L'introduction Cours Droit Penal General
L'introduction Cours Droit Penal General
L'introduction Cours Droit Penal General
Bibliographie
Bibliographie marocaine
Constitution
Code pénal
Code de procédure pénale
Charte de réforme de la justice
M. DRISSI ALAMI MACHICHI, Manuel de droit pénal général, Les éditions
maghrenines, Casablanca, 1974
M. AMZAZI, Précis de droit criminel, Première éd. 1994, Publication APREJ ,
Dar Nachr Almaarifa
M. DRISSI ALAMI, Procédure pénale, éd. Kamar Rabat, 1981 (en arabe)
A. El Khamlichi, Droit pénal, Partie générale, Librairie Al Maarif, Rabat, 1985 (
EN ARABE
A . ALAMI, commentaire du droit pénal, partie générale, éditions dar nachr
almaghribia, Casablanca, 2007 (En arabe)
S. Nassraoui, Théorie générale de droit pénal marocain, Tome 1 Librairie Al
Maarif, Rabat, 1983 (en arabe)
Ouvrages spéciaux
M. AMZAZI, La sanction ? Editions APREJ Rabat 1993 ( en arabe)
M. AMZAZI, sous la direction de, Constitution et droit pénal, APREJ, Rabat
1994 collectif,
M. AMZAZI, Essai sur le système pénal marocain, editions centre J.Berque,
Collections description du Maghreb, 2013
Bibliographie française
X. PIN, Droit pénal général, Dalloz, coll. Cours, 5ème éd., 2012 ;
R. BERNARDINI, Droit pénal général, Gualino, coll. Manuels, 2003 (cf.
P. KOLB et L. LETURMY) ;
Ph. CONTE, P. MAISTRE du CHAMBON, Droit pénal général, Colin.,
U Droit, 7ème éd. 2004 ; Procédure pénale, Colin, U Droit, 4ème éd.,
2002.
B. BOULOC (continuation du G. STEFANI, G. LEVASSEUR, B.
BOULOC), Droit pénal général, Dalloz, 23ème édition 2013 (B.
BOULOC seul) ; Procédure pénale, 23ème éd. 2012 ;
Le plan de l’introduction
1. Définition du droit pénal
2. Distinction du droit pénal général avec les autres sciences criminelles
3. Objet du droit pénal
4. Finalités du droit pénal
5. Histoire du droit pénal
6. Les fondements doctrinaux du droit pénal général
Avant propos
Le droit pénal général s’intéresse à un phénomène social particulièrement grave
appelé criminalité ou phénomène criminel. Le phénomène criminel n’est pas
récent, il est présent dans toute société
Il est variable selon les pays. Il change également de nature et de dimensions
d’une époque à une autre.
Le phénomène criminel est lié au regard que chaque société porte, à un moment
donné de son histoire, sur les comportements qui violent les règles régissant la
vie en société, l’ordre social.
• L’ordre social est essentiellement variable, c’est une notion évolutive :
• Variable d’abord dans l’espace:
selon les régimes socio-politiques considérés :
• Régimes répressifs des pays capitalistes ou socialistes, ce qui se traduit
par un ordre pénal, un système répressif différent dans ces pays. la pensée
pénale dans les pays socialistes résulte directement des principes
directeurs de la doctrine socialiste ( Voir à ce sujet Alami Machichi,
op,cit, p 97 etss)
• Variable dans le temps:
Les conceptions de l’ordre social varient en fonction des transformations
sociales, économiques, culturelles. Les comportements réprimés par le
droit pénal subissent l’impact de l’évolution des mœurs.
• Par exemple:
• En Europe, la laïcisation du système pénal a entrainé un changement
progressif et collectif dans la conception de l’ordre social. Ainsi, des
comportements qui étaient autrefois considérés comme nuisibles,
attentatoires à l’ordre public ont été « décriminalisés » et donc ne sont
plus des infractions pénales. ( blasphème, suicide, avortement, adultère,
relations sexuelles hors mariage, homosexualité etc)
Cependant, dans les pays attachés à la religion, on y trouve des
dispositions incriminant des actes portant atteinte à la religion ( lire à ce
sujet article Amzazi, « islam et droit pénal au Maroc », Archives de
politique criminelles, 1986)
• Exemple:
La rupture du jeune du ramadan en public (article 221 CP)
• Les relations sexuelles hors mariage( art 490 CP)
• L’homosexualité (art 489 CP)
• L’avortement ( art 449 CP)
• Adultère ( art 491 CP)
Dans ce cours de droit pénal général, il ne s’agit pas de saisir les causes du
phénomène criminel ; une telle analyse est l’objet d’une autre science appelée
criminologie ni de prétendre analyser les différentes réponses sociales : peines et
mesures de sûretés étudiées par les sciences pénitentiaires ou pénologie. En
revanche, il s’agit de préciser les principes généraux relatifs à l’infraction, à
l’auteur et à la réponse pénale
INTRODUCTION
De là, il apparait que le droit pénal est un droit original qui remplit une double
fonction:
• une fonction à la fois expressive: c’est un droit qui interdit.
• et une fonction répressive : c’est un droit qui punit.
Le droit pénal a donc pour objet la détermination des faits qui troublent l’ordre
social.
L’article 1 du CP dispose que la loi pénale détermine et constitue en infractions
les faits de l’homme qui à raison du trouble social qu’ils provoquent, justifient
l’application à leur auteur de peines ou de mesures de sûretés.
• Trois observations peuvent être déduites de cet article:
1- Cette formule précise tout l’objet du droit pénal général.
2- cet article montre que le trouble à l’ordre social est le seul critère
que le législateur marocain retient comme base à l’incrimination.
Le législateur a donc toute la latitude pour fixer et préciser les
comportements constitutifs d’infractions.
3- « Cet article confère au législateur la liberté de « déterminer » sans
en avoir à s’en expliquer « les faits de l’homme qui provoquent
un trouble social » et de « les constituer en infractions » .
Voir M.Amzazi, Eléments de droit criminel, 2013 ( p,60)
1. LA VENGEANCE PRIVEE
Elle est marquée par plusieurs particularités :
• l’absence totale de la notion de l’Etat;
• Prédominance du phénomène de la vengeance du sang;
• La justice s’exerce sous forme de vengeance ;
• La famille, le clan ou la tribu offensée se vengeait sur l’auteur de
l’infraction ou sur un membre du groupe de celui-ci ;Le chef de famille
exerçait cette justice: mise à mort, bannissement.
Elle a différentes conséquences:
• La vengeance n’est guère organisée, quand un membre du clan est victime
d’une agression, c’est toute la famille, tout le clan, qui va agir pour le
venger et la riposte peut être portée contre l’agresseur lui-même ou tout
autre membre de sa famille ou de son clan.
• Absence de la personnalité de la peine
• Responsabilité pénale collective
• Absence de règle d’équivalence ( la riposte disproportionnée à l’atteinte
2. PERIODE DE LA JUSTICE PRIVEE
Ses caractérisée sont les suivants :
• un rétrécissement du domaine de la vengeance privée.
• Des limitations aux conséquences fatales de la vengeance privée furent
apportées:
• L’autorité du chef de la famille fut limitée, le droit de vengeance n’est
reconnu qu’à la victime de l’agression ou sa famille et uniquement contre
l’auteur de cette agression. (prémisse du principe de la personnalité des
lois)
Des conséquences sont à relever :
• Glissement vers la responsabilité individuelle ( abandon noxal)
• Instauration de la loi du talion.( la vengeance doit être proportionnée en
intensité et en nature à l’agression ) toutefois, la victime peut opter pour
la composition ( arrangement amiable avec l’auteur de l’agression ou son
groupe) appelé prix du sang sorte d’indemnité à titre de réparation du
préjudice.
• Généralisation de la pratique de la composition ( au début volontaire, puis
tarifiée et légalisée)
4. L’époque contemporaine
Sur les Modèles de politique criminelle: Delams Marty, les grands systèmes de
politique criminelle, PUF, 1992,
Des idées des positivistes: des mesures de sûreté et de prévention à côté des
sanctions, de l’obligation pour le juge de tenir compte de l’état dangereux du
délinquant , de l’aggravation de la peine en cas de récidive.
1-À ses débuts, le droit criminel marocain était identique au droit français .
Cette dépendance va diminuer au lendemain de l’indépendance. Actuellement
les deux codes se distinguent sur des sujets essentiels:
-à l’organisation de la responsabilité pénale des personnes morales, l’intégration
de l’état de nécessité et de la légitime défense des biens dans l’énumération des
causes d’irresponsabilité
-La distinction entre les troubles des facultés mentales et leur affaiblissement
au titre des causes de non imputabilité.
En effet, ces variations se justifient par le lien étroit qui existe entre le droit
pénal et les spécificités socioculturelles du pays notamment les incriminations
relatives aux mœurs et à la famille .
Si en France, le droit criminel a connu des avancées importantes dues à plusieurs
contraintes, au Maroc, le code pénal est devenu un texte figé et rétrograde, face
à la rareté des réformes, la faible place consentie au droit international depuis la
constitution de 1962.
• La doctrine classique
• La l’école positiviste
• Le courant de défense sociale
a) La doctrine classique
Fondement:
• 1- l’idée du contrat social
• Pour cette école, le droit de punir est un pouvoir délégué par les individus
à l’Etat.
• Par conséquent, l’Etat doit se conformer aux termes du contrat social, qui
lui fait obligation de respecter la loi qui est l’expression de la volonté
générale ( la loi est au dessus de l’Etat).
• Donc, seule la loi doit définir les infractions et en fixer les peines
correspondantes ( garantie de la liberté d’action ou d’abstention du
citoyen et donc sa sécurité) avant d’agir l’individu sera averti que tel fait
constitue un délit et que s’il le commettait, il serait passible de telle peine
(d’où l’importance de la codification inexistante dans l’ancien régime)*
• Cette idéologie du contrat social est le fondement du fameux principe de
la légalité des délits et des peines, devenu la clé de voûte de tous les
systèmes répressifs occidentaux,
• 2- le double postulat: libre arbitre et fonction utilitariste de la peine
• Le libre arbitre est un principe fondamental pour les classiques
• Il repose sur l’idée de faute morale qui est inséparable de l’idée de liberté
dont la peine ne sera que la sanction naturelle.
• L’homme est un être libre, il est tout a fait maître de ses actes.
Seulement, pour devenir citoyen, il est présumé avoir adhéré au contrat
social qui lui impose de se conformer aux lois de la cité. Commettre un
délit pénal, c’est donc choisir en toute liberté de violer les termes de ce
contrat original.
Deuxième postulat:
• La peine est efficace pour lutter contre la criminalité. Le délit traduit de la
part du délinquant un mauvais usage de sa liberté. En lui infligeant une
peine: un châtiment, une souffrance. On doit pouvoir lui faire retrouver le
bon usage de sa liberté.
• Les classiques attribuent en fait à la sanction pénale une double finalité:
rétributive ou morale mais aussi utilitaire; repris dans la célèbre formule
de l’école classique « pas plus qu’il n’est utile, pas plus qu’il n’est
juste ».
La justice pénale connaît une véritable mutation d’abord avec les positivistes
dont les idées s’implantent partout dans le monde.
Ensuite, le mouvement de défense sociale qui prendra le relais.
A/ L’école positiviste
Sources :
Tirée de la philosophie positiviste d’Auguste comte (philosophe français mort en
1857). L’école positiviste nait en Italie au cours de la seconde moitié du 19 e
siècle .
• Trois ouvrages de base sont à l’origine de la doctrine positiviste:
• « l’homme criminel » du docteur lombroso, publié en 1876.
• « sociologie criminelle » du pénaliste Enrico Ferri en 1881.
• « criminologie » du magistrat Garofalo en 1885
Postulat: le déterminisme
La pensée positiviste rejette le postulat du libre arbitre, elle est avant tout
déterministe: L’homme n’est donc pas libre, il n’a pas le choix de son
comportement en général et de son comportement criminel en particulier.
L’homme pense et agit sous la pression de contraintes : dont les causes selon
lombroso sont à rechercher dans l’homme, alors que pour Ferri c’est dans la
société qu’il faut voir la cause ultime de la criminalité.
Apports:
L’école positiviste propose une conception radicale fondée sur le principe
d’irresponsabilité morale. Étant donné que l’homme est déterminé dans ses
pensées et dans ses actes, il n’est pas libre, et faute de ce libre arbitre, toute
référence à la notion de culpabilité ou de responsabilité morale devient sans
l’objet, absurde. Se considérant comme des hommes de science, les positivistes
n’hésitent pas à soutenir que le criminel est un microbe social qui menace la
bonne santé du corps social.
Cette menace , cet état dangereux implique la nécessité pour le corps social de
réagir, de se défendre, de sorte que la sanction pénale est pour eux une exigence
de défense sociale et non pas l’expression d’un impératif moral ( les positivistes
ne se demandent plus si c’est moralement juste, ils affirment que c’est
socialement utile).
Cette défense sociale pourra prendre la forme : soit de mesures préventives, soit
de mesures de sureté.
-L’apport principale de cette école était que la prévention devait passer avant la
répression . cette doctrine a mis l’accent sur l’importance de la prévention du
phénomène criminel.
Introduisant l’approche réaliste dans l’analyse de la délinquance ( personnalité
du délinquant, causes concrètes, individuelles et sociales de la criminalité)
Ces idées animent d’ailleurs le droit pénal contemporain.( voir titre II du livre I
du Code pénal