Loi Migratoire en Turquie
Loi Migratoire en Turquie
Loi Migratoire en Turquie
EN RÉTENTION ADMINISTRATIVE
EN TURQUIE
QUESTIONS & RÉPONSES
AOÛT 2018
FRANSIZCA
Je suis retenue. De quelles garanties je dispose ?
Quelle que soit la raison de la rétention administrative, les personnes
retenues en Turquie ont le droit de bénéficier des droits fondamentaux
et des garanties procédurales. Tout d’abord, les autorités compétentes
ont l’obligation de vous notifier ou de notifier votre représentant légal ou
votre avocat, en une langue que vous comprenez, la raison pour laquelle
vous êtes détenus. Si vous n’êtes pas représenté par un avocat, les au-
torités sont tenues de vous informer sur les conséquences de cette dé-
cision de rétention, sur les moyennes de recours qui vous sont ouvertes
pour la contester ainsi que sur la durée éventuelle de votre placement
en rétention administrative.
De la même manière, selon la législation en vigueur, la Préfecture ayant
pris la décision de vous retenir est dans l’obligation d’évaluer chaque
mois et ce de façon régulière, s’il est nécessaire de prolonger votre ré-
tention ou s’il faut y mettre fin. Lorsqu’il est jugé nécessaire, cette éva-
luation peut être effectuée plus tôt. Les conclusions et le résultat de
cette réévaluation périodique mensuelle ainsi que les raisons de la pro-
longation de votre placement en rétention doivent également vous être
notifiés en une langue que vous comprenez. Cette notification peut être
faite à vous-même, à votre avocat ou encore à votre représentant légal.
Il vous serait possible de saisir la justice afin de contester la décision
de rétention administrative. Dans les paragraphes suivants, nous allons
exposer les détails de ces démarches juridiques.
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Pendant la durée de votre rétention, vous aurez accès à la nourriture,
vous aurez le droit de bénéficier des soins et des services de santé de
base et d’urgence, de demander votre transfert dans un hôpital en cas
de besoin, de communiquer avec l’extérieur par téléphone, d’être hé-
bergée en un lieu du Centre compatible avec votre âge et votre sexe,
de laisser en consigne vos objets de valeurs et de demander du soutien
psychologique. En outre, vous pourrez également demander à rencon-
trer les représentants consulaires de votre pays d’origine.
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Syrie, font l’objet d’un régime de protection distincte appelée «la protec-
tion temporaire». En cas de rétention administrative, ces personnes dis-
posent des mêmes droits et garanties que ceux existant pour les autres
catégories de personnes. Si vous êtes de nationalité syrienne ou bien si
vous êtes un réfugié ou un apatride et viviez précédemment en Syrie,
veuillez vous reporter aux paragraphes suivants pour en savoir plus sur
les droits qui vous sont spécifiques.
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avez quitté votre pays et vous vous êtes rendue dans votre pays d’ac-
cueil pour y travailler ou bien pour y poursuivre des études. De façon
similaire, si vous cherchez à fuir une poursuite pénale engagée contre
vous du fait d’un crime que vous avez commis dans votre pays d’origine
ou encore dans votre pays de résidence habituelle, vous n’aurez pas
non plus le droit de bénéficier de la protection internationale.
En outre, le droit international impose que certaines personnes soient
exclues de la protection internationale. Les personnes qui auront com-
mis un crime contre l’humanité, un crime contre la paix ou un crime de
guerre ne peuvent prétendre à cette protection.
Si votre situation correspond à l’un des cas de figure mentionnés ci-des-
sus mais qu’en cas de retour dans votre pays d’origine ou dans votre
pays de résidence habituelle, vous allez subir de la torture, un traitement
inhumain ou dégradant, vous allez être condamnée à une peine de mort
ou encore la peine de mort prononcée à votre encontre sera exécutée,
les autorités de la Turquie ont l’obligation de ne pas vous renvoyer. Dans
ces cas, il vous serait possible de bénéficier de la «protection subsi-
diaire» qui est une catégorie spécifique de protection internationale.
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vous n’êtes pas en mesure de retourner dans votre pays d’origine ou
dans votre pays de résidence habituelle. Veuillez fournir ces informa-
tions de façon complète et sans dissimuler la vérité.
Pour obtenir des informations spécifiques et détaillées concernant dans
le cas de rétention, vous pouvez contacter le Service d’Assistance Télé-
phonique de Refugee Rights Turkey en appelant le +90 507 218 62 85.
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J’ai communiqué aux responsables du lieu où je
suis retenue ma volonté de déposer une demande
de protection internationale. Qu’est-ce qui va se
passer maintenant ?
Selon la législation de la Turquie, les autorités compétentes ont l’obliga-
tion d’enregistrer votre demande de protection internationale ou encore
de la transférer immédiatement à la Direction Générale de l’Administra-
tion de la Migration.
Selon les lois en vigueur, les demandes de protection internationale
peuvent être examinées soit dans le cadre de la procédure régulière soit
dans le cadre de la procédure accélérée. Dans les deux procédures,
votre demande sera enregistrée, vous réaliserez un entretien et après
évaluation de votre dossier une décision concernant votre demande
sera prise. Cependant dans le cadre de la procédure accélérée la durée
d’examen de votre demande ainsi que les délais d’appel seront plus
courts par rapport à la procédure régulière.
Si vous avez déposé votre demande après qu’une mesure d’expulsion ait
été prononcée à votre encontre ; si de mauvaise foi, vous avez détruit vos
documents d’identité et votre passeport afin de rendre impossible la dé-
termination de votre nationalité ou de votre de identité ; si vous avez dé-
posé une nouvelle demande de protection internationale après que votre
demande initiale soit considérée comme « retirée » du fait de votre départ
sans autorisation de votre ville de résidence ; ou encore si vous n’avez en
aucune manière et à aucune étape de la procédure mentionné que vous
craignez de retourner dans votre pays d’origine, la DGAM peut préférer
évaluer votre dossier dans le cadre de la « procédure accélérée ».
Le fait que votre demande fasse l’objet de procédure accélérée ne signi-
fie pas forcément qu’une décision négative sera prise à votre encontre.
Dans un délai maximum de 3 jours suivant le dépôt de votre demande
de protection internationale, les autorités compétentes conduiront un
entretien avec vous. Nous vous conseillons d’expliquer en détail lors de
cet entretien individuel, les raisons qui vous ont poussée à quitter votre
pays et la raison pour laquelle vous avez peur d’y retourner. De la même
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manière, si vous disposez de documents concernant votre situation et
vos raisons de départ, il sera important de les soumettre aux autorités
compétentes.
Dans le cadre de la procédure accélérée, la décision doit être rendue dans
un délai de 5 jours suivant votre entretien individuel. Cependant, si les
officiers de la Direction Générale de l’Administration de la Migration esti-
ment que l’appréciation de votre dossier nécessite un temps plus long, ils
peuvent décider de faire basculer votre demande à la procédure régulière.
L’enregistrement de votre demande de protection internationale ne met-
tra pas fin à votre rétention administrative. Après évaluation, les autorités
compétentes prendront une décision positive ou négative concernant
votre demande de protection internationale. Pour comprendre l’impact
de cette décision sur votre rétention administrative et le processus qui
suivra, veuillez-vous reporter aux paragraphes suivants.
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Est-ce que je serai libérée après l’enregistrement
de ma demande de protection internationale ?
Le fait de déposer une demande de protection internationale n’annulera
pas la décision de placement en rétention administrative prise à votre
encontre. Lorsque les autorités ont de sérieux doutes concernant votre
identité ou votre nationalité, ils peuvent décider de prolonger votre réten-
tion administrative afin de lever le doute. De la même manière, pour les
personnes considérées comme une menace à l’ordre et à la sécurité pu-
blique ; celles pour lesquelles les autorités estiment que les fondements
de leur demande de protection internationale ne peuvent être expliqués
si la personne en question est mise en liberté ; ou encore pour empêcher
l’entrée irrégulière d’une personne aux postes de frontières, les autorités
compétentes peuvent décider de prolonger la rétention administrative
même après le dépôt d’une demande de protection internationale.
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fait de saisir le Juge de Paix Pénal ne signifie pas que vous serez libé-
rés. La loi impose également aux autorités en charge du lieu où vous
êtes retenue, de transférer immédiatement au Juge de Paix Pénal votre
lettre d’appel contestant la décision de rétention administrative. Cet ap-
pel doit être évalué et une décision doit être rendue sous cinq jours. La
décision délivrée par le Juge de Paix Pénal est une décision définitive.
Même après rejet de votre appel, la loi vous autorise à saisir de nouveau
le Juge de Paix Pénal lorsque les conditions justifiant votre rétention
n’existent plus ou ont changé.
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ville où vivent vos proches, il sera important de la communiquer aux
officiers de la Direction Provinciale de l’Administration de la Migration
(DPAM) au moment du dépôt de votre demande et/ou aux autorités de
HCR (Haute Commissaire Refugies). DPAM pourrait vous autoriser à ré-
sider dans votre ville de choix. Cependant il n’est pas certain que votre
préférence soit toujours prise en considération.
Suivant votre mise en liberté, vous devez vous rendre dans la ville où
les autorités vous ont assigné à résidence dans un délai de 15 jours et
vous enregistrer auprès de la DPAM de cette ville. Selon les lois en vi-
gueur, les demandeurs de protection internationale sont tenus de rester
dans la ville où ils se sont enregistrés et de se présenter régulièrement
aux autorités. En outre, il est très important de ne pas quitter votre ville
de résidence sans obtenir l’autorisation de la Direction Provinciale de
l’Administration de l’Immigration. Lorsque vous quittez votre ville de ré-
sidence sans autorisation, votre demande de protection internationale
sera réputée «retirée». Dans ce cas, les autorités mettront fin à l’examen
de votre demande et votre dossier sera fermé.
Le troisième cas de figure où les autorités peuvent prendre la décision
de vous libérer est celui où, suivant l’acceptation de votre demande de
protection internationale, vous devenez titulaire du statut de protection
internationale. Dans ce cas également, les autorités vous orienteront
vers une ville où vous devrez, sous 15 jours, procéder à votre enregistre-
ment avec la DPAM. Les titulaires du statut de protection internationale
auront également l’obligation de se présenter périodiquement dans les
locaux de la PDAM ou dans les locaux de la police.
Pour vos questions concernant les démarches à suivre après votre mise
en liberté et pour plus d’information sur ce sujet, veuillez contacter Re-
fugee Rights Turkey.
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ou encore à votre représentant légal. Vous pouvez faire appel contre
cette décision de rejet.
Les demandes de protection internationale déposées par des personnes
placées en rétention administrative étant la plupart du temps évaluées
dans le cadre de la procédure accélérée, la principale voie de recours
contre cette décision est la saisine du juge.
De façon similaire, il se peut que votre demande de protection internatio-
nale soit considérée comme « irrecevable » par les autorités compétentes.
• Si, sans avancer un nouveau motif, vous répétez votre demande
de protection internationale initiale ;
• Lorsqu’après avoir consenti à ce qu’un membre de votre famille
nucléaire dépose une demande en votre nom, suivant le rejet de
cette demande commune ou lors de l’examen de celle-ci, vous
décidez de soumettre une demande de protection internationale
distincte mais fondée sur des raisons identiques à celles avan-
cées dans le cadre de votre demande initiale ;
• Si vous venez d’un premier pays d’asile ;
• Si vous venez d’un pays tiers sûr ;
votre demande peut être considérée comme « irrecevable ».
Comme dans le cas des décisions prises dans le cadre de la procédure
accélérée, la seule voie de recours contre une décision d’irrecevabilité
est la saisine du juge.
Dans ces deux cas de figure, vous-même, votre représentant légal ou
votre avocat devriez saisir le tribunal administratif dans un délai de 15
jours suivant la notification de la décision de rejet ou de la décision d’ir-
recevabilité. N’oubliez pas que la saisine du tribunal ne mettra pas fin à
votre rétention administrative.
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temporaire». Le gouvernement de la Turquie a déclaré que ces personnes
ne seront pas retournées en Syrie du fait de l’état de guerre qui y prévaut.
Cependant, les personnes soumises au régime de «protection temporaire»
mais qui violent les règles d’entrée et de sortie du territoire de la Turquie
ainsi que celles considérées comme une menace sérieuse à l’ordre et à la
sécurité du pays peuvent faire l’objet de rétention administrative.
Pour obtenir plus d’information sur ce sujet veuillez contacter Refugee
Rights Turkey.
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âge, les autorités peuvent décider de lancer le processus de détermi-
nation d’âge même si vous leur présentez un document où figure votre
âge. Le processus de détermination d’âge comprend un examen phy-
sique et un examen psychologique. Avant de passer à l’action, les auto-
rités ont l’obligation de vous informer sur les objectifs et le déroulement
du processus de détermination de l’âge. Lorsqu’à l’issue de ce proces-
sus, les résultats de l’examen physique et psychologique montrent que
vous avec plus de 18 ans et que vous souhaitez contester ce résultat,
vous pouvez également entrer en contact avec Refugee Rights Turkey.
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Je suis en rétention administrative. Est-ce que
mes proches peuvent me rendre visite ?
Les personnes retenues ont le droit d’entrer en contact avec leur proches
et de recevoir des visites. Cependant, les personnes qui souhaitent vous
visiter devront pouvoir présenter un document d’identité démontrant
vos liens de parenté.
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Les personnes à l’encontre desquelles une décision d’expulsion a été
prononcée et qui risqueraient de s’enfuir ; les personnes qui ont violé
les règles d’entrée et de sortie sur le territoire de la Turquie, celles qui
ont usé de faux documents ; les personnes qui n’ont pas quitté le terri-
toire de la Turquie dans le délai qui leur a été accordé ou encore celles
qui sont considérées comme une menace contre l’ordre et la sécurité
publique, peuvent être retenues.
De la même manière, une décision de placement en rétention adminis-
trative peut être prise à l’encontre des personnes ayant déposé une de-
mande de protection internationale. Lorsque les autorités ont de sérieux
doutes concernant l’identité ou la nationalité du demandeur de protec-
tion internationale, ils peuvent prendre une décision de placement en
rétention administrative afin de lever ce doute. De la même manière,
pour les personnes considérées comme une menace à l’ordre et à la
sécurité publique ; celles pour lesquelles les autorités estiment que les
fondements de leur demande de protection internationale ne peuvent
être élucidés si la personne en question est en liberté et pour empêcher
l’entrée irrégulière d’une personne aux postes de frontières, les autorités
compétentes peuvent décider de placer en rétention administrative un
demandeur de protection internationale.
Tel qu’il a été indiqué ci-dessus, il est primordial que la décision de
placement en rétention administrative vous soit communiquée ou noti-
fiée à votre représentant légal ou à votre avocat. Concernant les voies
de recours contre cette décision veuillez vous reporter aux questions
précédentes.
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Selon la législation en vigueur, lorsque vous souhaitez retourner dans
votre pays volontairement, vous pouvez recevoir une aide en espèce ou
en nature ; cependant vous devez prendre en considération qu’il y aura
forcément un certain temps d’attente avant de pouvoir accéder effec-
tivement à cet aide. De la même manière, si vous n’avez pas un docu-
ment de voyage ou une pièce d’identité, les démarches administratives
concernant votre retour peuvent prendre un certain temps.
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nous faire connaître l’identité de la personne à l’origine de cette récla-
mation. Votre plainte et les informations que vous partagerez avec Re-
fugee Rights Turkey concernant l’identité de cette personne resteront
strictement confidentielles.
Mülteci Hakları
Merkezi
Mülteci Hakları Merkezi
Refugee Rights Turkey
www.mhd.org.tr