MARQUEURS TUMORAUX 2019 2020
MARQUEURS TUMORAUX 2019 2020
MARQUEURS TUMORAUX 2019 2020
I. INTRODUCTION
1) DEFINITION :
Un marqueur tumoral (MT)est une substance souvent protéique que l'on peut doser dans le sang parfois aussi dans
des structures à explorer comme pour le liquide pleural, dans les urines et les tissus, et qui correspond souvent à la
présence ou au développement d'une tumeur maligne.
Cette définition est élargie actuellement à l’oncogénétique. Des avancées considérables liées aux technologies de
séquençage en génétique permettent de mettre en évidence des anomalies génétiques somatiques de la tumeur
ainsi que d’identifier des personnes à risque de développer un cancer. Une thérapie ciblée est proposée en rapport
avec l’anomalie identifiée pour les uns exp HER2 ou un traitement préventif pour les autres.(constitutionnel)
Seuls les MT sériques, les plus couramment utilisés seront développés dans ce chapitre
2) CARACTERISTIQUES DES MT
L'augmentation d'un marqueur tumoral dans le sang n'est pas toujours synonyme de présence ou évolution
d'un cancer car ces marqueurs pourraient être élevés dans certaines maladies non cancéreuses, donc, en général,
les marqueurs tumoraux ne sont ni spécifiques ni sensibles pour le diagnostic d'un cancer. Malgré leur rôle limité
dans le diagnostic de cancer, ils peuvent être utiles pour détecter la récidive d'une maladie cancéreuse après le
traitement initial, ou pour surveiller l'efficacité thérapeutique.
Un marqueur tumoral est jugé sur la valeur de la sensibilité et spécificité du test ;La sensibilité d’un test est la
probabilité que le test soit positif dans la maladie et la spécificité est la probabilité que le test soit négatif chez les
sujets n’ayant pas la maladie :
ainsi que la valeur prédictive positive VPP du test qui est la probabilité qu’un sujet présente la maladie si le
résultat du test est positif et la valeur prédictive négatif VPN: C’est la probabilité qu’un sujet ne présente la
maladie si le résultat du test est négatif.
Les marqueurs tumoraux doivent être mesurés dans le même laboratoire. La commercialisation de nouveaux
systèmes utilisant parfois des anticorps différents, entraine, pour certains patients, une variation importante des
résultats qui rend indispensable le suivi de chaque patient dans le même laboratoire et la même technique de
dosage.
Les dosages sont le plus souvent effectués par technique immunométrique, par techniques sandwich avec 02
anticorps monoclonaux. Chez un même patients les dosages répétées seront de préférence faits dans le même
laboratoire.
Une infection ou une inflammation, peuvent modifier le taux d’un marqueur indépendamment de l’évolution
de la maladie cancéreuse.
3) CLASSIFICATION : on distingue
- Les Ag onco-fœtaux
- Les hormones
- Les enzymes
- Les antigènes.
- Les immunoglobulines
II. INTERET : Les MT ne sont pas spécifiques d’un cancer en particulier, ils sont utilisés dans le
- Dépistage de la maladie exp PSA
- Diagnostic :rare TR germinale, prostate
- Détection des maladies résiduelles, métastases
- Surveillance sous traitement ou après traitement
- Pronostic.
Le taux des MT avant tout traitement constitue une valeur de référence indispensable si l’on souhaite
réaliser un suivi ultérieur : la détection d’une évolution biologique est en effet plus précoce si l’on se réfère
à la valeur basale de chaque patient.
De nombreuses techniques de dosages existent ce qui implique le suivi du patient par un dosage utilisant la
même technique : la limite supérieure normale est à 5ng/ml.
L’ACE est augmenté dans un grand nombre de cancers en particulier colorectaux, médullaire de la thyroïde
aussi le cancer du sein, poumon, foie, estomac et du pancréas, le taux est directement corrélé à la masse tumorale.
L’ACE n’est pas sensible : Les tumeurs indifférenciées ou peu différenciées produisent peu d’ACE.
L’ACE est peu spécifique d’une tumeur donnée, il est augmenté dans de nombreuses situations bénignes :
hépatite, cirrhose, maladie de Crohn, pancréatite, polypes coliques, lésions inflammatoires de l’intestin,
insuffisance rénale : habituellement les taux n’excèdent pas 30 ng/ml
L’ACE n’est pas un marqueur de diagnostic ou de dépistage car ni spécifique ni sensible. C’est un marqueur
de pronostic ; des taux de base élevés sont de mauvais pronostic.
L’ACE est le plus ubiquitaire et le plus ancien des marqueurs tumoraux. Il garde son utilité essentiellement
pour préciser un pronostic et réaliser un suivi thérapeutique. Il convient alors dans la très grande majorité des cas de
l’associer à un autre marqueur plus spécifique de l’organe étudié.
SUIVI
Pendant le traitement : Une augmentation du taux d’ACE durant le traitement d’un patient métastatique
est en faveur d’une inefficacité thérapeutique et induit le plus souvent un changement dans la prise en charge du
patient.
Après traitement : suivi de l’évolution de la maladie et prédiction des récidives principalement pour le
cancer colorectal. Le taux sérique remonte souvent avant l’apparition des signes cliniques. Cette augmentation n’est
pas systématiquement observée chez tous les patients en récidive.
Dans les cancers de l’intestin 24% des M0 et 60% des M1 ont des taux d’ACE supérieurs à 5 ng/ml. Pour ces cas le
Ca 19-9 doit être associé à l’ACE.
Dans les cancers de l’estomac, on observe une augmentation de l’ACE sérique dans 58% des cas et de l’ACE dans le
liquide gastrique dans 63%. Le Ca 19-9 et le Ca 72-4 doit être dosé simultanément avec l’ACE.
Dans le cancer du pancréas, l’ACE est également augmenté parallèlement au stade évolutif. Il n’intervient qu’en
seconde intention, après le Ca 19-9.
Dans le cancer du sein, l’ACE peut être augmenté. Le niveau et la fréquence de l’élévation sont corrélés avec la
progression tumorale. Mais les performances du seul dosage d’ACE, ou du dosage combiné d’ACE et de CA 15-3
sont inférieures à celle du C15-3 seul. Le Ca19.9 présenterait un intérêt pour les patientes métastatiques à CA 15-3
normal.
L’ACE est également un marqueur de nombreux cancers autres que digestifs : cancer médullaire de la thyroïde, où
il doit être associé à la calcitonine ; cancer broncho-pulmonaire (adénocarcinome essentiellement), mais aussi
cancer à petites cellules (associé à la NSE).
L’ACE peut être dosé dans les liquides biologiques : épanchements pleuraux, liquide d’aspiration et de
lavage bronchoalvéolaire des cancers bronchopulmonaires et des mésothéliumes, urines dans les cancers de vessie
en association avec le TPA.
2) L’ALFA FOETOPROTEINE (AFP)
L’alfa foeto protéine (AFP) est une glycoprotéine (4 % de carbohydrates) de masse relative 67 kDa. Elle est
normalement présente dans le sérum fœtal ; sa synthèse est localisée au foie fœtal, au sac vitellin et à un moindre
degré à la muqueuse gastro intestinale. Le pic de production se situe entre la 12 ème et la 16ème semaine de grossesse,
le taux augmente jusqu’à la 32 ème semaine puis diminue. Dans le sang maternel l’AFP provient du transfert
placentaire.
Les concentrations sériques sont élevées à la naissance, tout particulièrement chez le prématuré, puis
diminuent pour atteindre les valeurs adultes vers l’âge de 08 mois. Les dosages d’AFP sont possibles dans le sérum,
le liquide amniotique et, parfois, les liquides de ponction. Les résultats peuvent être rendus en kUI/l ou en ng/ml. Les
taux augmentent légèrement avec l’âge. La limite supérieure de la normale est en général comprise entre 10 et 20
ng/ml.
L’AFP est principalement élevée dans le cancer hépatocellulaire (CHC) et le cancer testiculaire (formes non
séminomateuses). Mais elle peut être augmentée dans d’autre tumeurs : gastriques, pancréatiques, biliaires, et
ovariennes (germinales). Dans le CHC. Les valeurs peuvent atteindre plusieurs milliers de ng/ml.
La concentration d’AFP est sensiblement corrélée à la taille de la tumeur ; 80 % des petits CHC ne s’accompagnent
pas d’une augmentation d’AFP. La sensibilité est de 52 % pour de petites tumeurs inférieures à 3 cm ; la spécificité
de l’AFP est faible en raison des augmentations observées en cas d’hépatite chronique et de cirrhose, présentes chez
ces mêmes patients. Mais dans ce contexte, les valeurs sont généralement inférieures à 400 ng/ml. En revanche, une
concentration d AFP supérieure à 400 ng/ml est formellement évocatrice de la présence d’un CHC.
Des taux élevés d’AFP sont rencontrés lors de pathologies hépatiques (dans 30 à 50 % des hépatites virales
aiguës, et dans 10 à 30 % des hépatites chroniques et des cirrhoses), mais aussi en cas de grossesse et de
mucoviscidose.
Surveillance
Pendant le traitement Après un traitement curatif de la tumeur par résection ou traitement local, l’efficacité de
celui-ci sera évaluée par l’imagerie (IRM ou TDM) et par un dosage d’AFP. La diminution de la concentration en
moins de 30 jours (AFP 10 ng/ml), représente un critère d’efficacité.
Après traitement les récurrences sont fréquentes Au seuil de 100 g/l, l’AFP présente, pour le diagnostic de récidive
locale de CHC, une sensibilité de 38,7 % et une spécificité de 93,2 %. Cependant, un certain nombre de cas l’AFP
supérieure à 100 g/l est liée à des métastases à distance (poumon, paroi abdominale). De plus, l’évaluation de l’AFP
est en relation avec le volume des nodules récurrents. Après chirurgie, la réascension du taux d’AFP pourrait
également être due la régénération physiologique du tissu hépatique.
Dans les hépatoblastomes de l’enfant, l’élévation de l’AFP se produit dans environ 80 % des cas et atteint
fréquemment plusieurs dizaines de milliers de ng/ml. Elle ne présente pas de corrélation avec la taille et le degré de
différenciation de la tumeur. La réagmentation du taux après chirurgie prédit le développement de métastases
pulmonaires.
AFP fucosylée : variant de l’AFP : Il existe 3 isoformes de l’AFP : L1, L2, L3 : AFPL3 seule forme fucosylée semble
être présente par les cellules tumorales, AFP –L3 peut être détectée chez 35 % de patients avec un petit CHC,
intéressante chez les patients cirrhotique.
AFP dans le diagnostic et le suivi thérapeutique associé à un dosage HCG dans d’autres cancers on peut observer une
élévation variable : teratocancer ovarien, tumeurs gastriques, pancréatiques, coliques, bronchiques.
IV. LES ANTIGENES : Reconnues par les techniques immunologiques utilisant des AC monoclonaux
1) CA15-3
Le CA 15-3 (MUC1) est le marqueur tumoral sérique usuel du cancer du sein. Le CA 15-3 est une
glycoprotéine de haut poids moléculaire qui appartient à la famille des mucines. C’est l’expression sérique de la
polymorphic épithélial mucin codée par le gène MUC1, qui intervient dans les mécanismes d’adhésion cellulaire. Le
gène MUC1 est exprimé dans différents tissus épithéliaux glandulaires comme le sein, l’ovaire et le pancréas.
L’apomucine MUC1 est identique dans tous ces tissus, mais les glycoformes diffèrent d’un tissu à l’autre.
La valeur seuil généralement admise est comprise entre 25 et 30U/ml. Nle 37UI/ml.
Le pourcentage de résultats supérieurs au seuil dans la population de sujets sains est de 2 à 7%. La demi-vie du CA
15-3 est de 8 à 10 jours. Il n’y a pas de différence selon le sexe. Le tabagisme et la lactation n’ont pas d’influence sur
les taux sériques de CA 15-3 en revanche, la grossesse peut entrainer chez 10% des , patientes des taux supérieurs à
25U/ml.
Le CA 15-3 n’est spécifique ni du cancer ni des pathologies mammaires ; et peut donc être augmenté dans
différentes pathologies cancéreuses, en particulier l’ovaire, du foie, des appareils respiratoire et digestif ou au cours
d’affections bénignes gynécologiques, pulmonaires ou digestives inflammatoires. Il est exceptionnellement
supérieur à 50 KU/L dans les pathologies bénignes.
Le CA 15-3 ne constitue pas un élément de diagnostic précoce, encore moins de dépistage du cancer du sein
du fait de sa faible sensibilité pour les cancers localisés et de sa faible spécificité d’organe. Des taux élevés retrouvés
dans environ 30% des cas au moment du diagnostic de la tumeur mammaire primitive, ce pourcentage variant selon
la taille de la tumeur. Le CA 15-3 est alors plus sensible que l’ACE. En revanche, le cadre du diagnostic de métastases
d’adénocarcinome d’origine inconnue, le CA 15-3 est susceptible d’orienter le diagnostic, donc le choix
thérapeutique.
Une fois le diagnostic de cancer du sein posé, le taux de CA15-3 avant tout traitement est un facteur pronostique
reconnu. Un taux initialement élevé de CA 15-3 est plus souvent rencontré dans les formes avancées que dans les
formes localisées. Une valeur initiale supérieure à 50 KU/I doit donc faire rechercher activement, et avant toute
décision thérapeutique, une éventuelle dissémination. Surveillance
Pendant le traitement : Le CA 15-3 ne présente pas d’intérêt dans le diagnostic et le suivi des carcinomes in situ. Il
est plus informatif dans le cas du suivi des carcinomes invasifs ou métastasés.
Le dosage du CA 15-3, pendant le suivi du traitement des métastases, constitue donc une aide à l’évaluation de
l’efficacité thérapeutique, comme dans les formes localisées, mais ne doit pas remplacer l’examen clinique.
On peut observer une augmentation des taux : Lors de la chimiothérapie et jusqu’à 12 semaines après « effet
pointe » ;lors d’affections bénignes.
Lorsque le CA 15-3 est normal ; il est utile de trouver un autre marqueur pour évaluer l’efficacité thérapeutique
comme l’ACE, le TPA (tissue polypeptide antigène) ou le TPS (tissue polypeptidespecific antigen).
Détection des récidives pour le dépistage des récidives locales, le CA 15-3 n’est pas utile puisque sa
sensibilité est faible, de l’ordre de 20%., par contre son efficacité dans le diagnostic précoce de métastases est
reconnue, avec une sensibilité de 67% et une spécificité de 92%. Il permet une avance sur le diagnostic. Mais son
bénéfice pour les patients en terme de survie n’est pas prouvé. Dans 30 à 40% des cas, cette reascension des taux
peut précéder de plusieurs mois (de 2 à 9 mois, parfois plus) les signes cliniques ou radiologiques. La sensibilité du
CA 15-3 est variable en fonction du site métastatique. Elle est importante pour les localisations hépatiques et les
épanchements pleuraux, moins pour les métastases osseuses et pulmonaires.
La sensibilité du CA 15-3 varie également avec les RH. Elle est meilleure pour les patientes ayant des récepteurs
hormonaux positifs (RH+).
2) CA 19-9
L’antigène CA 19-9 (carbohudrate antigen 19-9) ou GICA (gastrointestinal carbohudrate antigen) est une
glycoprotéine de haut poids moléculaire appartenant à la famille des mucines. Le déterminant antigénique reconnu
par l’anticorps un dérivé sialylé du pentasaccharide du groupe sanguin Lewis a (lacto-N fucopentaose II). Cette
origine biochimique du CA 19-9 explique l’incapacité qu’ont les patients Lewis (a- b-) à pouvoir synthétiser ce
marqueur à la différence du CA 50, cependant très proche
Il n’y a pas de différence avec l’âge, mais avant 60 ans, les valeurs observées chez la femme sont significativement
supérieures à celles trouvées chez l’homme. La demi-vie est de 1 à 19 jours (demi-vie différente selon son niveau de
glycosylation). L’insuffisance hépatique et rénale en réduit fortement l’élimination.
En cancérologie, l’intérêt du dosage du CA 19-9 réside essentiellement dans l’évaluation pronostique et le suivi
thérapeutique.
Dans les cas de suspicion de cancer pancréatique, le dosage du CA 19-9 a une sensibilité de 81% pour un cut-off à 37
U/ml. La spécificité passe à 97% pour un cut-off à 100 U/l et est proche de 100% pour des valeurs de CA 19-9
supérieures à 1000U/l. La sensibilité est également fonction de la taille de la tumeur : pour une tumeur de taille
inférieure à 3 cm, la sensibilité est de 55%. La valeur prédictive positive du CA 19-9 est augmentée lorsqu’il est
associé à l’imagerie. Une fois le diagnostic posé, les concentrations sont corrélées à la taille de la tumeur et à la
présence de métastases (valeurs supérieures à 1000 U/ml).
L’intérêt du dosage du CA 19-9 réside essentiellement dans l’évaluation pronostique, principalement sur la
résecabilité de la tumeur et la survie du patient (moins de 4% des patients ayant un taux de CA 19-9 supérieur à 300
U/ml au moment du diagnostic ont une tumeur résécable) ainsi que le suivi thérapeutique ( les patients normalisant
leur CA 19-9 après traitement ou ayant une baisse de plus de 20% après 8 semaines de traitement ont une
espérance de vie plus longue). Pourtant, le monitorage du traitement, pour évaluer l’efficacité thérapeutique, par
des dosages répétés de CA19-9 n’est pas recommandé, ou alors en association avec l’imagerie. Avec une sensibilité
de 100% et une spécificité de 88% pour dépister précocement les rechutes, le dosage répété de CA 19-9 est
recommandé pour le suivi du patient, bien que son impact sur la survie n’ait pas été prouvé.
Une réascension du taux ou sa persistance à un taux supérieur à 37 U/ml évoque une récidive.
Le CA 19-9 est augmenté dans les cancers de l’estomac, mais les taux sont plus faibles que dans les autres
localisations digestives, son taux est corrélé au stade de la tumeur et à la présence de métastases.
Dans le cancer du côlon, le marqueur tumoral le plus utilisé est l’ACE. Toutefois le CA 19-9 (ou le CA 50) est un
marqueur potentiellement utilisable, mais uniquement dans le cadre de suivi et plus particulièrement dans le cas
d’une chimiothérapie palliative.
Dans le cas où la valeur initiale d’ACE est normale, ou on peut à la place suivre la cinétique du CA 19-9 pour
apprécier l’efficacité thérapeutique. L’association des deux marqueurs ACE et CA 19-9 permet d’augmenter la
sensibilité de chacun.
Dans les hépatocarcinomes, le CA 19-9 est augmenté. Sa sensibilité est alors plus faible (51%) que celle de l’-
foetoprotéine (85%). Mais l’utilisation conjointe à visée diagnostique, de ces deux marqueurs abaisse le taux des
faux négatifs à 5%.
Le CA 19-9 présente également une bonne sensibilité dans les tumeurs mucineuses de l’ovaire, les adénocarcinomes
du col ou de l’endocol utérin et les métastases hépatiques des carcinomes mammaires et du pancréas.
Le CA 19-9 peut également être élevé au cours d’autre pathologie bénigne digestive (ulcère gastroduodénal, Colites
inflammatoires, polypose recto colique …..), hépatobiliaires (cirrhoses, hépatites virales, cholestases, cholécystites
…) pulmonaires (bronchopathies sévères) et pancréatiques (pancréatites aigüe et chroniques). Les valeurs sont alors
en général modérées, excepté dans les pancréatites aigües où les taux élevés, pouvant même atteindre plusieurs
milliers d’unités par millilitre
3) CA 125
Le CA 125 (carbihydrate antigen 125) est une glycoprotéine de haut poids moléculaire transmembranaire
appartenant à la famille des mucines, produit par le gène MUC16. Le CA 125 n’a pas une bonne spécificité d’organe,
puisqu’on le retrouve à la surface de cellules saines et cancéreuses d’origine très diverses : gynécologiques comme
les cellules ovariennes, endométriales, cervicales, et de la trompe de Fallope, mais aussi d’autres origines comme les
cellules pleurales, péricardiques, péritonéales, de l’épithélium trachéo-bronchique, du rein, de l’estomac, de la
vessie, du pancréas et du colon. Son rôle physiologique est inconnu et sa demi-vie est de 5 à 10 jours.
Les valeurs usuelles, sont inférieures à 35 U/ml. Les taux sont plus élevés en préménopause comparés aux
femmes ménopausées. Le CA 125 varie au cours du cycle mensuel.
Le dosage du CA 125 est largement utilisé en gynécologie. Son intérêt principal réside dans le suivi des
tumeurs ovariennes de type histologique séreux. Plus le taux de CA 125 est élevé, plus la probabilité de cancer de
l’ovaire est forte.
On ne possède pas actuellement de marqueurs satisfaisants pour les tumeurs ovariennes non séreuses. Le CA 125
peut parfois être élevé. D’autres marqueurs tumoraux peuvent être utilisés notamment l’ACE, le CA 19.9, le CA 72.4
et le TATI.
Le dosage du CA 125 n’est pas applicable dans une stratégie de dépistage du cancer de l’ovaire dans la population
générale, même associé à l’échographie, malgré le fait que plus de 70 % des cas soient diagnostiqués à des stades
avancés, et ce pour trois raisons.
Son manque de sensibilité dans les formes précoces : 80 % des femmes ayant un cancer de l’ovaire avancé
ont une élévation du CA 125, contre seulement 23 à 50% dans les stades précoces,
Son manque de spécificité, surtout chez les femmes en préménopause, augmentations dans les pathologies
touchant la sphère gynécologique (endométriose, fibrome, infection génitale, ovulation, grossesse, spécifiquement
au cours du premier trimestre où les taux peuvent être supérieure à 500), autres situations pathologiques
(pancréatite, irritation des séreuses, insuffisance rénale, tuberculose) ou au cours de traitements (interféron) ;
Une faible prévalence du cancer de l’ovaire
SUIVI
Pendant le traitement initial Lorsque le taux de CA 125 est élevé en préopératoire, chaque patiente devient
son propre témoin. L’indication majeure de ce marqueur est dans la surveillance des patientes porteuses de cancer
ovarien. Il fait partie de la stratégie de dépistage de résistance à la chimiothérapie et /ou des récidives précoces
permettant d’orienter le traitement :
La demi-vie apparente du CA 125 est un indicateur de l’éventuel reliquat tumoral postchirurgical, la
diminution du taux est d’autant plus rapide que l’exérèse est complète (attendre 3 semaines après la chirurgie du
fait d’une possible augmentation des taux due à l’acte chirurgical). Le calcul de la pente de décroissance a une valeur
pronostique ;
Apres traitement initial, le plus souvent, une chirurgie une augmentation est presque toujours associée à la
présence de tumeur résiduelle, pour laquelle les cures de chimiothérapie devront être poursuivies.
Après traitement La concentration de CA125 est corrélée à l’évolution et les rechutes peuvent être dépistées 1 à 10
mois avant l’apparition des signes cliniques ; le temps de doublement du taux de CA 125 et donc du nombre de
cellules tumorales, calculé au moment de la reprise évolutive, reflète la vitesse de croissance de la récidives. Une
augmentation d’au moins 2 fois le taux de base, confirmée sur deux échantillons, prédit une récidive avec une
sensibilité de 84 à 94 % et une spécificité proche de 100 % selon les études .Une élévation du Ca125 seul ne permet
pas d’entamer un traitement.
En cas de réascension du taux, ce dernier ne permet pas de présager de l’importance de la récidive (locale ou
métastatique).
Les dosages de CA 125 sont parfois demandés sur des liquides de ponction ovarienne dans le cadre de tumeurs
bénignes ou malignes : les taux peuvent être considérables, sans rapport avec les taux sériques, mais ne permettent
pas de poser un diagnostic de malignité. De même, des taux importants peuvent être trouves dans le mucus cervical,
le liquide séminal et dans le liquide amniotique du 2 e trimestre de la grossesse.
4) CYFRA21
Les cytokeratines protéines spécifiquement exprimées par les cellules épithéliales sont des composants du
cytosquelette. Une vingtaine de cytokératines différentes ont été identifiées et classées en fonction de leur masse
relative et de leur point isoélectrique en deux types : acide (type I) et basique (type II).
Le Cyfra 21-1 est un fragment de la cytokératine 19 (Cyfra pour cytokératine fragment). Lacytokératine 19,
cytokératine acide de petite masse relative (40 kDa), est un composant majeur des épithéliums simples. Les
cytokeratines sont peu solubles mais leurs fragments peuvent être détectés dans le serum
Le seuil de décision en cancérologie bronchopulmonaire est fixé à 3,3 ng/ml ; son taux n’est pas influencé par l’âge,
le sexe ou le tabagisme.
Des taux supérieurs à la valeur seuil ont été retrouvés au cours de certaines pathologies bénignes, pulmonaires
(tuberculose, embolies), digestives (cirrhose, pancréatite) et dans les insuffisances rénales aiguës ou chroniques.
Dans les cancers bronchopulmonaires tous types histologiques confondus, le Cyfra 21-1 constitue l’un des meilleurs
marqueurs sériques actuellement disponibles avec l’ACE, le SCC et la NSE. Mais il est aussi augmenté dans d’autres
types de cancers, urologique, gynécologique ou gastrointestinal. Le Cyfra 21-1 n’est donc pas un bon marqueur de
dépistage du cancer du poumon, même dans la population à risque que sont les fumeurs ; il peut malgré tout aider
au diagnostic différentiel en cas de masses pulmonaires suspectes, particulièrement si la biopsie n’est pas possible,
ainsi qu’au typage histologique, particulièrement en cas de tumeur d’origine inconnue (associé aux dosages d’ACE
et de NSE).
Le Cyfra 21-1 est particulièrement performant dans les cancers bronchopulmonaires non à petites cellules, la NSE
restant le marqueur de choix des tumeurs pulmonaires à petites cellules.
Au sein des cancers bronchopulmonaires non à petites cellules, il donne des résultats distincts en fonction du type
histologique :
Dans les adénocarcinomes et les cancers à grandes cellules, Cyfra 21-1 et ACE présentent des performances
comparables ; cependant, la détermination conjointe de ces deux marqueurs permet une amélioration notable de la
sensibilité diagnostique par rapport à chacun des marqueurs pris isolément ;
Dans les cancers épidermoïdes, le Cyfra 21-1 présente un pouvoir de discrimination nettement supérieur
aux autres marqueurs sériques : ACE, SCC ; en effet, au seuil de 3,3 ng/ml, il présente une sensibilité de 66 % et une
spécificité de 91 %. L’ajout de l’un quelconque de ces marqueurs au Cyfra 21-1 n’améliore pas les performances
diagnostiques obtenues.
Dans ces cancers non à petites cellules, le taux de Cyfra 21-1 est de plus très significativement corrélé à la masse
tumorale, aux différents stades TNM et à l’indice de performance. C’est un facteur pronostique indépendant aussi
bien dans les stades précoces qu’avancés. Paradoxalement, il l’est aussi pour les cancers à petites cellules. Un taux
élevé de ce marqueur au moment du diagnostic doit imposer un bilan d’extension rigoureux à la recherche de
métastases méconnues.
Le Cyfra 21-1, avec l’ACE, sert aussi au suivi thérapeutique dans les stades avancés, ainsi que pour la détection des
récidives
Le PSA est une sérine protéase de structure similaire à celle de la kallicréine retrouvée en grande quantité dans le
liquide spermatique, son activité protéolytique augmenterait la fluidité de l’éjaculat et faciliterait la migration des
spermatozoïdes.
Dans le sang, le PSA circule sous forme libre (10 à 40% du PSA total) ou complexé à des inhibiteurs de protéases :
essentiellement l’ 1-antichymotrypsine (PSA-ACT ; 60 à 90 % du PSA total) et l’ 2-macro-globuline (PSA-AMG) . La
valeur seuil clinique la plus souvent utilisée est de 4 ng/ml.
Le dosage du PSA total est la somme du PSA libre et du PSA-ACT. Le complexe PSA-AMG n’est pas dosé car
tous les sites antigéniques du PSA sont masqués par l’AMG.
Anticorps : il est recommandé d’utiliser des anticorps qui permettent une reconnaissance équimolaire de
formes circulantes du PSA. Un dosage équimolaire retrouve la même quantité de PSA quelle que soit la proportion
de formes libres ou liées. En effet, le taux de PSA libre peut varier de manière importante selon les individus et les
pathologies prostatiques.
Malgré cela, dans le cadre d’un suivi, il est toujours préférable de suivre le patient par la même technique de dosage.
La demi-vie du PSA est de 2 à 3 jours. Il n’y a pas de variation nycthémérale. Le taux de PSA augmente avec l’âge. A
partir de 60 ans, chez un homme sans cancer de la prostate cliniquement évident, la concentration sérique du PSA
augmenterait d’environ 3,2 % par an. Le toucher rectal, l’échographie endorectale ou l’éjaculation ne semble pas
entrainer une élévation significative de la concentration du PSA. En revanche, l’infection, les biopsies ou la chirurgie
prostatiques entrainent une élévation significative de la concentration du PSA. Dans ces conditions, un délai minimal
de 7 demi-vies, soit 21 jours, doit être respecté avant d’effectuer un nouveau dosage.
Le PSA n’étant pas spécifique de cancer mais spécifique d’organe, la question qui est posée est : à partir de quelle
valeur de PSA doit-on effectuer une biopsie prostatique, seule à même de faire le diagnostic de cancer de la
prostate ?
Indications des biopsies prostatiques en fonction des taux de PSA total et du rapport PSA libre/total.
Le cut-off de 4 ng/ml représente cette limite décisionnelle clinique déterminée à partir d’une combinaison optimale
entre la spécificité et de la sensibilité du PSA. Au seuil de 4, la sensibilité pour le diagnostic du cancer de la prostate
est de l’ordre de 75 % et la spécificité de l’ordre de 90 %. Au seuil de 4, la valeur prédictive positive (VPP) est de
l’ordre de 30 % , La valeur moyenne du taux de PSA dans la population des hommes de moins de 50 ans est de 0,5
ng/ml,.
Indexer la concentration sérique du PSA avec l’âge : aucune étude prospective utilisant ce critère n’a permis
de valider son intérêt.
Mesurer la vélocité du PSA des patients atteints d’un cancer de la prostate croît plus vite avec le temps que
celles des patients présentant une prostate normale ou une hypertrophie bénigne de la prostate. Un taux de
croissance de plus de 0,75 ng/ml/an a été proposé comme valeur seuil ;
Mesurer la densité de la concentration sérique du PSA et le volume de la glande prostatique mesurée par
échographie endorectale ;
Mesurer le taux de PSA libre : le rapport de la concentration du PSA libre sur la concentration du PSA total
est en moyenne plus élevé en cas d’hypertrophie bénigne qu’en cas de cancer de la prostate.
DEPISTAGE
Le dépistage de masse n’est pas recommandé pour le cancer de la prostate car aucune étude n’a encore démontré
qu’il aurait un impact sur la baisse de la mortalité. l’Association Française d’Urologie (AFU) le recommande chez tous
les hommes de 50 à 75 ans par un dosage de PSA total annuel ; associé à un toucher rectal (TR). En effet, 15 % des
cancers sont diagnostiqués sur un TR anormal avec un PSA normal. Une biopsie est faite lorsque l’un des deux est
positif.
La valeur sérique du PSA n’est pas un test diagnostique. Seule une analyse histologique peut affirmer le diagnostic
d’adénocarcinome de la prostate.
La probabilité d’avoir un cancer confiné à la prostate diminue avec l’augmentation de la concentration sérique du
PSA. Mais la valeur prédictive positive du PSA est trop faible pour pouvoir prévoir, en préopératoire, le volume
tumoral ou distinguer le caractère confiné ou non de la tumeur (le traitement n’est pas le même). Il a été proposé un
seuil de PSA à 16,3 ng/ml qui permettrait de diagnostiquer 97,8 % des patients avec un cancer confiné à la prostate,
mais ce seuil n’a pas été confirmé par d’autres études.
Le risque de métastases est corrélé à un taux de PSA supérieur à 20 ng/ml, à un cancer localement avancé à une
vélocité élevée du PSA et surtout à un temps de doublement de PSA inférieur à 3 mois
SUIVI
Dans le cadre d’un cancer localisé : après prostatectomie radicale, la concentration du PSA doit devenir
indétectable 1 mois environ après l’intervention et le rester. La justification du dosage du PSA après prostatectomie
radicale est le diagnostic précoce de la récidive biologique, en cas de radiothérapie externe le taux de PSA avant
traitement est un élément prédictif d’efficacité. La probabilité de récidive est plus faible pour des taux bas. La
décroissance après traitement s’étale sur 12 mois
Pour les cancers prostatiques localement avancés et métastatiques le taux sérique de PSA a une valeur
pronostique.
Ce serait la fraction LDH4 qui subirait le plus de variations .Une augmentation significative de la LDH,
associée à des pourcentages normaux des différentes isoenzymes, réalise dans certains cas un profil
isomorphique. Celui-ci se rencontre lors de pathologies variées respiratoires, tumorales, atteintes du
système nerveux central, fractures, infections, inflammations, cirrhose, alcoolisme…
La détermination des isoenzymes de la LDH se fait sur sérum exempt d’hémolyse, conservé à température
ambiante. En effet, les fractions LDH4 et LDH5 se dégradent en quelques jours à +4° C ou -20°C et les
fractions cardiaques, principalement la LDH2, sont très sensibles à l’hémolyse.
3) L’ENOLASE NEUROSPECIFIQUE
L’enolase neurospécifique ou Neuron Specific Enolase(NSE )est l’une des enzymes de la glycolyse
anaérobie Plusieurs isoenzymes ont été décrites , L'énolase neurospécifique (NSE) est présente à
concentration élevée dans les neurones et les cellules APUD (amine precursor uptake and
decarboxylation) du système endocrinien diffus. C'est un marqueur des tumeurs d'origine
neuroectodermiques et neuroendocriniennes. Les valeurs usuelles sériques sont inférieures à 15
ng/ml .elles sont variables selon la population exp fumeurs on non, la technique utilisée.
La concentration de NSE est mesurée par des techniques immunologiques dans le sérum non hémolysé, le
plasma, le liquide céphalorachidien et pleural. Le suivi d'un patient doit être effectué sur le même type
d'échantillon, dans le même laboratoire et par la même méthode.
La NSE est un marqueur très spécifique du cancer du poumon à petites cellules (SCLC), utilisé pour l'aide
au diagnostic histologique différentiel entre SCLC et NSCLC, l'évaluation pronostique, le suivi
thérapeutique et le dépistage précoce des récidives. La NSE est aussi un marqueur de choix au cours du
neuroblastome, des APUDome, et marqueur de souffrance cérébrale.
Au moment du diagnostic les NSE sont élevées dans 60%à 80% des cas CBPC Les valeurs moyennes sont
également plus élevées que dans les autres cancers pulmonaires
Une valeur supérieure à 30 ng/ml est évocatrice d’un cancer pulmonaire à petites cellules, les
concentrations de NSE sont corrélées à l’extension clinique
SUIVI
Dans le cancer pulmonaire permet de suivre la réponse au traitement .La NSE augmente dans le
serum24 à72heures après le début du traitement puis une décroissance rapide de la valeur est observée
dés le 1er cycle témoigne de la sensibilité à la chimiothérapie.
La NSE est normalisée chez 80à90% des patients en rémission. Une augmentation du marqueur fait
craindre une rechute clinique ou radiologique, elle peut la précéder de 1à 4mois
Au cours des neuroblastomes la NSE est augmentée, elle est sup à 30ng/ml dans environ 60% des
cas
Son principal intérêt est sa valeur pronostique, :au moment du diagnostic les taux sont corrélées au stade
de la maladie en rapport avec la masse tumorale primitive et l’extension de la maladie .
La NSE peut être élevée en cas d’hémolyse mais également dans d’autres pathologies, elle est
rarement supérieure à 30ng/ml, patients hémodialysés, pathologies pulmonaires benignes ,
Autres cancers APUDomes (tumeurs des cellules APUD : Amin Precursors Uptake and
Decarboxylation du système neuroendocrinien) tels que les insulinomes ,les cancers médullaires de la
thyroide ,les tumeurs carcinoides intestinales et les phéochromocytomes au cours desquels
l’augmentation de NSE sérique signe le caractère malin de la tumeur.
4) ANTIGENE SQUAMOUS CELL CARCINOMA (SCC)
C’est une glycoproteine sous fraction de l’antigène tumoral TA-4 , appartient aux inhibiteurs des serines
protéases . L'antigène est associé au carcinome de l'épithélium pavimenteux (antigène SCC) est le marqueur
tumoral de choix pour le suivi des carcinomes des épithéliums pavimenteux du col de l'utérus, de la verge,du canal
anal ,de l'œsophage, de la tête et du cou et du poumon.
Le seuil de décision habituellement retenu est de 2,5μg/l. Des concentrations de SCC élevées sont observées dans le
sérum des sujets présentant une insuffisance rénale. Il peut etre elevé dans des situations benignes pathologies
respiratoires , digestives en général inf à 6 microg/l
Il est utile pour le pronostic, le suivi thérapeutique et la mise en évidence précoce d'une récidive et, dans le cas du
cancer du poumon, pour le diagnostic histologique différentiel entre cancer anaplasique «à petites cellules» et
cancer «non à petites cellules».
La concentration de SCC est mesurée dans le sérum non hémolysé ou le plasma par des techniques immunologiques
en prenant garde à la contamination par la salive ou la sueur.
Les valeurs usuelles sont inférieures à 10 ng/l. les concentrations sont plus faibles chez la femme que chez
l’homme, sauf pendant la grossesse et la lactation, et diminuent avec l’âge. Le taux adulte est retrouvé
chez les enfants à partir de 3 ans ; en revanche un taux de 15 ng/l peut être trouvé chez un enfant avant 3
ans et parfois jusqu’à 40 ng/l pour le nouveau-né de moins de 6 mois
La calcitonine est presque exclusivement prescrite en tant que marqueur pour le diagnostic et le
suivi du CMT. Il existe une bonne corrélation entre le taux de CT et la taille du CMT.
Elle est élevée dans d’autres pathologies tumorales : tumeurs carcinoïdes, tumeurs neuroendocrines
digestives et pancréatiques, cancer bronchopulmonaire à petites cellules ; mais aussi dans le cancer du
sein, de la prostate et dans les myélomes.
Un taux compris entre 10 et 50 ng/l peut être dû à un micro-CMT (taille du CMT 10 mm), ou à une
augmentation non spécifique de la CT lors : de prise d’alcool ,de grossesse ou d’utilisation de
contraceptifs oraux ,de patients non à jeun, un traitement par inhibiteur de la pompe à protons
(omépazole) ,de thyroïdites chroniques : élévation stimulable par la pentagastrine ,d’insuffisance rénale
chronique, d’hyperparathyroïdie, de maladie osseuse de Paget, de pathologies hépatiques
SUIVI
La calcitonine peut suffire comme paramètre de surveillance. L’ACE est un marqueur complémentaire de
la calcitonine dans la surveillance des CMT
2) THYROGLOBULINE
La thyroglobuline (Tg) est synthétisée par les cellules thyroïdiennes et sécrétée dans la lumière folliculaire,
où elle représente le constituant majeur de la colloïde. Elle est le précurseur des hormones thyroïdiennes (T3, T4),
site à la fois de l’iodation des résidus tyrosyls, du couplage des iodotyrosines en iodothyronimes et, après couplage
dans la colloïde et recaptage par les cellules thyroïdiennes, de la libération par protéolyse des hormones
thyroïdiennes T3 et T4. La synthèse et la protéolyse de la thyroglobiline sont sous l’influence de la thyréostimuline
(TSH).
C’est une grosse glycoprotéine dimérique iodée de masse relative 670 kDa. La forme circulante de la Tg est
presque toujours la molécule dimérique produite par la thyroïde. Bien que la thyroglobuline circulante soit
presque toujours homogène en masse, elle présente une hétérogénéité de composition chimique (contenu iodé et
résidus glycosyles) qui retentit sur son immuno-réactivité, et ainsi sur la diversité de sa mesure. Cette
hétérogéneité est accrue dans le cancer.
Les problèmes méthodologiques pour le dosage de la thyroglobuline sont liés à :
Sa limite de détection : elle est particulièrement importante pour ce paramètre, car il s’agit de détecter le
plus tôt possible une récidive ou une métastase d’un cancer différencié de la thyroïde :
L’effet crochet : il consiste à rendre un résultat anormalement bas.
Les valeurs usuelles sont inférieures à 78 g/l. la thyroglobulinémie est toujours détectable chez le sujet normal, elle
ne présente pas de variation nycthémérale ou saisonnière et rend bien compte du volume thyroïdien. La variation
suivant le sexe est minime avec une demi-vie de 3 à 4 jours. Sa concentration s’élève discrètement sous l’effet
d’oestrogène.
La thyroglobuline est principalement dosée dans les cancers thyroïdiens différenciés :
En préopératoire (avant ou plus de 2 semaines après la cytoponction) : les valeurs sériques sont utiles pour
déterminer la capacité de sécrétion de Tg par la tumeur
En postopératoire : une diminution rapide de la Tg reflète l’étendue de la chirurgie jours pour Tg (si de la L-
T4 est donnée pour prévenir l’élévation de la TSH)
Pour la surveillance : les malades ayant subi une thyroïdectomie totale doivent avoir un taux de TG
indétectable, même si la TSH est élevée.
Les cancers vésiculaires ou papillaires représentent 80 % des cancers thyroïdiens. Après thyroïdectomie totale et
sous traitement freinateur par la L-thyroxine, la présence d’un taux sérique détectable de thyroglobuline signe la
présence d’un reliquat de tissu thyroïdien, sain ou cancéreux : un examen scintigraphique à l’iode 131 doit donc être
entrepris à la recherche de métastases.
L’interprétation du dosage de la thyroglobuline dans le suivi des cancers thyroïdiens différenciés ne peut se faire
qu’en fonction du contexte clinique (ablation partielle ou totale du tissu thyroïdien) et biologique (taux de TSH, taux
d’anticorps anti-thyroglobuline).
Une concentration élevée de la Tg est un indicateur non spécifique de dysfonctionnement thyroïdien. Un taux élevé
de thyroglobuline peut être associé à une hyper-activité tissulaire hyperthyroïdie) à une hyperplasie (goitre simple,
nodule tissulaire) à une infiltration inflammatoire autoimmune (thyroidites), à une stimulation tissulaire par l’hCG
(grossesse) ou par les anticorps anti-récepteurs de la TSH (maladie de Basedow). La persistance de valeurs élevées
de thyroglobuline traduit un processus pathologique actif. Il faut noter qu’après palpation de la thyroïde et/ou
surtout après cytoponction de nodules thyroïdiens, la thyroglobuline augmente et reste élevée pendant plusieurs
jours.
Un taux bas de thyroglobuline, en l’absence d’anticorps anti-thyroglobuline, est en relation :
Avec la suppression de la sécrétion de la TSH par des apports de T3/T4 (thérapeutique, thyrotoxicose
factice) ou par insuffisance hypophysaire.
Avec une athyréose ou hypothyroidie secondaire à une thyroïdectomie totale.
IX. CONCLUSION
Les marqueurs tumoraux des cancers sont nombreux, ils jouent un rôle important dans la surveillance au cours du
traitement et leurs suivis à long terme cependant leurs intérêts dans le dépistage et le diagnostic reste limité du faite
de leurs spécificités qui n’est jamais absolue.
AFP (Alpha- cancers du foie, des ovaires Sang Aide au diagnostic, Egalement augmenté durant la
foetoprotéine) ou des testicules pronostic, surveillance grossesse et hépatite
du traitement, détection aïgue/chronique
des rechutes
ß2M (Béta-2 Myélome multiple, leucémie Sang, urine, Détermine le pronostic, Elevé dans d'autres maladies
microglobuline) lymphocytaire chronique liquide surveillance du comme les maladies rénales
(LLC), et certains céphalo- traitement, détection des
lymphomes rachidien rechutes
CA 15-3 Cancer du sein Sang Suivi du traitement, Aussi élevé dans d'autres cancers
détection des rechutes incluant poumon, ovaires ainsi que
locales ou des dans les maladies bégnines du
métastases osseuses ou sein, l'endométriose, l'hépatite
hépatiques
Marqueur Cancer(s) associé(s) Type Mode d'utilisation Commentaires
tumoral d'échantill
on
CA 19-9 Pancréas, parfois voies Sang Stade de la maladie, Aussi élevé dans d'autres cancers
biliaires, vessie, estomac et suivi du traitement, de l'appareil digestif ou d'autres
colon, ovaires détection des rechutes pathologies non-cancéreuses du
tube digestif, pathologie
thyroïdienne, pancréatite,
obstruction des canaux biliaires et
maladies inflammatoires
chroniques des intestins
CA-125 ovaires Sang Aide au diagnostic suivi Aussi élevé dans d'autres cancers
du traitement, détection tels que de l'endomètre, du
des rechutes péritoine, et des trompes de
Fallope, digestives et autres
maladies bégnines telles que
fibrome utérin, voire aussi pendant
la grossesse
Calcitonine Carcinome médullaire de la Sang Dépistage pour les Aussi élevé dans d'autres cancers
thyroïde (CMT) et familles à risque de tels que le cancer du poumon et
hyperplasie à cellules C CMT, aide au diagnostic, les leucémies mais non utilisé pour
suivi du traitement, les détecter.
détection des rechutes
CEA (Antigène Colorectal, pulmonaire, Sang Détermine le stade, le Aussi élevé dans hépatite, BPCO,
carcino- sein, thyroïde, pancréas, pronostic, suivi du colite, pancréatite, et chez les
embryonnaire) foie, col de l'utérus, vessie traitement, détection des fumeurs, tabagisme
rechutes
Chromogranine A Tumeurs neuroendocrines Sang Aide au diagnostic, Marqueur le plus sensible des
(neuroblastome) surveillance tumeurs carcinoïdes
DCP (Des- Carcinome hépatocellulaire Sang Suivi du traitement, Nouveau test; souvent utilisé avec
gamma-carboxy détection des rechutes une imagerie plus AFP et /ou AFP-
prothrombine) L3%
Gastrine Hyperplasie à cellules G, Sang Aide au diagnostic, suivi Egalement utilisé pour aider au
tumeur produisant de la du traitement, détection diagnostic du syndrome de
gastrine des rechutes Zollinger-Ellison
HCG ou ß HCG Testicule, maladie Sang, urine Aide au diagnostic, Elevé lors de grossesse
(Gonadotrophine trophoblastique, tumeur des facteur pronostic, suivi
chorionique cellules germinales, du traitement, détection
humaine) choriocarcinome des rechutes
LDH (lactatedeshy Tumeurs testiculaires ou Sang Détermine le stade, le LDH est élevée dans de très
drogénase) autres cellules pronostic, suivi du nombreuses pathologies; peu
germinales ???? traitement, détection des spécifique
rechutes
PSA (Antigène Prostate Sang Préconisé pour la Peut être utilisé pour réaliser une
spécifique de la détection précoce du détection précoce des hommes à
prostate) total et cancer de la prostate, haut risque dus à leur histoire
libre suivi de traitement, familiale; Elevé en cas
détection des rechutes d'hyperplasie prostatique, âge
SMRP Mésothélium (cancer rare Sang suivi du traitement, Souvent utilisé avec l'imagerie
(mésothéline) associé à l'exposition à détection des rechutes
l'amiante)