CH3 Solvabilités 2-Pilier1&2 Et ORSA 2019-Esprit

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SOLVABILITÉ 2

ELÉMENTS DE CALCUL DU PILIER 1


ET ORSA

4ÈME ANNÉE INGÉNIEURS DS & INFINI


ESPRIT, 7-9 OCTOBRE 2019
ANIS MATOUSSI , ESPRIT
PLAN

v Introduction - la norme Solvabilité 2


v Eléments de calculs du Pilier 1
v Valorisation avec la Formule Standard : quelques
exemples d’application
v Le Pilier 2 et l’ORSA
v L’ORSA – exemples illustratifs
v Annexes

2
INTRODUCTION - LA NORME
SOLVABILITÉ 2

ü La réforme Solvabilité 2
ü Les 3 piliers
ü Courbe des taux EIOPA

3
Glossaire
v ACPR : Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (régulateur
français)
v EIOPA : European Insurance and Occupationnal Pensions
Authority
v Business Plan : le BP découle du business modèle ou modèle
d’entreprise et formalise par écrit le plan de développement de lla
compagnie
v Appétence au risque : niveau de risque que l’entreprise accepte de
prendre ne vue de la poursuite de ses activités
v SCR : Solvency Capital Requirement
v MCR : Minimum Capital Requirement
v ORSA : Own Risk and Solvency Assesment
v Stress Test : Simulation utilisée pour déterminer par exemple les
réaction des portefeuilles et le ratio de solvabilité
4
La réforme Solvabilité 2
v L’Union Européenne promeut depuis la fin des années 1980 un marché
unique des biens, des services et des capitaux. Un principe prévaut : éviter
que des écarts de réglementation nationale n’introduisent des distorsions
de concurrence.
v En 2009, une harmonisation des divers mécanismes de contrôle des
risques assurantiels dans les pays d’Europe conduit à la construction d’un
nouveau cadre prudentiel dénommé Solvabilité 2 (directive 2009/138/CE).
v La directive Solvabilité 1 ne permettait pas de prendre en compte les
différentes natures des risques auxquels les sociétés d’assurances sont
exposées. Solvabilité 2 avait ainsi vocation, à l’origine, à corriger les
insuffisances de Solvabilité 1.
v L’ordonnance 2015-378 du 2 avril 2015 transpose la directive européenne
dans la législation française pour une entrée en vigueur au 1er janvier
2016.

5
La réforme Solvabilité 2

v Objectifs : « Établir un cadre européen sûr et pérenne pour que


l’assurance continue à être un vecteur de croissance et de stabilité
économique pour l’Europe ».
v En pratique, cela se traduit par :
Une harmonisation européenne
Des exigences quantitatives prenant mieux en compte les risques
v La réforme Solvabilité 2 a ainsi pour ambition de donner aux
organismes assureurs les moyens de mieux garantir leur solvabilité
tout en construisant un marché unique européen de l’assurance.
v Elle vise notamment à adapter le niveau d’exigence minimale de
fonds propres aux risques réels auxquels les organismes assureurs
sont exposés. Ainsi, plus les actifs ou les passifs détenus par les
organismes seront risqués, plus les exigences minimales de fonds
propres correspondantes seront importantes.

6
Objectifs de la norme
v Fournir aux autorités de contrôle des outils et la capacité d’évaluer la
solvabilité des entreprises, basée sur :
• Les risques quantitatifs : couverture du programme de réassurance, adéquation
entre actifs et passifs (ALM), risque de marché, risque de souscription …
• Les risques qualitatifs comme la fiabilité des systèmes de contrôle interne et de
gestion des risques, la qualité de management ou la maîtrise du risque
opérationnel ( défaillance des systèmes d’information, fraude, etc.).

Pour l’entreprise : Pour le régulateur :


Pour les assurés :
Encourager le Harmonisation européenne
Garantir une meilleure
développement d’une des pratiques et de la
protection et donner
culture des risques, réglementation.
une meilleure visibilité
une meilleure Donner des outils et des
sur la solidité du
allocation des fonds pouvoirs aux superviseurs.
secteur de l’assurance.
propres et renforce la Avoir une convergence
gouvernance. internationale avec les autres
normes.
7
Les 3 piliers

v Solvabilité 2 s’organise en trois piliers:


Pilier 1 (purement quantitatif) : vise à s’assurer que l’organisme a la capacité, à
une date donnée, de faire face sur les 12 mois à venir, à ses obligations dans
99,5% des cas.
Pilier 2 (qualitatif et quantitatif): vise à compléter les exigences du Pilier 1.
Pilier 3: harmonise et enrichit la communication faite aux assurés et à l’ACPR.

8
Un référentiel ventilé en 3 piliers
De manière synthétique, ces 3 piliers peuvent être résumés ainsi :
v Le Pilier 1 vise à s’assurer que la compagnie a la capacité, à une date
donnée et donc à une exposition aux risques donnée, de faire face sur les
12 mois à venir, à ses obligations dans 99,5% des cas(VaR d’ordre
α=0.5% à 1 an). Il s’agit donc d’un Pilier purement quantitatif.
v Le Pilier 2 vise à corriger les imperfections du 1er Pilier :
prise en compte d’une dimension prospective via le plan stratégique
prise en compte du profil de risque de la compagnie et validation de
l’adéquation de la formule standard.
prise en compte de la gouvernance de la compagnie.
Il s’agit donc d’un Pilier qualitatif (capacité à gérer et déclarer les risques)
et quantitatif (capacité à déceler et mesurer les risques).
v Le Pilier 3 vise à harmoniser la communication faite aux assurés et à
l’autorité de contrôle (ACPR en France).

9
La courbe des taux EIOPA
v L’EIOPA publie tous les mois une courbe des taux sans risque utilisée pour
l’actualisation des flux futurs dans le cadre de l’évaluation des provisions
techniques (Best Estimate).
v Le niveau des taux affecte à la fois les actifs (valeur de marché des
obligations, rendements futurs) et les passifs (actualisation, inflation, taux
technique et participations aux bénéfices).

Courbes des taux spot EIOPA sans volatility adjustment

10
ELEMENTS DE CALCUL DU
PILIER 1
ü Bilan en norme S1 versus norme S2
ü L’évaluation des Provisions en norme S2
ü Le SCR
ü La Formule Standard
ü Les différents modules de risque

11
Bilan en norme S1 versus norme S2
Solvabilité 1 Solvabilité 2
Bilan comptable Bilan prudentiel
Plus-values Latentes Excédent

Fonds Propres
Excédent de marge

Fonds Propres
SCR

Exigence de marge de
solvabilité (EMS)
Actifs en valeur de MCR
Actifs en valeur marché
comptable Marge de risque

Provisions techniques
Provisions Techniques
Best Estimate des
"prudentes"
primes et sinistres

PT à charge des
BE cédé ou rétrocédé
réassureurs

Autres actifs Autres actifs


Autres dettes Autres dettes

Dans Solvabilité 2, le bilan de l’assureur est établi de façon différente de celui


de Solvabilité 1, puisqu’il cherche à établir la valeur économique de l’activité :
c’est le bilan prudentiel.
12
L’évaluation des provisions en norme S2

𝑃𝑟𝑜𝑣𝑖𝑠𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑡𝑒𝑐ℎ𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 = 𝐵𝑒𝑠𝑡 𝐸𝑠𝑡𝑖𝑚𝑎𝑡𝑒 + 𝑀𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒

v Best Estimate
Le best estimate (BE) correspond à la valeur actualisée de l’espérance
des flux futurs de trésorerie, estimés de façon la plus exacte possible.
Seuls les flux associés aux contrats d’assurance ( ou de réassurance )
existants sont pris en compte.
ü Flux entrants: notamment les primes futures
ü Flux sortants: notamment les prestations (sinistres) et les dépenses liées
aux engagements d’assurance (frais d’administration, de gestion des
placements, de gestion des sinistres,...).
ü On calcule un BE des Primes et un BE des Sinistres (méthodes différentes)
ü Le calcul des engagements bruts (au Passif) se fait séparément de celui
des engagements cédés (à l’Actif). Les engagements cédés tiennent par
ailleurs compte d’une perte probable pour défaut des contreparties.

13
L’évaluation des provisions en norme S2
v Marge de Risque (MR)
Elle correspond au coût du capital permettant de couvrir tous les SCR
successifs jusqu’à extinction des passifs,
Dans l’hypothèse de transfert de l’ensemble de ses engagements à
une coquille vide (« run off »).
Elle est calculée à partir du coût d’immobilisation des fonds propres
nécessaires pour couvrir jusqu’au terme le SCR relatif aux
engagements d’assurance :
𝑆𝐶𝑅(𝑡)
𝐶𝑜𝐶𝑀 = 𝐶𝑜𝐶 × &
(1 + 𝑟!$% )!$%
!"#

Dans le calcul des SCR pour la MR, le risque de marché ne doit tenir
compte que des risques de marché « inévitables » et aucun
ajustement pour impôts n’est à retenir.
En pratique, l’utilisation de simplifications est possible pour la
projection des SCR futurs (par exemple en fonction de l’écoulement
des BE).
14
Exigence de capital en norme S2
v Deux niveaux d’exigence de capital et deux niveaux d’intervention :
Le SCR (Solvency Capital Requirement) correspond au capital exigible
pour faire face à une situation de ruine à horizon 1 an dans 99,5 %
des cas (équivalent Value-at-risk à 99,5% à 1 an). Autrement dit, il
s’agit du capital économique dont a besoin une entreprise d'assurance
ou de réassurance pour limiter la probabilité de ruine à 0,5%, c'est-à-
dire à une seule occurrence tous les 200 ans.
Le MCR (Minimum Capital Requirement) correspond au minimum
absolu de capital à détenir. Le MCR est calculé à partir de formules
factorielles en distinguant les activités Vie et Non Vie. Il ne peut être
inférieur à 25 % du SCR sans excéder 45 % du SCR.

En cas de non-respect des


exigences de capital, obligation de
mettre en place un plan d’action
approuvé par le superviseur.

15
Le ratio de couverture
v Le ratio de solvabilité, ou ratio de couverture en norme S2
correspond au rapport entre les fonds propres éligibles et
l’exigence de capital:
𝑭𝑷
𝑹𝒂𝒕𝒊𝒐 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒗𝒆𝒓𝒕𝒖𝒓𝒆 =
𝑺𝑪𝑹

v Les fonds propres du bilan prudentiel (FP)


On distingue les fonds propres de base et les fonds propres auxiliaires ( art. 88
et 89 de la Directive ).
Ils sont ventilés selon leur qualité, appelée «Tiers» (art.93 de la Directive ), qui
dépend notamment de leur niveau de disponibilité (disponibilité permanente ou
subordination). En pratique, on considère T1, T2 et T3, sachant que seuls les
éléments de FP de base peuvent se retrouver en T1.
Pour couvrir le SCR, il est nécessaire que :
ü T1>50% du SCR;
ü T3<15% du SCR.

16
Le SCR

v Le modèle standard de Solvabilité 2 répartit le risque global de


l’assureur en plusieurs boites de risques, découpées en sous-
modules, chacune étant quantifiable.
v Les différents niveaux de modélisation :

Données propres à Méthode de calcul propre


l'organisme à l'organisme

Formule Standard Non Non

USP Oui Non

Modèle Interne Partiel Oui Oui (partiellement)

Modèle Interne Oui Oui

17
La formule standard (FS)

Diversification
étage 2

Diversification
étage 1

(version du 30/04/2014)
18
Hypothèses sous jacentes à la FS
v Source ACPR – Traduction des hypothèses sous-jacentes à la formule
standard pour le calcul du SCR

19
Le risque de souscription non vie (non life)
v C’est le risque d’avoir des tarifs ou provisions insuffisantes en assurance
non vie, en raison d’hypothèses inadéquates. Il tient compte de l'incertitude
pesant sur les résultats de l'organisme dans le cadre des engagements
existants ainsi que du nouveau portefeuille dont la souscription est
attendue dans les 12 mois à venir :
Premium & Reserve (primes et provisions) : risque de perte sur l’estimation
des engagements, primes et provisions techniques (nettes de réassurance)
ü Il s’agit ici des provisions « Best Estimate » au 31/12/N, et des primes
(acquises)
Lapse (rachat) : risque de perte lié à des options de sorties imprévues
exercées par l’assuré, comme des résiliations
CAT (catastrophe) : perte liée à des évènements extrêmes ou exceptionnels
(catastrophe naturelles, d’origine humaine, autre)
ü Basé sur le portefeuille de l’assureur en N+1
ü Un bon calibrage des programmes de réassurance est nécessaire pour
limiter ce risque.

20
Le risque de souscription vie (life)
v C’est le risque d’avoir des tarifs ou provisions insuffisantes en
assurance vie, en raison d’hypothèses inadéquates :
Mortality : perte liée à une hausse des taux de mortalité (notamment
en assurance décès)
Longevity : perte liée à la baisse des taux de mortalité notamment sur
les contrats en cas de vie
Disability-morbidity : perte liée à une augmentation des taux
d’incidence en incapacité, invalidité ou de maintien.
Laspses : risques liés aux options de sorties exercées par les assurés
(rachat, arbitrages, réduction, résiliation)
Expenses:perte lié à l’augmentation des coûts de gestion des contrats
Revision: risque lié à des variations de taux de révisions des rentes,
liées au contexte juridique ou la santé de l’assuré
CAT: perte liée à des évènements extrêmes ou exceptionnels
ü Les scénarios joués pour calculer ce risque sont différents des scénarios
non vie.
21
Le risque de souscription santé (health)

v Le risque de souscription en santé reflète le risque découlant


d’engagements d’assurance santé, qu’ils s’exercent ou non sur une base
similaire à celle de l’assurance vie.
v La formule standard distingue les engagements longs (SLT – similaire à la
vie) comme l’invalidité, ou courts (non SLT) comme le remboursement des
frais de soins. Selon la classification du produit, les sous-modules sont
similaires à ceux utilisés pour les risques vie et non-vie.
v Le module « CAT » : les trois scénarios du risque catastrophe (accident de
masse, concentration d’accidents et pandémie) sont indépendants.

22
Le risque de marché (market)

v Il reflète le risque lié au niveau ou à la volatilité de la valeur des


instruments financiers ayant un impact sur la valeur des actifs et
des passifs :
Interest rate (taux d’intérêt) : risque porté par les actifs et les passifs
suite à une variation de la courbe des taux d’intérêts ou de leur
volatilité.
Equity (actions) : risque lié à la volatilité de la valeur des actions.
L’impact sur les actifs et les passifs est nuancé dans la formule
standard en fonction du type de contrat, long terme ou court terme.
Property (immobilier) : porte sur la volatilité du marché immobilier.
Spread : lié à la volatilité des spread, les écarts par rapport à la courbe
des taux sans risque.
Currency (monnaie) : risque lié à la volatilité des taux de change.
Concentration.

23
Le risque de contrepartie (default)

v C’est le risque de perte liée à la défaillance ou la


détérioration de qualité de contreparties
Par exemple, le risque de défaut d’un réassureur, pour lequel
nous avons des provisions sinistres cédées.
Distinction entre les expositions de « type 1 » (en général les
réassureurs) et de « type 2 » (les intermédiaires ne présentant
pas de notation ou les actifs non choqués dans le SCR de
marché – module risque de spread).

24
Le risque opérationnel (operational)

v Il s’agit du risque lié à la défaillance de processus internes, du


système d’information ou d’évènements extérieurs.
v Ce risque est difficilement quantifiable. La formule standard
propose le calcul suivant :
𝑺𝑪𝑹𝒐𝒑 = 𝒎𝒊𝒏 𝟎, 𝟑. 𝑩𝑺𝑪𝑹 ; 𝑶𝒑 + 𝟎, 𝟐𝟓. 𝑬𝒙𝒑𝒖𝒍
BSCR est la capital de solvabilité requis de base
Op désigne le capital requis de base pour le risque opérationnel
calculé en fonction
ü Soit de primes acquises en vie et non vie au cours des 12 derniers mois, et
des 12 mois précédents
ü Soit des provisions techniques vie et non vie

Expul désigne les dépenses encourues au cours des 12 derniers mois


pour les contrats d’assurance vie où le risque est porté par les assurés

25
Le risque sur actifs incorporels (intangible)

v C’est le risque de perte liée à la volatilité de la valeur d’actifs


incorporels (brevets, marques).

v La formule standard propose le calcul suivant:


𝑆𝐶𝑅%&'(&) = 0,8 . 𝑉%&'(&)
Vintang désigne le montant des immobilisations incorporelles

26
Principes de valorisation du SCR avec la FS

v L’approche avec la FS se décompose en trois étapes (en restant en


t=0) :
une cartographie des risques (modules et sous-modules de risques) ;
un calcul de capital pour chaque sous-module et module de risques ;
une agrégation des capitaux grâce à des matrices de corrélations
linéaires imposées par les textes de l’EIOPA
ü sachant que 𝑉𝑎𝑟 𝑋 + 𝑌 = 𝑉𝑎𝑟 𝑋 + 𝑉𝑎𝑟 𝑌 + 2×𝐶𝑜𝑣 𝑋, 𝑌 et 𝐶𝑜𝑣 𝑋, 𝑌 =
𝜌(𝑋, 𝑌)× 𝑉𝑎𝑟 𝑋 𝑉𝑎𝑟(𝑌)

v Le calcul du capital des sous-modules de risque nécessite la


constitution d’un bilan économique à la date t=0.
v Ce bilan économique en t=0 doit être constitué en fonction des
conditions à la date de calcul, mais aussi lorsque ces conditions
subissent des chocs instantanés, qui visent à être homogènes à un
quantile à 99,5 % du risque de ruine.

27
Composantes du SCR

v Le calcul du SCR en formule standard se décompose ainsi:

𝑺𝑪𝑹 = 𝑩𝑺𝑪𝑹 + 𝑺𝑪𝑹𝒐𝒑 − 𝐦𝐚𝐱 𝟎, 𝑨𝒅𝒋

Adj correspond à l’ajustement pour la capacité d’absorption des pertes


par les provisions techniques(AdjTP) et les impôts différés(AdjDT), qui
ne sont pas pris en compte dans le BSCR.
SCRop est le capital requis par le risque opérationnel.
BSCR correspond à l’exigence en capital brute de capacité
d’absorption des provisions techniques (participations aux bénéfices).
Un BSCR net de cette capacité est également calculé pour l’évaluation
du montant d’ajustement.

28
Principe de valorisation de l’ajustement

Adj = AdjTP +AdjDT

v Les organismes disposent de deux mécanismes d’ajustement leur


permettant de réduire le BSCR pour arriver au SCR final :
La capacité d’absorption par les Provisions Techniques (AdjTP) :
capacité de l’organisme à transférer une partie de sa perte aux
assurés via une moindre participation aux bénéfices que celle qu’il
avait escomptée avant le choc ;
L’atténuation de la perte par les Impôts Différés (AdjDT) : l’imputation
de la perte au résultat fiscal conduira in fine à payer moins d’impôts
dans le futur que ceux qui avaient été comptabilisés au bilan initial.

29
Fréquence de calcul, add-on & non-respect

v Le SCR est calculé au moins une fois par an (le


MCR est trimestriel)
Lien
v Il est suivi en permanence, de même que le niveau de a
l’OR vec
SA
fonds propres admissibles
v Il doit être immédiatement recalculé si le profil de
risque de l’entreprise est modifié de façon significative

v Le superviseur peut exiger un re-calcul


v Le superviseur peut imposer la méthode de calcul (USP, MI) la plus
à même de bien refléter le profil de risque
v Possibilité d’imposer un capital add-on (profil de risque ou
gouvernance)
v Non-respect du SCR : plan de rétablissement/ plan de financement
de court terme.
30
VALORISATION AVEC LA
FORMULE STANDARD :
QUELQUES EXEMPLES
D’APPLICATION
ü Calcul du BSCR
ü Risque de souscription non vie
ü Exercice : Risque Catastrophe Santé

31
Calcul du BSCR

v L’assureur calcule la perte subie en cas d’évènement défavorable


lié à une 30aine de facteurs de risque. Pour tenir compte de la faible
probabilité de réalisation simultanée de tous ces évènements, la FS
introduit des corrélations entre les facteurs de risque, ce qui
permet de constater des bénéfices de diversification.
v Principes de calcul du SCR de base (BSCR) :
Formule modulaire permettant de regarder indépendamment l’impact
de tous les risques quantifiables auxquels est soumis l’organisme
Approche par scénario : chaque module correspond à un stress
donné (chute du marché actions, choc de mortalité, cat nat…)
Ou approche par facteur : application d’une formule fermée calculant
la charge en capital sur la base de paramètres standards
Diversification entre les risques par l’utilisation de matrices de
corrélation pour agréger le SCR de chaque module.

32
Calcul du BSCR

v Le BSCR résulte de l’agrégation des charges modulaires via


l’application d’une matrice de corrélation. La formule de calcul est
du type :

𝐵𝑆𝐶𝑅 = Z 𝐶𝑜𝑟𝑟%,+ ×𝑆𝐶𝑅% ×𝑆𝐶𝑅+ + +𝑆𝐶𝑅%&'(&)%,-./


%,+

Matrice de corrélation (source EIOPA 2014):


Market Defaut Life Health Non-Life
Market 1
Defaut 0.25 1
Life 0.25 0.25 1
Health 0.25 0.25 0.25 1
Non-Life 0.25 0.5 0 0 1

33
L’effet diversification

EXERCICE
v Déterminez le BSCR des deux compagnies ci-dessous :

Société A Société B
SCR Marché 2000 SCR Marché 2000
SCR Vie 1000 SCR Vie 500
SCR Non Vie 500

BSCR = BSCR =

34
Valorisation du SCR par risque avec la FS Article 114

v Exemple du risque de souscription Non Vie

Matrice de corrélation :

Premium and
CAT LAPSE
Reserve

Premium and
1
Reserve

CAT 0.25 1 𝑆𝐶𝑅&'( )*+, = & 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑁𝐿*,. ×𝑆𝐶𝑅* ×𝑆𝐶𝑅.


LAPSE 0 0 1
*,.

35
Articles 115 et
Risque de souscription Non Vie suivants

v Sous module « Primes et Réserves»


Risque de Prime : risque que le coût des futurs sinistres soit supérieur
aux primes perçues
Risque de Réserve : lié à la nature aléatoire de l’évaluation des
sinistres et à leur mauvaise estimation
Mesures de volume des primes et des réserves (provisions BE) par
branche d’activité (ou ligne d’activité, LOB)
Application d’écarts-types par branche d’activité et effet diversification
entre branches d’activité par matrice de corrélation pour détermination
de l’écart-type du risque de primes et réserves.

𝑆𝐶𝑅#$ %&'( &') = 3×𝜎#$ ×𝑉#$

Écart-type du risque de
Mesure de volume pour le risque
primes et réserves en
de primes et réserves en non-vie
non vie

36
Risque de souscription Non Vie / Primes & Réserves

v L’écart-type du risque de prime et réserve en non vie se calcule


ainsi:
1
𝜎𝑛𝑙 = Z 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑆(𝑠, 𝑡)×𝜎𝑠×𝑉𝑠×𝜎𝑡×𝑉𝑡
𝑉𝑛𝑙
/,'

Où s et t sont deux LOB.


Vs est la mesure de volume (Prem+Res) de la LOB s

𝜎𝑠
𝜎 ! 𝑝𝑟𝑒𝑚, 𝑠 ×𝑉 ! 𝑝𝑟𝑒𝑚, 𝑠 + 𝜎 ! 𝑟𝑒𝑠, 𝑠 ×𝑉 ! 𝑟𝑒𝑠, 𝑠 + 𝜎 𝑝𝑟𝑒𝑚, 𝑠 ×𝑉 𝑝𝑟𝑒𝑚, 𝑠 ×𝜎 𝑟𝑒𝑠, 𝑠 ×𝑉 𝑟𝑒𝑠, 𝑠
=
𝑉 𝑝𝑟𝑒𝑚, 𝑠 + 𝑉(𝑟𝑒𝑠, 𝑠)

37
Risque de souscription Non Vie / Primes & Réserves

v Exemple, pour une société ne comptabilisant d’activité que sur les


branches d’activité « RC automobile » et « Dommage automobile »

v Etape 1 : Mesure de volume par LOB


Vprem,lob = volume de prime nette de la lob
Vres,lob = volume de provision nette de la lob

LOB Vprem Vres Vprem+Vres


RC auto 8978 8105 17 083
Dommage Auto 6734 2688 9 422
Total 26 505
Le volume total Vnl est alors : Vnl= 26 505.

38
Risque de souscription Non Vie / Primes & Réserves

v Etape 2 : calcul d’un coefficient de variation par LOB à partir des


paramètres de la FS

σ(prem,s) σ(res,s) σ(prem,s)*Vprem σ(res,s)*Vres σs


RC Automobile 10% 9% 897.80 729.45 1 411.75
Automobile autre 8% 8% 538.72 215.04 672.54

v Etape 3 : agrégation des risques


Extrait matrice de corrélation des LOB:
Annexe IV
CorrLob 1 2
1: Motor vehicle liability 100% 50%
2: Other motor 50% 100%
Prod matriciel
RC Automobile 2 467 770.85
Automobile autre 927 036.28
√(…) 1 842.50
σnl 0.07
39
Risque de souscription Non Vie / Primes & Réserves

v Etape 4 : on obtient le risque de prime et de réserves en non vie:

𝑆𝐶𝑅#$ %&'( &') = 3×0,07×26505

SCR nl prem, res 5527.50

40
Articles 119 et
Risque de souscription Non Vie suivants

v Le sous-module « risque CAT en non vie » est composé de 4 sous


modules

𝑆𝐶𝑅&- <=> = 𝑆𝐶𝑅?('<(' + 𝑆𝐶𝑅?@ A.%&/ B + 𝑆𝐶𝑅 B 𝑀𝑎𝑛 𝑀𝑎𝑑𝑒 + 𝑆𝐶𝑅 B 𝑂𝑡ℎ𝑒𝑟

41
Exercice : Risque Catastrophe Santé Article 144

v Formule Standard pour le risque de souscription en santé


Le risque de souscription en Santé est composé
des 3 sous-modules suivants:
- « risque de souscription en santé non-SLT »
- « risque de souscription en santé non-SLT »
- « risque de catastrophe santé », que nous
nommerons par la suite « SCR CAT Santé ».

𝑆𝐶𝑅:,;<!= = & 𝐶𝑜𝑟𝑟𝐻*,. ×𝑆𝐶𝑅* ×𝑆𝐶𝑅.


*,.

Matrice de corrélation :

Souscription
Souscription
en santé non- CAT Santé
en santé SLT
SLT
Souscription en
1
santé non-SLT
Souscription en
0.5 1
santé SLT

CAT Santé 0.25 0.25 1

42
Exercice : Risque Catastrophe Santé
v La Formule Standard pour le sous-module « risque CAT Santé »
SCR CATASTROPHE SANTÉ

SCR ACCIDENT DE SCR CONCENTRATION SCR PANDÉMIE


MASSE D’ACCIDENTS

PAYS1… PAYS1… PAYS1…


FRANCE : taux de la population FRANCE : + grde concentration FRANCE
touchée 0.05% COLLECTIF (en nombre)
40% des assurés en FRAIS DE
10% des SA en DÉCÈS 10% des SA en DÉCÈS SOIN

1.5% des SA en INCAP PERM 1.5% des SA en INCAP PERM 1% HOSPITALISATION

5% des SA en INCAP 10 ANS 5% des SA en INCAP 10 ANS 20% CONSULTATIONS

79% AUCUN SOIN MÉDICAL


13.5% des SA en INCAP 12 MOIS 13.5% des SA en INCAP 12 MOIS FORMEL
30% des SA en TRAITEMENT 30% des SA en TRAITEMENT 0.0075% des SA en PERTE DE
MÉDICAL MÉDICAL REVENU
PAYS N PAYS N PAYS N

𝑺𝑪𝑹𝑪𝑨𝑻 𝑺𝒂𝒏𝒕é = 𝑺𝑪𝑹²𝑴𝒂𝒔𝒔𝒆 + 𝑺𝑪𝑹²𝑪𝒐𝒏𝒄𝒆𝒏𝒕𝒓𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 + 𝑺𝑪𝑹²𝑷𝒂𝒏𝒅é𝒎𝒊𝒆

43
Exercice : Risque Catastrophe Santé

v Vous cherchez à calculer le SCR Catastrophe Santé de votre


compagnie d’assurance. La valorisation des sommes assurées et
nombres d’assurés en portefeuille, pour les sous-modules du
risque Cat Santé donne les résultats suivants:
Risque de Masse
SA Traitement
en € Décès Incap Perm Incap 10 ans Incap 12 mois
Médical
Sommes totales assurées 6 500 000 000 3 500 000 000 720 000 000 0 600 000 000

Risque de Concentration

SA Traitement
Décès Incap Perm Incap 10 ans Incap 12 mois
Médical
Sommes totales assurées 0 0 0 0 0

Risque de Pandémie
en €
Coût Moyen Coût Moyen
Nb assurés Frais de Coût Moyen
module module "Aucun SA Perte de revenu
soin module "Hospi"
"Consultation" soin formel"
400000 500 80 0 0

44
Exercice : Risque Catastrophe Santé
v A l’aide de la formule Standard, déterminer le SCR Catastrophe Santé

SCR "Masse"=
SCR "Concentration"= SCR CAT Santé
SCR "Pandémie"=

] La valeur que vous avez calculée correspond au SCR CAT Santé


« BRUT », c’est-à-dire avant effets d’atténuation du risque.

On suppose que la compagnie dispose d’une couverture de réassurance très


large, permettant de couvrir au sein d’une même traité les risques Décès,
Incapacité/Invalidité et frais de soins. Il s’agit d’une couverture en excédent de
sinistre par évènement « 10M€ XS 1M€ ».
Quelle est alors la valeur du SCR CAT Santé « NET » ?

45
LE PILIER 2 ET L’ORSA

ü Le Pilier 2
ü Le plan stratégique et le business plan
ü Définition de l’ORSA
ü L’appétence au risque
ü Objectifs et contenu de l’ORSA

46
Le Pilier 2

v Par le biais du Pilier 2, Solvabilité 2 introduit la gestion des


risques au sein de la gouvernance de l’entreprise
v Les objectifs du Pilier 2, qui se traduisent en pratique par la mise
en place d’un système de gestion des risques et de l’ORSA, sont :
S’assurer que la compagnie est bien gérée et est en mesure de
calculer et maîtriser ses risques
S’assurer qu’elle est bien capitalisée.
v Le Pilier 2 encourage les compagnies à adopter la démarche ERM
(Enterprise Risk Management) afin qu’elles soient en mesure par
elles-mêmes d’apprécier et de mesurer leurs risques.
v Ainsi, le Pilier 2 comporte de nombreux aspects quantitatifs.

47
Le Pilier 1 et le Pilier 2

v Les articulations entre le Pilier 1 et le Pilier 2 peuvent être


schématisées ainsi :

Système de gestion des risques (cadre


global) – Art.44

Appétence au risque (pilotage du Pilier 2


profil de risque)

ORSA (suivi et pilotage du SCR) –


Art. 45
Communication à
l’ACPR
Pilier 1 (provisions et exigence de
marge)

48
Le plan stratégique et le business plan

Contenu du plan stratégique

v De manière régulière, les organismes et groupes d’assurance se


doivent de construire un plan stratégique.
v Ce plan définit la stratégie de l’entreprise, le plus souvent sur
un horizon de temps prédéfini (3 à 5 ans en général).
Il peut comprendre notamment :
des perspectives de développement selon une démarche analytique et
précise (portefeuille, produits…)
des liens avec ses partenaires et ses fournisseurs
des objectifs de maitrise des coûts
des objectifs d’évolutions structurelles ou d’activités
les projets futurs de l’entreprise.

49
Le plan stratégique

v De manière concrète, le plan stratégique contient en


général :
le business plan de l’entreprise dans le cadre d’un scénario
central puis de scénarios stressés sur un horizon de temps cohérent
avec un plan stratégique;
les politiques de risques
les scénarios de stress adaptés à la structure des risques ou les
méthodes de prise en compte de stress (méthodes stochastiques,
analyses historiques, formules fermées…)
l’appétence aux risques de l’entreprise, visant à fixer les limites de
risque agrégé qu’accepte de prendre l’entreprise, compte tenu de
ses contraintes de solvabilité et exigences propres
les budgets de risques et son mode de gestion le cas échéant.

50
Le business plan

v Le Business Plan (BP) vise en général à détailler, chiffrer,


évaluer les comptes de résultats et bilans prévisionnels en fonction
des orientations d’activités, des perspectives de coûts des
évolutions structurelles et des liens avec les partenaires de
l’entreprise.
v Il traduit de ce fait les orientations stratégiques de l’entreprise.

v Ce document présente un projet de développement à court et


moyen terme (3-5 ans) : création/reprise d’une entreprise, nouvelle
activité, fusion-acquisition…etc.

v Le business est utilisé dans le cadre de l’ORSA, mais sert


aussi et avant tout au pilotage stratégique de la compagnie.

51
Le business plan

v Compte de résultat prévisionnel - Exemple (très) simplifié

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022


Primes acquises brutes + 120 125 128 130 133 135 138
Charge sinistres brute - 90 91 92 94 96 97 99
Solde de Cession de Réassurance + -2 -1 -2 -2 -2 -2 -2
MARGE NETTE + 28 33 34 34 35 36 37
Charges d'exploitations nettes - 29 30 29 28 28 28 28
RESULTAT d'ASSURANCE + -1 3 5 6 7 8 9
PRODUITS FINANCIERS NETS DE CHARGE + 4 3 4 4 4 5 5

AUTRES POSTES + 0 0 0 0 0 0 0

RESULTAT AVANT IMPOTS 3 6 9 10 11 13 14

Impôts sur les sociétés 1 2 3 3 4 4 5

RESULTAT NET 2 4 6 7 7 9 9

Chacune des composantes ci-dessus est composée de plusieurs


éléments, qui font tous l’objet d’une projection.

52
Définition de l’ORSA

— L’ORSA (Own Risk and Solvency Assessment) est l’évaluation


interne des risques et de la solvabilité de la compagnie.
— C’est la connaissance et l’appréciation par l’assureur lui-même
de ses risques et de sa solvabilité.
— Cette notion a été introduite en 2007 par les deux articles suivants
de la directive Solvabilité 2 :
— Art. 44 (Gestion des risques), qui décrit le cadre général de la gestion
des risques
— Art. 45 (Evaluation interne des risques et de la solvabilité), qui précise le
cadre de l’ORSA, plus spécifiquement consacré au contrôle de la
solvabilité.
— Les résultats de l’ORSA doivent être communiqués à l’autorité de
contrôle.

53
Définition de l’ORSA
v L’ORSA ne constitue pas une exigence réglementaire en termes de
capital.
v L’ORSA est l’intégralité des processus et procédures utilisés pour
s’assurer périodiquement que :
Les risques à moyen et long termes sont clairement identifiés,
contrôlés et valorisés (événements internes et externes pouvant
impacter le niveau de solvabilité : changement réglementaire, marché
financier, environnement économique et concurrentiel…).
Les besoins en fonds propres répondant aux exigences de solvabilité
(MCR et SCR) sont respectés à tout moment.
v Fréquence au moins annuelle et réévaluation en cas de
modification du profil de risque et/ou de la solvabilité.
Par exemple en cas de décision stratégique notable, ou en cas de
« choc » (financier, climatique….)

54
L’ Appétence au risque (Risk Appetite)

v Elle correspond au niveau de risque maximal que l’organisme


accepte de prendre pour atteindre ses objectifs stratégiques.
v C’est une limite globale qui est déterminée par la direction de
l’entreprise, et qui s’exprime sous la forme de mesures de risque
en intégrant les attentes des parties prenantes (actionnaires,
détenteurs de la dette, assurés, management,…) et leurs
représentants (régulateurs, agences de notation,…)
v L’appétence au risque peut s’apprécier de manière
Quantitative : au travers d’indicateurs, dont les caractéristiques sont:
ü Pertinence à date et dans le temps
ü En nombre suffisant mais limité
ü Cohérence sans redondance
ü Mise en perspective au travers de cible et/ou limite (par exemple un ratio
de solvabilité minimal).
Qualitative : l’appréciation peut se faire de manière littéraire.
55
Objectifs de l’ORSA

v Sécuriser les processus de décision en y intégrant les impacts


futurs sur le niveau de fonds propres, ainsi que les capacités de
couverture des engagements et du ratio de solvabilité.

v Articuler les différentes composantes clés de l’organisme : la


stratégie, les processus de décision, le système de gestion des
risques, l’environnement externe et la solvabilité.
v Le dispositif ORSA doit totalement s’intégrer dans le dispositif de
gestion des risques, et converger avec le processus de
planification stratégique.

v Démontrer que les risques ont bien été identifiés et quantifiés.


v Evaluer les impacts des orientations stratégiques sur les risques
et la solvabilité.

56
Objectifs de l’ORSA
v Intégrer des risques non pris en compte dans le Pilier 1 et
concilier les aspects quantitatif et qualitatif.
v L’ORSA sert à la définition de l’appétence au risque.

v Un certain nombre de paramètres sont à prendre en compte :


L’horizon de calcul : 3 à 5 ans
Le choix des indicateurs de risque
Les modalités de prise en compte des risques
v L’ORSA permet de :
Se poser les bonnes questions
Avoir une vision durable
Responsabiliser les organismes d’assurances.

57
Contenu de l’ORSA : les 3 évaluations

Trois évaluations distinctes sont demandées dans le cadre de l’ORSA :

1v L’évaluation du besoin global de solvabilité (BGS)


L’entreprise présente une quantification de ses besoins en capitaux
ainsi qu’une description des autres moyens nécessaires pour faire
face à tous ses risques importants, qu’ils soient
quantifiables ou non.
L’entreprise soumet les risques importants identifiés à un éventail
suffisamment large d’analyses de simulation de crise ou de scénarios
afin de fournir une base adéquate pour l’évaluation du besoin global de
solvabilité. Ces scénarios doivent être:
ü Sévères mais crédibles
ü En nombre raisonnable mais suffisant.
Dimension prospective du besoin global de solvabilité

58
Contenu de l’ORSA : les 3 évaluations

2v L’évaluation du respect permanent des obligations règlementaires


concernant la couverture du SCR et du MCR, et des exigences
concernant le calcul des provisions techniques
L’entreprise doit analyser en permanence sa conformité avec les exigences
réglementaires de capital du régime « Solvabilité II »
L’entreprise demande à la fonction actuarielle de l’entreprise de :
ü contribuer à déterminer si l’entreprise respecte de façon permanente les exigences
relatives au calcul des provisions techniques ;
ü identifier les risques pouvant apparaitre comme potentiels en lien avec ce calcul.

3v L’évaluation de la mesure dans laquelle le profil de risque de


l’organisme s’écarte des hypothèses qui sous-tendent le calcul du SCR.
ü L’entreprise évalue dans quelle mesure son profil de risque s’écarte des hypothèses
qui sous-tendent le calcul du SCR et si ces écarts sont significatifs. L’entreprise peut
dans un premier temps réaliser une analyse qualitative et, dans le cas où celle-ci
indiquerait que les écarts ne sont pas significatifs, une évaluation quantitative n’est alors
pas nécessaire.

59
Contenu de l’ORSA : les 3 évaluations

Schématiquement

(N+1, N+2,…)

Hypothèses de projection de
passif et d’actif
Hypothèses de nouvelles affaires
Scénario central et scénarios
stressés
Managements actions

60
Cartographie des risques

v Les risques pris en compte:


Ceux du Pilier 1
D’autres risques, non ou mal calibrés dans le Pilier 1. Ils peuvent être
quantifiables ou non quantifiables:
ü Risques stratégiques
ü Risque de défaut des pays souverains
ü Risques exogènes : législatifs, règlementaires et judiciaires
ü Risques de concurrence
ü Risques économiques : baisse durable de la matière assurable
ü Risques de réputation
ü…

61
Les management actions
v Les management actions représentent les leviers de pilotage qui seront
activés par le management en réaction à une situation défavorable
conduisant à une dégradation du profil de risque.
v Principaux leviers pris en compte:
Politique commerciale
Politique de revalorisation / distribution de participation aux bénéfices
Tarification
Programme de réassurance
Allocation stratégique
v L’anticipation des actions du management nécessite un travail de mise
en situation avec le top management de l’entreprise, pour déterminer:
Les actions menées en réaction aux différents états de la nature
Le type de déclenchement : de manière continue ou à partir de seuils
Le déclenchement cumulé de plusieurs management actions
Le calibrage des management actions

62
Les management actions
v La prise en compte des actions du management est le résultat d’une
démarche d’amélioration continue.
v Le top management est responsable de l’administration de l’entreprise:
l’ORSA est une formalisation de ce fait
v En parallèle, les équipes opérationnelles ont la responsabilité de
contribuer à cette gestion, en délivrant des résultats étayés, mettant
en évidence les leviers de pilotage et leurs sensibilités.

63
L’ORSA – en synthèse
Mise en place de l’ORSA

Allocation de capital afin de ne pas


franchir les seuils de solvabilité Allocation
de capital

Choix de scénarios de stress Besoin en


Choix d’indicateurs de suivis solvabilité et
et de seuils suivi

Cartographie des
Identification et choix des risques
risques

v Dans le cas d’un groupe, le processus ORSA est mis en place de la


même manière pour chacune des entités et à la maille Groupe.

64
Le Rapport ORSA

v L’ORSA est d’abord un processus, qui est ensuite formalisé dans


un rapport.
v L’objectif de ce rapport est de s’assurer de la cohérence de la
gestion des risques et la démontrer
v Contenu du rapport ORSA:
Description de l’entreprise et des différentes activités
Description des processus et procédures
Lien entre le profil de risque, les limites de tolérance et le besoin global
de solvabilité
Stress tests
Consignation du processus et de ses résultats.

65
L’ORSA – EXEMPLES
ILLUSTRATIFS

66
Exemple illustratif
On considère les 2 compagnies d’assurance suivantes :

Compagnie A Compagnie B
v Assurance non vie, v Assurance non vie,
essentiellement du dommage essentiellement du
aux biens dommage aux biens
v Portefeuille localisé dans le v Portefeuille localisé dans le
sud-est de la France sud-est de la France
v N’est pas réassurée pour le v Réassurée pour le péril
péril Inondation Inondation en XS de 10M€
v Au 31/12/2016 : v Au 31/12/2016 :
SCR = 55 SCR = 50
Fonds Propres S2 = 91 Fonds Propres S2 = 88
Ratio de couverture = Ratio de couverture =
67
Exemple illustratif
v Evaluation du Besoin Global de Solvabilité (BGS)
Un scénario « central », et deux scénarios financiers:
ü Environnement taux bas : marchés financiers déprimés sur tout
l’horizon de projection
ü Hausse des taux : augmentation progressive des taux, associée à un
choc actions -10% en 2019
Face à des scénarios identiques, deux compagnies peuvent avoir
des comportements différents, lié par exemple à l’allocation des
actifs financiers.

Commentaires? Management actions?


68
69

Exemple illustratif

v Evaluation du respect permanent des obligations règlementaires


On mesure la sensibilité du ratio de couverture, par application d’une
série de chocs (financiers, climatiques,….)
On applique par exemple un choc Evènement Naturel, en estimant
l’impact sur le ratio de couverture d’une inondation majeure, d’un coût
de

Management
Commentaires?
actions?

69
ANNEXES

70
Glossaire
v ACPR : Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (régulateur
français)
v EIOPA : European Insurance and Occupationnal Pensions
Authority
v Business Plan : le BP découle du business modèle ou modèle
d’entreprise et formalise par écrit le plan de développement de lla
compagnie
v Appétence au risque : niveau de risque que l’entreprise accepte de
prendre ne vue de la poursuite de ses activités
v SCR : Solvency Capital Requirement
v MCR : Minimum Capital Requirement
v ORSA : Own Risk and Solvency Assesment
v Stress Test : Simulation utilisée pour déterminer par exemple les
réaction des portefeuilles et le ratio de solvabilité
71
Annexe II

Sous module
Risque de
souscription
Non Vie /
Primes &
Réserves

72

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