farder
(Mot repris de fardassions)farder
v.t. [ frq. farwidon, teindre ]se farder
v.pr.farder
(faʀde)verbe transitif
farder
Participe passé: fardé
Gérondif: fardant
Indicatif présent |
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je farde |
tu fardes |
il/elle farde |
nous fardons |
vous fardez |
ils/elles fardent |
FARDER1
(far-dé) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Toutes font à Venus hommage, Sans regarder preu ne dommage, Et se cointoient [se parent] et se fardent Pour ceus bouler [tromper] qui les regardent [, la Rose, 9064]
- XIVe s. Dire ses pechiés sans rien polir ne farder [, Ménagier, I, 3]
- XVe s. En regardant ces belles fleurs Que le temps nouveau d'amours prie, Chascune d'elles s'ajolie Et farde de plaisans couleurs [CH. D'ORL., Rondeau.]
- XVIe s. Eloquent à inventer des raisons fardées de paroles honestes [AMYOT, Dion, 47]C'estoient belles paroles et bien fardées pour couvrir la mauvaise intention qu'il avoit en son cueur [ID., Timol. 12]D'ami fardé, flatteur et papelart, Nous garde Dieu.... [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 283]La sagesse humaine.... faict favorablement et industrieusement d'employer ses artifices à nous peigner et farder les maulx, et en alleger le sentiment [MONT., I, 227]Vostre extreme volupté a quelque air de gemissement et de plaincte.... voire quand nous en forgeons l'image en son excellence, nous la fardons d'epithetes et qualitez maladifves et douloureuses, langueur, mollesse, foiblesse, defaillance [ID., III, 85]
ÉTYMOLOGIE
- Fard. On trouve, au XIIe siècle, un dérivé, fardoillié, barbouiller : Fardoillié furent d'alun et d'arrement [encre] [, la Prise d'Orenge, v. 450]
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. FARDER. Ajoutez : - REM. Se farder a été dit des chats qui, à l'approche du mauvais temps, se passent les pattes sur les oreilles.
FARDER2
(far-dé) v. n.HISTORIQUE
- XVe s. Prince qui veut vivre en temps et saison, Pour son hostel fasse sa garnison, De gens d'honneur et prodommes se farde [se charge] [E. DESCHAMPS, Admn. de l'hostel du prince.]
ÉTYMOLOGIE
- Même radical que dans fardeau. À Rouen, le peuple dit farder pour porter des fardeaux : Les déchargeurs des navires portent très lourd, parce qu'ils sont accoutumés à farder.
farder
Prov., Temps pommelé et femme fardée ne sont pas de longue durée.
Il signifie, au figuré, Parer une chose d'un faux lustre. Farder sa marchandise.
Il signifie également Déguiser par un artifice de paroles ce qui peut déplaire à celui à qui l'on parle, le choquer, ou nuire à celui qui parle. Farder la vérité. Farder le vice pour le rendre moins odieux.
Il signifie aussi, en parlant des Ouvrages de l'esprit, Parer d'ornements faux ou affectés. Farder son langage. Farder un discours. Farder une pensée.
farder
En termes de Marine, Prenez garde que votre bateau ne farde sur un autre, Qu'il ne s'en approche trop. Une voile qui farde, Qui prend sous le vent une forme arrondie et régulière.
Par extension, en termes de Maçonnerie, Ce mur farde, commence à farder, Il s'affaisse sous son propre poids.
farder
Farder de langage, Calamistris inurere, per metaphoram.
Pallier ou farder une cause, Dare colorem causae deformi. B.
Farder quelque chose et la faire monstrer plus belle qu'elle n'est, Mentiri colorem fuco.
Farder une chose vieille pour la vendre plus cher, Mangonizare.
Fardé, Fuco illitus, Fucatus.
Femme fardée, Mulier ficta, vel fucata, aut cerussata.
farder
FARDER. Voy. FARD.