COURS Thermochimie2
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BUISSON PTSI
I – INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
( )
à pression constante d’un mélange de corps purs A1 , A2,..., An , dans les conditions standards, va
s’écrire :
On a introduit C P0,m ,i , la capacité thermique molaire partielle standard (à pression constante), nom
un peu long…
1
Dans le cas d’un transformation chimique standard, 0 = ∑ν i
Ai0 , on introduit la capacité thermique
i
Dans la pratique, pour les exercices, la capacité thermique molaire partielle C P0,m ,i T , xi ( ) (cas du
mélange) va se confondre avec la capacité thermique molaire C P*0,m ,i T ( ) (cas ou le constituant Ai est
seul, corps pur). En effet, nous allons travailler avec des mélanges idéaux. La notation C P*0,m ,i T ( ) est
lourde. On notera donc plus simplement, s’il n’y a pas d’ambiguïtés, par exemple C P0,m (O ) la
2
capacité thermique molaire standard du dioxygène, pour une température donnée. L’indice * n’étant
plus indispensable dans le cas des mélanges idéaux. C P0,m O2 ( ) est donnée en J.mol-1 .K-1 ou
kJ.mol-1 .K-1 .
• Pour les phases condensées, les grandeurs fournies sont les C P0,m mais C P0,m ≈ CV0,m . De plus,
• Pour un corps pur donné, la valeur de C P0,m dépend de l’état physique de ce dernier.
• Pour un corps pur donné et quel que soit l’état physique C P0,m > 0 . De plus C P0,m est une fonction
croissante de la température.
• Pour les gaz assimilés à des gaz parfait, la relation de Mayer donne C P0,m − CV0,m = R .
2
1.2 Loi de Kirchhoff
Cette loi va nous permettre de déterminer l’évolution de Δr H 0 T ( ) en fonction de la température.
⎛ ⎞
d ⎜ ∑ νi Hm0 ,i ⎟
d Δr H 0 ⎝ i ⎠ ( ) . D’après
d Hm0 ,i
On dérive par rapport à T la relation Δr H = 0
∑ν i
H 0
m ,i
⇒
dT
=
dT
= ∑ν i
dT
i i
Loi de Kirchhoff
La dérivée par rapport à la température de l’enthalpie standard de réaction
constante) :
d Δr H 0
dT
= ∑ν C i
0
P ,m ,i
= ΔrC P0
i
Pour aller plus loin, il faut connaître l’évolution de Δr C P0 T ( ) en fonction de la température. Une
une domaine plus ou moins étroit de température et hors changement de phase. On obtient
( ) ( ) ( )
alors Δr H 0 T2 − Δr H 0 T1 = Δr C P0 × T2 − T1 .
3
1.4 Changement de phase, enthalpie molaire de transition de phase
Nous avons vu que chaque corps pur peut exister sous trois phases (ou état) différents suivant la
valeur de la pression et de la température : la phase solide, la phase liquide et la phase gazeuse.
Une transition de phase a toujours lieu à pression et température constantes. Elle est caractérisée
d’un point de vu énergétique par l’enthalpie molaire de transition de phase, par exemple Δhvap
• Δ fusH pour l’enthalpie molaire de fusion (en J.mol-1 ), transition solide → liquide.
• Δ vapH pour l’enthalpie molaire de vaporisation (en J.mol-1 ), transition liquide → vapeur.
• ΔsubH pour l’enthalpie molaire de sublimation (en J.mol-1 ), transition solide → vapeur.
Notre objectif est de tracer l’évolution de Δr H 0 en fonction de la température entre 298 K et 1000 K.
( )
⎧ Δ H 0 298 K = −443,4 kJ.mol-1
⎪ r
⎪
( )
⎨Tfus Pb = 327°C Δ fusH Pb = 5,1 kJ.mol ( )
-1
⎪ 0
( -1
⎪⎩C P ,m J.mol .K
−1
)
entre 298 K et 1000 K: Pb(s ) : 27 Pb() : 29 O2(g ) : 32 PbO(s ) : 49
( )
• Entre T0 = 298 K et Tfus Pb = 600 K 327°C : ( )
T
On utilise la loi de Kirchhoff : Δr H 0 T = Δr H 0 T0 + ( ) ( ) ∫ΔC r
0
P
dT .
T0
Δr C P0 = ∑ν C
i
i
0
P ,m ,i ( ) ( ) (
= −2C P0,m Pb(s ) − C P0,m O2 + 2C P0,m PbO = 12 J.mol-1 .K-1 )
( ) ( )
Δr H 0 T = Δr H 0 298 K + Δr C P0 × T − 298 ( )
( )
Δr H 0 T = −447,0 + 0,012T kJ.mol-1
( )
• A Tfus Pb = 600 K 327°C : ( )
Il y a une transition de phase. Cela va se traduire par une discontinuité dans l’évolution de Δr H 0 en
fonction de T .
( )
A Tfus− , juste avant la fusion, Δr H 0 Tfus− = −447,0 + 0,012× 600 = −439,8 kJ.mol-1 .
4
( ) ( ) ( )
A Tfus+ , juste après la fusion, Δr H 0 Tfus+ = Δr H 0 Tfus− − 2 Δ fusH Pb = −439,8 − 2 × 5,1 kJ.mol-1 . Il ne faut
( )
pas oublier le facteur 2 devant Δ fusH Pb car il y a coefficient stoechiométrique 2 devant Pb(s ) .
( )
Δr H 0 Tfus+ = −450 kJ.mol-1
Δr C P0 = ∑ν C
i
i
0
P ,m ,i ( ) ( ) ( )
= −2C P0,m Pb() − C P0,m O2 + 2C P0,m PbO = 8 J.mol-1 .K-1
( ) ( )
Δr H 0 T = Δr H 0 Tfus+ + Δr C P0 T − Tfus+( )
( )
Δr H 0 T = −454,8 + 0,008T kJ.mol-1
II – GRANDEURS TABULEES
Le nombre de réactions chimiques est illimité et on ne peut donc pas mesurer tous les Δr H 0
(Chaque réaction chimique est caractérisée par une enthalpie standard de réaction Δr H 0 ). En
utilisant les propriétés des Δr H 0 et les enthalpies standards de formation, on peut limiter les
La réaction standard de formation d’une espèce chimique, à une température T, dans un état
physique donné, est la réaction au cours de laquelle une mole de ce corps, dans son état standard,
est formée à partir des corps simples correspondant aux éléments qui le constituent.
Chacun de ces corps simples doit représenter l’état standard de référence de l’élément à la
température T.
5
Exemples :
1
• NO(g ) + O2(g ) = NO2(g )
2
Pas un corps simple
Il ne s’agit pas d’une réaction standard de référence car NO(g ) n’est pas un corps pur simple.
1
• H2(g ) + O2(g ) = H2O(g )
2
Etat standard de référence
Etat standard de référence
Si l’on travaille à T = 298 K et P = P 0 , il s’agit d’un réaction standard de formation mais fictive car
l’eau est liquide dans ces conditions.
Exemples :
• Δf H 0 de CO2(g ) à 25°C ?
1
2
1
H2(g ) + Br2() = HBr(g )
2
(
Δr H 0 = Δf H 0 HBr(g ) )
• Δf H 0 de O2(g ) à T ?
O2(g ) = O2(g ) ( ) ( )
Δr H 0 T = Hm0 O2 − Hm0 O2 = O ( )
A partir de ce dernier exemple, on peut dire que :
( )
Δf H 0 T d’un corps simple dans un état standard de référence est nulle, pour toute température.
6
Les enthalpies standard de formation sont tabulées pour de nombreux corps purs à la température
de 298 K. La connaissance des capacités thermiques molaires standards sous pression constante
permet de les calculer, si nécessaire, à une autre température.
2.3 Expression des enthalpies standard de réaction à partir des enthalpies standard de
formation
Nous allons utiliser le fait qu’une équation de réaction peut-être décomposée en le somme des
équations de réactions de formations des produits et des réactifs. Nous allons aussi utiliser le fait
Sur un cycle, la variation d’enthalpie est nulle (fonction d’état), on peut donc écrire :
( ) ( ) ( ) ( )
1 Δf H 0 UO2(s ) + 4 Δf H 0 HF(g ) + Δr H 0 − 1 Δf H 0 UF4(g ) − 2 Δf H 0 H2O(g ) = 0 ,
( ) ( ) ( ) ( ) (
Δr H 0 T = −1 Δf H 0 UO2(s ) − 4 Δf H 0 HF(g ) + 1 Δf H 0 UF4(g ) + 2 Δf H 0 H2O(g ) )
Le résultat obtenu est très général, il s’agit de la loi de Hess :
Loi de Hess
L’enthalpie standard de réaction de toute équation de réaction de la forme
0= ∑ν i
Ai0 est égale à la somme des enthalpies standard de formation de
i
( ) ∑ ν Δ H (T ) .
Δr H 0 T =
i
i f i
0
7
Exemple 1:
Cette relation est très utilisée dans les exercices. Regardons l’équilibre de Boudouard :
C (s ) + CO2(g ) = 2CO(g ) ( )
Δr H 0 298 K = ?
C (s ) CO2(g ) CO(g )
(
Δf H 0 298 K ) 0 -393,5 -110,5
en kJ.mol-1
( ) ( ) ( ) ( )
La loi de Hess donne : Δr H 0 298 K = 2 Δf H 0 CO − Δf H 0 C − Δf H 0 CO2 = 172,5 kJ.mol-1 . La réaction
est endothermique dans le sens direct car Δr H 0 > 0 . Elle capte de l’énergie.
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Exemple 2:
Remarque :
La loi de Hess nous permet de dire aussi que si une équation de réaction globale est la somme de
plusieurs équation de réaction, Δr H 0 pour l’équation de réaction globale est la somme des Δr H 0 de
1
C (graphite) + O2(g ) = CO(g ) Δr H10 = ?
2
1
CO(g ) + O2(g ) = CO2(g ) Δr H20 = −283,0 kJ.mol-1
2
C (graphite) + O2(g ) = CO2(g ) Δr H30 = −393,5 kJ.mol-1
Comme Δr H30 = Δr H10 + Δr H20 , on a déduit que Δr H10 = Δr H30 − Δr H20 = −112,5 kJ.mol-1 .