Histoire Sociale Du Maghreb Médiéval

بدأ الاهتمام  بالاستشراق الفرنسي منذ تأسيس مدرسة اللغات الشرقية بباريس. و برز على إثرها مترجمو الجيش الإفريقي غداة احتلال الجزائر سنة 1830. إن اهتمام المدونات الفرنسية بتراث الجزائر عبر التاريخ كان من خلال مجلتين لهما من الأهمية بمكان دور طلائعي في تمحيص تراث الجزائر منذ القديم.
من بين هاته المدونات المجلة الأسيوية لسان حال الجمعية الأسيوية التي تأسست في باريس سنة 1822. و تزعمها دي ساسي؟، أما الجمعية التاريخية الجزائرية و لسان حالها المجلة الإفريقية التي تأسست سنة 1856 فقد اهتمت بتاريخ و تراث الجزائر عبر 12 حقلا معرفيا و استمرت في الصدور إلى غاية سنة 1962. و تعتبر موسوعة عن تاريخ الجزائر حيث اهتمت كثيرا بتحقيق المخطوطات العربية المنتجة في العصر الوسيط الإسلامي.

Before the Arabs conquered northwest Africa in the seventh century, Ramzi Rouighi asserts, there were no Berbers. There were Moors (Mauri), Mauretanians, Africans, and many tribes and tribal federations such as the Leuathae or Musulami; and before the Arabs, no one thought that these groups shared a common ancestry, culture, or language. Certainly, there were groups considered barbarians by the Romans, but "Barbarian," or its cognate, "Berber" was not an ethnonym, nor was it exclusive to North Africa. Yet today, it is common to see studies of the Christianization or Romanization of the Berbers, or of their resistance to foreign conquerors like the Carthaginians, Vandals, or Arabs. Archaeologists and linguists routinely describe proto-Berber groups and languages in even more ancient times, while biologists look for Berber DNA markers that go back thousands of years. Taking the pervasiveness of such anachronisms as a point of departure, Inventing the Berbers examines the emergence of the Berbers as a distinct category in early Arabic texts and probes the ways in which later Arabic sources, shaped by contemporary events, imagined the Berbers as a people and the Maghrib as their home.

Key both to Rouighi's understanding of the medieval phenomenon of the "berberization" of North Africa and its reverberations in the modern world is the Kitāb al-'ibar of Ibn Khaldūn (d. 1406), the third book of which purports to provide the history of the Berbers and the dynasties that ruled in the Maghrib. As translated into French in 1858, Rouighi argues, the book served to establish a racialized conception of Berber indigenousness for the French colonial powers who erected a fundamental opposition between the two groups thought to constitute the native populations of North Africa, Arabs and Berbers. Inventing the Berbers thus demonstrates the ways in which the nineteenth-century interpretation of a medieval text has not only served as the basis for modern historical scholarship but also has had an effect on colonial and postcolonial policies and communal identities throughout Europe and North Africa.

REGARDS SUR LE MAGHREB POLITIQUE AVANT L’ARRIVEE DE L’ISLAM
Grigori Lazarev, 2020
Ce texte est extrait d’un livre en cours de publication « Populations et Territoires du Maghreb, VI°-XI° siècle » (Publication Association Al Idrissi et Académie du Royaume du Maroc).
L’histoire conventionnelle du Maghreb au moment de l’islamisation n’en donne en général qu’un point de vue partiel, celui de la conquête arabe. Or, s’est-on bien interrogé sur le dessin des structures politiques qui, de façon contemporaine, régissaient les territoires du Maghreb ? Les sources, l’archéologie nous montrent que leur pluralité façonnait les milieux et les centres de pouvoir que rencontrèrent les Arabes, mais dont leurs chroniques ne rendent pas compte.
N’est-il pas surprenant qu’au moment où arrivaient les conquérants, éclatait dans l’ouest du Maghreb un conflit hérité de l’ancienne romanité entre Altava et Volubilis ? Des témoignages archéologiques et quelques mentions des sources nous montrent aussi l’avancée de nouvelles tribus sahariennes et leur substitution progressive aux anciennes tribus des steppes, Bavares, Baquates, qui s’étaient accommodées d’alliances avec les vestiges de la romanité et avec une certaine christianisation. Nous devons mieux comprendre ce qu’était ce Maghreb et ses centres de pouvoir, en dehors de l’aire byzantine à l’est du Maghreb. C’est probablement la seule façon de donner un contenu aux chroniques arabes de la conquête, si pauvres en données sur les milieux rencontrés.

MAROC. LA GEOGRAPHIE TRIBALE DU MAGHREB AL AQSA AU XI° SIECLE (2020)
Ce texte est extrait d’un livre en cours de publication « Populations et Territoires du Maghreb, VI°-XI° siècle » Publication de l’Association Al Idrissi et de l’Académie du Royaume du Maroc. Il se propose d’esquisser une géographie régionale des peuplements en situant le regard au début du XI° siècle. Ce moment a été choisi parce qu’il se situait à un point d’arrivée de la période du VIII° au XI° siècle. On s’est proposé de faire un « arrêt sur image » au début du XI° siècle, et d’y lire les données de la géographie humaine du moment. Nous n’avons pu, cependant, éviter d’effectuer des retours en arrière pour mieux comprendre les « pourquoi » du moment.
Un regard au début du XI° siècle est pertinent pour d’autres raisons. Ce temps précède de peu de décennies des enchaînements historiques qui ont profondément modifié les fondements de la géographie politique des siècles précédents. Celle-ci s’était inscrite dans des contextes certes mouvants mais enracinés dans de mêmes dynamiques de population et de société. La seconde partie du XI° siècle voit en effet arriver au Maghreb les massives migrations hilaliennes et, à l’autre extrémité, l’effacement des structures politiques anciennes devant la conquête almoravide. La période est par ailleurs marquée par le regard exceptionnel d’un géographe, Al Bakrî, dont le tableau se situe à la charnière de ces transformations de fond

Les origines du peuplement du Maghreb ont fait depuis longtemps l'objet d'un débat historiographique. Les préhistoriens admettent l'idée d'une présence humaine très ancienne 1 , mais les historiens, qui reprennent en grande partie les mythographies antiques et médiévales, montrent le rattachement de ce peuplement au Proche-Orient ancien 2. Tout en cherchant la berbérité dans la préhistoire, l'Antiquité préromaine, romaine et post-romaine, les historiens contemporains prennent les représentations des populations préislamiques du Maghreb par les auteurs de langue arabe comme un point de départ 3. Plus récemment, Ramzi Rouighi a repris la thématique déjà abordée par plusieurs chercheurs, notamment Maya Shatzmiller 4 , Joaquín Vallvé Bermejo 5 et Harry Norris 6 , pour montrer que les « Berbères » étaient le résultat d'un processus de berbérisation qui avait débuté en al-Andalus au viii e siècle, à la suite d'une catégorisation sociale élaborée par les Omeyyades de Cordoue. Ce processus s'était généralisé au Maghreb durant le siècle suivant pour réunir plusieurs groupes sous la même bannière 7. Aussi, les travaux récents de Ahmed M'charek ont montré la continuité du peuplement et de l'ethnonymie au Maghreb depuis l'Antiquité à travers 1 Sur le peuplement préhistorique, voir à titre d'exemple Hachid, 2000, pp. 7-10, qui le décrit de manière controversée. 2 « Dès la plus haute Antiquité, des récits circulaient chez les mythographes sur les origines des habitants du Nord de l'Afrique, ceux que nous avons l'habitude de nommer Berbères. Certaines de ces légendes connurent un succès qui franchit les siècles. Salluste (i er siècle av. J.-C.) distinguait une première strate de peuplement constituée par les Gétules et les Libyens.

Dès la première moitié du VIII e siècle, le kharidjisme se propage rapidement parmi les Berbères du Maghreb. Après plusieurs décennies de luttes acharnées contre l'occupant arabe, de nombreux ibadites gagnent la région de Tahert, où ils fondent leur capitale. 'Abd al-Raḥmān b. Rustum y est nommé imam vers 161/777-778, inaugurant ainsi la dynastie des imams rustumides. Pendant plus d'un siècle, Tahert demeure le centre principal de la vie intellectuelle et religieuse des ibadites maghrébins. Malgré les nombreux schismes et affrontements politiques qui divisent sa population, la ville s'enrichit considérablement. Le second imam, 'Abd al-Wahhāb (ca 784-823), nomme des gouverneurs dans plusieurs communautés du Sud tunisien et dans le djebel Nafūsa, lieu d'un soutien important pour la dynastie rustumide, notamment grâce au nombre et à la qualité de ses savants. Cependant, dès la fin du IX e siècle, la situation prospère des ibadites se dégrade. En 896, à la bataille de Mānū, l'élite intellectuelle du djebel Nafūsa est massacrée par l'armée aghlabide. En 909, l'armée chiite s'empare de Tahert, l'État rustumide est définitivement détruit et les territoires qui relevaient de son autorité se retrouvent pour la plupart soumis aux Fatimides. Après plusieurs révoltes manquées contre le pouvoir chiite, les ibadites se voient contraints de vivre définitivement dans la clandestinité (kitmān) 1 , au sein d'un monde qui leur est souvent hostile. Cette hostilité, plus ou moins affirmée selon les époques, est le fait du pouvoir en place mais émane également des rivalités internes à leur groupe religieux. Les ibadites développent alors des réseaux capables de maintenir le lien qui unit leurs communautés et d'assurer leur survie. Le vaste réseau d'enseignement et l'organisation commerciale de grande envergure qu'ils organisent trouvent leurs racines dans l'État rustumide de Tahert.

I La mise en place d'une société islamique au Maghreb Les structures sociales du Maghreb central préislamique, comme celles de l'ensemble de ce qui devint le monde islamique d'ailleurs, n'ont pas été complètement bouleversées par l'arrivée des troupes arabo-musulmanes. Il faut tenter d'observer dans un premier temps la société telle qu'elle se composait à la fin de la période byzantine pour examiner ce que la conquête a ensuite introduit de changements et les évolutions qu'elle a entraînées. 1) Les populations du Maghreb préislamique. La question du peuplement du Maghreb au VII e siècle n'est bien sûr pas nouvelle mais elle a longtemps été traitée de manière distincte, d'un côté par les antiquisants travaillant sur l'Afrique byzantine à partir des sources gréco-latinesnotamment le grec Procope de Césarée et le poète africain Corippe 1-, de l'autre par les médiévistes étudiant les conquêtes à la lumière des textes arabes-récits des conquêtes et en premier lieu ceux d'Ibn 'Abd al-Ḥakam (m. 871) 2 , d'al-Balādhurī (m. 892) 3 et d'Ibn al-Raqīq (m. vers 1027) 4 , ouvrages de géographie comme ceux d'al-Ya'qūbī (m. 897) 5 , d'al-Khurradādhbeh (m. 911) 6 ou d'al-Bakrī (m. 1094) 7 , chronographies plus tardives d'Ibn al-Athīr (m. 1233) 8 ou d'Ibn 'Idhārī (fin XIII e siècle) 9- .

J'ai choisi pour cette contribution de prendre un peu de distance avec le sujet proposé, ou du moins de proposer un angle d'attaque différent. Je ne traiterai pas d'un type de document, dans sa matérialité et son originalité, mais d'un ensemble, en fait de tous ceux qui sur une base matérielle m'ont permis d'étudier le lexique politico-religieux mérinide (13 ème-15 ème s.), et dans la chronologie l'émergence d'un discours 1. La mise en corrélation des matériaux permet de suivre la constitution d'une théologie politique fondée sur une économie de la grâce divine, pour la prospérité du royaume et le salut de l'âme, et d'une légitimité fondée sur quatre registres, que l'on peut résumer grâce aux quatre qualificatifs employés par les souverains pour se désigner : « maître » (mawlā, muwālāt), « serviteur de Dieu » (ʿabd Allāh, ʿubūdiyya), « émir » (amīr, imāra, šarīʿa,) et « sultan » ou « roi » « victorieux » (malik nāṣir, mulk, šawka). L'enjeu central est le lien de proximité (muwālāt) et de servitude (ʿubūdiyya) du souverain envers Dieu et des sujets envers leur maître d'ici-bas. Le point de départ est un nouveau verset (LVII-3) affiché sur les monnaies, mentionnant Dieu Apparent et Caché, le point d'arrivée la définition du souverain comme un « maître-esclave », une vision imprégnée des conceptions šāḏilites diffusées dans les oeuvres d'Ibn ʿAbbād al-Rundī (m. 792/1390) 2. Je reviendrai en premier lieu brièvement sur le contexte de la recherche consacrée aux « écritures emblématiques » mérinides, qui me permet ici de faire quelques propositions sur le maniement et l'utilisation des matériaux disponibles pour l'étude du discours, de la légitimité et de la conceptualisation du champ politique. J'exposerai dans un second temps les principaux résultats, en mettant en évidence le mode de contribution des différents supports au discours : monnaies et poèmes, épigraphie monumentale et lettres de chancellerie, biographie édifiante et lettres de conseil. 1) LES DONNEES DE L'ENQUÊTE: CONTEXTE, MATERIAUX, DEMARCHE : Entreprenant une recherche sur la légitimité, et le rapport du politique et du religieux à l'époque mérinide, mon intérêt pour le matériel épigraphique est né d'un examen des légendes monétaires de la dynastie. Le renouvellement du corpus des légendes était patent et pouvait correspondre à ce que M. Kably appelle « l'obsession du légitimisme » des sultans mérinides 3. Ces derniers, accédant au pouvoir par un mouvement de conquête progressif et pragmatique, sans discours religieux, et succédant à une dynastie califale au rayonnement culturel incontestable, rétablissant le malikisme et tendant d'éradiquer le souvenir des Almohades par une relecture historiographique, semblent avoir eu quelques difficultés pour justifier leur présence et trouver leur identité dynastique. La question semblait néanmoins avoir une autre ampleur. La convergence des répétitions lexicales à travers les différents « supports discursifs » (monnaies, épigraphie monumentale, lettres de chancellerie, poèmes) attestait, dans la durée, d'une orchestration cohérente de l'ensemble. Quelques éléments soulignaient les assises mystico-théologiques de cette mise en oeuvre discursive : l'utilisation d'un verset (LVII-3) mentionnant Dieu Apparent (al-ẓāhir) et Caché (al-bāṭin) 4 ; la diffusion d'un titre (mawlā), qui permet de désigner Dieu, le Prophète et le souverain ; l'apparition de tout un lexique de la faveur et de l'intimité divine ; enfin les multiples emprunts au langage conceptuel de l'expérience mystique.

This article highlights the establishment of political legitimacy of Marīnid Sultan authority (1265-1465) using their symbolic colours, white and green. In order to examine the significance of these colours, we use the available historical material so that we are able to interpret colour in the context of this legitimacy. We consider literature as presented ingenres such as historiography, poetry and political and religious texts and demonstrated in the symbolic aspects of the new sultan's power within a ceremonial space. Marīnid scholars have studied such symbolic politics and have composed a 'poetics of royalty'a metaphorical arrangement linking colours and emblems of royalty that are purified and regenerated. These are embodied in certain emblems: norias, water-clocks, white flags (or lanterns) indicating the hour of prayer and the sword of the caliphate as a shining light on the summit of the mosque in al-Qarawiyyīn. The arrangement of the colours has a political dimension developed by sultans and their scholars that demonstrates the legitimacy of a dynasty emerging from nowhere, heir to a missing imām, that of Idrissid, the founder of regenerated monarchy. Finally, the white colour of the Marīnids is a symbolic re-appropriation of the Almohad white. Tīnmal, 'the one who belongs to the Whites, to the Pure', also known as the White City (al-madīna al-bayd  ā')founded by the Marīnid sultans on what became the city of Fes.

https://www.zotero.org/groups/2901756/libmed/library

Base de données bibliographique sur la Libye médiévale (VIIe -XVIe siècles)
Bibliographical database about medieval Libya (7th-16th centuries)
قعادة بيانات ببليوغرافية عن ليبيا  في القروسطية (ق. ٧-١٦ م)

(v5 - 2024)

يتسم الوجود التاريخي للمدينة بأنه لا يمكن رده إلى سبب واحد، فالمدينة توجد-بوصفها ظاهرة تاريخية- في نقطة التقاء وتفاعل عناصر وأنساق وأحداث متنوعة، فهي مركز استقطاب اجتماعي وسياسي وديني واقتصادي تفرز مجالا واسعا للتعايش والانتاج الحضاري؛ كما تشكل المدينة بالمغرب الاوسط المركز الاساس الذي تقوم عليه الدول وبناء المؤسسات التعليمية والمرافق العمومية والمساجد الجامعة وتمصير القصور والمنازل وتشييد الاسوار والقلاع تختلف من حيث زخرفتها المعمارية ومسحتها الفنية ذات الطابع المغربي والاندلسي.
    تبحث الندوة في حقيقة النسيج العمراني وتمصير المدينة وفق تخطيط معين وليد الظروف التي كيفتها عبر فترات مختلفة بالمغرب الأوسط، فإذا كانت المدن هي وعاء اجتماعي وبناء حضاري وعمران بشري يمثل طبيعة الدولة وتطورها التاريخي والحضاري، وإذا اعتبرنا المجال الجغرافي للمغرب الاوسط مركز عمراني وفضاء بشري ساهم في تشكيل المدن فماهي الخطة العمرانية للمدينة بالمغرب الأوسط؟ وفيما تكمن وظائفها الاجتماعية؟ ما هو مستوى التمدين ومعايير التشييد؟ وإذا اعتبرنا أن البنية العمرانية للمغرب الاوسط قامت على فنيات مشرقية ومسحات أندلسية مغربية فإلى أي مدى أثرت هذه العوامل على الزخرفة العمرانية للمغرب الاوسط؟

In this paper, I trace shifts in the perception of the face-muffler employed by the men of the North African tribal group of the Ṣanhāğa in medieval sources from al-Andalus and the Maghreb. The men of the Ṣanhāğa traditionally wear a face-muffler or "veil" that covers the lower half of their face, as it continues to be the custom among the Tuareg community, for instance (Keenan, 1977; Rassmussen, 2010), whereas the women go about unveiled. In an Islamicate context, such as the medieval Maghreb, the "masculine veil" of the Ṣanhāğa stands in a particular position. First noted by Arab geographers as some sort of anthropological curiosity, it was later employed by a rival tribal group, the Maṣmūda, in order to delegitimize the political rule of the Ṣanhāğa during the Almoravid period, accusing them of effeminacy.

Ibn Rashīq’s popularity in the Arab world as one of the most distinguished classical Maghribi poets owes much to what is often called in Arabic school textbooks “Nūniyyat Ibn Rashīq fī rithāʾ al-Qayrawān,” or simply “Nūniyyat Ibn Rashīq.” Ibn Rashīq composed his city-elegy, the nūniyyah while living in exile to lament the destruction (kharāb) and desolation (khalāʾ) of Qayrawan in the wake of the Hilālī sacking of the city in 1057 CE. A full English translation of Ibn Rashīq’s printed and standardized nūniyyah follows an introductory essay that enumerates salient linguistic and rhetorical features, and offers a manuscript and publication history for the poem. The essay pivots around the lack of elegiac and nostalgic representation of Qayrawan’s once majestic ‘cityscape’ and iconic worldly buildings in the nūniyyah, finding the mnemonic and nostalgic focus of the Maghrib’s most renowned city-elegy to be rather the loss of the city’s fuqahāʾ (Islamic scholars or jurisprudents).

Resumen: El presente artículo gira en torno a uno de los diferentes aspectos de la vida intelectual de los ibadíes durante la Edad Media en el Magreb. Se trata del estudio de la producción y transmisión de textos ibadíes medievales, cuya principal característica es el surgimiento de una literatura biográfica, a través de un estudio sobre manuscritos atribuidos, desde hace tiempo, a al-Wisy∑n√, el Siyar al-maì∑'iḫ. Éste último es el resultado de la compilación de tres textos biográficos de los cuales proponemos una nueva autoría.

References to relations between states, regions, communities and cultures have been a staple of historical thinking on the Mediterranean from the nineteenth century to the present day. Weathering changing academic trends and fashions, this vision of the Mediterranean has shaped the development of relevant historiographies, defining assumptions and approaches to an unrecognised extent. Focusing on the trajectory of this "Mediterranean of relations" in the historiography of the medieval Maghrib, this paper outlines some of the effects of its prevalence on the evolution of the concept of Mediterranean and argues for the inclusion of these considerations in the ongoing discussions around the medieval Mediterranean.

Given the lack of local sources, the history of Tripoli as a global Mediterranean city remains unclear until the Ottoman conquest of the 16th century. Given that documentary record, the exploration of the rich Arabic tradition written in al-Andalus provides a fresh insight into how Tripoli constructed its Mediterranean stature prior to the 11th century. First, the systematic analysis of Islamic biographical literature (ṭabaqāt) shows Tripoli was one of the most visited cities by the Andalusian scholars across the Islamic world. It also reveals they were in close contact with the Tripolitanian Mālikī networks. Eventually, The Tripolitanian elites took advantage, of that specific Andalusian connection, and using the rivalry between the caliphal powers at the dawn of the 11th century they assured the independence of the city for the first time while rejecting the Fatimid-Zirid power and recognizing the sovereignty of the Spanish Umayyads.

The presence of Italian communities in the Alboran Sea has never been undertaken from a comprehensive point of view. As a consequence, the present study deals with the contacts, strategies and settling of Genoese, Pisans, Venetians and Florentines in both shores, which encompassed the coasts of the Almoravid and Almohad Empires, as well as the later emirates of Granada, Fes and Tlemcen from a triple comparative perspective: between foreign nations; political territories and with the rest of the Muslim Mediterranean. The discourse goes from the general to the particular and vice versa without interruption to devise a picture as complete as possible from the 12th to the 15th century, in order to make clear the main features and the mutations experienced in a subject of the utmost complexity

Tras la caída de Granada en 1492, el tema de la reconquista de al-Andalus se erigió rápidamente en empresa mesiánica y salvífica en el espacio políticoreligioso marroquí: la reconquista de esta región, considerada por el imaginario magrebí e islámico como un paraíso perdido (al-firdaws al-mafqud), 1 era sólo la primera etapa en el camino hacia la reconstrucción de la unidad de la umma bajo la égida de un califa-mesías y el retorno de la Edad de Oro. 2 La dinastía jerife de los zaydaníes (más generalmente conocidos por sa'díes), sobre cuyas pretensiones califales no es preciso insistir, 3 adoptó rápidamente el tema de la reconquista de al-Andalus como soporte de su legitimidad. Fue el sultán Ahmad al-Mansur (1578-1603) quien, en el marco de una construcción ideológica y estatal global, estableció una política andalusí clara y quien le dio toda su significación religiosa y diplomática.

ORGANISATION

Cyrille AILLET, Yassir BENHIMA, Pascal BURESI, Sophie GILOTTE, Aurélien MONTEL

 



PROGRAMME



14 heures | Accueil et introduction



14 h 15 | M’hamed OUALDI (Sciences Po Paris) : Legs ottomans et médiévaux dans le Maghreb colonial. Le cas tunisien



15 heures | Nabila OULEBSIR (Université de Poitiers) : Les usages de l’archéologie et l’affirmation d’une discipline en Europe et au Maghreb, XIXe-XXe siècle.



16 heures | Corisande FENWICK (University College London [UCL], Londres) : Réécrire la transition médiévale du Maghreb : des siècles obscurs aux siècles révolutionnaires



16 h 45 | Discussion finale

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Si l'histoire politique des dynasties qui ont régné sur le Maghreb central est aujourd'hui assez bien connue, il n'en va pas de même de l'histoire économique et encore moins de l'histoire sociale pour laquelle tout ou presque reste à faire. Claude Cahen l'avait déjà souligné en 1955 dans un article intitulé « L'histoire économique et sociale de l'Orient musulman médiéval » et si quelques études, nous allons le voir, sont venues apporter de nouvelles perspectives, le retard pris est loin d'être comblé. Les travaux de Cahen ne s'intéressent, par ailleurs, que peu aux régions occidentales du monde islamique considérant, à juste titre, que ce qui pouvait être valable pour le Proche-Orient ne l'était pas nécessairement pour d'autres régions de l'Islam. La première explication à cette carence vient, comme il le soulignait, du problème des relations qu'ont longtemps entretenues Orientalisme et Histoire : « rares sont en effet les historiens -disait-il- qui se sont occupés de l'Orient, et presqu'aussi rares les orientalistes qui ont eu une formation d'historiens ». Il appelait ainsi de ses voeux à « fabriquer plus d'historiens orientalistes, plus d'orientalistes historiens ». Longtemps l'histoire socioéconomique du Maghreb est donc restée tiraillée entre spécialités universitaires, orientée dans des directions « utilitaristes » au service de l'entreprise coloniale et à l'écart des renouvellements historiographiques notamment apportés par l'école des Annales.

Historical evidence pertinent for the study of Mediterranean regions of Africa comes in texts written in a number of languages (Arabic, Latin and vernacular) and uses categories such as Maghrib and Barbaria but in very distinct ways. In the past, historians have addressed this question by trying to “solve” these discrepancies rather than by historicising the relation between geographical imaginations and the social practices that sustained them on both sides of the sea. Showing that this approach has created its own entanglements and difficulties, this article argues that a return to the sources offers firmer ground for reclaiming the historicity of categories and regions and allows for a more productive way of situating the Maghrib in the Mediterranean and vice versa.

Postface de Grigori Lazarev de l’ouvrage de Mohamed Mezzine
LE PASSE MEDIEVAL DU RIF GHMARA, JBALA

L’ouvrage de Mohamed Mezzinea été  publié par l’Harmattan en 2021. En mettant cette postface sur le site Academia.edu, j’ai une pensée émue pour Mohammed qui nous a quitté cette année. C’est une grande perte pour la recherche au Maroc. J’ai aussi une pensée pour Pierre Guichard, le préfacier, dont les ouvrages ont été décisifs pour ma compréhension des rapports socio-politiques entre Al Andalus et le Maghreb. Pierre nous a également quitté cette année. J’ai apprécié le savoir et l’amitié de l’un et de l’autre

This paper aims to rediscover, contextualize and call attention to a work of maghāzī commissioned by the Almohad caliph al-Murtaḍā, found in manuscript 296 of the Qarawiyyīn li- brary (Fes), and hitherto unnoticed by the vast majority of researchers. This work should be seen and read in the framework of the Almo- had historical context in which it was written. I will also highlight the intellectual project and the legitimizing interests shown by the caliph al-Murtaḍā who, in the context of the crisis of the Almohad Empire, encouraged the revival of the Unitary movement through a new reading of the remembrance of the early days of Islam and of the Almohad movement, and of jihād. I will include the paleographic edition of the introduction to the manuscript as an annex. In this introduction one may already observe examples of some of the interesting points of this text.