Paris, Société préhistorique française, 285 p., (Mémoire de la Société préhistorique française ; 62), 2016
Abstract
La Bruyère du Hamel is situated in western Normandy, on the Caen plain. The site is loca... more Abstract
La Bruyère du Hamel is situated in western Normandy, on the Caen plain. The site is located on the west side of the river Laizon, 200 m from ‘Derrière les Prés’ at Ernes. It was discovered by chance in 1988. Nineteen fieldwork campaigns uncovered two middle Neolithic occupations. A buried soil with pit features and numerous finds dating to the first quarter of the 5th millennium was preserved by a group of passage graves built in the second half of the 5th millennium.
The first phase corresponds to a ‘domestic’ occupation. Two underground ovens, several pits and varied finds provide evidence for a range of activities, despite the absence of buildings in the excavated area. The pottery decoration and the VSG tradition lithic industry, attributed to the beginnings of the Cerny culture, raise the question of the role of the region in the emergence of chalcolithisation.
In the heart of the Ernes-Condé monumental cemetery, the funerary phase includes six modest tombs, set very close to one another. Only monument C has a complete groundplan and burial layer. Its duration of use is estimated from a series of 14C dates. The question of the biological relationships of the twelve individuals in the tomb is addressed through a genetic analysis. Lastly, six hearths with heated stones indicate that communal meals were part of the funerary activity. Thus the Atlantic model of monumental dry-stone collective graves includes Normandy, marking a new period with developments in the west spreading in an easterly direction.
Résumé
La Bruyère du Hamel est située en Normandie occidentale, dans la plaine de Caen. Le site est localisé sur le versant ouest de la rivière Laizon à 200 m de « Derrière les Prés » à Ernes. Il a été découvert fortuitement en 1988. Dix-neuf campagnes sur le terrain ont mis en évidence deux occupations du Néolithique moyen. Un sol avec structures fossoyées et mobilier abondant daté du premier quart du Ve millénaire avant notre ère a été fossilisé par un groupe de tombes à couloir de la seconde moitié du Ve millénaire.
La première phase correspond à une occupation « domestique ». Deux fours en sape, plusieurs fosses et un mobilier varié attestent d’activités diverses, malgré l’absence de bâti dans l’emprise archéologique. Les décors céramiques et l’industrie lithique de tradition VSG attribués aux débuts de la culture de Cerny posent la question du rôle de la région dans la genèse de la chalcolithisation.
Au cœur de la nécropole monumentale d’Ernes-Condé, la phase funéraire recèle six tombeaux modestes, très proches les uns des autres. Seul le monument C livre un plan au sol et un niveau sépulcral complets. Sa durée d’utilisation est estimée par une série de dates 14C. La parenté biologique entre les douze défunts de ce caveau est approchée par une analyse génétique. Enfin, six fours à pierres chauffantes témoignent de repas de groupes liés à des gestes funéraires. Ainsi le modèle atlantique des sépultures collectives monumentales en pierre sèche intègre la Normandie, signant une nouvelle période de dynamisme occidental en direction de l’est.
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Papers by Anna Baudry
The preventive archeology excavation realized in Sainte-Marie-de-Ré, on the south coast of the island of Ré allowed the discovery of several structures including a ditch section filled with various and abundant rejects. The study of ceramic and lithic artefacts ensures a dating of the occupation in the recent Neolithic period, and also confirms the domestic vocation of the occupation. The biological data analysis (terrestrial and marine vertebrates, marine invertebrates) moreover provides valuable informations about the occupation modalities of the Atlantic coastline during the first half of the fourth millennium BC.
Conference paper from : Cauliez J., Sénépart I., Jallot L., de Labriffe P.-A., Gilabert C., Gutherz X. (dir.), Halser A. et Ard V. (coll.), "De la tombe au territoire" et actualité de la recherche, Actes des 11e Rencontres méridionales de Préhistoire récente, Montpellier (25-27 septembre 2014), Archives d'Écologie Préhistorique, Toulouse, 2016, 634 p., p.187-198.
La question de l’Homme et de son environnement sera abordée à travers l’étude des assemblages archéozoologiques provenant de deux niveaux de comblement du fossé d’enclos de l'habitat rural des Gains à Saint-Georges-lès-Baillargeaux. Les ensembles datés de La Tène D1b-D2a et de La Tène D2b ont en effet livré un corpus de plus de 10 000 restes d’animaux pour un poids total de près de 110 kg. Si les principaux taxons domestiques sont présents, ce sont les bovins qui dominent très nettement le spectre de faune. Les petits ruminants complètent l’approvisionnement en alimentation carnée de même que les porcs, les chevaux et les chiens qui sont toutefois présents dans de moindres proportions. L’identification de plusieurs espèces sauvages illustre la pratique d’activités cynégétiques variées telles que l’acquisition alimentaire ou l’élimination de nuisibles. De nombreuses traces anthropiques témoignent de la préparation et de la consommation de l’ensemble des taxons domestiques, mais également de l’utilisation de matières animales à des fins artisanales. Les coquillages, évoqués par quelques restes d'huître plate, de palourde européenne et de moule d’eau douce attestent d'échanges ou de commerce de coquillages dès la fin de La Tène finale.
À travers cette communication, les auteurs souhaitent présenter une première approche des modes d’occupation le long du littoral de la Manche et de l'Atlantique au premier millénaire avant notre ère. C'est l'occasion d'actualiser la vision du peuplement de l'Ouest de la France à l'âge du Fer où les occupations littorales ont parfois manqué dans certaines synthèses récentes.
Le cadre géographique retenu sera l'actuelle région administrative Bretagne qui présente 2700 km de linéaire côtier, si l'on inclut toutes les indentations des îles et du littoral continental. La longueur des côtes prises ici en compte permettra d'analyser les systèmes de peuplement à différentes échelles géographiques. Cette analyse repose sur une reprise critique de la documentation archéologique recensée sur cette partie du littoral, y compris les estuaires et rias qui en sont le prolongement naturel. Par ailleurs, cette contribution complète la synthèse consacrée dédiée aux îles bretonnes de plein océan (Le Bihan et al., ce volume).
The islands of the Glénan archipelago and Moutons Island (Fouesnant, Finistère) have been the subject of archaeological references since the eighteenth century and inventories in the early twentieth century, in which numerous indices of human presence at the end of Prehistory are mentioned. Researches drawn by Marthe and Saint-Just Péquart in 1926-27 confirmed the attractiveness of Neolithic and Gaulish people for these island areas. A rediscovery of these pioneering works and new exploration campaigns have resulted in a series of planned excavations, leading to the discovery of important set of constructions remains and objects. They show an almost continuous occupation, from the Mesolithic until the end of the Iron Age. Following a first major historiographical documentary work, the integration of the surveys data and of the multidisciplinary studies drawn after the recent fieldwork, fully completed for that is the Iron Age, are still in progress for the earlier periods; this allows to propose an initial assessment. The nature and function of the different sites have been identified and the important part played by these insular places could be considered in a renewed perspective. If discreet for the Palaeolithic period, the occupation of the Moutons Island and Glénan archipelago will intensify through the Neolithic and the Bronze Age, to become very dense at the end of the Iron Age. The perception of space seems to be is sometimes very different and sometimes strikingly similar. The marine submersion of the older sites can probably explain the low presence of hunter-gatherers on the islands, effective at the end of the Mesolithic. Still elusive because of the pending completion of analysis, the prehistoric Neolithic occupation is dense and characterized by the construction and use of megaliths and the development of specialized activities. The link with the neighbouring coastal communities is strong. It was not until the beginning of the Metal Ages to the occupation of the island territory is extensive. In the Bronze Age, the occupation of the entire complex Moutons-Glénan islands is effective and increases at the beginning of the first millennium, when the cemeteries occupy a large part of the archipelago. At the end of La Tène period, the Glénan and Moutons islands are densely occupied and could be integrated into a long-distance exchange networks. The strategic geographical position, on the one hand between the continent and the ocean and the other south of the tip of Brittany, gives them, from the Late Prehistoric time, a key role in the development of the Atlantic societies.
Résumé :
Les îles de l’archipel des Glénan et l’île aux Moutons (Fouesnant, Finistère) ont fait l’objet de mentions archéologiques depuis le XVIIIème siècle et d’inventaires au début du XXème siècle, dans lesquels est déjà mentionné un nombre important d’indices d’une fréquentation humaine dès la fin de la Préhistoire. Les recherches entreprises par Marthe et Saint-Just Péquart en 1926-27 confirmèrent l’attrait des hommes du Néolithique et des Gaulois pour ces espaces insulaires. Une redécouverte de ces travaux pionniers et de nouvelles campagnes de prospection ont donné lieu à une série de fouilles programmées, ayant permis la découverte d’importants vestiges immobiliers et mobiliers. Ils montrent une occupation quasi continue du Mésolithique jusqu’à la fin de l’époque gauloise. Suite à un premier important travail documentaire historiographique, l’intégration des données de prospections et des études pluridisciplinaires menées à l’issue des récents travaux de terrain, totalement achevée pour de ce qui est de l’Age du Fer, est encore en cours pour les époques antérieures, ce qui permet de dresser un premier bilan. La nature et la fonction des différents sites ont pu être précisées et la place importante de ces espaces insulaires remise en perspective. Très discrète au Paléolithique, la fréquentation de l’île aux Moutons et de l’archipel des Glénan va s’intensifier au Néolithique moyen et à l’Age du Bronze, pour devenir très dense à la fin de l’Age du Fer. La perception des espaces insulaires s’avère tantôt très différente, d’un contexte à l’autre, tantôt étonnamment similaire. La submersion des sites les plus anciens peut sans doute permettre d’expliquer la faible présence des chasseurs-cueilleurs sur l’île, effective dès à partir de la fin du Mésolithique. Encore difficile à appréhender dans l’attente de l’achèvement des analyses , l’occupation préhistorique néolithique est dense et se caractérise par la construction puis l’utilisation de mégalithes et le développement d’activités spécialisées. Le lien avec les communautés littorales voisines est fort. Il faut attendre les débuts des âges des Métaux pour que l’occupation du territoire insulaire soit extensive. A l’Age du Bronze, l’occupation de la totalité du complexe Glénan-Moutons est effective et s’accentue au début du 1er millénaire, où les nécropoles occupent un large territoire sur l’archipel. A la fin de La Tène, les Glénan et les Moutons sont densément occupés et pourraient s’intégrer au cœur de réseaux d’échanges à longue distance. La position géographique stratégique, d’une part entre le continent et l’Océan et, d’autre part, au sud de la pointe bretonne, leur confère depuis la fin de la Préhistoire un rôle déterminant dans le développement des sociétés atlantiques.
The Dossen Rouz settlement, located on the seashore of the commune of Locquémeau-Trédrez, (Brittany, North western France) was dedicated to the production of sea salt during the Late Iron Age (3rd-2nd cent. BC). This archaeological site has revealed the exploitation of a large spectrum of animal species (shells, crustaceans, echinoderms, fishes and mammals). This archaeological deposit has been modified by the modern seaborne incursions of shell. The distinction between natural and anthropic accumulations is essential to understand how the deposit was created. In this paper we attempt to recognize natural deposits in the aim to obtain some reliable data on the Iron Age diet of Dossen Rouz. The variety and the quantity of archaeological marine invertebrate remains encountered are significant for the Iron Age at Dossen Rouz. For shells and especially sea urchins, rarely identified in archaeological contexts, metric quantitative and taphonomic studies, have allowed us to develop new approaches, such as acquisition methods.
The site of Port-Blanc is situated on the western side of Hoedic Island (Brittany, France). It is characterized by the presence of a Late Iron Age archaeological complex consisting of salt-production substructures and substantial domestic remains, which were the object of excavations by M.-Y Daire between 2005 and 2010. Owing to its geographical position and the quality of preservation of the fauna, this site represents an ideal framework to study the behaviour of an island population faced with the problems of acquisition and management of animal food resources. To address these issues, we make use of a set of 30 bone fragments derived from the various anatomical parts of the skeleton of the grey seal (Halichoerus grypus). These bones are characterized by the presence of many anthropogenic marks that illustrate the practices of skinning, butchery and taking of meat. Do these remains correspond to an opportunist consumption or organized marine hunting? These remains from Late Iron Age archaeological levels provide new environmental, biogeographical as well as the distribution of these populations in Protohistoric times. In addition, these remains throw light on the possible impact on the coastal environment caused by the human occupation and consequently on these species of sea mammals.
The preventive archeology excavation realized in Sainte-Marie-de-Ré, on the south coast of the island of Ré allowed the discovery of several structures including a ditch section filled with various and abundant rejects. The study of ceramic and lithic artefacts ensures a dating of the occupation in the recent Neolithic period, and also confirms the domestic vocation of the occupation. The biological data analysis (terrestrial and marine vertebrates, marine invertebrates) moreover provides valuable informations about the occupation modalities of the Atlantic coastline during the first half of the fourth millennium BC.
Conference paper from : Cauliez J., Sénépart I., Jallot L., de Labriffe P.-A., Gilabert C., Gutherz X. (dir.), Halser A. et Ard V. (coll.), "De la tombe au territoire" et actualité de la recherche, Actes des 11e Rencontres méridionales de Préhistoire récente, Montpellier (25-27 septembre 2014), Archives d'Écologie Préhistorique, Toulouse, 2016, 634 p., p.187-198.
La question de l’Homme et de son environnement sera abordée à travers l’étude des assemblages archéozoologiques provenant de deux niveaux de comblement du fossé d’enclos de l'habitat rural des Gains à Saint-Georges-lès-Baillargeaux. Les ensembles datés de La Tène D1b-D2a et de La Tène D2b ont en effet livré un corpus de plus de 10 000 restes d’animaux pour un poids total de près de 110 kg. Si les principaux taxons domestiques sont présents, ce sont les bovins qui dominent très nettement le spectre de faune. Les petits ruminants complètent l’approvisionnement en alimentation carnée de même que les porcs, les chevaux et les chiens qui sont toutefois présents dans de moindres proportions. L’identification de plusieurs espèces sauvages illustre la pratique d’activités cynégétiques variées telles que l’acquisition alimentaire ou l’élimination de nuisibles. De nombreuses traces anthropiques témoignent de la préparation et de la consommation de l’ensemble des taxons domestiques, mais également de l’utilisation de matières animales à des fins artisanales. Les coquillages, évoqués par quelques restes d'huître plate, de palourde européenne et de moule d’eau douce attestent d'échanges ou de commerce de coquillages dès la fin de La Tène finale.
À travers cette communication, les auteurs souhaitent présenter une première approche des modes d’occupation le long du littoral de la Manche et de l'Atlantique au premier millénaire avant notre ère. C'est l'occasion d'actualiser la vision du peuplement de l'Ouest de la France à l'âge du Fer où les occupations littorales ont parfois manqué dans certaines synthèses récentes.
Le cadre géographique retenu sera l'actuelle région administrative Bretagne qui présente 2700 km de linéaire côtier, si l'on inclut toutes les indentations des îles et du littoral continental. La longueur des côtes prises ici en compte permettra d'analyser les systèmes de peuplement à différentes échelles géographiques. Cette analyse repose sur une reprise critique de la documentation archéologique recensée sur cette partie du littoral, y compris les estuaires et rias qui en sont le prolongement naturel. Par ailleurs, cette contribution complète la synthèse consacrée dédiée aux îles bretonnes de plein océan (Le Bihan et al., ce volume).
The islands of the Glénan archipelago and Moutons Island (Fouesnant, Finistère) have been the subject of archaeological references since the eighteenth century and inventories in the early twentieth century, in which numerous indices of human presence at the end of Prehistory are mentioned. Researches drawn by Marthe and Saint-Just Péquart in 1926-27 confirmed the attractiveness of Neolithic and Gaulish people for these island areas. A rediscovery of these pioneering works and new exploration campaigns have resulted in a series of planned excavations, leading to the discovery of important set of constructions remains and objects. They show an almost continuous occupation, from the Mesolithic until the end of the Iron Age. Following a first major historiographical documentary work, the integration of the surveys data and of the multidisciplinary studies drawn after the recent fieldwork, fully completed for that is the Iron Age, are still in progress for the earlier periods; this allows to propose an initial assessment. The nature and function of the different sites have been identified and the important part played by these insular places could be considered in a renewed perspective. If discreet for the Palaeolithic period, the occupation of the Moutons Island and Glénan archipelago will intensify through the Neolithic and the Bronze Age, to become very dense at the end of the Iron Age. The perception of space seems to be is sometimes very different and sometimes strikingly similar. The marine submersion of the older sites can probably explain the low presence of hunter-gatherers on the islands, effective at the end of the Mesolithic. Still elusive because of the pending completion of analysis, the prehistoric Neolithic occupation is dense and characterized by the construction and use of megaliths and the development of specialized activities. The link with the neighbouring coastal communities is strong. It was not until the beginning of the Metal Ages to the occupation of the island territory is extensive. In the Bronze Age, the occupation of the entire complex Moutons-Glénan islands is effective and increases at the beginning of the first millennium, when the cemeteries occupy a large part of the archipelago. At the end of La Tène period, the Glénan and Moutons islands are densely occupied and could be integrated into a long-distance exchange networks. The strategic geographical position, on the one hand between the continent and the ocean and the other south of the tip of Brittany, gives them, from the Late Prehistoric time, a key role in the development of the Atlantic societies.
Résumé :
Les îles de l’archipel des Glénan et l’île aux Moutons (Fouesnant, Finistère) ont fait l’objet de mentions archéologiques depuis le XVIIIème siècle et d’inventaires au début du XXème siècle, dans lesquels est déjà mentionné un nombre important d’indices d’une fréquentation humaine dès la fin de la Préhistoire. Les recherches entreprises par Marthe et Saint-Just Péquart en 1926-27 confirmèrent l’attrait des hommes du Néolithique et des Gaulois pour ces espaces insulaires. Une redécouverte de ces travaux pionniers et de nouvelles campagnes de prospection ont donné lieu à une série de fouilles programmées, ayant permis la découverte d’importants vestiges immobiliers et mobiliers. Ils montrent une occupation quasi continue du Mésolithique jusqu’à la fin de l’époque gauloise. Suite à un premier important travail documentaire historiographique, l’intégration des données de prospections et des études pluridisciplinaires menées à l’issue des récents travaux de terrain, totalement achevée pour de ce qui est de l’Age du Fer, est encore en cours pour les époques antérieures, ce qui permet de dresser un premier bilan. La nature et la fonction des différents sites ont pu être précisées et la place importante de ces espaces insulaires remise en perspective. Très discrète au Paléolithique, la fréquentation de l’île aux Moutons et de l’archipel des Glénan va s’intensifier au Néolithique moyen et à l’Age du Bronze, pour devenir très dense à la fin de l’Age du Fer. La perception des espaces insulaires s’avère tantôt très différente, d’un contexte à l’autre, tantôt étonnamment similaire. La submersion des sites les plus anciens peut sans doute permettre d’expliquer la faible présence des chasseurs-cueilleurs sur l’île, effective dès à partir de la fin du Mésolithique. Encore difficile à appréhender dans l’attente de l’achèvement des analyses , l’occupation préhistorique néolithique est dense et se caractérise par la construction puis l’utilisation de mégalithes et le développement d’activités spécialisées. Le lien avec les communautés littorales voisines est fort. Il faut attendre les débuts des âges des Métaux pour que l’occupation du territoire insulaire soit extensive. A l’Age du Bronze, l’occupation de la totalité du complexe Glénan-Moutons est effective et s’accentue au début du 1er millénaire, où les nécropoles occupent un large territoire sur l’archipel. A la fin de La Tène, les Glénan et les Moutons sont densément occupés et pourraient s’intégrer au cœur de réseaux d’échanges à longue distance. La position géographique stratégique, d’une part entre le continent et l’Océan et, d’autre part, au sud de la pointe bretonne, leur confère depuis la fin de la Préhistoire un rôle déterminant dans le développement des sociétés atlantiques.
The Dossen Rouz settlement, located on the seashore of the commune of Locquémeau-Trédrez, (Brittany, North western France) was dedicated to the production of sea salt during the Late Iron Age (3rd-2nd cent. BC). This archaeological site has revealed the exploitation of a large spectrum of animal species (shells, crustaceans, echinoderms, fishes and mammals). This archaeological deposit has been modified by the modern seaborne incursions of shell. The distinction between natural and anthropic accumulations is essential to understand how the deposit was created. In this paper we attempt to recognize natural deposits in the aim to obtain some reliable data on the Iron Age diet of Dossen Rouz. The variety and the quantity of archaeological marine invertebrate remains encountered are significant for the Iron Age at Dossen Rouz. For shells and especially sea urchins, rarely identified in archaeological contexts, metric quantitative and taphonomic studies, have allowed us to develop new approaches, such as acquisition methods.
The site of Port-Blanc is situated on the western side of Hoedic Island (Brittany, France). It is characterized by the presence of a Late Iron Age archaeological complex consisting of salt-production substructures and substantial domestic remains, which were the object of excavations by M.-Y Daire between 2005 and 2010. Owing to its geographical position and the quality of preservation of the fauna, this site represents an ideal framework to study the behaviour of an island population faced with the problems of acquisition and management of animal food resources. To address these issues, we make use of a set of 30 bone fragments derived from the various anatomical parts of the skeleton of the grey seal (Halichoerus grypus). These bones are characterized by the presence of many anthropogenic marks that illustrate the practices of skinning, butchery and taking of meat. Do these remains correspond to an opportunist consumption or organized marine hunting? These remains from Late Iron Age archaeological levels provide new environmental, biogeographical as well as the distribution of these populations in Protohistoric times. In addition, these remains throw light on the possible impact on the coastal environment caused by the human occupation and consequently on these species of sea mammals.
Cet ouvrage est consacré aux riches occupations de la fin de l'âge du Fer qui ont marqué Hoedic et ses îles soeurs du Mor Braz.
Les recherches archéologiques, conduites sous la direction de Marie-Yvane Daire sur les sites de Port-Blanc et de Sterflant entre 2004 à 2015, ont généré des études multidisciplinaires des structures et mobiliers archéologiques, des assemblages archéozoologiques et de l'environnement du site.
Elles offrent une vision inédite de l'économie de subsistance des populations insulaires et de la place des îles dans le contexte atlantique à la veille de la Conquête romaine...
La Bruyère du Hamel is situated in western Normandy, on the Caen plain. The site is located on the west side of the river Laizon, 200 m from ‘Derrière les Prés’ at Ernes. It was discovered by chance in 1988. Nineteen fieldwork campaigns uncovered two middle Neolithic occupations. A buried soil with pit features and numerous finds dating to the first quarter of the 5th millennium was preserved by a group of passage graves built in the second half of the 5th millennium.
The first phase corresponds to a ‘domestic’ occupation. Two underground ovens, several pits and varied finds provide evidence for a range of activities, despite the absence of buildings in the excavated area. The pottery decoration and the VSG tradition lithic industry, attributed to the beginnings of the Cerny culture, raise the question of the role of the region in the emergence of chalcolithisation.
In the heart of the Ernes-Condé monumental cemetery, the funerary phase includes six modest tombs, set very close to one another. Only monument C has a complete groundplan and burial layer. Its duration of use is estimated from a series of 14C dates. The question of the biological relationships of the twelve individuals in the tomb is addressed through a genetic analysis. Lastly, six hearths with heated stones indicate that communal meals were part of the funerary activity. Thus the Atlantic model of monumental dry-stone collective graves includes Normandy, marking a new period with developments in the west spreading in an easterly direction.
Résumé
La Bruyère du Hamel est située en Normandie occidentale, dans la plaine de Caen. Le site est localisé sur le versant ouest de la rivière Laizon à 200 m de « Derrière les Prés » à Ernes. Il a été découvert fortuitement en 1988. Dix-neuf campagnes sur le terrain ont mis en évidence deux occupations du Néolithique moyen. Un sol avec structures fossoyées et mobilier abondant daté du premier quart du Ve millénaire avant notre ère a été fossilisé par un groupe de tombes à couloir de la seconde moitié du Ve millénaire.
La première phase correspond à une occupation « domestique ». Deux fours en sape, plusieurs fosses et un mobilier varié attestent d’activités diverses, malgré l’absence de bâti dans l’emprise archéologique. Les décors céramiques et l’industrie lithique de tradition VSG attribués aux débuts de la culture de Cerny posent la question du rôle de la région dans la genèse de la chalcolithisation.
Au cœur de la nécropole monumentale d’Ernes-Condé, la phase funéraire recèle six tombeaux modestes, très proches les uns des autres. Seul le monument C livre un plan au sol et un niveau sépulcral complets. Sa durée d’utilisation est estimée par une série de dates 14C. La parenté biologique entre les douze défunts de ce caveau est approchée par une analyse génétique. Enfin, six fours à pierres chauffantes témoignent de repas de groupes liés à des gestes funéraires. Ainsi le modèle atlantique des sépultures collectives monumentales en pierre sèche intègre la Normandie, signant une nouvelle période de dynamisme occidental en direction de l’est.
Ces rencontres interdisciplinaires visent à mettre en avant des recherches actuelles ou des approches novatrices concernant l’anthropisation des milieux, le paysage, les pratiques agropastorales et l’alimentation carnée et végétale. Les approches pluridisciplinaires et les méthodes en cours de développement seront privilégiées. Des études de cas sur des sites emblématiques de l’Ouest de la France ou bien des synthèses régionales abordant ces problématiques seront également présentées.
28th of September- 2nd of October 2021 île d’Oléron (France)
30 avril 2021 : date limite d'inscription
https://homer2020.sciencesconf.org/
Le second colloque international "HOMER 2021" (10 ans après la première édition qui s'était tenue à Vannes https://homer2011.univ-rennes1.fr/), se veut une large rencontre scientifique sur la question des peuplements littoraux et des interactions Homme/Milieu autour des avancées récentes de l’archéologie côtière et insulaire. L’aire géographique de cette seconde édition concerne l'Atlantique nord équateur.
Il suscitera d’une part des synthèses et confrontations d’expériences dans les divers pays d’Europe et d’Amérique du nord et centrale et, d’autre part, une prospective sur les développements de la recherche en archéologie et archéosciences dans le domaine littoral.
Les diverses sessions permettront de faire le point, dix ans plus tard, sur les questions des identités culturelles insulaires et côtières et des interrelations entre communautés, sur les structures et les aménagements côtiers, sur l’évolution des paysages maritimes, sur la production et l’utilisation de matières premières, mais aussi sur les questions méthodologiques et les nouveaux challenges de l’archéologie littorale (lato sensu).
Le colloque Homer 2020 se déroulera du 27 septembre au 2 octobre 2021, sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime, Nouvelle-Aquitaine), île de la côte atlantique française au riche passé préhistorique, historique et archéologique et proposera un attractif programme d’excursions et d’événements invitant à la découverte de l’exceptionnel patrimoine insulaire et côtier de la région.
Le colloque est organisé par l’Unité Mixte de Recherche 6566 CReAAH (Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences et Histoire) et la DRAC Nouvelle-Aquitaine, avec le soutien du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), du Ministère de la Culture, des universités de La Rochelle, Poitiers, Nantes (OSUNA) et Rennes (OSUR), du département de Charente-Maritime, de la commune de Château d’Oléron et de la communauté de communes de l’île d’Oléron ainsi que de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) et du Ministère des Outre-Mer.
Les langues officielles du colloque seront le français et l’anglais, et les communications et débats feront l’objet de traductions simultanées.
Les sessions accueilleront des communications orales et des posters.
Date limite de soumission : le 31 mars 2021
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The second international conference "HOMER 2021" (10 years after the first edition held in Vannes https://homer2011.univ-rennes1.fr/), aims to propose a broad scientific meeting on the question of the archaeology of coastal settlements and human/environment interactions around recent advances in coastal and island archaeology. The geographical area of this second edition concerns the Atlantic north of the equator.
On the one hand, it will generate syntheses and confrontations of experiences in the various countries of Europe and North and Central America and, on the other hand, a prospective study on developments in archaeology and archaeometry research in the coastal field.
The various sessions will take stock, ten years later, on issues such as island and coastal cultural identities, interrelationships between communities, on the coastal structures, on the evolution of the maritime landscapes, on the production and use of raw materials, but also on methodological issues and new challenges of coastal archaeology (lato sensu).
The Homer 2021 conference will take place from the 27th September-and 2nd October 2020, on the island of Oléron (Charente-Maritime, Nouvelle-Aquitaine), situated on the French Atlantic coast,a location rich prehistoric, historical and archaeological past. There will be an attractive program of excursions and events allowing participants to discover the exceptional isular and coastal heritage of this region.
The Homer 2021 conference is organised by the CReAAH Joint Research Unit (Research Center in Archeology, Archeology and History, UMR 6566) and the DRAC Nouvelle-Aquitaine, with the support of the CNRS (National Center for Scientific Research), the Ministry of Culture, universities of La Rochelle, Poitiers, Nantes (OSUNA), Rennes (OSUR) the Charente-Maritime department, the Château d'Oléron parish, the parishes community of Oléron island, the Inrap (National institute of preventive archaeological research) and also the Ministry of Outre-Mer.
The official languages of the conference will be French and English, and the papers and debates will be translated simultaneously.
The sessions will host oral communications and posters.
The deadline for submissions is 31st March 2021
The website: https://homer2020.sciencesconf.org/
Liste des sessions
Session 1 : L'archéologie littorale et maritime : les défis d'aujourd'hui
Session 2 : Le potentiel des sites littoraux (immergés, intertidaux, côtiers), méthodes et techniques d'identification et d'étude
Session 3 : Îles : isolement ou interconnexions ?
Session 4 : Anthropisation du littoral : infrastructures, transformation et techniques de production
Session 5 : Les ressources marines : nouvelles approches, nouveaux enjeux
Session 6 : Navigations, circulations et installations portuaires
List of sessions
Session 1: Coastal and maritime archaeology: today’s challenges.
Session 2: Unlocking the potential of submerged, intertidal and coastal sites: Developing methods for their identification and study.
Session 3: Islands: isolation or interconnection?
Session 4: The anthropization of the coast: infrastructure, transformation and production techniques.
Session 5: Marine resources: new approaches, new challenges.
Session 6: Navigation, circulation and port installations.