Loi Migratoire en Turquie

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LES DROITS DES PERSONNES

EN RÉTENTION ADMINISTRATIVE
EN TURQUIE
QUESTIONS & RÉPONSES

İDARİ GÖZETİMDE TUTULAN KİŞİLERİN HAKLARI

AOÛT 2018

FRANSIZCA
Je suis retenue. De quelles garanties je dispose ?
Quelle que soit la raison de la rétention administrative, les personnes
retenues en Turquie ont le droit de bénéficier des droits fondamentaux
et des garanties procédurales. Tout d’abord, les autorités compétentes
ont l’obligation de vous notifier ou de notifier votre représentant légal ou
votre avocat, en une langue que vous comprenez, la raison pour laquelle
vous êtes détenus. Si vous n’êtes pas représenté par un avocat, les au-
torités sont tenues de vous informer sur les conséquences de cette dé-
cision de rétention, sur les moyennes de recours qui vous sont ouvertes
pour la contester ainsi que sur la durée éventuelle de votre placement
en rétention administrative.
De la même manière, selon la législation en vigueur, la Préfecture ayant
pris la décision de vous retenir est dans l’obligation d’évaluer chaque
mois et ce de façon régulière, s’il est nécessaire de prolonger votre ré-
tention ou s’il faut y mettre fin. Lorsqu’il est jugé nécessaire, cette éva-
luation peut être effectuée plus tôt. Les conclusions et le résultat de
cette réévaluation périodique mensuelle ainsi que les raisons de la pro-
longation de votre placement en rétention doivent également vous être
notifiés en une langue que vous comprenez. Cette notification peut être
faite à vous-même, à votre avocat ou encore à votre représentant légal.
Il vous serait possible de saisir la justice afin de contester la décision
de rétention administrative. Dans les paragraphes suivants, nous allons
exposer les détails de ces démarches juridiques.

Qu’est-ce que c’est un Centre de Rétention ?


Un Centre de Rétention est un lieu où sont détenues les personnes
qui n’ont pas de motif légal pour rester en Turquie, celles qui seront
deportées vers leurs pays d’origine et à l’encontre desquels une déci-
sion de rétention administrative ait été prise. Les Centres de Rétention
sont gérés par la Direction Générale de l’Administration de l’Immigra-
tion (DGAM), l’autorité turque en charge des procédures concernant les
étrangers. Le siège de la Direction Générale de l’Administration de l’Im-
migration est à Ankara et dans chaque province il existe une Direction
Provinciale de l’Administration de l’Immigration (DPAM).

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Pendant la durée de votre rétention, vous aurez accès à la nourriture,
vous aurez le droit de bénéficier des soins et des services de santé de
base et d’urgence, de demander votre transfert dans un hôpital en cas
de besoin, de communiquer avec l’extérieur par téléphone, d’être hé-
bergée en un lieu du Centre compatible avec votre âge et votre sexe,
de laisser en consigne vos objets de valeurs et de demander du soutien
psychologique. En outre, vous pourrez également demander à rencon-
trer les représentants consulaires de votre pays d’origine.

Puis-je demander l’asile en rétention


administrative ?
Les personnes qui ne peuvent pas retourner dans leur pays d’origine
à cause d’un état de guerre ou de conflit interne ou encore par crainte
d’y être persécutées, ont le droit de demander l’asile en Turquie. Selon
les lois de la Turquie, les personnes qui sont retenues et les personnes
qui font l’objet d’une mesure de restriction de leur liberté d’aller et venir,
peuvent également déposer une demande d’asile, et ce, quel que soit le
motif de cette rétention ou de cette restriction.

Qu’est-ce que c’est l’asile ?


Suivant le droit international, les Etats ont l’obligation d’offrir une protec-
tion juridique aux personnes qui ont été contraintes de quitter leur pays
d’origine à cause d’un état de guerre ou à cause d’un conflit armé ou
encore par crainte d’y être persécutées, et qui ne peuvent y retourner
car elles y risqueraient de perdre leur vie, leur liberté, ou encore d’être
persécutées. De même, le droit international oblige les Etats à enregis-
trer les demandes d’asile et lorsque certaines critères sont remplies,
d’autoriser le demandeur d’asile à résider dans le pays.

Est-ce que l’asile et « la protection internationale »


est la même chose ?
Dans la législation de la Turquie, le terme «protection internationale»
est utilisé en lieu et place du terme «l’asile». Ainsi ces deux notions se
réfèrent à la même chose.
Cependant, les Syriens, les réfugiés et les apatrides qui viennent de la

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Syrie, font l’objet d’un régime de protection distincte appelée «la protec-
tion temporaire». En cas de rétention administrative, ces personnes dis-
posent des mêmes droits et garanties que ceux existant pour les autres
catégories de personnes. Si vous êtes de nationalité syrienne ou bien si
vous êtes un réfugié ou un apatride et viviez précédemment en Syrie,
veuillez vous reporter aux paragraphes suivants pour en savoir plus sur
les droits qui vous sont spécifiques.

En Turquie qui peut bénéficier de la protection


internationale ?
Si vous pensez que votre situation personnelle correspond au moins à
l’un des cas de figure mentionnés ci-dessous, vous pouvez déposer une
demande de protection internationale en Turquie :
Si en cas de retour dans votre pays d’origine ou dans votre pays de
résidence habituelle,
• vous craignez d’être persécutée du fait de votre race, de votre
religion, de votre nationalité, de votre appartenance à un certain
group social ou de vos opinions politiques ; ou encore
• vous risquez d’être condamnée à la peine de mort ou vous risquez
l’exécution d’une peine de mort, vous craignez d’être victime de
torture et subir d’autres traitements cruels, dégradants, et inhu-
mains ;
• vous risquez de faire face à une menace sérieuse contre votre
personne du fait de l’état guerre, de conflit armé interne ou de
violence aveugle rendant votre pays particulièrement dangereux
pour tous les individus ;
en Turquie vous pouvez bénéficier de la protection internationale.

Quelles sont les situations qui ne me permettront


pas de bénéficier de la protection internationale ?
Il ne vous serait pas possible de bénéficier de la protection internationale
si, en cas de retour dans votre pays ou dans votre pays de résidence ha-
bituelle, vous n’avez aucune crainte d’être persécutée ou encore si vous

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avez quitté votre pays et vous vous êtes rendue dans votre pays d’ac-
cueil pour y travailler ou bien pour y poursuivre des études. De façon
similaire, si vous cherchez à fuir une poursuite pénale engagée contre
vous du fait d’un crime que vous avez commis dans votre pays d’origine
ou encore dans votre pays de résidence habituelle, vous n’aurez pas
non plus le droit de bénéficier de la protection internationale.
En outre, le droit international impose que certaines personnes soient
exclues de la protection internationale. Les personnes qui auront com-
mis un crime contre l’humanité, un crime contre la paix ou un crime de
guerre ne peuvent prétendre à cette protection.
Si votre situation correspond à l’un des cas de figure mentionnés ci-des-
sus mais qu’en cas de retour dans votre pays d’origine ou dans votre
pays de résidence habituelle, vous allez subir de la torture, un traitement
inhumain ou dégradant, vous allez être condamnée à une peine de mort
ou encore la peine de mort prononcée à votre encontre sera exécutée,
les autorités de la Turquie ont l’obligation de ne pas vous renvoyer. Dans
ces cas, il vous serait possible de bénéficier de la «protection subsi-
diaire» qui est une catégorie spécifique de protection internationale.

Comment puis-je déposer une demande de


protection internationale dans le lieu où je suis
retenue ?
Selon la législation de la Turquie, les autorités en charge du lieu où vous
êtes retenues, ont l’obligation d’enregistrer votre demande de protec-
tion internationale ou encore de la transférer immédiatement à la Direc-
tion Générale de l’Administration de la Migration.
Si vous avez déjà déposé une demande de protection internationale en
Turquie, veuillez en informer les autorités en charge du lieu où vous
êtes retenue. Si c’est la première fois que vous déposez une demande
de protection internationale, veuillez communiquer votre demande aux
autorités par écrit, et si cela n’est pas possible, présentez-la oralement.
Il est important de fournir dans votre demande de protection interna-
tionale vos informations personnelles telles que votre nom et prénom,
votre nationalité et votre date de naissance et la raison pour laquelle

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vous n’êtes pas en mesure de retourner dans votre pays d’origine ou
dans votre pays de résidence habituelle. Veuillez fournir ces informa-
tions de façon complète et sans dissimuler la vérité.
Pour obtenir des informations spécifiques et détaillées concernant dans
le cas de rétention, vous pouvez contacter le Service d’Assistance Télé-
phonique de Refugee Rights Turkey en appelant le +90 507 218 62 85.

Des membres de ma famille sont retenus avec


moi. Puis-je déposer une demande de protection
internationale en leur nom ou doivent-ils déposer
leur propre demande ?
Si les raisons qui ont poussé vos membres de famille à quitter votre
pays sont exactement les mêmes que celles qui ont motivé votre départ,
vous pouvez déposer une demande de protection internationale en leur
nom. Cependant, pour pouvoir faire une demande au nom des membres
adultes de votre famille nucléaire, vous devez préalablement obtenir leur
consentement.
Avant l’obtention du consentement, la Direction Générale de l’Admi-
nistration de la Migration est tenue d’informer tous les membres de la
famille, de leur droits et obligations dans le cadre de la procédure de
protection internationale, leur communiquer la procédure à suivre, leur
faire savoir qu’ils ont la possibilité de déposer une demande individuelle
de protection internationale et dans tous les cas de figure, qu’ils seront
traités comme un demandeur de protection internationale à part entière.
Même après avoir consenti, il vous serez possible de réclamer à ce que
votre situation personnelle fasse l’objet d’une appréciation distincte.
Cependant, vous devez communiquer aux autorités cette demande
par écrit. Dans certains cas de figure, les officiers de la Direction Gé-
nérale de l’Administration de la Migration, lorsqu’il le juge nécessaire,
peuvent décider de recueillir la demande de protection internationale
des membres de votre famille de façon séparée.

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J’ai communiqué aux responsables du lieu où je
suis retenue ma volonté de déposer une demande
de protection internationale. Qu’est-ce qui va se
passer maintenant ?
Selon la législation de la Turquie, les autorités compétentes ont l’obliga-
tion d’enregistrer votre demande de protection internationale ou encore
de la transférer immédiatement à la Direction Générale de l’Administra-
tion de la Migration.
Selon les lois en vigueur, les demandes de protection internationale
peuvent être examinées soit dans le cadre de la procédure régulière soit
dans le cadre de la procédure accélérée. Dans les deux procédures,
votre demande sera enregistrée, vous réaliserez un entretien et après
évaluation de votre dossier une décision concernant votre demande
sera prise. Cependant dans le cadre de la procédure accélérée la durée
d’examen de votre demande ainsi que les délais d’appel seront plus
courts par rapport à la procédure régulière.
Si vous avez déposé votre demande après qu’une mesure d’expulsion ait
été prononcée à votre encontre ; si de mauvaise foi, vous avez détruit vos
documents d’identité et votre passeport afin de rendre impossible la dé-
termination de votre nationalité ou de votre de identité ; si vous avez dé-
posé une nouvelle demande de protection internationale après que votre
demande initiale soit considérée comme « retirée » du fait de votre départ
sans autorisation de votre ville de résidence ; ou encore si vous n’avez en
aucune manière et à aucune étape de la procédure mentionné que vous
craignez de retourner dans votre pays d’origine, la DGAM peut préférer
évaluer votre dossier dans le cadre de la « procédure accélérée ».
Le fait que votre demande fasse l’objet de procédure accélérée ne signi-
fie pas forcément qu’une décision négative sera prise à votre encontre.
Dans un délai maximum de 3 jours suivant le dépôt de votre demande
de protection internationale, les autorités compétentes conduiront un
entretien avec vous. Nous vous conseillons d’expliquer en détail lors de
cet entretien individuel, les raisons qui vous ont poussée à quitter votre
pays et la raison pour laquelle vous avez peur d’y retourner. De la même

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manière, si vous disposez de documents concernant votre situation et
vos raisons de départ, il sera important de les soumettre aux autorités
compétentes.
Dans le cadre de la procédure accélérée, la décision doit être rendue dans
un délai de 5 jours suivant votre entretien individuel. Cependant, si les
officiers de la Direction Générale de l’Administration de la Migration esti-
ment que l’appréciation de votre dossier nécessite un temps plus long, ils
peuvent décider de faire basculer votre demande à la procédure régulière.
L’enregistrement de votre demande de protection internationale ne met-
tra pas fin à votre rétention administrative. Après évaluation, les autorités
compétentes prendront une décision positive ou négative concernant
votre demande de protection internationale. Pour comprendre l’impact
de cette décision sur votre rétention administrative et le processus qui
suivra, veuillez-vous reporter aux paragraphes suivants.

Je ne parle pas le turc. Aurais-je droit aux


services d’un interprète lors mes démarches de
protection internationale ?
Si vous ne pouvez pas communiquer avec les autorités compétentes
en turc ou en une autre langue commune, vous pouvez demander de
bénéficier des services d’un interprète à n’importe quelle étape de vos
démarches de protection internationale. Aucun paiement ne vous sera
réclamé par les autorités pour ce service d’interprétariat.
Dans les communications écrites et orales, si vous avez des difficultés
de compréhension à cause de la langue, veuillez, sans perdre de temps,
communiquer cet état de fait aux autorités. Vous avez le droit de béné-
ficier des services d’interprétariat et ce service sera offert gratuitement.
N’oubliez pas que vous pouvez demander un interprète à n’importe
quelle étape de la procédure.
En outre, si vous avez un handicap physique ou psychologique telle
qu’une difficulté de vue, d’ouïe ou de compréhension, qui vous rend
difficile de comprendre les notifications écrites et orales, vous pouvez
demander aux autorités de prendre en considération vos difficultés et
de vous fournir un interprète qui répondrait à vos besoins.

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Est-ce que je serai libérée après l’enregistrement
de ma demande de protection internationale ?
Le fait de déposer une demande de protection internationale n’annulera
pas la décision de placement en rétention administrative prise à votre
encontre. Lorsque les autorités ont de sérieux doutes concernant votre
identité ou votre nationalité, ils peuvent décider de prolonger votre réten-
tion administrative afin de lever le doute. De la même manière, pour les
personnes considérées comme une menace à l’ordre et à la sécurité pu-
blique ; celles pour lesquelles les autorités estiment que les fondements
de leur demande de protection internationale ne peuvent être expliqués
si la personne en question est mise en liberté ; ou encore pour empêcher
l’entrée irrégulière d’une personne aux postes de frontières, les autorités
compétentes peuvent décider de prolonger la rétention administrative
même après le dépôt d’une demande de protection internationale.

Ma demande de protection internationale a été


enregistrée cependant je n’ai pas été libérée.
Puis-je contester cet état de fait ?
L’enregistrement de votre demande de protection internationale n’annule
pas la décision de rétention administrative prise à votre encontre. Cepen-
dant, vous pouvez, à tout moment, contester cette décision de rétention.
Suivant la législation de la Turquie, les décisions de rétention adminis-
trative sont contrôlées principalement dans le cadre de deux procé-
dures. La première est celle du contrôle effectué par la préfecture. Par
nature, ici il s’agit d’une voie de contrôle administrative. La préfecture
de votre lieu de rétention est tenue d’évaluer tous les mois la légitimi-
té de votre rétention. A l’issue de cette évaluation, la préfecture peut
mettre fin à votre rétention et ordonner votre mise en liberté ou bien elle
peut décider de la prolonger. Dans tous les cas de figure, le résultat de
cette évaluation ainsi que ses motifs devraient vous être communiqués
ou bien notifiés à votre avocat ou à votre représentant légal.
Vous pouvez contester la décision de placement en rétention adminis-
trative en saisissant la justice. Dans le cadre de la législation actuelle,
le tribunal compétent dans ce domaine est le Juge de Paix Pénal. Le

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fait de saisir le Juge de Paix Pénal ne signifie pas que vous serez libé-
rés. La loi impose également aux autorités en charge du lieu où vous
êtes retenue, de transférer immédiatement au Juge de Paix Pénal votre
lettre d’appel contestant la décision de rétention administrative. Cet ap-
pel doit être évalué et une décision doit être rendue sous cinq jours. La
décision délivrée par le Juge de Paix Pénal est une décision définitive.
Même après rejet de votre appel, la loi vous autorise à saisir de nouveau
le Juge de Paix Pénal lorsque les conditions justifiant votre rétention
n’existent plus ou ont changé.

J’ai déposé une demande de protection


internationale ; j’ai été libérée. Est-ce que cela
signifie que ma demande a été enregistrée ? Que
dois-je faire maintenant ?
Il existe principalement trois cas de figure où vous pouvez être libérée.
De ce fait, vous devez bien comprendre le document qui vous a été don-
né par les autorités au moment de votre mise en liberté.
Le premier cas de figure est celui où les autorités vous ordonnent de
quitter le territoire de la Turquie. Lorsqu’une décision d’expulsion est
prise contrevous, les autorités peuvent vous libérer et vous octroyer un
délai pas plus court que 15 jours et pas plus long que 30 jours pour
que vous quittiez le territoire de la Turquie par vos propres moyens. Si
vous souhaitez quitter la Turquie dans ce délai mais vous ne disposez
pas de moyens financiers suffisants pour le faire, veuillez vous reporter
à la question concernant l’assistance au retour volontaire. Si vous avez
des préoccupations concernant votre retour dans votre pays d’origine
ou dans votre pays de résidence habituelle, vous pouvez contester la
décision d’expulsion prise contrevous.
Le deuxième cas de figure où les autorités peuvent vous libérer est celui
où vous serez soumis à un régime de résidence libre. Cependant, en
Turquie, les personnes qui déposent une demande de protection inter-
nationale ne disposent pas du droit de choisir la ville où ils souhaitent
habiter. Les autorités vous orienteront dans une ville où vous serez as-
signés à résidence. S’il existe une ville où vous préférerez vivre ou une

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ville où vivent vos proches, il sera important de la communiquer aux
officiers de la Direction Provinciale de l’Administration de la Migration
(DPAM) au moment du dépôt de votre demande et/ou aux autorités de
HCR (Haute Commissaire Refugies). DPAM pourrait vous autoriser à ré-
sider dans votre ville de choix. Cependant il n’est pas certain que votre
préférence soit toujours prise en considération.
Suivant votre mise en liberté, vous devez vous rendre dans la ville où
les autorités vous ont assigné à résidence dans un délai de 15 jours et
vous enregistrer auprès de la DPAM de cette ville. Selon les lois en vi-
gueur, les demandeurs de protection internationale sont tenus de rester
dans la ville où ils se sont enregistrés et de se présenter régulièrement
aux autorités. En outre, il est très important de ne pas quitter votre ville
de résidence sans obtenir l’autorisation de la Direction Provinciale de
l’Administration de l’Immigration. Lorsque vous quittez votre ville de ré-
sidence sans autorisation, votre demande de protection internationale
sera réputée «retirée». Dans ce cas, les autorités mettront fin à l’examen
de votre demande et votre dossier sera fermé.
Le troisième cas de figure où les autorités peuvent prendre la décision
de vous libérer est celui où, suivant l’acceptation de votre demande de
protection internationale, vous devenez titulaire du statut de protection
internationale. Dans ce cas également, les autorités vous orienteront
vers une ville où vous devrez, sous 15 jours, procéder à votre enregistre-
ment avec la DPAM. Les titulaires du statut de protection internationale
auront également l’obligation de se présenter périodiquement dans les
locaux de la PDAM ou dans les locaux de la police.
Pour vos questions concernant les démarches à suivre après votre mise
en liberté et pour plus d’information sur ce sujet, veuillez contacter Re-
fugee Rights Turkey.

Je suis retenue et j’ai appris que ma demande de


protection internationale a été rejetée. Qu’est-ce
que cela signifie ?
Lorsque votre demande de protection internationale est rejetée, cette
décision négative doit vous être notifiée, ou être notifiée à votre avocat

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ou encore à votre représentant légal. Vous pouvez faire appel contre
cette décision de rejet.
Les demandes de protection internationale déposées par des personnes
placées en rétention administrative étant la plupart du temps évaluées
dans le cadre de la procédure accélérée, la principale voie de recours
contre cette décision est la saisine du juge.
De façon similaire, il se peut que votre demande de protection internatio-
nale soit considérée comme « irrecevable » par les autorités compétentes.
• Si, sans avancer un nouveau motif, vous répétez votre demande
de protection internationale initiale ;
• Lorsqu’après avoir consenti à ce qu’un membre de votre famille
nucléaire dépose une demande en votre nom, suivant le rejet de
cette demande commune ou lors de l’examen de celle-ci, vous
décidez de soumettre une demande de protection internationale
distincte mais fondée sur des raisons identiques à celles avan-
cées dans le cadre de votre demande initiale ;
• Si vous venez d’un premier pays d’asile ;
• Si vous venez d’un pays tiers sûr ;
votre demande peut être considérée comme « irrecevable ».
Comme dans le cas des décisions prises dans le cadre de la procédure
accélérée, la seule voie de recours contre une décision d’irrecevabilité
est la saisine du juge.
Dans ces deux cas de figure, vous-même, votre représentant légal ou
votre avocat devriez saisir le tribunal administratif dans un délai de 15
jours suivant la notification de la décision de rejet ou de la décision d’ir-
recevabilité. N’oubliez pas que la saisine du tribunal ne mettra pas fin à
votre rétention administrative.

Je viens de la Syrie, est-ce que les règles contenues


dans cette brochure me concernent également ?
Les nationaux de la Syrie ainsi que les réfugiés et les apatrides venant de
la Syrie sont soumis à un régime de protection distincte appelé «protection

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temporaire». Le gouvernement de la Turquie a déclaré que ces personnes
ne seront pas retournées en Syrie du fait de l’état de guerre qui y prévaut.
Cependant, les personnes soumises au régime de «protection temporaire»
mais qui violent les règles d’entrée et de sortie du territoire de la Turquie
ainsi que celles considérées comme une menace sérieuse à l’ordre et à la
sécurité du pays peuvent faire l’objet de rétention administrative.
Pour obtenir plus d’information sur ce sujet veuillez contacter Refugee
Rights Turkey.

J’ai moins de 18 ans et je suis en Turquie sans


ma famille. Que dois-je faire ? Est-ce que j’ai
le droit de faire une demande de protection
internationale ?
Toute personne qui a été contraint de quitter son pays d’origine à cause
d’un état de guerre ou de conflit interne ou encore par crainte d’être
persécutée, a, indépendamment de son âge, le droit de faire une de-
mande de protection internationale. Par conséquent, le fait que vous
ayez moins de 18 ans ne vous empêchera pas de faire cette demande.
Votre âge n’aura pas un impact négatif sur l’issue de la procédure de
demande de protection internationale. Ainsi n’hésitez pas à communi-
quer votre âge réel aux autorités.
Selon les lois de la Turquie toute personne qui a moins de 18 ans est un
enfant. A partir de dépôt de votre demande de protection internationale,
vous allez bénéficier des dispositions de la Loi relative à la Protection
des Enfants. Il s’agit là d’une loi spécifique destinée à la protection des
enfants. Lorsque pour une quelconque raison, vous avez été placée
en rétention administrative, nous vous conseillons d’appeler Refugee
Rights Turkey ou avec une autre organisation offrant de l’assistance ju-
ridique et avec laquelle vous étiez déjà en contact.
Lorsque vous ne pouvez pas présenter aux autorités un document ou
une pièce d’identité où s’affiche votre date de naissance ou votre âge,
les autorités peuvent décider de lancer le processus de détermination
d’âge. Dans des situations telles qu’en cas de doute concernant votre

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âge, les autorités peuvent décider de lancer le processus de détermi-
nation d’âge même si vous leur présentez un document où figure votre
âge. Le processus de détermination d’âge comprend un examen phy-
sique et un examen psychologique. Avant de passer à l’action, les auto-
rités ont l’obligation de vous informer sur les objectifs et le déroulement
du processus de détermination de l’âge. Lorsqu’à l’issue de ce proces-
sus, les résultats de l’examen physique et psychologique montrent que
vous avec plus de 18 ans et que vous souhaitez contester ce résultat,
vous pouvez également entrer en contact avec Refugee Rights Turkey.

J’ai un sérieux problème de santé. Dois-je le


mentionner ? Puis-je recevoir un traitement ?
Au moment du dépôt de votre demande d’asile, si vous avez un sérieux
problème de santé, si vous êtes enceinte ou encore s’il est possible que
vous soyez enceinte, si vous avez un handicap, sans tarder faites-le
savoir aux autorités compétentes.
En rétention administrative, lorsque vous tombez malade, informez im-
médiatement les autorités en charge du lieu où vous êtes retenue. Tout
au long de la durée de votre rétention, vous avez le droit de bénéficier
gratuitement des services de santé de base et d’urgence.

J’ai une vulnérabilité. Dois-je le faire savoir aux


autorités ?
Lorsque vous êtes victime de torture, de violence sexuelle, psycolo-
gique ou physique, nous vous conseillons de partager cet état de fait
avec les autorités compétentes.
Le fait que vous hésitez à communiquer aux autorités la violence que
vous avez subi est quelque chose de compréhensible. Vous pouvez de-
mander aux autorités de vous arranger un entretien avec le psychologue
ou avec l’assistant social travaillant au sein du centre de rétention. Selon
la législation de la Turquie, les autorités ont l’obligation de vous fournir
le traitement qui vous permettra de vous rétablir.

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Je suis en rétention administrative. Est-ce que
mes proches peuvent me rendre visite ?
Les personnes retenues ont le droit d’entrer en contact avec leur proches
et de recevoir des visites. Cependant, les personnes qui souhaitent vous
visiter devront pouvoir présenter un document d’identité démontrant
vos liens de parenté.

Est-ce que j’ai le droit d’avoir un avocat ? Si oui,


comment je peux utiliser ce droit ?
Selon la législation de la Turquie, le droit à un recours juridictionnel est
un droit constitutionnel. Dans le cadre de ce droit, vous pouvez bénéfi-
cier des services d’un avocat pour toutes sortes de démarches.
Si vous n’avez pas les moyens financiers pour engager et payer un avo-
cat, vous pouvez demander à bénéficier de l’aide juridictionnelle dans
vos démarches devant un tribunal. Cette demande doit être adressée au
Service d’Aide Juridictionnelle du Barreau de la ville où vous vous trou-
vez. Cependant, le Barreau examinera l’objet de votre recours et votre
situation financière avant de prendre une décision sur votre demande
d’aide juridictionnelle.

Je peux m’entretenir avec qui d’autres pendant


que je suis en détention ?
Selon la législation en vigueur, en rétention administrative, en plus de
vos proches et de votre avocat, vous aurez le droit de contacter un
notaire, votre représentant légal, les représentants consulaires de votre
pays d’origine ou encore les représentants du Haut-Commissariat des
Nations Unies aux Réfugiés.

Actuellement je ne suis pas en rétention


administrative. Mais j’ai appris qu’une décision de
placement en rétention administrative peut être prise
à mon encontre. Pourquoi cela ? Que dois-je faire ?
Dans le cadre des lois existantes, la décision de placement en rétention
administrative peut être prise uniquement dans deux cas de figure.

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Les personnes à l’encontre desquelles une décision d’expulsion a été
prononcée et qui risqueraient de s’enfuir ; les personnes qui ont violé
les règles d’entrée et de sortie sur le territoire de la Turquie, celles qui
ont usé de faux documents ; les personnes qui n’ont pas quitté le terri-
toire de la Turquie dans le délai qui leur a été accordé ou encore celles
qui sont considérées comme une menace contre l’ordre et la sécurité
publique, peuvent être retenues.
De la même manière, une décision de placement en rétention adminis-
trative peut être prise à l’encontre des personnes ayant déposé une de-
mande de protection internationale. Lorsque les autorités ont de sérieux
doutes concernant l’identité ou la nationalité du demandeur de protec-
tion internationale, ils peuvent prendre une décision de placement en
rétention administrative afin de lever ce doute. De la même manière,
pour les personnes considérées comme une menace à l’ordre et à la
sécurité publique ; celles pour lesquelles les autorités estiment que les
fondements de leur demande de protection internationale ne peuvent
être élucidés si la personne en question est en liberté et pour empêcher
l’entrée irrégulière d’une personne aux postes de frontières, les autorités
compétentes peuvent décider de placer en rétention administrative un
demandeur de protection internationale.
Tel qu’il a été indiqué ci-dessus, il est primordial que la décision de
placement en rétention administrative vous soit communiquée ou noti-
fiée à votre représentant légal ou à votre avocat. Concernant les voies
de recours contre cette décision veuillez vous reporter aux questions
précédentes.

J’ai appris que je peux retourner volontairement dans


mon pays d’origine. Qu’est-ce que cela signifie ?
Si vous souhaitez retourner dans votre pays d’origine ou dans le pays où
vous aviez votre résidence habituelle, vous pouvez communiquer votre
souhait de retour aux autorités compétentes. Le retour est une décision
d’une grande importance, de ce fait, nous vous conseillons de commu-
niquer votre volonté de retour aux autorités après avoir dûment réfléchi
aux conséquences d’une telle décision. Il n’existe pas de limitation de
durée pour annoncer aux autorités votre demande de retour volontaire.

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Selon la législation en vigueur, lorsque vous souhaitez retourner dans
votre pays volontairement, vous pouvez recevoir une aide en espèce ou
en nature ; cependant vous devez prendre en considération qu’il y aura
forcément un certain temps d’attente avant de pouvoir accéder effec-
tivement à cet aide. De la même manière, si vous n’avez pas un docu-
ment de voyage ou une pièce d’identité, les démarches administratives
concernant votre retour peuvent prendre un certain temps.

Est-ce que vous pouvez m’assister dans le cadre


de ma procédure de demande de protection
internationale ?
Pour bénéficier gratuitement des services d’information et de conseil de
Refugee Rights Turkey concernant les demandes de protection interna-
tionale déposées en rétention administrative et tout autre sujet relatif à
votre rétention, vous pouvez contacter Refugee Rights Turkey par té-
léphone en appelant le + 90 507 218 62 85. Vous pouvez nous joindre
tous les jours de la semaine entre 10h et 17h.

Est-ce que Refugee Rights Turkey a un lien


avec les autorités de la Turquie et le Haut-
Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés ?
Refugee Rights Turkey est une organisation de la société civile indé-
pendante et n’est pas un partenaire du Haut-Commissariat des Nations
Unies aux Réfugiés ou des autorités de la Turquie. Cependant notre or-
ganisation, dans le cadre de son travail de protection des réfugiés et des
personnes retenues et de ses efforts visant à faciliter l’accès aux droits
de ces personnes, elle communique et collabore avec les autorités de
la Turquie et le HCR.

Est-ce que je vais devoir payer pour bénéficier


des services de Refugee Rights Turkey ?
Tous les services de conseil, d’information et d’assistance de Refugee
Rights Turkey sont gratuits. S’il arrive que l’on vous réclame de l’argent
ou tout autre paiement non-pécuniaire en contrepartie des services que
vous recevez de la part de Refugee Rights Turkey, veuillez sans tarder

18
nous faire connaître l’identité de la personne à l’origine de cette récla-
mation. Votre plainte et les informations que vous partagerez avec Re-
fugee Rights Turkey concernant l’identité de cette personne resteront
strictement confidentielles.

Est-ce que les informations que je vous ai


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servies et en aucun cas ne communique ces informations et documents
avec des tiers sans obtenir le consentement préalable des personnes
auxquelles elle offre ses services.

Cette brochure a été préparée dans le cadre du projet réalisé par


Mülteci Hakları Merkezi avec le soutien du Danish Refugee Council
(DRC) et La Direction Générale pour la Protection Civile et les
Operations d’Aide Humanitaire Européennes de la Commission
Européenne (ECHO). Les renseignements contenus dans le présent
document sont à titre informatif seulement.

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