Immunité greffe_2022_2023

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L’immunité des Greffes

Pr Jalila El Bakkouri

4ème Année
Element de module : Immunopathologie
2022-2023
Objectifs pédagogiques:

- Définir ce qu’est : une autogreffe, une greffe allogénique, une greffe


xénogénique

- Identifier les mécanismes des réactions de rejet en transplantation


d'organes

- Identifier les mécanismes de la réaction du greffon contre l'hôte dans la


greffe de Cellules souches hématopoïétiques allogéniques.
- Décrire les principes immunologiques du choix du donneur allogénique.
I. Introduction :

La greffe ou transplantation est un transfert d’une cellule, d’un tissu ou d’un


organe (greffon) d’un site à un autre ou d’un individu à un autre. Toute
différence antigénique, entre le donneur (D) et le receveur (R), conduira à
une réponse immunitaire qui se traduit par le rejet immunologique du greffon.

Les gènes les plus impliqués dans la greffe sont les gènes HLA (ou CMH)

L’importance de la réponse immunitaire varie selon le tissus ou l’organe


greffé. Le rein sera utilisé comme modèle dans ce cours. Les particularités
liées aux autres tissus ou organes seront décrites brièvement.
CMH ça veut dire quoi ?

Complexe : plusieurs loci impliqués

Majeur : Par opposition à d'autres systèmes moins


impliqués dans les rejets de
greffes/transplantations (antigènes « mineurs »)

Histocompatibilité : Fait référence à son


implication dans la compatibilité lors des
greffes/transplantations de « tissus »

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II. DÉFINITIONS :

Autogreffe : le greffon appartient au receveur. Il s'agit


essentiellement de tissus ou de cellules.

Isogreffe : le greffon appartient au jumeau monozygote du


receveur.

Allogreffe : le donneur et le receveur appartiennent à la


même espèce. C'est le cas le plus fréquent.

Xénogreffe : le donneur est d'une espèce différente mais


proche génétiquement du receveur. (expérimental)

Antigènes cibles sont dénommés : allo-antigènes, xénoantigènes…


Et les cellules T qui réagissent contre ces Ag : autoréactives, alloréactives…
II. DÉFINITIONS :

Donneur
=

AUTOgreffe
→ Aucune réaction immunitaire

Concerne les tissus seulement


(ex. Peau, moelle osseuse)

1er obstacle à la transplantation d’organe ou à la greffe de


CSH = les alloantigènes et les réponses immunitaires
associées

Sans traitement immunosuppresseur, le greffon serait rejeté très


rapidement par le système immunitaire
III. Historique :

Premières tentatives de transplantation ont eu lieu pdt la 2ème guerre mondiale

Entre les années 1940 et 1950 :


Phénomène immunologique de rejet de greffe : spécificité de réponse,
mémoire, réponse dépendante des Lymphocytes.

Preuve Conclusion

Une exposition antérieure aux Mémoire et spécificité


molécules du CMH du donneur
accélère le rejet de greffe
La capacité de rejeter rapidement Lymphocytes impliqués
un greffon peut être transférée à un
individu naïf par les Lc d’un individu
sensibilisé
Déplétion ou inactivation des LcT Place des LcT
par des médicaments ou des Ac
inhibe le rejet
III. Historique :

Greffe d’organes :

1952: Première greffe réussie avec donneur vivant (DV) en France

Au Maroc
1990 : réalisation de la 1ère greffe rénale DVA
2012 : Premier prélèvement sur une personne en état de mort encéphalique

Greffe de Moelle osseuse :

1992 : Première greffe de moelle osseuse (Casablanca)


Antigènes de la transplantation

1. Les antigènes de groupes sanguins ABO = groupes tissulaires !


Antigènes de la transplantation

1. Les antigènes de groupes sanguins ABO = groupes tissulaires !

Compatibilité ABO en transplantation d’organe :


Antigènes de la transplantation

2. Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité :

Toute personne exprime :


- 6 allèles de HLA classe I (un allèle HLA-A, B et C de chaque parent)
- 6 allèles de HLA classe II (Un allèle HLA-DQ et HLA-DP, HLA-DR
provenant de chaque parent)

Caractéristiques :
- Les gènes codant pour les CMH sont hautement polymorphes → 2
individus non apparentés expriment plusieurs molécules HLA différentes

- Gènes HLA étroitement liés → transmission en Bloc (tous les gènes HLA
de chaque parent sont hérités ensembles – en Haplotype)
Antigènes de la transplantation
• 2. Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité :
Polymorphisme des gènes/molécules HLA
Antigènes de la transplantation
Antigènes de la transplantation
• 2. Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité :
Les molécules HLA en quelques mots …

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Antigènes de la transplantation

• 2. Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité :


Transmission

• Autosomique
Codominance: expression de
toutes les molécules HLA à la
surface cellulaire

• Transmission en
Haplotypes:
liaison étroite entre les différents
gènes HLA

Chance que 2 frères et sœurs aient les mêmes allèles de CMH est de 1 sur 4
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

• Les Réactions aux Ag allogéniques du CMH est l’une des


réactions immunitaires les plus fortes connues

1. Facteurs qui interviennent :


- Les cellules : lymphocytes T et B, cellules dendritiques,
monocytes/macrophages, cellules NK.

- Les antigènes (Ag) cibles : ce sont les molécules du greffon qui vont être
reconnues par le système immunitaire de l’hôte :
*Les Ag du système sanguin érythrocytaires ABO
*Les Ag d’histocompatibilité

- Les anticorps dirigés contre le greffon participent également à la destruction


du greffon. Ils sont soit:
*préformés (avant la greffe) chez le receveur, apparus après un événement
immunisant : grossesse, transfusion ou transplantation.
*synthétisés et secrétés par les plasmocytes du receveur après la greffe.
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

• 2. Types de rejet :

• 2.1 – Rejet Hyper-aigu :


Il survient dans les minutes ou les heures (< 24h) qui suivent le geste
chirurgical, essentiellement après une transplantation rénale (mais aussi cœur
et poumon).

Il est dû à la présence d’Ac préformés dirigés contre les Ag du greffon.

Ces Ac se fixent sur l’endothélium vasculaire du greffon lors de sa


revascularisation et entraînent son activation et celle du complément. Les
cellules endothéliales vont alors secréter des facteurs de coagulation favorisant
l’adhérence et l’agrégation des plaquettes. Ce phénomène aboutit à la
thrombose des artères du greffon et à sa nécrose hémorragique nécessitant la
transplantectomie d’urgence.

Ce type de rejet est devenu extrêmement rare depuis les progrès réalisés
dans l’appariement immunologique du donneur et du receveur.
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

• 2. Types de rejet :

• 2.2 – Rejets aigu et chronique:


2.2.1- Définitions :

Rejet aigu :
- survient dans les 3 premiers mois qui suivent la transplantation. Il est du à la
reconnaissance des Ag du donneur par les lymphocytes T du receveur.

Rejet chronique
- apparaît des mois (> 3mois) ou des années après transplantation.
Il se manifeste par une dégradation progressive de la fonction du greffon
associée à la survenue d'une fibrose, d'une atteinte des vaisseaux artériels
(contrairement aux lésions de rejet aigu qui touchent surtout les capillaires)
dont la lumière se rétrécit progressivement.
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

• 2. Types de rejet :

• 2.2 – Rejets aigu et chronique:


2.2.2- Mécanismes :

Les mécanismes immunitaires qui aboutissent à ces 2 types de rejet font


intervenir une cascade d’événements qui est initiée par la revascularisation
du greffon.

Cette dernière entraine des lésions initiales qui activent les cellules de
l’immunité innée (cellules dendritiques, macrophages, PNN) puis celles-ci
activent les cellules de l’immunité adaptative (lymphocytes T et B) qui par
différents mécanismes induisent les lésions définitives au niveau du greffon.
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

Mécanismes de reconnaissance du greffon comme


« non soi »
• Deux voies de présentation des antigènes au système
immunitaire:
La voie directe:
 Reconnaissance par les LT
du receveur des molécules
de CMH de classe I ou II
présents sur les cellules
présentatrices d’antigène
du donneur
 Ces molécules du CMH
peuvent contenir des
peptides issus du donneur
ou du receveur
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

Mécanismes de reconnaissance du greffon comme


« non soi »

 La voie indirecte
 Internalisation des protéines
allogéniques du donneur par
les CPA du receveur

 Reconnaissance par les LT


du receveur de ces peptides
présentés par les molécules
de CMH de classe I ou II

 Alloréaction des LT
BASES IMMUNOLOGIQUES DU REJET

• 2. Types de rejet :

• 2.2 – Rejets aigu et chronique:


2.2.2- Mécanismes :
Greffes en dehors de la greffe rénale
Greffes en dehors de la greffe rénale

Plusieurs cellules (cellules souches hématopoïétiques, moelle), tissus


(peau…) ou organes peuvent être greffés seuls (foie, cœur, poumon,
pancréas, moelle) ou associés (cœur-poumon, rein-pancréas).

Le rôle et l’importance du système immunitaire dans le rejet allogénique


peuvent varier selon le type de greffe.
Greffes en dehors de la greffe rénale

Greffe de moelle : cas particulier de la GVH

Dans la greffe de moelle, il est très rare d’observer un rejet du greffon, étant
donné que le patient est immunodéprimé.

Par contre comme la moelle du donneur contient des cellules


immunocompétentes, la greffe peut rejeter l’hôte (50 à 70% des cas). On parle de
maladie du greffon contre l’hôte ou GVH( Graft versus host).

Les cellules du donneur reconnaissent les alloantigènes des tissus de l’hôte ce


qui induit une activation et prolifération des lymphocytes T, suivie de la production
de cytokines (« orage cytokinique ») et donc d’une réaction inflammatoire au
niveau de la peau, du tractus gastro-intestinal et du foie.

Le typage HLA est indispensable dans ce type de greffe qui nécessite 100%
d’identité HLA (allèles A, B, DR et DQ).
Greffes en dehors de la greffe rénale

Transplantation cardiaque :

Pour des raisons évidentes d’urgence, le typage HLA n’est pas toujours pris en
considération en transplantation cardiaque.

Transplantation hépatique :

L’immunologie du foie est intéressante car l’organe semble résister au rejet


hyperaigu médié par les Ac.
Greffes en dehors de la greffe rénale

Transplantation pancréatique
Le rejet aigu reste la complication la plus habituelle. Un rejet chronique
peut se voir après plusieurs années.

Greffe cutanée
La plupart des greffes de peau sont des greffes autologues. Pour les
grands brûlés, on utilise des peaux étrangères provenant de banques de
tissu. La peau se comporte uniquement comme un revêtement biologique
car les éléments cellulaires ne sont pas viables (cellules congelées). Les
greffons sont régulièrement remplacés.
Bases succès d’une greffe d’organe

Greffe et transplantation d’organes:

• Succès d’une greffe dépend du degré d’histocompatibilité entre donneur


et receveur

• Règles à respecter pour éviter le rejet :


1- Compatibilité maximale entre donneur et receveur :
- HLA-A, HLA-B, HLA-DR +++
2- Eviter les Ac Préformés surtout les spécifiques du donneur (DSA :
donnor specific antibodies)

3- Epreuve de Cross-match :
- sérum du transplanté + lymphocytes du donneur
- si positif = préimmunisation du receveur → Transplantation CI

Greffe de Moelle osseuse :


Privilégier 100% de compatibilité entre donneur et receveur
(depuis quelque années greffe haplo-identique)

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