des LOIS, des
NORMES, etc. En bref, de la qualité des institutions (le respect des principes et des règles
de fonctionnement). Les textes (le vieillissement des textes) sont-ils actualisés ou pas ?

En Afrique, l’administration publique ne recrute pas toujours les Meilleurs. Au contraire, on


y retrouve les fonctionnaires fantômes, ceux qui n’ont pas de diplômes (on cherche à les caser,
à leur donner un numéro matricule), qui n’ont pas trouvé de place au privé, ceux qui ne
veulent pas travailler avec le stress du secteur privé, etc. L’administration Publique est très
vieillissante (textes anciens, matériels obsolètes, retraités, etc.) et peine à s’adapter en contexte
d’incertitude. L’administration publique doit avoir une STRUCTURE (une bureaucratie), puis
les Missions claires et des moyens pour chaque fonction (pour chaque bureau). Or, on a plus
d’individu que de fonctions (plus de Directeurs que de Directions, plus de Secrétaires
Généraux que de Secrétaires Généraux, plus de Chefs de Divisions que de Divisions, etc.).

La BUREAUCRATIE (Max WEBER, 1920) :

Il existe trois types d’autorités : Autorité Patrimonial ou Traditionnelle (ex. le Droit de Naisse,
Homme > Femme) ; Autorité Charismatique (liée à l’aura, au Charisme, à la Personnalité qui
impose le respect) et Autorité Rationnelle « en finalité » et Légale (conférée par rapport à un
objectif à atteindre. Adéquation entre fians et moyens). Seule cette dernière est pertinente au
sein d’une organisation qui a un objectif précis à atteindre.

Une bureaucratie (terme créé en 1759 par Vincent de Gournay, composé de bureau et -cratie
(pouvoir)) est une forme d'organisation du travail fondée sur la hiérarchie, l’impersonnalité
des fonctions spécialisées, l’ordre, les règles et la mise en place de la procédure. Le pouvoir
(Légal) est confié au bureau et non pas à un individu. La personnalité (ses intérêts, humeurs,
motivations propres) de ce dernier disparait face à la fonction (une tâche précise dans circuit).
Chaque bureau a une fonction (une autorité qui mène des actions dans le strict respect des
textes et des procédures). Cette forme d'organisation du travail a été analysée en 1920 en
Allemagne par le sociologue Max Weber (1921). En tant que forme d'organisation du travail,
la bureaucratie désigne une administration publique dont l'action est encadrée par le droit.
Ses agents, appelés fonctionnaires, sont recrutés par examens ou concours (la compétence),
signe un contrat et accomplissent une carrière (un salaire fixé en fonction du grade, et une
promotion liée à l’ancienneté et l’appréciation du supérieur hiérarchique). Ils doivent
obéissance à leur supérieur hiérarchique et travaillent dans un secteur spécialisé (ils ne sont
pas propriétaires des outils de production et son soumis à un contrôle strict et systématique).

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La bureaucratie apparaît ainsi comme la plus conforme au modèle de la rationalité légale, car
elle s'appuie sur des règles juridiques, permet une meilleure prévisibilité et repose sur un
savoir précis.

Cependant, elle est servile et ne permet pas l’épanouissement des travailleurs, n’encourage pas
l’innovation et s’adapte peu aux changements extérieurs (elle devient alors lourde et obsolète).
Aussi, la bureaucratie actuelle ne parvient pas toujours à contenir les asymétries d’information,
la rationalité limitée et les intérêts égoïstes (les intérêts personnels prennent le dessus sur la
fonction qui devient un moyen d’enrichissement personnel). Les moyens manquent, les agents
deviennent trop nombreux par rapport aux postes à pourvoir, le recrutement devient direct (non
plus par concours, et ces derniers sont frauduleux), avec une inflation de procédure.

4°) LA COURS DES COMPTES

Dans l’exercice de sa mission de contrôle des comptes publics, la CDC est en charge de la
vérification sur pièce et sur place de la régularité des recettes et des dépenses inscrites dans les
comptabilités publiques. Elle doit s’assurer du bon emploi des crédits et des fonds gérés par
les services de l’Etat. C’est une autorité indépendante qui fixe librement son programme de
contrôle, sous réserve des travaux que peuvent lui demander le Parlement ou le Gouvernement.

5°) Le CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL : conseil et contrôle


de l’Etat.

Une assemblée consultative instituée par la constitution et placée auprès des pouvoirs publics.
Représentant les principales activités du pays, le conseil favorise leurs collaborations et assure
leur participation à la politique économique, sociale et environnementale de la nation. Il examine les
évolutions en matières économique, sociale et environnementale et suggère des adaptations
qui lui paraissent nécessaires.

1-3- Le droit vu par les économistes : Solution aux relations conflictuelles émanant du droit
et du devoir des individus.

Avoir un droit c'est pouvoir accomplir une action. Mais cette action peut être relative à un être
humain ou à un objet. Pratiquer la religion de mon choix, avoir la possibilité de quitter le
territoire national est une action dont l'objet est un être humain. Avoir le droit de consommer
ses fruits ou de les vendre ou même de les donner constitue une action dont l'objet est une
chose.

En fait lorsque l'action porte sur un objet on parle de droit de propriété. Mais cette formule est
peu utilisée lorsque l'action porte sur une personne. En effet, avoir le droit de quitter le territoire
national correspond à un droit de propriété sur mon corps. De la même façon, avoir le droit
de pratiquer la religion de mon choix peut être considéré comme avoir un droit de propriété
sur mon âme. On ne reconnait pas beaucoup les droits de propriété sur son corps. Le poids
historique des religions en est sans doute l'origine. Vous n'êtes pas propriétaire de votre corps
! La preuve, vous n'avez pas le droit de vendre votre sang, un rein ou même un œil !

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Un droit est par nature individuel. Mais il peut être partagé par plusieurs individus sur la même
chose. Par ex., nous pourrions tous avoir le droit de ramasser des pommes sur un pommier
particulier.

On comprend bien que le problème du Droit est d'établir un ensemble de règles pour garantir
des droits à un ensemble d'individus sans créer de conflit. Mais il faut bien comprendre que
rien n'oblige à ce que les droits soient les mêmes pour tous les individus (dans le but d’éviter
les conflits). Les droits peuvent être limités pour une certaine catégorie de personnes, ou au
contraire très avantageux pour d’autres. Cela peut se justifier par le fait qu'un ensemble des
règles de Droit doit apporter une solution aux conflits d'intérêt entre les individus. Pour avoir
une telle finalité, le Droit doit être cohérent en ce sens que les droits doivent être mutuellement
compatibles.

Droits et Obligations : Reconnaitre un droit à un individu c'est toujours soumettre les autres
individus à une obligation. C'est justement la nature de cette obligation qui permet de préciser
ce que veut dire pouvoir accomplir une action. Par ex. les droits des non-fumeurs constituent
un ensemble d'obligations et de devoirs des fumeurs vis à vis des non-fumeurs. De la même
façon les droits des fumeurs constitue un ensemble d'obligations des non-fumeurs vis à vis
des fumeurs.

NB : Ton Droit M’Oblige … (le Droit de l’UN génère une Obligation ou un Devoir pour les autres
=== la contrepartie). Cela limite les Conflits.

Il convient de préciser le mot « obligation » ou « devoir ». On distingue deux types de droits qui
entraînent des obligations de nature très différentes : ce sont les droits liberté et les droits créance.

Le droit liberté correspond au cas où l'obligation des autres est de nature négative. Par exemple
si j'ai le droit de pratiquer la religion de mon choix, vous avez le devoir de ne pas m'en empêcher.

Le droit créance correspond au cas où l'obligation des autres est de nature positive. Dans ce cas
on parle de droits économiques et sociaux. Par exemple, si j’ai droit à la vie, tu as le devoir de me protéger.
L’assistance à personne en danger.

Or il faut toujours préciser la nature de l'obligation liée à un droit. Par exemple, affirmer que
chacun à un droit au logement… qu'est-ce que ça veut dire ? Dans le cas d'un droit liberté, il
est clair que l'obligation des autres consiste à ne pas empêcher les gens de se loger. Dans la
société on n'interdit personne de se loger (donc le droit liberté est respecté). Mais le droit au
logement est plutôt synonyme de droit créance. Dans le cas d'un Droit créance, cela voudrait
dire que les autres ont l'obligation d'aider ou de loger les bénéficiaires du droit. Les associations qui
défendent le droit au logement, entendent ce droit comme un Droit créance, en ce sens qu'ils
aimeraient faire valoir l'existence d'obligations positives - obligation de louer du logement
vacant, etc. ...

- Or dans ce cas on entre en conflit avec l'existence d'un droit de propriété.

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Moralité : méfiez-vous du terme droit et pensez toujours à l'obligation que l'on impose aux
autres (exemple du droit aux études).

Mais ces définitions de l'Etat et du Droit n'expliquent aucunement pourquoi il y a un Etat. On


a une définition positive de l'Etat (ce qui est) mais on aimerait avoir une définition normative
de l'État (ce qui devrait être).

Ainsi pourrait-on expliquer la naissance de l'État ?

2- UNE SOCIETE AVEC OU SANS ETAT ? : Présenter l’Etat comme une SOLUTION à l’état
de nature.

Pour mieux comprendre l'importance des droits dans une société et la relation qui existe entre
l'Etat et les droits dans sa forme la plus élémentaire, le mieux est de décrire ce que serait une
société dépourvue d'un système de droit et sans Etat.

2-1- Une société sans droit et sans Etat ou l'état de nature

Une société sans Droit et sans Etat a été décrite par Hobbes en 1651.

NB : comparer le bien-être général dans deux situations : AVEC OU SANS ETAT.

Pour rendre compte de cette situation et juger du bien-être économique d'une telle situation
nous allons faire 3 hypothèses.

Hypothèse #1 : Chaque individu est supposé être guidé exclusivement par la recherche de son
intérêt personnel (égoïste et rationnel). Autrement dit, un individu n'est pas systématiquement
concerné par l'intérêt général. Mais on ne peut pas exclure qu'il s'intéresse à l'intérêt général.
En effet, l'intérêt personnel n'exclus pas l'intérêt que l'on peut porter à un groupe ou à une personne.
Mon intérêt personnel peut bien être mon bonheur, le bonheur du groupe, ou le bonheur d'une
autre personne ;

Hypothèse #2 : Aucune règle, aucune restriction ne vient limiter la poursuite de l’intérêt personnel.
Autrement dit, on peut être bagarreur, être gentil, calculateur, etc.

Hypothèse #3 : Tous les individus se trouvent dans une situation de relative égalité quant à leurs
possibilités physiques et intellectuelles. Ainsi en cas de conflit, la probabilité de remporter le conflit
est la même pour chaque agent. C'est une hypothèse simplificatrice que nous aurons l'occasion de
lever.

Que peut-il se passer dans une société décrite à l'aide des trois hypothèses précédentes et
sans système de Droit ni Etat ?

Intuitivement, il est probable dans ces conditions, que des conflits graves et violents seront
permanents car il n'existe pas d'autres moyens de résoudre les problèmes provenant des antagonismes
qui opposent inévitablement les individus (rareté des ressources et désirs illimités). Hobbes caractérise
cet état d’état de nature de la façon suivante : la guerre de tous contre tous avec pour chacun la

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perspective d'une vie solitaire, misérable, cruelle animale et brève … L'homme est un loup pour
l'homme.

MODELISATION : Théorie des Jeux.

On va modéliser cet état de nature à l’aide de la théorie des jeux de façon à comprendre
l'intuition de Hobbes. On va supposer pour simplifier qu'il existe deux (2) individus et deux (2)
comportements possibles (Pacifique OU Conflictuel).

Supposons donc Alice et Blaise qui ont le choix entre deux comportements i) être pacifique et
ii) être conflictuel. Le tableau suivant donne la matrice des gains dans les différentes situations.

Etat de nature : Equilibre en Stratégie Dominante

La question que l'on se pose maintenant est de savoir quelle stratégie Alice et Blaise ont intérêt
à adopter ?

Mettons-nous à la place de Blaise. Il se dit que si Alice est pacifique alors il a intérêt à être
conflictuel puisqu'il va avoir un gain de 6 au lieu de 4. Si maintenant Alice est conflictuelle,
alors a toujours intérêt à être conflictuel puisqu'il aura un gain de 2 au lieu de 0. Moralité dans
les deux cas de figure, Blaise a intérêt à être conflictuel. Ce raisonnement par symétrie serait
le même pour Alice. Ainsi chaque agent a une action dominante qui est d'être conflictuel.
L'issue du jeu est claire : chacun a un gain de 2. Cette situation met en avant une perte sociale
(par rapport à la meilleure situation possible où chacun a un gain de 4).

NB : L’équilibre n’est pas la meilleure situation possible.

La question qui se pose maintenant est de savoir si l'on peut réduire cette perte sociale ?

On peut remarquer que si chacun est pacifique, on obtient bien la meilleure situation pour tout le monde.
On dit qu'il s'agit d'une Amélioration au Sens de Pareto (ASP) (il est possible d'augmenter le
bien être d'au moins un agent sans dégrader le bien être des autres agents). Ainsi, la situation
où chacun est pacifique peut être qualifiée d'Optimum au sens de Pareto (OP) situation pour laquelle il
n'est plus possible d'augmenter le bien être d'au moins un agent sans dégrader le bien être des autres
agents. Mais le fait de constater une ASP ne dit en rien comment cette amélioration peut être
réalisée. Il existe en fait deux possibilités. L'une est sans Etat (SOLUTION 1 : le Jeu répété =

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Je suis pacifique tant que tu es pacifique. Si tu choisis le conflit, je joue le conflit jusqu’à la
fin du Jeu OU Je joue au jeu suivant ce que tu auras joué au jeu précédent) et l'autre fait
appel à un Etat (SOLUTION 2).

2-2- Réduire la perte sociale par la mise en place d'une anarchie ordonnée

En fait, il n'y a pas dans l'état de nature une véritable fatalité. En effet, si les individus sont dans
une situation d'égalité (hypothèse #3) et s'ils prennent en considération le coût du recours à la
violence, on ne peut pas exclure l'existence d'un équilibre dans lequel chacun éviterait de
prendre l'initiative d'un conflit. Pour cela il faudrait que le jeu soit répété plusieurs fois. Le
comportement passé d'un individu peut influencer la stratégie de l’autre individu. Ce jeu
répété auquel nous avons affaire a été longuement étudié en 1984 dans un livre de Robert
AXELROD (donnant donnant).

La coopération (chacun est pacifique) peut émerger même dans un monde où tout le monde fait cavalier
seul, à condition que les individus puissent se rencontrer de façon répétée et que le jeu ne soit pas
à somme nulle (chacun peu gagner quelque chose, par opposition aux jeux à somme nulle ce
que l’un gagne l’autre le perd). Des éléments de morale comme l'honnêteté, la générosité ou le civisme
ne sont pas nécessaires s'il existe des intérêts personnels pouvant se développer grâce au phénomène de
réciprocité.

Mais il n'existait pas de travaux centrés sur la manière de bien jouer à ce jeu avant les travaux
d'Axelrod. Pour répondre à ce manque, il a fait appel à des spécialistes connaissant les stratégies dans
les situations à somme non nulle, et sachant tenir compte de l'interdépendance des stratégies entre elles
et de l'importance de l'historique des coups précédents (psychologues, sociologues, mathématiciens
etc…). Axelrod a alors organisé un tournoi informatique ou chacune de ces stratégies jouait
contre toutes les autres, et aussi contre elles-mêmes. Il s'avère que la stratégie qui obtenait de
très bons résultats (mais pas toujours, seulement en moyenne) par rapport aux autres a été la
stratégie nommée "Donnant-Donnant". Cette stratégie était simple et elle consistait à
coopérer (être pacifique) au premier coup puis à imiter le comportement de l'autre joueur au
coup précédent. L'analyse des tournois a révélé quatre propriétés qui contribuent à la réussite
de cette stratégie Donnant-Donnant :

i) Avoir envie de coopérer c'est-à-dire avoir envie d’être pacifique ;


ii) Ne pas être le premier à être conflictuel ;
iii) Ne pas se laisser faire ;
iv) Avoir une stratégie simple et compréhensible par les autres joueurs.

Ainsi un état de paix est tout à fait concevable (même s’il n’est pas garanti) si chacun joue la
stratégie Donnant-Donnant. On nommera cette situation : l'anarchie ordonnée.

A-t-elle existé ? Oui, au moyen âge en Islande on a observé une période d’anarchie ordonnée
(cf. Eggertsson [1990] Economic behavior and institutions, Cambridge University Press).

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2-3- Le contrat social : une justification de l’Etat régalien (offre un service public de sécurité
et de protection).

La seconde possibilité de sortir de l’état de nature nous conduit au cœur de notre sujet. Il s’agit
de la mise en place volontaire d’une institution faisant respecter le système de droits. Les
individus peuvent signer un contrat (contrat social) tel que les individus se reconnaissent membres
d’un même groupe et adaptent leur comportement à des règles communes. Ces règles ne portent, pour
le moment, que sur la nature des droits de chacun et les sanctions en cas de violation de ces
droits.

La mise en place d’une institution qui fait respecter le contrat social fait apparaître un coût.
En effet, il faut que les individus utilisent une partie de leur temps pour être policier, magistrat, etc…

La mise en place du contrat social prévoit l’existence de sanctions, supposées parfaitement efficaces, qui
laissent un gain nul à celui qui a un comportement conflictuel. De plus un système d’indemnisation de
la victime est en place. En revanche si tous les agents sont ont un comportement conflictuel, les gains
sont ceux de l'état de nature. La matrice des gains peut se présenter de la façon suivante :

APPLICATION :

On suppose un coût individuel de mise en place du contrat de 1 unité, et une indemnisation


égale à ce qu’un individu aurait eu s’il n’avait pas été victime d’une situation conflictuelle. Dans ce
cas la matrice devient :

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Quel équilibre obtient-on ?

Pour répondre à cette question, il suffit de considérer le comportement de Blaise et d'Alice.

Blaise se dit : si Alice est pacifique j’ai intérêt à être pacifique (3>0). Si Alice est conflictuelle j’ai
encore intérêt à être pacifique (3>2). Donc Blaise a une stratégie dominante qui est d’être
pacifique. Par symétrie, Alice tient le même raisonnement. Ainsi l’équilibre est la situation
pour laquelle les agents sont pacifiques.

Mais il faut comprendre que si le coût de l’institution d’un contrat est trop élevé, les agents
vont préférer l’état de nature. Dans notre cas, dès que le coût individuel dépasse 2 les agents
préfèrent l’état de nature. En effet, dans ce cas l'état de nature leur permet d'avoir un gain de
2 alors que le coût excessif du contrat social leur assure un gain inférieur à 2.

NB : Quel est le coût de l’institution d’un contrat social ?

Cette analyse est séduisante. Mais elle pose néanmoins quelques problèmes :

- Premièrement on peut se demander pourquoi les agents n’ont pas réussi à rendre viable l’anarchie
ordonnée ? En effet, la seule hypothèse d'une sanction fait que l'agent a intérêt à être pacifique
! Mais son gain est de 3 alors que dans l'anarchie ordonnée son gain est de 4 !

- Deuxièmement, la mise en place d’un contrat relève d’un équilibre calculé et non d’un équilibre
spontanée. Cela sous-entend que le marché n’est pas capable de fournir un tel contrat.

- Troisièmement, que se passe-t-il si le nombre d’agents augmente ? Une personne peut ne pas
signer le contrat social et rester pacifique. Elle jouit de la paix civile existante sans pour autant
payer. C’est le problème du passager clandestin.

- Enfin, on ne peut pas se passer de l’hypothèse d’individus égaux. En effet, que se passe-t-il si
les agents ne le sont plus. On peut imaginer la coexistence de plusieurs contrats. Qu’adviendrait-
il à terme ? Convergerait-on vers un seul et unique contrat ?

2-3- La théorie de la domination : les individus sont hétérogènes

D’une manière générale, la théorie économique n’a pas besoin de faire d’hypothèses de parfaite
homogénéité des individus. Donc les explications de l’anarchie ordonnée et du contrat social
risquent de ne pas être très convaincante. Pour analyse ce qu’il se passe lorsque les individus
ne sont plus égaux, il suffit de faire l’hypothèse selon laquelle Alice est plus douée pour le
conflit (C’est une abstraction !) et Blaise est plus doué pour la production. Dans ce cas la
matrice des gains aurait la forme suivante :

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Lorsque les agents sont pacifiques, Blaise étant plus productif peut avoir 5 et Alice moins
productive aura 3. Lorsque Blaise est conflictuel, il peut faire perdre des gains à Alice mais
relativement peu (disons 2). Donc Alice aura un gain de 1. Blaise n’étant pas doué pour les
conflits, il perd son temps et ne peut avoir un gain de 2. Lorsque Alice est conflictuelle et que
Blaise reste pacifique elle peut avoir plus qu’en produisant (4>3). Blaise lui n’a plus que 2. Si
les deux agents sont conflictuels, Alice peut avoir un gain de 2 mais Blaise (peu doué pour le
conflit) a un gain nul.

Quel est l’issue du jeu ?

Quelque soit le comportement d’Alice, Blaise a toujours intérêt à rester pacifique (5>2 et 2>0).
Sa stratégie dominante est d’être pacifique. Alice a une stratégie dominante qui consiste a
toujours être conflictuelle (4>3 et 2>1).

L'équilibre de ce jeu est le cas ou Alice est conflictuelle et Blaise est pacifique.

Les gains associés sont GA=4 et GB=2. Socialement on produit 4+2=6 dans cette situation alors
que dans le cas où les deux seraient pacifiques socialement on produirait 5+3=8. De plus, ce
cas de figure est une Amélioration au Sens de Paréto (ASP).

Si Alice est plus douée pour le conflit elle n'est pas pour autant idiote ! Elle peut proposer à
Blaise le contrat suivant : Alice peut ne plus être conflictuelle moyennant le paiement d'une taxe payée
par Blaise au profit d'Alice. Pour que qu'Alice propose un tel contrat c'est pour avoir plus de 3
(ce qu'elle aurait en étant pacifique) et Blaise acceptera un tel contrat si il lui reste plus de 2 (ce
qu'il a quand Alice est conflictuelle).

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Dans ce cas Alice devient pacifique si 3+T > 4 (c'est-à-dire T>1) et Blaise accepte de payer la
taxe à Alice si 5-T > 2 (c'est-à-dire T < 3). Il faut donc que la taxe incite Alice à rester pacifique
(T>1) et incite également Blaise à rester pacifique T < 3.

Supposons une taxe égale à 2, la matrice des gains est :

Blaise et Alice ont intérêt à rester pacifique.

Moralité : les plus forts peuvent proposer la paix pour avoir plus et les plus faibles acceptent
pour ne pas subir de lourdes pertes. Cette vision de l’État est légèrement désenchantée. Mais
c’est sans doute la seule explication plausible. L’anarchie ordonnée ainsi que le contrat social
sont des visions romantiques d’une organisation d’une société.

3- CONTRAT SOCIAL VERSUS THEORIE DE LA DOMINATION

Nous avons deux théories explicatives de la naissance de l'État. Nous allons maintenant voir
que l'une ou l'autre théorie peut être utile pour répondre à certaines questions que l'on se pose.

3-1- Quelle théorie explicative historique ?

Le contrat social et la théorie de la domination peuvent être interprétés comme des théories explicatives
de l'origine historique des États actuels. Pour connaitre la "bonne" explication de la naissance de
l'État, il faudrait pouvoir mener une étude empirique. Là le contrat social n'est pas très
crédible alors que la théorie de la domination semble plus convaincante. MILLS (1986) écrit "il

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est manifeste qu'historiquement la première activité de l'État était l'extraction du surplus
réalisé par une population agricole au profit au profit de petits groupes dans ou autour de
l'État". Le surplus étant défini comme l'excédent de production par rapport à la consommation requise
pour maintenir la population au niveau de subsistance.

3-2- Quelle est la raison d'être des États actuels ?

La théorie du contrat social semble convenir à la raison d'être des sociétés modernes et démocratiques
en particulier lorsqu'on envisage leurs fonctions régaliennes. Ainsi, le système de droits et la contrainte
nécessaire à son respect peuvent être considérés comme le produit d'un même contrat social. Il est a
noté que la théorie du contrat social permet de rationnaliser quelques caractéristiques fondamentales
des démocraties tel que le recours à la règle de la majorité (BUCHANAN et TULLOCK (1962).
Cette théorie du contrat social n'est pertinente que pour une petite partie des États modernes
que l'on peut juger comme suffisamment démocratique. Pour les autres, la théorie de la
domination, là encore la théorie de la domination ne semble pas à exclure (Tunisie, Cote d'Ivoire et
bien d'autre pays) ;

3-3- Théorie normative et théorie positive

L'approche normative de l'État cherche à dire ce qu'il devrait être. En ce sens la théorie du
contrat social aurait pour vocation de servir de base à la théorie normative du rôle de l'état,
c'est-à-dire la théorie qui spécifie l'État idéal et les actions qu'il devrait mener. Ces actions
reposent sur la norme d'efficacité –l'amélioration au sens de Pareto-. Ainsi la signature du contrat
social permet de sortir de l'état de nature et constitue une amélioration au sens de Pareto. L'approche
positive de l'état cherche à dire ce qui est. La théorie de la domination permet par exemple
d'expliquer certain traits du comportement des gouvernements. Par exemple quand on accuse
le gouvernement français de favoriser les "riches" avec le bouclier fiscal. Cette théorie de la
domination n'est pas à prendre au pied de la lettre (telle que nous l'avons décrite). Elle peut
être sophistiquée (théorie de la bureaucratie etc…). En tout état de cause son principe permet
parfois d'expliquer des comportements de l'état qui ne semble pas en phase avec l'intérêt général.

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THEME 1 : ROLE ET TAILLE DE L’ETAT

Le Rôle de l’Etat (les fonctions du secteur public)

Les différents points de vue : comment ce rôle a évolué dans le temps.

Au XVIIe Siècle prévalait l’idée, soutenue en particulier par les économistes français, que
l’Etat devait promouvoir de façon active le commerce et l’industrie. Les défenseurs de ce point
de vue étaient appelés les MERCANTILISTES. C’est en partie pour leur répondre qu’Adam
SMITH, souvent considéré comme le fondateur de l’économie moderne, a écrit La richesse des
Nations (1776). Dans cet ouvrage, il se prononce pour un rôle limité de l’Etat. Il cherche à
montrer comment la concurrence et le « motif de profit » conduisent les individus à servir l’intérêt
public en poursuivant leurs propres intérêts privés. Selon SMITH, l’économie est ainsi conduite à
produire ce qui est souhaité par tous et de la meilleure façon possible, comme s’il existait une
main invisible.

Les idées d’Adam SMITH ont exercé une influence profonde, à la fois sur les gouvernants et
sur les économistes. Plusieurs des grands économistes du XIXe siècle, notamment les Anglais
John Stuart MILL et Nassau SENIOR, ont ainsi élaboré la doctrine connue sous le nom de
Laisser-Faire. Pour ces auteurs, le gouvernement devait laisser le secteur privé agir seul. Il ne
devrait pas essayer de réglementer ou de contrôler les entreprises privées. La concurrence
sans entrave était celle qui devait servir au mieux les intérêts de la société.

Tous les penseurs en sciences sociale du XIXe siècle n’étaient pas convaincus par l’idée
d’Adam SMITH. Ils étaient préoccupés par les fortes inégalités de revenu qu’ils constataient
autour d’eux, par la misère extrême dans laquelle vivaient une grande partie des classes
laborieuses et par le chômage, auquel elles étaient fréquemment confrontées. Ils rejoignaient
ainsi à la fois des écrivains comme Charles DICKENS, qui décrivaient dans leurs romans la
situation critique du monde du travail, et des théoriciens de l’organisation sociale comme Karl
MARX, Jean-Charles Léonard de SISMONDI ou Robert OWEN. Ces auteurs développaient
non seulement les théories cherchant à expliquer ce que l’on voyait, mais encore à proposer
des programmes de réorganisation de la société.

Plusieurs de ces théoriciens attribuaient les maux de la société à la propriété privée du capital.
Ce qu’Adam SMITH considérait comme une vertu, était pour eux une perversion. MARX, s’il
n’était pas le penseur social le plus profond, était certainement celui qui exerçait le plus forte influence
parmi ceux qui étaient favorables à un plus grand contrôle de l’Etat sur les moyens de production.
D’autres auteurs, OWEN par exemple, jugeaient que la solution ne se trouvait ni dans l’Etat ni
dans l’entreprise privée, mais dans l’existence de petits groupes d’individus qui se rassemblaient et
agissaient de façon coopérative pour leurs intérêts mutuels.

D’un côté, la propriété privée du capital et la liberté sans contrainte d’entreprendre, de l’autre,
le contrôle par l’Etat des moyens de production : ces principes contraires allaient devenir les fils
conducteurs de la politique étrangère et de l’économie internationale au XXe siècle, pendant la guerre

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froide (1947-1989). Mais, après l’effondrement du système soviétique entre 1989 et 1991, la
donne a complètement changé. Les pays qui constituaient l’ex-URSS et le bloc des pays de l’Est
ont alors entrepris une transformation monumentale vers un système de libre marché, avec en
corollaire une transformation radicale du rôle de l’Etat dans leurs économies respectives.

Il existe désormais un large accord pour dire que non seulement le marché et les entreprises
privées sont au cœur du succès économique, mais encore que les gouvernements jouent un
rôle important comme institution complémentaire du marché (même si la nature précise de ce
rôle est encore source de débats). Selon les pays et à l’intérieur d’un même pays au cours du
temps, les choix ont été influencés par plusieurs facteurs, en particulier par :

(i) La façon dont la population anticipe le futur de la société et la place que l’Etat doit
ou devrait y occuper,
(ii) Le montant que les membres de la société sont disposés à payer (les recettes et les
prélèvements) pour que se réalisent leurs anticipations et
(iii) La force des liens unissant les citoyens du pays concerné (ce que l’on appelle parfois
le « pacte social » ou « le contrat social »).

Par exemple, les citoyens des pays de l’Europe du Nord s’attendent en général à ce que l’Etat
leur fournisse des services de santé, d’éducation et de protection sociale. Plusieurs de ces pays
sont parvenus à créer en réponse à des systèmes publics de santé qui fournissent de meilleurs
soins, et à des coûts inférieurs à ceux offerts par le système privé. Les contribuables sont alors
disposés à payer des impôts relativement élevés pour financer les services publics. Dans un
pays comme les Etats-Unis, au contraire, les services précédents sont largement fournis par le
secteur privé. A la différence des citoyens des pays nordiques, les citoyens américains préfèrent
payer moins d’impôts, fut-ce au prix de services publics plus restreints et/ou de moindre qualité.

Pour conclure, on notera que le débat concernant le rôle de l’Etat a pris un nouveau tournant à
partir de 2008, quand il est apparu clairement à tous que les gouvernements étaient capables de sortir
l’économie d’une crise grave, même quand, pour l’essentiel, elle avait comme origine le fonctionnement
des marchés privés.

Les défaillances du marché comme incitations à l’action publique

Au moins jusqu’à la crise de 2008, on considérait que la Grande Dépression de l’entre deux-
guerres avait joué un rôle décisif dans les changements d’attitude vis-à-vis de l’Etat. Dans les
années 30, on s’accordait en général pour dire que les marchés avaient gravement échoués et
beaucoup réclamaient avec force l’intervention de l’Etat. Le Grand économiste anglais John
Maynard KEYNES, qui écrivait au moment de la Grande Dépression, avait clairement montré
à cette époque que non seulement le gouvernement devait réagir face au ralentissement
économique, mais encore qu’il en avait les moyens. Aux Etats-Unis, le gouvernement a réagi
assez rapidement à la dépression. Il n’a pas seulement stabilisé l’activité économique en adoptant
des politiques plus actives. Il a aussi fait voter des législations et des programmes visant à atténuer les

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difficultés propres aux dépressions. L’ensemble de ces programmes est connu sous le nom de New Deal
(Nouvelle Donne).

Après la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont connu une période de prospérité sans
précédent (les 30 Glorieuses). Cependant, tout le monde n’en a pas bénéficié de façon égale.
Une part non négligeable de la population avait le sentiment d’être condamné à vivre dans la
misère. L’éducation qu’elle recevait était insuffisante et inadéquate. Pour les enfants de famille
pauvres, les chances d’obtenir un emploi de qualité étaient très faibles.

Ces programmes d’inégalités ont été à l’origine de plusieurs programmes gouvernementaux


au cours des années 1960, dans le cadre de la « guerre à la pauvreté » (mise en place d’un filet
de sécurité pour ceux qui en avaient besoin, fournir de la nourriture et des soins médicaux aux
personnes pauvres, l’amélioration des chances économiques des personnes désavantagées).

NB : il reste à analyser l’impact de ces programmes (Etude d’impact et analyse des défauts de
ces programmes publics). Par ailleurs, le fait que l’action publique connaisse certaines limites
et qu’il existe des défaillances de l’Etat ne doit pas empêcher de rechercher comment mieux
pallier les défaillances du marché.

A la recherche de l’équilibre entre le secteur public et le secteur privé

Les marchés ont souvent des défaillances, mais les Etats ne parviennent pas toujours à les corriger. Les
économistes ont essayés de préciser les limites respectives de l’Etat et des marchés, et donc les
conditions dans lesquelles les interventions publiques sont ou non plus appropriées. D’une
part, on s’accorde en général (a) pour dire que de nombreux problèmes ne sont pas correctement
résolus par le marché et (b) pour rappeler que le marché n’est pleinement efficace que sous
certaines hypothèses restrictives. D’autre part, nos connaissances scientifiques sur la façon
dont fonctionne ou dysfonctionne l’Etat n’en sont encore qu’à leurs débuts, mais en plein essor.

NB : Les économies des grands pays développés sont en quasi-totalité des économies mixtes
où le secteur privé et le secteur public jouent un rôle important. Les rôles assignés à l’Etat et la
façon de les concevoir ont fortement changé au cours du temps. La présence de défaillances
du marché, effectives ou perçues comme telles, est un élément important dans le choix des
activités que l’Etat doit entreprendre. Les économistes sont de plus en plus nombreux à reconnaitre
que l’action de l’Etat a des limites, et qu’il existe, parallèlement aux défaillances du marché (market
failures) des défaillances de l’Etat (government failures).

Reconnaitre les limites de l’Etat implique que les gouvernements consacrent leur énergie aux
seules zones où les défaillances du marché sont les plus significatives et où l’on a des raisons
de penser que l’intervention publique peut apporter un avantage significatif. Autrement dit,
l’Etat doit avoir un rôle actif dans la recherche du plein emploi et dans l’atténuation des
dommages causés par la pauvreté. Mais c’est à l’entreprise privée qu’il revient de jouer un rôle
central dans l’économie. Le point de vue qui prévaut parmi les économistes est qu’il faut

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rechercher les moyens de faire fonctionner ensemble l’Etat et les marchés (Partenariat Public
Privé), l’un renforçant l’autre.

La plupart des différences d’opinion sont liées aux préférences politiques, c’est-à-dire à l’idée
que l’on se fait de la capacité qu’aurait l’Etat de corriger les défaillances du marché sans que
cette intervention crée en soi des problèmes collatéraux plus importants. En règle générale, les
économistes qui servent ou ont servi dans des administrations de gauche pensent que le gouvernement
a un rôle important à jouer. Ceux qui servent ou ont servi dans des administrations de droite doutent
davantage de l’efficacité du secteur public.

Les positions dépendent aussi en partie de l’attention portée à l’inégalité. Même s’ils pensent
que le marché est efficace, les économistes qui lui sont favorables concèdent qu’il aboutit parfois à des
situations de pauvreté trop élevées pour être acceptables. Mais certains économistes, qui estiment
que le marché produit « trop » d’inégalité, pensent malgré tout que les efforts entrepris pour
réduire la pauvreté, efficaces ou non, sont trop importants. D’autres jugent même que ces efforts
de l’Etat ont de grandes chances de se révéler inefficaces en pratique.

IDENTIFICATION DES FONCTIONS DE L’ETAT (de l’Administration Publique).

Richard Musgrave, économiste américain (né en 1910) définit trois grandes fonctions de l’Etat :

Fonctions de l’Etat : Richard Abel Musgrave (1959), spécialiste en économie publique. Dans
« The Theory of Public Finance », 1959.

Objectifs : quelles sont les fonctions de l’Etat ? L’Etat participe-t-il à la production de biens et
de services ? Comment l’Etat peut-il modifier les revenus et dans quel but ?

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Etat joue un rôle de plus en plus important dans l’économie. En
dehors de ses fonctions régaliennes (attributions propres au pouvoir souverain) telles que la
police, la justice et la défense nationale, l’Etat prend en charge un certain nombre de fonctions
pour réguler l’économie.

• la fonction d’allocation (affectation) des ressources = production de B&S non marchands (les biens
collectifs non produits la plupart du temps par le marché) ;
• la fonction de redistribution = socialistes (réduire les inégalités sociales) ;
• la fonction de régulation (stabilisation) = Keynes.

1. La fonction d’allocation des ressources : corriger les défaillances du marché (contraindre


les monopoles à appliquer une tarification au coût marginal, externalités = promouvoir les
activités générant des externalités positives et endiguer celles qui produisent des externalités
négatives, et instaurer les biens collectifs).

(i) En produisant des biens et services non marchands (Justice, éducation, Sécurité
intérieure, la défense nationale, la santé, infrastructure du pays, etc.), l’Etat
participe à l’allocation des ressources. En dehors des services publics tels que la

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justice, la sécurité intérieure et la Défense nationale, les administrations locales ont
mis en place un certain nombre de services publics proposés et offerts aux citoyens.

On peut citer :

• la mise en place et la maintenance de l’infrastructure du pays (les routes, les ports et les
aéroports),
• le ramassage des déchets,
• les écoles,
• les hôpitaux et la santé publique,
• les services d’Etat civil.

Ces services sont indispensables à notre vie quotidienne.

Au cours de l’histoire, l’Etat a également crée des entreprises de production de biens et services
marchands (grâce à des mesures d’incitations, à savoir par les subventions et des taxes. Ainsi,
l’Etat influence l’offre et la demande de biens et services marchands. Il oriente le marché).

L’Etat est encore présent dans la production de services de transport, la télécommunication et


l’énergie. Mais actuellement, l’Etat se désengage de plus en plus de ces entreprises car il doit
respecter la libre concurrence dans une économie de marché où les monopoles d’Etat sont
contraires aux idées fondamentales de l’économie du bien-être.

2. La fonction de redistribution : le souci de base est l’équité, la justice, réduire les inégalités

La fonction de redistribution peut être définie comme l’ensemble des mesures prises pour
modifier la répartition primaire des revenus (celle du marché). L’idée principale est d’agir sur
les inégalités et d’établir une justice sociale. L’Etat réalise ainsi une répartition secondaire ou
une redistribution. Cela s’effectue en prélevant des impôts (T) et des cotisations (CS) dans
le revenu des acteurs économiques (le Revenu disponible = Revenu primaire tiré du salaire,
de la propriété et des revenus mixtes – Prélèvements Obligatoire, à savoir les Impôts, les taxes
et les Cotisations Sociales) et en les reversant comme Revenus de Transfert (les aides et les
Prestations sociales versées par l’Etat) aux ménages qui en ont besoin. Les Cotisations sociales
servent à financer l’Etat et l’Administration de sécurité sociale.

La redistribution sert non seulement à réduire les inégalités mais aussi à protéger les individus contre
un certain nombre de risques sociaux tels que :

• perte d’emploi, en accordant une indemnité de perte d’emploi aux agents économiques
ayant perdu leur emploi ;
• la maladie, en prenant en charge les dépenses des ménages pour honoraires de médecins,
médicaments, traitements et hospitalisation ;
• l’exclusion sociale, en versant un revenu minimum d’insertion (RMI) aux allocataires pour
leur donner la possibilité de réinsertion dans la société ;
• la vieillesse, en versant une retraite aux personnes âgées.

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3. La fonction de régulation : stabiliser l’activité économique (règlementation et politiques
économiques).

Cette fonction comprend deux volets.

• L’Etat met en place des réglementations juridiques qui régissent la vie économique. Comme
exemple on peut citer la réglementation du salaire minimum (SMIC), de la durée du travail ou des
licenciements économiques (Economie de la règlementation).
• Le deuxième volet de la régulation concerne les actions de politique économique dont l’objectif
est d’assurer une croissance aussi forte que possible de la production et ainsi un bon niveau de vie de la
population. Dans ce contexte, l’Etat intervient par des stratégies de politiques monétaires et
budgétaires.

NB : Depuis les Politiques de Règle (Règle de Taylor, Règle de Mac Callum, Règle de politique
Budgétaire, etc. La distinction entre Politique Economique et Règlementation devient moins
nette).

Objectifs de la Politique Economique : le Carré Magique de Nicolas Kaldor

NB : Cependant, ces relations ne sont pas stables au cours du temps et peuvent connaître des
variations.

Pour réaliser ses missions, l’Etat utilise deux types d’instruments :

1°) Mesures Budgétaires (Système fiscale + Dépenses Publiques) = Elles visent à modifier
les Ressources des agents économiques et les Prix relatifs ;

2°) Mesures Réglementaires = Modifie l’Espace des choix des agents économiques (utilise
les incitations et les contraintes).

La Taille de l’Etat : 1°) Mission ou 2°) Administration publique1 (ses moyens d’intervention).

1L’administration publique est l'activité d'administration qui matérialise l'exercice des pouvoirs publics. Par
métonymie, une administration publique est une organisation qui incarne une collectivité publique, soit un État,

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Analyser les mesures et les déterminants de la taille de l’Etat.

Les Mesures de la taille de l’Etat.

Bien qu’il soit difficile de trouver un indicateur du poids de l’Etat (du secteur public) permettant des
comparaisons internationales, il est possible de voir l’évolution du poids de l’Etat avec l’évolution
de différents indicateurs :

(i) Le taux de prélèvement obligatoire (Scully, 1994);


(ii) Recettes Budgétaires (Le total ou une ventilation par titres : Recettes fiscales, Donc,
legs et fonds de concours, Cotisations sociales, autres recettes). Est-ce le Total des
Recettes Budgétaires (Recettes fiscales + Donc, legs et fonds de concours + Cotisations
sociales + Autres recettes) OU Total des recettes nettes pour le Budget de l’Etat (Total
Recettes Budgétaires + Prélèvements) OU Total Recettes Budget de l’Etat (Total des
recettes nettes pour le Budget de l’Etat + Comptes d’Affectation Spéciale) OU le nombre
de prélèvement des Ménages et/ou des Entreprises.
(iii) Le Solde Budgétaire : Est-ce le Solde Budgétaire Global (Total Recettes Budget de
l’Etat - Total Dépenses Budget de l’Etat) ou Le Solde Budgétaire de Base.
(iv) Nombre de fonctionnaires (Emploi du secteur des administrations publiques par
branche d’activité) ;
(v) Le ratio dépenses publiques/PIB (Gwartnet, Holcombe et Lawson, 2000). Il est
possible de considérer les dépenses totales OU de séparer par titres, à savoir : les
dépenses de transferts, de biens et services, de personnel, d’investissement, charge financière
de la dette) ou en Types de Dépenses : défense, sécurité, éducation, santé, Gestion des
finances publiques, Stratégie économique, Pouvoir public, etc.
(vi) Niveau de règlementation ;
(vii) Etc. (Liste à compléter).

NB : un plus grand rôle de l’Etat génère une plus grande taille (un accroissement des missions
confiées à l’Etat OU pour les mêmes missions, avoir une hausse des mécanismes d’offre des services

une collectivité territoriale, ou une organisation ou institution internationale. Une administration publique peut
prendre la forme juridique d'un établissement public, mais elle peut également en désigner un simple service (au
sens d'un composant organisationnel). Par extension, l’administration publique peut aussi désigner l'ensemble
des administrations publiques en tant qu'organisations. La mission des administrations publiques est de mettre
en œuvre des politiques publiques, des services publics, ou accessoirement des biens et services marchands
sans prétention au titre de service public.

Au Gabon, on sépare les administrations publiques entre l’administration centrale (qui regroupe l'État — dont les
ministères — et les ODAC = Organismes Divers d’Administration Centrale), l’administration territoriale (est
l'organisation institutionnelle et administrative d'une zone géographique, d'un pays ou d'une confédération de
pays. Elle est constituée d’autorités dont les décisions sont valables sur des portions du territoire appelées
circonscriptions (Commune, Canton, Arrondissement, Département, Région). L'existence de l'administration
territoriale de l’État se justifie par un constat d’évidence : un État ne saurait être administré uniquement à partir de
sa capitale par les autorités administratives centrales.), et les administrations de sécurité sociale (fournissent des
prestations sociales à des assurés. Ces « administrations » peuvent être privées).

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publics. Il y a une hausse de la demande d’intervention de l’Etat par les agents économiques
(encore plus depuis la crise de 2008, depuis les chocs pétroliers, etc. l’exposition aux aléas extérieurs qui
demande une implication de l’Etat, au regard de la fragilité des marchés).

Taille et Missions

Types d’Etat : Passage de « moins d’Etat » à « plus d’Etat ».

1°) Etat-Gendarme : Offrir des services publics tels que la justice, la sécurité intérieure et la Défense
nationale

2°) Etat-Minimal : Etat Gendarme + correction des défaillances du marché

3°) Etat-Providence : Etat minimal + Règlementation et Politiques économiques.

4°) Etat-Prévoyant (visionnaire) et investisseur (développeur).

Un État prévoyant (Meda, 2009 ; Olivier, 2014) et investisseur. Il s’agit, selon Schroeder (2007), de
fonder l’intégration dans la société et l’ascension sociale sur la base de la formation, du
travail et du mérite. L’Etat social prévoyant et investisseur se présente comme une recomposition
structurelle visant à créer un nouveau dosage entre remède et prévoyance, au profit de cette seconde
dimension. Un Etat prévoyant anticipe la réalisation d’aléas susceptibles d’influencer le bien-être
social et agit de manière préventive voire précautionneuse, en intégrant toutes les parties prenantes à
la prise de décision (les experts des secteurs privés et publics et la société civile).

Taille et Administration (Etat = Organisation)

L’administration publique (fonctionnement de la bureaucratie) est l'activité d'administration


qui matérialise l'exercice des pouvoirs publics. Par métonymie, une administration publique
est une organisation qui incarne une collectivité publique, soit un État, une collectivité territoriale,
ou une organisation ou institution internationale. Une administration publique peut prendre la
forme juridique d'un établissement public, mais elle peut également en désigner un simple service
(au sens d'un composant organisationnel). Par extension, l’administration publique peut aussi
désigner l'ensemble des administrations publiques en tant qu'organisations.
La mission des administrations publiques est de mettre en œuvre des politiques publiques, des services
publics, ou accessoirement des biens et services marchands sans prétention au titre de service public.
NB : Les décisions prises par le sommet de l’Etat (en tant qu’organisation) sont mises en œuvre
par l’administration publique. Mais aussi servir à remonter l’information (exemple des notes
d’informations) des agents privés du marché (les réglementés) vers le décideur public (il s’agit
de la collecte d’informations). Mais le fait-il mieux que le marché ? L’Etat peut-il correctement
jouer le rôle de commissaire-priseur.
On peut séparer les administrations publiques en administration centrale (qui regroupe l’Etat,
dont les ministres. Est la partie des administrations qui dépend de l’Etat et du Gouvernement), une
administration territoriale (elle se limite à une zone géographique, d’un pays ou d’une confédération
de pays. Elle est constituée d’autorité dont les décisions sont valables sur des portions du territoire
appelées circonscriptions. L'existence de l'administration territoriale de l’État se justifie par un
constat d’évidence : un État ne saurait être administré uniquement à partir de sa capitale par
les autorités administratives centrales. Celles-ci s'appuient donc sur des autorités placées à la tête

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de différentes portions du territoire national dénommées circonscriptions. Les autorités qui dirigent
ces circonscriptions forment l’administration territoriale de l’État ; elles sont soumises au
contrôle hiérarchique des autorités administratives centrales) et les administrations de
sécurité sociale (fournissent des prestations sociales à des assurés. C’est une notion de comptabilité
nationale et non juridique, car ces « administrations » peuvent être privées.).
Dans le CODE DE DEONTOLOGIE DE LA FONCTION PUBLIQUE GABONAISE (qui a
principalement pour objet de fixer les principes et règles de conduite du service public et des agents
publics, de rationaliser les prestations rendues aux citoyens et à permettre l’utilisation efficiente des
ressources allouées aux services publics, à créer les conditions favorables au bon fonctionnement de
l’Administration et à l’amélioration de la qualité de ses services, à restaurer et à renforcer l’image, la
crédibilité et la légitimité de la fonction publique), IL Y A DES DISPOSITIONS GENERALES QUI
INTEGRENT CINQ PRINCIPES FONDAMENTAUX REGISSANT L’ADMINISTRATION
PUBLIQUE : (1) Principe de la légalité, (2) principe d’égalité, (3) principe de la continuité, (4)
principe de la neutralité (ne doit exercer sur ses agents aucun traitement discriminatoire en raison de
considération subjectives), (5) principe de la mutabilité ou de l’adaptabilité, (6) principe de la
gratuité (sauf disposition législatives ou réglementaires contraires, les prestations fournies par
l’Administration sont gratuites) et (7) principe de la responsabilité. DE PLUS, IL Y A DES
REGLES REGISSANT LES RAPPORTS ENTRE ADMINISTRATION ET USAGERS : (1)
L’usager ne saurait souffrir des turpitudes de l’Administration (Disposé dans l’Article 13 du
Code de déontologie de la fonction publique/ Novembre 2002-N°11). (2) l’administration doit
servir les usagers en respectant : (1) le libre accès et la proximité ; (2) la qualité, l’efficience, la
célérité et les délais de réponses ; (3) la transparence et l’information ; (4) la fiabilité et la
confidentialité des informations concernant les citoyens, (5) la participation, la consultation (la
société civile et autres acteurs) et la médiation, (6) la conduite des usagers devant le service public
(Article 14), (7) Des manuels de procédures et évaluation des services (évaluation périodique des
prestations et services offerts au public). DES REGLEMENTS REGISSANT LES RAPPORTS DE
L’ADMINISTRATION AVEC LES AGENTS PUBLICS : Les recrutements, les nominations
et promotions ; la mobilité et le redéploiement ; l’initiative et l’Efficacité, le commandement ou
du pouvoir hiérarchique (entre le responsable du service et le subordonné. Obligation d’obéissance
hiérarchique), la formation et le perfectionnement ; la motivation et dévouement, des garanties
et des protections, de l’évaluation, la notation et du contrôle, Le Responsabilité pénale et des
sanctions disciplinaires. ET LES REGLES DE CONDUITE DE L’AGENT PUBLIC : De la
loyauté et du respect de l’usager, des conflits et de la déclaration des biens (Article 67 = Les
agents publics occupant certains emplois de responsabilité déterminés par la loi doivent, au
moment de leur entrée en fonction et à la fin de celles-ci, déclarer leurs biens ainsi que ceux de
leurs conjoints et de leurs descendants mineurs), du professionnalisme, de l’intégrité et de la
probité morale (Article 60 = s’abstenir de détournement de deniers ou de biens publics, de favoritisme,
de népotisme, de discrimination, de trafic d’influence, d’indiscrétion administrative, enrichissement
illicite et de harcèlement sexuel), de la Dignité, la neutralité politique et du devoir de réserve. ET
DES DISPOSITIONS SPECIFIQUES PAR MINISTERES.
Problème 1 : Les déterminants de la taille de l’Etat.

Il s’agit de facteurs économiques, démographiques ou politiques, qui découlent de l’influence


de la demande, de l’offre ou d’une interaction des deux (02) : le gouvernement répond à une
augmentation de la demande de programmes publics ou sa taille croît en raison de mécanismes
spécifiques à l’offre de services publics. Il est possible de regrouper les facteurs explicatifs en

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sept catégories : le revenu par habitant, la répartition des revenus, l’effet de déplacement,
l’effet prix, la démographie, l’ouverture sur l’extérieur et les choix publics ou politiques.

THEMES POSSIBLES pour expliquer la taille et la croissance de l’Etat :

Déterminants de la Taille de l’Etat (Le revenu par habitant, la répartition des revenus,
l’effet de déplacement, l’effet prix, la démographie, l’ouverture sur l’extérieur et les
choix publics ou politiques). L’idéologie politique (Gauche ou Droite) influence-t-elle
la taille de l’Etat ? Taille de l’Etat et Corruption.

Problème 2 : La Performance de l’Etat (relation directe ou indirecte, linéaire ou non)

1. Taille de l’Etat et Bien-être (Davies, 2009 ; Martins et Veiga, 2014 ; Assoumou Ondo,
2017. Ils utilisent l’IDH comme mesure du bien-être) OU encore Impôts et Perte de Bien-
être.
2. Taille de l’Etat et Pauvreté
3. Taille du Gouvernement et Productivité économique
4. Taille de l’Etat et marché noir
5. Taille de l’Etat et croissance économique (Barro, 1989 ; Armey, 1995 ; Rahn et al., 1996 et
Scully, 1994. Facchini et Melki, 2011 en France sur la période 1871 – 2008. Une analyse
à la fois théorique et empirique. Relation en U-inversé ou d’une relation non-linéaire
entre dépenses publiques et croissance. La taille optimale est de 30% du PIB national.
Forte et Magazzino, 2016 trouvent une taille de 30% du PIB. Fouopi et al. 2011 trouvent
une taille de l’Etat de 33% du PIB en CEMAC.).

DES INDICES

Base de données : Worldwide Governance Indicators (Kaufmann et Kraay)

Lien : https://databank.worldbank.org/source/worldwide-governance-indicators

 Government Effectiveness Index : (-2.5 weak; 2.5 strong)

Pour cet indicateur, nous fournissons des données pour le Gabon de 1996 à 2019. La valeur
moyenne du Gabon au cours de cette période était de -0,71 point avec un minimum de -0,93
point en 2017 et un maximum de -0,2 point en 1996. Dernière valeur de 2019 est de -0,9 point.
A titre de comparaison, la moyenne mondiale en 2019 basée sur 193 pays est de -0,02 point.
Maurice de 1996 à 2019. La valeur moyenne pour Maurice au cours de cette période était de
0,75 point avec un minimum de 0,2 point en 1996 et un maximum de 1,06 point en 2015. La
dernière valeur de 2019 est de 0,87 point.

Source : https://www.theglobaleconomy.com

 Nombre de taxe payé par entreprise

Pour cet indicateur, nous fournissons des données pour le Gabon de 2005 à 2019. La valeur
moyenne pour le Gabon pendant cette période était de 29 taxes avec un minimum de 26 taxes

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en 2005 et un maximum de 50 taxes en 2018. La dernière valeur de 2019 est de 50 taxes. Pour
l'île Maurice de 2005 à 2019. La valeur moyenne pour Maurice pendant cette période était de
8 taxes avec un minimum de 8 taxes en 2005 et un maximum de 8 taxes en 2005. La dernière
valeur de 2019 est de 8 taxes. A titre de comparaison, la moyenne mondiale en 2019 basée sur
185 pays est de 23 taxes.

 Solde budgétaire en pourcentage du PIB

Solde budgétaire, en pourcentage du PIB: Pour cet indicateur, nous fournissons des données
pour le Gabon de 1990 à 2019. La valeur moyenne pour le Gabon pendant cette période était
de 1,89% avec un minimum de -13,11% en 1998 et un maximum de 11,13% en 2000. La dernière
valeur de 2019 est de -1,7%. À titre de comparaison, la moyenne mondiale en 2019 basée sur
156 pays est de -1,63%.

 IPC : Indice de perception de la corruption, 100 = pas de corruption:

Pour cet indicateur, nous fournissons des données pour le Gabon de 2004 à 2019. La valeur
moyenne pour le Gabon durant cette période était de 32 points avec un minimum de 28 points
en 2010 et un maximum de 37 points en 2014. La dernière valeur de 2019 est de 31 points. Pour
Maurice de 2001 à 2018. La valeur moyenne pour Maurice pendant cette période était de 50
points avec un minimum de 41 points en 2004 et un maximum de 55 points en 2008. La dernière
valeur de 2018 est de 51 points. A titre de comparaison, la moyenne mondiale en 2018 basée
sur 177 pays est de 43 points.

 Regulatory Quality (-2.5 weak; 2.5 strong) :

Reflète les perceptions de la capacité du gouvernement à formuler et à mettre en œuvre des politiques
et réglementations saines qui permettent et encouragent le développement du secteur privé. Le seuil est
passé de 0.175 en 1998 à -0.798 en 2016 et est de -0.787 en 2017.

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THEME 2 : FONDEMENTS DE L’ECONOMIE DU BIEN-ETRE

Indépendance des questions économiques vis-à-vis de la politique ou de la morale [une


justification de l’Etat Minimal]

La plupart des économies du monde sont actuellement des économies mixtes, dans lesquelles
coexistent un secteur privé et un secteur public. Au cœur de l’économie se trouvent des marchés
concurrentiels où des entreprises qui cherchent à maximiser leurs profits interagissent avec les ménages.
Idéalement, une économie concurrentielle est efficace si elle respecte certaines conditions. Mais, si
c’était toujours le cas, le rôle de l’Etat serait très limité. Par conséquent, pour comprendre le
rôle du secteur public, on doit pouvoir dire dans quels cas le marché fonctionne correctement.
Sinon, il faut expliquer quels dysfonctionnements se produisent et comment ils évoluent. Dans
ce thème, il s’agit d’expliquer le sens du mot efficacité en économie, et les raisons pour
lesquelles, dans des conditions idéalistes, des économies concurrentielles sont efficaces.
Puis on examine les différentes raisons et/ou les différentes circonstances (a) qui peuvent faire
échouer les marchés (les empêcher d’atteindre des résultats efficaces), et (b) qui font que l’Etat,
même quand l’économie fonctionne de façon efficace, est susceptible de conserver un rôle en
matière de redistribution du revenu. Ensuite, il est question de s’appuyer sur ce concept de
défaillance du marché c’est-à-dire sur les situations où les marchés sont incapables de
produire seuls de façon efficace et/ou équitables. Nous étudions deux (02) types de biens
concernés : les biens (et services) publics et les biens privés offerts publiquement. Pourquoi ces
biens (et services) sont-ils offerts en quantité insuffisante par les marchés privés ? Et pour
quelles raisons certains biens privés sont-ils au contraire fournis de façon publique ? Le reste
du thème est consacré à une autre cause de défaillance du marché, due à des phénomènes
appelés indifféremment effets externes ou externalités.

Dans la plupart des économies industrielles modernes, la production et la distribution des


biens et services s’opèrent dans le secteur privé plutôt que dans le secteur public.

L’une des idées considérées comme la plus fiable de l’analyse économique est que cette forme
d’organisation économique permet d’obtenir une allocation efficace des ressources. Mais,
puisque les marchés privés fonctionnent bien, pourquoi a-t-on besoin d’attribuer un rôle
économique à l’Etat ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord bien comprendre ce que
signifie le terme d’efficacité économique. C’est ce que nous essaierons de faire dans ce thème.
Nous étudierons pourquoi les marchés privés peuvent être défaillants (c’est-à-dire atteindre
des résultats qui ne sont pas efficaces), et comment l’Etat peut apporter une réponse face à de
tels marchés.

1.1 La main invisible des marchés concurrentiels : (i) rationalité et (ii) marché

En 1776, Adam SMITH a prétendu, dans la richesse des nations, considéré comme le premier
ouvrage important de l’économie moderne, que, grâce à la concurrence, tout individu poursuivant
ses intérêts privés (la recherche de profits ou d’avantages) contribue aussi à l’intérêt commun, comme
s’il était guidé par une main invisible.

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L’idée de SMITH prend tout son sens quand on la compare à la façon dont on concevait le rôle
de l’Etat auparavant. A cette période, presque tout le monde pensait que le meilleur moyen de satisfaire
l’intérêt public impliquait l’intervention active de l’Etat. La vision dominante était celle défendue
notamment par l’école mercantiliste, au XVIIe et au XVIIIe siècle, selon laquelle l’Etat devait
être le promoteur de l’activité industrielle et des échanges.

SMITH s’est posé la question suivante : « la société est-elle assurée que les Etats auxquelles on confie
le soin de gouverner poursuivent finalement l’intérêt public ? ». L’expérience avait montré que,
même si les politiques suivies par les Etats semblaient parfois s’accorder avec l’intérêt public,
à d’autres moments om n’était pas possible de les juger raisonnablement compatibles avec
l’intérêt public, sauf à faire preuve de beaucoup d’imagination. Au contraire, les personnes en
charge des décisions étatiques paraissent clairement intéressées par la poursuite de leurs intérêts privés,
et souvent au détriment de l’intérêt public. Et même des leaders biens intentionnées avaient
conduit leur pays en dehors du droit chemin. SMITH pensait qu’il n’était pas nécessaire de faire
appel à l’Etat, ni même à de quelconques sentiments moraux (la morale, la religion), pour faire le bien.
Pour servir l’intérêt public, il suffit que chaque individu se contente de faire ce qui correspond
à son intérêt personnel. Selon SMITH, l’intérêt personnel est une caractéristique bien plus fréquente
de la nature humaine que la recherche du bien (la Vertu). Pour cette raison, il constitue une base plus
fiable pour fonder l’organisation de la société. Les individus sont aussi plus à même de définir avec
précision ce qu’est leur intérêt personnel (la Base Informationnelle) que de définir ce qu’est
l’intérêt public (il y a plusieurs approches parfois incompatibles. Un terme ambigu).

1.2 Economie du bien-être et efficacité de PARETO.

Comment utiliser au mieux un stock de ressources productives (terre, travail, capital) nécessairement
limité au regard des désirs humains qui sont par essence infinis ? Si l’on met en présence des individus
rationnels cherchant à maximiser leur bien-être et qui sont en compétition pour obtenir des ressources
rares au sein d’un mécanisme de marché en concurrence pure et parfaite, qu’advient-il ? Existe-il un
équilibre qui les satisfasse tous ?

L’économie du Bien-être (Jeremy Bentham, à la fin du XVIIIe siècle, repris au XIXe siècle par John
Stuart Mill, puis par William Stanley Jevons. Arthur Cecil Pigou (1920). La thèse de Pigou repose
sur des hypothèses de nature individualiste : l'individu est le seul juge de son bien-être ; le bien-être de
la société est exclusivement défini à partir du bien-être de chacun des individus. Paul A. Samuelson
(1947) entend distinguer l'« ancienne » de la « nouvelle économie du bien-être ») (Welfare Economics)
est la branche de l’économie consacrée à ce que l’on appelle les questions Normatives. La
question principale dans ce domaine est celle du mode d’organisation de l’économie : que doit-
on produire et commet produit-on ? (Privé, Public ou Mixte) Comment doit-on évaluer alors
les différentes options (états sociaux) possibles ? Les économistes font habituellement appel
dans ce derniers cas à un critère appelé efficacité au sens de Pareto.

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En économie, on dit qu’une situation est efficace au sens de Pareto (ou Pareto Optimale) si les
ressources disponibles sont allouées de telle sorte que l’on ne peut pas améliorer la satisfaction d’une
personne sans diminuer celle d’au moins une autre personne.

Supposons par exemple que l’Etat envisage de construire un pont. Ceux qui souhaitent utiliser le
pont sont disposés à payer une part plus élevée du coût de construction du pont et de sa
maintenance. Le choix de construire un pont constitue vraisemblablement une amélioration parétienne
(ou « au sens de Pareto »). Autrement dit, il permettra d’améliorer le bien-être d’un certain nombre de
personnes sans diminuer celui d’aucune autre. Nous disons « Vraisemblablement », parce qu’il
existe toujours des personnes dont le bien-être peut être affecté par la construction projetée
(des Nuisances sonores, diminuer l’ensoleillement si l’architecture nouvelle s’insère mal dans
le paysage, nuisance esthétique, etc.)

1.2.1 Efficacité au sens de Pareto et individualisme

Le critère d’efficacité parétienne possède une propriété importante. Il est individualiste selon
deux sens différents.

Individualisme – premier sens. Le critère d’efficacité parétienne ne prend en compte que le bien-être
personne des individus et non la valeur relative du bien-être des autres dans la fonction d’utilité de
chaque individu. Autrement dit, ce critère ne prend pas explicitement en compte l’inégalité. Par
conséquent, un changement qui accroît le bien-être des personnes riches sans modifier celui
des personnes pauvres est considéré comme amélioration parétienne. Toutefois, certains
estiment que l’on ne peut pas ignorer les variations de l’écart entre les riches et les pauvres.
Cet écart peut être la cause de tensions sociales non désirables s’il augmente trop. Comment
faut-il prendre en compte cette différence d’enrichissement ? Est-il suffisant de dire que
chacun voit sa situation s’améliorer ?

Individualisme – second sens. L’individualisme correspond à l’idée que le bien-être personnel est
celui qui compte le plus pour les individus, du moins le bien-être tel qu’ils le perçoivent. Cette idée est
compatible avec un autre concept important, à savoir : le principe général de souveraineté des
consommateurs, selon lequel les individus sont les meilleurs juges de leurs besoins et désirs. Autrement
dit, de ce qui répond le mieux à leurs intérêts (Pas de Tutelle).

1.2.2 Les théorèmes fondamentaux de l’économie du bien-être (J. BENTHAM, 1834 ; J-S.
MILL, 1859 ; A. BERGSON, 1938 ; F. V. HAYEK, 1939. Plus récemment, K. ARROW et
DEBREU, 1954 vont formaliser le marché et chercher à mesurer de quel point de vue un
Equilibre Général existe et pouvait être qualifié d’optimal. Ils cherchent à démontrer qu’un
équilibre de marché était un optimum au sens de Pareto).

Deux des résultats les plus importants de l’économie du bien-être concernent la relation entre
les marchés de concurrence et l’efficacité au sens de Pareto. Ces résultats sont appelés les
théorèmes fondamentaux de l’économie du bien-être.

Le premier théorème dit que si l’économie est en concurrence parfaite, et si elle satisfait un
certain nombre d’autres conditions, elle est efficace au sens de Pareto.

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S’il est vrai que tout équilibre du marché concurrentiel aboutit à un Optimum de Pareto, mais
qu’en est-il de la réciproque ? Tout Optimum de Pareto peut-il découler d’un Equilibre du
marché concurrentiel ?

Le second théorème répond à la question réciproque. Il existe un grand nombre de distributions


efficaces au sens de Pareto. En transférant (Transferts Forfaitaires) de la richesse d’un individu à un
autre, on accroit la situation du second individu et on diminue celle du premier. Après avoir effectué
une redistribution de la richesse, on obtient, si on laisse les forces de concurrence jouer
librement, une allocation efficace des ressources au sens de Pareto. Cette nouvelle allocation sera
différente sous de nombreux aspect de l’ancienne.

Imaginons que nous souhaitons atteindre une distribution particulière. Par exemple que l’on fasse
particulièrement attention aux personnes âgées. Le second théorème fondamental de l’économie du
bien-être nous dit que la seule chose que l’Etat doit faire est de redistribuer la richesse initiale. Toutes
les allocations efficaces des ressources peuvent être atteintes par un processus de marché concurrentiel
à partir d’une redistribution initiale des richesses. Par conséquent, si l’on n’aime pas la distribution
du revenu produite par un marché concurrentiel, il n’est pas nécessaire de renoncer à
l’utilisation de ce type de mécanisme (cela ne doit pas justifier de renoncer au marché). Il suffit
de redistribuer la richesse initiale et laisser le soin à un marché concurrentiel de mener le
processus à son terme.

ARROW (1951b) parvient à faire une démonstration formelle des « deux théorème de l’économie du
bien-être ». Ils sont Enoncés comme suit :

1°) Toute économie de concurrence pure et parfaite est efficace au sens de Pareto.

C’est là la preuve de l’efficacité du mécanisme de marché, puisqu’il assure une répartition des ressources
assurant le bien-être maximal. Toutefois, il est essentiel de souligner que ce premier point ne nous dit
rien du caractère juste ou injuste de la répartition ainsi atteinte : rien, dans le concept d’optimum de
Pareto, ne nous assure que les ressources soient bien réparties. Il est tout à fait envisageable qu’une
infime minorité d’individus se partage une immense partie du « gâteau » au détriment des autres.
Simplement, pour améliorer le sort des individus « lésés », il faudrait en retirer un peu aux individus
favorisés. Un esprit critique verra le piège d’une telle définition de l’optimalité : elle fait tout porter sur
la notion d’efficacité et ne nous dit rien des souffrances sociales qu’une situation optimale en ce sens
pourrait engendrer ! D’où le second théorème du bien-être. Il montre immédiatement que n’importe quel
équilibre peut être atteint par le marché. Reste bien sûr à savoir comment cette sélection peut être opérée
sans interférer avec le jeu du marché. La réponse est simple : il faut jouer sur ce dont les individus
disposent comme « dotations de base » avant le jeu marchand. En adaptant au mieux ces « dotations
initiales », on peut parvenir à sélectionner, parmi les équilibres de marché envisageables, celui qui
satisfera « le mieux » à certaines exigences collectives de justice.

2°) Toute allocation des ressources efficace au sens de Pareto peut être atteinte avec un
mécanisme de marché concurrentiel, à condition d’avoir modifié la distribution initiale des
ressources par une politique de redistribution appropriée.

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NB : le rôle du planificateur (qui peut être l’Etat ou un agent privé) se limite à la modification
des dotations initiales. Il prélève de manière forfaitaire et redistribue par les transferts AVANT
l’échange. L’échange reste le moyen pour atteindre l’optimum parétien souhaité. Pour jouer
ce rôle, il doit être parfaitement informé sur les dotations initiales des agents économiques
et sur leurs préférences sociales (l’état social souhaité).

NB : La Question du Planificateur.

Les pays communistes (Cuba, Corée du Nord, Ancienne Union Soviétique, Pays de l’Europe
de l’Est, la République Populaire de Chine) : Economie avec Planificateur (une tendance, une
indication = répression financière, les libertés réduites, dictatures autoritaires, selon la vision
du Planificateur bienveillant et parfaitement informé) VS les pays capitalistes : Economies
décentralisées (une marche Aléatoire, mais toujours à l’équilibre optimal du sens de Pareto).
Lequel produit de meilleurs résultats en termes de bien-être social ?

Le second théorème fondamental de l’économie du bien-être possède une conséquence


remarquable : toute allocation efficace au sens de Pareto peut être atteinte au moyen d’un
mécanisme de marché décentralisé. Dans un système décentralisé, les décisions concernant la
production et la consommation sont prises par une myriade d’entreprises et d’individus
constituant ce que l’on appelle l’économie. Au contraire, dans un mécanisme d’allocation
centralisé, de telles décisions sont concentrées entre les mains d’une seule agence, l’agence de
la planification centrale, ou d’un seul individu, que l’on appelle le planificateur central.

Le second théorème de l’économie du bien-être dit que, pour atteindre une allocation efficace
des ressources, avec la distribution désirée du revenu, il n’est pas nécessaire d’avoir un
planificateur central, disposant de toute la connaissance qu’un théoricien de l’économie ou un
socialiste utopique peuvent lui apporter. Des entreprises en concurrence cherchant à
maximiser leurs profits peuvent faire aussi bien que le meilleur planificateur central du
monde. Ce théorème constitue un argument de poids en faveur de la fiabilité des mécanismes
de marché. Autrement dit, si les conditions supposées du second théorème de l’économie du
bien-être sont vérifiées, l’étude des finances publiques peut se limiter à une analyse des
redistributions appropriées des ressources que l’Etat doit réaliser.

Mais pourquoi un marché concurrentiel, s’il respecte les conditions idéales, peut-il conduire à
une allocation optimale des ressources au sens de Pareto ? Cette question est le sujet central
des cours de microéconomie. Comme nous devons comprendre pourquoi, dans certaines
circonstances, les marchés concurrentiels ne conduisent pas à des solutions efficaces, il faut
d’abord savoir pourquoi la concurrence, sous des conditions idéales, conduit à l’efficacité.

1.2.3 L’efficacité dans le cadre d’un seul marché

Il est possible de voir pourquoi la concurrence aboutit à un résultat économiquement efficace


en utilisant les courbes traditionnelles d’offre et de demande. La courbe de demande d’un
individu décrit le montant du bien considéré que cet individu souhaite demander pour chaque
niveau de prix. La courbe de demande de marché est simplement l’addition des courbes de

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demande individuelles : elle indique la quantité totale du bien que les individus présents dans
l’économie souhaitent acquérir pour chaque niveau de prix. La courbe de demande a en général
une pente décroissante : à mesure que les prix augmentent, les individus demandent une
quantité plus faible du bien. Lorsqu’ils décident du montant qu’ils doivent demander, les individus
égalisent l’avantage marginal que procure la consommation d’une unité supplémentaire du bien avec le
coût marginal de l’achat d’une unité supplémentaire. Le coût marginal correspond alors exactement au
prix que les individus doivent payer.

La courbe d’offre d’une entreprise indique le montant du bien que celle-ci est disposée à offrir pour
chaque niveau de prix. La courbe d’offre de marché est simplement d’addition des courbes d’offre
de toutes les entreprises : elle indique la quantité totale du bien que les entreprises présentes
dans l’économie souhaitent offrir, pour chaque niveau de prix. La courbe d’offre est
normalement croissante : à mesure que les prix augmentent, les entreprises souhaitent offrir
une plus grande quantité du bien. Quand elles décident de la quantité de bien qu’elles doivent
produire, des entreprises en concurrence parfaite égalisent l’avantage marginal que leur procure la
production d’une unité supplémentaire du bien (qui est simplement leur recette marginale et qui
correspond exactement au prix qu’elles reçoivent) avec le coût marginal de production d’une unité
supplémentaire.

L’efficacité implique que l’avantage marginal apporté par le producteur d’une unité supplémentaire soit
égal au coût marginal. En effet, si l’avantage marginal était supérieur au coût marginal, la société
pourrait obtenir un gain supplémentaire en produisant le bien en plus grande quantité. Si
l’avantage marginal était inférieur au coût marginal, alors la société ferait un gain en
diminuant la production du bien.

L’Equilibre de marché est réalisé au point où la demande de marché est égale à l’offre de
marché. En ce point, l’avantage marginal et le coût marginal sont égaux au prix. Par conséquent,
ils sont égaux entre eux. L’égalité entre l’avantage marginal et le coût marginal est précisément
la condition nécessaire pour que l’efficacité économique soit atteinte.

1.3 Analyse de l’efficacité économique

Les économistes approfondissent l’analyse en allant au-delà du cadre basique de l’offre et de


la demande que l’on vient d’examiner. Ils considèrent les trois aspects de l’efficacité, chacun d’entre
eux étant nécessaire pour atteindre l’efficacité au sens de Pareto. Premièrement, l’économie doit
permettre (i) l’efficacité des échanges. Autrement dit, quelle que soit la façon dont les biens
sont produits, ils doivent aller aux individus qui leur attribuent la plus grande valeur.
Deuxièmement, l’économie considérée doit assurer (ii) l’efficacité productive. Pour un
montant de ressources donné dans la société, la production d’un bien ne peut pas être accrue
sans diminuer la production d’un autre bien. Troisièmement, l’économie doit réaliser (iii)
l’efficacité de la combinaison des produits. Les biens produits doivent correspondre à ceux
désirés par les individus.

1.3.1 La frontière des utilités possibles : optimalité parétienne du Consommateur

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Préalablement à l’étude de chacun des trois aspects de l’efficacité au sens de Pareto, il est utile
de définir le concept de courbe des utilités possibles. Pour faire référence aux avantages que
les individus retirent des biens qu’ils consomment, les économistes parlent souvent de l’utilité
de ces biens. Si une personne consomme plus de biens, son utilité va augmenter.

La courbe des utilités possibles indique le montant maximum d’utilité qui peut être obtenu
par deux consommateurs (Robinson et Vendredi).

Utilité de Robinson
Utilité de X
Y

Utilité de Vendredi

Elle indique le niveau d’utilité (satisfaction) maximum de Vendredi pour un niveau donné
d’utilité de Robinson (et vice versa). Rappelons la définition de l’efficacité au sens de Pareto :
une économie est efficace au sens de Pareto si personne ne peut se trouver dans une position
de bien-être supérieur sans que quelqu’un d’autre soit dans une position de bien-être inférieur.
Dans le cas présent, on ne peut augmenter l’utilité de Vendredi sans faire baisser celle de
Yannick. Par conséquent, si une économie est efficace au sens de Pareto, elle doit se trouver le
long de la frontière des utilités possibles. Si l’économie opère en un point situé en dessous de
la frontière des utilités possibles, un tel point tel que A, on pourra accroitre l’utilité soit de
Vendredi, soit de Robinson sans faire baisser l’utilité de l’autre, ou bien accroître l’utilité des
deux.

Le premier théorème fondamental de l’économie du bien-être dit qu’une économie concurrentielle


opère le long de la courbe (ou frontière) des utilités possibles. Le second théorème fondamental de
l’économie du bien-être dit qu’on peut atteindre n’importe quel point le long de la courbe
précédente en ayant recours à des marchés concurrentiels, sous réserve que l’in puisse
redistribuer de façon adéquate les dotations initiales entre les individus.

1.3.2 Efficacité de l’échange : entre deux consommateurs.

L’efficacité de l’échange concerne la question de la distribution des biens. Pour un ensemble


particulier de biens disponibles, l’échange est efficace si les biens sont distribués de sorte que

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l’on ne peut augmenter le bien-être d’aucun autre individu sans diminuer celui d’au moins un
autre.

L’échange est efficace quand il est possible d’effectuer à la marge des échanges profitables
pour les deux parties à la fois.

Pomme Contrainte Budgétaire

Orange

Supposons que Robinson soit prêt à renoncer à une pomme en échange d’une orange ou à
accepter une pomme en échange d’une orange. Supposons que Vendredi soit disposée pour
sa part à renoncer à trois pommes en échange d’une orange. A la marge, Vendredi valorise
plus les oranges que ne le fait Robinson. Il y a là de toute évidence de la place pour un échange :
Si Robinson donne à Vendredi une de ses oranges et si Vendredi donne à Robinson deux de
ses pommes, l’un et l’autre se retrouvent dans une meilleure situation. Robinson aurait pu ne
demander qu’une pomme contre une orange pour simplement conserver son niveau de bien-
être. Au lieu de cela, il en a reçu deux. Vendredi était prête à donner trois pommes pour une
orange, mais il lui a suffi d’en donner deux, de sorte qu’elle se retrouve elle aussi dans une
meilleure situation.

Le montant d’un bien qu’un individu est prêt à donner en échange d’une unité d’un autre bien
s’appelle le Taux Marginal de Substitution. Aussi longtemps que Robinson et Vendredi ont
des TMS différents, il reste de la place pour des échanges. Par conséquent, l’efficacité de
l’échange implique que les individus aient le même TMS (l’échange étant efficace quand plus
personne ne souhaite effectuer de transactions).

Nous allons voir maintenant comment les économies concurrentielles parviennent à satisfaire
la condition d’efficacité de l’échange. Pour cela, il est nécessaire d’examiner rapidement
comment les consommateurs prennent leurs décisions. On commencera par la contrainte
budgétaire, c’est-à-dire le montant de revenu qu’un consommateur peut dépenser pour
acquérir divers biens. La pente de la contrainte budgétaire est égale au prix relatif (rapport
entre les deux prix). Robinson choisit le point qu’il préfère sur la contrainte budgétaire. Pour
voir ce qui en résulte, on introduit les courbes d’indifférences. Celles-ci indiquent les

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combinaisons des différents biens entre lesquelles l’individu est indifférent (qui lui apportent
le même niveau d’utilité). Si deux points sont situés sur la même courbe d’indifférence, cela
signifie que le consommateur est indifférent entre les deux combinaisons de pommes et
d’orange. Les courbes d’indifférences montrent aussi le montant d’un bien (ici les pommes)
que le consommateur est prêt à donner en échange d’une unité supplémentaire de l’autre bien
(les oranges). Le montant d’un bien que l’individu accepte de donner en échange d’une ou
plusieurs unités d’un autre bien correspond au taux marginal de substitution. Par conséquent,
la pente de la courbe d’indifférence est égale au TMS.

Pomme

. .
. . E

. I0
I1

Orange

Les individus sont dans une position indiscutablement meilleure quand ils ont à la fois plus
de pommes et plus d’oranges. C’est pour cette raison que les combinaisons de biens le long
d’une courbe d’indifférence plus élevée procurent un niveau d’utilité plus élevé. Par
définition, un consommateur ne se préoccupe aucunement du point où il est placé sur une
courbe d’indifférence. En revanche, les consommateurs veulent se situer sur la courbe
d’indifférence la plus haute possible. Robinson aimerait atteindre un point quelconque sur la
courbe d’indifférence I1, mais il ne le peut pas : tous les points de cette courbe se situent au-
dessus de sa contrainte budgétaire et, par conséquent, ne sont pas réalisables. Le mieux que
puisse faire Robinson est de choisir le point E où la courbe d’indifférence est tangente à la
contrainte budgétaire. En un point de tangence, la pente de la Courbe d’indifférence est égale
à la pente de la contrainte budgétaire. Toutefois, la pente de la courbe d’indifférence
correspond au TMS, alors que la pente de la contrainte budgétaire correspond au ratio des prix
(ou prix relatif).

Dans une économie concurrentielle, tous les consommateurs sont confrontés au même prix et,
pour cette raison, chaque consommateur retient parmi ses TMS celui qui est égal au prix
relatif. Tous les individus se retrouvent au même point, avec des TMS égaux entre eux et
égaux au prix relatif commun. Nous avons vu précédemment que la condition d’efficacité dans

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l’échange était que les individus aient le même TMS. Par conséquent, les marchés de concurrence
pure et parfaite permettent d’atteindre l’efficacité de l’échange.

La figure qui suit illustre une autre façon de représenter l’efficacité de l’échange.

Pour simplifier, nous conservons l’exemple de Robinson et Vendredi. Tout ce que Robinson
n’a pas correspond à ce que Vendredi détient. Par conséquent, on est en mesure de représenter
toutes les allocations possibles de ressources dans une boite, appelée Boîte d’Edgeworth-
Bowley. L’axe horizontal de cette boîte représente l’offre totale d’oranges et l’axe vertical l’offre
totale de pommes. Dans cette figure, ce dont Robinson dispose pour sa consommation est
mesuré à partir du sommet situé en bas à gauche (O) et ce dont Vendredi dispose pour sa
consommation est mesuré à partir du sommer situé en haut à Droite (O’). Dns l’allocation
correspondant au point E, Robinson dispose de OA oranges et de OB pommes alors que
Vendredi possède le reste (O’A’ oranges et O’B’ pommes). On trace alors les courbes
d’indifférence de Robinson (Uc, par exemple). On a tracé également la courbe d’indifférence
de Vendredi. Ces courbes sont toutes parfaitement normales (dans le cas de Vendredi, il suffit
de mettre le Schéma à l’envers pour s’en convaincre).

Fixons maintenant un niveau d’utilité pour Robinson. L’efficacité parétienne nécessite de


maximiser l’utilité de Vendredi, compte tenu du niveau d’utilité préalablement fixé pour
Robinson. Sachant que Robinson se situe sur la courbe d’indifférence U c, on cherche à
déterminer la courbe d’indifférence la plus élevée que peut atteindre Vendredi.

Rappelons que l’utilité de Vendredi augmente quand ses courbes d’indifférence se déplacent
vers le bas et/ou vers la gauche (Vendredi dispose de plus de biens et Robinson de moins de
biens). Il atteint son niveau d’utilité souhaité le plus élevé quand sa courbe d’indifférence est
tangente à celle fixée pour Robinson, en E. En ce point, les TMS des deux courbes

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d’indifférence sont identiques. Cela signifie que les TMS des pommes pour les oranges sont
les mêmes pour l’un et l’autre.

1.3.3 Efficacité de production : Optimalité parétienne de la production.

Dans une économie qui n’est pas productivement efficace, il est possible de produire pour un
montant total fixé de ressources, une quantité plus élevée d’un bien sans avoir à réduire celle
d’un autre bien. Mais, si l’on se déplace le long de la frontière des possibilités de production
représentée dans la figure suivante, il est impossible que l’économie produise une quantité
supérieure d’un bien sans avoir à diminuer cette d’un autre bien pour un même montant.

L’analyse utilisée pour déterminer si une économie est productivement efficace est semblable
à celle retenue plus haut dans le cas de l’efficacité des échanges.

Sur la figure ci-dessus, on remarque qu’à la place de la contrainte budgétaire, on a maintenant


une droite d’isocoût, qui indique les différentes combinaisons des inputs ayant le même coût
pour l’entreprise. La pente de la droite d’isocoût est égale au prix relatif des deux facteurs de
production. La figure représente deux isoquants. Ceux-ci montrent les différentes
combinaisons des inputs qui permettent de produire les mêmes quantités d’outputs. Par

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conséquent, les isoquants sont à l’analyse de la production ce que les courbes d’indifférence
sont à l’analyse de la consommation. Les économistes appellent pente d’un isoquant le Taux
Marginal de Substitution Technique. Dans la figure ci-dessus, le TMST est égal au montant de
Terre nécessaire pour contrebalancer la baisse d’une unité de l’input Travail. Le TMST est
décroissant.

Tout comme l’efficacité des échanges nécessite que le TMS entre toutes les paires de biens soit
le même pour tous les individus, l’efficacité productive requiert que le TMST soit le même
pour toutes les entreprises.

Une entreprise maximise le montant de sa production pour un niveau donné de dépense en


inputs en trouvant le point auquel l’isoquant est tangent à la droite d’isocoût. En ce point de
tangence, les pentes des deux courbes sont identiques (Le TMST est égal au ratio des prix des
deux inputs). Dans une économie concurrentielle, toutes les entreprises sont confrontées au
même prix, de sorte que toutes les entreprises utilisant du travail et de la terre égalisent leur
TMST au même ratio de prix. Donc, toutes les entreprises auront le même TMST, condition
requise pour l’efficacité productive.

Dans la figure ci-dessus, on recourt au même principe exprimé graphiquement à partir d’une
autre forme de Boite d’Edgeworth-Bowley. L’objectif est de savoir comment allouer une offre
fixe d’input pour atteindre l’efficacité productive. On représente les deux offres d’inputs dans
une boite, avec l’offre totale de terre disponible mesuré le long de l’axe vertical et l’offre totale
de travail le long de l’axe horizontal. Les inputs participant à la production d’oranges sont
mesurés à partir du sommer situé en bas à gauche (point O). Par conséquent, le point E signifie
que le montant OB de terre est utilisé dans la production d’oranges avec la quantité de travail
égale à OA. Les inputs restant sont utilisés dans la production de pommes. Donc, on mesure
les inputs utilisés pour la production de pommes à partir du sommet situé en haut à droite.
Au point E, la production de pommes utilise O’B’ de terre et O’A’ de travail.

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Les isoquants apparaissent également dans la figure. Q0 représente un isoquant typique pour
la production d’oranges. Il est clair que l’efficacité productive nécessite que, pour tout niveau
de production d’oranges donné, le montant de pommes soit maximisé. A mesure que l’on se
déplace vers le bas et à gauche dans la boite, des ressources supplémentaires sont allouées à
la production de pommes. Donc, les isoquants qui passent par ces points représentent les
niveaux les plus élevés de la production de pommes. Si l’on fixe la production d’oranges au
niveau correspondant à l’isoquant Q0, on voit facilement que ‘output de pommes est maximisé
quand on a trouvé l’isoquant des pommes tangent à l’isoquant Q0. C’est seulement au point E
que toutes les ressources ont utilisées de façon efficaces et que Q0 d’oranges est produit. Au
point de tangence, les pentes des isoquants sont égales. Autrement dit, le TMS du travail à la
terre est le même dans la production de pommes et dans la production d’oranges.

1.3.4 Efficacité de la combinaison productive

Pour choisir la meilleure combinaison entre la production de pommes et celle d’oranges, il est
nécessaire de prendre en compte à la fois la faisabilité technique et les préférences des
individus. A chaque niveau de production de pommes, on peut déterminer à partir de la
technologie le niveau maximum possible de production d’oranges. Cela permet de construire
une courbe de possibilité de production. Pour ce type de courbes, on souhaite obtenir le niveau
d’utilité le plus élevé possible. Pour simplifier, on suppose que tous les individus ont des
préférences identiques. La figure ci-dessous décrit la courbe de possibilité de production et les
courbes d’indifférences entre pommes et oranges.

L’utilité est maximisée au point de tangence de la courbe d’indifférence et de la courbe des


possibilités de production. La pente de la courbe de possibilité de production est appelée
Taux Marginal de Transformation. Elle nous indique combien de pommes supplémentaires
on peut obtenir si l’on réduit la production d’orange d’une unité. Au point de Tangence E, la
pente de la courbe d’indifférence et celle de la courbe des possibilités de production sont égales. Cela
signifie que le TMS des oranges aux pommes est égal au Taux Marginal de transformation.

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Dans le cas concurrentiel, le Taux Marginal de transformation sera égal au prix relatif (prix
des pommes/prix des oranges). Si, en réduisant la production de pommes d’une unité, les
entreprises peuvent accroitre leur production d’oranges, de deux unités, par exemple, et
vendre les oranges à un prix supérieur à celui des pommes, les entreprises qui cherchent à
maximiser leurs profits vont évidemment chercher à augmenter leur production d’oranges.

Nous avons montré pourquoi, dans le système concurrentiel, le TMS des consommateurs sont
égaux aux rapports des différents prix. Puis que les TMS et les Taux Marginaux de
Transformation (TMT) sont tous égaux au prix relatif, le taux marginal de transformation
sera alors égal au TMS commun à tous les consommateurs.

TMS = TMT

Par conséquent, sur des marchés concurrentiels idéaux, mes trois conditions de l’efficacité sont
satisfaites.

1.4 Les DEFAILLANCES DU MARCHE : Le rôle de l’Etat bienveillant et parfaitement


informé.

Nous venons d’expliquer pourquoi les marchés jouaient un rôle aussi important dans
l’économie. Dans un univers idéal, les marchés permettent à l’économie d’être efficace au sens
de Pareto. Mais les individus estiment que ce n’est pas conforme à la réalité. On aime penser
qu’il existe toujours une autre manière d’organiser l’économie et grâce à laquelle on serait plus
heureux. Cela explique en partir pourquoi le mécontentement est si fréquent dans les sociétés
développées. Celles-ci en dépit de leurs performances économiques, sont souvent victimes
d’un syndrome du type « l’herbe est toujours plus vertes dans le jardin d’à côté ». Mais cette
explication du mécontentement social est loin d’être la seule. On a aussi l’impression que les
marchés ont du mal à produire la quantité appropriée : parfois par excès (trop de pollution
d’eau ou de l’air) et parfois par insuffisance (pas assez de biens culturels, de recherches
scientifiques, etc.). En outre, les marchés peuvent conduire à des situations où certaines
personnes n’ont pas assez de revenu pour vivre.

Au cours des cinquante dernières années, les économistes ont fait d’énormes efforts peut
comprendre à quel moment les marchés fonctionnent de façon efficace et à quel moment ce
n’est pas le cas. Cette sous-section examine les situations de défaillances du marché, celles où
les Etats ont des solides raisons d’intervenir, même lorsque les marchés sont efficaces, et celles
où il est moins nécessaire, sinon trop coûteux de le faire.

1.4.1 Droits de propriété et respect des contrats : L’Etat offre un service de protection et
sécurité (Etat Gendarme).

Nous avons expliqué pourquoi les marchés produisaient des résultats efficaces au sens de
Pareto. Mais, avant que les marchés puissent réellement fonctionner, il est indispensable
d’avoir un « gouvernement », c’est-à-dire une instance capable (a) d’établir et de faire respecter
les droits de propriétés et (b) de faire respecter les contrats passés entre les individus (sous
réserve que ces contrats soient juridiquement valides).

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De façon générale, si la propriété privée n’est pas protégée, les individus sont peu incités à
investir et à épargner dans la mesure où ils n’ont aucune garantie de récupérer leur argent.

La protection des citoyens et de la propriété, la garantie du respect des contrats passés, la


définition des droits de propriété sont les biens et services de base sur lesquels reposent toutes
les économies de marché. A ce titre, ces activités sont au centre de l’action des Etats.

1.4.2 Défaillance du marché et rôle de l’Etat (Etat minimal).

Selon le premier théorème fondamental de l’économie du bien-être, l’économie est efficace au


sens de Pareto, du moins dans certaines circonstances et sous certaines conditions. On appelle
défaillance du marché une situation dans laquelle le marché ne respecte ni ces circonstances
ni ces conditions. Cela se produit dans six cas importants. Une action de l’Etat est alors
susceptible de se justifier.

1°) Défaillance de la concurrence (BAUMOL, PANZAR et WILLIG, 1982, analyse des marchés
contestables)

Pour que les marchés soient efficaces au sens de Pareto, la concurrence doit être une
concurrence pure et parfaite. Autrement dit, il faut que le nombre des entreprises soit suffisamment
grand et que chaque entreprise soit persuadée qu’elle ne peut exercer aucun effet sur les prix du marché.
Or, ce n’est manifestement pas le cas dans certains secteurs industriels, comme les
superordinateurs, les systèmes d’exploitation, les processeurs pour les micro-ordinateurs,
l’aluminium, les cigarettes, etc. Dans ces différents cas, soit il y a peu d’entreprises, soit une
ou deux d’entre elles possèdent une part importante du marché. Quand une seule entreprise
est présente sur le marché, les économistes disent qu’il s’agit d’un MONOPOLE (SEEG, au cas
du Gabon). Quand il n’y a que quelques entreprises sur le marché, les économistes disent qu’il
s’agit d’un OLIGOPOLE (Boeing et Airbus).

Les Monopoles et Oligopoles existent pour deux principales raisons (des barrières)

1°) Barrières Economiques

A°) La différenciation des produits efficace : Monopole temporaire sur un produit (exemple de
Appel qui lance l’IPhone).

Même lorsqu’il y a beaucoup d’entreprises sur un marché, chacune d’entre elles peut produire
un bien légèrement différent de celui des concurrents et estimer qu’elle est confrontée à une courbe
de demande décroissante (et non horizontale), c’est-à-dire qu’elle est capable d’agir sur le prix en
modifiant la quantité offerte du bien concerné.

Les économistes parlent alors de concurrence monopolistique.

Dans toutes ces situations, la concurrence s’éloigne de l’idéal de la concurrence parfaite, où


chaque entreprise est si petite qu’elle pense n’avoir aucun moyen d’agir sur le prix du marché.

Il est important de ne pas oublier que, dans les circonstances précédentes, les entreprises
peuvent toujours faire semblant de se concurrencer activement les unes les autres. L’économie
de marché semblera alors bien « fonctionner », en ce sens que des marchandises sont produites

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et que les consommateurs semblent les aimer. Le premier théorème fondamental de l’économie
du bien-être montre certes que les économies de marché sont efficaces au sens de Pareto, mais
il exige plus qu’une certaine concurrence.

B°) CF (coûts d’installation, coûts d’entrée) importants

Supposons par exemple que les coûts moyens de production (CM) d’une entreprise soient
décroissants, autrement dit que ses coûts diminuent lorsqu’elle augmente sa production [Cela
est Possible lorsqu’il existe des coûts fixes importants : CT = aq + CF, alors CM = a + CF/q].
Plus une entreprise est grande par rapport aux autres, plus elle a un avantage concurrentiel
vis-à-vis de celles-ci. Il peut même arriver que se constitue un monopole naturel, c’est-à-dire une
situation où une seule entreprise est capable de produire la totalité de ce que demande le marché,
et cela à un prix inférieur à toutes les autres.

Exemple : Lorsqu’un opérateur de téléphonie ou en Eaux et Electricité veut s’installer, il supporte des
coûts d’infrastructure réseau qui sont important OU la location des réseaux des opérateurs existants
(des concurrents) peut s’avérer très coûteux.

Monopole Naturel = Economie d’Echelle (CM décroissant, car il existe des CF) + Economie d’Envergure
(CT (Q1 +Q2) < CT(Q1) + CT (Q2).

Même en dehors du cas de monopole naturel, on peut rencontrer des situations où l’efficacité
implique la présence sur un marché de seulement un petit nombre d’entreprises. On rencontre
notamment ce cas quand les coûts de transport sont élevés d’un lieu à un autre. Il suffit alors
de considérer que les biens vendus par une entreprise en un lieu donné ne sont pas des
substituts parfaits de même biens vendus en un autre lieu.

C°) Informations imparfaites

L’information peut aussi être imparfaite. Cela signifie qu’une entreprise ne perdra pas tous
ses clients si elle augmente son prix. Elle devra seulement tenir compte du degré de
décroissance de sa courbe de demande.

D°) Guerre des prix

Une entreprise peut aussi adopter un comportement stratégique, avec pour objectif de
décourager ses concurrents. Pour cela, elle menacera ses rivaux potentiels de baisser ses prix
s’ils décident de venir sur le marché. Ce type de menace est en général à la fois crédible et
suffisant pour décourager les concurrents d’entrer.

Mais il peut y avoir des Représailles. Jeu Stratégique conduisant à un équilibre de Nash. Pour
éviter des pertes, les entreprises peuvent aussi s’entendre (coopérer) et former des Cartels.

2°) Une barrière réglementaire : Règlementation de l’Etat qui limitent l’entrée.

Certaines imperfections de la concurrence proviennent enfin des interventions des Etats. Par
exemple, un Etat peut accorder des brevets à des innovateurs (permet aux entreprises d’avoir
une exclusivité sur cette innovation pendant 20ans. Pour Couvrir les dépenses en Recherche et
Développement et encourager l’innovation et le bien-être général), autrement dit des droits de

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propriétés exclusifs sur leurs inventions. Les brevets jouent un rôle important dans l’économie
car ils renforcent les incitations à innover. Toutefois, ils ont aussi l’inconvénient de rendre la
concurrence moins parfaite sur le marché des biens concernés.

L’Etat peut demander des Licences à certains producteurs (les Pharmacies par exemple).

Il est facile de comprendre pourquoi la concurrence imparfaite est une cause d’inefficacité
économique. Comme on l’a vu, les entreprises en concurrence parfaite produisent de façon
efficace au sens parétien. Pour cela, elles choisissent le niveau de production correspondant à
l’égalisation de leur coût marginal de production au prix de marché. Or, on peut considérer ce
prix comme une mesure de l’avantage marginal que procure au consommateur l’acquisition
d’une unité supplémentaire du bien. Ainsi, la concurrence parfaite permet d’égaliser, par
l’intermédiaire des prix, l’avantage marginal du demandeur au coût marginal de l’offreur. En
concurrence imparfaite, les entreprises produisent en un point tel que la recette marginale que
procure la vente d’une unité supplémentaire est égale au coût marginal de la production de
cette unité.

Lorsque la courbe de demande à une entreprise est décroissante, la recette marginale a deux
composantes. D’une part, quand cette entreprise vend une unité supplémentaire, elle reçoit le
prix de cette unité. Mais, pour parvenir à vendre cette unité supplémentaire, elle peut
diminuer le prix qu’elle fait payer, à la fois pour cette unité marginale et pour les unités infra
marginales (c’est-à-dire vendues avant elle). La recette marginale grâce à la vente d’une unité
supplémentaire est donc égale à son prix de vente moins la recette perdue en raison de cette
expansion de la production, qui oblige à baisser le prix de toutes les unités vendues. Par
conséquent, la recette marginale est inférieure au prix de vente.

Dans le cas du monopole naturel, avec des coûts moyens décroissants et des coûts marginaux
inférieurs au coût moyen, la concurrence n’est pas viable. Si une entreprise fait payer un prix
égal au coût marginal, comme ce serait le cas en CPP, elle subira une perte puisque le coût
marginal (c’est-à-dire ce qui sort de caisse pour chaque unité vendue) est inférieur au coût
moyen (ce qui sort en moyenne des caisses de l’entreprise pour produire une unité). On notera
que, face à cette situation, le monopole privé et le monopole d’Etat se comporteront en général
de façon différente. Le premier, qui cherche à maximiser ses profits, fera payer pour cela le prix
le plus élevé possible. Le second, si l’on fait l’hypothèse qu’il ne reçoit pas de subventions et
qu’il peut produire aussi efficacement que le monopole privé, cherchera simplement à
équilibrer son budget, ce qui permet de pratiquer un prix inférieur à celui du monopole privé.

2°) biens publics

 Biens publics et défaillance du marché (SAMUELSON, 1954)

Les économistes ont recours à deux questions de base pour distinguer les biens privés des
biens publics. Ils se demandent d’abord si le bien possède la propriété de rivalité dans la
consommation, ce qui signifie que, si un bien est utilisé ou consommé par une personne, il ne
peut pas l’être par une autre. Au contraire, on parle de consommation non rivale dans le cas
où la consommation d’un bien ou service par une personne ne diminue pas ou n’empêche pas
la consommation de ce même bien ou service par une autre personne. La seconde question que

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posent les économistes pour distinguer les biens publics des biens privés s’appuie sur la
propriété d’exclusion. Est-il possible d’exclure un individu en le privant des avantages d’un
bien public (au moins à un coût raisonnable) ? Si l’exclusion est impossible, alors l’utilisation
du système des prix l’est également. En effet, les consommateurs n’ont aucune incitation à
payer le prix à l’offreur (ici le secteur public). Les biens privés, au contraire, possèdent toujours
la propriété « d’excludabilité ». Les individus qui ne contribuent pas au paiement d’un bien
peuvent être exclus des avantages que procure ce bien (et cela à un coût nul ou très faible). Les
biens publics purs sont des biens pour lesquels il y a non-rivalité dans la consommation et
impossibilité d’exclusion.

Les deux principales formes de défaillances du marché sont liées à la présence de biens
publics : une sous-consommation et une offre insuffisante. Dans le cas de biens non-rivaux,
l’exclusion n’est pas souhaitable parce qu’elle conduit à une sous-consommation. Mais, sans
exclusion, le problème devient celui d’une offre insuffisante. La défense nationale et les
instruments d’aide à la navigation maritime (phares et balises), bien que de taille très
différentes, sont deux exemples de ce types de biens. Soit le marché n’offre pas de biens
publics, soit il en offre mais c’est alors en quantité insuffisante. Le fait que les marchés privés
ne soient pas capables d’offrir les biens publics en quantité suffisante constitue un argument
souvent utilisé pour justifier potentiellement de nombreuses activités publiques.

Si l’exclusion est possible, et même si la consommation est non-rivale, les gouvernements


mettent souvent en place des droits d’usage pour les personnes qui bénéficient d’un bien ou
service fourni de façon publique. Les péages qui financent les autoroutes sont des droits
d’usage spécifiques. On peut considérer aussi que la taxe sur les billets d’avion constitue un
droit d’usage. Les recettes de cette taxe vont au financement des aéroports et aux systèmes de
contrôle du trafic aérien. Les droits d’usage sont souvent considérés comme un moyen
équitable d’augmenter les recettes. En effet, les personnes qui paient le plus sont celles qui
utilisent le plus le bien public concerné (et qui sont donc censées en bénéficier le plus).
Cependant, quand il y a non-rivalité dans la consommation, les droits d’usage sont à l’origine
d’une inefficacité.

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L’impossibilité de rationner à l’aide d’un système de prix implique que le marché de
concurrence pure et parfaite ne parviendra pas à produire un montant de biens publics efficace
au sens de Pareto. En effet, pour une fourniture privative du bien public, il faudrait être en
mesure de faire payer les services fournis. Mais parce que tous les individus vont penser qu’ils
peuvent en bénéficier, quelle que soit leur contribution, il n’y aura pas d’incitation à payer le
prix de façon volontaire. C’est pour cette raison que l’on doit contraindre les individus à
soutenir la production des biens précédents en faisant appel à la fiscalité. Les réticences des
individus à contribuer volontairement au financement des biens publics posent ce que l’on
appelle un problème de passager clandestin.

 Condition d’efficacité pour les biens publics (BOWEN, LINDAHL et SAMUELSON,


les conditions BLS)

La question centrale concerne le niveau de l’offre de biens publics : que veut-on dire quand on
parle d’un Etat qui offre trop ou pas assez de biens publics ? Le critère de Pareto permet
d’avancer la réponse suivante : L’allocation d’une ressource est efficace au sens de Pareto si l’on ne
peut améliorer la situation d’aucune personne sans détériorer celle d’au moins un autre. Or, sur cette
base, nous avons montré que l’efficacité au sens de Pareto sur les marchés nécessitait, entre autres
critères, que le TMS d’un individu soit égal au Taux Marginal de Transformation.

Concernant les biens publics, ils sont offerts de façon efficace quand la somme des TMS, pour
tous les individus, est égale au Taux marginal de Transformation.

Le TMS des biens privés aux biens publics indique la quantité de biens privés que chaque individu
accepte d’abandonner pour obtenir une unité supplémentaire du bien public (qui, par définition, est
consommé de faon jointe par tous les individus). Le taux Marginal de Transformation indique la
quantité du bien privé à laquelle on droit renoncer pour obtenir une unité supplémentaire de bien public.

L’efficacité implique que le montant total que les individus sont disposés à abandonner (la
somme des TMS) soit égal au montant total qu’ils doivent abandonner (le TMT).

Les hypothèses de base de ce modèle sont :

H1 : Il existe un bien public (G),

H2 : Pour accroitre la production du bien public d’une unité, il faut réduire la production du
bien privé (C),

H3 : L’Economie simple est composée de deux individus (Robinson et Vendredi).

 Courbe de demande pour les biens publics.

Les individus n’achètent pas les biens publics. Cependant, on peut poser la question de la
quantité que les individus demanderaient s’ils devaient payer une certaine somme pour chaque
unité supplémentaire du bien public. Cette question n’est pas totalement hypothétique. En effet,
à mesure que les dépenses de biens publics augmentent, les impôts payés par les individus font de même.
On appelle prix fiscal (p) le paiement supplémentaire qu’un individu doit effectuer pour chaque unité
supplémentaire du bien public.

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Le montant total que les individus peuvent dépenser, autrement dit, la contrainte budgétaire
est :

C + p. G = Y

C, est la consommation individuelle de biens privés, G est le montant total des biens publics
fournis et Y, le revenu des individus.

Les individus souhaitent obtenir le niveau d’utilité le plus élevé possible sous réserve qu’il
respecte la contrainte budgétaire. On obtient une courbe d’indifférence des individus entre
biens publics et biens privés. Ceux-ci souhaitent renoncer à une partie des biens privés qu’ils
détiennent pour obtenir davantage de biens publics (le TMS est décroissant et correspond à la
pente de la courbe d’indifférence). Par conséquent, la CI devient d’autant plus plate que
l’individu consomme plus de biens publics et moins de biens privés. En modifiant à la hausse
ou à la baisse le prix fiscal, on peut tracer une courbe de demande de biens publics. Il est
possible d’utiliser l’approche précédente pour tracer les courbes de demande de biens publics
des deux individus, Robinson et Vendredi. Pour cela il faut les sommer verticalement afin
d’obtenir la courbe de demande collective. Il convient d’opérer une sommation verticale, car
un bien public pur est nécessairement fourni en quantité égale à tous les individus. Il est
impossible de rationner les consommations individuelles. Mais ce n’est pas non plus
souhaitable : le faut qu’un individu utilise le bien public ne réduit en rien l’utilité qu’en retire
n’importe lequel des autres individus. Donc, pour une quantité donnée, on ajoute la
disposition à payer de tous les autres pour calculer la disposition à payer totale. En calculant
ce dernier montant pour chaque quantité donnée, on peut tracer la courbe de demande
collective. On peut considérer la courbe de demande comme une courbe de « disposition
marginale à payer ». Autrement dit, à chaque niveau de biens publics produit, elle indique le
montant que l’individu est disposé à payer en échange d’une unité supplémentaire du bien
public. La somme verticale des courbes de demande individuelles est simplement la somme de
leurs dispositions marginale à payer (des taux marginaux de substitution). Elle correspond au
montant total que tous les individus pris ensemble sont disposés à payer pour une unité
supplémentaire de biens publics.

On peut tracer une courbe d’offre de biens publics exactement comme on l’a fait pour les biens
privés. A chaque niveau de production, le prix représente la quantité des autres biens à laquelle on doit
renoncer pour produire une unité supplémentaire de biens publics. Ce montant correspond au coût
marginal, ou au TMT. A ce niveau de produit, la demande collective est égale à l’offre. La
somme des dispositions marginales à payer (la somme des TMS) est égale au coût marginal
de production, ou au taux marginal de transformation. En ce point, la somme des TMS est
égale au TMT. Le niveau de produit correspondant à l’intersection de la courbe de demande
collective et de la courbe d’offre de biens publics est donc efficace au sens de Pareto.

Olson (1965) : Problème du passager clandestin (Jeu de type dilemme du prisonnier) et les
préférences ne seront pas révélées. Ce qui entraine la fourniture insuffisante des biens publics
par le Marché (Sous-production de biens publics par rapport à la demande sociale). Justifie
une intervention de l’Etat, comme producteur de ce type de biens. Il doit déterminer les
quantités d’Equilibre de biens collectifs pur (BCP) qui maximise le bien-être général (égal à la

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somme des satisfactions individuelles) ainsi que les modalités de financement pour financer
la production de biens publics correspondant à la demande sociale (Cx). Sans créer des surplus
de distorsion.

Mais quel niveau de prélèvement ? Quel type de prélèvement ? Les recettes seront-elles vraiment
affectées à la production de biens et services publics ?

3°) Les externalités (SIDGWICK, 1880 et MARSHALL, 1890 ; PIGOU, 1920 ; COASE, 1960 ;
DALES, 1968 ; RANDALL, 1974 et 1993):

Des externalités se produisent chaque fois qu’un individu ou une entreprise exerce une action qui a un
effet sur un autre individu ou sur une autre entreprise, et pour lequel ces derniers ne paient rien ou ne
reçoivent rien (PIGOU, 1920 ; DEMSETZ, 1967 ; MEADE, 1973 ; BAUMOL et OATES, 1988).

Il existe plusieurs types d’externalité :

Distinction Définition et auteur de référence Exemples

Effet externe où un agent affecte


positivement le bien-être d’un
Voisin bénéficiant du parterre fleuri
Positive autre agent (bénéfice) sans
entretenu par un autre
compensation marchande
(PIGOU, 1920)
Effet externe où un agent affecte
négativement le bien-être d’un
Odeurs nauséabondes provenant d’un
Négative autre agent (coût) sans
élevage
compensation marchande
(PIGOU, 1920)
Externalités affectant le bien-être
des agents non transmises à Sacs plastiques provenant d’une
Technologique
travers les prix (SCITOVSKY, décharge
1954)
Externalités affectant le bien-être Diminution de la demande de nitrates
de certains agents, mais qui entraînant une diminution de prix, ce
Pécuniaire
s’effectuent à travers les prix qui se traduira par une augmentation
(Scitovsky, 1954) du bien-être des autres utilisateurs
Effets externes qui conduisent à
Paréto-pertinentes une allocation inefficace des Pollution au-delà du niveau optimal
ressources (Buchanan, 1962)
Effets externes qui ne génèrent
Pollution en deçà de l’optimum de
Non paréro-pertinentes pas une allocation inefficace des
pollution
ressources (Buchanan, 1962)
Effets externes rivaux, c'est-à-dire
dont le préjudice subi (ou le
Déchets entraînés chez un agent A ne
bénéfice retiré) par un agent
Privée peuvent être simultanément chez
réduit le préjudice subi (ou le
l’agent B
bénéfice retiré) par un autre agent
(BAUMOL ET OATES, 1988)

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Effets externes non rivaux, c'est-à-
dire dont le préjudice subi (ou le
bénéfice retiré) par un agent ne
Pollution atmosphérique générée par
Publique diminue pas le préjudice subi (ou
une zone industrielle
le bénéfice retiré) par un autre
agent (BAUMOL ET OATES,
1988)
Source : Grolleau et Salhi (2009)

Problèmes : Production excessive des biens quand ils sont à l’origine d’externalités négatives
et Offre insuffisante de biens donnant lieu à des externalités positives.

Dans de nombreux cas, les actions engagées par un individu ou une entreprise ont des conséquences
pour les autres individus ou entreprises. Une entreprise peut ainsi imposer par ses actions des coûts aux
autres sans leur apporter de compensation (ou dédommagement) en retour. Inversement, elle peut être
à l’origine d’avantages pour les autres entreprises (mais sans obtenir de rémunérations pour cela).

Chaque fois qu’une externalité se présente, l’allocation des ressources effectuées par le marché
ne sera pas efficace. En effet, les agents qui s’engagent dans des activités génératrices d’externalité
négatives ne supportent pas la totalité des coûts dont celles-ci sont responsables. De ce fait, ils sont
incités à s’engager de façon excessive dans ce genre d’activité. Inversement, les agents qui s’engagent
dans des activités génératrices d’externalités positives ne recueillent pas la totalité des bénéfices qui
résultent de ces activités. Ils ne seront pas incités à s’y investir de façon suffisante.

 Solutions :
- Solutions privées aux externalités

Dans certains cas, les marchés privés peuvent tenir compte des externalités sans avoir besoin
d’une intervention du secteur public.

A°) L’internalisation des externalités : La façon la plus simple d’internaliser les externalités
est de constituer des unités économiques de taille suffisante de sorte que la plupart des conséquences
d’une action se font sentir à l’intérieur de chaque unité.

B°) Le théorème de Coase : On parle d’externalités lorsque des individus ne sont pas obligés
de payer pour toutes les conséquences de leurs actions. Fréquemment, on peut traiter les
externalités en définissant de façon appropriée des droits de propriété. Ces droits donnent à un individu
particulier le droit de contrôler certains actifs et de faire payer leurs utilisations. On appelle Théorème
de Coase, la proposition selon laquelle, chaque fois qu’il y a des externalités, les parties
concernées peuvent se réunir et définir un ensemble d’arrangements grâce auxquels l’externalité est
internalisée, et donc préserver l’efficacité du marché concerné. La correction des externalités a bien
entendu des conséquences importantes en termes de redistribution. Selon la structure retenue
pour les droits de propriété, l’identité de ceux qui doivent compenser sera différente.

C°) Recours au système légal : Même quand les droits de propriété ne sont pas parfaitement
définis, le système légal est en mesure de procurer des protections contre les externalités. Dans un
système juridique de Common Law, une personne ne peut jamais faire subir un préjudice à
une autre. La notion de préjudice est en général interprétée largement : elle comprend un

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ensemble de coûts économiques imposés aux autres. Implicitement, les tribunaux ont accordé
aux individus certains droits de propriété.

D°) Défaillance des solutions privés : S’il est exact que les marchés privés peuvent internaliser
les externalités, pourquoi a-t-on besoin d’interventions gouvernementales autres que celle qui
consiste à établir des droits de propriété clairs ? De plus, pourquoi les accords coopératifs
parviennent-ils si peu à corriger les externalités ? Les interventions de l’Etat restent nécessaires
pour plusieurs raisons. La première concerne le problème de biens publics. De nombreuses
externalités impliquent la fourniture d’un bien public comme l’air pur ou l’eau propre (les
comportements de passagers clandestin). L’intervention du gouvernement se justifie aussi
par une autre raison, liée au problème de couts de transactions. Rassembler les petits
propriétaires et les convaincre d’internaliser volontairement les externalités existantes implique des
coûts importants. La fourniture de ces services organisationnels correspond en soi à un bien (ou
service) public.

- Solutions publiques aux externalités

Les solutions offertes par le secteur public aux externalités environnementales sont de deux
grandes catégories : les solutions fondées sur le marché et la règlementation directe. Ici, le
problème vient de ce que les entreprises ne tiennent pas compte des coûts sociaux résultants
des externalités qu’elles génèrent. La tâche de l’Etat est d’aider le secteur privé à atteindre le
niveau de pollution socialement efficace et de faire en sorte que les individus et les entreprises
soient incités à prendre en compte les conséquences de leurs actions sur les autres.

A°) Solutions reposant sur le marché : Les solutions fondées sur le marché essaient d’agir sur
les incitations pour qu’elles aillent dans le sens de résultats économiquement efficaces.

a-1. Les pénalités et les impôts : la forme la plus simple de solution reposant sur le marché consiste
à prélever des pénalités ou des impôts en proportion du montant de pollution émise. En général, les
externalités font apparaitre une différence entre le cout social et le cout privé, et entre
l’avantage social et l’avantage privé. L’instauration d’une pénalité ou d’un impôt calculé
correctement permet de placer les individus ou les entreprises devant les véritables coûts et
avantages sociaux de leurs actions.

a-2 Subventionner les réductions de la pollution : En général, une entreprise qui pollue n’a
pour ainsi dire aucun avantage direct à réduire son niveau de pollution, excepté de ne pas
avoir à payer des pénalités pour dépassement des normes. Du point de vue de la société dans
son ensemble, les dépenses permettant de réduire la pollution sont insuffisantes. Plutôt que
de taxer la pollution, l’Etat peut subventionner les dépenses visant à les réduire. En accordant
une subvention égale à différence entre l’avantage marginal social de la réduction de la
pollution et l’avantage marginal privé correspondant à cette réduction pour l’entreprise, on
peut atteindre le niveau efficace de réduction de la pollution.

a-3 Les permis négociables : Les permis négociables, ou commercialisables, font partie d’une
catégorie de plus en plus populaire. Ces permis fonctionnent selon un système de « plafonnement et
d’échange ». Une limite est fixée correspondant au montant total de pollution que l’on est autorisé à

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émettre. Cette limite est soit utilisée, soit vendue aux entreprises sous la forme de permis d’émission.
Ces permis limitent le montant de pollution qu’une entreprise unique peut émettre.

B°) La règlementation : Les économistes estiment habituellement que les solutions de type marché
sont les plus prometteuses pour incurver la courbe des externalités environnementales. Malgré cela,
les Etats se sont traditionnellement reposés sur des règlementations directes. Ils ont fixé des
normes d’émission pour les automobiles. Ils ont mis en avant des règlementations détaillées
concernant l’utilisation des produits chimiques toxiques. Ils ont interdit de fumer pendant les
vols intérieurs aux Etats-Unis, etc. Les défenseurs des règlementations estiment que celles-ci
procurent une plus grande certitude. L’une des principales critiques adressées aux règlementations est
qu’elles ne réduisent pas la pollution de la façon la plus efficace. De plus, les règlementations incitent
peu les entreprises à réduire leur pollution en dessous des normes fixées (sinon pas du tout).

C°) Les innovations : Les règlementations peuvent créer des incitations à l’innovation,
concernant en particulier de nouvelles façon de produire qui réduisent la pollution ou de nouvelles
technologies capables de la faire baisser à moindre coût.

D°) La Transparence de l’information : Dans certains domaines, les Etats ont expérimentés une
autre approche, fondée sur les pressions de l’opinion publique et non sur un appel à la main lourde
(et trop visible) de l’action publique. Par exemple, le rôle de l’Etat se limiterait à obliger les
entreprises à rendre publique la liste des produits chimiques qu’elles rejettent dans l’eau ou
qu’elles émettent dans l’air et présentent un risque potentiel de cancer. Ceux qui critiquent cette
approche mettent en avant les coûts élevés d’une telle diffusion dans le public, mais ils craignent
surtout que les gouvernements n’alimentent ainsi des campagnes de panique.

E°) Compensation et Distribution : Jusqu’à maintenant, nous nous sommes intéressés à


l’efficacité des différentes manières de contrôler les externalités dues à la pollution. Toutefois,
une grande partie du débat porte sur les effets de distribution. Les différents effets de contrôle
peuvent avoir des conséquences distributionnelles très différentes. Les subventions visant à acquérir
des équipements qui réduisent la pollution peuvent souvent aboutir à une allocation des
ressources moins efficaces que celle obtenue avec un système de pénalités pour les pollueurs.
Malgré tout, les entreprises préfèrent manifestement les subventions. Une meilleure efficacité
signifie, en principe, que les gains sociaux résultant de l’utilisation d’un système plus efficace
sont tels que les gagnants sont en position de dédommager les perdants.

4°) Marchés incomplets : Assurance et marchés des capitaux

Les biens et les services publics purs ne sont pas les seuls que les marchés privés ne fournissent
pas, du moins pas dans des proportions adéquates. Les marchés incomplets, à la différence des
« marchés complets », ont pour défaut d’être incapables de fournir tous les biens et services
pour lesquels le coût de fourniture est inférieur à ce que les individus sont disposés à payer. A
ce titre, l’incomplétude des marchés fait partie des principales défaillances du marché.

Des économistes pensent notamment que les marchés privés ont fonctionnés de façon particulièrement
médiocre en matière d’assurance et de crédit, et que ces diverses défaillances justifient des interventions
publiques.

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Les individus doivent faire face à de nombreux risques graves que le secteur privé ne parvient
pas à assurer, même si les marchés d’assurance sont de bien meilleure qualité aujourd’hui qu’ils ne
l’étaient un siècle auparavant. Les Etats ont mis en place un grand nombre de programmes
d’assurance, en partie sur la base de la notion de défaillance du marché. Les Etats sont des
assureurs importants pour les membres de la société en raison de l’absence de marché
adéquats. Ils vont fournir de l’assurance, aux agriculteurs sur leurs récoltes, aux salariés en cas de
chômage, aux personnes âgées dont les retraites sont trop faibles, aux familles qui ont besoin de soins de
santés trop coûteux pour elles, etc. L’intervention des Etats comme assureurs peut aussi résulter des
circonstances. Par exemple, après les émeutes urbaines de l’été 1967 aux USA, la plupart des
compagnies d’assurance privées refusaient d’assurer contre l’incendie des personnes habitant
dans des quartiers situés au centre de certaines grandes villes. L’Etat s’est alors vu contraint
d’offrir des assurances de substitution.

Au cours des dernières décennies, les Etats ont aussi joué un rôle actif en réduisant les imperfections
des marchés financiers en général. Ils estiment souvent que les banques restreignent indûment
l’accès au crédit et qu’il faut corriger des comportements qui sont à l’origine des défaillances
propres au marché du crédit. Pour cette raison, divers organismes publics accordent soit des prêts
directs, soit des garanties sur des prêts à plusieurs catégories de la population ou à plusieurs secteurs
économiques : aux étudiants pour financer leurs études, aux personnes de la classe moyenne et pauvres
pour acquérir des logements, aux entreprises exportatrices, aux petites entreprises, aux entreprises
nouvellement créées, etc.

Depuis une quarantaine d’années, les chercheurs essaient de comprendre pourquoi les marchés des
capitaux et celui de l’assurance sont imparfaits : La première explication privilégie l’innovation.
La deuxième explication fait intervenir les coûts de transaction. Elle est liée à l’introduction
sur les marchés de nombreux produits nouveaux. Il est couteux d’aller vendre sur un marché, de
faire respecter des contrats, de créer de nouvelles polices d’assurance, etc. La troisième explication se
concentre sur les coûts : coûts de l’information asymétrique et coûts pour faire respecter les
engagements contractuels. La compagnie d’assurance est souvent moins informée sur la nature de
certains risques que la personne qui souscrit l’assurance. Quand les asymétries d’informations sont
importantes, aucun marché ne peut exister.

De même les agents qui prêtent sur les marchés financiers, incapables de savoir quels emprunteurs
ont les plus grandes chances de faire défaut, s’inquiètent souvent du remboursement des sommes
qu’ils ont prêtées. La banque fait face à un dilemme : si elle augmente le taux d’intérêt pour
compenser le fait que beaucoup de prêts ne seront pas remboursé, le taux de défaut (c’est-à-
dire de non-remboursement aux échéances prévues) va augmenter. D’un côté, ceux qui
anticipent de rembourser vont refuser d’emprunter à un taux supérieur. De l’autre, ceux qui
anticipent de ne jamais rembourser ne se préoccupent pas du montant nominal que leur
prêteur va leur réclamer. Les « bons » emprunteurs partent et les « mauvais » restent. Ce phénomène
s’appelle de l’anti-sélection.

Les raisons qui expliquent l’inexistence des marchés influeront à leurs tours sur la façon dont les Etats
répondront à ce type de défaillance du marché. En effet, ces derniers doivent aussi tenir compte de

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leurs propres défaillances, en matière de coûts de transaction, de problèmes de respect des
règles et d’asymétries d’information.

5°) Défaillances informationnelles

Un certain nombre d’interventions publiques se justifient par l’information imparfaite des


consommateurs et par le sentiment que le marché, en soi, ne fournit pas une quantité suffisante
d’information. Par exemple, la plupart des grands pays développés possèdent des lois qui
obligent les prêteurs à informer les emprunteurs du montant véritable des taux d’intérêts des
prêts qu’ils contractent. Dans le domaine commercial, des lois ou des règlementations sur l’étiquetage
des produits précisent leurs compositions et donnent plusieurs autres indications du même ordre. Le
marché des véhicules d’occasion est aussi soumis à des obligations spécifiques. Le marchand
vendeur doit signaler l’état des pièces d’une voiture, et s’il a découvert des défauts ou des imperfections,
indiquer quelles réparations ont été effectuées. Les règlementations sur l’obligation de transparence
de l’information seraient tout à la foi, selon leurs adversaires :

- Inutiles (le marché concurrentiel fournirait de lui-même aux entreprises des incitations
suffisantes pour révéler l’information vraie),
- Non pertinente (les consommateurs font peu attention à l’information que la loi fait obligation
de révéler) et
- Coûteuse (pour l’Etat et pour les entreprises qui doivent se mettre en conformité avec les
règlements).

Les partisans des règlementations répondent que, même si elles ont parfois difficiles à mettre
en œuvre, leur rôle est indispensable sur les marchés concernés. En effet, le rôle de l’Etat comme
agent correcteur des défaillances informationnelles va bien au-delà de la simple protection du
consommateur ou de l’investisseur. L’information est un bien public à plus d’un titre. Fournir
l’information à une personne supplémentaire ne diminue pas la quantité disponible pour les
autres. L’efficacité exige que l’information soit diffusée librement, ou plus exactement, que son
seul coût soit celui de sa transmission. Le marché privé fournit souvent une quantité
d’information insuffisante, tout comme il fournit une quantité insuffisante des autres biens
publics.

Plusieurs défaillances du marché sont liées à l’information imparfaite. L’une des hypothèses
de base des théorèmes fondamentaux de l’économie du bien-être est que l’information est
parfaite, ou, plus exactement qu’aucune entreprise ou aucun ménage n’est en mesure
d’influencer les croyances des autres ou la qualité de leur information. Dans la réalité, beaucoup
d’activités économiques sont consacrées à l’acquisition d’information : des employeurs à la recherche de
bons employés, des prêteurs à la recherche de bons emprunteurs, des investisseurs à la recherche de bons
investissements, des assureurs à la recherche de bons risques, etc. Cependant des problèmes liés à
l’information apparaissent en filigrane dans plusieurs programmes gouvernementaux,
notamment dans le secteur de la santé et de l’assurance maladie.

1.4.3 Redistribution et biens sous tutelle (MUSGRAVE, 1957 et 1959) :

L’irrationalité apparente des individus

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Un argument en faveur de l’intervention gouvernementale est qu’une économie efficace au sens de
Pareto émerge à partir du consentement d’individus qui n’agissent pas nécessairement dans le sens de
leurs propres intérêts. On avance souvent l’idée que la perception par un individu de son propre
bien-être n’est pas toujours un critère fiable de sa capacité de jugement. Même les consommateurs
complètement informés peuvent faire de « mauvais » choix.

Par exemple, les individus continuent à fumer, même si c’est mauvais pour leurs santés et même s’ils
le savent. Certaines personnes n’attachent pas leur ceinture de sécurité en voiture, même si ce geste
augmente leurs chances de survie en cas d’accident et même si elles savent que cela leur assure une
meilleure protection. La même chose vaut pour les casques de motocyclistes.

Il y a ceux qui croient que l’Etat doit intervenir dans ces circonstances, où, apparemment, les
individus (caractère impulsif, faiblesse de la volonté, endogénéité des préférences) ne font pas
ce qui correspond à leurs intérêts (HEAD, 1974). Et il faut comprendre que, dans ce cas de
figure, on ne peut pas se contenter de fournir l’information. On doit être bien plus persuasif et
aller parfois jusqu’à la contrainte. On appelle biens sous tutelle, les biens et services que le
gouvernement oblige à consommer (par exemple les ceinture de sécurité dans les automobiles
ou l’éducation des enfants jusqu’à un certain âge).

L’idée qui sous-tend la notion de biens sous-tutelle s’appelle le paternalisme (JONES et


CULLIS, 2002 ; LOEWENSTEIN et HAISLEY, 2008 ; CAMERER et al., 2003, O’DONOGHUE
et RABIN, 2003, THALER et SUNSTEIN, 2003). L’Etat estime qu’il est obligé d’intervenir parce
qu’il sait mieux que les individus eux-mêmes ce qui correspond à leur intérêts personnel.
L’argument paternaliste des activités publiques est très différent de celui des externalités. Le fait de
fumer dans une salle bondée impose un cout direct aux non-fumeurs présent dans cette salle.
Cette situation peut toutefois être réglée directement par les propriétaires du lieu concerné,
privé ou public (soit par une interdiction de fumer à l’entrée, soit par une négociation entre les
personnes présentes). Une deuxième catégorie de coût pour les non-fumeurs résulte des effets
du tabac sur la santé des fumeurs. Fumer est une cause de cancer et parce que les personnes
atteintes de cette maladie sont traitées en général dans des hôpitaux publics ou bénéficient de
fonds publics, les fumeurs sont à l’origine de coûts financiers supplémentaires pour le reste de
la population. Là encore, ce problème spécifique d’externalité peut être traité simplement, en
faisant payer aux fumeurs la totalité des coûts qu’ils infligent aux autres, en instaurant par
exemple un impôt sur les cigarettes.

Mais ceux qui ont une vision paternaliste des choses n’arrêtent pas la logique de l’intervention publique
au stade précédent (celui de la correction des externalités). Ils pensent que les individus ne doivent pas
être autorisés à fumer, même à l’intérieur de leur maison et même si l’on a déjà instauré un impôt qui
oblige les fumeurs à prendre en compte la totalité des couts externes imposés aux autres.

Les Analyses des biens sous tutelle et Justification de l’intervention de l’Etat dans les domaines
de l’Education et la santé (FIORITO et KOLLINTZAS, 2004), eau (OPSCHOOR, 2006), nourriture
Bio (MANN, 2003) et la culture (RUSHTON, 1999).

L’apparente irrationalité des individus

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Pour expliquer l’apparente irrationalité de certains comportements, les économistes ont cherché à
étendre le domaine des préférences au-delà du simple choix en introduisant le concept d’utilité multiple
(SEN, 1977; ETZIONI, 1986) qui regroupe les modèles de multiple selves et de métapréférences. Dans
les modèles de multiple selves (HARSANYI, 1955; ELSTER, 1985; ETZIONI ,1986; SCHELLING,
1984, 1996), l’agent économique est perçu comme une « collection » de personnalités différentes
et indépendantes, chacune d’entre elles procédant à un classement différent des mêmes
éléments. L’individu n’est alors pas une personne unifiée et doit « lutter » pour contrôler son
comportement (SCHELLING 1984, 1996).

L’apport de l’Economie comportementale (THALER ET SUNSTEIN, 2003 ; KAHNEMAN et


TVERSKY, 1981, THALER, Prix Nobel 2017)

Parce qu’il fournit un prolongement au modèle standard de prise de décision en étudiant les
biais cognitifs et décisionnels qui affectent les comportements des individus, le courant de
l’économie comportementale offre un cadre d’analyse susceptible de justifier une politique de
biens sous tutelle

1.4.4 Le rôle de l’Etat : deux angles d’analyse

Nous avons vu que les activités du secteur public pouvaient être étudiées sous deux angles ;
celui de l’approche normative, qui se concentre sur ce que l’Etat doit ou devrait faire, et celui
de l’approche positive, qui s’attache essentiellement à décrire, à expliquer et à prévoir ce que
l’Etat fait ou fera réellement et quelles sont les conséquences de ses actions. Nous allons voir
comment les développements concernant les défaillances du marché, la redistribution et les
biens sous tutelle se rattachent à l’une ou l’autre de ces approches analytiques.

 Analyse normative

Les théorèmes fondamentaux de l’économie du bien-être permettent de tracer une frontière


précise entre les domaines respectifs des marchés et de l’Etat. En l’absence de défaillance du
marché ou de biens sous tutelle, l’Etat doit seulement être attentif à la distribution des revenus (et/ou
des ressources). En ce qui les concerne, les entreprises privées doivent simplement utiliser efficacement
les ressources dont elles disposent. S’il existe d’importantes défaillances du marché, concurrence
imparfaite, information imparfaite, marché incomplets, externalité, biens publics et chômage, on peut
supposer que le marché ne sera pas efficace au sens de Pareto. L’Etat aura alors vraisemblablement
un rôle à jouer. Mais il faut être attentif à deux erreurs potentielles.

En premier lieu, on doit s’assurer qu’il existe, au moins en principe, un moyen d’intervenir
sur le marché en améliorant la situation de certains sans détériorer celle d’aucun autre, c’est-
à-dire d’apporter une amélioration au sens de Pareto. En second lieu, on doit montrer que le
processus politique existant et les structures bureaucratiques d’une société démocratiques
sont capables de corriger les défaillances du marché et de faire émerger une amélioration
parétienne.

Quand l’information est imparfaite et couteuse, pour savoir si le marché est efficace au sens
de Pareto, l’analyse doit prendre en compte les couts d’information nécessaires pour atteindre
cet objectif. L’information est couteuse pour l’Etat comme elle l’est pour les entreprises privées.

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Les couts de transaction peuvent en effet rendre le marché incomplet. De plus l’Etat a lui aussi
ses propres coûts de transactions, lorsqu’il décide d’un programme public et lorsqu’il le met
en œuvre.

Des recherches récentes ont permis de déterminer un ensemble de situation dans lesquelles
l’Etat était capable en principe de faire apparaitre une amélioration au sens de Pareto, même
quand il n’avait aucun avantage sur les marchés privés en termes de couts d’information et de
couts de transaction. Cependant, le fait que des politiques publiques puissent exister et
apporter des améliorations au sens de Pareto ne présume aucunement de la « désirabilité »
d’une intervention publique. Il faut aussi tenir compte des conséquences de cette intervention, de la
forme qu’elle prendra selon toute vraisemblance et de la nature du processus politique de choix existant
dans le pays considéré. Dit autrement, cela signifie qu’il faut avoir compris au préalable
comment l’Etat fonctionne dans la réalité et dans quelle mesure l’action gouvernementale est
capable de porter remède aux défaillances des marchés.

Dans les années 1960, dès qu’une défaillance de marché était repérée, on se contenait habituellement,
dans un premier temps, de s’assurer rapidement qu’un programme public correcteur pouvait conduire
à une amélioration parétienne (c’est-à-dire qu’il était susceptible d’améliorer la situation d’au moins
une personne sans détériorer celle d’aucun autre). Cette simple constatation suffisait pour conclure à la
nécessité d’une intervention publique. Quand des programmes étaient mis en place et ne parvenaient
pas à atteindre les objectifs fixés, on en faisait en général porter la faute à deux boucs émissaires précis ;
les petits bureaucrates, jugés peu compétents et en nombre insuffisant, et les responsables politiques,
perçus comme manœuvriers, négligents et pas toujours honnêtes. Cependant, même les programmes
publics prétendument orientés vers la disparition de certaines défaillances de marchés sont
conçus et appliqués dans les bureaucraties non par un Etat idéal ou despotes bienveillant, mais
par des processus politiques complexes.

Il faut reconnaitre que les débats que mènent les économistes sur le rôle normatif de l’Etat concernent
en grande partie des processus politiques propres aux démocraties modernes. Une analyse du cadre
institutionnel dans lequel les décisions publiques sont prises peut aboutir à des améliorations
significatives de ce cadre, et augmenter ainsi la probabilité que les décisions publiques reflètent un
ensemble large d’intérêts collectifs et pas seulement une somme d’intérêts particuliers.

 Approche positive

L’approche par les défaillances de marché comme moyen de mieux comprendre le rôle de l’Etat est en
grande partie une analyse normative. Elle fournit une base pour repérer les situations où l’Etat
devrait faire quelque chose, tout en tenant compte des problèmes que posent ses propres
« défaillances ».

La popularité de l’approche par les défaillances du marché a été à l’origine de nombreux


programmes dont la justification était précisément de s’appuyer sur ce type de défaillances.
Mais tout cela n’était peut-être que de la rhétorique. Il existe souvent une différence significative
entre les objectifs fixés dans un programme (pour remédier à certaines défaillances de marché) et la façon
dont il est conçu et appliqué. La rhétorique politique peut chercher à centrer l’attention sur les
défaillances des marchés pour se prémunir contre la volatilité des prix et les conséquences qui

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pourraient en découler pour les petits producteurs ? Il est aussi possible que les programmes
publics en matière agricole ne soient en pratique que des instruments de transferts de revenus
en faveur des grands producteurs agricoles. Un bon moyen de comprendre la façon dont agissent
les forces politiques et de connaitre les véritables objectifs des programmes est d’examiner comment ces
programmes ont été conçus et mis en œuvre, plutôt que de s’appuyer sur les seuls objectifs fixés par la
législation.

Certains économistes estiment qu’il faut consacrer une part plus importante à l’analyse
positive, c’est-à-dire à la conception des programmes publics, à leurs conséquences effectives
et à la nature des processus politiques qui entrent en jeu.

1.5 Efficacité et équité : Les Objectifs de l’Etat.

Nous avons précédemment étudié l’efficacité au sens de Pareto, c’est-à-dire d’une situation où
aucune personne ne peut accroitre sn bien-être sans diminuer celui d’une autre. On a montré
qu’un marché libre était efficace au sens de Pareto, en l’absence de défaillance du marché.
Toutefois, même si une économie de concurrence pure et parfaite est efficace, elle peut aboutir
à une répartition des revenus qui n’est pas souhaitable. Un des objectifs principaux de l’Etat,
et une des conséquences de ses actions, est de modifier la répartition des revenus.

L’évaluation des programmes publics passe souvent par une appréciation de l’équilibre qu’ils
permettent d’atteindre entre efficacité économique et répartition des revenus. Un objectif
central en économie du bien-être est de fournir un cadre dans lequel ces évaluations peuvent
être effectuées de façon systématique. Ce point du cours étudie la manière dont les économistes
conceptualisent l’arbitrage entre l’efficacité et l’équité.

1.5.1 Les arbitrages entre efficacité et redistribution

L’arbitrage entre équité et efficacité est au cœur de nombreuses discussions de politiques publiques.
Deux questions centrales font l’objet de débats. La première concerne la nature de l’arbitrage.
Pour réduire l’inégalité, jusqu’à quel point faut-il renoncer à l’efficacité ?

La seconde question concerne un désaccord sur la valeur relative à accorder à une baisse de
l’inégalité comparée à une baisse de l’efficacité. Certains jugent que l’inégalité est le problème
central de la société et qu’il faudrait simplement la réduire le plus possible, indépendamment
des conséquences de ce choix sur l’efficacité. D’autres pensent, à l’extrême inverse, que
l’efficacité est la question centrale. Leur argument est que, même si l’on souhaite aider les
personnes pauvres, la meilleure façon d’atteindre cet objectif dans le long terme est de
s’inquiéter non du partage du gâteau, mais de sa taille et de le faire croitre aussi rapidement
que possible, de sorte que chacun puisse disposer d’une plus grande quantité de biens et de
services.

Ces désaccords concernent directement les choix sociaux entre équité et efficacité problème
auquel nous allons maintenant nous intéresser plus en détail.

1.5.2 Analyse des choix sociaux : L’optimum social et mesure du bien-être social

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Quand les économistes analysent le choix du consommateur, le domaine des possibles est
défini par sa contrainte budgétaire et ses préférences sont décrites par des courbes
d’indifférences. Un individu choisit le point qui est tangent sur sa contrainte budgétaire avec
la courbe d’indifférence. Cela conduit en un point situé à la fois sur la contrainte budgétaire et
sur la plus haute courbe d’indifférence possible, pour une contrainte budgétaire donnée. Les
économistes ont essayé d’utiliser le même cadre pour analyser les choix sociaux. La frontière (ou courbe)
des utilités possibles décrit le domaine des possibles (la contrainte). Elle donne le niveau le plus
élevé d’utilité (ou de bien-être) que peut atteindre un individu pour des niveaux données des
utilités des autres.

Une économie est efficace au sens de Pareto si et seulement si elle opère le long de la frontière des utilités
possibles. Le premier théorème fondamental de l’économie du bien-être dit qu’une économie
concurrentielle se situe toujours sur la frontière des utilités possibles. Le second théorème
fondamental de l’économie du bien-être dit que chaque point situé sur la frontière des utilités
possibles peut être atteint par un processus de marché concurrentiel si l’Etat redistribue de
façon adéquate les dotations initiales des individus.

Comment la société sélectionne-t-elle un point le long de la frontière des utilités possibles ?

SOLUTION : définir une FBES (des préférences collectives) qui prend appui sur les préférences
individuelles (base informationnelle). Les premiè1res approches considère que les préférences sont
cardinales, c’est-à-dire mesurables et comparables (Utilitariste). Les approches plus récentes suggèrent
qu’elles sont ordinales et non comparables (ARROW)

Tout comme les courbes d’indifférences individuelles décrivent comment des individus font
des arbitrages entre différents biens, les courbes d’indifférence sociales décrivent comment la
société peut arbitrer entre les niveaux d’utilité des différents individus. Une courbe d’indifférence
sociale indique l’ensemble des combinaisons des utilités individuelles entre lesquelles la société est
indifférente.

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On peut à présent reformuler les deux questions principales de l’économie du bien-être dans
un cadre conforme à la théorie du choix social. Supposons que l’équilibre de marché
concurrentiel soit actuellement représenté par le point A sur la frontière des utilités possibles.
Supposons que la société décide de passer, par exemple, du point A au point B, le long de la
frontière des utilités possibles, ce qui correspond à un accroissement de l’utilité de vendredi
et à une baisse de celle de Robinson.

La première question est la suivante : quelles sont les conditions d’arbitrage ? La frontière des
utilités possibles donne la réponse en montrant l’accroissement de l’utilité de Vendredi de U 0F
à U1F et la baisse d’utilité de Robinson de U0c à U1c.

La seconde question concerne les préférences sociales. Comment la société évalue-t-elle les
conditions d’arbitrage ? La pente des courbes sociales d’indifférence indique l’ensemble des
arbitrages entre lesquelles la société est indifférente. Le point B se situe sur la courbe sociale
d’indifférence, S1, qui est tangente à la frontière des utilités possibles et qui correspond à une
plus haute courbe d’indifférence que S0. Le point B est donc celui préféré par la société.

Les deux questions qui suivent examinent de façon plus précise chacune des questions précédentes
concernant l’arbitrage et le cadre utilisé par les économistes pour analyser les choix sociaux.

 La détermination des arbitrages

La frontière des utilités possibles indique les arbitrages (les conditions de transfert des utilités)
entre Robinson et Vendredi. La forme de la frontière des utilités possibles nous informe un
peu plus quant aux arbitrages.

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Dans la figure ci-dessus, supposons que l’économie se situe au point A, où Robinson dispose
d’une beaucoup plus grande utilité que Vendredi. En se déplaçant vers le haut et vers la
gauche le long de la frontière, il est possible d’accroitre l’utilité de Vendredi et de diminuer
celle de Robinson. Supposons que l’on transfère des oranges de Robinson à Vendredi en deux
étapes, d’abord du point A au point B, puis du point B au point C. Il est clair que cette situation
détériore le bien-être de Robinson. Mais, la baisse de l’utilité de Robinson est faible quand on
la compare à l’accroissement d’utilité de Vendredi.

La théorie de l’utilité aide à expliquer ce résultat. Les économistes utilisent le terme de fonction
d’utilité pour décrire la relation entre le nombre d’oranges et le niveau d’utilité de Vendredi.
Le supplément d’utilité que Vendredi obtient en disposant d’une orange supplémentaire est
appelé utilité marginale (elle est décroissante).

Un second facteur qui détermine la forme de la frontière des utilités possibles concerne
l’efficacité avec laquelle il est possible de transférer des ressources d’un individu à l’autre.
Dans les sociétés actuelles, la façon de transférer des ressources d’un groupe (pour simplifier
les personnes riches) à un autre (pour simplifier les personnes pauvres) est de recourir à la
taxation du riche et au subventionnement du pauvre. En général, la façon d’opérer ce transfert
va interférer avec l’efficacité économique.

Les personnes riches peuvent travailler moins durement qu’elles ne le feraient si on ne leur
prenait pas une partie du produit de leurs efforts. Mais si les personnes pauvres travaillent
moins durement, elles peuvent perdre leur éligibilité aux avantages sociaux. L’importance de
ces « désincitations » influence dans son ensemble la forme de la courbe des utilités possibles.

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 L’évaluation des arbitrages

Le second concept de base utilisé dans l’analyse des choix sociaux est celui de la courbe d’indifférence
sociale. De même que les individus obtiennent de l’utilité à partir des biens qu’ils consomment,
de même on peut penser qu’une société obtiendra du bien-être sur la base des utilités dont
bénéficient ses membres. La fonction de bien-être social indique le niveau de bien-être social
correspondant à un ensemble particulier des différents niveaux d’utilité atteints par les
membres de la société. La courbe d’indifférence sociale est définie comme l’ensemble des combinaisons
des utilités des différents individus (ou groupes d’individus) qui permettent d’atteindre un même niveau
de bien-être social, autrement dit, pour lesquelles la fonction de bien-être social a la même valeur.

Le critère de Pareto : le principe d’unanimité (le vote unanime)

La fonction de BES constitue une base pour classer par rang toute allocation des ressources :
on choisit dans ce cas l’allocation qui procure le rendement le plus élevé en termes de bien-
être social. Selon le principe de Pareto, on devrait préférer les allocations où au moins une
partie des individus qui composent la société voient leur utilité accrue où personne ne subit
des baisses d’utilité. Dans ce cas, le bien-être social augmente.

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Limites de l’unanimité.

Malheureusement, la plupart des choix impliquent des arbitrages, à l’issue desquelles certains
individus voient leur situation s’améliorer et d’autres leur situation empirer. Au point B, le
second groupe est une situation meilleure qu’en A, mais le premier groupe est dans situation
plus mauvaise. Il est donc nécessaire de posséder un critère plus fort.

Prolongement du critère de Pareto : les critères de compensation.

Critère de Kaldor, Hicks et Scitovsky : Tentative de complétude du critère de Pareto.

1°) Critère de Compensation de Kaldor

Le critère de compensation de Kaldor considère que: « Soient A et B deux allocations possibles des
ressources. Ce principe énonce que B doit être préféré à A si, en partant de B et en effectuant des
transferts forfaitaires, on peut atteindre une allocation C qui domine A au sens de Pareto ».
Illustration : Supposons qu’en passant de l’état A à l’état B, Paul est gagnant et Pierre est
perdant. Supposons encore qu’une fois dans l’état B, Paul soit en mesure de compenser Pierre
pour le désagrément causé par le passage de A à B, alors on peut dire que l’état B est
« supérieur » (au sens de Kaldor) à l’état A. »
2°) Critère de compensation de Hicks

Le principe de compensation de Hicks se formule ainsi : « Si l’on reprend le cas d’un déplacement de
A vers B qui satisfait Paul et pénalise Pierre, ce passage de A vers B est une amélioration au sens de
Hicks si Pierre n’est pas en mesure de convaincre Paul, par un transfert d’argent, de renoncer à B. »
Si, par exemple, dans la situation (A), Paul a 10 moutons et Pierre 100 moutons. Si dans la
situation (B), Paul a 20 moutons et Pierre 95 moutons, on ne pourra pas considérer que (B) soit

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plus efficient au sens de l'optimum de Pareto. Mais, avec le critère de Kaldor-Hicks, la situation
(B) pourrait être plus efficiente, puisque Paul, qui gagne 10 moutons, peut indemniser Pierre,
qui perd 5 moutons. De la sorte, la situation de Paul et de Pierre est améliorée.
Il faut souligner que, selon ce critère, l'indemnisation peut ne pas avoir lieu : elle est virtuelle, il faut
simplement qu'elle soit possible pour que le critère fonctionne. Ce critère est dans ce sens moins
restrictif que l'optimum de Pareto, puisque, dans les faits, la position de Paul et Pierre n'est
pas forcément meilleure dans la situation (B), bien que celle-ci soit considérée comme optimale
en raison de la compensation possible pouvant faire de cette situation véritablement optimale
au sens de Pareto.
De plus, il est clair que ce critère ne comporte aucune référence à la justice ou à l'équité : il se
veut exclusivement descriptif.
3°) Double critère de Scitovsky

Le critère de Kaldor-Hicks, ou efficience de Kaldor-Hicks, est une variation de l'optimum de


Pareto. Il s'agit en fait de la combinaison de deux propositions de réformes de l'efficience au sens de
Pareto, effectuée par l'économiste Tibor Scitovsky. Ce critère est souvent utilisé dans l'économie du
bien-être ou dans l'analyse économique du droit.

Mais les Transferts ne sont pas toujours possibles dans la réalité et ils ne tiennent pas compte
de la justice et de l’équité sociale.

La Fonction de bien-être social (FBES) apporte un critère plus fort pour classer les états
sociaux situés sur la frontière des utilités possibles. Les courbes d’indifférence sociale offrent
une façon graphique intéressante pour analyser les types d’arbitrages auxquels la société doit
procéder dans ce genre de situation. Donc dans la courbe ci-dessus, toutes les combinaisons
des utilités des groupes 1 et 2 qui sont sur la courbe d’indifférence sociale W2 se trouvent à un
niveau plus élevé de bien-être social que les combinaisons situées sur la courbe W1. Cela
signifie que B est préféré à A.

Les fonctions de bien-être social peuvent être interprétées comme un outil utilisé par les économistes
pour résumer les hypothèses concernant les attitudes de la société envers différentes distributions du
revenu et du bien-être.

Construction d’une fonction de bien-être social.

La société attache-t-elle un poids important aux inégalités ou pas ? Dans ce dernier cas, elle va
s’intéresser seulement à l’efficacité (elle s’intéresse au total du bien-être social).

Utilitarisme

Les FBES et les courbes d’indifférence sociales peuvent prendre plusieurs formes.

Trois principales formes :

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Construction d’une FBES par les mécanismes du marché (du vote majoritaire).

Dans le cas (A), la courbe d’indifférence sociale est une droite. Cela implique que, quels que
soient les niveaux d’utilité des individus, la société souhaite échanger une « unité » d’utilité
de Vendredi contre une unité d’utilité de Robinson. Cette forme de courbe d’indifférence
sociale renvoie à une longue tradition historique, celle des « utilitaristes », un groupe dont le
chef de file est le philosophe anglais Jeremy BENTHAM (1748-1832). Selon eux, la société
devrait maximiser la somme des utilités de ses membres.

Dans notre exemple simple avec deux individus, la fonction de BES de BENTHAM s’écrit :

W = U1 +U2

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Pour « n » individus, on a :

W = U1 +U2 + … + Un.

Ce type de FBES conduit graphiquement à des courbes d’indifférence sociales de la forme


décrite dans le cas (A). Il est important de noter qu’avec une FBES utilitariste dit simplement
que l’utilité de membres de la société doit être pondérée de façon égale pour tous.

Beaucoup de personnes pensent que, quand le bien-être d’un individu est inférieur à celui des
autres, la société n’est pas indifférente à une baisse de l’utilité du plus pauvre (individu 1) si
elle est compensée par une augmentation égale de l’utilité de l’utilité du plus riche (individu
2). La société est prête à accepter une baisse de l’utilité des pauvres, mais uniquement s’il y a
accroissement plus important de l’utilité des personnes riches. La courbe sociale d’indifférence
qui reflète ces valeurs est tracée dans le cas (B). Il ne s’agit pas d’une droite, mais d’une courbe
incurvée. Dans la mesure où les personnes pauvres ont tendance à le devenir de plus en plus,
l’accroissement de l’utilité des personnes riches, qui laisse la société indifférente, doit être de
plus en plus grand (autrement dit, la pente de la courbe sociale d’indifférence se rapproche de
plus en plus de la verticale).

Autres fonctions de bien-être social

La position (fonction alternative) de John RAWLS : la théorie de la justice de RAWLS (1971)

John RAWLS, ancien professeur de philosophie à l’université de Harvard, a adopté dans ce


débat une position extrême. Selon lui, le bien-être de la société dépend seulement du bien-être
de l’individu le plus pauvre. Par conséquent, la société est dans une meilleure position si elle
améliore le bien-être de cet individu particulier. La société ne gagne rien à améliorer le bien-
être des autres individus. Pour RAWLS, il n’y a aucun arbitrage à opérer. De ce fait, le montant
dont s’accroit le bien-être des autres individus est incapable, pour la société, de compenser une
diminution du bien-être de l’individu dont l’utilité est la plus faible (quelle que soit
l’importance de cette diminution). Ce type de courbe d’indifférence sociale est représenté
graphiquement par une courbe à angle droit (en forme de L) dans le cas (C).

Sous le « Voile de l’ignorance » (condition initiale), la fonction de BES correspondante s’écrit :

W = min (U1, …, Un).

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C’est la fonction de bien-être MINIMAX.

Le BES reflète uniquement la situation du membre le plus pauvre de la société, c’est-à-dire


celui dont l’utilité est la plus faible.

Développements récents des FBES

1°) La fonction de bien-être social à la NASH

W = U 1 x U 2 x … x U n.

2°) La fonction de bien-être social de BERGSON (1938)-SAMUELSON(1947)

Elle s’écrit sous la forme : W(U1(x1), …, Un(xn)).

Dans cette expression, nous considérons que xi est la consommation de bien X par l’individu
i. Ui(xi) exprime le niveau de satisfaction de l’individu i lorsqu’il consomme la quantité xi. La
particularité de FBES est que l’utilité de chaque individu ne dépend que de sa propre
consommation.

3°) La FBES de Harsanyi (1955)

Pour « n » individus, on a :

W = a1U1 +a2U2 + … + anUn.

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La fonction de BES s’exprime comme la somme pondérée des utilités individuelles. Il existe
une difficulté dans la détermination des valeurs des pondérations des utilités pour chaque
individu.

4°) Une axiomatique de la FBES

 Deux mises en garde (dans la construction du FBES par les mécanismes du marché et
du vote majoritaire).

De nombreux économistes spécialistes du secteur public ont très largement utilisé les concepts
de fonction de bien-être social et de frontière des utilités possibles, mais ces concepts ont été
aussi très critiqués sur plusieurs points.

a. Comparaisons interpersonnelles.

On fait l’hypothèse que plus un individu consomme et plus son utilité augmente. Toutefois,
on ne peut mesurer ni le niveau ni les variations de l’utilité. Les fonctions de BES semblent
faire l’hypothèse qu’il est non seulement possible de mesurer les utilités individuelles, mais
qu’il existe une façon sensée de comparer les utilités de différents individus. Par exemple, avec
une FBES utilitariste, on additionne les utilités de différents membres de la société. Parce que
nous ajoutons les utilités de Robinson et de Vendredi, nous supposons implicitement que nous
pouvons comparer, et ce d’une façon ayant un sens numérique, leur niveau d’utilité. Toutefois,
quand on transfère une orange de Robin à Vendredi, comment peut-on comparer de façon
objective la valeur du gain de Vendredi à celle de la perte de Robinson ?

On rencontre le même problème avec la FBES Rawlsienne, où l’on demande de maximiser le


bien-être du membre le plus démuni de la société. Ne serait-ce que pour juger qui est le plus
démuni, on est obligé de comparer les utilités.

De nombreux économistes pensent qu’il est IMPOSSIBLE d’effectuer ces comparaisons


d’utilité interpersonnelles d’une façon qui ait un sens. Une personne peut toujours dire que,
malgré un niveau élevé de revenu beaucoup plus élevé que celui de son frère, elle est moins
heureuse que lui. Elle peut même prétendre qu’elle sait mieux comment dépenser son revenu
et donc faire en sorte que le supplément d’utilité qu’elle obtient à partir d’un dollar
supplémentaire soit beaucoup plus important que le supplément d’utilité que son frère
pourrait avoir s’il recevait la même somme. Comment quelqu’un peut-il affirmer que cette
personne a tort ou raison ? Dans la mesure où il est impossible de répondre à cette question,
les économistes pensent qu’il n’existe pas de base scientifique pour effectuer des comparaisons

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de bien-être. Par conséquent, de nombreux économistes estiment que l’on devrait se contenter
de décrire les conséquences des différentes politiques, c’est-à-dire d’indiquer seulement quels
sont les gagnants, quels sont les perdants et de terminer ainsi l’analyse.

Ils pensent aussi que les seules circonstances où des économistes pourraient porter des
jugements en matière de bien-être sont celles où le changement de politique publique constitue
une amélioration au sens de Pareto. Malheureusement, comme on l’a dit, peu de changements
de politiques publiques ont cette propriété. Et, faute de pouvoir faire des comparaisons
interpersonnelles de bien-être, les économistes ont peu de choses à dire concernant les
politiques publiques.

b. D’où viennent les FBES ?

Le second ensemble d’objections concerne la nature profonde des FBES. Les individus ont des
préférences. La société comprend de nombreux individus dont on peut facilement décrire les préférences.
Mais la société elle-même n’a pas de préférence. Que représente alors la FBES ? S’il y avait un
dictateur, la réponse à cette question serait simple : la FBES reflèterait les préférences du
dictateur (démonstration d’ARROW).

La question qui se pose dans les choix sociaux est la suivante : étant donné un ensemble d’individus
rationnels ayant des préférences distinctes, existe-t-il un moyen de déterminer un choix collectif
qui corresponde à leur souhait ? Comment imaginer une procédure permettant d’établir un
choix social à partir des choix individuels d’individus rationnels ?

Théorème d’impossibilité d’ARROW (Prix Nobel 1972) : critique du processus démocratique


(et des mécanismes du marchés) dans la construction des FBES. Mise en exergue des systèmes de
démocratie représentative.

Le théorème d'impossibilité d'Arrow (du nom de l'économiste américain Kenneth Arrow), est une
confirmation mathématique, dans certaines conditions précises, du paradoxe soulevé et décrit
dès 1785 par Nicolas de Condorcet.

Paradoxe de Condorcet : Supposons que chaque électeur ne puisse exprimer son opinion que
de manière qualitative (préférences ordinales), en indiquant comment il classe les unes par rapport
aux autres les options envisagées. Entre deux options, l'électeur indique celle qu'il préfère ou s'il
est indifférent entre les deux, par contre il ne peut pas exprimer l'intensité de sa préférence. Dans
ce cadre, il n'existe pas de processus de choix social indiscutable, qui permette d'exprimer
une hiérarchie des préférences cohérente pour une collectivité à partir de l'agrégation des
préférences individuelles exprimées par chacun des membres de cette même collectivité.
Pour Condorcet (1785), il n'existe pas de système simple assurant cette cohérence.

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NB : Préférences (rationnel = complétude + transitivité) ordinales + non comparables (on ne dispose pas
d’une échelle commune qui permettre de mesure l’intensité des préférences, on connait simplement leur
ordonnancement) + hétérogénéité (diversité des ordres de préférence individuels). Sous ces conditions,
est-il possible, à partir des ordres de préférence individuels, à identifier de manière démocratique ou par
le marché, un objectif social collectif ?

Pour y répondre, ARROW fait une DEMONSTRATION PAR L’ABSURDE. Le vote et le marché
(processus de choix collectifs) sont par ailleurs des méthodes de confrontation des préférences d’individus
nombreux lorsque des choix collectifs doivent être faits.

ARROW tente de démontrer, sous réserve d'acceptation de ses hypothèses, qu'il n'existe pas
du tout de système assurant la cohérence (la rationalité du choix social), hormis celui où le
processus de choix social coïncide avec celui d'un seul individu, parfois surnommé dictateur,
indépendamment du reste de la population.

Il s'agit d'agréger un ensemble de préférences individuelles en une préférence collective, autrement dit
un ensemble d'ordres individuels en un ordre social. Par définition l'ordre agrégé ne doit donc
dépendre que des préférences individuelles, au sens donné plus haut à ce mot: l'intensité des
préférences individuelles ne doit pas intervenir, ni la nature des objets classés, ni aucun critère
extérieur.

RESULTAT D’ARROW : il n’existe pas de procédure d’agrégation des préférences individuelles qui
soit susceptible de garantir le respect des axiomes de rationalité au niveau collectif.

Quelques exemples (où il est important d’avoir une rationalité du choix social) :

 élection : Différents candidats se présentent à une élection. Les électeurs ont des préférences quant
aux candidats. À partir de ces préférences, on veut classer les candidats,
 choix entre projets d'infrastructure : Différents projets d'infrastructure sont présentés. Ces
projets peuvent être classés selon différents critères (prix, durée des travaux et différents critères de
qualité). Même si ces critères sont quantitatifs, on veut un classement global des différents
projets qui ne repose que sur la manière dont les différents critères classent les différents
projets.

On nomme fonction de choix social l'opération de passage des préférences individuelles vers
une préférence collective.

Pour le démontrer, il faut dans un premier temps définir formellement ce qu’est un choix démocratique,
ce qu’Arrow fait à l’aide de cinq conditions. Le fait même que ces conditions ne soient pas définies
comme des axiomes montre assez qu’elles ne sont pas au cœur de ce qui est visé dans sa
démonstration : elles permettent simplement de préciser le cadre de sa démonstration par l’absurde
dont l’enjeu est la mise en lumière des limites de l’hypothèse de rationalité.

Le théorème d'Arrow est connu sous la forme suivante.

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Pour au moins trois options de choix et deux individus, il n'existe pas de fonction de choix social
satisfaisant les propriétés suivantes :

1. Universalité (U), ou domaine non restreint : la fonction de choix social doit être définie
dans tous les cas de figure, c'est-à-dire déterminer toujours un choix collectif, quel que
soit le profil de préférences de chaque individu. Elle assure une totale liberté de classement
des états. Aucune restriction n’est imposée sur les préférences individuelles.
2. Non-dictature (D) : Exclusion de la dictature comme mode de décision collectif. il n'existe
aucun individu pour lequel la liste de ses choix personnels coïncide avec la fonction
de choix social, indépendamment des préférences des autres ;
3. Unanimité (optimum de Pareto): lorsque tous les individus préfèrent une certaine
option à une certaine autre, la fonction de choix social doit associer cette même
préférence à la société.
4. Indépendance des options non pertinentes (I ou IONP) : le classement relatif de deux
options ne doit dépendre que de leur position relative pour les individus et non du
classement d'options tierces ; si l'on ne considère qu'un sous-ensemble d'options, la fonction
ne doit pas aboutir à un autre classement de ce sous-ensemble.

Dans une autre version du théorème, l'unanimité peut être remplacée par les deux hypothèses
suivantes :

1. Monotonie (M) : un individu ne doit pas pouvoir faire diminuer le classement global
d'une option en la classant plus haut. Elle suggère une variation de même sens des
valeurs individuelles et collectives. La préférence collective doit dériver des préférences
individuelles.
2. Souveraineté : aucun choix social ne doit être impossible a priori.

Dans tous les cas, il y a classement des candidats et non notation de ceux-ci, ce qui va être l'une
des causes d'instabilité, un candidat largement préféré à celui qui le suit par un électeur ne se
distinguant pas dans son classement d'un candidat qu'il préfère faiblement à celui qui le suit.

Dans sa démonstration, le plus souvent, on suppose l'existence d'une procédure de choix


social vérifiant les conditions d'universalité, d'unanimité, et d'indifférence aux options non
pertinentes, et l'on montre que cette procédure coïncide avec les choix d'un individu donné,
qui est le DICTATEUR.

En énonçant son théorème d’impossibilité, K-J. ARROW (1951, 1963) montre que « s’il existe au
moins trois situations possibles que les membres de la collectivité puissent classer comme ils l’entendent,
toute fonction de bien-être collectif […] doit être soit imposée, soit dictatoriale ». De ce fait, « Il n’existe
aucune méthode de scrutin qui lève le « paradoxe électoral », ni le vote majoritaire ni aucun système de
représentation proportionnelle quelle que soit sa complexité. De même, le mécanisme du libre
fonctionnement du marché ne peut donner un choix rationnel. »

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En 2000, Marc FLEURBAEY fait le bilan des pistes de recherches suscitées par le travail
d’ARROW et il recense six grands champs et plus de 4000 publications. Ces dernières ont un
point commun : elles focalisent exclusivement leur attention sur le théorème d’impossibilité.

NB : il existe des nouvelles procédures d’agrégation (les votes par valeur, comme le vote par notes,
le vote par approbation ou règle du jugement majoritaire de Balinski et Araki, 2005) en vue de
contourner le théorème, il y a des critiques de présupposés (le théorème d'impossibilité d'Arrow
repose sur des présupposés. Si ceux-ci ne sont pas remplis, le théorème ne s'applique pas dans cette
forme, ce qui représente une alternative à la relaxation. Plusieurs chercheurs ont donc tenté de
remettre en cause ces présupposés : (i) changement des profils de préférences (Par exemple, SEN
(1970, 1992 et 1999) propose de remplacer les préférences individuelles ordinales par les capabilités
individuelles), (ii) les propriétés d’universalité et (iii) de IONP. Elle revient à dire, dans le cas du
choix d'un projet selon plusieurs critères, que proposer un projet nouveau ne doit pas intervenir dans
le classement existant des autres projets. Dans le cas d'une élection, elle revient à dire que l'apparition
ou le désistement d'un candidat ne doit pas intervenir sur ce que nous pensons des autres. Nous sommes
habitués à des systèmes électoraux qui violent cette condition, sans que cela choque trop. L'électeur est
parfois poussé au « vote utile », ce qui implique qu'il doit lui-même deviner quelles sont les options
pertinentes, et éliminer celles qui ne le sont pas) et des prolongements de ce théorème (le théorème
de Gibbard-Satterthwaite).
ANALYSES RECENTES : il existe des analyses tentant de construire la FBES en incertitude ou
de faire apparaître des impossibilités : La FBES en incertitude probabilisable (J-C. HARSANYI
(1955) estime donc qu’en situation de risque, un décideur public bienveillant peut effectuer un
choix public optimal car il maximise une fonction de bien-être social espérée qui correspond à
la somme des espérances d’utilités individuelles. Cette analyse de J-C. HARSANYI (1955) est
également présentée par M. FLEURBAEY (2011). L’utilisation de la fonction de bien-être social
espérée est confirmée par les analyses de M. CHEVE et R. CONGAR (2001) pour donner un
fondement analytique au principe de prévention. N. TREICH (2005) détermine une fonction
d’espérance du bien-être social selon la méthode Analyse Coût-Avantage (A.C.A) généralisée
aux situations de risque. Concernant l’application de l’Analyse coût-avantage généralisée, M.
MATHEU et S. GASTALDO (2001) soulignent que les difficultés d’obtention des données, des
informations pertinentes et des scénarios possibles limitent donc la mise en œuvre des outils
de l’analyse économique), non probabilisable (A. HYLLAND et R. ZECKHAUSER (1979), T.
SEIDENFELD, J-B. KADANE et M-J. SCHERVISH (1989) et P. MONGIN (1995) ont apporté
une première réponse dans le cas où les préférences individuelles et la préférence collective
sont conformes au modèle d’espérance d’utilité subjective. P. MONGIN (1998) montre qu’il
était possible de contourner ce résultat négatif en permettant aux préférences individuelles et
collectives sur les conséquences de dépendre des états de la nature. I. GILBOA, D. SAMET et
D. SCHMEIDLER (2004) montrent que si l’on restreint le principe de PARETO aux alternatives
sur lesquelles tous les individus ont les mêmes croyances, l’agrégation d’espérances d’utilité
subjectives est possible. T. GAJDOS, J-M. TALLON et C. VERGNAUD (2008) et T. GAJDOS
(2010) notent que toutes les contributions précédentes s’inscrivent dans un cadre bayésien, et
supposent donc que les individus et la société sont neutres à l’égard de l’incertitude. Ils
relâchent cette hypothèse pour tenter d’échapper aux résultats d’impossibilité auxquels elles
aboutissent) et extrême (Les auteurs M. CHEVE et R. CONGAR soutiennent qu’en incertitude

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environnementale, un Etat bienveillant, soucieux de représenter au mieux les intérêts de la
population, adopte un critère reflétant une aversion à l’imprécision. Ainsi, le décideur public
bienveillant maximise l’espérance d’utilité sociale minimum. Cette approche est reprise par T.
BOUGLET, T. LANZI et J-C. VERGNAUD (2007), formalisent un critère de choix publics en
incertitude scientifique qui tente de rendre compte d’une logique d’interprétation du Principe
de précaution.).

NB : En termes de processus, il y a la prise en compte d’une expertise, parfois « partagée », dans


la mise en œuvre des Politiques Publiques Participatives (avec le rôle de l’Etat Prévoyant qui
est supposé bienveillant, informé et réducteur d’incertitude). Suite aux critiques formulées à l’égard
d’un décideur public doté d’une rationalité limitée en incertitude et aux problèmes de politisation
des experts (privés et publics). L’incertitude justifie-t-elle un retour au marché, qui serait mieux
à même de produire et distribuer à moindre coûts des informations pertinentes.

Mais dans une société démocratique, il n’est pas facile de répondre à cette question. Certains
individus, en particulier les plus riches, ne se soucient guère de redistribution alors que
d’autres, en particulier les plus pauvres, estiment qu’il faudrait lui accorder un poids plus
important.

BUDGET : Il est prévisionnel (en Recette et en Dépense). On a les recettes totales (T) et les
dépenses publiques totales (G). Le Pouvoir Exécutif, par la DG Budget, élabore [Le cadrage
macroéconomique, l’identification des Objectifs, des Programmes, des Actions et des Budgets
= Crédits] un Projet de Loi des Finances (intégrant les prévisions de recettes, de dépenses et
d’endettement du pays. Les Recettes Propres (pétrole et hors pétrole) sont collectées par
l’Administration Fiscale = DGI. La Dette est du domaine de la DGD (La Direction Générale de
la Dette). Les dépenses sont faites selon un processus : ELOP = Engagement, Liquidation,
Ordonnancement et Paiement. Suivant la LOLF. Logique BOP et non plus Logique de
« Moyen ») pour l’Année Budgétaire à venir, qui est discuté au Parlement (Représentation
du Peuple = députés et sénateurs). Cela est publié ensuite dans le Journal Officiel, JO (et
rendu public). Il s’agit de la LFI. En cas d’imprévu, il est publié une LFR (Loi des Finances
Rectificatives). Le Budget est ensuite exécuté (en Pourcentage = Les Finances Publiques
réellement dépensées). Le paiement se fait par le Trésor Public (Comptables Publics) et le
contrôle de l’exécution se fait par la Cours des Comptes (Magistrats Financiers).

Le Budget, la Loi des Finances, voté au Parlement (Equilibré en Recette et en Dépense).

Dépenses publiques (par ministère, en fonctionnement et en investissement) acceptées par rapport aux
recettes anticipées (des Hypothèses sur les recettes prévues, sur l’activité nationale et internationale).

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THEME 3 : THEORIE DES DEPENSES PUBLIQUES

1. Déterminer le niveau de dépenses publiques (consentement à payer, en termes de biens


public dépend ses préférences individuelles. De la satisfaction à consommer une quantité de
biens publics. Cela dépend du statut de l’individu : le pauvre, classe moyenne, le riche, etc. Et
du régime fiscal : taxation uniforme, taxation proportionnelle.) Le prix fiscal multiplié par
la totalité des dépenses publiques est égal aux impôts que doit payer l’individu.
2. Le Problème des préférences relevées
3. Comment ils choisissent ces niveaux de dépenses publiques en vue de maximiser le bien-être ou
l’intérêt individuel (choix Sociaux : problème d’agrégation des préférences)

Ce thème est consacré au rôle de l’Etat dans la production. Comme l’a montré précédemment ;
le marché peut être défaillant pour plusieurs raisons. Face à ce type de situation, l’Etat

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intervient en général, sous une forme ou sous une autre. Par exemple, nous avons montré que
sans intervention de l’Etat, le montant des biens publics offerts sera inférieur au montant
efficace. Mais cette défaillance particulière du marché ne signifie pas que l’Etat est obligé de
produire lui-même les biens publics. Sa seule obligation est de les mettre à disposition de la
population ; il peut parfaitement se contenter de les acheter. De fait, de nombreux biens publics
sont produits par le secteur privé. En sens inverse, plusieurs biens et services privatifs sont ou
ont été produits par le secteur public alors que le marché pourrait le faire avec la même
efficacité. Ainsi, une large part de biens et services que fournit l’Etat sous l’intitulé de « services
publics » sont techniquement des biens et des services de nature privée.

Nous exposons ici les principaux éléments de la théorie des dépenses publiques. Elle étudie
d’abord l’Etat en tant que producteur, notamment (a) pour quelle raison il risque d’être moins
efficace que les entreprises privées quand il produit des biens et services et (b) la nature des arbitrages
que doivent opérer les décideurs publics, selon les différentes structures institutionnelles encadrant la
production de biens publics (entreprises d’Etat traditionnels, organisation visant des objectifs précis de
performance, partenariat public-privé), et/ou lors d’opérations de privatisation. La théorie des
décisions publiques examine ensuite comment on détermine la fourniture des différents biens
publics, avec une attention particulière sur les conséquences des choix collectifs par des votes
à la majorité.

Aux Etats unis, l’Etat a joué un rôle important dans la production de plusieurs secteurs
industriels, même si ce rôle est beaucoup plus limité que dans d’autres pays. Les défaillances du
marché peuvent justifier potentiellement une intervention de l’Etat, mais non la production publique.

Les gouvernements ont en général le choix entre deux types d’interventions : soit ils
produisent eux-mêmes, soit ils règlementent des entreprises privées, par exemple en contrôlant leurs
prix et en s’assurant qu’elles n’exercent pas un pouvoir de monopole. Au cours des dernières années, on
a assisté à un transfert important de la production publique vers la production privée règlementée. Ce
processus de PRIVATISATION a été particulièrement marqué dans le monde. Les grands services
publics (gaz, électricité et télécommunications) ont été particulièrement touchés ainsi que le secteur des
transports (routes, transport ferroviaire, aviation civile). Certaines privatisations ont été couronnées de
succès, mais d’autres n’ont pas apporté tous les bienfaits attendus.

Un autre point commun, que l’on rencontre dans la plupart des exemples se rapportant
à la production publique, concerne le caractère multidimensionnel de la notion d’intérêt
public. On peut en effet se demander si des entreprises qui cherchent à maximiser leur profit
sont capables de tenir suffisamment compte d’un intérêt général, aussi largement défini. On
voir mal quel mode d’intervention publique pourrait garantir un tel comportement de la part
des entreprises privées. C’est essentiellement pour cette raison que la gestion de la défense
nationale n’est pas concédée à des entreprises privées. De même, certains pensent que les
écoles remplissent un ensemble de fonctions sociales qui vont bien au-delà de la simple
acquisition de techniques et de connaissances. Elles permettent notamment de transmettre un
ensemble de valeurs morales et civiques. Même si un système de transmission privé est aussi
efficace pour diffuser des connaissances et des savoir-faire, il risque de moins bien fonctionner
quand il s’agit d’atteindre des objectifs sociaux plus larges.

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Certains leaders politiques, notamment en Amérique Latine, estiment même que l’Etat
est plus en mesure d’atteindre ses objectifs sociaux en exerçant un contrôle direct sur les
secteurs économiques clés. Cela s’est traduit dans les faits par une prise de contrôle par l’Etat
ou par une nationalisation d’un grand nombre de société et, dans certains cas, de la totalité
d’un secteur industriel. Dans leur grands majorité, ces prises de contrôle étaient considérées
explicitement comme des mesures temporaires, pour faire face à une situation d’urgence, et ce
jusqu’à ce que l’économie privée ait retrouvé un équilibre. Il existe des cas où l’on voit que les
entreprises publiques peuvent être plus efficaces, mais ceux qui critiquent la propriété
publique suggèrent qu’il s’agit là d’exception qui confirment la règle. En définitive, pour
savoir si un gouvernement doit s’engager ou non dans une activité productive, il faut faire des
arbitrages.

Monopole naturel et production publique de biens privés.

Parmi les différentes « défaillances de marché », la plus importante, celle qui a le plus souvent
conduit à la production publique de biens privés, survient lorsque les marchés ne sont pas
concurrentiels. Cela explique, au moins en partie, l’engagement de l’Etat dans le service postal,
les télécommunications, la fourniture d’eau, les ports et électricités.

Comme on l’a vu, l’une des causes les plus courantes de la non-concurrence des marchés a pour origine
l’existence des économies d’envergure (la production d’un bien donné par plusieurs entreprises est
plus coûteuse que la production de ce bien par une seule entreprise). Une condition nécessaire de
cette situation est l’existence de rendements d’échelle croissants ou des économies d’échelle
(une situation où les coûts de production moyens [ou le coût unitaire d’un produit] baissent à
mesure que le niveau de production augmente).

Une telle situation peut se présenter notamment dans les industries de réseau (ex. Electricité,
eaux, Transports, Télécommunication). En effet, la fourniture d’eau courante illustre bien cette
situation. Le coût le plus important pour distribuer de l’eau est celui qui correspond aux dépenses de
construction et d’entretien d’un réseau de tuyaux d’acheminement. A partir du moment où ce réseau a
été installé, les coûts supplémentaires pour alimenter en eau un utilisateur extérieur sont très
faibles (le Cm sera donc faible et n’augmentera pas avec la production. Le Cm n’est donc pas
une fonction croissante).

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NB : Ici, le Cm ne passe pas par le Minimum du CM.

Le Point d’Equilibre (Q0) du marché est à l’intersection entre Demande = Cm = p*.

La figure ci-dessus montre la courbe de Cout Moyen (CM) et la courbe de demande dans le
cas d’un monopole naturel.

Les CM de production diminuent quand le niveau de la production augmente : il est donc


efficace de n’avoir qu’une entreprise. Dans ce cas, il existe toute une zone où l’entreprise peut
produire de façon rentable (c’est-à-dire en réalisant des profits positifs ou à la limite nuls). Le
niveau maximum de production rentable (sans subvention) est Q1, point où la courbe de
demande coupe la courbe de CM. Il n’est plus possible de faire appel ici aux forces concurrentielles
(théorie du marché contestable) pour contraindre le secteur industriel concerné à opérer au niveau
efficace. Certes, l’efficacité suppose d’égaliser le prix et le coût marginal (pour une quantité Q0).
Mais si l’entreprise agit ainsi, elle sera en perte, car, dans les secteurs où les rendements sont
décroissants, le coût marginal est inférieur au coût moyen.

Problème : Le prix p = Cm (qui maximise le profit) est inférieur au seuil de Rentabilité (Pr
= CM. Il donne un profit Négatif. Des PERTES). Au point Pf = CM, le profit est nul. Pour que
le profit soit positif, il faut que Pf > CM

L’entreprise en monopole naturel peut produire Q1, mais il ne le fera pas et préfèrera
produire Q2 (Cm = Rm : profit maximal), qui donne un prix et un profit plus élevé (écart
entre le Prix et le CM)

Les monopoles naturels sont des entreprises industrielles où il est efficace d’avoir un seul
producteur. Il y a alors peu de chances qu’une concurrence réelle existe à l’équilibre de marché.
Dans le cas d’un monopole naturel avec des coûts irrécupérables, le monopoleur risque de tirer

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avantage de sa position en fixant un prix élevé. Ce manque de concurrence justifie la
production par l’Etat des biens privés concernés.

On peut alors recourir à la subvention (ou taxation) pour inciter les entreprises en monopole naturel à
produire des services considérés comme socialement souhaitables bien qu’ils ne soient pas sources de
profits privés positifs. Par exemple, pour assurer la fourniture de services postaux dans les zones
rurales.

La règlementation publique est l’une des options qu’il est possible de mettre à la place d’un
système de production publique.

Les économistes favorables à la règlementation, où à l’attribution des subventions, ou à la


fiscalité comme remèdes aux défaillances du marché estiment que ces solutions présentent
trois grands avantages par rapport à la propriété publique. Premièrement, elles contribuent à
la cohérence et à l’efficacité des politiques publiques nationales. Deuxièmement, un système
d’imposition et de subventionnement permet de mieux estimer les coûts des politiques publiques visant
un objectif précis. Troisièmement, de nombreux économistes pensent que des entreprises privées sont
plus fortement incitées à être efficaces que des entreprises publiques, même quand elles ont dans des
secteurs industriels où les marchés sont règlementés.

Les modalités de contrôle de monopoles naturels varient beaucoup d’un pays à l’autre.

Les Etats-Unis ont géré en grande partie le problème de monopoles naturels en recourant à la
règlementation. En Europe, la téléphonie et d’autres monopoles naturels, encore contrôlés par
l’Etat jusqu’à une date récente, ont été privatisés en même temps que d’autres entreprises, avec
des résultats équivoques.

Certaines raisons empiriques donnent à penser que l’Etat est en moyenne moins efficace que les
entreprises privées quand il offre des services comparables. On rencontre toutefois des exceptions
notables, ce qui permet de penser que les entreprises publiques ne sont pas nécessairement moins
efficaces que leurs équivalents privés.

Des économistes comme Harold DEMSETZ ou Georges STIGLER se sont demandés s’il ne
serait pas préférable dans la plupart des cas de laisser le secteur privé agir librement, même
en cas de monopole naturel. Selon eux, les monopoles sont efficaces. Le seul problème en ce
qui les concerne est celui des prix : ils les fixent à un niveau trop élevé et ; par conséquent,
ne produisent pas assez. Mais cet inconvénient a peu d’importance si l’on en croit Arnold
HARBERGER. Celui-ci a estimé que la perte due à la tarification inefficace des monopoles naturels
était relativement faible (de moins de 3% de la valeur du produit global). De plus, si les monopoles
réduisent leur production par rapport à son niveau efficace, les ressources qu’ils n’utiliseront pas
iront ailleurs dans l’économie. Finalement, la perte ne sera égale qu’à la différence entre les valeurs
marginales des deux situations possibles. En outre, selon les auteurs mentionnés, la perte totale
d’efficacité, qui tient compte soit de la perte due à la réglementation, soit de celle due à la
production publique, risque d’être beaucoup plus importante.

DEFAILLANCE DE L’ETAT.

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Mais l’Etat n’est pas nécessairement la solution pour remédier aux défaillances du secteur
privé. La défaillance de nombreux programmes publics peut être attribuée à 4 facteurs.

1. Les conséquences de toute action publique sont complexes et difficiles à prévoir,


2. L’Etat n’a qu’un contrôle limité sur les conséquences précédentes,
3. Ceux qui rédigent la législation ne contrôlent pas l’essentiel de la mise en œuvre des
programmes publics,
4. Certains responsables politiques peuvent agir pour satisfaire des intérêts particuliers
privés. De façon générale, les processus politiques sont compliqués et ne donnent pas
toujours des résultats efficaces.

La théorie des publics choice développe ce dernier point :

La théorie des choix publics est un courant économique qui décrit le rôle de l'État et le comportement
des électeurs, politiques et fonctionnaires. Elle entend ainsi appliquer la théorie économique à la science
politique. Le texte fondateur de ce courant est The Calculus of Consent publié en 1962 par James M.
BUCHANAN (« Prix Nobel » d'économie 1986) et Gordon TULLOCK.
La politique y est expliquée à l'aide des outils développés par la microéconomie. Les hommes
politiques et fonctionnaires se conduisent comme le feraient les consommateurs et
producteurs de la théorie économique, dans un contexte institutionnel différent : entre autres
différences, l'argent en cause n'est généralement pas le leur (cf. le problème principal-agent).
La motivation du personnel politique est de maximiser son propre intérêt, ce qui inclut l'intérêt
collectif (du moins, tel qu'ils peuvent le concevoir), mais pas seulement. Ainsi, les hommes
politiques souhaitent maximiser leurs chances d'être élus ou réélus, et les fonctionnaires
souhaitent maximiser leur utilité (revenu, pouvoir, etc.)
Par ailleurs, les biais cognitifs et émotionnels propres à l'économie comportementale que l'on
constate au niveau du marché se retrouvent aussi au niveau des décisions publiques, bien que
ces biais soient moins soumis à des mécanismes auto-correcteurs naturels.
L'économiste suédois Knut WICKSELL (1958 et 1896) voit l'action gouvernementale comme
un échange politique, un quid pro quo fondé sur la recherche de bénéfices basée sur un
arbitrage entre dépenses publiques et taxes.
Si certains économistes basent leur analyse sur l'hypothèse que le gouvernement cherche à
maximiser une sorte de fonction du bien-être distincte des caractéristiques des agents
économiques3 l'école des choix publics considère que le gouvernement est constitué d'officiels
qui poursuivent, outre l'intérêt public, des intérêts plus personnels. Par exemple, pour
NISKANEN (1971) et TULLOCK (1987), la bureaucratie aura tendance à essayer de maximiser
son budget, au détriment de l'efficience.
Le cycle politico-Budgétaire

Dans le contexte des années 1970 (arbitrage inflation-chômage), l'économiste américain William D.
NORDHAUS cherche à prévoir quel type de politiques conjoncturelles seront choisies dans un système
démocratique stylisé, en fonction du cycle électoral : à l'approche des élections, les gouvernements
sont tentés de créer de l'inflation (pour faire baisser le niveau du chômage à court terme, et
remporter ainsi les élections) qu'ils combattent ensuite. NORDHAUS conclut que les systèmes
démocratiques vont choisir à long terme une politique de moindre chômage et de plus grande
inflation que le niveau optimal, liée au cycle électoral. Ce modèle pourrait aussi s'appliquer

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directement à d'autres problèmes de choix, comme l'investissement public, ou à des politiques de balance
des paiements.
Hypothèses : (i) L'électeur a des préférences politiques (base idéologique, impacts de questions non
économiques, etc.), mais il module son vote en fonction des résultats des politiques économiques,
spécialement en matière de chômage et d'inflation. Graphiquement, sur un espace à deux axes
(horizontalement le chômage, verticalement l'inflation), cela permet de tracer des courbes d'isovote,
chacune représentant la combinaison politique apportant un même résultat au parti de gouvernement.
(ii) L'électeur ne dispose que d'informations insuffisantes sur l'état de l'économie, sur les options
ouvertes aux décideurs publics et leurs conséquences, etc. Il ignore, en particulier, au prix de quelles
conséquences fâcheuses dans le futur a pu être obtenu un résultat qui semble bon aujourd'hui. (iii) Les
partis ne cherchent pour leur part qu'à engranger le plus grand nombre possible de voix pour battre
leurs rivaux lors des prochaines élections. Pour cela, ils essaient d'atteindre la courbe d'isovote la plus
proche possible de zéro, mais ils sont contraints par les possibilités d'arbitrage dictées par l'économie.
(iv) Ces possibilités économiques sont représentées dans le même plan (chômage, inflation : le même que
pour les courbes d'isovotes), par des courbes de Phillips de court terme (Si) et de long terme (LL)
Si on ajoute une autre hypothèse, selon laquelle les électeurs se rappellent de moins en moins les
événements passés, et que l'État dispose de moyens pour déplacer, dans une certaine mesure, les bonnes
et les mauvaises périodes, alors le programme de maximisation montre que le cycle politique va prendre
la forme suivante :
« Immédiatement après l'élection, le gagnant augmentera le chômage jusqu'à un
niveau assez élevé afin de combattre l'inflation. À l'approche des élections, le niveau
de chômage sera abaissé jusqu'à atteindre un taux qui ne tiendra aucun compte des
conséquences inflationnistes à venir. »
Ce comportement de maximisation conduit à une évolution en dents de scie des taux de chômage et
d'inflation. Dans tous les cas, les partis cherchent à s'attribuer les mérites de ce qui va bien et à se
défausser des ennuis sur d'autres (étrangers, partie de la population qui ne vote/votera pas pour
lui, secteur privé, gouvernement précédent, etc.).
Mécanisme de choix publics
A la différence des dépenses privées, qui sont en général déterminées par le système des prix,
les dépenses publiques dépendent de processus politiques. En effet, les individus votent pour
élire des représentants. A leur tour, les représentants élus votent le budget. La somme
monétaire ainsi fixée est elle-même dépensée par un ensemble d’administrations et d’agences
administratives. Il existe donc une différence considérable entre la façon dont un individu
décide de dépenser son argent et la façon dont les assemblées parlementaires des démocraties
à l’occidentale décident de dépenser l’argent public. Le vote d’un parlementaire est censé
refléter les points de vue des électeurs de sa circonscription électorale et pas seulement son
propre point de vue. Avant de décider de sn vote, chaque membre du parlement doit répondre
à deux questions : (1) quels sont les points de vue des électeurs ? Et (2) si les points de vue des
électeurs diffèrent de son point de vue personnel, comment faut-il pondérer son point de vue
de parlementaire et celui de l’électorat pour décider finalement de son vote ?
Deux principaux problèmes sont rencontrés en cas de choix publics
1°) Révéler les préférences :

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 Vérifier quel est le niveau désiré de biens publics pour chaque individu : En achetant
ou non un bien privé, les individus peuvent exprimer de façon très simple leur opinion
sur le caractère plus ou moins désirable de ce bien comparé aux autres. En revanche, il
n’existe aucun mécanisme permettant aux individus d’exprimer leur point de vue sur
le caractère désirable ou non d’un bien public comparé à un autre. Les élections de
représentants publics officiels ne transmettent qu’une information limitée sur les
attitudes des électeurs face aux différents biens publics. Au mieux, elles transmettent
une idée générale, celle des préférences des électeurs en matière de dépenses
publiques : faut-il les augmenter ou les diminuer ? faut-il modifier en parallèle les
recettes fiscales pour maintenir (ou retrouver) l’équilibre budgétaire.
NB : Cela devient difficile si les programmes des candidats ne sont pas clairement
définis avec des clivages nets.
Même si les individus étaient interrogés directement sur leurs préférences, est-on sûr
qu’ils les révèleraient de façon sincère et cohérente ?
Il est difficile de trouver des mécanismes qui incitent efficacement les individus à
révéler leurs vraies préférences concernant certains biens publics.
- Si les personnes interrogées sont convaincues que ce qu’elles auront à payer ne
dépendra pas de leur réponse, elles ont tendance à demander une plus grande quantité
de biens publics.
- En sens inverse, si les personnes interrogées anticipent le fait qu’elles devront
effectivement payer la quantité demandée, elles sont fortement incitées à répondre
qu’elles apprécient beaucoup moins le bien public qu’elles ne le font dans la réalité et
préfèrent agir en passager clandestin.
2°) Agréger les préférences :
 Des individus différents ont des niveaux préférés différents de dépenses publiques.

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Pour un prix fiscal donné, on peut obtenir le montant de biens publics que préfère la personne
concernée, comme le montre la figure ci-dessus. Les personnes sont les revenus sont différents
ont des contraintes budgétaires différentes. Les niveaux préférés de dépenses pour les biens
publics se trouvent au point de tangence des courbes d’indifférence avec la contrainte
budgétaire. Des personnes différentes n’auront pas le même niveau préféré de dépenses. Dans
le cas de la taxation proportionnelle, les personnes les plus pauvres ont des prix fiscaux plus
bas. De ce fait, leur niveau préféré de dépenses pour les biens publics, Gp, est plus élevé. Les
personnes les plus pauvres ont toutefois des revenus faibles. Pour cette raison, elles
demandent moins de biens, publics comme privés. La figure ci-dessus (9.1 A) présent un cas
dans lequel l’effet substitution (résultant d’un prix fiscal plus bas) domine l’effet revenu : la
personne le plus pauvre préfère un niveau plus élevé de biens publics que la personne la plus
riche.
Lorsque la taxation est uniforme, il y a seulement un effet revenu. Les personnes à haut revenu
préfèrent des niveaux élevés de dépenses publiques (9.1B). Lorsque la taxation du revenu est
progressive, les personnes à bas revenu auront à payer un prix fiscal inférieur à celui
correspondant au cas de la taxe proportionnelle : le niveau préféré des dépenses sera encore
plus élevé.

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Le graphique 9.2 montre comment l’utilité dépend du niveau des dépenses publiques. Pour
l’individu concerné, le niveau préféré de dépenses publiques se situe en G*. Il s’agit ici de
l’utilité maximisée sous contrainte budgétaire, au point de tangence avec la plus haute courbe
d’indifférence. Plus le niveau présent de dépenses publiques est éloigné du niveau préféré de
dépenses G*, plus le niveau d’utilité est faible.

Partant de ce graphique, il est possible de décrire la courbe d’ARMEY

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Elle permet de déterminer le niveau de dépense publique Optimal qui maximise le taux de
croissance économique de l’économie d’un pays.
 Le niveau préféré d’un individu dépend à la fois de son revenu et du système fiscal.
La figure 9.3 indique la relation entre le niveau d’utilité et le revenu des dépenses de biens
publics pour trois groupes différents : les riches, les pauvres et la « classe moyenne », pour un
système fiscal donné. Chaque individu possède un niveau préféré et l’utilité décroit à mesure
que les dépenses s’éloignent de ce niveau, vers le haut ou vers le bas. Pour les dépenses au-
dessus de la moyenne, les avantages marginaux d’une augmentation des dépenses publiques
ont inférieures au coût marginal que l’individu doit supporter comme paiements fiscaux
additionnels, alors que l’inverse est vrai lorsque les dépenses sont en dessous du niveau
préféré.

 D’un côté, les personnes riches préfèrent, toutes choses égales par ailleurs, des niveaux
élevés de dépenses publiques,
 Mais, d’un autre côté, le coût supplémentaire pour elles d’une augmentation des
dépenses publiques peut aussi l’emporter sur l’avantage précédent.
NB : ici, il n’y a pas unanimité dans les préférences des individus concernant le niveau des
dépenses publiques.
Mais comment choisir le niveau des dépenses publiques ?
De nombreuses règles de vote ont été proposées, comme le vote à l’unanimité, le vote à la
majorité simple ou le vote à la majorité des deux tiers. De toutes ces règles, la règle de majorité
simple est la couramment employée pour prendre des décisions dans une démocratie.
3°) Vote à la majorité et paradoxe du vote
La discussion sur les processus de choix publics intègrent les développements du thème
précédent ; à savoir : le Critère d’unanimité de PARETO, les Critères de Compensations de
Kaldor, Hicks et Scitovsky qui soutiennent le vote à la majorité simple (50% +1) ou le vote
aux deux-tiers, puis le théorème d’impossibilité d’ARROW qui rejettent la règle de la majorité
comme processus de choix d’un niveau de dépense publique.

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Duncan BLACK est parfois appelé "Le père fondateur des choix publics (the founding father
of public choice), à cause d'une série d'articles publiés à partir de 1948 dont l'important The
Theory of Committees and Elections (1958). Plus tard, Black a ébauché un programme
d'unification visant à une "Théorie des choix économiques et politiques plus générale basée
sur des méthodes formelles communes.
Le livre de Kenneth J. ARROW Social Choice and Individual Values (1951) a influencé la formulation
de la théorie. Il en va de même pour le livre d'Anthony DOWNS (1957), An Economic Theory
of Democracy, et pour celui de Mancur OLSON (1965), Logique de l'action collective.
Les entreprises publiques diffèrent des entreprises privées sous plusieurs aspects : alors que
les entreprises privées cherchent à maximiser leurs profits, les entreprises publiques
poursuivent en général d’autres objectifs. Les entreprises publiques bénéficient souvent de
contraintes budgétaires souples et d’une concurrence limitée. Mais elles doivent prendre en
compte des contraintes supplémentaires, concernant leurs politiques de ressources humaines
(en matière de rémunération et de licenciement), les achats publics et les processus budgétaires.
Bien que de bonnes raisons puissent expliquer ces restrictions, celles-ci n’en interfèrent pas
moins avec l’efficacité économique.

Les différences précédentes sont à l’origine de différences dans les incitations individuelles.
Les responsables administratifs (ou bureaucrates) essaient souvent de maximiser la taille de
l’organisation à laquelle ils appartiennent et d’éviter les risques.

En même temps, les organisations publiques partagent avec les entreprises privées des
problèmes de relation entre principal et agent, et des problèmes de supervision, pour s’assurer
que les agents publics agissent de façon conforme aux intérêts des citoyens (tout comme il faut
s’assurer que les dirigeants et les salariés des entreprises privées agissent de façon conforme
aux intérêts des actionnaires).

Il existe des formes organisationnelles intermédiaires situées entre les agences publiques
conventionnelles et les sociétés par actions privées ; elles prennent souvent la forme
d’entreprises publiques ou d’organisations fondées sur la performance. Elles peuvent être
aussi efficaces économiquement que des organisations privées et, en même temps, capables de
poursuivre des intérêts publics de façon plus satisfaisantes que des entreprises privées pures
soumises à règlementation (des utilities). Dans les années à venir, les débats devraient porter sur
les deux points suivants : (a) jusqu’à quel point peut-on recourir aux formes organisationnelles
précédentes ? (b) les entreprises privées doivent-elles entrer dans des domaines considérés auparavant
comme relevant des fonctions de base de l’Etat (les prisons et les services sociaux, entre autres) ? Enfin,
un modèle de partenariat public privé hybride a émergé ces dernières années. Le but est de
tirer avantage des forces respectives de l’action publique et la gestion entrepreneuriale, tout
en essayant d’atténuer leurs faiblesses.

Les décisions collectives, comme celle qui consiste à déterminer le niveau de biens publics,
diffèrent des processus de décision privés habituels de deux façons. Premièrement, un
problème spécifique de révélation des préférences se pose. Si le montant que les individus
doivent payer dépend d’abord de leur réponse, ils auront tendance à sous-estimer leurs vraies
préférences. Deuxièmement, on rencontre un problème de conciliation des différences dans

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les préférences. Que doit-on faire si, par exemple, des individus différents souhaitent que le
gouvernement dépense des montants différents de biens publics ?

Le vote à la majorité est la façon la plus simple de résoudre les différences précédentes. Malheureusement,
il est possible qu’aucun équilibre de vote de puisse exister.

Le théorème d’impossibilité d’ARROW démontre l’impossibilité de trouver un mécanisme


politique non dictatorial, qui permettrait de résoudre les problèmes de vote à la majorité en
possédant en même temps les autres propriétés souhaitables pour tout mécanisme politique,
par exemple, la propriété d’indépendance par rapport aux options non pertinentes.

L’Equilibre du vote à la majorité existe si les préférences sont à pic unique (uni-modal). Dans
le cas d’un seul bien public, les préférences seront en général à un pic unique. En effet, bien
que le théorème d’impossibilité d’ARROW ait montré qu’il n’existe aucune règle de vote qui
satisfasse toujours l’ensemble des propriétés souhaitables pour des mécanismes de choix
social, le système simple de vote à la majorité permet d’obtenir sous certaines conditions un
résultat prévisible. Dans la figure 9.3 ci-dessus, chaque individu (riches, classe moyenne et les
pauvres) possède un profil de préférence à pic unique.

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Cette propriété de préférence à pic unique est suffisante pour garantir l’existence d’un équilibre
dans le vote majoritaire.

Le théorème d’impossibilité s’applique dans les cas suivants :

1. S’il existe plus d’un bien public et si le vote porte sur des paniers de biens publics plutôt
que sur un seul bien à la fois.
2. Si le vote concerne un bien privé fourni publiquement pour lequel il existe une
alternative privée, l’éducation par exemple.
3. Si le vote concerne des problèmes de distribution, liés par exemple à la structure de
l’impôt sur le revenu,

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Cependant, l’Equilibre du vote à la majorité, quand il existe, correspond aux préférences de
l’électeur médian. En effet, dans un système bipartite, il y aura une convergence des positions
des deux partis vers la position de l’électeur médian.

BLACK a développé les concepts de ce qui devait devenir la théorie de l'électeur médian et redécouvert
des théories du vote antérieures.

L'électeur médian est appelé ainsi parce que ses choix politiques, dans une élection, correspondent à la
médiane mathématique : il y a autant d'électeurs de part et d'autre de cet électeur médian qui auront
des choix opposés (plus à droite ou plus à gauche que lui). Le plus souvent, les gens votent non par
conviction, mais par défaut, pour "le moins pire" des candidats. L'École du Choix Public énonce ainsi
le théorème de l’électeur médian (Duncan BLACK, On the Rationale of Group Decision-making,
1948) : une majorité peut être représentative d'un seul électeur, ou d'un seul groupe d’électeurs,
l'électeur médian. Le théorème d'ARROW nie déjà qu'il puisse exister une préférence collective ; le
théorème de l’électeur médian indique que les convictions politiques de l'élu sont en réalité celles d'un
très petit nombre d'électeurs. La forme faible du théorème énonce que l'électeur médian vote toujours
pour la politique adoptée à la majorité.

L’Equilibre du vote à la majorité ne correspond pas en général à une offre efficace de biens
publics. Il peut y avoir aussi bien une offre insuffisante qu’une offre excédentaire.

Comportement de l’électeur :

Une des conclusions de la théorie des choix publics développée notamment par Anthony DOWNS est
que les démocraties produisent moins de « bonnes » décisions que l'optimum, en raison de l'ignorance
et de l'indifférence rationnelles des électeurs. En effet, aucun électeur singulier ne peut s'attendre à ce
que sa voix ait un poids sensible sur le résultat des élections, tandis que l'effort nécessaire pour
s'informer afin de voter en toute connaissance est, lui, considérable. Ainsi, le choix rationnel de
l'électeur est de rester dans l'ignorance, voire de s'abstenir (les experts parlent de l'irrationalité du
vote). La théorie explique ainsi l'ignorance massive du corps électoral, a fortiori le taux d'abstention
généralement constaté.

Les groupes d’intérêt particuliers exercent souvent une forte influence sur le résultat des
processus politiques.

Une autre méthode de détermination des dépenses publiques.

Comme on vient de le voir, le vote à la majorité, c’est-à-dire le processus auquel on recourt le


plus souvent pour prendre des décisions collectives, pose plusieurs problèmes importants : les
résultats ne sont pas toujours déterminés et, quand c’est le cas, ils peuvent ne pas être efficaces.
De plus, les électeurs ont la possibilité de voter de façon stratégique (de ne pas révéler leurs
vraies préférences). Même s’il n’y a pas de système idéal, ne peut-on pas imaginer des
systèmes permettant de résoudre l’un ou l’autre de ces problèmes ?

Solution proposée par LINDAHL (1919)

LINDAHL était à la recherche d’un système capable d’améliorer l’efficacité des modes
d’allocation des biens publics. Une façon de situer le montant efficace de biens publics consiste

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à dire qu’il se trouve à l’intersection de la courbe de demande « collective » (obtenue en
additionnant verticalement chaque courbe de demande individuelle) et la courbe d’offre. On
obtient les courbe de demande en interrogeant chaque individu sur le montant de biens
publics qu’il demanderait s’il devait payer une somme donnée pour chaque unité produite.

L’équilibre de LINDHAL se trouve à l’intersection de la courbe de demande collective et la


courbe d’offre. Le prix le long de la courbe d’offre mesure le coût marginal de production. P1
mesure l’avantage marginal du 1er individu (disposition marginale à payer pour une unité
additionnelle de dépenses publiques) en G*, et ce qu’il doit payer. P2 mesure la même chose
pour le second individu. En G*, la somme des avantages marginaux (le total des dispositions
marginale à payer des individus) est égale au coût marginal. L’équilibre de LINDHAL
correspond donc à un ensemble de prix fiscaux (le montant que chaque individu doit payer
s’il faut produire une unité supplémentaire de biens publics) qui s’ajoutent jusqu’à atteindre
un niveau égal au coût marginal de production. De la sorte, compte tenu des prix fiscaux
précédents, chaque individu préfère le même montant de dépenses publiques G*. A l’équilibre
de LINDAHL, la somme des avantages marginaux est égale au coût marginal. Par conséquent,
l’équilibre de LINDAHL est efficace au sens de PARETO.

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L’Equilibre de LINDAHL correspond à la fourniture de biens publics pour laquelle la somme
des prix fiscaux est égale au coût marginal de production. Bien que l’équilibre de LINDAHL
soit efficace au sens de Pareto, les individus ne sont pas incités à révéler leurs vraies préférences.

La critique la plus pertinente formulée contre la solution de LINDAHL est que les individus
n’ont pas d’incitation à dire la vérité, parce que leur prix fiscal s’accroit à chaque fois que leurs
demandes augmentent. Les courbes de demande auxquelles on a recours dans l’analyse de
LINDAHL ont été déterminées en faisant l’hypothèse que les individus étaient face à un prix
fiscal donné. Ils estiment donc que rien de ce qu’ils peuvent dire n’agira sur ce qu’ils auront à
payer par unité de dépenses publiques. En revanche s’ils ont compris le fonctionnement du
mécanisme de LINDAHL, ils vont se rendre compte que ce qu’ils déclarent a un effet sur le
montant qu’ils devront payer par unité de dépenses publiques. Ils n’ont donc aucun intérêt à
révéler leurs vraies préférences.

Dans de nombreuses élections, la participation au vote est faible. Les économistes ont du mal
à comprendre pourquoi les individus vont voter dans la mesure où l’avantage privé qu’ils en
retirent est inférieure au coût privé que représente le fait d’aller voter et, étant donné la faible
probabilité qu’un électeur à lui seul puisse exercer la moindre influence sur le résultat.

Résumé.

Vote à la majorité

 L’équilibre peut ne pas exister


 Quand l’équilibre existe, en général, il n’est pas efficace au sens de PARETO

Equilibre de LINDAHL

 L’équilibre existe toujours


 L’équilibre est toujours efficace au sens de PARETO
 Les individus n’ont pas d’incitation à révéler leurs vraies préférences.

EVALUATION DES DEPENSES PUBLIQUES

1.1 L’analyse avantages-coûts sociaux

L’analyse avantage-coût fournit un ensemble systématique des procédures qui permettent à


une entreprise ou à un Etat d’évaluer s’il est possible ou non d’entreprendre un projet ou un
programme. Quand il existe plusieurs projets qui s’excluent l’un l’autre, ce type d’analyse
permet d’opérer un choix entre eux. Les procédures grâce auxquelles l’Etat et les entreprises
évaluent leurs projets sont fondamentalement les mêmes. Il existe toutefois deux différences
importantes entre l’analyse avantages-coûts privés et l’analyse avantage-coûts sociaux.

L’analyse avantage-coût privé a pour fonction (a) de déterminer les conséquences d’un projet
(sur les inputs et sur les outputs), (b) d’évaluer ces conséquences en utilisant des prix de marché
pour calculer le profit net qui en résultera chaque année et (c) d’actualiser les profits anticipés
pour les années à venir afin de calculer les valeurs actualisées de ces profits.

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L’analyse avantage-coûts sociaux a recours à des procédures semblables à celles de l’analyse
avantage-coût privés, à ceci près qu’elle prend en compte une plage beaucoup plus large de
conséquences. Par ailleurs, les prix auxquels on évalue les inputs et les outputs ne sont pas
présents sur le marché. Les prix du marché n’existent donc pas ou parce que, en raison d’une
défaillance du marché, les prix ne reflètent pas comme il convient les coûts et les avantages
marginaux sociaux.

Quand l’Etat fournit un bien ou un service qui n’existait pas au préalable (par exemple en
construisant un pont pour traverser une rivière), la valeur du projet se mesure par le montant
du surplus des consommateurs. Le surplus généré correspond à la zone située en dessous de
la courbe de demande.

L’Etat doit valoriser les conséquences non prises en compte par le marché, comme le prix de la
vie humaine, le temps épargné ou l’impact sur l’environnement. Ces valeurs sont inférées à
partir de données de marché ou de comportements observés.

La valeur du temps.

Le vieil adage « le temps, c’est de l’argent » décrit bien la façon dont la plupart des économistes
évaluent les gains de temps réalisés grâce aux projets en matière de transport (métro, réseau
ferré, réseau routier, etc.). L’approche la plus courante s’appuie sur le taux de salaire des
personnes qui utilisent les transports en commun. Sous certaines conditions idéales, le salaire
permet de bien mesurer la façon dont les individus estiment la valeur de leur temps. Dans les
modèles économiques simples, on représente un individu comme ayant à choisir entre
quantité de loisir et quantité de travail. S’il sacrifie une heure de loisir, cet individu obtiendra
un accroissement de sa consommation égal au montant de son salaire horaire. A l’équilibre il
lui est égal de renoncer à une heure de loisir et d’accroitre sa consommation d’un montant
correspondant ou de réduire son temps de travail. Par conséquent, le salaire d’un individu
permet d’obtenir une évaluation monétaire de son temps. Certains prétendent que le salaire
peut sous-estimer la valeur du loisir pour certains individus et surestimer cette valeur pour
d’autres. On remarquera par exemple que certains professeurs ont choisi un travail peu
rémunéré par rapport aux autres options qui leur étaient offertes en raison précisément des
avantages non monétaires propres à ce travail. La valeur de leur loisir est supérieure au salaire
qu’ils perçoivent.

La valeur de la vie humaine

De tous les sujets étudiés dans le cadre de l’analyse avantage-coût appliqué au secteur public,
la valeur monétaire à attribuer à la vie humaine est probablement celui qui a suscité le plus de
débats et de réactions émotionnelles. Aussi déplaisants que puissent sembler de tels calculs,
les Etats sont souvent obligés de faire face à ce genre de problèmes. Il n’y a virtuellement
aucune limite au montant que l’on peut dépenser pour réduire la probabilité de mourir dans
un accident de la route, ou à la suite d’une maladie quelconque. Mais, à partir d’un certain
point, il est nécessaire de se demander si le gain que procurent les dépenses supplémentaires
est si faible que l’on n’est même pas sûr qu’il soit supérieur à zéro. Cette décision à la marge
peut provoquer la mort d’une personne. Et pourtant on ne peut pas dépenser 50% du revenu

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national d’un pays pour financer la sécurité des transports ou 50% du revenu national pour
soigner la population.

Deux méthodes ont été utilisées pour estimer la valeur de la vie humaine. La première est une
méthode constructive, c’est-à-dire que l’on estime ce qu’aurait gagné une personne décédée
prématurément si elle était restée en vie (sous-entendu : si elle avait vécu jusqu’à l’âge « normal » de la
mort). Pour ce faire, on extrapole les différents emplois que cette personne aurait pu occuper
et on fait la somme des gains qu’elle aurait obtenu à parti de ce que gagnent les personnes
occupant des positions similaires. Cependant, cette méthode n’est pas capable de faire la
distinction entre la valeur de la vie humaine d’une personne et ses moyens d’existence. Elle
suggère qu’après sa retraite, la vie d’une personne est égale à zéro dans la mesure où, par
définition, aucune perte de revenu n’est possible.

La méthode alternative, de type indirecte, tient compte d’un souhait naturel, celui de vivre
plus longtemps. Dans certaines professions, le risque de décéder du fait de son travail est plus
élevé que dans d’autres. Il semble normal que des individus qui exercent des tâches où ils
risquent leur vie aient droit à des accompagnements. En choisissant une profession plus
risquée, ils envoient le signal qu’ils acceptent ce risque, mais en contrepartie d’un revenu plus
important aussi longtemps qu’ils sont en vie. La seconde méthode de calcul de la valeur de la
vie humaine essaie d’estimer la part de leur revenu que les individus sont prêts à dépenser
pour ne pas être confrontés à des risques mortels et la compensation à leur accorder pour qu’ils
acceptent de prendre de tels risques.

Valorisation des ressources naturelles.

La valorisation des dommages causés à l’environnement est une question qui retient de plus
en plus l’attention depuis le naufrage de l’Exxon Valdez en 1989 et la marée noire qui en a
résulté (mort de millions de Loutres, de Saumons et d’oiseaux divers, etc.). S’appuyant sur une
technique relativement nouvelle, appelée évaluation contingente, les tribunaux américains ont
évalué la compensation qu’Exxon aurait à payer à environ un milliard de dollars. Dans
l’évaluation contingente, on pose aux personnes interrogées une série de questions pour savoir
quel niveau elles valorisent les dommages environnementaux ou la préservation de certaines
espèces. Les valeurs dont il est question ici sont connues sous les termes de valeur d’existence.

Le taux d’actualisation utilisé par l’Etat pour évaluer des projets peut être différent de celui
retenu par des entreprises privées.

Pour évaluer des projets risqués, il est nécessaire de calculer les équivalents certains des
avantages et des coûts.

Les considérations distributives peuvent être introduites dans les évaluations soit en
pondérant de façon différentes les avantages obtenus par les groupes sociaux soit en évaluant
l’impact du projet sur une mesure particulière de l’inégalité.

Il est aussi important d’effectuer une évaluation ex-post (une fois les dépenses réalisées) pour
connaître et améliorer la performance de l’Etat.

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THEME 4 : THEORIE DE LA FISCALITE

Ressources de l’Etat = Emprunt (Fardeau pour les générations futures, le taux d’intérêt élevé,
les emprunts d’aujourd’hui sont les impôts de demain = Equivalence Ricardienne) + Aide au
Développement (Les aides sont liées et créent une dépendance) + Fiscalité (Ensemble de lois
votées et de règlements admis relatifs à l’impôt et autres prélèvements assimilés = la taxe ou
les redevances. Pratiques utilisées par l’Etat ou une collectivité pour recevoir des paiements.
L’impôt est sans contrepartie, Or la taxe est avec contrepartie = un service ; la taxe n’est pas
proportionnelle au service, or la redevance est proportionnelle au service attendu). Payer une
Taxe qui permet de produit le Bien et Service en contrepartie, Mais ensuite, on doit savoir s’il
va Consommer le Service ;

Mesures de la Fiscalité : Recette Fiscale/PIB ou Recettes Fiscales/Tête.

- Fiscalité des Personnes (particuliers, soumis à l’impôt sur le revenu) ;


- Fiscalité des Affaires = Entreprises et règles applicables aux activités commerciales ;
- Fiscalité patrimoniale = Détention et Transferts de Patrimoine (de Fortune) ;
- Fiscalité immobilière = Détention et Transferts immobiliers (opérations financières).

Classification administrative = Impôt d’Etat (Rentre dans le Budget) et Impôt Local (Pour les
collectivités locales) OU ENCORE, DISTINGUER Impôt interne (Direction Générale des Impôts =
Sur le Territoire) et Externe (Direction Générale des Douanes = aux portes, Frontière) ;

Classification économique = Impôt sur le Revenu (IS ; IRPP = Les taux dépendent de la
législation de chaque pays) ; Impôt sur la consommation (Matières imposables = Tous les produits.
La TVA (Taux unique) et les Droits d’accises ; Avec la « TVA générale » qui est en Tranche) ;
Impôts sur le Capital ou le Patrimoine (ISF = Impôt de Solidarité sur la Fortune ; L’impôt Foncier
= sur les propriétés bâties et non bâties ; et l’Impôt Lié à la Succession) ; L’impôt sur la production
(nature de l’activité ou les moyens de production). C’est une fiscalité sur l’offre (production,
capital) et sur la demande (revenu, consommation, patrimoine).

Classification technique = Dans l’Impôt interne, on a la classification Impôts Direct (Celui qui
supporte est le même qui verse au Trésor)/Indirect (Celui qui supporte et celui qui verse au trésor) ;
Impôts Synthétiques (on regroupe plusieurs éléments que l’on va imposer de manière globale)
/analytique (dans ce cas, on impose de manière isolée);

Fiscalité COERCITIVE (malus) et INCITATIVE (bonus)

Subventionner le Revenu (On vous permet d’avoir plus de revenu, R) ou Réduire le Paiement des
Impôts et Taxes.

QUI PAIE L’IMPOT ? Qui supporte réellement la CHARGE FISCALE (celui qui paie). Même un
impôt qui est sur l’offre (c.-à-d. les producteurs) se répercute encore sur le consommateur. L’impôt (qui
augmente les prix du marché, d’une part, et réduit les Revenus disponibles, d’autre part) génère une
PERTE SECHE due à l’imposition. RAMSEY (1927) = pour lui, la taxe doit être portée uniquement
sur la consommation (celle des ménages et des entreprises) ET il faut cibler quel produit faire porter la
taxe (celles qui une demande plus inélastique au prix doivent être plus fortement taxées.

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BAUMOL = La critique de BAUMOL est que ce sont alors les biens de première nécessité (difficilement
substituables) et donc des Pauvres, les Démunis, etc.). Il pose bien le CONFLIT entre une Optimalité
dans la MOBILISATION DES RECETTES et les inégalités. « Loi des Elasticités Inverses ». Il faudra
avoir une Fiscalité pour chaque produit, ce qui est LOURD !

MIRRLESS et DIAMOND = « Théorie moderne de la taxation optimale » = Elle doit porter sur les
Revenus, car on travaille pour avoir un Revenu et ce revenu lui permet de consommer. Il faut donc taxer
le revenu. Or, il faut connaitre la nature de l’impôt (Forfaitaire, Progressive ou proportionnelle) et le
niveau (Courbe de LAFFER).

PARAFISCALITE (les « Patentes » = 500FCFA la journée, qui est moindre que l’IS) = Adapté à
l’informel (50% du PIB dans les PED). Passer de l’Informel au Formel revient à payer l’IS au lieu de
la Patente (qui est récupérée par les Collectivités Locales, est faible, mais ne permet pas à la
Société d’utiliser toute ses ressources de manière optimale). Il faut trouver un moyen d’attirer les
TPE/PME informelles dans le Secteur Formel (Par exemple, permettre aux Entreprises informelles
d’atteindre une certaine MATURITE avant de commencer à payer l’IS ; construire aussi un cadre
qui permet d’atteindre cette MATURITE, car la plupart des entreprises créées disparaissent avant 3ans,
voire 5ans).

Les recettes fiscales de l’Etat dépendent en partie de la politique fiscale (des choix fiscaux
opérés par le gouvernement, en termes de taux et de base imposable), mais aussi d’une part
indépendante du gouvernement, à savoir le potentiel fiscal (qui dépend de la structure de
l’économie) et l’effort fiscal (qui dépend du contribuable) (Tellier, 2009).

Le système fiscal est composé de trois principaux éléments : la base (des groupes) imposable,
les structures de taux et les clauses spéciales (les exemptions, déductions fiscales, etc.).

NB : En matière fiscale, on ne parle de citoyen mais de CONTRIBUABLE (il contribue aux


charges publiques en payant les impôts. Personne assujettie au paiement de l’impôt) et de
BENEFICIAIRES. Et le COLLECTEUR (si l’impôt est indirect).

 Au départ on a des citoyens et parmi eux, on identifie les « contribuables » (on y exclu
les enfants, par exemple. L’exclusion dépendra du type d’impôt) qui ont des richesses
des personnes physiques (riches, pauvres, handicapés ou pas, etc.) ou morales (les
Sociétés = SA, SARL, SAS = Société par actions simplifiées qui sont soumis à l’IS à titre
obligatoire et les EIRL = Entrepreneurs individuels à responsabilité limitée ou SNC =
Sociétés en nom collectif, qui sont soumis à l’IS à titre optionnel). Chacun doit être
identifié (le secteur formel), rangé dans sa catégorie (son REGIME FISCAL = chaque
catégorie est traité de manière différente = selon le Métier, les Activités, du Bénéfice,
etc. Les asymétries d’information peuvent apparaitre, car elles ne donnent pas leur localisation
= le cadastre fiscal. Elles déclarent une activité et en font d’autres qui ne sont pas déclarées, mais
génèrent des revenus). Cette richesse est composée de biens matériels ou non (par ex. La
connaissance, etc.). Des biens privés/collectifs (indivisibles, sauf si vous êtes mariés en
communauté de biens). Les éléments intégrés dans l’assiette fiscale (Base imposable) sont
souvent matériels (on a récemment ajouté les prestations de services = dont on avait du
mal à mesurer la valeur et les opérations financières) et privés (le prélèvement est ciblé

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sur les personnes). Ensuite, on va restreindre l’assiette et exclure des éléments et les
personnes qui ne front pas l’objet de prélèvement pour des raisons sociales (les biens de 1ère
nécessité, les plus démunis, par exemple). L’impôt peut être monétaire ou non (les saisies)
et le prélèvement peut être direct (à la source) ou indirect (passant par un collecteur
qui reversera ensuite à l’Etat). L’Etat peut attendre les déclarations (vraies) où aller sur
le terrain, avec l’aide de l’administration fiscale, pour avoir une meilleure vision des
déclarations (partielles, fausses, etc.). En cas d’identification il y a les redressements et des
sanctions (au cas par cas).
 Dans les Recettes, on a les impôts (et taxes), les cotisations, les dons et l’emprunt. On
peut distinguer les ressources PROPRES (les impôts et redevances) et EXTERIEURES
(Dons, Legs, Emprunts).

L’informel : Les niveaux d’informalité (Niveau 1 : recensées ou pas ; Niveau 2 : immatriculé ou


pas ; Niveau 3 : paient partiellement l’impôt.). L’informel paie une partie de l’impôt (cela dépend
de son niveau). Evaluation de l’informel : Selon le FMI (2017), le Gabon est le pays d’Afrique
Centrale où le secteur informel est le plus important. Il représente entre 40% et 50% du PIB. Sur le
continent, le pays se classe au 33e rang sur 37 pays étudiés (il est compris entre 20-30% en
Afrique du Sud, au Cameroun, Botswana, Togo ; il est compris entre 30-40% au Niger,
Rwanda, Kenya, etc. Il est compris entre 40-50% au Gabon, RCA, Benin, Angola, Tchad,
Sénégal et à plus de 50% pour la Tanzanie et le Nigeria). Les déterminants de l’informalité
des entreprises : Les auteurs recensent, au nombre des facteurs stimulant le développement
du secteur informel, les charges fiscales et sociales, la qualité des institutions, et la taille du
marché et de l’activité économique. Selon le FMI, un système judiciaire inefficace, une bureaucratie
excessive, le manque de transparence et la difficulté d’accès au crédit favorisent cette alternative, surtout
quand les capacités de répression du gouvernement sont faibles. Les solutions doivent être ciblées en
fonction du niveau d’informel.

Introduction à la fiscalité

A la différence des transferts monétaires entre individus, qui s’opèrent presque tous de façon
volontaire, la taxation est obligatoire. Les chapitres précédents ont montré que les
contributions destinées à financer les biens (et services) publics devaient être obligatoires en
raison d’un problème de passagers clandestin. Si ce n’était pas le cas, personne ne serait incité
à apporter sa contribution, alors même que ces biens (ou services) sont en mesure d’accroitre
le bien-être de tous quand on contraint les membres de la société à financer leur acquisition.

Dans la mesure où l’Etat a la possibilité de contraindre les individus à financer les biens et
services publics, il peut, du même coup, en profiter pour contraindre ces individus, seuls ou
en groupe, à financer des groupes d’intérêts particuliers, obligeant par exemple un groupe à
abandonner ses ressources propres (financières ou réelle) au profit d’un autre groupe. De tels
transferts forcés peuvent être considérés comme du vol (de la prédation), avec toutefois une
différence importante : les transferts effectués par l’Etat sont couverts du sceau de la légalité
et de la responsabilité que leur confère le processus politique. En revanche, lorsque ce
processus n’a plus de liens avec les choix des citoyens et sert à transférer des ressources aux

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groupes qui exercent le pouvoir, la distinction entre fiscalité et vol devient beaucoup plus
ténue.

L'impôt constitue un des prélèvements obligatoires effectué par voie d’autorité par la puissance
publique (l'État et les collectivités territoriales) sur les ressources des personnes vivant sur son territoire
ou y possédant des intérêts. Sans contrepartie directe pour le contribuable, ce prélèvement est destiné à
être affecté par l'intermédiaire des budgets publics aux services d'utilité générale (Gaston GEZE,
1936). Dans les États démocratiques, le pouvoir de fixer, de lever et d'affecter l'impôt est de la
compétence exclusive du pouvoir législatif. Trois paramètres essentiels permettent de caractériser un
impôt : l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement.

Une taxe est théoriquement « la contrepartie monétaire d'un service rendu par une personne
publique ». Toutefois, le terme est souvent utilisé de façon générique comme un synonyme d’impôt
pour désigner n'importe quel prélèvement obligatoire. Le fisc lui-même a nommé taxe certains
prélèvements qui n'en sont pas, et donné d'autres noms à des prélèvements qui en sont.

Les formes de fiscalité :

Les impôts collectés par les pouvoirs publics américains sont très variés. A certaines périodes,
on a vu apparaître des impôts sur les portes et fenêtres, sur les bateaux de luxe, sur les ventes
de titres, sur les dividendes, sur les gains du capital, etc. ainsi qu’une multitude d’autres outils
fiscaux. Il existe deux grandes catégories d’impôts : les impôts directs sur les individus et les
entreprises et les impôts indirects sur un grand nombre de biens et services.

Les principaux impôts directs au niveau fédéral sont de trois grands types :

- Les impôts sur les revenus personnels,


- La taxe sur les salaires (égale à un pourcentage fixe du salaire, jusqu’à un certain
plafond, et destiné à financer les pensions de la Sécurité Sociale),
- L’impôt sur les revenus (nets) des sociétés.

Parmi les autres impôts directs significatifs, on peut citer les impôts sur les biens immobiliers
et les impôts sur les donations. Dans le dernier cas, il s’agit essentiellement d’un impôt sur les
successions (de transferts intergénérationnels). L’impôt sur le revenu personnel concerne à la
fois les salaires et le revenu du capital. A ce titre, il exerce une influence significative (a) sur
les décisions concernant l’offre de travail, le départ à la retraite, l’éducation, etc. ainsi que (b)
sur les décisions concernant les choix en matière d’épargne et d’investissement. Au niveau
des Etats américains et des collectivités locales, un autre impôt direct important est celui
concernant la propriété.

Les principaux impôts indirects au niveau fédéral sont les droits de douanes (sur les biens
importés de l’étranger) et les droits d’accises (sur des biens de consommation comme les
services téléphoniques, les transports aériens, le tabac, l’alcool, les biens de luxe, le pétrole et
ses dérivés).

Typologie 1 :

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 L’abattement est une diminution forfaitaire d’une base d’imposition.
 Par exemple un revenu annuel de 20 000 € est taxé à 10 % et un revenu annuel de
30 000 € à 15 %.
 L’impôt Progressif un peu Plus les Hauts Revenus (les plus riches contribuent plus
que ceux de catégories inférieures).

Typologie 2 :

La TVA est un impôt indirect sur la consommation, calculé sur le chiffre d’affaires, collecté
par l’intermédiaire de l’assujetti pour le compte de l’Etat et supporté par le consommateur
final. Sont soumises à la TVA, les opérations réalisées au Gabon, relevant d’une activité de
production, d’importation ou de prestation de services y compris les activités commerciales,
agricoles, extractives, industrielles, forestières, artisanales et celles des professions libérales
ou assimilées. En principe, l’entreprise doit encaisser la TVA pour le compte de l’Etat sur ses
ventes (TVA collectée). A contrario, elle doit payer la TVA incluse dans le prix de ses achats
de matières, fournitures, marchandises, services et acquisitions d’immobilisations (TVA
déductible).

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La TVA est calculée en appliquant aux éléments de la facture constituant la base imposable à
la TVA, l’un des taux suivants : (i) taux normal : 18 % applicable à toutes les opérations
taxables à l’exclusion des opérations soumises au taux réduit ou au taux zéro ; (ii) taux réduit
: 10 % applicable aux opérations de production et vente portant sur certains produits dont la
liste est fournie à l’article 221 du CGI ; (iii) taux réduit : 5 % applicable aux opérations de vente
portant sur le ciment ; taux zéro : 0 % applicable aux exportations ayant fait l’objet d’une
déclaration visé par les services des douanes et aux transports internationaux.

Sont exonérés, les produits de l’article 210 nouveau (arachide, café, cacao, poisson frais, tarot,
fruits et légumes divers, manioc, poulet, viande, lait liquide, beurre, yaourts, œufs, riz, pain,
médicaments, sel, etc.

QUELQUES CONCEPTS EN FISCALITE.


 Taux d’imposition : taux par lequel il faut multiplier l’assiette pour obtenir le montant
d’impôt dû par le contribuable (le redressement tient compte de l’écart entre l’impôt dû et
l’impôt payé).
 Accise : impôts à la consommation qui frappent certains produits comme le pétrole, le
tabac et l’alcool (en lien avec le paternalisme de l’Etat. Les biens sous tutelle), afin de
compenser les coûts sociaux qu’induit leur consommation (produisent des externalités
négatives).
 Assiette fiscale : base retenue pour le calcul d’un impôt ou d’une cotisation. On peut
distinguer les bases MOBILES et les bases IMMOBILES.
 Concurrence fiscale : concurrence entre différentes juridictions ayant le privilège de
lever l’impôt, et qui tente d’attirer une base fiscale mobile. La concurrence fiscale peut
être horizontale (entre Etats par exemple) ou verticale (par exemple au sein d’un même
Etat).
 Distorsion : les impôts introduisent des modifications dans le système des prix, ce qui
modifie l’allocation des ressources. Cependant, tous les impôts n’entrainent pas de
distorsion : il existe des impôts neutres, qui ne modifient pas le calcul marginal des
particuliers ou des entreprises ;
 Dumping fiscal : le dumping fiscal consiste à imposer faiblement les sociétés sur un
territoire national pour attirer les capitaux étrangers.
 Elasticité des assiettes fiscales : mesure de la sensibilité de l’assiette fiscale au taux
d’imposition de cette assiette. Si l’élasticité est très élevée, une hausse du taux d’imposition
réduit fortement l’assiette fiscale (fuite de capitaux, délocalisation, évasion fiscale …) et risque
ainsi de diminuer les recettes fiscales retirées de l’impôt.
 Evasion fiscale : Situation où le contribuable minore volontairement sa base imposable
(soit en augmentant les dépenses, soit en diminuant les recettes) sans pour autant violer
la loi fiscale, en profitant de certains vides juridiques ou en se servant des nombreuses
possibilités qui lui sont offertes au plan infranational ou international. Exemple : un
couple non marié où chacun remplit sa propre déclaration de revenus compte pour
deux foyers fiscaux mais, répertoriés dans un même logement, ces deux foyers fiscaux
constituent un seul ménage fiscal (cohabiter réduit le paiement de l’impôt).
 Exode fiscale : fuite des capitaux ou des citoyens hors du territoire national.

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 Foyer fiscal : ensemble des personnes inscrites sur une même déclaration de revenus (la
déclaration des enfants, par exemple). L’impôt progressif tiendra compte du revenu
et du nombre de personne dans le foyer fiscal. Le taux sera plus faible …
 Ménage fiscal : un ménage fiscal est le regroupement de foyers fiscaux répertoriés dans
un même logement (hors structure collective).
 Fraude fiscale : infraction à la loi commise dans le but d’échapper à l’imposition ou d’en
réduire le montant (Beltrame, 1987).
 Incidence fiscale : effet directs ou indirects de la fiscalité sur les variables économiques (effet
de substitution, augmentation de l’offre ou de la demande, exode fiscal, etc.).
 Progressivité : un impôt progressif est un impôt dont le taux s’accroît avec le revenu.
 Proportionnalité : un impôt proportionnel est un impôt dont le taux est un pourcentage
fixe, indépendant du revenu.
 Potentiel Fiscal : c’est un indicateur de richesse fiscale potentielle. Le potentiel Fiscal
est égal à la somme que produirait la fiscalité. Divisée par la population, on obtient le
PF par habitant.
 Structure fiscale : elle est mesurée par la part des différents types d’impôts dans les
recettes fiscales totales. Cet indicateur donne un aperçu de l’importance relative des
différents types d’impôts dans la structure fiscale (impôts sur le revenu, impôts sur les
biens et services, etc.).
 Pression Fiscale : elle correspond au montant total des recettes fiscales recouvrées (des
prélèvements obligatoires), exprimé en pourcentage du PIB. Cet indicateur se rapporte
à l’administration dans son ensemble (tous niveaux d’administration) et est mesuré en
pourcentage du PIB. Elle est appelée charge fiscale globale (Tax Expenditures) de
l’OCDE (ou ratio des recettes fiscales par rapport au PIB). L’évolution de la Pression
Fiscale dépend de plusieurs éléments : du choix de financer la progression des dépenses
publiques par les prélèvements obligatoires (PO), de l’évolution des bases imposables (Q) et des
taux (t) d’imposition, de l’évolution du PIB.
 Incitation Fiscale : La fiscalité est dite « incitative » ou « comportementale » lorsque la
mesure vise à titre principal non à prélever les ressources mais à orienter le comportement des
acteurs dans un sens déterminé. L’impôt incitatif peut prendre différentes formes : soit,
d’un nouvel impôt pesant sur des activités ou des comportements que l’on souhaite
décourager (en les rendant moins attractifs) : l’incitation revêtant alors un caractère
négatif, la fiscalité est dite « désincitative » ou « dissuasive ». Soit des taux réduits ou
d’une exonération, d’une déduction ou d’une réduction d’un impôt (pouvant aller
jusqu’au crédit d’impôt) existant ou créé pour l’occasion ; l’incitation est alors positive.
 Dépenses fiscales : signifie que toute exonération fiscale qui déroge au droit commun
est une dépense pour l’Etat. Est considérée comme une dépense fiscale, tout avantage (les
allègements, différés de la charge fiscale) que l’Etat accorde en lieu et place d’une subvention
budgétisée, au contribuable du fait de l’application d’une disposition légale, réglementaire
conventionnelle ou d’une pratique qui déroge au droit commun. On retrouve parmi elles, les
incitations, les exonérations, les exemptions, les dérogations, etc.
 Le crédit d’impôt : C’est une réduction d’impôt pouvant donner lieu à un remboursement.
C’est une somme soustraite du montant de l’impôt qu’une entreprise ou qu’un particulier doit

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payer. Il peut être accordé pour différents types d’impôts (IR, Impôt foncier ou TVA). Il peut
être accordé au titre d’impôts déjà payés comme une subvention.

Cela s’analyse en partant du programme de l’homo-oeconomicus : ses préférences (est-il un


agent rationnel ou pas = biens sous tutelle et les accises), les prix relatifs (des biens ou des facteurs de
production) et son revenu. La fiscalité influence les prix relatifs (la condition du choix : TMS =
prix relatifs) et les revenus (impôts sur le revenu).

On peut aussi distinguer (choix de la base à imposer : est-ce le revenu ou la consommation).

1°) Impôts sur le Revenu (sur les personnes Physiques ou Morales) : il faudrait analyser cela
par catégorie de revenus (distinguer les pauvres, la classe moyenne et les riches. Doivent-ils
payer de la même manière ou pas = problème de justice sociale). Pour être efficace, on prélève
sur tous les revenus ; mais pour un problème d’éthique, on doit exclure les revenus faibles et les
transferts reçus ou les aides aux pauvres). Aussi, taxer le revenu fait en sorte que les ménages
arbitrent en faveur du loisir (au détriment du travail, dont le revenu est fortement taxé). La
discussion porte surtout sur le taux (forfaitaire, proportionnel et progressif) et les classes de revenus à
taxer, suivant le choix entre efficacité et équité. Les difficultés à prélever sur le revenu du travail (amène
les ménages à préférer le loisir) peut conduire à prélever plus sur les revenus du capital (conduit les
entreprises à aller vers l’informel, se délocaliser, de l’optimisation fiscale, de l’évasion fiscale et laisser la
totalité de la charge fiscale aux quelques entreprises nationales immatriculées = passagers clandestins).

 IRPP (impôt sur le revenu du travail)


 IS (impôt sur le revenu du capital).

2°) Impôts sur la Consommation de biens et L’Investissement (CF et CI) : il faudrait tenir
compte du fait que les impôts modifient les prix relatifs des biens [de manière directe par la TVA ou
de manière indirecte par les Entreprises qui transfèrent leur charge fiscale (indexation partielle ou totale)
sur les prix pour maintenir leurs marges bénéficiaires] ce qui entraine une baisse de la consommation.
Il faudrait analyser par type de biens [les biens normaux qui ont une faible élasticité prix (souvent
ceux de 1ère nécessité. En effet, si le prix augmente, il y aura moins de résistance à ne pas les payer) et
qui sont complémentaires au loisir. En effet, si le prix augmente et que le salaire réel baisse, les ménages
ne seront pas incités à préférer le loisir], effectifs de chaque type, et des types de consommateurs
de ces biens (pauvres, classe moyenne ou riches = pour un problème d’équité). Cette catégorisation
est difficile à mettre en œuvre pour les praticiens (administration fiscale) qui peut préférer l’impôt
sur le revenu (direct) à l’impôt sur les biens (Hicks, 1939 ; Atkinson et Stiglitz, 1976 ; Baumol et
Bradford, 1970 ; Henderson, 1948 ; Corlette et Hague, 1953 ; Alt, 1983 ; Christiansen, 1984 ;
Saez, 2002).

 TVA (taux normal = 18%, taux réduit = 10% ou 5% et taux particuliers = 2%, appliqué
sur les médicaments et les produits de première nécessité. On peut aller à 0% pour les
produits non assujettis à la TVA). S’applique sur la Consommation (CF et CI).

3°) Fiscalité du patrimoine (Droit d’enregistrement, Impôt sur la fortune immobilière = est
appliqué si la fortune dépasse un certain seuil … au nom de la solidarité sur la fortune.)

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4°) Fiscalité locale (Taxe foncière = fonction de la valeur cadastrale du bien et du taux voté
par les collectivités locales. On distingue la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) et la
taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) ; taxe d’habitation = on tient compte de la
situation personnelle du contribuable, à savoir son revenu et son foyer fiscal, et de la valeur
cadastrale du logement. Elle s’applique sur les résidences principales et secondaires.)

L’impôt sur le Revenu des personnes physiques (IRPP) : Le prélèvement est sensé se faire
sur les REVENUS, mais seule le prélèvement automatique sur les salaires se fait au Gabon. En
effet, les individus ne déclarent pas leurs revenus (consentement à payer l’impôt est faible).
Et l’administration fiscale du Gabon ne va pas toujours jusqu’à analyser les écarts entre les
Salaires et les trains de vie des individus (afin de détecter des revenus non déclarés). Cela
devrait se faire = visites inopinées, comme pour les Sociétés. Entrainant des Redressements
Fiscaux et des Sanctions. Or, ces sociétés et personnes physiques sont en lien avec le
POLITIQUE et l’administration Fiscale peut être CORROMPUE. Les sanctions peuvent
également être amoindries selon les difficultés réelles de la personne (c’est légal). Mais, cela
est encadré par des textes (selon les montants et selon la difficulté de la personne, son
enjeux pour la société). L’impôt direct est plus INFLUENCEE par la sphère POLITIQUE que
l’impôt indirect. Le Politique cherchera donc à passer au-delà des 18% (qui sont élevés) et à
élargir la gamme des produits assujettis à la TVA. Actuellement, dans les PED, plusieurs
produits (de subsistance ou de 1ère nécessité de Consommation finale : intérieure et importée)
ne sont pas assujettis à la TVA (0%) et parfois, la TVA collectée par les Entreprises n’est pas
intégralement reversée à l’Etat.

Ensuite, Le taux Proportionnel est LINEAIRE, alors que le Progressif est NON-LINEAIRE. Il
se veut plus équitable.

Il faut aussi distinguer les impôts par rapport aux périodes de collecte et de versement. Par
exemple, la TVA est collectée tous les Jours ! Le versement est MENSUEL. Alors que l’IS est
versé de façon annuelle. Cette périodicité des recettes pose problème avec le RYTHME des
dépenses publiques (qui sont surtout MENSUELLES). C’est très souvent la TVA qui sert
alors à payer les Salaires des Fonctionnaires et le Service de la Dette.

NB : Lequel est le plus IMPORTANT (sur les recettes totales) dans le pays (Entre Impôt Direct
et Indirect) ? La Structure Fiscale du pays. Cette Structure dépend-t-elle du développement
du pays ? (PED, Pays Emergents, Pays développés), dépend-t-elle de la Bonne Gouvernance
(Peu Corrompu ou pas. La structure qui facilite la Corruption), dépend-t-elle des inégalités (la
Structure qui maintient les richesses des Riches et Prélève plus les pauvres. Pas d’ascenseur
social à cause de la fiscalité en vigueur.

Pression Fiscale (PreF) : RT/PIB (nombre et type d’impôts).

Potentiel Fiscal (PoF) : Rattaché à la Structure de l’Economie (La partition de l’Economie entre
Formel/Informel ; les différents Marchés, etc.)

L’Effort Fiscal : Ecart entre PoF et PreF. Cet effort fiscal dépend de l’administration fiscale, et
du consentement à payer l’impôt des populations (accepter de nouveaux prélèvements = un
élargissement de la base imposable ; et mieux déclarer éléments imposables).

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Au Gabon, on Sépare les Recettes Pétrolières (Impôts sur les Sociétés + Redevance Minière
Proportionnelle + Autres + Transferts SOGARA) des Recettes Hors Pétrole (DD + Taxe sur les
Biens et Service qui inclue la TVA + Autres recettes + Comptes Spéciaux). Les Impôts indirects
sont, en moyenne, plus 2.5 fois plus importants que les impôts directs. La TVA occupe, en
moyenne, 17.12% des impôts indirects (le reste correspond aux Droits de Douanes, Droits
d’Accise et Droits de Succession).

Payer les impôts est une tâche que l’on ne remplit pas toujours dans la joie et la bonne humeur.
Il n’est donc pas étonnant que les systèmes fiscaux soient l’objet de dures et fréquentes
controverses. Pour tout dire, la plupart des individus préfèreraient que leurs impôt soit plus
bas. Lorsque les Etats doivent fixer le montant optimal de l’impôt, ils s’appuient souvent sur
un petit nombre de principes généraux.

Typologie de Fiscalité.

Fiscalité interne (Impôts directs = payé et supporté par la même personne [Impôts sur les revenus
des individus, impôts sur les facteurs de production] et indirects = celui qui paie [collecte] est différent
de celui qui supporte la charge [TVA]) et externe (Droits de Douane. Actualité : le problème de la
transition fiscale. On va de la fiscalité externe à la fiscalité interne).

Dans la plupart des actes, il y a de l’impôt : TVA sur le café, sur le Sucre, TVA sur les services
de Transport, etc.

L’impôt n’a pas de contrepartie contrairement à la Taxe.

S’agissant des impôts sur les revenus, on a : L’IR (L’impôt sur les revenus des particuliers) et
l’IS (l’impôt sur les revenus des sociétés)

La cotisation sociale : il y a une contrepartie en termes de prestation sociale (allocation chômage,


pensions de retraite, etc.). Est-ce un impôt ?

Fonctions de Base : (i) Financière, (ii) Economique et (iii) sociale

Le premier objectif est de nature budgétaire (Financière). Il s'agit de financer les institutions
qui en perçoivent le produit. Les impôts en sont souvent la principale source de revenu, sauf
en cas de ressources géologiques exceptionnelles par rapport à la taille de l'État [Elle aide à ne
pas recourir à l’aide et à l’emprunt extérieur]. L'usage qui en sera fait est à la discrétion du
pouvoir politique, avec des conséquences sur le consentement à l'impôt. Le second objectif est
de nature politique. Il peut notamment s'agir de modifier l'attractivité de certaines opérations
(par ex. des fiscalités différentes selon le type d'investissement) ou situations (par ex. des règles de
liquidation de l'impôt dû par un foyer fiscal) en instaurant une fiscalité différenciée.

 Compensation des externalités :

L'impôt autorise le financement des biens publics en évitant le phénomène du passager clandestin.
Il permet aussi de compenser les externalités négatives, c'est l'objectif des taxes pigoviennes
comme le principe du pollueur-payeur.

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La théorie des biens sous tutelle introduite par Richard Musgrave en 1957 justifie l'intervention de
l'État pour un certain nombre de secteurs, par ex. la santé et la culture, parce que les consommateurs
ne sont pas considérés comme suffisamment rationnels ou compétents pour faire un choix
optimal.

 Régulation de l'activité économique

Selon le néokeynésianisme, la fiscalité est un des outils permettant de limiter l’ampleur des
cycles économiques. En phase de récession, les rentrées fiscales diminuant automatiquement,
l'État peut maintenir inchangées ses dépenses et recourir à la dette publique pour les financer ;
en phase haute de cycle, l’État rembourse ce surplus de dette en augmentant les impôts. La
synthèse néoclassique conteste l’efficacité de ce mécanisme, en raison du phénomène d’équivalence
ricardienne.

 Outil du pouvoir politique (Public Choice : BUCHANAN et TULLOCK (1962))

Pour les libéraux, l'État est le siège de la recherche de rentes financées par l'impôt, réminiscence des
offices de l'Ancien Régime. Il permet donc aux personnes qui ont le pouvoir de lever l'impôt
de se constituer et d'entretenir un réseau d'influence. L'impôt n'est pas la contrepartie de
"services publics".

NB : L’administration fiscale est-elle efficace dans la collecte des recettes fiscales ?

Les impôts sont aussi un outil de la communication politique, pour acquérir ou conserver des
soutiens qui accordent une importance à tel ou tel impôt auquel on prête différentes vertus (justice
sociale, efficacité écologique, efficacité économique, financement d'une action particulière, etc.). C'est
ainsi qu'un impôt au rendement médiocre pourra par exemple être maintenu s'il véhicule l’image d’une
certaine solidarité entre contribuables, et à l’inverse un autre, bien que rémunérateur, pourra être réduit
voire supprimé en raison de sa perception injuste, liée à son mode de prélèvement.

Qu’est-ce qu’un BON système Fiscal ?

On admet notamment qu’un bon système fiscal doit posséder les cinq propriétés suivantes :

 Efficacité économique : Le système fiscal ne doit pas interférer avec l’allocation optimale
des ressources. Le système fiscal ne doit pas être un facteur de distorsions. Dans la
limite du possible, il doit servir à renforcer l’efficacité économique,
 Simplicité administrative : Le système fiscal doit être facile et relativement peu couteux
à administrer. Les bons systèmes fiscaux ont des règles simples qui font l’objet d’une
adhésion de l’on respecte spontanément,
 Flexibilité : Le système fiscal doit être capable de répondre et, dans certains cas,
automatiquement aux changements conjoncturels de l’économie,
 Réactivité des politiques publiques : Le système fiscal doit être construit de sorte que les
individus (a) sachent précisément ce qu’ils doivent payer et (b) puissent évaluer dans
quelle mesure le système reflète correctement leurs préférences,
 Equité : Le système fiscal doit être équitable dans le traitement des différents individus.

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Dans beaucoup de PED, et parfois dans quelques pays développés, il existe une sixième
propriété concernant la corruption. Les « bons » systèmes fiscaux doivent être « résistants à
la corruption »

Les distorsions fiscales se produisent quand un individu modifie son comportement pour
éviter de payer des impôts ou pour réduire leur montant. Mis à part les impôts forfaitaires,
toutes les formes d’impôts sont à l’origine de distorsions de cet ordre. Les impôts agissent sur
les décisions prises sur l’ensemble des marchés, y compris le marché du travail, ainsi que sur
les décisions d’épargne. Ils influent aussi sur les structures financières et organisationnelles.
Les impôts sur les rendements futurs d’un actif sont en général capitalisés dans la valeur de
cet actif au moment précis où est annoncée la création des impôts concernés.

L’Equité se présente sous deux aspects principaux : l’équité horizontale et l’équité verticale.

Dans l’application du principe d’équité horizontale, qui implique des paiements d’impôts
identiques par individus identiques, la question centrale est de définir le critère selon lequel
un individu est considéré comme appartenant à un groupe de personnes identiques (pour de
simples raisons fiscales).

Selon le principe d’équité verticale, les personnes qui sont les plus capables de payer, ou celles
dont le bien-être est le plus élevé, doivent payer des taxes plus élevées. Le revenu est la mesure
le plus communément retenue comme indicateur de la capacité de payer ou du bien-être
économique. Cependant, cette mesure présente plusieurs inconvénients. Certains estiment que
la consommation constitue une base de meilleure qualité. Faire porter l’impôt sur cette variable
pendant la totalité du cycle de vie équivaut à imposer le revenu sur le cycle de vie. Ces deux
variables, consommation et revenu mesurés sur le cycle vital, sont considérés la plupart du
temps comme des bases fiscales supérieures au simple revenu annuel. Par ailleurs, des
questions difficiles se posent à propos de certains ajustements potentiels. Par exemple, faut-il
ou non tenir compte des différences de santé, de statut marital ou du nombre d’enfants.

Des structures fiscales sont dites « efficaces au sens de Pareto » quand, compte tenu des outils
et de l’information dont dispose l’Etat, il n’est plus possible d’améliorer la situation d’un
individu sans diminuer celle d’aucun autre.

Selon l’approche utilitariste, il faut choisir le système fiscal qui maximise la somme des utilités
individuelles. Selon l’approche de John RAWLS, le système fiscal doit maximiser le bien-être
de l’individu qui, dans la société, a le niveau de bien-être le plus faible.

Incidence fiscale : effets de la fiscalité.

Incidences sur les producteurs individuels, sur les consommateurs individuels, sur les marchés
(marchés des biens et services, marché du travail et marché du capital).

La réalité économique, pour meilleur et pour le pire, ne suit pas toujours les lois votées par les
parlementaires. Pour cette raison, les économistes font une distinction entre les contribuables
qui supportent la charge d’un impôt et ceux qui doivent en payer le montant au fisc. La charge
d’un impôt correspond à son véritable poids économique. Elle mesure l’écart entre le revenu réel
de l’individu avant et après la création de l’impôt, compte tenu de l’ampleur de l’ajustement des salaires

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et des prix. Les économistes utilisent un mot plus neutre, celui d’incidence, pour décrire les effets d’un
impôt. La question que l’on doit se poser est la suivante : quelle est l’incidence de cet impôt ?
Autrement dit, qui paiera finalement l’impôt et combien diminuera le revenu réel de la
personne concernée ? On étudie alors les incidences de différents impôts.

L’incidence réelle d’un impôt peut varier considérablement par rapport à l’incidence prévue.

Il n’y a pas de différences entre un impôt portant sur les offreurs d’un facteur de production,
un impôt portant sur le bien produit ou un impôt portant sur les consommateurs de ce bien.
L’essentiel est de déterminer qui aura à supporter la charge de l’impôt. Celle-ci dépend des
élasticités respectives de la demande et de l’offre ainsi que du degré de concurrence sur le
marché considéré. Les impôts provoquent des changements dans les prix relatifs. La réponse
du marché à ces changements déterminera l’identité de ceux ou celles qui supporteront la
charge de l’impôt.

L’incidence fiscale est l’un des sujets les plus importants et les plus difficiles de l’économie du
secteur public. On a montré précédemment qu’un des principes de base d’un bon système fiscal
était son équité. Mais l’équité dépendra moins de la personne qui paie formellement l’impôt
que de celle qui en supporte effectivement la charge. Autrement dit, l’équité sera fonction de
l’incidence fiscale.

Si deux impôts sont apparemment identiques, parce que l’un et l’autre concernent par exemple
les sociétés anonymes, l’inverse est atout aussi possible. Deux impôts apparemment différents,
parce qu’ils sont prélevés de façon différente, peuvent avoir des effets identiques. On dit alors
que ces deux impôts sont des impôts équivalents.

L’incidence peut être analysée sur un marché en concurrence pure et parfaite et sur un marché imparfait.

Sur un marché concurrentiel.

Effets de l’impôt au niveau d’une entreprise :

Soit un impôt sur un bien, à taux fixe par unité produite. On suppose que son paiement est du
ressort du producteur (par exemple un certain nombre de dollar par canette de bière). Il est
possible d’analyser les effets de cet impôt sur les décisions de l’entreprise. Sur des marchés en
CPP, l’entreprise produit à un montant tel que le prix soit égal au coût marginal. Comme
l’entreprise doit payer l’impôt, son coût réel de production s’accroit d’un montant égal à celui
de l’impôt. Le montant q’0 offert par l’entreprise pour un prix P0 est, de ce fait, plus faible. La
courbe d’offre de l’entreprise indique la quantité de biens que celle-ci souhaite offrir à chaque
niveau de prix. Ce phénomène concerne évidemment chaque entreprise.

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La courbe d’offre de marché indique la quantité totale que toutes les entreprises sont disposées
à offrir pour chaque niveau de prix. Il s’agit simplement d’une sommation des courbes d’offre
de chaque entreprise.

Si t est le taux d’impôt, le prix après impôt est de (P0 + t). Le montant net reçu par l’entreprise
est alors de p0, c’est-à-dire identique à celui qu’elle aurait obtenu avant la création de l’impôt,
quand le prix n’était que de P0. La quantité que chaque entreprise sera disposée à payer au
prix (p0 + t) après impôt sera égale à la quantité qu’elle souhaitait offrir auparavant au prix p0
(avant impôt). Autrement dit, la courbe d’offre se déplace vers le haut d’un montant égal à
celui de l’impôt.

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Impact sur l’équilibre du marché

Il est maintenant possible de mettre en évidence l’impact de l’impôt sur les prix et sur la
production. La figure qui suit indique l’équilibre avant impôt, à l’intersection de la courbe de
demande et de la courbe d’offre. L’entreprise produira un montant à l’équilibre Q0 canette de
bière à un prix de un dollar chacune.

Supposons que l’impôt pour chaque producteur soit de 0.10$ la canette de bière. La courbe
d’offre se déplace vers le haut de ce montant et le prix augmente d’autant. Bien que la taxe soit
nominalement perçue auprès des producteurs, les consommateurs seront obligés de payer une
partie de la hausse de coût par le biais d’un prix plus élevé. On notera cependant que, dans cet
exemple, le prix augmente de moins de 0.10$, pour atteindre 1.05$. Les producteurs ne
peuvent pas répercuter la totalité du coût de l’impôt sur les consommateurs, car, quand le prix
augmente, la quantité demandée diminue.

Chaque entreprise reçoit maintenant un prix plus élevé de 1.05$. Cependant, chacune doit
aussi supporter un coût supplémentaire de 0.10$ par canette. Dans la figure, les producteurs
produisent moins qu’avant l’impôt, mais plus qu’ils ne l’auraient fait si les consommateurs
n’avaient pas pris à leurs charge une partie du coût supplémentaire.

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Que vaut-il mieux : lever l’impôt sur les consommateurs ou sur les producteurs ?

Examinons ce qui se passerait si le Parlement votait un impôt sur la bière tout en indiquant
que ce serait aux consommateurs de le payer. Pour chaque canette de bière achetée, ces
derniers devraient payer un impôt 0.10$. Bien sûr, ils se soucient peu de savoir qui sont les
destinataires de l’argent collecté. Ce qui leur importe est le coût total de la bière qu’ils achètent,
tout comme les producteurs sont uniquement attentifs aux recettes résultant de leurs ventes.

La figure 18.2 décrit les effets d’un impôt de 0.10 sur les producteurs. Au nouvel équilibre de
production, Q1, les producteurs reçoivent 0.95 $ après impôt et les consommateurs paient
1.05$. Dans ce type de situation, les producteurs envoient à l’Etat un chèque d’un montant de
0.10$ multiplié par la quantité vendue. Cependant, on pourrait a priori sans changement
notable, confier aux consommateurs et/ou aux détaillants qui vendent de la bière, l’envoi de
chèques ad hoc à l’Etat, d’un montant total égal à celui que payaient auparavant les
producteurs. Ces derniers n’auraient alors aucune raison directe de se préoccuper de l’impôt.
Ils vendraient alors la bière aux consommateurs 0.95$ par canette et ils produiraient à ce prix
la quantité Q1. Les consommateurs paieraient aux producteurs 0.95$ et l’Etat 0.10$, soit un prix
total égal à leur charge de 1.05 $. A ce prix total, ils souhaiteront donc acheter la quantité Q1
telle que la demande est égale à l’offre.

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La figure 18.3 décrit graphiquement la situation précédente. Si l’on place sur l’axe vertical le
prix reçu par le producteur, et non le prix payé par les consommateurs, on voit qu’un impôt
sur la consommation peut se représenter comme un déplacement vers le bas de la courbe de
demande d’un montant égal à l’impôt. Autrement dit, si le producteur reçoit p 1, le
consommateur doit payer p1 + t et la quantité demandée est égale à Q1, soit exactement la même
que celle obtenue dans la situation avant l’impôt, où les producteurs faisaient payer p1. La
façon dont un Congrès ou un Parlement instaure un impôt importe peu, que celui-ci soir réglé
par les producteurs ou par les consommateurs.

L’incidence d’un impôt indique qui supporte finalement la charge de cet impôt.

L’allocation des ressources est la même, quel que soit celui qui paie un impôt, producteur ou
consommateur. Sur des marchés concurrentiels, l’incidence dépend de l’élasticité de la
demande et de celle de l’offre. L’impôt sur la consommation d’un bien ne sera pas supporté
par les consommateurs si la courbe de demande est parfaitement élastique ou par les
producteurs si le courbe d’offre est parfaitement inélastique. L’impôt sera supporté en totalité
par les consommateurs si leurs courbe de demande est parfaitement inélastique ou supporté
par les producteurs si la courbe d’offre est parfaitement élastique. Autrement dit, plus la pente
de la courbe de demande est fortement décroissante (plus l’élasticité de la demande est élevée)
ou plus la courbe d’offre est plate (proche de l’horizontale), plus l’impôt sera supporté par les
consommateurs. Plus la courbe de demande est plate ou plus la courbe d’offre e a une pente
croissante, et plus l’impôt sera supporté par les producteurs.

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Qui supporte la charge fiscale ? Cela dépend des élasticités des courbes d’offre et de demande

L’impôt est supporté par les producteurs si l’offre est complètement inélastique ou si la
demande est complètement élastique. Quand l’offre est complètement élastique ou la demande
complètement inélastique, l’impôt est supporté entièrement par les consommateurs.

L’incidence sur les facteurs de production

L’incidence d’un impôt sur un facteur de production dépend, dans un marché en CPPP, des
élasticités respectives de l’offre et de la demande pour ce facteur. L’incidence d’un impôt sur
un facteur dont l’offre est parfaitement inélastique porte en totalité sur ce facteur. Un impôt
sur un facteur dont l’offre est parfaitement élastique est complètement répercuté sur d’autres
biens ou facteurs.

L’instauration d’un impôt sur le facteur travail correspond à un déplacement de la courbe de


demande de travail vers le bas. Il en résulte une baisse du salaire et un niveau plus faible
d’emploi. Lorsque la courbe d’offre de travail « revient en arrière », le salaire peut baisser d’un
montant supérieur à celui de l’impôt.

Marché imparfait.

Un impôt payé par un monopole peut être répercuté à plus de 100% sur les consommateurs,
autrement dit, le prix payé par les consommateurs peut croitre d’un montant supérieur à celui
des impôts. On appelle incidence d’un impôt la façon dont celui-ci se répercute. L’incidence
en équilibre général (c’est-à-dire en tenant compte des répercussions dans tous les secteurs de
l’économie) peut différer de l’incidence en équilibre partiel. De même, l’incidence d’un impôt
à court terme peut différer de son incidence à Long Terme.

Pour un Etat, il est presque toujours impossible de modifier une mesure unique de politique publique.
L’analyse de l’incidence différentielle d’un impôt s’intéresse aux effets de la substitution d’un
impôt à l’autre sur la distribution de la charge fiscale.

Les impôts équivalents (en termes d’incidence fiscale)

L’impôt sur le produit (ou une taxe uniforme sur les ventes), un impôt sur le revenu proportionnel et
une taxe sur la valeur ajoutée uniforme sont des modes d’imposition équivalents. Un impôt uniforme
sur les salaires et un impôt uniforme sur la consommation le sont également.

NB : Il est possible d’analyser les effets à Court Terme, les effets à Long Terme (les courbes de
demande et d’offre ont des chances d’être plus élastiques à LT qu’à CT), les effets en Economie
Ouverte ou en Economie fermée (Les courbes d’offre de facteurs sont plus élastiques dans une
économie ouverte que dans une économie fermée).

Impôt et efficacité Economique

Les économistes peuvent contribuer au débat politique sur la fiscalité. Les apports de la
fiscalité optimale ne peuvent être ignorés.

En vertu du second théorème fondamental de l’économie du bien-être, il est possible d’obtenir


n’importe quel optimum de Pareto par le simple jeu du marché. Il suffit à cette fin de s’assurer

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qu’un certain nombre d’hypothèses sont réunies, de choisir l’un des optima de Pareto le long
de la ligne des contrats, et de calculer les transferts forfaitaires nécessaires à son obtention,
compte tenu des dotations initiales des agents. Une fois ces transferts mis en œuvre par le
décideur public, la coordination marchande conduit à la réalisation de la situation souhaitée.
Tout est alors pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Obtenir une répartition des
richesses plus juste, par l’entremise du système fiscal, est parfaitement compatible avec
l’efficacité économique. En des termes plus imagés, la taille du gâteau à redistribuer (richesse
nationale) ne dépend pas de la façon dont les parts sont déterminées. Il n’y a pas à arbitrer
entre équité et efficacité. On parle alors d’optimum de premier rang. Tout n’est malheureusement
pas aussi simple. En effet, afin de calculer les transferts forfaitaires appropriés, le décideur
public doit disposer d’informations précises sur les dotations des agents, c’est-à-dire sur leurs
richesses initiales.

Tout impôt qui n’est pas forfaitaire introduit des inefficacités. Leur ampleur se mesure par
la perte sèche, c’est-à-dire le supplément de recettes que pourrait obtenir l’Etat en recourant à
un impôt forfaitaire plutôt qu’à un impôt provoquant des distorsions, et ce pour un même
niveau de bien-être des consommateurs.

On peut décomposer l’effet de tout impôt en effet revenu et un effet substitution.

Dans le cas de l’impôt forfaitaire, il y a toujours un effet revenu, mais pas d’effet substitution.

Plus l’effet substitution est important, plus la perte sèche est élevée.
Les taxes générèrent des distorsions économiques car les agents économiques réagissent et
modifient leur comportement. Par exemple, une taxe sur le travail peut inciter les individus
à travailler moins qu'ils ne le désireraient, ou même de renoncer à un emploi. La taxation d'un
bien spécifique modifierait le comportement des consommateurs, qui se reporteraient vers
d'autres produits moins désirés, diminuant ainsi leur satisfaction. Les taxes sur les biens et
services entrainent également ce que les économistes appellent une perte sèche.

Il existe aussi une perte sèche à la réduction du prix que reçoivent les producteurs après
l’instauration d’un impôt. La réduction de leurs profits qui en découle est supérieure aux
recettes fiscales que cet impôt procure à l’Etat.

La figure ci-dessous montre comment on exprime la perte sèche en fonction du taux d’impôt
ou de taxe imposé sur le bien i.

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Dans le cas d’un impôt sur le bien, l’effet revenu et l’effet substitution provoquent en général
une baisse de la quantité consommée de ce bien. Dans le cas ‘un impôt sur les intérêts et
dividendes perçus, l’effet revenu procure du point de vue de l’épargnant une hausse de
l’épargne et l’effet substitution une baisse de celle-ci.

L’effet net est ambigu. Toutefois, même s’il parvient à maintenir l’épargne au même niveau, il
y a toujours une distorsion résultant de la présence d’un impôt sur les intérêts et dividendes.
Dans le cas des salariés, l’effet revenu et l’effet substitution ont des effets opposés en cas de
hausse des salaires. Cette hausse peut donc conduire soit à une augmentation, soit à une baisse
de l’offre de travail.

Fiscalité et Optimum

Les économistes ont ainsi développé des modèles permettant de déterminer la manière de
taxer les biens et les revenus de telle sorte que les effets négatifs soient minimisés.

Les structures fiscales efficaces au sens de Pareto sont telles qu’il n’est pas possible d’améliorer
la situation d’un individu, quel qu’il soit, sans dégrader celle d’au moins un autre. La nature
des structures fiscales efficaces au sens de Pareto dépend à son tour de l’information dont
dispose l’Etat.

La conception des structures fiscales nécessite d’effectuer des arbitrages importants et difficiles
entre l’efficacité et les objectifs distributionnels. La structure fiscale optimale doit arbitrer entre
les gains que procurent un supplément de redistribution et les coûts dus à la perte d’efficacité
à laquelle il faut consentir.

Le montant de la perte sèche dépend de l’importance de l’effet substitution. Tout porte à croire
que les taux marginaux de taxation doivent être faibles là où la distribution des revenus
comprend un grand nombre de personnes, donc, essentiellement, dans les catégories sociales
à revenu moyen. Mais c’est aussi grâce à ces catégories de la population que l’Etat peut
collecter en haussant leurs taux marginaux de taxation, des recettes fiscales égales, sinon
supérieures, à celles prélevées auprès des personnes situées dans le haut de la distribution des
revenus (pour lesquelles la perte sèche par dollar est plus importante).

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La recherche d’une taxation optimale : de la taxe sur les biens à la taxe sur le revenu.

La théorie de la taxation optimale étudie le système de taxation qui minimise les distorsions et
les inefficacités économiques.

Les taxes de Franck RAMSEY (1927) minimisent la perte sèche due à la hausse des recettes
fiscales provenant uniquement de taxes sur les biens. Franck RAMSEY (1927) a proposé de taxer
uniquement les biens et services, de telle sorte que les biens à la demande la plus inélastique soient le
plus fortement taxés. L'idée est que si les taxes portent en priorité sur des biens dont la demande
varie peu en fonction du prix, le consommateur ne modifiera pas de façon importante son
comportement de consommation. Dans le cas simple où les courbes de demande et d’offres
sont indépendantes, le taux de taxation d’un bien doit être d’autant plus faible que les élasticités de
l’offre et de la demande compensée sont élevées.

Les biens qu’il faut taxer (et le montant de la taxe à appliquer sur chacun d’eux) dépendent
des taxes auxquelles l’Etat peut recourir. Si ce dernier a aussi mis en place un impôt sur le
revenu optimal, l’intérêt d’avoir recours à des taxes différenciés sur les biens sera faible sinon
nul.

James MIRRLEES (1971) a façonné la théorie moderne de la taxation du revenu, en formalisant


l'arbitrage que doit réaliser le gouvernement entre égalité d'une part, et efficacité d'autre part.
Si une taxation plus forte des salaires élevés peut apporter plus d'égalité, elle décourage en revanche le
travail et peut faire diminuer le nombre d'heures travaillées.

Analyse de LAFFER (1970)

La courbe de LAFFER est une hypothèse faite dans le cadre de modélisations économiques et
développée par des économistes de l'offre, en particulier Arthur LAFFER. Elle formalise l'idée
que la relation positive entre croissance du taux d'imposition et croissance des recettes de l'État

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(l’État étant pris ici au sens large, incluant toutes les administrations publiques) s'inverserait
lorsque le taux d'imposition deviendrait trop élevé (sans que ce seuil ait pu être défini).
Lorsque les prélèvements obligatoires sont déjà élevés, une augmentation de la pression fiscale
conduirait à une baisse des recettes de l'État, parce que la hausse du taux de l'impôt serait plus
que compensée par la réduction de son assiette découlant du fait que les agents économiques
surtaxés seraient incités à moins travailler. Cependant les paramètres définissant la notion de
sur-taxation ne sont pas définis et sont toujours débattus (absence de consensus sur un seuil
spécifique).

Une hypothèse est faite sur la rationalité des agents économiques : lorsque le taux d'imposition
est trop fort, les agents diminuent leur travail. Poussé à l’extrême, ce raisonnement implique
que les agents cesseraient de travailler si le taux d'imposition était de 100 % : de même qu'avec
un taux d'imposition nul, « à un taux d'imposition de 100 %, le gouvernement ne percevrait
également aucun revenu fiscal parce que personne ne travaillerait volontairement pour un
salaire après impôts nul (autrement dit, il n'y aurait pas d'assiette fiscale) ». Le niveau du seuil
d’imposition au-delà duquel l'effet de la diminution de l'offre de travail des agents outrepasse
celui de l'augmentation du taux est difficile à établir, et dépend des conditions de vie (par
exemple, un individu que l'État prive des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins
primaires aura tendance à travailler davantage et à s'investir dans le travail au noir).

Histoire de la courbe de LAFFER

Les premières études sur la relation entre le taux d'imposition et la croissance remontent au
XIVe siècle avec les écrits d'Ibn Khaldoun. L'idée que « trop d'impôt tue l'impôt » ou que « le
taux mange l'assiette » est ancienne : des économistes libéraux anciens avaient en leur temps
déjà mené une réflexion sur ce phénomène, comme Adam SMITH qui suggérait le phénomène
en écrivant : « L'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à certaines
branches de commerce ou de travail » ; et surtout Jean-Baptiste SAY qui concluait qu'« un impôt
exagéré détruit la base sur laquelle il porte ». L'économiste français poursuit en précisant :
« Par une raison contraire, une diminution d'impôt, en multipliant les jouissances du public,
augmente les recettes du fisc et fait voir aux gouvernements ce qu'ils gagnent à être modérés. »
Frédéric BASTIAT écrivit : « Si un impôt est graduellement et indéfiniment élevé, par cela
même qu'à chaque degré d’élévation il restreint un peu plus la consommation ou la matière
imposable, un moment arrive nécessairement où la moindre addition à la taxe diminue la
recette. » Mais il revient à l'économiste américain Arthur LAFFER, à la fin des années 1970, d'avoir
tenté de théoriser ce qu'il nommait « l'allergie fiscale », et de l'avoir popularisée (au point qu'elle est
évoquée dans le débat et les choix politiques), à l'aide de la courbe qui porte le nom de LAFFER.

La courbe a été utilisée par les théoriciens libéraux de l'offre, pour lesquels le moyen d'action
essentiel d'un État passe par la réduction des impôts. Cette politique économique, en
diminuant le poids de l'imposition et des cotisations sociales sur les entreprises et la
population, réduirait ce que ces auteurs considèrent comme une pénalisation du travail et de
l'épargne. Il conviendrait, parallèlement, de diminuer les compétences de l'État-providence,

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qui sont généralement à l'origine de la hausse des impôts, et de diminuer l'endettement de la
sphère publique. Ce fut la politique du président Ronald Reagan (États-Unis) ou de Margaret
Thatcher (Royaume-Uni), dans les années 1980.

L’évolution des recettes fiscales doit être comparée avec la perte sèche.

Courbe de SCULLY (1995) : les principaux résultats

Scully effectue une série d’études pour déterminer le taux de taxation optimal. Scully (1991),
utilise un modèle quadratique avec un échantillon de 103 pays, et observe qu’un taux d’imposition de
19,3% permettrait de maximiser la croissance. En 1995, il montre, en utilisant les données de 1949-
1989 qu’un taux d’imposition se situant entre 21,5 et 22,9% du Produit National Brut maximiserait la
croissance économique aux Etats-Unis. Scully (1998) refait les mêmes estimations sur la période
1950-1995 et obtient un taux de pression fiscale optimale de 21%. Scully (1996) met en évidence
l’existence des effets de seuil en Nouvelle Zélande sur la période 1927-1994. Les résultats
situent le taux d’imposition optimal aux environs de 21% du PIB, avec un taux de croissance
annuelle de 4,8%. Scully (2003) a utilisé deux modèles différents - Barro et Scully et conclut
que le taux de taxation qui maximise la croissance économique aux États-Unis est de 25,1 et
19,3 % respectivement. Scully (2006) a étudié pour une nouvelle fois les données des États-
Unis (1929-2004), mais cette fois-ci en utilisant sa propre méthodologie développée en 1996, et
conclut que le taux d'imposition optimal se situe à 23% du PIB.

Scully (1998) s’est également taché par la suite de déterminer le taux de pression fiscale optimal
pour plusieurs pays développés en se basant sur le même modèle économétrique utilisé pour
déterminer le taux d’imposition optimal aux États-Unis, Scully (1996). L'échantillon de pays
retenu comprend les États-Unis (1929-1989), le Danemark (19271988), le Royaume-Uni (1927-
1988), l'Italie (1927-1988), la Suède (1927-1988), la Finlande (1927-1988) et Nouvelle-Zélande
(1927-1994). Les estimations suggèrent un taux moyen d'imposition optimal de 20% et varie
de 16,6% pour la Suède à 25,2% pour le Royaume-Uni. Cependant, les niveaux de taxation
observés sont plus élevés et varient entre 34,1% au Royaume-Uni et 51,6% au Danemark. Ces

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résultats montrent que la politique de taxation dans les pays développés est caractérisée par
des taux d'imposition supérieurs aux taux optimaux, ce qui se traduit par des taux des taux de
croissance plus faibles dans ces pays.

La fiscalité du capital

Les adversaires de la taxation du revenu du capital s’appuient sur des arguments d’équité et
d’efficacité. Certains avancent également les coûts administratifs élevés qui en découlent. La
taxation liée au capital a une part de responsabilité importante dans la complexité du code
fiscal. Mais il existe peut-être des arguments encore plus solides en faveur de la taxation liée
au capital, fondé sur l’équité : sans ces taxes, une grande partie du revenu des personnes les
plus riches d’une société échapperait à l’impôt.

La taxation du revenu du capital a tendance à réduire l’épargne et l’investissement. Dans une


petite économie ouverte, où seuls sont imposés les revenus du capital des investisseurs
nationaux, l’investissement reste au même niveau, mais avec une hausse de l’endettement en
provenance de l’étranger.

Une taxation du revenu du capital, avec des provisions qui couvrent entièrement les pertes
(de sorte que l’Etat subventionne les pertes au même taux qu’il taxe les gains), provoque en
général une augmentation de la prise de risque, sous réserve qu’il existe des actifs dont le
rendement est sans risque. L’État se comportera alors comme un « partenaire silencieux ».
Comme les provisions pour compenser les pertes sont en général très limitées, la taxation du
capital est susceptible de réduire la prise de risque.

Problème de la Double taxation en économie ouverte pour les Multinationales.

On dénombre quatre typologies d’impôts directs qui touchent les revenus des entreprises
au Gabon (CGI 2020) à savoir :

a)L’impôt sur les sociétés : En abrégé IS, l’impôt sur les sociétés est un prélèvement obligatoire
et direct entré en vigueur en 2009 qui s’applique à l’ensemble des bénéfices réalisés par les
sociétés et autres personnes morales en exercice au Gabon (article 4 CGI). Il est constitué de
trois types de taux d’imposition notamment un taux normal de 30%, un taux spécifique aux
entreprises du secteur pétrolier et minier de 35% et un taux de 25% applicable à la BGD, aux
entreprises de promotions immobilière, aux établissement publics, aux associations et les
collectivités sans but lucratif visées et aux entreprises du secteur touristiques agrées par les
ministère du tourisme.

b) L’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers : Il s’agit d’un impôt libératoire du paiement
de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Ce dernier est assis sur les revenus
d’actions. Les taux de droit commun pour les bénéficiaires des revenus de capitaux mobiliers
est fixés à 20%. Ce taux est amené à 15% pour les bons de caisse émis par les banques et à 10%
pour les revenus des obligations échéance d’au moins 5ans émises au Gabon.

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c)Les taxes sur le chiffre d’affaires : Elles comprennent la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la
contribution spéciale de solidarité (CSS) et les droits d’accises (DA).

La TVA est impôt indirect sur la consommation calculée sur le chiffre d’affaires, collectée par
l’intermédiaire de l’assujetti pour le compte de l’Etat et supporté par le consommateur final.
Les taux d’imposition sont de 18% pour toutes opérations taxables,10% pour les opérations de
production et de vente portant sur certains produits dont la liste est fournie à l’article 221 du
CGI, 5% applicables aux opérations de vente portant sur le ciment et 00% aux opérations
d’exportation ayant fait l’objet d’une déclaration.
Entrée en vigueur en mars 2017, la contribution spéciale de solidarité est un prélèvement
obligatoire dont le produit est destiné au financement des fonds des gabonais
économiquement faibles. Le taux de la CSS est de 1% sur la base définie à l’article 24 de la loi
de finance c’est à dire sur un montant hors taxe qui ne prend pas en compte la TVA et la CSS
elle-même.

d) Droits d’accises : Sont des prélèvements effectués sur les vins, les spiritueux et les produits
du tabac. Le taux d’imposition est de 30% pour les produits fabriqués localement.

e) Droits d’enregistrements : Ce sont des prélèvements obligatoires liés aux actes création des
sociétés étant données que ces actes font l’objet d’un enregistrement. L’ensemble des droits
d’enregistrements ont un taux général de 42%.

Le paiement de ces impôts constitue pour les sociétés gabonaises une charge à gérer tout en
optimisant les différents choix fiscaux. C’est par le jeu de différents choix entre des techniques
fiscales ou entre des techniques juridiques préalables, que les objectifs de neutralisation et de
régularisation de la charge fiscale peuvent être atteints. Ainsi les mesures fiscales affectant la
décision d’investissement portent essentiellement sur le taux d’imposition, la base imposable,
la déduction des amortissements, les reports déficitaires, les incitations fiscales et
éventuellement les réformes fiscales (AVOUVI et al., 1987 et FONTANEAU, 1997).

LA FISCALITE :
Types : Taxe, Impôts, redevances, droits d’accise.

Il y a plusieurs types de classification (la structure fiscale) :

Administratif (Interne et Externe = DD) ; Economique (Impôt sur le revenu, sur le capital,
etc.), technique (Impôt direct et indirects), etc.

Impôt = = = sans contrepartie ;

Taxe = avec une contrepartie.

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Impôt direct (ID) : redevable (qui paie) et l’assujetti (qui récolte et verse) sont confondus.
Par exemple, l’IRPP qui est prélevé sur le revenu total = = = Non pas seulement le Salaire ! (or,
les agents ne déclarent pas tous leurs revenus) Et l’impôt sur les revenus de l’Entreprise) ;

Impôt indirect : l’assujetti est différent du redevable. Par ex : la TVA (le consommateur est le
redevable et l’entreprise est le collecteur et l’assujetti). Elle est neutre … riche ou pauvre, tout
le monde paie la même TVA (elle est Aveugle).

La Fiscalité créé des distorsions sur les prix des Brepart&S (change le rapport des prix = prix
relatifs) et modifie le revenu des ménages (effet revenu). Cela aura des incidences sur le marché
du Travail (Chômage), produire les infrastructures (Prélever plus auprès des entreprises pour
produire des infrastructures), Exonérations, Subventions (les incitations pour promouvoir la
production de certains biens, attirer les IDE = Concurrence Fiscale = Taxer moins pour attirer
les IDE dans le pays, etc.) ;

Baisser pour développer le secteur privé, favoriser l’emploi OU révéler les impôts pour
fournir les B&S publics grâce aux Recettes.

Le Système est DECLARATIF …

TVA due : TVA collectée (auprès des fournisseurs, car les inputs, les MP ont déjà une TVA
et/ou une C2S, pour les services. Quand elle revend les produits finis, on a le montant hors
taxe et elle va intégrer la TVA et la C2S (ou CSS = Taxe Complémentaire Santé Solidaire :
aide pour payer les dépenses de santé, destinée aux personnes les plus modestes.) dans le
prix de vente auprès du client) ;

Au Gabon, la TVA est collectée mensuellement et versée le 15 ou le 18 de chaque mois.

Dans les PED, c’est la Fiscalité indirecte qui est plus importante ! Inverse dans les PD.

Pression fiscale = = = Recette/PIB (les PED sont à 40% or dans les PED, on est à 15%).

Incidences de la taxe = = = qui paie la taxe ? (consommateur et/ou producteur). Les effets sont
sur la consommation et sur la production (prix de vente et quantité proposée), soit de manière
directe ou indirecte ; à court ou à long terme ; et en fonction du niveau de revenu de chacun
(les pauvres, la classe moyenne et les riches = à analyser en décile).

1°) Les Effets ne sont pas supportés de la même manière par les acteurs.

Celui qui supporte le plus le poids de la taxe est celui qui est plus INELASTIQUE.

2°) Il existe une PERTE SECHE

L’Etat modifie le prix du marché. Par rapport à la situation d’équilibre.

Il apparait une PERTE SECHE === quelle fiscalité permet de la réduire ? (une fiscalité qui
permet de collecter le maximum de recettes tout en évitant les distorsions à l’origine de
pertes sèches).

3°) Il faut donc cherche une fiscalité optimale (la fiscalité modifie le Budget et les prix
relatifs auxquels les agents font face) = analyse des effets prix = = = Effet revenu et

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Substitution. Du type de biens (inférieur, de 1ère nécessité, de luxe, normal, etc.) et des
élasticités (prix directs et croisé, et les élasticités revenus).

- Taxer les Bien moins élastiques au PRIX (pour lesquels on garde la même demande
malgré la hausse des prix liés à la taxe. Or, les biens inélastiques sont peu substituables,
sot de première nécessité et c’est ce que consomment les plus pauvres. Or, cela revient
à taxer les plus pauvres = = = Ramsey) [même quand on taxe les producteurs, ils font rabattre
cela sur le prix des marchandises = = = c’est toujours le consommateur qui paie).
- Mirrlees : Au lieu de taxer les biens, il faut taxer les REVENUS (les taux forfaitaires =
on est efficace, mais pas équitable ; proportionnels = le taux est fixe malgré l’évolution
de la base, ou progressifs = Le taux évolue en fonction du niveau de la base imposable.
On a des strates). Laquelle est Optimale ? Or, le revenu vient du travail … si je travaille,
plus je suis taxé et moins je suis incité à travailler (préférer le loisir = = = LAFFER = = =
Il existe un taux à ne pas dépasser.).
- Taxer les SOURCES DE REVENU ? Le capital notamment. Il est détenu par les plus
riches. Mais cela décourage l’initiative privé et entraine une évasion fiscale des plus
riches. Le problème est qu’il revient sur les prix (car les entreprises préfèrent garder
leurs marges de profit).

La thèse est sur les déterminants de la FISCALITE.

COMMENT TAXER ? Le Taux, niveau, quelle taxe, etc.

Potentiel fiscal = = = niveau de recette fiscale sans distorsion.

QUOI TAXER ? La base imposable (le Patrimoine, le Chiffre d’affaire, les Biens, le niveau
d’utilité, le capital ; la production, la consommation, quels produits, etc.).

GABON === Révision de codes !

Au niveau international, on distingue deux principes de taxation : le principe de la source et le


principe de la résidence. Le premier suppose qu’un pays taxe l’ensemble des revenus engendrés
sur son territoire, que ceux-ci aient été réalisés par des résidents ou des non-résidents. Le
second postule qu’un pays doit imposer l’ensemble des revenus perçus par les résidents
nationaux, qu’ils aient été réalisés sur le territoire national ou à l’étranger. L’application stricte
de l’un ou l’autre de ces principes évite les problèmes de « DOUBLE IMPOSITION » mais
engendre deux inefficacités économiques lorsque les systèmes fiscaux nationaux diffèrent : (i)
l’absence de neutralité à l’exportation de capitaux et (ii) de neutralité à l’importation de
capitaux. Mais dans les faits, les systèmes en vigueur sont un mélange des deux (2) principes
(taxer les revenus réalisés à l’étranger par leurs résidents et les revenus des non-résidents. La
correction de cette double imposition requiert trois politiques fiscales : les crédits d’impôts,
les exonérations et les déductions.

THEMES POSSIBLES SUR L’INCIDENCE FISCALE

- Structure Fiscale, Pression Fiscale et Croissance économique ;


- Fiscalité et Ressources naturelles : la présence de Ressources Naturelles (RN) abondantes
dissuade les gouvernements de mettre en place des institutions budgétaires efficaces, et

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particulièrement un système fiscal solide (Phillipot, 2009). Tilly (1975) suggère que lorsque le
gouvernement tire des recettes suffisantes (recettes non fiscales) des RN, ils taxent moins leur
population en retour. Cette Population est donc moins susceptible de demander des comptes au
gouvernement, selon le principe du « no representation without taxation ». Idée modélisée par
Besley et Persson (2010). Par ailleurs, cet effet négatif est surtout observé dans les pays où la
fiscalité est progressive = la « malédiction de revenu conditionnel » = les recettes fiscales d’un
pays doté en RN dépend du type de fiscalité (Eklou, 2018) et du type de contrats (Contrats de
concession ou contrats de partage de la production) (Hogan, 2011).
- Pression Fiscale et Intégration Sous-régionale ;
- Fiscalité Optimale du Capital ;
- Fiscalité et Culture : « le style fiscal » dépend de la culture = valeurs, attitudes politiques,
sentiments, etc. (Hinricks, 1966 ; Weber et Wildavsky, 1986) ;
- Fiscalité et Constitution : Le modèle de Brennan et Buchanan développent une thèse dans la
logique des théories constitutionnalistes. Leur hypothèse principale est que le gouvernement est
un Léviathan. Il cherche donc à tirer le maximum de bénéfices de sa position de pouvoir. Le
gouvernement maximise, en plus des avantages non pécuniaires, le surplus monétaire qu’il peut
obtenir en étant au pouvoir. Approximé comme un surplus monétaire, une partie des recettes
fiscales collectées par le gouvernement est reversé, sous forme de transfert aux électeurs qui l’on
conduit au pouvoir. Une proportion significative du total des ressources est alors disponible
pour l’usage discrétionnaire du gouvernement. Pour limiter le comportement du Léviathan, il
faut mettre des contraintes constitutionnelles pour obliger le gouvernement à dépenser une part
minimum des recettes fiscales au profit des électeurs et de l’autre, l’empêcher de collecter trop
de ressources. Le gouvernement aura tendance à préférer des bases imposables plus élargies (qui
reposent sur le revenu complet de l’individu et non pas seulement sur son revenu monétaire, et
réduisent l’évasion fiscale) et des base imposables peu élastiques au taux d’imposition car elles
permettent de générer davantage de recettes.
- Fiscalité et Démocratie : Le modèle de Hettich et Winer (1988) est politici-économique. Ils
supposent que le gouvernement cherche à se maintenir au pouvoir, d’où l’objectif de
maximisation du soutien politique, qu’il identifie au nombre de votes espérés tandis que les
individus cherchent à maximiser le bénéfice net des politiques publiques, lesquels influent leur
vote. La résolution du programme de l’individu-contribuable stipule que le vote de l’individu
sera influencé négativement par les pertes en revenu complet résultant de l’imposition, alors
que la résolution du programme du gouvernement montre que le coût politique marginal de
l’augmentation des recettes doit être égalisé entre tous les individus, d’où les taux d’impôt
doivent être individuellement différenciés. Il est donc avantageux pour le gouvernement de
traiter chaque individu différemment. Or, cette personnalisation est EXCESSIVE. Car en
réalité, les activités imposables, lorsqu’elles sont semblables, sont regroupées par BASE === ce
regroupement entraine une baisse du soutien politique.
- Imposition du capital et croissance économique ;
- Analyse Positive de la politique fiscale ;
- Fiscalité et Pollution ;
- Fiscalité et Consommation Energétique ;
- Fiscalité Energétique

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- Fiscalité Environnementale et Croissance économique ;
- Fiscalité Pétrolière et Croissance économique ;
- Fiscalité et Investissement
- Corruption et Fiscalité
- Politiques Fiscales et Développement durable ;
- Facteurs de la mobilisation fiscale ;
- Incitations Fiscales et Croissance économique ;
- Essais sur la concurrence fiscale ;
- Dépenses Fiscales, Transition Fiscale et Pauvreté ;
- Stratégie Optimale de réduction de la dette publique en environnement incertain ;
- Justice Fiscale et redistribution.

DETTE PUBLIQUE :
La contraction de la dette :

Les Emprunts de l’administration centrale et des collectivités locales et les arriérés de paiement
auprès de créanciers (Ménages, Entreprises, Bailleurs de fonds internationaux = FMI, BAD,
BM, BDEAC, etc., des Clubs de Paris, de Londres, de Libreville, etc.).

Dette = Capital (le Principal) + intérêts de la dette.

Le remboursement mensuel

Service de la dette = les annuités (intérêts + partie du principal). Le service de la dette est le
montant payé pour une période donnée par un emprunteur pour rémunérer les prêteurs (i.e.
payer les intérêts) et rembourser la part du principal venant à échéance.

Structure de la dette publique : Dette interne/Externe ; Monnaie Nationale/Devise ; Change Fixe


ou Flexible ; Principaux Bailleurs de fonds (privé = Secteur d’activité des créanciers). La
structure de la dette peut rendre son remboursement difficile.

ARITHMETIQUE DE LA DETTE : évolution de la dette publique (sa soutenabilité)

DETt = (1+r)DETt-1 - SPRIMt avec SPRIM = T - G (hors intérêts sur la dette)

Solvabilité (dt) est dt = DETt/PIBt et SPRIMt/PIBt = sprimt

DETt/PIBt = (1+r)DETt-1/PIBt - SPRIMt/PIBt

Or, avec le taux de croissance g, on a :

PIBt = (1+g)PIBt-1

DETt/PIBt = (1+r)DETt-1/(1+g)PIBt-1 - SPRIM/PIBt

DETt/PIBt = [(1+r)/(1+g)]*(DETt-1/PIBt-1) - SPRIMt/PIBt

dt = [(1+r)/(1+g)]*dt-1 – Sprimt

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dt = [(1+r)/(1+g)]*dt-1 – Sprimt

Retranchons dt-1 de part et d'autre, pour avoir la dynamique

dt - dt-1 = [(1+r)/(1+g)]*dt-1 - dt-1 – Sprimt

Δdt = [1- (1+r)/(1+g)]*dt-1 – Sprimt

Δdt = [(r - g))/(1+g)]*dt-1 – Sprimt

Pour que dt baisse, il faut que :

1°) r < g (la soutenabilité de la dette)

2°) (1 + g) soit suffisamment grand = Structure de l’Economie

3°) Sprint soit faible, donc :

(3.1) une hausse de T (capacité à augmenter T dépend du consentement à payer l’impôt, de la


base imposable, de l’efficacité de l’administration fiscale = effort fiscal) ;

(3.2) une baisse de G (du niveau d’appétit pour la dépense)

Le Seuil de la dette (dette publique excessive, au-delà du niveau optimal)

REGLES DE FINANCES PUBLIQUES :


Critères de convergence (Règle de Gestion des Finances Publiques = CEMAC) :

1°) solde budgétaire de base sur PIB supérieur ou égal à zéro (les recettes propres doivent
suffire à financer les emplois stables de l’Etat) ;

Solde budgétaire de base en % du PIB nominal = [(Recettes totales hors dons - Dépenses
courantes - Dépenses d'investissement sur ressources internes) / PIB nominal] X 100.

2°) taux d'inflation annuel moyen inférieur à 3 %;

3°) encours de la dette publique (intérieure et extérieure) sur PIB nominal inférieur ou égal à
70%.

La TBE calcule trois soldes.

 Solde Primaire
 Solde base ordonnancements
 Solde base engagement
 Solde base caisse.

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