Cours Réhabilitation Carrières GéoRes

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UNIVERSITE DE N’DJAMENA

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Faculté de Sciences Exactes et Appliquées
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Département de Géologie
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Master Géosciences et Réservoirs
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Cours
ETUDE DE REHABILITATION DES CARRIERES

Chargé de cours : Dr Massing Oursingbé


massing.2@hotmail.com
(+235) 62 97 32 12 / 99 12 91 93
Plan du cours
1. Introduction
2. Les carrières: Généralité
2.1. Qu’est-ce qu’une carrière?
2.2. Lieu d’implantation d’une carrière
2.3. Types d’interventions

3. Les carrières: un exemple marquant de dégradation


4. Importance de la réhabilitation des carrières
3.1. Qu'est ce que la réhabilitation?
3.2. Pratique de réhabilitation

5. Mise en place de la réhabilitation 4.4. Sélection des espèces


4.1. Cibles et objectifs de la réhabilitation 4.5. Etablissement d’un milieu de
4.2. Critères de réussite d’une réhabilitation croissance végétal
4.3. Le rôle des parties prenantes 4.6. Amélioration physique-chimique
-biologique
Plan du cours (suite)
6. Planification de la réhabilitation
5.1. Réhabilitation et étude environnementale de référence
5.2. Caractérisation des matériaux

7. Performance du suivi
6.1. Suivi
6.2. Mise en place d’un programme de suivi
I. Introduction
L’acquisition de la pierre pour créer des outils, monuments, des habitations et des
objets d’art a été une activité importante dans toute l’histoire de l’humanité.
Des traces physiques, anciennes ou récentes d’une telle exploitation se trouvent
partout sur la planète, de manière plus ou moins évidente.
Ces carrières souvent de grande dimension ne peuvent faire autrement que de laisser
une marque importante dans le paysage.

Aujourd’hui, avec les préoccupations environnementales, nous entendons de plus en


plus parler de réhabilitation, de végétalisation, ou de restauration d’anciennes
carrières.
C’est une préoccupation autant sur le plan territorial que écologique, car ces carrières
occupent souvent des superficies importantes, créant des vides et des lacunes dans le
tissu urbain et régional.
I. Introduction
L’exploitation d’une carrière peut séparé la zone urbaine de la zone rurale. Elles
constituent une barrière physique de grande dimension qui agit directement sur
l’uniformité́ paysagère entrainant de part et d’autre un développement est très distinct.

Les activités extractives des carrières ont des répercussions notables sur
l’environnement, surtout depuis la mécanisation de l’exploitation.

En dehors de l’impact esthétique négatif, les sites laissés à l’abandon n’ont plus ni sol
ni végétation, sont même généralement abiotiques, fortement soumis à l’érosion et
susceptibles de polluer une large zone alentour.

On peut distinguer plusieurs niveaux d’intervention sur ces sites dégradés, la


réhabilitation étant le processus de réparation des effets de l’exploitation sur
l’environnement.
I. Introduction
Elle peut ne consister qu’en une stabilisation et une mise en sûreté́ de la zone, ou bien
en un simple reverdissement, mais elle peut aller jusqu’à la restauration écologique.

C’est le niveau d’intervention le plus abouti, l’intégralité́ de l’écosystème original devant


être restaurée.

Dans ce cas, le rôle de la revégétalisation sera d’accélérer la succession naturelle des


espèces.
II. Les carrières: Généralité
2.1. Qu’est ce qu’une carrière
Une carrière est le lieu d’où sont extraits des matériaux de construction (pierres, du
sable ou roche). Le mot vient du latin quadrus, « carré » (Le petit Robert).
À ciel ouvert ou complètement souterraines, les carrières peuvent être distinguées
selon le type de roche qui en est tirée (selon l’usage de la roche exploitée). Ainsi, on
distingue :
 Les carrières exploitées pour l’extraction de la matière première
industrielle. C’est le cas des sites d’extraction des calcaires pour les
cimenteries et des argiles pour la terre cuite;
 Les carrières exploitées pour l’extraction de la matière première
industrielle. C’est le cas des sites d’extraction des calcaires pour les
cimenteries et des argiles pour la terre cuite;
II. Les carrières: Généralité
2.1. Qu’est ce qu’une carrière (suite)
Ainsi, on distingue :
 Les carrières exploitées pour la fabrication des roches ornementales. On
en extrait des plaques de marbre, de granite, de pierre fossilifère, de pierre de
construction;
 Les carrières exploitées pour l’extraction des granulats tels que les graviers
et les sables utilisés dans le béton.

Un autre critère de classification des carrières est celui du mode de leur extraction:
 Les carrières des roches massives. Il s’agit de l’extraction, à partir des
couches géologiques, des roches telles que les calcaires, les marbres, les
granites, les quartzites et d’autres types de roches encore, par abattage à
l’explosif ou par sciage.
II. Les carrières: Généralité
2.1. Qu’est ce qu’une carrière (suite)
Leur finalité est la production des granulats, des plaques de marbres et de granites
ainsi que des pierres de construction.

Il s’agit des carrières destinées à produire des granulats renfermant une zone
d’extraction, une zone de traitement (concassage et criblage) et une zone de stockage.

 Les gravières et sablières. Ce sont des carrières à partir desquelles on extrait des
dépôts sédimentaires alluvionnaires ou marins constitués de graviers ou de sables.
Il s’agit des sites qui produisent des granulats.
Le granulat correspond à un fragment de roche d’une taille inférieur à 125mm,
destiné à entrer dans la composition des matériaux de fabrication d’ouvrages des
travaux publics, de génie civil et du bâtiment.
II. Les carrières: Généralité
2.2. Lieu d’implantation d’une carrière
Le lieu d’implantation d’une carrière dépend premièrement de l’emplacement des
matières à extraire. En effet, les matériaux propres à une utilisation en construction ne
se retrouvent pas de façon homogène dans le sous-sol.

La proximité́ de l’exploitation des lieux de consommation est aussi très importante, car
le transport est un des coûts importants lors de la vente du produit.

Une fois l’extraction terminée, l’exploitation laisse un trou béant dans le paysage,
parfois de très grande dimension.

Selon le cas, il est laissé tel quel, pour aller exploiter une autre région où le marché est
plus propice, ou il peut être réaménagé.
II. Les carrières: Généralité
2.3. Types d’interventions
Différents types d’intervention sont adoptés quant au ré aménagement d’une ancienne
carrière.

Chaque type d’intervention fait ressortir des valeurs véhiculées dans les projets,
qu’elles soient culturelles, sociales, écologiques, patrimoniales, sensorielles ou
esthétiques:
 Restauration: Rendre le site dans son état original approximatif;
 Réhabilitation: Transformer le site en aménagement public;
 Artistique: Traiter le site comme une œuvre d’art;
 Intégration: Combinaison d’approches artistique et scientifique.
L’aspect écologique fait référence ici aux écosystèmes perturbes lors de l’exploitation
d’une carrière.
II. Les carrières: Généralité
2.3. Types d’interventions (suite)
Donc des valeurs écologiques dans le réaménagement ont pour objectif la
réadaptation des écosystèmes, afin que les plantes et les animaux réintroduisent le
milieu rapidement.
L’aspect patrimonial fait référence à l’ensemble des richesses naturelles et historiques
propres au peuple et au lieu.
Tandis que les valeurs culturelles font référence aux aspects non matériels d’une
civilisation, ce qui leur est propre.
La valeur esthétique liée à une intervention paysagère dont un des points importants a
trait à la beauté́ , l’harmonie des implantations et des formes.

Les valeurs fonctionnelles font référence à une fonction pratique donnée au lieu pour
une ou des activités humaines, un rôle caractéristique.
II. Les carrières: Généralité
2.3. Types d’interventions (suite)
2.3.1. Restauration
Restructurer le site exactement comme il était avant l’exploitation est une intervention
dite de restauration. Dans ce sens, l’extraction minérale est vue comme une activité
temporaire qui laisse une zone perturbée qui nécessitera un retour à ses conditions
biologiques antérieures.

Ainsi définie, la restauration est rarement possible, car l’on ne détient pas l’information
ni les connaissances nécessaires pour réinstaurer les écosystèmes avec leur structure
originale.

Même si physiquement, l’on peut replacer les roches aux mêmes endroits, les arbres
de mêmes espèces, les niches écologiques ont été perturbées durant l’exploitation et
les organismes indigènes ne retournent pas à leur niche originale.
II. Les carrières: Généralité
2.3. Types d’interventions (suite)
2.3.1. Restauration
Le nouvel environnement sera instable, et des variétés exotiques introduiront le site
perturbé.

Une approche plus réaliste est de restaurer le nouvel écosystème le plus près possible
de son état original, tout en considérant les transformations subies.

2.3.2. Réhabilitation
Ce type d’aménagement vise des bénéfices sociaux ou économiques en utilisant le site
comme équipements publics, le plus souvent près ou dans les centres urbains.

Le site perturbé aura un plan d’usage spécifique pour la population. Une grande variété́
de possibilités fait partie de cette catégorie
II. Les carrières: Généralité
2.3. Types d’interventions (suite)
2.3.3. Artistique
L’approche artistique met en valeur le site, la manière dont il a été exploité. L’aspect
écologique est peu ou pas dans les règles du jeu, ou il peut l’être en faisant réfléchir
sur l’action humaine sur le paysage.

D’un autre point de vue, la carrière peut être l’œuvre d’art elle-même. En y faisant des
interventions parfois minimales, on peut mettre en valeur, le paysage, incluant
l’excavation et valoriser le travail qui a été effectué à travers le temps dans ces
carrières.

Plusieurs artistes contemporains des années 70 aux Etats-Unis ont travaillé sur des
œuvres d’art comme moyen de réclamer des paysages qui ont été́ marqués par
l’activité humaine, souvent d’anciennes carrières.
III. Les carrières: un exemple marquant de dégradation
Une carrière est un site d’exploitation de pierres, de sables et de minéraux non
métalliques, ni carbonifères.
Les carrières sont avant tout et surtout à la base du développement urbain et du
secteur de la construction.
L’exploitation des ressources minérales est ainsi indispensable pour la construction
des bâtiments et des infrastructures linéaires de même que pour la manufacture des
ustensiles du quotidien, des verres aux téléphones portables (UNICEM, 2017).
Parmi les ressources minérales exploitées figurent les granulats qui sont définis
comme des morceaux de roches dont la taille est comprise entre 0 et 125mm.

Ils peuvent être obtenus soit en exploitant directement les alluvions détritiques non
consolidées, de type sables et graviers des rivières; soit par concassage des roches
massives.
III. Les carrières: un exemple marquant de dégradation
Il existe trois types de granulats selon leur nature et leur origine:
 les granulats d’origine alluvionnaire correspondant à des matériaux non
consolidés, généralement déposés pendant l’ère quaternaire par les glaciers, les
cours d’eau ou sur les fonds marins peu profonds;
 les granulats de roches massives (roches éruptives, calcaires, sédimentaires,
métamorphiques);
 les granulats de recyclage et artificiels obtenus en concassant des matériaux
de démolition issus de bâtiments ou de chaussées (béton, pierre de taille, etc.) et
des sous-produits de l’industrie.

Pour limiter les coûts de transport relativement élevés de ces matériaux, les sites de
production sont implantés à proximité́ des lieux de consommation notamment des
grands chantiers et parsemés selon des densités variables pour les pays considérés.
III. Les carrières: un exemple marquant de dégradation
Si les retombées de leur exploitation sur le secteur économique sont évidentes, les
impacts qu’elles peuvent avoir sur l’environnement sont multiples.

Ainsi, aujourd’hui encore, les activités d’extraction impactent de manière très


importante l’environnement entraînant des altérations physiques (eau, air, etc.) via des
pollutions (sonores, vibrations, poussières, etc.) et des destructions de tout ou d’une
partie de la biodiversité́ (paysages, habitats, flore, faune, etc.).

Elles altèrent et dégradent également le compartiment sol en modifiant non seulement


ses composantes physiques (topographie, texture, structure) mais aussi ses fonctions
en lien avec ses caractéristiques chimiques et biologiques (communautés fongiques et
microbiennes, pédofaune du sol, etc.).

L’exploitation de carrières à ciel ouvert, peut donc entraîner la destruction totale de


toutes les biocœnoses des surfaces exploitées.
III. Les carrières: un exemple marquant de dégradation
L’écosystème «carrière» représente un type particulier de milieu ayant subi une
pression d’excavation importante et soutenue dans le temps.
Techniquement, les opérations d’excavation débutent par une suppression du
couvert végétal, suivie par un passage de bulldozers qui dénudent au fur et à mesure
le substrat dans le but de mettre la roche mère à jour et qui sur leurs passages enlève
la couche la plus superficielle qui est le sol pédologique «Top soil ».
L’étape suivante consiste à sillonner la pente mise à nu en y créant des chemins qui
serviront à creuser des galeries dans la roche et où, ultérieurement, seront posées les
charges explosives utilisées pour le fractionnement et le concassage des roches.
Le recours aux explosifs et la nécessité́ d’espace de stockage du gravier résultent en
la présence, dans la majorité́ des cas, d’un front de taille (falaise) de hauteur variable
(10 à 40 m), d’un carreau d’exploitation (plateforme) de superficie allant de 10 à 50 ha.
III. Les carrières: un exemple marquant de dégradation
Ces dégradations sont particulièrement exacerbées dans certaines zones où les
écosystèmes sont reconnus comme étant plus fragiles, notamment du fait des
conditions climatiques (sécheresse, faiblesse et irrégularité́ de la pluviométrie annuelle
et interannuelle, vents violents, forte insolation etc.), pédologiques (sols fossiles ou peu
profonds, peu riches en éléments minéraux et en matières organiques, etc.).

D’un point de vue écologique, une carrière abandonnée va établir en tant que milieu
neuf des relations d’échanges avec les écosystèmes avoisinants qui vont jouer le rôle
de réservoir d’espèces végétales (ou animales) potentielles pour la recolonisation.

La cicatrisation naturelle est généralement longue et dépend principalement de la


disponibilité́ , l’accessibilité et l’adaptabilité des espèces présentes dans ces
écosystèmes environnants aux conditions locales dans les carrières.
III. Les carrières: un exemple marquant de dégradation
Ces dynamiques naturelles nécessitent cependant des temps longs (plusieurs siècles)
et peuvent quelquefois ne pas aboutir à rétablir des écosystèmes autosuffisants au
niveau fonctionnel et structurel.

Pour compenser les impacts du développement des sociétés comprenant l’exploitation


des carrières, des opérations de restauration écologique ont donc été mises en place
dès les années 1930 et constituent aujourd’hui un complément aux politiques de
protection et de conservation des espaces naturels.

Une discipline scientifique s’est ainsi développée au sein des sciences de la


conservation: l’écologie de la restauration.

Cette discipline scientifique, les politiques et la pratique de la restauration écologique


sont aujourd’hui reconnues comme une priorité mondiale.
IV. Importance de la réhabilitation des carrières
4.1. Qu’est ce que la réhabilitation?
La réhabilitation comprend la conception et la construction de reliefs, ainsi que la
mise en place d’écosystèmes durables ou d’une végétation alternative, en fonction de
l’utilisation prévue du terrain une fois les opérations terminées. La réhabilitation d’une
carrière doit chercher à remplir trois objectifs-clés:
 La durabilité́ et la stabilité à long terme des reliefs, des sols et de l’hydrologie
du site;
 La réparation partielle ou totale de la capacité de l’écosystème à offrir un
habitat au biote et des services aux individus;
 La prévention de la pollution aux alentours du site.
Plusieurs termes ont été employés pour décrire la réparation du sol perturbé par des
activités d’extraction, parmi lesquels : réhabilitation, réclamation, reconstruction,
réparation, restauration et revégétalisation.
IV. Importance de la réhabilitation des carrières
4.1. Qu’est ce que la réhabilitation?
Les deux principaux termes employés dans cette discipline sont réhabilitation et
restauration (rehabilitation and restoration).

Bien qu‘on puisse contester l’importance de définir clairement ces deux termes afin de
parvenir à les différentier, il est utile de comprendre sur le plan fonctionnel les
différences qui opposent ces deux processus.

La réhabilitation a pour but d’aider un écosystème à retrouver ses fonctions et à


redonner au sol ses caractéristiques productives, même si cela suppose
généralement une utilisation nouvelle des sols et un renouvellement des espèces, en
comparaison avec l’écosystème d’origine.
Le nouvel écosystème sera plus simple en termes de structure en comparaison avec
celui d’origine, mais il sera plus productif.
IV. Importance de la réhabilitation des carrières
4.1. Qu’est ce que la réhabilitation?
En revanche, la restauration a un objectif plus ambitieux : rétablir la structure et la
fonction de l’écosystème en faisant en sorte que ceux-ci soient similaires à ceux du
terrain avant la perturbation, ou reproduire un écosystème de référence.
La restauration a pour but de rétablir un écosystème destiné à se développer en
plusieurs étapes successives de façon à obtenir un écosystème similaire, dont la
composition et les fonctions seraient identiques à celles de l’écosystème d’origine.
Au fil de son évolution, un écosystème peut changer ou se développer au cours du
temps. Il se peut par exemple qu’un écosystème ou un paysage réhabilité se
transforme au cours du temps en un écosystème quasi naturel ou restauré.

Inversement, les écosystèmes restaurés peuvent être négligés par manque de gestion
et peuvent s’avérer plus représentatifs des opérations de réhabilitation.
IV. Importance de la réhabilitation des carrières
4.2. Pratique de réhabilitation
De nombreux facteurs entrent en jeu lorsque l’on veut définir la pratique de
réhabilitation d’une carrière.

Le fait d’accéder au terrain nécessite de la part des sociétés d’exploitation d’être en


mesure de prouver leur volonté de respecter l’occupation des terres, telle que définie
au départ.

Les orientations règlementaires sont telles que, à court ou moyen terme, le fait de
respecter les bonnes pratiques de réhabilitation constituera un avantage concurrentiel.

A plus long terme, il s’agira de la condition de base pour pouvoir accéder au terrain.

Le fait de ne pas s’engager fermement sur ce plan peut entrainer des retards
d’approbation et, dans le pire des scenarios, une perte totale du terrain.
IV. Importance de la réhabilitation des carrières
4.2. Pratique de réhabilitation
Une réhabilitation réussie nécessite une amélioration continue, tenant compte des
connaissances dont l’on dispose concernant le site, les recherches déjà̀ menées et les
rapports de suivi disponibles.

Les opportunités et les dangers doivent être identifiés suffisamment tôt de manière à
ce que les options de réhabilitation disponibles ne soient pas réduites une fois le projet
lancé.

Ainsi, un retard d’investissement entraîne un retard, au-delà de la fin de vie utile de la


carrière, ce qui génère des frais supplémentaires voire, dans certains cas, la rétention
directe pour les sinistres de responsabilité́ , sur une durée supérieure à celle
initialement prévue.
IV. Importance de la réhabilitation des carrières
4.2. Pratique de réhabilitation
Le fait de ne pas respecter les exigences règlementaires pourrait entraîner une
surveillance accrue, qui mènerait à son tour à des restrictions supplémentaires pour la
société d’exploitation, des coûts de conformité́ plus enlevés et des frais juridiques
éventuels.

Dans le pire des cas, cela pourrait mener à une perte du permis social de fonctionner
détenu par la société, et limiterait son accès futur aux ressources.
IV. Mise en place de la réhabilitation
Pour réussir, les programmes de
réhabilitation doivent suivre un
nombre précis d’étapes.

4.1.Cibles et objectifs de la
réhabilitation
Comme pour tout projet, il est
essentiel de définir des cibles et des
objectifs pour les activités de
réhabilitation, afin de donner une
ligne directrice aux opérations de
planification et d’exécution.

Dès le départ, déterminer des objectifs clairs est essentiel pour informer les parties prenantes et
leur permettre d’avoir accès aux informations du projet
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.1.Cibles et objectifs de la réhabilitation
Comme pour tout projet, il est essentiel de définir des cibles et des objectifs pour les activités
de réhabilitation, afin de donner une ligne directrice aux opérations de planification et
d’exécution.
Dès le départ, déterminer des objectifs clairs est essentiel pour informer les parties prenantes
et leur permettre d’avoir accès aux informations du projet.
Les critères de réussite apportent des informations plus précises à propos des objectifs de
réhabilitation et constitue un gage de certitude quant à la capacité du projet à atteindre les
objectifs fixés, y compris en termes de stabilité et de durabilité.
Les objectifs du site peuvent inclure :
 La restauration ou la remise en état de la zone de façon à ce que les conditions
préalables à l’exploitation de la carrière soient reproduites;
 La réhabilitation dans le but d’améliorer les conditions préalables à l’exploitation de la
carrière;
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.1.Cibles et objectifs de la réhabilitation

Selon les sites, les objectifs de réhabilitation peuvent varier énormément.


Les objectifs du site peuvent inclure :
 La restauration ou la remise en état de la zone de façon à ce que les conditions
préalables à l’exploitation de la carrière soient reproduites;
 La réhabilitation dans le but d’améliorer les conditions préalables à l’exploitation
de la carrière;
 La réhabilitation de l’espace en un nouveau relief, aux capacités nouvelles et
destinée à une utilisation différente (marécages, plantations terrains résidentiels,
aires de loisirs etc.).
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.1. Cibles et objectifs de la réhabilitation
La gestion de la pollution ainsi que d’autres risques de santé et de sécurité́ doit faire
partie des objectifs définis dans le cadre des activités de réhabilitation.

Les conséquences de l’exploitation d’une carrière, combinées aux facteurs


environnementaux locaux, ont des répercussions directes sur la capacité du site à
atteindre les objectifs fixés par le programme de réhabilitation.

Lorsqu’ils sont combinés avec les perturbations dues à la méthode choisie pour
l’extraction des ressources, ces facteurs locaux peuvent avoir une répercussion directe
sur la probabilité de réussite du programme de réhabilitation.

Sur chaque site minier, il existe différentes zones, qui nécessitent une approche
et une méthodologie de réhabilitation spécifique.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.1. Cibles et objectifs de la réhabilitation
Ces zones sont généralement appelées « domaines » et incluent des fosses, des
dépôts de déchets stériles, des entreposages de résidus miniers, des routes, des
infrastructures, des réserves de couche arable, des dérivations de cours d’eau, des
pentes et des zones protégées.

Selon les domaines, les critères de réussite, les recommandations et les objectifs sont
susceptibles de changer.
La réhabilitation de certains éléments (tels que l’infrastructure et les routes) ne peut
démarrer qu’à la fin de la durée de vie utile de la carrière.

Toutefois, d’autres éléments (tels que les dépôts de roches stériles et les bassins de
résidus) peuvent être réhabilités de manière progressive, pendant la phase
opérationnelle.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.1. Cibles et objectifs de la réhabilitation
Les caractéristiques du terrain préalables à l’exploitation donnent des indications quant
aux options disponibles d’utilisation du terrain post-exploitation.

Les informations concernant l’état du terrain avant l’exploitation servent aussi de


référence pour évaluer le potentiel de réussite du projet de réhabilitation.

Il est donc dans l’intérêt des exploitants des carrières de garder un historique précis de
ces informations, dans la mesure du possible.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.2. Critères de réussite d’une réhabilitation
Dans le cadre d’un programme de réhabilitation d’une carrière, les critères de réussite sont
définis comme les normes quantitatives et qualitatives de performance, utilisés pour
mesurer la réussite des opérations nécessaires à la clôture du site.
Ces critères servent de référence pour le processus biophysique de réhabilitation, et
indique le potentiel de réussite des opérations, ainsi que leur durabilité́ (objectifs de
réhabilitation).
Les exploitants recherchent les critères indiquant une réussite de leurs opérations de
réhabilitation et permettant de déterminer à quel moment leur responsabilité concernant
cette zone cesse.
Les gouvernements veulent aussi que la réhabilitation soit un succès, pour être sûrs de ne pas
hériter d’une obligation continue, ou, dans le cas de terres publiques, pour être sûrs qu’aucune
obligation ne sera transférée aux propriétaires fonciers privés ou aux prochains usagers.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.2. Critères de réussite
d’une réhabilitation
Les objectifs de la
réhabilitation, les critères de
réussite et les indicateurs de
performance doivent être
étroitement liés au succès à
long terme.

Relation entre établissement


d’objectifs de réhabilitation, critères
de réussite et indicateurs de
performance
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.2. Critères de réussite d’une réhabilitation
Remarque : Tous les critères ne s’appliquent pas systématiquement au site, mais les
niveaux de perturbation et d’intervention réaliste doivent correspondre aux caractéristiques
propres du site.

Lors de l’établissement des critères de réussite des objectifs d’un programme de


réhabilitation, l’une des étapes consiste à s’assurer que la zone réhabilitée sera en mesure
de se développer (pendant de nombreuses années et par paliers spécifiques), et que les
critères de réussite sont susceptibles de changer au cours du temps.

Pour cette raison, le recours à des critères de réussite progressifs, en comparaison avec
les critères de réussite définitifs, permettent une acceptation progressive du régulateur et
la mise en place de mesures de gestion correctives suffisamment tôt.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.2. Critères de réussite d’une réhabilitation
La première étape dans la mise au point des critères de réussite consiste à déterminer les
principes directeurs qui permettront le développement d’autres critères spécifiques au site.
Les principes doivent inclure certains éléments, tels que:
 Les objectifs de réhabilitation sont atteints;
 Les reliefs sont intégrés au paysage et sont non-polluants;
 La réhabilitation favorise une croissance durable et est robuste;
 La réhabilitation peut être intégrée aux zones environnantes et ne requière pas de
ressources supplémentaires.

La deuxième étape consiste à définir la fréquence à laquelle chaque critère de réussite


doit être évalué. Il est essentiel que chaque critère soit évalué à plusieurs reprises.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.2. Critères de réussite d’une réhabilitation
Il est essentiel que chaque critère soit évalué à plusieurs reprises. Un critère de réussite
peut être évalué lors des phases suivantes:
 développement et exploitation;
 processus de réhabilitation;
 développement précoce (réhabilitation entre 0 et 5 ans)
 réhabilitation établie (réhabilitation égale ou supérieure à 5 ans).

La troisième étape consiste à mettre au point des critères de réussite spécifiques au site,
en fonction des principes directeurs et des catégories établies.

Cela doit commencer par une analyse des exigences en termes de réhabilitation, tel que
décrit dans le permis d’exploitation du site. Les critères devraient être établis pour chaque
permis, conformément au principe directeur et à la catégorie concernée.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.2. Critères de réussite d’une réhabilitation
La quatrième étape consiste à déterminer les critères de réussite de réhabilitation,
spécifiques au site. Chaque critère doit prendre en compte les éléments suivants:
 critères et intention
 lignes directrices d’acceptation
 norme acceptée
 mesures correctives potentielles.
TPE: Lignes directrices de réhabilitation au Tchad
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.3. Le rôle des parties prenantes
La prise d’engagements rapides et efficaces envers les parties prenantes est l’un des
aspects déterminants d’une bonne gestion des opérations de réhabilitation.

Dans ce contexte, les parties prenantes sont tous les individus ayant un intérêt justifié ou
une implication précise à propos du projet et de ses répercussions (positives et négatives)
sur l’utilisation du sol post-extraction.

Ce groupe n’est pas homogène. Dans certains cas, le nombre de parties prenantes à
consulter dans le cadre des opérations de réhabilitation peut sembler décourageant.

La proximité́ géographique au site n’est pas nécessairement un bon indicateur de leur


importance.

La première étape est donc de dresser une carte des parties prenantes potentiellement
pertinentes.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.3. Le rôle des parties prenantes
L’engagement des parties prenantes face aux objectifs de réhabilitation constitue l’un des
aspects fondamentaux de la mise en place des objectifs.
Il est très important d’aligner au mieux leurs attentes aux réalités du programme de
réhabilitation.
De nombreux exemples récents, menés sur des projets miniers (dessaisissement et
réhabilitation) couteux et ayant pris du retard, sont liés à un manque d’engagement ferme
envers les parties prenantes, découlant lui-même d’une mauvaise gestion du risque par les
exploitants.
Un engagement ferme envers les parties prenantes peut se traduire de différentes façons,
et servir plusieurs objectifs. Les individus et les organisations peuvent être engagés:
 Comme sources de données de références et comme ressources pour la gestion de la
réhabilitation (Propriétaires fonciers, Communautés indigènes, Universités et autres
chercheurs, Ministères de l’environnement des États, ONG environnementales etc.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.3. Le rôle des parties prenantes
Un engagement ferme envers les parties prenantes peut se traduire de différentes façons,
et servir plusieurs objectifs. Les individus et les organisations peuvent être engagés:
 Comme sources de données de références et comme ressources pour la gestion
de la réhabilitation (Propriétaires fonciers, Communautés indigènes, Universités et
autres chercheurs, Ministères de l’environnement des États, ONG environnementales
etc.
 Comme groupes potentiellement concernés par les répercussions des
opérations sur l’environnement et sur les objectifs de réhabilitation post-
exploitation (Communautés indigènes, Autres communautés locales, Régulateurs,
structures décentralisées, Particuliers et organisations à divers niveaux, intéresses
par la question de la biodiversité́ dans la région etc. );
 Comme partenaires pour la gestion des terres (Communautés indigènes, ONG.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.4. La sélection des espèces
La sélection des espèces de plantes à utiliser dans les zones réhabilitées est influencée
par les objectifs de réhabilitation, les critères de réussite et l’utilisation prévue du terrain .

Dans certains cas, certains types ou espèces de végétation seront nécessaires pour
accomplir certaines fonctions spécifiques, telles qu’un niveau critique de couverture de
surface, un cycle ou une fixation des nutriments, et l’impact sur l’infiltration et le drainage
en profondeur.

Certaines espèces peuvent être nécessaires selon les domaines du site. Les aspects
biologiques, chimiques et physiques du milieu de croissance doivent également être pris
en compte, et plus particulièrement lorsqu’une modification importante a été́ apportée au
milieu, suite à l’utilisation des terres, à l’entreposage ou au traitement du sol.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.4. La sélection des espèces
Lorsqu’une modification importante a eu lieu, une approche intéressante peut être de
rechercher dans la zone des régions naturellement similaires suivant les opérations et de
les utiliser comme modèles pour l’écosystème présent suite aux opérations d’extraction.

Dans le cas où aucun terrain analogue ne serait trouvé, cela ne devrait pas être considéré
comme un obstacle.

Une alternative consiste à sélectionner des espèces tolérantes aux conditions relevées sur
le milieu de croissance, et de les mélanger à d’autres formes de vies, afin d’atteindre les
objectifs de réhabilitation.

Autrement, le milieu de croissance peut être modifié ou traité afin de s’assurer que les
objectifs de réhabilitation soient atteints.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
Le milieu de croissance utilisé dans les zones à réhabiliter devrait pouvoir supporter un
tapis végétatif autonome. Ce milieu de croissance devrait :
 posséder une capacité d’infiltration adéquate;
 posséder une réserve utile en eau adéquate;
 bénéficier d’un bon niveau d’ aération;
 Permettre une profondeur racinaire adéquate, non restreinte par l’impédance
mécanique ou un sous-sol hostile;
 être capable d’apporter aux plantes les nutriments nécessaires;
 ne pas être trop salin, trop acide, ni trop alcalin;
 permettre les associations microbiennes nécessaires pour la croissance des
plantes.

Il est possible de créer un milieu de croissance adapté à partir des morts-terrains excavés
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
Pour obtenir une zone racinaire satisfaisante, le sol et le mort-terrain doivent être maniés
de manière sélective.
Cela implique le placement des matériaux non adaptés à la croissance des plantes sur le
type de sol concerné, ainsi que le placement de matériaux adaptés à proximité́ de la
surface.
Dans le cas où l’on constate un déficit de couche arable (comme cela est souvent le cas
avec les mines anciennes), un matériau de sous-sol adapté, mais susceptible de subir une
amélioration physique, chimique et surtout biologique peut être considéré, avant de
permettre la croissance de plantes.
La couche arable est souvent l’une des conditions les plus importantes dans un
programme de réhabilitation, et cela s’avère d’autant plus juste lorsque l’objectif consiste à
restaurer un écosystème indigène.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
La décision de savoir si le sol devrait ou non être conservé pendant l’exploitation minière
ne peut être prise qu’après avoir évalué (avant le début des opérations) de manière
complète la nature du sol et sa répartition, ainsi que les différents types de morts-terrains.

De manière générale, le sol devrait être conservé et utilisé dans le cadre du programme
de réhabilitation lorsque les matériaux du mort-terrain ou des résidus miniers ne peuvent
pas supporter l’utilisation prévue du sol post-exploitation, même si des traitements
mélioratifs inclus dans les coûts de conservation et de remplacement de la couche arable
sont appliqués.

Toutefois, dans certains cas exceptionnels, la couche arable peut contenir une quantité
trop importante de mauvaises graines, ou des herbes non indigènes, susceptibles de
supplanter la végétation visée.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
Si des graines de graminées non indigènes et envahissantes dans la couche arable posent un
problème, l’une des solutions consiste à interposer des bandes de couche arable avec des
matériaux de mort-terrains.
Les arbres indigènes et les espèces arbustives sont ensemencés directement via le mort-
terrain.
Les zones de couches arables favorisent la croissance immédiate d’herbes, et agissent
comme source de graines de graminées capables d’envahir les zones de mort-terrains une fois
que les arbres indigènes se sont établis.

Ces graines de graminées permettent de surmonter les problèmes liés aux espèces de plantes
introduites concurrençant les arbres et arbustes indigènes
Cette stratégie dépend en grande partie des objectifs de réhabilitation, des caractéristiques
des matériaux et de l’utilisation prévue des sols.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
La plupart des sols superficiels favorisent plus la croissance végétale que les morts-terrains, et
le coût supplémentaire lié à la gestion du sol est généralement compensé par l’établissement
réussi d’un tapis végétal.
Les avantages et inconvénients liés à la conservation de la couche arable pour les opérations
de réhabilitation sont détaillés ci-dessous, et doivent être évalués en fonction des
caractéristiques propres au site.
Avantages et désavantages liés à l’utilisation d’une couche arable dans le cadre d’un programme de réhabilitation
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
Dans le cas où la banque de graines du sol jouerait un rôle important dans la réussite du
programme de réhabilitation, alors, pendant les opérations de réhabilitation, la couche arable
devrait être manipulée de façon à ce qu’elle conserve sa diversité végétale et favorise au
mieux l’établissement des plantes une fois le ré-épandage effectué.

Certains facteurs spécifiques, à prendre en compte pour la gestion de la banque de graines du


sol, incluent:
 la collecte de couche arable une fois par an, lorsque la banque de graines du sol est
susceptible d’être la plus importante;
 la prise en compte des effets de la végétation incendiée avant les opérations minières,
si cela est susceptible d’influencer la survie ou la germination des graines;
 le ré-épandage de la couche arable directement sur une zone préparée à la
réhabilitation, lorsque cela est possible.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal .
Lorsque la quantité de couche arable disponible est limitée, il est conseillé de la repartir en
bandes, ou à moindre profondeur.
La surface de la couche arable définitive devrait être positionnée de manière à permettre
l’ensemencement direct, si cette technique est adoptée.

Idéalement, la couche arable ne devrait pas être empilée, mais plutôt soulevée, transportée
puis repartie dans une zone récemment délimitée, en une seule opération (« Retournement
direct »).

Lorsque la couche arable a été disposée en deux bandes, l’horizon supérieur devrait être
directement retourné si cela est possible, tandis que l’horizon inférieur pourrait être empilé de
manière adjacente à la zone où il sera utilisé pendant la réhabilitation.
Le retournement direct présente de nombreux avantages en comparaison avec l’empilement et
le stockage de la couche arable en piles, en vue des opérations de réhabilitation à venir.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal .
Le retournement direct présente de nombreux avantages en comparaison avec l’empilement et
le stockage de la couche arable en piles, en vue des opérations de réhabilitation à venir.

 Dans un premier temps, cela évite un double traitement;


 Dans un deuxième temps, la nécessité de créer des réserves peut imposer le déblayage
de terres supplémentaires;
 Dans un troisième temps (et il s’agit du facteur le plus important), l’entreposage réduit la
qualité des ressources du sol.

Les réserves deviennent anaérobies, la structure du sol se détériore, la matière


organique et les nutriments peuvent se perdre, les graines se détériorent, d’autres
propagules de plantes meurent et la quantité́ de micro-organismes bénéfiques du sol
diminue significativement.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
Les conditions climatiques et les difficultés liées à la cohésion entre la durée de la
réhabilitation et l’activité minière impliquent généralement l’empilage d’une certaine
quantité de terre, à utiliser plus tard.
L’entreposage sur plus de six mois peut provoquer une dégradation structurelle, voire le
décès, des graines et des microorganismes.
Dans le cas où la couche arable devrait être entreposée, ce stockage devra se faire sur la
durée la plus courte possible, et l’entreposage devra être:
 aussi faible que possible (< 2 m), sur une grande surface;
 revégétaliseé afin de protéger le sol des risques d’érosion, décourager l’apparition de
mauvaises herbes et maintenir les microbes bénéfiques du sol;
 situé là où il n’existe aucun risque de perturbation future, dans la mesure où une
manipulation excessive du sol aurait des conséquences irréversibles sur sa structure.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.5. Etablissement d’un milieu de croissance végétal
Les matériaux issus du sous-sol et de la couche arable devront être entreposés séparément .
La couche arable ne devrait pas être manipulée lorsqu’elle est humide, car cela pourrait
entrainer une dégradation structurelle, complexe et couteuse à rectifier.
Idéalement, les sols devraient être scarifiés et remplacés avec un taux d’humidité constant,
situé entre 10 et 15 %, afin d’éviter les effets néfastes de la compactation et l’affaissement de
la structure.

Le site devrait utiliser des SIG (systèmes d’information géographique) pour maintenir un
inventaire précis des volumes et des lieux d’empilage des couches arables. Cela permettrait
de garantir une utilisation et une gestion efficace des matériaux.

La cartographie du sol pendant les phases d’évaluation des répercussions environnementales


devrait être utilisée dans les zones de décapage afin de s’assurer que la quantité maximum de
couche arable est utilisée.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.1. Amélioration physique
Les zones réhabilitées devraient être scarifiées afin d’éliminer la compactation provoquée par
les machines lourdes, pour encourager l’infiltration de l’eau et pour empêcher l’érosion. Le
scarifiage du sol se fait en général au moyen d’un bulldozer, tracteur ou d’une niveleuse.
La profondeur du scarifiage dépend du type de matériaux de déblai, de la profondeur de la
couche arable et de l’équipement utilisé pour les opérations de réhabilitation.
Par exemple, le scarifiage à certains endroits peut provoquer le mélange des roches avec la
couche arable, et réduire son érodabilité.
Dans les autres cas, il convient d’être vigilant afin d’éviter le mélange de déchets souterrains
salins et sodiques avec la couche arable.
Le fait de mélanger des roches au sol de surface peut être utile pour réduire le potentiel
d’érosion, et pour augmenter l’infiltration et l’évacuation des sels vers le bas.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.1. Amélioration physique .
Le fait de mélanger des roches au sol de surface peut être utile
pour réduire le potentiel d’érosion, et pour augmenter l’infiltration
et l’évacuation des sels vers le bas.
Cependant, il est important d’obtenir un mélange roches/sol
adapté, et que la stabilité des composants fins, une fois
mélangés aux roches, reste correcte.
Lorsque les composants sont dispersifs, le débit continue
généralement de les éroder, quelle que soit l’épaisseur de la
couverture rocheuse .
L’érosion progressive d’un drainage formé sur un sol sablonneux dispersif, avec
érosion initiale de la couverture rocheuse limitée - (haut) et augmentation de
l’incision (bas).
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
Les principales problématiques posées par les propriétés chimiques des morts-terrains et des
couches arables sont : le pH, la sodicité, la salinité et la faible fertilité.
 pH
En ce qui concerne la gestion de la communauté végétale, il faut noter que l’échelle de pH
généralement spécifiée pour les terrains agricoles pourrait ne pas correspondre aux travaux de
réhabilitation.
La végétation indigène peut s’adapter à des niveaux de pH extrêmes, et il est essentiel de
disposer d’informations à propos de la condition de base du sol. Si cela est nécessaire, le pH
pourra être modifié au moyen de souffre ou de chaux.
 Sodicité
Les sols sont considérés comme “sodiques” lorsque le sodium échangeable dépasse 6 % de la
capacité d’échange cationique, et “très sodiques” lorsque cela dépasse les 15 %.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
 Sodicité
Les sols sodiques sont en général assez sujets à la dispersion des argiles, bien qu’il existe des
interactions avec la salinité du sol, avec d’autres cations échangeables, et avec le type d’argile
et son contenu.
Le mort-terrain et la couche-arable dispersifs sont sujets aux problèmes suivants : croutage en
surface, faible perméabilité, durcissement du sol, tendance élevée à l’érosion (de manière
générale) et risque d’érosion par tunnel.

Les conséquences d’une dispersion des argiles sont plus visibles sur les matériaux contenant
plus de 10 % d’argile.

Le degré de dispersion est également influencé par la salinité: plus la salinité est importante,
plus l’effet de dispersion sera limité.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
 Sodicité
Des tests spécifiques du sol doivent être effectués, afin de déterminer les taux d’application,
mais en général, un volume de 5 à 15 t/hectare est nécessaire.
En ce qui concerne la couche arable, l’application de gypse avant le début de la scarification
est fortement recommandée dans la mesure où le gypse est mélangé au sol par le biais du
processus de scarification, et que la période d’interaction et de dissolution de ce dernier
avec/dans le sol est plus importante.

 Salinité
Les résidus salins sont fréquents surtout lors des activités minières. Généralement, il existe
peu de solutions pour y remédier. Les stratégies de gestion permettent de les identifier et de
s’assurer qu’ils ne soient pas placés à proximité de la surface des reliefs résiduels réhabilités.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
 Salinité
Il conviendra d’être vigilant afin de réduire ou de limiter les infiltrations de sel depuis la partie basse
des dépôts de déchets contenant des matériaux salins. Certaines options disponibles sont:
 la réduction du drainage en profondeur (susceptible de provoquer une infiltration du sol en
provenance du relief);
 l’utilisation d’une végétation tolérante au sel;
 le mélange avec des déchets rocheux pour augmenter l’infiltration du sel depuis la zone
racinaire.

 Fertilité
Dans de nombreuses situations, le substrat de culture préparé impliquera une certaine profondeur
de couche arable, placée au-dessus de plusieurs couches résiduelles, déterminées en fonction de
ce dont les plantes ont besoin pour croître.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
 Fertilité
Le « sol » qui en résultera est susceptible de contenir de nombreux nutriments végétaux,
généralement différents (et en quantité moins importante) de ceux que l’on trouve dans les
écosystèmes visés par les travaux de réhabilitation.
En conséquence, la fertilisation peut être nécessaire, pour combler ces niveaux, susceptibles
d’être critiques pour la durabilité de l’écosystème.
Dans un écosystème qui fonctionne correctement, une partie des nutriments est présente dans
la biomasse souterraine et superficielle, et une grande partie est utilisable, sous la forme de
substance organique.

Malheureusement, l’application d’une grande quantité de nutriments spécifiques (sous forme


hautement soluble) comme engrais peut ne pas donner les résultats attendus.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
 Fertilité
Une application initiale d’engrais est généralement nécessaire dans les zones de réhabilitation,
particulièrement pour restaurer les niveaux d’azote ayant diminué à cause du phénomène
d’oxydation pendant la manipulation de la couche arable, et pour encourager la croissance
d’herbes dans le but de contrôler les risques d’érosion.

L’application répétée et régulière d’engrais n’est pas une pratique habituelle, mais elle peut être
obligatoire dans certains cas, pendant la phase de développement de l’écosystème, afin de
s’assurer que la quantité totale de nutriments nécessaire soit atteinte.

Lorsque des arbustes et des arbres sont établis sur des zones minières, des espèces
légumineuses ayant la capacité de fixer l’azote sont généralement incluses dans le mélange de
graines. En effet, ces espèces peuvent fixer jusqu’à 20 kg N/ha annuellement.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration chimique
 Fertilité
Les engrais organiques (tels que le paillis et le compost) sont en général bénéfiques, mais sont
souvent couteux et difficiles à appliquer.

Contrairement à la plupart des engrais inorganiques, ils sont efficaces à la fois en tant qu’engrais et
amendements du sol.

Une application excessive d’engrais (plus particulièrement en ce qui concerne l’azote) peut
exacerber un problème déjà̀ présent de mauvaises herbes, et doit donc être évitée.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration biologique
La forme la plus significative d’amélioration biologique est qu’une végétation s’établisse. La
végétation doit être conforme aux objectifs de réhabilitation et à l’utilisation envisagée du sol.

Certaines espèces de plantes peuvent être établies dans des zones réhabilitées, à partir des
propagules (graines, bulbes, cormes, rhizomes et racines) stockés dans la couche arable et en:
 ensemençant les graines;
 plantant des plantules élevées en pépinières;
 transplantant des plantes individuelles depuis un environnement naturel;
 transférant des quantités substantielles (> 1m2) de sol non remanié avec une végétation
intacte, depuis des zones naturelles;
 Permettant l’invasion depuis les zones environnantes, via des vecteurs tels que les oiseaux,
les animaux et le vent.
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration biologique
Plusieurs aspects doivent être pris en considération pour augmenter les chances de réussites liées
à l’ensemencement direct:
 Apport en graines : Les graines peuvent être récoltées ou achetées, mais des contrôles de
qualité doivent être pratiqués à chaque étape du processus. Lorsque cela est possible les
graines doivent être collectées localement, car elles seront plus adaptées aux conditions et
maintiendront l’intégrité́ générique du sol;
 Traitement des graines : Avant d’être distribuées, les graines de différentes espèces doivent
être traitées, pour amorcer leur germination. Les méthodes de traitement incluent : le traitement
à chaud, la scarification ou l’exposition à des fumées ou à de l’eau enfumée.
Dans les zones où les précipitations sont difficilement prévisibles, il peut être prudent de ne pas
traiter toutes les graines, de façon à ce que certaines restent viables pour les années à venir..
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration biologique
 Succession écologique : Si l’objectif consiste à établir un écosystème indigène durable et
diversifié, les caractéristiques de succession de cet écosystème doivent être prises en
compte. Les espèces pionnières qui colonisent facilement les zones perturbées devraient
être incluses dans le mélange de graines.
 Taux de semis : Les taux de semis doivent être déterminés au moyen d’essais, sur le site à
réhabiliter. Le taux d’application pour chaque espèce dans la confection du mélange de
graines doit être basé sur la densité́ souhaitée dans les zones réhabilitées, ajusté en
fonction de la viabilité des semences, du pouvoir germinateur.
 Epandage de la semence: Les méthodes d’épandage de la semence dépendent en grande
partie du type d’équipement/de méthode utilisée. Il peut s’agir d’épandage manuel, par
hélicoptère, par aéronef à voilure fixe, par pulvérisateur ou par bulldozer (cela permet d’être
certain que la semence est déposée sur une surface fraichement labourée, plutôt que sur un
sol recouvert d’une « croûte »).
IV. Mise en place de la réhabilitation
4.6. Amélioration physique-chimique -biologique
4.6.2. Amélioration biologique
 Période d’ensemencement : La période d’ensemencement peut être déterminante dans la
réussite (ou l’échec) de la revégétalisation. Dans la plupart des cas, les graines doivent être
ensemencées avant la prochaine période prévue de pluies, ou après la fin de la saison.
Les graines indigènes peuvent nécessiter des conditions climatiques spécifiques pour pouvoir
germer (humidité et température), de façon à pouvoir s’établir à la meilleure période de l’année,
et pouvoir ainsi survivre.
 Epandage de la végétation : Dans certaines communautés végétales, de nombreuses
espèces végétales ne libèrent pas facilement leurs graines. Ce type d’espèces peut être
réintroduit en prélevant de la végétation auprès de zones déblayées, puis en les
transplantant directement dans des zones fraichement réhabilitées, où elles libèreront leurs
graines et aideront à lutter contre l’érosion.
V. Planification de la réhabilitation
5.1. Réhabilitation et étude environnementale de référence
Une évaluation précise de l’étude de base sur l’environnement local constitue un point de départ
important dans le cadre d’un programme de réhabilitation de site minier. Il est donc important
d’évaluer cette étude dès que possible une fois le projet entamé.

Les études environnementales et sociales de référence sont généralement menées lors des
phases d’évaluation des répercussions environnementales et de planification.

Autant que possible, les données de suivi et les données de référence utilisées lors des phases
d’évaluation des répercussions environnementales et de planification devraient être intégrées aux
études sociales.

Les données de références critiques doivent inclure:


 les données relatives au climat, les prévisions moyennes quotidiennes de précipitations,
l’intensité des précipitations, les températures et l’évaporation;
V. Planification de la réhabilitation
5.1. Réhabilitation et étude environnementale de référence
Les données de références critiques doivent inclure:
 les données relatives au climat, les prévisions moyennes quotidiennes de précipitations,
l’intensité des précipitations, les températures et l’évaporation;
 pour les sols : le pH, la salinité, les cations échangeables, les profondeurs de sol, la capacité
de rétention d’eau des plantes, les nutriments présents dans le sol, le taux de carbone
organique, le bilan hydrologique annuel et l’érodabilité;
 pour la végétation et les écosystèmes : les espèces, les groupes fonctionnels, la couverture
de contact, ainsi que la profondeur d’enracinement;
 présence de la faune et populations.

Il conviendra de se montrer attentif aux espèces animales ou végétales rares ou menacées,


susceptibles d’être critiques pour atteindre les objectifs de réhabilitation.

Les méthodes utilisées pour la collecte de données de référence doivent être compatibles avec
l’utilisation primaire du sol (avant la phase de perturbation), et avec les objectifs de réhabilitation.
V. Planification de la réhabilitation
5.2 Caractérisation des matériaux
Les propriétés des matériaux excavés et placés dans les amas de déchets sont critiques et
peuvent avoir des conséquences importantes sur la réussite (et le coût total) des opérations de
réhabilitation.

La caractérisation de la couche arable et des morts-terrains doit commencer lors de la phase


d’exploration, et se poursuivre tout au long des étapes de pré́ -faisabilité et de faisabilité de la
planification.

Ces informations peuvent même déterminer si les excavations sont souterraines ou à ciel ouvert.
Une caractérisation précoce des matériaux peut permettre la planification des opérations et ainsi
écarter les risques tout en rendant l’utilisation des matériaux la plus favorable à l’infrastructure et la
réhabilitation du site.

De manière générale, la caractérisation des déchets aura pour but premier d’identifier les matériaux
à risques, nécessitant une manipulation spécifique ou un placement sélectif.
V. Planification de la réhabilitation
5.2 Caractérisation des matériaux
Pour ces matériaux il existe un risque significatif de drainage, de salinité́ enlevée et de
déplacement des sels, et/ou d’éléments spécifiques au drainage et à l’écoulement, ainsi qu’un fort
risque d’érosion.
La lithologie des déchets à excaver peut donner des informations à propos de la mise en place des
terrains.
Par exemple, si l’on constate une présente importante de pierres dures, la mise en place de reliefs
résiduels plus élevés et saillants pourra être envisagée, ce qui ne sera pas le cas si les déchets
sont fort oxydés, à texture fine et érodables.
Une fois de plus, le placement sélectif peut être nécessaire pour tirer avantage de certains déchets,
plus utiles pour la stabilisation et la réhabilitation des reliefs.

Les carrières à ciel ouvert avec coupe transversale ont l’avantage de permettre l’établissement
précoce de paillis, mais la caractérisation des déchets devrait se poursuivre tout au long de la vie
utile.
V. Planification de la réhabilitation
5.2 Caractérisation des matériaux
Les études du sol sont généralement une partie intégrante de l’étude d’une carrière et permettent
d’obtenir des informations à propos des ressources disponibles du sol, de la relation entre les sols
et les écosystèmes, et des ressources présentes dans la couche supérieure du sol, susceptibles
d’être récoltées pour les travaux de réhabilitation.

De manière générale les phases d’analyse et de caractérisation des sols s’intéressent aux
propriétés chimiques, minéralogiques et physiques des matériaux .

La qualité des données récoltées dépend largement des échantillons prélevés ou de la stratégie
adoptée.

Les coûts peuvent être réduits par le regroupement stratégique des sous- échantillons, mais restent
un facteur critique au moment d’appliquer une intensité d’échantillonnage appropriée.
VI. Performance du suivi
6.1. Suivi
Les phases de suivi et d’évaluation sont nécessaires pour mieux comprendre et guider les opérations de
réhabilitation. Sans évaluation progressive des efforts de réhabilitation, il existe un risque que la
réhabilitation matérielle et fonctionnelle de la carrière ne soit pas convaincante et que la société en
charge de l’exploitation ne réhabilite pas suffisamment bien la zone pour permettre son dessaisissement
du bail.
Les opérations de suivi incluent la collecte, l’analyse et l’interprétation des données permettant
d’évaluer la progression du programme de réhabilitation, jusqu’à sa conclusion.

Le suivi communément utilisé dans les programmes de réhabilitation comprend:


 le suivi de la teneur en eau et de sa qualité;
 la stabilité de la surface du sol et l’érosion;
 l’hydrologie des dépôts de stériles et des étangs de résidus;
 la qualité de l’air et les émissions de gaz;
 le développement de la végétation et la colonisation par la faune;
 la mesure dans laquelle les objectifs de réhabilitation et d’utilisation de la terre sont atteints .
VI. Performance du suivi
6.1. Suivi
La gestion des sols, renforcée par des opérations de suivi et d’audit, aide les exploitants à
atteindre des résultats durables et raisonnables, en s’assurant que les procédures et les
processus sont mis en place de façon à contrôler les paramètres sociaux et environnementaux.

La traçabilité de la progression devrait déterminer si les objectifs définis au départ ou les


mesures de la performance ont bien été respectés, et devrait permettre de démontrer que les
critères de réussite ont été remplis, afin de prouver que le site est sécurisé pour les êtres
humains et la faune, non-polluant, stable et durable.
Une réhabilitation progressive doit alors être mise en place dès que cela est possible, afin que
les zones réhabilitées puissent être progressivement abandonnées.
VI. Performance du suivi
6.2. Mise en place d’un programme de suivi
Le suivi des bonnes pratiques associées à un programme de réhabilitation se base sur plusieurs
facteurs:
 Processus technique: La documentation relative aux procédures de réhabilitation, y compris
la préparation du terrain; l’utilisation de la couche arable (sources, manipulation, durée de
stockage); les types d’engrais, les taux d’application et les caractéristiques du terrain; le
mélange de graines (composition, taux et application); la densité des espèces plantées; et les
risques de perturbations, telles que les incendies—Toutes ces données sont déterminantes au
moment d’interpréter les résultats du suivi.
 Variables biotiques: Les autres informations de routine collectées sur les sites, telles que les
données relatives aux précipitations, à la température, à l’humidité relative, à la vitesse du vent,
à l’écoulement du site, au niveau des eaux souterraines et à leur qualité, à la zone non saturée
en eau, à l’infiltration de l’eau, au niveau d’eau dans les cours d’eau, etc. sont également très
importantes pour comprendre comment et pourquoi un résultat spécifique a pu être atteint.
VI. Performance du suivi
6.2. Mise en place d’un programme de suivi
 Sites de référence: Le suivi régulier et basique des sites analogues ou de référence non
exploités (qui met souvent en lumière les conditions pré́ -exploitation), permet d’effectuer des
comparaisons utiles en termes de contrôle de la qualité et d’études comparatives.
 Processus biologiques/successifs: Le suivi de l’établissement de départ, qui est rapidement
mis en place (avant ou au maximum après 2 ans), après que le programme de réhabilitation
prend fin, constitue une étape utile dans le contrôle de la qualité.

Le suivi à long terme, qui débute 2 à 3 ans après l’établissement de départ, évalue la
progression de la réhabilitation en comparaison des trajectoires sur le long terme et détermine
si ces tendances sont favorables ou non à un écosystème durable sur plusieurs années.

Il est essentiel de garder une trace précise de ces informations pour permettre aux responsables
d’étudier dans quelle mesure l’historique du relief réhabilité peut être lié à la performance du
programme de réhabilitation en cours.
VI. Performance du suivi
6.2. Mise en place d’un programme de suivi
Cette évaluation est déterminante pour refermer la boucle de rétroaction, et ainsi permettre de
s’améliorer continuellement. Cela est également essentiel dans le cas des équipes qui ne
resteraient pas sur le site pendant toute la durée de la réhabilitation.

Un suivi efficace demande la mise en place de mesures systématiques et fiables, suffisamment


nombreuses, complètes et précises pour détecter les changements éventuels de condition dûs aux
efforts de réhabilitation, et pouvoir les différencier de ceux dûs à la variation environnementale
naturelle.

Un programme de suivi efficace prend en considération les éléments suivants :


 Identification claire et précise des objectifs de réhabilitation et de suivi;
 Identification des sites de référence possibles, pour permettre une comparaison globale avec
les zones réhabilitées;
 Sélection d’unités de méthodes et des unités d’échantillonnage adaptées au système (par
exemple, stratification appropriée des types de sols ou de végétation).
VI. Performance du suivi
6.2. Mise en place d’un programme de suivi
Un programme de suivi efficace prend en considération les éléments suivants :
 Mise en place d’une couverture temporelle et spatiale adaptée pour répondre aux objectifs
fixés;
 Utilisation de reproductions suffisantes pour permettre l’analyse statistique des résultats à un
niveau acceptable, avec effets prédéfinis;
 Ecartement ou diminution des préjugés au moment de choisir les lieux de suivi (par exemple,
en rendant aléatoire la sélection du processus de réplication dans le plan de sondage);
 Utilisation de tests-pilotes pour évaluer l’efficacité du plan de sondage en fonction des
caractéristiques du site;
 Mise en place de tests et de formations pour s’assurer que les méthodes puissent être
répétées et comparables au fil du temps entre les différents observateurs;
 Maintient du contrôle de la qualité afin de s’assurer que les données permettent l’analyse
statistique et l’établissement d’une conclusion.
FIN

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