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2025 17:18
Études internationales
URI : https://id.erudit.org/iderudit/704131ar
DOI : https://doi.org/10.7202/704131ar
Éditeur(s)
Institut québécois des hautes études internationales
ISSN
0014-2123 (imprimé)
1703-7891 (numérique)
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Beylerian, O. (2000). Déplacés et réfugiés : droit humanitaire et action
internationale. Études internationales, 31(1), 165–185.
https://doi.org/10.7202/704131ar
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1. Étude bibliographique
Déplacés et réfugiés :
droit humanitaire et action
internationale*
OnmgBEYLERIAN**
165
166 Onnig BEYLERIAN
I - L'ampleur du phénomène
Pour pouvoir appréhender la complexité de ce phénomène global, le
premier ouvrage, qui rassemble les contributions d'une majorité de géogra-
phes 3 , s'attache à typologiser la diversité des cas impliquant les déplacements
forcés de populations, surtout dans le contexte africain4 et à illustrer la
complexité extrême des migrations forcées dans des situations les plus diver-
ses5. Quatre questions apparaissent au centre des préoccupations des interve-
nants. La plus importante est sans aucun doute la multiplicité des causes des
migrations forcées ; l'intégration dans les lieux d'accueil, comme aussi bien les
effets des déplacements forcés sur l'environnement d'accueil ; et le retour et les
rapatriements.
2. Jeff CRISP, Policy Challenges oj the New Diasporas : Migrant Networks and their Impact on Asylum
Flows and Régimes, UNHCR, Working Paper n° 7, May 1999, http://www.unhcr.ch/refworld/
pub/wpapers/wpno7.htm.
3. Mais aussi des ethnologues, des anthropologues, un sociologue, un juriste, un médecin et un
agronome. Tous les contributeurs possèdent une expérience pratique tangible et dans une
large mesure leur contribution individuelle se lit comme un rapport de leur recherche-action
sur le terrain.
4. Ainsi, sur quatorze chapitres qui concernent spécifiquement des études de cas de régions ou
de pays, onze portent sur l'Afrique et trois sont consacrés respectivement à l'Indonésie, au
Vietnam et au Chili. •• .
5. Illustrer est le verbe le plus approprié, vu l'abondance de cartes et de figures conçues,
dessinées et présentées d'une manière remarquable.
DEPLACES ET REFUGIES : DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 167
conflits en Afrique ne soient pas accompagnés par des disettes, voire des
véritables famines. En outre, la plupart des États africains sont faibles au point
de vue de la légitimité ou de leur pouvoir d'allégeance, mais possèdent des
capacités suffisantes pour créer des régimes répressifs qui s'adonnent à l'abus
systématique ou occasionnel des libertés individuelles8.
La classification adoptée par cet ouvrage penche sensiblement vers la
thèse que tout migrant qui se voit forcé de quitter son foyer est un réfugié. Or,
si l'on se fie à la Convention relative au Statut des réfugiés (1951) et de son
Protocole (1967), cette thèse élargit considérablement le champ d'application
de la notion de réfugié. Selon la Convention, un réfugié est un déplacé
transfrontalier qui ne peut pas ou ne veut pas retourner dans son lieu d'origine
du fait qu'il craint pour sa vie ou pour la perte de ses droits fondamentaux.
Chercher un pays pour améliorer son sort est différent du cas où l'on cherche
avant tout un refuge. Le régime international de protection des réfugiés fait
une distinction claire entre le migrant qui quitte son pays de son gré, car il
aspire à améliorer ses conditions de vie et le réfugié qui le fuit par crainte de la
persécution. Le migrant économique ne risque pas la persécution systémati-
que: il est confronté à la disette, à la pauvreté extrême ou aux mauvaises
conditions économiques.
Certains chapitres illustrent bien le caractère enchevêtré des causes de la
migration forcée et tendent de faire valoir l'élargissement du concept de la
migration forcée. Comme le rapporte J. Boutrais, la notion de réfugié chez les
Peuls a une connotation variée exprimée dans trois expressions qui représen-
teraient la migration forcée : dogga veut dire fuite face à une menace ; meeda
désigne une décision anti-pastorale, prise sous le couvert de l'intérêt public
pour le développement ; fera veut dire le caractère éperdu du sauve-qui-peut
lorsqu'une guerre éclate9. Toutes les trois paraissent renvoyer à la réalité
qu'ont vécue les Peuls contraints à prendre le chemin de l'exil, soit à cause des
conflits, soit à cause de l'impossibilité de mener leur vie d'éleveurs. Similaire -
ment dans le cas des Touaregs10 de la région sahélo-saharienne, les différentes
migrations pastorales ont été causées par des décisions administratives des
autorités coloniales, l'implantation d'industries minières et pétrolières du
Nord ou des calamités naturelles. Mais depuis 1990 jusqu'à 1995, les Touaregs
ont été aussi exposés aux conflits armés et ont connu des exodes ; des fuites
tous azimuts qui se sont soldés dans la diasporisation des communautés
touaregs.
8. Ce n'est pas par hasard que les États africains ont donné à la notion de réfugié une dimension
plus élargie que celle contenue dans la Convention relative au Statut des réfugiés (1951). Ainsi
dans la Convention régissant les aspects propres aux problèmes des réfugiés en Afrique
(1969), le terme réfugié s'applique «à toute personne qui, du fait d'une agression, d'une
occupation, d'une domination étrangère ou d'événements troublant gravement l'ordre public
dans une partie ou dans la totalité de son pays d'origine ou du pays dont elle a la nationalité,
est obligée de quitter sa résidence habituelle pour chercher refuge dans un autre endroit à
l'extérieur de son pays d'origine ou du pays dont elle a la nationalité ». (Art. 1).
9. Cf. J. BOUTRAIS, « Les éleveurs, une catégorie oubliée de migrants forcés», in V. LASSAILLY-
JACOB, et al, op. cit., pp. 161-192.
10. Edmond BERNUS, « Exodes tous azimuts en zone sahélo-saharienne », in idem, pp. 195-208.
DÉPLACÉS ET RÉFUGIÉS: DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 169
11. Voir également sur la mobilité forcée durant les différentes périodes de la colonisation
française en Afrique occidentale, Jean-Yves MARCHAL, « Frontières et réfugiés en Afrique
occidentale française (1900-1950) », in idem, pp. 209-225.
12. André GUICHAOUA, « Mobilité forcée dans la région des Grands Lacs », in idem, pp. 303-340.
13. Olivier LESERVOISIER, « Les réfugiés « négro-mauritaniens » de la vallée du Sénégal », in idem,
pp. 283-301.
14. Leservoisier relève justement, (en se référant à Igor KOPYTOFF, The African Frontier: The
Reproduction of Traditional African Societies, Bloomington, Indiana University Press, 1987)
que la frontière africaine ne s'est jamais caractérisée comme une frontière linéaire mais
consistait en des espaces ouverts des sociétés organisées, in idem, p. 291.
15. Françoise CLAVAIROLLE, «Migration dirigée et développement séricicole au Vietnam», in
idem, pp. 251-282.
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16. Patrice LEVANG, « Des migrants forcés dans le cadre de la Transmigration en Indonésie », in
idem, pp. 227-249.
17. Richard BLACK, «Les réfugiés dégradent-ils l'environnement?», in idem, pp. 383-408.
18. W. Van DAMME, «Les réfugiés du Libéria et de Sierra Leone en Guinée forestière (1990-
1996) », in idem, pp. 343-381.
19. Frédérique FOGEL, «Transfert contre migration? Une analyse des pratiques migratoires en
Nubie égyptienne », in idem, pp. 137-159.
DÉPLACÉS ET RÉFUGIÉS: DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 171
20. Marc LAVERGNE, « De la cuvette du Haut-Nil aux faubourgs de Khartoum : les déplacés du
Sud-Soudan», in idem, pp. 109-133.
21. Roland POURTIER, « Les camps de Kivu ou la gestion de l'éphémère », in idem, pp. 451-477.
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22. L. CAMBRÉZY, « Pour une géographie des populations réfugiées », in idem, pp. 431-449.
23. Anne-Marie GAILLARD, « La dimension idéologique dans le retour d'exil : Les Chiliens réfugiés
en France », in idem, pp. 89-107.
24. François GRUNEWALD, op. cit., pp. 409-429.
25. Ibid., p. 417;
DEPLACES ET REFUGIES : DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 173
26. Voir en particulier la contribution de Sophie Albert dans l'ouvrage précédent sur le régime
de protection du droit humanitaire des personnes déplacées ; « Réfugiés de l'intérieur » :
droits, protection et assistance aux personnes déplacées, in LASSAILLY-JACOB, op. cit., pp. 49-
69. Le droit international des réfugiés ne s'applique pas à ces personnes aussi longtemps
qu'elles n'ont pas franchi les frontières internationales, en outre elles doivent entretenir une
crainte bien fondée de la persécution à laquelle elles peuvent être soumises dans leur pays
d'origine.
27. Voir par exemple le nouvel annuaire qui passe en revue les avancées dans la matière ; T.M.C.
ASSER INSTITUUT (éd.), Yearbook ojInternational Humanitarian Law, vol. 1, T.M.C. Asser Press,
The Hague, 1998.
28. On peut également se plaindre de la présentation matérielle de l'anthologie qui laisse
beaucoup à désirer. La présence d'abrégés de chaque chapitre aurait pu être également utile.
174 Onnig BEYLERIAN
Quoi qu'il en soit on peut classifier les textes en quatre thèmes princi-
paux. Sans conteste, la plus grande partie des textes essaient de montrer les
rapports entre le droit de la guerre (ou le droit des conflits armés) et le droit
international humanitaire. Le deuxième intéresse les relations entre le droit
international humanitaire et les droits de la personne, alors que le troisième
fait état des récentes percées juridiques sur le front de la criminalisation de la
violence interne, en particulier des crimes contre la paix et l'humanité commis
dans les contextes de conflits armés internes. Enfin, l'anthologie de textes
comporte un quatrième thème qui porte plus précisément sur des domaines
précis : la protection des femmes et des enfants en temps de guerre ainsi que
celle de l'environnement et du personnel humanitaire.
Mais avant de procéder à la présentation des thèmes, il importe de
préciser que le droit humanitaire est un ensemble de principes et de règles qui
visent à protéger les victimes de la guerre et des conflits armés et à limiter
l'emploi de la violence en temps de guerre29. Les sources principales du droit
humanitaire sont les quatre conventions de Genève de 1949, les Protocoles i et
II de 1977, la Convention des Nations Unies sur l'interdiction et les restric-
tions de l'emploi de certaines armes conventionnelles (1980), auxquelles il
faudra ajouter la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la
production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction
(1997). Le DIH protège les non-combattants, les combattants blessés, les
prisonniers de guerre et la population civile essentiellement en période de
conflits internationaux et non internationaux. De plus, par le fait même que
ces instruments jouissent d'un très large appui de la communauté des États,
plusieurs aspects du droit international humanitaire sont réputés relever du
droit coutumier30.
29. Cette définition peut être contestée par ceux qui voient le droit humanitaire comme droit de
l'intervention humanitaire (ou droit d'ingérence) ; les Conventions de Genève et leurs
Protocoles ne constituant que le droit des conflits armés.
30. Theodor MERON (1987), «The Geneva Conventions as Customary Law», in J. GARDAM,
Humanitarian Law, op. cit., pp. 131-153.
31. Un des textes traite effectivement de la distinction entre elles: Christopher GREENWOOD
(1983), « The Relationship between lus ad Bellum and lus in Bello », in idem, pp. 49-62.
32. Un exemple plus ancien est le Pacte Kellogg-Briand (1928) puisqu'il condamne l'usage de la
force en tant qu'instrument de politique nationale ; voir à cet effet Chris af JOCHNICK et Roger
NORMAND (1994), « The Légitimation of Violence : A Critical History of the Laws of Wars », in
idem, pp. 386-387.
DÉPLACÉS ET RÉFUGIÉS: DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 175
33. Hans BLIX (1978), « Area Bombardment : Rules and Reasons », in]. GARDAM, op. cit., pp. 181-
219.
34. Voir par exemple les articles 48 et 52 (5)(b).
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35. On peut déceler cette tendance dans le développement des armes non létales qui humanise-
rait davantage les conflits armés en évitant la destruction de vies humaines, de l'environne-
ment naturel et des habitats humains, et qui permettrait aux stratèges d'atteindre, du moins
théoriquement, des objectifs recherchés. Voir à cet égard le rapport d'un groupe d'experts
américains publié par le Council on Foreign Relations (New York) ; Independent Task Force
Report, Nonlethal Technologies : Progress and Prospects, Richard L. GARWIN and W. MONTAGUE
WINFIELD, (1999).
36. Louise DOSWALD-BECK et Sylvain VITE (1993), « Origin and Nature of Human Rights Law and
Humanitarian Law», inJ. GARDAM, op. cit., pp. 459-483.
37. Voir aussi Robert KOLB, « Relations entre le droit international humanitaire et les droits de
l'homme », Revue internationale de la Croix-Rouge, n°831 (septembre 1998), pp. 437-447.
38. Particulièrement l'article 75 du Protocole i et les articles 4, 5, et 6 du Protocole IL
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39. Frits KALSHOVEN (1991), «State Responsibility for Warlike Acts of the Armed Forces», in
J. GARDAM, op. cit., pp. 267-298.
40. Tandis que le Statut du TPIY traite les conflits en ex-Yougoslavie comme un ensemble de
conflits internationaux, celui du Rwanda considère qu'il s'agit d'un conflit armé non interna-
tional ; voir Theodor MERON, « International Criminalization of Internai Atrocities », in idem,
pp. 299-322 ; James C. O'BRIEN, « The International Tribunal for Violations of International
Humanitarian Law in the Former Yugoslavia », in idem, pp. 323-343.
41. Christopher GREENWOOD, «International Humanitarian Law and the Tadic Case», in idem,
pp. 345-363.
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42. Judith GARDAM, « W o m e n and the Law of Armed Conflict: Why the Silence?», in iâem,
pp. 431-456 ; Christine CHINKIN (1994), « Râpe and Sexual Abuse of Women in Internatio-
nal Law », in idem, pp. 365-380.
43. Idem, pp. 376-378.
44. Géraldine Van BUEREN, « The International Protection of Children in Armed Conflicts », in J.
GARDAM, op. cit., pp. 485-502.
DÉPLACÉS ET RÉFUGIÉS : DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 179
45. Le Protocole iv à la Convention des droits de l'enfant fixerait à 18 ans l'âge minimum pour le
recrutement et serait applicable dans tous les types de conflits.
46. Betsy BAKER, «Légal Protections for the Environment in Times of Armed Conflict», in
J. GARDAM, op. cit., pp. 503-535.
47. M.-Christiane BOURLOYANNIS-VRAILAS, «The Convention on the Safety of United Nations and
Associated Personnel », in idem, pp. 537-567.
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48. Marie-José DOMESTICI-MET, «Cent ans après La Haye, cinquante après Genève: le droit
international humanitaire au temps de guerre civile », Revue internationale de la Croix-Rouge,
n°834 (juin 1999), pp. 277-301.
49. Pour une esquisse de la fusion des droits de l'homme, du droit des conflits armés, du droit des
réfugiés et du droit humanitaire, voir Tom HADDEN et Colin HARVEY, « The Law of Internai
Crisis and Conflict », Revue internationale de la Croix-Rouge, n° 833 (mars 1999), pp. 119-133.
DÉPLACÉS ET RÉFUGIÉS : DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 181
50. Si les États ont confié au HCR la garde de la Convention de 1951 et de son Protocole de 1967,
la garde des Conventions de Genève ainsi que de ses Protocoles Additionnels a été confiée au
CICR.
51. Le HCR actuel n'est que le descendant du HCR originel fondé par la Société des Nations en
1921 et qui fut dirigé par Fridtjof Nansen (1921-1930).
52. Yves BEIGBEDER, Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, op. cit., p. 73.
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53. Chaque État a établi ses critères et procédures pour la détermination du statut des réfugiés
qui se présentent à eux conformément aux stipulations de la Convention sur le Statut des
réfugiés de 1951. Dans le cas canadien, voir La jurisprudence sur la définition de réfugié au sens
de la Convention, Services juridiques, Commission de l'immigration et du statut de réfugié,
1996 ; voir aussi Canada, Légal Services, Immigration and Refugee Board of Canada, A Guide
toAsylum Law and Practice, présenté à la Conférence de l'Association internationale des juges
du droit des réfugiés, 1998, http://www.irb.gc.ca/iarlj/delegates/canada/index_e.stm.
DÉPLACÉS ET RÉFUGIÉS: DROIT HUMANITAIRE ET ACTION INTERNATIONALE 183
54. Emily A. COPELAND, « Reshaping the International Refugee Régime : Industrialized States'
Response to Post-Cold War Refugee Flows», International Relations, vol. xiv, n° 5, 1999,
pp. 425-445.
55. Luc LEGOUX, «La remise en cause du droit d'asile en France», dans Déplacés et réfugiés,
op. cit., pp. 70-88.
56. Voir par exemple, Bimal GHOSH, Huddled Masses and Uncertain Shores : Insights into Irregular
Migration, The Hague, Kluwer Law International, 1998.
57. Y. BEIGBEDER, op. cit., p. 74.
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61. Pour l'année budgétaire 1993, le HCR aura fait affaire avec 300 ONG et dépensé plus de
300 millions de dollars us.
62. Y. BEIGBEDER, op. cit., p. 113.