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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES

ETUDE ET GESTION D’UN SYSTÈME HYBRIDE


ÉOLIEN- PHOTOVOLTAÏQUE AUTONOME

MÉMOIRE PRÉSENTÉ
COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA

MAÎTRISE EN GÉNIE ÉLECTRIQUE

PAR
WARE ELY

FÉVRIER 2023
Université du Québec à Trois-Rivières

Service de la bibliothèque

Avertissement

L’auteur de ce mémoire, de cette thèse ou de cet essai a autorisé


l’Université du Québec à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non
lucratives, une copie de son mémoire, de sa thèse ou de son essai.

Cette diffusion n’entraîne pas une renonciation de la part de l’auteur à ses


droits de propriété intellectuelle, incluant le droit d’auteur, sur ce
mémoire, cette thèse ou cet essai. Notamment, la reproduction ou la
publication de la totalité ou d’une partie importante de ce mémoire, de
cette thèse et de son essai requiert son autorisation.
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS -RI VIÈRES

MAÎTRISE EN GÉNIE ÉLECTRIQUE (M. Sc. A.)

Direction de recherche :

Prof. Mamadou Lamine Doumbia directeur de recherche

Prof. Tahar Tafticht codirecteur de recherche

Jury d’évaluation

Prof. Tahar Tafticht Université du Québec à Abitibi Témiscamingue Évaluateur

Prof. Alben Cardenas Université du Québec à Trois-Rivières Évaluateur

Prof. Nahi Kandil Université du Québec à Abitibi Témiscamingue Évaluateur externe


i

Résumé

Étant donné l'étendue des régions rurales dans plusieurs pays, de nombreuses résidences

sont isolées ou se trouvent à une distance importante du réseau électrique. Cette réalité

augmente les coûts de raccordement au réseau quand il n’est tout simplement pas impossible.

L’alternative des systèmes autonomes devient intéressante afin de fournir de l'électricité aux

habitants de ces régions. Dans ce contexte, l’interconnexion de plusieurs sources d’énergie

renouvelables dans un système hybride peut avoir une incidence profitable sur la production

d’énergie électrique, en termes de coût et de disponibilité.

À cause de la nature stochastique des ressources renouvelables, le principal défi lié à

l'utilisation de ces types de systèmes autonomes réside dans le fait que l'énergie éolienne

comme le solaire peut ne pas être disponible ou insuffisante pour satisfaire une certaine

demande énergétique en tout temps. Pour cela il faut que le système de stockage (batteries)

garantisse une certaine autonomie pour répondre aux demandes de la charge pendant les

périodes avec moins de vent ou moins ensoleillées, en respectant un certain seuil minimum

pour éviter les décharges profondes et un seuil maximum pour éviter les surcharges.

Cependant, il ne suffit pas seulement d’avoir des sources d'énergies renouvelables et un

système de stockage pour résoudre le problème. Un système de gestion efficace est nécessaire

pour prendre des décisions pour une meilleure utilisation de l'énergie disponible.

Ce travail de recherche vise principalement à étudier, modéliser et proposer une stratégie

de gestion de l’énergie pour un système hybride autonome. Le système autonome hybride

étudié dans le cadre de ce projet est constitué d'un sous-système photovoltaïque (panneaux

photovoltaïques et hacheur élévateur), d'un sous-système éolien (turbine éolienne entrainant


ii

une génératrice synchrone triphasée à aimants permanents et un redresseur), d'un sous-

système de stockage (batteries au plomb-acide et un convertisseur DC-DC bidirectionnel) et

d'un sous-système de charges électriques AC (une charge principale, une charge optionnelle

et un convertisseur AC-DC).
iii

Remerciements

En préambule à ce mémoire, je voudrais adresser mes remerciements les plus sincères

aux personnes qui m'ont apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire.

En premier lieu, je tiens à remercier sincèrement mes directeurs de recherche, le

professeur Mamadou Lamine Doumbia et le professeur Tahar Tafticht pour leurs suivis, leurs

encadrements, leurs compréhensions, leurs grandes disponibilités et pour tous les conseils

judicieux qu’ils m’ont apportés tout au long de la réalisation de ce mémoire. Je remercie

également, les membres du jury et les professeurs du département de génie électrique et

informatique de l’UQTR, sans oublier toute l’équipe de l’Université du Québec à Trois-

Rivières.

Mes remerciements vont également à l'Affaires mondiales Canada pour leur appui

financier à travers une bourse d’études dans le cadre du Programme de bourses

internationales d’Affaires mondiales Canada. Je remercie également le programme de bourse

Universalis Causa de nous avoir aidé financièrement.

Finalement, je voudrais remercier tout particulièrement mes parents de leur soutien et

leur encouragement tout au long de mon cursus universitaire.


iv

Table des matières

Table des matières


Résumé ............................................................................................................................... i

Remerciements ................................................................................................................. iii

Table des matières ............................................................................................................ iv

Liste des tableaux ........................................................................................................... viii

Liste des figures ................................................................................................................ ix

Liste des symboles ........................................................................................................... xii

Chapitre 1 - Introduction .................................................................................................... 1

1.1 Problématique ...................................................................................................... 1

1.2 Objectif................................................................................................................ 4

1.3 Méthodologie....................................................................................................... 5

Chapitre 2 - Système hybride éolien-photovoltaïque : Description et

fonctionnement ............................................................................................................ 7

2.1 Systèmes hybrides d'énergie renouvelable ............................................................ 7

2.2 Système d'alimentation hybride solaire-éolien ...................................................... 7

2.3 Pertinence technique des Systèmes hybrides à énergies renouvelables

(SHER) ................................................................................................................ 8

2.4 État de l’art .......................................................................................................... 9


v

2.5 Système photovoltaïque ..................................................................................... 11

2.5.1 Avantages et inconvénients de l’énergie photovoltaïque.......................... 11

2.5.2 Cellule photovoltaïque ............................................................................ 12

2.5.3 Générateur photovoltaïque ...................................................................... 15

2.5.4 Convertisseurs DC/DC............................................................................ 15

2.6 Les systèmes éoliens .......................................................................................... 17

2.6.1 Définition de l'énergie éolienne............................................................... 17

2.6.2 Principaux composants d’une éolienne.................................................... 19

2.6.3 Les différents types d’éoliennes .............................................................. 20

2.6.4 Générateurs des système éoliens ............................................................. 24

2.6.5 Convertisseur AC-DC (Redresseur) ........................................................ 28

2.7 Le dispositif de stockage .................................................................................... 29

2.7.1 L’importance du système de stockage pour un système hybride

autonome ................................................................................................ 29

2.7.2 Types de batteries pour le stockage des énergies renouvelables ............... 29

2.7.3 Fonctionnement d’un accumulateur au plomb ......................................... 30

2.8 Bus à courant continu......................................................................................... 33

2.9 Hacheur réversible ............................................................................................. 34

2.10 Onduleur............................................................................................................ 35

2.10.1 Onduleur triphasé ................................................................................... 35


vi

2.11 Conclusion ......................................................................................................... 36

Chapitre 3 - Modélisation des composants du système éolien-photovoltaïque

avec stockage ............................................................................................................. 37

3.1 Modélisation de la chaine photovoltaïque........................................................... 37

3.1.1 Modèle d’une cellule photovoltaïque ...................................................... 37

3.1.2 Le modèle mathématique du Convertisseur DC-DC élévateur

(Boost).................................................................................................... 40

3.1.3 Commande MPPT (Maximum Power Point Tracking) ............................ 43

3.2 Modélisation de la chaine éolienne..................................................................... 46

3.2.1 Introduction ............................................................................................ 46

3.2.2 Modélisation de l’éolienne ...................................................................... 47

3.2.3 Modélisation de la machine synchrone à aimants permanents ................. 55

3.2.4 Modélisation du redresseur ..................................................................... 61

3.3 Modélisation du stockage par batterie ................................................................ 62

3.3.1 Modèle de la Batterie .............................................................................. 62

3.3.2 Dimensionnement du banc de batteries ................................................... 63

3.3.3 Convertisseur bidirectionnel DC-DC (buck-boost converter) .................. 65

3.4 Modélisation du convertisseur DC-AC (onduleur triphasé) ................................ 66

3.4.1 Commande de l’onduleur (Commande MLI)........................................... 68

3.5 Conclusion ......................................................................................................... 69


vii

Chapitre 4 - Gestion et simulation d’un système hybride éolien-photovoltaïque

autonome ................................................................................................................... 71

4.1 Gestion d'un système hybride d'énergie .............................................................. 71

4.1.1 Stratégies de gestion d'un système hybride d’énergie (SHE).................... 71

4.2 Stratégies de gestion d’un système hybride éolien- photovoltaïque

autonome (avec stockage) .................................................................................. 74

4.2.1 Description de la stratégie de gestion ...................................................... 76

4.3 Simulation du système hybride étudié ................................................................ 79

4.4 Conclusion ......................................................................................................... 88

Chapitre 5 - Conclusion générale et recommandations ..................................................... 90

5.1 Conclusion générale ........................................................................................... 90

5.2 Recommandations.............................................................................................. 92

Références ....................................................................................................................... 93
viii

Liste des tableaux

Tableau 3-1 Coefficients définissant l’évolution de 𝐶𝑝..................................................... 50


ix

Liste des figures

Figure 2-1 Schéma d’une cellule photovoltaïque [23] ....................................................... 13

Figure 2-2 Types de cellules photovoltaïques [23]............................................................ 14

Figure 2-3 De la cellule au champ photovoltaïque [24] .................................................... 15

Figure 2-4 Chaîne de conversion photovoltaïque avec convertisseur (DC-DC)


contrôlé par une commande (MPPT) ......................................................... 16

Figure 2-5 Schéma d'un hacheur élévateur alimenté par une source de courant
(générateur PV) ........................................................................................ 17

Figure 2-6 Principe de la conversion d’énergie [26] ......................................................... 18

Figure 2-7 Principaux composants d'une éolienne [26] ..................................................... 20

Figure 2-8 Éolienne type Savonius [28] ........................................................................... 21

Figure 2-9 Principe de fonctionnement de l'éolienne Darrieus [28] ................................... 22

Figure 2-10 Éolienne à axe horizontal [29] ....................................................................... 23

Figure 2-11 Schéma d’une éolienne à base de GADA [29] ............................................... 25

Figure 2-12 Système d’éolienne basé sur une machine asynchrone à cage
d’écureuil (SCIG) [31] .............................................................................. 26

Figure 2-13 Éolienne à aimants permanents débitant directement à travers un


pont de diodes sur le bus continu [32]........................................................ 27

Figure 2-14 Schéma du redresseur pont de Graëtz triphasé à diodes [35] .......................... 28

Figure 2-15 Représentation interne de l’accumulateur [38]............................................... 31

Figure 2-16 Évolution de la tension d’une cellule de batterie au plomb [39] ..................... 32

Figure 2-17 Architecture du bus DC avec batteries de stockage [40] ................................ 34

Figure 2-18 Hacheur réversible en courant [34]................................................................ 34

Figure 2-19 Structure d’un onduleur triphasée [41] .......................................................... 36

Figure 3-1 Schéma équivalent d'une cellule photovoltaïque .............................................. 38

Figure 3-2 Le circuit équivalent du module PV ............................................................... 39


x

Figure 3-3 Schéma fonctionnel du hacheur boost [42] ...................................................... 40

Figure 3-4 Schéma équivalent du Boost quand l’interrupteur est fermé [23] ..................... 41

Figure 3-5 Schéma équivalent du Boost quand l’interrupteur est ouvert [42] .................... 42

Figure 3-6 Courbe caractéristique de puissance [MATLAB] ............................................ 44

Figure 3-7 Caractéristique de fonctionnement de la méthode P&O ................................... 45

Figure 3-8 Organigramme de MPPT de la perturbation & observation ............................. 46

Figure 3-9 Schéma simplifié du système mécanique des pales [29] .................................. 48

Figure 3-10 Schéma de la turbine éolienne [29]................................................................ 49

Figure 3-11 Courbe de coefficient 𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽) [MATLAB] .................................................. 51

Figure 3-12 Schéma fonctionnel de la turbine éolienne .................................................... 53

Figure 3-13 Schéma bloc de la MPPT sans asservissement de la vitesse ........................... 55

Figure 3-14 Représentation de la MSAP dans le repère (d, q) de Park [29] ...................... 57

Figure 3-15 Redresseur triphasé à diodes [34] .................................................................. 61

Figure 3-16 Schéma équivalent d’une séquence en conduction normale [34] .................... 62

Figure 3-17 Schéma équivalent R-C de la Batterie [34] .................................................... 63

Figure 3-18 Convertisseur bidirectionnel DC-DC [48] ..................................................... 66

Figure 3-19 Commande du convertisseur bidirectionnel [48]............................................ 66

Figure 3-20 Circuit de fonctionnement de l'onduleur triphasé [1] ..................................... 68

Figure 3-21 La modulation de largeur d’impulsion [49] ................................................... 69

Figure 4-1 Diagramme de priorités des charges ................................................................ 73

Figure 4-2 Synoptique du système autonome proposé ...................................................... 74

Figure 4-3 Organigramme de la stratégie de gestion ......................................................... 79

Figure 4-4 Système hybride implanté dans l'environnement MATLAB/Simulink ............. 80

Figure 4-5 Rayonnement solaire et vitesse du vent ........................................................... 81

Figure 4-6 Puissance redressée extraite de l’éolienne ....................................................... 81


xi

Figure 4-7 Puissance photovoltaïque ................................................................................ 82

Figure 4-8 État de charge des batteries (𝑆𝑂𝐶) .................................................................. 83

Figure 4-9 Tension et courant des batteries ...................................................................... 84

Figure 4-10 Tension du bus continu ................................................................................. 85

Figure 4-11 Courbe des puissances pour SOC=40% ......................................................... 86

Figure 4-12 Courbe des puissances pour SOC=70% ......................................................... 88


xii

Liste des symboles

AC Courant Alternatif (Alternating Current)

𝐶ℎ𝑝𝑟 Charge principale

𝐶ℎ𝑜𝑝𝑡 Charge optionnelle

DC Courant Continu (Direct Current)

ER Énergie Renouvelable

GD Générateur Diesel

GPV Générateur Photovoltaïque

LREE Laboratoire de Recherche en Énergie Éolienne

MPPT Maximum Power Point Tracking

MSAP Machine Synchrone à Aimants Permanents

MLI Modulation Par Largeur d'Impulsion

PV Photovoltaïque

P&O Perturbation et Observation (Perturb and Observ)

𝑃𝑟𝑒𝑠 Puissance résultante

𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 Puissance produite par les sources renouvelables

𝑃𝑐ℎ_𝑝 Puissance de la charge principale


xiii

SHER Système Hybride à Énergies Renouvelables

SHE Système Hybride d’Énergie

𝑆𝑂𝐶 État de charge (State of Charge)

𝑆𝑂𝐶𝑚𝑖𝑛 État de charge minimum

𝑆𝑂𝐶𝑚𝑎𝑥 État de charge maximum


1

Chapitre 1 - Introduction

1.1 Problématique

Au cours des dernières décennies, les préoccupations et interrogations énergétiques sont

devenues des véritables enjeux à l'échelle mondiale. On estime que près de 80% de la

production totale d'énergie primaire dans le monde provient principalement des sources

d'énergie fossiles telles le pétrole, le charbon, le gaz, le nucléaire, etc. Les gisements des

ressources énergétiques traditionnelles, d’origine principalement fossile, ne peuvent être

exploités que pour quelques décennies, ce qui laisse présager d’une situation de pénurie

énergétique au niveau mondial à long terme, sans compter les risques élevés de

développement de problèmes environnementaux sévères comme le réchauffement

climatique, les catastrophes nucléaires, etc. L'utilisation systématique d'énergies fossiles

réduit les coûts de production, mais entraîne d'importantes émissions de gaz polluants. En

conséquence, la production d'électricité à partir de combustibles fossiles est la source de près

de 40 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone [1, 2].

Compte tenu de cela, l'attention de la plupart des pays du monde s'est tournée vers les

énergies à faible émission de carbone. Les énergies renouvelables sont des ressources

naturellement abondantes, qui peuvent être exploitées sans compromettre les besoins

énergétiques futurs, contrairement aux combustibles fossiles, qui s'épuisent avec le temps.

Les sites difficiles d’accès ou très isolés ne peuvent pas toujours être raccordés au réseau

électrique, faute de solutions techniques ou de viabilité économique [3]. Le générateur diesel,


2

est la solution la plus rencontrée dans les zones rurales, mais le surcoût de

l’approvisionnement en combustible reste un inconvénient majeur, vu son coût d'achat et de

transport. Dans ce contexte, l’interconnexion de plusieurs sources d’énergie renouvelables

dans un système hybride peut avoir une incidence profitable sur la production d’énergie

électrique, en termes de coût et de disponibilité [4]. Cependant, l'une des contraintes limitant

l'utilisation de ces technologies dans des endroits isolés est la variabilité et la disponibilité

des ressources énergétiques. En fait, s'il n'y a pas de soleil ou de vent, le système

photovoltaïque ou le système éolien ne produit pas d'électricité. Afin d'assurer l'autonomie

et la sécurité de l'approvisionnement énergétique, il faut envisager d'inclure un système de

récupération d'énergie pour optimiser la combinaison de ces deux sources d'énergie afin de

fournir une alimentation électrique continue et stable.

On remarque de plus en plus le jumelage des générateurs photovoltaïques à des éoliennes

pour former un système hybride d'énergie autonome pouvant alimenter les zones isolées ou

éloignées. En outre, les applications autonomes à base de sources d’énergies renouvelables

rencontrent souvent des difficultés d'acceptation en raison des coûts d'investissement élevés.

Leur disponibilité imprévisible et instable en raison des variations saisonnières et

climatiques, ne facilite pas leur intégration à grande échelle. Il est nécessaire de surmonter

ces obstacles et donc un système de stockage d'énergie serait nécessaire pour garantir la

disponibilité de l'électricité [5].

La mise en œuvre des systèmes électriques hybrides à base de sources d’énergie

renouvelable associés aux systèmes de stockage peut faire face à certaines problématiques.

Par exemple, si l'on veut satisfaire à tout moment une certaine demande d'énergie, le système

de stockage doit garantir une certaine autonomie pour répondre aux demandes de la charge
3

pendant les périodes avec moins de vent ou moins ensoleillées. Par conséquent, pour assurer

un équilibre entre l'offre et la demande en électricité à tout moment, plusieurs aspects liés à

la production et au comportement du système de stockage doivent être pris en compte [1].

D'après le Laboratoire de Recherche en Énergie Éolienne (LREE) de l'Université du

Québec à Rimouski [6], un système hybride doit notamment:

▪ Assurer, en tout temps, l’énergie suffisante demandée par la charge et, si possible,

produire le maximum d’énergie à partir des sources d’énergie renouvelable;

▪ Obéir à des règles d’exploitation temps-réel basées sur une priorisation économique

des ressources énergétiques disponibles;

▪ Compter sur une gestion automatisée des composants du système afin de garantir la

stabilité du système en tout temps, y compris dans les transitions entre les différents

modes d’opération du système.

L'efficacité et la durée de vie d’un Système Hybride à Énergies Renouvelables (SHER) sont

affectées par le dimensionnement des composants d'une part et le choix de la stratégie de

fonctionnement d'autre part. La stratégie de fonctionnement est indispensable dans un

système hybride d'énergie parce que c'est elle qui prend les décisions liées aux flux d’énergie

à l'échelle de plusieurs heures ou jours et des actions pour améliorer le fonctionnement du

système. Cette stratégie permet au système la supervision d’un SHER de décider quelles

charges sont connectées, comment gérer l’excès de production et comment utiliser le

stockage, si disponible, en prenant en considération l'état de charge des batteries (système de

stockage dans notre cas), car le cycle de fonctionnement d'une batterie affecte sa durée de vie

et a un impact sur le coût d'exploitation et de maintenance de l'ensemble du système. En bref,

le principal défi dans le fonctionnement de ces systèmes hybrides est la gestion de la


4

puissance délivrée à la charge [7]. Par conséquent, un système de gestion efficace est

nécessaire pour prendre des décisions pour une meilleure utilisation d’énergie disponible.

L'enjeu principal dans la gestion des systèmes hybrides d’énergie est de pouvoir fournir la

puissance nécessaire à la charge malgré les fortes variations de l'énergie produite. Les

variations de la production d'énergie sont causées par le caractère aléatoire des ressources

renouvelables [8].

1.2 Objectif

L’objectif de ce travail est l’étude, la modélisation, la simulation, la maximisation et

l'utilisation convenable de l'énergie issue des sources renouvelables intermittentes via un

système de stockage intégré dans un système hybride photovoltaïque-éolien autonome, afin

de réaliser un équilibre entre l'offre et la demande et d’assurer une alimentation continue pour

la charge en tout temps. Pour atteindre cet objectif principal, nous nous sommes fixés les

objectifs spécifiques suivants :

✓ Étudier les différents éléments constituant le système hybride solaire-éolien-

stockage.

✓ Modéliser le système photovoltaïque, le générateur éolien et le système de

stockage;

✓ Modéliser différents convertisseurs statiques nécessaires à chaque étage de

conversion d'énergie électrique avec leurs commandes;

✓ Proposer une stratégie de gestion de puissance du système hybride ;

✓ Simuler le système global;

✓ Analyser les résultats de simulation.


5

1.3 Méthodologie

Ce mémoire comporte quatre chapitres. Dans le deuxième chapitre, nous présenterons la

définition, la pertinence technique et l’état de l’art des systèmes d'énergie renouvelable

hybrides. Ensuite, nous rappellerons le principe de la conversion photovoltaïque et les

technologies utilisées ainsi que les différents types des cellules photovoltaïques et celui du

convertisseur DC-DC à pilotage MPPT. Une étude sera aussi consacrée au fonctionnement

et la constitution de la turbine éolienne, de la génératrice synchrone à aimants permanents et

du redresseur. Le dispositif de stockage sera également étudié. Le contrôleur de

charge/décharge des batteries et le bus DC seront aussi présentés. Enfin, nous présenterons

le principe de fonctionnement de convertisseur DC-AC.

Le troisième chapitre est consacré à la modélisation de différents composants du système

hybride éolien-photovoltaïque tel que le générateur photovoltaïque, le système éolien, le

système de stockage et les convertisseurs statiques nécessaires à chaque étage de conversion

d'énergie électrique avec leurs commandes. Des techniques MPPT d’extraction de la

puissance maximale du générateur photovoltaïque et de l’éolienne seront aussi présentées

dans ce chapitre.

Dans le quatrième chapitre, nous présenterons un aperçu général sur la gestion d'un

système hybride d'énergie, puis nous proposerons une stratégie de gestion de l’énergie pour

un système hybride qui est constitué d'un générateur PV, d'une éolienne, d'un système de

stockage par batteries au plomb-acide, d'une charge principale et d’une charge optionnelle.

Enfin, nous présenterons les résultats de simulation du système global qui sont obtenus à

l'aide de l'outil MATLAB/Simulink.


6

Finalement, nous terminons notre travail par une conclusion générale qui résume notre

étude dans sa partie théorique et de simulation.


7

Chapitre 2 - Système hybride éolien-photovoltaïque :


Description et fonctionnement

2.1 Systèmes hybrides d'énergie renouvelable

De façon générale, un système hybride d'énergie (SHE) est un système qui combine

différents systèmes de production. Par exemple, la combinaison éolien-diesel est un SHE.

Les systèmes d'énergie hybrides peuvent être utilisés en mode autonome ou connecté au

réseau. Très souvent, les systèmes énergétiques hybrides sont interconnectés avec l'énergie

éolienne, l'énergie photovoltaïque, la pile à combustible et le générateur de micro-turbine

pour alimenter la charge locale et se connecter au réseaux/micro-réseaux qui réduisent la

dépendance aux combustibles fossiles. Aujourd’hui en effet, le monde assiste à un passage

de sa production centralisée actuelle à un avenir avec une plus grande part de sources

distribuées. Dès lors, le système hybride devient une option plus que crédible pour la

construction de réseaux électriques modernes qui comprend des avantages économiques,

environnementaux et sociaux [9].

2.2 Système d'alimentation hybride solaire-éolien

Un système d'alimentation hybride solaire-éolien utilise le rayonnement solaire et

l'énergie éolienne pour produire de l'électricité. Comme le rayonnement solaire et la vitesse

du vent varient tout au long de l'année, ni le système solaire, ni le système éolien ne peuvent

fournir une électricité fiable individuellement. L’énergie solaire et l’énergie éolienne

constituent ce qu’on appelle des ressources intermittentes [10]. Pour créer un système hors

réseau fiable, ces systèmes éoliens ou photovoltaïques exigent une grande quantité

d’accumulateurs (batteries) très coûteux et qui ne durent pas longtemps [11]. Il se trouve que
8

l’installation des systèmes éoliens seuls ou photovoltaïques seuls peut généralement

engendrer un surdimensionnement des éoliennes ou de la surface photovoltaïque nécessaires

ce qui génère inévitablement des surcoûts inutiles [12].

2.3 Pertinence technique des systèmes hybrides à énergies renouvelables (SHER)

Bien que les énergies renouvelables soient considérées comme une nouvelle technologie

de production d'électricité, la barrière associée aux énergies renouvelables est un

comportement météorologique stochastique et imprévisible comme l’explique fort

opportunément l’article de Salisu Mohammad [13]. Sa disponibilité varie en fonction de

l'emplacement. C'est pourquoi, il est nécessaire d’utiliser un système de stockage comme les

batteries avec les énergies renouvelables. En raison de cette nature intermittente des énergies

renouvelables, une seule source d'énergie renouvelable a tendance à être problématique en

termes de rendement énergétique et de coût d'exploitation. Sur la base des inconvénients

susmentionnés, deux énergies renouvelables ou plus sont combinées pour former un système

hybride à énergies renouvelables. L'objectif principal de le faire, est d'améliorer la production

d'énergie électrique, de minimiser les coûts, de réduire les émissions de gaz à effets de serre

et d'améliorer l'efficacité globale du système.

Ces derniers temps, le système hybride à énergies renouvelables attire de plus en plus

l'attention, car un système hybride peut être appliqué efficacement pour fournir une électricité

à haut rendement et fiable aux utilisateurs finaux, contrairement à une source renouvelable

unique [13]. Le système autonome doit avoir un grand espace de stockage pour gérer la

charge. En mode connecté au réseau, le stockage peut être petit et la puissance manquante

peut être acquise à partir du réseau. Le système dispose de contrôleurs électroniques de

puissance pour le partage de charge, le contrôle de la tension, des harmoniques et de la


9

fréquence. Le modèle de fonctionnement d’un SHER est classé en mode îlot où l'électricité

produite est consommée localement et en mode connecté au réseau où la source d'énergie

renouvelable est connectée au réseau [13, 14].

2.4 État de l’art

Kim et al. (2006) ont testé la fonctionnalité en régime permanent d'un système PV-éolien

hybride connecté au réseau. La conception tient compte de la cohérence du système, de la

qualité de l'alimentation, de la perte d'alimentation et des effets du caractère aléatoire du vent

et du rayonnement solaire sur le système[15].

Sopian et al. (2009) ont étudié les performances de l'hybride PV-éolien pour la génération

d'hydrogène. Le système se compose d'un réseau photovoltaïque, d'une éolienne, d'un

électrolyseur PEM, d'un banc de batteries, d'un réservoir de stockage d'hydrogène et d'un

système de contrôle automatique des conditions de charge et de décharge de la batterie. Le

système a généré entre 130 et 140 ml/min d'hydrogène, pour un rayonnement solaire global

moyen de 200 à 800 W/m2 et une vitesse du vent variant respectivement de 2 à 5 m/s [16].

Joseanne Belanger (2011) a proposé une synthèse assez intéressante de l’analyse des

gains et des coûts autour des systèmes hybrides éolien-photovoltaïque. Tout d’abord,

s’agissant de la structure des coûts, elle observe que les systèmes seuls, éoliens ou

photovoltaïques, sont une option moins viable économiquement que l'option des systèmes

combinés utilisant ces deux énergies [17].

Maleki et Pourfayaz (2016) ont tenté une analyse économique de la viabilité des solutions

hybrides. Pour ces auteurs, l'évaluation technico-économique, l'optimisation et le

dimensionnement des systèmes d'énergie renouvelable indépendants du réseau affectent non


10

seulement la probabilité de déploiement, mais également leur fiabilité pour fournir de l'eau

potable et de l'électricité là où cela est nécessaire, le sujet de leur investigation. Ils ont noté

que malgré de nombreuses recherches sur les systèmes SHER, l'unité de dessalement par

osmose inverse alimentée par des SHE PV-éolien avec stockage d'énergie hydrogène, et les

effets de l'intégration du dessalement de l'eau parallèlement à la satisfaction de la demande

de charge, sont rarement trouvés. Dans cet article, un système de dessalement hybride

photovoltaïque/éolien/hydrogène/osmose inverse est modélisé et conçu pour augmenter la

disponibilité d'eau douce et répondre à la demande de charge d'une région autonome en Iran.

La configuration du système hybride proposé est déterminée de manière optimale par rapport

à deux critères d'optimisation, le coût du cycle de vie de l'évaluation économique et le concept

de probabilité de perte d'alimentation pour la fiabilité[18].

Dans les travaux de Padron et Avila (2019), les systèmes hybrides basés sur les énergies

renouvelables (ER) sont modélisés pour comparer de nombreuses options de conception

différentes en fonction de leurs mérites techniques et économiques. Dans cet article, les

besoins en énergie seront garantis pour les systèmes autonomes de dessalement par osmose

inverse (ADS), d'une capacité allant jusqu'à 50m3 de production quotidienne [19].

Muh et Tabet (2019) ont effectué une étude particulièrement intéressante dans un

environnement pourvu d’une multitude de sources d’énergie afin de pouvoir proposer une

confrontation des solutions hybrides en milieu rural africain et précisément au Cameroun.

Cette étude évalue les faisabilités des systèmes hybrides à énergies renouvelables pour les

applications à distance dans le sud du Cameroun en utilisant les données climatiques de Wum

[20].
11

Ben Salah (2018) a présenté un dimensionnement optimal d'un système autonome

hybride photovoltaïque/éolien/hydrogène/batterie pour un système de pompage et son

opportunité économique examinée. La conception à coût optimal et la nouvelle approche de

gestion de l'alimentation appropriée sont adoptées pour concevoir un nouvel algorithme de

dimensionnement. Au final, les résultats d'optimisation ont montré l'intérêt du couplage

PV/Éolien/Batteries/Piles à combustible pour réduire le coût du système[21].

2.5 Système photovoltaïque

L’énergie solaire est utilisée depuis longtemps pour différents usages et applications. Elle

se divise en deux énergies solaires photovoltaïque et thermique. La deuxième consiste tout

simplement à produire de la chaleur grâce à des panneaux sombres, on peut aussi produire

avec de la vapeur à partir de la chaleur du soleil puis convertir la vapeur en électricité. Par

contre l’énergie photovoltaïque est transférée directement en énergie électrique grâce à l’effet

photovoltaïque. Dans ce travail, nous nous intéressons seulement par l’énergie

photovoltaïque [22].

2.5.1 Avantages et inconvénients de l’énergie photovoltaïque

L’énergie photovoltaïque offre de multiples avantages:

✓ La production de cette électricité renouvelable est propre. Elle n’est pas toxique.

✓ Les systèmes photovoltaïques sont extrêmement fiables.

✓ L’énergie photovoltaïque est particulièrement attractive pour les sites urbains, dû

à leur petite taille, et leur opération silencieuse.


12

✓ La lumière du soleil étant disponible partout, l’énergie photovoltaïque est

exploitable aussi bien en montage dans un village isolé que dans le centre d’une

grande ville.

✓ L’électricité photovoltaïque est produite au plus près de son lieu de

consommation, de manière décentralisée, directement chez utilisateur.

✓ Les matériaux utilisés (verre, aluminium) résistent aux conditions climatiques les

plus rudes (grêle notamment).

✓ Les panneaux photovoltaïques ont une longue durée de vie. Certains fabricants

garantissent les panneaux solaires pour une durée de 25 ans.

Les inconvénients de l’énergie photovoltaïque :

✓ La production d’énergie qui dépend de l’ensoleillement, toujours variable.

✓ Le coût très élevé.

✓ Le faible rendement de conversion.

✓ Le coût de l’installation augmente avec le stockage de l’énergie dans des batteries.

✓ La pollution à la fabrication.

Malgré ces inconvénients, le marché du photovoltaïque continue de trouver des

applications et de se développer. De plus, la technologie photovoltaïque est dans un processus

de maturation dans laquelle les inconvénients pourraient s’attendrir, notamment en ce qui

concerne les coûts de production [23].

2.5.2 Cellule photovoltaïque

La cellule photovoltaïque (photon : grain de lumière et volt : unité de tension) est un

composant électronique semiconducteur (généralement fait de silicium sous ses différentes


13

formes). Elle convertit directement l’énergie lumineuse du rayonnement solaire en électricité

(courant continu basse tension) par effet photovoltaïque. Comme la source lumineuse est le

soleil, on parle alors de cellules photovoltaïques [23].

2.5.2.1 Effet photovoltaïque

Les cellules photovoltaïques sont basées sur un phénomène physique appelé effet

photovoltaïque, qui consiste à créer une force électromotrice lorsque la surface de la cellule

est exposée à la lumière. La tension résultante peut varier entre 0,3 V et 0,7 V, en fonction

des matériaux utilisés et de leur disposition ainsi que de la température de la cellule et du

vieillissement de la cellule [23]. La figure 2-1 illustre une cellule PV typique où sa

constitution est détaillée.

Figure 2-1 Schéma d’une cellule photovoltaïque [23]


14

2.5.2.2 Différents types de cellules photovoltaïques

Les cellules photovoltaïques sont fabriquées à partir de semi-conducteurs à base de

silicium (Si), de sélénium (Se), de tellurure de cadmium (CdTe), d’arséniure de gallium

(GaAs), de sulfure de cadmium (CdS), ou de germanium (Ge). Le silicium est actuellement

le matériau le plus couramment utilisé pour fabriquer des cellules photovoltaïques car il est

très abondant dans la nature. Il se produit dans la nature sous forme de silice. La silice est un

composé chimique (dioxyde de silicium) et un minéral de formule moléculaire SiO2. C'est le

composant principal des roches sédimentaires clastiques (sables, grès) [23].

Les principales technologies de cellules PV existants sont :

- Cellule en silicium amorphe (rendement : 6 à 10%)

- Cellule en silicium monocristallin (rendement : 13 à 17%)

- Cellule en silicium polycristallin (rendement : 11 à 15%)

- Cellule Tandem (rendement : 12 à 18%)

- Cellule en matériaux organiques (rendement : 3 à 6%)

Figure 2-2 Types de cellules photovoltaïques [23]


15

2.5.3 Générateur photovoltaïque

Une cellule PV est un petit générateur qui peut produire une puissance minimale, et pour

produire une puissance élevée, la connexion en série et en parallèle des cellules est

indispensable afin de créer un module ou un panneau photovoltaïque. Les panneaux PV ne

sont pas capables de fournir des puissances importantes, c’est pourquoi la connexion des

panneaux en parallèle et en série est indispensable afin de produire de puissances d’ordre

kW, cette configuration est appelée un générateur ou un champ PV. Les centrales PV sont

constituées de plusieurs générateurs PV afin d’atteindre des puissances aux environs MW

[22].

Figure 2-3 De la cellule au champ photovoltaïque [24]

2.5.4 Convertisseurs DC/DC

Afin de contrôler le flux d'énergie entre le champ PV et la charge via le bus continu DC,

nous avons besoin d'un convertisseur DC-DC, également appelé hacheur. Ce convertisseur

sera placé entre le générateur PV et le bus continu pour assurer que la puissance captée par

les panneaux PV soit transférée au point de connexion des deux sources (le bus continu).

C'est aussi ce dispositif qui nous permet d’extraire la puissance maximale des panneaux PV
16

en suivant des stratégies de contrôle spécifiques. Les systèmes alimentés par un générateur

photovoltaïque utilisent souvent plusieurs modules en série afin d’avoir un niveau de tension

suffisamment élevé. Un convertisseur survolteur (Boost) permet d'augmenter la tension

fournie par le générateur photovoltaïque et ainsi diminuer le nombre de modules nécessaires

pour atteindre le niveau de tension souhaité. C'est pour cela que le convertisseur DC-DC le

plus utilisé est le hacheur élévateur ou hacheur parallèle ou encore « boost converter » en

anglais, qui est un élévateur de tension où la tension de sortie est toujours supérieure à la

tension d’entrée [1].

Figure 2-4 Chaîne de conversion photovoltaïque avec convertisseur (DC-DC)


contrôlé par une commande (MPPT)

2.5.4.1 Principe de fonctionnement

Lorsque l'interrupteur G (Figure 2-5) reçoit la commande de fermeture, le circuit est

divisé en deux parties (du fait de la diode) : à gauche, la source (courant IPV, entrée) charge

l'inductance L (notez qu'en régime permanent, la décharge du condensateur C1 de grande

capacité peut être négligée); à droite, le condensateur C2 maintient la tension V0 aux bornes

de la charge. Quand l'interrupteur G s'ouvre, le condensateur chargé à la tension Vin et

pouvant maintenant être considéré comme une source de tension en entré ainsi que l'énergie
17

stockée dans l'inductance L vont ensemble alimenter le circuit à droite à travers la diode qui

entre aussitôt en conduction, jusqu'à ce que le courant iL s'annule et commence à s'inverser[1].

Figure 2-5 Schéma d'un hacheur élévateur alimenté par une source de courant
(générateur PV) [1]

2.6 Les systèmes éoliens

La technologie des capteurs de vent n'a cessé d'évoluer depuis l'utilisation du moulin à

vent. Au début des années 1940, de véritables prototypes d'éoliennes à pales profilées ont été

utilisés avec succès pour produire de l'électricité. Plusieurs technologies sont utilisées pour

capter l'énergie éolienne (capteurs à axe vertical ou à axe horizontal) et les structures des

capteurs deviennent de plus en plus performantes. Outre les propriétés mécaniques de

l'éolienne, l'efficacité de conversion de l'énergie mécanique en énergie électrique est

également très importante. Là encore, de nombreux dispositifs existent, et la plupart utilisent

des machines synchrones et asynchrones[25].

2.6.1 Définition de l'énergie éolienne

L'énergie éolienne est une source d'énergie "renouvelable" non dégradée,

géographiquement diffuse, et surtout en corrélation saisonnière (la demande d'électricité est


18

plus importante en hiver et c’est souvent à cette période que les vitesses moyennes du vent

sont généralement les plus élevées). De plus, c'est une source d'énergie qui ne produit aucune

émission atmosphérique ni déchet radioactif. Cependant, elle est aléatoire dans le temps et

son captage est encore assez complexe, nécessitant des pales des mâts et de grandes

dimensions[25].

Un aérogénérateur, plus connu sous le nom d’éolienne, est un dispositif qui permet de

convertir une partie de l'énergie cinétique du vent en énergie électrique. Cette conversion se

fait en deux étapes [26]:

▪ Au niveau de la turbine (rotor), qui extrait une partie de l’énergie cinétique du

vent disponible pour la transformer en énergie mécanique.

▪ Au niveau de la génératrice, qui reçoit l’énergie mécanique et la transforme en

énergie électrique.

La Figure 2-6 illustre le fonctionnement général.

Figure 2-6 Principe de la conversion d’énergie [26]


19

2.6.2 Principaux composants d’une éolienne

Il existe plusieurs configurations possibles d'éoliennes qui peuvent varier

considérablement. Cependant, une éolienne "classique" se compose généralement de trois

éléments principaux et de nombreuses pièces auxiliaires [25]:

▪ La fondation est sous le sol pour les turbines terrestres; on ne la voit pas parce

qu'elle est recouverte de terre. C'est un gros et lourd bloc de béton structuré qui

doit contenir toute la turbine et les forces qui l'affectent [27].

▪ La tour de la plupart des turbines modernes est en acier tubulaire rond d'un

diamètre de 3 à 4 m (10 à 13 pieds), avec une hauteur de 75 à 110 m (250 à 370

pieds), selon la taille de la turbine et son emplacement [27].

▪ Le rotor est la partie tournante d'une turbine; il se compose (principalement) de

trois pales et de la partie centrale à laquelle les pales sont fixées, le moyeu. Une

turbine ne doit pas nécessairement avoir trois pales; il peut avoir deux, quatre ou

un autre nombre de pales [27].

▪ Le moyeu, sa fonction est de maintenir les aubes et de leur permettre de tourner

par rapport au reste du corps de la turbine [27].

▪ La nacelle est un logement au sommet de la tour qui contient les composants de

la turbine y compris les arbres lent et rapide, les roulements et le multiplicateur.

Tous ces éléments mécaniques permettent de coupler le rotor éolien au générateur

électrique [27].

▪ Le générateur est le composant qui convertit l'énergie mécanique du rotor,

captée par le vent, en énergie électrique [27].


20

Figure 2-7 Principaux composants d'une éolienne [26]

2.6.3 Les différents types d’éoliennes

Les éoliennes se divisent en deux grandes familles : celles à axe vertical et celles à axe

horizontal.

2.6.3.1 Éoliennes à axe vertical

L’éolienne à axe vertical est un type d'éolienne où l'arbre du rotor principal est réglé

verticalement et les composants principaux se trouvent dans la base de l'éolienne. Elles

offrent un certain nombre d'avantages par rapport aux éoliennes traditionnelles à axe

horizontal. Elles peuvent être regroupés plus près les uns des autres dans les parcs éoliens,

ce qui permet d'en avoir plus dans un espace donné. Elles sont silencieuses,
21

omnidirectionnels et produisent des forces moindres sur la structure de support. Elles n'ont

pas besoin d'autant de vent pour générer de l'énergie, ce qui leur permet d'être plus près du

sol où la vitesse du vent est plus faible. En étant plus près du sol, ils sont faciles à entretenir

et peuvent être installés sur des cheminées et des structures hautes similaires. Les types les

plus connus d’éoliennes à axe vertical sont Darrieus et Savonius [28].

▪ Éolienne de type Savonius :

Inventée par l’ingénieur finlandais Sigurd Savonius et brevetée en 1929 et son

fonctionnement est basé sur le principe de "traînée différentielle" utilisé dans les

anémomètres. Son rotor est constitué de deux demi-cylindres tournant sur un même axe et

les forces d’intensité différente exercés par le vent sur chacune des faces d’un corps creux

provoquent un couple moteur entraînant la rotation de l’ensemble [25].

Figure 2-8 Éolienne type Savonius [28]


22

▪ Éolienne de type Darrieus :

Les éoliennes à variation cyclique d'incidence dont la structure la plus courante est celle de

Darrieus (un ingénieur français qui a déposé le brevet au début des années 1930), son

fonctionnement repose sur le fait qu'un profil placé dans un flux d'air sous différents angles

est soumis à des forces de direction et d'intensité variables. La résultante de ces forces produit

alors le couple moteur qui entraîne la rotation de l'appareil. Ces forces sont créées par la

combinaison de la vitesse du vent avec la vitesse propre de déplacement du profil. Cela

signifie que la rotation de l'appareil ne peut pas s'amorcer d'elle-même. Après un arrêt,

l'éolienne doit donc être démarrée par un dispositif supplémentaire (utilisation du générateur

comme moteur ou montage de l'éolienne Savonius sur le même rotor) [26].

Figure 2-9 Principe de fonctionnement de l'éolienne Darrieus [28]


23

2.6.3.2 Éoliennes à axe horizontal

Les éoliennes à axe horizontal sont basées sur l'ancienne technologie des moulins à vent.

Elles se composent de plusieurs pales de forme aérodynamique, comme les ailes d'avion.

Dans ce cas, la portance n'est pas utilisée pour maintenir l'avion en vol, mais dans le but de

générer un couple moteur qui entraîne la rotation. Le nombre de pales utilisées pour produire

de l'électricité varie généralement entre 1 et 3, le rotor tripale est le plus couramment utilisé

car il constitue un compromis entre le facteur de puissance, le coût et la vitesse de rotation

du dispositif éolien. Ce type d'éolienne a pris le dessus sur celles à axes verticaux car elles

ont un moindre coût, elles sont moins soumises aux contraintes mécaniques, et l'emplacement

du récepteur à des dizaines de mètres au-dessus du sol favorise l'efficacité. Les concepts

abordés dans la suite de cette étude seront limités au cas des éoliennes à axe horizontal [25].

Figure 2-10 Éolienne à axe horizontal [29]


24

2.6.4 Générateurs des système éoliens

Il existe plusieurs types de machines électriques sur le marché qui peuvent agir comme

générateurs dans les systèmes éoliens qui nécessitent des caractéristiques très spécifiques. Le

cahier des charges pour une génératrice éolienne varie selon le type et taille géométriques de

la voilure [30]. D’une manière générale, il y a deux types de générateurs utilisés dans les

éoliennes : asynchrones et synchrones.

2.6.4.1 Éoliennes utilisant les machines asynchrones

Le développement dans le domaine de l'électronique de puissance fait du générateur

asynchrone l'un des premiers choix pour la production éolienne de l’énergie électrique. Ce

type de générateur est moins cher, plus solide et ne nécessite pas beaucoup d'entretien.

Cependant, le principal inconvénient de ce type est la nécessité d'utiliser des dispositifs de

récupération d'énergie réactive (condensateurs). Il existe plusieurs types de générateurs

asynchrones utilisés dans les éoliennes, mais en pratique, il existe généralement deux types

de générateurs asynchrones qui sont les plus utilisés pour des raisons économiques et

énergétiques : les génératrices asynchrones à double alimentation (GADA) et les génératrices

à cage d’écureuil (SCIG) [29].

2.6.4.1.1 Générateur asynchrone à double alimentation

Une machine asynchrone à double alimentation à rotor bobiné possède le même stator

triphasé qu'une machine asynchrone classique et un rotor qui contient également un bobinage

triphasé accessible par trois bagues munies de contacts glissants. Intégrée au système éolien,

la machine est généralement reliée à son stator l'énergie du réseau et du rotor varie selon les

différents systèmes [26]. Le principe de ce type est basé sur le contrôle du flux de puissance
25

de glissement; le contrôle du convertisseur côté rotor permet d'ajuster le couple

électromagnétique du système et de récupérer une partie de la puissance du rotor pour

l'injecter dans le réseau. D'autre part, le convertisseur côté réseau régule la liaison DC pour

obtenir une tension de sortie équivalente à la fréquence du réseau [29].

La Figure 2-11 présente le schéma simplifié d’une éolienne à base d’une génératrice

asynchrone à double alimentation, où les enroulements du rotor sont connectés au réseau par

deux convertisseurs de puissance de type dos à dos reliés avec un bus continu à base de

condensateurs qui agit comme une source de tension continue et les enroulements statoriques

sont connectés directement au réseau.

Figure 2-11 Schéma d’une éolienne à base de GADA [29]

2.6.4.1.2 Générateur asynchrone à cage d’écureuil (SCIG).

Les générateurs asynchrones à cage sont les plus faciles à fabriquer et les moins chers.

Dans cette structure, le rotor de la machine électrique est couplé à l'arbre de la turbine, ses

bobinages sont court-circuités, et le stator est directement relié au réseau par l'intermédiaire

d’un banc de condensateur assurant sa magnétisation. La machine fonctionne sur une plage
26

de vitesse très limitée en raison du nombre constant de paires de pôles. La fréquence étant

imposée par le réseau, si le glissement devient trop important, les courants statoriques de la

machine augmentent et peuvent devenir destructeurs. La simplicité de configuration de ce

système réduit la maintenance de la machine [26].

Figure 2-12 Système d’éolienne basé sur une machine asynchrone à cage d’écureuil
(SCIG) [31]

2.6.4.2 Éoliennes utilisant les machines synchrones

Les machines asynchrones présentent l'inconvénient de nécessiter la présence d'un

multiplicateur de vitesse. En effet, ils sont bien adaptés à des vitesses de rotation relativement

élevées et à des couples insuffisants pour un couplage mécanique direct sur les voilures

éoliennes. En revanche, les machines synchrones sont connues pour offrir des couples très

importants à dimensions géométriques convenables. Par conséquent, elles peuvent être

utilisées en entraînement direct sur les turbines éoliennes. Les systèmes de ce type ont aussi
27

leurs inconvénients. Les moteurs synchrones à rotor bobiné nécessitent un entretien régulier

du système à bagues et balais [30].

Le développement des matériaux magnétiques a permis de construire des machines

synchrones à aimants permanents à des coûts compétitifs. Ce type de machine possède un

grand nombre de pôles et peut générer un couple mécanique important [30]. Il y’a deux

topologies qui sont les plus courantes et très compétitives par rapport aux systèmes utilisant

les machines asynchrones: la génératrice synchrone à aimant permanent et la génératrice

synchrone à rotor bobiné.

La Figure 2-13 montre une solution originale et à faible coût pour associer un

aérogénérateur à un tel système autonome. La génératrice est de type synchrone à aimants

permanents (entraînement direct comme il s’agit de puissances modestes) débitant

directement, à travers un pont de diodes triphasé, sur le bus continu et l’accumulateur

électrochimique [32].

Figure 2-13 Éolienne à aimants permanents débitant directement à travers un pont


de diodes sur le bus continu [32]
28

2.6.5 Convertisseur AC-DC (Redresseur)

Un convertisseur AC-DC, également appelé "redresseur", est un convertisseur conçu

pour alimenter une charge nécessitant une tension ou un courant continu provenant d'une

source alternative. Il existe différents types de redresseurs : non commandés (à diode),

commandés (à thyristor) et mixtes.

Dans notre étude, on utilise un redresseur triphasé à diodes. Les diodes sont supposées

idéales, et donc leur conduction correspond à un court-circuit et leur blocage correspond à

un circuit ouvert. Dans ces conditions, les deux diodes qui conduisent à chaque séquence,

correspondent à la phase ayant la tension la plus négative pour la diode du demi-pont inférieur

et à la phase ayant la tension la plus positive pour la diode du demi-pont supérieur. Le courant

et la tension redressés sont reliés aux courants et tensions de phases. Nous présentons le pont

triphasé à diodes alimenté par un système de tensions sinusoïdales triphasées (figure 2-14).

Deux diodes d’un même bras ne peuvent pas conduire simultanément. Lorsque 𝐷1 conduit

l’une des deux diodes 𝐷2 et 𝐷6 conduit également; il en vient que 𝐷1 conduit lorsque 𝑉1 est

supérieur à 𝑉2 et 𝑉3 [33, 34].

D1 D3 D5
V1

V2
R
V3

D4 D6 D2

Figure 2-14 Schéma du redresseur pont de Graëtz triphasé à diodes [35]


29

2.7 Le dispositif de stockage

2.7.1 L’importance du système de stockage pour un système hybride autonome

La dynamique d'un système hybride éolien-photovoltaïque est fortement influencée par

le profil de la consommation à satisfaire et les conditions climatiques particulièrement le

rayonnement solaire et la vitesse du vent.

Afin d’assurer une alimentation continue pour une habitation déconnectée du réseau

électrique (système autonome) lorsque les conditions climatiques ne sont pas propices à la

production (nuit ou temps nuageux pour les panneaux PV, absence de vent pour une

éolienne), le système installé doit être équipé de batteries. Lorsque les conditions sont bonnes

et que la production électrique dépasse la demande de la charge, le surplus d'électricité est

stocké dans les batteries pour une utilisation ultérieure [36].

2.7.2 Types de batteries pour le stockage des énergies renouvelables

Il existe différents types de batteries dont certaines sont spécialement adaptées pour le

stockage des énergies renouvelables[36] :

▪ Les batteries plomb-acide à cycles de décharges profondes : elles nécessitent

un entretien régulier avec un ajout d’eau distillée. Elles doivent être situées dans

un endroit aéré et éviter le froid extrême (si elles sont déchargées, elles peuvent

geler en dessous de -20˚C). Leur durée de vie est de quelques centaines de cycles

charge/décharge, soit trois à cinq ans. Seules les batteries à plaques tubulaires

(OPzS) offrent des durées de vie relativement longues.

▪ Batteries au gel (le gel est obtenu en mélangeant de la silice avec un électrolyte):

elles sont étanches et ne présentent pas le risque d'acide sulfurique des batteries
30

plombe-acide. Elles ne nécessitent aucun entretien et peuvent être stockées à

l'intérieur. La charge ne doit généralement pas dépasser 15 % de la capacité de la

batterie par heure. Elles ne conviennent pas au démarrage des moteurs.

▪ Batteries AGM : Elles sont étanches et ne nécessitent aucun entretien comme les

batteries au gel, mais elles sont moins chères et acceptent des cycles de

charge/décharge plus rapides.

▪ Batterie lithium-ion : Cette technologie s'est développée très rapidement ces

dernières années. Bien qu'elles soient plus chères que d'autres technologies, elles

ont une durée de vie allant jusqu'à 15 ans.

Le type de stockage généralement utilisé dans ce type de système est les batteries au

plomb acide. La maturité dont cette technologie fait preuve et son faible coût en sont les

raisons principales.

Il existe des options de stockage d'énergie autres que les batteries telles que le stockage

d’air comprimé, le stockage thermique, le pompage d’eau et quelques autres technologies

expérimentales. Cependant, ces technologies sont généralement beaucoup plus chères que

les batteries et ne sont pas encore adaptées à une utilisation à petite échelle [36].

2.7.3 Fonctionnement d’un accumulateur au plomb

Une batterie est un système électrochimique capable de restituer sous forme électrique

l’énergie chimique stockée. De plus, les réactions internes sont réversibles. Le système se

constitue de deux électrodes (négative et positive) et d'un électrolyte. L'électrode positive est

en dioxyde de plomb (PbO2) et l'électrode négative en plomb. L'électrolyte est une solution
31

d'acide sulfurique (H2SO4), qui permet aux ions de circuler entre les deux électrodes, et

générer du courant. La différence de potentiel entre les deux électrodes est de 2V [37].

Figure 2-15 Représentation interne de l’accumulateur [38]

La paroi plane séparant les deux électrodes est constituée d'un matériau poreux qui empêche

les deux électrodes d'entrer en contact tout en laissant passer les ions. L’ensemble électrodes-

électrolyte est le lieu d’une réaction d’oxydoréduction dont voici les équations [39]:

Anode (électrode positive) :

(−)
𝑃𝑏𝑂2 + 𝐻𝑆𝑂4 +3𝐻3 𝑂(+) + 2𝑒 (−) → 𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 5𝐻2 𝑂 (2-1)

Cathode (électrode négative) :

(−)
𝑃𝑏 + 𝐻𝑆𝑂4 +𝐻2 𝑂 → 𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 𝐻3 𝑂(+) + 2𝑒 (−) (2-2)

Ce qui nous donne globalement :

(−)
𝑃𝑏𝑂2 + 𝑃𝑏 + 2𝐻𝑆𝑂4 +2𝐻3 𝑂(+) → 2𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 4𝐻2 𝑂 (2-3)

Que l’on peut condenser en :


32

𝑃𝑏𝑂2 + 𝑃𝑏 + 2𝐻2 𝑆𝑂4 +𝐻3 𝑂(+) → 2𝑃𝑏𝑆𝑂4 + 2𝐻2 𝑂 (2-4)

Les décharges trop profondes peuvent entraîner une perte de capacité irréversible. Il y a

trois raisons possibles à ce phénomène [39]:

▪ Une partie de la matière active de l'électrode positive (𝑃𝑏𝑂2 ) se transforme de

manière irréversible en cristaux de sulfate de plomb.

▪ Perte de cohésion de la matière active de l’électrode positive et gonflement

progressif.

▪ Passivation électronique des collecteurs de courant cathodiques.

En règle générale, la tension de cellule évolue de la façon suivante :

Figure 2-16 Évolution de la tension d’une cellule de batterie au plomb [39]

Si la charge est poursuivie trop longtemps, la tension atteindra 2,4 V, qui est le seuil auquel

l'eau se décompose (électrolyse) en dihydrogène 𝐻2 gazeux à l’électrode négative et en

dioxygène 𝑂2 gazeux à l’électrode positive. Ce phénomène dit de dégazage se caractérise

par les réactions suivantes aux niveaux des électrodes [39]:

À l’anode :

2𝐻+ + 2𝑒 − → 𝐻2 (2-5)
33

À la cathode :

1
2𝐻2 𝑂 → 2 𝑂2 + 2𝐻+ + 2𝑒 − (2-6)

Et pour la réaction globale :

1
𝐻2 𝑂 → 2 𝑂2 + 𝐻2 (2-7)

La densité d'énergie théorique de ce couple électrochimique est de 170 Wh/kg.

Cependant, le sulfate de plomb produit par la réaction aux deux électrodes est insoluble et

non conducteur. De ce fait, il s'accumule sur les électrodes, et dans une moindre mesure dans

l'électrolyte, limitant ainsi la quantité d'énergie pouvant être extraite de la batterie. De plus,

les concentrations et les quantités de substances actives sont inférieures à celles qui

conduisent à cette valeur. La densité énergétique réelle est proche de 40 Wh/kg, soit quatre

fois moins que le maximum théorique [34].

2.8 Bus à courant continu

Les panneaux PV et l’éolienne sont connectés à un bus à courant continu. Pour assurer

un fonctionnement optimal, ceux-ci ont besoin d’une tension constante sur ce bus.

La régulation de la tension continue 𝑉𝑑𝑐 sur le bus continu est réalisée par un hacheur de

courant réversible connecté à un banc de batteries. Par conséquent, le bus DC est régulé à

une valeur de tension constante en contrôlant le flux de puissance entre le bus et les

batteries. Lorsque l'énergie fournie par les panneaux PV et l’éolienne n'est pas suffisante pour

faire face à une augmentation soudaine de la charge, la tension du bus continu sera inférieure

à la valeur de référence. Dans ce cas, l'énergie manquante provient des batteries. Lorsqu'il y

a de l'énergie en excès, elle est utilisée pour charger les batteries. L’architecture de ce système

est présentée dans Figure 2-17 [40].


34

Figure 2-17 Architecture du bus DC avec batteries de stockage [40]

2.9 Hacheur réversible

Dans le cas du hacheur utilisé pour ajuster la tension aux bornes du générateur PV, le

transfert d'énergie se produit dans un seul sens, c'est-à-dire de la source (générateur PV) vers

le bus continu. Dans le cas d'un hacheur pour charge/décharge de batterie, le courant doit être

réversible. Par conséquent, pour réaliser un transfert d'énergie bidirectionnel, un hacheur

dévolteur et un hacheur survolteur ont été associés, comme le montre la Figure 2-18 [34].

Figure 2-18 Hacheur réversible en courant [34]


35

2.10 Onduleur

Un onduleur est un convertisseur statique permettant la transformation de l'énergie

continue en énergie alternative alimentée en continu. Il change de façon périodique les

connexions entre la sortie et l'entrée et permet d'obtenir une tension alternative à la sortie.

Les onduleurs sont essentiellement utilisés pour fournir un courant ou une tension alternative

pour assurer l'alimentation en énergie des charges critiques (station de télécommunication,

micro-ordinateur, etc.) lors d’une coupure du réseau électrique ou pour alimenter en

permanence des systèmes autonomes. Il existe de nombreuses sortes d'onduleurs : autonomes

ou non, de courant ou de tension, chacun adapté à son domaine [1].

2.10.1 Onduleur triphasé

Dans notre cas, on considère un onduleur de tension avec modulation de largeur

d'impulsion. Ce type d'onduleur est généralement choisi pour sa réponse rapide et son

rendement élevé.

Un onduleur triphasé se compose de trois bras, chacun est composé de deux interrupteurs.

Les interrupteurs choisis, constituent bien une unité de commutation. Leur fonctionnement

doit être complémentaire afin de ne jamais court-circuiter la source continue. Donc les

interrupteurs doivent être bidirectionnels en courant, et se compose soit d’un MOSFET et

une diode en antiparallèle ou bien un transistor avec une diode en antiparallèle [34].
36

Figure 2-19 Structure d’un onduleur triphasée [41]

2.11 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons présenté la définition, la pertinence technique et l’état de

l’art des systèmes d'énergie renouvelable hybrides. Ensuite, nous avons exploré le principe

de la conversion photovoltaïque et les technologies utilisées ainsi que les différents types des

cellules photovoltaïques et celui du convertisseur DC-DC contrôlé par une commande

MPPT. Une étude consacrée au fonctionnement et la constitution de la turbine éolienne, de

la génératrice synchrone à aimants permanent et du redresseur a été présenté aussi. Enfin, la

dernière partie du chapitre a été consacrée au dispositif de stockage. Le convertisseur

bidirectionnel DC-DC qui permet de contrôler la charge et la décharge des batteries et

l’onduleur qui relie le bus DC aux charges AC ont été présentés aussi.
37

Chapitre 3 - Modélisation des composants du système


éolien-photovoltaïque avec stockage

3.1 Modélisation de la chaine photovoltaïque

La chaîne de conversion photovoltaïque, composée d'un générateur photovoltaïque PV

et l'ensemble : convertisseur DC/DC (hacheur survolteur) et son système de contrôle, qui

permet d'extraire le maximum de puissance. La modélisation de ses différents organes sera

examinée dans ce qui suit.

3.1.1 Modèle d’une cellule photovoltaïque

Les cellules photovoltaïques sont des dispositifs semi-conducteurs qui convertissent

directement la lumière du soleil en électricité. Ce sont les composants fondamentaux de tout

système photovoltaïque. Pour générer plus de puissance, les cellules photovoltaïques sont

assemblées pour former un module. La connexion en série de plusieurs cellules augmente la

tension pour un même courant et la connexion de cellules en parallèle augmente le courant

tout en maintenant la tension. Les panneaux solaires sont formés en interconnectant des

modules photovoltaïques en série et/ou en parallèle.

Le principe physique d’une cellule photovoltaïque est représenté par un circuit électrique

équivalent, comme le montre la figure suivante (figure 3-1) [23].


38

Figure 3-1 Schéma équivalent d'une cellule photovoltaïque [23].

Le courant de sortie de la cellule photovoltaïque s'écrit sous la forme mathématique

suivante :

𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼𝑑 − 𝐼𝑝 (3-1)

Et :

𝑉+𝑅𝑠 𝐼
𝐼𝑝 = ( ) (3-2)
𝑅𝑝

𝑉+𝑅𝑠 𝐼
𝐼𝑑 = 𝐼0 [𝑒𝑥𝑝 ( ) − 1] (3-3)
𝑉𝑡

𝐺
𝐼𝑝ℎ = 𝐼𝑐𝑐 (𝐺 ) (3-4)
𝑟𝑒𝑓

𝐴𝐾𝑇
𝑉𝑡 = (3-5)
𝑞

Avec :

𝐼𝑝ℎ : le photo-courant dépendant de l’éclairement G

𝐼𝑑 : le courant de la diode

𝐼0 : le courant de saturation inverse de la diode


39

𝐺𝑟𝑒𝑓 : l’éclairement de référence (1000 𝑊/𝑚2 )

𝑉𝑡 : la tension thermique

𝑇 : la température de la jonction en Kelvin

𝑞 : la charge de l’électron (1.6 × 10−19 𝐶 )

𝐾 : la constante de Boltzmann (1.38 × 10−23 𝐽/𝐾)

𝐴 : facteur de qualité de la diode (normalement compris entre 1 et 2)

En remplaçant 𝐼𝑑 et 𝐼𝑝 par ces expressions dans l'équation (3-1), le courant 𝐼 devient :

𝑉+𝑅𝑠 𝐼 𝑉+𝑅𝑠 𝐼
𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼0 [𝑒𝑥𝑝 ( ) − 1] − (3-6)
𝑉𝑡 𝑅𝑝

Les cellules photovoltaïques, qui sont généralement considérées comme ayant les mêmes

caractéristiques, sont disposées en série et en parallèle pour former des modules

photovoltaïques. Le circuit équivalent du module photovoltaïque peut être représenté comme

indiqué sur la figure 3-2 [23].

Figure 3-2 Le circuit équivalent du module PV [23]


40

Donc l’expression du courant fourni par le module peut être donnée par l’équation

suivante :

𝑞 𝑉 𝑅 𝐼 𝑁 𝑉 𝑅 𝐼
𝐼 = 𝑁𝑝 𝐼𝑝ℎ − 𝑁𝑝 𝐼0 [𝑒𝑥𝑝 (𝐴𝐾𝑇 (𝑁 + 𝑁𝑠 )) − 1] − 𝑅𝑝 (𝑁 + 𝑁𝑠 ) (3-7)
𝑠 𝑝 𝑝 𝑠 𝑝

Où, 𝑁𝑝 et 𝑁𝑠 sont respectivement les nombres des cellules connectées en parallèles et en

séries.

3.1.2 Le modèle mathématique du Convertisseur DC-DC élévateur (Boost)

La figure 3-3 montre le schéma fonctionnel du convertisseur élévateur. Cette structure

est principalement composée d'une inductance L, un interrupteur K (par exemple IGBT ou

MOSFET) et d’une diode D.

Figure 3-3 Schéma fonctionnel du hacheur boost [42]

La conduction des deux interrupteurs est complémentaire, lorsque K est fermé, D est

ouvert ; et lorsque K est ouvert, D est fermé. Durant chaque période, K est fermé du temps 0

à αT et ouvert de αT à T [42, 43].

✓ Séquence 1 : (0 < t < αT)

A l'instant t = 0, l'interrupteur K est fermé pendant une durée αT. La diode D est bloquée, on

obtient donc le schéma équivalent suivant :


41

Figure 3-4 Schéma équivalent du Boost quand l’interrupteur est fermé [23]

La tension aux bornes de l’inductance est alors :

𝑑𝑖𝐿
𝑉𝐿 = 𝑉𝑒 = 𝐿 >0 (3-8)
𝑑𝑡

En résolvant cette équation différentielle, on obtient l'expression suivante qui représente

l'évolution du courant qui traverse l'inductance :

𝑉𝑒
𝐼𝐿 = 𝐼𝑚𝑖𝑛 + 𝑡 (3-9)
𝐿

Avec 𝐼𝐿 la valeur minimale du courant dans l’inductance.

A l’instant t = αT, le courant dans l’inductance atteint sa valeur maximale 𝐼𝑚𝑎𝑥 .

𝑉𝑒
𝐼𝑚𝑎𝑥 = 𝐼𝑚𝑖𝑛 + 𝛼𝑇 (3-10)
𝐿

✓ Séquence 2 : (αT < t < T)

A l'instant t = αT, l'interrupteur K est ouvert, le circuit convertisseur sera comme représenté

sur la figure suivante :


42

Figure 3-5 Schéma équivalent du Boost quand l’interrupteur est ouvert [42]

Dans ce cas la tension aux bornes de l’inductance s’écrit comme suit :

𝑑𝑖𝐿
𝑉𝐿 = 𝑉𝑒 − 𝑉𝑠 = 𝐿 <0 (3-11)
𝑑𝑡

En résolvant cette équation différentielle, on obtient l'expression suivante qui exprime

l'évolution du courant qui traverse l'inductance :

𝑉𝑒 −𝑉𝑠
𝐼𝐿 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 + (𝑡 − 𝛼 )𝑇 (3-12)
𝐿

A l’instant t = T, le courant dans l’inductance prend sa valeur minimale 𝐼𝑚𝑖𝑛 :

𝑉𝑒 −𝑉𝑠
𝐼𝑚𝑖𝑛 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 + (1 − 𝛼 )𝑇 (3-13)
𝐿

On suppose que ∆𝑖𝐿 = 𝐼𝑚𝑎𝑥 − 𝐼𝑚𝑖𝑛 représente l’ondulation du courant dans l’inductance.

D’après les équations (3-10) et (3-13), la tension de sortie 𝑉𝑆 peut s’écrire sous la forme

suivante :

1
𝑉𝑠 = 1−𝛼 𝑉𝑒 (3-14)

Le rapport cyclique α est compris entre 0 et 1, la tension de sortie 𝑉𝑠 doit donc être

supérieure à la tension d'entrée 𝑉𝑒 (montage survolteur).


43

En appliquant le principe de conservation de puissance entre l'entrée et la sortie du

convertisseur, la valeur moyenne du courant dans l'inductance peut être établie à partir du

courant moyen dans la charge et du rapport cyclique :

1
𝐼𝐿 = 1−𝛼 𝐼𝑆 (3-15)

Pour l'ondulation de courant dans l'inductance et l'ondulation de tension de sortie, nous

avons les expressions suivantes :

𝛼𝑉𝑒 𝛼𝑉𝑒
∆𝑖𝐿 = 𝑇= (3-16)
𝐿 𝐿𝑓

𝛼𝐼𝑠 𝛼𝑉
∆𝑉𝑠 = 𝑒
= (1−𝛼)𝑅𝐶𝑓 (3-17)
𝐶𝑓

Avec f la fréquence de découpage.

Selon ces formules, on peut dimensionner l’inductance lissage L et le condensateur de

filtrage C:

𝛼𝑉
𝐿 = ∆𝑖 𝑒𝑓 (3-18)
𝐿

𝛼𝐼𝑠
𝐶= (3-19)
∆𝑉𝑠 𝑓

3.1.3 Commande MPPT (Maximum Power Point Tracking)

La puissance fournie par un panneau PV est fortement dépendante des conditions

climatiques (rayonnement solaire et température) et de la charge. La courbe caractéristique

de puissance d'un panneau PV (figure 3-7) présente un point unique MPP (pour chaque

ensoleillement et température) où le panneau délivre sa puissance maximale. Ce point est

défini par son courant Impp et sa tension Vmpp, il se varie en permanence avec les conditions

de fonctionnement. Par conséquent, une technique MPPT (Maximum Power Point Tracker)
44

doit être utilisée pour forcer le panneau à fonctionner à ce point, et de maximiser donc la

puissance délivrée par le panneau PV.

Il existe plusieurs techniques MPPT, La méthode la plus couramment utilisée dans le

domaine du photovoltaïque est celle de perturbation et d’observation (P&O), notre travail est

basé sur cette méthode appliquée à un système photovoltaïque [23].

Figure 3-6 Courbe caractéristique de puissance [MATLAB]

3.1.3.1 Méthode de perturbation et d’observation (P&O)

La méthode de perturbation et d'observation (P&O) est une approche largement utilisée

dans la recherche du MPPT car elle est simple et ne nécessite que la mesure de la tension et

du courant du système PV, 𝑉𝑃𝑉 et 𝐼𝑃𝑉 , respectivement. Cette méthode permet de retrouver

le point maximum de puissance même lors des variations de l’éclairement et de la

température.

Comme son nom l’indique, la méthode P&O se base sur la perturbation du système par

l’augmentation ou la diminution de la tension 𝑉𝑃𝑉 , en agissant directement sur le rapport


45

cyclique du convertisseur DC-DC et d’analyser le comportement de la variation de puissance

𝑃𝑃𝑉 qui en résulte ainsi, comme l’illustre dans la figure 3-8, on peut déduire que [44] :

Figure 3-7 Caractéristique de fonctionnement de la méthode P&O

o Si ∆P > 0 alors la perturbation de la tension déplace le point de fonctionnement vers

un point plus proche du PPM et on continue à perturber la tension dans la même

direction ce qui va déplacer le point de fonctionnement jusqu’à atteindre le PPM

o Si ∆P < 0 le point de fonctionnement s’éloigne du PPM alors on perturbe la tension

avec un signe algébrique contraire au signe précédent pour déplacer le point de

fonctionnement jusqu’à l’atteinte du PPM.

▪ Organigramme de la méthode de perturbation et d’observation (P&O)

La figure suivante présente l’organigramme de la méthode P&O. selon cette figure, la

tension V et le courant I, sont mesurés afin de calculer la puissance de sortie courante P(k)

de la rangée. Cette puissance P(k) est comparée à la puissance P(k-1) de la dernière mesure.

Si la puissance de sortie a augmenté, la perturbation continuera dans la même direction. Si la

puissance a diminué depuis la dernière mesure, la perturbation de la tension de sortie sera

renversée en direction opposée du dernier cycle [23].


46

Figure 3-8 Organigramme de MPPT de la perturbation & observation

3.2 Modélisation de la chaine éolienne

3.2.1 Introduction

Pour étudier le comportement de l'éolienne dans diverses conditions de fonctionnement,

il est indispensable de développer un modèle mathématique de la turbine décrivant le

comportement dynamique du système selon différents paramètres, dont certains sont des

caractéristiques intrinsèques du système qui ne dépendent que de son état actuel, tandis que

d'autres peuvent être contrôlées pour obtenir un comportement souhaité de l'éolienne [29].
47

3.2.2 Modélisation de l’éolienne

3.2.2.1 Hypothèses simplificatrices pour la modélisation de la turbine

éolienne

Du fait de la complexité du système, il n'est pas possible de décrire un modèle complet

prenant en compte tous les paramètres qui influencent le fonctionnement de l'éolienne, pour

y faire face, il faut poser quelques hypothèses simplificatrices pour obtenir un modèle de la

turbine basé sur les éléments essentiels influant dans le comportement de l’éolienne. Dans

cette étude, notre système est basé sur une turbine éolienne à trois pales qui est soumise à un

vent d’une vitesse V; sous l'action du vent, les pales tournent et génèrent un couple C𝑡, qui

fait tourner l'arbre d'entraînement sur lequel elles sont fixées; la vitesse de rotation de

l’ensemble est appelée vitesse angulaire de la turbine et est nommée Ω. Il est à noter que les

grands systèmes, et en général les systèmes utilisant des génératrices électriques

asynchrones, comportent un intermédiaire entre l'arbre et la génératrice électrique appelé

"multiplicateur". Alors pour ce type de système, l’arbre entraîne le multiplicateur de gain G

qui entraîne lui-même une génératrice électrique [29].

La figure suivante montre un schéma simplifié du système mécanique d'une éolienne

constituée de trois pales de même conception; chaque pale est caractérisée par son inertie

𝐽𝑝𝑎𝑙𝑒, son coefficient élastique 𝐾b, son coefficient de frottement par rapport à l'air 𝑑b, son

coefficient de frottement par rapport au support 𝑓𝑝𝑎𝑙𝑒 et sa vitesse d’orientation 𝛽b [29].


48

Figure 3-9 Schéma simplifié du système mécanique des pales [29]

La répartition de la vitesse du vent est uniforme et identique sur les trois pales, le

coefficient de frottement par rapport au support et le coefficient de frottement par rapport à

l’air 𝑑𝑏 sont négligeables. Les trois pales sont fixées à un arbre de transmission caractérisé

par son inertie 𝐽ℎ, son élasticité 𝐾ℎ et son coefficient de frottement 𝐷ℎ; cet arbre transmet un

mouvement mécanique rotatif à travers un multiplicateur de gain G à l’arbre de génératrice

qui est caractérisé par son inertie 𝐽𝑔 et un coefficient de frottement 𝑑𝑔 [29].

3.2.2.2 Modèle de la turbine

La turbine éolienne étudiée ici, est constituée de 3 pales de longueur R entraînant une

génératrice synchrone à une vitesse mécanique Ω𝑚ec, par l'intermédiaire d'un multiplicateur

de gain 𝐺.
49

Figure 3-10 Schéma de la turbine éolienne [29]

La puissance du vent ou la puissance éolienne qui représente la quantité d’énergie extraite

lors de la circulation du vent dans une surface S, avec une vitesse V, est définie comme suit

[26, 29]:

1
𝑃𝑉 = 2 . 𝜌. 𝑆. 𝑉 3 (3-20)

Où 𝜌 est la densité de l’aire (approximativement 1.225 kg/m3 dans les conditions

normales de pression et de température).

La puissance mécanique disponible sur le rotor de la turbine 𝑃𝑡 est généralement

exprimée en fonction du coefficient de puissance et est donnée par [26]:

1
𝑃𝑡 = 2 . 𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽 ). 𝜌. 𝑆. 𝑉 3 (3-21)

Il existe plusieurs types de modélisation du coefficient de puissance dans la littérature

qui sont généralement valables pour une turbine spécifique : chaque turbine a un

comportement spécifique. Tout le monde est donc confronté au problème de la modélisation

du coefficient de puissance. Cependant, la modélisation utilisée dans ce travail apparaît dans

d'autres références. Elle a l’avantage de se présenter sous la forme d’une seule équation,

valable quel que soit le rapport de vitesse λ et quel que soit l’angle de calage β [26].
50

La variation du coefficient de puissance en fonction l’angle de calage β et du rapport de

vitesse λ est donnée par la formule suivante[26] :

−𝐶5
𝐶
𝐶𝑝 = 𝐶1 ( 𝜆2 − 𝐶3 . 𝛽 − 𝐶4 ) 𝑒 𝜆𝑖
+ 𝐶6 . 𝜆 (3-22)
𝑖

Avec :

1
𝜆𝑖 = 1 0.035 (3-23)

𝜆+0.008𝛽 𝛽3+1

𝑅𝑝 .Ω𝑡
𝜆= (3-24)
𝑉

Où :

𝑅𝑝 : Longueur de la pale

Ω𝑡 : Vitesse de la turbine [rad/s]

𝐶1 , 𝐶2 , 𝐶3 , 𝐶4 , 𝐶5 et 𝐶6 sont des coefficients liés aux caractéristiques de la turbine, ils sont

donnés pour les turbines de grande puissance comme suit dans :

Tableau 3-1 Coefficients définissant l’évolution de 𝐶𝑝 .

Coefficient 𝐶1 𝐶2 𝐶3 𝐶4 𝐶5 𝐶6

Valeur 0.5176 116 0.4 5 21 0.0068

Sur la figure 3-11, plusieurs courbes sont représentées, mais nous nous intéressons à celle

qui a le plus haut sommet. Cette courbe est caractérisée par un point optimum (𝜆𝑜𝑝𝑡 =

8.1; 𝐶𝑝𝑚𝑎𝑥 = 0.48; 𝛽 = 0 ), qui correspond à la valeur maximale du coefficient de

puissance Cp, et donc de la puissance mécanique maximale récupérée. On constate que


51

l’augmentation de β permet de réduire le coefficient CP, et par conséquent, une diminution

de la puissance mécanique récupérée sur l'arbre de l'éolienne [26].

Figure 3-11 Courbe de coefficient 𝐶𝑝 (𝜆, 𝛽 ) [MATLAB]

3.2.2.3 Modèle de multiplicateur

Le multiplicateur est un convertisseur mécanique qui augmente la vitesse lente de l'arbre

de la turbine à une vitesse plus rapide pour entraîner la génératrice électrique ; il se

caractérise par son gain G et une inertie négligeable par rapport à l'inertie totale de la turbine

𝐽𝑡𝑢𝑟𝑏𝑖𝑛𝑒 , de sorte que le modèle mathématique du multiplicateur peut s'écrire comme suit

[29]:

𝐶é𝑜𝑙
𝐶𝑔 = (3-25)
𝐺

Ω𝑚𝑒𝑐
Ω𝑡𝑢𝑟 = (3-26)
𝐺
52

3.2.2.4 Modélisation de l’arbre de la turbine

La masse de l’éolienne est reportée sur l’arbre de la turbine sous la forme d’une inertie

𝐽𝑡𝑢𝑟𝑏𝑖𝑛𝑒 et comprend la masse des pales et la masse du rotor de la turbine. L’inertie totale de

l’arbre J qui apparaît sur le rotor de la génératrice peut être donnée comme suit [45] :

𝐽𝑡𝑢𝑟𝑏𝑖𝑛𝑒
J= + 𝐽𝑔 (3-27)
𝐺2

Il convient de noter que le moment d'inertie de la génératrice est négligeable devant

l'inertie de la turbine, également dans le cas des grandes éoliennes. L’équation fondamentale

de la dynamique permettant de déterminer l'évolution de la vitesse mécanique à partir du

couple mécanique total appliqué au rotor, s’écrit comme suit [45]:

𝑑Ω
𝐽 𝑑𝑡 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 (3-28)

Avec :

𝐶𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑔 − 𝐶𝑒𝑚 − 𝐶𝑟 (3-29)

𝐶𝑟 = 𝑓. 𝛺𝑚𝑒𝑐 (3-30)

𝐶𝑒𝑚 : le couple électromagnétique de la génératrice

𝐶𝑓 : le couple de frottement visqueux

𝐶𝑔 : le couple issu du multiplicateur

En exploitant le modelé mathématique ci-dessus, nous pouvons développer un schéma

de commande de la turbine éolienne; la figure ci-dessous représente um schéma de contrôle

basé sur le modèle mathématique de différentes parties du système éolien; comme la sortie

du système est la vitesse mécanique de la génératrice 𝛺𝑚𝑒𝑐 qui dépend de certains paramètres
53

d'entrée tels que la vitesse du vent V et l'angle de calage 𝛽, le couple électromagnétique 𝐶𝑒𝑚

est considéré comme un élément perturbateur.

Figure 3-12 Schéma fonctionnel de la turbine éolienne

3.2.2.5 Technique d’extraction du maximum de puissance (MPPT)

En ajustant le coefficient de puissance 𝐶𝑝 qui dépend de la vitesse de la génératrice, la

puissance capturée par la turbine éolienne peut être maximisée. Donc l’utilisation d’une

éolienne à vitesse variable permet de maximiser cette puissance. Par conséquent, il est

nécessaire de concevoir une stratégie de contrôle afin qu'elle puisse maximiser la puissance

produite en ajustant la vitesse de rotation de la turbine à sa valeur de référence, quelle que

soit la vitesse du vent considérée comme grandeur perturbatrice. Pour cela il existe deux

types de technique de MPPT [26] : Contrôle sans asservissement (c’est qui nous intéresse

dans notre étude) et par asservissement de la vitesse mécanique.

3.2.2.5.1 Contrôle sans asservissement de la vitesse

Ce mode de commande est basé sur l'hypothèse que la vitesse du vent varie très peu en

régime établi par rapport aux constantes de temps électriques du système éolien, ce qui
54

signifie que le couple d'accélération de la turbine peut être considéré comme nul. Dans ce

cas, à partir de l’équation dynamique de la turbine, on obtient l’équation statique décrivant

le régime permanent de la turbine [26] :

𝑑Ω
𝐽 𝑑𝑡 = 𝐶𝑚𝑒𝑐 = 𝐶𝑔 − 𝐶𝑒𝑚 − 𝐶𝑟 = 0 (3-31)

Selon l’équation (3-31), le couple mécanique 𝐶𝑚𝑒𝑐 est nul et si le couple de frottement

visqueux 𝐶𝑟 est considéré comme négligeable par rapport au couple de la génératrice alors :

𝐶𝑔 = 𝐶𝑒𝑚 (3-32)

L’équation précédente implique que le couple électromagnétique de réglage est

déterminé à partir d’une estimation du couple éolien et est défini par :

𝐶é𝑜𝑙_𝑒𝑠𝑡
𝐶𝑒𝑚_𝑟𝑒𝑓 = (3-33)
𝐺

Le couple éolien peut être déterminé à partir de la connaissance d’une estimation de la

vitesse du vent et de la mesure de la vitesse mécanique en utilisant l’équation :

3
𝐶𝑝_𝑚𝑎𝑥 .𝜌.𝑆.𝑉𝑒𝑠𝑡
𝐶é𝑜𝑙_𝑒𝑠𝑡 = (3-34)
2.Ω𝑡𝑢𝑟_𝑒𝑠𝑡

L’estimation de la vitesse de la turbine Ω𝑡𝑢𝑟_𝑒𝑠𝑡 vient de la vitesse mécanique de la

génératrice :

Ω𝑚𝑒𝑐
Ω𝑡𝑢𝑟_𝑒𝑠𝑡 = (3-35)
𝐺

La vitesse du vent estimée peut-être donnée par l’équation suivante :

Ω𝑡𝑢𝑟_𝑒𝑠𝑡 .𝑅𝑝
𝑉𝑒𝑠𝑡 = (3-36)
𝜆

Pour extraire le maximum de puissance, il faut fixer le ratio de vitesse à la valeur 𝜆𝑜𝑝𝑡

qui correspond au maximum du coefficient de puissance 𝐶𝑝_𝑚𝑎𝑥 .


55

En se basant sur les équations précédentes, on peut alors écrire :

5 .Ω2
𝐶𝑝_𝑚𝑎𝑥 .𝜌.𝜋.𝑅𝑝
(3-37)
𝑚𝑒𝑐
𝐶é𝑜𝑙_𝑒𝑠𝑡 = 2.𝜆3𝑜𝑝𝑡

À partir des équations précédentes, nous pouvons définir un schéma fonctionnel de la

figure suivante qui présente la structure de contrôle MPPT sans asservissement de la vitesse

du vent.

Figure 3-13 Schéma bloc de la MPPT sans asservissement de la vitesse

3.2.3 Modélisation de la machine synchrone à aimants permanents

En raison de ses nombreux avantages par rapport aux autres types de machines

électriques (performances, robustesse, …), les machines synchrones à aimants permanents

sont intéressantes pour une application en tant que générateurs couplés à des éoliennes. Le

modèle mathématique de la machine synchrone obéit à certaines hypothèses essentielles

simplificatrices [46]:

✓ L’absence de saturation dans le circuit magnétique;


56

✓ La répartition sinusoïdale de le FMM créée par les enroulements statoriques;

✓ Les pertes par courants Foucault et par hystérésis négligeables;

✓ L’effet d’encochage est négligeable;

✓ La résistance des enroulements ne varie pas avec la température.

La conception de la machine synchrone à aimants permanents comporte un enroulement

statorique triphasé. L’excitation rotorique est créée par des aimants permanents au rotor. Ces

aimants sont supposés rigides et de perméabilité voisine de celle de l’air.

3.2.3.1 Équations électriques

Les équations électriques des machines électriques dans un repère fixe lié au stator sont

décrites par :

𝑉𝑎 𝑖𝑎 𝜓𝑎
𝑑
[𝑉𝑏 ] = 𝑅𝑠 [𝑖𝑏 ] + [𝜓𝑏 ]
𝑑𝑡
𝑉𝑐 𝑖𝑐 𝜓𝑐
(3-38)

Avec

[𝑉𝑎 𝑉𝑏 𝑉𝑐 ] : le vecteur des tensions statoriques;

[ 𝑖𝑎 𝑖𝑏 𝑖𝑐 ] : le vecteur des courants statoriques;

[𝜓𝑎 𝜓𝑏 𝜓𝑐 ] : le vecteur des flux totaux traversant les bobines statoriques;

𝑅𝑠 : la résistance d’une phase statorique.

Les enroulements statoriques de la machine synchrone considérée sont connectés en

étoile à neutre isolé, de sorte que la somme instantanée des courants statoriques est nulle et

qu'il n'y a pas de courant homopolaire. Par conséquent, s'il existe une composante
57

homopolaire de flux ou tension, elle n'intervient pas dans le couple. Par conséquent, le

comportement de la machine est représenté par deux variables indépendantes [46].

3.2.3.2 Passage au repère de Park

Pour simplifier le modèle dynamique de la machine, la transformation du Park est

utilisée. Cette transformation mathématique nous permet de transformer les trois axes de la

machine dans le repère (a, b, c) en deux axes orthogonaux (d, q), c’est-à-dire la

transformation des trois bobines statoriques fixes déphasées de 2π/3 en deux bobines fictives

équivalentes déphasées de π/2 et situées sur le rotor comme indiqué dans la figure suivante

[29] :

Figure 3-14 Représentation de la MSAP dans le repère (d, q) de Park [29]

La transformation de Park est donnée par la matrice :

2𝜋 4𝜋
𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑐𝑜𝑠 (𝜃 − ) 𝑐𝑜𝑠 (𝜃 − )
3 3
2 2𝜋 4𝜋
𝑃 (𝜃) = √3 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑠𝑖𝑛 (𝜃 − ) 𝑠𝑖𝑛 (𝜃 − ) (3-39)
3 3
1 1 1
[ √2 √2 √2 ]
58

Pour revenir aux repères triphasés (𝑎𝑏𝑐), on utilise la transformation inverse de Park qui

est donnée par :

1
𝑐𝑜𝑠𝜃 sin 𝜃
√2
2 2𝜋 2𝜋 1
𝑃 (𝜃 )−1 = √3 𝑐𝑜𝑠 (𝜃 − 3
) 𝑠𝑖𝑛 (𝜃 − 3
)
√2
(3-40)
4𝜋 4𝜋 1
[𝑐𝑜𝑠 (𝜃 − 3
) 𝑠𝑖𝑛 (𝜃 − 3
)
√2]

Les équations des tensions, courants et flux seront données par :

𝑉𝑎
𝑉𝑑
[ 𝑉 ] = 𝑃(𝜃) [𝑉𝑏 ] (3-41)
𝑞
𝑉𝑐

𝑖𝑎
𝑖𝑑
[𝑖 ] = 𝑃(𝜃) [𝑖𝑏 ] (3-42)
𝑞
𝑖𝑐

𝜓𝑎
𝜓𝑑
𝜓
[ 𝜓 ] = 𝑃(𝜃) [ 𝑏 ] (3-43)
𝑞
𝜓𝑐

Avec :

𝑉𝑑 , 𝑉𝑞 , 𝑖𝑑 , 𝑖𝑞 : les composantes directes et en quadrature de tension et de courant

𝜓𝑑 , 𝜓𝑞 : les composantes directes et en quadrature du flux

En appliquant la transformation de Park sur l’équation (3-24) ; l’équation électrique de la

MSAP devient :

𝑉𝑑 𝑖𝑑 𝑑 𝜓𝑑 𝜋 𝜓𝑑
[ 𝑉 ] = 𝑅𝑠 [𝑖 ] + 𝑑𝑡 [𝜓 ] + 𝜃𝑃( 2 ) [𝜓 ] (3-44)
𝑞 𝑞 𝑞 𝑞

En utilisant la convention génératrice; on inverse le sens des courant 𝑖𝑑 et 𝑖𝑞 dans le

repère de Park et le modèle de la génératrice synchrone à aimants permanents (GSAP) ainsi

obtenu peut s’écrire sous la forme [46] :


59

𝑑
𝑉𝑑 = −𝑅𝑠 𝑖𝑑 − 𝐿𝑑 𝑑𝑡 𝑖𝑑 + 𝜔𝐿𝑞 𝑖𝑞
{ 𝑑
(3-45)
𝑉𝑞 = −𝑅𝑠 𝑖𝑞 − 𝐿𝑞 𝑖𝑞 − 𝜔𝐿𝑑 𝑖𝑑 + 𝜔𝜓𝑓
𝑑𝑡

𝐿𝑑 et 𝐿𝑞 sont les inductances directes et en quadrature, et elles sont supposées indépendantes

de 𝜃.

𝜓𝑓 représente le flux des aimants.

3.2.3.3 Équations magnétiques

Dans les machines synchrones à répartition sinusoïdale des conducteurs, 𝜓𝑑 et 𝜓𝑞 sont

fonctions linéaires des courants 𝑖𝑑 et 𝑖𝑞 :

𝜓𝑑 = 𝐿𝑑 𝑖𝑑 + 𝜓𝑓
{ (3-46)
𝜓𝑞 = 𝐿𝑞 𝑖𝑞

3.2.3.4 Équations mécaniques

La dynamique de la machine est donnée par l'équation mécanique suivante :

𝑑Ω
𝐽 𝑑𝑡 = 𝐶𝑚 − 𝐶𝑒𝑚 − 𝑓Ω (3-47)

Avec :

𝐶𝑚 : Le couple moteur appliqué sur la génératrice.

𝑓Ω : Le couple de frottement.

𝐽 : moment d’inertie total de la machine.

𝑓 : cœfficient de frottement visqueux.


60

3.2.3.5 Équation électromagnétique

Le couple électromagnétique 𝐶𝑒𝑚 s'exprime par la dérivée partielle du stockage d'énergie

électromagnétique par rapport à l'angle géométrique de rotation du rotor [46].

𝑑𝑊𝑒
𝐶𝑒𝑚 = (3-48)
𝑑𝜃𝑔𝑒𝑜

𝑊𝑒 : Energie emmagasinée dans le circuit magnétique.

𝜃𝑔𝑒𝑜 : Écart angulaire de la partie mobile (rotor par rapport au stator).

P : nombre de pair de pôle.

L’expression de la puissance transmise dans le repère de Park est donnée par :

3
𝑃𝑡 = 2 (𝑉𝑑 𝑖𝑑 + 𝑉𝑞 𝑖𝑞 ) (3-49)

En remplaçant la tension directe et en quadrature par ces expressions, on aura :

3 𝑑𝜓𝑑 𝑑𝜓𝑞 𝑑𝜃
𝑃𝑎 = 2 [−𝑅𝑠 (𝑖𝑑2 − 𝑖𝑞2 ) − (𝑖𝑑 + 𝑖𝑞 ) + 𝑑𝑡 (𝜓𝑑 𝑖𝑞 − 𝜓𝑞 𝑖𝑑 )] (3-50)
𝑑𝑡 𝑑𝑡

3
[−𝑅𝑠 (𝑖𝑑2 − 𝑖𝑞2 )] : Représente la puissance dissipée en pertes Joule dans les enroulements du
2

stator

3 𝑑𝜓𝑑 𝑑𝜓𝑞
[𝑖𝑑 + 𝑖𝑞 ] : Représente la variation de l'énergie magnétique emmagasinée dans les
2 𝑑𝑡 𝑑𝑡

enroulements du stator

3 𝑑𝜃
𝑃𝑒 = 2 [ 𝑑𝑡 (𝜓𝑑 𝑖𝑞 − 𝜓𝑞 𝑖𝑑 )] : Représente la puissance électromagnétique

Sachant que : 𝑃Ω = 𝜔 et 𝑃𝑒 = 𝐶𝑒𝑚 . Ω (3-51)

L’expression du couple électromagnétique peut être exprimé par :


61

3
𝐶𝑒𝑚 = 2 𝑃(𝜓𝑑 𝑖𝑞 − 𝜓𝑞 𝑖𝑑 ) (3-52)

En remplaçant 𝜓𝑑 et 𝜓𝑞 par ces expressions, on obtient :

3
𝐶𝑒𝑚 = 2 𝑃[(𝐿𝑞 − 𝐿𝑑 )𝑖𝑑 𝑖𝑞 + 𝑖𝑞 𝜓𝑓 ] (3-53)

3.2.4 Modélisation du redresseur

On considère un redresseur triphasé à diodes alimenté par une source de tension

alternative comme le montre la figure 3-15. Dans ce cas, les courants de ligne 𝑖𝑎 , 𝑖𝑏 et 𝑖𝑐

prennent à tour de rôle la valeur (et forme) du courant continu 𝐼𝑑𝑐 . Chaque diode assure la

conduction du courant pendant 1/3 de la période. En supposant une impédance de source

nulle, lorsque la diode conduit, le courant se stabilise immédiatement à sa valeur 𝐼𝑑𝑐 [34].

Figure 3-15 Redresseur triphasé à diodes [34]

La figure 3-16 montre le schéma équivalent lors d'une séquence d'activation telle que la

phase 1 et la phase 2.
62

Figure 3-16 Schéma équivalent d’une séquence en conduction normale [34]

A partir du schéma équivalent et en appliquant la loi des nœuds et des mailles on peut

écrire :

𝑑𝐼𝑑𝑐 1
= 2𝐿 (𝑉𝑎 − 𝑉𝑏 − 𝑉𝑏𝑢𝑠 ) (3-54)
𝑑𝑡 𝑠

3.3 Modélisation du stockage par batterie

3.3.1 Modèle de la batterie

Il existe différents modèles de batteries plomb-acide, et leur mise en œuvre n'est pas aisée

du fait des multiples paramètres à prendre en compte. Les batteries réagissent différemment

selon l'application et les contraintes auxquelles elles sont soumises, de sorte qu'aucun modèle

n'est précis dans toutes les circonstances. Le modèle choisi est, par conséquent, le modèle

R-C : un modèle électrique de batterie simple comprend une force électromagnétique (𝐸0 )

modélisant la tension à vide de la batterie, un condensateur qui modélise la capacité interne

de la batterie (𝐶𝑏 ) et une résistance interne (𝑅𝑠 ) [34]


63

Figure 3-17 Schéma équivalent R-C de la Batterie [34]

L’expression générale de la tension de la batterie est définie par :

𝑉𝑏𝑎𝑡𝑡 = 𝐸0 − 𝑅𝑠 . 𝑖 − 𝑉𝑐𝑏 (3-55)

L'état de charge d'une batterie est un paramètre estimé lorsque la batterie est traversée

par un courant électrique. Il est donné par le rapport entre la capacité disponible actuelle et

la capacité totale disponible immédiatement avant l’utilisation. 𝑆𝑂𝐶𝑏𝑎𝑡𝑡 indique le

pourcentage d'état de charge de la batterie

𝑄
𝑆𝑂𝐶𝑏𝑎𝑡𝑡 = (1 − 𝐶𝑑 ) × 100 (3-56)
𝑏

Avec :

𝐶𝑏 : la capacité (Ah) nominale de la batterie

𝑄𝑑 : la quantité de charge manquante par rapport à 𝐶𝑏

3.3.2 Dimensionnement du banc de batteries

Dimensionner un système de stockage revient à trouver la taille optimale qui permet,

compte tenu de la production et éventuellement des prévisions, de maximiser (ou minimiser)

des critères de performance prédéfinis. Les batteries utilisées avec des panneaux PV ou des

éoliennes sont des batteries à décharge lente (également appelées batteries solaires). Ces
64

batteries sont conçues pour des applications d'énergie solaire et éolienne. Elles n'ont pas les

mêmes caractéristiques que les batteries de voiture, par exemple, elles se déchargent plus

lentement et supportent mieux les décharges fréquentes et peu profondes. Pour un système

éolien, solaire ou hybride solaire-éolienne, la capacité d'une batterie solaire s’exprime en

Ampères Heure (Ah) ce qui signifie le débit total d'énergie de la batterie dans une situation

donnée (5heures,10heures, etc.). Les données nécessaires pour déterminer la capacité de la

batterie en plus de l'énergie totale journalière sont : sa tension nominale, sa profondeur de

décharge, son autonomie et son rendement [1].

Si l'on néglige les pertes, la capacité de la batterie en (Ah) est donc donnée par la formule:

𝐶𝑗𝑟 ×𝑇
𝐶 (𝐴ℎ) = 𝑈 (3-57)
𝑎𝑐𝑐 ×𝜂×𝐷𝑂𝐷

Et les nombres de batteries en série et en parallèle sont donnés par les formules suivantes :

𝑈
𝑁𝑏𝑠 = 𝑈 𝑢 (3-58)
𝑏𝑎𝑡

𝐶
𝑁𝑏𝑝 = 𝐶 𝑡𝑜𝑡 (3-59)
𝑏𝑎𝑡

Avec :

𝐶 : Capacité de stockage (Ah)

𝐶𝑗𝑟 : Consommation journalière requise (Wh)

𝑇 : Autonomie (h)

𝑈𝑎𝑐𝑐 : Tension de l'accumulateur

𝜂 : Rendement de l'accumulateur

𝐷𝑂𝐷 : Profondeur de décharge de la batterie


65

𝑁𝑏𝑠 : nombre de batteries en série

𝑈𝑢 : tension d'utilisation

𝑈𝑏𝑎𝑡 : tension de la batterie

𝑁𝑏𝑝 : nombre de batteries en parallèle

𝐶𝑡𝑜𝑡 : capacité totale de l'accumulateur

𝐶𝑏𝑎𝑡 : capacité de la batterie

3.3.3 Convertisseur bidirectionnel DC-DC (buck-boost converter)

Les équations différentielles définissant le fonctionnement des deux hacheurs combinés

ont été résolues à l'aide du modèle à valeur moyenne [61]. Étant donné que la commande des

interrupteurs 𝑄1 et 𝑄2 s'effectue simultanément avec des rapports cycliques complémentaires

𝑑𝑏 et 1 − 𝑑𝑏 , le fonctionnement du hacheur réversible de courant est décrit comme suit [40]:

𝑑𝑖𝑏𝑎𝑡 1
= 𝐿 (𝑑𝑏 𝑉𝑏𝑢𝑠 − 𝑉𝑏𝑎𝑡 ) (3-60)
𝑑𝑡

En appliquant la loi de conservation de la puissance, le courant injecté ou absorbé du bus

DC s’exprime :

𝑖𝑑𝑐 = 𝑑𝑏 𝑖𝑏𝑎𝑡 (3-61)

Le but principal du convertisseur bidirectionnel DC-DC est de contrôler la charge ou la

décharge de la batterie et de maintenir la tension de liaison continue commune constante.

Quelle que soit la charge ou la décharge de la batterie, la tension du bus continu DC peut être

stable et régulée tout au long de l'opération. Lors de la charge, le commutateur Q1 est activé

et le convertisseur fonctionne comme un circuit de Boost. Lors de la décharge, l’interrupteur

Q2 est activé et le convertisseur fonctionne comme un circuit Buck [47, 48]


66

Figure 3-18 Convertisseur bidirectionnel DC-DC [48]

La figure 3-19 montre la méthode de commande du convertisseur bidirectionnel. Le

schéma de contrôle se compose toujours de deux boucles : une boucle externe contrôle la

tension et une boucle interne contrôle le courant. Lorsque la tension du bus continu est

supérieure à la tension de référence, l'interrupteur Q1 est activé; lorsque la tension du bus

continu est inférieure à la tension de référence, l'interrupteur Q2 est activé [47, 48].

Figure 3-19 Commande du convertisseur bidirectionnel [48]

3.4 Modélisation du convertisseur DC-AC (onduleur triphasé)

Un onduleur triphasé qui assure la conversion de l'énergie continue en énergie alternative

alimentée en continu est illustré sur la figure 3-20. D'une part, on distingue les tensions

composées 𝑉𝑎𝑁 , 𝑉𝑏𝑁 et 𝑉𝑐𝑁 mesurées par rapport à la borne négative de la tension continue
67

vbus (𝑉𝑑𝑐 ), et d'autre part, on distingue également les tensions de phases 𝑉𝑎𝑛 , 𝑉𝑏𝑛 et 𝑉𝑐𝑛

mesurées par rapport à un point neutre flottant n représentant une charge équilibrée connectée

en étoile. Les tensions composées 𝑉𝑎𝑁 , 𝑉𝑏𝑁 et 𝑉𝑐𝑁 peuvent alors être facilement dérivées de

tensions simples. À noter que les états des interrupteurs d'un même bras sont

complémentaires. À l'aide de ces états, les tensions de branche de sortie de l'onduleur peuvent

être écrites par rapport à la tension du bus continu DC comme suit [1]:

𝑉𝑎𝑁 = 𝑐1 𝑉𝑑𝑐
{𝑉𝑏𝑁 = 𝑐2 𝑉𝑑𝑐 (3-62)
𝑉𝑐𝑁 = 𝑐3 𝑉𝑑𝑐

𝑐1 , 𝑐2 et 𝑐3 représentent les états des interrupteurs des phases a, b et c respectivement.

Les tensions composées sont :

𝑉𝑎𝑏 = 𝑉𝑎𝑁 + 𝑉𝑁𝑏 = 𝑉𝑎𝑁 − 𝑉𝑏𝑁 = (𝑐1 − 𝑐2 )𝑉𝑑𝑐 𝑉𝑎𝑏 1 −1 0 𝑐1


{ 𝑉𝑏𝑐 = 𝑉𝑏𝑁 + 𝑉𝑁𝑐 = 𝑉𝑏𝑁 − 𝑉𝑐𝑁 = (𝑐2 − 𝑐3 )𝑉𝑑𝑐 ⟺ [ 𝑉𝑏𝑐 ] = [ 0 1 −1] [𝑐2 ] (3-63)
𝑉𝑐𝑎 = 𝑉𝑐𝑁 + 𝑉𝑁𝑎 = 𝑉𝑐𝑁 − 𝑉𝑎𝑁 = (𝑐3 − 𝑐1 )𝑉𝑑𝑐 𝑉𝑐𝑎 −1 0 1 𝑐3

Les tensions simples sont :

2 1
𝑉𝑎𝑁 = 3 𝑉𝑎𝑁 − 3 (𝑉𝑏𝑁 + 𝑉𝑐𝑁 )
𝑉𝑎𝑁 2 −1 −1 𝑐1
2 1 𝑉𝑑𝑐
𝑉𝑏𝑁 = 3 𝑉𝑏𝑁 − 3 (𝑉𝑎𝑁 + 𝑉𝑐𝑁 ) ⟺ [𝑉𝑏𝑁 ] = [−1 2 −1] [𝑐2 ] (3-64)
3
2 1 𝑉𝑐𝑁 −1 −1 2 𝑐3
= 3 𝑉𝑐𝑁 − 3 (𝑉𝑎𝑁 + 𝑉𝑏𝑁 )
{ 𝑉𝑐𝑁
68

Figure 3-20 Circuit de fonctionnement de l'onduleur triphasé [1]

3.4.1 Commande de l’onduleur (Commande MLI)

Le but de la commande est de générer les ordres de fermeture et d'ouverture des

interrupteurs afin que la tension crée par l'onduleur soit la plus proche possible de la tension

de référence. Pour obtenir une tension sinusoïdale en sortie de l'onduleur, une technique de

modulation de largeur d'impulsion MLI (PWM : Pulse Width Modulation en anglais) est

utilisée en appliquant aux interrupteurs des créneaux de commande de largeur variable avec

une périodicité constante. La stratégie est obtenue en comparant un signal d'une tension de

référence sinusoïdale de fréquence 𝑓𝑟 et d'amplitude 𝑉𝑟 avec un signal triangulaire (porteuse)

de fréquence 𝑓𝑝 d'amplitude 𝑉𝑝 . Le taux de réglage est égal au rapport de l’amplitude de la

tension de référence à la valeur crête de l’onde de modulation. La sortie du comparateur

permet, garce à des transistors de puissance, le pilotage d’une phase de l’onduleur. Les autres

phases sont pilotées par des ensembles identiques, avec un déphasage de 120 .̊ Le principe

de cette commande est illustré sur la figure 3-21 [49].


69

Figure 3-21 La modulation de largeur d’impulsion [49]

La technologie MLI se caractérise par :

✓ L’indice d’amplitude r qui représente le rapport entre l’amplitude de la référence

et celle de la porteuse

𝑉𝑝
𝑟= (3-65)
𝑉𝑟

✓ L’indice de modulation m qui représente le rapport entre la fréquence de la

porteuse de celle de la référence (modulante)

𝑓𝑝
𝑚= (3-66)
𝑓𝑟

3.5 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons modélisé le générateur photovoltaïque et le hacheur

élévateur a pilotage MPPT. Dans un système énergétique photovoltaïque, on désire toujours

travailler au voisinage du point de puissance maximale MPP, afin de maximiser la production

d’énergie. Nous avons donné l’exemple d’une méthode de maximisation de puissance du

générateur photovoltaïque, la méthode de perturbation et observation (P&O). Ensuite, nous


70

avons modélisé la chaine éolienne tel que, la turbine, la génératrice synchrone à aimants

permanents et le redresseur. Enfin, nous avons terminé par la modélisation du système de

stockage, du convertisseur bidirectionnel buck-boost et de l’onduleur triphasé.


71

Chapitre 4 - Gestion et simulation d’un système


hybride éolien-photovoltaïque autonome

4.1 Gestion d'un système hybride d'énergie

La stratégie de gestion est essentielle dans les systèmes énergétiques hybrides autonomes,

parce que c’est elle qui détermine quelles charges sont connectées et comment gérer l’excès

de production et comment utiliser le stockage si disponible. La stratégie de gestion de

l'énergie à développer dans le cadre de cette étude doit permettre au système autonome

hybride éolien-photovoltaïque de s'adapter aux changements climatiques et d’assurer la

stabilité du système en tout temps.

4.1.1 Stratégies de gestion d'un système hybride d’énergie (SHE)

N’oubliez pas que la stratégie de fonctionnement est un algorithme permettant au système

de supervision d’un système hybride d'énergie de décider combien et quels générateurs

mettre en marche, quelles charges sont connectées et la manière d’utiliser le stockage, s'il est

disponible [6]. Les systèmes énergétiques hybrides ont différentes stratégies de gestion, qui

sont abordées dans [50].

Le fonctionnement d' un système hybride d'énergie dépend des paramètres suivants [6] :

- Le profil de charge : les variations saisonnières, les variations diurnes, les pics et les

creux, etc.
72

- Les caractéristiques des ressources renouvelables : les valeurs moyennes, la

fréquence des événements, l’écart-type, les valeurs extrêmes, les variations

saisonnières et diurnes, etc.

- La configuration du système: le nombre et les types de composants (les sources

d'énergie renouvelable, les sources classiques, les charges contrôlables, les types de

stockage, les convertisseurs de puissance, etc.).

- Les caractéristiques des générateurs classiques : le type de combustible, les limites de

fonctionnement, etc.

- Les normes de qualité de l'énergie : les exigences relatives aux variations de

fréquence et de tension.

Par conséquent, certaines stratégies de fonctionnement peuvent être plus efficaces dans des

applications spécifiques, en fonction des objectifs et des caractéristiques du système décrits

ci-dessus. Vous trouverez ci-dessous une brève description de certaines stratégies de

fonctionnement:

4.1.1.1 Gestion du stockage

Deux types de stratégies stockage sont utilisés dans les systèmes hybrides d’énergie [6,

51]:

- La stratégie de stockage à court terme permettant de filtrer les fluctuations des

énergies renouvelables et/ou de la charge.

- La stratégie de stockage à long terme, qui est utilisée pour assurer l’alimentation pour

la charge sur une longue période. Cette stratégie améliore le bilan énergétique et

réduit les cycles de démarrage/arrêt des générateurs diesel (GD) et donc la


73

consommation de carburant. Avec cette stratégie, le GD s'arrêtera jusqu'à ce que l'état

de charge du système de stockage atteigne un niveau minimum. Une fois ce seuil

atteint, le GD redémarre et continue de fonctionner jusqu'à ce que l'état de charge du

système de stockage atteigne le niveau maximum, et le cycle se répète à nouveau, et

ainsi de suite.

4.1.1.2 Gestion des charges

Dans cette stratégie, les charges sont connectées et déconnectées par ordre de priorité

(figure 4-1). Les charges optionnelles sont toutes les charges qui ont une utilité et peuvent

être utilisées pendant les périodes où il y’a un excès d'énergie qui serait autrement dissipée.

Les charges différées et optionnelles ont tendance à avoir une priorité réduite pendant une

partie de la journée. Elles ne doivent être connectées que lorsque leur régime de priorité est

élevé [6, 8].

Figure 4-1 Diagramme de priorités des charges


74

Il existe d'autres stratégies de gestion, à savoir : la réserve tournante, l’hystérésis et le

temps de fonctionnement minimal. Mais ces stratégies de gestion sont réservées aux systèmes

hybrides qui incluent des générateurs diesel [8].

4.2 Stratégies de gestion d’un système hybride éolien- photovoltaïque autonome

(avec stockage)

Dans cette partie, nous proposons une stratégie de gestion d'énergie d’un système

autonome hybride photovoltaïque-éolien. Le problème principal dans la gestion d'énergie

d'un système autonome hybride photovoltaïque-éolien est de pouvoir fournir la puissance

requise par la charge malgré les grandes variations de l'énergie produite. Les variations dans

la production d’énergie sont causées par le changement des conditions climatiques

particulièrement le rayonnement solaire et la vitesse du vent.

Figure 4-2 Synoptique du système autonome proposé


75

Dans notre cas, notre système hybride est destiné à assurer l’alimentation électrique d’une

station en site isolé. Cette station a deux types de charge, une charge principale et une charge

optionnelle. Pour la gestion du système hybride, la priorité est donnée pour la charge

principale. En cas où il y’a un surplus de production par les sources renouvelables, l'énergie

excédentaire sera utilisée pour charger les batteries et/ou répondre à la demande de la charge

optionnelle. Si les sources renouvelables produisent moins d'énergie qu'il en faut pour

répondre à la demande de la charge principale, l'énergie manquante est extraite des batteries.

D'autre part, l'état de charge des batteries doit être pris en compte pour ne pas trop les

surcharger ou les décharger complètement. Le cycle de fonctionnement d'une batterie affecte

sa durée de vie et a un impact sur le coût d'exploitation et de maintenance de l'ensemble du

système.

Pour la gestion d'énergie, la puissance résultante 𝑃𝑟𝑒𝑠 du système hybride est d'abord

calculée. Cette puissance résultante est égale à la différence entre la puissance produite par

les sources renouvelables 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 (la somme de la puissance de l’éolienne et du GPV) et la

puissance de la charge principale 𝑃𝑐ℎ_𝑝 .

𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 = 𝑃𝑝𝑣 + 𝑃é𝑜𝑙 (4-1)

𝑃𝑟𝑒𝑠 = 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 − 𝑃𝑐ℎ_𝑝 (4-2)

Si la puissance résultante est supérieure à zéro (𝑃𝑟𝑒𝑠 positive), il y a suffisamment

d’énergie pour alimenter la charge principale et éventuellement stocker l’énergie

excédentaire dans les batteries et/ou alimenter la charge optionnelle. Par contre, si la

puissance résultante est inférieure à zéro (𝑃𝑟𝑒𝑠 négative), cela veut dire que la puissance

produite par les sources renouvelables n’est pas suffisante pour répondre à la demande de la

charge principale. Dans ce cas l'énergie manquante est extraite des batteries.
76

4.2.1 Description de la stratégie de gestion

La conception de cette stratégie de gestion prend en compte tous les scénarios possibles

pour le fonctionnement de l'ensemble du système autonome hybride éolien-photovoltaïque

avec stockage. la priorité est donnée pour la charge principale. En cas où il y’a un surplus de

production, l'énergie excédentaire sera utilisée pour charger les batteries et/ou répondre à la

demande de la charge optionnelle et s'il y a déficit d'énergie dans le système, les batteries se

déchargent en respectant certaines limites. L’organigramme de la stratégie de gestion est

donné par la figure 4-3. Les différentes modes de fonctionnement du système hybride sont

citées ci-dessous :

➢ Mode1 :

Si la puissance produite 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 est supérieure à la puissance de la charge principale

(𝑃𝑟𝑒𝑠 > 0);

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est inférieur à 60%; alors, la charge principale est

alimentée, l'énergie excédentaire est stockée dans les batteries et la charge optionnelle est

déconnectée.

➢ Mode 2 :

Si la puissance produite 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 est supérieure à la puissance de la charge principale

(𝑃𝑟𝑒𝑠 > 0);

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est supérieur à 60% et inférieur à l'état de charge

maximal 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑎𝑥 ; alors, la charge principale et la charge optionnelle sont alimentées et

l'énergie excédentaire est stockée dans les batteries.


77

➢ Mode 3 :

Si la puissance produite 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 est supérieure à la puissance de la charge principale

(𝑃𝑟𝑒𝑠 > 0);

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batterie atteint l'état de charge maximal 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑎𝑥 (les batteries

sont chargées); dans ce cas, la charge principale et la charge optionnelle sont alimentées par

l’éolienne et les batteries. Le GPV est déconnecté et il sera connecté lorsque 𝑆𝑂𝐶 atteint

90%.

➢ Mode 4 :

Si la puissance produite 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 est inférieure à la puissance de la charge principale (𝑃𝑟𝑒𝑠 < 0);

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est supérieure à 60%; alors, la charge principale et

la charge optionnelle sont alimentées par les sources renouvelables et les batteries.

➢ Mode 5 :

Si la puissance produite 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 est inférieure à la puissance de la charge principale (𝑃𝑟𝑒𝑠 < 0);

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est inférieur à 60% et est supérieure à 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑖𝑛 ; alors,

la charge principale est alimentée par les sources renouvelables et les batteries. la charge

optionnelle est déconnectée.

➢ Mode 6 :

Si la puissance produite 𝑃𝑝𝑟𝑜𝑑 est inférieure à la puissance de la charge principale (𝑃𝑟𝑒𝑠 < 0);
78

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est inférieur à 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑖𝑛 (les batteries sont déchargées);

alors, l'énergie produite par les sources renouvelables est stockée dans les batteries. La charge

principale et la charge optionnelle sont déconnectées.

➢ Mode 7 :

L’éolienne et le GPV ne produisent pas d’énergie;

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est supérieure à 60%; alors, la charge principale et

la charge optionnelle sont alimentées par les batteries.

➢ Mode 8 :

L’éolienne et le GPV ne produisent pas d’énergie;

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est inférieur à 60% et supérieure à 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑖𝑛 ; alors, la

charge principale est alimentée par les batteries et la charge optionnelle est déconnectée.

➢ Mode 9 :

L’éolienne et le GPV ne produisent pas d’énergie;

Et que l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est inférieur à 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑖𝑛 (les batteries sont déchargées);

alors dans ce cas, le système est arrêté.

Les fabricants des batteries au Plomb-acide recommandent de ne pas trop décharger les

batteries afin de prolonger leurs durées de vie. Mais ce n’est pas nécessairement intéressant

comme dans le cas de notre système hybride, car une bonne partie de la capacité des batteries

ne sera pas utilisée et qu’un surdimensionnement du parc de batterie sera nécessaire donc

l’investissement sera bien plus important. Et pour cela, nous avons choisi 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑖𝑛 =35% qui
79

représente un bon compromis (parc de batteries n'est pas trop imposant et une durée de vie

raisonnable) et 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑎𝑥 =100%.

Figure 4-3 Organigramme de la stratégie de gestion

4.3 Simulation du système hybride étudié

Dans cette partie, les résultats de simulations sont obtenus à l'aide de l'outil

MATLAB/Simulink. Le système hybride éolien-photovoltaïque autonome proposé


80

comprend, un GPV qui est constitué de 90 modules photovoltaïques de type Clean Sources

& Energy/CSE115M-1, fournissant une puissance de 10 kW à un rayonnement solaire de

1000W/m2, un générateur éolien produit une puissance d'environ 10.5 kW à une vitesse de

vent de 12m/s et un parc de batteries(96V,500Ah). Le système hybride est connecté à deux

charges alternatives : une charge principale de 8 kW et une charge optionnelle de 2 kW. La

tension du bus continu étant fixée à 600 V.

Figure 4-4 Système hybride implanté dans l'environnement MATLAB/Simulink

Le système hybride est simulé sur une période de 5 secondes avec différentes variations

brusques de conditions climatiques particulièrement le rayonnement solaire et la vitesse du

vent (figure 4-5), afin d'observer les comportements dynamiques du système hybride et

principalement du système de stockage par batteries au plomb-acide.


81

Figure 4-5 Rayonnement solaire et vitesse du vent

Les résultats de simulations sont obtenus suivant des choix de l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des

batteries :

➢ 1er cas : Nous avons choisi un 𝑆𝑂𝐶 inférieure à 60% et égale à 40%

La figure 4-6 montre la puissance redressée extraite de l’éolienne, la puissance est proche de

la valeur nominale du constructeur (10.5 kW à 12m/s). Sur la même figure on remarque

l’influence de la variation de la vitesse du vent (figure 4-5) sur la production, autrement dit

la diminution de la vitesse provoque une chute de la puissance produite.

Figure 4-6 Puissance redressée extraite de l’éolienne


82

L'algorithme P&O de la commande MPPT appliqué au générateur photovoltaïque démontre

son efficacité dans la maximisation et le suivi de la puissance extraite du système

photovoltaïque, malgré la variation brusque du rayonnement solaire (figue 4-5). Sur la figure

4-7, on remarque que la puissance produite et la puissance maximale tendent à se converger.

Ceci confirme la nécessité et 1'efficacité de cette commande pour l’extraction de la puissance

maximale disponible d’un générateur photovoltaïque.

Figure 4-7 Puissance photovoltaïque

L'état de charge des batteries est représenté sur la figure 4-8, il est fortement influencé

par la charge et la décharge des batteries. Ce qui montre bien la variabilité dynamique des

batteries en mode stockage d'énergie entre 0s et 1s ou encore en mode génératrice entre 1s et

2s et ainsi de suite. L’évolution rapide (par exemple entre 0s et 1s) ou lente (entre 1s et 2s)

de l’état de charge des batteries est causé par la quantité de puissance disponible pour le

stockage ou qu’il faut donner par le stockage pour compenser le manque d’énergie. Si c’est

une grande puissance, dans ce cas les batteries se chargent ou se déchargent rapidement, par

contre si c’est une petite puissance, alors elles se chargent ou se déchargent lentement.
83

Figure 4-8 État de charge des batteries (𝑆𝑂𝐶)

La figure 4-9 représente l’évolution du courant et de la tension des batteries, on remarque

que les batteries se chargent et se déchargent en maintenant une tension presque égale à la

tension nominale (96V), ce qui est normal. Alors que le courant subit des variations brusques,

le signe négatif du courant signifie que les batteries sont en train de stocker de l’énergie et le

signe positif signifie qu’elles sont en train de se décharger. Lors de la charge ou décharge des

batteries, la valeur absolue de l’intensité du courant augmente ou diminue en fonction de la

quantité de puissance. Si c’est une puissance importante, les batteries se chargent ou se

déchargent avec forte intensité (par exemple 67A entre 0s et 1s), En revanche si c’est une

petite puissance, alors elles se chargent avec faible intensité (10A entre 1s et 2s).

Le courant de charge ou de décharge des batteries doit être contrôler pour qu’il ne dépasse

pas certaines limites afin de ne pas endommager les batteries, Dans notre cas, nous avons

fixé une limite de 100A pour le courant en se basant sur les consignes du constructeur.
84

Figure 4-9 Tension et courant des batteries

La tension du bus continue (figure 4-10) est quasiment la même que celle de la référence

fixée à 600V. Ce qui implique l’efficacité du convertisseur bidirectionnel DC-DC utilisé, à

Controller la charge et la décharge des batteries en maintenant la tension de liaison continue

commune constante.

Donc, la tension du bus continu DC est presque stable et régulée à une valeur constante

de 600V tout au long de l'opération en contrôlant le flux de puissance entre le bus et les

batteries.
85

Figure 4-10 Tension du bus continu

La figure 4-11 donne le résumé des puissances produites par les différents composants

du système hybride photovoltaïque-éolien-stockage superposé sur le même graphe. On

remarque qu’entre 0 et 1s la puissance du générateur PV est d'environ 4 kW et la puissance

du système éolien est d'environ 10.5 kW. Donc la puissance totale produite est supérieure à

la demande de la charge principale 8 kW, alors la charge principale est alimentée (comme le

montre la courbe verte de la puissance de la charge principale) et l’excès de production est

stocké dans les batteries, le signe négatif de la puissance des batteries signifie que les batteries

se chargent. Entre 1 et 2s la puissance éolienne chute de 10.5 à 5.4 kW et la puissance PV

chute de 4 kW à 2 kW ce qui résulte une production insuffisante pour répondre à la demande

de la charge principale et c’est la raison pour laquelle on voit le système de stockage réagit
86

au même instant afin de combler l'insuffisance d'énergie occasionnée les variations brusques

du rayonnement solaire et la vitesse du vent.

De 2 à 3s le premier scénario se répète, une chute de production de l’éolienne

accompagnée par une production importante par le générateur photovoltaïque provoque un

surplus de production, les batteries se chargent dans ce cas. Cependant entre 3 et 5s 1'offre

ne parvient pas à satisfaire la demande de la charge principale et le système de stockage réagit

de nouveau pour combler l'insuffisance d'énergie.

La charge optionnelle est déconnectée durant toute la période de simulation (la puissance

de la charge optionnelle est nulle comme le montre la courbe turquoise sur le graphe des

puissances) paracerque l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des batteries est inférieure à 60% (figure4-8) et

dans ce cas la priorité est donnée pour le système de stockage selon la stratégie de gestion

appliquée.

Figure 4-11 Courbe des puissances pour SOC=40%


87

➢ 2eme cas : Nous avons choisi un 𝑆𝑂𝐶 supérieure à 60% et égale à 70%

D’après la stratégie de gestion d’énergie appliquée, comme l'état de charge 𝑆𝑂𝐶des

batteries est supérieure à 60% et inférieur à l'état de charge maximal 𝑆𝑂𝐶𝑚𝑎𝑥 comme dans

notre cas ici (𝑆𝑂𝐶 = 70%), la charge principale et la charge optionnelle doivent être

alimentées par les sources renouvelables et/ou les batteries et s’il y a un surplus de production

est stocké dans les batteries.

Le résumé des puissances pour différents composants du système hybride donné par la

figure 4-12, prouve l’efficacité de cette stratégie de gestion d’énergie utilisée, on remarque

qu’entre 0 et 1s puis 2 et 3s la charge principale et la charge optionnelle sont alimentées par

les sources renouvelables et l’excès de production est injecté dans les batteries. Cependant,

entre 1 et 2s puis 3 et 5s respectivement, les deux charges sont alimentées par les sources

renouvelables et les batteries (la production dans ce cas est inférieure à la demande de deux

charges).
88

Figure 4-12 Courbe des puissances pour SOC=70%

4.4 Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons donné en premier un aperçu général sur la gestion d'un

système hybride d'énergie, puis nous avons présenté une stratégie de gestion de l’énergie

pour un système hybride proposé qui est constitué d'un générateur PV, d'une éolienne, d'un

système de stockage par batteries au plomb-acide, d'une charge principale et d’une charge

optionnelle. Enfin, nous avons présenté les résultats de simulations qui sont obtenus à l'aide

de l'outil MATLAB/Simulink.

Les résultats de simulation montrent l’importance de la stratégie de gestion de l'énergie

appliquée pour assurer une meilleure gestion pour notre système et l'efficacité des

commandes utilisées afin de maximiser la production et l'apport incontestable du système de

stockage dans l'équilibrage de la demande et de l'offre ce qui a permis de s'adapter aux


89

intermittences de la production PV-éolien (causé par la variation de conditions climatiques)

et d’assurer une alimentation continue pour la charge en tout temps.


90

Chapitre 5 - Conclusion générale et recommandations

5.1 Conclusion générale

Le travail effectué dans ce mémoire avait comme objectif de faire une étude et gestion

d’un système hybride éolienne-photovoltaïque autonome. Dans la deuxième partie, nous

avons présenté la définition, la pertinence technique et l’état de l’art des systèmes d'énergie

renouvelable hybrides. Ensuite, nous avons exploré le principe de la conversion

photovoltaïque et les technologies utilisées ainsi que les différents types des cellules

photovoltaïques et celui du convertisseur DC-DC contrôlé par une commande MPPT. Une

étude consacrée au fonctionnement et la constitution de la turbine éolienne, de la génératrice

synchrone à aimants permanents et du redresseur a été présenté aussi. Enfin, la dernière partie

du chapitre a été consacrée au dispositif de stockage. Le convertisseur bidirectionnel DC-DC

qui permet de contrôler la charge et la décharge des batteries et l’onduleur qui relie le bus

DC aux charges AC ont été présenté aussi.

Dans la troisième partie, nous avons modélisé le générateur photovoltaïque et le hacheur

élévateur a pilotage MPPT. Dans un système énergétique photovoltaïque, on désire toujours

travailler au voisinage du point de puissance maximale MPP, afin de maximiser la production

d’énergie. Nous avons donné l’exemple d’une méthode de maximisation de puissance du

générateur photovoltaïque, la méthode de perturbation et observation (P&O). Ensuite, nous

avons modélisé la chaine éolienne tel que, la turbine, la génératrice synchrone à aimants

permanents et le redresseur. Enfin, nous avons terminé par la modélisation du système de

stockage, du convertisseur bidirectionnel buck-boost et de l’onduleur triphasé.


91

Dans la dernière partie, nous avons donné en premier un aperçu général sur la gestion

d'un système hybride d'énergie, puis nous avons présenté une stratégie de gestion de l’énergie

pour un système hybride proposé qui est constitué d’un système PV de 10 kW, d’un

générateur éolien de 10.5 kW et d’un parc de batteries (96V, 500Ah). Ce système hybride est

connecté à deux charges alternatives, une charge principale de 8 kW et une charge optionnelle

de 2 kW. La tension du bus continu étant fixée à 600V. La conception de cette stratégie de

gestion prend en compte tous les scénarios possibles pour le fonctionnement de l'ensemble

du système hybride autonome. la priorité est donnée pour la charge principale. En cas où il

y’a un surplus de production, l'énergie excédentaire sera utilisée pour charger les batteries

et/ou répondre à la demande de la charge optionnelle et s'il y a déficit d'énergie dans le

système, les batteries se déchargent. D'autre part, l'état de charge des batteries doit être pris

en compte pour ne pas trop les surcharger ou les décharger complètement. Le cycle de

fonctionnement d'une batterie affecte sa durée de vie et a un impact sur le coût d'exploitation

et de maintenance de l'ensemble du système. Finalement, nous avons simulé le système

global sous l’environnement MATLAB/Simulink avec des variations brusques du

rayonnement solaire et de la vitesse du vent, afin d'observer les comportements dynamiques

du système hybride et principalement du système de stockage par batteries au plomb-acide.

Les résultats de simulation qui sont obtenus à l'aide de l'outil MATLAB/Simulink

montrent l’importance de la stratégie de gestion de l'énergie appliquée pour assurer une

meilleure gestion possible pour notre système et l'efficacité des convertisseurs et les

commandes utilisées afin de maximiser la production et de maintenir la tension du bus

continu stable et égale à celle de la référence tout au long de l'opération en contrôlant le flux

de puissance entre le bus et les batteries. Ces résultats montrent aussi l’importance et l'apport
92

incontestable du système de stockage dans l'équilibrage de la demande et de l'offre ce qui a

permis de s’adapter aux intermittences de la production PV-éolien (causés par la variation

des conditions climatiques) et d’assurer une alimentation continue pour la charge en tout

temps.

5.2 Recommandations

Ce travail pourrait être avancé en incluant des composants supplémentaires dans le système

hybride. En générale, la batterie au plomb, étudiée dans ce travail, est le choix le plus courant

pour le stockage d’énergie. Mais le progrès dans les autres technologies de batteries comme

Li-ion ainsi que les cellules de stockage de l’hydrogène fait l’utilisation de ces technologies

très attrayante. D’autre part, l'importance de l'optimisation est primordiale pour ces types de

systèmes autonomes, donc ça sera intéressant aussi de développer une méthodologie pour

dimensionner d’une manière optimale les différents composants du système globale.


93

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