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Les traçages karstiques des Alpes-Maritimes

GILLI E., MANGAN Ch. et MICHELOT N., 2006. Les traçages karstiques des AlpesMaritimes.. Université de Nice-Sophia-Antipolis, UMR Espace. 33 p., 1 carte. HYDROGEOLOGIE KARSTIQUE DES ALPES MARITIMES Notice de la carte des traçages des Alpes Maritimes E. Gilli, Ch. Mangan - juin 2006 1. PRESENTATION Les séries carbonatées des Alpes Maritimes sont prises en écharpe entre le vieux massif des Maures au sud-ouest et la récente chaîne du Mercantour au nord, et plongent vers le sud dans la Méditerranée. Cette situation remarquable a permis l'existence de systèmes hydrogéologiques variés qui s'étagent entre la haute montagne et les fonds sous-marins. De nombreuses sources karstiques ont permis, dès l'Antiquité, l'alimentation des villes côtières comme Antipolis (Antibes) ou Cemenelum (Nice-Cimiez). Malgré l'absence d'industries et d'activités agricoles importantes, les zones karstiques du département des Alpes Maritimes subissent une pression démographique croissante, liée à l'expansion de l'urbanisation côtière, à la colonisation du moyen pays par l'habitat secondaire et au développement des activités de loisir dans les zones montagneuses. Ceci a pour effet d'accroître la sollicitation des ressources en eau karstiques et de les rendre plus vulnérables, ce qui induit une forte demande en études. La complexité de la structure géologique, l'importance des héritages paléogéographiques et les variations eustatiques rendent cependant ces études difficiles. Par ailleurs, l'absence de tradition universitaire locale en hydrogéologie fait que la connaissance actuelle ne peut s'appuyer sur des bases académiques solides. La place des spéléologues et des bureaux d'étude privés y est de ce fait beaucoup plus importante que pour d'autres zones de France. L'inventaire et la carte des traçages présentés ici constituent donc une oeuvre collective réunissant bénévoles et professionnels. 2. GÉOGRAPHIE DES ALPES MARITIMES 2.1. Milieu naturel Les Alpes Maritimes tirent leur nom de l'existence d'un relief vigoureux, avec des montagnes qui dépassent 3000 m dans le Massif du Mercantour et qui plongent directement en mer au sud où elles n'offrent qu'une frange côtière réduite, voire absente. Les villes de Nice, Monaco et Menton y sont localisées. A l'ouest, le relief s'adoucit avec un vaste ensemble de plateaux de faible altitude (Roquefort, Valbonne, La Colle sur Loup), en périphérie desquels se situent les villes de Grasse, Vence, Cannes, Antibes, Cagnes et St Laurent du Var. Cet ensemble est bordé au nord par de puissants escarpements, les Baous, qui forment la limite méridionale d'une série de plateaux de moyenne altitude, les Préalpes de Grasse. Ces dernières passent progressivement, vers le nord, au dôme de pélites permiennes du Barrot, puis au domaine cristallin des Alpes au Nord. Le fleuve principal est le Var qui prend sa source à Entraunes (alt. 1800m). Il reçoit en rive gauche deux affluents majeurs prenant leur source dans le Mercantour : la Tinée au centre et la Vésubie à l'est. Plus au sud il reçoit, en rive droite, les eaux de l'Estéron essentiellement alimentées par des sources karstiques : sources du Végay, Bouisse de Conségudes, sources de la Clave. Les autres cours d'eau sont de petits fleuves côtiers principalement alimentés par les eaux du karst . D'ouest en est, on peut citer : - la Siagne qui prend sa source au pied du massif de l'Audibergue, aux sources Garbo et Ajustadoux, et reçoit latéralement des apports des sources de la Siagnole, de la Foux de St Cézaire, et des sources de la Manuelle, des Veyans et de Valcluse, - la Brague qui prend sa source à Opio et dont le cours est soutenu par plusieurs petites sources. Son débit reste néanmoins insuffisant en été et peut provoquer son assèchement total, sauf à l'aval où le karst soutient les écoulements, - le Loup qui prend sa source à Andon et reçoit successivement les eaux de nombreuses sources karstiques, dont les plus importantes sont la Mouna, les sources de Gréolières, les sources de Cipières, la source du Foulon, la Foux de Courmes, la source des Fontaniers, les sources de Bramafan, la source Mane, les Fugerets, enfin plus au sud, celles des Noyers et du Lauron, - la Cagne qui prend sa source sur le flanc sud du Cheiron et voit son débit augmenter rapidement par l'apport du groupe de sources Riou-Sourcets-Emergences au nord de Vence. - le Paillon à Nice et le Caréi à Menton, alimentés par des écoulements superficiels sur les séries imperméables du Crétacé, mais qui recoivent également des apports latéraux d'origine karstiques, soit aériens comme la source de Ste Thècle autrefois utilisée pour l'alimentation de la ville de Nice, soit en sous-écoulement dans les alluvions (Emily, 2000). Tous ces cours d'eau, hormis ceux situés au nord où leur débit est soutenu par les neiges du Mercantour, ont des débits tributaires des précipitations. Leur variabilité est importante et ils peuvent donner lieu à des épisodes de crue, violents et destructeurs. Le climat est typiquement méditerranéen avec deux saisons pluvieuses bien marquées à l'automne et au printemps, un hiver sec et un été souvent caniculaire. La pluviosité des Alpes Maritimes compilée sur une trentaine d'années est comprise entre 700 mm sur le littoral et 1500 mm dans la chaîne du Mercantour. Le manteau neigeux peut persister plusieurs mois. Sur les zones karstiques où l'infiltration est généralement rapide, l'évapotranspiration soustrait environ 40 à 50% des précipitations. Les modules d'infiltration sont de ce fait compris entre 7 Ls-1km-2 pour le littoral et 25 Ls-1km-2 pour les karsts de haute montagne. 2.2. Occupation humaine La frange côtière entre Cannes et Menton concentre l'essentiel de la population, soit environ 900 000 habitants. Les villes principales sont Nice (500 000 habitants), Cannes (50 000 habitants) et Antibes (50 000 habitants). Les activités sont essentiellement tertiaires, l'industrie se résumant à quelques activités de transformation dans les plaines du Var et de la Siagne ainsi qu'à Monaco, des usines chimiques (parfums et arômes) dans les bassins grassois et monégasque et une agriculture maraîchère et florale qui ne résiste pas à la pression foncière dans le quadrilatère CannesGrasse-Vence-Nice. Dans le haut pays l'activité se résume pour l'essentiel au tourisme, et les haut et moyen pays sont colonisés par l'habitat secondaire. Le pastoralisme, autrefois très développé, ne subsiste que dans quelques secteurs éloignés de la côte et difficilement accessibles. 3. GÉOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE DES ALPES MARITIMES 3.1. Histoire géologique On peut débuter l'histoire géologique des Alpes Maritimes vers 300 Ma avec la mise en place du massif des Maures et du Tanneron durant la tectogenèse hercynienne. Au pied de ce massif, d'épaisses séries sédimentaires parfois évaporitiques se déposent au Trias dans une mer peu profonde. De 130 à 100 Ma, une phase de compression provoque à l'ouest l'émersion de l'isthme durancien qui se traduit par une importante karstification des calcaires jurassiques et crétacés. Cette émersion est cependant peu sensible dans les Alpes Maritimes où elle n'intéresse que la zone située au sud de Grasse. Vers 100 Ma, les prémices de la tectonique alpine provoquent les premiers plissements . A partir de 65 Ma la mer commence à se retirer. La mise en place de la Méditerranée s'accompagne à partir de 30 Ma de la rotation du bloc corso-sarde, qui provoque l'ouverture du bassin ligure avec l'affaissement des compartiments les plus méridionnaux. Cette phase d'extension s'accompagne de l'apparition de grabens nordsud et de la mise en place d'un volcanisme actif dont les témoins sont aujourd'hui présents à Villeneuve Loubet, au Cap d'Antibes et au Cap d'Ail. La surrection de l'Argentera Mercantour débute vers 20 Ma et provoque le glissement vers le sud des séries sédimentaires des futures Préalpes de Grasse et de l'Arc de Nice. Vers 10 Ma, une phase paroxysmale met en place les Alpes avec une altitude proche de l'actuelle. Vers 7 Ma, la chaîne provençale bascule vers le sud et les cours d'eau acquièrent leur position actuelle. Entre 6 et 5 Ma, l'assèchement de la Méditerranée au Messinien provoque une forte incision des cours d'eau et la création des profonds canyons du Var, du Paillon et des autres fleuves côtiers. Cette régression qui a provoqué une chute du niveau de base a eu une grande importance sur la mise en place des systèmes karstiques profonds (Audra et al, 2004). L'ouverture du détroit de Gibraltar à 5,3 Ma se traduit par une importante transgression et permet le dépôt de sédiments pliocènes dans les rias messiniennes jusqu'à environ 80 m d'altitude. Au cours du Quaternaire, durant 1,5 Ma, les variations glacio-eustatiques provoquent des creusements et des remplissages alternés des alluvions des basses vallées des fleuves et des oscillations des niveaux de base dans les systèmes karstiques. 3.2. Zones karstiques Le Département des Alpes Maritimes est riche en zones karstiques, irrégulièrement réparties en fonction du contexte géologique. La karstification se développe en effet pour l'essentiel dans les calcaires triasiques et jurassiques, ainsi que dans les calcaires gréseux du Nummulitique. Si la lithologie permet d'individualiser différentes unités, l'importance des mouvements tectoniques et des rejets de faille permet généralement des relations hydrologiques entre les différentes unités, sauf entre le Jurassique basal et le Muschelkalk supérieur où le Keuper argileux très épais forme généralement un écran imperméable rarement franchi par les eaux. A cela doivent être rajoutés les phénomènes pseudo-karstiques qui affectent les amas de gypse triasique présents dans les régions de Grasse - Mouans-Sartoux, de Sospel, et de la Vésubie, ainsi que dans la ville de Nice (Cimiez) où, bien que de faible ampleur, ces phénomènes ont une importance considérable puisqu'ils affectent le bâti. Les domaines karstiques carbonatés s'individualisent dans trois secteurs principaux : - les karsts de la plate-forme autochtone de l'avant pays niçois entre la Siagne et le Var, - les plateaux des Préalpes de Grasse au nord de la chaîne des Baous, - les chaînons de l'Arc de Nice entre le Var et la frontière italienne. A ces trois grands ensembles s'ajoutent de nombreuses unités calcaires plus ou moins plissées et isolées avec, entre autres, les karsts de haute montagne (Mounier, Marguaréis) et les synclinaux de calcaires lutétiens (Lucéram). Même si les reliefs karstiques ne sont pas partout aussi spectaculaires que dans les plans de Caussols ou de St Barnabé, une grande partie du département des Alpes maritimes est affectée par la karstification. Il est plus simple d'énumérer les secteurs dépourvus de systèmes karstiques : l'Estérel, le Tanneron, le dôme de Barrot et le massif cristallin de l'Argentéra-Mercantour. 3.3. Hydrogéologie et ressource en eau Plusieurs ensembles hydrogéologiques peuvent être décrits : - les basses vallées des fleuves (Siagne, Loup, Var, Paillon), dans lesquelles la forte épaisseur des éléments détritiques permet l'existence de nappes alluviales, - les aquifères karstiques traditionnellement exploités à l'émergence : sources du Riou, t de S Cézaire, de Gréolières, du Foulon, etc. - les aquifères karstiques sollicités par forages profonds : Jurassique sous les bassevallées alluviales du Loup à Villeneuve Loubet et du Paillon à Cantaron et Drap (Emily, 2000). Ces réservoirs constituent l'essentiel de la ressource utilisée pour Alimentation en Eau Potable (A.E.P.), mais d'autres aquifères peuvent être signalés qui, quoique moins productifs, permettent grâce à des forages profonds dans le Crétacé supérieur ou les grès oligocènes des adductions locales d'importance stratégique. Les sources karstiques ont toujours constitué une ressource importante pour l'alimentation en eau des zones côtières : - sources Ingram et du Larvoto pour Monaco, - sources romaines de la Brague pour l'alimentation en eau d'Antibes (Antipolis) depuis l'Antiquité, - Fontaine de Mourailles qui desservait la ville romaine de Cemenelum grâce à un aqueduc encore fonctionnel dans les années 70, - Foux de Grasse, située au cœur de la ville et toujours utilisée aujourd'hui. De grands travaux d'adduction avec la construction de canaux aériens de plusieurs kilomètres ont eu lieu au XIXème siècle et au début du XXème siècle pour aider l'agriculture et pour alimenter les villes côtières en pleine expansion. Plusieurs sources karstiques importantes ont ainsi été captées: source de Ste Thècle pour Nice, sources de la Siagne, de St Cézaire et de Gréolières pour la région cannoise, source du Foulon pour la ville de Grasse et source de la Pare pour ses communes périphériques. Plus récemment la commune de Mouans Sartoux a équipé la Foux du même nom et a procédé à de nombreux essais pour en optimiser l'utilisation. Les risques de rupture d'alimentation en eau liés à la croissance de la population, à l'augmentation des consommations et au réchauffement climatique suscitent aujourd'hui un intérêt croissant pour les prélèvements dans la ressource karstique, soit par optimisation des captages au niveau des émergences, soit à l'aide de forages profonds, soit encore en s'intéressant aux aquifères jusqu'alors négligés du fait de leur vulnérabilité à la contamination marine. L'hydrogéologie des Alpes Maritimes entre au début du XXIème siècle dans une phase de gestion de l'eau. 4. LES TRACAGES D'EAU DANS LES ALPES MARITIMES 4.1. Définition Les traçages sont des opérations qui consistent à introduire dans l'eau une substance aisément détectable afin d'étudier son cheminement souterrain. Le traceur le plus couramment utilisé reste la fluorescéine, colorant inoffensif d'un vert intense, mais de nombreux autres produits peuvent également être mis en oeuvre : autres substances fluorescentes (rhodamine, éosine, naphtionate), sels divers (NaCl, KCl, LiCl), éléments radioactifs, spores colorées, et même anisette ou grains de blé ! Un traçage peut être qualitatif lorsqu'il permet une simple mise en évidence de la liaison entre deux points (site d'injection et source), ou quantitatif lorsque le dosage du traceur et l'analyse de sa courbe de restitution sont effectués. On peut alors obtenir d'importants renseignements sur les caractéristiques des circulations souterraines. 4.2. Réflexion sur les méthodes utilisées La grande majorité des traçages utilise les traceurs fluorescents (fluorescéine, rhodamine,..). Eclairées par un faisceau monochromatique à une longueur d'onde caractéristique (dite d'excitation), ces substances sont capables d'émettre une radiation spécifique (dite d'émission). L'injection se fait généralement en une fois, directement dans une circulation de surface ou souterraine ou à l'aide d'une chasse d'eau. La restitution est suivie aux sources, soit à l'aide de préleveurs automatiques, soit en utilisant des fluocapteurs : petits sachets de charbon actif qui piègent les traceurs fluorescents. Ces opérations sont délicates à mettre en oeuvre et les résultats ne sont pas toujours fiables. En effet il existe dans les eaux naturelles de nombreuses substances organiques (acides humiques et fulviques) présentant le phénomène de fluorescence. La meilleure information qualitative est fournie par le dosage direct des traceurs dans l'eau, car au niveau des fluocapteurs, le charbon actif qu'ils renferment offre une grande surface spécifique et, laissé en continu dans l'eau qui s'écoule, adsorbe les traceurs qui y sont présents. Le capteur a donc une fonction intégratrice du flux de traceur réapparu et permet un dosage semi-quantitatif. Les teneurs mesurées sur les éluats sont généralement 10 fois plus élevées que dans l'eau, la sensibilité serait donc améliorée. Malheureusement le capteur cumule aussi le fond de fluorescence naturelle et l'information est d'un usage plus difficile . La mesure quantitative des traceurs devrait donc toujours être validée par une recherche qualitative des traceurs. L'idéal est d'utiliser un spectrophotomètre permettant de sélectionner une longueur d'onde d'excitation précise et de mesurer l'intensité de la radiation émise à la longueur d'onde d'émission. Généralement, la fluorescence naturelle donne des pics très étalés en longueur d'onde du fait de la présence de nombreuses substances fluorescentes, alors que les traceurs injectés donnent plutôt des pics étroits et intenses. Cependant, un faible pic peut parfois être masqué par un fond élevé de fluorescence naturelle et des valeurs équivalentes à quelques mgL-1 de fluorescéine sont régulièrement observées. En l'absence de réalisation de spectres de fluorescence permettant de caractériser le produit détecté, la présence de traces de fluorescéine sur des fluocapteurs ou des valeurs faibles dans des échantillons d'eau ne sont pas représentatives et doivent donc être considérées comme douteuses. Des appareils de nouvelle génération, mesurant et enregistrant en continu la fluorescence de l'eau, sont apparus sur le marché. Ils utilisent les propriétés spectrales monochromatiques des LEDs et le faible coût des photodiodes pour autoriser un dosage in situ des principaux traceurs utilisés en hydrogéologie. Mesurant en continu le bruit de fond ils permettent plus facilement d'en estimer la valeur moyenne et sa variabilité ce qui facilité la détection d'un traceur. Grâce à ces systèmes il devient possible d'effectuer des multitraçages quantitatifs. Ces équipement permettent aussi d'estimer le débit d'une émergence par intégration de la courbe de restitution. On gardera cependant à l'esprit que quelle que soit la méthode, il s'agit d'une mesure de fluorescence et non d'un dosage de produit. Un étalonnage permettant de relier le signal détecté à la masse de traceur doit être impérativement effectué et ceci d'autant plus que les traceurs courants disponibles chez les fournisseurs sont rarement purs. 4.3. Rôle des spéléologues La spéléologie, exploration et étude des cavernes, est née en France à la fin du XIXème siècle, des travaux d’Edouard Alfred Martel, puis s’est rapidement développée. Martel visita les Alpes Maritimes en 1893 et tenta l’exploration de l’Embut de Caussols, sur le plateau du même nom, au nord de Grasse. Il y connut un échec car le ruisseau qui parcourt la grotte était grossi par les pluies. A la même époque, A. Janet eut plus de chances dans l’embut. Au tout début du XXème siècle, Jules Gavet explora quelques unes des grandes grottes des Alpes Maritimes et en fit des croquis et des descriptions. Cette activité, réservée à cette époque à des gens fortunés, se heurtait aux difficultés d’accès dans le Haut Pays dépourvu de routes. Ce n’est que peu avant la deuxième guerre que la spéléologie débuta réellement avec les premières descriptions de G. Boissière, puis surtout d’Yves Créac’h qui s’attaqua aux grandes grottes de la Mescla (Malaussène) et du Revest (Le Bar sur Loup). Ce fut le début d’une extraordinaire carrière d’explorateur souterrain qui lui a permis de découvrir et d’étudier des centaines de grottes et gouffres et de réaliser l’inventaire des cavités des Alpes Maritimes, ouvrage de base pour tous ceux qui s’intéressent aux cavernes de nos régions (Créac'h, 1967). Les premiers clubs furent créés après la guerre et se répartirent dans les principales villes du département. Le Club Martel naquit ainsi à Nice en 1947, suivi par le Groupe Casteret (spéléo Club de Cannes) et l’Association de Préhistoire et Spéléologie de Monaco en 1951, puis par le spéléo club de Grasse en 1957. Ces clubs existent toujours et ont été rejoints, dans les années soixante, par une quantité d’autres groupements plus ou moins dynamiques et parfois éphémères. La démocratisation des loisirs, l’apparition des techniques modernes d’exploration des gouffres sur corde unique, ont permis l’explosion de cette activité. Notre département bénéficie ainsi d’un demi-siècle d’exploration souterraine qui a permis à des centaines de spéléologues la découverte de plus de mille cavités, depuis les Monts du Marguaréis près de Tende, à plus de deux mille mètres d’altitude, jusqu’aux grottes sousmarines explorées jusqu’à 80 m de profondeur. La spéléologie des Alpes Maritimes, bien que très peu aidée par les pouvoirs publics, est aujourd’hui une activité mature et bien structurée. C'est grâce aux spéléologues qu'une grande partie des traçages ont été réalisés dans les Alpes Maritimes avant la loi sur l'eau de 1992. 4.4. Les bureaux d'études Avant 1992, parallèlement au travail des spéléologues, quelques bureaux d'études des Alpes Maritimes (Mangan, Gilli, Polvèche, H2EA) ont effectué des traçages dans le cadre de leurs activités. Depuis 1992, l'obligation de mettre en place les périmètres de protection des sources a été suivie par de nombreuses études de bassin qui ont imposé la réalisation de nouveaux traçages ou la vérification des résultats acquis dans le passé. 4.5. L'université En l'absence de véritable laboratoire d'hydrogéologie, la faculté des sciences de Nice ne participe que faiblement à la connaissance hydrogéologique des Alpes Maritimes. On peut citer les thèses de Ch. Mangan (1982) sur la bassin de la Brague et de P. Larut (1991) sur la Foux de Mouans Sartoux. D'autres travaux, généralement initiées à partir de problématiques d'aménagement, ont toutefois donné lieu à la réalisation de traçages par l'université de Besançon dans les secteurs du Paillon (Emily, 2000) et du Mont Vial (Reynaud, 2000), et par l'université d'Avignon pour la vallée du Var (Guglielmi, 1993). 4.6. Les collectivités Contrairement au département voisin du Var où a été réalisée une carte hydrogéologique (Cova et Durozoy, 1980), ni la DDAF ni le Conseil Général des Alpes Maritimes n'ont eu d'action dans le passé visant à synthétiser les résultats collectés par les différents intervenants. La seule action en ce sens a été l'inventaire des circulations souterraines réalisée par l'Association Française de Karstologie, la Fédération Française de Spéléologie et l'Agence de l'eau (Anonyme, 1986) Un effort important est cependant en train d'être réalisé par l'administration dans le cadre de la mise en place des périmètres de protection des captages d'eau. 5. AUTOCHTONE PROVENÇAL 5.1. Zone sud : Sophia Antipolis, Roquefort, le Rouret La plate-forme carbonatée qui constitue l'auréole sédimentaire du massif des Maures-EstérelTanneron inclut le cap d'Antibes et les îles de Lérins et s'étend de la vallée de la Siagne à l'ouest jusqu'au Var à l'est, où elle disparaît sous les poudingues plio-quaternaires du Var. Plus à l'est elle se limite aux caps (Ferrat, d'Ail et Martin). La série affectée par la karstification est complète, depuis le Muschekalk inférieur dans la région de Mouans Sartoux jusqu'à l'Eocène à Roquefort les Pins. Ce secteur a subi de très nombreuses phases de karstification et tous les systèmes actuels sont polyphasés. Des épisodes majeurs de paléokarstification (Mangan, 1982) sont connus au Bathonien, au Crétacé à l'Eocène. La région est émergée depuis le Miocène et, hormis lors de la transgression Pliocène qui a conduit la mer à environ 100 m d'altitude, la karstification a pu s'y développer dans les calcaires au fur et à mesure du décapage des séries imperméables qui les recouvraient. Cette zone de basse altitude n'autorise que de faibles gradients hydrauliques et sa proximité de la mer la rend tributaire des oscillations eustatiques. Des source sous marines sont ainsi connues au droit de tous les caps ainsi qu'aux îles de Lérins. Les plongées ont révélé un relief karstique évolué dans la baie de Cannes (pinacles de la Fourmigue et grotte de la Donoréa), au Cap d'Antibes (grotte à 80 m de profondeur), dans la Baie de Villefranche (grotte du Lido) et au Cap Martin (grotte émergence de Cabbé). Au centre, dans la région de Sophia Antipolis, le karst jurassique est bien développé. Ch. Mangan (1982) a montré qu'il possède un double drainage : superficiel dans le Jurassique inférieur, alimentant de nombreuses sources périphériques, et profond dans le Jurassique supérieur avec drainage vers les sources romaines d'Antibes dans la basse vallée de la Brague, lorsque les accidents tectoniques ou l'incision des vallées permettent l'émergence des eaux.. Au nord immédiat (Roquefort, La Colle-sur-Loup, Vence), les altitudes croissent et le Jurassique n'est plus compartimenté verticalement. Une phase de distension à l'Oligocène y a permis l'apparition de grabens nord-sud qui jouent un rôle important en concentrant le drainage vers les sources des Noyers, du Lauron et des Tines (bassin du Loup). 5.2. Zone nord : région de Saint Vallier - Saint Cézaire Ce secteur relativement tabulaire montre une succession continue de terrains depuis le Bundsandstein jusqu'au Jurassique supérieur. Dans les points bas, synclinaux ou grabens, des lambeaux des séries plus récentes, du Crétacé au Miocène, peuvent être conservés mais ils n'ont qu'une importance minime dans l'organisation des circulations souterraines. L'ensemble est coupé en deux verticalement par un épais écran argileux du Keuper. Cette limite imperméable détermine le niveau de base des circulations karstiques du Jurassique et d'abondantes sources soulignent le contact : Foux de St Cézaire, source de la Manuèle. Sous le Keuper, la karstification affecte les séries calcaires du Trias, mais ces dernières sont fortement plissées et l'étude des systèmes karstiques y est plus complexe. Des sources importantes y sont connues comme celles des Veyans en bordure de la Siagne. 6. PREALPES DE GRASSE. 6.1 - Géologie Cette zone appartient à l'Arc de Castellane. Sous l’effet de la poussée alpine la couverture sédimentaire du massif alpin a glissé vers le sud sur un niveau de décollement constitué par les argiles du Keuper. La série jurassico-crétacée plissée a été affectée par une tectonique cassante qui a individualisé une suite d’écailles chevauchantes, dans lesquelles des anticlinaux calcaires formant de puissants escarpements recouvrent vers le sud des synclinaux à cœur marneux. L’ensemble est compliqué par la pré-structuration du pays provençal où, durant une phase de distension à l’Oligocène, plusieurs fossés d’effondrement ont été individualisés (fossés du Fil, de Mons, du Château, de Canaux). Repris dans la tectonique alpine, ils découpent selon un axe méridien les chaînons d’orientation générale est-ouest. Vers le sud les terrains allochtones viennent buter sur l'autochtone de l'avant pays provençal qui s’étale en auréoles sédimentaires autour du massif des Maures et du Tanneron. A l’affleurement on observe essentiellement les calcaires jurassiques, dalle continue de 400 m de puissance qui forme l’ossature des reliefs, ainsi que les ensembles marneux du Crétacé, présents dans les synclinaux (plaines de Caille et de Caussols) et dans les fossés d’effondrement (fossé d’Escragnolles), et dont l'épaisseur est donc très variable. Le fond des vallées, laisse localement apparaître des niveaux argileux du Keuper (boutonnière des sources de la Siagne, vallée du Loup, boutonnière de Vescagne). Le Trias très plastique est parfois présent en injection le long des grands accidents tectoniques (fossé de la Colle de Mons, secteur de Courmes). Vers le sud-est, quelques lambeaux de conglomérats miocènes s’observent à la base des chevauchements (secteur de St Vallier). Dans cette zone très fréquentée par les spéléologues, les explorations ont permis la découverte d'importants réseaux souterrains parcourus par des circulations d'eau (Audra et al, 2002). 6.2. Plateaux de Calern et Caussols Le plateau de Calern est un ensemble tabulaire relativement horizontal où affleurent essentiellement les calcaires du Séquanien intensément karstifiés. Le pendage moyen, compris entre 10 et 20° vers le nord dans toute la zone sud, s'annule puis s'inverse au centre du plateau, formant ainsi un léger synclinal. Il s'infléchit ensuite brutalement au nord pour atteindre des valeurs de 70 à 80°, formant alors le flanc sud du synclinal du Loup à cœur marneux qui constitue la limite nord du Plan de Calern. L’unité de Calern chevauche vers le sud les marnes de l'unité de Caussols. Le front de chevauchement forme un puissant escarpement qui domine le paysage. Le Plan de Calern est coupé en son milieu par un décrochement orienté NE-SW. On retiendra aussi la présence de deux familles d'accidents orientés N-S et E-W. On note l'absence totale de cours d'eau de surface. Les précipitations s'infiltrent très rapidement en profondeur. Les circulations souterraines s'établissent au sein des calcaires, entre deux ensembles imperméables: les argiles du Trias, et les marnes du Crétacé. La structure en plans et cuvettes orientées E-W, l'étagement défini par les différents chevauchements et l'existence de failles de distension méridiennes ainsi que de profondes vallées permettent l'existence de réseaux souterrains nombreux et souvent bien individualisés. L'hydrogéologie du Plateau de Calern est complexe. Le drainage s’y effectue principalement vers l’est, à la source de Bramafan dans les gorges du Loup. L'écran des marnes cénomaniennes bloque les circulations au front chevauchant du plateau de Calern sur celui de Caussols. Cependant, il est probable que cet horizon imperméable soit trés discontinu et disparaisse par endroits (Gilli, 1992). Ceci est d'ailleurs confirmé par le drainage vers la source de Bramafan des eaux absorbées par l'embut de Caussols (Duret, 1955) et des circulations qui s'effectuent dans l'aven du Moustique (Martin et Audra, 2002). 6.3. Secteur de Saint Barnabé, Vence, et Saint Jeannet Cette zone, où les affleurements calcaires sont à peine masqués par des lambeaux de Crétacé, montre comme à Caussols un relief karstique de surface très développé et totalement dépourvu de circulations de surface, sauf au nord où les contreforts sud du Cheiron alimentent les sources de la Cagne. Les explorations spéléologiques n'ont pas permis la découverte de réseaux importants. Les principales émergences se localisent en bordure de la Cagne : captages de St Jeannet et de La Gaude en rive gauche (Fonts Neuve, de la Peïro et du Boeuf, source Féraud), captages de Vence en rive droite (Les Sourcets, le Riou et la Foux). Ces exutoires sont alimentés par les infiltrations sur les plateaux dominants et par les pertes du cours amont de la Cagne. A l'ouest le karst alimente les sources de la rive gauche du Loup : le Foulon, la source Mane, la Foux de Courmes. Cette dernière est très sulfatée du fait de la proximité du Keuper et de ses amas de gypse. A l'est le karst est mal connu, aucune cavité importante n'y a été découverte. Le karst est drainé vers la source du Broc, mais une partie de l'eau alimente aussi en profondeur les alluvions du Var dans le secteur de Carros (Guglielmi, 1993). 6.4. Secteur Audibergue - Montagne de Bliauge Il s’agit d’un ensemble de montagnes calcaires au relief vigoureux qui s’abaisse rapidement vers le sud. Les altitudes varient entre 1642 m à la Montagne de l'Audibergue et environ 500 m au sud dans le secteur de St Cézaire. Le site comprend plusieurs ensembles bien individualisés qui ceinturent les sources de la Siagne: - au nord le massif de l’Audibergue, occupé par le village d’Andon et la station de ski de l’Audibergue-La Moulière. Ce massif est bordé au nord-ouest par la plaine de Caille, vaste poljé dont les eaux, recueillies par un réseau de canaux de drainage, disparaissent totalement dans l’embut de Caille, - au centre les plateaux d’Escragnolles et de Canaux, - au sud des chaînons calcaires fortement entaillés par les vallées de la Siagne et de la Siagnole dont les sources (Garbo, Siagne stricto sensu et Pare) sont à environ 650 m d'altitude. La végétation est rare sur les versants sud, généralement très escarpés et aux sols maigres. Des forêts sont par contre fréquentes sur les versants nord (Bliauge, Caille, Audibergue). Cet ensemble constitue la première barrière topographique naturelle au nord du littoral méditerranéen et favorise les précipitations. La pluviosité y est importante et atteint 1200 mm par an dans le secteur de l’Audibergue. En hiver le manteau neigeux peut y persister plusieurs semaines, permettant la pratique du ski à Caille et Andon. Malgré cela les circulations de surface sont rares car l’eau s’infiltre très rapidement dans les calcaires. Le drainage superficiel se répartit de la façon suivante : - la Lane (bassin versant du Verdon) pour la partie nord et le cours amont du Loup pour la zone centrale. Ces cours d'eau s'appuient sur les marnes imperméables du Crétacé qui occupent les synclinaux, - la zone méridionale est drainée vers le sud par la Siagnole et la Siagne dont le niveau de base s'appuie sur les argiles imperméables du Keuper, mais qui sont localement perchées sur les calcaires jurassiques. L'occupation humaine est réduite et se résume à quelques villages établis sur les bordures des synclinaux crétacés (Thorenc, Valderoure, La Ferrière, Andon, Caille, Séranon, Escragnolles), ainsi qu'à la station de ski d'Andon localisée sur les calcaires de l'Audibergue. Ces secteurs où l'habitat traditionnel est généralement établi sur le Crétacé et où l'assainissement est longtemps resté individuel, sont aujourd'hui équipés de systèmes d'assainissement collectif. L'agriculture y est pratiquement absente, hormis dans la plaine de Caille, et la vallée de la Lane, ainsi qu'au niveau de quelques bergeries isolées. La totalité de la série jurassique est intensément karstifiée, localement des écrans marneux ou argileux imparfaits peuvent peuvent être à l'origine de circulations perchées, mais les argiles du Keuper constituent généralement la base des aquifères. Les principales sources de ce secteur sont la source de la Pare et l'ensemble des sources de la Siagne : source de la Siagne stricto sensu (ou Sourçadoux) et source du Garbo. D'autres sources importantes sont connues en périphérie de la zone : les sources de la Siagnole de Mons étudiées par Etienne (1987) et la Foux de St Cézaire étudiée par le cabinet Mangan en 1997. Elles sont toutes deux exploitées pour AEP. L'organisation spatiale des écoulements est complexe. L’eau recueillie sur les flancs nord des anticlinaux s’appuie sur les niveaux imperméables du Keuper, ou du Crétacé des écailles sous-jacentes, et circule vers le nord, en direction des gouttières synclinales, dans l’axe desquelles s’organise un drainage général est-ouest. Les chevauchements pouvant se faire Jurassique sur Crétacé, Jurassique sur Jurassique ou Jurassique sur Trias, il est difficile de savoir si une continuité hydraulique est possible d'une unité à l'autre. Localement se schéma est donc modifié, d’une part par les contacts possibles entre les différentes unités lorsque les écrans imperméables sont rabotés par la tectonique, et d’autre part par la présence des fossés d’effondrement qui permettent un soutirage profond des aquifères vers le sud (sources de la Siagne, de Mons et de la Pare). Pour la partie ouest du secteur d'étude (Cornet, Bliauge, Colle de Mons), la complexité des rapports entre les différentes unités rend impossible une réelle évaluation des sens d'écoulement à partir de la simple analyse structurale. 6.5. Massif du Cheiron Dans sa partie est, le massif du Cheiron forme un ensemble montagneux unique, très aride, culminant à la cime du Cheiron (1778 m), sur le versant nord duquel a été édifiée la station de ski de Gréolières-les-Neiges. Cette dernière occupe un vaste ouvala, vraisemblablement vestige d’un ancien poljé organisé sur un synclinal crétacé entièrement vidé de son contenu marneux sous l’effet des circulations karstiques. A l’ouest, le Cheiron se divise en deux lobes allongés, la Montagne de Bleine au nord et la Montagne du Haut Thorenc au sud, qui encadrent une vaste plaine boisée au cœur de laquelle la Lane coule vers l'ouest en direction de l’Artuby. En partie orientale, cette plaine contient deux poljés (dépressions fermées) drainés par des embuts : le Plan du Peyron et le Haut Thorenc. Les sources de la Mouna, du Farayou et du Fanguet, ainsi que la source temporaire de Basse Valette, émergent en rive gauche de la vallée du Loup, en contrebas de l’escarpement qui limite au sud l’unité du Cheiron. La lithologie est comparable à celle des unités précédentes et hormis un lambeau à Gréolières, le Tertiaire est absent de cette zone. On distingue de haut en bas - le Crétacé marneux et marno-calcaire : cet ensemble d’épaisseur variable, pouvant atteindre 500 m, occupe les cœurs des synclinaux et constitue le substratum étanche des vallées du Loup supérieur et de la Lane, - le Jurassique calcaréo-dolomitique. Epais d’environ 500 m, il forme un ensemble rigide qui charpente les reliefs - le Keuper argileux et gypseux occupe le fond de la vallée du Loup à l’aval de Cipières et le cœur de la boutonnière de Vegay au nord du Cheiron. Il constitue le substratum étanche des circulations profondes. La structure est typiquement celle d'une unité de l'Arc de Castellane. Les terrains secondaires et tertiaires, décollés de leur substratum au niveau du Trias argileux, ont glissé vers le sud et se sont plissés et écaillés, formant une succession d’unités plus ou moins chevauchantes. Les axes des plis sont généralement orientés E-W. On observe également de nombreux accidents transverses, d’orientation N-S à NE-SW, qui peuvent limiter des grabens. La dépression du Haut Thorenc s’est creusée aux dépens des terrains crétacés de l’un de ces grabens. L’unité du Cheiron comprend au nord un vaste synclinal à cœur marneux sur lequel circule l’Estéron et au sud un important anticlinal calcaire qui vient chevaucher vers le sud l’unité suivante. Ce schéma général est bien visible à l’est de la cime du Cheiron. Vers l’ouest, l’anticlinal du Cheiron se divise en deux lobes séparés par un synclinal sur lequel s’est établie la vallée de la Lane. L’anticlinal septentrional s’est déversé et chevauche le Crétacé de la Lane. Son cœur triasique apparaît au niveau de la boutonnière de Vegay. La principale inconnue structurale de cette zone concerne la nature réelle du front de l’unité du Cheiron et ses rapports profonds avec le synclinal de la vallée du Loup. En effet, il est difficile de savoir si le rebord de cette écaille constitue une barrière franche avec d’éventuelles injections de Trias imperméable qui le sépare totalement du synclinal du Loup, ou bien s’il y a continuité structurale entre les calcaires du synclinal du Loup et de l’anticlinal du Cheiron. Le rôle de barrière hydrogéologique de la vallée du Loup dans ce secteur reste donc à prouver. L'hydrogéologie de ce secteur peut être décrite comme suit. En partie ouest du Massif, la branche septentrionale (Montagnes de Bleine et de Thorenc) est drainée vers l'ouest, en bordure de l'Artuby, par les sources de Malamaire. La branche méridionale est vraisemblablement drainée pour partie vers le sud, en direction des sources de la Siagne et de la Pare (Crêtes du Bauroux et de Bas-Thorenc), et pour partie vers les sources de la Mouna, du Farayou et du Fanguet, sur la rive gauche du Loup (Le Castellaras et les Baumouns). Le poljès du Haut-Thorenc participe à cette alimentation (Gilli, 1999). Au niveau du synclinal du Plan du Peyron, les circulations de surface qui autrefois se raccordaient à la vallée du Loup par la vallée de la Pertuade, sont aujourd’hui perchées et participent, par des pertes qui reculent vers l’amont au fur et à mesure de l’évolution du poljé, à l'alimentation des sources de Gréolières, au même titre que les infiltrations sur les affleurements septentrionaux de Coutellade (Gilli, 1996). Le drainage de la partie orientale du Massif est nettement plus différencié et se caractérise par trois axes distincts de circulation : - un écoulement de fond vers l'est, en direction des sources de la Clave, dans l'Estéron sous le village de Gilette, - un écoulement au droit de l'affleurement triasique du pli septentrional, par les sources de Végay et la Bouisse de Conségudes, - un écoulement sur la bordure méridionale tectonisée, au droit des sources de la Gravière. 7. PREALPES DE NICE 7.1. Généralités Comme pour les Préalpes de Grasse, la géométrie des différentes formations de l’Arc de Nice, sous-unité des chaînes subalpines, résulte de la surrection du massif cristallin de l'Argentera-Mercantour et du décollement de sa couverture sédimentaire. En partie nord, cette dernière forme de larges plis grossièrement orientées nord-sud Vers le sud ces vastes plis passent à une suite d'écailles chevauchantes. La série sollicitée par ces déformations est complète et comprend les termes suivants : - Le Trias argilo-gypseux qui forme d'importants affleurements dans la région de Sospel - le Jurassique calcaréo-dolomitique qui forme l'ossature des écailles anticlinales et charpente les reliefs, - le Crétacé plus souple forme de vastes synclinaux. - le Tertiaire (trilogie calcaires, marnes, grès) est bien conservé dans trois vastes synclinaux à Contes, Peïra Cava.et Menton. La karstification intéresse principalement le Jurassique et le Lutétien. Localement le gypse du Keuper peut montrer des circulations pseudo karstiques à l'origine de nombreux affaissements dans la région de Sospel (rivière souterraine du vallon de Suess). 7.2. Synclinal de Peïra Cava Le synclinal de Peïra Cava, à l'extrémité sud duquel se place la Fousse de Lucéram forme un ensemble bien défini et offre une lithologie caractéristique qui s'inscrit de façon très visible dans le paysage avec, de haut en bas, une épaisse corniche de grès, de puissantes marnes bleues et une barre de calcaires gréseux gris. Ces derniers sont d'âge lutétien à nombreuses Nummulites. Il peuvent être conglomératiques à la base. Leur épaisseur est d'environ 50 m au sud et se réduit au nord. La trilogie repose en discordance sur un substratum formé de marnes, marno-calcaires et calcaires du Sénonien, souvent plissotés. Ce substratum est relativement imperméable au sud. Au nord il devient plus calcaire. La structure est assez simple. Le synclinal est de grande amplitude et comprend deux parties : - au nord, secteur de Turini, un ensemble orienté E-W, - au centre et au sud, un ensemble orienté N-S. A son extrémité méridionale, le synclinal présente un flanc oriental fortement redressé et tectonisé. L'hydrogéologie des calcaires lutétiens est de type karstique. L'impluvium calcaire du synclinal de Peira Cava est réduit: environ 50 km de longueur totale pour une largeur moyenne de 100 m, soit une surface d'affleurement de 5 km2. La grotte de la Fousse à l'extrémité sud du synclinal semble constituer le point de confluence de plusieurs réseaux karstiques. L'alimentation du karst se fait à partir de son impluvium propre, mais aussi par injection concentrée, par des pertes dans les fissures élargies des calcaires, d'eaux collectées par les séries supérieures imperméables (grès et marnes). Inversement le blocage vertical des eaux à la base du karst, par le Sénonien, est variable. Relativement étanche vers le sud du synclinal, le Sénonien l'est beaucoup moins au nord où il est très calcaire. La couverture supérieure ne permet pas de définir avec certitude la répartition des systèmes karstiques de ce synclinal en recherchant les gouttières synclinales. Seuls un inventaire exhaustif des émergences périphériques et des opérations de traçage permettraient de lever les incertitudes. Cependant les difficultés de terrain rendent ce travail très délicat. La plupart de ces cours d'eau sont très encaissés (clues) et leur exploration nécessite des techniques de progression adaptées (canyonisme). Par ailleurs les émergences peuvent se faire dans le lit même des cours d'eau et n'être donc décelables que par des jaugeages. Il est vraisemblable que tous les ruisseaux issus des grès et marnes supérieurs s'infiltrent partiellement lors de la traversés des calcaires nummulitiques, ces derniers étant très fracturés. Une perte totale du Paillon dans les calcaires en amont de Lucéram a été tracée. Elle participe à l'alimentation de la Fousse et du captage de Lucéram. Cette expérience confirme de plus le soutirage d'une partie de l'eau, par les marno-calcaires du Sénonien. Ces terrains qui forment le substratum du système karstique doivent donc être considérés comme un imperméable relatif. La Fousse draine obligatoirement la zone méridionale du synclinal, mais la limite septentrionale est difficile à évaluer. 7.3. Karsts littoraux de l'Arc de Nice Dans la partie sud de l'Arc de Nice l'architecture souple en écailles parallèles chevauchantes a été compliquée par un serrage plio-quaternaire qui a accentué le découpage tectonique de la série sédimentaire en re-mobilisant les diverses familles de failles. La structuration de ce secteur a enfin été fortement influencée par de grands décrochements sénestres qui ont servi de rampes latérales lors de l'avancée des nappes alpines et par des hauts-fonds de l'avant pays qui appartiennent vraisemblablement au domaine autochtone et qui ont joué le rôle de butoirs frontaux. Le Jurassique forme l'ossature des reliefs vigoureux et le Crétacé n'est conservé qu'en zones d'abris, au pied des accidents tectoniques ou sur le revers des écailles dans des synclinaux plus ou moins pincés. Il est cependant bien présent dans la région de Menton où se trouvent également d'importants affleurements de Tertiaire. La karstification de ce secteur s’est établie aux dépens de l’ensemble jurassique et s’est organisée en fonction de la fracturation et de la position relative des imperméables (Keuper et Crétacé). Mais elle est aussi liée aux variations des niveaux de base induits par les oscillations marines glacio-eustatiques, aux mouvements tectoniques et à l'assèchement de la Méditerranée au Messinien. Il en résulte donc un ensemble de systèmes karstiques polyphasés d'une grande complexité. Malgré un compartimentage vertical et latéral important, les différentes unités de ce secteur apparaissent hydrologiquement reliées. En effet, les bilans effectués sur des secteurs géographiques comparables montrent que le module d'infiltration est de 8 à 10 Ls-1km-2. Avec une superficie d’environ 100 km2, l’arc de Nice devrait théoriquement fournir 800 à 1000 Ls-1. Hormis les sources de Ste Thècle, de Santa Augusta, de la Tour, d'Ingram et du Larvoto, au débit total moyen d’environ 200 à 250 Ls-1, on remarque l’absence d’émergences importantes dans le secteur de l’Arc de Nice. Ce déficit en eau est lié à la présence d’exutoires occultés, soit par les alluvions des fleuves côtiers (Paillon,Var), soit par la mer. L’orientation nord-sud des unités karstiques permet en effet un drainage général vers le sud en direction de la mer. Différentes études menées sur le littoral entre Nice et Menton ont montré qu’il existe localement une importante ressource en eau qui peut intéresser les communes littorales (Gilli, 2003). Trois émergences marines et sous-marines, les groupes des Pissarelles à Eze, de Cabbé au Cap Martin, et de la Mortola en Italie prés de la frontière, ont un débit moyen cumulé annuel évalué à environ 500 ou 550 Ls-1. A la Mortola, des études réalisées entre 1968 et 1973 avec un captage à l'exutoire et la mise en place d'une fontaine en mer pendant 8 mois ont conclu à l'impossibilité d'obtenir une eau de qualité satisfaisante, la salinité ne descendant pas en dessous de 1,8 gL-1. (Stefanon, 1973) (Fleury, 2005).Une expérience de mise en charge par barrage souterrain conduite à Cabbé n'a pas permis d'abaisser la salinité en dessous de 3 gL-1. Ces deux sources sont donc caractérisées par une salinité qui en interdit l'exploitation à l'exutoire. Leur présence révèle cependant l'existence d'un ou plusieurs aquifères au sein de la masse des calcaires jurassiques et une recherche menée à terre devrait permettre de définir les secteurs favorables à une sollicitation de la ressource par forage. 8. AUTRES SECTEURS Les séries sédimentaires autochtone de la bordure du Mercantour contiennent plusieurs zones calcaires jurassiques ou éocènes plissées qui alimentent des sources parfois importantes malgré une faible superficie d'affleurements karstifiés. On peut citer les écoulements rencontrés dans les gouffres du Sanson et du Noce qui participent à l'alimentation des sources de la Madone des Fontaines à la Brigue (Baïssas, 1984). De même, à proximité des zones cristallines du Mercantour quelques zones calcaires peu affectées par le métamorphisme peuvent renfermer des circulations souterraines (sources de Viévola et de la Mosquetta à Tende) (Radulesco, 2000). 9. KARSTS DE HAUTE MONTAGNE Deux zones calcaires peuvent être signalées : le petit plateau karstique de la Combe de Crousette au nord de Valberg et le massif du Marguareis à la frontière franco-italienne au nord-est de Tende. Les affleurements calcaires y sont profondément affectés par la karstification et le relief a aussi été modelé par l'action des glaciers alpins. Il est ainsi possible à Crousette d'observer des petits lacs ceinturés par des cordons de moraine. Les circulations qu'ils soutiennent se perdent dès leur arrivée sur les calcaires du Jurassique supérieur. L'aquifère karstique alimente des petites sources en périphérie du massif du Mounier : sources du Cians au sud et source du Roya au nord. Au Marguaréis qui se développe essentiellement sur le territoire italien, les faciès calcaires concernent une série continue de l'Eocène au Permien. Les explorations spéléologiques ont permis d'y découvrir des dizaines de kilomètres de galeries atteignant d'importantes profondeurs : 900 m au réseau de Piaggia Bella et 500m au Penthotal. Les formations imperméables, marnes ou moraines, alimentent quelques rares circulations de surface qui se perdent rapidement dans les calcaires comme à l'embut du Plan Ambroise. Les rares traçages réalisés ont montré que l'eau se dirige vers deux groupes d'émergences, la Foce et le Pesio, situées sur le territoire italien. 10. HYDROGEOLOGIE APPLIQUEE Les nombreuses sources karstiques des Alpes maritimes ont permis l'alimentation en eau des collectivités et les principales sont captées pour AEP, hormis lorsque leur salinité ne le permet pas comme la source de la Mescla au confluent Var-Tinée et les sources littorales de l'est du département. Des débits importants restent inutilisées. Cependant leur vulnérabilité remet parfois en cause leur utilisation, car la pression anthropique sur les bassins d'alimentation est de plus en plus forte. Les principaux captages se répartissent comme suit : - dans le bassin de la Siagne : sources de la Siagne, de la Pare, de Mons, et des Veyans, Foux de St Cézaire, - dans le bassin de l'Estéron : sources de Végay et de la Gravière, - dans le bassin du Loup, d'amont en aval : sources de Gréolières, de Cipières, du Foulon, de Bramafan, des Noyers et du Lauron, - dans le bassin de la Cagne : les Sourcets et le Riou de Vence, ainsi que les sources utilisées par St Jeannet et par La Gaude, D'autres émergences sont largement sollicitées par les collectivités, comme la Foux de Grasse, les sources romaines d'Antibes (Brague), la Foux de Mouans Sartoux (Mourachonne), la source de Ste Thècle (Paillon). Il s'agit le plus souvent d'un simple captage à l'exutoire avec desserte gravitaire par de longs canaux qui traversent des zones escarpées où la présence des argiles et du gypse du Keuper est une cause majeure d'instabilité. A la source de la Pare qui alimente le canal de Belletrud (Syndicat des cinq communes) des explorations en plongée ont montré que le drain s'approfondissait rapidement. Un dispositif a donc été installé en profondeur dans le drain karstique pour permettre l'abaissement de la nappe karstique en amont de l'exutoire en période d'étiage. On peut ainsi soutenir artificiellement le débit prélevé, de la même façon qu'à la source du Lez à Montpellier, mais à la Pare la géométrie de l'aqueduc permet un prélèvement par siphon sans qu'il soit nécessaire d'utiliser de pompe. Il s'agit du seul exemple d'optimisation d'un captage dans les Alpes Maritimes. Quelques sites pourraient donner lieu à des tentatives similaires. Un essai à la source du Riou a cependant échoué. Un essai par forage-pompage à proximité immédiate de la source littorale du Larvoto s'est heurté à l'augmentation de la salinité. Les sources karstiques ont aussi donné lieu à quelques expériences d'obturation dans le but de créer des réserves à Coaraze (Gilli et Mangan, 1994) ou d'augmenter la pression pour essayer de diminuer la salinité des émergences littorales à Cabbé (Cap Martin) (Gilli, 2003). Après les premières tentatives italiennes (Stefanon, 1973) un nouveau captage expérimental plus perfectionné a été mis en place à la source sous marine de la Mortola mais le dispositif, en modifiant la géométrie du système, a augmenté la salinité de l'eau (Fleury, 2005). On s'oriente aujourd'hui de plus en plus vers une sollicitation des réserves karstiques profondes par forage : pompages des basses vallées du Loup, de la Brague, du Paillon (Emily, 2000). Plusieurs études sont en cours. Elles permettront par exemple de solliciter les aquifères littoraux en amont des sources sous-marines en limitant les risques de contamination saline. Des essais de pompage longue durée ont aussi été réalisés sur la commune de MouansSartoux, au droit du forage de Pinchinade (Reynaud et al., 1999). Références : documents publics. Nota : Les nombreux rapports internes ne sont pas cités. Ils peuvent être consultés soit auprès des distributeurs d'eau (Générale des Eaux, Lyonnaise des eaux, Syndicat des Cinq Communes, Régine municipale des eaux de Mouans Sartoux, SIECL, SIEVI), soit auprès des bureaux d'étude (Cabinet Mangan; Cabinet Vernet, Cabinet Champagne, H2EA). ANONYME, 1986, Inventaire des circulations souterraines en milieu karstique de la région Provence-Côte d’Azur AGENCE DE BASSIN RHÔNE-MEDITERRANEE-CORSE, AFK, FFS AUDRA Ph., FOLLÉAS Ch., GIMENEZ Br., HOF B., HOTZ B. & SOUNIER J.-P. 2002, Spéléologie dans les Préalpes de Grasse, p. 15-21. Édisud, Aix-en-Provence. 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