Aspects Immunologiques de L'infection VIH
Aspects Immunologiques de L'infection VIH
Aspects Immunologiques de L'infection VIH
Département de Pharmacie
Mode transversal :
- Voie sexuelle : 90 % des cas de contamination par le HIV-1.
- Voie sanguine : chez les toxicomanes et lors des accidents professionnels exposant au
sang.
Mode vertical :
A travers le placenta (avant l’accouchement) ou par le lait maternel (après l’accouchement. Le
risque de transmission varie selon la charge virale du contaminant et l’existence d’effraction des
barrières cutanées du contaminé.
1. Taxonomie :
Famille : Retroviridae (activité rétrotranscriptase).
Sous-famille : Orthoviridae (forme sphérique et touche les vertébrés).
Genre : Lentivirus
2. Classification :
Il existe 02 types :
VIH- 1 : responsable de 98% des infections VIH dans le monde.
VIH-2 : Il présente 40 % d’homologie avec le VIH-1 et il infecte le mangabey enfumé (couronné) de
l’Afrique de l’ouest.
3. Structure et composition :
1. Définition :
Les VIH sont des rétrovirus à ARN, caractérisés par la présence d’une enzyme particulière : la
transcriptase inverse qui, dans les cellules infectées par le virus, permet la transription de l’ARN
viral en ADN pro-viral qui va s’intégrer au noyau de la cellule hôte.
2. Structure :
L’enveloppe virale est formée d’une double couche lipidique et contient deux
glycoprotéines associées : la gp120 qui est extra membranaire, et la gp40, qui est
transmembranaire toutes deux clivées d’un précurseur commun la gp 160, codée par le
gène env.
La capside du VIH contient 4 protéines : p24 (protéine majeure de la capside), p17, p9 et
p7. Ces 4 protéines sont clivées à partir d’un précurseur de 53 KD, codé par le gène gag
du virus.
Le génome : contient 2 molécules d’ARN et 3 enzymes : la transcriptase inverse, la
protéase et l’intégrase, qui sont codées par le gène pol.
3. Gènes :
Le VIH-1 à une organisation génomique complexe il comprend 9 gènes qui codent pour 15
protéines distinctes divisées en 3 classes :
Protéines structurales Gag, Pol et Env,
Protéines régulatrices Tat et Rev
Protéines accessoires Vif, Vpr Vpu et Nef.
Le génome du VIH comprend également des régions régulatrices, LTR (de l’anglais Long Terminal
Repeat) qui viennent flanquer de part et d’autre le génome.
1. Stade A :
- Primo-infection asymptomatique durant 2 à 8 semaines.
- Cliniquement latente : syndrome grippal.
- Biologiquement active : antigénémie p24, les anticorps sont retrouvés 3 à 12 semaines
après la primoinfection.
2. Stade B :
- Phase symptomatique durant 1 à 12 ans.
- Biologiquement : séropositivité (présence d’anticorps anti-VIH) parfois associée à d’autres
troubles (anémie, thrombopénie, leucopénie).
- Sans manifestations cliniques : lymphadénopathie généralisée à développement lent.
3. Stade C :
- Stade du syndrome d’immunodéficience acquis (SIDA).
- Co-infection à des germes opportunistes graves : toxoplasmose, pneumocystose,
cryptococcose, CMV, HSV, encéphalopathie VIH…
- Apparition de néoplasies.
- Manifestations neurologiques.
- Taux de LT CD4+ < 200 cellules/mm3
V. Interactions avec le système immunitaire :
1. VIH – récepteurs
- Liaison de haute affinité au CD4 via la gp120.
- Le CD4 est retrouvé principalement au niveau des LT auxiliaires retrouvés dans le sang et dans les
tissus lymphoïdes, secondairement au niveau des différentes CPA intra tissulaires et sanguines, le
VIH peut donc infiltrer tous les tissus de l’organisme.
- La fusion de la membrane du VIH avec celle de la cellule CD4+ nécessite des corécepteurs (après
liaison au CD4) :
CCR-5 chez les CPA et LTh1 : récepteur des Rantes, MIP-1a…, cible du VIH au début de
l’infection, les macrophages constituent donc un réservoir du virus.
CXCR-4 (fusine) chez les LT CD4+ naïfs : récepteur du SDF-1a, cible du VIH à un stade
plus avancé de l’infection.
2. Réplication virale
1- Pénétration.
2- Décapsidation et libération des 02 brins d’ARN.
3- Rétrotranscription de l’ARN en ADN proviral grâce à la transcriptase inverse et destruction de
l’ARN grâce à la RNAse.
4- Synthèse d’un brin d’ADN complémentaire.
5- Circularisation de l’ADN ou son intégration arbitraire au génome de la cellule infectée grâce à
l’intégrase.
6- 03 cas possibles :
a. Quiescence de l’ADN proviral.
b. Induction d’une infection latente et persistante.
c. Expression et production d’un cycle productif dans lequel des ARNm viraux sont
synthétisés et traduits en protéines virales permettant la réplication du virus qui aboutit à
la lyse de la cellule et la libération de virions néoformés. Elle nécessite une activation
préalable de la cellule infectée par un antigène ou par des cytokines (IL-1, IL-2, IL-6 ou
TNFa).
- Élimination par les LT cytotoxiques (dont le taux augmente rapidement durant la primo-
infection).
- Élimination par apoptose.
4. Lymphocytes B :
- L’hypersécrétion d’IL-6 engendre une hyperactivation polyclonale responsable d’une
hypergammaglobulinémie polyclonale, d’une synthèse d’auto-anticorps et d’une apparition de
syndromes lymphoprolifératifs.
- Les anticorps synthétisés sont dirigés contre toutes les spécificités virales, mais seuls les
anticorps neutralisants ont un effet protecteur : anti-gp120, surtout ceux ciblant la liaison gp120 –
CD4.
- Ces anticorps ne sont pas efficaces à cause de la variabilité structurale du virus, secondaire aux
erreurs commises par sa transcriptase inverse et de l’inaccessibilité des anticorps au site de liaison
gp120 – CD4.
La primo-infection s’accompagne d’une réplication virale importante qui entraine une diminution
transitoire des LTCD4, cette déplétion touche plus spécifiquement les lymphocytes T CCR5+
résidants au niveau des muqueuses intestinales et génito-urinaire et puis les LTCD4 du sang
périphérique et des organes lymphoïdes secondaires. En plus de ce déficit quantitatif il y a
altération des fonctions de sécrétion de IL2 et de IFNγ et de prolifération des LTCD4.
Pour les LTCD8 ; leur taux augmente rapidement durant la primo-infection, ils correspondent à des
CTL activés spécifiques du VIH, ils ont un rôle important dans la maitrise de l’infection, ils
permettent la lyse des cellules infectées et prévenir l’infection des nouvelles cellules et par
conséquent la chute de la charge virale plasmatiques.
Dépistage :
a. Test de dépistage (ELISA) : détection des IgG ou IgM anti-VIH-1/2 et/ou de l’antigène p24 :
ELISA 1ère génération : lysats viraux purifiés.
ELISA 2ème génération : antigènes viraux recombinants.
ELISA 3ème génération : antigènes viraux synthétiques.
ELISA 4ème génération : test combiné permettant de détecter simultanément les anticorps anti-VIH
et anti-antigène p24. C’est la méthode la plus utilisée.
b. Test de détection rapide ou TDR (immuno-chromatographie) :
Méthode : chromatographie du prélèvement (sérum, plasma ou salive) sur une membrane
sensibilisée avec des antigènes recombinants VIH-1/2, permettant la mise en évidence des
anticorps anti-VIH-1/2 se manifestant par une coloration.
Indications :
- Accident professionnel d’exposition au sang pour rechercher le patient source.
- Accident d’exposition sexuelle pour dépister les 02 partenaires.
- Accouchement lors d’une exposition supposée au VIH avec statut sérologique inconnu.
- Urgence diagnostique lors de la survenue d’une pathologie aiguë évocatrice du SIDA.
L’évolution naturelle des marqueurs sérologiques au cours de l’infection VIH
Il est positif s’il y a apparition de 02 bandes des glycoprotéines de l’enveloppe et d’une bande
des glycoprotéines gag ou pol.
Diagnostic direct :
1. Test de détection de l’antigène P24 :
Indication :
- au cours de la primo infection, durant la période ou les Ac sont encore indétectables.
- chez le nouveau–né de mère séropositive au VIH pour tenter d’avoir un diagnostic précoce.
2. Inhibiteurs de la protéase :
Inhibent le clivage des protéines précurseurs.