1.5-PM_2020
1.5-PM_2020
1.5-PM_2020
Particules
Nadine ALLEMAND
Vincent MAZIN
Sommaire du chapitre
Définitions et origines................................................................................................. 238
Définition et origines
Les particules atmosphériques sont constituées d’un parcourir de très longues distances. C’est pourquoi les
mélange de différents composés chimiques organiques stratégies de réduction des émissions doivent
ou inorganiques et minéraux en suspension dans l’air considérer des échelles d’actions à plusieurs niveaux :
et sont de différentes tailles. Elles émanent de de l’international comme dans le cas de la Convention
sources multiples : elles peuvent être émises sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue
directement dans l’air et sont alors qualifiées de distance (CLRTAP), à l’Union Européenne, au national
particules primaires ou de fraction filtrable . Elles jusqu’au local.
peuvent être aussi issues de réactions chimiques
complexes à partir de gaz précurseurs dans Les sources anthropiques de particules sont multiples :
l’atmosphère (combinaison de NH3 et oxydes d’azote les installations de combustion notamment dans le
par exemple) et sont alors qualifiées de particules secteur résidentiel (combustion de bois notamment
secondaires ou de fraction condensable. Dans l’air dans les petits équipements domestiques), le trafic
ambiant, les particules présentes sont à la fois routier, les procédés industriels, les chantiers et le
primaires et secondaires. BTP, l’exploitation des carrières et les travaux
agricoles (labour, moisson, gestion des résidus). Les
Les particules sont différenciées selon leur diamètre : particules d’origine naturelle sont liées aux
phénomènes d’érosion éolienne, aux embruns marins,
• les particules totales en suspension (appelées TSP aux volcans, etc. L’importance respective de ces
pour l’acronyme anglais Total Suspended Particles) sources varie avec la taille des particules.
regroupant l'ensemble des particules en suspension
dans l’air, quelle que soit leur taille,
• les PM10, particules dont le diamètre aérodynamique
est inférieur ou égal à 10 μm (microns), La figure 1 présente la taille des particules en fonction
• les PM2,5, particules dont le diamètre de diverses sources d'émission.
aérodynamique est inférieur ou égal à 2,5 μm,
• les particules ultra fines (PUF), particules dont le Figure 1 : Taille des particules – échelle et ordre de
diamètre est inférieur à 0,1 µm. grandeur
Figure 2 : Forçage radiatif des composés (IPCC- AR5- Actuellement, dans l’inventaire français, certains
2014) facteurs d’émissions utilisés pour estimer les émissions
annuelles prennent bien en compte cette fraction
condensable : c’est par exemple le cas pour les
particules liées à l’échappement des véhicules dans le
Fraction condensable transport routier. En revanche, ce n’est pas le cas
Depuis l’édition 2019 de l’inventaire national, des pour de nombreux autres secteurs. Des travaux
spécifications liées aux composés condensables dans les nationaux et internationaux d’amélioration
PM ont été introduites. La méthode d’estimation des méthodologique sont donc en cours pour réviser ces
émissions des particules doit en effet préciser la prise en facteurs d’émission afin qu’ils intègrent la part
compte ou non de la fraction condensable dans les condensable, qui peut parfois s’avérer être
facteurs d’émission des PM2,5 et PM10. importante. Ainsi, une telle révision impactera les
émissions de PM2.5 et PM10 de certains secteurs à la
Les secteurs les plus émetteurs de particules à hausse, sur l’ensemble des années inventoriées.
fraction condensable en France sont les suivants :
Résidentiel et tertiaire (combustible solide, en
l’occurrence le bois), Transport, Combustion dans
l’industrie (solide, liquide, gaz et biomasse).
En bref
Définition
Les particules totales en suspension sont
constituées d’un mélange de différents
composés chimiques et regroupent toutes les
particules, quelles que soient leurs tailles et
leurs sources.
Composition chimique
La composition des TSP dépend de leur origine
et des mécanismes de formation : elle peut
associer le carbone suie (combustion
incomplète), une fraction minérale (érosion,
sables), des composés inorganiques (sulfates,
nitrates, ammonium, issus de réactions
chimiques entre gaz précurseurs), des
Répartition des émissions de TSP en France métaux (plomb, zinc, etc.) et du carbone
organique. Les proportions de ces composantes
chimiques évoluent avec la taille des
2018
particules.
6% Origine
Effets
TSP
TSP
Analyse
Enjeux
Effets sanitaires
Plus les particules sont fines, plus elles représentent un risque sanitaire car elles peuvent pénétrer plus facilement
dans le système respiratoire et le sang. L’inclusion des particules de toute taille dans les TSP en fait donc un polluant
d’intérêt majeur sur l’impact sanitaire éventuel qu’il peut représenter, toutefois les enjeux se portent plus les
particules plus fines comme les PM2.5, PM1.0 ou les particules ultrafines.
Effets environnementaux
Concernant l’impact sur l’environnement, beaucoup de phénomènes distincts peuvent être considérés, à diverses
échelles, et pour toutes tailles de particules : voir la partie générale en début de chapitre.
Objectifs de réduction
Les objectifs de réduction des émissions/concentrations de particules à l’échelle internationale, nationale et même
locale concernent plutôt les PM10 et PM2.5 (cf. partie ci-dessus sur réglementations). Ainsi, les émissions de TSP ne
présentent pas un intérêt aussi prononcé que celles d’autres tailles de particules a priori, mais puisque les TSP
englobent les particules de toutes tailles, leurs émissions sont amenées à être également réduites.
A noter
Il est important de noter que, dans l’inventaire national, certaines émissions de particules sont estimées mais ne sont
pas incluses dans le périmètre national. Parmi elles, les émissions anthropiques du transport international aérien,
fluvial ou maritime en font partie, ainsi que les émissions naturelles liées aux feux de forêts. D’autres émissions
naturelles de particules issues des volcans, de la foudre, de la végétation et autres, ne sont pas estimées dans
l’inventaire français, mais ne font pas partie du périmètre d’inclusion national.
De plus, dans l’inventaire national, la part des particules condensables est complexe à estimer dans de nombreux
secteurs. A l’heure actuelle, nous ne savons pas quantifier les recombinaisons qui peuvent se produire dans
l’atmosphère et qui sont à l’origine de la formation des particules dites secondaires. Ainsi, les particules dites
secondaires ne sont pas incluses dans les résultats d’émissions de TSP de nombreuses sources.
Tendance générale
Le niveau des émissions de particules totales en suspension (TSP) est globalement en baisse depuis 1990. Tous les
secteurs d’activité contribuent aux émissions de TSP. Les principaux secteurs émetteurs au cours de la période sont
l'agriculture/sylviculture, notamment du fait des labours des cultures ; l'industrie manufacturière, notamment du
fait des activités du BTP et de la construction (chantiers), ainsi que l’extraction de roches dans les carrières ; et le
résidentiel, notamment du fait de la combustion de bois dans les équipements domestiques. Pour les autres secteurs
(hors transport), les émissions de particules proviennent principalement de la combustion de la biomasse.
Tous les secteurs ont contribué à la diminution continue observée, en dehors de l’agriculture/sylviculture qui est
plutôt en stagnation. L'année 1991 constitue une année exceptionnelle (niveau maximal observé sur la période
étudiée) du fait, en particulier, d'une forte consommation de bois dans le secteur résidentiel/tertiaire. Dans le cas
des émissions du secteur de l’industrie manufacturière, les émissions sont principalement générées par le sous-secteur
de la construction avec notamment les carrières et les chantiers du BTP. Les émissions du secteur résidentiel/tertiaire
ont été très fortement réduites sur la période (plus de moitié) notamment grâce au renouvellement des équipements
individuels brûlant du bois et à l’amélioration de leurs performances.
Dans le cas des transports, les émissions proviennent, d’une part, de l’échappement (combustion des carburants) et,
d’autre part, de l’usure des routes mais aussi des pneus, des freins, et des caténaires pour le trafic ferroviaire. Pour
le transport routier, les émissions liées à l’abrasion évoluent avec le niveau de trafic depuis 1990 (en légère
augmentation) alors que les émissions liées à l’échappement sont en régression depuis 1994, à la suite de la mise en
œuvre des différentes normes relatives aux véhicules routiers.
Dans le secteur de la transformation d’énergie, les émissions ont connu une très forte baisse (- 96% depuis 1990) et
sont désormais très marginales. Les activités contributrices à ces émissions sont le chauffage urbain (stable sur la
Évolution récente
Lors des dernières années, la tendance générale révèle une baisse continue des émissions totales de TSP qui, bien que
plus lente, suit la tendance historique observée depuis 1990. En effet, certains secteurs comme le transport routier ou
le résidentiel/tertiaire sont en constante diminution de leurs émissions de TSP. Cependant, les émissions des autres
secteurs ont plutôt tendance à stagner ces dernières années, parfois dues à des progrès conséquents déjà réalisés
depuis 1990 comme dans les secteurs de la transformation d’énergie et du traitement des déchets. Les creux
d’émissions observés s’expliquent généralement par des phénomènes temporaires : crise économique en 2009,
douceur du climat en 2011 et 2014 (moindre recours au chauffage et donc à la combustion). Durant les dernières
années, les particules totales en suspension ont été une source croissante d’attention, notamment parce qu’elles
englobent les particules fines qui présentent des enjeux pour la santé humaine. Pour cette raison, de nouvelles
réductions et une poursuite de la baisse actuelle des émissions sont attendues pour les prochaines années. Pour y
parvenir, différentes actions ont été mises en place, parmi lesquelles : des règlementations avec des valeurs limites
d’émission notamment pour les installations de combustion ou les engins mobiles non routiers ; et des zones de
circulation alternée.
De plus, de nouveaux progrès sont réalisés régulièrement sur l’efficacité et l’optimisation des procédés industriels et
des équipements de combustion, et plusieurs technologies de réduction existent également pour filtrer les particules
lors de l’échappement des fumées de combustion.
Enfin, il est important de mentionner que les émissions de TSP pourraient augmenter dans les prochaines années du
fait du développement de la combustion de la biomasse, qui est plus émettrice de particules que les combustibles
qu’elle substitue généralement (fioul, gaz naturel). En effet, dans le cadre de la lutte contre le changement
climatique, les politiques publiques soutiennent un accroissement de la biomasse dans le mix énergétique. Cependant,
cette problématique étant bien connue, des VLE strictes sont imposées aux installations d’une puissance supérieure
ou égale à 1 MW. Pour le bois résidentiel, l’installation d’appareils au bois plus performants et la mise en place de
normes règlementaires sont promues et soutenues aux niveaux européen (Directive Ecodesign), national et régional
(aides et crédit d’impôt). Ce contexte devrait ainsi permettre de limiter la hausse des émissions de particules.
Parmi les combustibles, la consommation de biomasse est et a toujours été le principal émetteur de TSP représentant
55% des émissions de la combustion de combustibles en 1990 et 69% en 2018. La part grandissante du bois dans les
émissions, alors même que ses émissions propres ont diminué de presque 70%, est due notamment à la substitution
progressive des combustibles solides fossiles et à l’introduction en 2011 de filtre à particules sur les véhicules diesel.
Répartition des émissions de TSP par combustible en France (Métropole)
1 400
1 200
1 000
800
milliers de tonnes
600
400
200
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
Combustibles solides fossiles Bois et produits assimilés Déchets municipaux et industriels Autres combustibles solides
Fioul lourd Fioul domestique Essence/super Gazole et GNR
Carburéacteurs Autres combustibles liquides Gaz naturel et GNV GPL et GPLc
Gaz industriels et autres gaz Agrocarburants Autres produits de la biomasse Emissions non-énergétiques
En bref
Définition
Particules dont le diamètre est inférieur à 10
μm (microns). Elles sont constituées d’un
mélange de différents composés chimiques et
regroupent les particules grossières (entre 2,5
et 10 µg/m3) et les particules fines. En moyenne
dans l’air ambiant, les PM10 sont composées
majoritairement (à 70%) de PM2,5. (AIRPARIF).
Composition chimique
La composition chimique dépend de leur
origine et des mécanismes de formation : elle
peut associer le carbone suie (émis lors de
Répartition des émissions de PM10 en France phénomènes de combustion incomplète), une
fraction minérale (éléments issus de l’érosion,
sables), des composés inorganiques (sulfates,
2018 nitrates, ammonium issus de réactions
chimiques entre gaz précurseurs), des
1% métaux (plomb, zinc, etc.) et du carbone
15% organique. Les proportions de ces composantes
10% chimiques évoluent avec la taille des
15% 26%
particules. Les particules les plus fines sont
plutôt associées aux composés secondaires.
Santé
PM10
Evolution des émissions dans l'air de PM 10 depuis 1990 en France (Métropole)
600
Industrie énergie Industrie manufacturière
Déchets (centralisés) Résidentiel/tertiaire
Agriculture/sylviculture Transports
500
400
milliers de tonnes
300
200
100
2019 (e)
1990
1991
1994
1997
1998
2001
2004
2005
2008
2012
2015
1992
1993
1995
1996
1999
2000
2002
2003
2006
2007
2009
2010
2011
2013
2014
2016
2017
2018
(e) estimation préliminaire
Evolution des émissions dans l'air de PM 10 en base 100 en 1990 en France (Métropole)
140 Industrie de l'énergie
Industrie manufacturière et construction
Traitement centralisé des déchets
120 Résidentiel / tertiaire
Agriculture
Transports
100
base 100 en 1990
80
60
40
20
0
1992
1994
1996
1999
2001
2003
2008
2010
2012
2015
2017
1990
1991
1993
1995
1997
1998
2000
2002
2004
2005
2006
2007
2009
2011
2013
2014
2016
2018
2019 (e)
PM10
Analyse
Enjeux
Effets sanitaires
L’impact des particules sur la santé est désormais indéniable et plus les particules sont fines, plus elles représentent
un risque sanitaire car elles peuvent pénétrer plus facilement dans le système respiratoire ou bien le sang. La plupart
des enjeux sanitaires sont orientés vers la part des particules dites « fines » comme les PM2.5, PM1.0 ou les particules
ultrafines, qui font partie inhérente des PM10.
Effets environnementaux
En ce qui concerne l’impact que peuvent avoir les PM10 sur l’environnement, beaucoup de phénomènes distincts
peuvent être considérés, à diverses échelles, et pour toutes tailles de particules. De ce fait, il est conseillé de se
référer à la partie générale sur les effets sur l’environnement en début de chapitre pour en connaître davantage sur
les enjeux environnementaux liés aux particules.
Objectifs de réduction
Les objectifs de réduction des particules à l’échelle internationale, nationale et même locale concernent
principalement les émissions et les concentrations de PM10 et PM2.5 (cf. partie ci-dessus sur réglementations) avec
notamment le protocole de Göteborg, qui fut transposé en droits européens par la directive de réduction des plafonds
d’émissions de polluants (i.e., NECD en anglais) puis, en France, par le PREPA.
En ce qui concerne les émissions de PM10, il n’y a pas d’objectif de réduction chiffré pour 2020 et 2030 mais plutôt des
valeurs limites d’émissions imposées pour certains secteurs comme l’incinération de déchets, le transport routier ou
bien pour les entreprises IPPC. En revanche, en termes de qualité de l’air, les concentrations de PM10 sont
régulièrement mesurées et surveillées afin que les concentrations moyennes journalières et annuelles ne dépassent
pas certains seuils fixés par l’état sur recommandations de l’OMS, ou tout du moins pas plus de 35 jours par an en ce
qui concerne la concentration moyenne quotidienne.
A noter
Il est important de noter que, dans l’inventaire national, certaines émissions de PM10 sont estimées mais ne sont pas
incluses dans le périmètre national. Parmi elles, les émissions anthropiques du transport international aérien, fluvial
ou maritime en font partie, ainsi que les émissions naturelles liées aux feux de forêts. D’autres émissions naturelles
de particules dues aux volcans, à la foudre, à la végétation et autres, ne sont pas estimées dans l’inventaire français,
mais ne font pas partie du périmètre d’inclusion national.
De plus, dans l’inventaire national, la part de particules condensables émises est complexe à estimer dans de
nombreux secteurs. A l’heure actuelle, nous ne savons pas quantifier les recombinaisons qui peuvent se produire dans
l’atmosphère et qui sont à l’origine de la formation des particules dites secondaires. Ainsi, les particules dites
secondaires ne sont pas incluses dans les résultats d’émissions de PM10 de nombreuses sources.
Tendance générale
Le niveau actuel des émissions de particules de diamètre inférieur à 10 microns (PM10) est le plus bas observé depuis
1990. En France métropolitaine, tous les secteurs sont émetteurs de PM10, mais les secteurs contribuant
majoritairement aux émissions de ce polluant sont :
le résidentiel/tertiaire, du fait de la combustion du bois et, dans une moindre mesure, du charbon et du fioul,
l'industrie manufacturière,
La répartition entre les différents secteurs varie peu selon les années. A noter que les émissions du secteur de la
transformation de l’énergie étaient significativement plus importantes en 1990 du fait de l’extraction minière. Les
émissions de PM10 du secteur du traitement des déchets, qui ont nettement baissé depuis 1990, représentent une part
marginale des émissions totales.
Les émissions nationales ont été largement réduites depuis 1990. Toutefois, en 1991, le niveau des émissions était
exceptionnellement haut (maximum observé sur la période d'étude) notamment dû à une forte consommation de bois
dans le secteur résidentiel/tertiaire en réponse à un hiver très rigoureux.
La baisse globale des émissions observées depuis 1990 est présente dans tous les secteurs. Elle est engendrée, d’une
part, par l’amélioration des performances des techniques de dépoussiérage, notamment dans les installations de
métallurgie et d’autre part, par les effets de structure, notamment l'amélioration des technologies pour la combustion
de la biomasse et la mise en place des normes Euro pour le transport routier. Enfin, l’arrêt de l’exploitation des mines
à ciel ouvert en 2002 et des mines souterraines en 2004 a contribué également à la diminution des émissions.
Évolution récente
Lors des dernières années, les émissions globales de PM10 ont tendance à baisser, même si le taux de diminution est
plus lent depuis 2014. Néanmoins, en 2018, les émissions de PM10, qui étaient plus ou moins en stagnation depuis
2014, ont connu une baisse plus significative (- 5% entre 2017 et 2018), notamment dû à un hiver plus doux et donc
une contribution plus faible de la combustion résidentielle, mais également grâce à la baisse des émissions de
l’industrie manufacturière et de la construction.
Malgré cette légère baisse relative, certains secteurs comme l’industrie manufacturière sont plutôt stagnants depuis
une dizaine d’années, notamment à cause de sous-secteurs comme la construction, la métallurgie des métaux, le
papier/carton et d’autres industries qui voient leurs émissions être en légère augmentation comparativement aux
niveaux de 2014. Bien qu’il ne représente plus un secteur majeur des émissions de PM10, le secteur de la
transformation d’énergie est également en stagnation du fait de l’augmentation légère des émissions du chauffage
urbain comparée à 2012 (augmentation des installations fonctionnant à la biomasse), tandis que celles liées à la
production d’électricité continue sa diminution continue au fur et à mesure que les centrales à charbon se font
substituer.
En ce qui concerne les autres secteurs, ils ont tous suivi la tendance historique de réductions de leurs émissions,
notamment grâce à la mise en œuvre de normes pour les engins mobiles non routiers de l’agriculture/sylviculture
(mais aussi dans l’industrie) et des véhicules du transport routier.
Pour le secteur du résidentiel/tertiaire, les émissions de PM10 ont également eu tendance à diminuer lors des
dernières années. Cependant, il est parfois difficile d’évaluer l’impact de l’amélioration des performances des
équipements et des mesures tant la consommation de bois fluctue avec la rigueur annuelle du climat. Par exemple,
pour les années 2011 et 2014, le climat très doux de ces années est principalement responsable de la baisse des
consommations d’énergie dans les secteurs du résidentiel/tertiaire et de la transformation d’énergie. Les émissions
plus élevées en 2013 proviennent à l’inverse d’un climat un peu moins favorable. Néanmoins, le renouvellement
progressif et continu des équipements individuels de chauffage au bois, associé à l’optimisation du rendement de ces
équipements et la mise en place de normes, a probablement aidé à diminuer les émissions du résidentiel.
Les PM10 attirent de plus en plus d’intérêt ces dernières années, notamment à cause des risques sanitaires causées par
les particules dites « fines ». Il est projeté que les émissions de PM10 continuent de diminuer au cours des prochaines
années. Pour ce faire, les différentes mesures se recoupent avec celles mentionnées pour les particules totales en
suspension (arrêtés sur les installations de combustion, les normes Euro, etc.). De plus, l’optimisation des rendements
de procédés de combustion associée à des technologies de réductions comme les médias filtrants laissent à croire que
des réductions supplémentaires sont réalisables.
Cependant, la part croissante de la biomasse dans la consommation totale de combustibles, qui est une source non
négligeable de particules, pourrait affecter l’évolution des émissions de PM10.
Parmi les combustibles, la consommation de biomasse est le principal contributeur d’émissions de PM10, représentant
environ 55% des émissions de la combustion de combustibles en 1990 et 69% en 2018. Pourtant, les émissions de la
biomasse ont grandement participé à la réduction des émissions de PM10 avec une réduction de ses émissions de plus
de 70%. La part croissante des émissions du bois est en partie due à l’intérêt récent porté à ce combustible en termes
d’émissions de gaz à effet de serre qui l’a vu substitué d’autres combustibles comme le fioul. De plus, la substitution
progressive des combustibles solides fossiles est une des autres raisons principales expliquant la réduction observée
dans les émissions totales ainsi que la contribution grandissante du bois, avec une réduction de 96% des émissions de
PM10 depuis 1990. Les combustibles liquides ont également permis cette réduction globale d’émissions avec
notamment le gazole qui a subi une réduction de ces émissions de 73% grâce au progrès technologique et à
l’implémentation de filtres à particules en 2011, alors même que sa contribution totale aux émissions de combustibles
était de l’ordre de 15 à 17%.
Définition
Particules dont le diamètre est inférieur à 2,5
μm (microns). Elles sont émises directement
par de nombreuses sources ou se forment
indirectement par voies secondaires.
Composition chimique
La composition chimique dépend de leur origine
et des mécanismes de formation : elle peut
associer le carbone suie (émis lors de
phénomènes de combustion incomplète), une
fraction minérale (éléments issus de l’érosion,
sables), des composés inorganiques (sulfates,
nitrates, ammonium, issus de réactions chimiques
entre gaz précurseurs), des métaux (plomb, zinc,
etc.) et du carbone organique. Les particules les
plus fines sont plutôt associées aux composés
secondaires. Les PM2,5 contiennent princi-
Répartition des émissions de PM2,5 en France
palement de la matière organique et des espèces
2018 secondaires (nitrate et sulfate d’ammonium…).
1% Origine
18% 18% Sources anthropiques : combustion, industrie,
10% chantiers, transport et agriculture.
17%
Sources naturelles : érosion éolienne, embruns
13%
marins.
7%
10% Phénomènes associés
1990 Particules primaires issues de rejets directs
dans l’air.
Particules secondaires issues de recombinaison
chimique entre polluants (NOx, NH3, SO2, COV)
dans l’atmosphère.
53%
Les particules fines peuvent rester en
53% suspension, stagner dans l'air pendant plusieurs
jours voire quelques semaines et voyager sur
de longues distances.
Industrie énergie Industrie manufacturière
Résidentiel/tertiaire Agriculture/sylviculture Effets
Déchets (centralisés) Transports
Effet de serre, forçage négatif pour
carbone organique, sulfate, nitrate mais
forçage positif pour composante carbone suie
Santé
PM2,5
Evolution des émissions dans l'air de PM 2.5 depuis 1990 en France (Métropole)
400
350
300
milliers de tonnes
250
200
150
100
50
2019 (e)
1990
1993
1994
1997
2000
2001
2004
2008
2011
2015
2018
1991
1992
1995
1996
1998
1999
2002
2003
2005
2006
2007
2009
2010
2012
2013
2014
2016
2017
(e) estimation préliminaire
Evolution des émissions dans l'air de PM 2.5 en base 100 en 1990 en France (Métropole)
140 Industrie de l'énergie
Industrie manufacturière et
120 construction
Traitement centralisé des déchets
100
base 100 en 1990
80
60
40
20
0
1994
1996
1998
2001
2003
2005
2010
2012
2017
1990
1991
1992
1993
1995
1997
1999
2000
2002
2004
2006
2007
2008
2009
2011
2013
2014
2015
2016
2018
2019 (e)
PM2,5
Analyse
Enjeux
Effets sanitaires
L’impact des particules sur la santé est désormais indéniable et plus les particules sont fines, plus elles représentent
un risque sanitaire car elles peuvent pénétrer plus facilement dans le système respiratoire ou bien le sang.
Les particules dites fines, comme les PM2.5, ont attiré énormément l’attention ces dernières années, notamment dû au
risque sanitaire qu’elles présentent sur les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, et ont été classées en tant
que substance cancérigène. Les PM2.5 ont notamment été responsables de la mort prématurée de plus de 35 000
personnes en France en 2015. (Voir paragraphe « Effets sur la santé » en début de chapitre).
Effets environnementaux
En ce qui concerne l’impact que peuvent avoir les PM2.5 sur l’environnement, beaucoup de phénomènes distincts
peuvent être considérés, à diverses échelles, et pour toutes tailles de particules. De ce fait, il est conseillé de se
référer à la partie générale sur les effets sur l’environnement en début de chapitre pour en connaître davantage sur
les enjeux environnementaux liés aux particules.
Objectifs de réduction
Les objectifs de réduction de particules à l’échelle internationale, nationale et même locale concernent
principalement les émissions et les concentrations de PM10 et PM2.5 (cf. partie ci-dessus sur réglementations) avec
notamment le protocole de Göteborg, qui fut transposé en droits européens par la directive de réduction des plafonds
d’émissions de polluants (i.e., NECD en anglais) puis, en France, par le PREPA.
En ce qui concerne les émissions de PM2.5, les objectifs de réduction de la France pour 2020 et 2030 sont
respectivement de -27% et -57%, comparativement aux niveaux d’émissions de 2005. A titre informatif, en 2018, le
niveau d’émissions de PM2.5 est inférieur à celui de 2005 de -46%. De plus, en ce qui concerne la qualité de l’air, les
concentrations de PM2.5 sont mesurées et surveillées quotidiennement et une limite seuil sur la concentration
moyenne annuelle de 25 µg/m3 doit être respectée.
A noter
Il est important de noter que, dans l’inventaire national, certaines émissions de PM 2.5 sont estimées mais ne sont pas
incluses dans le périmètre national. Parmi elles, les émissions anthropiques du transport international aérien, fluvial
ou maritime en font partie, ainsi que les émissions naturelles liées aux feux de forêts. D’autres émissions naturelles
de particules dues aux volcans, à la foudre, à la végétation et autres, ne sont pas estimées dans l’inventaire français,
mais ne font pas partie du périmètre d’inclusion national.
De plus, dans l’inventaire national, la part de particules condensables émise est complexe à estimer dans de
nombreux secteurs. A l’heure actuelle, nous ne savons pas quantifier les recombinaisons qui peuvent se produire dans
l’atmosphère et qui sont à l’origine de la formation des particules dites secondaires. Ainsi, les particules dites
secondaires ne sont pas incluses dans les résultats d’émissions de PM2.5 de nombreuses sources.
Tendance générale
Le niveau des émissions de particules de diamètre inférieur à 2,5 microns (PM2,5) observé est globalement en baisse et
est aujourd’hui le plus bas observé depuis 1990. Ces émissions sont induites par tous les secteurs. Les principaux
secteurs contributeurs sont :
le résidentiel/tertiaire, dont la principale source est la combustion de la biomasse, majoritairement domestique,
ainsi que, dans une moindre mesure, de fioul,
l'industrie manufacturière, dont les principales sources sont le travail du bois puis les chantiers/BTP et l’exploitation
des carrières,
Évolution récente
Lors des dernières années, les émissions globales de PM2,5 sont globalement en baisse, malgré une légère stagnation
entre 2014 et 2017, fluctuant notamment en fonction de la consommation domestique de bois et donc du climat.
En effet, pour le secteur du résidentiel/tertiaire, les émissions de PM2,5 ont poursuivi leur baisse générale après avoir
augmenté et fluctué légèrement entre 2014 et 2016 à cause de climats moins favorables. Ainsi, il est plutôt difficile
d’évaluer l’impact de l’amélioration des performances des équipements et des mesures tant la consommation de bois
fluctue avec la rigueur climatique annuelle. Par exemple, pour les années 2011, 2014, 2015 et 2018, le climat très
doux de ces années est principalement responsable de la baisse des émissions des secteurs du résidentiel/tertiaire et
de la transformation d’énergie. En revanche, les années 2012, 2013 et 2016, plus froides, montrent un regain des
émissions de PM2,5 notamment dans le résidentiel/tertiaire, du fait d’une consommation énergétique plus importante.
D’autres secteurs comme l’industrie manufacturière sont plutôt stagnants depuis quelques années, notamment à
cause des sous-secteurs majoritairement contributeurs comme la construction, la métallurgie des métaux ferreux et
les minéraux non-métalliques qui ne parviennent plus vraiment à réduire leurs émissions de PM2,5 depuis une dizaine
d’années, tandis que d’autres secteurs moins émetteurs comme le papier/carton ou les autres industries voient leurs
émissions croitre. Bien qu’il ne contribue pas majoritairement aux émissions de PM2,5, le secteur de la transformation
d’énergie est également en stagnation depuis 2012 dû à l’intensification du sous-secteur du chauffage urbain
(développement de la biomasse).
En ce qui concerne le transport et l’agriculture/sylviculture, les émissions sont en baisse continue même dans les
années plus récentes, notamment grâce au renouvellement des engins mobiles vers des équipements répondant à des
normes plus strictes.
Les PM2,5 suscitent beaucoup d’intérêt ces dernières années, du fait des risques sanitaires liées à l’inhalation de ces
particules dites « particules ultrafines ». De plus, dans le cadre de la directive NEC (« National Emission Ceilings »,
c’est-à-dire plafonds nationaux d’émissions), des objectifs d’émissions sont fixés pour les années à venir au niveau
français.
Par conséquent, il est attendu que les émissions de PM2,5 continuent de diminuer au cours des prochaines années. Les
différentes mesures (à venir et existantes) concernant les particules en suspension sont, par exemple, les arrêtés sur
les installations de combustion, les normes Euro, etc. qui devraient permettre de poursuivre les efforts réalisés dans
la réduction des émissions. De plus, l’amélioration des performances des installations fixes, associée à des
technologies de réductions comme les médias filtrants, laissent entendre que des réductions supplémentaires sont
envisageables.
Néanmoins, il est difficile de prévoir l’évolution des émissions de PM 2,5 du fait du rôle primordial du climat et,
également, parce que la consommation de bois va être de plus en plus importante dans le mix énergétique.
Parmi les combustibles, la consommation de biomasse est le principal contributeur aux émissions de PM2.5,
représentant environ 57% des émissions de la combustion de combustibles en 1990 et 70% en 2018. Il est important de
noter que, pour autant, les émissions de la biomasse ont diminué entre 1990 et 2018 de plus de 70%, notamment
grâce au renouvellement des équipements de chauffage individuel par des équipements plus performants et moins
émetteurs. Cette contribution croissante du bois semble être en partie due à l’intérêt récent porté à ce combustible
en termes d’émissions de gaz à effet de serre en vue de le substituer à d’autres combustibles comme le fioul dans le
chauffage résidentiel. De plus, l’abandon progressif des combustibles solides fossiles explique aussi la réduction
globale observée des émissions de la combustion ainsi que la part croissante du bois (-96% pour les combustibles
minéraux solides depuis 1990). Enfin, les combustibles liquides ont grandement contribué à réduire les émissions des
combustibles avec principalement le fioul domestique et le gazole qui ont atteint des abattements respectifs de -96%
et -74% grâce aux normes implémentées pour les véhicules passagers et les engins mobiles non routiers. Pour le
gazole, l’implémentation de filtres à particules à partir de 2011 a également favorisé la baisse des émissions, alors
même que sa contribution totale aux émissions de combustibles varie entre 16% et 25% sur la série.
Définition
Particules dont le diamètre est inférieur à 1
μm (microns). Elles sont émises directement
par de nombreuses sources ou se forment
indirectement par voies secondaires. Les PM1,0
incluent les particules ultra fines (PUF) de
diamètre inférieur à 0,1 µm.
Composition chimique
La composition chimique dépend de leur
origine et des mécanismes de formation : elle
peut associer le carbone suie (émis lors de
phénomènes de combustion incomplète), une
fraction minérale (éléments issus de l’érosion,
sables), des composés inorganiques (sulfates,
Répartition des émissions de PM1,0 en France nitrates, ammonium, issus de réactions
chimiques entre gaz précurseurs), des
2018 métaux (plomb, zinc, etc.) et du carbone
organique. Les particules les plus fines sont
2% plutôt associées aux composés secondaires. Les
13% 14%
PM1,0 contiennent principalement de la matière
10% organique et des espèces secondaires.
3% 16%
9% Origine
5% Sources anthropiques : combustion, industrie,
transport et agriculture.
1990 Source naturelle : érosion éolienne, etc.
Source mineure dans cette taille de PM.
Phénomènes associés
Particules primaires issues de rejets directs
60% dans l’air.
Particules secondaires issues de recombinaison
68% chimique entre polluants (NOx, NH3, SO2, COV)
dans l’atmosphère.
Les particules fines peuvent rester en
Industrie énergie Industrie manufacturière
suspension, stagner dans l'air pendant plusieurs
Résidentiel/tertiaire Agriculture/sylviculture jours voire quelques semaines et voyager sur
Déchets (centralisés) Transports de longues distances.
Effets
Santé
PM1,0
Evolution des émissions dans l'air de PM 1.0 depuis 1990 en France (Métropole)
350
300
250
milliers de tonnes
200
150
100
50
2019 (e)
1990
1993
1994
1997
2001
2004
2008
2011
2012
2015
2018
1991
1992
1995
1996
1998
1999
2000
2002
2003
2005
2006
2007
2009
2010
2013
2014
2016
2017
(e) estimation préliminaire
Evolution des émissions dans l'air de PM 1.0 en base 100 en 1990 en France (Métropole)
140 Industrie de l'énergie
Industrie manufacturière et
120 construction
Traitement centralisé des déchets
100
base 100 en 1990
80
60
40
20
0
1991
1994
1996
1998
2001
2003
2005
2010
2012
2014
2017
1990
1992
1993
1995
1997
1999
2000
2002
2004
2006
2007
2008
2009
2011
2013
2015
2016
2018
2019 (e)
Analyse PM1,0
Enjeux
Effets sanitaires
Plus les particules sont fines, plus elles représentent un risque sanitaire car elles peuvent pénétrer plus facilement dans
le système respiratoire ou bien le sang. Les particules fines (PM2.5 et moins), ont attiré une forte attention ces dernières
années, notamment dû au risque sanitaire qu’elles présentent sur les maladies cardio-vasculaires et respiratoires, et ont
été classées en tant que substance cancérigène. A l’heure actuelle, les PM2.5 (qui incluent les PM1.0) sont l’indicateur
principal utilisé pour quantifier les risques sanitaires liés à l’exposition des particules, notamment du fait qu’elles soient
mesurées régulièrement et réglementées. Cependant, les particules plus fines comme les PM1.0 (voire même les
PM0.1/PUF) suscitent de plus en plus ( voir« Effets sur la santé » en début de chapitre)
Effets environnementaux
Concernant l’impact que peuvent avoir les PM1.0 sur l’environnement, beaucoup de phénomènes distincts peuvent être
considérés, à diverses échelles, et pour toutes tailles de particules. De ce fait, il est conseillé de se référer à la partie
générale sur les effets sur l’environnement en début de chapitre pour en connaître plus sur les enjeux environnementaux
liés aux particules. Les « particules ultrafines », au diamètre inférieur à 0,1 µm sont une source croissante d’intérêt ces
dernières années, à cause des risques sanitaires qui leurs sont associés.
Objectifs de réduction
Les objectifs de réduction de particules à l’échelle internationale, nationale et même locale concernent principalement
les émissions et les concentrations de PM10 et PM2.5 (cf. partie ci-dessus sur réglementations) avec notamment le
protocole de Göteborg, qui fut transposé en droits européens par la directive de réduction des plafonds d’émissions de
polluants (i.e., NECD en anglais) puis, en France, par le PREPA. Aucune spécification n’est donnée quant aux PM1.0, qui
ne fait pas partie des polluants dont les émissions doivent être nécessairement estimées et reportées à la CLRTAP.
Enjeux méthodologiques et incertitudes
De nombreux enjeux méthodologiques existent sur la quantification de la part condensable des émissions de particules
dans plusieurs secteurs de l’inventaire. La taille des particules condensables variant de quelques nanomètres à quelques
dizaines de microns, l’impact de la prise en compte de la part condensable sur les émissions aura lieu pour toute taille
de particules. Voir notre rapport méthodologique « Ominea ». Aucune incertitude n’est évaluée pour les PM1.0.
A noter
Il est important de noter que, dans les inventaires nationaux, estimer les émissions de PM1.0 n’est pas obligatoire et ces
émissions n’ont pas besoin d’être rapportées à la Convention LRTAP. De plus, comme pour les autres tailles de
particules, certaines émissions de PM1.0 sont estimées mais ne sont pas incluses dans le périmètre national. Parmi elles,
les émissions anthropiques du transport international aérien, fluvial ou maritime en font partie, ainsi que les émissions
naturelles liées aux feux de forêts. D’autres émissions naturelles de particules dues aux volcans, à la foudre, à la
végétation et autres, ne sont pas estimées dans l’inventaire français, mais ne font pas partie du périmètre d’inclusion
national. Enfin, dans l’inventaire national, la part de particules condensables émise est complexe à estimer dans de
nombreux secteurs. A l’heure actuelle, nous ne savons pas quantifier les recombinaisons qui peuvent se produire dans
l’atmosphère et qui sont à l’origine de la formation des particules dites secondaires. Ainsi, les particules dites
secondaires ne sont pas incluses dans les résultats d’émissions de PM1.0 de nombreuses sources.
Tendance générale
Le niveau actuel des émissions de PM1,0 est le plus bas observé depuis 1990. Même si tous les secteurs d’activité
contribuent aux émissions de la France métropolitaine, la grande majorité est issue du résidentiel/tertiaire (68% en
2018), principalement due à la combustion du bois et, dans une moindre mesure, du charbon et du fioul. Les émissions
de PM1,0 des secteurs du transport routier et de l’industrie manufacturière ne sont pas négligeables pour autant. Dans
le secteur du transport routier, deuxième secteur émetteur, elles sont essentiellement liées aux véhicules Diesel. Les
émissions de l’industrie manufacturière sont principalement engendrées par la construction et la métallurgie de
métaux ferreux. Pour les autres secteurs, moins émetteurs, comme les secteurs de la transformation de l’énergie, de
l’agriculture et du traitement des déchets, les émissions proviennent en grande partie de la combustion de biomasse
et de la combustion de carburants dans les engins mobiles non routiers.
Sur la période étudiée, les émissions ont baissé de plus de 70%. Cette tendance à la baisse est observée sur l’ensemble
des secteurs sauf pour le transport maritime, fluvial et aérien (relativement stables). Toutefois, l'année 1991 a niveau
d'émission élevé (maximum observé sur la période) consécutive, en particulier, à une forte consommation de bois dans
le secteur résidentiel/tertiaire en réponse à un hiver particulièrement rigoureux. La baisse générale observée depuis
1990 est engendrée, d’une part, par l’amélioration des performances des techniques de dépoussiérage dans l’industrie
manufacturière, d’autre part, par les effets de structure, notamment l'amélioration des technologies pour la
combustion de la biomasse (secteur du résidentiel/tertiaire) et, enfin, par l’arrêt de l’exploitation des mines à ciel
ouvert en 2002 et des mines souterraines en 2004 (appartenant au secteur de la transformation d’énergie).
L’industrie et la transformation d’énergie sont plutôt stagnants depuis quelques années, dû à l’intensification de
l’activité de sous-secteurs comme la métallurgie des métaux ferreux, le papier/carton et le chauffage urbain tandis que
d’autres contributeurs significatifs comme la construction et la transformation de combustibles minéraux solides
stagnent. En ce qui concerne le transport et l’agriculture, les émissions sont en baisse continue même dans les années
récentes, notamment grâce aux mesures mises en place pour la combustion de carburants lors de l’échappement des
fumées des engins mobiles routiers et non routiers, combinées aux règlementations appliquées aux compositions des
carburants. A noter que, contrairement aux particules de plus grande taille, les émissions du secteur de l’agriculture
résultent entièrement de la combustion de carburants dans les engins mobiles non routiers.
De ce fait, il est donc anticipé que les émissions de PM1,0 continuent d’être réduites dans les prochaines années. Les
différentes mesures (à venir et existantes) concernant les particules totales en suspension comme, par exemple, les
arrêtés sur les installations de combustion et les normes visant les engins mobiles routiers (Euro) et non routiers (Stage)
devraient permettre de rendre réalisables ces réductions. De plus, des efforts de réduction d’émissions sont rendus
possibles grâce à l’optimisation des procédés de combustion et l’existence de technologies de réductions comme les
médias filtrants. Il est cependant difficile de prévoir l’évolution des émissions de PM1,0 étant donné qu’elles dépendent
principalement de la consommation de bois, qui varie selon le climat et qui est prévue de croître dans le mix énergétique
des prochaines années pour des raisons d’émissions de gaz à effet de serre.
En ce qui concerne les différents combustibles, la consommation de biomasse est le principal émetteur de PM1.0 en
France, contribuant à hauteur de 60% en 1990 et 71% en 2018 aux émissions énergétiques. Pourtant, les émissions de
la biomasse ont fortement diminué entre 1990 et 2018, atteignant des réductions de plus de 70%, notamment grâce au
renouvellement des équipements de chauffage individuel par des équipements plus performants et moins émetteurs.
La contribution grandissante du bois est en partie due à la substitution d’autres combustibles par la biomasse, dans
des intérêts liés aux émissions de gaz à effet de serre. Parmi eux, les combustibles solides fossiles ont été délaissés au
fur et à mesure, se témoignant par une baisse de plus de 95% de leurs émissions comparativement à 1990. D’autres
combustibles comme ceux liquides ont grandement contribué à réduire les émissions de PM1.0 des combustibles avec
principalement le fioul domestique et le gazole qui ont atteint des réductions respectives de -97% et -74%, notamment
grâce aux normes de la combustion mobile (Euro pour véhicules passagers et Stage pour engins mobiles non routiers).
Définition
Le carbone suie (appelé BC pour Black Carbon
mais aussi Elemental carbon) est une compo-
sante des particules, issue des processus de
combustion incomplète de combustibles fossiles,
biomasse et bio-fiouls. Il représente une partie
des suies, mélanges complexes de particules
contenant du carbone suie et du carbone
organique. On nomme black carbon, le carbone
élémentaire mesuré par méthode thermo-optique
et EC le carbone mesuré par méthode optique. Le
carbone suie représente les deux.
Composition chimique
Composé constitué de carbone élémentaire (C)
dont la couleur noire absorbe le rayonnement
lumineux.
Répartition des émissions de carbone suie en France
2018 Origine
Sources anthropiques : combustion de
1% 9% combustibles fossiles, biomasse et bio-fiouls.
Les sources les plus importantes sont le
6% chauffage domestique au bois et au charbon, le
6%
transport routier (Diesel essentiellement),
engins mobiles non routiers, les moteurs de
44% 43% bateaux, le brûlage des résidus agricoles ; les
1990 incendies de forêt et de végétation.
29% 31%
Source naturelle : feux de forêt et de
végétation.
Phénomènes
16% Le carbone suie a un pouvoir de réchauffement
de l'atmosphère : il absorbe les rayons solaires. Il
15% est ainsi classé parmi les forceurs climatiques à
courte durée de vie (SLCF en anglais).
Industrie énergie Industrie manufacturière
Effets
Résidentiel/tertiaire Agriculture/sylviculture
Déchets (centralisés) Transports Effet de serre, forçage radiatif positif
(mais plus limité que le CO2 dû à sa courte
durée de vie dans l’atmosphère, de 3 à 8 jours)
Carbone suie
Evolution des émissions dans l'air de BC depuis 1990 en France (Métropole)
90 Industrie énergie Industrie manufacturière
Déchets (centralisés) Résidentiel/tertiaire
80 Agriculture/sylviculture Transports
70
60
milliers de tonnes
50
40
30
20
10
2019 (e)
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
2018
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
(e) estimation préliminaire
Evolution des émissions dans l'air de BC en base 100 en 1990 en France (Métropole)
140 Industrie de l'énergie
Industrie manufacturière et construction
Traitement centralisé des déchets
120 Résidentiel / tertiaire
Agriculture
Transports
100
base 100 en 1990
80
60
40
20
0
1991
1992
1993
1999
2000
2001
2007
2008
2009
2015
2016
2017
1990
1994
1995
1996
1997
1998
2002
2003
2004
2005
2006
2010
2011
2012
2013
2014
2018
2019 (e)
Carbone suie
Analyse
Enjeux
Effets sanitaires
Le carbone suie, de par ses faibles dimensions, présente des risques similaires à celles des particules fines en termes
d’impact sanitaire avec une pénétration assez favorable dans le système respiratoire et cardiovasculaire. Le carbone
suie représente un certain intérêt dans le suivi de l’impact sanitaire des particules parce qu’il est un bon indicateur
des composés toxiques qui peuvent se trouver dans les PM suite à la combustion. Cependant, il reste un traceur
insuffisant car la toxicité particulaire résulte de la réactivité biologique des composantes organique et métallique et
le carbone suie n’est qu’un traceur de la phase organique générée par la combustion incomplète. Le carbone suie a
gagné beaucoup d’attention lors des dernières années, principalement à cause de son impact sur la santé humaine et
également pour son rôle dans le réchauffement climatique dû à son potentiel d’absorption des rayons UV.
Effets environnementaux
En ce qui concerne l’impact que peut avoir le carbone suie sur l’environnement, plusieurs phénomènes distincts
peuvent être considérés, à diverses échelles. Cependant, l’une des caractéristiques principales du carbone suie est
qu’il est désigné comme « forceur climatique à courte durée de vie » (SLCF en anglais) de par son effet absorbant du
rayonnement solaire. Ainsi, en étant transporté sur de grandes distances et déposé sur différentes surfaces, il peut
altérer le pouvoir réfléchissant (albedo) de certaines étendues glaciaires notamment et avoir un potentiel réchauffant
sur le climat. (Pour plus d’informations, se référer au paragraphe « Effets sur l’environnement » en début de chapitre)
A noter
Il est important de noter que, dans les inventaires nationaux, estimer les émissions de BC est recommandé mais non
obligatoire et ces émissions ne doivent pas nécessairement être rapportées à la Convention LRTAP. Ces règles
pourraient évoluer dans le futur avec l’intérêt grandissant envers le BC.
Dans l’inventaire national, comme pour les autres types de particules, certaines émissions de BC sont estimées mais
ne sont pas incluses dans le périmètre national. Parmi elles, les émissions anthropiques du transport international
aérien, fluvial ou maritime en font partie, ainsi que les émissions naturelles liées aux feux de forêts.
Tendance générale
Le niveau actuel des émissions de carbone suie, en France métropolitaine, est le plus faible observé depuis 1990. Les
émissions de ce polluant sont induites par tous les secteurs, mais principalement par les suivants : le transport
routier, dû en grande majorité à la combustion de diesel ; le résidentiel/tertiaire, dont la principale source est la
combustion de bois ; l'agriculture, du fait notamment de la combustion de résidus de récolte et de la combustion de
carburants dans les engins mobiles non routiers.
Les autres secteurs, que sont l’industrie manufacturière, la transformation d’énergie et le traitement des déchets,
sont tous émetteurs de carbone suie mais dans de moindres mesures (11% des émissions totales de BC à eux tous en
2018). Parmi eux, les principaux sous-secteurs responsables de ces émissions sont la construction, la métallurgie de
métaux ferreux, la production de minéraux non métalliques et la transformation de combustibles solides. Jusqu’aux
fermetures consécutives des mines à ciel ouvert et souterraines, le sous-secteur de l’extraction et distribution de
combustibles solides était un des principaux émetteurs.
La répartition des émissions entre les différents secteurs a peu évolué depuis 1990, en dehors de la part du secteur de
la transformation d’énergie qui a nettement diminué dû notamment à la fermeture des mines. Le secteur du transport
routier représente toujours à lui seul la moitié des émissions de carbone suie. Les transports maritime et aérien
internationaux sont des émetteurs significatifs de carbone suie, bien que leurs contributions ne soient pas
comptabilisées dans les totaux nationaux.
Néanmoins, les émissions totales de carbone suie suivent la tendance historique de diminution et ont été réduites de
plus d’un facteur 3 depuis 1990, grâce notamment aux efforts conjoints de tous les secteurs mais notamment de la
combustion mobile avec le trafic routier et les engins mobiles non routiers, ainsi que le chauffage résidentiel.
Lors des années récentes, les émissions de carbone suie du secteur résidentiel/tertiaire sont fluctuantes, (légères
hausses entre 2011 et 2013, et entre 2014 et 2016, suivies de baisses). Ceci peut s’expliquer par la variabilité
climatique annuelle et durant les années 2011, 2014 et 2015, le climat très doux a entrainé une baisse nette de la
consommation énergétique du résidentiel/tertiaire, contrairement à 2012 et 2013, plus froides, qui montrent un
regain des émissions. L’année 2018 a présenté un climat relativement favorable qui a permis, conjointement avec les
efforts entrepris, de continuer la baisse des émissions observée. Les émissions récentes d’autres secteurs comme
l’industrie manufacturière, la transformation d’énergie et le traitement des déchets sont toutes en baisse, malgré des
évolutions plus lentes compte tenu des marges de réduction qui deviennent de plus en plus faibles.
Par conséquent, une continuité dans les réductions des émissions de carbone suie est attendue dans les prochaines
années. Pour y parvenir, il faudra compter sur les différentes mesures existantes visant les particules totales en
suspension comme, par exemple, les arrêtés sur les installations de combustion et les normes visant les engins mobiles
routiers (Euro) et non routiers (Stage), et sur des mesures supplémentaires. Le carbone suie étant le résultat de la
combustion incomplète de matières carbonées, l’amélioration des rendements des procédés de combustion et les
technologies de réduction existantes comme les filtres devraient également contribuer à réduire ces émissions.
Parmi les combustibles, la consommation de gazole/GNR est le principal contributeur aux émissions de BC,
représentant environ 44% des émissions de la combustion de combustibles en 1990 et 58% en 2018. Néanmoins, les
émissions du gazole ont fortement diminué et participé à la tendance générale observée avec une réduction de ses
émissions de plus de 61%. La part croissante des émissions du gazole est en partie due à la substitution progressive des
combustibles solides fossiles (-97% des émissions de BC depuis 1990) et également à la substitution du fioul
domestique par le gazole non routier dans les engins mobiles non routiers. L’autre principal combustible émetteur de
BC est le bois qui contribue entre 20% et 32% aux émissions de BC sur la période étudiée. Le bois a également permis
cette réduction globale d’émissions avec une baisse de ses émissions de 62%, notamment grâce au progrès
technologique et à l’implémentation de normes sur les équipements de chauffage individuel.
Références du chapitre
ANSES 2018 - ANSES – Juin 2018 – Polluants émergents dans l’air ambiant. Identification, catégorisation et
hiérarchisation de polluants actuellement non réglementés pour la surveillance.
CARA 2018 – Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA) – 2018 - Bilan des travaux 2017 du
programme CARA. INERIS : DRC-18-167619-02995A
https://www.lcsqa.org/system/files/rapport/LCSQA2017-bilan%20prog%20CARA%202017.pdf
CICR 2013 - Centre international de recherche sur le cancer - 2013 - Air pollution and cancer - Editors, K. Straif, A.
Cohen, J. Samet. IARC Scientific Publications; 161. ISBN 978-92-832-2166-1
OMS 2016 - Organisation mondiale de la santé – 2016 – page du site web qualité de l’air et santé. Mise à jour du 2 mai
2018. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ambient-(outdoor)-air-quality-and-health
AEE 2013 - Agence de l’environnement européenne – Status of black carbon monitoring in Europe in 2013. 2013 report.
ISBN 978-92-9213-415-0
AEE 2018 – Agence de l’environnement européenne - Air quality in Europe – 2018 report. N°12. ISBN 978-92-9213-989-6
LCSQA 2019 - Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA) – 2019 - Mesure des particules
ultrafines au sein du dispositif national de surveillance de la qualité de l’air – Note technique.
https://www.lcsqa.org/system/files/rapport/LCSQA_Note_technique_PUF_09avril2019.pdf
IPCC- AR5-2014 - Myhre, G., D. Shindell, F.-M. Bréon, W. Collins, J. Fuglestvedt, J. Huang, D. Koch, J.-F. Lamarque,
D. Lee, B. Mendoza, T. Nakajima, A. Robock, G. Stephens, T. Takemura and H. Zhang, 2013: Anthropogenic and
Natural Radiative Forcing. In: Climate Change 2013: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the
Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Stocker, T.F., D. Qin, G.-K. Plattner, M.
Tignor, S.K. Allen, J. Boschung, A. Nauels, Y. Xia, V. Bex and P.M. Midgley (eds.)]. Cambridge University Press,
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