Communication au 43 e Congrès de la Société de Mythologie Française à Eymouthiers (Charente) le 26 aout 2021. Culte des baleines en Morbihan au néolithique ancien et Chronicques Gargantuines. Labilité et continuité des récits...
moreCommunication au 43 e Congrès de la Société de Mythologie Française à Eymouthiers (Charente) le 26 aout 2021. Culte des baleines en Morbihan au néolithique ancien et Chronicques Gargantuines. Labilité et continuité des récits mythologiques. Intérêt de la notion de déités « doubles ». Jacques Berruchon. Résumé. Le double est défini comme un Esprit similaire à un autre Esprit. Indépendants, ils ont une origine commune et/ou une fonction commune. Le champ d'investigation est la mythologie bretonne, française voire européenne. Nous choisissons un point de départ le plus reculé possible dans le temps. La mise en regard des gravures rupestres des environs de Locmariaquer et des Chroniques gargantuines livre de nombreuses similitudes qui permettent de définir trois « rangs » divins présents depuis la fin du mésolithique. En premier les grands dieux, doubles abstraits qui sont : une grande déesse incarnée par un agrenon à maille triangulaire étendu sur la Nature et un dieu de l'orage, Pensée fécondante et Grand Architecte ; en second un doublet de bovins, des « grosses bêtes » localement équivalentes à des cachalots et aux parents de Gargantua, rois, prêtres et maîtres d'oeuvre ; en troisième rang un géant solitaire, factotum : Gargantua pour nous, cachalot divin autrefois. Un syncrétisme entre la culture à bovins du Villeneuve-Saint-Germain et une religion naturaliste reposant sur des grands cétacés s'est exporté dans presque toute la France. Conservée fidèlement dans le peuple pendant 7000 ans elle ressurgit presque intacte à la Renaissance. Les religions successives modifient la hiérarchie des rangs, perturbent les paires, changent les genres mais les entités : grande déesse, (avec ou sans représentation trinitaire), dieu de l'orage, prêtres, ouvriers survivent. Un des ultimes avatars, Saint-Michel, héritier de la Trinité géographique féminine défend l'unité de Dieu le Père (quis ut deus ?) au sein d'une Sainte-Trinité.