Droit Parlementaire
Droit Parlementaire
Droit Parlementaire
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SIGNES ET ABRÉVIATIONS
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INTRODUCTION
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territoire, des Chefs de territoire, consolide également les Assemblées Territoriales. Le 28
septembre 1958, la Côte d’Ivoire répond positivement au référendum d’autodétermination
organisé dans toute la communauté franco-africaine et malgache et, le 4 décembre 1958, elle
proclame sa première République. L’Assemblée Territoriale de la Côte d’Ivoire s’érige en
Assemblée Constituante et les Conseillers Territoriaux prennent le titre de Députés.
Le 26 mars 1959, l’Assemblée Constituante vote à l’unanimité la première Constitution et cède
la place à une nouvelle Assemblée Législative qui compte cent députés d’origine ivoirienne et
française. Dans la continuité, le monocaméralisme est reconduit sous le régime de la
Constitution du 3 novembre 1960. Il a été cependant remis en cause par la révision
constitutionnelle de 1998, qui prévoyait un parlement bicaméral avec l’institution d’un Sénat.
Mais, cette réforme de 1998 n’ayant pas connu d’effectivité, l’opération constituante de 2000 a
opéré la reconduction du monocaméralisme avec un Parlement se limitant à une seule chambre,
dite Assemblée nationale dont les membres portent le titre de député.
Avec l’adoption de la constitution de la Troisième République en 2016, le Sénat est devenu la
chambre haute du Parlement, faisant du Parlement de la Côte d'Ivoire, un parlement bicaméral.
II. Les sources du droit parlementaire : un droit constitutionnalisé
Le droit parlementaire est défini par un corpus de règles essentiellement écrites, hiérarchisées
et au sommet duquel se trouve la Constitution. Dans ce schéma, le droit parlementaire apparaît,
à première vue, relativement peu autonome, même si le principe constitutionnel de la séparation
des pouvoirs laisse aux assemblées une marge de manœuvre pour déterminer certaines règles
de fonctionnement interne.
D’une manière générale, à l’image des systèmes parlementaires qui relèvent de la tradition
continentale (par opposition aux pays de tradition non écrite), le droit parlementaire ivoirien
s’inscrit dans une stricte hiérarchie des normes, selon l’ordre suivant : Constitution, Lois
organiques, Lois ordinaires, Règlements. Par ailleurs, c’est un droit parlementaire largement
constitutionnalisé, car c’est dans la Constitution elle-même que l’on trouve les règles
fondamentales afférentes aux assemblées parlementaires : structure du pouvoir législatif,
composition des assemblées, durée des mandats, statut des parlementaires, organisation des
rapports avec le pouvoir exécutif.
L’objectif de ce cours est de permettre aux étudiants, futurs juristes, de saisir l’institution, son
rôle et comment elle le met en œuvre. Ils seront ainsi, à même d’analyser ses actions et
inactions, dans le cadre du régime politique ivoirien dont l’hyper présidentialisation est la
marque de fabrique.
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Pour se faire, le cours sera articulé autour de trois chapitres. Après avoir parcouru le mandat
parlementaire (chapitre 1), il conviendra de décrire l’organisation et le fonctionnement de
l’institution (2).
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CHAPITRE I : LE MANDAT PARLEMENTAIRE
Dans tous les systèmes institutionnels disposant d’un Parlement élu, l’exercice de la fonction
parlementaire répond, à des besoins, des contextes et des contraintes somme toute souvent
comparables. Le régime électoral, la durée du mandat ou le régime de protections dont
bénéficient les parlementaires dans l’exercice de leurs fonctions dénote de la place qui lui est
accordée par la Constitution dans l’architecture institutionnelle ivoirienne.
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A. Le caractère non impératif du mandat.
Le mandat est libre et le parlementaire ne peut ni ne doit recevoir d’ordre ou d’injonction de la
part de ses électeurs. Cette règle de base, intrinsèquement liée au système représentatif, est
explicitement rappelée dans la constitution ivoirienne du 08 Novembre 2016, telle que modifiée
par la Loi constitutionnelle N° 2020- 348 du 19 mars 2020, en son article 96 : « Chaque
parlementaire est le représentant de la Nation entière. Tout mandat impératif est nul ».
En pratique, s’il est évident que le parlementaire élu ne puisse recevoir de mot, on peut se
demander le sort réservé à la catégorie des parlementaires, notamment le 1/3 des sénateurs, qui
sont nommés par le Président de la République.
C. Le caractère général du mandat parlementaire
Dire que le mandat est général, signifie que son titulaire, bien qu’élu dans une circonscription,
représente, en principe, la collectivité toute entière. Mais à ce niveau, une nuance entre le
mandat du Député et celui du Sénateur mérite d’être soulignée. Le Député est le représentant
de la Nation, au sens de l’article 86 de la Constitution. Cela veut dire qu’une fois élu, il n’a pas
de compte à rendre à sa circonscription d’origine, agissant pour toute la collectivité. Cela ne
doit pas pour autant, l’empêcher d’organiser des missions parlementaires dans sa
circonscription d’origine, afin de présenter les actions auxquelles il a participé au cours de la
législature.
En ce qui concerne le Sénateur, le constituant en son article 87, dispose qu’il assure la
représentation des collectivités territoriales et des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire. On
pourrait donc en déduire que ce mandat, même s’il a un caractère général, comme celui du
Député, est aussi et beaucoup plus orienté. Le sénateur a donc une obligation beaucoup plus
marquée envers, d’une part les collectivités territoriales et d’autre part les ivoiriens de
l’extérieur. Il défend les intérêts de ces collectivités et de la diaspora ivoirienne
Mais cela ne doit pas être interprétée comme une obligation de rendre compte à sa collectivité
d’origine. En réalité, le Sénateur a la main sur les textes et dossiers concernant l’ensemble des
collectivités territoriales (que le législateur a précisé, en son article 107, code électoral 2020) et
les ivoiriens de la diaspora, comparativement au Député. Ainsi, sans tomber dans une
classification compétences de droit commun réservée aux Députés et compétences d’attribution
pour les Sénateurs, le constituant a tout de même établi une certaine démarcation entre les deux
entités du Parlement, comme une sorte de spécialisation.
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D. Le caractère « professionnel » du mandat
Le mandat est, le plus souvent, considéré comme « professionnel », c’est à dire une fonction à
plein temps justifiant le versement d’une indemnité, quel que soit le nom qui lui est attribué.
Cette indemnité représente, par ailleurs, une protection, la première, contre les pressions
externes et garantit l’indépendance du parlementaire.
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Le parlementaire (député et sénateur) qui se trouve dans l’un des cas d’incompatibilité prévus
par la loi, peut avant tout avertissement, se démettre volontairement de son mandat. À défaut,
le bureau de son institution, l’avise par lettre recommandée en indiquant sommairement les
motifs qui justifient l’application de l’un des articles qui précèdent, que la question de sa
démission d’office sera portée à l’ordre du jour de la première séance de l’Assemblée nationale
qui suivra l’expiration du délai de huitaine après son avertissement », prévient le nouveau code
électoral. Et d’ajouter qu’ « avant la séance ainsi fixée, si l’intéressé ne fait parvenir aucune
opposition formulée par écrit adressée au Président (de l’Assemblée nationale ou du Sénat),
celui-ci donne acte de la démission d’office, sans débat. Dans le cas contraire, le mis en cause
est admis à fournir ses explications à huis clos, et l’Assemblée nationale se prononce
immédiatement ou, s’il y a lieu, après renvoi devant une Commission spéciale.
Ainsi, contrairement aux cas d’inéligibilité, les fonctions considérées comme incompatibles
avec l’exercice d’un mandat parlementaire n’empêchent pas a priori, en règle générale, leurs
titulaires de briguer un mandat de député ou de sénateur. En principe, les situations
d’incompatibilité conduisent la personne concernée à faire un choix, que l’incompatibilité soit
constatée au moment de l’élection ou qu’elle apparaisse en cours de mandat.
Paragraphe 2 : La protection du mandat parlementaire : les immunités
L'immunité parlementaire est personnelle : elle ne protège que le parlementaire lui-même. Cette
protection ne s'étend pas aux co-auteurs ou complices du parlementaire qui a commis une
infraction pénale ou à sa famille
A. L’Immunité, une mesure garantissant l’indépendance du parlementaire
L’immunité parlementaire est un principe à valeur constitutionnel qui a pour objectif de protéger
l'indépendance du législateur face aux deux autres pouvoirs, judiciaire et exécutif. En effet, la
démocratie parlementaire suppose que les membres des assemblées puissent exercer leur
mandat en toute indépendance. Ils doivent ainsi, notamment, pouvoir s’exprimer librement en
qualité de parlementaires sans craindre d’être poursuivis, de même qu’ils doivent être mis à
l’abri des pressions extérieures intentées dans le seul but de les empêcher de remplir leur mandat
et être en mesure de participer aux délibérations de la chambre à laquelle ils appartiennent.
Toutefois, en démocratie, les titulaires d’un mandat représentatif ne peuvent pas, en toutes
circonstances, bénéficier de privilèges dérogatoires qui les placent systématiquement « au-
dessus des lois ». À la recherche d’un équilibre entre les besoins de la fonction parlementaire
et les aspirations à l’égalité, il est mis en place des instruments juridiques tendant à assurer à la
fois « l’irresponsabilité » de leurs membres, ainsi que leur « inviolabilité » personnelle.
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En Côte d’Ivoire l’immunité est instituée par l’Article 91 de la Constitution qui stipule qu’«
Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à
l’occasion des opinions ou des votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. »
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2. L'inviolabilité
L'inviolabilité est également appelée immunité de procédure. Elle est aussi d'ordre public et
concerne les actes qui sont détachables de la fonction parlementaire. Tel serait le cas par
exemple d'un viol commis dans le cadre de la vie privée du parlementaire. Il s'agit d'une
immunité « extraparlementaire »
L’inviolabilité ne joue qu’en matière pénale (criminelles et correctionnelles), commises durant
sa fonction mais qui n'ont pas de rapport avec elle. Elle est la seule concernée par la levée de
l'immunité parlementaire. Ce qui signifie que les députés ne sont pas protégés contre les
poursuites civiles
L'inviolabilité protège donc le parlementaire des mesures qui restreindraient sa liberté ou le
priveraient de liberté. Mais elle ne le protège pas des mesures non privatives ou non restrictives
de liberté : il peut donc par exemple être mis en examen.
3. Les conditions de levée de l’immunité parlementaire
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session parlementaire si cela est demandé par l'assemblée dont le parlementaire est membre
(Assemblée nationale ou Sénat). S'il le faut, l'assemblée concernée est réunie de plein droit pour
des séances supplémentaires.
Au regard de cette condition posée par la Constitution, on peut se poser des questions, quant à
la légalité de la procédure ayant conduit à la levée de l’immunité parlementaire des 05 députés
du GPS, intervenue, après près 28 jours de détention, en 2020.
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CHAPITRE II : L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DU PARLEMENT
IVOIRIEN
Le parlement ivoirien est de type bicaméral, donc composé de deux chambres. Il s’agit de la
l’Assemblée nationale, qui représente la Chambre basse et du Sénat, qui représente la Chambre
haute, de l’Institution parlementaire. Le parlement, au sens de l’article 93 de la constitution,
vote la loi et consent l'impôt. Pour la mise en œuvre des telles attributions, les deux assemblées
sont organisées et fonctionnent d’une manière quasiment identique.
1
Article 3 alinéa 1er du règlement intérieur de l’assemblée nationale.
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B. La conférence des présidents
L’Assemblée nationale comprend également une conférence des présidents composée de :
- Le Président de l’Assemblée nationale, qui en est le président ;
- Le premier Vice-président de l’Assemblée nationale ;
- Les Vice-présidents de l’Assemblée nationale ;
- Les Présidents des commissions ou leurs Vice-présidents en cas d’empêchement ;
- Les Présidents des groupes parlementaires ou leurs délégués en cas d’empêchement.
L’ordre du jour des travaux de l’Assemblée nationale est établi par le Président de l’Assemblée
nationale après accord de la conférence des présidents.
C. Les commissions de l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale compte six commissions générales2, qui peuvent éventuellement
constituer des sous-commissions.
- Une commission des affaires générales et institutionnelles (Intérieur, décentralisation,
fonction publique, justice, législation, contrôle constitutionnel, règlement, immunités) ;
- Une commission des affaires économiques et financières (Finances, affaires
économiques, plan, domaines, mines, travaux publics, transport, poste et
télécommunications, transmissions, aéronautique, agriculture, tourisme et artisanat,
énergie et industrie) ;
- Une commission des affaires sociales et culturelles (Éducation, jeunesse et sport, santé
publique et population, travail et affaires sociales, communication, les femmes) ;
- Une commission des relations extérieures (Relations interparlementaires, coopération
internationale, affaires étrangères, conférences internationales) ;
- Une commission de la sécurité et de la défense (défense nationale, police, immigration,
protection civile) ;
- Une commission de l’environnement (Eaux et forêts, élevage, chasse et pêche, habitat,
urbanisme, monuments et sites historiques, pollution).
Sur convocation du Président de l’Assemblée nationale, chaque commission doit élire en son
sein un bureau composé d’un Président, d’un Vice-président, d’un rapporteur général, un
rapporteur général adjoint, deux secrétaires.
En outre, l’Assemblée nationale peut constituer des commissions spéciales pour un objet
déterminé. Celles-ci cessent d’exister dès lors que leurs missions prennent fin.
2
Article 13 du règlement intérieur de l’assemblée nationale.
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D. Les groupes parlementaires au sein de l’Assemblée nationale
Les députés ont la possibilité de se constituer, en raison de leur affinité politique, en groupes
parlementaires.
Un groupe parlementaire se constitue sur la base d’une liste, devant par la suite être publiée au
journal officiel, d’au moins huit membres, signée par ceux-ci en indiquant le nom du député qui
en est le président et remise au Président de l’Assemblée nationale. Un député ne peut appartenir
à plus d’un groupe parlementaire. Dans la mesure où les députés sont investis d’un mandat
national faisant d’eux des représentants de la nation ivoirienne entière, « est interdite la
constitution au sein de l’assemblée nationale de groupes de défense d’intérêts particuliers et
professionnels ». Cependant, sans adhérer à un groupe parlementaire, un député peut
s’apparenter à celui-ci. Dans cette hypothèse, les députés apparentés sont pris en compte dans
le chiffre exigé pour la formation du groupe parlementaire3.
3
Article 12 du règlement intérieur de l’assemblée nationale.
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• de six (06) vice-Présidents, classés suivant un ordre de préséance ;
• de deux (02) questeurs ;
• de huit (08) secrétaires.
1. Le président du Sénat
Le Président constitue le premier des organes du Sénat. Il est élu pour la durée de la législature
à la tribune, au scrutin uninominal secret à la majorité absolue des Sénateurs présents, au
premier tour. Ses attributions sont de quatre (04) ordres :
- Attributions de représentation: il représente le Sénat aux cérémonies publiques.
- Attributions d’administration générale ;
o Il est le Chef de l’administration du Sénat.
o Il convoque et préside les sessions, les séances plénières, les réunions du Bureau
et de la Conférence des Présidents.
o Il nomme le Secrétaire Général et en informe le Bureau.
o Il désigne les autres membres du Bureau, après consultation des Présidents des
groupes parlementaires.
- Attributions d’ordre constitutionnel :
o Il désigne un membre du Conseil constitutionnel (articles 128 et 130
Constitution) ;
o Il soumet les projets ou propositions de lois au Conseil constitutionnel pour
avis (article 133 Constitution) ;
o Il défère les lois au Conseil constitutionnel avant leur promulgation (article 113
alinéa 1 Constitution) ;
o Il prononce l’irrecevabilité des propositions et amendements qui ne sont pas du
domaine de la loi (article 108 Constitution) ;
- Attributions d’ordre disciplinaire
o Il assure l’ordre, la police et la discipline au Sénat ;
o Il propose au Sénat la censure et la censure avec exclusion temporaire du
Sénateur ;
o Il prononce le rappel à l’ordre.
2. Les vice-présidents
Les vice-Présidents suppléent et représentent le Président en cas d’absence. Leurs attributions
sont définies par le Président. (Article 7 alinéas 3 et 6).
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Les attributions des six vice-présidents du Sénat sont réparties selon les domaines suivants
(Arrêté n° 001 du 29 août 2018 portant attributions des vice-Présidents du Sénat) :
• le vice-président chargé des Affaires Parlementaires;
• le vice-président chargé du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire
:;
• le vice-président chargé des Affaires Sociales et des Droits Humains :;
• le vice-président chargé de l’Education, de la Culture et du Tourisme ;
• le vice-président chargé des Collectivités Territoriales ;
• le vice-président chargé des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire et de la Coopération
Internationale.
En outre, Ils dirigent chacun une délégation créée au sein du Bureau pour l’étude de questions
spécifiques. (Article 9 alinéa 6 du Règlement).
3. Les questeurs
Les questeurs, sous la haute direction et le contrôle du Bureau, sont conjointement chargés de
la gestion financière du Sénat conformément au Règlement de comptabilité du Sénat. Aucune
dépense nouvelle ne peut être engagée, ni ordonnancée sans leur accord préalable.
Les Questeurs préparent, sous la direction du Bureau, la proposition du budget du Sénat qu’ils
rapportent devant la Commission des Affaires Economiques et Financières fonctionnant comme
Commission de Comptabilité du Sénat. (Article 11 alinéas 5 et 6 du Règlement).
4. Les secrétaires du bureau
Les secrétaires veillent à la rédaction des procès-verbaux. Ils inscrivent les Sénateurs qui
demandent la parole lors des séances, contrôlent les appels nominaux, constatent les votes à
main levée ou par assis ou levé et dépouillent les scrutins. (Article 11 alinéa 7 du Règlement).
B. La Conférence des Présidents
Présidée par le Président du Sénat, la Conférence des Présidents comprend les vice-Présidents,
les Présidents des groupes parlementaires ou leurs délégués en cas d’empêchement, les
Présidents des Commissions permanentes ou leurs vice-Présidents en cas d’empêchement, les
Présidents des Commissions spéciales intéressées. La Conférence des Présidents détermine
l’ordre du jour des travaux du Sénat.
Le Président de la République peut y déléguer un représentant. La Conférence des Présidents
est informée de la décision d’une instance du Sénat d’inviter l’ensemble des sénateurs à l’une
de ses réunions. (Article 38 du Règlement).
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La Conférence des Présidents est convoquée par le Président du Sénat au début de chaque
session et chaque fois qu’il l’estime nécessaire ou à la demande du tiers des membres de la
Conférence ou par deux (02) groupes parlementaires au moins pour un ordre du jour déterminé.
L’ordre du jour des travaux du Sénat est établi par le Président du Sénat après accord de la
Conférence des Présidents. (Article 38 alinéa 1).
La Conférence des Présidents se réunit :
• au début de la session ordinaire pour adopter l’ordre du jour des travaux du Sénat établi
par le Président du Sénat ;
• trois fois par session ordinaire pour examiner le programme prévisionnel des travaux de
contrôle ou d’évaluation proposé par les Commissions.
Pour ce faire, les Commissions transmettent à la Conférence des Présidents, une fois par mois,
la liste des auditions auxquelles elles procèdent dans le cadre de leur mission de contrôle.
(Article 38 alinéas 5 et 6).
Le Sénat peut, à son initiative ou à leur demande, octroyer aux Commissions permanentes ou
spéciales, l’autorisation de désigner des missions d’évaluation ou d’enquête relevant de leur
compétence (Article 21 alinéa. 2 du Règlement).
C. Les Commissions permanentes
Les Commissions permanentes sont chargées :
• d’examiner les projets et propositions de textes entrant dans leur compétence, ainsi que
des pièces et documents s’y rapportant (article 52 du Règlement);
• de mettre en œuvre, dans leur domaine de compétence, le contrôle de l’action
gouvernementale et l’évaluation des politiques publiques (article 21 alinéa 1 du
Règlement).
• La Commission des Affaires économiques et financières est chargée, en plus des
attributions ci-dessus, de suivre et de contrôler l’exécution des lois de finances et de
procéder à l’évaluation de toute question relative aux finances publiques (article 21
alinéa 5 Règlement).
Aucune affaire ne peut être soumise aux délibérations du Sénat sans avoir été préalablement
fait l’objet d’un rapport écrit ou verbal de la commission permanente saisie au fond (article 44
Règlement).
Le Sénat compte six (06) Commissions permanentes :
• la Commission des Affaires Générales, Institutionnelles et des Collectivités Territoriales
(CAGICT) ;
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• la Commission des Affaires Economiques et Financières (CAEF) ;
• la Commission des Affaires Sociales et Culturelles (CASC) ;
• la Commission des Relations Extérieures et des Ivoiriens établis hors de Côte d’Ivoire
(CRSTE);
• la Commission de la Sécurité et de la Défense (CSD) ;
• la Commission de la Recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement
(CRSTE).
A. Les Commissions temporaires
Ces Commissions sont créées pour un objet déterminé et cessent d’exister à la disparition de
l’objet ayant conduit à leur création.
1. Les Commissions spéciales
Outre les Commissions permanentes, il peut être créé au sein du Sénat, des Commissions
spéciales, des Commissions d’enquête et des Commissions mixtes paritaires. (Articles 22, 24
et 25 Règlement).
Une Commission spéciale peut être constituée pour l’examen d’un ou plusieurs projets ou
propositions de loi à la demande, soit du Bureau ou de la Conférence des Présidents, soit du
Président d’un groupe parlementaire, soit d’un dixième de sénateurs au moins dont la liste est
publiée au Journal Officiel (Article 22 alinéa 1 du Règlement). La désignation des membres
de la Commission spéciale est effectuée sur proposition de la Conférence des Présidents (Article
22 alinéa 2 Règlement).
Une Commission spéciale peut être créée par le Bureau en cas de demande de levée d’immunité
parlementaire d’un Sénateur pendant la durée de la session (article 147 alinéa 1 Règlement).
2. Les Commissions d’enquête
• chaque groupe parlementaire a droit à la création d’une Commission d’enquête par
année parlementaire (article 15 alinéa 1 Règlement) ;
• la création d’une Commission d’enquête par le Sénat résulte du vote d’une proposition
de résolution, déposée par au moins vingt sénateurs, renvoyée à la Commission
permanente compétente, examinée et discutée dans les conditions fixées par le
Règlement. Cette proposition doit déterminer avec précision, soit les faits qui donnent
lieu à enquête, soit les services publics ou les entreprises nationales dont la Commission
d’enquête doit examiner la gestion. (Article 117 du Règlement).
3. Les Commissions mixtes paritaires
Une Commission mixte paritaire est créée à l’initiative du Président de la République :
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• Lorsque, par suite d’un désaccord entre les deux (02) chambres du Parlement, un projet
ou une proposition de loi n’a pu être adopté après deux lectures par chaque Chambre ;
• Lorsque le Président de la République en a déclaré l’urgence, après une seule lecture
par chacune d’entre elles.
La Commission mixte paritaire est chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en
discussion (article 25 alinéa 1 Règlement).
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1. En cas d’accord entre les deux assemblées
- Après une première lecture, transmission du texte à la première assemblée saisie.
- 2ème lecture : Examen en commission, discussion en séance publique et vote, nouvelle
transmission à l'autre assemblée
- Poursuite de la « navette » (nouvelles lectures successives par les deux assemblées) :
examens, votes et nouvelles transmissions
- Adoption du texte dans les mêmes termes par les deux assemblées
2. En cas de désaccord entre les deux assemblées
- A la demande du Président de la République, réunion d'une commission mixte paritaire
(CMP), composée de députés et de sénateurs, sur les dispositions restant en discussion
- Examen et vote par chacune des deux assemblées du texte élaboré par la CMP ou, en
cas d'échec de la CMP ou de rejet du texte de la CMP, nouvelle lecture par chaque
assemblée
- Après une nouvelle lecture par chacune des assemblées, le Gouvernement peut
demander à l'Assemblée nationale de statuer définitivement
- Texte définitif adopté dans les mêmes termes par les deux assemblées ou adopté par
l'Assemblée nationale statuant à titre définitif
Cette étape franchie, interviennent le contrôle de constitutionnalité et promulgation de la loi
C. Le contrôle de constitutionnalité et la promulgation
- Saisine éventuelle du conseil constitutionnel par soit : - le président de la république, -
le président de l'assemblée nationale, - le président du sénat, - 60 députes ou 60 sénateurs
- Décision du Conseil constitutionnel : elle peut conclure à la conformité ou à la non-
conformité.
Dans le premier cas, survient la promulgation de la loi par le Président de la République et
publication au Journal officiel de la République
En cas de non-conformité du texte, le juge constitutionnel peut censurer partiellement ou
totalement le texte. Un nouvel examen du texte pour sa mise en conformité avec la constitution,
s’impose. Éventuellement nouvelle saisine du Conseil constitutionnel surviendra, pour vérifier
que le texte est conforme, avant sa promulgation.
Paragraphe 2 : Le fonctionnement du Senat
Selon l’article 85 de la Constitution, le pouvoir législatif est exercé par le Parlement, devenu
bicaméral car constitué de deux (02) chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat. Les missions
de ces chambres, prévues par la Constitution, sont réalisées au moyen d’une procédure décrite
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par la loi fondamentale et mise en œuvre de manière détaillée par leurs Règlements respectifs.
C’est dans ce cadre que le Sénat tient différentes réunions et séances. Le Bureau du Sénat (1),
la Conférence des Présidents (2), les Commissions permanentes (3), les Commissions
temporaires (4) (Commissions spéciales, Commissions mixtes paritaires et Commissions
d’enquête) tiennent périodiquement des réunions.
A. Le Bureau du Sénat
Le Bureau du Sénat se réunit au moins une fois par mois sur convocation du Président du Sénat
et, en cas d’empêchement de celui-ci, sur convocation des vice-Présidents par ordre de
préséance ou à la demande du tiers de ses membres (article 9 alinéa 3 Règlement). Il se réunit
pour présider aux délibérations du Sénat, organiser et assurer la haute direction des services
administratifs et financiers de l’Institution (article 9 alinéa 2 Règlement).
B. La Conférence des Présidents
La Conférence des Présidents se réunit pour donner son accord au Président du Sénat pour fixer
l’ordre du jour des travaux du Sénat (article 38 Règlement) qui est soumis à approbation en
séance plénière.
Elle se réunit trois (3) fois par session ordinaire pour examiner le programme prévisionnel des
travaux de contrôle et d’évaluation des Commissions permanentes (article 38 alinéa 5
Règlement).
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D. Les Commissions temporaires
1. Les Commissions spéciales
Ces Commissions sont mises en place pour répondre à un besoin particulier dans les conditions
déterminées par le Règlement et disparaissent après la fin de l’objet pour lequel elles ont créées,
notamment après la promulgation des textes pour l’examen desquels elles ont été constituées
(article 23 alinéa 5). Elles sont formées à la demande soit du Bureau ou de la Conférence des
Présidents, soit du Président d’une Commission permanente, soit du Président d’un groupe
parlementaire, soit d’un dixième de Sénateurs au moins dont la liste est publiée au Journal
Officiel de la République de Côte d’Ivoire (article 22 alinéa 1).
2. Les Commissions mixtes paritaires (article 110 alinéa 4 Constitution et article 25
Règlement)
Les Commissions mixtes paritaires sont chargées de proposer un texte de compromis lorsque
les deux chambres, lors de la navette, n’adoptent pas un texte identique soit, après deux (02)
lectures successives par chacune d’elles, soit après une seule lecture en cas d’urgence déclarée
par le Président de la République.
Seul le Président de la République peut provoquer la réunion d’une Commission mixte paritaire.
Le texte élaboré par la Commission mixte paritaire peut être soumis pour approbation aux deux
(02) chambres par le Président de la République. Dans ce cas, aucun amendement n’est
recevable sauf accord du Président de la République. Lorsque les deux (02) chambres ne
parviennent pas à adopter le texte de la Commission mixte paritaire, le Président de la
République peut demander à l’Assemblé nationale de statuer définitivement (le dernier mot).
3. Les Commissions d’enquête (article 117 alinéa 1 Constitution et article 24 et 117
Règlement)
Les Commissions d’enquête sont créées par une proposition de résolution, déposée par au moins
vingt (20) Sénateurs, renvoyées à une Commission compétente qui l’examine. Les faits qui
donnent lieu à enquête ainsi que les services publics ou les entreprises nationales dont la
Commission d’enquête doit examiner la gestion, doivent être déterminés avec précision. La
Commission d’enquête comprend quinze (15) membres au maximum, désignés à la
représentation proportionnelle des groupes parlementaires sur une liste de candidats établie par
les Présidents des groupes. La Commission d’enquête comprend un bureau composé d’un
Président, d’un vice-Président, d’un Rapporteur Général, d’un Rapporteur Général adjoint et
d’un Secrétaire. La durée des travaux est précisée par la résolution.
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La proposition de résolution tendant à la création d’une Commission d’enquête est notifiée au
Ministre en charge de la justice qui peut révéler que des poursuites judiciaires sont en cours sur
les faits compris dans la mission de la Commission d’enquête. Dans ce cas la proposition de
résolution ne peut pas être mise en discussion et elle est immédiatement interrompue si la
discussion avait commencé. Lorsqu’une information judiciaire est ouverte après la création
d’une Commission d’enquête, celle-ci met fin immédiatement à ses travaux.
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Ouvrages
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AVRIL Pierre, LE DIVELLEC, Armel, Écrits de théorie constitutionnelle et de droit politique.
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AVRIL, Pierre, GICQUEL, Jean, GICQUEL, Jean-Eric. Droit parlementaire. 5e éd. Issy- les-
Moulineaux : LGDJ Lextenso, 2014.
BLACHER, Philippe, GICQUEL, Jean-Eric, NADAL, Jean-Louis. Les grands textes de la
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BURDEAU, Georges. Droit constitutionnel comparé: les institutions politiques des
démocraties contemporaines : doctorat 1953-1954. Paris : Cours de droit, 1953-1954.
CAMBY, Jean-Pierre, SERVENT, Pierre. Le travail parlementaire sous la Vème République.
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TABLE DES MATIÈRES
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Section 2 : Les incompatibilités et les immunités liées aux fonctions parlementaires .......... 8
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 25
30