mode

1. mode

n.f. [ du lat. modus, manière, mesure ]
1. Manière passagère d'agir, de vivre, de penser, liée à un milieu, à une époque déterminés : C'est la mode des trottinettes. Ce style de musique est passé de mode est démodé
2. Manière particulière de s'habiller conformément au goût d'une certaine société : Une émission sur la mode.
3. Commerce, industrie de l'habillement : Les ouvrières de la mode.
À la mode,
se dit de qqn qui s'habille selon la tendance du moment : Elles sont toujours à la mode ou à la dernière mode ; se dit de qqn, de qqch qui est au goût du jour, en vogue : Le dernier chanteur à la mode. Ces émissions de télévision sont à la mode.
À la mode de,
à la manière de : Cuisiner à la mode de Provence.
À la mode de Bretagne,
se dit de parents (cousin, oncle, neveu) qui descendent de cousins germains ; se dit de personnes ayant un lien de parenté éloigné.
adj. inv.
Au goût du jour : Des coiffures très mode.
Bœuf mode,
morceau de bœuf piqué de lard.

2. mode

n.m. [ du lat. modus, manière, mesure ]
1. Manière générale dont un phénomène se présente, dont une action se fait : Mode de vie façon, genre, style formule, 2. moyen la notice
2. État particulier de fonctionnement d’un système informatique (téléphonique, électronique, etc.), déterminé par l’usage que l’on veut en faire : Ordinateur en mode réseau, local, veille.
3. Fig. Comportement d’une personne, lié à sa situation, aux circonstances, etc. : Le ministre est passé en mode silencieux.
4. Caractère des formes verbales indiquant la manière dont le sujet parlant envisage ce qu'il énonce : En français, les six modes sont l'indicatif, le subjonctif, le conditionnel, l'impératif, l'infinitif et le participe.
5. En musique, échelle à structure définie dans le cadre de l'octave et caractérisée par la disposition de ses intervalles : Mode majeur, mineur.
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MODE1

(mo-d') s. m.
Terme de philosophie. Manière d'être qui ne peut exister indépendamment des substances, quoiqu'elle puisse être conçue à part abstraitement.
Le mode est un accident que l'on conçoit nécessairement dépendant de quelque substance [ROHAULT, Physique, dans RICHELET]
Comment une substance quelconque périrait-elle ? tout mode se détruit, l'être reste [VOLT., Dict. phil. âme.]
La figure et le mouvement dépendent d'une cause qui est extérieure au corps ; ce ne sont donc pas des propriétés essentielles ; ce sont de simples modes, mais qui ont leur fondement dans les attributs essentiels de la matière : la figure dans l'étendue, le mouvement dans la solidité [BONNET, Consid. corps organ. Œuvres, t. V, p. 158, dans POUGENS.]
Les modes dérivent des attributs [ID., Œuv. mêlées, t. XVIII, p. 78]
Terme de logique. Modification d'une proposition, ce qui la rend modale. Certain ordre dans le raisonnement, ou dans la manière d'argumenter, qui dépend de la nature des propositions. Modes du syllogisme, les différentes manières dont les quatre sortes de propositions (l'affirmative, la négative, l'universelle et la particulière) se combinent trois à trois pour former un syllogisme.
Terme de jurisprudence. Clause qui modifie l'effet d'un acte d'après un événement incertain, mais dépendant de la volonté de celui qui doit profiter de la disposition modale.
Dans le langage ordinaire, forme, méthode. Mode de gouvernement, d'administration, d'enseignement, etc.
Terme de grammaire. Nom donné aux différentes formes du verbe employées pour affirmer plus ou moins la chose dont il s'agit, et pour exprimer non pas le temps, mais les différents points de vue auxquels on considère l'existence ou l'action. Les modes sont, en français, l'indicatif, l'impératif, le subjonctif, le conditionnel, l'infinitif et le participe. Les modes s'accordent entre eux, c'est-à-dire que, dans deux propositions qui se commandent, si la première est au présent, la seconde doit être mise au présent ; si la première est au passé, la seconde doit être aussi au passé : je veux que vous fassiez cela ; je voulais, j'ai voulu, j'avais voulu que vous fissiez cela. Modes personnels, ceux qui, dans les verbes, ont des personnes. Modes impersonnels, l'infinitif et le participe. Modes obliques ou indirects, s'est dit autrefois de tous les modes des verbes autres que l'indicatif.
Terme de musique ancienne. Certaine disposition de l'échelle des sons, où les anciens reconnaissaient : 1° un diapason plus ou moins élevé, le mode phrygien étant d'un ton plus haut que le dorien, et d'un ton au-dessous du lydien, etc. ; 2° une position différente du demi-ton, qui se trouvait au troisième degré dans le dorien, au second dans le phrygien, au premier dans le lydien, etc. ; 3° un caractère particulier, la fermeté et l'énergie dans le dorien, la fureur bachique dans le lydien, et dans l'ionien, l'agrément et une douceur un peu efféminée.
Le Pentateuque se chantait à Jérusalem sur un mode plein et doux [CHATEAUB., Génie, III, I, 2]
Néron, maître du monde et dieu de l'harmonie, Qui sur le mode d'Ionie Chante en s'accompagnant de la lyre à dix voix [HUGO, Odes, Un chant de fête de Néron]
Fig.
La muse me toucha d'un magique rameau, Et d'un mode inconnu m'enseigna l'harmonie [MILLEVOYE, Élégies, II, Bûcher de la lyre.]
[Byron] Ta voix, sur un mode infernal, Chante l'hymne de gloire au sombre dieu du mal [LAMART., Méd. I, 2]
Fig. Le mode thébain, la poésie lyrique semblable à celle de Pindare, qui était de Thèbes.
Lutteurs.... Venez vaincre dans nos fêtes, Afin d'obtenir des poëtes Un chant sur le mode thébain [V. HUGO, Odes, IV, 10]
Terme de plain-chant. Disposition de l'échelle des sons analogue aux modes des Grecs, mais déterminée : 1° par la place des demi-tons ; 2° par l'étendue, qui était pour chacun d'une octave ; 3° par la finale, c'est-à-dire par la note qui devait terminer le chant dans chaque mode ; 4° par la dominante, c'est-à-dire par la note qui occupait la plus grande partie du chant ; 5° par la distinction des modes authentiques et des modes plagaux, le mode plagal étant d'une quarte au-dessous de l'authentique correspondant, avec la même note pour finale ; 6° par le caractère grave, triste, joyeux qu'on y reconnaissait.
Dans le plain-chant, quand la finale d'un chant en est aussi la tonique, et que le chant ne descend pas jusqu'à la dominante, le mode s'appelle authentique ; mais, si le chant descend ou finit à la dominante, le mode est plagal [J. J. ROUSS., Dict. de mus. Authentique.]
Terme de musique moderne. Disposition des sons de la gamme, déterminée par la place du demi-ton, qui occupe le troisième degré dans le mode majeur, et le second dans le mode mineur. Mode majeur, celui où la tierce et la sixte, au-dessus de la tonique, sont majeures. Mode mineur, celui où la tierce et la sixte, au-dessus de la tonique, sont mineures.

HISTORIQUE

  • XVIe s.
    Les modes sont de cinq sortes : la premiere s'appelle indicative.... [R. ESTIENNE, Gramm. franç. p. 38, dans LACURNE]
    Et que je chante en mode pastorale. Ce que voudray de ma fluste rurale [MAROT, IV, 2]

ÉTYMOLOGIE

  • Prov. mo, s. m., mode de verbe ; du lat. modus. Mode, s. m. n'appartient point à l'ancienne langue. Au XVIe siècle, il était uniformément féminin ; c'est plus tard qu'on a distingué le mode et la mode. Modus, au sens de mode de verbe, avait donné mœuf (voy. ce mot).

MODE2

(mo-d') s. f.
Manière, fantaisie.
Nature qui sert un chacun à sa mode [RÉGNIER, Sat. VII]
Vous avez, Dieu me sauve, un esprit à ma mode ; Vous trouvez, comme moi, la grandeur incommode [CORN., Illus. com. II, 4]
J'approuve cependant que chacun ait ses dieux, Qu'il les serve à sa mode et sans peur de la peine [ID., Poly. V, 6]
Même on dit qu'il suivit la mode de son maître [LA FONT., Pâté.]
Mme de Vins me parut hier fort tendre pour vous, ma fille ; c'est-à-dire à sa mode, mais sa mode est bonne [SÉV., 28 juin 1675]
J'entre dans le goût qu'il [un directeur, le prieur de Sainte-Catherine] a de ne point ressembler à ses voisins [les jésuites], et je le traite à sa mode, qui est aussi tout à fait la mienne [ID., 6 oct. 1693]
Un Dieu qu'on fait à sa mode, aussi patient, aussi insensible que nos passions le demandent, n'incommode pas [BOSSUET, Anne de Gonz.]
Pendant que le parlement d'Angleterre songe à congédier l'armée, cette armée toute indépendante réforme elle-même à sa mode le parlement.... et se rend maîtresse de tout [ID., Reine d'Anglet.]
Prince religieux à sa mode [ID., Hist. III, 3]
Ronsard.... Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode [BOILEAU, Art p. I]
Mais d'une vertu à leur mode et qui ne les empêche pas de faire mille maux, et de manquer à faire mille biens [MAINTENON, Lett. à Mme de la Viefville, 13 déc. 1710]
À la vieille mode, comme dans le temps passé.
Vous nous parlerez longtemps du malheur de M. de Pompone, avant que nous vous trouvions à la vieille mode ; cette disgrâce est encore bien vive dans nos têtes [SÉV., 29 nov. 1679]
À la mode d'Italie, d'Espagne, etc. suivant les usages d'Italie, d'Espagne, etc. Oncle, tante à la mode de Bretagne, cousin germain, cousine germaine du père ou de la mère. Neveu, nièce à la mode de Bretagne, fils, fille du cousin germain ou de la cousine germaine.
Un maître maquignon qui est mon neveu à la mode de Bretagne [LESAGE, Turcaret, III, 2]
Usage passager qui dépend du goût et du caprice. [Les Français] Aimant, comme je fais, beaucoup le changement, En leur langue commune ils me nomment la mode, Discours nouveau sur la mode (1613).
Voyez ce taffetas, la mode en est nouvelle [RÉGNIER, Sat. VIII]
Il en est [des diables] du village, il en est du grand monde ; Il en est de la mode, il en est de la Fronde [, Hist. du théâtr. franç. t. VII, p. 216, dans LACURNE]
Comme la mode fait l'agrément, aussi fait-elle la justice [PASC., Pens. VI, 5]
La mode même et les pays règlent ce que l'on appelle beauté [ID., Passions de l'amour.]
Ne vous engagez point à le soutenir [l'usage du chocolat] ; songez que ce n'est plus la mode du bel air [SÉV., 15 avr. 1671]
Le moyen que vous ne m'aimiez pas ?... c'est moi qui ai commencé la mode de vous aimer et de vous trouver aimable [ID., à Coulanges, 26 avr. 1695]
Des modes que le dieu du siècle, c'est-à-dire que le démon de la chair a inventées [BOURDAL., Sur le scandale, 1er avent, p. 108]
Le savoir nuit à tout, la mode en est passée ; On croit qu'un bel esprit ne saurait être bon [DÉSHOUL., Ép. chagrine à MLLE***.]
Importun à tout autre, à soi-même incommode, Il change, à tout moment, d'esprit comme de mode [BOILEAU, Sat. VIII]
Une femme surtout doit tribut à la mode [ID., ib. X]
On n'y peut plus souffrir ses vertus hors de mode [ID., ib. X]
Une chose folle et qui découvre bien notre petitesse, c'est l'assujétissement aux modes quand on l'étend à ce qui concerne le goût, le vivre, la santé et la conscience [LA BRUY., XIII]
Il y a autant de faiblesse à fuir la mode qu'à l'affecter [ID., ib.]
L'on blâme une mode qui, divisant la taille des hommes en deux parties égales, en prend une tout entière pour le buste.... l'on condamne celle qui fait de la tête des femmes la base d'un édifice à plusieurs étages [ID., ib.]
Iphis voit à l'église un soulier d'une nouvelle mode ; il regarde le sien, il rougit, il ne se croit plus habillé [ID., ib.]
Le duel est le triomphe de la mode, et l'endroit où elle a exercé son empire avec plus d'éclat [ID., ib.]
Une mode a à peine détruit une autre mode qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit, et qui ne sera pas la dernière [ID., ib.]
Je fais mon plus grand soin du soin de me parer, Rien ne me flatte plus qu'une mode nouvelle [DESTOUCHES, Homm. sing. II, 1]
De la mode jusque dans la médecine ; cette manie était trop commune dans Paris [VOLT., Ingénu, 19]
Vous dont l'esprit formé par la lecture Ne parle pas toujours mode et coiffure [ID., Ép. 41]
Il est une déesse inconstante, incommode, Bizarre dans ses goûts, folle en ses ornements, Qui paraît, fuit, revient et naît en tous les temps, Protée était son père, et son nom est la Mode [ID., Poésies mêlées, 29]
À la mode régnante : Le plus sage la suit, le plus heureux l'invente [LA CHAUSSÉE, Retour imprévu, I, 3]
La mode n'a point droit de nous donner des vices [ID., Préjugé à la mode, II, 1]
Les femmes des îles du golfe Persique ont aussi des modes et des coutumes semblables à celles des femmes indiennes, comme celles de se passer dans le cartilage du nez des anneaux et une épingle d'or au travers de la peau du nez près des yeux [BUFF., Hist. nat. Homme, Œuvr. t. V, p. 73]
Passer de mode, cesser d'être dans le goût du jour.
Il faisait représenter des tragédies où on pleurait, et des comédies où l'on riait ; ce qui était passé de mode depuis longtemps [VOLT., Zadig 7]
Mettre à la mode, faire accepter par le goût du jour.
C'est le langage que les sociniens tâchent de mettre à la mode, quand ils parlent des grands mystères de notre foi [BOSSUET, Rem. Hist. conc. III, 7]
Il n'y a rien qui mette plus subitement un homme à la mode.... que le grand jeu [LA BRUY., XIII]
Le peintre que j'employais est un homme que j'ai mis à la mode [GENLIS, Théât. d'éduc. Zélie, I, 2]
À la mode, dans le goût du jour.
Je lui fis à la mode un petit compliment [RÉGNIER, Sat. VIII]
La pièce est fort complète et des plus à la mode [CORN., le Ment. V, 1]
Est-il vrai, grand monarque ? et puis-je me vanter Que tu prennes plaisir à me ressusciter ? Qu'au bout de quarante ans Cinna, Pompée, Horace Reviennent à la mode et retrouvent leur place ? [ID., au roi sur Cinna, Pompée, etc.]
L'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus [MOL., Festin, V, 2]
Cent petites boucles sur vos oreilles.... qui vont mal, et qui ne sont non plus à la mode présentement que la coiffure de la reine Catherine de Médicis [SÉV., 4 avril 1671]
Mlle de Marsilly prétend que Saint-Cyr est présentement à la mode [MAINTENON, Lett. à Mme de Brinon, t. II, p. 226, dans POUGENS]
Le mérite et l'esprit ne sont plus à la mode [BOILEAU, Sat. I]
Un poëte à la cour fut jadis à la mode [ID., ib.]
Son esprit était tellement à la mode que.... [HAMILT., Gramm. 2]
Cet homme, cette femme est à la mode, est fort à la mode, cet homme est recherché, cette femme est beaucoup fêtée.
Personne n'est plus ici à la mode que M. l'archevêque de Cambrai ; et, ce qui vous surprendra, c'est par une chose qui n'est peut-être pas trop à la mode, qui est de faire admirablement son devoir d'évêque [PELLISSON, Lett. hist. t. III, p. 277, dans POUGENS]
Il [le marquis de Grignan] est à la mode [SÉV., 498]
Une personne à la mode ressemble à une fleur bleue, qui croît le soir même dans les sillons, où elle étouffe les épis, diminue la moisson, et tient la place de quelque chose de meilleur, qui n'a de prix et de beauté que ce qu'elle emprunte d'un caprice léger.... [LA BRUY., XIII]
Un homme à la mode dure peu, car les modes passent [ID., ib.]
Tel a été à la mode pour le commandement des armées et la négociation, ou pour l'éloquence de la chaire, ou pour les vers, qui n'y est plus [ID., ib.]
M. le maréchal de Berwick, présentement l'homme à la mode, et digne de l'être [MAINTENON, Lett. au D. de Noailles, t. V, p. 101]
À mesure qu'il parvenait à être plus à la mode, il y mettait l'anatomie, qui, renfermée jusque-là dans les écoles de médecine ou à Saint-Côme, osa se produire dans le beau monde, présentée de sa main [FONTEN., du Verney.]
Des amis à la mode, se dit des gens qui ne témoignent de l'amitié qu'à ceux qui peuvent leur rendre service.
En vérité, de sentir les blessures d'un autre premier que [avant] lui..., il faut avouer que ce n'est pas aimer à la mode [BALZ., liv. V, lett. 9]
Il est de mode, c'est-à-dire la mode veut.
Puiser dans la Bible est de mode ; Prenons-y le sujet d'une ode [BÉRANG., Nabuchod.]
Terme de cuisine. Bœuf à la mode, ragoût fait d'une pièce de bœuf piquée de gros lard, avec des carottes. Tripes à la mode de Caen, manière d'accommoder les tripes qui est propre à la ville de Caen.
Modes, au pluriel, signifie les ajustements, les parures à la mode ; mais, dans cette acception, il ne se dit qu'en parlant de ce qui sert à l'habillement des dames.
La France fournit aussi les modes, une infinité d'étoffes qui se fabriquent dans ses manufactures mieux qu'en aucun autre endroit du monde [VAUBAN, Dîme, p. 27]
Voyez ces ajustements, jupes étroites, jupes en lanterne, coiffures en clocher, coiffures sur le nez, capuchon sur la tête, et toutes les modes les plus extravagantes [MARIV., la Double surprise de l'amour, I, 2]
En voyant des marchands de modes vendre aux dames des rubans [J. J. ROUSS., Ém. III]
N'entendons assujétir à aucunes règles les linons rayés, mouchetés, brochés, gazes, mignonnettes et autres toiles de modes [, Lett. pat. du 30 sept. 1780, Picardie]
Elle dit qu'elle ne désire que l'honneur de voir madame, et de lui montrer des modes nouvelles [GENLIS, Théât. d'éduc. les Dangers du monde, I, 4]
Tenir les modes et la nouveauté, vendre des chapeaux, des objets de modes, des étoffes nouvelles. Aujourd'hui, modes ne se dit plus guère que des chapeaux et des coiffures. Une marchande de modes est une faiseuse de chapeaux.
Terme de point d'Alençon. Nom donné à tous les jours qui font l'ornement du point d'Alençon, dans la dentelle-réseau.
Ancien nom d'une espèce de serge.
Serges en coton ou modes, [, Tabl. annexé aux lett. pat. du 30 sept. 1780, Châlons]

PROVERBES

  • Chacun vit à sa mode, c'est-à-dire chacun en use comme il lui plaît dans ce qui le regarde.
  • Les fous inventent les modes, et les sages les suivent.

HISTORIQUE

  • XVe s.
    Au barbier qui la barbe oste, Qui ma barbe osta, Et à la mode qui trotte, Qui me la coupa [BASSELIN, V]
  • XVIe s.
    Sur les autels couverts de parements Qui sont beaux lits à la mode ordinaire [MAROT, I, 187]
    On luy reprocha que c'estoit à la mode du regnard, pour n'y pouvoir advenir [MONT., I, 141]
    À la mode de quoy [à la manière dont] nous sommes instruits, il n'est pas merveille si.... [ID., I, 142]
    Comme nous avons dit et pouvons entendre de sa mode [du muscle] d'operer [PARÉ, I, 10]
    Il n'estoit pas losible au pere de nourrir ses enfans à sa mode, ainsi que luy sembloit [AMYOT, Lyc. 33]
    Jeune, belle, gentille, deliberée, de mode que cet homme devint tant amoureux de ses bonnes graces [, Nuits de Straparole, t. II, p. 138, dans LACURNE]
    Chascun à sa mode, et les asnes à l'antique corde [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 266]

ÉTYMOLOGIE

  • Mode 1.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

mode

MODE. n. f. Manière de voir, d'agir, fantaisie. Il faut le laisser vivre à sa mode, le laisser faire à sa mode. Il s'est fait une philosophie à sa mode. Chacun vit à sa mode.

À la mode de, À la manière de. Tripes à la mode de Caen.

Oncle, tante à la mode de Bretagne, Cousin germain, cousine germaine du père ou de la mère. Mon père et lui étaient cousins germains; par conséquent, il est mon oncle à la mode de Bretagne.

Neveu, nièce à la mode de Bretagne, Fils, fille du cousin germain ou de la cousine germaine.

MODE se dit particulièrement de l'Usage passager qui dépend du goût et du caprice. Nouvelle mode. Ancienne mode. Mode ridicule, extravagante. C'est la mode, la dernière mode. Se mettre à la mode. Suivre la mode. Une robe, une étoffe à la mode. Une opinion, un mot à la mode. C'est le livre, la pièce à la mode. Il est de mode de professer cette opinion. La mode des grands chapeaux est passée. La mode est aux couleurs claires. Être esclave de la mode. Les caprices, les bizarreries, l'empire de la mode. On revient aux vieilles modes.

Fam., Un homme à la mode, Un homme en réputation, très recherché, très fêté. On dit dans le même sens Un auteur, un artiste, un acteur à la mode.

Par analogie, Boeuf à la mode, Plat fait d'une pièce de boeuf piquée de gros lard et assaisonnée de carottes, d'oignons, etc.

MODES, au pluriel, qui signifiait autrefois les Ajustements, les parures à la mode pour l'habillement des femmes, ne s'applique plus qu'à leurs chapeaux. Magasin de modes.

mode

MODE. n. m. T. de Philosophie. Manière d'être. Les divers arrangements des parties d'un corps en sont les modes.

Il signifie aussi, dans le langage ordinaire, Forme, méthode. Mode de gouvernement, d'administration, de comptabilité, d'enseignement, d'élection. Le mode que nous avons adopté.

MODE, en termes de Grammaire, désigne la Manière dont on envisage l'action, suivant qu'on la considère comme certaine, douteuse, probable, etc. Mode indicatif, subjonctif, conditionnel, impératif.

Il se dit aussi des Formes spéciales qui servent à indiquer ces différentes nuances. Ce verbe est au mode indicatif, au mode subjonctif.

MODE, en termes de Musique, se dit de Certaines dispositions de l'échelle des sons. Les Grecs avaient plusieurs modes : le dorien, le phrygien, le lydien, etc.

Mode authentique, dans le Plain-chant, Celui qui, étant donné une quinte partant de la tonique ou finale, s'étend à la quarte supérieure. Mode plagal, Celui qui, étant donné la même quinte, s'étend à la quarte inférieure.

Mode majeur, Celui où la tierce et la sixte, au-dessus de la tonique, sont majeures.

Mode mineur, Celui où la tierce et la sixte, au-dessus de la tonique, sont mineures. Le ton d'ut, mode majeur. Le ton de la, mode mineur.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

mode

Mode, Modus.

La mode ancienne, Ratio antiqua.

A la nouvelle mode, Nouo modo, Nouo more.

Vivre à la mode ou guise d'autruy, Alieno more viuere.

Laisse moy cependant vivre à ma mode, Sine nunc meo me viuere interea modo.

Nous voulez vous faire vivre à vostre mode? Vultisne ad vestras leges atque instituta res nostras exigere? B. ex Liu.

Laissez nous vivre à nostre mode, Nolite ad vestras leges atque instituta exigere ea quae apud nos fiunt, B. ex Liuio.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

mode


MODE, s. m. et f. Il est masc. en Philosophie; manière d'être. "Les modes d'un corps, ce qui le modifie; et en Musique, le ton dans lequel une pièce de musique est composée: le mode majeur, le mode mineur, etc.; en Gramaire, moeuf ou manière de conjuguer les verbes: le mode indicatif, subjonctif ou conjonctif, etc. = Il est fém. quand il signifie usage, à l'égard des chôses sur-tout qui dépendent du goût et du caprice des hommes. "Tout est soumis à l'empire de la mode. "Mode ridicule, extravagante. "Inventeur des modes. "Se mettre à la mode, fort à la mode. "La mode en est pâssée; cela est hors de mode, est pâssé de mode. "Insensiblement ces exercices, devenus moins nécessaires, passèrent de mode. Hénaut.
   REM. Mode régit de devant les noms et les verbes. "Les persones raisonnables ne se trouvent nulle part en assez grande quantité, pour y faire une mode de vertu et de droitûre. Font. "Les péchés mêmes des Grands, deviènent les modes des peuples. Fléchier. "On est ignorant dans un siècle, mais la mode d'être savant peut venir. On est intéressé, mais la mode d'être désintéressé ne viendra point. Fonten. "C' est domage que la mode ne soit pas encôre venue d'être en deux endroits: vous seriez bien utile ici à votre famille. Sév.
   Être à la mode, en crédit, en vogue.
   Un Poète à la cour fut jadis à la mode,
   Mais des foux d'aujourd'hui c'est le plus incomode.
       Boileau.
* Le Traducteur du Voy. d'Anson dit mal-à-propos en mode. "Rien n'est plus en mode dans ce pays (la Chine) que des prohibitions de toute espèce. = À~ ma mode, à sa mode, adv. À~ ma manière, suivant son goût. "Vous êtes né comme les enfans des Rois, qui veulent que tout se fasse à leur mode. Télém.
   Je sais vivre à ma mode, et rien ne m'importune.
       Boileau.
= * On a dit anciènement, de mode, pour de sorte que.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

mode

nom féminin mode
1.  Littéraire. Manière de vivre d'un pays.
2.  Ce qui se fait à un moment donné.

mode

nom masculin mode
Forme particulière d'une action.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

mode

(mɔd)
nom féminin
1. manière de vivre, de s'habiller répandue à une époque donnée être à la mode
2. industrie des vêtements travailler dans la mode

mode

Mode, Weise, Kirchentonartfashion, mode, mood, style, vogue, template, craze, method, waymode, modus, wijs, manier, toonaard [muziek], wijs [taal], wijzeאופן (ז), אופנה (נ), אורח (ז), מודה (נ) [אופנה], מודוס (ז), סגנון (ז), אֹפֶן, אָפְנָה, אֹרַח, סִגְנוֹןfel, modμόδα, διάθεση, έγκλισηmodamoda, andazzo, foggia, modo, vogaمُوضَةmódamodemuotimoda流行유행motemodamodaмодаmodeแฟชั่นmodathời trang时尚 (mɔd)
nom masculin
façon de faire mode de vie mode de paiement
indications pour l'utilisation d'un objet
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mode

[mɔd]
nf
(= tendance) → fashion
à la mode → fashionable, in fashion
(= industrie) → fashion trade, fashion industry
travailler dans la mode → to be in the fashion business
nm
(= manière) → mode
mode de faire → way of going about things, way of doing things
(LINGUISTIQUE)mood
(INFORMATIQUE)mode
mode dialogué → interactive mode, conversational mode
(MUSIQUE)mode
mode d'emploi nmdirections pl for use
mode de transport nmmode of transport
mode de vie nmway of life
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005