Memoire Final HermineKengne

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI TÉMISCAMINGUE

Modélisation et simulation d’une


microcentrale hybride hydro-éolienne

MÉMOIRE

PRÉSENTÉ

COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAITRISE EN INGÉNIERIE

PAR

HERMINE KENGNE

Décembre 2021
Résumé
La croissance démographique, la saturation des réseaux de transport d’énergie électrique,
les coûts de construction des lignes de transport, la migration vers les énergies
renouvelables et bien sûr l’installation des industries ou des sites d’habitation dans des
endroits éloignés du réseau électrique existant, sont les principales raisons qui aujourd’hui
poussent les ingénieurs à s’investiguer sur des microcentrales de production isolés des
principaux réseaux d’alimentation et capable de combler les besoins énergétiques des
populations et industriels concernés, en utilisant les ressources énergétiques disponibles à
proximité. Les ressources utilisées ici étant l’eau et le vent.
Le caractère intermittent de ces deux sources d’énergie est à l’origine de la décision de leur
combinaison afin d’augmenter la fiabilité du micro-réseau ainsi constitué; Le présent travail
porte alors sur les études de modélisation et de simulation d’un tel réseau afin de rendre la
réalisation possible. Après une revue de littérature sur les études déjà existantes de ce type
de système, on effectue une modélisation des différentes parties de la microcentrale, les
équations mathématiques ainsi obtenues sont alors implémentées à l’aide du logiciel de
simulation MATLAB/SIMULINK® afin de simuler et de prévoir le fonctionnement en temps
réel du micro-réseau.
Ce travail avait pour objectif la modélisation et la simulation d’un système biénergie hydro-
éolienne, l’enjeux ici étant de faire fonctionner simultanément les deux sources de
production pour l’alimentation d’une charge locale. La modélisation mathématique a donc
été effectuée, ensuite l’implémentation théorique a été effectuée à l’aide du logiciel
MATLAB/SIMULINK®, et pour finir nous avons effectué les simulations et présenté les
résultats pour plusieurs scénarios de fonctionnement afin de prouver le bon
fonctionnement de la microcentrale modélisée.
Mots clés : micro-réseau, modélisation, simulation hydroélectrique, éolienne, génératrice,
turbine.

I
Abstract
Population growth, saturation of electrical energy transmission networks, construction costs
of transmission lines, migration to renewable energies and of course the installation of
industries or residential sites in places far from the existing electricity grid, are the main
reasons which today push engineers to work on micro-production plants isolated from the
main supply networks and capable of meeting the energy needs of the populations and
industrialists concerned, by using the energy resources available nearby. The resources used
here are water and wind.
The intermittent nature of the energy of water and wind is at the origin of the decision to
combine them to increase the reliability of the micro network thus formed; The present
work then focuses on modeling and simulation studies of such a network to make the
realization possible. After a review of the literature on the already existing studies of this
type of system, a modeling of the different parts of the micro power plant is carried out, the
mathematical equations thus obtained are then implemented using the MATLAB /
SIMULINK simulation software to simulate and predict the functioning in real time as well as
the behavior of our micro network in the face of contingencies.
The objective of this work was to model and simulate a dual-energy hydro-wind system, the
challenge here being to operate the two production sources simultaneously to supply a local
load. The mathematical modeling was therefore carried out, then the theoretical
implementation was carried out using the MATLAB / SIMULINK® software, and finally a
simulation and a presentation of the results for several operating scenarios was completed
to prove the correct operation of the modeled micro-plant
Keywords: micro-grid, modeling, hydroelectric simulation, wind turbine, generator, turbine.

II
Remerciements
Réalisé à l’Université de Québec en Abitibi Témiscamingue, ce mémoire
n’aurait pas été possible sans l’aide et le soutien de plusieurs personnes à qui nous
tenons à exprimer notre gratitude.

Tout d’abord mon directeur de recherche, le professeur Tahar Tafticht (ing.,


Ph.D, UQAT) qui a su donner une bonne orientation à ce travail et qui se fait toujours
disponible pour répondre aux questions.

Mon co-directeur, le professeur Nahi Kandil (ing., Ph.D, UQAT), qui a été là
depuis le début de mon parcours académique et qui a su m’aider et m’orienter
efficacement dans certaines prises de décisions.

Au professeur Réné Wamkeue (Ph.D) qui a été à l’origine de ma décision


d’immigrer au Canada pour faire une maitrise en ingénierie et qui a été très présent au
début mon parcours académique.

À tous les enseignants et personnel de soutien de l’UQAT qui m’ont permis


d’évoluer dans cet environnement favorable à la réussite.

À mon grand frère Arnaud Tawouo qui a été d’un soutien incontestable sous
le plan financier, psychologique et moral.

À tous mes camarades de l’UQAT qui ont été présents tout au long de ce
cheminement.

À tous les membres de ma famille dont l’énergie et les encouragements me


poussent à me surpasser chaque jour.

III
Table des matières
Remerciements ............................................................................................................................... III

Table des matières .......................................................................................................................... IV

Liste des figures ............................................................................................................................. VII

Liste des tableaux............................................................................................................................ IX

Liste des symboles ........................................................................................................................... X

Introduction générale ...................................................................................................................... 1

Chapitre 1 : Contexte, problématique et état de l’art de l’étude .................................................... 3

Introduction .......................................................................................................................... 3

1.1. Contexte et problématique....................................................................................... 3

1.2. État de l’art sur les systèmes hybrides hydro/éolien................................................ 4

1.3. Objectifs spécifiques et méthodologie ..................................................................... 7

Chapitre 2 : Présentation du système.............................................................................................. 9

Introduction .......................................................................................................................... 9

2.1. L’éolienne .................................................................................................................. 9

2.1.1. Principe ............................................................................................................. 9

2.1.2. Types d’éolienne ............................................................................................... 9

2.1.3. Constitution..................................................................................................... 11

2.1.4. La ressource primaire...................................................................................... 15

2.2. La partie hydraulique .............................................................................................. 17

2.2.1. Principe ........................................................................................................... 17

2.2.2. Les types de centrales hydroélectriques......................................................... 18

2.2.3. Constitution..................................................................................................... 18

IV
2.2.4. La ressource hydraulique ................................................................................ 22

2.3. Le système complet ................................................................................................ 24

Chapitre 3 : Modélisation de la partie éolienne ............................................................................ 26

3.1. Modèle de la turbine éolienne................................................................................ 26

3.2. La transmission mécanique..................................................................................... 33

3.3. La génératrice asynchrone ...................................................................................... 35

Chapitre 4 : Modélisation de la partie hydroélectrique ................................................................ 50

Introduction ........................................................................................................................ 50

4.1. La turbine hydraulique ............................................................................................ 50

4.2. La génératrice synchrone ........................................................................................ 59

4.2.1. Modèle électrique de la génératrice synchrone ............................................. 61

4.2.1. Modèle de la génératrice synchrone dans le repère de Park. ........................ 64

4.3. Le système d’excitation de la génératrice synchrone ............................................. 67

4.3.1. Le filtre passe bas ............................................................................................ 69

4.3.2. Le régulateur de tension. ................................................................................ 69

4.3.3. Le filtre d’amortissement ................................................................................ 70

4.3.4. Le compensateur............................................................................................. 70

4.3.5. L’excitatrice proprement dite ......................................................................... 70

Conclusion ........................................................................................................................... 72

Chapitre 5 : Simulation, présentation et discussion des résultats................................................. 73

Introduction ........................................................................................................................ 73

5.1. Modèle complet du système .................................................................................. 73

5.2.1. Hypothèse de conception ............................................................................... 73

5.2.2. Présentation du modèle.................................................................................. 74

V
5.2. Simulation et présentation des résultats ................................................................ 77

5.2.1. Simulation avec une plage de vitesse de vent faible variant de manière
aléatoire de 5 à 10 m/s. .................................................................................................. 77

5.2.2. Simulation pour des vents allant de 8 à 15 m/s.............................................. 82

5.2.3. Simulation avec une vitesse de vent constante égale à 12 m/s ..................... 84

5.2.4. Simulation pour une charge de 250kw +150kw qui s’ajoute à 2.5 secondes . 85

Conclusion ........................................................................................................................... 88

Conclusion générale et perspective ............................................................................................... 89

Références ..................................................................................................................................... 91

VI
Liste des figures
Figure 1: Types d'éoliennes; à axe horizontal (a) et à axe vertical (b) [23] ... 10
Figure 2: Les parties d'une éolienne [24] ....................................................... 15
Figure 3: Distribution de Weibull .................................................................. 16
Figure 4: Types de turbines en fonction de la hauteur de chute [27] ............. 20
Figure 5: Constitution d'une centrale hydroélectrique ................................... 22
Figure 6: Système complet simplifié.............................................................. 25
Figure 7: Modélisation du coefficient de puissance ....................................... 28
Figure 8: coefficients de puissance en fonction des types d'éolienne [33] .... 29
Figure 9: Courbe de puissance d'une éolienne ............................................... 30
Figure 10: Modélisation de la puissance extraite du vent .............................. 31
Figure 11: Modélisation du couple mécanique .............................................. 32
Figure 12: schéma bloc de la turbine éolienne ............................................... 32
Figure 13: modèle SIMULINK® de la turbine éolienne ................................ 33
Figure 14: Transmission mécanique .............................................................. 33
Figure 15: modèle Simulink® de la transmission mécanique ......................... 35
Figure 16: représentation de la génératrice synchrone dans le repère abc [37]
..................................................................................................................................... 37
Figure 17: illustration de la f.é.m ................................................................... 38
Figure 18: schéma équivalent de la génératrice synchrone (a) dans le repère
abc, (b) dans le repère dq, et (c) en grandeur réduite; ................................................. 48
Figure 19: Modèle simple d'une turbine hydraulique .................................... 53
Figure 20: Réponse à un échelon du modèle simple d’une turbine
hydraulique. ................................................................................................................. 53
Figure 21: Modèle non linéaire de la turbine hydraulique; ............................ 56
Figure 22: Contrôle de vitesse de la turbine ................................................... 57
Figure 23: Modèle complet de la turbine hydraulique ................................... 57
Figure 24: Simulation de la turbine hydraulique............................................ 58

VII
Figure 25: Modèle compact de la turbine hydraulique .................................. 59
Figure 26: schéma simplifié de la génératrice synchrone [46] ...................... 61
Figure 27: illustration des tensions perçues par les enroulements de la
génératrice synchrone, dans le repère abc (à gauche) et dqo (à droite)
[49]. ............................................................................................................................. 63
Figure 28: schéma bloc du système d'excitation ............................................ 68
Figure 29 : schéma bloc du système d’excitation .......................................... 72
Figure 30: Vitesse du vent.............................................................................. 74
Figure 31: Modèle complet du système hybride hydro-éolienne ..................... 2
Figure 32: Comportement courant tension pour des vents faibles ................. 77
Figure 33: zoom sur la caractéristique courants et tensions ........................... 78
Figure 34: zoom illustratif de l'effet de la variation de charge ...................... 78
Figure 35: comportement de la puissance active pour des vents faibles ........ 79
Figure 36: oscillations en début de simulation ............................................... 80
Figure 37: zoom sur la variation des puissances à 2.5s.................................. 81
Figure 38: courbe des puissances réactives pour des vents faibles ................ 81
Figure 39:comportement courant et tension avec le vent allant de 8 à 15m/s 82
Figure 40: évolution de la puissance active pour des vents de 8 à 15m/s ...... 83
Figure 41:évolution de la puissance réactive pour des vents de 8 à 15m/s .... 83
Figure 42: caractéristique courant et tension pour une vitesse de vent fixe ... 84
Figure 43: puissance active pour une vitesse de vent fixe ............................. 85
Figure 44: puissance réactive pour un vent de vitesse fixe ............................ 85
Figure 45: Courbe de tension et courant pour une charge de 250+150kw ..... 86
Figure 46: zoom de la caractéristique tension ................................................ 87
Figure 47: puissance active pur une charge de 250+150kw .......................... 87
Figure 48: puissance réactive pour une charge de 250 +150kw .................... 88

VIII
Liste des tableaux
Tableau 1: Types d'éoliennes ......................................................................... 11
Tableau 2: Avantages et inconvénients des différents types de génératrices 14
Tableau 3: Classification de la petite hydraulique ......................................... 18
Tableau 4: caractéristiques de l'éolienne AERO E-82 ................................... 27
Tableau 5: Données de l’éolienne .................................................................. 29
Tableau 6: Grandeurs de base pour la conversion en pu [38] ........................ 47

IX
Liste des symboles

P Probabilité de Weibull

V m/s Vitesse du vent

C , K Facteur d’échelle et facteur de forme.

Ec j Énergie cinétique du vent

m kg Masse d’air

a kg.m3 Densité de l’air

St m2 Surface balayée par les pales de l’éolienne

Pv kW Puissance du vent

Pt kW Puissance extraite du vent

Cp ( ) Coefficient de puissance

 Vitesse spécifique

t rad/s Vitesse de rotation de l’arbre de la turbine éolienne

Rt m Rayon de la turbine

Ct Couple produit par la turbine éolienne

Dt Coefficients de frottement mécaniques côté rotor

Dg Coefficients de frottement mécaniques côté génératrice

G Coefficient du multiplicateur de vitesse

X
tg Rendement du multiplicateur de vitesse

Cmec Couple mécanique de la génératrice

 mec Vitesse de rotation mécanique de la génératrice

Cem Nm Couple électromagnétique

Ec Énergie cinétique du fluide

m kg Masse du fluide

v m/s Vitesse du fluide

EP Énergie potentielle du fluide

g m/s2 Accélération de la pesanteur

H m Hauteur de chute du fluide

E pr Énergie de pression du fluide

P Pa Pression du fluide

 kg/m3 Masse volumique du fluide

Phyd Puissance hydraulique nette

Pm Puissance mécanique

T Constante de temps

C Nm Couple mécanique

 rad/s Vitesse de rotation de la turbine hydraulique

XI
Vol m3 Volume du fluide

Q m3/s Débit du fluide

H M Hauteur nette de chute

 rad Angle de câblage

K1 Gain statique de la transmission mécanique

T1 Constante de temps de la transmission mécanique

R rad/s Vitesse de rotation du rotor de la génératrice asynchrone

g Le glissement

sync rad/s Vitesse de synchronisation

e rad/s Pulsation électrique

f hz Fréquence électrique

p Nombre de pairs pôles

Rsa , Rsb , Rsc  Résistance des enroulements statoriques

Rra , Rrb , Rrc  Résistance des enroulements rotoriques

r ou R  ou pu Résistance

v ou V V ou pu Tension

i ou I A ou pu Courant

e V Force électromotrice

 ou  Wb Flux

XII
L... H ou pu Matrice des inductances

l... H ou pu Inductance propre d’un enroulement

m... H ou pu Inductance mutuelle entre deux enroulements

 rad Angle entre enroulements statoriques et rotoriques

a rad Angle mobile

a rad/s Vitesse de rotation du référentiel mobile

X  Matrice de réactance

x  Réactance

Pa W Puissance active

Qr VAR Puissance réactive

 hyd Rendement de la turbine hydraulique

K v et K p Coefficient de proportionnalité.

G ouverture de la conduite forcée

L m longueur de la conduite forcée

A m2 Aire l’une section de conduite forcée

T s Contente de temps

Hs m Hauteur statique de la colonne d'eau

Hl J/kg Perte de charge due au frottement dans le conduit

 Constance de proportionnalité de la déviation de vitesse

XIII
At Gain de la turbine hydraulique

K p , K i et K d Les coefficients du contrôleur PID;

 ref et e rad/s Vitesses de rotation nominale et réelle de la turbine.

ka et ta Gain du contrôleur et constante de temps du cerveau-moteur

wref pu Vitesse de référence

we pu Vitesse instantanée de la machine;

Pref pu Puissance mécanique de référence;

Pe pu Puissance électrique de la machine;

Pm pu Puissance mécanique à la sortie de la turbine;

Cr Nm Couple résistant de la charge.

J kgm2 Moment d’inertie du rotor de la génératrice synchrone.

f Coefficient de frottement visqueux

Re Résistance des enroulements de l’excitatrice

Ne Son nombre de spire;

 Coefficient de dispersion de l’excitatrice

XIV
Introduction générale
L’électricité est aujourd’hui la forme d’énergie la plus aisée à exploiter. Mais
avant de la consommer il faut la produire, la transporter puis la distribuer aux
consommateurs qui en plus d’être répandus sur de grandes distances, augmentent
exponentiellement chaque année. En effet la croissance mondiale de la demande en
énergie électrique est d’environ 2.1% [1] ce qui impose une augmentation de la
production par la construction de nouvelles centrales de production afin de satisfaire
cette demande. Ces nouvelles centrales ainsi construites sont généralement raccordées
au réseau électrique existant afin que l’énergie disponible soit transportée vers les
consommateurs finaux.

Dans le but de réduire leur impact environnemental, les producteurs d’énergie


électrique se tournent depuis plusieurs années vers les sources d’énergies
renouvelables (solaire photovoltaïque, éolienne, biomasse, hydrolienne…) qui
constituent une solution alternative aux énergies fossiles qui, en plus d’arriver à
épuisement sont de grands pollueurs. Cependant, le caractère intermittent de ces
nouvelles sources d’énergie, la saturation des réseaux de transport, les coûts liés à la
construction de nouvelles lignes de transport, les problèmes de stabilité de
l’interconnexion, et bien d’autres problèmes [2] poussent les producteurs à opter pour des
microcentrales isolées souvent constituées d’une ou de plusieurs micro-sources pouvant
fournir de l’énergie à une population locale ou à une industrie locale. L’une des étapes
parmi les plus importantes dans un projet de construction d’une centrale électrique est la
modélisation et la simulation numérique.

La modélisation consiste à mettre au point à l’aide d’équations


mathématiques un modèle implémentable de façon reproductible et simulable. Les
modèles élaborés servent ainsi à prédire les réactions dynamiques ou statiques du
système en réponses à des stimuli connues. Ceci facilite la formulation des lois de

1
commandes pour palier à d’éventuelles contingences pouvant apparaître en
fonctionnement réel.

Dans le présent document, nous effectuerons la modélisation et la simulation


d’une microcentrale hybride hydro/éolienne isolée. En effet notre sujet de maîtrise vise
à développer un système autonome biénergie : hydraulique et éolien. Ainsi nous
proposons un modèle complet pour la simulation de ce système de production électrique
hybride.

Dans la suite du présent mémoire, nous présentons une revue de littérature au


chapitre 1 qui nous permettra par ailleurs de situer notre problématique dans le contexte
scientifique actuel. Le système à modéliser sera ensuite présenté plus en détail dans le
chapitre 2 en examinant chaque sous-système notamment sa constitution et son
fonctionnement. Les chapitres 3 et 4 exposent la modélisation proprement dite. Les
équations décrivant le fonctionnement de chaque sous-système y sont présentées. Enfin
au chapitre 5 nous présenterons la mise en commun des différents blocs et la simulation
de la microcentrale alimentant une charge locale.

2
Chapitre 1 : Contexte, problématique et état de l’art de l’étude
Introduction
Les réseaux électriques sont en plein expansion avec la pénétration de
nouvelles sources d’énergies dites renouvelables. L’organisation traditionnelle des
systèmes électriques se voit donc bousculées par l’apparition croissante de la
production décentralisée (provenant en général de sources d’énergies renouvelables).
Le problème majeur associé aux sources d’énergie décentralisées est qu’elles ne
participent pas au service système, ceci signifie qu’elles n’interviennent pas dans le
réglage de la tension et de la fréquence du réseau comme c’est le cas pour les autres
sources; leur taux de pénétration doit alors être limité afin de garantir la stabilité du
réseau [3]. Raison pour laquelle les systèmes de production isolés sont de plus en plus
implémentés.

1.1. Contexte et problématique


Au Canada, on dénombre des dizaines de communautés et de sites industriels
isolés où vivent des milliers de Canadiens[4] alimentés en électricité par des groupes
électrogènes diesel. La majorité de ces communautés étant nordiques et/ou côtières
avec par conséquent un potentiel éolien important. Le Canada n’est pas le seul dans
ces conditions, en Afrique en particulier et un peu partout sur les autres continents il
existe des sites et des îles où l’acheminement de l’énergie électrique par transport
habituel aurait un effet technicoéconomique non rentable; d’où la nécessité de la
construction de micro-réseaux pour l’approvisionnement de ces sites qui jusqu’ici se
contentaient des groupes électrogènes pour la plupart. Dans le contexte scientifique
actuel, les énergies renouvelables se présentent comme la solution incontestable à
cette situation et pour le remplacement des énergies fossiles qui s’épuisent [5].

Ces nouvelles sources de production connectées au réseau électrique existant


sont à l’origine de nombreux problèmes tels que la pollution harmonique [6] du
réseau et les instabilités liées aux fluctuations du renouvelable [7]. Pour ces raisons,

3
les producteurs optent aujourd’hui pour des sites isolés de petites ou microcentrales
de production. Le caractère intermittent et fluctuant des sources renouvelables les
rend peu fiables en termes de disponibilité de la ressource primaire. La solution est
alors la mise en commun de deux ou plusieurs sources afin de garantir la disponibilité
optimale de l’énergie. Ainsi, il revient à l’ingénieur d’effectuer toutes les études
nécessaires afin de rendre possible le fonctionnement de ces sources en cogénération.
Cela implique à la modélisation et à la simulation du système complet avant la
réalisation physique de l’ouvrage. La problématique ou l’objectif identifié ici est de
faire fonctionner simultanément (en cogénération) les sources de production, ceci
revient en gros à, assurer le contrôle des flux d’énergie, ainsi que la commutation
entre les sources en fonction de la disponibilité.

1.2. État de l’art sur les systèmes hybrides hydro/éolien


À l’exemple des bateaux à voiles et des moulins à vent, l’énergie du vent a
longtemps été exploitée par l’homme pour faciliter son quotidien, mais il faudra
attendre jusqu’au 19e siècle vers les années 1880 pour avoir le premier aérogénérateur
pouvant produire de l’électricité [8]. Dès lors la technologie n’a cessé de se performer
afin d’optimiser son efficacité et son rendement. De nos jours, la pénétration des
énergies renouvelables dans la production d’énergie électrique est de plus en plus
croissante, l’éolienne n’en est pas épargnée [9]. Par exemple depuis 2008 en Europe,
la capacité d’éoliennes installées est passée de 8.8GW à 17.1GW en 2017 [10] et il en
est de même dans le reste du monde. d’ailleurs on prévoit et selon un scénario de
croissance modeste une installation d’environ 1556GW d’ici 2050 [11], ce qui
pourrait complètement éliminer les sources d’énergies les plus polluantes.

Tout comme l’énergie du vent, l’énergie de l’eau a été utilisée par l’homme
depuis l’antiquité, principalement à travers les moulins à eau pour moudre les
céréales, irriguer les cultures ou élever les charges. C’est seulement vers la fin du 19e
siècle que cette énergie a pu être utilisée pour produire de l’électricité [12]. Depuis
lors, l’hydroélectricité n’a cessé d’évoluer tant en puissance installée qu’en

4
rendement et en technologie [13]. La première centrale hydroélectrique installée était
de l’ordre de quelques kilowatts avec une hauteur de chute de seulement quelques
mètres. De nos jours, on dénombre plusieurs centrales avec des productions de
plusieurs centaines de mégawatts rendu possible grâce à des hauteurs de chute de
plusieurs centaines de mètres [14]. Ce qui permet à l’hydroélectricité d’atteindre un
pourcentage de près de 18% de la production électrique mondiale et plus de 98% de
la production électrique d’Hydro-Québec (hydroquebec.com). Elle est ainsi la source
d’énergie renouvelable la plus significative dans le monde. Il existe à cet effet une
multitude de modèles et de méthodes de contrôle commande, basée sur les équations
mathématiques analytiques et dynamiques des éléments constitutifs du système de
production.

L’association de 2 ou plusieurs sources d’énergies permet d’augmenter


considérablement l’efficacité du système. Des études pointilleuses sont alors à
effectuer afin de garantir le bon fonctionnement du micro-réseau ainsi constitué. On
dénombre entre autres : la gestion du flux de puissance, la commutation des sources,
la stabilité du système, l’optimisation du rendement et de l’efficacité énergétique. Il
existe une multitude d’étude sur l’hybridation des systèmes de production d’énergie
électrique. C’est ainsi qu’on retrouve des associations du type solaire – éolienne,
solaire – hydraulique, éolienne – hydraulique et bien plus encore. Dans la littérature
on constate que les associations sont toujours faite en fonction de la ressource
primaire disponible. On prend par exemple ici le cas de Mohamed Mladjao
Mouhammad Al Anfaf [15] qui étudie la contribution à la modélisation et à
l’optimisation de systèmes énergétiques multi-sources et multi-charges afin de
desservir 3 régions française en énergie électrique. Il associe ici une l’éolienne et le
photovoltaïque à cause du potentiel intéressant de ces sources dans ces régions. Les
systèmes de production hybride tout comme les grands réseaux demande une
supervision pointilleuse afin de garantir la continuité de service. Un superviseur est
développé et présenté dans [16], ce dernier utilise les modèles dynamiques des

5
sources et des systèmes de stockages mais aussi la disponibilité sur le court terme de
la ressource primaire pour générer une consigne qui sera envoyé à chaque élément du
sous-système hybride, ceci permet de prédire le comportement du sous réseau en tout
temps.

Une méthode de gestion de la stabilité du système hybride hydro/éolien, basée


sur la minimisation de la charge par le contrôle de la puissance d’entrée du système
est proposée dans la référence [17]. Dans cette méthode, la logique de contrôle
commande tout ou rien (marche arrêt) permet alors de ressortir les fonctions de
transfert simplifiées pour l’analyse de la stabilité. Certains nouveaux systèmes de
génération éolienne hydroélectrique isolés utilisent deux générateurs synchrones à
aimant permanent, l’un piloté par une éolienne à vitesse variable et l’autre entraîné
par une turbine hydraulique à puissance constante [18]. Dans de tels systèmes, afin
d’obtenir une meilleure efficacité du système hybride, on utilise des convertisseurs de
source de tension à base de transistors bipolaires à transistors à grille isolée et à
modulation de largeur d'impulsion dos à dos. On obtient ainsi un système capable de
contrôler l'amplitude et la fréquence de la tension de charge. Le problème d’efficacité
quant à lui est étudié dans la référence [19] afin de montrer que le couplage
éolien/hydraulique permet de garantir la disponibilité de l’énergie pour le passage de
la pointe hivernale. Il montre également que cette association aboutit à une efficacité
plus importante que si les sources avaient été prises individuellement. D’autres études
encore comme celles présentées dans la référence [20] mettent en exègue le fait que
dans une cogénération l’une des sources peut jouer le rôle d’appoint tandis que l’autre
est l’alimentation principale, ceci en mettant en commun une microcentrale
hydroélectrique (source principale) à vitesse variable pilotée par une génératrice
asynchrone à double alimentation et une microcentrale éolienne à vitesse fixe (source
d’Appoint). D’autres travaux se penchent plus sur les stratégies de contrôle
commande des systèmes de production hybride afin de faciliter leur possible
intégration au réseau, c’est le cas dans [21] qui modélise un système hydro/éolien et

6
utilise le système de stockage par pompage pour améliorer la qualité de la puissance
envoyée au réseau.

1.3. Objectifs spécifiques et méthodologie


Le présent mémoire de maîtrise vise à développer un système autonome
biénergie, hydraulique et éolien. Plus précisément, après avoir réalisé l’état de l’art
dans le domaine de la modélisation et de la simulation hydroélectriques, éoliennes et
hydro/éoliennes, on proposera un modèle complet de simulation d’un système de
production hybride hydro/éolien en utilisant les modèles de simulation de la centrale
hydroélectriques et éoliennes dont la documentation est disponible afin de proposer et
simuler un modèle complet du système hybride. Ces modèles permettront de mieux
comprendre et interpréter le fonctionnement du système afin de l’optimiser et ainsi
réduire les coûts et les erreurs de conception. Ils pourront aussi permettre de faire
plusieurs considérations de situations de fonctionnement en fonction de différents
sites afin de déterminer le site le plus rentable du point de vue technico-économique.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs notions scientifiques seront appliquées,


des outils mathématiques seront également utilisés ; on remarque à priori que notre
système fera intervenir des notions de pneumatique, d’aérodynamique, de mécanique,
d’électronique, d’électrotechnique et d’automatique, d’où la nécessité de modéliser et
simuler le système avant la réalisation pour limiter les coûts d’investissement dans
des essais réels. Vu la complexité que ces notions peuvent apporter, notre approche
consistera donc à modéliser chaque sous-système séparément avant de faire la mise
en commun pour obtenir le système complet, ceci permet de mieux contrôler
localement les sous-systèmes pendant le fonctionnement réel. Cela étant, le
comportement dynamique de chaque sous système sera représenté à l’aide
d’équations mathématiques; les équations différentielles sont le plus souvent utilisées
ici car elles tiennent compte de tous les états du système (transitoire et stationnaire),
puis ces équations sont transformées en fonctions de transferts et/ou en modèles
d’états pour l’intégration dans le logiciel MATLAB/SIMULINK® que nous

7
utiliserons pour l’implémentation virtuelle et la simulation. Afin d’alléger la charge
du travail, on s’attardera beaucoup plus sur les notions électriques et des hypothèses
simplificatrices seront appliquées à ces notion pour obtenir des modèles facilement
implémentables.

8
Chapitre 2 : Présentation du système
Introduction
Le système étudié dans ce mémoire est constitué d’une éolienne fonctionnant
en association avec une turbine hydraulique afin de garantir la disponibilité de
l’énergie. Ce choix d’association est basé sur le fait que la ressource hydraulique ne
varie généralement pas aussi rapidement que la vitesse du vent et les événements
météorologiques exceptionnels pendant lesquels cette ressource varie sont prévisibles
à partir des relevés météorologiques. Pour cela, la microcentrale hydraulique à vitesse
variable pourra compléter efficacement une éolienne à vitesse variable [22].

2.1. L’éolienne
2.1.1. Principe
L'énergie d'origine éolienne fait partie des énergies renouvelables. Les
éoliennes utilisent l’énergie cinétique du vent pour entraîner l’arbre
d’un rotor produisant ainsi une énergie mécanique qui sera transformée en énergie
électrique par une génératrice électromagnétique accouplée à la turbine éolienne. Le
couplage peut être soit direct si la turbine et la génératrice ont des vitesses du même
ordre de grandeur, soit réalisé par l'intermédiaire d'un multiplicateur de vitesse dans
le cas contraire.

2.1.2. Types d’éolienne


Éoliennes à axe vertical : ces éoliennes ont été fabriquées et brevetées par
l’ingénieur français George Darrieus. Comme son nom l’indique, l'éolienne de
Darrieus possède un axe vertical et est formée de 2 ou 3 pales en forme de C. le fait
de pouvoir placer la génératrice et le multiplicateur à terre élimine la nécessité de
munir la machine d'une tour. De plus pas besoin d’un mécanisme d'orientation pour
orienter le rotor dans la direction du vent. Cependant l’absence de tour oblige ces
éoliennes à être relativement basse et donc ne peuvent pas atteindre certaines vitesses
de fonctionnement, ce qui réduit considérablement leur efficacité globale; de plus

9
elles ne démarrent pas automatiquement (Ainsi, il faut les pousser au démarrage).
Pour faire tenir l'éolienne, on utilise souvent des haubans ce qui est peu pratique dans
des zones agricoles exploitées intensivement.

Éoliennes à axe horizontal : Toutes les éoliennes commercialisées et


raccordées au réseau ou non sont aujourd'hui construites avec un rotor du type hélice,
monté sur un axe horizontal. La finalité du rotor est évidemment de convertir le
mouvement linéaire du vent en énergie rotative susceptible d'entraîner une
génératrice. On a dans cette catégorie des éoliennes à 2, 3, 4 voire plusieurs pales; le
système tripale étant le plus utilisé car il permet de limiter les vibrations, le bruit et la
fatigue du rotor par rapport à un système bipale ou mono-pale. Ainsi, le coefficient de
puissance augmente de 10 % en passant d'une pale à deux, de 3% en passant de deux
à trois. Il existe de plus un bon compromis entre le coût et la vitesse de rotation du
capteur éolien, plus, des aspects esthétiques du système tripale par rapport au système
bipale. Nous utiliserons une éolienne à 3 pales dans ce travail. La figure ci-dessous
donne un aperçu de ces deux grandes classes d’éolienne.

Figure 1: Types d'éoliennes; à axe horizontal (a) et à axe vertical (b) [23]

10
Le tableau suivant résume les avantages et inconvénients de ces deux types
d’éolienne et justifie par la même occasion le choix d’une éolienne à axe horizontal
pour notre travail.

Tableau 1: Types d'éoliennes


Type Avantages Inconvénients
Axe horizontal - Rendement de - Coût d’installation
conversion d’énergie élevé
élevée - Nécessite une tour
- Antidémarrage robuste
possible - Nécessite de longs
- Rotor positionné en câbles
hauteur donnant
accès à des vents de
grande vitesse
Axe vertical - Faible coût - Faible rendement de
d’installation conversion
- Aisance de la - Haute variation du
maintenance couple mécanique et
- Aucun dispositif des forces sur les
d’orientation de la pales
turbine dans l’axe du - Nécessite un
vent nécessaire dispositif de
démarrage
- Contrôle de vitesse et
puissance limité

2.1.3. Constitution
Chaque éolienne est dimensionnée de manière à produire un maximum
d'énergie dans les conditions locales. Il y a toujours une "vitesse de démarrage"
correspondant au vent minimum nécessaire pour actionner le système. De même il y a
une vitesse maximum du vent au-delà de laquelle l'éolienne est dimensionnée pour

11
s'arrêter. Différents procédés actifs (rotation des pales, freins mécaniques...) ou
passifs (emploi de la turbulence et du "décrochage" des pales) sont utilisés pour
stopper l'éolienne en cas de vents extrêmes.

Les pales : Considérées comme les capteurs d’énergie de l’éolienne,


elles sont réalisées dans un mélange de fibres de verre et de matériaux composites.
Elles ont pour rôle de capter l'énergie du vent et de la transférer ensuite au rotor. Leur
profil est le fruit d'études aérodynamiques complexes dont dépend le rendement de la
turbine. Ainsi : Le diamètre des pales (ou l'aire balayée par ces pales) est fonction de
la puissance désirée; La largeur des pales intervient dans le couple de démarrage qui
sera d'autant meilleur que la pale sera plus large; Le profil est fonction du couple
désiré en fonctionnement; Le nombre de pales peut varier suivant les éoliennes.

Le moyeu : Il est pourvu d'un système passif (aérodynamique), actif (vérins


hydrauliques) ou mixte qui permet d'orienter les pales pour réguler la vitesse de
rotation (prise de vent).

L'arbre primaire : C'est l'arbre du rotor de la turbine éolienne. Il est dit arbre
lent, car il tourne à des vitesses comprises entre 20 - 40 tr/min, il est relié à l'arbre
secondaire par l'intermédiaire du multiplicateur.

Le multiplicateur mécanique de vitesse : Il s’agit d’un engrenage mécanique


qui permet d’adapter la vitesse de la turbine (généralement très faible) à celle de la
génératrice qui requiert de très grande vitesse de fonctionnement. Un système
mécanique de freinage permettant d'arrêter les pales du rotor pour des vitesses de vent
trop faibles ou trop fortes est généralement associé à cette transmission mécanique.
En d’autres termes, il permet de transformer une puissance à couple élevé et à vitesse
lente en une puissance à couple faible et vitesse rapide. En effet, la rotation des pales
est trop lente et le couple est trop important pour être utilisé par la génératrice. Le

12
multiplicateur relie l'arbre (primaire) de la turbine éolienne à l'arbre (secondaire) de la
génératrice électrique.

Le système de refroidissement : Des refroidisseurs sont prévus pour le


multiplicateur de vitesse qui encaisse les efforts mécaniques d'un arbre à l'autre, et
pour la génératrice. Ils se présentent sous la forme de ventilateurs, de radiateurs d'eau
ou d'huile. Le refroidissement à huile est utilisé pour les multiplicateurs.

L'arbre de la génératrice ou arbre secondaire : Il entraîne la génératrice de


l’éolienne et est équipé d'un frein à disque mécanique (dispositif de sécurité) qui
limite la fréquence de rotation en cas de vent violent (d'autres dispositifs de sécurité
peuvent être utilisés).

La génératrice électrique : Elle assure la production de l’énergie électrique.


Sa puissance atteint 3 MW pour les grosses éoliennes. Elle peut être soit à courant
continu et connecté au micro-réseau via un dispositif d’électronique de puissance, soit
à courant alternatif. Dans ce dernier cas on utilise une machine synchrone ou
asynchrone, à vitesse fixe ou à vitesse variable. Plusieurs configurations sont alors
possibles; le choix d’une configuration étant fonction des caractéristiques du site, de
la puissance à produire ainsi que des avantages et inconvénients de chaque type (voir
Tableau 2). En raison de sa simplicité et de son coût relativement faible, nous
utiliserons dans ce travail une génératrice asynchrone à cage d’écureuil.

Le système de contrôle électronique : Contrôle le fonctionnement général de


l'éolienne et de son mécanisme d'orientation. Il sert à gérer le démarrage, à régler le
pas des pales, le freinage ainsi que l'orientation de la nacelle par rapport au vent.

Les outils de mesure du vent : Ils sont de deux types : une girouette pour en
évaluer la direction et un anémomètre pour en mesurer la vitesse. Les données sont
transmises à l'informatique de commande qui effectue les réglages de l'éolienne
automatiquement.

13
Le système d'orientation de la nacelle est une couronne dentée (crémaillère)
équipée d'un moteur. Il permet d'orienter l'éolienne et de la « verrouiller » dans l'axe
du vent grâce à un frein.

La nacelle : contient les équipements qui produisent de l’électricité à partir de


la rotation de l’axe du rotor, cette électricité est ensuite transportée jusqu’au sol grâce
à des câbles électriques descendant à l’intérieur du mât de l’éolienne.

Tableau 2: Avantages et inconvénients des différents types de génératrices


Type Avantages Inconvénients
Machine synchrone à Fournit une Nécessite une
aimant permanant ou à rotor fréquence constante régulation permanente de la
bobiné. (stabilité) vitesse
Machine asynchrone Faible coût de Instabilité en tension
à cage d’écureuil production et de et en fréquence en
maintenance; simple et fonctionnement autonome
robuste
Machine asynchrone Plus stable dans un Nécessite une
à double alimentation fonctionnement à vitesse excitation auxiliaire
variable

14
Figure 2: Les parties d'une éolienne [24]
2.1.4. La ressource primaire
L’ensoleillement inégale de la planète crée des dépressions à la surface de la
terre et met les masses d’air en mouvement : c’est le vent. La vitesse du vent peut être
très variable tout au long d’une période donnée; elle est influencée par la topologie du
terrain, la hauteur au-dessus du sol, la météo, les saisons, l’heure dans la journée...
Plusieurs méthodes sont utilisées pour modéliser la vitesse du vent et ses variations;
parmi ces méthodes on a la modélisation par une série de Fourier et la modélisation
par la distribution de Weibull [25] qui sont les plus utilisées.

La méthode par la distribution de Weibull possède un paramètre ou facteur de


forme, propre à chaque site, traçant ainsi une courbe mathématique qui donne la
probabilité que le vent souffle à une certaine vitesse. Il est nécessaire de tenir compte
de cette distribution de probabilité pour calculer le potentiel énergétique éolien d'un

15
site donné afin d’optimiser le rendement des éoliennes et avoir une meilleure
estimation de la rentabilité d’un site lors de la conception.

La distribution de la probabilité de Weibull est calculée grâce à la formule


suivante :
K
 V 
− 
K
P (V , C , K ) = K VK −1.e   
C
(1)
C

V Est la vitesse du vent.

Avec C , K respectivement le facteur d’échelle et le facteur de forme de la

distribution de Weibull, ce sont des paramètres déterminés pas l’analyse de


l’historique des classes de vent sur un site donné.

On trouve ainsi la probabilité pour que le vent souffle à un endroit donné avec
une vitesse donnée, cela nous permet pour des besoins de simulation d’avoir le profil
du vent. La courbe ci-dessous présente la probabilité de Weibull pour une plage de
vitesse allant de zéro à 25 m/s avec une vitesse moyenne de 8.86 m/s. elle a été tracée
avec un facteur d’échèle de 10 et un facteur de forme de 2.

Figure 3: Distribution de Weibull

16
Une fois le potentiel éolien estimé et le site choisi, il convient de calculer la
puissance fournie par le vent. L’énergie cinétique d’une masse d’air en mouvement
est donnée par :

Ec = 12 .mV
. v2 (2)

Avec m la masse de l’air interceptée par la surface formée par les pales de
l’éolienne; elle est donnée par la formule :

m =  a .St .Vv (3)

Avec  a 1.225 kg.m3 la densité de l’air (varie légèrement en fonction de la

température).

Et S t la surface balayée par les pales de l’éolienne.

La puissance du vent qui parvient à la surface de la turbine éolienne est alors


donnée par la formule :

1
Pv = . a .St .Vv 3 (4)
2
Il s’agit ici de la ressource primaire disponible à l’entrée la turbine éolienne.

2.2. La partie hydraulique


2.2.1. Principe
L’hydroélectricité est possible grâce à la transformation de l’énergie
mécanique de l’eau en énergie électrique; en effet, l’eau qui circule dans un cours
d’eau possède une énergie cinétique, cette énergie est fonction du débit de l’eau et de
l’inclinaison du cours d’eau par rapport à l’horizontale (hauteur de chute). Cette
énergie peut alors être utilisée pour faire tourner une turbine couplée à son tour à une
génératrice (alternateur) soit directement soit par le biais d’un multiplicateur de
vitesse; c’est donc l’alternateur qui produit l’énergie électrique qui sera ensuite
transportée pour l’alimentation des charges.

17
2.2.2. Les types de centrales hydroélectriques
On classe généralement les centrales hydroélectriques en fonction de leur
puissance; on distingue alors les très grandes centrales de puissance supérieure à
200MW, les grandes centrales qui ont une puissance de 10 à 200 MW, les petites
centrales pour une puissance comprise entre 2 MW et 10 MW, les minicentrales de
puissance comprise entre 500 kW et 2 MW, les microcentrales avec une puissance
comprise entre 20 kW et 500 kW, les pico-centrale pour une puissance inférieure à 20
kW. Il est à noter que ces niveaux de puissances ne sont pas fixes et peuvent varier
d’un pays à l’autre ou d’une norme à l’autre. Les petites, mini et micros centraux ne
représentent que 8.3%[26] de la production en énergie renouvelable mondiale mais
peuvent être très bénéfiques quand il s’agit d’alimenter une charge isolée ou éloignée
du réseau surtout si on considère leur rendement souvent supérieur à 80%. Celle qui
nous intéresse dans ce travail est la microcentrale. On peut aussi faire une
classification en fonction de la hauteur de chute, du débit du cours d’eau ou même de
l’existence ou non d’un barrage de retenu.

Tableau 3: Classification de la petite hydraulique


Pays Micro (kW) Mini (kW) Petite
(MW)
USA <100 100-1000 1-30
France 20-500 500-2000 2-10
Chine 5-5000 - -

2.2.3. Constitution
Plusieurs éléments entrent dans la constitution d’une centrale hydroélectrique,
les principaux sont indiqués sur la figure 6 il s’agit de :

Le barrage : il s’agit d’un ouvrage du génie civil de forme et de constitution


étroitement liées à la géographie du site d’implantation du projet, construit pour
retenir l’eau afin d’assurer la disponibilité de cette dernière; certaines centrales ne
nécessitent pas de barrages, on parle alors de centrale au fil de l’eau mais à cause de

18
la variabilité du débit de l’eau au courant de l’année, il est conseillé de toujours
prévoir un barrage de retenu d’eau.

La conduite forcée : elle achemine l’eau jusqu’à la turbine et est construite en


acier ou en béton avec une grille à son entée pour retenir les particules présente dans
l’eau; elle permet aussi de contrôler la quantité d’eau envoyée à la turbine en fonction
de la production désirée.

La turbine : installée à la sortie de la conduite forcée, elle transforme le


mouvement de translation de l’eau en mouvement de rotation transmise à la
génératrice via un couplage sur l’arbre de celle-ci. On distingue plusieurs types de
turbines (figure 4) : turbine Kaplan adaptée pour les ouvrages de faible hauteur de
chute, turbine Pelton le plus souvent utilisée dans les aménagements de hautes chutes,
la turbine Francis la plus utilisée grâce à sa flexibilité en termes de hauteur de chute,
pour cette raison elle sera utilisé dans ce travail.

L’alternateur : il transforme l’énergie mécanique disponible sur son arbre en


énergie électrique. On distingue la génératrice asynchrone à cage d’écureuil, la
génératrice asynchrone à aimants permanents et la génératrice synchrone. Pour des
installations isolées et de faible puissance comme il est le cas dans ce travail, on
utilise généralement des génératrices synchrones à aimants permanents.

19
Figure 4: Types de turbines en fonction de la hauteur de chute [27]

L’excitatrice de la génératrice : pour une génératrice synchrone, elle est


utilisée pour générer un champ magnétique statorique qui permettra d’induire le
champ tournant du rotor permettant ainsi la régulation de la tension et de la puissance
réactive ; elle joue aussi un rôle très important dans la commande, la régulation et la
stabilisation afin d’assurer la protection des éléments dans le groupe turbine-
alternateur [28]. Globalement il existe 3 types de systèmes d’excitation [29] :

- Les systèmes d’excitations statique (ST) : ici la bobine du rotor est alimentée
directement à partir du réseau (sortie de la génératrice) via un transformateur
puis un redresseur qui fournit alors le courant continu nécessaire à l’excitation
de l’alternateur. Le contrôle de la tension s’effectue dans le pont de diodes qui
peut régler l’amplitude de la tension de sortie. Bien qu’étant peu coûteux
l’utilisation de balais collecteurs et la déformation du courant d’excitation dû
à la présence de semi-conducteurs rend ce système peu utilisé de nos jours.

20
- Les systèmes d’excitations à courant alternatif (AC) : Ici une seconde machine
synchrone est utilisée pour générer le courant d’excitation qui est redressé par
un redresseur statique ou un redresseur tournant avant d’être fourni à
l’alternateur. La machine secondaire est fabriquée à l’inverse de la
génératrice, c’est-à-dire que l’inducteur (la partie qui génère le champ
magnétique) se situe au stator et l’induit (la partie où on génère le courant) au
rotor.
- Les systèmes d’excitation à courant continu (DC) : L’excitation est assurée
par une machine à courant continu qui peut être montée sur l’arbre de la
génératrice ou entrainée par un autre moteur. Son principal inconvénient est
l’utilisation de bagues collectrices qui augmente la fréquence de maintenance
même si l’absence de redresseurs nous permet d’avoir un meilleur courant
d’excitation.

Les autres équipements électriques : installés dans le local électrique avec


l’alternateur, il s’agit des différents systèmes de contrôle commande

On a également d’autres éléments comme le canal de fuite qui permet de


restituer l’eau turbinée à la rivière, l’évacuateur de crue au niveau du barrage, le
passe à poissons....

21
Figure 5: Constitution d'une centrale hydroélectrique
2.2.4. La ressource hydraulique
Elle est constituée de cours d’eau avec un débit et une hauteur de chute
acceptable pour produire de l’énergie électrique, ce qui nous permet d’avoir une
énergie cinétique, une énergie potentielle et une énergie de pression définies
respectivement comme suit :

mv 2
Ec =
2
(5)

E p = mgh (6)

p
E pr = m.
e
(7)
La grandeur h est la hauteur brute, c’est la différence de hauteur entre le
niveau d’eau dans le bassin supérieur et le niveau d’eau dans le canal de fuite.

22
m Est la masse de l’eau en kg

v La vitesse de l’eau m/s

g L’accélération de la pesanteur m/s2

P La pression de l’eau en Pa

 La masse volumique de l’eau en kg/m3

L’équation de Bernoulli nous permet de définir une autre grandeur H obtenue


en déduisant les pertes de charges dans les conduits forcés; cette grandeur utilisée en
hydraulique est définie tel que :

E v2 P
= + h.g + = g.H (8)
m 2 e

On en déduit alors la puissance hydraulique nette qui engendre une puissance


mécanique calculée à partir du couple mécanique et la vitesse de rotation de la turbine
et liée à la puissance hydraulique par le rendement hydraulique:

E g.H .m mV
. ol
Phyd = = = g.H . = e .g.H .Q (9)
t t Vol .t

Pm = C .
(10)
Pm
hyd = (11)
Phyd

La grandeur Q étant le débit maximum pouvant être turbiné par la centrale.

 t Est la vitesse de rotation de l’arbre de la turbine hydraulique

H la hauteur de chute du fluide

Phyd La puissance hydraulique nette

23
Pm La puissance mécanique extraite

C Le couple mécanique

Vol Le volume du fluide

2.3. Le système complet


Le système complet qui fait l’objet de ce travail se présente comme l’indique
la figure ci-dessous il s’agit de l’association de l’éolienne et de la turbine
hydraulique.

Les tensions de sortie des deux sous-systèmes seront choisies égales afin de
faciliter le couplage au jeu de barre de distribution. Même si cette tension est
différente de la tension de 25 kV qui est le niveau de tension la plus fréquente des
réseaux MT au Québec (bien qu’il en existe d’autres) ceci ne posera aucune
problématique car nous sommes dans un réseau isolé [30].

L’éolienne ici sera la source principale et prioritaire pour l’alimentation de la


charge, l’hydraulique jouera donc le rôle d’appoint étant donné que la production
éolienne varie beaucoup avec la vitesse du vent alors qu’on peut contrôler facilement
la production hydraulique avec une petite retenue d’eau pour compléter le fait que le
débit de l’eau varie moins que la vitesse du vent.

24
Figure 6: Système complet simplifié

25
Chapitre 3 : Modélisation de la partie éolienne
Dans ce chapitre, nous présenterons les modèles des deux systèmes
séparément et quelques simulations seront effectuées afin de vérifier le bon
fonctionnement de chaque sous-système avant de procéder à la mise en commun de
ces derniers.

Pour les besoins de simplification nous supposons les hypothèses suivantes :

- Les pales de l’éolienne vont être considérées à conception identique, cela


signifie que les paramètres d’inertie, d’élasticité et de frottement sont
identiques.
- On peut ignorer les coefficients de frottements des pales par rapport à l’air et
par rapport au support en considérant que ceux-ci sont très faibles.
- On considère l’ensemble des pales comme un seul système mécanique en
supposant la répartition uniforme de la vitesse du vent sur toutes les pales.
- On suppose que la direction du vent est perpendiculaire aux pales de la
turbine.
- L’effet de sillage provoqué par la tour (support) sur chaque pale est négligé.

3.1. Modèle de la turbine éolienne


La puissance contenue dans un vent qui souffle ne peut pas être entièrement
transformée en puissance mécanique pour faire tourner l’éolienne. La puissance
cinétique pouvant être récupérée d’un vent qui souffle à la vitesse Vv s’exprime par

la formule [11] :

1 t .Rt
Pt = .C p (  ) . a .St .Vv3 avec  = (12)
2 Vv

Où t est la vitesse de rotation du rotor de la turbine éolienne

 La vitesse spécifique;

26
Rt Le rayon de la turbine éolienne;

C p Définit le coefficient de puissance et il traduit la quantité de puissance

cinétique que la turbine éolienne peut récupérer de la puissance du vent qui lui
parvient, sa valeur maximale est de 0.5926 et est connu sous le nom de limite de Betz
qui exprime la limite absolue de performance atteignable par une turbine éolienne (en
pratique ce coefficient ne dépasse pas 0.45) [31]. Il existe plusieurs approximations
mathématiques pour modéliser le coefficient de puissance, soit en fonction de la vitesse
spécifique et de l’angle de câblage  tel que présenté à l’équation 13, soit uniquement
en fonction de la vitesse spécifique (équation 14).

 1   −21 
C p ( ,  ) = 0.5176 116* − 0.4*  − 5  *exp  + 0.0068* 
  
(13)
  
 j   j 

1 1 0.035
avec = − 3
j  + 0.08  + 1

Pour des mesures de simplification on utilisera la formule en fonction de la


vitesse spécifique en considérant un angle de câblage nul.

 125  −
16.5
1
C p ( ) = 0.44  − 6.94  e i avec i = (14)
 i  1
+ 0.002

La courbe ci-dessous est celle du coefficient de puissance de l’éolienne
``AERO E-82`` de Enercon dont les données sont contenues dans le tableau
suivant (1):

Tableau 4: caractéristiques de l'éolienne AERO E-82


Aérogénérateur AERO E-82
Puissance nominale 2 MW
Diamètre du rotor 82 m

27
Surface balayée 5281 m2
Nombre de pales 3
Vitesse maximale de l’arbre du rotor 18 tours/minute
Vitesse minimale du vent 2 m/s
Vitesse nominale du vent 12.5 m/s

Figure 7: Modélisation du coefficient de puissance


La valeur maximale du coefficient de puissance correspond à la valeur
maximale de puissance pouvant être extraite par la turbine éolienne pour une vitesse
de vent donnée [32]. Chaque éolienne possède un coefficient de puissance unique à
elle; la figure ci-dessous donne une vue des plages de coefficients de puissance en
fonction des catégories et des types d’éolienne.

28
Figure 8: coefficients de puissance en fonction des types d'éolienne [33]
Tableau 5: Données de l’éolienne
Aérogénérateur NM72c/1500
Puissance nominale 1500 kW
Diamètre du rotor 72 m
Surface balayée 4072 m2
Densité de puissance 2.72 m2/kW
Nombre de pales 3
Vitesse maximale de l’arbre du rotor 17.3 tours/minute
Vitesse minimale du vent 5 m/s
Vitesse nominale du vent 14 m/s
Vitesse maximale du vent 25 m/s
Nombre de rapport de la boite de vitesse 2
Multiplicateur 88
Vitesse maximale du générateur 1518 tours/minute

29
De manière générale, la courbe de puissance d’une turbine éolienne est fournie
par les constructeurs, il s’agit d’une courbe qui donne la puissance disponible à l’entrée
de la turbine éolienne en fonction de la vitesse du vent; elle permet alors d’évaluer
aisément le coefficient de puissance pour la mise en œuvre de la turbine lors des travaux
de dimensionnement. La figure ci-dessous représente la courbe de puissance d’une
éolienne de type NM72c/1500 dont les caractéristiques sont disponibles dans le tableau 5
(2).

Figure 9: Courbe de puissance d'une éolienne


La puissance extraite du vent donnée par la formule 12 peut être représentée
par la courbe ci-dessous où Pv est la puissance du vent et Pw la puissance extraite par
la turbine éolienne :

30
Figure 10: Modélisation de la puissance extraite du vent
On remarque ici que la puissance extraite du vent par la turbine éolienne suit
fidèlement la puissance du vent pour des vitesse de vent faible ( Vv  7 m / s ), avant

de s’en détacher pour atteindre un maximum vers Vv = 17 m / s . Dans la pratique les

éoliennes sont conçues pour s’arrêter automatiquement lors des vents trop fort c’est-
à-dire au-delà de 25 m/s, ceci afin d’éviter la destruction de cette dernière.

Le rapport de variation entre la puissance du vent et la puissance extraite par


l’éolienne, encore appelé coefficient de puissance est donné par la formule 13 la
simulation étant représentée à la figure 7 ci-dessus.

La puissance mécanique ainsi extraite du vent sera ensuite transformée en un


couple mécanique, et implémentée en suivant la formule suivante :

Pt 1 1
Ct = = C p (  ) a StVv3 (15)
t 2 t

C’est ce couple qui sera utilisé dans la suite pour les simulations.

31
On obtient alors le diagramme représentant le couple mécanique :

Figure 11: Modélisation du couple mécanique


On remarque bien que la valeur maximale du couple mécanique est atteinte
pour la même vitesse de vent pour laquelle on obtenait la valeur maximale du
coefficient de puissance et la valeur maximale de la puissance extraite du vent.

La turbine peut donc être représentée par le schéma bloc suivant :

Figure 12: schéma bloc de la turbine éolienne

32
Le modèle Simulink du bloc turbine éolienne correspondant est donné par le
schéma suivant; dans ce modèle, la vitesse du vent est représentée par un bloc
prédéfini où on peut modifier les valeurs en fonction du profil du vent qu’on désire
représenter:

Figure 13: modèle SIMULINK® de la turbine éolienne

3.2. La transmission mécanique


Elle assure la liaison entre la turbine et la génératrice et est constituée d’un
multiplicateur de vitesse qui adapte la vitesse de la turbine à celle de la génératrice.
Les coefficients de frottements mécaniques sont alors définis par Dt côté rotor et Dg
côté génératrice et identifiés tel que l’indique la figure ci-dessous [34] :

Figure 14: Transmission mécanique

33
La vitesse de rotation de la génératrice est donnée par la relation suivante :

 mec = tg .G.t (16)

Où G est le coefficient du multiplicateur de vitesse et tg son rendement.

On écrit alors le couple électromécanique comme :

Pt 1 1
Cmec = = C p (  )  a StVv3 (17)
 mec 2 mec

Équation dynamique de l’arbre de la turbine

Par simplification on considère généralement les frottements au niveau de la


turbine nuls en supposant alors que la puissance mécanique à la sortie de la turbine
est entièrement transmise au multiplicateur et ensuite à la génératrice c’est-à-dire
tg = 1 [35]. on admet également un couplage rigide entre les éléments mécaniques
tournants, ce qui nous permet, en reportant les deux arbres à la même base de
puissance, d’écrire les équations dynamiques des parties tournantes en pu comme
suit [36]:

d t
J = Ct − Cem − DT .t (18)
dt

Avec J  l’inertie totale du système et DT = Dt + Dg le coefficient de

frottement total;

Cem Étant le couple électromagnétique.

Cette équation est rendue possible car en p.u on peut écrire :

( t ) pu = ( mec ) pu
(19)
( Ct ) pu = ( Cmec ) pu

34
On effectue la transformée de Laplace de cette équation afin d’obtenir une
fonction de transfert implémentable dans MATLAB, on a alors :

Ct ( s ) − Cem ( s )
t ( s ) = (20)
DT + J  .s

Cmec ( s ) − Cem ( s )
 mec ( s ) =
DT + J  .s
1 (21)
=
DT
J
( Cmec ( s ) − Cem ( s ) )
1+
DT

mec ( s ) =
K1
1 + T1.s
( Cmec ( s ) − Cem ( s ) ) (22)

1
Avec K1 = Le gain statique de la transmission mécanique;
DT

J
Et T1 = Sa constante de temps.
DT

Figure 15: modèle Simulink® de la transmission mécanique

3.3. La génératrice asynchrone


Elle est constituée d’un stator (partie fixe) et d’un rotor (partie mobile) qui
tourne à l’intérieur du stator. L’absence de contacts électrique par balais-collecteurs

35
rend la structure de cette machine simple, robuste et facile à construire. Le stator est
constitué d’une carcasse métallique (généralement de l’acier) formée d’un
empilement identique de tôles pour constituer un cylindre vide; l’intérieur de ce
cylindre est parsemé d’encoche pour accueillir les enroulements statoriques triphasés
séparés entre eux d’un angle de 120 degrés et dont les bornes constituent la sortie
(pour alimenter les charges) de la génératrice asynchrone. Séparé du stator par
l’entrefer, le rotor est constitué d’un matériau identique à celui du stator et peut être
bobiné ou à cage; ce dernier qui est celui utilisé dans ce travail est fait de barres de
cuivre et/ou d’aluminium court-circuités à leurs extrémités par des anneaux de même
nature prenant ainsi l’allure d’une cage d’écureuil qui peut être vu comme un
ensemble de 3 enroulements séparés entre eux par un angle de 120 degrés et tournant
par rapport au stator.

La génératrice asynchrone est caractérisée par la différence de vitesse entre le


rotor et le champ tournant (équation 23), ce dernier associé à la force électromotrice
établit le lien entre le rotor et le stator à travers l’entrefer; le circuit électromagnétique
ainsi constitué est alors représenté de façon simplifiée par un ensemble de résistances,
d’inductances de fuite et d’inductances mutuelles.

R = (1 − g ) sync (23)

Avec g  0 le glissement qui est fonction de la puissance que produit la


génératrice a un moment donné ;

Et sync la vitesse de synchronisation qui est fonction de la pulsation

électrique (e = 2 f , f é tan t la fréquence des courants ) des tensions statoriques

et du nombre de pairs pôles p de la machine.

e
sync = (24)
p

La vitesse de rotation du rotor s’écrit alors :

36
1− g
R = .e (25)
p

La modélisation de la génératrice asynchrone est alors basée sur des équations


mécaniques, magnétiques et électriques des enroulements statorique et rotorique; afin
d’alléger le modèle de notre génératrice, nous ferons les hypothèses simplificatrices
suivantes :

- On suppose le circuit magnétique parfait en négligeant le courant de Foucault;


- La densité du courant est uniforme dans toute la section d’un conducteur;
- La symétrie des bobines statorique est considéré parfaite et identique.
Équations électriques et magnétiques

On écrit alors les résistances : au stator Rsa = Rsb = Rsc et au rotor

Rra = Rrb = Rrc , ce qui nous permet en suivant la représentation de la figure ci-

dessous, d’écrire les équations électriques de la génératrice comme suit :

Figure 16: représentation de la génératrice synchrone dans le repère abc [37]


Chaque enroulement de la machine est le siège d’une f.é.m induite traduisant
la loi de Faraday (un conducteur électrique placé dans un champ magnétique à flux

37
variable sera le siège d’une f.é.m proportionnelle à la variation du flux) illustrée par
la figure 17 et donnée par l’équation 26.

Figure 17: illustration de la f.é.m

v = r *i − e (26)

Avec :

(
e ( t ) = − d
dt ) (27)

Soit alors :

v = r * i + d( dt ) (28)

La loi de maille appliquée à chaque enroulement nous permet alors


d’écrire les équations des tensions au stator et au rotor:

vsa   Rs 0 0  isa  sa 


v  =  0
 sb   Rs  
( )

0  isb  + d  
dt  sb 
(29)
 vsc   0 0 Rs  isc  sc 

vra   Rr 0 0  ira  ra 


v  =  0
 rb   Rr  
( )

0  irb  + d  
dt  rb 
(30)
 vrc   0 0 Rr  irc  rc 

38
Par ailleurs les enroulements rotoriques étant court-circuités (rotor à cage
d’écureuil), toutes les tensions y sont nulles; on a alors :

 Rr 0 0  ira  ra  0


0
 Rr  
0  irb  +  d( )   = 0
dt  rb   
(31)
 0 0 Rr  irc  rc  0

Soit alors :

vsabc   Rs O33  isabc  d sabc 


 =   abc  +  abc  (32)
 0  O33 Rr  ir  dt r 

Les flux au stator et au rotor peuvent être écrites en fonction du courant par
les équations suivantes :

ss  isabc  + Lsr irabc 


sabc  =  Labc  abc

(33)
rr  irabc  + Lrs isabc 
rabc  =  Labc  abc

Avec Labc
ss la matrice des inductances propres et mutuelles entre phases

statoriques;

Labc
rr La matrice des inductances propres et mutuelles entre phases rotoriques;

Labc abc
rs et Lsr Matrice des inductances propres et mutuelles entre phases

statorique et rotoriques;

Ce qui peut être écrit de manière détaillée comme suit en faisant intervenir les
inductances [38]:

39
 sa   Laa Lab Lac LaA ( ) LaB ( ) LaC ( )  isa 
   L Lbb Lbc

LbA ( ) LbB ( ) LbC ( )  isb 
 sb   ba
 sc   Lca Lcb Lcc LcA ( ) LcB ( ) LcC ( )  isc 
 =   (34)
ra   LAa ( ) LAb ( ) LAc ( ) LAA LAB LAC  ira 
rb   LBa ( ) LBb ( ) LBc ( ) LBA LBB LBC  irb 
    
rc   LCa ( ) LCb ( ) LCc ( ) LCA LCB LCC   irc 

D’après les hypothèses simplificatrices, les enroulements statoriques sont


identiques et les enroulements rotoriques aussi; de plus les enroulements au stator
sont séparés entre eux par la même distance et par le même angle, il en est de même
pour les enroulements au rotor; l’expression précédente se réduit alors à :

sabc   Labc ( L ( ) ) i


abc abc

 abc  = −  abc
ss sr s
  (35)
r  ( Lrs ( ) ) Labc  i abc

 rr  r

Où :

Labc
ss Représente l’inductance propre des enroulements du stator;

 Lsso Lsso 
 La + Lsso −
2

2 
   ls ms ms 
Labc
=  − sso
L
La + Lsso −
Lsso  = m ls ms  (36)
ss
 2 2   s
   ms ms ls 
L
 − sso Lsso
− La + Lsso 
 2 2 

l s : inductance propre d’un enroulement statorique;

ms : inductance mutuelle entre deux enroulements statoriques;

rr L’inductance propre des enroulements du rotor;


Labc

40
 Lrro Lrro 
 La + Lrro −
2

2 
   lr mr mr 
L abc
=  − rro
L
La + Lrro
L
− rro  = m lr mr  (37)
rr
 2 2   r
   mr mr lr 
 − Lrro −
Lrro
La + Lrro 
 2 2 

lr : inductance propre d’un enroulement rotorique;

mr : inductance mutuelle entre deux enroulements rotoriques;

sr ( )) L’inductance mutuelle engendrée par l’influence du flux statorique


( Labc

rs ( )) = ( Lsr ( ))
sur les enroulements du rotor; ( Labc abc T

sr ( )) L’inductance mutuelle engendrée par l’influence du flux rotorique


( Labc

sur les enroulements du stator;

  2   2 
 Lm cos ( ) Lm cos   +  Lm cos   − 
  3   3 
  2   2 
sr ( )) =  Lm cos   −
( Labc  Lm cos ( ) Lm cos   +  (38)
  3   3 
  2   2  
 Lm cos   +  Lm cos   −  Lm cos ( ) 
  3   3  

Lm Étant l’inductance maximale entre un enroulement statorique et un

enroulement rotorique.

On écrit alors les expressions correspondantes des tensions au stator et au


rotor et remplaçant le flux par son expression :

d d
vsabc  =  Rs  isabc  +  Labc
ss 
 isabc  +  Labc
sr 
 irabc 
dt dt
(39)
d d
0 =  Rr  irabc  +  Labc
rr 
 irabc  +  Labc
rs 
 isabc 
dt dt

41
La puissance instantanée revient à la puissance vue du stator de façon à
corroborer le fait que les tensions rotoriques sont nulles (rotor en cage); on écrit
alors :

psabc = vsa isa + vsbisb + vsc isc (40)

Équations de la génératrice dans le repère de Park

Les deux expressions de l’équation 39 constituent des équations différentielles


à coefficients variables dépendant du temps, elles sont donc non linéaires. Cette
situation rend très difficile l’exploitation de ces équations dans l’étude du
comportement de la machine. Alors, il est nécessaire de les transformer à des
équations différentielles à coefficients constants. Dans un souci de simplification
nous allons effectuer la transformée de Park qui permet de passer d’un repère triphasé
fixe à un repère diphasé mobile, comme l’indique l’équation 40; mais aussi cette
transformation nous permettra d’avoir des équations pouvant être utilisées dans les
simulations des blocs MATLAB/SIMULINK® qui fonctionnent avec des équations
dans le repère de Park et qui produisent des résultats plus précis.

Nous faisons alors les hypothèses simplificatrices suivantes :

- On suppose une parfaite symétrie de construction ;


- La cage d’écureuil est assimilée à un bobinage en court-circuit avec le même
nombre de phases que le stator ;
- La saturation magnétique est négligée ;
- La répartition de l’induction le long de l’entrefer est sinusoïdale;
- La composante homopolaire des signaux est nulle.

Cela étant, supposons un référentiel lié au rotor et tournant à la même vitesse


a que ce dernier, on définit les grandeurs suivantes : l’angle mobile est donné par
 a = a t ; il s’agit de l’angle entre l’axe directe d et l’axe de référence dans le

42
système triphasé. Il revient à l’angle  s = st entre l’axe a du stator et l’axe d pour

les grandeurs statoriques et à l’angle r = r t entre l’axe a du rotor et l’axe d pour

les grandeurs rotoriques. Soit a = r − s .

 va 
 vd   
 v  =  P   vb  (41)
 q
 vc 

 P  Étant la matrice de Park définie comme suit :

 
 cos ( ) − sin ( a ) 1
 a 
  2   2  
P −1 ( a ) =  cos   a −  − sin   a −  1 (42)
  3   3  
  2   2  
 cos   a +  − sin   a +  1
  3   3  

  2   2  
 cos ( a ) cos   a −  cos   a + 
3 
  3   
2  2   2  
P ( a ) =  − sin ( a ) − sin   a −  − sin   a +  (43)
3  3   3 
 1 1 1 
 
 2 2 2 

Cette transformée nous permet alors d’écrire les équation de la machine dans
un repère bipolaire sans tenir compte de l’axe homopolaire pour des raisons de
simplification; on a alors [39] :

vsd   Ras 0 0 0  isd   sd   −s 0 0 0   sd 


 q        
 vs  =  0 Ras 0 0   isq  d  sq   0 s 0 0   sq 
+ + (44)
vrd   0 0 Rar 0  ird  dt rd   0 0 −r 0  rd 
 q     q   
 vr   0 0 0 Rar   irq  r   0 0 0 r  rq 

Avec :

43
isd , isq , vsd et vsq : courants et tensions statoriques dans le repère de Park suivant

les axes d et q;

ird , irq , vrd et vrq : courants et tensions rotoriques dans le repère de Park suivant

les axes d et q;

 sd ,  sq , rd et rq : flux statorique et rotorique dans les axes d et q donnés par :

 sd   Ld 0 Lm 0  isd 
 q  0 Lm   isq 
 s  =  Lq 0
(45)
rd   Lm 0 Ld 0  ird 
 q   
r   0 Lm 0 Lq   irq 

Avec :

Ld : inductance propre d’axe d;

Lq : inductance propre d’axe q;

Lm : inductance mutuelle.

On peut encore écrire ces équations sous la forme suivante en sachant que les
tensions rotoriques sont nulles, on a alors:

Vsdq   Rs 033   I sdq  d  sdq   J r 033   sdq 


 =   dq  +  dq  +   
J s   rdq 
(46)
 0  033 Rr   I r  dt  r   033

 sdq   Lss Lrs   I sdq 


 dq  =   
Lrr   I rdq 
(47)
 r   Lsr

En posant :

44
 Ras 0   Rar 0 
Rs =  s
; Rr =  r
;
 0 Ra   0 Ra 
 Lsd 0  dq  Lrd 0 
Lss = 
dq
s 
Lrr =  r 
; (48)
 0 Lq   0 Lq 
 0 −1 dq  Lm 0 
J =  Lsr =   = Ldq
 −1 0 
rs
 0 Lm 

Avec :

Ldq
ss : inductance cyclique propre statorique;

Ldq
rr : inductance cyclique propre rotorique;

Ldq dq
sr et Lrs : les mutuelles cycliques.

On peut les écrire en fonction des inductances propres et mutuelles grâce aux
formules :

ss = ls − ms
Ldq
rr = lr − mr
Ldq (49)
3
sr = Lrs =
Ldq dq
lm
2
On peut écrire les courants rotoriques en fonctions des courants statoriques et
du flux en partant de l’équation 45, on a alors :

d 1 d
ir = L (r − Lm .is )
d

 d
 (50)
 irq = (rq − Lm .isq )
1
 Lq

La puissance instantanée quant à elle s’écrit comme suit dans le repère dq :

psdq =
2
( vs is + vsqisq )
3 d d
(51)

45
On remplace les tensions vsd et vsq par leurs valeurs données à l’équation 44 et

on obtient l’équation 52 ci-dessous :

3  s d dsd q d  s q dsq  
psdq =  a s s
R i + −  
s s  s
i +  Ra is + + ssd  isq  (52)
2  dt   dt  

En développant et en regroupant convenablement les expressions de cette


équation, on obtient une expression qu’on peut faire correspondre facilement avec les
différents groupes de puissances qui caractérisent une génératrice asynchrone à cage
d’écureuil:

3  s d2  d sd d dsd q  
psdq =
2
(
 as
R i + R s q2
i
a s +)
 dt
is +
dt
is  + s (sd isd − sqisq ) 
 
(53)

Il s’agit de :

- La puissance dissipée par échauffement ou encore pertes joule dans le stator


de la génératrice;
- La puissance électromagnétique que les éléments ferromagnétiques du stator
emmagasinent en fonction du temps;
- La puissance électrique proprement dite qui sera transformée en puissance
mécanique dans le générateur.

Par ailleurs, les puissances qui nous intéressent et qui seront disponibles à la
sortie de la génératrice sont les puissances active et réactive qui peuvent être données
par le système d’équation suivant :

 Pa = vsd isd + vsq isq


 (54)
Qr = vs is − vs is
d d q q

À cette étape, il convient d’écrire ces équations en grandeur réduite (pu), on


utilisera à cet effet le tableau suivant :

46
Tableau 6: Grandeurs de base pour la conversion en pu [38]
Grandeurs Grandeurs de base Unité
Tension Vsb = 2VN [V]

Courant I sb = 2 I N [A]

Puissance Ssb = 3VN I N [VA]

Impédance Vsb [ ]
Z sb =
I sb
Inductance Z sb [H]
Lsb =
b
Flux Vsb [Wb]
 sb =
b
Pulsation b = 2 fb [s-1]

Vitesse angulaire b [rad.s-1]


Rb =
Pp
Couple Sb [Nm]
Tb =
b
Dérivé par rapport au temps d 1 d
⎯⎯ →
dt pu
b dt

D’Après les hypothèses simplificatrices, on peut écrire les réactances propres


d’axe dq ou encore réactances statoriques et rotoriques comme suit :

xd = xq = xs
(55)
xD = xQ = xr

On en déduit alors les équations de flux et de tension comme suit :

Vsdq   Rs 033   I sdq  1 d  sdq   J s 033   sdq 


 dq  =   +  +  
Rr   I rdq  b dt  rdq   033 J r   rdq 
(56)
Vr  033

47
  dq   X ss X sr   I sdq 
 dq  = 
s
 
X rr   I rdq 
(57)
  r   X sr
Avec :

 xd 0
X ssdq = 
xq 
;
0
 xD 0
X rrdq = 
xQ 
; (58)
0
x 0
X srdq =  m
0 xm 

xm Étant la réactance mutuelle.

Ces transformations (du repère abc au repère dq et enfin en pu) peuvent être
représentées par le schéma suivant :

Figure 18: schéma équivalent de la génératrice synchrone (a) dans le repère


abc, (b) dans le repère dq, et (c) en grandeur réduite;
L’équation 44 peut encore s’écrire comme suit :

48
  ds = − X ss I sd + X sr I rd
 q
s = − X ss I sq + X sr I rq
 d (59)
 r = − X sr I sd + X rr I rd
  qr = − X sr I sq + X rr I rq

Ce qui nous permet d’écrire le couple électromagnétique comme :

Cem =
pX sr
X rr
(  rq .I sd −  rd .I sq ) (60)

Où p est le nombre de paires pôles de la génératrice.

Les puissances active et réactive quant à elles sont données par les réactions :

Pa = (Vs .I s + Vsq .I sq )
3 d d
2
(61)
Qr = (Vsq .I sd − Vsd .I sq )
3
2

C’est à partir de ces grandeurs que la gestion du flux de puissance sera


effectuée dans notre système biénergie.

49
Chapitre 4 : Modélisation de la partie hydroélectrique
Introduction
L’eau, chargée d’une énergie potentielle traverse la conduite forcée en perdant
progressivement cette énergie qui se transforme en énergie cinétique pour faire
tourner la turbine qui à son tour fera tourner la génératrice à travers un système
d’engrenage mécanique [40]; il s’agit ici de faire ressortir les modèles mathématiques
de tous ces sous-systèmes et de procéder à la simulation dans MATLAB/SIMULINK.

4.1. La turbine hydraulique


Elle transforme l’énergie cinétique rectiligne de l’eau en énergie cinétique de
rotation afin de faire tourner la génératrice. À partir de la formule 11 on écrit la
puissance mécanique produite par la turbine comme suit :

Pm =  hyd * Phyd (62)

Où  hyd est le rendement de la turbine hydraulique;

Afin de pouvoir valider nos résultats par la suite, nous présenterons d’abord le
modèle simplifié obtenu à partir des hypothèses simplificatrices suivantes [41]:

- On définit un circuit hydraulique simple et à résistance négligeable;


- On suppose que l’eau est incompressible;
- On admet une conduite forcée rigide;
- La puissance mécanique produite par la turbine est directement
proportionnelle à la hauteur de chute;
- Le débit de l’eau est proportionnel à la racine carrée de la hauteur de chute et
à l’ouverture de la conduite forcée.

Le couple mécanique C est alors fonction de la hauteur de chute H, de

l’ouverture de la conduite forcée G et de la vitesse de rotation  de la turbine; il


peut alors s’écrire :

50
C = C (G, H ,  ) (63)

À partir des hypothèses simplificatrices on peut écrire la vitesse et la


puissance mécanique de l’eau suivant le système d’équations suivant :

v = K v .G. H
 (64)
 Pm = K P .H .v

K v et K p Étant des coefficients de proportionnalité.

Et G caractérisant l’ouverture de la conduite forcée.

Soit un point de fonctionnement défini par les grandeurs de base tel que le
système d’équations précédent s’écrit comme suit :

vbase = K v .Gbase . H base


 (65)
 Pmbase = K P .H base .vbase

En effectuant une linéarisation de l’équation 64 autour de ce point de


fonctionnement on obtient :

 H
 v = G +
 2 (66)
P = v + H
 m

Soit encore :

H = 2 ( v − G )
 (67)
 Pm = 3v − 2G

À ce système définissant la variation de vitesse et de puissance on ajoute


l’équation de l’accélération de la colonne d’eau, obtenue à partir de la seconde loi de
Newton qui s’écrit comme suit :

dv
 LA = − A g H (68)
dt

51
L est la longueur de la conduite forcée.

Et A l’aire l’une section de conduite forcée.

On introduit les grandeurs de base dans cette équation en divisant les deux
membres par l’expression A .g .H base .vbase , on obtient alors :

L dv H
=− (69)
gH base vbase dt H base vbase

Soit :

Lvbase d  v   H 
  = −  (70)
gH base dt  vbase   H base 

On définit la constante de temps T ainsi qu’il suit :

Lvbase LQbase
T = = (71)
gH base gAH base

On écrit alors :

v
T = −H (72)
t
Le développement du système d’équations 64, associé à l’équation précédente
et ramené dans le domaine de Laplace nous donne la fonction de transfert suivante,
connue comme modèle simple d’une turbine hydraulique [42].

 Pm 1 − T s
= (73)
G 1 + 0.5T s

v 1
= (74)
G 1 + 1 T s

2

52
H −1.5T s
= (75)
G 1 + 1 T s

2
Le schéma bloc SIMULINK correspondant à l’équation 73 est représenté à la
figure suivante et la simulation nous donne la courbe de la figure d’après.

Figure 19: Modèle simple d'une turbine hydraulique

Figure 20: Réponse à un échelon du modèle simple d’une turbine


hydraulique.
Dans l’illustration de la courbe précédente, un changement est survenu à t=1s
dans les directives (une augmentation du débit de l’eau par ouverture des vannes par
exemple), la puissance réagit automatiquement et brusquement dans le sens contraire

53
à cause de la dépression qui accompagne ce changement [43]; cette puissance croit
ensuite de manière exponentielle pour se stabiliser à la nouvelle valeur de référence
suivant la constante de temps du système présentée plus haut.

Dans le modèle non simplifié, on suppose que l’eau est un fluide


incompressible, que la conduite forcée est rigide et on tient compte des pertes par
frottements dans la conduite. La loi de la dynamique du mouvement nous permet
alors d’écrire l’équation suivante qui traduit la variation du débit dans la conduite
forcée en fonction du temps [44]:

dQ A
= ( H s − H − H l ) .g . (76)
dt L
Où :

H s est la hauteur statique de la colonne d'eau

H est la hauteur à l'admission de la turbine

H l est la perte de charge due au frottement dans le conduit

Il est judicieux de convertir cette équation en pu autour du point de


fonctionnement nominal en divisant toutes les grandeurs par leur grandeur de base
correspondante, (74) devient;

dQ
dQbase dQ ( H s − H − H l ) H base .g. A
= = . (77)
dt dt H base L.Qbase

En définissant la constante de temps T comme :

L.Qbase
Tw = (78)
H base .g. A

On obtient alors l’équation en pu:

54
= ( H s − H − Hl ).
dQ 1
(79)
dt T

Par ailleurs le débit Q est fonction de la hauteur de chute H et de l’ouverture


de la conduite forcée G il s’écrit :

Q = Q(G, H ) (80)

Soit en pu [44] :

Q = G. H (81)

Pour ce qui est de la puissance, elle est obtenue en tenant compte des pertes à
vide et des pertes par frottements au niveau de la turbine; on peut alors l’écrire
comme suit :

Pm = At .H . ( Q − QAV ) −  .G. (82)

Avec  la déviation de vitesse;

 : la constance de proportionnalité de la déviation de vitesse et il dépend du


modèle de la turbine;

QAV : le débit à vide;

At : le gain de la turbine calculé en fonction du modèle de la turbine et défini

par :

1
At = (83)
Gmax − Gmin

Avec Gmax l’ouverture maximale de la conduite forcée (soit à pleine charge) et

Gmin son ouverture minimale (à vide).

Le modèle non linéaire complet de notre turbine est alors défini par le système
d’équations suivant :

55
 dQ
= ( H s − H − Hl ) .
1
 avec Q = G. H
 dt T (84)
 P = A .H . ( Q − Q ) −  .G. en pu
 m t AV 

La représentation de ce système d’équations dans MATLAB/SIMULINK est


donnée par le schéma bloc suivant :

Figure 21: Modèle non linéaire de la turbine hydraulique;

Où dw est la variation de la vitesse de rotation  .

La régulation de la vitesse de la turbine est assurée par deux systèmes associés


en série; il s’agit du contrôle de l’ouverture de la conduite forcée qui est assuré par un
système d’équations de second ordre et du contrôle de la vitesse proprement dite,
assuré par un contrôleur PID. La fonction de transfert correspondante à cette
description est donnée par l’équation suivante [45]:

 
. ( ref − e )
K 1
a ( s ) =  K p + i + K d .s  . (85)
 s  1 + 1 s + ta s 2
ka ka

Avec :

K p , K i et K d les coefficients du contrôleur PID;

56
 ref et e les vitesses de rotation nominale et réelle de l’axe de la turbine.

ka et ta le gain du contrôleur et la constante de temps du cerveau-moteur


respectivement ;

Le schéma bloc de simulation dans MATLAB/SIMULINK est le suivant :

Figure 22: Contrôle de vitesse de la turbine


Le modèle complet de la turbine est alors donné par le schéma suivant :

Figure 23: Modèle complet de la turbine hydraulique


Avec :

57
wref : la vitesse de référence en pu;

we : la vitesse instantanée de la machine;

Pref : la puissance mécanique de référence;

Pe : la puissance électrique de la machine;

Pm : la puissance mécanique à la sortie de la turbine;

Gate : est la variable G qui représente le niveau d’ouverture de la conduite


forcée.

À l’aide de l’oscilloscope, on affiche la puissance mécanique à la sortie de la


turbine, la simulation du schéma précédent nous donne la courbe de la figure
suivante; on remarque que la puissance mécanique se stabilise à 1.01pu après
quelques oscillations; ce qui témoigne de l’efficacité du système de régulation utilisé.

Figure 24: Simulation de la turbine hydraulique

58
On regroupe alors le schéma précédent dans un modèle compact mettant en
évidence uniquement les entrées et les sorties, on obtient le bloc suivant :

Figure 25: Modèle compact de la turbine hydraulique

4.2. La génératrice synchrone


La génératrice synchrone utilisée dans ce travail sera modélisée suivant deux
aspects :

- L’aspect électrique
- L’aspect mécanique

Ceci nous permettra d’avoir un modèle scientifique non seulement


pédagogique mais aussi didactique et utile à une éventuelle poursuite de ce travail.
Tout de même, afin de simplifier les modèles et réduire la tâche tout en restant fidèle
aux modèles disponibles dans la littérature, nous ferons les hypothèses suivantes [46]:

- Les couplages capacitifs entre les enroulements et les courants de foucault


sont supposés négligeables; ceci nous permettra plus tard dans la modélisation

59
d’exprimer tous les flux de la génératrice comme fonction des courants des
inductances propres et mutuelles.
- La variation de température n’entraîne pas la modification des grandeurs des
résistances de l’induit et de l’inducteur, celles-ci sont donc supposées
constantes.
- Les circuits induits, inducteurs et amortisseurs sont les seuls à être parcourus
par des courants; pour cela on suppose le circuit magnétique parfaitement
feuilleté.
- Pour simplifier les expressions des inductances, on suppose que les forces
magnétomotrices des enroulements du stator sont à répartition sinusoïdales
parfaites.

Le fonctionnement d’une génératrice synchrone est basé sur sa capacité à


transformer l’énergie mécanique ( C ,  ) en énergie électrique (I,V , f ) . Celle

utilisée dans ce travail est à aimant permanent tournant à la vitesse N dans un flux
variable  ( t ) créant ainsi une f.é.m induite (équation 25 de la section précédente) au

stator encore appelé induit [46].

Le rotor ou l’inducteur est un aimant avec un nombre de pôles paires dont les
enroulements sont alimentés par un courant continu constant pour créer le
synchronisme (courant d’excitation). Un schéma simplifié de la génératrice
synchrone est donné à la figure suivante, il nous permettra d’écrire les équations des
courants tensions et flux.

60
Figure 26: schéma simplifié de la génératrice synchrone [46]
4.2.1. Modèle électrique de la génératrice synchrone
La mise en équation de la génératrice synchrone en utilisant le schéma et les
hypothèses simplificatrices précédentes, nous donne le système d’équations de
tension au stator, donné par l’équation 86. Cette mise en équation ainsi que les
développements mathématiques qui vont suivre sont disponibles dans les références
suivantes [28, 47, 48]:

Va   R 0 0   I a   a 
V  =  0 R 0   I  + d
 b   b ( )  
dt  b 
(86)
Vc   0 0 R   I c   c 

Vabc : les tensions des phases statoriques.

R : la résistance d’un enroulement statorique.

I abc : les courants des phases statoriques.

61
 abc : les flux induits dans les phases statoriques.

Par ailleurs, les expressions de flux dans les phases a, b et c sont données par
le système suivant [47], cette expression simplifiée est obtenue grâce à l’hypothèse
selon laquelle les forces magnétomotrices des enroulements du stator sont à
répartition sinusoïdales parfaites.

 a = Lsc .I a +  fa

 b = Lsc .I b + fb (87)
 = L .I + 
 c sc c fc

Avec Lsc = ( Ls − M s ) : l’inductance cyclique d’un enroulement statorique.

Ls : l’inductance propre d’une phase statorique.

M s : l’inductance mutuelle entre phases du stator.

 fa ,b ,c : le flux mutuel de l’aimant sur chaque phase

On en déduit alors les expressions des tensions en fonction des flux :

 dI a d fa
Va = R.I a + Lsc . dt + dt

 dI b d fb
Vb = R.I b + Lsc . + (88)
 dt dt
 dI c d fc
Vc = R.I c + Lsc . +
 dt dt

Les équations électriques rotoriques quant à elles sont données par le système
suivant :

V f   R f 0 0  I f   f 
  
VD  =  0 RD
  d
0  ID  +( )  

dt  D 
(89)
VQ   0 0 RQ   I Q   Q 
    

62
Avec :

V f : la tension perçue par le circuit d’excitation.

VD ,Q : les tensions perçues par les axes D et Q au stator de la génératrice.

R f , D ,Q : les résistances rotoriques, et des amortisseurs des axes polaire et

interpolaire.

I f : le courant perçu par le circuit d’excitation (rotor).

I D ,Q : les courants perçus par les barres d’amortisseurs dans les axes D et Q.

 f : le flux induit dans le rotor.

 D ,Q : les flux induits dans les amortisseurs des axes polaire et interpolaire

Figure 27: illustration des tensions perçues par les enroulements de la


génératrice synchrone, dans le repère abc (à gauche) et dqo (à droite)
[49].
Or tel qu’illustrées à la figure ci-dessus, les tensions perçues par les axes des
amortisseurs D et Q au stator de la génératrice sont nulles car ces amortisseurs sont
des conducteurs en cuivre maintenus en court-circuit, le système précédent s’écrit
alors comme suit :

63
 d f
V f = R f .I f +
 dt
 d
 0 = RD .I D +
D
(90)
 dt
 d Q
 0 = RQ .I Q +
 dt

a) Modèle mécanique de la génératrice synchrone

Dans certaines situations, génératrice synchrone peut être modélisée par une
représentation simplifiée en limitant la dynamique du groupe turbo-alternateur à celle
de son moment d’inertie, ceci nous permet d’avoir les équations mécaniques
simplifiées suivantes :

d 
C − Cr = J + f  (91)
dt
Avec :

Cr : le couple résistant de la charge.

J : le moment d’inertie du rotor.

Et f : le coefficient de frottement visqueux.

4.2.1. Modèle de la génératrice synchrone dans le repère de Park.


La transformée de Park nous permet ici de passer d’un repère triphasé fixe lié
au stator, à un repère biphasé mobile lié au rotor; en dehors de l’aspect pédagogique
et didactique, l’utilisation de la transformée de Park nous facilitera l’implémentation
des modèles obtenus dans MATLAB/SIMULINK® et sera très utile pour une
éventuelle continuation de ce travail. On écrit alors :

 xa   xd 
 x  = P −1   x 
 b ( ) q  (92)
 xc   xh 

64
Avec P −1 ( ) la matrice inverse de Park donnée par l’expression :

 
 cos ( ) − sin ( ) 1
 
  2   2  
P −1 ( ) =  cos   −  − sin   −  1 (93)
  3   3  
  2   2  
 cos   +  − sin   +  1
  3   3  

Et P ( ) étant donné par :

  2   2  
 cos ( ) cos   −  cos   + 
3 
  3   
2  2    2  
P ( ) =  − sin ( ) − sin   −  − sin   +  (94)
3  3   3 
 1 1 1 
 
 2 2 2 

Par ailleurs, la loi d’ohm généralisée s’écrit :

d abc
Vabc = R.I abc + (95)
dt
On pose alors :

Vdqo = P.Vabc , I dqo = P.I abc ,  dqo = P. abc


(96)
En insérant les expressions 96 dans l’expression 95, on obtient la loi d’ohm
généralisée dans le repère dq :

d ( P −1. dqo )
Vdqo = P.R.P −1.I dqo + P. (97)
dt

d dqo d ( P −1 )
Vdqo = R.I dqo + + m . dqo .P
dt dt

65
 
 − sin ( ) − cos ( ) 0
   0 −1 0 
dP −1   2   2   dP −1  
=  − sin   −  − cos   −  0  , P. = 1 0 0 (98)
d   3   3   d 0 0 0
   
 2   2 
 − sin   +  − cos   +  0
  3   3  

On obtient alors :

 0 −1 0 
d dqo  
Vdqo = R.I dqo + + m . dqo .  1 0 0  (99)
dt 0 0 0
 

La conversion de cette équation en pu nous permet d’écrire l’équation de la loi


d’ohm généralisée au stator comme :

vd   − R0 0 0  id   d   0 −1 0   d 
v  =  0
 q  − R0  
0  iq  + 
( )
1 d
n dt

  q  +  1 0 0   q 
 1 
m  
(100)
 vo   0 0 − R0   io   o   0 0 0   o 

n : pulsation naturelle du réseau en pu.

m : vitesse de rotation du rotor en pu.

L’axe homopolaire étant nul, on considère uniquement les deux premières


équations du système précédent, et on obtient alors :

 vd   − R0 0   id  1 d  d   0 −1  d 
 =    +   + m   (101)
 vq   0 − R0   iq  n dt  q   1 0   q 

Les équations électriques rotorique et statorique de la génératrice synchrone


dans le repère de Park sont dont données par le système suivant qui combine les
équation (35) et (46).

66
 1 d
vd = −ra .id +  dt  d − m d
 n

 1 d
 vq = −ra .iq +  dt  q + m q
 n
 d
 v f = rf .i f +  f (102)
 dt
 d
 0 = rD .iD +  D
 dt
 d
 0 = rQ .iQ +  Q
 dt

4.3. Le système d’excitation de la génératrice synchrone


Comme mentionné au chapitre précédent, le but de l’excitatrice est de fournir
le courant continu nécessaire pour créer un champ magnétique au rotor de la
génératrice. À cet effet, le système d'excitation doit correspondre avec le modèle de la
machine synchrone car les signaux de commande d'entrée du système d'excitation
sont les quantités désirées des grandeurs au stator de la machine synchrone et la
vitesse du rotor. Dans ce travail nous avons utilisé le bloc d’excitation AC1A de
MATLAB/SIMULINK®. Il s’agit d’un système d’excitation de type AC sans bague
collecteur ou brushless, on parle aussi de système auto-excité. Son schéma bloc se
présente comme suit :

67
Figure 28: schéma bloc du système d'excitation
Avec :

Vref : La valeur de référence de la tension aux bornes du stator (il s’agit de la

valeur désirée de la tension aux bornes du stator de la génératrice).

Vd : la tension statorique suivant l’axe d (il s’agit de la valeur actuelle

calculée de la tension sur l’axe d de la génératrice).

Vq : la tension statorique suivant l’axe q (il s’agit de la valeur actuelle calculée

de la tension sur l’axe d de la génératrice).

Vstab : la tension de stabilisation (cette entrée peut être connectée à un


stabilisateur de système d’alimentation pour fournir une stabilisation supplémentaire
des oscillations du système d'alimentation ou tout simplement à la masse comme c’est
le cas dans ce travail)

Ce bloc modélise un alternateur AC entraînant un redresseur à diode pour


produire la tension de champ V f requise par le bloc de machine synchrone. Un

régulateur de tension non contrôlé fournit une tension en p.u avec une limite
inférieure à zéro imposée par le redresseur à diodes [50]. Il est constitué de plusieurs
sous-systèmes qui seront développés dans la suite de cette partie.

Dans l’onglet contrôleur, on a :

- Un filtre passe bas dont la constante de temps est une valeur par défaut du
modèle (0.02).
- Un régulateur de tension avec des limites internes de tension VAmin , VAmax et

des limites de tension de sortie VR min , VR max le tout en p.u.

- Un filtre d’amortissement représentant la boucle de retour.

68
- Un compensateur des avances et retard transitoire qui ne sera pas pris en
compte dans ce travail (gain à zéro) pour des mesures de simplification.

Dans l’onglet de l’excitateur et redresseur, on a :

- L’excitateur proprement dit.


- Un bloc complet gérant la saturation à l’intérieur de l’excitateur largement
développé dans la référence [51].

4.3.1. Le filtre passe bas


Sa fonction de transfert est donnée par :

1
Gf (s) = (103)
1 + tr .s

Où t r est la constante de temps du filtre passe bas

4.3.2. Le régulateur de tension.


Le régulateur contenu dans le système d’excitation fournit une tension dont
l’expression peut être écrite comme suit [52]:

E f = xmd .i f (104)

Qui peut encore s’écrire dans le domaine de Laplace comme :

E f ( s ) = xmd .I f ( s ) (105)

Par ailleurs, l’expression de la tension de champ dans le domaine de Laplace


en réduisant le flux à  f = x ff .i f est donnée par :

x ff
V f ( s ) = rf .I f ( s ) + I f (s) (106)
n

Le rapport entre (104) et (105) nous donne alors la fonction de transfert qui
définit l’excitatrice de notre génératrice synchrone.

69
ka x x ff
Ef (s) = V f ( s ) , avec ka = md et ta = (107)
ta .s + 1 rf n .rf

4.3.3. Le filtre d’amortissement


Sa fonction de transfert est donnée par :

k fd .s
G fd ( s ) = (108)
1 + t fd .s

4.3.4. Le compensateur
Il est représenté par une fonction de transfert dont l’expression est donnée
par :

1 + tc .s
Gc ( s ) = (109)
1 + tb .s

4.3.5. L’excitatrice proprement dite


Son stator est alimenté par la tension E f fournie par le régulateur de tension

après la gestion de la saturation magnétique et sa sortie est la tension qui alimente le


rotor de la génératrice synchrone, elle dépend de la structure même de l’excitatrice
c’est-à-dire de sa courbe de saturation et de ses redresseurs; on écrit alors l’équation
de tension aux bornes de celui-ci:

d e
E f − Re .ie − N e =0 (110)
dt

Avec Re la résistance des enroulements de l’excitatrice

N e son nombre de spire;

Et  e le flux total résultant de la somme du flux d’entrefer  a et du flux de

fuite  f qui est à son tour proportionnel au flux d’entrefer [36]; on écrit alors :

e = a +  f =  a + c. a = (1 + c )  a =  a (111)

70
 étant le coefficient de dispersion qui dépend de l’excitatrice elle-même.

En réduisant le redresseur interne de l’excitatrice à un gain et en admettant


que la tension induite par les enroulements du rotor est proportionnelle au flux
d’entrefer on écrit la relation suivante :

1
v f = k 'a  a = vf (112)
k'
Soit alors :


e = a = vf (113)
k'
On remplace alors le flux par son expression dans l’équation de maille et on
obtient :

N e dv f
E f − Re .ie − =0
k ' dt
(114)
On pose :

N e
Te = (115)
k'
En négligeant la non-linéarité de la fonction de saturation on écrit :

vf
ie = (116)
xem 0

Avec xem0 la réactance de magnétisation non saturée de l’excitatrice.

On obtient alors l’équation différentielle de l’excitatrice dans le domaine


temporel :

dv f
Te + K e .v f = E f (117)
dt

71
Re
Avec K e = .
xem 0

On ramène alors cette équation dans le domaine de Laplace afin d’obtenir la


fonction de transfert de premier ordre qui sera implémentée dans
MATLAB/SIMULINK®. On a alors :

Vf 1
Ge ( s ) = = (118)
Ef K e + Te .s

En associant tous les blocs ensemble, on obtient le schéma blocs suivant, qui
est la représentation de l’excitatrice de la génératrice synchrone :

Figure 29 : schéma bloc du système d’excitation

Conclusion
Ici nous avons présenté la modélisation d’une centrale hydroélectrique en
écrivant les équations mathématiques du fonctionnement des différents blocs qui la
constituent, c’est-à-dire les équations de la turbine hydraulique et de son système de
régulation, ainsi que les équations de la génératrice synchrone et son système
d’excitation

72
Chapitre 5 : Simulation, présentation et discussion des résultats
Introduction
Dans ce chapitre nous présenterons le système complet en mettant ensemble
les deux blocs modélisés précédemment, nous effectuerons ensuite des simulations
afin d’observer le comportement du système en fonctionnement normal et en
fonctionnement en présence de contingence. On pourra ainsi observer le basculement
d’une source à une autre en fonction de la disponibilité de la ressource primaire et
même mesurer la contribution de chaque source lorsque ces deux opèrent ensemble.

5.1. Modèle complet du système


Après la modélisation mathématique, le modèle de notre système est obtenu
dans MATLAB/SIMULINK® en utilisant des blocs fonctionnels prédéfinis dans le dit
logiciel; des modifications des données et la mise en commun correct de ces blocs ont
ensuite été réalisées afin d’atteindre nos objectifs.

5.2.1. Hypothèse de conception


Les hypothèses de conception nous permettent d’initialiser le système et de
clarifier les différents blocs afin de faciliter la compréhension de notre système.

Cela étant, la turbine éolienne qui entraîne la génératrice asynchrone et qui


constitue la source d’énergie primaire pour la partie éolienne est alimentée par un
bloc de simulation de vitesse du vent et ce dernier peut être modifié en fonction des
conditions de vent désirées. Le bloc suivant décrit le modèle en question.

73
Figure 30: Vitesse du vent
Une série de valeurs aléatoires est attribuée au profil du vent, ces valeurs sont
choisies dans une plage acceptable de vitesse du vent et change toutes les secondes
pendant les 5 secondes que durent la simulation. On présentera les résultats pour des
plages de vitesses de vent faible, moyen, fort et même constant.

La turbine hydraulique quant à elle est alimentée directement par un bloc de


vitesse et puissance de référence fixées respectivement à 1 et 0.7516 pu; elle fournit
alors la puissance mécanique nécessaire pour l’entraînement de la génératrice
synchrone. Cette dernière est également alimentée par une excitatrice dont la tension
de référence est fixée à 1 pu. Des rétroactions sont utilisées par la turbine et
l’excitatrice pour réguler en tout temps la puissance mécanique produite par la turbine
et la tension d’excitation nécessaire pour générer le champ tournant au stator de la
génératrice synchrone.

5.2.2. Présentation du modèle


Le modèle complet de notre microcentrale hybride hydro-éolienne isolée sans
système de stockage est présenté à la figure 31. Ce modèle a été développé pour
alimenter en énergie électrique, les collectivités éloignées du réseau national de
distribution de l’énergie. Conçue sous l’environnement MATLAB/SIMULINK®, la
microcentrale présentée dans ce travail utilise :

74
- Une turbine éolienne alimentant une génératrice asynchrone de puissance
fixer 275kVA (cette puissance peut être modifiée en directement dans les
paramètres du bloc turbine de Matlab) et une tension de 480V;
- Une turbine hydraulique alimentant une génératrice synchrone de puissance
300kVA et de tension 480V (Les tensions sont choisies identiques afin
d’éliminer les problèmes d’interconnexion aux jeux de barre de connexion des
deux sources de production);
- Une charge principale de 250 kW et une charge secondaire variable,
programmée pour s’additionner à la charge principale 2.5 minutes après le
début de la simulation
- Un correcteur de facteur de puissance côté éolien, car cette dernière pour son
fonctionnement consomme de la puissance réactive.

75
Figure 31: Modèle complet du système hybride hydro-éolienne

76
Plusieurs blocs de visualisation (oscilloscopes) sont intégrés à notre schéma afin
de relever les informations dont nous avons besoin pour expliquer le fonctionnement de
notre système.

5.2. Simulation et présentation des résultats


Dans cette partie nous présenterons le comportement des grandeurs
caractéristiques (courant, tension, puissance) de notre système dans plusieurs scénarios de
fonctionnement possible de notre microcentrale.

5.2.1. Simulation avec une plage de vitesse de vent faible variant de manière
aléatoire de 5 à 10 m/s.
La simulation a été effectuée sur une durée de 5 secondes avec une charge initiale
de 250kw à laquelle on a ajouté 30kw à partir de 2.5 secondes. Le profil du vent utilisé ici
est faible avec des valeurs allant de 5 à 10m/s et changeant de manière aléatoire à partir
de 0.5s. profil du vent [5 7 9 10 6], temps de changement de vitesse [0 0.5 1 2 3].

- Comportement courant tension;

L’oscilloscope 1 nous permet de relever la tension Vabc


s
produite par la génératrice
s
synchrone, le courant I abc qu’elle débite; ainsi que la tension Vabc aux bornes de la charge

et le courant I abc que celle-ci consomme.

Figure 32: Comportement courant tension pour des vents faibles

77
Figure 33: zoom sur la caractéristique courants et tensions
Un zoom sur la courbe présentée à la figure 32 nous permet d’avoir la figure 33
où on peut voir clairement l’amplitude (environ 1pu pour les tensions) la fréquence
(60hz) et le plus important la forme sinusoïdale des grandeurs représentées.

Un autre zoom est effectué sur le même graphique mais cette fois vers la valeur
t=2.5s, temps à partir duquel la charge passe de 250kw à 270kw grâce à la fermeture de
l’interrupteur temporisé utilisé dans la simulation pour ajouter la charge de 30kw.

Figure 34: zoom illustratif de l'effet de la variation de charge

78
On remarque alors une légère augmentation du courant consommé par la charge à
partir de 2.5s, cette augmentation est bien due à l’augmentation de la puissance de la
charge. Elle se répercute aussitôt sur le courant que débite la génératrice synchrone par un
augmentation de celui-ci. Bien sûr la tension reste inchangée et sans aucune oscillation
étant donné que la variation de la charge est très faible.

- Comportement de la puissance active ;

On remarque que la charge est alimentée simultanément par les deux sources de
production éolienne et hydraulique, avec la puissance produite par la source éolienne qui
varie bien en fonction des variations de la vitesse du vent. Ceci s’explique par le fait que
notre charge est prioritairement alimentée par la source éolienne à la limite de sa capacité
de production. La source hydraulique joue donc le rôle d’appoint en ajustant sa
production en fonction de celle de la source éolienne On peut lire cela sur le graphe de la
figure 35 avec des variations de la puissance éolienne à 0.5s, 1s, 2s, 2.5s,3s; la variation
peut être une augmentation ou une diminution en fonction que la vitesse du vent passe
d’une valeur petite une valeur plus grande ou `d’une grande valeur à une valeur plus
petite.

Exemple : à t=2s, la vitesse du vent passe de 9m/s à 10m/s, ce qui se traduit par
une augmentation de la puissance produite par l’éolienne qui passe d’une valeur presque
nulle à la valeur d’environ 30kw.

Figure 35: comportement de la puissance active pour des vents faibles

79
Par contre l’augmentation de la production éolienne observée à t=2.5s est bien dû
à l’augmentation de la charge et non à la variation de la vitesse du vent; on peut
remarquer que à cet instant précis les deux sources éolienne et hydraulique augmentent
leur production pour prendre en charge la puissance supplémentaire de la charge, c’est
d’ailleurs le seul moment où les deux sources évoluent dans le même sens, parce que
pour les autres tronçons de courbe, on observe toujours une augmentation de puissance
hydraulique pour une diminution de puissance éolienne ou inversement.

Figure 36: oscillations en début de simulation


Un zoom sur le début de la simulation nous permet de mettre en évidence de
petites oscillations en début des courbes de puissance, il s’agit des oscillations transitoires
au démarrage des machines. On remarque également que la source éolienne ne
commence réellement sa production qu’à partir de t=1s, temps auquel la vitesse du vent
passe de 7 à 9m/s; en effet dans la pratique, la vitesse de démarrage de la plupart des
éoliennes se situe autour de 8m/s; ceci signifie qu’avant cet instant la charge est
alimentée uniquement par la source hydraulique.

Un autre zoom à t=2.5s nous permet de bien observer les différentes déviations au
niveau de la charge de la génératrice synchrone (source hydraulique) et de la génératrice
asynchrone (source éolienne) : on peut alors voir la charge qui passe de 250 à 270kw, la
production éolienne qui augmente en conséquence tout en étant limitée par le maximum
de puissance qu’elle peut produire (celle-ci est imposée par la vitesse du vent) et la
production hydraulique qui augmente également pour compléter efficacement la
puissance éolienne produite afin d’alimenter la nouvelle charge.

80
Figure 37: zoom sur la variation des puissances à 2.5s
- Comportement de la puissance réactive;

Les oscillations observées au démarrage sont également présentes pour la


puissance réactive; une fois passée la phase transitoire des génératrices on remarque que
la puissance réactive de l’éolienne est négative, ceci est dû au fait que l’éolienne dans son
fonctionnement consomme de la puissance réactive, cette dernière va lui être fournie par
la partie hydraulique qui, comme on peut le remarquer en produit (puissance réactive
positive). La puissance réactive pour la charge est nulle (de l’ordre de 10-9) car la charge
utilisée dans la simulation est une charge active et donc ne consomme pas de puissance
réactive pour son fonctionnement.

Figure 38: courbe des puissances réactives pour des vents faibles

81
5.2.2. Simulation pour des vents allant de 8 à 15 m/s
On admet le profil suivant du vent : [8 12 10 15 9], la charge reste inchangée
c’est-à-dire 250kw + 30kw à 2.5s

- Comportement courant tension

Figure 39:comportement courant et tension avec le vent allant de 8 à 15m/s


La tension délivrée par la génératrice synchrone reste sinusoïdale et constante en
amplitude, il en est de même pour la tension aux bornes de la charge. Pour ce qui est du
courant, on observe comme précédemment une augmentation de celui-ci dans la charge à
2.5s traduisant bien sur l’augmentation de la puissance de la charge. Ce qui est nouveau
ici c’est la grande diminution du courant débité par la génératrice synchrone après t=2s;
cela s’explique par le fait que à t=2s la vitesse du vent passe de 10 à 15m/s ce qui
augmente considérablement la production de l’éolienne et donc diminue celle de la partie
hydraulique car la somme des puissances produites doit être à tout instant égale à la
puissance consommée par la charge.

- Comportement de la puissance active

On remarque que le comportement de la puissance active pour les deux sources


reste similaire au comportement de la section précédente avec les vents faibles à la
différence qu’on observe mieux les variations et la production éolienne est beaucoup plus
importante avec ces vitesses de vents forts.

82
Figure 40: évolution de la puissance active pour des vents de 8 à 15m/s
- Comportement de la puissance réactive

L’évolution de la puissance réactive quant à elle est bien plus perceptive et plus
représentative d’un système avec une vitesse de vent variable; elle reste tout de même
similaire à la section précédente avec l’éolienne qui consomme de la puissance réactive et
l’hydraulique qui en produit. On observe quelques piques de consommation éolienne (et
donc de production hydraulique) parmi lesquels un après 2s lorsque la vitesse du vent
passe de 9 à 15m/s

Figure 41:évolution de la puissance réactive pour des vents de 8 à 15m/s


La consommation en puissance réactive de la charge reste nulle, celle-ci étant
active, le changement de vitesse du vent n’y à aucun effet.

83
5.2.3. Simulation avec une vitesse de vent constante égale à 12 m/s
On fixe à présent la vitesse du vent constante et égale à 12m/s, et on présente dans
cette section les résultats de simulation obtenus. Ceci est purement expérimentale car
dans la pratique on a rarement à faire à des vitesses de vent constants.

- Tension et courant

Figure 42: caractéristique courant et tension pour une vitesse de vent fixe
Pour une vitesse de vent fixe le seul changement au niveau des courant est
observé à 2.5s lorsqu’on ajoute 30kw à la charge initiale.

- Puissance active

L’éolienne produit alors une puissance relativement constante et à la limite de ce


qu’un vent de 12 m/s peut lui permettre de produire. La puissance de l’hydraulique reste
également constante et suit fidèlement la courbe de la puissance éolienne. L’ajout de
charge à 2.5s conduit évidement à une augmentation de la production. Les oscillations au
démarrage restent présentes pour les deux sources, étant donné qu’elles sont
caractéristiques des génératrices et non du vent.

Les courbes ci-dessous (et même celles présentées précédemment) peuvent ne pas
être parfaites, cela peut être expliqué par le fait que les blocs utilisés dans notre système

84
ne le sont pas non plus; néanmoins elles nous permettent d’analyser efficacement le
comportement de notre système.

Figure 43: puissance active pour une vitesse de vent fixe


- Puissance réactive

La puissance réactive produite et consommée reste constante (après la phase


d’oscillation) avec une légère variation à l’ajout de la charge supplémentaire. Ceci
s’explique par le fait que la consommation en puissance réactive de l’éolienne est liée à la
vitesse du vent et à la variation de celle-ci.

Figure 44: puissance réactive pour un vent de vitesse fixe


5.2.4. Simulation pour une charge de 250kw +150kw qui s’ajoute à 2.5 secondes
Pour cette dernière partie on effectue les simulations pendant 5 secondes avec une
charge initiale de 250kw plus 150kw qui s’ajoute à 2.5s. le profil du vent est supposé
favorable et fixé à [10 15 13 14 12].

85
- Courant et tension

Figure 45: Courbe de tension et courant pour une charge de 250+150kw


Les courants varient pour la génératrice synchrone en fonction de sa production
qui elle-même dépend de la production de la génératrice asynchrone; les tensions quant à
elles restent constantes tout au long de la simulation, on observe tout de même une légère
distorsion de celles-ci à 2.5 secondes (illustration représentée par le zoom de la figure 46)
qui correspond au moment où la charge secondaire est additionnée à la charge principale.
Cette distorsion qui n’avait pas été observée dans la section précédente s’explique par le
fait que la variation de la puissance de la charge est très importante; en effet celle-ci
passant de 250 à 400kw génère instantanément un appel de courant très important forçant
ainsi les génératrices à augmenter rapidement leurs productions.

86
Figure 46: zoom de la caractéristique tension
- Puissance active

La courbe de la puissance active est similaire à celle de sa section précédente,


c’est-à-dire qu’après la phase transitoire les deux sources s’accordent pour produire une
puissance dont la somme égale la puissance nécessaire pour alimenter la charge

Figure 47: puissance active pur une charge de 250+150kw


- Puissance réactive

La seule nouveauté sur la courbe des puissances réactives est la grande variation
de la puissance réactive consommée par la charge après l’ajout de la charge secondaire;
cependant cette valeur reste négligeable car elle reste de l’ordre de 10-9

87
Figure 48: puissance réactive pour une charge de 250 +150kw

Conclusion
Dans ce chapitre la présentation du modèle de simulation réalisé dans
MATLAB/SIMULINK® en utilisant les blocs fonctionnels prédéfinis du logiciel a été
effectuée. Les simulations ont été faites pour différentes charges et les courbes de
courant, tension et puissance ont été présentées et expliquées afin de mieux appréhender
le comportement de notre système.

88
Conclusion générale et perspective
Les microcentrales hybrides isolées des grands réseaux sont de plus en plus
présentes dans le monde de la production de l’énergie électrique; dès lors leur
modélisation et leur simulation avant l’implémentation deviennent un travail crucial afin
de limiter les coûts de construction. Il était question dans ce travail d’effectuer la
modélisation et la simulation d’une microcentrale hydro-éolienne isolée pour
l’alimentation de charges industrielles et/ou résidentielles.

Une brève revue de littérature sur les études existantes a été effectuée, ce qui nous
a permis de définir les objectifs et attentes avant d’en dégager une méthodologie pour
atteindre ces objectifs. Les deux systèmes à mettre en commun ont ensuite été présentés
avec leur historique, leur constitution et un appui particulier a été mis sur la ressource
naturel à l’origine de l’énergie primaire. Les modélisations mathématiques ont été
effectuées pour les ressources primaires, les transmissions mécaniques et la turbine
hydraulique; quelques résultats de simulation sont également présentés.

Les chapitre 3 et 4 ont été consacrés à la modélisation des deux sous-systèmes


séparément. Les équations mathématiques traduisant le comportement interne de chaque
bloc ont été développées et expliquées; ainsi les équations mathématiques de la turbine
éolienne, la génératrice asynchrone qu’elle alimente, la turbine hydraulique, la
génératrice synchrone qu’elle entraîne ainsi que son système d’excitation ont tous été
présentés et les représentations dans le repère de Park des deux génératrices ont
également été effectuées afin de faciliter l’adaptation avec les blocs
MATLAB/SIMULINK®.

Dans le dernier chapitre nous avons procédé à la présentation de notre système


complet c’est-à-dire la microcentrale hybride hydro-éolienne, puis nous avons effectué
les simulations pour différents scénarios de fonctionnement possibles. Les
caractéristiques des tensions, courants et puissance ont donc été présentées pour plusieurs
profils de vent avec une charge variable d’abord faiblement et ensuite grandement. Les
résultats obtenus montrent que notre éolienne à vitesse variable dont la production
dépend de la vitesse du vent peut être complété efficacement par une petite centrale
hydraulique à vitesse variable afin d’alimenter une charge locale en énergie électrique.

89
Nous avons fourni dans ce travail les équations mathématiques nécessaires à la
modélisation et à la compréhension du fonctionnement d’une microcentrale hybride
hydro-éolienne, ainsi que le modèle complet de simulation de cette dernière. Dans un
souci de continuation et d’amélioration de ce travail, on pourrait se pencher sur :

- Une solution à la consommation de puissance réactive de l’éolienne;


- Des études de stabilité afin d’envisager une possible connexion de ce micro-
réseau à un réseau déjà existant;
- Le dimensionnement d’un système pouvant réduire au maximum les oscillations
au démarrage de la centrale
- Une loi de commande permettant au système de réagir plus rapidement aux
variations de charges et aux variations de vitesse du vent.

90
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